" « En politique, le choix des mots est évidemment essentiel. Je l’ai dit, en France, tous les citoyens sont les filles et les fils de la République. Il n’y a pas de catégorie de Français. Il n’y a que des citoyens libres et égaux en droit. Et quand une personne commet un délit ou un crime, c’est un délinquant ou c’est un criminel. C’est la loi qui le dit. Ce sont ces termes qu’il faut employer. C’est cela la République. »
L’étymologie du terme racaille n’est pas clairement définie.
Pour Auguste Brachet, dans son dictionnaire étymologique,[1] la terminologie s’appuie sur le diminutif du radical rac qui est d’origine germanique (racker en allemand pour désigner un « équarrisseur ») et dont on trouve une trace dans le vieil anglais rack utilisé pour désigner un « chien“[2]. Racaille serait un mot formé sur le même principe que canaille qui dérive indirectement du latin canis (‘chien’) et que l’on propose souvent en synonyme.
Pour Albert Dauzat, dans dictionnaire étymologique[3], ce serait une forme normano-picarde qui aurait la même racine que l’ancien français rasche ou rache (‘ teigne ’) du latin vulgarisé rasicare (‘ gratter ’). Ainsi trouverait-on une trace de ce terme dans le provençal rascar (‘ racler ’) ou raca (‘ rosse ’, ‘ chien ’), et même dans la Bible sous la forme raca (Mathieu, 5, 22 : ‘ Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges ; que celui qui dira à son frère : Raca ! mérite d’être puni par le sanhédrin ’) où il tient lieu d’insulte.
Racaille n’a donc pas une étymologie basée sur l’italien Razza, qui a donné ‘ race ’ en français, bien que certaines utilisations de ce terme entretiennent volontairement ou accidentellement une confusion sur l’identité du groupe qu’il stigmatise.
L’utilisation du terme pour désigner des individus et non plus des groupes (se caractérisant dans son utilisation par la pluralité du terme) semble avoir suivi un cheminement populaire récent.
Si on fait abstraction de la similitude phonétique entre race et racaille, le problème de la portée reste entier car les définitions que l’on donne du mot racaille nous renseignent peu, voire pas du tout, sur les groupes d’individus ou les individus qu’il entend qualifier"
la langue des Gaulois ne manque pas de nuances pour préciser la profondeur de son ressentiment :
racaille,
canaille,
fripouille,
populace,
vermine,
tourbe,
rebut,
pègre,
maraud,
lie,
crapule,
bas-fond,
raclure,
plèbe,
meute,
gredin,
filou,
faquin,
ramas,
crevure,
ordure,
... et bien sûr : sauvageons.