• Lecture d’un extrait du livre « Nom d’un animal » d’Antoine Mouton

    https://liminaire.fr/creation/radio-marelle/article/nom-d-un-animal-d-antoine-mouton

    Ce récit hybride mêle témoignages, expériences personnelles et fragments poétiques, dans une réflexion sensible et pleine d’humour sur l’absurdité du monde du travail. Antoine Mouton revient également sur sa relation à son père, s’interroge sur son nom comme sur son origine. « Quand on me demande d’où je viens, je réponds : d’enfance. » Il agence les mots entre eux, pointe leurs accords leurs écarts et leurs égarements. « Je porte le nom d’un animal commun, qui ne doit sa survie qu’à la domestication, et dont la seule qualité reconnue est de se laisser exploiter. » Et voilà le travail. Une œuvre critique, entre ironie douce et gravité contenue. Une parole libre et originale. « Un poème comme une cicatrice qui rétablirait le contact même fugace entre le monde et soi. »

    (...)
    #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Mémoire, #Temps, #Enfance, #Portrait, #Travail (...)
    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_nom_d_un_animal_antoine_mouton.mp4

    https://lacontreallee.com/catalogue/nom-dun-animal

  • Loin des carnivores
    https://laviedesidees.fr/Loin-des-carnivores

    L’autrice sud-coréenne, prix Nobel de #littérature en 2024, raconte dans l’un de ses romans la décision implacable d’une jeune femme qui rompt avec la #viande et le sexe. Ce faisant, la littérature fait sécession avec une société emportée par sa vitesse et ses oublis.

    #Arts #féminisme #famille #Asie #Portraits #Corée_du_Sud
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250627_han_kang_3_.pdf

  • John Ruggie, de la nécessité du multilatéralisme
    https://laviedesidees.fr/John-Ruggie-de-la-necessite-du-multilateralisme

    John Ruggie, auteur incontournable sur les organisations internationales, a souligné l’importance des normes dans leur fonctionnement. Universitaire et rapporteur spécial de l’ONU, il offre une perspective équilibrée sur les apports du multilatéralisme, sans idéalisation.

    #International #Portraits #Nations_unies #ONU
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250624_ruggie.pdf

  • John Gerard Ruggie, de la nécessité du multilatéralisme
    https://laviedesidees.fr/John-Gerard-Ruggie-de-la-necessite-du-multilateralisme

    John Gerard Ruggie, auteur incontournable sur les organisations internationales, a souligné l’importance des normes dans leur fonctionnement. Universitaire et rapporteur spécial de l’ONU, il offre une perspective équilibrée sur les apports du multilatéralisme, sans idéalisation.

    #International #Portraits #Nations_unies #ONU
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250624_ruggie.pdf

  • Lev Vygotski : la #psychologie par gros temps ?
    https://laviedesidees.fr/Lev-Vygotski-la-psychologie-par-gros-temps-6522

    Lev Vygotski mérite d’être redécouvert au-delà de sa réputation pédagogique. Il a vécu la période tragique du stalinisme en travaillant jusqu’au dernier moment de sa courte vie à une psychologie de la liberté.

    #Philosophie #éducation #enfance #U.R.S.S. #Portraits
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/202506_vygotski_2_.pdf

  • A Porto Rico, « territoire sanctuaire » pour les immigrés, la politique répressive de Donald Trump met à mal la coexistence
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/09/a-porto-rico-territoire-sanctuaire-pour-les-immigres-la-politique-repressive

    A Porto Rico, « territoire sanctuaire » pour les immigrés, la politique répressive de Donald Trump met à mal la coexistence
    Par Jean-Michel Hauteville (San Juan (Porto Rico), envoyé spécial)
    Depuis le début du mandat de Donald Trump, plus de 500 migrants ont été arrêtés dans cette île des Caraïbes sous souveraineté américaine. Une situation inédite sur ce territoire hispanophone, traditionnellement bienveillant envers les sans-papiers venus d’Amérique latine.
    Malgré la quiétude apparente, les habitués ne s’y trompent pas : depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, la peur rôde autour de cette petite esplanade triangulaire, agrémentée d’arbres et de sculptures, située au cœur du Barrio Obrero (« quartier ouvrier ») de la capitale portoricaine. Ce secteur populaire du district de Santurce est emblématique de la longue tradition d’immigration en provenance des pays voisins des Caraïbes et d’Amérique latine sur cette île hispanophone. Peuplée de 3,2 millions d’habitants, cette dernière se trouve sous souveraineté américaine, avec le statut ambigu d’« Etat libre associé ». Et ici plus qu’ailleurs, sur ce territoire grand comme la Corse, le durcissement de la politique migratoire de Washington s’est brutalement fait ressentir.
    « La vie a changé ici. Il n’y a plus d’ambiance », grimace Filès, un demandeur d’asile haïtien de 40 ans, attablé avec son ami Eriel, 37 ans. Originaires de Jacmel, ville du sud d’Haïti, les deux hommes n’ont pas souhaité révéler leur identité complète. Arrivés à Porto Rico début 2024, au terme d’une périlleuse traversée d’une journée en yole depuis les rivages de la République dominicaine, où ils ont laissé leur compagne et leurs enfants, ils travaillent désormais sur les chantiers de San Juan, à l’instar d’un grand nombre d’immigrés. Eriel acquiesce en désignant les tables vides autour de lui. « Avant, il y avait beaucoup plus d’animation, des stands de nourriture, de la musique », se remémore le trentenaire.
    Moins d’une semaine après l’investiture de Donald Trump, et la signature, dans la foulée, par le président américain, d’un décret anti-immigration, les premières arrestations ont bouleversé le quotidien paisible du Barrio Obrero. Le 26 janvier, en pleine journée, des agents fédéraux américains en uniforme ont effectué une descente aux abords de la placita (« petite place ») Barcelo. « C’était choquant : ils sont venus près d’ici avec des véhicules militaires », témoigne José Rodriguez, résident bien connu dans le quartier et président du Comité dominicain des droits humains, une organisation de défense des droits des migrants à San Juan. « Ils ont défoncé les portes des appartements des familles d’immigrés dominicains. Sans mandat d’un juge », s’afflige l’athlétique militant de 62 ans, rencontré sur l’esplanade.
    Lors de cette première opération, quelque 47 personnes ont été arrêtées, selon un bilan des autorités fédérales américaines communiqué par les médias locaux. Ces immigrés, placés en détention à la prison fédérale de Guaynabo, en banlieue de San Juan, « n’avaient pas de statut migratoire [régularisé] sur le territoire des Etats-Unis » et « avaient commis des délits à Porto Rico », avait assuré le soir même, lors d’une interview télévisée, Rebecca
    Pourtant, les jours suivants, les sites d’information ont relayé plusieurs témoignages contredisant ces affirmations : deux frères haïtiens en situation régulière et sans histoires, libérés de prison au bout de trois jours de calvaire ; un quinquagénaire dominicain, titulaire d’un titre de résident permanent, arrêté avant d’avoir eu le temps de montrer ses papiers ; une mère de famille dominicaine en cours de naturalisation, dont les proches sont restés sans nouvelles pendant plusieurs semaines…« La majorité des personnes détenues n’ont pas de casier judiciaire, ni de procédure en cours devant les tribunaux », dénonce Alvaro Nuñez, avocat spécialiste des questions migratoires, venu saluer son ami José Rodriguez. Les autorités ont « agi de manière indiscriminée, avec des conséquences sur des personnes qui travaillent, qui ont toute leur vie ici », s’offusque l’avocat.
    Depuis janvier, les redadas (« coups de filet ») menées par les agences fédérales américaines à Porto Rico, dont celle chargée de la surveillance des frontières et de l’immigration (ICE), se sont multipliées sur l’île des Grandes Antilles. Quelque 552 personnes ont d’ores et déjà été arrêtées depuis le début de l’année, selon le décompte officiel arrêté au 5 juin, révélé par le média en ligne Centro de Periodismo Investigativo. C’est cinq fois plus que durant toute l’année 2024. Ces immigrés sont « majoritairement de nationalité dominicaine et haïtienne, mais aussi mexicaine et vénézuélienne », avait précisé Rebecca Gonzalez-Ramos fin mai. Le 30 mars, une intervention d’ICE dans la localité de Toa Baja a tourné au drame : un ressortissant dominicain de 52 ans est tombé du toit d’un immeuble où il s’était caché. Hospitalisé, le malheureux a fini par succomber à ses blessures, le 4 mai.
    Lors de la plus récente opération de grande envergure, le 8 mai, pas moins de 53 ouvriers, parmi lesquels sept femmes, tous de nationalité dominicaine, étaient arrêtés sur le chantier de l’hôtel La Concha Renaissance, établissement quatre étoiles situé aux abords de la célèbre plage de Condado. A cette date, les autorités fédérales américaines indiquaient avoir arrêté 67 immigrés accusés de délits « graves », soit moins de 20 % du total des sans-papiers détenus.
    La prison de Guaynabo étant désormais saturée, les services de lutte contre l’immigration « ont renvoyé en République dominicaine 28 ouvriers de La Concha. Il y en a vingt à Miami, d’autres à San Antonio, au Texas, et d’autres ont été relâchés », énumère José Rodriguez. « On les met où on trouve de la place. Du coup, il y a des familles qui ont été séparées », s’émeut le militant des droits des personnes immigrées. « La pratique habituelle du gouvernement des Etats-Unis, c’est de transférer hors de Porto Rico quasiment tous les migrants arrêtés », confirme Annette Martinez-Orabona, directrice exécutive de l’ACLU Porto Rico, la branche locale de l’Union américaine pour les libertés civiles, organisation non gouvernementale (ONG) de défense des droits humains. « Après leur arrestation, ils peuvent rester sur l’île entre vingt-quatre et soixante-dix-huit heures, puis sont transférés » sur le continent, poursuit cette avocate.
    Ce brusque tour de vis migratoire va à l’encontre de la tradition de bienveillance envers les immigrés clandestins – en particulier les hispanophones d’Amérique latine – qui a longtemps prévalu sur cette terre métissée, ancienne colonie espagnole annexée par les Etats-Unis en 1898. « Porto Rico était perçu comme un territoire sanctuaire », assure Fermin Arraiza Navas, le directeur juridique d’ACLU Porto Rico. « Notre politique, c’est de traiter [les étrangers] comme nos semblables, quelle que soit leur nationalité », poursuit l’affable avocat. « A plus forte raison quand on a un fort lien linguistique et culturel, comme avec nos frères de la République dominicaine. »
    Ainsi, le gouvernement portoricain a créé un permis de conduire spécial pour les étrangers en situation irrégulière. Ceux-ci seraient, selon l’ONG, « entre 150 000 et 200 000 sur toute l’île ». Au bout d’une année de présence sur le territoire, les sans-papiers peuvent faire la demande de cette précieuse licencia, qui leur permet d’acquérir un véhicule ou d’ouvrir un compte en banque. Mais ce dispositif généreux s’est retourné contre ses bénéficiaires. « Ça a permis de ficher les gens », déplore M. Arraiza : dans plusieurs cas, les agents fédéraux ont utilisé ces permis pour retrouver leurs détenteurs. Ce spécialiste des droits civiques fustige la passivité de la gouverneure de Porto Rico, Jenniffer Gonzalez Colon, arrivée au pouvoir début janvier et ouvertement favorable au nouveau président. « Elle fait tout ce que lui demande le gouvernement des Etats-Unis, ce que lui dit le président Trump, pour éviter de perdre des financements fédéraux, regrette M. Arraiza. Cela met en situation de grande précarité la communauté dominicaine et les personnes migrantes. »
    En effet, de nombreux sans-papiers, terrorisés, se cloîtrent chez eux, selon les organisations locales. L’absentéisme est monté en flèche dans les écoles, mais aussi au travail, dans les secteurs qui recourent à la main-d’œuvre immigrée. « Le bâtiment est l’un des secteurs les plus touchés, tout comme la restauration », constate Luis Pizarro Otero, le président de la chambre de commerce de Porto Rico, qui plaide auprès du gouvernement fédéral pour des « solutions migratoires pour les emplois saisonniers ». Face à cette vague de répression inédite, au Barrio Obrero, la solidarité s’organise. Comme chaque lundi midi, plusieurs dizaines de personnes défavorisées – portoricaines ou étrangères – reçoivent un repas gratuit au sous-sol, chaleureusement décoré, de l’église méthodiste Saint-Paul, tout près de la place Barcelo. Une enceinte diffuse des hymnes évangéliques enjoués. « Cette église est un lieu sûr, un sanctuaire, et le restera », dit, sur un air d’évidence, la pasteure Nilka Marrero Garcia, qui dénonce sans ambages les méthodes de « profilage racial » des agents fédéraux. « Lorsqu’il y a des descentes de la “migra”, on s’enferme, ici, avec dix, douze personnes, pendant des heures », confie la révérende de 72 ans. Son regard bleu gris s’emplit d’une infinie compassion. « On a de la nourriture, de l’eau. On éteint les lumières, et on attend. »
    Grâce à la participation d’une douzaine de bénévoles, la paroisse apporte un soutien précieux aux immigrés en détresse. « Dans le domaine de l’assistance juridique, on a suivi 48 dossiers depuis janvier », souligne la pasteure. La congrégation a également fourni « 350 sacs de courses et 2 500 repas chauds » aux personnes qui n’osent plus sortir.D’autres acteurs locaux ont mis l’accent sur l’information des habitants du quartier quant à leurs droits. « On a expliqué aux gens la différence entre les types de mandat : pour entrer chez vous, les agents de l’ICE doivent avoir un mandat bien précis », relate la journaliste et poétesse Ana Castillo Muñoz, dans un bar branché du district voisin de Rio Piedras. « Après la première descente, on a fait tout un travail de terrain », poursuit cette fille d’immigrés dominicains de 35 ans, originaire du Barrio Obrero, ses longs rajouts noués en un chignon à la mode.
    Aux yeux de l’autrice du recueil Corona de flores (EDP University, 2021, non traduit), la situation des migrants à Porto Rico n’est pas près de s’améliorer. « Je pense que les politiques migratoires de Trump resteront tout aussi agressives. Donc nous devons nous organiser, éduquer les gens, nous soutenir les uns les autres », exhorte Ana Castillo Muñoz, qui conclut avec défiance : « L’Etat ne fera rien pour préserver le “sanctuaire” à Porto Rico, étant donné notre statut colonial. Le sanctuaire portoricain, c’est au peuple de le défendre. »

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#portorico#politiquemigratoire#ICE#expulsion#caraibes#sante#droit

  • Paulette Nardal, aux sources de l’internationalisme noir
    https://laviedesidees.fr/Paulette-Nardal-aux-sources-de-l-internationalisme-noir

    Souvent associée à l’essor de la Négritude, et objet aujourd’hui d’une véritable reconnaissance, Paulette Nardal fut une médiatrice entre les mondes noirs dans le Paris de l’entre-deux-guerres.

    #International #Portraits
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250527_nardal.pdf

  • Le Portugal annonce l’expulsion prochaine de près de 18 000 immigrés irréguliers - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64349/le-portugal-annonce-lexpulsion-prochaine-de-pres-de-18-000-immigres-ir

    Le Portugal annonce l’expulsion prochaine de près de 18 000 immigrés irréguliers
    Par Clémence Cluzel Publié le : 05/05/2025
    Au Portugal, le gouvernement sortant a annoncé samedi son projet d’expulser à court terme environ 18 000 étrangers en situation irrégulière dans le pays. La déclaration coïncide avec le lancement de la campagne électorale pour les élections législatives anticipées du 18 mai. Autrefois pays d’accueil, le Portugal voit sa politique migratoire se durcir ces dernières années.
    Environ 18 000 étrangers vivant sans autorisation au Portugal doivent prochainement être expulsés du pays, a annoncé samedi 3 mai, le ministre de la Présidence, António Leitão Amaro. Les notifications de départ à l’intention des migrants présents illégalement doivent être transmises dès la semaine prochaine.
    Dans un premier temps, 4 500 étrangers clandestins vont recevoir un ordre de départ volontaire pour un délai de 20 jours, a précisé le ministre. Les autorités portugaises misent d’abord sur ces départs volontaires, d’autant plus qu’elles bénéficient de peu de moyens pour reconduire les migrants clandestins aux frontières.
    Le gouvernement intérimaire sortant, issu du centre-droit, justifie cette opération inédite, par le besoin de “réguler les flux migratoires afin de pouvoir offrir des conditions d’accueil plus dignes” selon la déclaration du Premier ministre Luis Montenegro faite devant le Conseil européen le 17 octobre dernier.
    Le pays a vu sa population étrangère doubler en cinq ans pour atteindre 15 % de sa population totale, soit 1,55 million en 2024 selon l’Agence pour l’intégration, la migration et l’asile (AIMA). Beaucoup d’entre eux sont originaires d’Inde, du Népal et du Bangladesh. L’annonce a aussitôt suscité de vives critiques. Les associations d’aide aux migrants imputent à l’État cette situation. Face à la hausse des demandes de régularisation, l’agence gouvernementale, déjà en manque d’effectifs, se retrouve incapable de traiter tous les dossiers. Les demandes de papiers sans réponse dépassent les 400 000 d’après le gouvernement et atteindraient même les 500 000 selon la presse locale.
    Une situation qui fait craindre aux associations et avocats en droit des étrangers “une augmentation du nombre de migrants en situation irrégulière et une aggravation de leurs souffrances”.
    La temporalité de l’annonce a aussi été très critiquée puisqu’elle survient la veille du lancement de la campagne électorale pour les législatives anticipées du 18 mai, convoquées en mars dernier. Candidat à sa succession, le Premier ministre, Luis Montenegro, est accusé de vouloir séduire l’électorat d’extrême-droite pour obtenir la majorité au Parlement.
    Comme ses voisins européens, le pays n’échappe pas à la vague de populisme de ces dernières années. Depuis les élections de 2024, le parti d’extrême-droite Chega (“Assez” en portugais) constitue la troisième force politique au Portugal. Le parti réclame la suspension de l’émission de nouveaux titres de séjour tant que l’agence gouvernementale AIMA n’aura pas traité toutes les demandes déjà déposées.
    Longtemps pays d’accueil, le Portugal bénéficiait d’une politique migratoire parmi les plus ouvertes d’Europe. Pendant de nombreuses années, les migrants pouvaient obtenir un statut légal en travaillant, en créant une entreprise ou en étant freelance, qu’ils soient entrés de manière régulière ou non dans le pays. Adoptée fin juillet 2022 par l’Assemblée Nationale, une loi favorisait grâce à des accords de mobilité notamment avec le Cap-Vert, le Maroc ou l’Inde, la délivrance de visas courts et renouvelables pour les travailleurs dans des secteurs en tension comme le tourisme, la construction, l’industrie textile et chaussure ainsi que les technologies de pointe.
    Cette main-d’œuvre, saisonnière le plus souvent, permet de pallier la démographie en déclin et l’exode rural dans le pays. En 2023, environ 180 000 migrants avaient été régularisés, selon des données du gouvernement.
    Désormais cependant, les autorités opèrent un net virage. Arrivé au pouvoir en avril 2024, le gouvernement de droite modérée de Luis Montenegro a décidé de durcir la politique migratoire. "Nous sommes prêts à accueillir au Portugal des migrants en provenance de pays où les gens ne voient pas leurs opportunités garanties. Nous avons besoin de main-d’œuvre, de main-d’œuvre qualifiée, de main-d’œuvre pour les différents secteurs de l’activité économique et nous sommes ouverts à cela, mais cette ouverture ne doit pas être confondue avec une politique de portes grandes ouvertes", avait-il expliqué au Conseil européen le 17 octobre 2024.
    La loi adoptée en 2018 par l’ancien gouvernement socialiste qui permettait aux immigrés de demander une régulation s’ils prouvent avoir travaillé depuis au moins un an en cotisant pour la sécurité sociale, a ainsi été abrogée en juin dernier.Quelques jours avant l’annonce du plan d’expulsion, le ministre António Leitão Amaro avait déjà déclaré à la presse locale que le Portugal devait “revoir son système d’expulsion, qui ne fonctionne pas". "Il est important de réaliser que le Portugal est l’un des trois pays d’Europe qui exécutent le moins d’expulsions de personnes ayant reçu l’ordre de partir pour avoir enfreint les règles, y compris pour des raisons de sécurité", avait-il déclaré.

    #Covid-19#migrant#migration#portugal#politiquemigratoire#expulsion#sante#regularisation#droit

  • Les forces armées yéménites ont confirmé une attaque contre le #porte-avions USS « Harry S. #Truman » hier à l’aide de missiles et de drones, le forçant à se replier vers l’extrême nord de la #mer_Rouge - Le Père Peinard
    https://www.leperepeinard.com/breves/les-forces-armees-yemenites-ont-confirme-une-attaque-contre-le-porte-

    Il est probable que cette même attaque ait causé la perte d’un #F/A-18 » #Super_Hornet » de l’#US_Navy, survenue après que le porte-avions eut effectué un virage serré pour » éviter les tirs « . Un tracteur de remorquage a également été perdu et un marin a été blessé.

    • pas de mention de manœuvre d’évitement dans ma source maritime – reprenant le communiqué officiel de NAVCENT

      F/A-18 Super Hornet Lost Overboard in Red Sea
      https://gcaptain.com/f-a-18-super-hornet-lost-overboard-in-red-sea

      The USS Harry S. Truman (CVN 75) Carrier Strike Group reported the loss of an F/A-18E Super Hornet and tow tractor during a routine operation in the Red Sea on April 28, 2025.

      According to naval officials in Manama, Bahrain, the incident occurred during a hangar bay operation when the move crew lost control of the aircraft. Quick action by sailors involved in the towing operation allowed them to clear the area before both the aircraft and tow tractor went overboard.

      One sailor sustained minor injuries in the incident. Naval authorities have launched an investigation into the cause of the accident.

      The Harry S. Truman Carrier Strike Group, which includes nine squadrons of Carrier Air Wing 1, three guided-missile destroyers from Destroyer Squadron 28, and the Ticonderoga-class cruiser USS Gettysburg (CG 64), remains fully mission capable despite the loss.

      The incident comes during an extended deployment for the carrier. Defense Secretary Pete Hegseth extended the Truman’s Middle East deployment in March 2025. The carrier has been operating continuously since departing Naval Station Norfolk in September 2024.

      This is not the first incident involving the Truman during its current deployment. In February, the carrier sustained damage to its starboard quarter following a collision with the Panama-flagged bulk carrier MV Besiktas-M near Port Said, Egypt. That incident resulted in damage to storage rooms, maintenance space, line handling space, and the fantail, though aircraft elevator three remained operational.

      The Truman is currently engaged in Operation Rough Rider, a U.S. Central Command campaign targeting Houthi forces in Yemen. The operation, which began on March 15, 2025, aims to restore freedom of navigation and American deterrence in the region. Working alongside the Carl Vinson Carrier Strike Group, the Truman has been part of operations that have struck over 800 targets.

      Naval officials have not released details about potential recovery operations for the lost aircraft and equipment, citing operational security concerns.

      The USS Harry S. Truman is commanded by Captain Christopher Hill, having assumed command after Captain Dave Snowden’s removal following the collision. 

      The F/A-18E Super Hornet is manufactured by Boeing and costs approximately $60 million per aircraft.

      pour l’incident devant Port-Saïd, cf. https://seenthis.net/messages/1098410

    • Harry S. Truman Carrier Strike Group F/A-18 Super Hornet Lost at Sea > United States Navy > display-pressreleases
      https%3A%2F%2Fwww.navy.mil%2FPress-Office%2FPress-Releases%2Fdisplay-pressreleases%2FArticle%2F4167948%2Fharry-s-truman-carrier-strike-group-fa-18-super-hornet-lost-at-sea%2F

      MANAMA, Bahrain – USS Harry S. Truman (CVN 75) lost an F/A-18E Super Hornet assigned to Strike Fighter Squadron (VFA) 136 and a tow tractor as the aircraft carrier operated in the Red Sea, April 28. All personnel are accounted for, with one Sailor sustaining a minor injury.

      The F/A-18E was actively under tow in the hangar bay when the move crew lost control of the aircraft. The aircraft and tow tractor were lost overboard.

      Sailors towing the aircraft took immediate action to move clear of the aircraft before it fell overboard. An investigation is underway.

      The Harry S. Truman Carrier Strike Group and embarked air wing remain fully mission capable.

      The strike group consists of flagship Harry S. Truman, the nine squadrons of Carrier Air Wing 1, three guided-missile destroyers of Destroyer Squadron 28, and the Ticonderoga-class cruiser USS Gettysburg (CG 64).

    • Houthis Get « Soft Kill » on U.S. Navy Jet - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=siL417q1BgM

      An F/A-18E from VFA-136 being towed on the hangar bay fell over the side of the USS Harry S Truman as the ship was maneuvering to avoid getting hit by a Houthi weapon. One sailor was injured while jumping from the jet before it went into the water, but there was no loss of life.

      il s’agit bien d’une manœuvre d’évitement… (3:14 de la vidéo, dont le début ne contient que de la pub du sponsor)
      je la mets car il y a, à suivre, d’intéressants détails sur le fonctionnement du porte-avions notamment le déplacement des avions sur les ponts et, à 3:54, la vue du poste de travail du superviseur des mouvements de pont…

    • L’US Navy a perdu un autre F/A-18 Super Hornet cette semaine, après sa chute dans la mer Rouge lors d’une tentative d’atterrissage sur le porte-avions USS Harry S. Truman - Le Père Peinard
      https://www.leperepeinard.com/breves/lus-navy-a-perdu-un-autre-f-a-18-super-hornet-cette-semaine-apres-sa-

      07 mai 2025 8h44

      Les pertes d’avions américains lors des opérations » #Prosperity_Guardian » et » #Rough_Rider » contre le #Yémen s’élèvent à au moins 930 millions de dollars, dont 22 drones #MQ-9 » #Reaper » et trois jets F/A-18 » Super Hornet « .

  • « #Covas_do_Barroso », un docu-western sur la face sombre de la #transition_énergétique au #Portugal

    https://www.youtube.com/watch?v=ZklsYH2S58Y

    Le réalisateur #Paulo_Carneiro sort le 26 mars un film choral qui remet en scène la résistance d’un village portugais contre un mégaprojet de #mines de #lithium porté par la multinationale britannique #Savannah.

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/260325/covas-do-barroso-un-docu-western-sur-la-face-sombre-de-la-transition-energ
    #film #énergie #résistance #extractivisme #lutte

  • Harrison White, pionnier de l’analyse des réseaux
    https://laviedesidees.fr/Harrison-White-pionnier-de-l-analyse-des-reseaux

    Le sociologue américain Harrison White a contribué de façon décisive à développer l’analyse des réseaux sociaux. Outre ses travaux dans ce domaine, sa synthèse théorique et sa compréhension des formations sociale irriguent divers champs comme la sociologie de l’art et la sociologie économique.

    #Société #Portraits

  • Lecture d’un extrait du livre « Vivre tout bas » de Jeanne Benameur paru aux éditions Actes Sud, en 2025.

    https://liminaire.fr/creation/radio-marelle/article/vivre-tout-bas-de-jeanne-benameur

    Jeanne Benameur donne une voix à une femme silencieuse, recluse au bord de la mer, à l’écart d’un village de pêcheurs, portée par un chagrin plus grand qu’elle la mort de son fils, le vide laissé par cette disparition. Sans jamais la nommer, elle nous la fait reconnaître : Marie, la mère de celui qui n’était pas seulement son fils. Ici, pas d’iconographie figée ni de parole divine, mais une femme incarnée, qui écrit, lit, et se reconstruit. À travers une prose lumineuse et sensorielle, l’autrice tisse un récit d’émotions et de résilience, où chaque geste, chaque rencontre, esquisse un chemin de renaissance. Dans la douceur du ressassement et le murmure des vagues, ce roman ouvre un espace de liberté, d’acquiescement au monde.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Roman, #Famille, #Portrait, #Femme, #Croyance (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_vivre_tout_bas_jeanne_benameur.mp4

    https://actes-sud.fr/catalogue/litterature-francophone/vivre-tout-bas

  • Contro il #porto crocieristico di #fiumicino
    https://radioblackout.org/2025/03/contro-il-porto-crocieristico-di-fiumicino

    Royal Caribbean, colosso statunitense delle #crociere, vuole costruire a Fiumicino il primo grande porto a gestione privata in Italia. Ci sono lacune nella documentazione, timori per l’ambiente e la comunità locale, la quale si oppone al progetto attraverso il collettivo Noporto. Associazioni e al Coordinamento I Tavoli del Porto. Lo scopo è quello di far […]

    #L'informazione_di_Blackout #Roma
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/03/fiumicino.mp3

  • À Lisbonne, une multitude de causes ont convergé dans la marche pour la libération de toutes les femmes

    La marche pour la libération de toutes les femmes a rassemblé des collectifs féministes, antiracistes, migrants, internationalistes et pour le logement, pour l’égalité des genres et avec « fierté féministe ».

    Ce fut un parcours marqué par les avancées et les reculs de la pluie. La marche pour la libération de toutes les femmes à Lisbonne est partie du Marquês de Pombal et a avancé sans trêve jusqu’au Rossio. En chemin, différents messages ont marqué les affiches, pancartes et banderoles de la manifestation, mais tous ont convergé dans la lutte pour l’égalité des femmes.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/08/en-2158-serieusement/#comment-65505

    #feminisme #portugal

  • Les #ports « #chinois » de #Panama passent sous pavillon des #Etats-Unis
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/03/04/les-ports-chinois-de-panama-passent-sous-pavillon-des-etats-unis_6576413_323

    « La Chine se fait expulser du Panama et l’Amérique est en train de gagner. Merci, président #Trump. MAGA ! [“Make America Great Again”] », a posté, sur le réseau social X, le compte de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, présidée par l’élu républicain de Floride Brian Mast. « C’est un grand pas dans la bonne direction. Je suis à la tête d’un projet de loi qui ramènerait le canal de Panama sous contrôle américain. Il est temps de contrer l’influence de la Chine sur les chaînes d’approvisionnement américaines », a renchéri Dustin Johnson, représentant républicain du Dakota du Sud.

    La société #CK_Hutchison gère les ports de Balboa et de Cristobal au Panama dans le cadre d’une concession signée pour la première fois en 1997 et prolongée jusqu’en 2047 en 2021.

    Lors de son investiture, M. Trump avait sévèrement critiqué le Panama, l’accusant d’avoir concédé l’exploitation du canal à des intérêts chinois, susceptibles de surveiller les mouvements des navires et de porter atteinte à la sécurité des Etats-Unis. « La Chine gère le canal de Panama. Et nous ne l’avons pas donné à la Chine. Nous l’avons donné au Panama et nous allons le reprendre », avait déclaré le président. L’infrastructure fut creusée par l’armée américaine sous l’égide du président Theodore Roosevelt (1901-1909) et inaugurée en 1914. Elle fut restituée en 1999 au Panama, plus de vingt ans après un traité négocié par le président démocrate Jimmy Carter (1977-1981) ratifié par le Sénat des Etats-Unis.

    Lors d’une conférence de presse avant son investiture, M. Trump n’avait pas exclu d’utiliser la force militaire ou la coercition économique pour reprendre le contrôle du canal. Des responsables panaméens et plusieurs anciens responsables militaires américains avaient déclaré que les installations chinoises ne représentaient pas une menace militaire et ne violaient pas la neutralité du canal.

  • Avec l’Ukraine, contre le militarisme (Catarina Martins du Bloc de Gauche portugais)

    Dans cet entretien percutant, Catarina Martins, figure de proue de la gauche portugaise et députée européenne, propose une analyse lucide qui transcende les clivages simplistes sur la guerre en Ukraine. Elle démontre comment la résistance légitime du peuple ukrainien s’inscrit dans une lutte plus large contre l’exploitation néolibérale et les intérêts des multinationales qui cherchent à profiter de la reconstruction.
    Martins articule une vision de gauche cohérente qui reconnaît à la fois le droit des Ukrainiens à se défendre et la nécessité d’aller au-delà d’une réponse purement militaire. Elle expose comment les créanciers internationaux et les oligarques, tant russes qu’occidentaux, instrumentalisent la crise pour leurs propres intérêts, au détriment des travailleurs ukrainiens.
    À travers son expérience au Portugal, où son parti a combattu l’austérité et défendu les services publics, elle montre qu’une autre voie est possible : celle d’une solidarité internationale basée sur la justice sociale, le logement public et la défense des droits des travailleurs. Une lecture essentielle pour comprendre comment construire une paix durable fondée sur la justice sociale.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/02/avec-lukraine-contre-le-militarisme-catarina-m

    #international #ukraine #portugal

  • Lecture d’un extrait du livre « Dis-moi qui tu hantes » d’Alban Lefranc paru aux éditions Verticales, en 2025.

    https://liminaire.fr/creation/radio-marelle/article/dis-moi-qui-tu-hantes-d-alban-lefranc

    Le roman d’Alban Lefranc dont le titre souligne que notre nature se révèle à travers les relations que nous choisissons, explore la figure de Julien Mana, écrivain assassiné en 2022, à travers les témoignages de sept personnes qui l’ont côtoyé. Chaque voix révèle une facette différente du personnage : les ambitions littéraires, les relations tumultueuses, le charisme autant que les failles de cet être contrasté, autodidacte brillant, instable, en proie à des pulsions incontrôlées. Son premier livre, La Vision dans l’île, une histoire d’obsession et d’errance, semble refléter sa propre quête existentielle. Le roman se construit comme un puzzle, où chaque témoignage éclaire différemment l’identité insaisissable de cet auteur fictif, entre talent brut, contradictions et autodestruction.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Roman, #Famille, #Portrait, #Mémoire (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_dis-moi_qui_tu_hantes_alban_lefranc.mp4

    http://www.editions-verticales.com/fiche_ouvrage.php?id=497&rubrique=3

  • Comment la Chine tisse un réseau portuaire mondial
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/02/15/la-chine-tisse-un-reseau-portuaire-mondial_6547389_3234.html

    Le géant #Cosco, aux côtés d’autres armateurs et logisticiens, investit massivement dans les terminaux à #conteneurs. Le gouvernement chinois cherche autant à soutenir et à sécuriser exportations et importations qu’à asseoir la puissance du pays.

    Le Pirée, juin 2016. La Chine réveille l’inquiétude des Européens en rachetant 51 % des #terminaux_à_conteneurs du #port athénien, avant que son armateur Cosco Shipping Ports ne porte cette participation à 67 % en 2021. Huit ans plus tard, personne ne s’est étonné que le président chinois, Xi Jinping, en visite au Pérou, à la mi-novembre 2024, inaugure le port de Chancay, détenu à 60 % par le même Cosco. Un investissement de plus de 3 milliards d’euros pour un hub présenté par le gouvernement péruvien comme le « Singapour d’Amérique latine », porte d’entrée des produits chinois et de sortie des ressources minérales, énergétiques et agricoles du sous-continent.

    Entre-temps, avec d’autres entreprises, comme China Merchants Port Holdings et Hutchison Port Holdings, la #Chine a pris position dans de nombreux terminaux à conteneurs à travers le monde, le plus souvent avec des parts de 20 % à 49 %, sans pour autant exercer une domination écrasante. Ces opérations s’inscrivent dans les « nouvelles routes de la soie » lancées par M. Xi, en 2013. En 2019, il avait même réussi le tour de force politique d’y intégrer Trieste (Italie) pour en faire une de ses principales prises sur le Vieux Continent, avant que le gouvernement de Giorgia Meloni ne sorte la cité adriatique de la Belt and Road Initiative (BRI).

    https://archive.ph/OByY4

    #commerce_mondial #guerre

  • En Israël, une émigration sans précédent : « Si rien ne change aux prochaines élections, il y aura encore plus de monde pour partir »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/28/en-israel-un-exil-a-bas-bruit-j-aime-mon-pays-mais-ce-qui-nous-attend-ce-son

    En Israël, une émigration sans précédent : « Si rien ne change aux prochaines élections, il y aura encore plus de monde pour partir »
    Par Isabelle Mandraud (Tel-Aviv, envoyée spéciale)
    Roy a 34 ans et un bel avenir de musicien devant lui. Mais il ne le conçoit plus en Israël, où il est pourtant né. Ce producteur, chanteur et bassiste à succès, qui souhaite préserver son anonymat, s’apprête à émigrer en Espagne avec sa femme. « On ne le crie pas sur tous les toits, car on a honte de partir alors que la guerre n’est pas encore totalement finie, c’est un moment compliqué… J’aime mon pays, mais ce qui nous attend, ce sont des années noires », dit-il, en avalant un hamburger à la va-vite dans un restaurant de Tel-Aviv.
    Des années noires ? « Oui, reprend-il, le gouvernement de Nétanyahou a franchi plusieurs caps qui mettent en péril la démocratie, la loi et la religion sont en contradiction, et le nombre des ultraorthodoxes ne fait qu’augmenter. »
    Pendant des mois, en 2023, Roy a participé à toutes les manifestations massives contre le projet de réforme du système judiciaire du gouvernement, jusqu’à ce que le mouvement s’éteigne après l’attaque meurtrière du Hamas, le 7 octobre 2023, sur le territoire israélien, et la guerre de représailles qui a suivi dans la bande de Gaza. « En dépit du choc du 7-Octobre, j’étais alors encore optimiste, j’ai pensé qu’il y aurait un consensus, mais j’ai vite déchanté, je n’y crois plus », lâche-t-il.
    Mikki, 30 ans, qui ne souhaite pas non plus donner son nom, a déjà franchi le pas. Avec sa femme et ses deux enfants en bas âge, il s’est installé il y a peu à Paphos, une ville sur la côte occidentale de Chypre, où il a créé une entreprise d’e-commerce. « Cela a été une décision lourde à prendre, explique-t-il, mais entre les difficultés économiques qui s’accroissent en Israël et l’insécurité, on a compris qu’on devait bouger. Chaque fois que je me déplaçais avec mes enfants, je portais une arme [comme de plus en plus de civils israéliens] et je ne me voyais pas continuer à les accompagner partout avec. »
    Située à moins d’une heure trente de vol de Tel-Aviv, Paphos est devenue une destination de plus en plus attractive, confirme Alice Shani, une Israélienne propriétaire d’une société immobilière installée sur place depuis plusieurs années, jointe par téléphone. « Depuis un an, 200 familles sont arrivées, elles forment maintenant une communauté et il en arrive encore, affirme-t-elle. Chaque jour, je reçois des questions sur les écoles, la vie quotidienne… La plupart des nouveaux venus sont des trentenaires qui travaillent dans la high-tech. Et puis, Paphos, tout en étant connectée à l’Europe, apparaît moins stressante que d’autres pays. »
    A bas bruit, l’exil se développe. Les départs atteignent même des records. Selon les données du Bureau central des statistiques (BCS) publiées en décembre 2024, 82 700 Israéliens ont ainsi quitté le pays, et pas seulement à cause de la guerre. « Il est important de comprendre que ces chiffres reflètent des Israéliens partis en 2023, mais qui n’ont été classés comme émigrants qu’en 2024. La raison en est que le BCS doit attendre un an pour les cataloguer comme tels, [afin de vérifier] s’ils ont passé plus de neuf mois à l’étranger dans l’année suivant leur départ, commente Isaac Sasson, professeur de sociologie à l’université de Tel-Aviv. Et, toujours selon ce rapport, seulement 24 000 Israéliens sont revenus en 2024. Cet écart représente donc un changement radical par rapport à la décennie précédente. »
    « De nombreux émigrants sont partis avant le 7-Octobre, poursuit-il. Je pense que certains d’entre eux ont quitté le pays en raison de l’instabilité politique en Israël et de la réforme judiciaire controversée. Cette augmentation de l’émigration est alarmante. Nous savons très peu de chose sur ceux qui ont décidé d’émigrer, hormis leur âge, mais il y a des raisons de croire qu’ils ont des niveaux de diplôme plus élevés que la moyenne. Le principal risque est qu’Israël connaisse une “fuite des cerveaux” et il n’est pas certain que l’alya [immigration de juifs en Israël] puisse compenser cette perte de population qualifiée. »
    Les réseaux sociaux témoignent de ce phénomène. Groupes appelant à créer des communautés au Portugal, en Grèce, au Canada ou en Thaïlande, ou partageant des informations sur les visas, les conditions de vie locale et le travail à distance, tweets s’inquiétant de départs multiples autour de soi, insultes et accusations de « trahison » pour d’autres : le sujet est omniprésent. « Cinq collègues, deux familles, des amis (…). Rien que dans mon entourage immédiat, je vois un nombre de départs dont je n’ai pas souvenir les années précédentes (…). Seule une autruche ne verrait pas la réalité qui se dessine, et cela ne fera qu’empirer », s’alarmait sur X, dès juillet, le professeur de droit Adam Shinar.
    Au fil des mois, après le début de la guerre à Gaza, puis au Liban, la tendance s’est accentuée. « En trente ans de carrière, je n’ai jamais vu ça », témoigne Ilan Revivo, 50 ans. Son entreprise, Universe Transit, fondée à Tel-Aviv au début des années 1990 par son père Yitzhak, s’était spécialisée dans l’aide aux juifs venant s’installer en Israël, notamment depuis la France. Désormais, souligne le fils, c’est l’inverse qui se produit. « Des familles entières partent pour le Portugal, Chypre ou la Grèce, et ils vendent tous leurs biens, c’est sans précédent. Il y a quelques semaines, nous avons aidé à déménager toute une famille de Kiryat Motzkin [dans le nord d’Israël] pour Chypre : vingt personnes, les grands-parents, les enfants et les petits-enfants, trois générations d’un seul coup ! »
    « Effrayés par la situation politique »
    Pour cet entrepreneur aussi, la guerre n’est pas le seul moteur de cet exode. « Ceux qui partent sont plus effrayés par la situation politique, ils ne sont pas optimistes sur le futur et ils pensent à leurs enfants. De fait, ils cherchent souvent une seconde nationalité. Je crois que le poids de la religion dans le pays joue beaucoup dans leur décision, qu’ils prennent parfois en deux semaines, sans attendre davantage. »Au 37e étage de l’une des tours Azrieli qui dominent le centre de Tel-Aviv, Liam Schwartz, chef du département spécialisé dans l’aide à l’obtention de visas au sein du cabinet d’avocats Goldfarb Gross Seligman, l’un des plus importants d’Israël, reçoit entouré de jeunes collaborateurs attentifs. « J’ai créé ce département il y a cinq ans, et nous avons dû agrandir notre équipe, tellement nous sommes débordés. »
    Lui aussi se dit surpris par la vague de départs. « C’est du jamais-vu, dit-il. Bien sûr, la situation économique a un impact, mais après le 7-Octobre, la tendance s’est accélérée. Dans le domaine du high-tech, la demande est très forte pour travailler à distance, depuis l’étranger, soit pour prolonger des missions déjà en cours, soit pour s’installer. Des entreprises cherchent à retenir leurs salariés, mais parfois ceux-ci décident de s’expatrier à leurs frais. » Le cabinet travaille principalement sur deux destinations, les Etats-Unis et la Grèce, « un pays très prisé car il permet de rester proche d’Israël ». Les candidats au départ, précise encore l’avocat, « viennent de partout dans le pays, et cela concerne des familles entières ».
    Mais, depuis novembre 2024, Liam Schwartz est préoccupé. Il tend un épais formulaire, le document à remplir pour obtenir une Green Card, une carte de résident permettant de travailler aux Etats-Unis, dont il a souligné des passages. « Il y a deux mois, des clauses ont été ajoutées, expose-t-il. Regardez, ici et ici : “Avez-vous déjà ordonné, incité, appelé, commis, aidé, ou autrement participé : à tuer ou tenter de tuer quelqu’un ? Ou essayé de blesser une personne ?” Cela devient de plus en plus complexe car, potentiellement, beaucoup de monde peut être concerné. » Tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à la guerre à Gaza pourraient en effet être visés par l’un des dix nouveaux alinéas apparus dans le document américain. Un obstacle de taille à l’expatriation.Nul ne sait aujourd’hui si la fragile trêve à Gaza, entrée en vigueur le 19 janvier, suffira à endiguer les départs, d’autant que le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a averti que le gouvernement se réservait « le droit » de reprendre la guerre s’il le jugeait nécessaire. Mais, surtout, nombre d’Israéliens restent hostiles à la politique menée par la coalition au pouvoir, dominée par l’extrême droite. Ce que Roy résume d’un trait : « Si rien ne change aux prochaines élections, il y aura encore plus de monde pour partir. »

    #Covid-19#migration#migrant#israel#grece#chypre#portugal#emigration#exil#migrationqualifiee#sante#economie#conflit

  • Libération d’Auschwitz : merci qui ? 27 janvier 2025 - Régis de Castelnau

    Il y a exactement 80 ans, le 27 janvier 1945, commandée par le général Krassavine, la 100e division de la 60e armée du front de Voronej de l’Armée rouge, s’emparait du camp d’Auschwitz au prix de 66 tués et LIBÉRAIT les 7000 survivants qui s’y trouvaient.

    Tout à leur russophobie, les négationnistes d’aujourd’hui contestent le terme de « libération ». Avec l’argument que la prise d’Auschwitz n’était pas un objectif militaire de l’offensive « rive gauche de la Vistule ». Argument infect, puisqu’après la libération de l’Union soviétique du nazisme allemand exterminateur, l’Armée rouge accomplissait celle de toute la Pologne avant de porter le dernier coup mortel à la bête dans sa tanière pour débarrasser l’Europe du monstre.

    Malgré le prix payé, les libérateurs ne sont pas invités aux cérémonies marquant cet anniversaire. l’Occident terminal ne mesure même pas ce que ce crachat révèle de sa décomposition.

    Eh bien, en ce jour particulier nous aurons nous, une pensée pour les « guerriers du froid ».

    Encore merci à eux !


    source : https://www.vududroit.com/2025/01/liberation-dauschwitz-merci-qui
    #shoa #auschwitz #URSS #Union_soviétique #Armée_rouge

    • . . . . .
      Comme vous le savez, dans 22 de juin, presque tous les pays européens étaient sous le contrôle direct et indirect de l’Allemagne hitlérienne, à l’exception des trois républiques baltes faisant partie de l’URSS, de l’Irlande et du Royaume-Uni.

      Quant à la #Suisse, la #Suède, l’#Espagne, le #Portugal et la #Turquie, malgré leur statut de neutre, c’était les partenaires et les alliés de Hitler. Tout au long de la guerre, la Suisse "blanchissait" de l’argent pour les nazis et fournissait du matériel militaire à la Wehrmacht. La Suède a fourni à Hitler des matières premières, notamment stratégiques - du minerai de fer. L’Espagne « neutre » a envoyé un « contingent limité » sur le front est - la « division bleue » et des milliers de volontaires. Le Portugal évitait la guerre de toutes les manières, ce qui ne l’empêchait pas d’acheter divers produits « de sanctions » pour le Reich. Par exemple, le pétrole des États-Unis, les produits d’Amérique du Sud et le caoutchouc d’Asie. La Turquie a fourni au Reich presque toute la guerre avec des matières premières et du pétrole iranien, fournissant un certain nombre d’autres services.

      Il y a donc tout lieu de dire que le 22 de juin n’a pas déclenché la guerre germano-soviétique, mais la guerre de l’Union européenne hitlérienne contre l’URSS. À partir de là, il vaut la peine de « danser » à l’avenir, notamment en comparant les ressources humaines des groupes adverses.
      . . . . .
      Source : https://fr.topwar.ru/102460-gitlerovskiy-evrosoyuz-protiv-sssr-mify-i-realnost.html

  • Georg Simmel : Pont et porte - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article104.html


    Ce pont que l’on passe est le chemin par excellence. Il matérialise dans le paysage la possibilité et la volonté du voyage. Enjambant les obstacles, l’eau, le vide, il nous fait accéder à cet ailleurs qu’est l’autre rive. Mais on l’emprunte en deux sens : il est ce qui lie et relie. La porte, elle, gère autrement nos flux. Entre l’espace du dedans et celui du dehors, l’intime et le monde, elle permet de choisir de séparer. Quels rôles jouent vraiment pour nous les ponts et les portes ? dans nos usages ? dans notre imaginaire ? Dans son texte « Brücke und Tür », paru en 1909, le sociologue Georg Simmel (1858-1919) nous invite à une réflexion sur la symbolique du pont et de la porte en tant que dispositifs de médiation. Voici la traduction de cet article paru en allemand.
    par Nepthys Zwer
    #pont #porte #Georg_Simmel #philosophie

  • Lecture d’un extrait du livre « Une femme sur le fil » d’Olivia Rosenthal publié aux éditions Verticales, en 2025.

    https://liminaire.fr/radio-marelle/article/une-femme-sur-le-fil-d-olivia-rosenthal

    Dans ce texte, Olivia Rosenthal explore la création littéraire à travers le récit d’une enfant, Zoé, fuyant un oncle abusif. L’auteure établit un parallèle entre le cheminement de la jeune fille et celui du funambule, illustrant la précarité et les détours de l’écriture, la fragilité et la détermination nécessaires pour progresser face à l’adversité. Chaque mot la rapproche de son objectif tout en la menaçant de basculer dans le vide. Elle questionne la nature même du récit, la mémoire, la violence, la métamorphose, empruntant différents chemins narratifs, entre fiction, essai et introspection, sur l’impact des expériences vécues et des récits qui les transmettent. Un texte hybride, écrit sur le fil, afin de briser le silence autour de ces violences et de permettre aux victimes de s’en libérer.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Poésie, #Portrait, #Funambule, (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_une_femme_sur_le_fil_olivia_rosenthal.mp4

    https://www.gallimard.fr/catalogue/une-femme-sur-le-fil/9782073083067