• De la #démocratie en #Pandémie. #Santé, #recherche, #éducation

    La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’omerta n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant.

    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tracts/De-la-democratie-en-Pandemie

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    Et une citation :

    « La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des #polémiques à la #confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le #savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’ _#omerta_ n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant. »

    #syndémie #désert_médical #zoonose #répression #prévention #confinement #covid-19 #coronavirus #inégalités #autonomie #état_d'urgence #état_d'urgence_sanitaire #exception #régime_d'exception #Etat_de_droit #débat_public #science #conflits #discussion_scientifique #résistance #droit #santé #grève #manifestation #déni #rationalité #peur #panique #colère #confinement #enfermement #défiance #infantilisation #indiscipline #essentiel #responsabilité #improvisation #nudge #attestation_dérogatoire_de_déplacement #libéralisme_autoritaire #autoritarisme #néolibéralisme #colloque_Lippmann (1938) #économie_comportementale #Richard_Thaler #Cass_Sunstein #neuroscience #économie #action_publique #dictature_sanitaire #consentement #acceptabilité_sociale #manufacture_du_consentement #médias #nudging #consulting #conseil_scientifique #comité_analyse_recherche_et_expertise (#CARE) #conseil_de_défense #hôpitaux #hôpital_public #système_sanitaire #éducation #destruction #continuité_pédagogique #e-santé #université #portefeuille_de_compétences #capital_formation #civisme #vie_sociale #déconfinement #austérité #distanciation_sociale #héroïsation #rhétorique_martiale #guerre #médaille_à_l'engagement #primes #management #formations_hybrides #France_Université_Numérique (#FUN) #blended_learning #hybride #Loi_de_programmation_de_la_recherche (#LPR ou #LPPR) #innovation #start-up_nation #couvre-feu #humiliation #vaccin #vaccination
    #livre #livret #Barbara_Stiegler

    • secret @jjalmad
      https://twitter.com/jjalmad/status/1557720167248908288

      Alors. Pour Stiegler je veux bien des ref si tu as ça, j’avais un peu écouté des conf en mode méfiance mais il y a un moment, sans creuser, et je me disais que je devais pousser parce qu’en effet grosse ref à gauche

      @tapyplus

      https://twitter.com/tapyplus/status/1557720905828253698

      Check son entretien avec Desbiolles chez les colibris par ex. T’as aussi ses interventions à ASI, son entretien avec Ruffin, etc. C’est une philosophe médiatique, on la voit bcp. Et elle dit bien de la merde depuis qq tps. Aussi un live de la méthode scientifique avec Delfraissy

      Je suis pas sur le PC mais je peux te lister pas mal de sources. D’autant plus pbtk parce que « réf » à gauche. Mais dans le détail elle dit de la merde en mode minimiser le virus + méconnaissance de l’antivaccinisme. Et du « moi je réfléchit » bien claqué élitiste et méprisant.

      Quelques interventions de B Stiegler (en vrac) :
      Alors la première m’avait interpellée vu qu’elle était partie en HS complet à interpeller Delfraissy sur les effets secondaires des vaccins : https://radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-methode-scientifique/et-maintenant-la-science-d-apres-8387446
      (le pauve N Martin se retrouvait sur un débat complètement HS)

      Il y a d’une part la critique politique (rapport à la démocratie en santé publique), mais pour Stiegler outre la position « le gvt en fait trop, c’est des mesures autoritaires inutiles » elle se positionne par ailleurs sur des choix

      Parler des EI des vaccins sans balancer avec les effets de la maladie. Utilisation de la santé mentale des enfants pour critiquer le port du masque à l’école, lecture de la situation où il n’y aurait que gvt vs libertay, et en omettant complètement toutes les positions développées par l’autodéfense sanitaire et les militants antivalidistes et de collectifs de patients (immunodéprimés, covid long, ...) quand ils ne vont pas dans son narratif.

      Elle met de côté toutes les lectures matérialistes de la situation et sort clairement de son champ de compétence sur certains points, tout en ne donnant que très peu de sources et de points de référence pour étayer ses propos.

      Genre elle critique la pharmacovigilance et les EI mais elle ne donne jamais aucune source ni aucune information sur les outils, méthodes et acteurs qui travaillent ces sujets. Pareil quand elle dit découvrir les critiques des vaccination. Il y a de quoi faire avec les travaux historique sur la #santé_publique et la vaccination. A t elle interrogé des spécialiste de ces sujets, notamment les spécialistes qui ne vont pas que dans le sens de son propos. Elle semble manquer cruellement de référence historique sur le sujet alors qu’elle s’en saisit et qu’elle a une aura d’#intellectuelle_de_gauche, donc plein de monde lui accorde une confiance et trouve qu’elle est très pertinente sur certains sujets. Mais sur le traitement des points techniques elle me semble plutôt à la ramasse et ce qui ne va pas dans son sens est renvoyé à la doxa gouvernementale ou technoscientiste liberale, sans apparemment regarder les contenus eux même. Et Desbiolles c’est pareil. Alla je connais moins et je l’ai entendu dire qq trucs pertinents (sur les profils des non vaccines par exemple) mais le fait qu’il cite Desbiolles devant l’opecst, alors que celle ci racontait des trucs bien limites sur les masques et les enfants, ça me met des warnings.

      Je rajouterai 2 points : 1) il y a des sujets super intéressants à traiter de trouver comment on construit une position collective sur des questions de santé publique, ni individualiste ni subissant l’autorité de l’état. Genre comment penser une réflexions sur les vaccinations (en général, pas spécifiquement covid) dans une perspective émancipatrice et libertaire, comment on fait collectif, comment on mutualise des risques, comment on se donne des contraintes individuelles pour soutenir celles et ceux qui en ont plus besoin.

      Stiegler ne fait que critiquer l’autoritarisme d’état, parle de démocratie, mais ne propose aucune piste concrète ni axe de réflexion pour développer cela. D’autres personnes le font et développent cela, et c’est des sujets non triviaux sur lesquels il est important de délibérer.

      2) Un autre point c’est son discours, comme ceux d’autres intellectuels, est surtout axé sur la partie « choix libre » de la phrase « choix libre et éclairé », et n’évoquent pas vraiment la manière dont on construit collectivement la partie « éclairé »

      Il y a des sujets super importants à traiter sur le rapport aux paroles d’expert, de la place des scientifiques dans un débat public, de la dialectique entre connaissance scientifique et choix politiques et éthiques, bref plein d’enjeux d’éducation populaire

      Ah et aussi dernier point que j’ai déjà évoqué par le passé : l’axe « liberté » sur les questions de vaccination, c’est un argument central des discours antivaccinaux, qui axent sur le fait que les individus peuvent choisir librement etc. C’est assez documenté et c’est par exemple un registre argumentaire historique de la Ligue Nationale Pour la Liberté de Vaccination (LNPLV), qui défend le rapport au choix, défendant les personnes qui ont refusé les vaccinations obligatoires. Mais sous couvert de nuance et de démocratie, ce sont des positions antivaccinales assez claires qui sont défendues. Ce truc de la nuance et de la liberté, tu la retrouves par exemple également chez les anthroposophes (j’en parlais récemment dans un thread).

      j’ai enfin compris pourquoi on dit intellectuel de gauche : c’est pour indiquer avec quel pied leur marcher dessus.

  • Je reposte car je ne retrouve pas cet article de Célia Izoard sur Seenthis !

    Bientôt le « portefeuille d’identité numérique », un cauchemar totalitaire
    https://reporterre.net/Bientot-le-portefeuille-d-identite-numerique-un-cauchemar-totalitaire

    Envie de partager votre vie entière avec un groupe privé, partenaire du gouvernement ? C’est l’idée du « portefeuille d’identité numérique », sur les rails en Europe. Selon notre chroniqueuse, avec ce contrôle étouffant, la liberté disparaît.

    Lucie, jeune étudiante, sort de son lit. Au petit-déjeuner, sur son smartphone, un message du gouvernement lui signale qu’elle doit faire son rappel de vaccination. Arrivée à la fac où elle va passer un partiel, elle positionne le smartphone face à son visage pour activer la reconnaissance biométrique, ce qui génère un QR code que l’examinatrice souriante flashe pour l’identifier. Un peu plus tard, consultation chez le médecin : du même geste fluide, Lucie scanne son visage et lui tend un QR code qu’il reconnaît avec son écran avant d’ouvrir son dossier médical. Puis, dans le taxi qui la ramène chez elle, elle commande un passeport, là aussi en s’identifiant par reconnaissance faciale, puis loue une voiture en Australie en prévision d’un voyage. Le soir venu, à la porte d’un bar où elle rejoint ses amis, elle tend aimablement son smartphone au vigile qui flashe un QR code prouvant qu’elle a l’âge d’entrer.

    Ce produit qui nous concerne tous très intimement a valu à Thalès le prix 2019 de « l’entreprise de l’année » par le cabinet Frost & Sullivan, qui relève avec appréciation l’une de ses originalités : « En cas de suspension d’un droit de l’individu pour quelque raison que ce soit, le gouvernement peut l’invalider en temps réel sur la plateforme ». On peut donc désactiver à distance les moyens de paiement, la couverture santé ou le permis de conduire d’un citoyen. Une fonctionnalité dans l’air du temps : la même mesure était préconisée par les sénateurs de la commission prospective en juin 2021 dans la description de leur futur dispositif de crise sanitaire où, « dans un cas extrême, les données médicales d’un individu positif pourraient être croisées avec ses données de géolocalisation, et en cas de violation de sa quarantaine, conduire à une information des forces de l’ordre, ou, par exemple, à une désactivation de ses moyens de paiement. »

    On pense à d’autres cas extrêmes : par exemple pour neutraliser les militants susceptibles de se déplacer le jour d’une action pour le climat ou d’un appel à la grève. C’est d’autant plus facilement imaginable qu’en mai 2021, Thalès a fusionné avec l’entreprise Atos pour créer Athea, le champion européen du traitement de données massives et de l’intelligence artificielle pour les secteurs de la défense, du renseignement et de la sécurité intérieure.

    Par pure coïncidence, il se trouve qu’en juin 2021, la Commission européenne a acté par la voix de Thierry Breton, commissaire au Marché intérieur, la création d’un Digital Identity Wallet pour tous les Européens. D’ici septembre 2022, les États membres devront en avoir établi les procédures techniques pour lancer des expériences pilotes. Non seulement cette création porte le même nom que le produit de Thalès, mais elle repose, tout aussi étrangement, sur le même argumentaire : « Le portefeuille d’identité numérique permettra aux citoyens de choisir quelles informations d’identité ils partagent avec des tiers, et d’en garder le contrôle. »

    Pour l’illustrer, la Commission a choisi un exemple : « Myra fait la queue devant une boîte de nuit et le vigile lui demande ses papiers. Au lieu de présenter sa carte d’identité, elle utilise son portefeuille d’identité numérique européen. Comme Myra peut choisir d’utiliser son portefeuille uniquement pour confirmer son âge, elle n’a pas eu besoin de partager d’autres informations personnelles avec le vigile. » Tiens ! Ça ne vous rappelle pas la soirée de l’autre fois, au bar, avec Lucie ?

    Le fait que Thierry Breton ait quitté son poste de PDG du groupe Atos en 2019 pour devenir commissaire européen n’a probablement aucun rapport avec cette troublante coïncidence. On ne voit pas pourquoi il aurait avantagé ni Atos ni Thalès, principal groupe industriel français de sécurité. Et rien de tout ceci ne rappelle la récente enquête de Mediapart dans laquelle on apprend qu’une taupe de Thalès aurait infiltré l’ONU avec la complicité du gouvernement français pour orienter et décrocher les marchés d’équipement électronique des missions de l’organisation internationale....

  • « Comme « Lucie », vous voulez rendre votre expérience agréable et fluide en cédant vos Libertés pour un peu plus d’agilité et de confort ?

    Vous n’avez pas encore compris que le Pass-vaccinal n’est qu’une étape dans leur plan de contrôle de la population ? »
    https://www.youtube.com/watch?v=YSb0nLRte_A&t=170s

    Pas de problème, Thalès est là avec « son Digital Identity Wallet : un « #portefeuille-d’identité-numérique », c’est-à-dire une sorte de passe sanitaire étendu à toutes les démarches de la vie quotidienne… »

    En septembre 2022, les Etats Européens sont tenus de lancer les premières expériences pilotes de Portefeuille d’Identité Digitale...
    A bon entendeur ! ou lecteur ! https://reporterre.net/Bientot-le-portefeuille-d-identite-numerique-un-cauchemar-totalitaire

    « Par pure coïncidence, en juin 2021, la Commission européenne a acté par la voix de Thierry Breton (ancien PDG d’ATOS-Thalès) commissaire au Marché intérieur, la création d’un Digital Identity Wallet pour tous les Européens. » Vous réalisez la démence de ce conflit d’intérêt ?

    « D’ici septembre 2022, les États membres devront en avoir établi les procédures techniques pour lancer des expériences pilotes. »

    Donc à partir de fin 2022, on rentre très clairement dans un système de Pass-universel similaire à celui de la Chine.

    Septembre 2022… demain !

    On se réveille pour faire front avant trop tard ou quoi ?

    La crise sanitaire du Covid19 a été une opportunité inespérée pour eux de faire passer ce système de contrôle des peuples qui supportent de moins en moins les injustices sociales, judiciaires, fiscales ou écologiques.

    https://twitter.com/LaurentThines/status/1482659806313861120

    Bienvenue à Gattaca !

  • Tout comprendre sur #Parcoursup

    Pour comprendre la nature de “Parcoursup”, il faut partir de l’expérience directe, sans tenter d’y plaquer des interprétations hatives ou idéologiques. Pour la plupart des lycéens — ceux que les communicants qui encombrent désormais l’appareil d’Etat appellent “nos jeunes” — le processus d’affectation dans l’#enseignement_supérieur se présente comme une boîte noire nimbée de brouillard, comme une obscure Machine.

    Son #opacité ne tient pas tant à l’interface numérique par laquelle se font les connexions que dans l’impression diffuse de ne pas connaître les règles d’un “jeu” qui s’apprête à déterminer la place sociale qui sera assignée à chaque “candidat” pour le reste de son existence.

    Les familles qui entendent faire de leurs rejetons des “premiers de cordée” ne découvrent pas la #guerre_scolaire à cette occasion : elles s’y livrent depuis la maternelle, renforçant la #ségrégation_sociale par mille artifices de contournement, de choix d’options “astucieuses” et de falsification d’adresse. Parcoursup officialise l’idée que les formations universitaires — y compris celles aussi standardisées que des licences d’une même discipline — ne se valent pas. Dès lors, ce qui fut une orientation devient recherche active des filières les plus valorisables, c’est-à-dire celles qui, en l’absence de mécanismes de brassage social, permettront d’obtenir les meilleures places dans la hiérarchie socio-économique. C’est du moins ce dont les concepteurs souhaitent convaincre les classes moyennes. Mais comment savoir quels sont les “parcours” qui permettront d’accroître son “portefeuille de compétences” de sorte à en obtenir les “dividendes” matériels et symboliques les plus généreux ? En effet, hormis les Grandes Écoles, qui assurent la formation des cadres, les formations sont essentiellement les mêmes partout. D’où l’effet de brouillard.

    Les “premiers de cordée” se reconnaissent en ceci qu’ils “ont du réseau” leur permettant d’obtenir informations précieuses et passe-droits. L’#opacité du système est en partie délibérée comme en témoigne le démantèlement des services d’orientation nationaux (#ONISEP et #CIO). Cependant, participent à l’#angoisse générée par la Machine toutes sortes de #dysfonctionnements, d’accrocs, d’#erreurs de débutant, qui admettent une explication simple et donc probablement juste : derrière la prétention de la #Start-Up_Nation à transformer les services de l’Etat en plateformes numériques automatisées se cache un amateurisme sans bornes. Ainsi, l’équipe technique incompétente recrutée par le ministère en charge de l’enseignement supérieur s’est montrée incapable d’écrire un logiciel sans bug, malgré la simplicité algorithmique : appeler les “candidats” dans l’ordre dans lequel les formations les ont classés, au fil des désistements. Du reste, il n’est qu’à voir le visage de Mme Vidal rongé par les anxiolytiques, lorsqu’elle débite d’une voix pâteuse les éléments de langage préparés par les communicants de son cabinet, avec des chiffres arrangés quand ils ne sont pas tout simplement faux, pour comprendre que l’angoisse générée par Parcoursup s’étend à tous ceux qui ont été mis au service de la Machine : les bacheliers, bien sûr, mais aussi les responsables des formations qui produisent les classement des “candidats” et l’ensemble de la #bureaucratie ministérielle occupée à calfeutrer les voies d’eau qui se multiplient quotidiennement. Que le ministère en charge de l’enseignement supérieur soit entièrement tourné désormais vers le micro-management le plus insignifiant, n’est pas le moindre des paradoxes du dispositif. Au final, le mantra répété jusqu’à la nausée par la ministre, “Remettre de l’Humain dans la Machine”, n’est pas si faux que cela, qui évoque métaphoriquement ces usines de nuggets à destination de la restauration rapide, qui broient ce qui reste des poulets une fois amputés de leurs filets et de leurs cuisses.

    La boule au ventre qui étreint les lycéens au moment de choisir la discipline à laquelle ils entendent se former, comme moyen particulier d’aller vers une autonomie de pensée, ne s’arrête pas le jour où tombent, comme un couperet, les affectations. Les “premiers de cordée”, un sur cinq environ, obtiennent ce qu’ils souhaitent dès le premier jour et c’est l’objet même de la Machine que ce soit le cas. Le système d’affectation précédent, qui n’était certes pas la panacée mais ne reposait pas sur un classement des “candidats”, parvenait à attribuer son premier vœu à un bachelier sur deux. Avec Parcoursup, plus de la moitié des “candidats” sont “mis en attente” pour l’intégralité des formations demandées, y compris celles, au fond non souhaitées, qui constituaient des choix stratégiques de repli. Et ce purgatoire a été conçu pour durer très longtemps. N’importe quel informaticien pouvait prédire que la suppression des vœux hiérarchisés engendrerait des “deadlocks” algorithmiques, ralentissements induits lorsque des processus concurrents s’attendent mutuellement, ne laissant d’alternative à l’interprétation qu’entre le cynisme et l’incompétence totale. Ainsi, il restait plus de 47000 candidats sur le carreau à la rentrée 2018, principalement des lycéens ayant obtenu un bac “pro”. Les éléments de langage produits par le ministère et repris sans vérification par la presse quotidienne transformèrent ce fait tiré des statistiques du ministère lui-même en : “moins de 2500 candidats encore en attente”. Au final, l’angoisse générée par la “mise en attente” a une fonction importante : faire accepter avec soulagement une formation pour laquelle le “candidat” n’a ni affinité ni appétence.

    Faire patienter, c’est dominer

    En résumé, Parcoursup est une machine à dévorer du temps pour permettre à une minorité de choisir librement leur formation et pour le plus grand nombre, d’être répartis au cours d’une grande loterie anxiogène.

    Bien qu’il soit important de rendre compte des effets concrets que Parcoursup produit, il ne faut pas le réduire à un dispositif technique mais en analyser les motivations.

    Parcoursup a d’abord une dimension gestionnaire et répond à un problème précis : comment ne pas investir dans l’#Université_publique, alors même que la population étudiante est supposée s’accroître de 30% entre 2010 et 2025. Cela représente quelques 400 000 étudiants en plus, soit une vingtaine d’universités à construire. La réponse est simple : décourager les inscriptions par tous les moyens y compris par l’augmentation des #frais_d’inscription pour les étrangers, “caser tout le monde” en bourrant les formations désertées de “sans fac”, et augmenter à moyens constants les capacités d’accueil des formations (de 10% en 2018). Si cela ne suffit pas, Parcoursup permet techniquement de recourir à la sélection stricte.

    Deuxième dimension du dispositif, Parcoursup en finit avec un système qui permettait à tout bachelier de faire les études universitaires de son choix. Le dispositif reprend le contenu de la #loi_Devaquet là où l’assassinat de Malik Oussekine par les voltigeurs motocyclistes l’avait interrompu en 1986. Parcoursup signe ainsi la mise à mort du #baccalauréat, remplacé à l’entrée de l’Université par de la mise en #concurrence : chaque formation produit, à partir des notes de contrôle continu, des options choisies dans le secondaire et de données sur l’origine sociale (CV, lettres de motivation, etc.) un #classement des “candidats”. L’#examen_terminal est remplacé par une évaluation des “#portefeuilles_de_compétences” directement inspirée des pratiques managériales. On trouve là un premier fondement idéologique de Parcoursup, qui rompt avec les idées promues par la Révolution Française, assignant à l’enseignement une fonction émancipatrice : développer, à des fins de citoyenneté, l’usage critique de la raison individuelle. Parcoursup participe de la tentative d’amener tout le monde à se penser et à se comporter en entrepreneurs d’eux-mêmes, individuellement responsables de leur destin.

    Simultanément, le baccalauréat ayant été, pendant plus d’un demi-siècle, l’épreuve initiatique de passage à l’âge adulte pour la classe moyenne, sa disparition vise aussi à infantiliser les jeunes adultes. Le retour du service national, affublant “nos jeunes” d’un uniforme hybride entre le vigile de supermarché, le gardien de prison et le policier, confirme cette volonté d’humiliation et de torture douce. Tout concourt à repousser l’âge de l’autonomie financière et intellectuelle en transformant progressivement la licence en “lycée du 21e siècle”, terme qui tint lieu un temps de résumé programmatique à la candidature de Macron à la présidentielle, d’après les Macronleaks.

    Ces deux facettes de Parcoursup — déposséder les jeunes adultes de leur autonomie et simultanément les rendre responsables de leur position sociale — ne sont antagonistes qu’en apparence. Elles contribuent toutes deux à la fiction méritocratique, ce supplément d’âme dont “on” a doté la reproduction sociale. Plus précisément, Parcoursup (tout comme la loi Blanquer) s’inspire d’une supercherie : la théorie du capital humain. Cette “théorie” vise à naturaliser les inégalités économiques, en produisant un argumentaire à destination des classes moyennes faisant porter la responsabilité des hiérarchies sociales aux individus, et non à l’organisation de la société. Pour empêcher de penser l’héritage, d’une part, et la reproduction du capital, d’autre part, comme étant les mécanismes primordiaux de production des inégalités, il s’agit de postuler que les revenus des individus proviennent de la fructification de leur “capital de compétences”. L’important n’est pas que ces “compétences” existent, qu’on puisse les mesurer, c’est de créer les conditions sous lesquelles les individus soient amenés à se vivre eux-même comme portefeuilles de compétences en quête de valorisation, acceptant de facto leur position dans la hiérarchie sociale sans se révolter. Telle est la fonction anesthésiante de la nimbe d’angoisse et de pression autour de Parcoursup. Mais ce n’est pas tout. Si suivre une formation universitaire permet d’accroître ses revenus futurs, alors l’entrepreneur de lui-même se doit d’investir dans son portefeuille de compétences et donc de payer l’Université, en empruntant si besoin.
    Faire patienter, c’est occuper. Et l’occupation, c’est le début de la colonisation culturelle.

    Dans quel projet global de société, la vision de l’Université portée par Parcoursup s’inscrit-elle ? L’Université moderne est née en France avec la IIIe République, la dissolution des institutions médiévales à la Révolution ayant conduit à liquider toute autonomie du système facultaire et à créer des écoles professionnelles sous contrôle de l’État. Elle conserve aujourd’hui une triple anomalie en héritage du 19e siècle : le système des grandes écoles, la centralisation parisienne et l’absence d’autonomie du corps professoral vis-à-vis des pouvoirs dont il dépend. Elle a eu de ce fait une incapacité chronique à s’adapter aux mutations socio-économiques de son temps. Au 19e siècle, et jusqu’à la seconde guerre mondiale, la demande vis-à-vis de l’Université a été le développement de la recherche pour appuyer la révolution industrielle et former les nouvelles classes moyennes, témoignant d’une supériorité du modèle humboldtien de liberté d’enseigner, de rechercher et d’apprendre sur le modèle napoléonien. Après guerre, la demande des classes dirigeantes a changé de nature, tirée par le compromis fordiste, le plein emploi et la concurrence du bloc marxiste-léniniste : il s’est agi de combler le déficit de main d’œuvre qualifiée par la constitution d’une première Université de masse développant une formation à et par la recherche. Après 68, et tout au long des années 1970, une nouvelle demande a émergé, venant des étudiants eux-même et des milieux militants portant une exigence d’émancipation, de critique sociale et d’autonomie intellectuelle, produisant enfin de réelles universités au tournant du 21e siècle, malgré l’héritage douloureux de grandes écoles inaptes à la recherche. Depuis deux décennies maintenant, l’émergence d’un libéralisme autoritaire a conduit à une reprise en main, sur fond de désindustrialisation, de chômage de masse et de crise systémique. Les classes dirigeantes se moquent, pour l’essentiel, de l’Université où elles n’envoient pas leurs enfants se former — les business schools ont “bâti autour d’eux un mur d’ignorance et d’erreur". Aussi ont-elles bondi sur la première pensée indigente émise par un économiste d’Harvard : ne conserver que dix universités (au sens humboldtien), pour assurer l’activité de recherche nécessaire à l’innovation technique.

    Quelle ambition, dès lors, pour l’écrasante majorité des bacheliers issus des classes moyennes, et pour les classes populaires ? Aucune. Nada. Un vide de pensée politique. Dans la mesure où, d’une part, la production marchande peut être assurée par 10% de la population, l’Asie tenant lieu d’usine mondiale et où, d’autre part, les 10% de classes moyennes supérieures sont formées dans les grandes écoles, les 80% de classes moyennes inutiles à l’ordre économique dominant ne servent à rien. Leur formation intellectuelle et pratique est une non-question. Les universitaires ne sont rien d’autre qu’un poids mort pour les finances publiques. Même s’ils sont pour la plupart frappés de stupéfaction ou occupés à des activités courtisanes, ils disposent encore de trop de temps non-contraint pour ne pas représenter un danger. Dès lors, en l’absence d’idée, tout est mis en œuvre pour créer un marché de l’enseignement supérieur, ce qui suppose de différencier les parcours et les établissements, et de les mettre en concurrence. C’est très exactement ce à quoi contribue Parcoursup, comme brique dans une construction au long cours. La suite est connue dans les grandes lignes : créer les conditions pour accroître la part du privé dans le marché nouvellement constitué ; paupériser les établissements de proximité et y avoir recours massivement au travail précaire ; déréguler les statuts des universitaires pour abaisser les coûts salariaux ; accroître la “double hétéronomie autoritaire de l’université, envers l’encadrement administratif et envers la commande des marchés”.

    L’heure n’est plus à la défense conservatrice d’une Université qui n’existe de facto plus — si tant est qu’elle ait jamais existé — mais à la reformulation d’un projet de transformation radicale de la société qui inclue l’ensemble du système éducatif. Il devient non seulement nécessaire mais urgent de retrouver le contrôle de nos existences, de nous donner du temps pour penser et de faire de nos vies des terrains d’expériences.

    https://lundi.am/Tout-comprendre-sur-Parcoursup
    #parcours_sup #sélection #éducation_supérieure #université #attente #patience

  • Emploi : un nouveau plan pour les chômeurs de longue durée
    http://www.leparisien.fr/economie/emploi/emploi-un-nouveau-plan-pour-les-chomeurs-de-longue-duree-08-02-2015-45160

    Décrétés « cause nationale » par François Hollande en juillet 2014, ils viennent d’être érigés « priorité des priorités » 2015 par le président.

    .. Ils, ce sont les #chômeurs_de_longue_durée, qui cumulent au moins douze mois sans travail sur deux ans. Symptôme de la dureté de la crise, ils sont près de 2,5 millions (si l’on inclut ceux ayant une petite activité) à être tombés dans cette trappe. Aujourd’hui, près d’un chômeur sur deux inscrits à #Pôle_emploi est touché par ce fléau. Et l’#ancienneté moyenne par chômeur est passée en trente ans de 160 à 539 jours. Effroyable.

    #François_Rebsamen le sait bien : les recettes miracles n’existent pas. Dans le plan qu’il dévoilera lundi, pas de grosses annonces en vue avec de nouveaux contrats aidés. L’échec des contrats de génération lancés en 2013, comme du CDD senior de 2005 ou encore de la promesse d’une formation pour tous faite par Sarkozy en 2012, a semble-t-il servi de leçon au ministre du Travail. Exit, aussi, de nouvelles primes à l’embauche : le budget du gouvernement est bien trop serré. « Le problème n’est pas tant de réinjecter des moyens que de mobiliser tout le monde autour d’un plan d’action efficace, indique-t-on à l’Elysée, grâce notamment à une large concertation menée depuis des mois avec Pôle emploi, les réseaux associatifs comme le Face (Fondation agir contre l’exclusion), etc. »

    Plus de 400 000 chômeurs bénéficieront d’un #suivi_renforcé. Selon nos informations, l’accompagnement renforcé dont ont bénéficié les 200 000 chômeurs les plus éloignés de l’emploi en 2014 va être doublé, pour concerner 400 000 à 450 000 personnes en 2015. Les discussions se poursuivront aujourd’hui pour arrêter le chiffre définitif. De quoi s’agit-il ? Les conseillers de Pôle emploi, chargés de faire du sur-mesure, ont un #portefeuille_de_70_personnes au maximum, contre 100 à 150 pour les conseillers suivant des publics moins fragiles. Une bonne partie des 4 000 nouveaux postes d’agents recrutés depuis 2012 y sera affectée.

  • Suivre son portefeuille d’actions sur Oculus Rift
    http://cestpasmonidee.blogspot.fr/2014/11/suivre-son-portefeuille-dactions-sur.html

    Le spécialiste de l’investissement vient donc de mettre en ligne « StockCity for Oculus Rift », sa nouvelle application de suivi de portefeuille d’actions. Au-delà de la seule expérimentation d’une technologie émergente, Fidelity profite de cette réalisation pour, principalement, explorer des pistes originales en matière de visualisation d’information. Il s’agit en effet d’un domaine actuellement en pleine effervescence à l’intersection du phénomène « big data » et des évolutions des interfaces utilisateur.

    En l’occurrence, l’approche retenue avec StockCity est (comme son nom l’indique) de restituer l’état d’un portefeuille d’actions sous l’apparence d’une ville, dont chacun des immeubles – regroupés par secteur économique – représente un titre, sa hauteur correspondant à son cours et sa surface au volume négocié récemment, tandis que la météo ambiante évoque la tendance du marché. L’utilisateur plongé dans cette cité virtuelle peut se déplacer dans ses rues pour consulter les détails de ses investissements sans avoir à absorber des montagnes de chiffres plus ou moins abstraits.

    Ça me fait penser à ça (à partir d’1 mlinute) :
    http://www.youtube.com/watch?v=8wXBe2jTdx4&t=1m05s

    #Big_data #Data_visualization #Finance #Interface_utilisateur #Oculus_Rift #Portefeuille_(finance) #Visualisation_de_données