• 29.10.2023 : #Briançon : un corps retrouvé dans la #Durance

    Alors que les CRS effectuaient un secours en paroi ce dimanche matin, dans le secteur du #pont_d’Asfeld, à Briançon, ils ont été contactés pour un corps retrouvé dans la Durance.

    Un corps a été repêché ce dimanche 29 octobre au matin, dans la Durance, à Briançon, selon nos confrères de BFM DICI. Une information confirmée par une source proche du dossier.

    Une première alerte a été donnée par un témoin qui entendait des cris provenant d’une barre rocheuse en rive droite, au fond du parc de la Schappe, vers 8 heures. Les sapeurs-pompiers de Briançon se sont rendus en premier sur les lieux. Un homme, une personne migrante, était embarré. L’accès était difficile. Les pompiers ont donc fait appel aux secouristes en montagne. Une équipe de CRS de Briançon a effectué le sauvetage en paroi à bord de l’hélicoptère de la section aérienne de gendarmerie. L’homme a vraisemblablement passé une partie de la nuit, bloqué ici. Il a été transporté au centre hospitalier des Escartons. Son pronostic vital n’était pas engagé.

    Les sapeurs-pompiers ont ensuite mené une reconnaissance le long de la berge afin de vérifier si d’autres personnes étaient en danger. Des passants ont alors alerté les secours après avoir découvert un corps dans la Durance, vers l’entrée du parc de la Schappe. Ce dernier a été fermé pendant plusieurs heures, le temps de l’intervention.

    Une enquête a été ouverte afin de connaître les circonstances du décès et identifier la victime. Elle est confiée au commissariat de police de Briançon. Les enquêteurs cherchent notamment à déterminer s’il existe un lien entre les deux personnes, si elles se connaissaient, si elles sont venues ensemble, ou non.

    https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2023/10/29/briancon-un-corps-retrouve-dans-la-durance

    #frontière_sud-alpine #asile #migrations #réfugiés #morts_aux_frontières #Hautes-Alpes #mourir_aux_frontières #frontières #Italie #France #Briançonnais

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    ajouté au fil de discussion sur les morts à la frontière des Hautes-Alpes :
    https://seenthis.net/messages/800822

    lui-même ajouté à la métaliste sur les morts aux frontières alpines :
    https://seenthis.net/messages/758646

    • Briançon : le corps sans vie d’un homme retrouvé dans la Durance

      Les secours étaient en train de porter secours à un migrant, quand ils ont aperçu ce corps en contrebas des lieux. Une enquête est en cours pour tenter d’identifier la victime.

      Le corps sans vie d’un homme a été retrouvé dans la matinée de ce dimanche 29 octobre dans la Durance à Briançon, à proximité du parc de la Schappe, a appris BFM DICI.

      La CRS des Alpes a d’abord été appelée pour secourir un homme en difficulté au-dessus du parc sur une barre rocheuse près du pont d’Asfeld. L’individu a été héliporté sans difficulté et immédiatement transporté vers le centre hospitalier de Briançon pour des soins. Selon les premières constations, il s’agit d’un migrant.

      Une enquête ouverte

      C’est lors de cette intervention qu’un corps a été aperçu en contrebas des lieux.

      « Impossible à cette heure de savoir si les deux personnes étaient ensemble et si la victime retrouvée décédée est un migrant », avance, prudente, une source qui suit ce dossier de près.

      Une enquête judiciaire est ouverte pour tenter d’identifier la victime et de préciser les circonstances de sa mort.

      Le mercredi 4 octobre dernier, un homme avait déjà été secouru par le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Briançon dans ce même secteur par hélitreuillage.

      Le samedi 14 octobre, c’est le corps sans vie d’un migrant qui avait été repêché cette fois-ci dans la Cerveyrette avant le pont Baldy. L’autopsie avait confirmé la noyade de la victime.

      https://www.bfmtv.com/bfm-dici/briancon-le-corps-sans-vie-d-un-homme-retrouve-dans-la-durance_AN-20231029025

    • Une traque meurtrière raciste de la police cette nuit, #rassemblement ce soir

      Dans la nuit du 28 au 29 octobre, la police a traqué un groupe de 4 personnes parti de Clavière vers 13h. Après une course poursuite, 2 d’entre eux ont été arrêtés en possession des deux seuls téléphones du groupe, tandis que les 2 autres se sont retrouvés seuls et perdus dans la montagne, traqués par la police.
      Après s’être cachés pendant des heures, ils ont fini par rejoindre le chemin près du pont d’Asfeld aux alentours de 1h du matin, où ils sont tombés de la falaise. L’un s’est noyé dans la rivière devant les yeux de son ami qui est resté accroché à un rocher jusqu’à l’intervention des secours vers 8h du matin.

      A Briançon, rassemblement ce soir lundi 30 octobre au Champ de mars à 17h.

      16h06. 🏔️ Personne ne doit mourir à la frontière ! Rassemblement ce soir à 19h30 place Guichard pour ne pas laisser tomber dans l’oubli tous ces meurtres racistes et dénoncer les politiques assassines de l’Europe forteresse

      🏔️Personne ne doit mourir à la frontière !
      ⚠️Rassemblement spontané- non déclaré ce soir 19h30 - place Guichard
      ❌ L’Etat néocolonial et raciste, armé de sa police aux frontières a encore traqué et poussé à la mort 1 jeune exilé, qui a été retrouvé noyé dans la Durance, comme Blessing Mathew avant lui.
      🏔️Le 14 octobre dernier, un autre exilé était retrouvé sans vie, comme des dizaines depuis 2018.
      ❌ Ni oubli Ni pardon !
      🕯️Retrouvons-nous avec pancartes/bougies/lampes frontales ce soir, pour ne pas laisser tomber dans l’oubli tous ces meurtres racistes et pour dénoncer les politiques assasines de l’Europe Forteresse.
      🔥Feu aux frontières !

      20h06. Ni oubli ni pardon. Pour cet homme, pour Blessing Mathew et tous les autres.

      20h20. Et mur par mur, et pierre par pierre, nous détruirons les centres de rétention. Feu aux frontières, feu à Frontex, feu à l’Europe forteresse.

      https://rebellyon.info/Briancon-Une-traque-meurtriere-raciste-de-25317
      #traque

    • Communiqué de Presse de Tous Migrants du 31 Octobre 2023

      Dans la nuit du 28 au 29 octobre, aux portes de Briançon, un homme a chuté d’une barre rocheuse dans la Durance où son corps sera retrouvé au matin. Une seconde personne qui l’accompagnait a été secourue, après avoir crié au secours pendant des heures.

      Comme nous le dénonçons inlassablement depuis 7 années, le passage de la frontière représente un risque mortel pour les personnes exilées en raison de la militarisation de la frontière au mépris de leur dignité et de leurs droits.
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      Malgré toutes nos alertes publiques, nos rapports documentant les atteintes aux droits, nos signalements au procureur, nos actions en justice, malgré également plusieurs victoires judiciaires dont la récente décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne du 21 septembre confirmant l’illégalité des pratiques du gouvernement français en matière de contrôle et d’enfermement des personnes en migration aux frontières intérieures, la situation ne fait qu’empirer.

      Par exemple, la semaine dernière, une personne est tombée dans la Clarée, poursuivie par des policiers, après s’être cachée dans le col de l’Echelle, avoir vu ses compagnons de route arrêtés, dont une femme enceinte de 8 mois, et s’être perdue en haute-vallée vers les chalets de Laval. Cette personne a été repêché in extremis et emmené à l’hôpital par ces mêmes policiers.

      Après l’aide apportée aux régimes autoritaires des pays périphériques, et au rôle dévolu à l’agence européenne Frontex, militariser la frontière, utiliser la montagne en énième obstacle pour empêcher les personnes exilées d’arriver en France constituent une violence d’Etat. Ce ne sont pas des « migrants » sans âme ni existence, ce ne sont pas des individus « indésirables », ce ne sont pas des êtes « nuisibles » que notre pays rejette, mais des personnes, comme vous et nous, qui ont dû fuir leur pays. Ce sont des survivants.

      Le 28 octobre c’est Yusef qui perdait la vie. Depuis le 14 octobre il y a quelque part une famille qui attend avec anxiété des nouvelles de leur fils, frère, père, retrouvé noyé dans la Cerveyrette et toujours pas identifié. Le 7 août c’est Moussa qui est retrouvé mort à 2200 m d’altitude. Auparavant sept autres personnes ont péri dans nos montagnes : Blessing, Mamadi, Mohamed, Tamimou, Mohamed Ali, Fathallah, Ullah.

      Depuis la mise en place de cette politique illégale, illégitime, discriminatoire, démagogique, dangereuse et barbare, les souffrances et les morts s’additionnent, mais le gouvernement persiste et militarise toujours plus la frontière, pour un coût astronomique bien plus élevé que celui nécessaire à un accueil digne et respectueux du droit. La loi dite « Darmanin » en examen à partir du 6 novembre prévoit de durcir encore plus les conditions d’accueil, si ce mot a encore un sens au regard des conditions indignes infligées aux personnes exilées.

      Au nom de quoi ?

      Au nom de qui ?

      Nous ne sommes qu’en milieu d’automne, la neige est déjà présente en altitude et des températures négatives la nuit à Briançon sont annoncées.

      Nous appelons les autorités à respecter les droits fondamentaux, les forces de l’ordre à respecter la loi, et l’ensemble des citoyens à ne pas se laisser berner par les discours mensongers propagés au plus haut sommet de l’Etat.

      Nous appelons toutes les personnes révoltées comme nous, qui ne se résignent pas à considérer ces accidents comme une fatalité, à rejoindre les équipes de maraudes, à contacter les organisations solidaires de leur choix pour les renforcer, à dire haut et fort à nos côtés : Stop à la déshumanisation des personnes exilées, stop au racisme. Chaque vie compte. All lives matter.

      Un accueil digne est possible, une société plus équitable est nécessaire, et nous la construirons contre la haine, le racisme et la xénophobie.

    • Cronaca di un’altra morte annunciata. La frontiera continua ad uccidere.

      È una guerra contro ragazzi che hanno la colpa di cercare una terra in cui abitare e di aspirare a una vita dignitosa.

      Nella notte tra il 27 e 28 0ttobre 2023 un gruppo di 4 persone in cammino è stato intercettato dalla polizia, dopo che erano partiti nella notte da Claviere in direzione di Briançon. Dopo un primo tentativo di fuga, 2 sono stati fermati e gli altri 2 si sono ritrovati soli e privi di orientamento nella montagna, senza i telefoni. Dopo essersi nascosti hanno vagato per la montagna ritrovando la direzione solamente verso l’una del mattino del 29 ottobre 2023, costeggiando una falaise ormai prossima a Briançon. Youssef non ce l’ha fatta ed è precipitato per decine di metri e il suo corpo è stato ritrovato vicino al ponte Asfeld all’entrata della città. Il suo amico è rimasto tutta la notte aggrappato alla roccia, fino all’intervento del soccorso che lo ha riscattato verso le 11 del mattino.

      Il 14 ottobre un’altra persona in fuga era morta di frontiera, di cui però alla data attuale non conosciamo l’identità. Si è invisibili nella vita e poi anche nella morte. Il 7 di agosto altra vittima e in maggio 9 persone in cammino, salvate dal soccorso in quota, denunciano la presenza di un cadavere di cui descrivono nei particolari l’abito. Poi nessun riscontro se non la cortina di silenzio che accompagna queste morti

      Lo ripetiamo con rabbia e dolore: non è la montagna che uccide ma il sistema di frontiera; i morti nel Mediterraneo, a Cutro, a Pylos, nel Maghreb, in Libia e Tunisia, a Ventimiglia e sulle Alpi sono il risultato di una stessa pianificata politica dell’orrore.

      La militarizzazione della frontiera, la sospensione di Schengen, la caccia all’uomo di giorno e di notte da parte della Polizia di Frontiera, della Gendarmerie e dei militari di sentinella non fermano i flussi, ma producono morte. Le persone sono sempre più costrette a scegliere vie impervie e in quota mettendo a rischio la propria vita, oggi e ancor di più nei prossimi mesi con la neve e le temperature rigide.

      Denunciamo le responsabilità di questo disumano sistema sicuritario di frontiera, che semina morte in ogni dove.

      Denunciamo il trattamento sempre più violento della polizia in frontiera.

      Chiediamo che cessino le prassi illegali che non permettono alle persone di chiedere asilo e che cessino i respingimenti collettivi.

      Chiediamo che vengano rispettati i diritti e l’incolumità di uomini, donne e bambini.

      https://onborders.altervista.org/cronaca-di-unaltra-morte-annunciata-la-frontiera-continua-ad-u

    • Le corps découvert dans la Durance a été identifié comme étant celui d’un jeune Tchadien

      Son corps avait été découvert dans la Durance à Briançon le 29 octobre dernier. Le jeune homme, mort noyé dans la rivière après une chute depuis des falaises, a été formellement identifié comme étant #Yusef, un Tchadien âgé d’une trentaine d’années.

      https://www.ledauphine.com/societe/2023/11/28/le-corps-decouvert-dans-la-durance-a-ete-identifie-comme-etant-celui-d-u

  • #Mémorial de #Souvorov

    Le mémorial de Souvorov (appelé en allemand #Suworow-Denkmal, également #Russen-Denkmal), est un monument situé dans les #gorges_des_Schöllenen, près du #pont_du_diable, sur le territoire de la commune uranaise d’#Andermatt, en #Suisse.

    Le monument a été dressé en mémoire des #soldats_russes morts au combat lors de leur traversée des Alpes en septembre #1799 sous le commandement du général #Alexandre_Souvorov. Il rappelle en particulier les combats qui se sont déroulés dans la région le 25 septembre 1799 entre les troupes russes et celles commandées par le général napoléonien #Lecourbe.

    Le monument a été érigé en 1895-1898 selon des plans d’A. Werschinsky, avec l’approbation de la Suisse. Le terrain sur lequel il se dresse est la propriété de l’État russe ; cependant, contrairement à une légende urbaine, la parcelle n’est ni une zone extraterritoriale, ni une enclave russe en Suisse.

    Lors de sa visite d’État en Suisse, le président russe Dmitri Medvedev a visité le monument le 22 septembre 2009 en compagnie du président suisse Hans-Rudolf Merz.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9morial_de_Souvorov
    #monument #Suisse #Russie

    –-> on en parle dans cette série historique sur le canton Tessin :
    https://seenthis.net/messages/978229

  • Les sans culottes à la conquête de Paris - Jacques Pauwels

    Jacques Pauwels, historien, politologue et essayiste belgo-canadien expliquera comment la Révolution française se résuma à maints égards à une conquête de Paris par le petit peuple de la capitale, qui habitait majoritairement dans le faubourg Saint-Antoine. Éliminant un obstacle symbolique mais également physique, la Bastille, les « sans-culottes » faubouriens ont envahi la capitale et s’en sont rendus maîtres. Ils ont « déroyalisé » « décléricalisé » et, enfin de compte, « révolutionné » et « républicanisé » ce qui avait été une « ville royale », évoquant l’Ancien Régime avec ses palais fleurdelisés, sa surabondance d’édifices religieux et ses orgueilleux hôtels aristocratiques. Mais c’est la (haute) bourgeoisie qui, grâce surtout à Bonaparte, a pu cueillir les fruits des efforts révolutionnaires des sans-culottes. Par conséquent, Paris transformé non pas en une ville appartenant au petit peuple mais en une Babylone de la bourgeoisie, une métropole saupoudrée de monuments glorifiant le bienfaiteur primordial de cette classe.

    https://www.youtube.com/watch?v=fJMxYdtxgOQ


    #Histoire #Paris

  • Au #col_du_Portillon, entre la #France et l’#Espagne, la #frontière de l’absurde

    L’ordre est tombé d’en haut. Fin 2020, Emmanuel Macron annonce la fermeture d’une quinzaine de points de passage entre la France et l’Espagne. Du jour au lendemain, le quotidien des habitants des #Pyrénées est bouleversé.

    C’est une histoire minuscule. Un #col_routier fermé aux confins des Pyrénées françaises des mois durant sans que personne n’y comprenne rien. Ni les Français ni les Espagnols des villages alentour, pas même les élus et les forces de l’ordre chargés de faire respecter cette fermeture. L’histoire de cette « mauvaise décision », qui a compliqué la vie de milliers de personnes pendant treize mois, débute à l’automne 2020.

    Les journaux gardent en mémoire la visite d’Emmanuel Macron au Perthus, le poste-frontière des Pyrénées-Orientales, département devenu depuis quelques années la voie privilégiée des migrants venus du Maroc, d’Algérie et d’Afrique subsaharienne. Sous un grand soleil, inhabituel un 5 novembre, le président de la République, un masque noir sur le visage, avait alors annoncé une fermeture temporaire des frontières françaises d’une ampleur jamais connue depuis la création de l’espace Schengen, en 1985 : une quinzaine de points de passage, situés tout le long des 650 kilomètres de frontière entre la France et l’Espagne, seraient désormais barrés.

    L’objectif officiel, selon les autorités, étant « d’intensifier très fortement les contrôles aux frontières » pour « lutter contre la menace terroriste, la lutte contre les trafics et la contrebande (drogue, cigarettes, alcools…) mais aussi contre l’immigration clandestine ». Aux préfets concernés de s’organiser. Ils ont eu deux mois.

    Une mesure « ubuesque »

    6 janvier 2021. Loin du Perthus, à quelque 300 kilomètres de là, il est 20 heures lorsque les premières automobiles sont refoulées au col du Portillon, l’un des points de passage concernés par cette mesure. Ce jour-là, il n’y a pourtant pas plus de neige que d’habitude. La frontière est fermée jusqu’à nouvel ordre, annoncent les gendarmes. Lutte contre le terrorisme. Les refoulés sont dubitatifs. Et inquiets. La dernière fois qu’on les a rembarrés comme ça, c’était au lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo, quand, comme partout, les contrôles aux frontières avaient été renforcés. Ça aurait recommencé ? A la radio et à la télévision, on ne parle pourtant que de l’assaut du Capitole, à Washington, par des centaines de trumpistes survoltés, pas d’une attaque en France.

    « Ça n’a l’air de rien, mais, deux fois cinquante minutes au lieu de deux fois quinze minutes, ça vous change une journée. » Michel, retraité

    Comme il n’existe pas trente-six manières de matérialiser une frontière, Etienne Guyot, le préfet de la région Occitanie et de la Haute-Garonne, a fait installer de gros plots en béton armé et autant d’agents de la police aux frontières (PAF) en travers de cette route qui permet de relier Bagnères-de-Luchon à la ville espagnole de Bossòst, située dans le val d’Aran. Au bout de quelques jours, parce que les plots étaient trop espacés, les agents ont fait ajouter des tas de gravier et de terre pour éviter le passage des motos et des vélos. Mais les deux-roues ont aimé gravir les petits cailloux. De gros rochers sont donc venus compléter l’installation.

    Ce chantier à 1 280 mètres d’altitude, au milieu d’une route perdue des Pyrénées, n’a pas intéressé grand monde. Quelques entrefilets dans la presse locale – et encore, relégués dans les dernières pages – pour un non-événement dans un endroit qui ne dit rien à personne, sauf aux mordus du Tour de France (magnifique victoire de Raymond Poulidor au Portillon en 1964) et aux habitants du coin.

    Cette décision – l’une de celles qui se traduisent dans les enquêtes d’opinion par une défiance vis-à-vis des dirigeants – a été vécue comme « ubuesque », « injuste », « imposée par des Parisiens qui ne connaissent pas le terrain ». Elle a achevé d’excéder une région déjà énervée par un confinement jugé excessif en milieu rural et, avant cela, par une taxe carbone mal vécue dans un territoire où la voiture est indispensable.

    « Le carburant ça finit par chiffrer »

    Si la fermeture du col n’a engendré aucune conséquence tragique, elle a sérieusement entamé des activités sociales et économiques déjà fragilisées après le Covid-19. Prenez Michel, retraité paisible à Bagnères-de-Luchon, habitué à faire ses courses trois fois par semaine à Bossòst, côté espagnol. Un petit quart d’heure sépare les deux villes si l’on emprunte le col du Portillon, avec une distance d’à peine 17 kilomètres. Mais, depuis janvier 2021, il faut faire le tour et franchir le pont du Roi. Soit un détour de 42 kilomètres. « Ça n’a l’air de rien, concède le septuagénaire. Mais, deux fois cinquante minutes au lieu de deux fois quinze minutes, ça vous change une journée. Et le carburant, ça finit par chiffrer. »

    Dans ce coin, le Pays Comminges, qui s’étend depuis les coteaux de Gascogne jusqu’à la frontière espagnole, la frontière n’existait pas. « Pas dans les têtes, en tout cas », assure Pierre Médevielle. Bien que le sénateur indépendant de la Haute-Garonne boive de l’eau plate à l’heure du déjeuner, il correspond en tout point à l’idée que l’on se fait d’un élu de la Ve République du siècle dernier. Il donne rendez-vous dans un restaurant qui sert du canard, il a 62 ans, un look gentleman-farmer de circonstance (un week-end en circonscription), une passion pour la chasse et la pêche, une fidélité de longue date pour les partis centristes et une connaissance encyclopédique de l’histoire de sa région.

    Le Comminges, c’est plus de 77 000 habitants, une densité de 36 habitants au kilomètre carré, un déclin démographique inquiétant, une vallée difficile à développer, un accès routier complexe… Une véritable petite diagonale du vide dans le Sud-Ouest. « Juste après le Covid, la fermeture du Portillon a été vécue comme une sanction, explique le sénateur. Elle a bouleversé le quotidien de nombreux frontaliers. »

    Des questions laissées sans réponse

    Les Aranais vont et viennent dans les hôpitaux et les cabinets médicaux de Toulouse et de Saint-Gaudens – un accord de coopération sanitaire lie les deux pays –, et leurs enfants sont parfois scolarisés dans les écoles et le collège de Luchon. Les Français considèrent, eux, le val d’Aran comme un grand supermarché low cost planté au milieu d’une nature superbe. Ils achètent, à Bossòst – des alcools, des cigarettes et des produits bon marché conditionnés dans d’immenses contenants (céréales, pâte à tartiner, shampoing, jus d’orange…). Le samedi matin, les Espagnols, eux, se fournissent en fromage et en chocolat côté français, dans le gigantesque Leclerc d’Estancarbon. D’un côté comme de l’autre, on parle l’occitan, qu’on appelle gascon en France et aranais en Espagne.

    Pierre Médevielle a fait comme il a pu. Il a posé des questions dans l’Hémicycle. Il a adressé des courriers au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Il a beaucoup discuté avec celui qui est alors le secrétaire d’Etat chargé de la ruralité, Joël Giraud, et avec son homologue espagnol, Francés Boya Alós, chargé du défi démographique (l’autre nom de la ruralité). Ils ont tous trois fait état des pétitions citoyennes et des motions votées par les élus des communes concernées, suppliant Gérald Darmanin de revenir sur une décision « incompréhensible ».

    Eric Azemar, le maire de Bagnères-de-Luchon, estime, lui, les conséquences « catastrophiques » pour sa ville, notamment pour la station thermale, déjà éprouvée par la pandémie : « De 11 000 curistes, nous sommes passés à 3 000 en 2020 et à peine à 5 000 en 2021. » Il a appris la fermeture de la frontière le matin même du 6 janvier 2021. En recevant l’arrêté préfectoral. « Point. » Point ? « Point. » En treize mois, aucun de ces élus n’est parvenu à arracher un courriel ou la moindre invitation à une petite réunion de crise à la préfecture. Rien. Le silence.

    Contourner l’obstacle

    « Le mépris », déplore Patrice Armengol, le Français sur qui cette décision a le plus pesé. Il vit à Bagnères-de-Luchon et travaille exactement au niveau du Portillon mais côté espagnol. A 2 kilomètres près, il n’était pas concerné par cette affaire, mais, voilà, son parc animalier, l’Aran Park – km 6 puerto del Portillón –, est, comme son nom et son adresse l’indiquent, installé dans le val d’Aran. Val d’Aran, Catalogne, Espagne. Il a cru devenir fou, il est devenu obsessionnel. « Leur barrage était mal fichu mais aussi illégal, commente-t-il. Là, vous voyez, le panneau ? Le barrage était à 1 kilomètre de la frontière française. »

    C’est exact. Appuyé contre son 4 × 4, il fait défiler les photos du barrage, prises au fil des mois. Lui est allé travailler tous les jours en franchissant le col : il roulait en voiture jusqu’au barrage, déchargeait les kilos de viande et de fruits secs périmés achetés pour ses bêtes dans les supermarchés français, franchissait le barrage à pied et chargeait le tout dans une autre voiture garée de l’autre côté des plots. Le soir, il laissait une voiture côté espagnol et repartait dans celle qui l’attendait côté français. « Ils m’ont laissé faire, heureusement », dit-il.

    Il a trouvé héroïques les habitants qui, autour du col de Banyuls, dans les Pyrénées-Orientales, ont régulièrement déplacé les blocs de pierre avec toujours le même message : « Les Albères ne sont pas une frontière. » Le geste ne manquait pas de panache, mais lui-même ne s’y serait pas risqué : « Une violation des frontières, c’est grave. Je n’avais pas envie d’aller en prison pour ça. » Patrice Armengol s’est donc contenté de limiter les dégâts. S’il a perdu près d’un tiers de ses visiteurs, il a pu maintenir le salaire de ses trois employés espagnols à plein temps.

    La fin du calvaire mais pas du mystère

    Gemma Segura, 32 ans, s’occupe des visites scolaires dans le parc et, pour défendre l’ouverture du col, elle a rejoint l’association des commerçants de Bossòst, où elle vit. Fille d’un boucher à la retraite et d’une enseignante d’aranais, elle est née à Saint-Gaudens comme beaucoup de frontaliers espagnols. « Je suis toujours allée chez le médecin à Saint-Gaudens et mes grands-mères consultent des cardiologues français. Nos banques sont françaises. Nos familles vivent des deux côtés de la frontière. Et, quand je jouais au foot, je participais à la Coupe du Comminges, en France. »

    « Les gens s’interrogent et on ne sait pas quoi répondre. On applique les décisions prises en haut. » Un agent chargé de surveiller la zone

    Après des études de sciences de l’environnement à Barcelone, elle a préféré revenir ici, dans ce coin, certes un peu enclavé, mais si beau. Certains parlent aujourd’hui de quitter Bossòst, leurs commerces ayant été vides pendant des mois. Mais le « miracle » s’est enfin produit le 1er février 2022, et, cette fois, l’information a fait la « une » de La Dépêche du Midi : « Le col du Portillon est enfin ouvert. »

    De nouveau, personne n’a compris. La possibilité d’une ouverture avait été rejetée par le premier ministre Jean Castex lui-même à peine un mois plus tôt lors d’un déplacement à Madrid. Perplexité du maire de Bagnères-de-Luchon : « Pourquoi maintenant ? Il y a sans doute une raison logique, le ministre ne fait pas ça pour s’amuser. » Même les agents chargés de surveiller la zone sont surpris : « Pourquoi avoir fermé ? C’était mystérieux, mais on l’a fait. Et, maintenant, on ouvre, mais on doit intensifier les contrôles. Les gens s’interrogent et on ne sait pas quoi répondre. On applique les décisions prises en haut. »

    « En haut », au ministère de l’intérieur et à la préfecture, on est peu disert sur le sujet. Le service de presse de la préfecture nous a envoyé, sans empressement, ces explications parcimonieuses : « Depuis quelques mois, la police aux frontières a constaté une recrudescence de passeurs au cours de différentes opérations menées sur les points de passage autorisés. (…) Les dispositifs de contrôle sur la frontière ont permis de nombreuses interpellations de passeurs (quatorze en 2021 et un en 2022). »

    Une voie migratoire sous surveillance

    Ces chiffres sont autant d’histoires qui atterrissent sur le bureau du procureur de Saint-Gaudens, Christophe Amunzateguy. Le tribunal, comme les rues de la ville, est désert ce 31 janvier. Il est 18 heures et Christophe Amunzateguy, qui assure la permanence, est parfaitement seul. Comme tout le monde ici, les décisions de la préfecture le prennent de court. On ne l’informe de rien, jamais. Il pointe du doigt le journal ouvert sur son bureau. « Je l’apprends par La Dépêche. La préfecture ne m’en a pas informé. »

    Il parle de l’ouverture du col du Portillon. Il lit à voix haute que le préfet promet des renforts. « Eh bien, très bonne nouvelle, mais, s’il y a des renforts, il y aura une multiplication des interpellations et, s’il y a des interpellations, c’est pour qui ? Pour moi. » Dans cette juridiction, l’une des plus petites de France, ils ne sont que deux procureurs et six magistrats du siège. Après avoir connu les parquets turbulents de Nancy et de Lille – il a suivi l’affaire du Carlton –, Christophe Amunzateguy se sent « dépaysé » dans ce « bout du monde ». « C’est une expérience, résume-t-il. Ici, on fait tout, tout seul. »

    « C’est ça, aussi, l’histoire du Comminges, une communauté de destins d’un côté et de l’autre de la frontière » Jacques Simon

    C’est au mois de septembre 2021, soit neuf mois après la fermeture du col du Portillon, que la « vague » d’arrivée de migrants s’est amplifiée. La police de l’air et des frontières l’a alerté à la mi-août : des clandestins arriveraient par le point de passage du pont du Roi. Ce mois-là, les interpellations se sont succédé : quatorze d’un coup.

    Sur les quatre derniers mois de 2021, neuf passeurs algériens ont été condamnés à des peines de prison ferme en Haute-Garonne. Et seize passeurs ont été jugés à Saint-Gaudens en 2021. Le profil ? « Des personnes de nationalité algérienne, explique le procureur. Par pur opportunisme, elles prennent en charge des personnes en situation irrégulière et leur font passer la frontière contre 200 à 600 euros, dans leur voiture ou dans une voiture de location. »

    Une délinquance d’opportunité

    Au début de l’année 2022, ça a recommencé. Le 4 janvier, à 10 h 40, alors qu’ils contrôlaient une Golf à Melles – la routine –, les agents de la PAF ont aperçu un Scénic tenter une manœuvre de demi-tour avant que quatre passagers n’en descendent précipitamment et se mettent à courir. Tentative désespérée et totalement vaine : tous ont été arrêtés en un rien de temps. Le chauffeur de la Golf a été embarqué aussitôt que les agents se sont aperçus qu’il était le propriétaire officiel du Scénic. Tous ont été conduits au tribunal de Saint-Gaudens, où le procureur a pu reconstituer leur parcours.

    Arrivés d’Algérie quelques jours plus tôt, les trois passagers à l’arrière du Scénic tentaient de gagner Toulouse. Un premier passeur, payé 200 euros, les a d’abord conduits à Alicante où le chauffeur de la Golf les a contactés par téléphone. Chargé de les conduire à la gare de Toulouse contre 200 euros par personne, il a roulé toute la nuit avant de crever. Un de ses « amis » est venu de France (en Scénic) pour réparer la voiture et les « aider » à poursuivre le voyage, qui s’est donc terminé à Melles.

    Concernant les conducteurs du Scénic et de la Golf, la conclusion est la même que pour l’écrasante majorité des dossiers de 2021 : « Ils sont en free-lance. » Dans le vocabulaire de la justice, ça s’appelle de la « délinquance d’opportunité ». Les passeurs n’appartiennent pas à des réseaux ; ils arrondissent leurs fins de mois.

    Les passeurs du 4 janvier ont été condamnés à quatre et six mois d’emprisonnement et incarcérés à la maison d’arrêt de Seysses (Haute-Garonne). L’un des deux a écopé de cinq ans d’interdiction du territoire français et leurs deux véhicules ont été saisis. Le procureur assume cet usage de la « manière forte » : garde à vue systématique, comparution immédiate, saisie des véhicules (« ils sont sans valeur, ce sont des poubelles »), confiscation du numéraire trouvé sur les passeurs (« je ne prends pas l’argent sur les personnes transportées »). Il précise ne pas en faire une question de politique migratoire mais prendre au sérieux la question de la traite des êtres humains : « On ne se fait pas d’argent sur le malheur des autres. »

    La frontière, terre de fantasme

    Christophe Amunzateguy se souvient du 19 janvier 2021. Il était dans son bureau, seul comme d’habitude, quand il a reçu un coup de fil de la gendarmerie lui signalant qu’une bande d’activistes habillés en bleu et circulant à bord de trois pick-up a déroulé une banderole sur une zone EDF située dans le col du Portillon. Sur les réseaux sociaux, il apprend qu’il s’agit de militants de Génération identitaire, un mouvement d’ultra-droite, tout à fait au courant, eux, contrairement au reste du pays, que le col du Portillon a été bloqué.

    Le procureur découvre, quelques jours plus tard, une vidéo de l’opération commentée par Thaïs d’Escufon, la porte-parole du groupuscule, affirmant qu’il est « scandaleux qu’un migrant puisse traverser la frontière ». Elle a été condamnée au mois de septembre 2021 à deux mois d’emprisonnement avec sursis pour les « injures publiques » proférées dans cette vidéo.

    Que la frontière soit depuis toujours un espace naturel de trafics et de contrebande n’est un secret pour personne. Pourquoi fermer maintenant ? En vérité, explique le procureur, c’est du côté des Pyrénées-Orientales qu’il faut chercher la réponse. En 2021, 13 000 personnes venues du Maghreb et d’Afrique subsaharienne ont été interpellées au sud de Perpignan, à Cerbère. Un chiffre « record » qui a entraîné l’intensification des contrôles. Les passeurs ont donc choisi d’emprunter des voies moins surveillées. Le bouche-à-oreille a fait du point de passage du pont du Roi une entrée possible.

    Le procureur est formel : le phénomène est contenu. Quant au fantasme des migrants qui franchissent les montagnes à pied, cela lui paraît improbable. L’hiver, c’est impraticable ; aux beaux jours, il faut être un alpiniste chevronné et bien connaître le coin. Un peu plus loin, du côté du Pas de la Case, deux passeurs de tabac sont morts en montagne : l’un, algérien, de froid, en 2018, et l’autre, camerounais, après une chute, en 2020.

    La route de la liberté

    Ces chemins, désormais surveillés et fermés, ont longtemps été synonymes de liberté. C’est par là qu’ont fui les milliers de réfugiés espagnols lors de la Retirada, en 1939, après la guerre civile. Par là aussi que, dans l’autre sens, beaucoup ont pu échapper aux nazis au début des années 1940. La mémoire de cette histoire est ravivée par ceux qui l’ont vécue et par leurs descendants qui se regroupent en associations depuis une vingtaine d’années.

    « Sur cette chaîne pyrénéenne, on évalue à 39 000 personnes les personnes qui fuyaient le nazisme », explique Jacques Simon, fondateur et président des Chemins de la liberté par le Comminges et le val d’Aran, créée en mars 2018. Son grand projet est de labelliser la nationale 125, depuis le rond-point de la Croix-du-Bazert, à Gourdan-Polignan, jusqu’au pont du Roi, pour en faire une « route de la liberté » comme il existe une route des vins, une route de la ligne Maginot et une Voie sacrée.

    L’un des récits de traversée que raconte souvent Jacques Simon est celui qui concerne seize compagnons partis clandestinement de la gare de Saléchan la nuit du 25 octobre 1943. En pleine montée du pic du Burat, les passeurs se perdent et les trois femmes du groupe, dont une enfant, peinent. « Leurs chaussures n’étaient pas adaptées et elles portaient des bas en rayonne. C’est une matière qui brûle au contact de la neige, explique Jacques Simon, qui a recueilli les souvenirs des derniers témoins. Elles ont fini pieds nus. » Le groupe est arrivé en Espagne et tous ont survécu.

    « On ne sera jamais riches, mais on a du temps. Pour être en famille, pour retaper notre baraque, pour faire des conserves. » Philippe Petriccione

    Parmi eux, Paul Mifsud, 97 ans, l’un des deux résistants commingeois toujours en vie. Le second, Jean Baqué, 101 ans, avait 19 ans quand il s’est engagé dans la Résistance. Arrêté par la milice en novembre 1943, il parvient à s’échapper des sous-sols de l’hôtel Family, le siège de la Gestapo à Tarbes. Dans sa fuite, il prend une balle dans les reins, ce qui ne l’empêche pas d’enfourcher un vélo pour se réfugier chez un républicain espagnol. « Il m’a caché dans le grenier à foin et a fait venir un docteur. »

    En décembre 2021, Jean Baqué est retourné sur les lieux, à Vic-en-Bigorre. Il est tombé sur le propriétaire actuel, qui lui a raconté que l’Espagnol, Louis Otin, avait été fusillé en 1944 par la milice. « Je ne l’avais jamais su. » Jean Baqué a organisé quelques jours plus tard une cérémonie en sa mémoire dans le bois de Caixon, là où l’homme a été assassiné. « C’est ça, aussi, l’histoire du Comminges, une communauté de destins d’un côté et de l’autre de la frontière », résume Jacques Simon.

    L’ivresse des sommets

    Ces chemins, Philippe Petriccione les connaît comme sa poche et il accepte de nous guider. A l’approche du col du Portillon, en apercevant depuis son 4 × 4 quatre agents de la PAF occupés à contrôler des véhicules, le guide de haute montagne raconte un souvenir qui date du lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, en janvier 2015. C’était ici même : « Les Mossos d’Esquadra [la force de police de la communauté autonome de Catalogne] ont débarqué. Ils ne sont pas toujours très tendres. Ils ont toqué à la vitre de ma bagnole avec le canon de leur fusil. J’avais envie de leur dire : “C’est bon, moi, je vais faire du ski, les gars.” »

    Le 4 × 4 s’engage sur un chemin. Les stalactites le long des rochers enchantent les passagers, le gel sous les roues, moins. Philippe arrête la voiture. « On y va à pied. » En réalité, « on y va » à raquettes. Après quelques kilomètres, la vue spectaculaire lui redonne le sourire. C’est pour cela qu’il est venu vivre à la montagne. Né à Paris dans le 18e arrondissement, il a vécu ici et là avant de s’installer il y a une dizaine d’années à Luchon avec sa femme et leurs enfants. « On ne sera jamais riches, mais on a du temps. Pour être en famille, pour retaper notre baraque, pour faire des conserves. »

    On se tient face à un vallon enneigé dont les pentes raides dévalent dans un cirque de verdure. Le guide tend le bras vers le côté gauche. Il montre une brèche recouverte de glace : le port de Vénasque, à 2 444 mètres d’altitude (« col » se dit « port » dans les Pyrénées) : « Il est devenu célèbre sous Napoléon, qui a eu une idée de stratège. Il s’est dit : “Je vais faire passer mon armée par là.” Il a tracé un chemin pour passer avec les chevaux et les canons. » On distingue la limite géographique appelée le carrefour des Trois-Provinces. A gauche, la Catalogne. A droite, l’Aragon et, face à nous, la Haute-Garonne. Il y a huit ports, soit autant de passages possibles pour traverser le massif. « L’histoire dit que 5 000 personnes sont passées en quarante-huit heures en avril 1938… »

    Philippe connaît par cœur cet épisode, puisqu’il a l’habitude de le raconter aux touristes et aux collégiens qui viennent parfois depuis Toulouse découvrir « en vrai » ces chemins. Il fait comme aujourd’hui. Il tend le bras et montre au loin les pentes raides de ce paysage de la Maladeta et la vue sur l’Aneto, le plus haut sommet du massif. Un rectangle sombre perce l’étendue blanche. En approchant, on distingue une borne en béton, « F356E » : c’est la frontière. F pour France, E pour Espagne. Ces bornes, il y en a 602 tout le long de la frontière. Le tracé, qui date de la fin du XIXe siècle, part de la borne numéro 1, sur les bords de la Bidassoa, et va jusqu’au pied du cap Cerbère, en Méditerranée, explique le guide. Allongé sur la neige, il répète qu’ici c’est une montagne particulière. « Il n’y a jamais personne. »

    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/04/29/au-col-du-portillon-entre-la-france-et-l-espagne-la-frontiere-de-l-absurde_6

    #montagne #frontières #fermeture #points_de_passage #contrôles_frontaliers #terrorisme #lutte_contre_le_terrorisme #Bagnères-de-Luchon #Bossòst #val_d'Aran #plots #PAF #gravier #terre #rochers #Pays_Comminges #gascon #aranais #migrations #asile #réfugiés #pont_du_Roi #délinquance_d’opportunité #passeurs #politique_migratoire #traite_d'êtres_humains #génération_identitaire #Thaïs_d’Escufon #Cerbère #parcours_migratoires #routes_migratoires #Pas_de_la_Case #histoire

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  • Ukraine : Berlin propose une #répartition des réfugiés en Europe « via » un #pont_aérien

    Le nombre de réfugiés ukrainiens fuyant leur pays en guerre pourrait augmenter sensiblement. Déjà, les pays les plus proches ont accueilli de très nombreuses personnes, mais la charge pourrait devenir très lourde pour eux. La ministre allemande des Affaires étrangères a proposé une répartition des réfugiés à travers l’Europe en recourant à des transferts par avion vers les pays les plus éloignés de l’Ukraine.

    Un pont aérien. À la fin des années 1940, il servit à ravitailler Berlin-Ouest bloqué par les forces soviétiques. Aujourd’hui, la ministre des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock propose que les réfugiés ukrainiens soient transportés depuis les pays frontaliers, où ils ont avant tout été accueillis vers l’ouest de l’Europe, voire outre-Atlantique.

    Plus de trois millions d’Ukrainiens ont fui leur pays jusqu’à présent ; ils seront peut-être huit millions d’après certaines estimations. D’après Annalena Baerbock, cela signifierait le cas échéant pour chaque pays l’accueil de plusieurs centaines de milliers de personnes.

    Si les pays est-européens pourraient par une telle mesure réduire le nombre d’Ukrainiens à prendre en charge sur leur sol, ils craignent qu’un tel processus avec des quotas par pays ne devienne pérenne à l’avenir. Or, ces mêmes États avaient refusé après l’arrivée de nombreux réfugiés syriens il y a quelques années la mise en place de tels quotas.

    L’Allemagne qui avait en 2015 accueilli de nombreux migrants a toujours plaidé sans succès pour une telle solution. 225 000 réfugiés Ukrainiens ont été enregistrés jusqu’à présent en Allemagne ; un chiffre sans doute largement sous-évalué. L’Allemagne s’efforce en interne comme elle le souhaite pour l’Europe de mieux répartir les nouveaux arrivants qui se rendent d’abord dans de grandes villes, à commencer par la capitale.

    https://www.rfi.fr/fr/europe/20220321-ukraine-berlin-propose-une-r%C3%A9partition-des-r%C3%A9fugi%C3%A9s-en-e

    #réfugiés_ukrainiens #Ukraine #réfugiés #migrations #asile #relocalisation

  • Une association (?) allemande crée un #pont_aérien avec Kabul.
    Le plus d’argent ielles se reçoivent, le plus de vols ielles peuvent organiser...

    Unterstütze und fordere die Rettung aller Gefährdeten aus Afghanistan

    Wir sind schockiert über die Entwicklungen in Afghanistan. Es ist ein Versagen auf ganzer Linie: Das Versagen, Verantwortung für eine Situation zu übernehmen, die Deutschland durch jahrzehntelange Destabilisierung mitzuverantworten hat, das Versagen gefährdete Menschen rechtzeitig zu evakuieren und der politische Wille lediglich 2015 sich nicht wiederholen zu lassen.

    Jetzt ist es an uns, so viele Menschen wie möglich aus Kabul zu retten. Die Regierung braucht bei der Rettung Unterstützung, denn wir haben kaum noch Zeit.

    Wir haben einen Flieger gechartert, mit dem wir nach Kabul fliegen werden. Die Formalia sind geklärt, jetzt geht es um die Umsetzung. Wir haben Listen von Personen, die gerettet werden müssen und stehen mit hunderten weiteren in Kontakt. Wir sehen, dass es mehr Möglichkeiten gibt, den Zugang zum Flughafen sicher zu gestalten und erwarten, dass diese Möglichkeiten in den kommenden Tagen genutzt werden. Wir werden so viel tun wie möglich, um mehr Menschen aus Kabul zu retten, bevor die Truppen endgültig abgezogen werden und es keinen Ausweg mehr gibt.

    Wie viele Flieger wir bekommen, entscheidet ihr - mit euren Spenden. Bitte beteiligt euch an dem Fundraising und informiert so viele Menschen wie möglich. Je mehr gespendet wird, desto mehr akut bedrohte Personen haben die Chance auf eine Evakuierung. Das Geld, das nicht für Flieger verwendet werden kann, weil zum Beispiel der Flughafen gesperrt werden könnte, wird für die humanitäre Hilfe verwendet.

    Wir fordern darüber hinaus, dass die Bundesregierung jetzt Verantwortung für die Menschen übernimmt: Schreibt an eure Abgeordneten und teilt unsere Forderung.

    - Ein Visa-on-arrival Verfahren, damit Menschen ausgeflogen werden können, die im bürokratischen Irrsinn der letzten Monate noch kein Visum zur Flucht bekommen haben.
    - Erweiterung der Kriterien für die Evakuierung der Ortskräfte: Wer von den Taliban gefährdet ist, muss ausfliegen können. -
    - Alle Personen, die sich in Kabul am Flughafen befinden, müssen ohne Ausnahme ausgeflogen werden - auch ohne Reisepass.
    - Unabhängig der Priorisierung müssen so viele Evakuierungsflüge wie möglich durchgeführt werden.
    - Der Flughafen in Kabul muss gesichert werden, um Evakuierungsflüge zu ermöglichen. Notfalls muss dazu auch mit den Taliban verhandelt werden. Auch darüber, dass der Zugang zum Flughafen ermöglicht wird.
    - Die Luftbrücke muss lange genug aufrechterhalten werden, dass alle Gefährdeten die Möglichkeit zur Flucht haben. Allein durch den Einsatz der Bundeswehr sind wahrscheinlich mindestens 100.000 Menschen betroffen. Auch solche die für Subunternehmer gearbeitet haben, Medienschaffende oder Menschenrechtsaktivist:innen.
    – Sofortige Katastrophenhilfe für Binnenflüchtende und Menschen in den angrenzenden Ländern.
    - Flucht nach Europa darf nicht kriminalisiert werden. Europa darf sich nicht weiter abschotten und muss den Staaten, die auf den Fluchtrouten aus Afghanistan liegen signalisieren, dass es bereit ist Verantwortung zu übernehmen. Alles andere wäre eine gefährliche Signalwirkung an diese, sich ebenfalls abzuschotten.

    Es ist beschämend, wie viel Zeit vergeudet wurde, es ist beschämend, dass es nun fast zu spät ist. Wir müssen dafür sorgen, dass die Menschen gerettet werden. Wir können viel darüber reden, wer wir sein wollen. In den Handlungen der nächsten Tage wird sich zeigen, wer wir sind.

    #LeaveNoOneBehind #Luftbruecke #Kabul

    https://www.kabulluftbruecke.de

    #réfugiés_afghans #Afghanistan #solidarité #Luftbrücke_Kabul

  • Victoire d’Apple qui ne doit pas rembourser 13 milliards d’avantages fiscaux à l’Irlande
    _ Apple n’a finalement dû payer que 1% d’impôts irlandais sur ses bénéfices européens en 2003. Et en 2014, ce taux a encore diminué jusqu’à 0,005%
    https://www.rtbf.be/info/economie/detail_ue-contre-apple-la-justice-se-prononce-sur-les-13-milliards-d-avantages-

    C’est une victoire importante pour le géant du numérique Apple et pour le gouvernement irlandais. La justice européenne a annulé la décision de la Commission exigeant le remboursement à l’Irlande de 13 milliards d’euros d’avantages fiscaux.

    Selon le Tribunal de la Cour de justice de l’Union européenne, la Commission n’est pas parvenue à démontrer « l’existence d’un avantage économique sélectif » _ accordé par l’Etat irlandais à Apple. Cette décision constitue un cuisant revers pour la Commission européenne et sa vice-présidente Margrethe Vestager dans sa volonté de combattre la concurrence fiscale entre Etats qui profite aux multinationales. La Commission peut encore introduire un appel.

    L’Irlande et Apple se réjouissent
    Le gouvernement irlandais et Apple se sont immédiatement félicités de la décision des juges de Luxembourg. « Nous saluons le jugement de la Cour européenne » , a souligné le ministère irlandais des Finances dans un communiqué. Il répète qu’il « n’y a jamais eu de traitement spécial » pour Apple, taxé selon les règles en vigueur dans le pays.
    Selon Apple, « cette affaire ne portait pas sur le montant des impôts que nous payons, mais sur l’endroit où nous devons les payer. Nous sommes fiers d’être le plus grand contribuable au monde, car nous connaissons le rôle important que joue le versement d’impôts dans la société » , a déclaré le groupe à la pomme.

    Un taux de 0,005% sur les bénéfices
    L’affaire remonte au 30 août 2016 : alors Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager décide de frapper un grand coup. Selon l’enquête de la Commission, Apple a rapatrié en Irlande entre 2003 et 2014 l’ensemble des revenus engrangés en Europe (ainsi qu’en Afrique, au Moyen-Orient et en Inde) car l’entreprise y bénéficiait d’un traitement fiscal favorable, grâce à un accord passé avec les autorités de Dublin. Le groupe a ainsi échappé à la quasi-totalité des impôts dont il aurait dû s’acquitter sur cette période, soit environ 13 milliards d’euros, selon les calculs de la Commission.

    Margrethe Vestager dénonçait alors sans ménagement https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_16_2923 ces arrangements douteux entre le gouvernement irlandais et le géant technologique : « L’enquête de la Commission a conclu que l’Irlande avait accordé des avantages fiscaux illégaux à Apple, ce qui a permis à cette dernière de payer nettement moins d’impôts que les autres sociétés pendant de nombreuses années.  » La Commission a établi qu’Apple n’a finalement dû payer que 1% d’impôts irlandais sur ses bénéfices européens en 2003. Et en 2014, ce taux a encore diminué jusqu’à 0,005%, autrement dit, Apple ne paie pratiquement plus d’impôts sur ses bénéfices en Europe.

    Pour arriver à ce résultat, l’Irlande a détourné la possibilité de conclure des rulings, des arrangements fiscaux avec une société. La Commission relevait que " pratiquement tous les bénéfices de vente enregistrés par les deux sociétés étaient affectés en interne à un « siège ». L’appréciation de la Commission a montré que ces « sièges » n’existaient que sur le papier et n’auraient pas pu générer de tels bénéfices.  " Ce traitement fiscal préférentiel créé un avantage accordé à Apple envers ses concurrents. Cet avantage constitue une « aide d’Etat » illégale, puisqu’elle se fait aux dépens d’autres entreprises soumises à des conditions moins favorables.

    L’Irlande : eldorado des multinationales
    Pour Dublin néanmoins, il n’y avait rien d’illégal. Connue pour ses positions « pro-business », l’Irlande a attiré sur l’île de nombreuses multinationales, pourvoyeuses d’emplois, grâce à une fiscalité avantageuse. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’Irlande, comme Apple, a fait appel de la décision. « La Commission a outrepassé ses pouvoirs et violé la souveraineté » irlandaise concernant l’impôt sur les sociétés, avait affirmé Dublin. Quant au patron d’Apple, Tim Cook, il avait qualifié l’affaire de « foutaise politique ».

    L’arrêt pris aujourd’hui est susceptible d’appel. La vice-présidente de la Commission a déclaré qu’elle allait « étudier avec attention le jugement et réfléchir aux prochaines étapes » , sans toutefois dire si la Commission allait faire appel de cet arrêt. Généralement, lorsque les affaires font l’objet d’un pourvoi devant la Cour, la décision définitive intervient environ 16 mois après. Donc dans le cas d’Apple, au cours de l’année 2021. « La Commission européenne maintient son objectif de voir toutes les entreprises payer leur juste part d’impôts » , a ajouté Mme Vestager.

    Pour la Danoise Margrethe Vestager, bête noire des Gafa et surnommée la « tax lady » par le président américain Donald Trump, précisément à cause du cas d’Apple, cette décision vient cependant affaiblir sa politique menée contre une série de multinationales ayant bénéficié d’un traitement fiscal jugé trop favorable.

    La taxe sur le numérique toujours en suspend
    Dans deux affaires similaires, les juges européens avaient tranché dans des sens différents. Ils avaient déjà réfuté les arguments de la Commission européenne concernant la chaîne américaine de cafés Starbucks, sommée de rembourser jusqu’à 30 millions d’euros d’arriérés d’impôts aux Pays-Bas. En revanche, dans le cas de Fiat, ils avaient donné raison à Bruxelles, qui exigeait du groupe italien le versement au Luxembourg d’une somme identique pour avantages fiscaux indus.

    #apple en #Irlande , #paradis_fiscal légal vis à vis de l’#UE #union_européenne Margrethe_Vestager #impôts #fraude_fiscal #multinationnales #gafa

    • Coronavirus : l’inquiétude monte chez les fabricants asiatiques de produits de mode
      https://fr.fashionnetwork.com/news/Coronavirus-l-inquietude-monte-chez-les-fabricants-asiatiques-de-

      Les moyens de subsistance de millions de travailleurs asiatiques de l’habillement sont actuellement menacés par les annulations de commandes des grandes marques de mode , ce qui inquiète à la fois les syndicats, les chercheurs et les militants locaux, qui craignent que la pandémie n’ait des effets délétères sur ce secteur régulièrement pointé du doigt pour ses violations du droit du travail.

      Magasins fermés, chute des ventes : de nombreuses enseignes occidentales annulent leurs commandes ou demandent des remises à leurs fournisseurs asiatiques, notamment au Cambodge ou au Bangladesh. Résultat, de nombreux employés du secteur ont été licenciés, ou ont dû accepter de travailler sans salaire. 

      Selon plusieurs observateurs de l’industrie de la mode, 60 millions de travailleurs pourraient avoir du mal à surmonter la crise, à moins que davantage de marques ne prennent leurs responsabilités. Des poids lourds comme Adidas, H&M et le propriétaire de Zara, Inditex ont promis de payer intégralement toutes leurs commandes, qu’elles soient livrées ou encore en production, selon le Consortium pour les droits des travailleurs (WRC), qui a mené une étude sur 27 des plus importants détaillants de mode mondiaux.

Toutefois, le groupe de surveillance américain a constaté qu’environ la moitié d’entre eux n’avaient pris aucun engagement de ce type pour honorer leurs contrats. Plusieurs détaillants, dont Asos, C&A, Edinburgh Woollen Mill, Gap et Primark, ont déclaré à la Thomson Reuters Foundation qu’ils avaient été contraints de suspendre ou d’annuler certaines commandes, tout en assurant maintenir le contact avec leurs fournisseurs afin d’atténuer l’impact économique de ces annulations.

      Côté fabricants, autre son de cloche. À les entendre, ceux-ci ne font pas le poids face à leurs interlocuteurs occidentaux, ce qui pourrait entraîner des pertes d’emplois. « On n’a jamais pu vraiment négocier avec les acheteurs », indique ainsi un important fournisseur de vêtements du sud de l’Inde, qui préfère garder l’anonymat pour protéger son entreprise.


      Face au tollé général provoqué par ces annulations, plusieurs marques ont accepté de rétablir certaines commandes — pas toutes —, tandis que d’autres ont exigé des remises, des délais de paiement ou se sont contentées de laisser leurs fournisseurs dans l’incertitude, rapporte Penelope Kyritsis, directrice adjointe au WRC. « Ne pas s’engager à honorer l’intégralité de ses commandes, c’est adopter une conduite irresponsable envers ses fournisseurs », tranche-t-elle.



      Il y a quelque temps, le WRC estimait que les annulations de commandes représentaient un manque à gagner de plus de 24 milliards de dollars (près de 22 milliards d’euros) pour les fournisseurs ; ce chiffre est probablement redescendu après les revirements de certaines marques. Mais selon la Fédération internationale de l’industrie textile, les commandes ont baissé de près d’un tiers dans le secteur de l’habillement. « La pandémie de Covid-19, à l’instar de la catastrophe du Rana Plaza, révèle comment les chaînes d’approvisionnement profitent aux entreprises au détriment des fournisseurs et, par conséquent, des travailleurs », conclut Penelope Kyritsis.

La catastrophe du Rana Plaza, du nom de cet immeuble au Bangladesh dont l’effondrement avait tué 1135 travailleurs de l’habillement en 2013, avait déclenché plusieurs initiatives pour améliorer les conditions et les droits du travail à l’échelle mondiale — les experts sont cependant divisés sur le rythme et la portée de ces réformes. Certains observateurs de l’industrie estiment que l’attention suscitée par la crise sanitaire pourrait donner un nouveau souffle à la mobilisation, quand d’autres craignent que la pandémie n’érode les avancées récentes sur le terrain.

      Des réputations en danger
      Les revenus du secteur de l’habillement, qui s’élèvent à 2500 milliards de dollars, pourraient chuter de 30 % en 2020, selon un récent rapport du cabinet de conseil en gestion McKinsey, qui prévient que les entreprises de mode pourraient être les plus touchées par la crise qui s’annonce.

Les marques de vêtements, les syndicats et les organisations patronales ont annoncé la semaine dernière la création d’un groupe de travail, convoqué par les Nations Unies, afin d’aider les fabricants à payer leurs salariés et à survivre à la crise, tout en garantissant l’accès des travailleurs aux soins de santé et à la protection sociale. Toutefois, selon le WRC, certains des détaillants qui soutiennent l’initiative n’ont pas atteint son objectif — garantir que toutes les commandes, livrées ou en cours de production, soient payées dans les temps.

"Visiblement, certaines marques préfèrent soigner leur image publique plutôt que d’honorer leurs contrats", ironise Fiona Gooch, conseillère politique principale au sein du groupe de défense Traidcraft Exchange. « Les détaillants se servent du Covid-19 pour mettre en danger leurs fournisseurs et exiger des remises... certains se comportent comme des voyous », tranche-t-elle, à quelques jours de la Fête du Travail. « Ces mauvais comportements pourraient nuire à leur réputation, après la crise ».

En revanche, les entreprises qui font preuve d’équité et de transparence sur les droits des travailleurs pendant cette période troublée pourraient attirer de nouveaux investisseurs, prédisent plusieurs experts en placement de fonds. Ce mois-ci, un groupe de 286 investisseurs pesant plus de 8200 milliards de dollars d’actifs a exhorté les entreprises à protéger autant que possible leurs relations avec leurs fournisseurs, et à garantir les droits des travailleurs dans leurs chaînes d’approvisionnement.


      Des remises et des annulations 
Selon deux fournisseurs bangladais, qui s’expriment sous couvert d’anonymat, certains détaillants — notamment la société britannique Edinburgh Woollen Mill (EWM) — ont exigé des rabais allant jusqu’à 70 %, un chiffre qui ferait perdre de l’argent aux fabricants sur ces commandes.

Selon un propriétaire d’usine indien, EWM aurait exigé une remise de 50 %, en précisant que le paiement restant ne serait versé qu’après la vente de 70 % des marchandises en question. « EWM adopte un comportement opportuniste, abusif et contraire à l’éthique », déplore-t-il, ajoutant que la plupart de ses autres acheteurs occidentaux ont « agi raisonnablement » dans le cadre des négociations engagées autour de leurs commandes.

Un porte-parole du groupe EWM — qui contrôle également des marques comme Jane Norman et Peacocks — assure que des négociations sont en cours avec ses fournisseurs pour trouver une solution « qui leur convienne ». « Ce n’est pas ce que nous souhaiterions faire en temps normal, mais les circonstances actuelles sont telles que cela devient nécessaire », plaide-t-il.

De nombreuses marques ont fait valoir des clauses de force majeure dans leurs contrats, invoquant des circonstances extraordinaires et imprévues pour annuler leurs commandes. Mais selon plusieurs experts juridiques, il faut encore déterminer si la pandémie peut justifier le recours à cette clause, déclenchée habituellement par les guerres ou les catastrophes naturelles.

Pour l’Organisation internationale des employeurs (OIE), le plus grand réseau de défense du secteur privé au monde, de manière générale, les marques ont agi de manière responsable dans le cadre des négociations avec leurs fournisseurs. « Toutes les marques et tous les acheteurs sont sous pression... des arrangements flexibles ont été mis en place et fonctionnent déjà, dans une certaine mesure au moins », assure le secrétaire général de l’OIE, Roberto Suárez Santos. « La situation est difficile pour tout le monde ».


      Vers un recul des droits des travailleurs ?
      Selon un rapport publié cette semaine par le cabinet de conseil en gestion des risques Verisk Maplecroft, les travailleurs du secteur de l’habillement récemment licenciés pourraient se tourner vers des emplois précaires, où ils risqueraient d’être victimes de travail forcé, voire d’imposer le même traitement à leurs enfants pour remédier à la perte de leurs revenus.

Dans des pays comme la Birmanie, certaines usines ont licencié des ouvriers syndiqués en invoquant une baisse des commandes, tout en conservant des employés non syndiqués, selon des militants qui craignent que la pandémie ne provoque également une érosion des droits, qui pourrait passer inaperçue dans la tourmente actuelle. « Nous devons veiller à ce que les droits et les conditions de travail des ouvriers ne soient pas remis en cause par la crise », martèle Aruna Kashyap, avocate principale de la division consacrée aux droits des femmes de Human Rights Watch, qui exige également que la santé des travailleurs soit prise en compte.

Alors que la plupart des usines fonctionnent toujours au Cambodge et que des centaines d’entre elles ont rouvert au Bangladesh cette semaine, plusieurs défenseurs des droits des travailleurs se disent inquiets face à la faible application des mesures de distanciation physique et d’hygiène. Au Cambodge, par exemple, des petites mains s’inquiètent pour leur santé au travail, mais rappellent qu’elles ont des familles à nourrir. Au Bangladesh, une source du ministère du Travail reconnaît que les quelque 500 usines qui ont repris leurs activités ne sont pas en mesure de faire respecter les mesures de distanciation physique par leurs salariés.

Garantir la sécurité des employés sur leur lieu de travail, c’est justement l’un des objectifs du groupe de travail soutenu par l’ONU, qui exhorte par ailleurs les donateurs, les institutions financières et les gouvernements à accélérer l’accès au crédit, aux allocations de chômage et aux compléments de revenus. Pour ces militants, il est nécessaire que les régimes d’aide et de sécurité sociale des pays producteurs de vêtements soient en partie financés par les marques elles-mêmes, et que la réglementation des pays occidentaux contraigne les entreprises à éradiquer les pratiques commerciales déloyales, l’exploitation et l’esclavage moderne.

Mais pour Jenny Holdcroft, du syndicat IndustriALL qui regroupe 50 millions de membres dans le monde entier, la lumière jetée sur les difficultés des travailleurs du secteur et la réaction inégale des marques face à la crise pourrait s’avérer insuffisante pour transformer en profondeur les chaînes d’approvisionnement. « Si l’on examine toute l’histoire de l’industrie de l’habillement, il est peu probable qu’un véritable changement arrive suite à la crise », prophétise ainsi la secrétaire générale adjointe de l’organisation.

"Les dynamiques et les rapports de pouvoir à l’oeuvre dans le secteur permettent aux marques de s’en tirer malgré leurs comportements autocentrés. Il faut que nous placions la barre plus haut pour l’ensemble de l’industrie de l’habillement... tout en empêchant les entreprises les moins éthiques de continuer leurs activités".



      La Thomson Reuters Foundation entretient un partenariat avec la Laudes Foundation, elle-même affiliée à l’enseigne C&A.

      #mode #esclavage #travail #économie #Inde #Birmanie #Cambodge #Banglades

    • La richissime famille Benetton cède les autoroutes italiennes
      https://fr.businessam.be/la-richissime-famille-benetton-cede-les-autoroutes-italiennes

      Le groupe Atlantia, contrôlé par la dynastie commerciale Benetton, transfère la gestion des autoroutes italiennes à l’État. Cet accord fait suite à la tragédie de l’effondrement du pont Morandi, à Gênes, il y a deux ans.
      La société d’autoroutes Aspi (Autostrade per l’Italia) est transférée à un véhicule d’investissement du gouvernement italien, la Cassa Depositi e Prestiti (CDP).
      Aspi exploitait jusqu’ici plus de 3.000 kilomètres d’autoroutes en tant que société de péage. Elle était également le gestionnaire du pont de Gênes, qui s’est effondré en août 2018. Une catastrophe qui a coûté la vie à 43 personnes. Les Benetton ont pointé du doigt à de multiples reprises. Les enquêtes préliminaires ont en effet révélé de graves lacunes en matière de maintenance. Des critiques envers sa famille qui n’ont pas été au goût du patriarche, Luciano Benetton.
      . . . . . . .
      #Benetton #Italie #pont_morandi #gênes #ponte_morandi #catastrophe d’une #privatisation #pont #infrastructures #effondrement #autostrade #autoroutes #benetton

  • En Allemagne, pas d’#asperges sans Roumains

    Chronique, sur la vie, la vraie, vue d’Allemagne. Ce voisin qu’on croit connaître très bien mais qu’on comprend si mal. Au menu de cette semaine, la passion des Allemands pour les asperges a poussé le gouvernement à ouvrir ses frontières pour faire rentrer des #saisonniers roumains, indispensables à la récolte de leur légume-roi.

    Il a déjà été évoqué dans cette chronique le rapport singulier qu’entretiennent les Allemands avec leurs asperges. Ils les aiment bien blanches, massives, au diamètre imposant, et noyées sous environ douze litres d’épaisse sauce hollandaise. C’est ainsi : entre les Allemands et l’asperge la relation est passionnelle, fusionnelle, et surtout irrationnelle. Comme le dit avec humour la chroniqueuse Margarete Stokowski, que ne ferait-on pas pour célébrer le « culte » du « vieux mâle blanc des arts culinaires » ? Ainsi, tous les ans, le pays, premier producteur européen, surveille ses récoltes comme le lait sur le feu, et on ne compte plus les articles espérant le retour du Spargelzeit, le temps des asperges, comme la promesse de jours meilleurs.
    « Aucun Allemand ne veut faire ce boulot »

    Aussi le pays se trouva-t-il fort dépourvu lorsque le coronavirus menaça de mettre en péril la récolte du légume-roi. Sans travailleurs saisonniers venus de l’Est, pas d’asperges, et pas de sauce hollandaise. Car si les Allemands se bousculent pour acheter leur légume préféré, ils se pressent moins pour les ramasser. « Aucun Allemand ne veut faire ce boulot », déplorait déjà un producteur dans le Brandebourg en 2018. Ramasser des asperges est harassant, et consiste à travailler dix heures par jour le dos courbé pour le salaire minimum.

    Un printemps sans asperges ? Face à cette catastrophe annoncée, le gouvernement allemand n’est pas resté les bras ballants. La ministre de l’Agriculture, Julia Klöckner (CDU), a d’abord proposé d’utiliser des demandeurs d’asile, dont on lèverait l’interdiction de travail. Certaines personnes originaires d’Albanie, de Bosnie-Herzégovine ou du Kosovo ne pourraient-elles pas faire l’affaire ? Finalement, le gouvernement s’est dit : coronavirus ou pas, il nous faut des travailleurs saisonniers. D’un seul homme, les exploitants se sont proposés afin d’aller chercher les volontaires par avion. Seul hic, la plupart des frontières en Allemagne sont fermées depuis la mi-mars.

    Soulagement

    Qu’à cela ne tienne. Si Paris vaut bien une messe, l’asperge vaut bien une entorse à la fermeture des frontières. Le 2 avril, le gouvernement fédéral a permis la venue de 80 000 travailleurs saisonniers. Des images d’ouvriers roumains, photographiés à leur sortie d’avion façon paparazzade, ont alors envahi les médias, qui poussèrent un cri de soulagement : « Les saisonniers sont là. » Même le parti d’extrême droite AfD s’est réjoui, une fois n’est pas coutume, de l’#ouverture_des_frontières.

    Seulement, l’affaire n’est pas sans danger, quand bien même les exploitants assurent respecter les consignes d’hygiène et de sécurité. L’un de ces ouvriers agricoles roumains est mort du Covid-19 lors du week-end de Pâques, près de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg). Il avait 57 ans. On suppose qu’il a contracté le virus en Allemagne. Une éditorialiste du Zeit s’est indignée, et elle n’est pas la seule : « Pas besoin d’être diplômée en économie pour comprendre que l’idée d’envoyer des milliers de Roumains démunis en Allemagne pour travailler dans les champs en pleine pandémie n’est pas particulièrement bonne. »

    https://www.liberation.fr/planete/2020/04/21/en-allemagne-pas-d-asperges-sans-roumains_1785811

    #travailleurs_étrangers #migrations #coronavirus #covid-19 #Roumanie #travailleurs_roumains

    Ajouté à cette métaliste :
    https://seenthis.net/messages/849493

  • Berlin ready to airlift Greek island refugees

    German activists have collected funds to start airlifting refugees and asylum seekers from the Greek islands to Berlin.

    “If the governments say yes, we can start immediately. It is a matter of organisation with a flight broker, which means it could take two days,” Axel Steier of the German NGO #Mission_Lifeline, told EUobserver on Tuesday (31 March).

    Steier, who co-founded the NGO, says they collected €55,000 in donations following plans by city of Berlin state politicians to relocate 1,500 people or possibly more stuck on the Greek islands to the German capital.

    He says German church affiliated charity organisations like #Diakonie and #Stadtmission_Berlin have agreed to help when it comes to housing the new arrivals.

    The money collected covers two flights but the NGO is seeking more donations to continue future airlifts.

    “We try to finance more now so we can make an airlift between #Lesbos and Berlin and if there is more money and more willing local governments we can bring more,” said Steier.

    Some 42,000 refugees, asylum seekers and migrants are spread out across five Greek Aegean islands. Of those, around 20,000 are crammed into Moria, a camp on the island of Lesbos, and whose facilities are designed to accommodate 3,000.

    Faced with deplorable conditions described as among the worst in the world when it comes to refugee camps, fears are mounting of a looming Covid-19 outbreak amid reports by Human Rights Watch that Greece is also arbitrarily detaining nearly 2,000 people on the mainland.

    The urgency of the efforts to decongest the islands has since led to a new proposal by the Berlin state government to bring in the most vulnerable.

    In an interview with German media outlet Der Tagesspiegel, Berlin’s justice minister Dirk Behrendt said the idea had received cross party support at the state level and that the city is ready to take in people.

    “The red-red-green state government is completely on the same page,” he said, in reference to party coalition colours spanning the Social Democratic Party, Left Party, and the Greens.

    “If something doesn’t happen very quickly at the federal level - and for me this is more a question of hours than days - then Berlin is also prepared to take its own steps together with civil society organisations and fly people out of Lesbos,” he said.

    He noted while Germany was able to repatriate 170,000 holiday-makers around the world in a matter of days due to the pandemic, the federal government is still dithering about on earlier pledges to relocate unaccompanied minors from Greece.

    “There is apparently a reluctance in Germany because there are fears of playing into the hands of the AfD [Alternative for German, a far-right political party] with a large-scale evacuation operation,” he told Tagesspiegel.

    The EU had earlier this year cobbled together a plan to evacuate 1,600 unaccompanied minors in the aftermath of Turkey’s failed efforts to force political concessions after opening its borders for migrants to cross into Greece.

    Croatia, France, Germany, Ireland, Italy, Luxembourg and Portugal were among the first to agree to take in the minors but the proposal stalled following the outbreak of Covid-19. Some states, such as the Netherlands, have flat out refused.

    “We are not willing to take over children,” said Dutch migration minister Ankie Broekers-Knol earlier this month.

    https://euobserver.com/coronavirus/147944
    #Allemagne #asile #migrations #réfugiés #pont_aérien #Grèce #îles #évacuation #relocalisation #société_civile #Berlin #solidarité #accueil #hébergement #coronavirus #vulnérabilité

    ping @thomas_lacroix @isskein

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    @karine4 en lien avec la question des #villes-refuges, quelques citations :

    Berlin’s justice minister Dirk Behrendt said the idea had received cross party support at the state level and that the city is ready to take in people.

    “If something doesn’t happen very quickly at the federal level - and for me this is more a question of hours than days - then Berlin is also prepared to take its own steps together with civil society organisations and fly people out of Lesbos,” he said.

    Ajouté à la métaliste sur les villes-refuge

  • #Giuseppe_Pinelli - une épine dans le flanc du pouvoir

    Un #podcast de Yaëlle Lucas et Lorenzo Valera, pour raconter une des pages les plus sombres de l’histoire italienne : la mort du cheminot anarchiste Giuseppe #Pinelli, tombé par la fenêtre du commissariat lors d’un interrogatoire, le 14 décembre 1969.

    https://www.terracanto.org/une-epine-dans-le-flanc-du-pouvoir
    #audio #histoire #massacre #Piazza_Fontana #anarchisme #violences_policières #Italie #assassinat

    ping @wizo @albertocampiphoto

    • Les papeteries de #Pont_de_Claix : un #patrimoine méconnu

      A l’occasion des Journées européennes du patrimoine qui se dérouleront les 14 et 15 septembre prochains, la ville de Pont-de-Claix organise une exposition sur la mémoire des papeteries et des papetiers.

      Le site industriel des papeteries a fermé ses portes le 1er juillet 2008 suite à une liquidation judiciaire. Ce fut un important drame social puisque des centaines de personnes se sont retrouvées sans emploi. C’est également une page de l’histoire qui se tourne pour la commune de Pont-de-Claix, car à bien des égards, les papeteries sont un site important. L’entreprise d’origine familiale est la première à s’être installée sur le territoire Pontois. De surcroît, cette industrie est à l’origine de la création et de la structuration de la commune.

      187 ans d’Histoire et d’activités industrielles

      Le Pont-de-Claix est une commune récente : cette année, la ville fête son 141ème anniversaire. Elle tire son nom du pont qui surplombe le Drac, construit entre 1608 et 1611 à l’initiative de François de Bonne, futur Duc de Lesdiguières.

      Cependant, la construction de ce pont n’est pas à l’origine de la fondation de la commune. Il faut savoir que jusqu’à la fin du XIXe siècle le hameau du Pont-de-Claix dépendait de la ville de Claix, canton de Vif, et de Champagnier, canton de Vizille. Ce n’est qu’en 1872 que les Pontois, de plus en plus nombreux suite à l’établissement des papeteries, ont exprimé le souhait de l’autonomie du bourg. La fondation de la commune est étroitement liée à l’implantation de la première société industrielle, les papeteries de Pont-de-Claix.

      Les papeteries de Pont-de-Claix se sont installées au Hameau du Pont, sur la terre de Marcelline du Drac en 1821. Le pharmacien grenoblois, Etienne Breton, passionné de chimie, et ses fils Jules et Paul Breton sont les fondateurs de ces papeteries. A la mort de son père et de son frère, Paul Breton dirige l’entreprise avec son cousin Paul Bon et madame Vve Breton. Paul Breton est un personnage important pour la ville de Pont-de-Claix car il n’est autre que le premier maire de la commune. Il a joué un rôle majeur pour l’autonomie du petit bourg pontois obtenue en 1873. L’industrie est donc à l’origine de la fondation de la commune.

      Ce site a traversé 187 années d’Histoire de France et a lutté contre les différentes crises rencontrées jusqu’en 2008. Pendant la Première Guerre mondiale par exemple, un dispensaire de 60 lits a été aménagé dans les papeteries pour soigner les soldats blessés et du papier macule goudronné [ndlr : papier d’emballage renforcé] a été envoyé au front pour isoler les tranchées du froid. L’histoire forte de cette bâtisse est intimement liée à l’histoire des pontois. C’est toute une histoire de la papeterie française et d’un savoir-faire qui s’est terminée en 2008.

      Les papeteries aujourd’hui

      Actuellement, le site est en cours de démolition. Seuls des bâtiments datant du XIXe siècle, la Villa Sombardier et le château seront conservés. Afin de ne pas perdre une partie importante de l’Histoire, la ville de Pont-de-Claix a mis en place un comité de travail pour la mémoire des papeteries.

      Ce groupe de mémoire des papeteries est composé de différents services de la ville tels que les centres sociaux, l’urbanisme, la bibliothèque, la communication, la maison de l’Habitant, les archives et enfin la culture. Pour mener à bien ce projet de mémoire, nous sommes à la recherche de témoignages, de documents photos / vidéos, d’archives et d’objets qui sont en lien avec les papeteries et la vie sociale des papetiers et leurs familles.

      https://www.echosciences-grenoble.fr/articles/les-papeteries-de-pont-de-claix-un-patrimoine-meconnu

      #patrimoine_industriel

    • Et voilà le #projet_d'aménagement de la #métro...

      Projet d’aménagement des Papeteries de #Pont-de-Claix

      Une entrée stratégique : Le projet de réaménagement des « Papeteries » doit permettre de valoriser le positionnement stratégique du site en tant que porte d’entrée pour le sud de l’agglomération.

      Développer l’activité économique et la création d’emplois : Avec ce projet, les partenaires entendent conforter le positionnement de Pont-de-Claix comme un pôle économique majeur de la Métropole. Pour ce faire, le projet des « Papeteries » mêlera emplacement pour des entreprises et nouveaux logements dans un « projet mixte ».

      Penser à l’existant : Ces nouvelles constructions devront permettre une bonne transition avec les quartiers d’habitat voisins, la Métropole veillera à apporter un traitement architectural et paysager élevé.

      Préserver l’histoire : Les Papeteries de Pont-de-Claix sont une trace importante de l’histoire de notre territoire. La Métropole tachera de valoriser ce site historique et son patrimoine bâti.

      L’avenue des maquis de l’Oisans qui traverse le site, sera requalifiée afin de s’adapter aux nouveaux usages.


      https://participation.lametro.fr/project/projet-d-amenagement-des-papeteries-de-pont-de-claix/presentation/presentation-et-suivit

      #aménagement_du_territoire

  • The Gambia River bridge set to end ’centuries’ of trade chaos with Senegal - BBC News
    https://www.bbc.com/news/world-africa-46973684

    The Gambia is a thin sliver of land either side of the eponymous river, surrounded on three sides by Senegal.

    The 1.9km (1.2 miles) Senegambia bridge near Farafenni links the two halves of The Gambia, as well as allowing people from the north of Senegal to reach the southern Senegalese province of Casamance with ease.

    #gambie #sénégal #transport #commerce #mobilité

  • #MAIS !!!!!

    Edition de Pont-à-Mousson | Pont-à-Mousson, 6 h du matin : le RAID défonce la porte d’un gilet jaune
    https://www.estrepublicain.fr/edition-de-pont-a-mousson/2019/01/10/pont-a-mousson-6-h-du-matin-le-raid-defonce-la-porte-d-un-gilet-jaune

    Qu’est-ce qui se passe ! » demande, éberluée cette habitante du centre-ville de Pont-à-Mousson. Un patron de bar qui vient d’ouvrir son commerce, lui répond, tout aussi éberlué : « Je ne sais pas »… « Mais ce n’est pas pour vous qu’ils sont là », ajoute-t-il avec une pointe d’humour.

    Il est 5 h 58, ce jeudi et le commerçant ainsi que son interlocutrice viennent de voir passer une impressionnante #colonne_de_policiers.

    Ils sont une dizaine, #cagoulés, casqués et habillés tout en noir. Des ombres dans la nuit. Ils sont armés jusqu’aux dents, portent d’impressionnantes protections dignes de #Robocop et certains sont équipés de lourds boucliers.

    Ils marchent l’un derrière l’autre, le long des murs d’une rue résidentielle du centre-ville. Sans faire le moindre bruit. Ils rejoignent un tireur d’élite qui est déjà en position, à un coin de rue, face à une maison de deux étages aux volets blancs. C’est là que se trouve leur objectif.

    Tous appartiennent à l’antenne du RAID de Nancy dont la spécialité est la lutte contre le terrorisme et les arrestations à haut risque.

    Leur présence à Pont-à-Mousson est liée l’enquête sur les exactions commises lors de la dernière manifestation des gilets jaunes à #Epinal. Une #voiture_de_police a notamment été #retournée.

    Une image spectaculaire auquel la justice a décidé de répondre par une autre image spectaculaire, celle des hommes du #RAID en train d’arrêter l’un des casseurs présumés dont le domicile a été localisé à #Pont_à_Mousson.

    Le suspect habite au rez-de-chaussée. Les superflics installent en silence un vérin devant sa porte. Quelques crissements. Puis deux grands cracs. La porte est défoncée. Tout se joue ensuite en une poignée de secondes et quelques cris de surprise.

  • [RussEurope-en-Exil] La catastrophe de Gènes, l’Union européennes et la crise de sous-investissement que connaît l’Italie, par Jacques Sapir
    https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-la-catastrophe-de-genes-lunion-europeennes-et-la-crise

    La catastrophe de Gènes, l’effondrement du pont Morandi, a bouleversé l’Italie et, au-delà, a choqué profondément la population française. L’écroulement d’une infrastructure de cette sorte pose d’innombrables questions. Tout d’abord, comment une telle catastrophe est-elle possible ? Des dizaines de millions d’automobilistes empruntent tous les ans ces grands ouvrages d’art. Comment se fait-il que l’entretien […]

    • . . . . .
      La concession de l’autoroute Milan-Gènes a été accordée en 2007 au groupe #Benetton soit sous le gouvernement de #Silvio_Berlusconi. Cette privatisation s’est faite dans des conditions discutables. Ainsi, le contrat de concession ne fut jamais rendu public et il est même couvert par le secret d’Etat[2].

      Symbole donc de cette mise en concession des infrastructures autoroutières, la situation du #pont_Morandi est complexe. La société concessionnaire (jusqu’en 2038) est #Autostrade Per l’Italia une société qui est la propriété à 88% du consortium Atlantia[3]. Ce consortium détient près de 50% du réseau autoroutier de l’Italie, et de nombreuses autres #infrastructures (dont les aéroports de #Nice et de #Cannes en France). Ce consortium a lui-même une structure de propriété assez complexe.

      Graphique 1

      Près de 45,5% des actions sont sur les marchés financiers. Sur les 54,5% restant, le principal actionnaire est #Sintonia (Edizione) qui appartient à la famille Benetton. Cette dernière est donc bien la responsable en dernier ressort.
      Par ailleurs, Atlantia a acquis des sociétés en #France, en #Pologne, au #Brésil et en #Inde, ainsi que, récemment, en #Espagne. Elle a ainsi acquise le groupe espagnol #Abertis qui a nommé comme l’un de ses directeurs en novembre 2016 M. Enrico Letta, qui fut le Président du Conseil italien en 2013-2014[4].

      La confusion des genres est ainsi évidente entre le monde des affaires (la famille Benetton), les banques et l’élite politique italienne. Mais, au-delà de cette collusion, on voit apparaître la responsabilité de l’#UE qui a fait de multiples pressions, directes (au nom de la sacro-sainte #concurrence) ou indirecte (en pressant l’Italie de réduire son déficit) pour que l’on arrive à cette situation où les #autoroutes sont, de fait, en gestion privée, et cela dans des conditions d’#opacité peu communes.
       
      2 – La place d’Autostrade Per l’Italia dans le « système » Atlantia
      Si l’on regarde de plus près les comptes d’Autostrade Per l’Italia on constate que cette société a fait des #profits très importants. Des profits que l’on peut même trouver excessifs. Que l’on en juge :

      Graphique 2
      Bilan d’Autostrade Per l’Italia
      Années 2016 et 2017


      Source : https://www.autostrade.it/documents/10279/4408513/Relazione_finanziaria_annual_ASPI_2017_completa.pdf

      On constate que ce que l’on appelle l’EBIT (soit Earnings Before Interest and Taxes) ou Revenus avant le paiement des intérêts et des impôts représente, en % de recettes pour 2016 pas moins de 49,3% et pour 2017 environ 48,5%. Autrement dit, cette société dégageait une somme d’#argent extrêmement importante qui, une fois les impôts et les intérêts payés, pouvait être supérieur au milliard d’euros, soit près de 25% du chiffre d’affaires d’environ 4 milliards en 2017. Autrement dit, Autostrade Per L’Italia était ce que l’on appelle vulgairement la « machine à #cash » du consortium Atlantia.

      Comment pouvait elle jouer ce rôle ? Quand on regarde le bilan d’API on constate qu’elle dépensait très peu pour l’entretien des autoroutes : en 2017 seulement 85 millions d’euros[5]. Il semble bien, de plus, que les coûts d’entretien soient beaucoup plus élevés dans le secteur privé que dans le secteur public.

      On en arrive à une première conclusion : API a sous-entretenu le réseau dont elle avait la responsabilité, afin de pouvoir payer grassement ses « propriétaires », soit la société Atlantia qui utilisait cet argent pour se livrer à de nouvelles acquisitions à l’international. Compte tenu du fait qu’API appartenait à 88% à Atlantia, la responsabilité de cette politique, qu’il faut bien appeler de catastrophique au vue de la tragédie du pont Morandi, repose en réalité sur Atlantia. Et, cette société appartenant de fait à la famille Benetton, via l’actionnaire majoritaire d’Atlantia qui est la société Sintonia, c’est sur les propriétaires de #Sintonia que doit retomber le blame.
      . . . . . . .

      [2] https://www.ilfattoquotidiano.it/2018/08/16/ponte-morandi-costi-benefici-e-modalita-della-revoca-ad-autostrade-ma-gli-accordi-siglati-con-i-concessionari-sono-top-secret/4561884

      [3] http://www.atlantia.it/en/operations/italian-motorway-operations

  • Économie | Gênes : 1 milliard d’euros de dividendes versé en 2017 aux actionnaires du viaduc autoroutier effondré | La Provence
    https://www.laprovence.com/actu/en-direct/5110516/genes-1-milliard-deuros-de-dividendes-verse-en-2017-aux-actionnaires-du-


    La cupidité tue

    Le groupe Atlantia qui possède le gestionnaire d’autoroute italien Autostrada per l’Italia dont une portion de viaduc s’est effondrée ce mardi à Gênes plonge de 20% en bourse actuellement. Sous le feu de vives critiques, le groupe Atlantia est menacé par le gouvernement italien de perdre la concession octroyée à Autostrada per l’Italia sur le tronçon où se trouve le pont effondré.

    Sur les 6 premiers mois de l’année 2018, le groupe Atlantia a déjà versé 654 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires, et 994 millions d’euros en 2017 (source investing.com).

    • Benetton
      https://seenthis.net/messages/715776

      . . . . .
      La concession de l’autoroute Milan-Gènes a été accordée en 2007 au groupe #Benetton soit sous le gouvernement de #Silvio_Berlusconi. Cette privatisation s’est faite dans des conditions discutables. Ainsi, le contrat de concession ne fut jamais rendu public et il est même couvert par le secret d’Etat[2].

      Symbole donc de cette mise en concession des infrastructures autoroutières, la situation du #pont_Morandi est complexe. La société concessionnaire (jusqu’en 2038) est #Autostrade Per l’Italia une société qui est la propriété à 88% du consortium Atlantia[3]. Ce consortium détient près de 50% du réseau autoroutier de l’Italie, et de nombreuses autres #infrastructures (dont les aéroports de #Nice et de #Cannes en France). Ce consortium a lui-même une structure de propriété assez complexe.
      Graphique 1

      Près de 45,5% des actions sont sur les marchés financiers. Sur les 54,5% restant, le principal actionnaire est #Sintonia (Edizione) qui appartient à la famille Benetton. Cette dernière est donc bien la responsable en dernier ressort.
      Par ailleurs, Atlantia a acquis des sociétés en #France, en #Pologne, au #Brésil et en #Inde, ainsi que, récemment, en #Espagne. Elle a ainsi acquise le groupe espagnol #Abertis qui a nommé comme l’un de ses directeurs en novembre 2016 M. Enrico Letta, qui fut le Président du Conseil italien en 2013-2014[4].

      La confusion des genres est ainsi évidente entre le monde des affaires (la famille Benetton), les banques et l’élite politique italienne. Mais, au-delà de cette collusion, on voit apparaître la responsabilité de l’#UE qui a fait de multiples pressions, directes (au nom de la sacro-sainte #concurrence) ou indirecte (en pressant l’Italie de réduire son déficit) pour que l’on arrive à cette situation où les #autoroutes sont, de fait, en gestion privée, et cela dans des conditions d’#opacité peu communes.
      . . . . .

    • #mafia
      En france, les potes qui ont une grosse entreprise d’élagage ont perdu l’entretien des autoroutes ASF au profit de « gars qui bossent pour moins cher mais dans des conditions de sécurité inacceptable en utilisant des sous traitants qui n’hésitent pas à recourir au travail au noir »
      #it_has_begun

  • Au Venezuela, un autre pont Morandi suscite la crainte
    https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/08/17/au-venezuela-un-autre-pont-morandi-suscite-la-crainte_5343344_3222.html

    Le pont du Général-Rafael-Urdaneta, à Maracaibo, a été conçu par Riccardo Morandi cinq ans avant l’ouvrage italien qui s’est partiellement effondré mardi à Gênes.

    Plus ancien et près de huit fois plus long que son « jumeau » de Gênes, le pont Morandi de Maracaibo, au Venezuela, inquiète après la tragédie italienne, d’autant qu’un incendie du réseau électrique circulant sur cette structure vient de s’y produire.

    Long de 8 678 mètres, contre 1 182 pour celui de Gênes, le pont à haubans du Général-Rafael-Urdaneta, également conçu par Riccardo Morandi, a été inauguré en 1962, soit cinq ans avant l’ouvrage italien qui s’est partiellement effondré mardi 14 août, faisant 39 morts. Conçu à l’origine exactement de la même manière que son jumeau génois, le pont de Maracaibo s’en différencie toutefois nettement depuis 1964. Après que le pétrolier Exxon [en fait le ESSO Maracaibo II] s’eut échoué contre deux des piles du pont, engendrant leur effondrement, les haubans en béton du pont avaient été remplacés par de plus classiques haubans en acier.
    […]
    Au-delà de cet incident, celui qui fut le pont le plus long du monde à sa construction en 1962 inquiète. Selon Marcelo Monot, ex-président du Centre des ingénieurs de Zulia, les pylônes n’ont pas été inspectés depuis plus de deux décennies. En outre, « le système de pesage ne fonctionne pas depuis des années : le poids des camions n’est donc pas vérifié, ce qui représente un risque. »

    Une alternative au pont de Maracaibo, le pont Nigale, est en construction depuis plusieurs années, mais « seuls 17 % ont été réalisés en douze ans », explique M. Monot. Cet ouvrage inachevé fait partie des chantiers d’Odebrecht, géant du BTP au cœur d’un scandale de corruption qui éclabousse toute la région. Ce fleuron brésilien du bâtiment a reconnu avoir versé durant des années des pots-de-vin pour obtenir des chantiers à travers l’Amérique latine.

    • Comparaison entre les 2 ponts par El Nacional (en fait BBC Mundo)

      Las diferencias del emblemático puente del lago Maracaibo y el Morandi
      http://www.el-nacional.com/noticias/bbc-mundo/las-diferencias-del-emblematico-puente-del-lago-maracaibo-morandi_24819

      El desplome del puente en Génova llevó a muchos a preguntarse por la situación de su «gemelo» sobre el lago Maracaibo. ¿Existe algún riesgo?

      Expertos de Venezuela están seguros de que el puente General Rafael Urdaneta de Venezuela, diseñado también por el ingeniero Riccardo Morandi, no está en peligro de derrumbarse.

      Representantes del Colegio de Ingenieros, la Cámara de la Construcción y la Universidad del Zulia rechazan las advertencias de ingenieros europeos sobre fallas estructurales en el puente construido hace 56 años en el occidente venezolano.

      «Son dos estructuras completamente diferentes. Este puente no se va a caer», afirma Oladys Troconis de Rincón, profesora de la Universidad del Zulia con especialidad en ingeniería química y ex coordinadora de la comisión de profesionales que entre 1994 y 2000 velaron por la preservación de la obra.

    • À propos du pont Nigale, article de juillet 2016 sur le site de l’Université de l’état du Zulia (LUZ)
      Nigale invisible: casi 10 años tiene la construcción del segundo puente sobre el lago - LUZ Agencia de noticias
      http://www.agenciadenoticias.luz.edu.ve/index.php?option=com_content&task=view&id=6488&Itemid=164

      Desde el 2005 se han invertido más de 150 mil millones de bolívares en la construcción del Puente Nigale, esto sin contar los 57 millones de dólares provenientes del Fondo de Desarrollo Nacional en 2006
       
      El deterioro en la estructura del Puente General Rafael Urdaneta (PGRU) y el exceso de tráfico vehicular y de carga pesada por esta importante vía son algunas de las condiciones que acentúan la necesidad de contar con un puente alterno que conecte las costas occidental y oriental del lago de Maracaibo. Hernando Lozano, ingeniero civil y profesor jubilado de LUZ, explica que un segundo puente sobre el lago es una necesidad de la que se ha hablado desde hace más de 15 años: «Maracaibo ha incrementado su población de un millón y medio a 3 millones de habitantes, esto sumado a los habitantes de la Costa Oriental del Lago serían más de 4 millones de personas que tenemos que comunicar».
      […]
      Al inicio de la obra, se tenía previsto que el costo total sería un poco más de 2 mil millones de dólares. Sin embargo, las cifras actuales en las que se traducen las inversiones que se han hecho en esta obra ascienden a 303.225.494,88 dólares, calculados según los actuales 628,34 bolívares por dólar del Sistema Marginal de Divisas (Simadi) y 24.614.671.024,13 dólares a la tasa preferencial (6,30 bolívares). Pese a esta inversión millonaria, el Zulia aún espera el segundo puente que comunique ambas costas del lago de Maracaibo, ante las posibilidades de colapso del PGRU por falta de mantenimiento.

      #elefante_blanco

    • Quelques œuvres clés de #Riccardo_Morandi :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Riccardo_Morandi

      -Ponte Morandi, en Toscane, Italie, 1953-1955 ;
      -Pont Paul Sauer (pont de la Storm’s River), Afrique du Sud, 1954-1956 ;
      -Pont Amerigo-Vespucci, Florence, Italie, 1957 ;
      -Pont Bisantis (viaduc de la Fiumarella), Catanzaro, Italie, 1960 ;
      -Pont de Kinnaird, Colombie-Britannique, Canada, 1960 ;
      -Pont du Général-Rafael-Urdaneta sur le lac de Maracaibo, Venezuela, 1962. Le 6 avril 1964, une partie du pont s’effondre après qu’un pétrolier a percuté un des piliers en V qui supportait les tabliers d’approche ;
      -Pont Morandi (viaduc du Polcevera), Gênes, Italie, 1963-1967, quatre travées à haubans (280 m au maximum), même modèle que le pont du Général-Rafael-Urdaneta. Une portion d’environ 200 m s’écroule le 14 août 2018, causant la mort, selon un bilan provisoire, de 39 personnes ;
      -Ponte Morandi, Viadotto Morandi sur la Rome-Fiumicino.
      -Viaduc d’Akragas, Agrigente, Italie (Sicile) ; 1970, fermé depuis 2016 à cause des risques d’effondrement et pour des travaux de consolidation.
      -Pont du Wadi al-Kuf, Libye, 1971, trois travées à haubans ; fermé en 2017 après la découverte de probables fissures
      -Pont Carpineto, Potenza, Italie, 1973, deux ponts parallèles de trois travées à haubans chacun ;
      -Pont Pumarejo, sur le Río Magdalena, Colombie, 1974.

      #Italie #Pont #Pont_Morandi #Ponte_Morandi #Gênes #Polcevera

  • #Italie : des défaillances sur la structure du #pont_Morandi à #Gênes avaient été signalées
    https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/08/14/genes-des-defaillances-sur-la-structure-du-pont-morandi-avaient-ete-signalee

    le PDG d’#Autostrade_per_l’Italia, le groupe privé qui exploite les autoroutes italiennes, Giovanni Castellucci, a affirmé après le drame qu’il ne « détenait aucun document faisant état d’un quelconque danger » sur le pont. Pourtant, la presse italienne se fait l’écho de mises en garde récurrentes concernant la structure même de l’édifice, construit entre 1963 et 1967.

    L’une d’elles a notamment été formulée par le professeur agrégé en #structures_de_béton à la faculté d’ingénierie de Gênes, Antonio Brencich. Dans un article publié en 2016 par ingegneri.info, le spécialiste soulignait ainsi que « le viaduc de Morandi a immédiatement présenté plusieurs défaillances de structure, en plus de surcoûts importants de construction ».

    […] Reste que l’accident du pont Morandi n’est pas une exception dans le paysage routier italien. Selon le quotidien italien El Corriere, au moins dix ponts se sont effondrés depuis 2013. Fin 2014, le viaduc de Scorciavacche, reliant le nouveau tronçon sicilien entre Palerme et Agrigente, a commencé à se fissurer puis est tombé, dix jours seulement après son inauguration. Plus récemment, le 9 mars 2017, le viaduc de l’autoroute A14 entre Loreto et Ancona avait fait deux morts et deux blessés.

    #ingénierie #catastrophe

  • Avec #Rousseau sur la « Thrill Walk »

    Dans les #Alpes, tout nouveau projet de pont suspendu ou de plateforme panoramique se voit aussitôt reprocher d’utiliser la montagne à des fins événementielles ou de la brader à l’industrie du divertissement. Pourtant, les investissements techniques sont indissociables du tourisme et même les pionniers de la découverte des Alpes étaient en quête de sensations fortes.

    Il ne doit pas obligatoirement s’agir d’une piste de ski desservant directement une chapelle, d’un zoo pour pingouins sur un sommet à 2500 mètres ou du plus grand escalier au monde : même des projets passés quasi inaperçus suscitent l’indignation. L’été dernier, l’organisation #Rigi_Plus, qui réunit 24 entreprises touristiques, a présenté son projet phare : deux cents pages où il est question de l’« espace de vie » du #Rigi et de son « positionnement durable ». L’idée est de proposer aux touristes des activités plus attrayantes sur ce traditionnel sommet panoramique et d’offrir aux prestataires de meilleures perspectives économiques. Par exemple un nouveau site web, un système de réservation pour toutes les destinations de la région, une identité visuelle uniforme.

    Mais ce n’est pas tout. « Aujourd’hui, monter au sommet, profiter de la vue plongeante et du panorama ne suffit plus », explique Stefan Otz, directeur des Rigi Bahnen, la plus grande entreprise du Rigi. On est venu le chercher à Interlaken où il était directeur du tourisme. Il est à présent chargé de donner un nouvel élan au Rigi. Il parle d’« installations de #divertissement », d’un hôtel de cabanes dans les arbres, d’une tour panoramique en forme de pomme de pin et d’un chalet avec une fromagerie ouverte au public et une distillerie d’eau-de-vie.

    Il précise qu’il n’est pas question d’ouvrir des lieux préservés au #tourisme_de_masse et que les projets devront s’intégrer à l’environnement. Il n’a cependant pas réussi à éviter l’orage qui s’est déclenché peu après, d’abord dans les courriers des lecteurs, puis au sein d’un public plus large : des défenseurs des Alpes, politiciens, architectes, entrepreneurs, scientifiques et personnalités comme l’humoriste Emil Steinberger se sont opposés dans une pétition en ligne à une transformation néfaste du Rigi, qui en ferait un « Disneyland accueillant plus d’un million de touristes par an ». Aujourd’hui, 750 000 passagers empruntent chaque année les #Rigi_Bahnen. Les pétitionnaires ne voulaient pas d’attractions artificielles signant la vente du Rigi à prix cassé.

    « Un afflux massif de touristes »

    S’agit-il vraiment de brader le Rigi ? Peut-on brader une montagne utilisée à des fins touristiques depuis si longtemps déjà ? Cela fait deux cents ans que le Rigi est devenu une destination prisée. Dès 1816, on y a un construit un point de vue abrité, puis un belvédère en 1820 et enfin le premier train à crémaillère d’Europe en 1871. La « reine des montagnes », comme on l’appelle, a été prise d’assaut par les touristes dès le XIXe siècle, époque pourtant supposée paisible. L’« Écho du Rigi » relate un afflux véritablement massif de touristes lors de la première saison du train de montagne et raconte que des visiteurs auraient même passé la nuit dans les couloirs de l’hôtel qui comptait alors un peu plus de mille lits. Trois ans plus tard, plus de 100 000 visiteurs empruntaient le train pour gravir la montagne.

    #Mark_Twain a décrit ce qu’il se passe au sommet : non seulement le légendaire lever de soleil, mais aussi le non moins légendaire attroupement de touristes venus profiter de ce spectacle. Lorsqu’en 1879, il fait l’ascension du Rigi à pied au départ de Weggis, l’écrivain américain entend pour la première fois le célèbre jodel des Alpes dans son environnement traditionnel : la nature sauvage de la montagne. Mais son plaisir est gâché, car il croise alors toutes les dix minutes un jodleur qui lui tend son chapeau pour quelques pièces en échange de sa prestation. Après le quatrième, cinquième, sixième jodleur, il achète le silence des suivants en leur donnant un franc. Il trouve que dans ces conditions, on arrive vite à saturation.
    Sensations fortes en montagne

    Il est légitime de se demander jusqu’où l’on vend la montagne et à partir de quand on la brade. Pour les détracteurs du projet phare du Rigi, il faut s’arrêter lorsque les attractions deviennent artificielles et transforment la montagne en « Disneyland ». Ce terme sert d’épouvantail pour dénoncer les créations factices et interchangeables de l’industrie du divertissement dans les Alpes. Et cela ne concerne pas que le Rigi. On a aussi dénoncé les dégâts de la #disneylandisation lors de la construction du plus haut #pont_suspendu d’Europe sur le #Titlis et du premier pont suspendu entre deux sommets aux #Diablerets. Il en a été de même lorsque la #Schilthornbahn a inauguré la « #Thrill_Walk » au-dessous de la station intermédiaire : une passerelle métallique à flanc de paroi composée d’une partie grillagée et d’un pont en verre sous lequel s’ouvre un vide de deux cents mètres. La publicité vante des sensations fortes et authentiques. Si les destinations touristiques gagnent en notoriété et se distinguent de leurs concurrents avec de telles inventions, les organisations de protection déplorent la transformation des Alpes en parc d’attractions. Fondée par des alpinistes engagés, l’association Mountain Wilderness demande plus de calme et de tranquillité dans les montagnes, plus d’espace pour des expériences naturelles et l’arrêt du développement des capacités touristiques.

    Mais on peut se demander ce qu’est une expérience naturelle en montagne. D’autant plus que les promoteurs de nouveaux ponts suspendus, plateformes panoramiques, passerelles, parcs d’accrobranche, descentes à VTT, tyroliennes ou luges d’été parlent exactement de la même chose et veulent aussi de l’« authentique » (Stefan Otz, Rigibahnen) et de l’« exceptionnel » (Christoph Egger, Schilthornbahn).

    #Haller et #Rousseau, les premiers incitateurs

    Dans la lutte pour l’« #authenticité » en #montagne, on oublie bien vite que dès les débuts innocents du tourisme, des infrastructures, des installations de divertissement payantes, des supports artificiels pour vivre des expériences ont donné lieu aux aventures apparemment les plus naturelles, qui étaient alors aussi controversées qu’aujourd’hui.

    C’était l’époque des chaussures cloutées, des malles-poste et des randonnées sous ombrelle. Et de la Suisse connue pour la beauté de ses montagnes préservées de la civilisation et peuplées de bergers et paysans vertueux. C’est en tout cas ainsi qu’#Albrecht_von_Haller (dans son poème « Les Alpes » en 1729) et que #Jean-Jacques_Rousseau (dans son roman « Julie ou La Nouvelle Héloise » en 1761) les ont décrites. Ces deux penseurs et poètes sont à l’origine de l’enthousiasme international pour la Suisse et ses montagnes : les visiteurs furent attirés par la promesse d’un état originel de la nature et des hommes. Ils étaient en quête d’authenticité.

    Néanmoins, un curiste du nord de l’Allemagne dénonça déjà peu après la recherche du profit dans l’économie du tourisme et une réalité inondée par des objets de souvenir en toc. Il n’y avait pas encore de cartes postales à l’époque de Biedermeier, mais ce curiste raconte avoir reçu plus de trente représentations (dessins, gravures, aquarelles) d’une « seule région de l’Oberland bernois ». Il imagine qu’il doit en exister encore plus d’autres sites célèbres et admirés, et qu’il sera donc sans doute bientôt nécessaire que la nature créer de nouvelles montagnes ou en détruise d’anciennes pour renouveler les sources d’inspiration des peintres paysagers et des graveurs sur cuivre. Selon lui, on ne cherche plus à faire découvrir le pays, mais uniquement des sensations artificielles sur le pays !

    C’était en 1812. Cet Allemand n’était certes que le héros et narrateur à la première personne du roman « Die Molkenkur » d’#Ulrich_Hegner, homme politique et écrivain de Winterthour, dont la satire de la « nature et des créations artistiques helvétiques » s’inscrit dans un contexte réel : le malaise généralisé provoqué par l’aspect artificiel des expériences touristiques.

    Par ailleurs, tout le monde n’a pas le talent de Rousseau ou de Haller pour éprouver des émotions romantiques. Ils y parviennent d’ailleurs aussi grâce aux organismes touristiques qui ont commencé très tôt à installer des dispositifs techniques en montagne : sentiers, bancs, terrasses, balustrades, tables d’orientation, qualifiés par l’historien Daniel Speich d’« aides à l’observation ». Ce sont des installations qui orientent le regard du visiteur sur le paysage et ses attractions de façon à ce qu’il voie ce qu’il s’attend à voir. Ainsi, même une simple observation des montagnes devient une expérience calculée et standardisée, et par conséquent « artificielle », mais néanmoins aucunement altérée.
    Les montagnes en peinture

    « On pourrait dire que tout est nature dans les Alpes. Mais la possibilité de voir cette nature est toujours liée à une infrastructure », déclare Bernhard Tschofen, spécialiste en sciences culturelles. Il a participé à l’exposition « La beauté des montagnes » à travers laquelle le Musée alpin de Berne présente actuellement l’image typique des Alpes suisses vue par les peintres. C’est un idéal, un cliché populaire qui magnifie les Alpes en tant qu’espace préservé de la civilisation moderne. Selon Bernhard Tschofen, l’essor des constructions de trains à crémaillère a été systématiquement suivi d’un boom des peintures de montagne. Les artistes ont précisément banni de leurs représentations tout équipement technique grâce auquel ils pouvaient embrasser du regard les montagnes.

    À l’instar de Ferdinand Hodler. Ce peintre, dont on célèbre cette année le centenaire de sa mort, a passé régulièrement ses vacances dans l’Oberland bernois dès 1879. C’est là qu’il a peint un grand nombre de ses paysages alpins ; en utilisant souvent les mêmes routes et les mêmes points de vue que les touristes. Il a par exemple exploré la région d’Interlaken avec les nouveaux moyens de transport de l’époque. Le train à crémaillère de Schynige Platte l’a conduit aux points de vue sur les lacs de Thoune et de Brienz. Inauguré en 1891, le chemin de fer à crémaillère de Lauterbrunnen à Mürren a offert non seulement une nouvelle attraction aux touristes, mais aussi le motif de carte postale « La Jungfrau » au peintre. Il s’y est rendu pour la première fois en 1895, puis de nouveau durant les étés de 1911 et 1914. Il a peint au total treize variantes du massif de la Jungfrau, présentant évidemment des nuances de couleurs, de contrastes, de textures, d’atmosphère. Mais ces treize variantes ont toutes un point commun : Ferdinand Hodler se trouvait là où étaient les touristes et a peint les différents points de vue depuis différentes gares. Il a pris le train pour observer la Jungfrau comme il le souhaitait.

    C’est le paradoxe qui définit tant les peintures de montagne que le tourisme depuis ses débuts : promettre des expériences uniques tout en les transformant inévitablement en des installations de divertissement reposant sur des moyens techniques. Il est donc difficile d’établir une distinction entre les expériences « naturelles » et « artificielles », même si celle-ci est au cœur des débats actuels animés sur les nouvelles attractions en montagne.

    De nos jours, le divertissement et les frissons n’ont pas bonne presse. C’est pourtant précisément ce que les Alpes offrent depuis les prémices de l’engouement pour la montagne : des sensations fortes. Peu après 1700, le journaliste Joseph Addison a entrepris un voyage en Europe. Lorsqu’il a séjourné au lac Léman face aux gigantesques montagnes, un univers de roche et de glace, il a été saisi par la sensation qui a joué ensuite un rôle décisif dans la commercialisation du tourisme : le grand frisson, une sorte d’effroi agréable face à la force de la nature.

    Enfin Jean-Jacques Rousseau, connu pour avoir prôné le retour à la nature et qui est devenu une référence pour les expériences naturelles et spirituelles en montagne, raconte en 1781 dans ses « Confessions » une randonnée remarquable dans les Alpes savoyardes : « Au-dessous du grand chemin taillé dans le roc, à l’endroit appelé Chailles, court et bouillonne dans des gouffres affreux une petite rivière qui paraît avoir mis à les creuser des milliers de siècles. » Le chemin lui-même est moderne et a été bordé « d’un parapet, pour prévenir les malheurs ». Le philosophe est alors épris exactement du même désir que le public d’aujourd’hui sur la paroi à pic du Schilthorn : frissonner en plongeant son regard dans le précipice. Il écrit : « Cela faisait que je pouvais contempler au fond, et gagner des vertiges tout à mon aise. » Le chemin de Rousseau est une « Thrill Walk ». Et le parapet est la prothèse qui rend possible son aventure sensationnelle, confortablement et sans le moindre risque : « Et j’aime beaucoup ce tournoiement, pourvu que je sois en sûreté. »


    https://www.revue.ch/fr/editions/2018/04/detail/news/detail/News/avec-rousseau-sur-la-thrill-walk
    #montagne #Suisse #tourisme #représentations #géographie_culturelle #histoire

  • Le premier voyage sur la route du #pont_de_Crimée en vidéo - Sputnik France
    https://fr.sputniknews.com/russie/201805141036358517-pont-crimee-video

    (trajet aller et retour…)
    https://www.youtube.com/watch?v=t4vHWZw6tug

    Les travaux de construction finis, la route du pont de Crimée est désormais ouverte aux automobilistes. La vidéo du premier voyage a été publiée sur le Web par un habitant de #Kertch.
    Un habitant de Kertch a partagé sur la Toile une vidéo montrant la circulation sur la route du pont de Crimée.

    Même si ça a l’air tout temporaire (visiblement, circulation alternée sur une voie…) depuis hier, 13 mai, on peut franchir le #détroit_de_Kertch en voiture. Et le conducteur en est tout excité :

    ура, ура ! #Слава_России

    C’est l’hystérie ! (en tous cas, celle du conducteur)

  • Why Water Is Weird - Facts So Romantic
    http://nautil.us/blog/why-water-is-weird

    It’s striking that water can illustrate and elucidate a martial arts philosophy while also being, to this day, the “least understood material on Earth,” as researchers reported recently.Photograph by takoburito / ShutterstockOne day, frustrated after many hours of meditation and practice, Bruce Lee, still a teenager, went sailing. His martial arts teacher, Yip Man, had been instructing Lee in the art of detachment, a key facet of gung fu. Lee couldn’t let go. “On the sea I thought of all my past training and got mad at myself and punched the water!” he later wrote. “Right then—at that moment—a thought suddenly struck me; was not this water the very essence of gung fu? I struck it but it did not suffer hurt. I then tried to grasp a handful of it but this proved impossible. This water, the (...)

  • Le #pont_de_Kertch : Derrière la prouesse technique, le geste politique - REGARD SUR L’EST
    http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=1659

    Depuis février 2016, environ 3.000 hommes s’affairent pour construire un pont de 19km qui va relier la péninsule de #Crimée et le kraï russe de Krasnodar, accessible aux voitures, aux camions et aux trains. La prouesse technique, assez largement médiatisée, signe le geste politique.

    « Nos grands-pères ont construit la ligne sibérienne Baïkal-Amour. Nous, nous allons construire ce pont ! » L’un des clips promotionnels dédiés à l’édification du pont de Kertch donne d’emblée le ton en inscrivant la construction de cet ouvrage dans la continuité historique et l’héritage. Sans préciser d’ailleurs que le chantier de la ligne ferroviaire à laquelle il s’agit de faire honneur, achevée en 1984, avait été entamé dans les années 1930 par des prisonniers du goulag. Généralement présenté par les médias russes comme un miracle longtemps attendu, le pont de Kertch, ardemment soutenu par le président russe Vladimir Poutine, relève bien de la politique de grands travaux dont l’Union soviétique fut coutumière et qui peut inscrire son promoteur dans l’histoire. À ceux qui dénoncent ce chantier ambitieux comme trop complexe, trop coûteux, voire d’une utilité discutable, V.Poutine rétorque que ce projet est comme celui des JO de Sotchi : trop grand pour échouer.

    #russie #ukraine