• Gardiens de la paix, un documentaire d’Ilham Maad
      https://www.arteradio.com/son/61664080/gardiens_de_la_paix

      Des policiers racistes, fascistes et suprémacistes blancs se lâchent sur leur collègue noir

      « On est fichés "f", "f" comme fachosphère »
      Membre d’une unité de police d’escorte à Rouen, Alex découvre l’existence d’un groupe privé d’échanges audio sur WhatsApp, dont font partie une dizaine de ses co-équipiers. Certains sont encore stagiaires en école de police, d’autres, comme lui, sont policiers titulaires depuis plus de 20 ans. Intrigué par la présence de son prénom dans les messages, il découvre des propos orduriers ouvertement racistes, misogynes et antisémites. Certains de ses collègues vont jusqu’à se revendiquer du fascisme et du suprémacisme blanc. Sur les conseils de son avocate, M° Yaël Godefroy, Alex dépose plainte et déclenche une enquête interne qui est toujours en cours. Après son audition, la hiérarchie décide de muter Alex dans une autre unité. Ses collègues titulaires sont eux toujours en poste.

      Ilham Maad a réuni le policier et son avocate pour commenter des extraits de ces enregistrements. Une enquête sur cette affaire menée par Camille Polloni est à lire dans Mediapart.

      #police #racisme #radio #policiers #fascisme

    • Après son audition, la hiérarchie décide de muter Alex dans une autre unité. Ses collègues titulaires sont eux toujours en poste.

      Et donc en même temps : Christophe Castaner promet « une sanction » pour « chaque faute » raciste dans la police
      https://www.lci.fr/politique/a-relire-christophe-castaner-promet-une-sanction-pour-chaque-faute-ou-mot-racist

      D’après lui, les forces de l’ordre sont les premiers bénéficiaires de cette intransigeance d’exemplarité. « L’exigence que nous avons vis-à-vis des policiers qui fauteraient c’est garantir la sérénité de l’ensemble du travail de la police et de la gendarmerie. » (...) S’il y a faute, elles doivent être sanctionnées et elles sont sanctionnées."

    • En décembre dernier, un policier dénonçait ses collègues après avoir découvert qu’ils échangeaient des messages racistes, antisémites, sexistes et homophobes dans un groupe WhatsApp privé. Cinq mois plus tard, ils sont toujours en poste, en attendant leur passage en conseil de discipline.

      « Le racisme n’a pas sa place dans la police républicaine » , affirmait Christophe Castaner le 27 avril, après la diffusion d’une vidéo dans laquelle des policiers traitaient un interpellé de « bicot », à l’Île-Saint-Denis. La condamnation morale du ministre, ferme, a été suivie d’effets : deux agents ont été suspendus à titre conservatoire, sitôt l’enquête ouverte. Mais une autre affaire démontre que la police a encore du ménage à faire dans ses rangs.

      Mediapart et ARTE Radio ont eu accès à des dizaines de messages vocaux échangés par des policiers, fin 2019, sur un groupe privé WhatsApp qui comptait onze membres. Parmi ces agents, en poste ou anciennement en poste à Rouen, six passaient des heures à s’envoyer des audios qui relèvent du suprémacisme blanc.

      Persuadés de l’imminence d’une « guerre raciale » , pour laquelle ils affirmaient stocker des armes, ces policiers (titulaires et « adjoints de sécurité », les emplois-jeunes de la police) accablaient d’injures tous les « ennemis de la race blanche » : les femmes (des « putes » , même les policières), les Noirs (des « nègres » ), les Arabes ( des « bougnoules » ), les gens du voyage (des « putain de manouches » ), les Juifs (des « fils de pute » qui « dirigent le pays » en compagnie des « gauchistes » ), les homosexuels (des « pédés » ). « Pour vivre heureux, vivons casher » , plaisantaient entre eux ces policiers, soucieux de rester discrets sur leurs échanges. « On est fichés F, F comme fachosphère. »

      Comme le révélaient le quotidien Paris-Normandie et le site 76actu dès le mois de janvier, ces faits ont été découverts et dénoncés, en décembre 2019, par un policier noir de 43 ans. En poste à l’Unité d’assistance administrative et judiciaire (UAAJ) de Rouen – un service qui sécurise la préfecture et le tribunal, veille au bon déroulement des audiences et escorte les justiciables –, ce sous-brigadier prénommé Alex se trouvait dans une guérite en compagnie d’un adjoint de sécurité quand il a vu s’afficher des messages mentionnant son prénom sur le grand écran de son collègue. Celui-ci a accepté de lui montrer les échanges, puis d’en consigner une partie : 180 pages pour la seule période du 4 novembre au 26 décembre 2019.

      Assisté de l’avocate Yaël Godefroy, Alex a adressé un rapport à sa hiérarchie le 23 décembre et déposé plainte contre six de ses collègues dans la foulée, pour « provocation non publique à la discrimination », « diffamation non publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nationalité, la race ou la religion » et « injures non publiques en raison de l’origine, l’ethnie, la nationalité, la race ou la religion ». Le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Éric Maudier, a également signalé ces faits à la justice.

      Mi-janvier, le procureur de Rouen, Pascal Prache, a ouvert une enquête confiée à l’IGPN. Sur le plan pénal, ces conversations à caractère privé ne sont passibles que d’une contravention, pouvant aller jusqu’à 1 500 euros.

      En parallèle, la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) a mené une enquête administrative, confiée à son service interne de déontologie. Aujourd’hui « bouclée » , selon une source policière, cette procédure « va se traduire par un renvoi des fonctionnaires concernés devant le conseil de discipline » . La date de l’audience n’est pas encore connue. Dans la police, les conseils de discipline débouchent sur des propositions de sanction – pouvant aller jusqu’à la révocation –, entérinées ensuite par l’échelon central du ministère de l’intérieur.

      À ce stade, les policiers mis en cause exercent toujours leur métier au contact du public. Ils n’ont pas fait l’objet de suspension mais « ont été affectés à de nouvelles fonctions au sein de leur service » , précise cette source policière. Leurs téléphones n’ont pas été saisis et ils se sont vantés, avant leur convocation, d’avoir déjà effacé une grande partie des messages.

      Inquiète de ne pas voir avancer l’enquête, l’avocate d’Alex a écrit au procureur de la République le 2 juin. Dans ce courrier, Yaël Godefroy s’étonne que son client n’ait « pas été interrogé depuis son dépôt de plainte » tandis que son collègue, celui qui lui a montré les messages dans la guérite, n’a « toujours pas été entendu ». « Mon client craint la perte ou l’altération des éléments de preuve » , écrit Yaël Godefroy, pour qui « il est impératif de faire constater et retranscrire ces messages en intégralité » avant que « le contenu des échanges » n’ait disparu pour toujours. Contacté par Mediapart, le procureur de Rouen indique que « l’enquête confiée à l’IGPN est toujours en cours » et précise qu’ « une audition a d’ailleurs eu lieu » mercredi.

      Cinq mois après sa plainte, Alex a accepté de sortir du silence. Sans vouloir « décrire la police comme un milieu malsain », il estime que le racisme « existe vraiment » au sein de l’institution et reste « tabou » . Son témoignage, recueilli par Ilham Maad pour ARTE Radio, est à écouter ci-dessous, entrecoupé de messages audio échangés par ses collègues Gilles, Camille, Julien, Thibaut, Xavier et Guewen. Une logorrhée sur l’inégalité des races, dénonçant une « invasion » de l’Europe, mâtinée de paganisme et de survivalisme, qui se complaît dans la répétition d’injures racistes et d’allusions sexuelles.

      Certains des propos tenus visent directement Alex. Un adjoint de sécurité de 19 ans critique ainsi son « travail de nègre » , ouvrant la voie à un déferlement de haine partagée contre les Noirs et les femmes. Alex « doit charmer à mort de la pute à nègres blanche » , disent ces policiers, alors que « n’importe quelle gonzesse qui a un minimum de jugeote sait qu’elle a affaire au nègre typiquement séducteur qui la fera cocue à tous les niveaux ».

      Une de leurs collègues, qu’ils soupçonnent de fréquenter Alex, est traitée de « pute à nègre » , laissant entrevoir une forme de jalousie perverse : « De toute façon, les gonzesses ne veulent pas de mec bien, elles prennent le nègre qui les saute et puis qui les lâche après. » L’un des policiers explique aux autres que s’il était responsable de la formation de la police nationale, il n’y aurait « plus de Noirs, plus d’Arabes et moins de gonzesses » .

      Avec une certaine constance, ces policiers s’en prennent aux « filles qui aiment bien les bâtards » plutôt que « les mâles blancs » , avec une explication toute trouvée. « Vu que c’est les Juifs et les gauchistes qui dirigent ce pays, on fait en sorte que la fille aille vers le bougnoule ou le nègre. En Angleterre ou en Allemagne, c’est pas comme ça, t’éduques ta fille pour qu’elle continue dans la race aryenne. »

      Ce vocabulaire issu du répertoire nazi s’accompagne de spéculations sur l’avenir. « Ce que ces putes n’ont pas compris, c’est que ça a beau être des racailles, des cassos, des putains de bougnoules de merde, tôt ou tard elles vont finir par le payer. Par exemple, quand il y aura l’effondrement économique, ils sauront pas les protéger. […] Moi j’ai les armes par contre, donc avec les armes je serai capable de pouvoir défendre mieux qu’un gros bâtard qu’elle a choisi, mieux que son singe. » Un autre regrette que dans sa section, les femmes soient « trop colorées ». « Y a que ça dans ma section, y a que de la colorée. Y a deux blanches sur dix. […] Si je leur dis que je suis fasciste, y en a plus aucune qui voudra me parler. »

      S’ils s’autoqualifient parfois de « fascistes » ou de « gros fachos » , les agents ont bien conscience que leurs échanges ne doivent pas être rendus publics. L’un des messages rappelle que leur groupe privé n’est ouvert « qu’aux hommes, et tous les hommes de l’unité n’y ont pas forcément accès » . Ils sont visiblement à l’aise entre eux, laissant échapper à l’occasion un rot ou un pet sonore, entre deux saillies sur « la race blanche », « les chambres à air » (pour désigner les chambres à gaz) ou la nécessité de « purger » la France.

      Ils se lancent par moments dans des diatribes sur les « chanteurs juifs » , citant Daniel Balavoine et Jean-Jacques Goldman, déclarés coupables de « propagande pro-nègre et bougnoules » . Se demandent si le journaliste Jean-Michel Aphatie, « un gros fils de pute qu’il va falloir abattre » , est juif ou non, et en concluent qu’il « a un phénotype assez suspect » . Quant aux « fils de pute de la gauche » , ils ne méritent rien d’autre qu’une « balle dans la tête » . « T’es une merde de gauche, tu mérites de mourir. Poutine il s’occuperait de ta gueule vite fait bien fait. Vivement la guerre civile, vivement l’effondrement, y a pas que la diversité qui va prendre cher, la gauche aussi, il va vraiment falloir éliminer ces fils de pute. Un jour ou l’autre, il va vraiment falloir que ces enculés paient. »

      Dans l’attente de la « guerre civile raciale » dont ils rêvent, les membres de ce groupe évoquent à plusieurs reprises leur désir de s’armer ou les armes dont ils disposent déjà. L’un dit à ses amis qu’il vient d’acheter un « fusil d’assaut » . Un autre affirme avoir « dix armes à la maison » . Deux semblent en affaire pour des « grenades flashbang » : « Moi je t’en prends quatre, comme ça j’en mets deux dans mon sac et j’en ai deux chez moi. » Tandis qu’un des adjoints de sécurité, regrettant de ne pas pouvoir être « calibré hors service » (porter une arme), dit s’être acheté « deux-trois petites conneries pour compenser » : « Une mini-lacrymo, ma télésco, mon choqueur de contact, mon poing américain. »

      Galvanisés, les amis inventent des slogans – comme « Make Normandie viking again » – et des théories, façon alt-right américaine : « Là où nous, les nationalistes racialistes, on doit être assez malins, c’est laisser le combat intersectionnel les obliger à s’exterminer entre eux. Ils vont déjà se séparer entre pro-arabes et pro-juifs, se bouffer la gueule, par exemple Mélenchon est très pro-arabe. Y a les féministes, tu sais pas sur quelle fesse elles dansent, ces grosses putes. Les pédés LGBT tout ça, machin-bidule, c’est pareil, les musulmans vont s’en charger. Quand les féministes, les LGBT, les juifs, les bougnoules, les nègres qui sont pas musulmans vont commencer à se bouffer la gueule entre eux, tu manges ton popcorn, tu regardes la télé, tu aiguises tes armes et quand ils se sont bien affaiblis tu achèves les bêtes. »

      Parmi ces six policiers, l’un se montre particulièrement actif : Gilles C., 46 ans, passé par la Seine-Saint-Denis avant la Normandie. Alex le considère comme « le gourou du groupe » . Sur WhatsApp, celui-ci partage des dizaines de liens vers Démocratie participative, le site raciste et antisémite attribué à Boris Le Lay, un néonazi français en fuite au Japon après plusieurs condamnations pour incitation à la haine raciale. Un site dont il est souvent question dans leurs échanges : « Moi quand j’écoute Démocratie participative au palais, je mets mes écouteurs. J’ai le droit d’écouter ce que je veux avec mes écouteurs. »

      Caché derrière un pseudonyme à consonance nordique, ce fonctionnaire « fan d’histoire » , de heavy metal et de fantasy poste aussi de nombreux commentaires sur Internet. Au sujet du film Jojo Rabbit , une comédie satirique sur Hitler, il écrit par exemple, en septembre 2019 : « Encore un film de propagande juif. » Bien qu’il ait récemment supprimé sa page Facebook, il continue à poster sous le même pseudonyme, notamment sur le réseau social russe VKontakt (VK), très prisé de l’extrême droite. Le 27 mars dernier, alors que l’enquête de l’IGPN est en cours, il félicite ainsi Boris Le Lay sur son profil VK : « Super vidéo. Longue vie et prospérité de Normandie. » Contacté par Mediapart, Gilles C. n’a pas donné suite.

      « Je suis obligé de rester un minimum correct, parce que je suis flic »

      Un autre membre du groupe, Thibault D., évoque quant à lui une chaîne YouTube où il aurait posté des vidéos sur les armes et le survivalisme, s’étonnant qu’elles aient été supprimées par la plateforme pour « incitation à la violence » . Ses collègues lui conseillent alors de passer par d’autres fournisseurs, mais Thibault D. estime que « la monétisation » n’y est pas aussi intéressante que sur YouTube. Et tranche la question : « De toute façon, je peux pas dire ce que je veux, je suis obligé de rester un minimum correct, tout simplement parce que je suis flic. Et que le jour où la hiérarchie tombe là-dessus, si elle est pas déjà tombée là-dessus, je veux qu’on puisse rien me reprocher d’illégal ou d’amoral, qu’on puisse pas me sanctionner. »

      Parmi les dizaines de messages écoutés, certains portent sur les personnes dont les fonctionnaires ont la charge, au sein du Palais de justice. Les protagonistes d’un procès d’assises sont traités de « gros nègre de merde » et de « gros bougnoule » , les interpellés dans les geôles de « putains de manouches, gitans et autres finis à la pisse nés dans une caravane » . Mais régulièrement, ces policiers se plaignent que leurs opinions soient considérées comme racistes.

      Fin décembre, certains membres du groupe reçoivent une convocation, des mains de leur commissaire. S’ils soupçonnent que leurs propos sur WhatsApp en sont la cause, ils continuent tout de même à en discuter. « Les patrons ils cassent vraiment les couilles, toujours à chercher la petite bête pour te niquer la gueule », analyse l’un d’entre eux. Tout en insistant sur le fait que « c’est privé » , ils disent avoir commencé à supprimer leurs échanges. Dans le volet disciplinaire de l’enquête, ils ont été auditionnés le 6 janvier pour « manquements à la déontologie » .

      Alex, le policier qui a porté plainte, se souvient d’avoir été « choqué » par le contenu des messages. « Ça pousse à la folie, je n’en dormais pas. Je vis tout seul. J’en ai parlé à mon frère, à des amis, mais c’était dur. J’ai dû prendre sur moi et décider d’avancer. » « Ces propos sont au-delà du supportable » , complète son avocate Yaël Godefroy, « ébahie par la violence » des termes employés. « Mon client n’a même pas pu les lire en totalité. Il m’a demandé d’en prendre connaissance. »

      « Pendant une semaine, j’étais dans les mêmes locaux que les personnes que j’avais dénoncées mais elles ne le savaient pas » , rappelle Alex. « Les fêtes de Noël, c’était une horreur. » Au retour des vacances, Alex apprend qu’il change de service, pour rejoindre une patrouille anti-délinquance. « Cette affectation m’a été imposée, mais je ne vais pas me plaindre. C’est un domaine qui me plaît. Ma hiérarchie est attentive et proche de ses hommes. Personne ne me parle de cette affaire, et j’évite aussi d’en parler, mais j’ai reçu des marques de soutien. »

      Tout au long de sa carrière, débutée en 1999, Alex dit avoir été dérangé par certains propos. S’il a connu « des années magnifiques » en banlieue parisienne, jusqu’en 2008, Alex se souvient aussi des « blagues racistes », « petites réflexions » et raccourcis connotés de quelques collègues. « En patrouille par exemple, s’ils voyaient une voiture occupée par des gens de couleur, ils disaient : “Ça, c’est une voiture de bâtards. Mais toi t’es pas comme eux. T’as choisi d’être comme nous.” »

      Le policier a constaté un changement en arrivant à Rouen. « Il y a moins de collègues antillais et maghrébins, moins de fonctionnaires noirs. On est jugés tout de suite sur notre apparence. Entourés de Blancs, ils ont moins de mal à se lâcher. » Par des collègues, Alex a appris que certains le surnommaient « le Noir » ou « le négro » dans son dos. Tout comme un huissier du tribunal, ancien fonctionnaire de police. « Je ne veux pas me faire passer pour une victime, dire que je n’ai rien à me reprocher ou que je suis le meilleur fonctionnaire du monde » , poursuit Alex. « J’ai sans doute réagi en étant trop agressif, je ne montrais pas l’exemple dans la manière de me défendre. Mais j’ai fait remonter l’info, et il ne s’est rien passé du tout. »

      Il estime avoir choisi, cette fois-ci, une voie plus adaptée : un rapport complet à sa hiérarchie et un dépôt de plainte. Et espère, en conséquence, que ses démarches ne resteront pas sans suite. « Mon client a été courageux, son collègue qui lui a prêté son téléphone aussi », résume Yaël Godefroy. « Il souhaite que cela dépasse son cas personnel, qu’il y ait un débat sur le racisme dans les institutions. En évitant deux écueils : la stigmatisation de la police d’un côté, le discours sur les “brebis galeuses” de l’autre. »

      Au Sénat, ce mercredi, le ministre de l’intérieur a promis que « chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes », fera l’objet « d’une enquête, d’une décision, d’une sanction » .

      Les préférences politiques avouées des membres des forces de l’ordre en 2017, selon le Cevipof

      Et un vote tout différent qui illustre le dicton « parole de flic »

      #fascistes

    • Dans la série #lanceurs_d'alerte_policiers :

      Mort de Myriam Sakhri : la famille souhaite la réouverture d’une enquête indépendante
      https://seenthis.net/messages/858126

      Quatre mois avant sa mort, la gendarme d’origine algérienne envoie une lettre à sa hiérarchie dans laquelle elle dénonce des faits et des propos racistes de trois collègues. « Les mots bougnoule, boukak et youpin sont des termes récurrents », écrit-elle. Elle précise également que l’un des trois mis en cause n’hésite pas lancer « Tu nous rappelleras quand tu sauras parler français » aux personnes étrangères avant de raccrocher le téléphone. La jeune femme est reçue par son supérieur mais rien ne change et elle devient elle-même la cible d’insultes racistes.

  • La #Slovénie érige de nouvelles barrières à sa frontière avec la #Croatie


    https://www.infomigrants.net/fr/post/24082/la-slovenie-erige-de-nouvelles-barrieres-a-sa-frontiere-avec-la-croati

    La Slovénie a décidé de renforcer sa frontière avec la Croatie afin d’éviter des franchissements illégaux par des migrants, a annoncé mardi le ministère de l’Intérieur. En cinq ans, près de 200 kilomètres de clôtures ont déjà été construits dans cette zone.

    La Slovénie a déclaré, mardi 14 avril, qu’elle allait ajouter 40 kilomètres de nouvelles barrières à sa frontière avec la Croatie afin d’empêcher des migrants de la franchir clandestinement, rapporte l’agence de presse Reuters. Depuis 2015, le pays a fait construire progressivement quelque 196 kilomètres de clôtures sur les 670 kilomètres de frontière commune entre la Slovénie et la Croatie.

    Le ministère n’a pas précisé où les nouvelles barrières seront installées, mais a indiqué que leur construction serait effective dans le courant de l’année. Une annonce similaire portant également sur 40 kilomètres de nouvelles barrières avait été faite en juillet dernier pour l’année 2019.

    Bien que la Croatie et la Slovénie soient membres de l’Union européenne, la première n’appartient pas à l’espace Schengen de libre circulation. Les autorités slovènes ont donc expliqué l’an dernier qu’elles comptaient installer de nouvelles clôtures « dans les zones où il est urgent d’empêcher le franchissement illégal des frontières et de protéger les citoyens et leurs biens ».

    Explosion du nombre de tentatives de franchissement de la frontière

    Sur les deux premiers mois de l’année 2020, la police slovène a dénombré 1 165 tentatives de passage clandestin, soit près de 80% de plus qu’à la même période l’an dernier. Elle avait notamment annoncé, le mois dernier, avoir découvert une trentaine de migrants cachés dans un train de marchandises (https://www.infomigrants.net/fr/post/23225/slovenie-la-police-decouvre-trente-migrants-caches-sous-de-l-argile-da).

    Revenu fin février dans le fauteuil de Premier ministre, Janez Jansa avait promis lors de sa campagne de durcir sa politique en matière d’asile, d’ajouter de nouvelles barrières frontalières et de renforcer les contrôles aux frontières de ce petit pays de deux millions d’habitants situé sur le route migratoire des Balkans (https://www.infomigrants.net/fr/post/23045/slovenie-le-conservateur-janez-jansa-revient-au-pouvoir-en-durcissant-).

    Durant le pic de la crise migratoire en 2015 et 2016, un demi million de migrants clandestins avait traversé la Slovénie en six mois afin d’atteindre les pays d’Europe occidentale plus riches, comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni.

    #barrières_frontalières #asile #migrations #réfugiés #murs #route_des_balkans #frontière_sud-alpine #frontières #clôture

    • C’était 2019...
      En Slovénie, une clôture « de la honte » à la frontière croate (1/3)

      Depuis 2015, le gouvernement slovène érige le long de sa frontière sud une clôture de #barbelés pour tenter d’endiguer le flux de migrants en provenance de la Croatie voisine. Les villages slovènes traversés par les fils barbelés supportent mal l’installation de ce grillage qui, selon eux, abîme le #paysage et n’empêche pas la traversée des migrants.

      « Qui aime se réveiller le matin avec des #fils_barbelés devant sa fenêtre ? » Rudy ne décolère pas. Cet habitant de #Slavski_Laz, un village perdu dans les #montagnes slovènes, frontalier avec la Croatie, ne s’explique toujours pas pourquoi le gouvernement a construit, ici, au bord de la #rivière_Kolpa, une clôture de barbelés.

      « Ils disent que ce grillage est fait pour nous protéger… Mais nous protéger de quoi ? Je n’ai #peur de rien… », continue ce retraité qui vit depuis des années dans la région encore largement sauvage. L’argument de « l’#invasion_migratoire » brandi par le gouvernement pour justifier la construction de ce mur de métal ne le convainc pas.

      « Les migrants ici, ils passent, c’est tout », explique-t-il. « Ils transitent par la Slovénie et puis s’en vont vers d’autres pays, vers le nord de l’Europe généralement ».

      Les amis de Rudy acquiescent, tous attablés dans le seul café encore ouvert à 19h de #Kostel, un village de moins de 650 habitants non loin d’une des rares routes menant à la Croatie. Selon eux, la clôture est inutile, elle abîme le paysage, et son rôle de #dissuasion est largement surestimé. « Ils disent que les barbelés vont empêcher le passage de migrants… Mais tout le monde passe quand même ! », sourit Marco, un ami de Rudy, habitant dans le village voisin de Fara, en déclenchant l’hilarité de l’assemblée.

      « Par exemple, en ce moment, avec l’hiver et les forts courants, les rivages sont boueux, poreux, alors, les terrains bougent, la clôture s’effondre. Les migrants qui veulent passer n’ont même pas besoin de se fatiguer, ils ont juste à l’#enjamber », continue Marco en riant. « Il y a des endroits où des sillons se sont creusés. Ils peuvent aussi passer sous la barrière ! »

      116 km de #grillages

      Près de 14 000 migrants ont traversé la frontière depuis le début de l’année, « soit 70% de plus que l’année dernière », à la même période, affirment les autorités slovènes à InfoMigrants.

      Cet été, 40 km supplémentaires de grillages ont donc été construits à la frontière sud, le long de la rivière Kolpa. « Il faut empêcher le franchissement illégal des frontières », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. En tout, depuis 2015, Ljulbjana a déjà érigé 116 km de grillages le long de la Kolpa qui parcourt les 670 km de frontière avec la Croatie.

      « Ces clôtures ne sont pas une baguette magique mais elles nous aident », ajoute, de son côté, un commandant de police slovène.

      Khaled, un demandeur d’asile érythréen, aujourd’hui à Ljubljana, a tenté trois fois le passage de la frontière slovène avant de réussir à entrer dans le pays. La clôture, il s’en souvient très bien. « J’ai traversé la frontière au mois de mai, quelque part vers #Ribnica. Je me souviens qu’une fois la rivière franchie, il a fallu passer ces barbelés. Alors j’ai grimpé, je me suis déchiré les mains, elles étaient pleines de sang, mais je suis passé ».

      Montagnes dangereuses, présence d’#ours, eau glaciale

      Au delà de sa dangerosité, Rudy, le villageois, voit dans cet alignement de barbelés, une « #clôture_de_la_honte » qui, selon lui, stigmatise les migrants. « On voit arriver des familles, parfois des enfants. Je ne vois pas bien en quoi, ce sont des ennemis », continue le retraité.

      « Cette barrière, c’est le début de l’enfer », explique à son tour une jeune fille qui énumère les dangers qui attendent les migrants juste après son franchissement : la montagne « très dangereuse quand on s’y perd », les températures « glaciales » et les ours, nombreux dans le pays. « Parfois, on entend des cris là-haut. Ce sont des migrants qui hurlent pour effrayer les animaux ».

      Ces dernières semaines, deux migrants sont décédés par #noyade dans la Kolpa et un autre a été retrouvé mort de froid et d’#épuisement dans la #forêt.

      Surtout, les migrants doivent éviter les patrouilles de #police. « La nuit, quand nous tentons la traversée, nous voyons les lumières des lampes torche, derrière la clôture. Les #policiers sont partout. C’est ça qui nous effraie le plus », se souvient Khaled. « On fait tout pour les éviter. Quand la police vous attrape, elle vous renvoie en Croatie. Elle vous emmène rarement jusqu’à la capitale pour demander l’asile ».

      Depuis le début de l’année, sur les 14 000 entrées illégales, plus de 8 000 renvois – aussi appelés « pushbacks » - ont été effectués depuis les frontières slovènes, affirment les autorités.

      Patrouille de miliciens d’extrême-droite

      « C’est une #honte, il y a la police, l’armée, maintenant cette clôture et il y a même une milice ! », fulmine à son tour Katarina Bernad Sterva, directrice de l’association slovène d’aide aux réfugiés, qui se désespère de la situation à la frontière.

      Depuis quelques jours en effet, des miliciens en treillis militaires, visages cachés derrière des cagoules noires, patrouillent aussi le long de la rivière Kolpa. Dirigée par le leader d’extrême-droite, Andrej Sisko,cette milice se veut un « renfort » à l’armée régulière pour « défendre la frontière » et intercepter les migrants. « Nous sommes le point d’entrée de l’espace Schengen », se justifie Andrej Sisko. « Nous voulons faire passer un message. Nous voulons dire aux étrangers de rester chez eux. La clôture est fragile, elle ne permet pas de stopper les migrants alors nous venons contrôler les abords de la rivière nous-mêmes ».

      La milice d’#Andrej_Sisko n’a aucun mandat légal. Et visiblement, les villageois s’expliquent mal leur présence.

      Si certains rient à leur passage - « C’est le carnaval quand ils sont là », entend-t-on ici et là dans les villages frontaliers – d’autres comme Katarina Bernad Sterva regarde cette armée parallèle avec une inquiétude grandissante. « Ce qui m’effraie, c’est qu’ils existent. Publiquement, le gouvernement a condamné leurs actions, mais, dans les faits, les autorités ne font rien. Ces hommes sont fous, nous nous attendions à une réaction forte du gouvernement, comme par exemple l’annonce de la dissolution de ces patrouilles ».
      https://twitter.com/sarecmarjan/status/1036914541693755400?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E10

      Interrogée par InfoMigrants, la police reste muette sur le sujet. « Je n’ai rien à dire sur ces hommes. Ils n’ont pas le soutien de la police », déclare simplement Vicjem Toskan, l’un des commandants en chef de la police de Koper, à l’ouest du pays.

      Ce soir-là, à Kostel, les amis du café s’interrogent surtout sur le sort réservé aux migrants interceptés par cette milice d’extrême-droite. « On a déjà la police et l’armée pour intercepter les migrants. On a une clôture pour les empêcher de continuer leur route. Eux, qu’est-ce qui vont leur faire, la nuit, dans la montagne ? », s’inquiète Rudy. « Ils portent des masques, ils marchent dans la forêt. J’ai plus peur d’eux que des immigrés qui traversent la rivière », chuchote à son tour, une jeune fille en bout de table. « Si j’étais migrante, je n’aimerais vraiment pas tomber sur eux ».

      https://www.infomigrants.net/fr/post/20807/en-slovenie-une-cloture-de-la-honte-a-la-frontiere-croate-1-3

      #milices #patrouilles #extrême_droite #Kolpa #efficacité #montagne #Alpes #décès #morts #mourir_aux_frontières #danger #dangers #push-back #refoulement #refoulements #militarisation_des_frontières #push-backs

      –---

      #Walls_don't_work :

      « Par exemple, en ce moment, avec l’hiver et les forts courants, les rivages sont boueux, poreux, alors, les terrains bougent, la clôture s’effondre. Les migrants qui veulent passer n’ont même pas besoin de se fatiguer, ils ont juste à l’#enjamber », continue Marco en riant. « Il y a des endroits où des sillons se sont creusés. Ils peuvent aussi passer sous la barrière ! »

      –-> voir la métaliste

    • Despite all the existing reports about the Croatian police violence and brutality, Slovenia continues to pushback migrants to Croatia. This was recently even recognized by the Italian court: an Italian court stopped deportation to Slovenia on the grounds that there is a risk for an asylum seeker to be subjected to inhumane and degrading treatment due to the high possibility of him (or her) being further expelled to Croatia and then to Bosnia or Serbia.
      More on that in AYS article from beginning of June:
      AYS Special: Italian Court StopsDeportation to Slovenia, Meanwhile Pushbacks Continue
      https://medium.com/are-you-syrious/ays-special-italian-court-stops-deportation-to-slovenia-meanwhile-pushbacks-

      Last week, the new Slovenian Minister of Interior Affair (of the new right wing government) frankly admitted in an interview that Slovenian police is sending migrants back to Croatia and consequently into the refugees centres in Bosnia and Serbia:
      Notranji minister Aleš Hojs razkril migracijsko »skrivnost«
      https://www.dnevnik.si/1042931634 (only in Slovenian)

      Currently, the government is also preparing a new Aliens Act where they plan to severely restrict access to asylum (among many other things): this means that during what they call complex migration emergencies, proclaimed by the government, access to asylum can be completely limited.

      Message reçu via la mailing-list Migreurop, le 15.06.2020

    • Slovénie : une vingtaine de migrants « proches de la suffocation » découverts dans des camions

      La police slovène a annoncé avoir découvert 22 migrants cachés dans des camion-citernes, samedi, à la frontière croate. Les contrôles ont été fortement renforcés dans cette région avec notamment l’envoi de 1 000 nouveaux policiers début juin.

      « Ils étaient proches de la suffocation. » Vingt-deux migrants cachés dans deux camion-citernes alimentaires ont été découverts par la police slovène, samedi 20 juin, à la frontière avec la Croatie, rapporte l’agence de presse AP. Les deux poids-lourds avaient des plaques d’immatriculation provenant de Serbie.

      Un premier groupe de 13 migrants a été découvert lors d’un contrôle de police à la frontière. Le second groupe, composé de 9 personnes, a été trouvé peu après dans un autre camion appartenant à la même compagnie.

      Les migrants sont originaires du Bangladesh, d’Inde, de Turquie et de Syrie, indique la police.

      Des milliers de migrants empruntent chaque année la route dite « des Balkans » malgré sa dangerosité. Un grand nombre d’entre eux font appel à des passeurs afin de traverser les frontières vers l’Europe occidentale dans des camions, plutôt que de tenter leur chance à pied à travers les forêts et les montagnes de la région.

      Craignant une recrudescence des passages clandestins à la suite du déconfinement décrété dans différents pays européens, la Slovénie a annoncé, début juin, qu’elle envoyait 1000 officiers de police en renfort à sa frontière avec la Croatie. Ces effectifs sont équipés de #drones, de #caméras_thermiques et de #détecteurs_de_mouvements.


      https://www.infomigrants.net/fr/post/25519/slovenie-une-vingtaine-de-migrants-proches-de-la-suffocation-decouvert

  • Camille, policier : « On sait qu’on va être contaminés, mais on ne sait pas quand »
    https://www.bastamag.net/Deconfines-policier-contamines-coronavirus

    Le monde est en pause, mais eux continuent de s’activer. Et de prendre des risques. En ces temps d’épidémie, découvrez la vie et le travail de ceux qui ne sont pas confinés. Aujourd’hui Camille*, policier. #Lesdéconfinés, une série à suivre sur Politis et Basta ! J’étais au commissariat, jeudi 12 mars, quand le Président a tenu son allocution. Comme tous les Français, on était scotchés devant ses annonces. Mais pour une simple raison : en amont, nous n’avions reçu absolument aucune information. Pas (...) #Témoignages

    / Santé

    #Santé_

    • À chaque intervention, on se dit : « Est-ce qu’il tousse assez ? Est-ce qu’il a assez de fièvre pour que je puisse porter un masque ? » Alors quand on entend notre « grand patron », Christophe Castaner, dire jeudi matin que nous, les agents de police, nous ne sommes pas « en risque », et que le risque, « c’est plutôt de mal porter et de porter de façon continue le masque », en ajoutant que nous ne sommes pas « confrontés directement à des malades », c’est proprement aberrant.

      Dans mon commissariat, plusieurs collègues ont tous les symptômes. Ils sont tous confinés. Tout le commissariat a peur d’infecter ses proches. On sait qu’on va être contaminés, on se l’est tous dit à la brigade, mais on ne sait pas quand. On n’a pas le droit de retrait, on ne peut jamais rien dire, mais là, au vu des risques que la hiérarchie fait prendre à ses effectifs, il est hors de question que je reste en silence. Je vais continuer à aller bosser car mon métier c’est d’aider, de sauver les gens, mais il est inconcevable que je me taise vu les conditions dans lesquelles on travaille.

      Camille, tu oublie que tes petits poumons ont été arrosés depuis un an et demi tous les samedis par les gazes incapacitants que tu t’es acharné à déversé sur les personnels soignant en grève.
      https://www.franceculture.fr/sciences/quest-ce-que-lon-inhale-quand-respire-du-gaz-lacrymogene

    • Oui, les #policiers en #travailleurs c’est pas faux mais qu’on ne nous prenne pas pour des buses.

      mon métier c’est d’aider, de sauver les gens

      Ça c’est l’idéal républicain. Dans la réalité d’une société de classe en voie de fascisation, c’est une clique où l’extrême droite est surreprésentée, qui est coupable d’homicides et de discrimination systémique, qui fait un usage disproportionné de la violence et de l’arbitraire et qui a perdu l’estime et le respect d’une bonne part de la population. J’ai du mal à mobiliser mon sens de l’#empathie...

  • #tres_original
    Pierrefitte : accusé de #violences par la police, il porte plainte à son tour, vidéo à l’appui - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/amp/faits-divers/pierrefitte-accuse-de-violences-par-la-police-il-porte-plainte-a-son-tour

    Pierrefitte : accusé de violences par la police, il porte plainte à son tour, vidéo à l’appui
    Lui-même accusé par des #policiers de s’être rebellé, le gérant semble disculpé par les images de vidéosurveillance de son établissement, incriminant au contraire les #forces_de_l’ordre.

  • Elle l’a bien cherché

    Sur les 250 000 #victimes de viols ou de #tentatives_de_viols dénombrées chaque année en France, seules 16 000 franchissent la porte d’un #commissariat. Entre tribunaux saturés et préjugés tenaces, ce documentaire montre le douloureux parcours de quatre victimes de viol pour se faire entendre. Une plongée sans fard dans un processus archaïque.

    Souvent rongées par la #honte ou la #peur de ne pas être prises au sérieux, seules 16 000, sur les 250 000 #victimes de viols ou de tentatives de viols dénombrées chaque année en France, franchissent la porte d’un commissariat. Elles ne verront pas toutes leur agresseur condamné puisqu’une plainte sur dix seulement aboutit aux assises. Débordés, #policiers et #magistrats sont contraints de ne garder que les dossiers les plus « solides ». Un témoignage fragile, des circonstances obscures ou une absence de séquelles physiques peuvent conduire au #classement_sans_suite de l’affaire. Victimes de viol, Marie, 20 ans, Manon, 27 ans, Michèle, 56 ans et Muriel, 42 ans, expérimentent ce long combat où, à tout moment, le destin de leur plainte peut basculer.

    #Suspicion latente

    #Auditions au commissariat, confrontations, suivi à l’hôpital, entretiens avec l’avocat puis procès : #Laetitia_Ohnona n’omet rien du #parcours_du_combattant qui incombe aux victimes de viol. Il leur faudra répéter inlassablement leur histoire, maîtriser leurs angoisses, subir les #questions_intimes des policiers et les #examens_gynécologiques. Au plus près de quatre #femmes à différents stades de la procédure, la réalisatrice questionne aussi les représentations pesant sur elles. « Le jury populaire a souvent de nombreux #a_priori », prévient l’avocate de Muriel, violée à la suite d’une soirée arrosée qui a dérapé. L’alcool, une tenue légère ou un flirt renvoient souvent à une #suspicion_latente de #coresponsabilité. Sans pour autant incriminer une institution judiciaire dépourvue de moyens, ce documentaire lève le voile sur les lacunes du processus et interroge notre conscience de juré potentiel.

    https://www.arte.tv/fr/videos/075213-000-A/elle-l-a-bien-cherche
    #film #film_documentaire
    #abus_sexuel #plainte #viol #viols #confrontation #justice #examen_sérologique #maladies_sexuellement_transmissibles #culpabilisation #procédure_judiciaire #stress_post-traumatique #TSPT #impunité #procès #inversion_du_sentiment_de_culpabilité #juré_populaire #France #culture_du_viol

  • [PBG] All aboard the looove boooat !
    http://www.radiopanik.org/emissions/pbg/all-aboard-the-looove-boooat

    C’est la Saint-Valentin. Il pleut. Il fait froid. Sombre. C’est le désespoir.

    Les plus courageux ont acheté des roses littéralement vitrifiées de pesticides et cultivées à l’autre bout du monde, roses qui moisissent dans les 10 minutes au creux des mains. Le soir, alors que vous réprimerez des sanglots, vous vous installerez sur une chaise face à votre compagnon ou compagne au bord du suicide, entourés d’autres couples malheureux, dans un restaurant quelconque, décoré de coeurs poussiéreux sur les murs.

    C’est la Saint-Valentin. C’est le désespoir.

    Heureusement, il y a les lovers de PBG. On vous parlera d’Amour. Un peu.

    Courage.

    Tracklist :

    Big Black - Fists Of Love Enob - #amour The White Stripes - Fell In Love With A Girl Max Rambhojan - Tou’t Jou Pa Min’m Dominique Panol - Cé Bon Comme Ça (...)

    #policiers_du_coeur #naufrage #ennui #zouk_love #amour,policiers_du_coeur,naufrage,ennui,zouk_love
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/pbg/all-aboard-the-looove-boooat_08173__1.mp3

  • Cybercriminalité : comment fonctionne la plateforme Pharos ? - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/cybercriminalite-comment-fonctionne-la-plateforme-pharos-22-12-2019-82231

    Par Iris Peron avec E.P.
    Le 22 décembre 2019 à 19h15, modifié le 22 décembre 2019 à 19h37

    Les images d’une d’agression diffusées sur les réseaux sociaux, des internautes sous le choc et des signalements en pagaille. Ces derniers mois, plusieurs enquêtes judiciaires ont pu être lancées grâce au concours d’internautes, qui ont sollicité la plateforme Pharos (plateforme d’harmonisation, de recoupement et d’orientation des signalements, ndlr) afin de signaler un contenu jugé illicite sur Internet.

    [VOS SIGNALEMENTS] Grâce à vos nombreux signalements #Pharos, les #policiers de l’Essonne ont rapidement interpellé les deux auteurs du viol présumé et de la vidéo diffusée en masse, hier, sur les réseaux sociaux.

    Merci de votre mobilisation.
    Merci de ne pas relayer cette vidéo. https://t.co/jZJrbvQ5Kw pic.twitter.com/cmsYofun0J
    — Police nationale (@PoliceNationale) December 21, 2019

    Les exemples ne manquent pas, rien que ces derniers mois : de la sordide vidéo d’un viol en Essonne, qui a donné lieu à l’arrestation de deux adolescents samedi, aux photos pédopornographiques que partageait un CRS retraité, en passant par les propos ultra-violents qu’un internaute de Seine-et-Marne tenait contre des migrants ou les images de mauvais traitements infligés à un chat …

    Le Parisien fait le point sur cette plateforme qui a fêté ses 10 ans cette année et dont l’activité est en pleine expansion. En 2018, Pharos a comptabilisé plus de 163 000 signalements et, selon nos informations, 213 000 rien qu’entre janvier et novembre dernier, soit quatre fois plus qu’à ses débuts.

    Comment fonctionne la plateforme ?

    Pharos est placée sous l’autorité de la sous-direction de lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire. Sa mission est de centraliser les signalements effectués par des internautes contre des contenus jugés illicites et diffusés sur le web, afin de les recouper, de les qualifier et d’éventuellement décider d’un traitement judiciaire.

    LIRE AUSSI > Meurtres, viols… sur les réseaux sociaux, la criminalité en direct

    Les enquêteurs de Pharos alertent alors les services compétents territorialement (police, gendarmerie, douanes…), afin de déclencher une enquête sous l’autorité du procureur de la République. Il arrive fréquemment que des victimes visées par des contenus offensants ou apparaissant sur certaines images ne soient pas avisées de leur diffusion sur Internet et soient retrouvées ultérieurement.

    Les enquêteurs de Pharos peuvent également transmettre à d’autres pays certaines informations récoltées, quand les contenus le nécessitent et effectuer des veilles ponctuelles sur certains sujets d’actualité. Cela a notamment été le cas lors des multiples manifestations de Gilets jaunes.
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    La responsabilité de supprimer le contenu offensant revient quant à elle à l’hébergeur.

    Quels types de signalements ?

    La moitié des signalements sur la plateforme sont liés à des escroqueries présumées. Dans l’autre moitié, on compte notamment des contenus pédopornographiques ou atteintes aux mineurs, du terrorisme ou des discours d’incitation à la haine. Les signalements pour cyberharcèlement ne sont pas comptabilisés à ce stade, car ils sont à la marge.

    LIRE AUSSI > Vidéo d’un viol en Essonne : comment les réseaux sociaux ont fait accélérer l’enquête

    En moyenne, en 2018, près de 3 100 signalements étaient reçus chaque semaine par la plateforme. Les années 2015 et 2016 ont par ailleurs connu un pic de signalements liés à des contenus terroristes.

    « Les contenus ou comportements que vous jugez simplement immoraux ou nuisibles n’ont pas à être signalés sur Pharos », insiste sur son site le ministère de l’Intérieur. « Les affaires privées, même si elles utilisent Internet (insultes, propos diffamatoires, harcèlement) relèvent de la compétence du commissariat de police ou de la brigade de gendarmerie de votre lieu d’habitation et non de Pharos », rappelle aussi la place Beauvau.

    Qui travaille sur cette plateforme ?

    En tout, 27 policiers et gendarmes, spécialistes de la cybercriminalité, travaillent au recueil des signalements, indiquait en juin dernier François-Xavier Masson, le patron de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) à l’AFP.

    Deux unités sont venues renforcer le dispositif en 2015, l’une dédiée aux discriminations et l’autre au blocage des contenus. Depuis, le nombre d’enquêteurs a encore évolué : en février dernier, le ministre de l’Intérieur a annoncé avoir doublé les effectifs de la cellule « discours de haine et de discriminations ».

    #Cybercriminalité #Police #Pharos #Pratiques_numériques

  • Le Monde.fr
    Réforme des #retraites : les #syndicats de #policiers appellent à à un « black-out complet » dès le 11 décembre

    Pour protester contre une réforme qui pourrait remettre en cause leur statut, les syndicats menacent de ne plus assurer, au moins partiellement, leurs missions de maintien de l’ordre.

    « Le Monde - Réforme des retraites : les syndicats de policiers appellent à à un « black-out complet » dès le 11 décembre

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/12/10/la-tension-sociale-monte-au-sein-de-la-police_6022326_3224.html
    | 10.12.2019 à 11:30

    « Par ailleurs, à Pontault-Combault (Seine-et-Marne), un agent a vu sa porte recouverte d’inscriptions, parmi lesquelles « Un flic suicidé à moitié pardonné ». Dans la foulée, les organisations ont alerté sur une série de prises à partie d’agents sur la voie publique ou sur le chemin de leur domicile, à Saint-Dizier (Haute-Marne) ou à Choisy-Le Roy (Val-de-Marne). Ces accrochages ne semblent cependant pas forcément liés à leur statut de policier. Des enquêtes ont été chaque fois ouvertes pour déterminer les circonstances exactes des faits.

    « Il y a un peu une course à l’échalote entre les différents syndicats pour savoir qui aura la main sur la contestation, du coup ils en font beaucoup dans la surenchère », estime un haut gradé, qui souligne l’entrée en vigueur de la loi sur la fonction publique en 2020. La suppression envisagée des commissions administratives paritaires, qui décident des mutations et des avancements, pourrait priver les organisations d’un de leurs principaux leviers d’action et faire baisser la participation aux prochaines élections professionnelles. De quoi resserrer les rangs syndicaux ?

    Ces derniers jours, les vues se sont rapprochées entre Unité SGP Police-FO et ses deux concurrents, Alliance police nationale et UNSA-Police, qui avaient fait cause commune dès le départ. Un front uni qui ne fait pas les affaires de la Place Beauvau, à l’orée d’un hiver mouvementé.« 

  • #Montpellier : les #policiers traînent par les cheveux une #gilet_jaune, portent plainte contre elle et gagnent 900€ - Le Poing
    https://lepoing.net/montpellier-les-policiers-trainent-par-les-cheveux-une-gilet-jaune-portent-
    #double_peine
    #violences_policieres

    Après deux jours de garde à vue, elle est passée ce lundi 18 novembre en comparution immédiate au tribunal de grande instance de Montpellier. Elle a été condamnée à deux mois de prison avec sursis pour outrage et rébellion, plus 900€ d’amende au total, au bénéfice des deux policiers qui l’ont violentée, et qui se sont constitués #partie_civile.

  • Police, jamais sans mon arme

    Oui ! On protège un gouvernement qui n’est pas aimé. Mais c’est notre job. Benoit

    Quelle police offre-t-on à la société ? Quelle est la véritable mission d’un policier ? Protéger les personnes et les biens, enquêter, secourir et réprimer aussi.

    À partir du moment où les manifestants se comportent en combattant, je me transforme en combattant. Et le plus fort gagnera. Je n’ai aucune pitié. Benoit

    Il faut savoir assimiler ces 3 fonctions quand on est policier et ne pas en avoir peur. Arme à la ceinture, symbole de leur pouvoir, Marc, Benoit et Anthony questionnent le sens de leur mission.

    J’ai toujours mon arme avec moi. Je fais mes courses, j’ai mon arme avec moi. Je pars en vacances avec mon arme. C’est comme si je prenais mon téléphone portable, mes lunettes, mes clés de voiture ou ma carte bancaire. Ça fait partie de mon quotidien. Benoit

    L’excitation, l’adrénaline, la déception et la désillusion parfois font partie de leur quotidien.

    L’excitation et l’adrénaline m’empêchent d’avoir peur. J’ai peur après. A posteriori, je me dis : « Là c’était chaud quand même ! ». Benoit

    Comment on peut accepter aujourd’hui pour 1600€ de monter en région parisienne pour se faire cracher à la gueule avec une hiérarchie qui ne vous soutient pas ? Marc

    Avec

    Marc, policier
    Benoit, policier
    Anthony Caillé, policier, secrétaire national de la CGT intérieur.

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/force-de-lordre-14-le-maintien-de-lordre-a-la-francaise

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    #Mantes-la-Jolie, des lycéens à genoux

    On doit éviter les policiers ! Alors que les policiers, normalement, ils ont des yeux, ils voient qu’on est des enfants, qu’on est des élèves. un lycéen

    C’est l’histoire d’une interpellation qui survient en pleine mobilisation lycéenne à Mantes-la-Jolie, dans un climat de haute tension.

    La première infraction, c’est d’abord la violation de liberté individuelle, c’est le fait d’avoir été séquestré dans un enclos pendant plusieurs heures. C’est une séquestration commise par une personne dépositaire de l’autorité publique, à savoir les fonctionnaires de police. C’est une infraction pénale. Maître Alimi

    L’histoire de 151 jeunes interpellés par les forces de l’ordre qui sont restés agenouillés plusieurs heures durant, les mains dans le dos ou sur la tête avant d’être transférés dans différents postes de police des Yvelines. Un événement qui va laisser des traces.

    Nous sommes restés 2/3 heures à terre, les mains sur la tête jusqu’à ce qu’ils nous embarquent dans leur voiture par petits groupes. une lycéenne

    Pour les familles plus que blessées, il s’agit d’une arrestation humiliante et inacceptable.

    L’important c’est de faire comprendre que l’autorité est du côté de la police, pas de la loi et que l’important c’est de le faire comprendre... Ce qui est préoccupant c’est que cette attitude est souvent encouragée par la hiérarchie et couverte aussi par le pouvoir politique. Jean-Marie Delarue

    Pour le commissaire de la ville, il s’agissait d’ « interrompre un processus incontrôlé ». Depuis, l’enquête préliminaire, confiée à I’Inspection Générale de la Police (IGPN), qui avait déjà établi « qu’il n’y avait pas de faute » commise par la police lors de cette arrestation, a été classée sans suite.

    Le recteur d’académie m’a appelé personnellement pour me remercier du travail que j’avais fait pour garantir la sécurité de cet établissement scolaire. C’est ça la vérité ! Arnaud Verhille

    Tous les éléments factuels ne peuvent qu’aboutir au constat que nous avons fait le travail de manière professionnelle avec la volonté de ne blesser aucun jeune pendant les quatre jours d’émeute malgré la violence. Arnaud Verhille

    Mais que s’est-il réellement passé ?

    On a ciblé des lycéens à un moment donné de leur vie, au moment d’une grève, au moment d’un blocus c’est-à-dire le moment où d’adolescent on passe à citoyen. Peut-être que l’État inconsciemment se rend compte que s’il veut diriger plus facilement des populations, et bien il faut taper à la racine et faire peur tout de suite. Maître Alimi

    Avec

    Yessa, Hanane, Myriam et Rachida et les jeunes du Collectif de Défense des Jeunes du Mantois
    Maître Alimi, avocat
    Jean-Marie Delarue, président de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme
    Edouard Durand, juge pour enfants
    Arnaud Verhille, Officier et Commissaire de police de Mantes-la-Jolie
    Geneviève Bernanos du Collectif de Mères solidaires

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/force-de-lordre-34-mantes-la-jolie-des-lyceens-a-genou

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    "Allô, Place Beauvau ?", davduf lanceur d’alerte

    Mais qu’est-ce que ça veut dire qu’une république qui tire sur ses enfants ? David Dufresne

    Ancien de Best, de Libé, d’I-Télé et de Mediapart, David Dufresne est écrivain, documentariste, explorateur de récits et du web. Mais d’où vient- il ? Des radios libres ? Des fanzines rocks ? Du mouvement punk ? C’est au milieu des années 1980 dans la presse alternative que David Dufresne démarre.

    Ce qui m’intéresse dans le Punk et le Rap, c’est le rapport à la police. David Dufresne

    Préoccupé par les libertés publiques et individuelles, il recense et dénonce sur son compte Twitter jour et nuit les blessés par les forces de l’ordre lors des manifestations des « gilets jaunes ».

    Twitter, en France, c’est un peu le nouveau fil AFP des journalistes... Recenser les violences policières sur mon fil Twitter, c’était une façon de dire : "maintenant les gars ! ça existe vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas". David Dufresne

    Aujourd’hui, on peut raisonnablement dire que l’État a fait le pari de la violence. David Dufresne

    Avec

    David Dufresne, écrivain, documentariste (@davduf)
    Gérard Desportes, écrivain et journaliste
    Mireille Paolini, éditrice aux éditions du Seuil
    Yannick Bourg, écrivain
    Perline, ingénieure informaticienne
    Anita Hugi, réalisatrice et directrice de festival des journées de Soleure en Suisse

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/force-de-lordre-24-allo-place-beauvau-davduf-lanceur-dalerte

    –--------

    Le #maintien_de_l’ordre à la française

    L’histoire du maintien de l’ordre c’est celle d’une disciplinarisation à la fois des forces de l’ordre mais aussi des manifestants des protestataires. Fabien Jobard

    Les manifestations des gilets jaunes nous ont bien rappelé que l’encadrement d’une foule nécessite des compétences, un savoir-faire, né dans notre pays après le drame de la Commune.

    Les manifestations "#loi_travail" et "#gilets_jaunes" ont donné lieu à des dégâts physiques et des dommages corporels qu’on n’avait jamais vu auparavant.

    Depuis cette date la question du contrôle des foules dans la « #légalité_républicaine » ne va cesser de se poser, et progressivement une doctrine à la française va se construire.

    Le préfet Lépine a marqué l’histoire du maintien de l’ordre, notamment en essayant de trouver des moyens alternatifs à la charge dans la foule. Ce qu’il a tenté de faire, c’est montrer le plus de force possible, pour ne pas avoir à s’en servir. Fabien Jobard

    Quelle est l’histoire du maintien de l’ordre à la française ? Quelles sont les évolutions majeures et les césures ? Aujourd’hui les autorités sont-elles plus violentes ou est-ce la perception de cette violence qui évolue ?

    Les forces de l’ordre savent parfaitement bien gérer le maintien de l’ordre ordinaire mais pas quand le pouvoir politique leur demande d’être plus répressif. Patrick Bruneteaux

    Avec :

    Fabien Jobard, directeur de recherches au CNRS, rattaché au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP)
    Olivier Filleule, professeur de sociologie politique à l’Institut d’études politiques, historiques et internationales de l’Université de Lausanne (IEPHI) et membre du Centre de recherche sur l’action politique de l’Université de Lausanne (CRAPUL)
    Patrick Bruneteaux, chercheur en sociologie politique au CNRS et membre du CRPS
    Jean-Marc Berlière, historien, spécialiste de l’histoire des polices en France et professeur émérite à l’université de Bourgogne
    Vanessa Codaccioni, historienne et politologue, maîtresse de conférences en science politique à l’Université Paris 8
    Cédric Moreau de Bellaing, maître de conférences en sociologie du droit à l’ École Normale Supérieure
    Jean-Marie Delarue, président de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/force-de-lordre-44-police-jamais-sans-mon-arme

    #audio #police #forces_de_l'ordre #métier #travail #France #témoignage #policier #policiers

    ping @isskein @karine4 @cede @nepthys

  • https://vimeo.com/335387747

    A l’occasion du Mayday International #Festival à #Séoul et la la grande manifestation du #1ermai avec les #travailleurs .ses de #Corée, Voici des images de la #CompagnieJolieMôme tournées par #OlivierAzam, en marge des projections de #HowardZinn, une histoire populaire américaine et les films de #RenéVautier.
    Depuis la France, ça n’a l’air de rien mais il est fort probable que le #drapeaurouge n’avait pas été sorti dans les rues de Séoul depuis la division de la Corée à l’issue de la seconde guerre mondiale. Quant au #giletsjaunes… d’habitude ce sont les #policiers là-bas qui les portent… Un grand moment donc !

    http://www.lesmutins.org

  • « #Gilets_jaunes » : la France rejette les critiques de l’ONU sur l’usage excessif de la force
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/24/gilets-jaunes-la-france-rejette-en-bloc-les-critiques-de-l-onu-sur-l-usage-e

    #ah_oui ?
    #oh_putain !
    #la_blague #abus #mythos

    En préambule, le document insiste sur les conditions « particulièrement difficiles » auxquelles ont été soumis #policiers et #gendarmes :

    « Ces manifestations ont été marquées par des violences graves commises par certains manifestants, à l’encontre des forces de l’ordre, des journalistes présents ou d’autres personnes. Il faut également souligner que des propos, inscriptions et agressions à caractère raciste, antisémite ou homophobe ont été constatés au cours ou en marge des mobilisations. »

    Une entrée en matière nécessaire pour appuyer la thèse du gouvernement qui sous-tend l’ensemble de la réponse de la France à l’#ONU : le cadre légal applicable n’est plus celui de la « manifestation » mais de « l’attroupement », à savoir « une manifestation qui a dégénéré dans la violence ». Ainsi se trouve justifié le recours massif aux « armes de #force_intermédiaire », les grenades lacrymogènes, de #désencerclement et plus particulièrement les fameux lanceurs de balles de défense (LBD) :

    « A aucun moment le #LBD n’est utilisé à l’encontre de manifestants, même véhéments, si ces derniers ne commettent pas de violences physiques, notamment dirigées contre les forces de l’ordre ou de graves dégradations. Mais alors il ne s’agit plus de manifestants, mais de participants à un #attroupement violent et illégal. »

  • #violences_policieres
    Manifestante blessée à #Nice : la version de Macron et du procureur contredite par des #policiers - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280319/des-temoignages-accablants-dans-l-enquete-sur-les-blessures-de-genevieve-l

    D’autres témoignages que nous avons recueillis confirment que #Geneviève_Legay a été touchée par « un homme qui portait un bouclier ». Thibault Huart, #street_medic, secouriste auprès des personnes blessées lors des manifestations, précise : « Geneviève Legay a reçu un coup de bouclier au visage et s’est effondrée à ce moment-là. J’étais à un ou deux mètres d’elle avant et pendant la charge des policiers. Elle a bien reçu un coup des forces de police au visage, ce qui l’a fait tomber. Ensuite j’ai dû m’occuper d’un journaliste et je ne l’ai retrouvée que lorsqu’elle était à terre. J’ai voulu l’aider mais des policiers m’ont empêché de le faire. »
    Un autre street medic, René Paysant, a publié une vidéo dans laquelle il dénonce les interdictions faites par les policiers aux street medics de venir en aide à la victime. Thibault Huart et d’autres secouristes s’apprêtent à engager des poursuites pour non-assistance à personne en danger. 

    Joint par Mediapart, Bernard M. affirme lui aussi avoir vu Geneviève Legay « poussée par un policier et son bouclier pendant la charge. Une fois à terre, un policier l’a traînée. Elle a reçu des coups de pied. Et elle a été déplacée à deux mètres de sa chute, près d’un plot, d’un pylône ». Ce chef d’entreprise à la retraite a alerté les policiers sur les agissements de leurs collègues. « On m’a demandé de me taire. C’était effrayant. Je ne peux pas passer sous silence ce dont j’ai été témoin. » Le récit de Bernard soulève de grandes interrogations quant à la version du procureur selon laquelle Geneviève Legay aurait heurté un pylône. Ces coups pourraient-ils être à l’origine des côtes fêlées ?

    Une chose est sûre, qui ressort de toutes les auditions : le commissaire #Rabah_Souchi a donné l’ordre de charger. Comme le signale l’un des policiers auditionnés, « à un moment, je me retourne et j’entends Monsieur Souchi dire “#Chargez, chargez !” Suite à ces ordres, nous avons chargé les trois sections en même temps. »

  • Des policiers témoignent: «On est obligé d’accepter des #instructions_illégales»

    Les officiers de police judiciaire d’un commissariat parisien dénoncent les « instructions illégales » de leur hiérarchie, en particulier lors des manifestations des « gilets jaunes ». Dans un mail que Mediapart a pu consulter, il est écrit que, sur ordre de la préfecture de police de #Paris, les personnes interpellées doivent être systématiquement placées en #garde_à_vue.


    https://www.mediapart.fr/journal/france/130319/des-policiers-temoignent-est-oblige-d-accepter-des-instructions-illegales?
    #témoignage #police #policiers #gilets_jaunes

  • Tirs de flashball à Bastille: un policier avoue, Castaner en difficulté - Page 1 | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/010219/tirs-de-flashball-bastille-un-policier-avoue-castaner-en-difficulte?onglet

    Un rapport de police transmis au ministère de l’intérieur confirme qu’un policier membre d’une compagnie de sécurisation a bien fait usage de son lanceur de balles de défense « au moment de la blessure » de Jérôme Rodrigues, place de la Bastille. Le ministre de l’intérieur et son secrétaire d’État ont contesté les faits durant plusieurs jours.

    #gj #violences_policières

  • GILETS JAUNES : UN POLICIER MET EN CAUSE LE GOUVERNEMENT

    Alexandre Langlois est policier. Menacé par sa hiérarchie pour « déloyauté », il dénonce la gestion du maintien de l’ordre par le gouvernement dans le cadre du mouvement des gilets jaunes, l’instrumentalisation des forces de l’ordre par le pouvoir, et les conditions de travail difficiles dans un contexte de hausse des cas de suicides chez les policiers. Virginie Cresci. | Le Média

    https://youtu.be/S5CZkNZq7VE

  • David Dufresne sur les #violences policières : « On est dans le #mensonge d’#Etat »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/01/16/violences-policieres-on-est-dans-le-mensonge-d-etat_5409824_3224.html

    David Dufresne : Pendant longtemps, la #France a été considérée comme la championne du #maintien_de_l’ordre, pour une raison simple : face à des #manifestations particulièrement nombreuses dans le pays, la #police est entraînée. Sauf que c’est aujourd’hui un #mythe, qui s’est écroulé sous nos yeux. Le maintien de l’ordre est devenu depuis une dizaine d’années extrêmement offensif, brutal, avec des #policiers qui vont au contact. Jusqu’ici, la clé était de montrer sa #force pour ne pas s’en servir.

  • Bonjour @GillesLeGendre, vous dénoncez dans une tribune au @lemondefr, les #violences subies par @enmarchefr. Votre indignation ne concerne que les vôtres, ou peut-on vous entendre aussi sur ces #photos, sur les coups que j’ai reçu de #policiers, et sur https://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/quand-les-flics-de-la-bac-agressent-la-bas … ?
    https://twitter.com/vslonskamalvaud/status/1083041687381987328

    Bonjour @GillesLeGendre, vous dénoncez dans une tribune au @lemondefr, les #violences subies par @enmarchefr. Votre indignation ne concerne que les vôtres, ou peut-on vous entendre aussi sur ces #photos, sur les coups que j’ai reçu de #policiers, et sur https://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/quand-les-flics-de-la-bac-agressent-la-bas … ?

  • « #Gilets_jaunes » : des #policiers violemment pris à partie par des #manifestants sur les Champs-Elysées, L’imMonde #Police
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/23/gilets-jaunes-des-policiers-lynches-sur-les-champs-elysees-selon-griveaux_54

    Le porte-parole du #gouvernement, Benjamin Griveaux, a dénoncé samedi soir le visage « raciste » des auteurs des violences qui ont émaillé les rassemblements. Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, salue « l’attitude exemplaire » des forces de l’ordre.

    En fait ces flics à moto étaient d’abord à pied, occupés à lancer de loin et hors de tout danger 3 " #grenades_de_désencerclement “ sur un groupe de manifestants, mais la plupart des journalistes se refusent à dénombrer les explosions qui surviennent avant la mise en fuite des policiers, dont l’un aura pour défendre une moto au sol jugé nécessaire de braquer les manifestants...
    https://www.youtube.com/watch?v=Uvzy1olFtTQ

    #Maintien_de_l'ordre #storytelling #communication #violences_policières " #armes_non_létales " #arme_à_feu #vidéo

  • Magouilles, nazisme et violence : un #policier repenti se livre - Page 2 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/211218/magouilles-nazisme-et-violence-un-policier-repenti-se-livre?page_article=2

    Nicolas se souvient que dans les communications radio, on employait surtout « Nord-Africain » et « Africain ». Ces dispositifs de profilage racial amorcent une chaîne de pratiques de surveillance et de contrôle, de brimades et de coercitions marquant les corps reconnus comme « Africains » et « Nord-Africains » par les policiers.

    « Ce qui était ciblé, ce n’était pas forcément une couleur mais plus une attitude où on sentait de la méfiance chez la personne », assure l’ex-policier. Cette focalisation détermine le ciblage de corps « méfiants » parce que régulièrement confrontés aux #violences_policières et aux discriminations. Cette disposition de la pensée policière à repérer ce qui se méfie d’elle détermine des pratiques de ségrégation et de prédation, ainsi qu’une prétention à soumettre tout ce qui se sent menacé par l’ordre social et le pouvoir policier.

    Après une courte réflexion, Nicolas Garnier se souvient d’ailleurs : « Pendant la #formation, on nous a dit qu’effectivement, si la personne ne se laissait pas faire, il était possible d’appuyer sur ses menottes pour créer des douleurs au poignet, ça c’était officiel aussi, et qu’une fois que la douleur avait été créée, la personne avait plus tendance à se laisser faire. »

    S’il insiste pour rappeler que « l’idée principale c’est tout de même d’infliger le moins de douleur possible », l’ancien policier explique qu’on lui a pourtant bien enseigné « des clefs de bras, des coups de poing et coups de pieds, type boxe française, des points de pression ». « Même si on nous disait qu’il ne fallait pas mettre de coups, donc je ne sais pas pourquoi on nous l’enseignait, mais on nous apprenait tout de même à mettre des coups. »

    Le monopole de la violence légale
    Tout comme cette « brigade un peu spéciale », les violences policières s’intègrent sans difficulté dans les dispositifs législatifs et judiciaires chargés de les contrôler. Si l’État revendique effectivement le monopole légitime de la violence, il dispose surtout de son monopole légal.

    Durant la formation aux cadres juridiques d’emploi de la force, on présente aux élèves policiers le « code de #déontologie », on distribue des livrets informatifs sur « la démocratie », « les libertés individuelles et collectives » qui permettent de légitimer l’existence d’un cadre éthique, moral, légal. Ce rituel autorise l’entrée dans un champ où les pratiques réelles peuvent prendre des formes très éloignées des principes mis au fronton de l’institution.

    C’est ainsi que durant sa formation aux GTPI, Nicolas Garnier apprend à mettre des menottes. On lui indique les zones du poignet qui peuvent être douloureuses, en expliquant qu’il faut « essayer de ne pas faire mal ». Ce qui rend possible la diffusion de pratiques de coercition d’autant plus facilement qu’on vient d’enseigner les zones douloureuses.

    Après une courte réflexion, Nicolas Garnier se souvient d’ailleurs : « Pendant la formation, on nous a dit qu’effectivement, si la personne ne se laissait pas faire, il était possible d’appuyer sur ses menottes pour créer des douleurs au poignet, ça c’était officiel aussi, et qu’une fois que la douleur avait été créée, la personne avait plus tendance à se laisser faire. »

    S’il insiste pour rappeler que « l’idée principale c’est tout de même d’infliger le moins de douleur possible », l’ancien policier explique qu’on lui a pourtant bien enseigné « des clefs de bras, des coups de poing et coups de pieds, type boxe française, des points de pression ». « Même si on nous disait qu’il ne fallait pas mettre de coups, donc je ne sais pas pourquoi on nous l’enseignait, mais on nous apprenait tout de même à mettre des coups. »

    Une interpellation lors d’une manifestation contre les violences policières, à Paris, le 23 février 2017. © Reuters
    Une interpellation lors d’une manifestation contre les violences policières, à Paris, le 23 février 2017. © Reuters
    Les violences policières les plus quotidiennes n’entrent pas en conflit avec le cadre judiciaire. Nicolas Garnier se souvient ainsi d’un contrôle d’identité « sur un type, sans raison ». L’homme s’enfuit en courant mais les policiers réussissent à le rattraper. Il est alors coincé dans un local et ne peut s’enfuir. « Et là, je sens chez mes collègues qu’il y a une montée, chez moi aussi, de violence et d’agressivité, qu’ils ont déchargé sur ce type en usant de la force qui était complètement disproportionnée. » « Il n’y avait pas nécessité de l’écraser par terre, de lui mettre les menottes extrêmement fortes. » Mais « au niveau de la loi, ils arrivent encore à se couvrir, ça peut passer », reconnaît Nicolas Garnier.

    L’impunité judiciaire quasi totale dont bénéficient les crimes policiers est assez bien connue. Mais les violences quotidiennes sont elles aussi couvertes par la collaboration de l’institution judiciaire. L’ex-agent de police se souvient qu’un de ses collègues avait mis un coup de genou dans le ventre d’« un minot de 14 ans qui faisait vraiment chier en insultant », « pour le faire taire ». L’adolescent avait ensuite été interpellé et emmené au poste.

    Dans son procès-verbal (P.-V.), le collègue ment et écrit que le petit a tenté de lui mettre « un coup de boule ». Au tribunal, un magistrat vient voir le policier en question et le félicite : « Bravo pour votre interpellation. On a revu les caméras et effectivement on a bien vu le coup de boule qu’il a essayé de vous mettre. » Nicolas considère qu’on peut parler d’une forme de « collusion dans le mensonge entre la justice et la police ».

    Les compétences en droit des officiers de police judiciaire permettent de faire entrer la réalité des pratiques dans les cadres de la loi. L’ancien policier se souvient ainsi de techniques consistant pour l’officier à faire reprendre les P.-V. par les agents lorsque ce qu’ils avaient déclaré ne permettait pas de « prendre l’affaire » parce que le parquet l’aurait refusée. Au sujet d’un pseudo-fraudeur, Nicolas Garnier confie : « Donc on a changé la réalité, on l’a mis à la poubelle, on a refait un P.-V., on a menti sur le procès-verbal et on a dit qu’il avait effectivement fraudé. » Il arrivait aussi « qu’on invente des insultes ».

    Puis il décrit un fait moins connu. « Quand on se fait insulter par quelqu’un, on rajoute des insultes au magistrat dans la plainte. Exemple : le type nous dit “sale flic de merde” et on rajoute “les juges je me les fous au cul, jamais j’aurais quoi que ce soit”. Il y a une sorte de mépris de la justice dans le corps policier. On dit qu’ils sont laxistes, que les délinquants se sentent en liberté. »

    Les #policiers savent aussi s’arranger avec la loi. Nicolas Garnier confirme un fait déjà connu de l’inspection générale de l’administration. « Ça se fait, une ou deux fois par mois de se mettre un “outrage à agent”, c’est, je ne sais plus, entre 200 et 500 euros, qui tombent, grâce au service d’aide aux victimes et ils touchent leur cachet même si la personne est insolvable. Et dans ce cas, on n’invente pas des insultes, on provoque, on cherche la personne. »

    [...]

    Une brigade néonazie s’intègre bien dans les cadres du pouvoir policier parce que la #violence et les #discriminations, légales et illégales, font partie intégrante des répertoires réels du maintien de l’ordre social. Ce ne sont pas des accidents, pas des dysfonctionnements, ce sont les productions d’une machinerie institutionnelle qui remplissent des fonctions rationnelles pour la reproduction d’une #société_inégalitaire.

  • "#Gilets_jaunes" : que font les #policiers_en_civil au milieu des manifestants ?

    La diffusion d’images sur les réseaux sociaux de membres des forces de l’ordre en civil, le 1er décembre à Paris, a alimenté les rumeurs sur leur présence parmi les « gilets jaunes ».
    Sur la plupart des images, on voit des hommes vêtus de grandes parkas ou de doudounes, une capuche ou un casque sur la tête, le bas du visage masqué. Ils marchent près de l’Arc de triomphe ou dans les rues pavées de Paris, le 1er décembre. Parfois, un seul détail, mais de taille, les distingue des manifestants qui se sont rassemblés dans la capitale, à l’appel des « gilets jaunes » : ils portent un brassard de police.

    Plusieurs vidéos ont ainsi été diffusées sur les réseaux sociaux après la journée de violences. Et une rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre : des policiers se seraient infiltrés en civil parmi les manifestants pour agir comme des « casseurs ». Qu’en est-il réellement ? Selon nos informations, il y avait bien des policiers en civil lors de la manifestation des « gilets jaunes » le 1er décembre et il y en aura encore samedi 8 décembre. Mais la police nationale assure sur Twitter que ces agents en civil ne sont pas là « pour casser ».

    C’est leur tenue qui peut expliquer la confusion : pour passer inaperçus, les policiers en civil « s’adaptent au public ». « Alors enfiler un ’gilet jaune’, pourquoi pas. Il faut ressembler le plus possible aux gens à surveiller », révèle à franceinfo Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du Syndicat majoritaire des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT).
    « Faire le tri entre vrais et faux ’gilets jaunes’ »

    « La mission, en fait, c’est de se déguiser en manifestant avec une attitude de casseur, afin de repérer les groupes hostiles qui se déplacent dans le but de tout saccager », précise à franceinfo un policier de la BAC, qui souhaite rester anonyme. « Malheureusement, certains se font démasquer. Du coup, les gens pensent qu’ils sont là pour inciter à la casse et pour décrédibiliser le mouvement, alors que ce n’est pas du tout le cas », regrette cet agent, qui travaillera en civil samedi.

    Pour Jean-Marc Bailleul, il est « paradoxal » de penser que les policiers en civil « seraient là pour faire le mal ». « C’est pour le bien des manifestants. Il faut distinguer les casseurs qui se mêlent à eux », expose le secrétaire général du Syndicat majoritaire des cadres de la sécurité intérieure. Pour y parvenir, la « solution », pour les forces de l’ordre, c’est d’être « noyé » parmi eux. « Ce n’est pas pour nuire aux ’gilets jaunes’ : c’est pour faire le tri entre vrais et faux », poursuit-il.

    « Avec des policiers en tenue, il n’y aurait pas beaucoup d’interpellations. »
    Jean-Marc Bailleul à franceinfo

    La présence de policiers en civil aux manifestations de « gilets jaunes » est loin d’être exceptionnelle : elle est même systématique dans les rassemblements conséquents. « Dans les grosses manifestations, ils protègent les CRS, les policiers en tenue et les gendarmes mobiles, entre autres. Ils viennent en appui pour le maintien de l’ordre », explique Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance police, contacté par franceinfo.

    « Il y a des policiers en civil tous les jours »

    Leur effectif varie en fonction de la ville où a lieu la manifestation et de l’ampleur de cette dernière. La plupart du temps, il s’agit de policiers qui ont l’habitude de travailler en civil. Ils sont soit issus de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (#DSPAP), soit des sûretés départementales. Il y a aussi des policiers membres des Brigades anticriminalité (#BAC). Les forces de l’ordre qui sont en première ligne – les #CRS par exemple – peuvent leur remettre les personnes interpellées, ce qui leur permet de rester mobilisées sur le terrain en permanence.

    « Il faut donc un maximum de policiers en civil pour traiter un nombre important d’interpellations. »
    Jean-Marc Bailleul à franceinfo

    Pour autant, ce ne sont pas des électrons libres. « Les policiers en civil ne sont jamais seuls. Ils sont par groupe de deux ou de trois et il y a toujours un gradé à proximité », ajoute le responsable syndical. Lorsque les manifestations sont déclarées, les organisations, comme les syndicats par exemple, disposent d’un service d’ordre. Celui-ci peut parfois repérer les casseurs et les désigner aux policiers en civil, qui se trouvent alors « le long » des défilés, détaille Jean-Marc Bailleul. Mais ce n’est pas le cas dans les manifestations de « gilets jaunes », y compris ce samedi.

    Comment s’y prennent-ils pour procéder à des arrestations ? « Ils repèrent les casseurs, les suivent et ensuite les interpellent au moment propice, quand c’est plus calme ou quand ils sont isolés », explique Jean-Marc Bailleul. « C’est un boulot de policier classique, poursuit-il. Il y a des policiers en civil tous les jours dans le métro, ou au Louvre par exemple, dans les endroits où il y a des voleurs à la tire, pour procéder à des interpellations. Car le vol ne va pas se passer juste devant un policier en tenue ou avec un brassard. »

    Ces policiers en civil ont le droit d’avoir sur eux tout leur équipement : arme, matraque télescopique, menottes, gilet pare-balles et, bien sûr, leur brassard police, même s’ils ne le montrent pas. « Mais quand on interpelle une personne on montre sa carte de police ou on dit ’police’ », précise Jean-Marc Bailleul. Leurs actions sont coordonnées par la salle de commandement. « Ils ne sont pas sous l’autorité des CRS », tient à rappeler le responsable syndical. Ils sont sous celle des commissaires ou des officiers qui représentent l’autorité civile du secteur.
    « Ils sont là pour faire remonter des informations »

    Dans les manifestations, l’autre mission des policiers en civil, c’est le renseignement. Soit ils informent le poste de commandement des CRS et des escadrons de gendarmerie, soit ils renseignent sur les casseurs et les pilleurs afin de procéder à des interpellations.

    « Les policiers en civil renseignent sur les mouvements du cortège. »
    La police nationale sur Twitter

    Sur son blog hébergé par Mediapart, le sociologue Laurent Muchielli estime que « faire du renseignement » de cette façon permet « parfois d’interpeller des leaders ou des meneurs pour maîtriser davantage la situation, diminuer éventuellement l’intensité de la manifestation et contrôler en particulier le moment toujours délicat de la dispersion à la fin d’une manifestation ».

    « Ils sont là pour faire remonter des informations aux autorités afin qu’elles adaptent le dispositif du maintien de l’ordre », précise à BFMTV Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative police. Il s’agit alors d’une mission à part entière explique Jean-Marc Bailleul : « Ceux qui font du renseignement ne font que ça, sauf s’ils voient quelque chose de grave. »

    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-que-font-les-policiers-en-civil-au-milieu-des-manifestant
    #police
    ping @davduf

  • Nombreux blessés par #flashball à Paris : la nouvelle « doctrine » #Castaner - Page 2 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/121218/nombreux-blesses-par-flashball-paris-la-nouvelle-doctrine-castaner?page_ar

    « C’était impressionnant de voir autant de blessés »
    Boris est conduit à un véhicule de secours, où il rencontre une jeune fille touchée par un tir à la mâchoire, ainsi qu’un manifestant blessé à l’arcade sourcilière. « Un gradé des pompiers disait à ses collègues que les flics devaient arrêter de tirer au niveau de la tête. C’était impressionnant de voir autant de blessés. Je ne pensais pas qu’une balle en caoutchouc pouvait faire aussi mal. » Le photographe a déposé plainte à l’#IGPN.

    Membres de la BRI présents sur les #Champs-Élysées. © DR
    À 14 heures, au moment de ces tirs, c’est Fiorina, 20 ans, qui s’écroule, blessée à l’œil gauche. Elle se trouve sur le trottoir opposé, côté pair de l’avenue. « Nous étions le long du mur, près du McDo, et d’un coup, sur le trottoir d’en face, les CRS et #policiers civils se sont mis à tirer, a expliqué un témoin à Libération. J’ai entendu un bruit juste à côté de moi et j’ai vu cette fille tomber juste à côté de moi. » La jeune femme a été prise en charge à Cochin et, selon un témoignage obtenu par Libération, elle aurait « perdu la vision de l’œil gauche et ne la retrouvera jamais » et « subi de nombreuses fractures sur des os de la face et des saignements dans le cerveau ». Son entourage, qui la présente comme une « patriote » ralliée aux gilets jaunes, a fait une collecte pour couvrir ces dépenses urgentes.

    Un autre reporter d’images, Laurent Bortolussi, de l’agence Line Press, a suivi lui aussi la progression des hommes de la BRI vers l’avenue Georges V. « Cette unité de police descendait sur le côté droit des Champs, explique-t-il. C’était un mélange de civils et d’une compagnie de sécurisation. Et ils tiraient partout. Le 1er décembre, il y avait eu des heurts extrêmement violents et assez peu de blessés, et cette fois, on a eu des heurts moins violents, mais des blessés à la pelle. Les premiers incidents ont commencé vers 11 heures, et de 11 à 18 h 30, les policiers ont tiré au flashball des dizaines et des dizaines de fois. Plusieurs photographes ont été touchés. Un photographe italien a été touché à l’œil. Des tirs, on en voit plein. Il y a des moments où les policiers se lâchent et on les voit tirer à tort et à travers. »

    Policiers d’une compagnie d’intervention sur les Champs-Élysées. © karl Laske
    Laurent Bortolussi est témoin d’un tir qui a touché une dame de 70 ans, près de lui. « Ce tir est absolument incompréhensible, raconte-t-il. Elle était clairement la cible. Je regardais en direction des policiers. Et j’ai vu le tir partir de ce groupe et la percuter, et je l’ai vue hurler. À ce moment-là, je suis un peu pris à partie par la foule qui me dit de filmer ce qui se passe. Cette dame avait un gilet jaune, elle était appuyée contre un poteau, mais du fait de son âge, elle n’était ni violente, ni véhémente. Ce tir n’avait aucune nécessité de maintien de l’ordre. Il n’avait aucune justification. » Le reporter – dont on peut voir le film de la journée ici – se souvient de nombreuses personnes touchées plus légèrement, agenouillées, prostrées, après les tirs.

    Listant pêle-mêle blessures, mauvais traitements, confiscations de matériels subis par une dizaine de professionnels, l’Union des photographes professionnels (UPP) a dénoncé les « atteintes portées aux photojournalistes en exercice de leur métier », samedi.

    Questionné par Mediapart sur l’utilisation des flashball par son unité et les plaintes déposées à l’IGPN, le patron de la BRI, Christophe Molmy, renvoie sur le service communication de la préfecture. « Si c’est vrai, on traitera ça, a-t-il commenté, mais je ne vous répondrai pas. »

    Partisan d’une ligne dure et « d’un dispositif plus offensif » face aux manifestants, le patron du syndicat national des commissaires (SNCP), le commissaire David Le Bars, juge que ces blessés sont « des blessés de trop ». « S’il y a, à l’évidence des gestes inappropriés, ou des tirs ratés, on n’a pas de quoi se réjouir, commente le commissaire. Le tir de LBD doit être cadré, s’il y a un tir “tête”, c’est un tir raté. » Le syndicaliste juge néanmoins qu’il s’agit de « dommages collatéraux » et que le nouveau dispositif, « plus dynamique », a permis « d’éviter le chaos ». M. Le Bars ne veut pas commenter l’usage systématique des flashball en haut des Champs-Élysées, samedi.

    a question de la légalité de ce recours à outrance à ce type d’arme et des blessures au visage infligées à un certain nombre de manifestants sera pourtant posée. En effet, le règlement d’emploi du LBD 40 stipule expressément que « la tête n’est pas visée ». Dans son rapport consacré au « maintien de l’ordre au regard des règles déontologiques », le Défenseur des droits avait recommandé, en décembre 2017, « d’interdire l’usage des lanceurs de balle de défense dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre, quelle que soit l’unité susceptible d’intervenir ».

    À l’est de Paris, d’autres unités de Compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) interviennent. Antoine Coste, un graphiste 25 ans, est touché à la tête dans la soirée par un tir de flashball, boulevard Saint-Martin. Habitant le quartier République, il était descendu voir « par curiosité » et « sympathie » la fin du rassemblement avec des amis. Il est surpris par une charge des policiers parisiens sur la place, se retrouve seul et est touché par un tir alors qu’il se prépare à rentrer chez lui (voir ici une vidéo qui témoigne de la violence de la charge policière). « Il y avait une charge et la foule s’engouffrait dans le boulevard en direction de Strasbourg-Saint-Denis, explique Antoine. Ca sifflait, ça criait : “Macron démission !” Je me suis retourné pour voir ce qui se passait au niveau de la place de la République et j’ai reçu l’impact, d’un coup sec, puissant. Je me suis pris ce coup, je suis tombé au sol et je me suis relevé. Je ne sentais plus mon côté gauche. J’ai regardé ma main qui était pleine de sang. Les gens disaient que j’avais été touché à la tête. » Un manifestant inconnu le guide jusqu’à une ambulance, puis disparaît. « Quand j’étais dans le camion, je l’ai vu partir par le hublot et j’ai pensé : “Merde, je n’ai pas pu lui dire merci.” »
    Il a ainsi perdu l’un des témoins du tir policier. Hospitalisé à Cochin, Antoine a été opéré, mais il craint de perdre son œil.

    « Dans le cadre d’un rassemblement sur la voie publique, notait aussi le rapport du Défenseur des droits, le lanceur de balle de défense ne permet ni d’apprécier la distance de tir, ni de prévenir les dommages collatéraux. Au cours d’une manifestation, où par définition les personnes visées sont généralement groupées et mobiles, le point visé ne sera pas nécessairement le point touché et la personne visée pourra ne pas être celle atteinte. » Le rapport soulignait que même en cas de respect de la doctrine d’emploi, l’arme pouvait provoquer de graves blessures comme la perte d’un œil, « qui confère à cette arme un degré de dangerosité disproportionnée au regard des objectifs de maintien de l’ordre ».

    Le changement de « doctrine » opéré par Christophe Castaner laisse dubitatifs les analystes du maintien de l’ordre. Fabien Jobard, chercheur au CNRS rattaché au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), juge que l’institution a été gagnée par « un début de psychose » devant certaines scènes montrant la faiblesse du dispositif policier et des policiers eux-mêmes, le 1er décembre. « Parler de violence inouïe, voire de guerre civile était une forme de surenchère, juge Fabien Jobard. La guerre civile, ce n’est pas ça… Les #CRS font un travail très anxiogène, et y ajouter une communication qui mise tout sur la peur ne peut rien arranger. »

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