• Coronavirus : à l’hôpital, une parenthèse « extraordinaire » se referme, Elisabeth Pineau, François Béguin, le 11 mai 2020

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/11/a-l-hopital-une-parenthese-extra-ordinaire-se-referme_6039275_3244.html

    Contraintes de se réinventer au fur et à mesure de l’avancée de l’épidémie, les équipes de soignants mesurent les « miracles » accomplis et les largesses financières inédites dont elles ont pu bénéficier.

    Avec près de 100 000 patients atteints du Covid-19 pris en charge depuis le 1er mars, l’hôpital public a subi en quelques semaines un « électrochoc » qui l’a obligé à se réinventer dans l’urgence. A l’heure de la décrue, les personnels hospitaliers décrivent cette période comme une « parenthèse extraordinaire » , certes « douloureuse » , « stressante » et « fatigante » , mais où furent possibles un « formidable bouillonnement d’idées » et un « fonctionnement miraculeux » , selon les termes de plusieurs d’entre eux.

    « Les personnels ont goûté à autre chose : il y a eu de l’invention et de l’autonomisation, ça a complètement changé la façon de voir leur métier » , témoigne François Salachas, neurologue à la Pitié-Salpêtrière et membre du Collectif inter-hôpitaux (CIH). « Nous obtenions tout ce que nous demandions, jamais nous n’entendions parler de finance… Je me suis demandé s’il s’agissait d’un miracle ou d’un mirage » , a raconté Hélène Gros, médecin au service des maladies infectieuses de l’hôpital Robert-Ballanger, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), lors d’une conférence de presse du CIH, le 5 mai.

    C’est donc avec appréhension que les soignants voient aujourd’hui cette parenthèse se refermer, les mesures du « plan massif d’investissement et de revalorisation » en faveur de l’hôpital, promis par Emmanuel Macron, le 25 mars, à Mulhouse, n’étant toujours pas connues. Jeudi 7 mai, quelques membres du CIH ont défilé en blouse blanche dans les couloirs de l’hôpital Robert-Debré, à Paris, l’un d’entre eux portant une pancarte sur laquelle était écrit : « Pas de retour à l’anormal » .

    Le matériel. A l’hôpital, tout le monde a en tête les propos tenus par le chef de l’Etat lors de son allocution solennelle du 12 mars. « Le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies. Quoi qu’il en coûte. » Un feu vert présidentiel immédiatement répercuté sur le terrain. Dès le début, « les barrières financières ont sauté. On (…) a dit : “Ce sera oui à tout” » , selon un directeur médical de crise à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

    Si la pénurie d’équipements de protection, comme les masques ou les surblouses, a suscité la colère dans de nombreux établissements, d’autres besoins ont été immédiatement satisfaits. « Toute l’année, notre référente logistique se bat pour avoir le moindre matériel, là elle m’a dit : “C’est open bar !” J’ai pu commander ce dont j’ai besoin, comme des stéthoscopes, des thermomètres… alors même que le budget mensuel alloué avait été dépassé » , relate Claire Guil-Paris, infirmière au CHU de Nantes.

    « Etonnamment, tout pouvait se commander en urgence » , renchérit Florence Pinsard. Sept ans que cette cadre en gériatrie au centre hospitalier de Pau demandait en vain des thermomètres sans contact. « On a presque dit “vive le Covid-19 !” » , lance-t-elle. Le 28 avril, la Fédération hospitalière de France a chiffré entre 600 et 900 millions d’euros le surcoût de la crise pour les hôpitaux publics. Une cadre supérieure d’un hôpital de l’AP-HP rappelle toutefois que de nombreux matériels (pousse-seringues, respirateurs, etc.) ont été obtenus grâce la solidarité privée, notamment de la part d’associations comme Protège ton soignant.

    Les effectifs. Dans certains hôpitaux, la crise est survenue dans une situation tendue en ce qui concerne les effectifs de personnels. Faute de candidats, il manquait, par exemple, près de neuf cents infirmiers début mars dans les trente-neuf établissements de l’AP-HP, entraînant la fermeture de plusieurs centaines de lits.

    La suspension des activités hors Covid non urgentes a d’abord permis de réquisitionner du personnel supplémentaire. Dans le Grand-Est ou en Ile-de-France, des renforts – payés en moyenne à l’AP-HP 30 % de plus que les titulaires, selon nos informations – sont en outre venus d’autres régions moins exposées. « En trois jours, on a pu recruter un collègue de Rouen pour nous aider à monter un système permettant de surveiller en continu la saturation des patients dans le secteur Covid de pneumologie, avec l’aide de sociétés privées qui ont prêté de l’appareillage » , explique Thomas Gille, pneumologue à l’hôpital Avicenne, à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Beaucoup de soignants sont également venus travailler en intérim.

    Alors que les hôpitaux redémarrent leur activité sans rapport avec le Covid-19, les personnels titulaires s’inquiètent de voir repartir ces effectifs. « Ce ne sont pas des moyens exceptionnels. Ils sont juste à peine à la hauteur de ce qu’il faudrait le reste du temps pour s’occuper des malades non-Covid » , estime Mme Pinsard. « Alors même qu’ils se sont souvent plu chez nous, ces renforts ne veulent pas rester, ils nous disent qu’ils ne peuvent pas se loger à Paris. Les conditions ne sont pas là pour qu’ils se disent que ça vaut le coup de revenir » , regrette sous le couvert de l’anonymat une cadre supérieure d’un grand hôpital de l’AP-HP.

    Le sens du métier. Les médecins hospitaliers saluent le changement de discours de leur direction pendant ces quelques semaines. « D’habitude, on ne nous parle que de tarification d’activité, de rentabilité, de fermeture de lits, d’augmentation de l’activité et de réduction du personnel. Là, d’un seul coup il n’était plus question de tout ça, mais de l’intérêt des malades » , relève Isabelle Simon, pneumologue au Centre hospitalier de Compiègne-Noyon (Oise). « On a eu l’impression d’être libérés, comme si on avait ouvert une porte de prison » , a fait valoir, le 5 mai, Agnès Hartemann, la chef du service de diabétologie de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.

    Au cours de cette période où il leur a fallu gérer un afflux massif et soudain de patients atteints du Covid-19, les personnels hospitaliers disent avoir retrouvé le sens de leur métier. « On arrivait à une saturation de cet #hôpital-entreprise avec des tableaux Excel et des alignements de chiffres pour taper sur les médecins en leur disant : “Vous ne travaillez pas assez” » , résume François Braun, chef du service des urgences du centre hospitalier régional de Metz-Thionville (Moselle) et président du syndicat SAMU-Urgences de France. « C’est une parenthèse où on a pu faire notre métier comme on aurait envie de le faire tous les jours » , ajoute Mme Guil-Paris.

    S’ils se sont sentis enfin écoutés, les médecins ont également eu le sentiment de reprendre l’organisation des services en main, avec les paramédicaux, et de ne plus se voir imposer des schémas directeurs d’organisation. « On a redécouvert les vertus de la gestion locale, décentralisée, ça va être difficile pour tout le monde de revenir en arrière quand le siège central va resserrer la bride » , souligne le docteur Gille.

    La coopération entre services. La crise a vu se dessiner une synergie inédite à l’hôpital. L’arrêt de toutes les activités programmées a conduit tout le corps médical à se concentrer sur un objectif commun. La concurrence entre médecins, entre disciplines, entre personnels médicaux et paramédicaux, entre seniors et internes, s’est subitement évaporée, relèvent de nombreux soignants. « C’était comme une grande famille qui se retrouve, la glace qui se brise, des distanciations et hiérarchies qui n’existent plus, il y avait plus d’attention pour les brancardiers, les infirmières, les aides-soignants… C’est ce qui nous a permis de tenir, alors qu’on était dans l’œil du cyclone », décrit la docteure Simon, à Compiègne, le premier centre hospitalier, avec celui de Creil, à avoir accueilli des patients atteints du Covid-19.

    A l’hôpital, une question est désormais dans tous les esprits : à quoi ressemblera l’« après-Covid » ? « Le temps n’est plus aux tergiversations » , a mis en garde le professeur Jean-Luc Jouve, chirurgien orthopédiste à Marseille, lors de la conférence de presse du CIH. « Notre système a pu résister à cette vague en laissant l’hôpital à genoux. Il ne résistera pas à des vagues successives » , a-t-il fait valoir, en rappelant que « les personnels hospitaliers ont besoin d’une revalorisation immédiate » et qu’il n’y a eu, selon lui, pour le moment, « aucune annonce gouvernementale qui permette d’avoir un véritable espoir » .

    #Crise-sanitaire #Collectif_inter-hôpitaux #hôpital #staff_and_stuff #politique_du_soin #capitalisme vs #coopération #soigner_l'institution #hôpital #santé_publique

  • (20+) Prévenir ou guérir, un modèle à dépasser - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2020/05/05/prevenir-ou-guerir-un-modele-a-depasser_1786946

    En créant des attentes inatteignables et forcément déçues –un ressort majeur de la culpabilité judéo-chrétienne– la quête du risque zéro et la promotion de l’abstinence causent souvent plus de dommages que de bénéfices individuels et collectifs. Aveugles à la diversité des situations sociales et des risques d’exposition au virus, ces approches ne sauraient donc constituer l’alpha et l’oméga de nos approches face au Covid-19.

    A l’inverse, les stratégies de réduction des risques –formulées dans les combats féministes, l’antipsychiatrie ou la lutte contre le sida – ont démontré les vertus d’une promotion de la santé partant des besoins vécus, et confiante dans la capacité des humains à faire des choix éclairés pour leur santé.
    Savoir et pouvoir

    Réduire les risques, c’est accepter le fait que les individus s’exposent à des dangers divers, par nécessité ou par choix, et les outiller pour composer avec, notamment en leur donnant les moyens de se protéger. Depuis plusieurs semaines, les réponses au Covid-19 mettent en œuvre, sans nécessairement les nommer comme telles, des approches de réduction des risques. Les masques et les tests (tant attendus), les gestes barrières, la distanciation sociale… sont autant de mesures pour limiter les contacts avec le virus, dans un contexte d’incertitudes sur le nombre de personnes touchées et leur contagiosité. En notant que dans les premières semaines le discours des autorités de santé a joué sur cette ambiguïté : « ne vous exposez pas au virus »... mais avec en sous texte « ce n’est pas pour votre santé, mais pour ne pas faire exploser le système de santé ». Ce qui a conduit une grande partie du public à croire qu’en adoptant des mesures de « protection » il évitait d’être infecté alors qu’il allait seulement être infecté plus lentement. Or l’approche de réduction des risques suppose que la personne, ou la population, qui la met en œuvre ait une conscience éclairée de ses comportements. Dans le cas présent c’était tout l’inverse.

    Des centaines de milliers de personnes ont par exemple continué à aller travailler, et ont expérimenté in situ les mesures de précaution, le plus souvent en bricolant avec les moyens du bord.

    Parmi les « confiné-e-s », beaucoup se sont astreints à rester chez eux le mieux (ou le moins mal) possible. D’autres ont cherché à aménager le confinement, en s’octroyant des moments choisis avec des ami-e-s ou des voisin-e-s, en sortant plus qu’une fois par jour de leur logement exigu ou en dépassant leur périmètre kilométré. Dans la plupart des cas, loin d’être le fait d’irresponsables, ces comportements répondent à des besoins fondamentaux, en termes de subsistance, d’équilibre psychique ou de bien-être. Et si on envisageait ces « écarts » à la norme comme des mécanismes d’adaptation créatifs, plutôt que comme des formes coupables de relâchement ?

    Que sait-on aujourd’hui, avant d’aborder le déconfinement, de la compréhension et des savoirs acquis par la population française sur les ressorts de l’épidémie, à titre individuel et collectif ? « Savoir=pouvoir » disaient les slogans d’Act Up : ce savoir partagé est indispensable pour une réduction des risques partagées par tou-te-s.
    Gabriel Girard sociologue, Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), militant de la lutte contre le sida , Jean-Marie Le Gall acteur communautaire, militant de la lutte contre le sida

    #santé_publique #santé_communautaire

    • En notant que dans les premières semaines le discours des autorités de santé a joué sur cette ambiguïté : « ne vous exposez pas au virus »... mais avec en sous texte « ce n’est pas pour votre santé, mais pour ne pas faire exploser le système de santé ». Ce qui a conduit une grande partie du public à croire qu’en adoptant des mesures de « protection » il évitait d’être infecté alors qu’il allait seulement être infecté plus lentement.

      Voilà : éviter que tous et toutes ne soyons contaminé·es en même temps (dsl) afin « d’afflatir la courve » en étalant la vague et permettre aux services de réa de ne pas être complètement à la ramasse, ce qui, les crapules dirigeantes l’avaient bien compris, aurait fait vraiment mauvais genre mais aurait surtout engagé leur « responsabilité pénale ». Sinon, oui, on ne nous permet ainsi que d’être à notre tour contaminé·es mais à plus longue échéance. Tant qu’il y aura des lits dispo en réa, avec tout ce que comportent comme aléas, une éventuelle contamination et un éventuel passage par la case « assistance respiratoire ».

      (Et du coup, je suis pas prêt d’arrêter la nicotine...)

    • Relâchement ? Au fond, ces préoccupations autour du non-respect du confinement n’ont jamais cessé au cours des deux derniers mois. Elles témoignent de nos peurs ancrées et de la culture sanitaire intériorisée par la plupart d’entre nous : une approche paternaliste et coercitive, dans laquelle les individus en viendraient toujours –par faiblesse, irresponsabilité ou hédonisme– à s’affranchir des normes de prévention. Le recours au terme de « relâchement » n’est d’ailleurs pas neutre. Référence religieuse par excellence, le « relaps » (c’est-à-dire la rechute dans le péché ou l’hérésie !) est associé de longue date à la santé publique, du moins à ses approches moralistes. Consommation d’alcool et de drogues, comportements sexuels, etc. : la lutte contre le relâchement s’accompagne toujours d’une exigence de rigueur absolue, qu’on parle d’abstinence ou de risque zéro.

      Ces stratégies d’éviction du risque appartiennent à l’arsenal pluriel des mesures de santé publique et elles sont pour certains, dans certaines circonstances, des points d’appui utiles pour prendre soin de soi. Elles ont aussi un rôle social dans nos sociétés inquiètes, en promettant –en apparence du moins– une forme de certitude sur le risque.

      [...]

      Mais réduire les risques, c’est aussi accepter que les personnes visées par des mesures de santé publique sont souvent les meilleures expertes de leurs situations. C’est même l’un des enseignements fondamentaux des mobilisations de patient-e-s et d’usagèr-e-s du système de santé depuis plusieurs décennies. Or, dans l’épidémie actuelle, la prise en compte de ces points de vue situés fait trop souvent défaut.

      Les débats publics sur la sortie du confinement en offrent un bon instantané. On fait « comme si » le 11 mai allait représenter une rupture franche pour des millions de citoyen-ne-s. On se demande si nous allons « comprendre », « être capables » de nous adapter et de nous protéger, « être responsables », ne pas « transgresser » les recommandations officielles, etc. Ces perspectives, souvent infantilisantes, semblent oublier que nous vivons avec le Covid-19 depuis près de deux mois ! Des centaines de milliers de personnes ont par exemple continué à aller travailler, et ont expérimenté in situ les mesures de précaution, le plus souvent en bricolant avec les moyens du bord.

      [..]

      Les perspectives de la « vie avec » le virus
      A l’approche du déconfinement progressif, on parle beaucoup du retour à l’école et au travail… Mais comment allons-nous, par exemple, redéfinir nos élans amicaux, amoureux, affectifs et sexuels dans les prochaines semaines ou mois ? Ici, la définition des gestes barrières va se faire plus incertaine : se toucher, se prendre dans les bras, s’embrasser ou avoir du sexe rendent possible la transmission du virus. Cette reprise des relations sociales, incluant les dimensions affectives et sexuelles, va voir émerger des stratégies multiples de rapprochements mesurés, de mises à distance plus ou moins choisies ou d’évitements –avec son corollaire inévitable de rejets et de renoncements. Tout le monde n’est pas égal dans ces tâtonnements relationnels. Le risque est grand que les circonstances redonnent vigueur aux conceptions hétéronormatives du couple « refuge », et aux discours moralisants sur le multipartenariat. Ces conceptions sont d’ailleurs déjà à l’œuvre, preuve en est qu’aucune case sur l’attestation dérogatoire aux déplacements n’est prévue pour aller rejoindre son-sa conjoint-e ou son-sa partenaire hors les liens implicites du couple cohabitant.

      Dans ce cadre, l’un des défis sera collectivement de nous doter d’espaces de partage d’expériences, afin d’apprendre les un-e-s des autres, mais aussi de pouvoir trouver du soutien si nécessaire. Les associations et les structures en santé sexuelle et en prévention du VIH et des IST vont avoir un rôle clé à jouer dans ces processus de socialisation des problèmes… et des solutions !

      Elles peuvent ou pourraient déjà prendre un rôle à la fois de témoin des réalités vécues et de diffuseur d’une information utile, compréhensible et appropriable par les différents groupes de populations. Si l’on se réfère à l’épidémie de VIH/sida n’oublions pas que plusieurs décennies après le début de l’épidémie en France un étudiant sur cinq croit encore que le virus peut se transmettre par les piqures de moustiques.
      [...]

      #culture_sanitaire_paternaliste #infantilisation #moralisme
      #expertise #Soin #politique_du_soin

    • Une nouvelle définition politique du soin (ici pour une trad viteuf)

      For many of us, the last few weeks have marked a new phase of our corona-lives—a dark and lonely corridor that stretches before us, no end in sight. Earlier, we counted this crisis in days and weeks. Now we are coming to see that this virus will in all likelihood be with us for months and years. We can’t stand social distancing any longer, but we also can’t stop, because there is no infrastructure in place to safely allow us to go back to school and work.

      A Community Health Corps is one place to start to build a new movement that heals us and our body politic, and that will allow us—all of us—to survive a pandemic, and then, to thrive.
      Our federal leadership remains ruinous. President Trump, obsessed with ratings, still cannot seem to think beyond the twenty-four-hour news cycle. In the last week he first insisted he would reopen things in May, then abandoned the idea, perhaps having learned that he lacked the necessary power. He then cast around for others to blame, taking to Twitter to cheer on tiny and malevolent groups of protesters calling for a reopening the economy, damn the consequences. Tragically, in the wake of the president’s remarks, Governor Brian Kemp of Georgia announced he would let many businesses resume operations, though the state is flush with new cases, and there is no viable plan for containment going forward. Trump tried to walk back his remarks, saying he disagreed with Kemp, but the damage was done, and Georgia is proceeding full-steam ahead. The press to return to school and work will only intensify, for all of us—while Georgia, and other states that are making similar rumblings, have nothing to offer their citizens but decimation.

      What other way forward is there, over these coming months? As in the early phase, leadership and vision is going to come from elsewhere. It’ll come from reality-based local leaders, perhaps from Congress, and from us. As the timescale of our response to COVID-19 shifts to months and years, it’s time to ask: The day after all this is over, what do we want the world we share to look like? What are we willing to fight for? And how do we connect a long-term vision of that world worth fighting for with the things we need to do to mitigate the damage now?

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      Any response to the moment has to address two, twinned crises: the threat of a virus run out of control, and the carnage being visited on working people and families by the measures we need to undertake to contain the virus. While COVID-19 cuts its deadly swath from coast to coast, the disease follows the same patterns of inequality we’ve always seen embedded in the U.S. landscape, where the death rate for predominantly African American counties is six-fold higher than in predominantly white counties across the country, and where this crisis is just heaped upon others, which have been plaguing these communities for generations.

      Meanwhile, as millions of Americans stay at home in solidarity with their neighbors to protect them from infection, the economic contraction has come at great cost to families and individuals, dragging them to the brink in the most spectacular economic collapse since the 1930s. We are in the middle of a disaster scene today, aided and abetted by a political culture that has rushed to give corporations billions in bailouts but has largely hung ordinary people out to dry. Food pantries are running empty as farmers—themselves facing bankruptcy—plow their crops into the soil. Last week, the number of people who filed for unemployment benefits surged to more than twenty-six million. Poorer families and school districts don’t have the resources for online learning, meaning that we are leaving millions of kids behind. Rent strikes are popping up from coast to coast.

      We must build for a better future, not just climb out of the rubble of this pandemic, brush ourselves off, and start up in the same place we found ourselves in January 2020.
      With a disruption looming that may be as severe as the Great Depression, our ambition to confront it should be at the same scale. But our answer to these twin immediate crises must connect to a broader politics and vision that addresses the deep structural roots of the problems we face in America. We must build for a better future, not just climb out of the rubble of this pandemic, brush ourselves off, and start up in the same place we found ourselves in January 2020. In our earlier pieces in these pages, we’ve argued for a new politics of care, one organized around a commitment to universal provision for human needs; countervailing power for workers, people of color, and the vulnerable; and a rejection of carceral approaches to social problems. The question now is how to connect that vision to programmatic responses that address the needs of the moment and beyond. We need to aim at “non-reformist reforms”—reforms that embody a vision of the different world we want, and that work from a theory of power-building that recognizes that real change requires changing who has a say in our political process.

      Here’s one such reform: a massive new jobs program. Call it the Community Health Corps. Funded federally and organized locally, it would put millions of Americans to work caring for one another, and with far more sweeping goals than just turning around the sky-rocketing unemployment figures we see today. It would serve our needs for a vast force that can track and trace the virus, but add to it workers who can support those in need, all while securing our health and building real solidarity among us. Such a program, operating all around the country, in rural and urban areas alike, could help us get through this pandemic and mitigate the cataclysmic employment dislocation of the coming months and years.

      In truth, this is just a new form of an old idea—a Works Progress Administration (WPA) for an age of pandemics. But the aim is larger, to bring us through the crisis by calling into being government as we wish it to be—caring for us, bringing us together, while also enabling us to live our different lives. It would go beyond providing care to communities by stitching back together the personal connections among us torn asunder by our self-enforced isolation and by building power together, as workers and patients are tied to each other through the act of caregiving. It wouldn’t just create jobs to fill a hole during the crisis—it would develop skills and foster solidarity that will form the basis of the post-crisis economy, too.

      What jobs are needed? Start with contact tracing. The need here is straightforward and urgent. We cannot shelter in place forever, but reopening without measures to track the virus and sequester those exposed runs the same risk of swamping the health care system—infections and deaths will just come roaring back. Beyond the medical tragedy, such an outcome would also make a mockery of the sacrifices that millions of Americans have made over the past few months. That’s why every serious plan for reopening requires a massive scale-up in testing and contact tracing. The better we are at catching cases, notifying contacts, and supporting people who are sick or sequestered, the better control we will have over the virus, and the more “normal” life can be for those unexposed.

      Think of the people hired for contact tracing as virus detectives, who also have the under-appreciated skill of being able to talk to others with ease and empathy. They will engage people infected with SARS-CoV-2 (the virus that causes COVID19) in a process of recalling everyone they’ve seen and everywhere they’ve been for days, while recording all this information in detail. They will then reach out to these contacts, advise them on testing and quarantine, refer them for testing, and link them to necessary resources to help them through their quarantine, from start to finish. Despite all the talk about technological shortcuts, this old-fashioned shoe-leather epidemiology is going to be the mainstay of our next phase of attempts to control COVID-19. Contact tracing in its most basic form has been around since the smallpox outbreaks in Leicester in the United Kingdom in the 1870s. We know how to do it, and it can be scaled up locally.

      Shoring up the foundations of U.S. health care by valuing care itself isn’t just the first step towards a more rapid, effective response to health threats in the future. It will also move us toward a new politics of care, that starts from the ground up.
      Technology can help supplement these human tasks but cannot replace them. The idea that apps alone will solve the problem of contact tracing is the product of the technological “solutionism” that writers such as Evgeny Morozov have rightly argued is endemic to our culture today: the notion that no matter the problem, an app can efficiently solve it. Why won’t apps be a silver bullet? For one thing, they raise serious privacy issues, especially if they are not voluntary. There are technical issues too. It will be difficult for some technologies, like those that rely on GPS, to distinguish true contacts from false ones in crowded, dense urban environments. The myriad apps under development now have not been beta-tested, let alone rolled out in the midst of a pandemic at such a scale. It also isn’t clear that app developers have spent time talking to the potential end-users of their products, building their tools to meet the needs of, and benefit from the expertise and experience of, local health departments. Finally, technological solutions almost always leave out many of those who lack full participation rights in a digitally enabled society. For example, in the rush to move our financial transactions online and replace paper money with electronic payments with apps from banks and start-ups such as Venmo, we’ve left out many from low-income communities, particularly from communities of color. Apps can help make contact tracing more effective, but we need to act now, hiring people to do this work that no app can do.

      Spend a moment imagining a day in the life of a contact tracer working in Queens or Sioux Falls and you quickly see why an app alone cannot address the rippling crises that SARS-CoV-2 unleashes in every family. You also see the insufficiency, even, of contact tracing alone. Imagine you reach out to your first contact, who has tested positive and been sent home because they do not require hospitalization. Someone who has just learned that they have been exposed will have a myriad of important questions and needs. A father may wonder how, if he cannot leave his room, he will get food to his kids who are home from school. A shift worker who is wrongly fired for being sick will need help accessing unemployment insurance and legal support. A daughter may need help finding someone to provide essential daily care for a mother with dementia. Someone living alone will need help to walk the dog. We will need another group of workers to help them navigate these kinds of problems, which will require a mix of social work, advocacy, and even perhaps basic legal skills or the ability to make referrals to those who have them real-time.

      Those going out to trace contacts are going to find more than just SARS-CoV-2 in the places they visit. There will be some homes they call where no one has been exposed to the virus, but where families are struggling to make ends meet, having trouble with their landlords or their utility companies, or struggling with lost or unhelpful health insurance. Recent data has shown that during this pandemic domestic abuse has become “more frequent, more severe and more dangerous” and that mental health and substance issue on the rise. We can’t just walk away from these people, our neighbors in crisis. In the narrowest sense, ignoring these needs will make it harder for people to keep social distancing. In a broader sense, if we use our politics at a time of existential need to impose an unlivable life on our fellow citizens—if we fail those for whom staying at home might be more dangerous than the virus—we will tear away at the fabric of solidarity and trust that we need to maintain the shared project that is democracy.

      Right now we’re leaving help with all of this largely to individuals, families, and voluntary support. Most of us know people who are cutting corners with social distancing because they just can’t meet their daily needs any other way. In the next phase of the pandemic, we will need a much more precise and effective system of sequestering people if we are to get and keep the virus under control. While the mutual aid networks springing up around the country can handle a few requests for support, as we scale-up testing, the need of these kinds of social services and economic aid will explode. This can’t be handled simply as a matter of volunteerism even if “conservatives dream of returning to a world where private charity fulfilled all public needs.”

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      What is the alternative to genuine, public support for those who must remain isolated? Doctors Jim Yong Kim and Harvey Fineberg made the case in the New York Times recently that the ill, and their exposed families, should all be moved to facilities where they could be isolated from each other and the wider community, but they didn’t provide much guidance on how to do this humanely. Nor did they grapple with what it might mean to propose this sort of measure in a country with our history of state violence, especially as visited on families of color, who are vastly overrepresented among the sick today. We need to protect families from their sick loved ones, but forcibly warehousing families or the mildly symptomatic is not the way. We need a politics of support and care, not separation and deprivation. It’s clear that following public health advice isn’t as easy as it sounds—and its costs do not fall evenly. So we need support people to undertake this act of solidarity.

      We need a politics of support and care, not separation and deprivation.
      Alongside the test-and-trace brigade, then, we need other brigades too. We need a cadre of social workers who can provide specific help to individuals infected and affected by COVID, to enable them to follow public health and medical advice. We need a vastly scaled up testing workforce. Some will be dressed up in personal protective equipment (PPE), working at drive-through testing sites, visiting apartment buildings and nursing homes, and stationed outside of grocery stores and other businesses that remained highly trafficked even in the midst of the pandemic.

      Others will be working in labs or transporting samples, helping to process the millions of tests we will need each week, possibly each day. If evidence mounts that early intervention and close monitoring is essential to saving lives, we will also need a new brigade of health workers who can make virtual or home visits. We can additionally train local workers to help us gather evidence—for example mapping local health and services needs through surveys, building on successful models of community-based research, and working to better guide local programs. These programs will not only help us understand and respond to the spread of the virus but help us build better health programs when it recedes.

      We also need to address the explosion of infections in the workplace. We’ve seen outbreaks, large and small in meat processing plants across the country, in Amazon warehouses and Walmarts, leading to walkouts and lawsuits. As more and more businesses re-open, employees and employers need help to keep themselves and their customers and clients safe. Areas for employees and customers must be re-configured to maximize social distancing, and new workplace protocols need to be developed. Employers should be held responsible for taking the steps needed to protect their workers and the public, and some of this will likely not come without a stronger role for labor—via labor-management commissions, for example. An infection control brigade could work in cooperation with employees and employers, advising them on best practices in infection control, and assuring that supplies of PPE, from masks to gloves to physical barriers like plexiglass shields for cashiers are available. They can also ensure that early signs of failures in infection control are discovered and addressed immediately.

      We are already seeing small steps in this direction. In Massachusetts, Partners in Health (PiH), which has experience building community health workforces in places hit by disease and disaster around the globe, has been asked by the state to spearhead their new contact-tracing program. In a matter of weeks, they have hired and trained close to a thousand people for these important and complex jobs. Aware of the importance of the work and the demands of the job, PiH is paying them the same rate as U.S. Census takers, $27 an hour, providing them with health insurance and making an emphasis on hiring the unemployed and building a diverse workforce. About 17,000 people have applied for these jobs, showing that there is clearly a deep pool of people willing and able to do this work. That should come as no surprise, given the staggering loss of work in recent weeks and the inadequacy of the current government supports, and the outpouring of support we’ve seen in communities and mutual aid networks. People want to help. We just need to organize them.

      The problem is, while these efforts are admirable, state-level programs are vastly underpowered and underfunded. Before the crisis public health departments employed fewer than 2,000 contact tracers in the country. The best estimate we have projects that we will need to hire as many as 300,000 of them to address this outbreak. We have cohorts to build on for caseworkers and legal support too. One such pool derives from so-called community health worker (CHW) programs, which have a long history both in the United States and around the world.

      The United States is sicker now with COVID-19, but we’ve been sick for long while in many other ways.
      Today, we have about 120,000 community health care workers in cities and towns around the country doing health education and prevention work, collecting data, making links between local residents and the services they need. They are most often from the communities they serve and which have been underserved historically by the patchwork of a health system we have in the United States. In the context of need for testing-tracing-isolating in the age of COVID-19, local CHWs will go a long way to establishing trust and comfort in these troubling times. Contact tracers too should be recruited from local communities. Having a neighbor show up at your door (or on your screen) asking about your health and your personal contacts is more likely to be successful than a phone vibrating in your pocket telling you that you make have come in contact with someone with COVID-19.

      There are also models for the caseworker and legal support component in the medical-legal partnerships (MLPs) that have emerged all around the U.S. in recent years. Driven by the recognition that illness—and healthcare costs—are shaped by factors that doctors alone cannot control (like access to safe housing and benefits), hospitals and non-profits around the country have hired legal professionals to assist clinicians, social workers, and case managers address larger structural issues affecting patients’ health and well-being. As of early 2019 there were MLPs active in about 330 hospitals and health centers in 46 states with evidence that MLPs can improve patient health outcomes and well-being, improve mental health, remove barriers to health care for low-income families, increase access to stable housing and other social support.

      The idea is to build on these successes, which operate in small and disjointed ways, by integrating them into a federally funded Works Progress Administration for the age of COVID-19 and its aftermath. It will require significant federal funding, especially as states are forced into austerity by plummeting tax revenues and balanced budget requirements. But the cost will be small compared to the recent $2 trillion stimulus. Reports show that we can scale up contact tracing for just a few billion dollars—a fraction of the bailout we’ve handed over to big businesses. Some in Congress have already seen the need, and a federal bill awaiting the president’s signature provides some funds that could go towards such jobs, along with the massive scale up in testing that we need—though not nearly enough. Even a vastly larger program, hiring five million Americans for the duration of the crisis, would still cost less than the corporate bailout. This is a deal, if we consider what it can do to help not only save lives but also help employ people and buffer us against economic depression.

      We could also mold the program to help shore up the present and future of those who are at grave risk, but not of dying from COVID-19. Many young people today are facing down a terrifying future. With more than twenty-six million unemployed and more to come, who will hire someone just out of high school? How will students get that first job to pay off their college loans?

      By whatever accident of grace, young people are least at risk of developing serious complications of COVID-19, making them an obvious priority for a jobs program. The staggering health disparities of the pandemic make another priority clear. We need care workers who are from, and trusted, in local communities, both to reach those most in need, and to help build resources and power in those same communities. We also should demand a program that can hire those who are hardest hit by this downturn, and who we’ve cast aside for too long.

      This means not focusing only on workers who are already highly skilled (much less volunteers, who will always skew toward those who need not worry about their daily bread). Some of these new recruits will need significant training, but we should not think of that as a problem—these are the same jobs we will need after COVID-19, and we have chronic shortages of exactly those skills nursing care and home health care workers that we will need to address this pandemic. And many of these jobs will use skills that come far more quickly: contact tracers can be trained in days, as can those who they will deliver food, masks, and hand sanitizer to families.

      We know from the work of those who study the impact of jobs guarantees—including programs that have been running for many years in other countries—that such programs can be scaled up quickly, and provide essential counter-cyclical stability, as well discipline the private labor market. Especially now, creating alternatives to exploitative jobs is urgent, the only right thing to do. Many “essential jobs”—in janitorial positions, as cashiers in grocery stores, delivery workers—look a lot like forced labor today. With few exceptions, if you quit, you aren’t eligible for unemployment, and other forms of support like those elusive $1200 checks are too small, and not available to many. A Community Health Corps could provide better jobs, driving up the pay of those workers that we call essential, but do not pay that way. If these Corps jobs stick around (folded in, perhaps, to a Medicare for All program), they can help not only address our needs for care, but also our needs for decent work—and our needs to benefit collectively from the talents of so many who are now relegated to the margins, locked up or tossed away. We can also build the Corps as a springboard for further training, where those who have served their country can be funneled into higher education, in a new GI Bill for the age of COVID-19.

      Getting back to normal was never going to be a solace for many in our country. Business as usual is precisely what has made us all more vulnerable to disasters like the one we are currently experiencing.
      The United States may have the most technologically advanced health care system in the world, but we’re leading the number of worldwide coronavirus cases because we’ve badly trailed other industrialized nations in health outcomes for years. Many of the hardest-hit communities in the COVID-19 pandemic have been reeling from long-term health crises, from the opioid epidemic and deaths of despair in Appalachia to the burden of maternal deaths and the ongoing HIV epidemic in the South, to an explosion of obesity across the country with its downstream effects: type 2 diabetes, hyperlipidemia, high blood pressure, cardiovascular disease, and cancer. The United States is sicker now with COVID-19, but we’ve been sick for long while in many other ways.

      Beyond helping to manage the current crisis, then, a Community Health Corps would help to improve the health of people historically left out of the circle of care. For too long we’ve focused at the top, spending on expensive, technologically advanced specialty care, while neglecting primary and community care and underpaying caregivers themselves. Even in the midst of the pandemic, community health centers, which should be the core of our health approach, have teetered on financial ruin. Meanwhile, the domestic workers and home health aides who perform the essential act of care have been underpaid and left out of federal labor protections. Not to mention that much of the work of caring is still done at home, falling disproportionately on women and people of color.

      Shoring up the foundations of U.S. health care by valuing care itself isn’t just the first step towards a more rapid, effective response to health threats in the future. It will also move us toward a new politics of care, that starts from the ground up, in the places, we live, work and socialize. A politics that builds power among the caregivers, as the act of caring becomes publicly recognized and compensated for the productive work it is. Done right—and without the racialized and gendered exclusions that characterized the WPA—these new jobs can be a source of power for those who have never been fully allowed a voice in our democracy.

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      To scale this up quickly, we will need to bring together organizations like Partners in Health, who are experienced at mobilizing in a community though largely in the global South, and who are trusted and effective in their work on health, with local organizations, working on civil, social and economic rights such as national groups like the Center for Popular Democracy and Community Change, and their diverse roster of local community organizations.

      Will it be easy to get our creaking, divided democracy to funnel resources into these programs? Probably not. But COVID-19 is conspiring to show us, all at once and in a way that no one can ignore, how central care is to a healthy society.
      Over the past four decades we’ve seen the erosion of government as a force for good in people’s lives, most often by design as conservatives have looked to shrink the state, weaken its effectiveness, and privatize its functions. Liberals have gone along and lost their faith in the kind of government that built their political base while helping millions in the modern era, starting with the New Deal, and the civil rights, social and economic programs that were the hallmark of the Great Society period in the 1960s. The U.S. state is so weak and untrusted right now that banks have had to take over as the vehicle for the provision of many of the billions just released under the emergency appropriations by Congress, as many Americans cursed the IRS because of delays in the small checks they were promised in COVID-19 relief.

      A Community Health Corps could be part of the remedy—in terms of the direct services and employment it could offer millions of Americans, in the ways in which this effort could lift up the health and well-being of so many, and also in terms of renewing faith in the power of government to help. The Corps would also be a prophylaxis—a first line in the response to the next challenges we face, whether it’s a seasonal return of COVID-19 or another pandemic, or the monumental troubles that climate change will rain down on our communities.

      It would also serve as a model, a test of one essential component of a Green New Deal: the creation of millions of good green jobs. Green jobs, after all, are not just in construction, and many directly benefit health. That is why the most compelling versions of such a proposal prioritize new care work jobs, as well as jobs restoring our trails and parks, and even making a place for the artists and writers whose work is some of the greatest legacy of the WPA. Some of these jobs might even be initiated as part of the Community Health Corps. With so little traffic on the roads, there is no better time to build bike lanes—and green housing too, if the safety of workers can be assured. Greening our cities and improving housing for low-income communities are an essential component of a healthier society, as well as a healthier planet. Climate change is the largest foreseeable threat to our health; we can start to address this looming crisis right now, as we combat this pandemic.

      We need more than a jobs program at this moment of national crisis, to be sure. We also need more SARS-COV-2 tests, more basic income, and better data about the pandemic, to name just a few. But rising up from under the cruel weight of this pandemic, we should also aim for something lasting and better. Getting back to normal was never going to be a solace for many in our country. Business as usual is precisely what has made us all more vulnerable to disasters like the one we are currently experiencing.

      Will it be easy to get our creaking, divided democracy to funnel resources into these programs? Probably not. But COVID-19 is conspiring to show us, all at once and in a way that no one can ignore, how central care—writ large, broadly conceived—is to a healthy society. Rudolf Virchow, the father of social medicine, once said: “Medicine is a social science and politics is nothing else but medicine on a large scale. Medicine as a social science, as the science of human beings, has the obligation to point out problems and to attempt their theoretical solution; the politician . . . must find the means for their actual solution.” A Community Health Corps is one actual solution, one place to start to build a new movement that heals us and our body politic, and that will allow us—all of us—to survive a pandemic, and then, to thrive.

      GREGG GONSALVES, AMY KAPCZYNSKI

      #soin #santé #politique_du_soin #santé_communautaire #pandémie #recherche_des_contacts #emploi #agents_de_santé_communautaire #aptitude_à_parler #médecine_sociale vs #solutionnisme_technologique #green_new_deal

  • « Le Nigeria est mieux préparé que nous aux épidémies » , Entretien avec l’historien Guillaume Lachenal, 20 avril 2020
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/200420/le-nigeria-est-mieux-prepare-que-nous-aux-epidemies?onglet=full

    Leçons à tirer des façons dont le Sud fait face aux épidémies, approche sécuritaire des virus, relations entre le médical et le politique, logiques sous-jacentes à la « médecine de tri »…

    Guillaume Lachenal est historien des sciences, chercheur au Medialab de Sciences-Po. Ses principales recherches portent sur l’histoire et l’anthropologie des épidémies, de la médecine et de la santé publique dans les contextes coloniaux et post-coloniaux d’Afrique. Il a notamment publié Le Médicament qui devait sauver l’Afrique (La Découverte, 2014, traduction anglaise The Lomidine files, Johns Hopkins University Press, 2017) et Le Médecin qui voulut être roi (Seuil, 2017).

    Qu’est-ce que les épidémies vécues récemment par les pays du Sud peuvent nous apprendre sur ce qui se passe aujourd’hui ?

    Guillaume Lachenal : Comme le disaient déjà les anthropologues Jean et John Comaroff, la théorie sociale vient désormais du Sud, parce que les pays du Sud ont expérimenté, avec vingt ou vingt-cinq ans d’avance, les politiques d’austérité sous des formes radicales. Le néolibéralisme précoce s’est déployé au Sud, notamment dans les politiques de santé. Il est à l’arrière-plan des épidémies de sida et d’Ebola.

    On découvre aujourd’hui le besoin d’une grille de compréhension qui parte des questions de pénurie, de rareté, de rupture de stocks qui se trouvent être au cœur de l’anthropologie de la santé dans les pays du Sud. On parle aujourd’hui beaucoup de mondialisation, de flux et de la façon dont le virus a épousé ces mouvements, mais observée d’Afrique et des pays du Sud, la mondialisation est une histoire qui ressemble à ce qu’on voit aujourd’hui : des frontières fermées, des avions qu’on ne peut pas prendre, des mobilités impossibles.
    Jusqu’au début des années 2000, en Afrique, l’épidémie de sida, c’est une histoire de médicaments qu’on n’arrive pas à obtenir, qu’on fait passer dans des valises au marché noir… Durant la grande épidémie d’Ebola de 2014, les structures de santé ont été dépassées pour des raisons matérielles élémentaires : manque de personnel, pénurie de matériel…

    Il existe donc, au Sud, tout un corpus d’expériences riche d’enseignements, comme le soulignait récemment l’historien Jean-Paul Gaudillière. Comme Ebola, le Covid est à maints égards une maladie du soin, qui touche en premier lieu les structures de santé, mais aussi les relations de prises en charge domestiques. Surtout, le Sud nous montre comment on a voulu mobiliser une approche sécuritaire des épidémies, au moment même où on négligeait les systèmes de santé.

    Toute l’histoire de la santé publique dans ces pays rappelle pourtant qu’il ne suffit pas d’applications pour monitorer le virus et de drones pour envoyer les médicaments ; que ces modes de gouvernement sont de peu d’efficacité face à une épidémie. On peut tenter de transposer, ici, cette critique d’une gouvernementalité spectaculaire qui produit seulement une fiction de préparation.

    Il y a trois ans, la conférence de Munich sur la sécurité avait été inaugurée par Bill Gates qui affirmait que la menace principale pour le monde était de nature épidémique et pas sécuritaire. Depuis quinze ans, tous les livres blancs de la Défense mettent les épidémies tout en haut de l’agenda. Et nous sommes pourtant dépassés quand elle arrive. Cette contradiction n’est en réalité qu’apparente. Parce que nous avons en réalité confié cette question sanitaire à une logique de start-up, d’innovation et de philanthropie, dans laquelle la politique sécuritaire des États consiste d’abord à mettre en scène sa capacité à intervenir, à simuler son aptitude à gouverner, mais sans véritable moyen de le faire.

    L’anthropologue et médecin Paul Farmer, qui avait été notamment l’envoyé spécial des Nations unies à Haïti après le séisme en 2009, rappelait à propos du fiasco de la réponse à Ebola, en 2014, que la réponse à une épidémie, c’est avant tout « staff and stuff » , des gens et des choses. La France se prend aujourd’hui en pleine figure le manque de masques, de matériels et de tests, et expose ainsi l’hiatus profond entre un débat public expliquant qu’il faut tester davantage, se protéger davantage, et la matérialité de la situation, avec le manque de réactifs, l’incapacité de produire suffisamment de masques, mais aussi l’absence de personnels de santé publique capables de faire le suivi des cas.

    Actuellement, ce n’est pas d’idées, de stratégies, de perspectives critiques que l’on manque… On manque de choses. Les questions les plus intéressantes aujourd’hui sont logistiques et il est sans doute plus intéressant de parler à un brancardier de l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis ou à un livreur de Franprix qu’à n’importe quel chercheur. La question centrale, aujourd’hui, c’est l’épidémiologie sociale : comment le virus s’engouffre dans les failles de nos sociétés : les inégalités, les conditions de vie, les différences d’exposition du fait du travail, et toutes les comorbidités qui aggravent la maladie, comme on le voit avec les disparités raciales aux États-Unis, ou le cas de la Seine-Saint-Denis, ici.

    Avec une certaine ironie, on constate que des pays comme le Cameroun ou le Nigeria sont mieux préparés car ils disposent de ce qu’on appelle des agents de santé communautaire ( Community Health Workers ) qui sont des gens peu formés – ce ne sont pas des infirmiers – mais qui sont des sortes d’aides-soignants de santé publique, qui s’occupent des campagnes de vaccination, mais aussi de surveillance épidémiologique, et qui s’avèrent très utiles pour faire le suivi des cas, et des contacts des personnes infectées. C’est un savoir social que ne peut faire la police ou un smartphone.

    Au moment d’Ebola, quelques cas se sont déclarés à Lagos, au Nigeria, et on a craint le pire dans une métropole comme celle-ci, avec un virus aussi mortel. Mais en réalité, le pays a pu s’appuyer sur ces personnes très bien implantées dans les quartiers et les communautés, qui devaient déjà faire face à une épidémie de polio, et ont donc su tracer les contacts, isoler les malades, et réussi à éteindre l’épidémie. Cette success story africaine rappelle que la principale réponse aux épidémies est une réponse humaine, qu’on a complètement négligée ici, où personne ne viendra frapper à notre porte, et où rares sont les quartiers organisés en « communautés ».

    Vous avez coordonné, en 2014, une publication sur la « médecine de tri », dont on saisit aujourd’hui l’ampleur. Pourquoi jugez-vous qu’il s’agit du paradigme de la médecine de notre temps ?

    Ces pratiques de tri qu’on découvre aujourd’hui dans le débat public sont routinières en médecine. Elles sont violentes pour les soignants, difficiles éthiquement, insupportables philosophiquement, mais elles sont aussi nécessaires. On ne peut pas bien soigner les gens sans choisir où faire porter ses efforts. Et ces pratiques de tri sur critères médicaux sont aussi un moyen de traiter les gens de manière égalitaire, au sens où ce ne sera pas seulement celui qui paie le plus qui aura le droit à un ventilateur par exemple.
    Cela dit, ce tri se fait parce qu’il existe un écart entre des ressources rares et les besoins des patients. Or, cette rareté peut aussi être produite, en raison par exemple de la politique d’austérité qui frappe les systèmes de santé. Il est donc important d’avoir un débat sur la production de cette rareté, par exemple au sujet de la réduction du nombre de lits. Mais ce qui produit de la rareté, c’est aussi l’innovation médicale en tant que telle. La dialyse, le respirateur, la réanimation soulèvent de nouvelles questions d’accès et de tri, qui ne se posent pas dans de nombreux pays du Sud où quasiment personne n’y a accès.

    Comment définissez-vous la « santé globale » ? Et pourquoi dites-vous qu’il s’agit du « stade Dubaï » de la santé publique, en faisant référence à la façon dont le sociologue Mike Davis faisait de Dubaï l’emblème du capitalisme avancé ?

    Depuis le milieu des années 1990, les questions de sécurité sanitaire et de biosécurité ont pris de plus en plus de place sur l’agenda. Les réponses très verticales à des épidémies comme celle de VIH ont été motivées avant tout par des préoccupations sécuritaires, notamment d’un point de vue américain, avec l’idée qu’il ne fallait pas les laisser hors de contrôle.

    Ce tournant sécuritaire a coïncidé avec un tournant néolibéral, notamment dans le Sud, où on a contraint les États à diminuer les dépenses de santé publique, et à avoir recours à la philanthropie, ou à développer des infrastructures privées. Lors de mes enquêtes en Afrique par exemple, j’ai pu constater que la santé publique n’était plus qu’un souvenir, dont les personnes âgées parlaient souvent avec nostalgie, comme d’une époque où on pouvait obtenir des médicaments et se faire soigner gratuitement. À partir de la fin des années 1990, tout devient payant et on passe à une approche beaucoup plus minimaliste et sécuritaire de l’intervention de l’État en matière de santé.

    Ce moment qu’on désigne comme celui de « Global Health » , de santé mondiale, est caractérisé, dans le Sud, à la fois par un retrait des États et par un boom du financement global, assuré en particulier par la fondation Gates et les grandes banques de développement dont la banque mondiale, qui mettent en place des infrastructures de santé, le plus souvent avec des partenariats public-privé.

    Pour le dire schématiquement, vous avez des dispensaires qui tombent en ruine et des hôpitaux champignons tout neufs qui poussent parfois juste à côté, construits par les Indiens ou les Chinois, et financés par les banques de développement. Pour les habitants, ces institutions sont le plus souvent des mirages, parce qu’ils sont payants, ou, au sens propre, parce que construire un hôpital, même en envoyant des médecins indiens comme on l’a vu par exemple au Congo, n’est pas très utile quand on manque d’eau, d’électricité, de médicaments…
    D’où la référence à Mike Davis. Ces infrastructures sont des coquilles de verre impressionnantes mais qui demeurent des énigmes pour les habitants, et favorisent toute une épidémiologie populaire qui s’interroge sur ce qu’on a pris ici pour financer cela là, sur l’économie extractive qui a permis la construction de tel ou tel hôpital.

    Cette épidémiologie populaire désigne la façon dont les populations confrontées à des épidémies de type VIH-sida ou Ebola les inscrivent dans des économies politiques globales et des formes vernaculaires de compréhension, et relient les épidémies à des interrogations sur le sens de la maladie.

    C’est comme cela qu’on entend que le sida a été envoyé par tel politicien soucieux de se venger de tel ou tel village, ou Ebola par MSF pour pouvoir prélever des organes sur les cadavres… C’est aussi comme ça qu’on relie telle maladie, comme l’ulcère de Buruli, avec une transformation du paysage, avec tel ou tel changement environnemental. Évidemment tout n’est pas vrai, loin de là, mais dire que l’Afrique est dégradée par une économie extractive, c’est banalement exact.

    L’utopie du docteur David, que vous avez étudiée dans Le Médecin qui voulut être roi , d’un monde dont l’organisation serait entièrement déterminée par la médecine est-elle en train de se réaliser ?

    L’histoire coloniale est riche d’enseignements car on y voit des médecins coloniaux qui, à l’instar du docteur David, peuvent enfin vivre leur rêve d’avoir les rênes du pouvoir et d’appliquer leur science à toute la société. Pendant la guerre, le docteur David possède ainsi un pouvoir absolu sur toute une partie du Cameroun. Il profite de ses pleins pouvoirs en tant que médecin pour lutter contre les épidémies. Mais ce qui est instructif, c’est qu’il découvre son impuissance et il n’arrive pas à changer grand-chose au destin des maladies, car il ne comprend pas la société locale, car il n’a pas tous les leviers d’action qu’il croit posséder en ayant pourtant à la fois la science médicale et le pouvoir politique.
    Il peut être intéressant de jouer du parallèle, car l’utopie qui donnerait tout le pouvoir aux médecins, et travaille toute la santé publique et la biopolitique, n’a jamais été vraiment mise en place, mais demeure à l’état de rêve et de projet politiques – Foucault parlait du « rêve politique de la peste » . Ce qu’on traverse en ce moment, c’est à la fois l’apparence d’une toute-puissance biopolitique, mais aussi l’impuissance fondamentale de tout cela, parce que la réalité ne coïncide pas avec le projet. Ce n’est pas parce que les citoyens ne respectent pas le confinement, au contraire, mais parce que les autorités, notamment municipales, improvisent et imposent une théorie du confinement qui est loin d’être fondée sur une preuve épidémiologique.

    Les derniers arrêtés municipaux, c’est le Gendarme de Saint-Tropez derrière les joggeurs ! Rien ne dit aujourd’hui que le virus s’est beaucoup transmis dans les parcs, et une approche de santé publique rationnelle, qui arbitrerait coûts, sur la santé mentale et les enfants notamment, et bénéfices, imposerait plutôt de les rouvrir au plus vite, avec des règles adaptées – comme en Allemagne par exemple. Comme à l’époque coloniale, on a plutôt l’impression d’une biopolitique qui ne calcule pas grand-chose, et dont la priorité reste en fait d’éprouver sa capacité à maintenir l’ordre.

    Dans un texte publié mi-février, vous affirmiez à propos de l’épidémie qui débutait alors, qu’il s’agissait d’un « phénomène sans message » et qu’il fallait « se méfier de cette volonté d’interpréter ce que le coronavirus “révèle” » . Vous situez-vous toujours sur cette position deux mois plus tard ?

    Je maintiens cette position d’hygiène mentale et d’hygiène publique qui me paraît importante. Sans vouloir jeter la pierre à quiconque, toute une industrie du commentaire s’est mise en place et on se demande aujourd’hui ce que le coronavirus ne « révèle » pas.

    En tant qu’enseignant qui se trouvait être en train de faire un cours sur l’histoire des épidémies lorsque celle-ci est apparue, je me méfiais de l’ennui qu’on peut ressentir à enseigner cette histoire si on s’en tient aux invariants : le commencement anodin, le déni, la panique, l’impuissance, les digues morales qui sautent, les tentatives plus ou moins rationnelles pour comprendre et contrôler, et puis la vague qui se retire avec ses blessures…

    Dans ce contexte, la pensée de l’écrivain Susan Sontag a été ma boussole, en tout cas une position qu’il me semble nécessaire de considérer : il est possible que tout cela n’ait pas de sens. La chercheuse Paula Treichler avait, dans un article célèbre, évoqué « l’épidémie de significations » autour du sida. On se trouve dans une configuration similaire, avec tout un tas de théories du complot, le raoultisme, mais aussi des interprétations savantes qui ne font guère avancer les choses. Il me paraît ainsi intéressant de relever l’homologie entre les théories du complot et celles qui attribuent cela à Macron, à Buzyn ou à telle ou telle multinationale, et qui ont en commun d’exiger qu’il y ait une faute humaine à l’origine de ce qui arrive.
    Ce sont des choses qu’on a beaucoup vues dans des pays du Sud qui n’ont jamais cessé de connaître des épidémies secouant la société, qu’il s’agisse du sida en Haïti et en Afrique ou du virus Ebola. Ces théories jugées complotistes ne sont pas forcément irrationnelles ou inintéressantes politiquement. Pendant la dernière épidémie d’Ebola au Kivu congolais, on a accusé le pouvoir central, l’OMS ou certains politiciens locaux d’être derrière l’épidémie pour profiter de « l’Ebola business ».

    Des enquêtes journalistiques menées depuis, comme celle d’Emmanuel Freudenthal, ont effectivement montré l’ampleur de la structure de corruption mise en place autour de la réponse Ebola au Kivu, même si cela ne veut pas dire qu’elle avait été provoquée. L’épidémiologie populaire, comme on la désigne en anthropologie de la santé, est porteuse de diagnostics sociaux et politiques qui sont souvent au moins aussi intéressants que certains discours de sciences sociales qui cherchent à mettre du sens là où il n’y en a pas toujours.

    Le stade Dubaï de la santé publique
    La santé globale en Afrique entre passé et futur
    Guillaume Lachenal
    Dans Revue Tiers Monde 2013/3 (n°215), pages 53 à 71
    https://www.cairn.info/revue-tiers-monde-2013-3-page-53.htm

    Sans gendarme de Saint-tropez : Security agents killed more Nigerians in two weeks than Coronavirus
    https://seenthis.net/messages/845017

    Articles cités :

    Covid-19 et santé globale : la fin du grand partage ?, Jean-Paul Gaudillière
    https://aoc.media/analyse/2020/04/02/covid-19-et-sante-globale-la-fin-du-grand-partage
    est sous#paywall...

    Donner sens au sida, Guillaume Lachenal
    https://journals.openedition.org/gss/2867

    Bill Gates, « l’homme le plus généreux du monde », ne l’est pas tant que cela
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/110519/bill-gates-l-homme-le-plus-genereux-du-monde-ne-l-est-pas-tant-que-cela?on

    En RDC, la Riposte de l’OMS rattrapée par l’« Ebola business »
    https://www.liberation.fr/planete/2020/02/04/en-rdc-la-riposte-de-l-oms-rattrapee-par-l-ebola-business_1776970

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