• ARTE Regards - Lisbonne en proie à la gentrification - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/107194-056-A/arte-regards
    https://api-cdn.arte.tv/img/v2/image/zVdUimhE8oe62ay4YqkSS9/940x530
    Ce reportage sur Arte présente une famille de réfugiés états-uniens à la recherche d’une vie meilleure au Portugal. L’insécurité et l’incivilité dans son pays d’origine l’a poussé à revenir sur le continent que ses ancêtres ont quitté plusieurs générations avant. Ils payent une somme entre six mille et sept mille Euros par mois à une agence qui leur prépare le terrain et les met en relation avec des agents immobiliers. Le problème : Ils ne sont pas seuls. Outre les plateformes comme AirBnB ce sont des milliers les milliers de riches américains qui font augmenter les prix de l’immobilier au Portugal en achetant les maisons et appartements des Portugais ordinaires.

    Le Portugal est une destination de vacances fort appréciée. De plus en plus de personnes choisissent même d’y élire domicile. Depuis peu, des Américains fortunés se laissent eux aussi tenter par cette vie de rêve. Le revers de la médaille ? Les prix de l’immobilier flambent et de nombreux autochtones peinent à joindre les deux bouts dans leur propre pays.

    Pays : Allemagne
    Année : 2022

    #Portugal #immobilier #réfugiés #gentrification

    • Anecdote provençale de cet été, une famille la cinquantaine, maison de famille, touriste américain qui passe, qui fait une proposition indécente, réflexion, il faut aussi laisser les meubles sur place, puis l’accord, et le départ, avec malgré tout, un ou deux meubles en souvenir, pour ne pas tout laisser derrière soit. Après tout, vue la somme payée, doit y avoir moyen de créer de meilleurs souvenirs, avec du Roche Bobois ou de l’IKEA... Voire payer des études à X ou l’ENA aux petits enfants...

    • Ma première réaction en regardant ce documentaire - apart le sentiment de dégoût pour les pratiques décrites - était de penser que là après avoir fait acheter le midi de la France par ses stars et milliardaire les USA envoient leurs millionaires catégorie b saisir les plus beaux endroits du Portugal avec les armées AirBnB/TripAvisor en avant-garde.

      Mais c’est une réflexion bête car les gens infortunés s’en fichent si c’est un Américain ou un compatriote qui les déloge. Le reportage le dit expressément que ce sont des entreprises et particuliers portugais qui évictent, rénovent et vendent pour des bénéfices énormes

      Pour en finir avec la déstruction de vies humaines pour le profit pécunier de quelques uns il faudra introduire partout en Europe des législations qui garantissent à tous les habitants des maisons et appartements le droit de conserver leur logement pour un prix acceptable pour un employé moyen. Là le droit à la propriété déforme tous les rapports humains. Il faudrait recommencer à lui imposer des limites au nom du bien aller de toutes set tous.

  • « Nous savons toutes ». Un #MeToo universitaire au Portugal

    En mars 2023, un chapitre d’ouvrage dénonçait le harcèlement moral et sexuel dont les autrices avaient été victimes et témoins dans leur Centre de recherche. Dans leur sillage, le sociologue Boaventura de Sousa Santos, professeur et directeur émérite, était mis en cause. En solidarité, un large ensemble de signataires dénoncent une culture académique abusive, l’abandon des institutions et la violation de l’éthique professionnelle dans un environnement de précarité généralisée. En faisant appel à un changement de paradigme urgent, ce texte a donné naissance à un #MeToo universitaire au Portugal.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/27/nous-savons-toutes-un-metoo-universitaire-au-p

    #feminisme #portugal

  • Veira Da Silva

    https://vimeo.com/536895887


    Dans l’intimité d’un peintre d’aujourd’hui
    Film de Max-Pol Fouchet - réalisation Gérard Pignol 1977

    à 45:48 Apropos du tableau « Les couteaux » Veira Da Silva : là ce sont les armes qui se battent en duel … Je l’ai rêvé souvent Pourquoi ils ne mettent pas les armes les unes contre les autres dans un désert …


    Image :
    Le Désastre
    Information sur l’artiste
    Maria Helena Vieira da Silva (Lisbonne, 1908- Paris, 1992)
    Date de l’œuvre
    1942

    –—


    25 abril 1974, La poésie est dans la rue

    #Portugal #peinture #peintresse #révolution_des_œillets #Lisbonne #télévision

    Petit #shameless_autopromo depuis un Joomla hacké récupération et nettoyage des données pour un #SPIP4.2.3 Le site a ainsi été remonté en deux jours https://maxpolfouchet.com merci #SPIP !

    J’en profite pour faire l’annonce de la projection du 1er juillet à Vézelay, qui célébrera la naissance de Max-Pol Fouchet il y a 110 ans

  • Expatriés au Portugal, des retraités retrouvent la France d’avant : « Ici, ils ont le respect de l’autorité »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/01/des-retraites-expatries-dans-le-sud-du-portugal-en-quete-de-la-france-d-avan

    Expatriés au Portugal, des retraités retrouvent la France d’avant : « Ici, ils ont le respect de l’autorité »
    Par Elsa Conesa
    Des milliers de Français ont choisi de passer leur retraite dans la région de l’Algarve, profitant d’un régime fiscal avantageux, et fuyant un pays qui serait devenu, selon la plupart, « invivable », « violent » et « déliquescent ».
    Richard Anthony, c’est toute leur jeunesse. Ils sont quelques dizaines de retraités à être venus guincher pour la Saint-Valentin, trottinant entre les tables d’un petit restaurant de Guia, l’une des nombreuses stations balnéaires de cette côte du sud du Portugal baptisée « Algarve » par les Arabes qui l’occupaient au Moyen Age. (...).Avec ou sans Richard Anthony, les retraités installés ici le disent tous avec une étrange nostalgie : l’Algarve, c’est la France d’avant. Celle des années 1950, 1960, 1970, c’est selon. « Celle qu’on aimait bien. » Une France idéalisée, décrite comme prospère, travailleuse, respectueuse de l’autorité, sans problème de sécurité ni incivilités. Blanche aussi. Pas celle des 35 heures, de la fraude sociale, des déserts médicaux ou du regroupement familial. Cette France-là, ils ne la reconnaissent plus et la trouvent « 
    Ici, au contraire, le temps s’est arrêté. Le café coûte 75 centimes d’euro. Les gens se disent bonjour dans la rue et font leurs courses dans de petites épiceries de quartier. Ils bavardent sur les pas de la porte, radio à l’oreille. (...)Les Portugais parlent français, pas besoin de faire un effort. Les repas se prennent aux mêmes heures qu’en France, pas comme en Espagne, où tout est décalé. Bien sûr, difficile d’aller au théâtre ou à l’opéra. (...)« La vie est douce, résume Marie-Catherine Dumoulin, 63 ans, infirmière à la retraite, qui vit au Portugal six mois par an. C’est calme, apaisé, sans agressivité. » Son mari, Pierre-Henri, 66 ans, qui a vendu ses trois pharmacies près de Valence, admet qu’ils « n’auraient jamais pu se payer une maison pareille en France ». (...)
    La France reste, de fait, l’un de leurs sujets de conversation favoris. La plupart des retraités installés ici sont arrivés dans les dix dernières années, souvent attirés par l’avantage fiscal mis en place à leur intention par le Portugal, ravagé par la crise des subprimes. Une ouverture survenue au moment où François Hollande augmentait les impôts. Depuis 2012, aucune taxation n’est prélevée sur les retraites du privé pour les étrangers pendant dix ans – une loi de 2020 a supprimé cette exonération, pour introduire un taux d’imposition de 10 %, sans effets rétroactifs sur ceux qui étaient déjà installés. Tout un écosystème de la délocalisation de seniors a émergé, ciblant particulièrement l’Algarve, cette Côte d’Azur portugaise jusque-là colonisée par les Britanniques. « Il y a eu un changement radical qui se voit dans les statistiques, explique Laurent Goater, président du conseil consulaire au Portugal, une instance qui représente les Français expatriés auprès des ambassades et des consulats. Sur 50 000 Français installés au Portugal, presque la moitié est en Algarve, et, parmi eux, les retraités sont surreprésentés. » Ces derniers sont plutôt issus « d’un milieu travailleur de classe moyenne », mais leur retraite leur confère un vrai pouvoir d’achat dans un pays où le salaire minimal dépasse à peine les 700 euros par mois. Le plus souvent, ils ne parlent pas portugais. « Ils sont venus avec l’avantage fiscal, et en raison d’une accélération perçue de problèmes de sécurité en France », résume-t-il, reconnaissant avoir dû radicaliser son discours lors des élections consulaires de 2021, craignant d’être « dépassé par la droite ». Au bureau de vote de Faro, le seul pour toute l’Algarve, Eric Zemmour et Marine Le Pen sont respectivement arrivés en tête aux premier
    Ceux qui sont installés en Algarve « rejettent la politique migratoire en France », déclare sans détour Jean-Michel Richter, expert-comptable sexagénaire retraité installé à Albufeira. « C’est une région pour les gens qui en avaient assez. Il y a en France une dérive ethnique insupportable », juge-t-il. Dénonçant une « immigration incontrôlée », Dominique Pinaud, 68 ans, ingénieur retraité depuis cinq ans, a lui le sentiment que « la France est devenue aussi violente que le Brésil », où il a vécu comme expatrié. Il a été cambriolé trois fois en banlieue parisienne et dit avoir vu la transformation au fil des ans.
    De l’avis général, les médias français ne parlent pas suffisamment de cette réalité. A part peut-être CNews, « le moins pourri, juge Bernard, cadre retraité d’un grand groupe, teint hâlé et pull Ralph Lauren, qui veut garder l’anonymat. Les journalistes sont à la solde du gouvernement. Tout est orienté ». (...)La majorité de droite et d’extrême droite se fait beaucoup entendre. Certains hésitent d’ailleurs à repartir. L’avantage fiscal touche à sa fin cette année, pour la génération arrivée en 2013, après dix ans d’application. (...)Rester, c’est aussi se poser la question du grand âge. Les Britanniques ont investi dans des maisons de retraite spécialisées, avec un personnel anglophone, mais pas les Français.

    #Covid-19#migration#migrant#france#portugal#immigration#retraite#economie#sante#postcovid#expatrie

  • Que prévoit la #France pour les 230 migrants de l’#Ocean_Viking ?

    Les migrants arrivés vendredi à #Toulon font l’objet d’un suivi sanitaire, et de contrôles de sécurité, avant d’être entendus par l’#Ofpra dans le cadre d’une #procédure_d’asile à la frontière. Pendant tout ce temps, ils sont maintenus dans une « #zone_d'attente ». Des associations dénoncent ces conditions d’accueil.

    Si les 230 migrants sauvés par l’Ocean Viking ont bien débarqué en France, vendredi 11 novembre, dans le port de Toulon (http://www.infomigrants.net/fr/post/44677/locean-viking-et-ses-230-migrants-accostent-a-toulon-en-france), ils ne se trouvent « pas techniquement sur le sol français », comme l’a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

    En effet, les autorités françaises ont choisi de les placer dans une « zone d’attente », définie jeudi soir dans la zone portuaire de Toulon et sur un #centre_de_vacances de la #presqu’île de #Giens à #Hyères, où les exilés sont hébergés pour l’occasion. Un « #centre_administratif » dont ils n’ont pas le droit de sortir.

    Le maintien des personnes dans ce lieu peut durer 26 jours au maximum d’après la loi française.

    « Un système d’#enfermement de #privation_de_liberté et non d’accueil »

    Un dispositif dénoncé par plusieurs associations, dont l’Anafé qui défend les étrangers aux frontières. Interrogée par InfoMigrants, sa directrice Laure Palun souligne que c’est « un système d’enfermement de privation de liberté et non d’accueil, qui pose question quant aux conséquences sur des personnes vulnérables ».

    Gérad Sadik, responsable national de l’asile à La Cimade, estime, quant à lui, que cette #zone_temporaire est « illégale » car ce dispositif est normalement réservé aux espaces situés sur une frontière, dans les aéroports par exemple.

    Une centaine de « #Zones_d'attente_pour_personnes_en_instance » (#ZAPI) existe actuellement en France. Plusieurs associations dont l’Anafé, la Cimade et la Croix-Rouge interviennent dans ces lieux où patientent les étrangers qui ne sont pas autorisés à entrer sur le territoire, pour leur porter une assistance juridique, sanitaire et sociale.

    Mais, concernant les migrants de l’Ocean Viking, la Cimade s’inquiète de ne pas avoir accès aux personnes retenues dans la zone d’attente. Gérard Sadik affirme que l’entrée leur a été refusée. Il alerte également sur le fait que les mineurs non accompagnés ne doivent pas être placés dans ces zones d’attente, or 42 jeunes dans ce cas se trouvaient à bord de l’Ocean Viking selon SOS Méditerranée.

    Dans cette zone d’attente, les migrants feront l’objet d’un suivi sanitaire, puis de contrôles de sécurité des services de renseignement, avant d’être entendus par l’Office français de protection des réfugiés (Ofpra), qui examine les demandes d’asile et décide ou non d’attribuer le statut de réfugié.

    Procédure d’asile à la frontière comme dans les #aéroports

    La France, qui veut décider « très rapidement » du sort des migrants de l’Ocean Viking, a choisi d’appliquer la procédure d’asile à la frontière.

    Habituellement une demande d’asile française est d’abord enregistrée en préfecture, déposée auprès de l’Ofpra sous forme de dossier puis s’ensuit une convocation à un entretien, et entre trois à six mois mois d’attente avant la réponse.

    Mais dans le cas des migrants de l’Ocean Viking, l’Etat a choisi d’appliquer une #procédure_exceptionnelle qui prévoit qu’un agent de la mission asile frontière de l’Ofpra mène un entretien avec ces personnes dans un délai de 48 heures ouvrées afin d’évaluer si la demande d’asile n’est pas « #manifestement_infondée ».

    Cela peut poser problème, car cette notion floue et présentée sous une forme alambiquée laisse un large champ aux autorités françaises pour refuser l’entrée d’une personne, soulèvent les associations d’aide aux migrants.

    « En théorie, l’examen du caractère manifestement infondé ou non d’une demande d’asile ne devrait consister à vérifier que de façon sommaire si les motifs invoqués par le demandeur correspondent à un besoin de protection », soulignait l’Anafé, interrogée par InfoMigrants début novembre sur cette même procédure très régulièrement appliquée sur l’île de La Réunion. « Il ne devrait s’agir que d’un examen superficiel, et non d’un examen au fond, de la demande d’asile, visant à écarter les personnes qui souhaiteraient venir en France pour un autre motif (tourisme, travail, étude, regroupement familial, etc.) en s’affranchissant de la procédure de délivrance des visas », précisait l’association.

    Difficile donc pour des migrants tout juste arrivés après plusieurs semaines d’errance en mer, et parfois la perte de leurs papiers d’identité lors des naufrages, de prouver le fondement de leur demande lors d’un entretien de quelques minutes. D’autres considérations rentrent aussi en ligne de compte lors de ce type d’entretiens, notamment la langue parlée, et la qualité de la traduction effectuée par l’interprète de l’Ofpra.

    Pour accélérer encore un peu plus la procédure, « l’Ofpra a prévu de mobiliser dès ce week-end seize agents pouvant réaliser jusqu’à 90 entretiens par jour », a insisté vendredi le directeur général des étrangers (DGEF) au ministère de l’Intérieur, Eric Jalon.

    Après avoir mené ces entretiens, l’Ofpra donne un avis au ministère de l’Intérieur qui autorise ou non les migrants interrogés à déposer leur demande d’asile. Dans la plupart des cas, les personnes soumises à ce type de procédure échouent avec un taux de refoulement de 60%, indique l’Anafé.

    « Doutes sur le fait que les autorités françaises puissent expulser rapidement »

    « Pour les personnes dont la demande d’asile serait manifestement infondée, qui présenteraient un risque sécuritaire, nous mettrons en œuvre (...) les procédures d’#éloignement pour qu’elles regagnent leur pays d’origine », a prévenu Eric Jalon. Le ministère de l’Intérieur affirme également que des contacts ont déjà été pris avec les pays d’origine de ces rescapés.

    D’après les informations dont dispose InfoMigrants, les rescapés de l’Ocean Viking sont majoritairement originaires du Bangladesh, d’Érythrée et de Syrie, mais aussi d’Égypte, du Pakistan et du Mali notamment.

    « Nous avons des doutes sur le fait que les autorités françaises puissent expulser rapidement », fait savoir Laure Palun, « car il faut que la personne soit détentrice d’un passeport et d’un laissez-passer consulaire ». Or ce document doit être délivré par le pays d’origine et cela prend du temps car certains pays tardent à l’octroyer.

    Deux-tiers des personnes ne resteront de toute façon pas en France, puisqu’elles seront relocalisées dans neuf pays, a précisé le ministère, citant l’#Allemagne qui doit en accueillir environ 80, le #Luxembourg, la #Bulgarie, la #Roumanie, la #Croatie, la #Lituanie, #Malte, le #Portugal et l’#Irlande.

    Si une personne se voit refuser l’entrée sur le territoire par le ministère de l’Intérieur, un recours juridique est possible. Il s’agit du recours contre le refus d’admission sur le territoire au titre de l’asile à déposer dans un délai de 48 heures à compter de la notification de la décision de refus prise par le ministère de l’Intérieur, explique la Cimade.

    http://www.infomigrants.net/fr/post/44696/que-prevoit-la-france-pour-les-230-migrants-de-locean-viking
    #sauvetage #asile #migrations #réfugiés #Méditerranée #Italie #ports #ports_fermés #frontières #relocalisation #renvois #expulsions

    ping @isskein @karine4 @_kg_

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    ajouté à la métaliste autour de la création de zones frontalières (au lieu de lignes de frontière) en vue de refoulements :
    https://seenthis.net/messages/795053

    • À peine débarqués, les rescapés de l’« Ocean Viking » sont privés de liberté

      C’est sous #escorte_militaire que le navire de #SOS_Méditerranée a pu s’amarrer à Toulon. Les migrants, dont des enfants, ont été transférés dans une « zone d’attente », soit un lieu de privation de liberté. Un député LFI, qui a pu y entrer, a vu « des humains au bord du gouffre ».

      Deux places, deux ambiances pour l’arrivée du bateau de SOS Méditerranée, vendredi, à Toulon. Sur le quai Cronstadt, en fin de matinée, une centaine de personnes se sont rassemblées pour affirmer un message de bienvenue aux 230 exilé·es secouru·es par l’Ocean Viking. Les slogans, cependant, n’ont pas pu être entendus des concerné·es, puisque le gouvernement a organisé leur réception au port militaire, loin des regards, y compris de ceux de la presse.

      Deux heures plus tard, quelques dizaines de soutiens d’Éric Zemmour ont tenu le pavé devant l’entrée de l’arsenal, tandis que leur chef déclamait un énième discours xénophobe devant un mur de caméras. Outre #Marion_Maréchal-Le Pen, il était accompagné d’anciens de #Génération_identitaire, dont l’Aixois #Jérémie_Piano, récemment condamné à huit mois de prison avec sursis pour des faits de violence au siège de SOS Méditerranée en 2018.

      Jeudi, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, avait annoncé l’autorisation donnée à l’Ocean Viking de débarquer à Toulon, après trois semaines d’errance en mer dans l’attente d’un port sûr que lui ont refusé Malte et l’Italie. Le navire et ses 230 passagers et passagères, dont 13 enfants accompagnés et 44 mineur·es sans famille, s’est amarré à 8 h 50 ce vendredi. Son entrée en rade de Toulon s’est faite sous escorte de plusieurs bateaux militaires et d’un hélicoptère. Puis les personnes ont été acheminées dans un centre de vacances de la presqu’île de Giens, transformé en « zone d’attente » provisoire. Autrement dit : aux yeux de l’administration, les rescapé·es de l’Ocean Viking ne sont pas entré·es sur le territoire français.

      Des bus sont chargés de les conduire « sous #escorte_policière jusqu’au site d’hébergement situé sur la commune d’Hyères », a précisé le préfet du Var, Evence Richard à l’occasion d’une conférence de presse. Les personnes y seront privées de leur liberté, le temps de l’évaluation de leur situation, et sous la #garde_policière de quelque 200 agents.

      Des centaines de policiers

      Le représentant de l’État annonce d’importants moyens mis en place par ses services pour répondre à un triptyque : « #dignité_humanitaire ; #sécurité ; #rigueur et #fermeté ». 600 personnes en tout, forces de l’ordre comprises, vont se consacrer à cet « accueil » prévu pour un maximum de 26 jours. La prise en charge médicale est assurée par les services des pompiers et du Samu.

      D’un point de vue administratif, le ministère veut d’abord « évaluer les #risques_sécuritaires », via des entretiens menés par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon les mots d’Éric Jalon, directeur général des étrangers en France, présent au côté du préfet. La mise en avant de cet aspect est un gage donné par Gérald Darmanin à l’extrême droite.

      Ensuite, si les personnes demandent l’asile et rentrent dans les critères, elles pourront, pour un tiers seulement des adultes, rester en France ou bien être « relocalisées », selon le jargon administratif, dans au moins neuf autres pays européens : Allemagne, Luxembourg, Bulgarie, Roumanie, Croatie, Lituanie, Malte, Portugal et Irlande.

      Des agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), l’instance dépendant du ministère de l’intérieur chargée d’attribuer ou non le statut de réfugié, évalueront les situations « sous 48 heures », insistent les hauts fonctionnaires. Une procédure express réservée aux « zones d’attente », ces sites habituellement installés dans les aéroports, les ports ou à des postes-frontières, régulièrement dénoncés par des associations comme des lieux où les droits de certains étrangers et étrangères sont bafoués.

      Si les personnes ne demandent pas l’asile, si l’Ofpra rejette leur demande ou si elles sont considérées comme présentant un risque pour la sécurité, le ministère de l’intérieur s’efforcera de les renvoyer dans leur pays d’origine. « Des contacts ont d’ores et déjà été pris avec les pays vers lesquels les personnes ont vocation à retourner », affirme Éric Jalon.

      Les 44 mineur·es non accompagné·es déclaré·es par SOS Méditerranée, pour leur part, verront leur situation évaluée par les services de l’Aide sociale à l’enfance du Var. Si celle-ci ne met pas en cause leur minorité, ils pourront quitter la zone d’attente et être sous la protection du département, comme la loi l’impose.

      Des parlementaires interdits d’accès au quai

      Venue à Toulon pour observer, Laure Palun, de l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers), organisation active pour défendre les droits des étrangers et étrangères en zones d’attente, critique la méthode. « Il n’y a pas assez d’agents de l’Ofpra formés aux demandes d’asile formulées à la frontière. Il risque d’y avoir plein d’erreurs, dit-elle. Et puis, pour des gens qui ont failli se noyer, qui sont restés autant de temps sur ce bateau, comment pourront-ils être opérationnels dès demain pour faire un récit de vie qui va être crédible aux yeux des autorités françaises ? »

      Sur le plan humain, « enfermer ces personnes, c’est rajouter une couche de #violence à ce qu’elles ont déjà vécu. La zone d’attente n’est pas un lieu qui permet d’aborder sereinement l’asile. Je ne suis pas certaine qu’il y aura une prise en charge psychologique », juge la responsable associative. Dans de nombreuses zones d’attente temporaire habituellement mises en place dans les départements d’outre-mer, l’association a observé que l’information sur la demande d’asile n’est pas toujours donnée aux individus. « C’est une obligation d’informer les étrangers de leurs droits », assure pour sa part Éric Jalon.

      Des rescapés harassés, pieds nus, sans pantalon

      L’opération du gouvernement interpelle aussi par le secret qu’elle s’évertue à organiser. En dehors des agents de l’État, personne n’a eu accès à l’arsenal vendredi, une zone militaire, donc confidentielle. Le député de Marseille Sébastien Delogu (La France insoumise – LFI) s’est vu refuser l’accès à l’Ocean Viking, alors que la loi autorise n’importe quel parlementaire à visiter une zone d’attente à l’improviste, et que celle créée dans le village vacances englobe « l’emprise de la base navale de Toulon », d’après l’arrêté publié vendredi par le préfet.

      Le gouvernement prétend faire primer, semble-t-il, le secret défense. « Moi je ne viens pas pour faire du théâtre comme l’extrême droite, je veux exercer mon droit de parlementaire, s’agace le député insoumis. J’ai aussi été élu pour ça. Sinon, qui a un droit de regard ? » Son collègue Hendrik Davi (LFI) a également été repoussé.

      Plus tard, Sébastien Delogu a pu, tout de même, se rendre au village vacances et « constater toute la souffrance et la détresse physique et mentale dans laquelle se trouvent les rescapés ». « Ces jeunes hommes et femmes sont épuisés, parfois pieds nus ou sans pantalon, harassés par ce périple durant lequel ils ont tout quitté et risqué leur vie. Je n’ai vu que des humains au bord du gouffre, a-t-il précisé, à la sortie, dans un communiqué. Nous ne céderons pas un centimètre d’espace politique aux fascistes qui instrumentalisent ces drames pour propager la haine et la xénophobie. »

      Entre soulagement et amertume, les responsables de SOS Méditerranée ont quant à eux fustigé vendredi des blocus de plus en plus longs imposés à leur navire, au détriment de la sécurité physique et psychologique des naufragé·es recueilli·es à bord. Comme elle le fait depuis sept ans, l’ONG a appelé à la (re)constitution d’une flotte européenne pour faire du sauvetage en Méditerranée centrale et à la mise en place d’un processus de solidarité entre États européens pour la répartition des personnes secourues, qui respecte le droit maritime (soit un débarquement dans le port sûr le plus proche).

      Les finances de l’association étant en baisse à cause de l’explosion des coûts due à l’inflation et à la diminution des dons reçus, elle a relancé un appel aux soutiens. « Dans l’état actuel de nos finances, on ne peut continuer encore que quelques mois, précise sa directrice Sophie Beau. Depuis le premier jour, SOS Méditerranée est essentiellement soutenu par la société civile. » Si quelques collectivités complètent le budget par des subventions, l’État français, lui, ne verse évidemment pas un centime.

      « C’est essentiel qu’on retourne en mer, déclare Xavier Lauth, directeur des opérations de SOS Méditerranée. Parce qu’il y a eu déjà au mois 1 300 morts depuis le début de l’année [en Méditerranée centrale, face à la Libye – ndlr]. » Le décompte de l’Organisation internationale pour les migrations (liée à l’ONU) a précisément dénombré 1 912 personnes disparues en Méditerranée depuis le début de l’année, que les embarcations aient visé l’Italie, la Grèce ou encore l’Espagne. Et depuis 2014, plus de 25 000.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/111122/peine-debarques-les-rescapes-de-l-ocean-viking-sont-prives-de-liberte

    • Le jour où la France n’a pas (vraiment) accueilli l’Océan Viking…

      Après trois semaines à errer, sans qu’on lui assigne de port où débarquer les 234 rescapés secourus en mer, l’Océan Viking, de Sos-Méditerranée, a enfin accosté à Toulon. Entre soulagement et indignation, les associations dénoncent l’instrumentalisation politique de cette crise et les défaillances des États membres de l’Union Européenne.

      « Le sauvetage que nous avons débuté le 22 octobre n’est toujours pas terminé », c’est en substance ce qu’explique Louise Guillaumat, directrice adjointe des opérations de SOS-Méditerranée, lors de la conférence de presse tenue, le vendredi 11 novembre à midi. À cette heure, plus de la moitié des rescapés tirés des eaux par l’ONG, trois semaines auparavant, sont toujours à bord de l’Océan Viking, qui a accosté le matin même, sur le quai de l’artillerie de la base navale varoise.

      Au soleil levant, sur le quai Cronstadt, au pied du « cul-vers-ville », une statue évoquant le génie de la navigation, les caméras de télévision se sont frayé une place parmi les pêcheurs matinaux. Il est 7 h 00, le bateau de Sos-méditerranée est à moins de six miles marins des côtes toulonnaises. Il accoste deux heures plus tard. Pourtant, les 231 exilés à son bord ne sont pas accueillis par la France.
      44 enfants isolés

      « Les passagers ont été placés en zone d’attente. Ils n’ont pas été autorisés à entrer sur le territoire national. » explique Éric Jalon, préfet, et directeur général des étrangers en France (DGEF). Le port militaire et le centre où vont être hébergés les exilés ont été, par décret, définis, la veille, comme « zone d’attente provisoire » gérée par la Police des airs et des frontières (PAF). « Des évaluations de leur état de santé sont faites dès leur descente du navire », promet le préfet.

      Après quoi, ils sont conduits en bus dans un centre de vacances, mis à disposition par la Caisse centrale d’activités sociales (CCAS) des agents des industries électriques et gazières en France, en solidarité avec les personnes réfugiées. Une fois là-bas, ces dernières, parmi lesquelles 44 mineurs isolés, doivent pouvoir formuler une demande d’asile en procédure accélérée.

      « Des agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) ont été détachés sur place pour y mener des entretiens », poursuit le DGEF. Ceux pour qui la demande d’asile sera jugée « irrecevable et manifestement infondée » feront l’objet de reconduites dans leur pays d’origine. Ce n’est qu’après cette procédure, pouvant durer jusqu’à 26 jours, que les autres pourront alors prétendre à demander l’asile en France ou dans un des neuf pays de l’union européenne s’étant déclaré prêt à en accueillir une partie.
      Une façon de détourner le règlement de Dublin

      « Ce n’est pas ce que prévoit le droit dans l’état », pointe Laure Palun, la directrice de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), présente au rassemblement organisé sur le port, en milieu de matinée, par les associations, syndicats et partis solidaires des exilés. « Les demandeurs d’asile doivent normalement être accueillis sur le territoire d’un État avant leur relocalisation. » explique-t-elle.

      Le choix fait par la France est une façon de détourner le règlement de Dublin qui prévoit qu’une demande d’asile ne puisse être étudiée que par le pays de première entrée du candidat. Et ce n’est pas la seule entorse à la loi que revêt le dispositif « exceptionnel » mise en place par Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur. « Ce matin, on nous a refusé l’entrée dans la zone d’attente alors que nous sommes une des associations agréées pour y accéder en tant qu’observateur », dénonce ainsi la responsable associative. La loi prévoit, d’ailleurs, dans le même cadre un libre accès aux parlementaires. Le député LFI de la 7e circonscription de Marseille, Sébastien Delogu, s’est porté volontaire ce matin. Mais « le cabinet de Sébastien Lecornu, ministre des armées, nous interdit l’accès au port », confia-t-il, en début d’après-midi, au téléphone depuis le bureau du préfet maritime. Même les membres de Sos-Méditerranée n’ont pas pu venir à la rencontre de leur équipage bloqué en mer depuis 21 jours.
      L’indignité monte d’un cran

      « La France a su accueillir dignement les réfugiés venus d’Ukraine », rappelle Olivier Masini, secrétaire général de l’UD CGT du Var, alors que plusieurs centaines de militants entament une marche solidaire en direction du théâtre de la liberté où les représentants de SOS-Méditerranée tiennent leur conférence de presse. « Nous sommes ici pour affirmer les valeurs humanistes de notre syndicat et pour demander que les réfugiés débarqués aujourd’hui puissent bénéficier d’un traitement similaire. »

      C’est avec les traits tendus par la colère et la fatigue que les quatre dirigeants de l’Ong de sauvetage en mer accueillent leur auditoire. « Les États Européens négligent depuis sept ans la situation » , lance Sophie Beau, Co-fondatrice de SOS-Méditerranée. « Il est temps que soit mis en place un véritable mécanisme opérationnel et pérenne de répartition des exilés secourus en Méditerranée centrale. L’instrumentalisation politique de cette crise est indigne des démocraties européennes. »

      L’#indignité est d’ailleurs montée d’un cran en début d’après-midi, lorsque devant l’arsenal, les représentants du parti d’extrême-droite, Reconquête, sont venus s’exprimer devant une poignée de groupies haineux. Pas de quoi décourager, cependant, les sauveteurs de Sos-Méditerranée. «  Je préfère rester optimiste, reprend Sophie Beau. Les citoyens européens sont porteurs de solidarité. Nous repartirons rapidement en mer pour continuer notre mission de sauvetage. Et dans le contexte économique actuel, nous avons plus que jamais besoin du soutien de la société civile… Répondez à ce SOS. »

      https://www.humanite.fr/societe/ocean-viking/le-jour-ou-la-france-n-pas-vraiment-accueilli-l-ocean-viking-770755#xtor=RS

      #migrerrance

    • « Ocean-Viking », un désastre européen

      Editorial du « Monde » . Les trois semaines d’errance du navire humanitaire, qui a fini par accoster à Toulon sur fond de crise diplomatique entre la France et l’Italie, rappellent l’impuissance européenne à mettre en œuvre les droits humains.

      L’Union européenne (UE) n’avait pas besoin de cela. Déjà aux prises avec une guerre à ses portes, une crise énergétique, la montée de l’inflation et les tensions que ce contexte exacerbe entre ses membres, voilà que la terrible errance depuis trois semaines d’un navire humanitaire, l’Ocean-Viking, chargé de migrants secourus en Méditerranée, remet en lumière son incapacité à organiser la solidarité en son sein. Cela sur la principale question qui nourrit l’extrême droite dans chaque pays – l’immigration – et, partant, menace l’avenir de l’Union elle-même.

      Si la France a, finalement, sauvé l’honneur en acceptant que l’Ocean-Viking accoste à Toulon, vendredi 11 novembre, après le refus italien, l’impuissance européenne à mettre en œuvre les droits humains qui la fondent historiquement – en l’occurrence la sauvegarde de 234 vies, dont celles de 57 enfants – est extrêmement préoccupante.

      Que la France et l’Italie, que rapprochent mille liens historiques, géographiques et humains, en viennent à s’apostropher par ministres de l’intérieur interposés donne la mesure de la déstabilisation d’un équilibre déjà fragile, consécutif à l’arrivée à Rome de Giorgia Meloni, la présidente du conseil italien issue de l’extrême droite.

      Sept ans après la crise migratoire de 2015, au cours de laquelle l’UE avait manqué de solidarité à l’égard de l’Italie, y nourrissant la xénophobie, les ingrédients du malaise sont toujours là. Même si les migrants de l’Ocean-Viking doivent être répartis dans l’UE, le fragile système de partage des demandeurs d’asile dans une douzaine d’Etats européens, obtenu par la France en juin, qui n’a jusqu’à présent connu qu’une application homéopathique, a déjà volé en éclats avec l’Italie.

      Volte-face

      Pour l’exécutif français, enclin à présenter l’Union européenne comme un facteur de protection, le scénario de l’Ocean-Viking est également désastreux. S’il a pris en définitive la bonne décision, il semble s’être fait forcer la main par le gouvernement italien. Alors qu’Emmanuel Macron avait refusé en 2018 l’accostage de l’Aquarius, un autre bateau humanitaire, pour ne pas « faire basculer le pays vers les extrêmes », sa volte-face intervient alors que le Rassemblement national, avec ses 89 députés, a renforcé son emprise sur la vie politique.

      Si le dénouement de Toulon devrait logiquement être salué à gauche, il risque de compromettre le ralliement déjà incertain de la droite au projet de loi sur l’immigration, construit sur un équilibre entre régularisation de travailleurs étrangers et fermeté sur les mesures d’éloignement.

      Le poids des images et des symboles – le navire chargé de malheureux, le débarquement sous escorte militaire – ne saurait cependant faire perdre la véritable mesure de l’événement : l’arrivée de quelques dizaines de demandeurs d’asile est bien loin de déstabiliser un pays comme la France. Une centaine de milliers de réfugiés ukrainiens y sont d’ailleurs accueillis à bras ouverts. Comme eux, les migrants venus d’autres continents ont droit à un examen sérieux de leur demande d’asile.

      Les difficultés d’intégration, les malaises et les craintes que suscite l’immigration dans l’opinion sont évidents et doivent être sérieusement écoutés et pris en compte. Mais, alors que l’extrême droite fait des migrants le bouc émissaire de tous les dysfonctionnements de la société et tient la mise au ban des étrangers pour la panacée, il faut rappeler que des hommes, des femmes et des enfants sont là, derrière les statistiques et les joutes politiques.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/11/12/ocean-viking-un-desastre-europeen_6149574_3232.html

    • Pour le plein respect des droits et de la dignité des passager.e.s de l’Ocean Viking, pour une véritable politique d’accueil européenne [Communiqué de presse inter-associatif]

      L’accueil de l’Ocean Viking à Toulon en France a été un soulagement face au drame terrible et indigne que vivaient ses passager.e.s depuis plusieurs semaines, balloté.e.s sur les flots en attente d’une décision sur leur possibilité de débarquement.

      Maintenant se pose la question des conditions de l’accueil des passager.e.s.

      Nous demandons la mise en place des dispositions suivantes :

      – Pas de privation de liberté en zone d’attente, qui ne ferait qu’accroitre les souffrances et traumatismes vécus en mer et sur le parcours d’exil ; de nos expériences sur le terrain, le respect des droits des personnes et de leur dignité n’est pas compatible avec l’enfermement de ces dernières, quel que soit le contexte de leur arrivée, et a fortiori après un périple tel que l’on vécut les rescapés de l’Océan Viking.
      En outre, il est inadmissible que le gouvernement ait fait le choix de « fabriquer » une zone d’attente temporaire dans une base militaire, rendant impossible l’accès des associations habilitées et des élu.e.s de la République, sous prétexte de secret défense, ne permettant pas à des personnes en situation de particulière vulnérabilité d’avoir accès à l’assistance minimale que la loi leur reconnaît.

      – Mobilisation d’un centre d’accueil ouvert, permettant de mettre en place l’accompagnement sanitaire, social, et également psychologique nécessaire.

      – Protection immédiate, mise à l’abri et hébergement des passager.e.s, dépôt de demandes d’asile pour toutes les personnes le souhaitant, et examen approfondi de toutes les situations des personnes afin de garantir le respect de l’exercice effectif de leurs droits.

      Plus globalement, pour éviter demain d’autres drames avec d’autres bateaux :

      – Nous rappelons le nécessaire respect du droit international de la mer, en particulier l’obligation de porter secours aux passagers d’un bateau en difficulté, le débarquement des personnes dans un lieu sûr dans les meilleurs délais ainsi que le principe de non-refoulement vers des pays où les personnes encourent un risque d’être soumises à la torture ou à des traitements inhumains ou dégradants.

      – La solidarité en Europe ne fonctionne pas. Le « mécanisme de solidarité » proposé dans le cadre du pacte européen « migrations et asile » est non seulement non respecté par les pays mais très en-deçà d’une véritable politique d’accueil respectueuse de la dignité des personnes et de leurs droits fondamentaux. L’Italie est à la pointe des égoïsmes nationaux mais globalement les pays européens dans leur ensemble ne sont pas à la hauteur.

      – C’est donc un changement de modèle politique qui est indispensable : passer de politiques européennes fondées sur la fermeture et le repli vis-à-vis des migrant.e.s considéré.e.s comme indésirables pour prôner un autre système :

      > permettre un accès inconditionnel au territoire européen pour les personnes bloquées à ses frontières extérieures afin d’examiner avec attention et impartialité leurs situations et assurer le respect effectif des droits de tou∙te∙s
      > permettre l’accueil des réfugié.e.s non pas sur la base de quotas imposés aux pays, mais sur la base des choix des personnes concernées (selon leurs attaches familiales, leurs compétences linguistiques ou leurs projets personnels), dans le cadre d’une politique de l’asile harmonisée, fondée sur la solidarité entre Etats et le respect inconditionnel des droits fondamentaux.

      http://www.anafe.org/spip.php?article655

    • Zone d’attente de Toulon : violations des droits des personnes sauvées par l’Ocean Viking [Communiqué de presse]

      Depuis 5 jours, l’Anafé se mobilise pour venir en soutien aux personnes enfermées en zone d’attente de Toulon après le débarquement de l’Ocean Viking, le vendredi 11 novembre. Ses constats sont alarmants. Les personnes sauvées par l’Ocean Viking sont victimes de violations de leurs droits fondamentaux dans ce lieu d’enfermement qui n’a rien d’un village de vacances : violations du droit d’asile, personnes portant des bracelets avec numéro, absence d’interprétariat, absence de suivi psychologique effectif, pas de téléphones disponibles et pas de visites de proches, pas d’accès à un avocat ou à une association de défense des droits.

      Violation du droit d’asile
      Toutes les personnes enfermées dans la zone d’attente de Toulon ont demandé l’asile. L’Anafé dénonce le choix des autorités de priver de liberté ces personnes en demande de protection internationale alors que ces mêmes autorités n’ont pas nié l’état psychologique dégradé dans lequel elles se trouvent après un long parcours au cours duquel elles ont failli se noyer et après avoir été débarquées d’un bateau de sauvetage sur lequel elles avaient passé 21 jours. Or, la procédure d’asile à la frontière est une procédure d’asile « au rabais », réalisée dans l’urgence mais aussi dans un lieu d’enfermement, quelques heures seulement après le débarquement.
      Les autorités auraient pu, à l’instar de ce qui a été mis en œuvre l’année dernière à l’arrivée de personnes ressortissantes d’Afghanistan ou lors de l’arrivée de ressortissants d’Ukraine depuis le début d’année, prévoir des mesures d’hébergement et un accès à la procédure de demande d’asile sur le territoire, après un temps de repos et de prise en charge médicale sur le plan physique et psychologique.

      Les conditions d’entretien Ofpra
      Les entretiens Ofpra doivent veiller au respect de la confidentialité des échanges et de la dignité des personnes, tout en prenant en compte leur vulnérabilité. L’Ofpra aurait pu refuser de réaliser les entretiens de personnes à peine débarquées au regard de leur vulnérabilité. Cela n’a pas été le cas. Au contraire, elles ont dû expliquer leurs craintes de persécutions sitôt enfermées en zone d’attente. Surtout, des entretiens se sont déroulés dans des tentes, dont certaines laissant une visibilité depuis l’extérieur et sans respect de la confidentialité des échanges, les conversations étaient audibles depuis l’extérieur. Les autres ont été faits dans des locaux où avaient été réalisés des entretiens avec les services de police, ajoutant à la confusion des interlocuteurs et des rôles. Rien, hormis le petit badge porté par les officiers de protection, ne pouvait les distinguer des policiers en civil ou des associations présents dans le camp.

      L’absence d’interprétariat
      Les personnes ainsi enfermées n’ont pas eu accès à des interprètes. Seulement deux interprètes en arabe étaient présentes lors d’une visite organisée par des sénateurs et un député. Leur rôle : traduire les entretiens avec la police aux frontières. Hormis ces deux interprètes, l’ensemble des entretiens sont effectués via un interprétariat téléphonique assuré par un prestataire, y compris pour les entretiens Ofpra. L’Anafé a pu observer les difficultés de la police aux frontières pour contacter un interprète, faisant parfois appel à une personne maintenue en zone d’attente.
      Dès lors, les personnes ne sont pas en mesure de comprendre la procédure de maintien en zone d’attente, leurs droits, la procédure spécifique d’asile à la frontière et ses tenants et aboutissants.

      Des numéros aux poignets
      Les personnes maintenues sont identifiées par des bracelets de couleur au poignet portant un numéro. Les autorités n’ont donc pas hésité à les numéroter sans aucun respect pour leur individualité et leur identité.

      L’absence de suivi psychologique effectif
      L’Anafé a pu constater dans la zone d’attente que si la CUMP83 (cellules d’urgence médico-psychologique) était présente, les conditions d’enfermement ne permettent pas aux infirmiers d’échanger avec les personnes maintenues, les services d’interprétariat téléphonique toujours assurés par le même prestataire étant saturés. De plus, la CUMP83 ne bénéficie pas d’un local adapté pour s’entretenir de manière confidentielle avec les personnes mais d’une tente située dans le « village Croix-Rouge » au milieu de la zone d’attente. Cette disposition ne permet donc pas aux personnes maintenues de bénéficier d’un soutien psychologique confidentiel et adapté au traumatisme qu’elles ont subi lors de leur parcours migratoire et des trois semaines passées en mer.
      De plus, si un médecin, une sage-femme et une infirmière étaient présents le samedi 13 novembre 2022, nous avons pu constater le lendemain qu’aucun médecin n’était présent sur le site. Il nous a été indiqué qu’en cas de nécessité, il serait fait appel à SOS Médecin.

      Impossibilité d’avoir des contacts avec l’extérieur, contrairement à la législation régissant les zones d’attente
      Les numéros utiles ne sont pas affichés. Le wifi installé par la Croix-Rouge ne fonctionne pas correctement. Si huit téléphones portables sont disponibles toute la journée, les conversations sont limitées à 5 minutes et jusqu’à 18h environ. Il n’est pas possible d’être appelé sur ces numéros et ils ne servent que dans le cadre du rétablissement des liens familiaux. Hormis ces téléphones, aucune cabine téléphonique n’est prévue sur le site de la zone d’attente. Il n’est donc pas possible pour les personnes maintenues de s’entretenir de manière confidentielle, notamment avec un avocat, une association ou leurs proches. Il est impossible pour les personnes maintenues de se faire appeler de l’extérieur.
      Aucune visite de proche n’est possible en raison de l’absence de de mise en place d’un système de visite ou d’un local dédié.

      L’impossible accès aux avocats et aux associations
      L’Anafé a pu constater que les personnes maintenues n’avaient aucune connaissance de leur droit à contacter un avocat et qu’aucun numéro de téléphone ne leur avait été communiqué, là encore, contrairement à la législation applicable. Après la visite de la Bâtonnière de l’Ordre des avocats de Toulon et des élus, les avocats se sont vu attribuer deux chambres faisant office de bureau qui ne sont équipées ni d’ordinateur, ni de fax, ni d’internet pour transmettre les recours.
      L’Anafé n’a pas de local pour s’entretenir de manière confidentielle avec les personnes maintenues, notamment en faisant appel à un service d’interprétariat. D’après les informations fournies par la protection civile, il n’y avait pas de local disponible.
      Il est donc impossible pour les avocats et pour les associations de défense des droits d’exercer leur mission dans des conditions garantissant la confidentialité des échanges et un accompagnement digne des personnes.

      Toutes ces violations constituent des manquements graves aux droits des personnes enfermées dans la zone d’attente de Toulon. Ces atteintes inacceptables sont le résultat du choix fait par les autorités d’enfermer ces personnes au lieu de les accueillir. Comme à chaque fois que des gens sont enfermés en zone d’attente, leurs droits ne sont pas respectés. C’est ce que l’Anafé dénonce depuis la création des zones d’attente. Il est temps de mettre fin à ce régime d’enfermement.

      http://www.anafe.org/spip.php?article656

    • Comment l’affaire de l’Ocean Viking révèle l’ambiguïté des « zones d’attente »

      Vendredi 11 novembre, les 234 migrantes et migrants secourus par le navire Ocean Viking ont pu rejoindre la base navale de Toulon, après trois semaines d’errance en mer. Ultime épisode du drame de la migration qui se joue en Méditerranée et dont le déroulement puis le dénouement peuvent donner lieu à plusieurs clés de lecture. Au niveau de la politique et de l’intégration européennes, le bras de fer entre Paris et Rome, rejouant le duel ayant opposé en 2018 Emmanuel Macron avec l’alors Président du Conseil des ministres italien et actuel Vice-Président Matteo Salvini, a souligné les obstacles à l’affirmation de la solidarité européenne sur la question. Au niveau de la politique interne, ensuite, l’on a vu combien la situation de l’Ocean Viking a accusé les clivages entre « humanistes » et partisans de la fermeté.

      Rappelons d’ailleurs que les propos ayant valu l’exclusion pour deux semaines du député du Rassemblement national Grégoire de Fournas ont précisément été tenus à l’occasion de l’allocution d’un député de la France insoumise dénonçant le sort réservé aux passagers du navire humanitaire.

      Le dernier épisode en date dans l’épopée de l’Ocean Viking est également et entre autres justiciable d’une analyse juridique.
      Les limites du droit international de la mer

      Pendant son errance, les difficultés à trouver un lieu de débarquement ont de nouveau souligné les limites d’un droit de la mer peinant à imposer à un État clairement défini d’ouvrir ses ports pour accueillir les rescapés. La décision de laisser les passagers de l’Ocean Viking débarquer à Toulon est également significative. Elle signe certes leur prise en charge temporaire par la France, mais n’emporte pas, du moins dans un premier temps, leur admission sur le territoire français (au sens juridique). Ce dont le ministre de l’Intérieur ne s’est d’ailleurs fait faute de souligner).

      Cette situation permet alors de mettre en exergue l’une des singularités de la conception juridique du territoire, notamment en ce qui concerne la situation des étrangers. Les zones d’attente en sont une claire illustration.
      Les « zones d’attente »

      Les aéroports ont été les premiers espaces où sont apparues ces zones considérées comme ne relevant pas juridiquement du territoire de l’État les accueillant. Le film Le Terminal, dans lequel Tom Hanks campait un iranien ayant vécu plusieurs années à Roissy – où il s’est d’ailleurs éteint ce samedi 12 novembre –, avait en 2004 porté à la connaissance du grand public cette situation.

      En France, les « zones internationales », initialement nimbées d’un flou quant à leur fondement juridique et au sein desquelles les autorités prétendaient par conséquent n’y être pas assujetties au respect des règles protectrices des droits humains, ont cédé la place aux « zones d’attente » à la faveur de la loi du 6 juillet 1992).

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      À une situation d’exclusion – du moins, alléguée par les autorités – du droit, s’est alors substitué un régime d’exception : les personnes y étant maintenues n’étaient toujours pas considérées comme ayant pénétré juridiquement le territoire français.

      N’étant plus – prétendument – placées « hors du droit » comme l’étaient les zones internationales, les zones d’attente n’en restaient pas moins « hors sol ». L’une des conséquences en est que les demandes d’asile qui y sont le cas échéant déposées relèvent alors de l’« asile à la frontière ». Elles sont par conséquent soumises à un régime, notamment procédural, beaucoup moins favorable aux demandeurs (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile CESEDA, Titre V, article L.350-1 à L.352-9).
      La « fiction juridique »

      La « fiction juridique » que constituent les zones d’attente s’étend désormais entre autres aux gares ferroviaires ouvertes au trafic international, aux ports ou à proximité du lieu de débarquement (CESEDA, article L.341-1). Ces « enclaves » au sein du territoire, autour d’une centaine actuellement, peuvent par ailleurs inclure, y compris « à proximité de la gare, du port ou de l’aéroport ou à proximité du lieu de débarquement, un ou plusieurs lieux d’hébergement assurant aux étrangers concernés des prestations de type hôtelier » (CESEDA, article L.341-6).

      Tel est le cas de la zone d’attente créée par le préfet du Var par le biais d’un arrêté, à la suite de l’accueil de l’Ocean Viking.

      « pour la période du 11 novembre au 6 décembre 2022 inclus, une zone d’attente temporaire d’attente sur l’emprise de la base navale de Toulon et sur celle du Village Vacances CCAS EDF 1654, avenue des Arbanais 83400 Hyères (Giens) ».

      Accueillis dans ce Village Vacances dont les « prestations de type hôtelier » ne semblent aucunement correspondre à la caricature opportunément dépeinte par certains, les rescapés demeurent, juridiquement, aux frontières de la France.
      Aux portes du territoire français

      Ils ne se situent pas pour autant, de ce fait, dans une zone de non-droit : placés sous le contrôle des autorités françaises, ils doivent se voir garantir par elles le respect de leurs droits humains. Aux portes du territoire français, les migrantes et migrants secourus par l’Ocean Viking n’en relèvent pas moins de la « juridiction » française comme le rappelle la Cour européenne des droits de l’Homme. La France est ainsi tenue d’observer ses obligations, notamment au regard des conditions de leur maintien contraint au sein de la zone.

      Une partie des rescapés recouvreront leur liberté en étant admis à entrer juridiquement sur le territoire de la France. Tel est le cas des mineurs non accompagnés, dont il est annoncé qu’ils seront pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance.

      Tel est également le cas de ceux qui auront été autorisés à déposer une demande d’asile sur le territoire français et se seront vus, à cette fin, délivrer un visa de régularisation de huit jours. Parmi eux, la plupart (175) devraient être acheminés vers des États européens qui se seraient engagés à les accueillir, vraisemblablement afin que soient examinées leurs demandes de protection internationale. Expression d’une solidarité européenne a minima dont il faudra cependant voir cependant les suites.

      À lire aussi : Podcast : « Quand la science se met au service de l’humanitaire », le Comité international de la Croix-Rouge

      Pour tous les autres enfin, ceux à qui un refus d’entrer sur le territoire français aura été notifié et qui ne seront pris en charge par aucun autre État, le ministre de l’Intérieur précise qu’ils seront contraints de quitter la zone d’attente vers une destination qui demeure cependant encore pour le moins incertaine. Ceux-là auront alors été accueillis (très) temporairement par la France mais seront considérés comme n’ayant jamais pénétré sur le territoire français.

      https://theconversation.com/comment-laffaire-de-locean-viking-revele-lambigu-te-des-zones-datte

    • « Migrants » de l’« Ocean Viking », « réfugiés » d’Ukraine : quelle différence ?

      Comme elle l’a fait après l’invasion russe, la France doit mener une véritable politique d’accueil pour les passagers de l’« Ocean Viking » : permettre l’accès inconditionnel au territoire sans présupposé lié à leur origine ni distinction entre « migrants » et « réfugiés ».

      Après trois semaines d’errance en Méditerranée, la France a accepté « à titre exceptionnel » de laisser débarquer le 11 novembre, à Toulon, les 234 rescapés du navire humanitaire Ocean Viking. Tout en précisant, par la voix du ministre de l’Intérieur, que ces « migrants ne pourront pas sortir du centre administratif de Toulon » où ils seront placés et qu’« ils ne sont donc pas légalement sur le territoire national » : à cette fin, une zone d’attente a été créée en urgence où les personnes, qui ont toutes déposé une demande d’asile, sont donc enfermées sous surveillance policière.

      Pour la suite, il est prévu que la France ne gardera sur son sol, s’ils remplissent les conditions de l’asile, qu’environ un tiers des passagers du bateau. Les autres seront autoritairement relocalisés dans neuf pays de l’Union européenne. Voilà donc « l’accueil » réservé à des femmes, des enfants et des hommes qui, après avoir fui la guerre, la misère, l’oppression, et pour beaucoup subi les sévices et la violence du parcours migratoire, ont enduré une longue attente en mer aux conséquences notoirement néfastes sur la santé mentale et physique. L’accueil réservé par la France à ceux qu’elle désigne comme « migrants ».
      Pas de répartition entre les Etats européens

      Rappelons-nous : il y a moins d’un an, au mois de février, lorsque plusieurs millions d’Ukrainiens fuyant l’invasion russe se sont précipités aux frontières des pays européens, la France a su mettre en place en quelques jours un dispositif à la hauteur de cette situation imprévue. Pas question de compter : au ministère de l’Intérieur, on expliquait que « dès lors que des besoins seront exprimés, la France y répondra », tandis que le ministre lui-même annonçait que « nous pouvons aujourd’hui accueillir jusqu’à 100 000 personnes réfugiées sur le territoire national ». Pas question non plus de répartition entre les Etats européens : « Ce sont des personnes libres, elles vont là où elles veulent », affirmait la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur. Et pour celles qui choisiraient de rester en France, un statut provisoire de protection immédiate était prévu, donnant droit au travail, à un logement et à un accompagnement social. On n’a pas manqué de se féliciter de l’élan formidable de solidarité et d’humanité dont la France avait fait preuve à l’égard des réfugiés, à l’instar de ses voisins européens.

      Une solidarité et une humanité qui semblent aujourd’hui oubliées. Parce qu’ils sont d’emblée qualifiés de « migrants », les passagers de l’Ocean Viking, sans qu’on ne connaisse rien de leurs situations individuelles, sont traités comme des suspects, qu’on enferme, qu’on trie et qu’on s’apprête, pour ceux qui ne seront pas expulsés, à « relocaliser » ailleurs, au gré d’accords entre gouvernements, sans considération de leurs aspirations et de leurs besoins.

      On entend déjà les arguments qui justifieraient cette différence de traitement : les « réfugiés » ukrainiens sont les victimes d’un conflit bien identifié, dans le contexte d’une partie de bras de fer qui oppose l’Europe occidentale aux tentations hégémoniques du voisin russe. Des « migrants » de l’Ocean Viking,on prétend ne pas savoir grand-chose ; mais on sait au moins qu’ils et elles viennent de pays que fuient, depuis des années, d’innombrables cohortes d’exilés victimes des désordres du monde – guerres, corruption, spoliations, famines, désertification et autres dérèglements environnementaux – dont les Européens feignent d’ignorer les conséquences sur les mouvements migratoires mondiaux, pour décréter que ce ne sont pas de « vrais » réfugiés.
      Une hospitalité à deux vitesses

      Mais cette hospitalité à deux vitesses est aussi la marque du racisme sous-jacent qui imprègne la politique migratoire de la France, comme celle de l’Union européenne. Exprimée sans retenue par un élu d’extrême droite sur les bancs de l’Assemblée à propos de l’Ocean Viking (« qu’il(s) retourne(nt) en Afrique ! »), elle s’est manifestée dès les premiers jours de l’exode ukrainien, quand un tri des exilés s’est opéré, sur la base de la nationalité ou de la couleur de peau, à la frontière polonaise, au point que la haut-commissaire aux droits de l’homme de l’Onu s’était dite « alarmée par les informations crédibles et vérifiées faisant état de discrimination, de violence et de xénophobie à l’encontre de ressortissants de pays tiers qui tentent de fuir le conflit en Ukraine ». Le traitement réservé depuis des années en France aux exilés privés d’abri et de nourriture, harcelés et pourchassés par la police, dans le Calaisis comme en région parisienne, à la frontière italienne ou dans le Pays basque est la traduction quotidienne de cette politique xénophobe et raciste.

      Au-delà d’une indispensable réorganisation du secours en mer afin que les passagers d’un navire en détresse puissent être débarqués sans délai dans un lieu sûr, comme le prescrit le droit international, l’épisode de l’Ocean Viking nous rappelle, une fois de plus, la nécessité d’une véritable politique d’accueil, dont l’exemple ukrainien montre qu’elle est possible. Elle doit être fondée sur l’accès inconditionnel au territoire de toutes celles et ceux qui demandent protection aux frontières de la France et de l’Europe, sans présupposé lié à leur origine ni distinction arbitraire entre « migrants » et « réfugiés », la mise à l’écart de tout dispositif coercitif au profit d’un examen attentif et de la prise en charge de leurs besoins, et le respect du choix par les personnes de leur terre d’asile, à l’exclusion de toute répartition imposée.

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/migrants-de-locean-viking-refugies-dukraine-quelle-difference-20221115_WG

    • « Ocean Viking » : les fourberies de Darmanin

      Le ministre de l’intérieur a annoncé, mardi 15 novembre, que 44 des 234 rescapés de l’« Ocean Viking » seront expulsés dans leur pays d’origine, tandis que la majorité des autres seront relocalisés dans des pays de l’Union européenne. La #fable de la générosité française s’est rapidement fracassée sur l’obsession de Gérald Darmanin de ne pas donner de prises au RN, en acceptant de secourir, mais pas d’accueillir.

      « Expulsés », « relocalisés » : ces termes affreux pour désigner des personnes résument à eux seuls le vrai visage de l’« accueil » que la France réserve aux rescapés de l’Ocean Viking, bien loin d’une certaine idée que l’on pourrait se faire de l’hospitalité due à des hommes, des femmes et des enfants ayant risqué de se noyer en mer pour fuir leur pays. On avait bien compris depuis ses premières interventions que Gérald Darmanin avait agi contraint et forcé. Que les autorités françaises, par la voix blanche du ministre de l’intérieur, avaient fini, à contrecœur, par autoriser les passagers à débarquer à Toulon, dans le Var, vendredi 11 novembre, uniquement parce qu’elles estimaient ne pouvoir faire autrement : à la suite du refus de la nouvelle présidente post-fasciste du conseil italien, Giorgia Meloni, de voir le bateau affrété par SOS Méditerranée accoster sur les rives italiennes, les exilés étaient à bout de forces, et risquaient de mourir.

      Après avoir failli dans le sauvetage de 27 exilés dans la Manche en 2021 (les secours français ayant attendu leur entrée dans les eaux anglaises sans envoyer de moyen de sauvetage, selon les récentes révélations du Monde), la France cette fois-ci ne les laisserait pas périr en mer. Mais elle s’en tiendrait là, sans accueil digne de son nom, ni élan de solidarité. Et ce qui a été vécu par Paris comme un affront ne resterait pas sans conséquences. Tels étaient les messages passés après la décision à reculons d’accepter le débarquement.

      Le courroux français s’est logiquement abattu sur la dirigeante italienne, qui, contrevenant au droit international, a bloqué l’accès de ses côtes au navire humanitaire. Mais il y a fort à parier que la discorde diplomatique finisse par se dissiper. Et qu’en définitive les exilés eux-mêmes soient les principales victimes des mesures de rétorsion françaises.

      Mardi 15 novembre, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le ministre de l’intérieur a ainsi annoncé, telle une victoire, qu’au moins 44 des 234 rescapés seraient renvoyés dans leur pays d’origine. « Dès que leur état de santé » le permettra, bien sûr, et alors même que l’étude des dossiers est toujours en cours, selon son propre aveu devant les députés. « J’ai déjà pris […] contact dès [lundi] avec mes homologues étrangers pour que ces reconduites à la frontière puissent se faire dans les temps les plus courts possible », s’est-il réjoui, espérant que ces expulsions seront réalisées d’ici à la fermeture de la zone d’attente « dans une vingtaine de jours ». Sachant que le ministre avait d’emblée assuré que les deux tiers des rescapés acceptés sur le sol européen feraient l’objet d’une « relocalisation » vers onze autres pays de l’UE, le nombre de celles et ceux autorisés à demander l’asile en France sera réduit à la portion congrue.

      Gérald Darmanin, en vérité, avait commencé ses calculs d’apothicaire avant même le débarquement, en déclarant que la France suspendait immédiatement l’accueil pourtant prévu de longue date de 3 500 réfugiés se trouvant en Italie et qu’il renforcerait les contrôles à la frontière franco-italienne.

      Entre les « expulsés », les « relocalisés » et les « refusés », la générosité de la France s’est vite muée en démonstration de force à visée politique sur le dos de personnes qui, venues du Bangladesh, d’Érythrée, de Syrie, d’Égypte, du Pakistan, du Mali, du Soudan et de Guinée, ont enduré les dangers de l’exil dans l’espoir d’une vie meilleure. Personne, faut-il le rappeler, ne quitte ses proches, son pays, sa maison, son travail, ses habitudes, avec pour seul bagage quelques billets en poche, pour le plaisir de traverser la Méditerranée. Politiques, économiques, sociaux, climatiques, leurs motifs sont le plus souvent solides. Sauvés en mer par l’équipage de l’Ocean Viking, les 234 rescapés ont attendu trois semaines, dans des conditions indicibles, la possibilité de poser un pied sur la terre ferme. La Commission européenne avait rappelé la nécessité, la veille du feu vert français, de les laisser accoster, soulignant « l’obligation légale de sauver les vies humaines en mer, claire et sans équivoque, quelles que soient les circonstances ».
      « Secourir et reconduire »

      Guidé par sa volonté de répondre à l’extrême droite qui l’accuse de « complaisance », le ministre de l’intérieur a en réalité anticipé son attente, telle qu’exprimée par une élue RN du Var, Laure Lavalette, dans l’hémicycle mardi, l’appelant à « secourir et reconduire ».

      Le cadre répressif de cet accueil à la française a été posé au moment même où les rescapés sont arrivés en France. Leur débarquement s’est fait sous escorte militaire, à l’abri des regards des élus, des ONG et des journalistes, dans le port militaire de Toulon (lire ici et là). Ils ont aussitôt été placés dans une « zone d’attente » créée pour l’occasion, dans un ancien « village de vacances » de la presqu’île de Giens, c’est-à-dire dans un lieu d’enfermement. Ainsi l’« accueil » a commencé sous de sombres auspices.

      Placés sous la garde de deux cents policiers et gendarmes, les 234 rescapés ont été soumis, sans attendre d’être remis des épreuves physiques et psychologiques de la traversée, à un examen de leur situation administrative. Pratiquée dans l’urgence, la procédure, dans ce cadre « exceptionnel », est particulièrement expéditive : les agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), instance dépendant du ministère de l’intérieur, sont tenus de délivrer un avis « sous 48 heures » sur le « caractère manifestement fondé ou non de la demande d’asile », charge ensuite au ministère de l’intérieur de poursuivre – ou non – l’examen du dossier. Comment peut-on humainement demander à des personnes venant de passer trois semaines d’errance en mer, et qui ont pour la plupart subi des chocs de toute sorte, de retracer posément – et de manière convaincante, c’est-à-dire preuves à l’appui – les raisons qui leur permettraient d’obtenir une protection de la France ? L’urgence, l’arbitraire et le respect de la dignité des personnes font rarement bon ménage.

      Habilitée à intervenir en zone d’attente, l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers, qui a pu se rendre sur place, estime dans un communiqué publié mardi que les rescapés de l’Ocean Viking sont « victimes de violation de leurs droits fondamentaux » dans cette zone d’attente. Ses constats sont « alarmants ». Elle regrette tout d’abord le manque de temps de repos à l’arrivée et une prise en charge médicale passablement insuffisante. Elle évoque ensuite de nombreuses violations du droit d’asile dans le déroulement des entretiens administrés par l’Ofpra, liées notamment au manque d’interprétariat, à l’absence de confidentialité des échanges et à l’absence d’accès à un avocat ou à une association de défense des droits.

      Mais discuter de la légalité des procédures n’est, à cette heure, pas la priorité du ministre de l’intérieur dont l’objectif est de montrer qu’il prend garde à ce que la France ne soit pas « submergée » par quelques dizaines d’exilés. Sa célérité à annoncer, le plus vite possible, et avant même la fin de la procédure, qu’une partie des rescapés seront expulsés, en est la preuve.

      Quand on se souvient de l’accueil réservé aux Afghans fuyant le régime des talibans ou aux Ukrainiens fuyant la guerre, on observe pourtant qu’il existe d’autres manières d’assurer que les droits des demandeurs d’asile soient respectés. Pour ne prendre que cet exemple, il y a un an, lorsque plusieurs millions d’Ukrainiens ont fui l’invasion russe, « la France a su mettre en place en quelques jours un dispositif à la hauteur de cette situation imprévue », souligne Claire Rodier, membre du Groupe d’information et de soutien des immigré·es (Gisti) et du réseau Migreurop, dans une tribune à Libération. Et de rappeler les déclarations du ministre de l’intérieur lui-même assurant alors que « nous pouvons aujourd’hui accueillir jusqu’à 100 000 personnes réfugiées sur le territoire national ».

      Précédent également notable, la France, en 2018, avait refusé d’accueillir l’Aquarius, soumis au même sort que l’Ocean Viking. À l’époque, Emmanuel Macron n’avait pas voulu céder et le navire avait fait route vers Valence, en Espagne, suscitant la honte d’une partie des soutiens du président de la République. L’accueil alors réservé aux exilés par les autorités et la société civile espagnole avait été d’une tout autre teneur. Le pays s’était largement mobilisé, dans un grand élan de solidarité, pour que les rescapés trouvent le repos et le réconfort nécessaires après les épreuves de l’exil.

      Il faut se souvenir enfin de l’émoi national légitimement suscité, il n’y a pas si longtemps, par les propos racistes du député RN Grégoire de Fournas, en réponse à une intervention de l’élu LFI Carlos Martens Bilongo concernant… l’Ocean Viking. « Qu’il(s) retourne(nt) en Afrique », avait-il déclaré (lire notre article), sans que l’on sache trop s’il s’adressait à l’élu noir ou aux exilés en perdition. Alors qu’il est désormais établi qu’au moins quarante-quatre d’entre eux seront renvoyés dans leur pays d’origine, vraisemblablement, pour certains, sur le continent africain, il sera intéressant de constater à quel niveau notre pays, et plus seulement nos gouvernants, placera son curseur d’indignation.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/161122/ocean-viking-les-fourberies-de-darmanin

    • Ocean Viking : 123 « #refus_d'entrée » en France et une grande confusion

      Une semaine après leur débarquement à Toulon, une soixantaine de migrants de l’Ocean Viking a été autorisée à demander l’asile. En parallèle de la procédure d’asile aux frontière, des décisions judiciaires ont conduit à la libération d’une centaine de rescapés retenus dans la « zone d’attente », désormais libres d’entrer sur le sol français. Une vingtaine de mineurs, ont quant à eux, pris la fuite vers d’autres pays.

      Sur les 234 rescapés du navire humanitaire Ocean Viking débarqués à Toulon il y a une semaine, 123 migrants se sont vu opposer un refus à leur demande d’asile, soit plus de la moitié, a indiqué vendredi 18 novembre le ministère de l’Intérieur. Ils font donc « l’objet d’un refus d’entrée sur le territoire » français, soit plus de la moitié, a ajouté le ministère de l’Intérieur.

      Hormis les 44 passagers reconnus mineurs et placés dès les premiers jours sous la protection de l’Aide sociale à l’enfance, les 189 adultes restant avaient été retenus dans une « zone d’attente » fermée, qui n’est pas considérée comme appartenant au territoire français. Un espace créé dans le cadre de la procédure d’asile à la frontière, pour l’occasion, dans un centre de vacances de la presqu’île de Giens, à proximité de Toulon.

      Ils sont tous passés cette semaine entre les mains de la police et des agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), pour des contrôles de sécurité et de premiers entretiens effectués depuis cette « zone d’attente », afin d’évaluer si leur demande d’asile était fondée.

      Au terme de ces entretiens, l’Ofpra a émis « 66 avis favorables » a précisé Charles-Edouard Minet, sous-directeur du conseil juridique et du contentieux du ministère de l’Intérieur. Cette soixantaine de migrants a donc été autorisée à déposer des demandes d’asile, et autorisée à entrer sur le territoire français. Ils ont été conduits vers des centres d’hébergement du Var, dont des #Centres_d'accueil_et_d'évaluation_des_situations (#CAES).

      Parmi eux, certains seront « relocalisés » vers les onze pays européens (dont l’Allemagne, la Finlande ou le Portugal) qui s’étaient portés volontaires pour se répartir les efforts et les accueillir après leur débarquement en France.

      Des avis défavorables mais pas d’expulsions massives et immédiates

      Les « 123 avis défavorables », quant à eux, ne sont pas pour autant immédiatement expulsables. Le gouvernement français veut aller vite, le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanina ayant affirmé dès le 15 novembre que ces personnes « seront reconduites [vers leur pays d’origine] dès que leur état de santé » le permettra. Mais les refoulements pourraient prendre un temps plus long, car ces procédures nécessitent que « la personne soit détentrice d’un passeport et d’un laissez-passer consulaire ». Or ce document doit être délivré par le pays d’origine et cela prend du temps car certains pays tardent à l’octroyer, avait expliqué l’Anafé, association de défense des étrangers aux frontières, à InfoMigrants il y a quelques jours.

      D’autre part, des décisions de justice sont venues chambouler le calendrier annoncé par l’Etat. La cour d’appel d’Aix-en-Provence a annoncé vendredi 18 novembre avoir validé la remise en liberté de la « quasi-totalité, voire la totalité » des 108 rescapés qui réclamaient de ne plus être enfermés dans la « zone d’attente ».

      En cause, des vices de procédure dans les dossiers montés dans l’urgence et de juges dépassés par la centaine de cas à traiter. Les juges des libertés et de la détention (JLD) qui doivent en France, se prononcer pour ou contre un maintien en « zone d’attente » après 4 jours d’enfermement, ont estimé dans une majorité de cas que les migrants devaient être libérés. Le parquet a fait appel de ces décisions, mais la cour d’appel a donné raison au JLD pour une non-prolongation du maintien dans la « zone d’attente » dans la plupart des cas.

      Certains des migrants libérés avaient reçu ces fameux avis défavorables de l’Ofpra, notifiés par le ministère de l’Intérieur. D’après l’Anafé, ils devraient néamoins pouvoir désormais « faire une demande d’asile une fois entrés sur le territoire ».

      Douze migrants en « zone d’attente »

      Après ces annonces de libération, le gouvernement a estimé dans l’après-midi, vendredi, que seuls douze migrants se trouvaient toujours dans ce centre fermé vendredi après-midi. A ce flou s’ajoutent « les personnes libérées mais revenues volontairement » sur le site « pour bénéficier » de l’hébergement, a reconnu, désabusé, le représentant du ministère.

      Ces complications judiciaires et administratives ont perturbé nombre des rescapés, parmi lesquels se trouvent des personnes fragiles, dont la santé nécessite des soins psychologiques après les 20 jours d’errance en mer sur l’Ocean Viking qui ont précédé cette arrivée chaotique en France. Et ce d’autant que les autorités et les associations présentes dans la « zone d’attente » ont été confrontés à une pénurie de traducteurs dès les premiers jours.

      A tel point que le préfet du Var, Evence Richard, a alerté le 16 novembre sur le manque d’interprètes, estimant qu’il s’agissait d’"un vrai handicap" pour s’occuper des migrants. « Dès lors, les personnes ne sont pas en mesure de comprendre la procédure de maintien en zone d’attente, leurs droits, la procédure spécifique d’asile à la frontière et ses tenants et aboutissants », avait aussi fait savoir l’Anafé dans un communiqué publié mardi.

      Des scènes de grande confusion

      En effet, la presse locale du Var et d’autres journaux français ont rapporté des scènes de grande confusion lors des audiences devant le tribunal de Toulon et la cour d’appel d’Aix-en-Provence, avec des « interprètes anglais pour des Pakistanais, une femme de ménage du commissariat de Toulon réquisitionnée comme interprète de langue arabe, des entretiens confidentiels tenus dans les couloirs », comme en atteste dans les colonnes du Monde, la bâtonnière du barreau varois, Sophie Caïs, présente le 15 novembre au tribunal.

      Dans une autre audience, décrite par un journaliste du quotidien français ce même jour, une mère Malienne « fond en larmes lorsque la juge lui demande ce qu’elle a à ajouter aux débats. Sa petite fille de 6 ans, qui, depuis le début de la matinée ne la quitte pas d’un pouce, ouvre de grands yeux ».

      Des mineurs en fugue

      En parallèle, parmi les 44 rescapés mineurs logés hors de la « zone d’attente », dans un hôtel où ils étaient pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance, 26 ont quitté les lieux de leur propre chef, a-t-on appris le 17 novembre dans un communiqué du Conseil départemental du Var.

      Les mineurs qui ont fugué « ont eu un comportement exemplaire, ils sont partis en nous remerciant », a insisté Christophe Paquette, directeur général adjoint en charge des solidarités au conseil départemental du Var. D’après lui, ces jeunes, dont une majorité d’Erythréens, « ont des objectifs précis dans des pays d’Europe du nord » tels que les Pays-Bas, le Luxembourg, la Suisse ou encore l’Allemagne, où ils souhaitent rejoindre de la famille ou des proches.

      Les services sociaux ont « essayé de les en dissuader », mais « notre mission est de les protéger et pas de les retenir », a ajouté M. Paquette.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/44849/ocean-viking--123-refus-dentree-en-france-et-une-grande-confusion

    • Ocean Viking : le #Conseil_d’État rejette l’#appel demandant qu’il soit mis fin à la zone temporaire d’attente où certains passagers ont été maintenus

      Le juge des référés du Conseil d’État rejette aujourd’hui la demande de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFE) de mettre fin à la zone d’attente temporaire dans laquelle ont été placés certains passagers de l’Ocean Viking. L’association requérante, avec le soutien d’autres associations, contestait les conditions de création de la zone d’attente et estimait que les personnes qui y avaient été placées n’avaient pas accès à leurs droits. Le juge relève les circonstances exceptionnelles dans lesquelles l’accueil de ces personnes a dû être organisé. Il observe également que les demandes d’asile à la frontière ont pu être examinées, 66 personnes étant finalement autorisées à entrer sur le territoire pour déposer leur demande d’asile, et que les procédures judiciaires ont suivi leur cours, la prolongation du maintien de la détention n’ayant d’ailleurs pas été autorisée pour la très grande majorité des intéressés. Enfin, il constate qu’à la date de son intervention, les associations et les avocats peuvent accéder à la zone d’attente et y exercer leurs missions dans des conditions n’appelant pas, en l’état de l’instruction, que soient prises des mesures en urgence.

      Pour des raisons humanitaires, le navire « Ocean Viking » qui transportait 234 personnes provenant de différents pays, a été autorisé par les autorités françaises à accoster au port de la base militaire navale de Toulon. Le préfet a alors créé une zone d’attente temporaire incluant cette base militaire et un village vacances à Hyères, où ont été transférées, dès le 11 novembre dernier au soir, les 189 personnes placées en zone d’attente.

      L’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFE) a saisi en urgence le juge des référés du tribunal administratif de Toulon pour demander la suspension de l’exécution de l’arrêté préfectoral créant la zone d’attente temporaire, estimant que les personnes placées en zone d’attente se trouvaient illégalement privées de liberté et n’avaient pas un accès effectif à leurs droits. Après le rejet de son recours mercredi 16 novembre, l’association a saisi le juge des référé-liberté du Conseil d’État, qui peut, en appel, ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d’une liberté fondamentale en cas d’atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale. Ce dernier confirme aujourd’hui la décision du tribunal administratif et rejette l’appel de l’association.

      Le juge relève les circonstances exceptionnelles dans lesquelles l’accueil de ces personnes a dû être organisé (nombre important de personnes, nécessité d’une prise en charge médicale urgente, considérations d’ordre public), ce qui a conduit à la création par le préfet d’une zone d’attente temporaire sur le fondement des dispositions issues d’une loi du 16 juin 20111, en cas d’arrivée d’un groupe de personnes en dehors d’une « zone de passage frontalier ». Il observe également que les droits de ces étrangers n’ont pas, de ce seul fait, été entravés de façon grave et manifestement illégale. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) a pu mener les entretiens légalement prévus, ce qui a conduit à ce que 66 personnes soient autorisées à entrer sur le territoire pour présenter une demande d’asile, et le juge des libertés et de la détention puis la cour d’appel d’Aix-en-Provence se sont prononcés sur la prolongation des mesures de détention, qui a d’ailleurs été refusée dans la grande majorité d’entre eux.

      S’agissant de l’exercice des droits au sein même de la zone, le juge des référés, qui se prononce en fonction de la situation de fait à la date à laquelle son ordonnance est rendue, note qu’à l’exception des quelques heures durant lesquelles les personnes étaient présentes sur la base militaire, l’association requérante a pu accéder au village vacances sans entrave. Si la persistance de difficultés a pu être signalée à l’audience, elles ne sont pas d’une gravité telle qu’elles rendraient nécessaires une intervention du juge des référés. Le ministère de l’intérieur a par ailleurs transmis à l’association, une liste actualisée des 16 personnes encore maintenues, afin de lui faciliter l’exercice de sa mission d’assistance, comme il s’y était engagé lors de l’audience au Conseil d’État qui a eu lieu hier.

      Les avocats ont également accès au village vacances. Là encore, des insuffisances ont pu être constatées dans les premiers jours de mise en place de la zone d’attente. Mais des mesures ont été progressivement mises en œuvre pour tenter d’y répondre, notamment la mise à disposition de deux locaux dédiés et un renforcement de l’accès aux réseaux téléphoniques et internet.

      A la date de l’ordonnance et en l’absence d’une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale, il n’y avait donc pas lieu pour le juge des référés de prononcer des mesures en urgence.

      1 Loi n° 2011-672 du 16 juin 2011 relative à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité.

      https://www.conseil-etat.fr/actualites/ocean-viking-le-conseil-d-etat-rejette-l-appel-demandant-qu-il-soit-mis
      #justice

    • Le Conseil d’État valide l’accueil au rabais des rescapés de l’Ocean Viking

      Des associations contestaient la création de la zone d’attente dans laquelle ont été enfermés les exilés après leur débarquement dans le port militaire de Toulon. Bien qu’elle ait reconnu « des insuffisances », la plus haute juridiction administrative a donné raison au ministère de l’intérieur, invoquant des « circonstances exceptionnelles ».

      LeLe Conseil d’État a donné son blanc-seing à la manière dont le ministère de l’intérieur a géré l’arrivée en France des rescapés de l’Ocean Viking. Débarqués le 11 novembre à Toulon après vingt jours d’errance en mer, à la suite du refus de l’Italie de les faire accoster sur ses côtes, les migrants avaient immédiatement été placés dans une zone d’attente temporaire à Hyères (Var), sur la presqu’île de Giens. Gerald Darmanin avait en effet décidé de secourir, sans accueillir. 

      Ce lieu d’enfermement, créé spécialement pour y maintenir les exilés avant qu’ils ne soient autorisés à demander l’asile, est-il légal ? L’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) posait cette fois la question au Conseil d’État, après avoir été déboutée une première fois par le tribunal administratif de Toulon. 

      La plus haute juridiction administrative du pays a rejeté samedi 19 novembre la demande de l’association qui souhaitait la fermeture de la zone d’attente au motif que les droits des exilés n’étaient pas respectés. Le Conseil d’État reconnaît que « des insuffisances ont pu être constatées dans les premiers jours de mise en place de la zone d’attente ». Mais il invoque « les circonstances exceptionnelles dans lesquelles l’accueil de ces personnes a dû être organisé ». 

      L’audience s’est déroulée vendredi matin, sous les moulures et lustres recouverts d’or du Conseil d’État. Si 189 personnes étaient initialement maintenues dans la zone d’attente le 11 novembre, elles étaient de moins en moins nombreuses au fil de la journée, assurait d’entrée de jeu le représentant du ministère de l’intérieur, Charles-Édouard Minet. « Vous êtes en train de me dire qu’à la fin de la journée, il peut n’y avoir plus personne en zone d’attente », s’était étonnée la magistrate qui présidait l’audience. « Absolument, oui », confirmait Charles-Édouard Minet. Rires dans la salle.

      Symbole de la grande improvisation ministérielle, la situation évoluait d’heure en heure, à mesure que la justice mettait fin au maintien prolongé des exilés en zone d’attente. Au moment de l’audience, entre 12 et 16 personnes étaient encore enfermées. Deux heures plus tard, la cour d’appel d’Aix-en-Provence décidait de remettre en liberté la « quasi-totalité voire la totalité » des personnes retenues dans la zone d’attente d’Hyères. Moins de dix personnes y seraient encore retenues. 

      Devant le Conseil d’État, s’est tenue une passe d’armes entre les avocats défendant les droits des étrangers et le ministère de l’intérieur. Son représentant a assuré que l’accès aux droits des personnes retenues était garanti. Ce qu’a fermement contesté le camp adverse : « Il existe un vrai hiatus entre ce que dit l’administration et ce qu’ont constaté les associations : les avocats ne peuvent pas accéder comme il le devrait à la zone d’attente », a affirmé Cédric Uzan-Sarano, conseil du Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI). 

      En creux, les représentants des associations dénoncent les choix très politiques de Gerald Darmanin. Plutôt que de soumettre les rescapés de l’Ocean Viking à la procédure classique de demande d’asile, la décision a été prise de les priver de leurs libertés dès leur débarquement sur le port militaire de Toulon. « Tous les dysfonctionnements constatés trouvent leur source dans l’idée de l’administration de créer cette zone d’urgence, exceptionnelle et dérogatoire », tance Patrice Spinosi, avocat de l’Anafé. 

      Les associations reprochent aux autorités le choix de « s’être placées toutes seules dans une situation d’urgence » en créant la zone d’attente temporaire. La procédure étant « exceptionnelle » et « mise en œuvre dans la précipitation », « il ne peut en découler que des atteintes aux droits des étrangers », ont attaqué leurs avocats.

      Dans sa décision, le Conseil d’État considère toutefois que la création de la zone d’attente est conforme à la loi. Il met en avant « le nombre important de personnes, la nécessité d’une prise en charge médicale urgente et des considérations d’ordre public ». L’autorité administrative note par ailleurs qu’au moment où elle statue, « à l’exception des quelques heures durant lesquelles les personnes étaient présentes sur la base militaire, [l’Anafé] a pu accéder au village vacances sans entrave ».

      À écouter les arguments de l’Anafé, les dysfonctionnements sont pourtant nombreux et persistants. À peine remis d’un périple éprouvant, les exilés ont dû sitôt expliquer les persécutions qu’ils ont fuies aux agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).

      « Puisque les entretiens avec l’Ofpra sont devenus l’alpha et l’oméga des procédures d’asile, il est indispensable que les personnes soient préparées par des avocats », juge Gérard Sadik, représentant de La Cimade, une association qui vient en aide aux réfugiés. 
      Plus de la moitié des rescapés interdits d’entrée sur le territoire

      L’Anafé estime que les conditions sur la zone d’attente d’Hyères ne permettent pas aux associations et aux avocats d’accomplir leur mission d’accompagnement. Si les autorités ont mis à disposition deux locaux, ceux-ci « ne sont équipés ni d’ordinateur, ni de fax, ni d’Internet pour transmettre les recours », indique l’Anafé. Par ailleurs, ces pièces, très vite remplacées par des tentes, empêchent la confidentialité des échanges, pourtant imposée par la loi. 

      Laure Palun, directrice de l’Anafé, est la seule personne présente ce jour-là à l’audience à avoir visité la zone d’attente. « Quand on passait à côté des tentes, on pouvait entendre et voir tout ce qui se passait à l’intérieur, décrit-t-elle. Un moment, on a même vu un exilé quasiment couché sur une table pour comprendre ce que l’interprète lui disait au téléphone. »

      Le Conseil d’État a préféré relever les efforts réalisés par les autorités pour corriger les « insuffisances constatées dans les premiers jours » : « Des mesures ont été progressivement mises en œuvre [...], notamment la mise à disposition de deux locaux dédiés et un renforcement de l’accès aux réseaux téléphoniques et Internet. »

      Conséquence de cette procédure d’asile au rabais et des obstacles rencontrés par les exilés dans l’exercice de leurs droits ? Charles-Édouard Minet a annoncé que plus de la moitié des rescapés du navire de SOS Méditerranée, soit cent vingt-trois personnes, ont fait « l’objet d’un refus d’entrée sur le territoire » français, à la suite de leur entretien individuel avec l’Ofpra. Pour l’heure, le ministère de l’intérieur n’a pas précisé s’ils allaient être expulsés. 

      D’un ton solennel, Patrice Spinosi avait résumé l’enjeu de l’audience : « La décision que vous allez rendre sera la première sur les zones d’attente exceptionnelles. Il existe un risque évident que cette situation se reproduise, [...] l’ordonnance que vous rendrez définira une grille de lecture sur ce que peut faire ou pas l’administration. » L’administration n’aura donc pas à modifier ses procédures.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/191122/le-conseil-d-etat-valide-l-accueil-au-rabais-des-rescapes-de-l-ocean-vikin

    • Ocean Viking : « On vient d’assister à un #fiasco »

      Laure Palun, directrice de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) énumère les multiples entraves aux droits des personnes recueillies par l’Ocean Viking et déplore que le choix de l’enfermement l’ait emporté sur celui de l’accueil.

      La France avait annoncé vouloir faire vite. Se prononcer « très rapidement » sur le sort des passager·ères de l’Ocean Viking tout juste débarqué·es sur la base navale de Toulon (Var), après que le gouvernement italien d’extrême droite avait refusé (en toute illégalité) que le navire accoste sur son territoire. Ces personnes étaient maintenues dans une zone d’attente temporaire créée dans un centre de vacances de la presqu’île de Giens.

      Un lieu de privation de liberté qui, juridiquement, n’est pas considéré comme étant sur le sol français. Dans les quarante-huit heures, avaient estimé les autorités, l’ensemble des rescapé·es auraient vu examiner la pertinence de leur demande d’asile par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Une procédure accélérée qui n’a pas vocation à attribuer une protection internationale, mais à examiner si la demande d’entrée sur le territoire au titre de l’asile est manifestement fondée ou pas.

      Rien, toutefois, ne s’est passé comme prévu puisque la quasi-totalité des rescapé·es, à l’heure où nous écrivons ces lignes, ont pu être libéré·es au terme de différentes décisions judiciaires (1). Pour Laure Palun, directrice de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étranger·ères (Anafé) – la principale association autorisée à intervenir en zone d’attente –, « on vient d’assister à un fiasco ». Tant pour l’administration que pour les demandeur·ses d’asile.

      En créant une zone d’attente temporaire, les autorités ont choisi d’accueillir les passager·ères de l’Ocean Viking sous le régime de la privation de liberté. Que dit la méthode ?

      Laure Palun : Que nous aurions pu faire le choix de l’accueil, plutôt que celui de l’enfermement ! La zone d’attente est un lieu privatif de liberté où la procédure d’asile « classique » ne s’applique pas. La procédure d’asile à la frontière permet de procéder à une sorte de tri en amont et de dire si, oui ou non, la personne peut entrer sur le territoire pour y demander la protection internationale. Mais l’expérience nous le montre : le tri, les opérations de filtrage et les procédures d’asile à la frontière, ça ne fonctionne pas si on veut être en conformité avec le respect des droits.

      La situation des personnes sauvées par l’Ocean Viking et enfermées dans la zone d’attente de Toulon nous a donné raison puisque la plupart d’entre elles ont été libérées et prises en charge pour entrer dans le dispositif national d’accueil (DNA). Soit parce qu’elles avaient été admises sur le territoire au titre de l’asile, soit parce qu’elles avaient fait l’objet d’une décision judiciaire allant dans le sens d’une libération.

      Lire aussi > Ocean Viking, un naufrage diplomatique

      On vient d’assister à un fiasco. Non seulement du côté des autorités – considérant l’échec de leur stratégie politique –, mais aussi pour les personnes maintenues, qui auraient pu se reposer et entrer dans le processus d’asile classique sur le territoire une semaine plus tôt si elles n’avaient pas été privées de liberté. Au lieu de ça, elles ont été fichées, fouillées et interrogées à de multiples reprises.

      Le point positif, c’est que les mineur·es non accompagné·es – qui ont bien été placé·es quelques heures en zone d’attente, contrairement à ce qu’a déclaré le ministère de l’Intérieur – ont été libéré·es le premier jour pour être pris·es en charge. Le Ceseda [code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile] prévoit en effet que les mineur·es non accompagné·es qui souhaitent demander l’asile ne peuvent être maintenu·es en zone d’attente « sauf exception ». Mais c’est généralement le cas.

      Le 16 novembre, devant l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait pourtant annoncé l’expulsion de 44 personnes d’ici à la fin de la période de maintien en zone d’attente.

      Une telle déclaration pose de vraies questions sur le non-respect de la convention de Genève, de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et du droit national : il n’est pas possible de dire une chose pareille, alors même que les personnes sont en cours de procédure d’asile. Même si les demandes de ces personnes ont été rejetées, il existe des recours, et ça fait partie de la procédure !

      Le droit à un recours effectif est inscrit dans la Convention européenne des droits de l’homme et a même été consacré concernant la procédure d’asile à la frontière en 2007 (2). Mais Gérald Darmanin a aussi dit qu’il avait pris contact, la veille [le 15 novembre, NDLR], avec les autorités des pays d’origine.

      Non seulement les décisions de l’Ofpra n’avaient pas encore été notifiées aux demandeur·ses d’asile à ce moment-là – et quand bien même ça aurait été le cas, elles étaient encore susceptibles de recours –, mais il s’agit encore d’une atteinte grave et manifeste à la convention de Genève. Contacter les pays d’origine de personnes en cours de demande d’asile, a fortiori pour envisager leur expulsion, ajoute des risques de persécutions en cas de retour dans le pays.

      Dans un communiqué, vous avez dénoncé de « nombreuses violations des droits » au sein de la zone d’attente, notamment dans le cadre des procédures d’asile. Lesquelles ?

      À leur arrivée, les personnes ont été prises en charge d’un point de vue humanitaire. À ce sujet, l’Anafé n’a pas de commentaire à faire. En revanche, elles n’ont reçu quasiment aucune information sur la procédure, sur leurs droits, et elles ne comprenaient souvent pas ce qui se passait. En dehors de la procédure d’asile, il n’y avait pratiquement aucun interprétariat.

      Cela a représenté une immense difficulté sur le terrain, où les conditions n’étaient globalement pas réunies pour permettre l’exercice effectif des droits. Notamment le droit de contacter un·e avocat·e, une association de défense des droits, ou un·e médecin. Et ni les associations ni les avocat·es n’ont pu accéder à un local pour s’entretenir en toute confidentialité avec les demandeur·ses d’asile.

      Concernant les demandes d’asile, ça a été très compliqué. Déjà, à l’ordinaire, les procédures à la frontière se tiennent dans des délais très courts. Mais, ici, l’Ofpra a dû mener environ 80 entretiens par jour. Pour les officier·ères de protection, cela paraît très lourd. Et ça signifie aussi que les personnes ont dû passer à la chaîne, moins de 48 heures après leur débarquement, pour répondre à des questions portant sur les risques de persécution dans leurs pays.

      Les entretiens ont été organisés sans confidentialité, dans des bungalows ou des tentes au travers desquels on entendait ce qui se disait, avec des interprètes par téléphone – ce que nous dénonçons mais qui est classique en zone d’attente. Ces entretiens déterminants devraient être menés dans des conditions sereines et nécessitent de pouvoir se préparer. Cela n’a pas été le cas, et on le constate : 123 dossiers de demande d’entrée sur le territoire ont été rejetés.

      Le Conseil d’État a pourtant estimé que, malgré « les circonstances exceptionnelles dans lesquelles l’accueil de ces personnes a dû être organisé », les droits des personnes placées en zone d’attente n’avaient pas été « entravés de façon grave et manifestement illégale ».

      Nous avons déposé une requête devant le tribunal administratif de Toulon pour demander la suspension de l’arrêt de création de la zone d’attente, mais cela n’a pas abouti. L’Anafé a fait appel et porté l’affaire devant le Conseil d’État. Ce dernier n’a pas fait droit à notre demande, constatant que des améliorations avaient été apportées par l’administration avant la clôture de l’instruction, tout en reconnaissant que des manquements avaient été commis.

      Le Conseil d’État a néanmoins rappelé que les droits des personnes devaient être respectés, et notamment l’accès à un avocat, à une association de défense des droits et à la communication avec l’extérieur. Par exemple, ce n’est qu’après l’audience que l’administration a consenti à transmettre à l’Anafé le nom des personnes encore enfermées (16 au moment de l’audience) pour qu’elle puisse exercer sa mission de défense des droits.

      Il faut se rappeler que ce sont des hommes, des femmes et des enfants qui ont été enfermés après avoir vécu l’enfer.

      Ces entraves affectent notre liberté d’aider autrui à titre humanitaire découlant du principe de fraternité, consacré en 2018 par le Conseil constitutionnel, mais surtout les droits fondamentaux des personnes que l’Anafé accompagne.

      Il est à déplorer que les autorités ne respectent pas les droits des personnes qu’elle enferme et qu’il faille, à chaque fois, passer par la voie contentieuse pour que des petites améliorations, au cas par cas, soient apportées. Le respect des droits fondamentaux n’est pas une option, et l’Anafé continuera d’y veiller.

      Avec le projet de réforme européenne sur la migration et l’asile, qui prévoit notamment de systématiser la privation de liberté aux frontières européennes le temps de procéder aux opérations de « filtrage », faut-il s’attendre à ce que de telles situations se reproduisent et, en l’absence de condamnation du Conseil d’État, à des expulsions qui seraient, cette fois, effectives ?

      La situation vécue ces derniers jours démontre une nouvelle fois que la procédure d’asile à la frontière et la zone d’attente ne permettent pas de respecter les droits des personnes qui se présentent aux frontières européennes. C’est ce que l’Anafé dénonce depuis de nombreuses années et c’est ce qu’elle a mis en avant dans le cadre de sa campagne « Fermons les zones d’attente ».

      La perspective d’étendre cette pratique au niveau européen dans le cadre du pacte sur la migration et l’asile est un fiasco politique annoncé. Surtout, cela aura pour conséquence des violations des droits fondamentaux des personnes exilées. Au-delà du camouflet pour le gouvernement français, il faut se rappeler que ce sont des hommes, des femmes et des enfants qui ont été enfermés, et pour certains qui le sont encore, dans la zone d’attente de Toulon, après avoir vécu l’enfer – camps libyens, traversée de la Méditerranée…

      Le filtrage, le tri et l’enfermement ne peuvent pas être la réponse européenne à de telles situations de détresse, sauf à ajouter de la souffrance et de la violence pour ces personnes.

      En représailles de l’action de l’Italie, le gouvernement a annoncé le déploiement de 500 policiers et gendarmes supplémentaires à la frontière franco-italienne, où l’Anafé constate quotidiennement des atteintes aux droits. À quoi vous attendez-vous dans les prochains jours, sur le terrain ?

      Nous sommes évidemment très mobilisés. Actuellement, nous constatons toujours la même situation que celle que nous dénonçons depuis de nombreuses années. Conséquence de ces contrôles, les personnes prennent de plus en plus de risques et, pour certaines, mettent leur vie en péril… Preuve en est l’accident qui a eu lieu ce week-end à la frontière franco-italienne haute (3).

      Il me paraît surtout important de rappeler que ces effectifs sont mobilisés dans le cadre du rétablissement du contrôle aux frontières intérieures, mesure ininterrompue depuis sept ans par les autorités françaises. Or ces renouvellements [tous les six mois, NDLR] sont contraires au droit européen et au code frontières Schengen. Il est temps que ça s’arrête.

      (1) Soit parce qu’elles ont reçu une autorisation d’entrée sur le territoire au titre de l’asile, soit parce que les juges des libertés et de la détention (JLD) ont refusé la prolongation du maintien en zone d’attente, soit parce que les JLD se sont dessaisis par manque de temps pour traiter les dossiers dans le délai imparti, soit en cour d’appel.

      (2) À la suite d’une condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme, la France a modifié sa législation (Gebremedhin contre France, req n° 25389/05, 26 avril 2007).

      (3) Un jeune Guinéen est tombé dans un ravin dans les environs de Montgenèvre (Hautes-Alpes), ce dimanche 20 novembre.

      https://www.politis.fr/articles/2022/11/ocean-viking-on-vient-dassister-a-un-fiasco-45077

    • « Ocean Viking », autopsie d’un « accueil » à la française

      La sagesse, comme la simple humanité, aurait dû conduire à offrir aux rescapés de l’Ocean Viking des conditions d’accueil propres à leur permettre de se reposer de leurs épreuves et d’envisager dans le calme leur avenir. Au contraire, outre qu’elle a prolongé les souffrances qu’ils avaient subies, la précipitation des autorités à mettre en place un dispositif exceptionnel de détention a été la source d’une multitude de dysfonctionnements, d’illégalités et de violations des droits : un résultat dont personne ne sort gagnant.
      Dix jours après le débarquement à Toulon des 234 rescapés de l’Ocean Viking – et malgré les annonces du ministre de l’Intérieur affirmant que tous ceux qui ne seraient pas admis à demander l’asile en France seraient expulsés et les deux tiers des autres « relocalisés » dans d’autres pays de l’Union européenne – 230 étaient présents et libres de circuler sur le territoire français, y compris ceux qui n’avaient pas été autorisés à y accéder. Ce bilan, qui constitue à l’évidence un camouflet pour le gouvernement, met en évidence une autre réalité : le sinistre système des « zones d’attente », consistant à enfermer toutes les personnes qui se présentent aux frontières en demandant protection à la France, est intrinsèquement porteur de violations des droits humains. Principale association pouvant accéder aux zones d’attente, l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) le rappelle depuis 2016 : « Il est illusoire de penser pouvoir [y] enfermer des personnes dans le respect de leurs droits et de leur dignité. » Ce qui s’est passé dans la zone d’attente créée à Toulon en est la démonstration implacable.

      Une gestion calamiteuse

      Pour évaluer a posteriori la gestion calamiteuse du débarquement de ces naufragés, il faut rembobiner le film : poussé dans ses ultimes retranchements mais y voyant aussi l’occasion de se poser en donneur de leçon à l’Italie, le gouvernement annonce le 10 novembre sa décision d’autoriser « à titre tout à fait exceptionnel » l’Ocean Viking à rejoindre un port français pour y débarquer les hommes, femmes et enfants qui, ayant échappé à l’enfer libyen, puis à une mort certaine, ont passé trois semaines d’errance à son bord. « Il fallait que nous prenions une décision. Et on l’a fait en toute humanité », a conclu le ministre de l’Intérieur.

      Preuve que les considérations humanitaires avancées n’ont rien à voir avec une décision prise à contrecœur, le ministre l’assortit aussitôt de la suspension « à effet immédiat » de la relocalisation promise en France de 3 500 exilés actuellement sur le sol italien : sous couvert de solidarité européenne, c’est bien le marchandage du non-accueil qui constitue l’unique boussole de cette politique du mistigri.

      Preuve, encore, que la situation de ces naufragé·e·s pèse de peu de poids dans « l’accueil » qui leur est réservé, une zone d’attente temporaire est créée, incluant la base navale de Toulon, où leur débarquement, le 11 novembre, est caché, militarisé, « sécurisé ». Alors même qu’ils ont tous expressément demandé l’asile, ils sont ensuite enfermés dans un « village vacances », à l’exception de 44 mineurs isolés, sous la garde de 300 policiers et gendarmes, le ministre prenant soin de préciser que, pour autant « ils ne sont pas légalement sur le territoire national ».

      La suspicion tenant lieu de compassion pour ces rescapés, débutent dès le 12 novembre, dans des conditions indignes et avec un interprétariat déficient, des auditions à la chaîne leur imposant de répéter inlassablement, aux policiers, puis aux agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), les récits des épreuves jalonnant leur parcours d’exil, récits sur la base desquels doivent être triés ceux dont la demande d’asile pourra d’emblée apparaître « manifestement infondée », les empêchant de fouler le sol de cette République qui prétendait, quelques heures auparavant, faire la preuve de son humanité.

      Seuls 66 de ces demandeurs d’asile échappent à ce couperet, si bien que les juges des libertés et de la détention du tribunal de Toulon sont alors chargés d’examiner la question du maintien dans la zone d’attente, au-delà du délai initial de quatre jours, de plus de 130 d’entre eux. La juridiction se révélant rapidement embolisée par cet afflux de dossiers, les juges se trouvent dans l’impossibilité de statuer dans les vingt-quatre heures de leur saisine comme l’impose la loi et ils n’ont d’autre solution que d’ordonner la mise en liberté de la plupart.

      En deux jours 124 dossiers examinés au pas de charge

      Le calvaire pourrait s’arrêter là pour ces exilé·e·s perdu·e·s dans les arcanes de procédures incompréhensibles, mais le procureur de la République de Toulon fait immédiatement appel de toutes les ordonnances de mise en liberté, sans doute soucieux que les annonces du ministre ne soient pas contredites par des libérations en masse. C’est alors la cour d’appel d’Aix-en-Provence – qui est soumise au train d’enfer imposé par la gestion de l’accueil à la française : entre le 16 et le 17 novembre 124 dossiers sont examinés au pas de charge pendant que les personnes concernées sont parquées dans un hall de la cour d’appel jusque tard dans la nuit. Mais les faits étant têtus et la loi sans ambiguïté, les juges d’appel confirment que leurs collègues de Toulon n’avaient pas d’autres choix que de prononcer les mises en liberté contestées. A l’issue de ce marathon, il ne reste, le 21 novembre, que quatre personnes en zone d’attente.

      « Tout ça pour ça » : ayant choisi la posture du gardien implacable des frontières qu’un instant de faiblesse humanitaire ne détourne pas de son cap, le gouvernement doit maintenant assumer d’avoir attenté à la dignité de ceux qu’il prétendait sauver et aggravé encore le sort qu’ils avaient subi. Il faudra bien qu’il tire les leçons de ce fiasco : la gestion policière et judiciaire de l’accueil qu’implique le placement en zone d’attente se révélant radicalement incompatible avec le respect des obligations internationales de la France, il n’y a pas d’autre solution – sauf à rejeter à la mer les prochains contingents d’hommes, de femmes et d’enfants en quête de protection – que de renoncer à toute forme d’enfermement à la frontière.

      Signataires : Avocats pour la défense des droits des étrangers (Adde) Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour (Ardhis) La Cimade, groupe d’information et de soutien des immigré·e·s (Gisti) La Ligue des Droits de l’homme (LDH) Syndicat des avocats de France (SAF) Syndicat de la magistrature (SM).

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/ocean-viking-autopsie-dun-accueil-a-la-francaise-20221127_B53JAB6K7BDGFKV

    • #Mineurs_non_accompagnés de l’« Ocean Viking » : « Un #hôtel, ça ne correspond pas aux besoins d’un gamin »

      Pour Violaine Husson, de la Cimade, la France, signataire de la convention des droits de l’enfant, contrevient à ses engagements en plaçant des mineurs dans des situations loin d’être adéquates.
      L’information a fuité par voie de presse jeudi : 26 des 44 mineurs arrivés en France à bord du bateau humanitaire Ocean Viking ont fugué de l’hôtel où ils étaient logés à Toulon. « Le département a vocation à mettre les mineurs en sécurité mais pas dans des geôles, on ne peut pas les maintenir de force dans un foyer. Ils peuvent fuguer et c’est ce que certains on fait. On ne peut pas les contraindre, il n’y a pas de mesures coercitives à leur égard », a assuré Jean-Louis Masson, le président du conseil départemental du Var. Parmi ces 26 mineurs se trouvaient une majorité d’Erythréens qui, selon Christophe Paquette, directeur général adjoint en charge des solidarités au conseil départemental du Var, « ne restent jamais » car « ils ont des objectifs précis dans des pays d’Europe du Nord » comme les Pays-Bas, le Luxembourg, la Suisse ou encore l’Allemagne, où ils souhaitent rejoindre de la famille ou des proches. Les associations et les ONG, elles, pointent du doigt les conditions d’accueil et de prise en charge de ces jeunes, souvent inadaptées. Violaine Husson, responsable nationale Genre et Protections à la Cimade, répond à nos questions.

      Quelles sont les conditions de vie des mineurs étrangers non accompagnés, comme ceux de l’Ocean Viking, pris en charge dans des hôtels en France ?

      Il faut d’abord préciser une chose : la loi Taquet de février 2022 interdit le placement des mineurs non accompagnés dans des établissements hôteliers. Cela dit, il y a une exception : dans leur phase de mise à l’abri, en attendant l’entretien d’évaluation de leur minorité, il y a une possibilité de les placer à l’hôtel jusqu’à deux mois. C’est le cas pour cette quarantaine d’enfants, ça l’est aussi pour des centaines d’autres chaque année.

      Un hôtel, ça ne correspond pas aux besoins d’un gamin. Ils sont placés dans des chambres à plusieurs – en fonction des établissements, ils peuvent se retrouver à une deux ou trois personnes dans une chambre, voire plus –, ils ne parlent pas la même langue, ils n’ont pas la même religion… Il n’y a rien qui les relie vraiment. Par ailleurs, il n’y a pas de suivi social, personne ne vient les voir dans la journée pour leur demander si ça va ou ce qu’ils font. Il n’y a pas de jeux prévus, ils sont indépendants. Ce sont aussi souvent des hôtels miteux, pas chers, avec des toilettes et des salles de bains communes. C’est un quotidien qui est loin de l’idée que l’on se fait des mesures de protection de l’enfance en France.

      Ça peut expliquer pourquoi certains décident de quitter ces établissements ?

      Oui, il y a des enfants qui partent parce que les conditions ne vont pas du tout, elles ne sont pas adéquates. Certains ont dû tomber des nues. Dans certains hôtels, il n’y a pas que des mineurs, parfois ils peuvent être placés avec d’autres publics, des majeurs notamment. Ça les rend particulièrement vulnérables : ils sont des enfants étrangers isolés qui viennent d’arriver d’une traversée éprouvante et des personnes peuvent leur mettre la main dessus.

      La question des mineurs non accompagnés est souvent débattue, certaines personnalités politiques estiment qu’ils coûtent énormément d’argent, qu’ils seraient des délinquants. Qu’en est-il réellement selon vous ?

      En effet, on a parlé des mineurs non accompagnés de manière très négative : il y a la délinquance mais aussi le fait qu’ils mentiraient et qu’ils frauderaient, qu’ils coûteraient beaucoup à l’Aide sociale à l’enfance… Certains politiques ont même affirmé que 80 000 mineurs non accompagnés arriveraient en France chaque année. La réalité est toute autre : il y en a eu un peu plus de 9 000 en 2021. On est quand même loin du fantasme véhiculé.

      La protection de l’enfance est problématique aujourd’hui, il y a un véritable manque de moyen et de compétences, y compris pour les enfants français. Mais c’est bien plus simple de dire que c’est la faute des étrangers, même si leur proportion dans la prise en charge est dérisoire. Il y a cette injonction des politiques politiciennes de dire : le problème de l’Aide sociale à l’enfance, c’est les étrangers. Selon eux, ils mentent, ils fraudent, ils fuguent, ils ne sont pas mineurs ou ne sont pas vraiment isolés. Alors que le système de protection ne fait pas la différence entre les enfants français et étrangers.

      La France, comme d’autres pays, a signé la convention internationale des droits de l’enfant. Les démarches doivent donc être faites en fonction de l’intérêt supérieur de l’enfant. On voit bien que quand on les place à l’hôtel ou qu’on les suspecte de mentir sur leur âge parce qu’ils sont étrangers, ce n’est pas le cas.

      https://www.liberation.fr/societe/mineurs-non-accompagnes-de-locean-viking-un-hotel-ca-ne-correspond-pas-au
      #MNA #enfants #enfance

  • #Journal du #Regard : Octobre 2022
    http://liminaire.fr/journal/article/journal-du-regard-octobre-2022

    https://www.youtube.com/watch?v=Wa_jgocs-8I

    Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux. « Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ». Jorge Luis Borges, Fictions Nous ne faisons qu’apparaître dans un monde soumis comme nous au pouvoir du temps. Dans le silence qui suit la fin du signal de départ. Dans un seul et unique instant. Non pas suites sans principe de (...) #Journal / #Vidéo, #Architecture, #Art, #Écriture, #Voix, #Sons, #Paris, #Famille, #Mémoire, #Paysage, #Ville, #Journal_du_regard, #Regard, #Dérive, #Ciel, #Voyage, #Portugal # Porto, (...)

  • Crise énergétique : le Portugal décide de taxer « superprofits » et cryptomonnaies - rtbf.be
    https://www.rtbf.be/article/crise-energetique-le-portugal-decide-de-taxer-superprofits-et-cryptomonnaies-11

    Le gouvernement portugais a décidé de commencer à taxer les « superprofits » des producteurs d’énergie ainsi que les plus-values des investissements en cryptomonnaies, a annoncé lundi le ministre des Finances Fernando Medina lors de la présentation du projet de budget pour 2023.

    À la suite de l’accord trouvé au sein de l’Union européenne pour reverser une partie des « superprofits » des producteurs d’énergie aux ménages et entreprises confrontés à l’explosion des factures, le Portugal introduira l’année prochaine une « contribution temporaire de solidarité ».

    Elle sera d’au moins 33% sur les « profits extraordinaires » des secteurs du pétrole brut, du gaz naturel, du charbon et du raffinage.

  • Ces écoles qui permettaient de sortir du placard

    Dans la seconde moitié du siècle dernier, de nombreux #enfants de #travailleurs_saisonniers n’ont pu être scolarisés que grâce au courage et à la passion de quelques personnes qui ont créé de véritables écoles clandestines – en toute illégalité.

    C’est à l’évidence un chapitre peu reluisant de l’histoire contemporaine de la Suisse qui est exposé au Musée d’histoireLien externe de La Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel.

    Intitulée « Enfants du placard ; à l’école de la clandestinité », l’exposition « veut donner une voix à ceux à qui la parole a été largement refusée », souligne le directeur du musée Francesco Garufo. C’est-à-dire à tous ces garçons et ces filles qui ont dû vivre clandestinement en Suisse (en se cachant dans le placard) parce que leurs parents avaient un permis de travail saisonnier.

    Le fameux permis A, aboli en 2002 avec l’entrée en vigueur de la libre circulation des personnes entre la Confédération et l’UE, ne permettait pas le regroupement familial. De nombreux parents qui venaient « faire la saison » en Suisse ont donc été contraints de laisser leurs enfants à la maison, où ils étaient pris en charge par d’autres membres de la famille. Mais souvent, la séparation était trop douloureuse et les travailleurs saisonniers, principalement originaires d’Italie, d’Espagne et du Portugal, emmenaient leurs enfants avec eux – en infraction avec la loi.
    Ne fais pas de bruit !

    Il n’existe pas de chiffres précis, justement en raison de la nature illégale du phénomène. On estime qu’il y avait au début des années 1970 jusqu’à 15’000 garçons et filles clandestins en Suisse. Ce n’est qu’une estimation, mais elle donne une idée du nombre d’enfants qui ont dû vivre dans l’ombre pendant cette période qui a duré, comme on l’a dit, jusqu’en 2002.

    Dans l’ombre justement, ou plutôt dans le placard, des injonctions que nous avons toutes et tous entendues étant enfant, comme « Fais attention ! », « Ne parle à personne ! », « Ne fais pas de bruit ! » prenait alors un sens tout particulier. Un grand panneau de l’exposition vient le rappeler. Car pour ces enfants-là, se faire prendre pouvait signifier l’expulsion.

    « Nous avions fait du bruit et quelqu’un nous avait dénoncés », se souvient Rafael, l’un des six « enfants du placard » qui ont accepté de témoigner pour l’exposition. Par chance, le policier chargé de l’inspection a montré beaucoup d’humanité. Lorsqu’il est entré dans l’appartement, il a posé bien fort la question aux parents de Rafael, qui s’était caché dans une pièce avec ses frères et sœurs : « Nous sommes bien d’accord pour dire qu’il n’y a pas d’enfants ici ?... »
    La difficulté de témoigner

    « Il n’est pas facile de trouver des personnes prêtes à témoigner », observe Sarah Kiani, qui mène à l’Université de Neuchâtel un projet de rechercheLien externe sur ces « enfants du placard », sous la direction de la professeure Kristina Schulz, et dont les premiers résultats ont trouvé place dans cette même exposition. « Nous avons eu beaucoup de refus, il y a un sentiment de honte qui persiste, même des années plus tard », poursuit-elle.

    Mais ce qui ressort des témoignages recueillis, ce ne sont pas seulement des tranches de vie triste ou difficile. « Il y a eu différentes manières de gérer cette situation de clandestinité et ce ne sont pas toujours des histoires sombres », note Sarah Kiani. « Cette exposition veut aussi vraiment transcrire la diversité des expériences », ajoute Francesco Garufo.
    L’importance de l’école

    S’il est un dénominateur commun à toutes ces expériences, c’est l’importance de l’école pour permettre à ces enfants de sortir du placard. Ce n’est pas un hasard si l’exposition consacre une large place à ce thème.

    Aujourd’hui, le droit au regroupement familial ou le droit de pouvoir accéder à l’éducation sont inscrits en toutes lettres dans la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant. Cependant, ce traité est relativement récent (1989) et la Suisse ne l’a ratifié qu’en 1997, en émettant des réserves sur la question du regroupement familial, entre autres.

    En d’autres termes, pendant plusieurs décennies, l’école publique est restée un mirage pour les personnes vivant en Suisse sans autorisation.
    Des caisses en guise de pupitres

    Cependant, tout le monde n’est pas resté les bras croisés. La première « classe spéciale » pour enfants clandestins a vu le jour en 1971, à Renens, dans le canton de Vaud, à l’initiative des associations de migrants.

    L’année suivante, à Neuchâtel, deux amis créent une école clandestine qui sera active pendant deux ans. On utilise alors des caisses de l’usine de cigarettes Brunette pour en faire des pupitres, peut-on lire sur une affiche de l’exposition.

    Quelques années plus tard, au début des années 1980, à La Chaux-de-Fonds, l’enseignante Denyse Reymond crée une autre école, qui deviendra l’école Mosaïque et qui existe encore aujourd’hui.

    Dans une aile de l’exposition, le Musée d’histoire de La Chaux-de-Fonds a reconstitué une salle de classe de l’école Mosaïque, avec les cahiers des élèves qui la fréquentaient, leurs dessins…

    Les cours dispensés par Denyse Reymond sont alors ouverts à tous les enfants qui se trouvent en situation irrégulière. Et ils sont gratuits, ce qui n’est pas rien pour ces familles qui ne roulent certainement pas sur l’or. L’école est financée par des dons.

    >> « Ces enfants ne savaient pas où aller et quand j’ai fondé cette école avec ma fille, nous allions les chercher là où ils se cachaient », raconte Denyse Reymond dans cette archive de la RTS

    Clandestins… mais pas trop

    « En plus de leur tâche principale, qui est d’éduquer les enfants, ces écoles remplissaient également une autre fonction primordiale », souligne Sarah Kiani : « Elles étaient pour ces garçons et ces filles, ainsi que pour leurs familles, une porte d’accès à tout ce dont un enfant a besoin, c’est-à-dire des soins médicaux, des soins dentaires, des activités culturelles et sportives... ».

    Bien que l’existence de ces écoles ait été plus ou moins connue, les autorités municipales et cantonales - du moins à Neuchâtel et à Genève - ont tranquillement fermé les yeux. Une lettre de 1983 d’un enseignant de La Chaux-de-Fonds actif dans ces domaines montre que les autorités cantonales auraient même participé à son financement.

    Cette zone grise a perduré jusqu’en 1990, lorsque les deux cantons ont fait œuvre de pionniers en Suisse, en décidant que le droit à la scolarisation primait sur les règles régissant l’immigration en Suisse. Les écoles publiques ont donc officiellement ouvert leurs portes à des garçons et des filles qui n’étaient pas en situation régulière.
    Instruction pour tous

    Dans les années qui ont suivi, d’autres cantons ont fait de même, notamment parce que la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant - ratifiée comme on l’a dit par la Suisse en 1997 - prévoit explicitement le droit à un enseignement primaire gratuit pour tous. Aujourd’hui, tout le monde peut fréquenter les écoles publiques.

    L’abrogation du statut de saisonnier en 2002 ne marque pas pour autant la fin de la clandestinité. Selon une estimation du Secrétariat d’État aux migrations, il y avait en 2015 entre 50’000 et 99’000 personnes vivant en Suisse sans statut de séjour légal. Parmi eux, on trouvait aussi beaucoup d’enfants.

    Si l’accès à l’éducation est désormais garanti, les incertitudes qui pèsent sur les enfants sans papiers et leurs familles persistent. Il y a tout juste quatre ans, une motion parlementaire déposée par la droite (et retirée depuis) demandait, entre autres, l’échange d’informations entre les organes de l’État sur les personnes sans statut de résidence valide, par exemple dans le domaine de l’éducation. Une mesure qui, selon certains, aurait pu inciter les parents sans papiers à ne pas envoyer leurs enfants à l’école.

    « Cette thématique a beaucoup évolué depuis les années 1970 et 1980, mais elle est toujours d’actualité », observe Francesco Garufo. « L’histoire des enfants du placard nous permet de réfléchir à l’importance de l’intégration et de l’éducation des jeunes migrants de nos jours ».

    https://www.swissinfo.ch/fre/ces-%C3%A9coles-qui-permettaient-de-sortir-du-placard/47744052
    #enfants_du_placard #enfant_du_placard #Suisse #saisonniers #migrations #scolarisation #histoire #musée #sans-papiers #permis_de_travail #permis_A #regroupement_familial #Italie #Espagne #Portugal #vivre_dans_l'ombre #bruit #classe_spéciale #école_clandestine #écoles_clandestines #résistance #Denyse_Reymond #école_mosaïque #droit_à_la_scolarisation #scolarisation #statut_de_saisonnier

    • ENFANTS DU PLACARD. À L’école de la #clandestinité

      Durant la seconde moitié du 20e siècle, des milliers d’enfants de travailleuses et de travailleurs saisonniers, pour lesquels le regroupement familial n’était pas autorisé, ont vécu clandestinement en Suisse. Le Musée d’histoire de La Chaux-de-Fonds vous invite à entendre leur voix et à découvrir leurs parcours, ainsi que les mobilisations en faveur de leurs droits. "Enfants du placard", une expression qui marque l’histoire suisse comme le revers de la médaille d’une success story, celle de l’immigration des "Trente Glorieuses". Un passé proche et difficile, qui ressurgit à travers les demandes de reconnaissance de ces enfants aujourd’hui devenus adultes.

      Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une extraordinaire phase de prospérité prend son essor. Pour répondre aux besoins de l’économie, la Suisse développe une politique largement basée sur le recrutement de « travailleurs invités », qui ne sont pas destinés à s’installer durablement.
      C’est ainsi que va se développer un statut qui deviendra emblématique de l’immigration en Suisse : celui des saisonnières et des saisonniers, une condition qui exclut le regroupement familial et qui conduit dans certains cas les enfants des migrant.e.s à la clandestinité. Des milliers d’entre eux se trouvent par conséquent obligés de vivre cachés dans des logements souvent exigus, parfois pendant des années, privés d’une socialisation normale.
      C’est avant tout la voix de ces enfants aujourd’hui devenus adultes que l’exposition vous invite à entendre ; des témoignages qui permettent de donner la parole à celles et ceux qui en ont été privés, mais aussi de découvrir une histoire qui, par sa nature, n’a laissé que peu de traces, si ce n’est à travers les archives des « écoles clandestines ».
      Aujourd’hui, les « enfants du placard » sont devenus un sujet de recherche pour les historiennes et les historiens. Mais, pour les acteurs eux-mêmes, il s’agit avant tout d’un enjeu de mémoire, qui donne lieu à des échanges, parfois vifs, au sujet de la reconnaissance de ce phénomène et des situations tragiques qu’il a engendrées, voire des réparations qui pourraient être demandées. Le musée comme lieu d’échanges, de recherche et de conservation rend donc visible une histoire encore méconnue et cherche à susciter le débat autour de l’une des conséquences majeures de la politique migratoire suisse du 20e siècle. Il participe à un processus en cours, dans lequel l’exposition n’est pas une fin en soi mais plutôt une étape.

      https://www.chaux-de-fonds.ch/musees/mh/evenements/expositions/mh-temporaire/enfants-du-placard

    • Une socio-histoire des gens qui migrent Les « enfants du placard » (1946-2002)
      Description du projet

      La croissance économique des décennies de l’après-guerre en Suisse va de pair avec une demande importante de main-d’œuvre que les employeurs cherchent à satisfaire en embauchant des femmes et des hommes en provenance majoritairement du sud de l’Europe. Le statut de saisonnier – qui exclut le regroupement familial – est au cœur du régime migratoire suisse. L’exclusion explicite de ce droit donne lieu à des situations particulièrement précaires pour les familles et les enfants qui, se retrouvant illégalement en Suisse, ont parfois été « cachés » pendant des mois, voire des années, dans les logements. Ces situations sont au centre de ce projet de recherche. Malgré diverses estimations qui indiquent qu’un nombre important d’enfants ont été concernés, les connaissances restent très limitées sur les conditions de séjour, l’impact de la situation sur les trajectoires biographiques, les réactions des employeurs et des autorités, et encore davantage sur ce que ces anciens « enfants cachés » ont gardé en mémoire.

      La situation des « enfants du placard » éclaire sous un angle inédit l’histoire économique et sociale de la Suisse de la deuxième moitié du XXe siècle. En effet, observer la multiplicité des trajectoires et des situations de ces enfants nous permet de remettre en question une idée largement admise concernant les trente ans qui suivent la fin de la seconde guerre mondiale, qui considère cette période comme un moment de prospérité pour toutes et tous, offrant des possibilités de participation sociale et économique à des couches de plus en plus larges de la population.

      Le projet analyse des données tant qualitatives que quantitatives, en s’intéressant au point de vue des autorités suisses, à celui des associations et mouvements sociaux en faveur de la scolarisation des enfants et la sortie de la clandestinité, et à celui, encore très peu connu, des enfants eux-mêmes.

      Croisant une approche d’histoire des migrations avec une approche d’histoire sociale et économique et en prenant en compte des recherches récentes sur le placement d’enfants en Suisse, la recherche se base à la fois sur un travail d’archives étatiques (fédérales, cantonales, communales), l’analyse des récits et enquêtes psychologiques et sociologiques effectuées depuis les années 1970, l’exploitation d’archives des associations et activistes humanitaires mobilisés, ainsi que sur la méthodologie de l’histoire orale.

      https://www.unine.ch/histoire/home/recherche-1/une-socio-histoire-des-gens-qui.html

      –-

      voir aussi :


      https://www.unine.ch/shm/home.html

  • Les #oligarques russes ne sont pas près de renverser Poutine
    https://theconversation.com/les-oligarques-russes-ne-sont-pas-pres-de-renverser-poutine-179032

    L’administration de Boris Eltsine, alors président, a ainsi enrichi un petit groupe de magnats en vendant les joyaux les plus précieux de l’économie soviétique, avec une forte décote.

    L’accession au pouvoir de Poutine en 2000 a permis l’émergence de la deuxième vague d’oligarques par le biais de contrats d’État. Les fournisseurs privés dans de nombreux domaines tels que les infrastructures, la défense et les soins de santé surfacturaient leurs services au gouvernement, offrant au passage des pots-de-vin aux fonctionnaires impliqués.

    • Le grand rabbin de Porto arrêté dans l’affaire Abramovitch
      https://www.lessentiel.lu/fr/story/le-grand-rabbin-de-porto-arrete-dans-l-affaire-abramovitch-649712117344

      La justice portugaise a mené plusieurs perquisitions et arrêté le rabbin de la communauté de Porto dans le cadre d’une enquête sur la naturalisation de descendants des juifs dont a bénéficié le milliardaire russe.

      L’enquête porte sur des faits « susceptibles de constituer des délits de #trafic_d_influence, de #corruption active, de falsification de documents, de #blanchiment d’argent » ou encore de #fraude_fiscale », précise un communiqué du ministère public. Daniel Litvak, grand #rabbin de Porto, a été arrêté jeudi a Porto, alors qu’il s’apprêtait à rentrer en Israël, selon les médias locaux. Il doit être présenté samedi à un juge qui décidera des mesures de contrôle judiciaire qui lui seront appliquées.

      La justice portugaise avait ouvert en janvier dernier une enquête sur la procédure de #naturalisation de #Roman_Abramovitch, propriétaire du club de football londonien de Chelsea, qui a obtenu la nationalité en avril 2021. Le milliardaire russe avait bénéficié d’une loi permettant à tous les descendants de Juifs séfarades, persécutés et expulsés à la fin du XVe siècle, d’obtenir la nationalité portugaise.

      Dans le cadre de cette loi, les communautés israélites de Porto ou de Lisbonne doivent fournir un certificat attestant l’ascendance juive. Des responsables de ces communautés sont soupçonnés d’avoir délivré de fausses attestations sur l’ascendance juive de plusieurs candidats, indique dans un communiqué la communauté israélite de Porto qui réfute ces accusations. Elle précise également que cette enquête vise d’autres procédures de naturalisation comme celle de #Patrick_Drahi, propriétaire et fondateur du groupe de télécoms et médias Altice.

      La communauté israélite de Porto se dit victime « de dénonciations anonymes » destinées à « mettre en cause l’honnêteté des procédures » de #naturalisation et ajoute avoir déjà porté plainte « pour dénonciations calomnieuses ». Depuis l’entrée en vigueur de cette loi de réparation, il y a sept ans, plus de 137 000 demandes de nationalité ont été déposées. Le #Portugal a accordé la citoyenneté à plus de 56 000 descendants de juifs séfarades, selon les chiffres rappelés par la communauté israélite de Porto.

      « Des juifs d’au moins 60 nationalités différentes », ont déjà bénéficié de cette loi, avait indiqué à l’AFP Michael Rothwell, membre du conseil d’administration de la communauté juive de Porto qui faisait un bilan positif de cette loi, à l’occasion du septième anniversaire de loi. « Nous estimons que le Portugal est peut-être actuellement le lieu le plus sûr en Europe pour que les Juifs puissent vivre », avait-il souligné déplorant toutefois une montée des manifestations « d’antisémitisme en public » avec « une plus grande visibilité de la communauté juive ».

      #oligarques #religions #passeports

  • EA, CD Projekt Red and ESL: Ukraine invasion prompts outcry, action from games industry - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/video-games/2022/03/03/russia-ukraine-video-games-stalker-metro-cyberpunk-esl

    Alexander Molodkin, one half of the Kyiv-based game developer Weasel Token, was never a political person. He didn’t follow the news. When the Russian troop buildup at Ukraine’s border began, he was optimistic — within reason.

    “Something will definitely happen,” he recalled thinking, though he anticipated a more local conflict. Perhaps, he thought, Russia would take the Donbas region of eastern Ukraine and stop there. Then, he heard Russian President Vladimir Putin’s Feb. 21 speech promising “true decommunization,” and his hope dwindled. On Feb. 24, Russia launched its attack on Ukraine.

    The timing has been professionally unlucky, to say the least. Recently, “Puzzles for Clef,” the 2D puzzle adventure game Molodkin and his partner, Tay Kuznetsova, are working on, released a demo as part of a festival on the game distribution platform Steam. This led to an influx of attention and engagement in the team’s Discord server, which Molodkin and his partner moderate. He doesn’t proactively mention the invasion, but when people ask, he’s frank about it.

    “It’s pretty much impossible to work at all,” said Molodkin, who spends most of his waking hours monitoring news about the war via Telegram, a popular social platform. “The moment you try concentrating on something not related to war, your mind just keeps trailing off and your thoughts get back to it. More than half an hour or work is just impossible.”

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #ukraine #russie #biélorussie #kyiv #kiev #guerre #vladimir_poutine #alexander_molodkin #weasel_token #jeu_vidéo_puzzles_for_clef #tay_kuznetsova #steam #discord #telegram #jeu_vidéo_stalker #jeu_vidéo_s.t.a.l.k.e.r #gsc_game_world #jeu_vidéo_metro #4a_games #embracer_group #frogwares #vostok_games #ubisoft #croix_rouge #cd_projekt_red #jeu_vidéo_the_witcher #jeu_vidéo_cyberpunk_2077 #people_can_fly #11_bit_studios #jeu_vidéo_this_war_of_mine #raw_fury #bungie #pete_parsons #necrosoft_games #brandon_sheffield #ea_sports #jeu_vidéo_nhl #jeu_vidéo_fifa #iihf #esport #gambit_esports #virtus.pro #mobile_telesystems #vladimir_yevtushenkov #sogaz #sanctions #union_européenne #esl_gaming #pologne #portugal #covid_19 #pandémie #épidémie #crise

  • La fièvre du lithium gagne le Portugal
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/04/la-fievre-du-lithium-gagne-le-portugal_6112250_3234.html

    « Nous n’avons rien d’autre que cette nature et, en même temps, nous avons tout ce dont nous avons besoin, souffle cette agricultrice de 43 ans, qui élève, avec son mari, vingt-six vaches de la race autochtone barrosa, dont la viande est réputée dans tout le pays. Il n’y a pas de boutiques, pas de cinéma, mais ce paysage n’a pas de prix, de même que la qualité des produits de la terre et la pureté de l’eau des rivières. Avec 500 euros, nous vivons mieux que ceux qui, en ville, en gagnent 1 500. Mais si la mine vient, nous perdrons tout et nous devrons partir… »

    #paywall 😶

    • Sur le promontoire rocheux qui domine « sa » vallée, Aida Fernandes ouvre les bras en grand, comme pour embrasser les collines verdoyantes qui lui font face, où serpentent des chemins de campagne. Rien ne vient troubler le silence qui règne sur ce paysage idyllique de bocages. Pas même le bruit des vaches à longues cornes, que l’on croise, plus souvent que les hommes, sur les routes en lacet qui mènent à #Covas_do_Barroso, hameau de 180 âmes du nord du Portugal.

      « Nous n’avons rien d’autre que cette nature et, en même temps, nous avons tout ce dont nous avons besoin, souffle cette agricultrice de 43 ans, qui élève, avec son mari, vingt-six vaches de la race autochtone barrosa, dont la viande est réputée dans tout le pays. Il n’y a pas de boutiques, pas de cinéma, mais ce paysage n’a pas de prix, de même que la qualité des produits de la terre et la pureté de l’eau des rivières. Avec 500 euros, nous vivons mieux que ceux qui, en ville, en gagnent 1 500. Mais si la mine vient, nous perdrons tout et nous devrons partir... »

      Alors que la #Serbie a annoncé par surprise, le 20 janvier, qu’elle mettait un terme au projet d’exploitation de mines de lithium le long de la rivière #Jadar, dans l’ouest du pays, par l’entreprise anglo-australienne #Rio_Tinto, après des mois de manifestations massives, le Portugal est sur le point de faire l’inverse. Lisbonne pourrait débloquer dans les prochaines semaines le projet de la plus grande mine à ciel ouvert d’Europe de l’Ouest de ce minerai stratégique, utilisé dans la fabrication des batteries des voitures électriques, sur les terres peu habitées de la région de #Barroso, classée au #Patrimoine_agricole_mondial, à 150 kilomètres au nord-est de Porto.

      Six nouvelles zones

      La société #Savannah_Resources, implantée à Londres, travaille sur le projet depuis 2017. Elle a obtenu le permis d’exploration et déjà réalisé les prospections qui lui ont permis d’identifier des gisements de #spodumène, des #minéraux très riches en lithium, renfermant près de 287 000 tonnes du précieux #métal. De quoi produire les #batteries de 500 000 #véhicules_électriques par an pendant une dizaine d’années, grâce à un projet de #mine_à_ciel ouvert de 542 hectares, comprenant quatre cratères profonds et un immense terril.

      Il reste encore à cette société d’investissement britannique à rédiger la version définitive de l’étude de faisabilité, qui doit déterminer la #rentabilité du projet, le #coût de la production étant considérablement plus élevé que celui des bassins d’évaporation des saumures dont est extrait le lithium d’Amérique latine, où se trouvent les principales réserves mondiales. Et elle n’attend plus que l’avis des autorités portugaises sur l’étude d’#impact_environnemental. Les conclusions, imminentes, ont été repoussées après les élections législatives anticipées, qui ont eu lieu dimanche 30 janvier au Portugal.

      S’il n’y a pas de contretemps, #Savannah espère commencer à produire du lithium dans deux ans, et promet pour cela 110 millions d’euros d’investissement. Elle n’est pas la seule à avoir flairé le filon. Les réserves de lithium ont éveillé l’appétit de nombreuses compagnies nationales et internationales, en particulier australiennes, qui ont déposé des demandes de prospections, ces dernières années. Et ce mercredi 2 février, le ministère de l’environnement portugais a donné son accord pour que des prospections soient lancées dans six nouvelles zones du pays. Leurs droits seront attribués grâce à un appel d’offres international dans les deux prochains mois.

      Non seulement le gouvernement portugais du premier ministre socialiste, Antonio Costa, qui vient d’être reconduit au pouvoir avec une majorité absolue à l’Assemblée, est favorable à la production de lithium, considéré comme essentiel à la #transition_énergétique. Mais, assis sur des réserves confirmées de 60 millions de tonnes, les plus importantes de l’Union européenne, il souhaite qu’une #industrie_métallurgique de pointe se développe autour des mines. « Le pays a une grande opportunité économique et industrielle de se positionner sur la chaîne de valeur d’un élément crucial pour la #décarbonation », a encore déclaré, en décembre 2021, le ministre de l’environnement, Joao Pedro Matos Fernandes, qui espère qu’ « aucun gramme de lithium ne s’exportera .

      L’enjeu est prioritaire pour le Portugal. Et pour l’Union européenne, qui s’est fixé comme objectif d’atteindre 25 % de la production mondiale de batteries d’ici à 2030, contre 3 % en 2020, alors que le marché est actuellement dominé par la Chine. Et les #fonds_de_relance européens #post-Covid-19, qui, pour le Portugal, s’élèvent à 16,6 milliards d’euros, pourraient permettre de soutenir des projets innovants. C’est, en tout cas, ce qu’espère la compagnie d’énergie portugaise #Galp, qui, en décembre 2021, s’est unie au géant de la fabrication de batterie électrique suédois #Northvolt pour créer un joint-venture, baptisé #Aurora, pour la construction, d’ici à 2026, de « la plus importante usine de transformation du lithium d’Europe », à #Sines ou à #Matosinhos.

      Avec une capacité de production annuelle de 35 000 tonnes d’hydroxyde de lithium, cette usine de #raffinage pourrait produire 50 gigawattheures (GWh) de batteries : de quoi fournir 700 000 #voitures_électriques par an. Le projet, qui espère bénéficier des fonds de relance européens et aboutir en 2026, prévoit un investissement de 700 millions d’euros et la création de 1 500 #emplois directs et indirects. « C’est une occasion unique de repositionner l’Europe comme leader d’une industrie qui sera vitale pour réduire les émissions globales de CO2 », a souligné le président de Galp, Andy Brown, lors de la présentation. « Cette initiative vient compléter une stratégie globale basée sur des critères élevés de #durabilité, de #diversification des sources et de réductions de l’exposition des #risques_géopolitiques », a ajouté le cofondateur de #Northvolt, Paolo Cerruti. La proximité de mines serait un atout.

      Résistance

      D’autres projets de #raffinerie sont en cours de développement, comme celui de l’entreprise chimique portugaise #Bondalti, à #Estarreja, au sud de Porto, qui a annoncé en décembre 2021 s’être associée à la compagnie australienne #Reed_Advanced_Materials (#RAM). Mais, dans les régions convoitées, la #résistance s’organise et les élus se divisent sur la question. Le maire de la commune de #Boticas, à laquelle est rattachée Covas de Barroso, du Parti social-démocrate (PSD, centre droit), doute publiquement de sa capacité à créer de la richesse localement, et craint qu’elle ne détruise le #tourisme rural, la #gastronomie et l’#agriculture. Tandis qu’à 25 kilomètres de là, à #Montalegre, où la compagnie portugaise #Lusorecursos entend construire une mine à ciel ouvert sur une surface de 825 hectares avec une raffinerie, le maire socialiste, Orlando Alves, y est a priori favorable, à condition qu’elle obtienne la validation de son étude d’impact environnemental .

      « C’est une occasion de combattre le #dépeuplement, explique-t-il. La réalité actuelle du territoire, c’est que les gens émigrent ou s’en vont dans les grandes villes, que les jeunes partent pour faire leurs études et ne reviennent pas. Sans habitant, il n’y aura plus de #tourisme_rural ni d’agriculture... » Au gouvernement, on essaie aussi de rassurer en rappelant que le pays compte déjà vingt-six mines de #feldspath « semblables à celle du lithium » .

      « Près de 125 exploitations agricoles et la réserve de biosphère transfrontalière #Gerês-Xures se trouvent dans un rayon de 5 kilomètres autour du projet de #Montalegre. Et, ces derniers temps, des jeunes reviennent pour devenir apiculteurs ou produire des châtaignes... », rétorque Armando Pinto, 46 ans, professeur et coordinateur de la plate-forme #Montalegre_com_Vida (« Montalegre vivante »). Le 22 janvier, près de 200 personnes ont manifesté dans les rues de cette commune dominée par les ruines d’un château médiéval.

      Conscient de l’importance de rallier l’opinion publique, lors d’une conférence sur les « #mines_vertes » , organisée en mai 2021, le ministre Matos Fernandes a insisté sur l’importance « d’aligner les intérêts de l’#économie et de l’#industrie en général avec ceux des communautés locales », pour qu’elles perçoivent des « bénéfices mutuels . Pour y remédier, le directeur général de Savannah, #David_Archer, a assuré qu’il tâchera de recycler l’#eau utilisée sur place, qu’il investira près de 6 millions d’euros pour construire une #route de contournement du village, qu’il créera 200 #emplois_directs, ou qu’il versera des #fonds_de_compensation de 600 000 euros par an pour les communautés affectées par la mine. Sans parvenir à convaincre les habitants de Covas, dont le village est parsemé de graffitis clamant « #Nao_a_minas » (« non aux mines »).

      « Pas de #sulfure »

      « Il y a toujours des impacts, mais si le projet est bien bâti, en utilisant les dernières technologies pour le traitement et l’#exploitation_minière, elles peuvent être très acceptables, estime l’ingénieur Antonio Fiuza, professeur émérite à l’université de Porto. L’avantage est que les roches qui renferment le lithium sont des #pegmatites qui ne contiennent pas de sulfures, ce qui rend le risque de #contamination de l’eau très limité. » Selon ses calculs, si l’intégralité des réserves connues de lithium du Portugal est exploitée, elles pourraient permettre la construction de batteries pour 7,5 millions de véhicules électriques.

      « Pour nous, un projet si grand pour un si petit territoire, c’est inconcevable. Nous sommes tous des petits fermiers et il n’y a pas d’argent qui compense la destruction des montagnes », résume Aida Fernandes. Ses deux jeunes enfants sont scolarisés à Boticas, à une vingtaine de kilomètres de là. Il n’y a que quatre autres enfants à Covas do Barroso, un hameau sans école, ni médecin. « Il y a bien sûr des problèmes dans les villages de l’intérieur du pays, mais les mines ne peuvent pas être une solution, dit Nelson Gomes, porte-parole de la plate-forme Unis en défense de Covas do Barroso. On n’est pas des milliers ici et personne ne voudra travailler dans des mines. Des gens viendront d’ailleurs et nous, on devra partir. Quand les cours d’eau seront déviés et pollués, les terres agricoles détruites et que la mine fermera, douze ans plus tard, que se passera-t-il ? Ils veulent nous arracher un bras pour nous mettre une prothèse... »

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/04/la-fievre-du-lithium-gagne-le-portugal_6112250_3234.html

      #lithium #Portugal #mines #extractivisme
      #green-washing #Europe

  • Les retraité.e.s canadien.e.s principaux actionnaires d’orpéa + Un récapitulatif depuis 2015 Ne dites pas que personne n’était au courant !

    C’est en 2013 que l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada OIRPC, une société de la Couronne qui place de l’argent de la caisse du Régime de pensions du Canada pour obtenir “le meilleur rendement possible ”, est devenu l’actionnaire principal du groupe Orpéa, à hauteur de 15 %.

    L’investissement initial de l’Office dans Orpéa était de 320 millions d’euros (plus de 450 millions de dollars actuels). Mais depuis la sortie de l’enquête journalistique qui cible Orpéa, son placement a perdu plus de 600 millions de dollars canadiens en une semaine.

    Malgré les pertes importantes encaissées suite aux révélations, l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada OIRPC, opéré par Investissements RPC (Régime de pensions du Canada), ne souhaite pas pour l’instant réagir publiquement.

    Dans la charte d’Investissements Régime de pensions du Canada RPC, il est inscrit : “Nous respectons en tout temps, et même dépassons, les normes éthiques rigoureuses que les 20 millions de cotisants et bénéficiaires du RPC et le RPC lui-même attendent de notre organisme. ”

    En septembre dernier, Investissements Régime de pensions du Canada RPC gérait plus de 540 milliards d’actifs et enregistrait un rendement net annualisé sur 10 ans de plus de 11 %.
    Comme le fonds contribue à pérenniser les pensions des Canadiens par ses placements, il dit rendre “des comptes au Parlement et aux ministres de finances fédéraux et provinciaux, qui sont les gérants du Régime des Pensions du Canada ”.

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1858352/orpea-scandale-france-bourse-office-investissement-regime-pension-c

    Sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Orpea# : Actionnariat et expansion

    En 2006, la famille #Peugeot devient actionnaire d’Orpea, dont les marges de rentabilité sont jugées excellentes.

    En 2015, Orpea acquiert #Senecura en #Autriche qui a développé, dans une vingtaine de ses établissements, des synergies avec des écoles maternelles et des salons de coiffure qui lui versent un loyer. Ce modèle est ensuite développé en Suisse et en #Allemagne.

    En 2017, Orpea acquiert le groupe #Anavita en #tchéquie spécialisé dans les maisons de retraite médicalisées. Orpea poursuit son internationalisation avec la création de 1 000 lits au #Portugal et 2 000 lits au #Brésil en partenariat avec le groupe SIS.

    En 2018, le groupe acquiert quatre sociétés aux #Pays-Bas.

    En 2019, Orpea investit en Amérique latine avec l’achat de 50 % de Senior Suites au #Chili, de 20 % de Brasil Senior Living au #Brésil et d’un établissement en #Uruguay.

    En 2020, après le rachat du groupe Sinoué, Orpea poursuit le renforcement de son offre de soin en santé mentale en France et acquiert le groupe #Clinipsy.
    En 2020, le groupe s’implante également en #Irlande avec l’acquisition du groupe TLC, acteur dans les maisons de retraite, et devient ainsi le deuxième acteur en Irlande.

    Espionnage de salariés
    Fin 2014, la CGT porte plainte contre Orpea, dénonçant « un système visant à infiltrer le syndicat » : trois comédiens avaient été embauchés en 2010 dans le cadre d’un contrat passé avec la société de renseignements privée GSG, afin d’espionner les salariés.

    2015, accusation de maltraitance
    En 2015, vingt-huit familles de pensionnaires de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) « Le Village », à #Boissise-le-Roi, écrivent à #Marisol_Touraine, la ministre française de la Santé, au préfet de Seine-et-Marne, au directeur départemental de la concurrence et de la répression des fraudes ainsi qu’au procureur de la République pour émettre un « signalement pour maltraitance par négligence active et passive », estimant que la qualité de la prise en charge des résidents « s’est détériorée » depuis le rachat de l’établissement par Orpea en 2013.

    2016 et 2017, maltraitance et conditions de travail
    Au Mans, en novembre 2016, des salariés de l’établissement « Les Sablons » pointent des conditions de travail « exécrables » débouchant sur une dégradation de la qualité de service, depuis l’arrivée d’une nouvelle direction en mai 2015.

    En décembre 2016, France 3 Alsace fait état de soupçons de maltraitance dans la maison de retraite de l’Aar, située à #Schiltigheim .

    À #Niort, en 2016 et 2017, l’ehpad de Sevret est l’objet de critiques de salariés et de familles, qui dénoncent un turn-over important (licenciement, démissions, etc.), un manque de personnel chronique et la maltraitance de résidents.

    À #Échillais (Charente-Maritime), une partie du personnel de l’ehpad se met en grève en juillet 2017 et pointe, de concert avec des résidents et familles de résidents, des cas de maltraitance et une dégradation des conditions de prise en charge des personnes âgées, conséquence d’un manque de personnel ; des salariés évoquent aussi des faits de harcèlement moral à leur égard.

    En janvier 2018, le site Mediapart pointe de nombreux dysfonctionnements dans l’Ehpad « Les Bords de Seine » à Neuilly-sur-Seine

    En septembre 2018, le magazine Envoyé spécial (magazine hebdomadaire de la rédaction de France 2 ) diffuse un reportage réalisé par Julie Pichot [archive] dédié aux conditions d’hébergement et de prise en charge des personnes âgées dépendantes dans les Ehpad privés à but lucratif, en particulier des groupes Korian et Orpea. Le reportage dénonce, témoignages de familles de résidents et d’employés à l’appui, un manque régulier de personnel (d’aide-soignants notamment), une prise en charge médicale insuffisante et une chasse aux coûts notamment dans le budget par résident alloué aux repas, tandis que le groupe Orpea dégage 89 millions d’euros de bénéfice en 2017

    Selon le magazine Télérama, le groupe Orpea a tenté d’empêcher, en 2018, la diffusion du reportage de Julie Pichot [archive] dans Envoyé spécial en introduisant un référé, qui est rejeté par le tribunal de grande instance de Nanterre le jour même de sa diffusion

    En octobre 2021, #Orpea fait l’objet d’une enquête préliminaire de la part du parquet national financier et une perquisition de son siège social est ordonnée. Les soupçons portent sur la cession d’une maison de retraite ayant eu lieu en 2008.

    #maltraitance #violence #pensions #retraite_par_capitalisation #canadiens #canadiennes #maisons_de_retraite #actionnaires #capitaux #retraites #investissements #France #espionnage #rentabilité #management

    • Félicitations à l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada qui a vu venir le scandale et la chute en bourse de ses 320 millions d’euros, sans rien faire.
      Il est vrai que ce n’était que l’argent des retraité.e.s.

  • Caldo verde (bouillon vert)
    https://www.cuisine-libre.org/caldo-verde-bouillon-vert

    Éplucher et laver les pommes de terre, les laisser dans un peu d’eau froide. Faire de même avec l’oignon et l’ail. Dans une cocotte cuire les pommes de terre, l’oignon et l’ail dans 2 litres d’eau salée avec le chouriço et 3 cuillères à soupe d’huile d’olive. Pendant ce temps, laver le chou et le hacher finement. L’essorer en le pressant. Lorsque les pommes de terre sont cuites, retirer le chouriço et les réduire en purée. Maintenir la soupe au chaud sur feu doux. Quinze minutes avant de servir,… #Soupes, #Chorizo, #Portugal, #PdT_à chair_farineuse, #Chou_cavalier / #Sans œuf, #Sans lactose, #Sans gluten, #Bouilli

  • Au #Portugal, les employeurs n’ont plus le droit de contacter leurs employés après le #travail
    https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/deconnexion-au-portugal-les-employeurs-nont-plus-le-droit-de-

    Cette mesure n’est pas venue seule, souligne enfin Expresso. D’autres dispositions favorables aux employés ont été votées par les députés portugais le 3 novembre dernier. Désormais, les parents d’enfants de moins de 8 ans ont le droit de travailler à domicile sans demander l’autorisation à leur patron, les dépenses liées au #télétravail (factures d’électricité, d’Internet) doivent être prises en charge par les entreprises, qui, par ailleurs, devront organiser des réunions en présentiel au moins tous les deux mois, afin de lutter contre la solitude des salariés à distance.

  • Le variant asiatique du fado portugais - #CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    https://cqfd-journal.org/Le-variant-asiatique-du-fado

    Première étape d’un retour récent sur les rives du Tage, où l’on constate que les immigrants asiatiques, par leurs salaires extrêmement bas, permettent à l’agro-industrie de survivre au Portugal, alors que les travailleurs portugais émigrent plus loin pour fuir la misère. Il est aussi question de corruption et de cuisine chic à succès.

    https://www.arte.tv/fr/videos/100293-006-A/arte-regards-cueillette-au-portugal

    Venus d’Inde, du Pakistan ou de Thaïlande, des milliers de travailleurs asiatiques triment dans les plantations du sud-ouest du #Portugal. Ils font un travail pénible et mal payé, loin de leur famille et de leur pays, dans l’espoir d’obtenir un passeport portugais, sésame pour les pays riches d’Europe.

    et le second volet du papier de #Charles_Reeve
    https://cqfd-journal.org/Les-amis-socialistes-de-Poutine-au

  • Covid-19 en France : un test exigé pour les non-vaccinés de retour d’Espagne et du Portugal, informations sanitaires intégrées aux billets d’avion…
    https://www.lemonde.fr/sante/article/2021/07/15/un-test-covid-19-de-moins-de-vingt-quatre-heures-demande-en-france-pour-les-

    Covid-19 en France : un test exigé pour les non-vaccinés de retour d’Espagne et du Portugal, informations sanitaires intégrées aux billets d’avion…Ces deux grandes destinations touristiques sont confrontées à une recrudescence de l’épidémie. Air France va proposer à ses clients d’intégrer à leur billet les données sanitaires leur permettant de voyager, afin de fluidifier les passages à l’aéroport.« Pour ceux qui ne sont pas vaccinés, quand ils reviennent d’Espagne et du Portugal, parce que la situation dans ces pays est difficile, un test de moins de vingt-quatre heures est à faire », a annoncé le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Clément Beaune, précisant que « la mesure devrait entrer en vigueur ce week-end ». En revanche, la France n’exigera pas d’isolement obligatoire pour les entrants en provenance de pays européens, a-t-il ajouté.
    Jusqu’ici, il fallait un test PCR négatif de moins de soixante-douze heures ou un test antigénique de quarante-huit heures pour entrer en France en provenance d’Espagne et du Portugal. Ces deux grandes destinations touristiques estivales sont confrontées depuis quelques semaines à une recrudescence de l’épidémie de Covid-19, due au variant Delta.
    Le 8 juillet, Clément Beaune avait conseillé aux Français « d’éviter l’Espagne et le Portugal », en raison de la très forte hausse des cas de Covid-19 dans ces deux pays. Son message avait ensuite été tempéré par le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a simplement appelé les Français à se faire vacciner avant de traverser les Pyrénées.Mais ses propos ont suscité à la fois inquiétude et désapprobation en Espagne, où le tourisme contribue à hauteur de 13 % au PIB. Les professionnels espagnols du tourisme se sont inquiétés mercredi d’un « coup de frein » sur les réservations après les mises en garde de la France et de l’Allemagne, qui a classé la péninsule ibérique « zone à risque ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#portugal#espagne#sante#zonearisque#test#variant#quarantaine#vaccination#frontiere#tourisme

  • Covid-19 : « Evitez l’Espagne, le Portugal dans vos destinations », recommande le secrétaire d’Etat aux affaires européennes
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/08/covid-19-clement-beaune-recommande-d-eviter-le-portugal-et-l-espagne-cet-ete

    Covid-19 : « Evitez l’Espagne, le Portugal dans vos destinations », recommande le secrétaire d’Etat aux affaires européennes. Clément Beaune a justifié sa recommandation en invoquant les risques posés par le variant Delta du Covid-19 dans ces pays.
    Le secrétaire d’Etat français chargé des affaires européennes, Clément Beaune, a recommandé jeudi 8 juillet aux Français de ne pas se rendre au Portugal et en Espagne pour leurs vacances estivales en raison des risques posés par le variant Delta du coronavirus dans ces pays.
    « Ceux qui n’ont pas encore réservé leurs vacances, évitez l’Espagne, le Portugal dans vos destinations. C’est une recommandation sur laquelle j’insiste », a déclaré sur France 2 Clément Beaune.
    « Nous suivons particulièrement la situation des pays où la flambée est très rapide, le Portugal, l’Espagne, en particulier la Catalogne où nombre de Français se rendent pour faire la fête. Attention, très grande prudence (…). Nous pourrons avoir des mesures renforcées », a-t-il ajouté. Ces recommandations n’ont été confirmées par aucun autre membre du gouvernement. « A ma connaissance, ce matin, je n’ai pas de recommandation à faire », a déclaré sur CNews, jeudi matin, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. « Quel que soit le lieu où l’on se rend en vacances, il faut évidemment faire très attention, respecter les gestes barrière, être vigilant », a-t-il insisté.
    Parmi les pays en première ligne du regain de la pandémie de Covid-19 provoqué par le variant Delta, notamment en Europe, le Portugal a vu le nombre de nouveaux cas quotidiens dépasser le seuil des 2 000.Pour freiner les contagions, le gouvernement socialiste a décidé la semaine dernière de réimposer un couvre-feu nocturne dans les 45 municipalités les plus touchées, dont la capitale, Lisbonne, et Porto, deuxième agglomération du pays.Reconnaissant que la situation sanitaire de son pays s’était « aggravée », le ministre des affaires étrangères portugais, Augusto Santos Silva, a fait valoir que « les inquiétudes d’un Etat ami comme la France » étaient « compréhensibles ». « Il s’agit d’un conseil », a-t-il souligné dans une déclaration à l’agence Lusa, en précisant que les membres de la communauté portugaise de France pouvaient venir rendre visite à leur famille, car ces voyages figurent parmi les déplacements jugés essentiels.
    Contaminations incontrôlables en Espagne
    En Espagne, le système de vaccination assez rigide pourrait être à l’origine d’un rebond de l’épidémie. A la différence d’autres pays européens, qui ont ouvert il y a plusieurs semaines la vaccination aux jeunes adultes et aux adolescents, Madrid a débuté cet hiver sa campagne avec les personnes âgées de plus de 80 ans et est arrivé progressivement à la tranche des 30-39 ans.Mais avec l’arrivée de l’été et des vacances, les fêtes étudiantes dans les bars, les discothèques et les appartements se multiplient, alors même que le port du masque n’est plus obligatoire en plein air. Conséquence inéluctable : le nombre de contaminations est devenu incontrôlable depuis une dizaine de jours dans cette catégorie d’âge. Mardi, l’incidence était ainsi de 717 cas pour 100 000 personnes sur quatorze jours pour les 20-29 ans, soit plus du triple de l’incidence moyenne pour l’ensemble de la population (225).
    Jeudi, Clément Beaune est, par ailleurs, revenu sur la situation sanitaire partout en Europe, invitant les pays de l’Union européenne à la plus grande prudence. « On a vu des moments préoccupants, des stades en Hongrie où il n’y avait plus de jauge (…). Il faut être prudent (…). La pandémie n’est pas finie », a-t-il estimé. « Un pays comme la Grèce, qui avait sans doute fait preuve d’un peu de laxisme ces dernières semaines, a renforcé son dispositif de contrôle à l’entrée, tant mieux », a-t-il ajouté.

    #Covid-19#migrant#migration#france#espagne#portugal#grece#variant#circulation#frontiere#tourisme#sante#test##vaccination#

  • Portugal: The lessons of the 25th November
    (December 1975)
    https://www.marxists.org/archive/cliff/works/1975/12/lessons.htm

    From Tony Cliff & Chris Harman, Lições do 25 de Novembro (pamphlet), SWP International Department, December 1975.
    Printed in English in Tony Cliff & Chris Harman, Portugal – Lessons of the 25th November, 1976.
    Reprinted in Tony Cliff, Neither Washington nor Moscow, London 1982, pp. 260–73.
    Transcribed & marked up by Einde O’Callaghan for the Marxists’ Internet Archive.

    The Portuguese revolution suffered its first major setback on 25 November 1975. After paratroopers had seized a number of airbases and the national radio and television station, the right wing staged a counter-coup. The outcome was the disarming and disbandment of those left-wing military units in the Lisbon area that had supported the struggles of workers.

    The main organisation of the workers movement in Portugal remain intact, but it can no longer look to support from the best armed sections of the army. Indeed, the monopoly of organised military power now lies with generals most of whom are well to the right of the present coalition government and who would relish the idea of turning Portugal into another Chile.
    Glossary of organisations

    COPCON: Continental Operations Command. Highly radicalised crack troops.
    RAL I: Lisbon barracks light artillery regiment. Very radical.
    CRTSM: Councils of Revolutionary Workers, Soldiers and Sailors. They were not Soviets since they organised only a minority of the most class conscious workers.
    PRP: Revolutionary Party of the Proletariat.
    MES: Left grouping which tended to act as a pressure group on the Communist Party.
    SUV: Soldiers United Will Win.
    RADIO RENASCENCA: Radio station owned by Catholic hierarchy, occupied by the workers. Reported sympathetically on workers struggles in Portugal and abroad. An important symbol of the revolution.

    THE PORTUGUESE revolutionary movement suffered its first major defeat on 25 November since the overthrow of fascism.

    Its base among the military units in the Lisbon area has been destroyed and scores of left-wing soldiers and officers are in jail. The ruling class has regained a more or less complete monopoly of armed force.

    Prime responsibility for the defeat lies with the Communist Party leadership, which initiated the rebellion and then abandoned it to its fate.

    Communist Party aligned officers agitated for the paratroops to seize airbases.

    The revolutionary organisations seem to have been quite taken by surprise.

    But once the paratroopers had taken action, they saw no choice but to support them. It was then that the PRP and MES issued a joint statement that “the hour had come to give a lesson to the bourgeoisie”.

    But within hours, the Communist Party leadership had copped out of the struggle. It called no strikes to back up the paratroopers – although it had been able to initiate a successful two-hour general strike the day before – but did issue a leaflet calling on the workers to stay calm. It left the revolutionaries, and even some of its own officers, isolated in the face of attacks from the right.

    The Communist Party campaigned against strike action by the workers at the very moment when such action was the only way to prevent the advance of reaction.

    In October, we wrote in the Portuguese edition of the pamphlet Portugal at the Crossroads – that the bourgeoisie would attempt to strangle the revolutionary left, “to provoke it to engage in battle before there existed either soviets or a mass revolutionary party. The right will do everything in its power to dupe the working-class vanguard.”

    It succeeded on 25 November through the Portuguese Communist Party.

    Now this treachery looks like being rewarded, as right-wing military figures such as Melo Antunes and Charais call for the Party to be kept in the government, while the left-wing officers are in jail.

    But the treachery of the Communist Party was to be expected. To explain the defeat, it is necessary to know why the revolutionary left could not counteract that treachery.

    Sections of the middle class, even those most favourable to the working class, will always vacillate when it comes to decisive confrontations. The job of a revolutionary organisation is to inculcate this lesson into the ranks of the workers and soldiers before the crunch comes.

    Lack of Organisation

    Above all what characterises the events of 25 November is the lack of any serious organisation of the revolutionary soldiers when it came to the crunch.

    Too much trust was put in revolutionary officers and no real structure of organisation of the rank and file existed able to lead at the testing time. As was stated in an interview in Lisbon on 27 November by a couple of revolutionary comrades:

    There was no co-ordination, no real co-ordination. The CP expected Copcon to do it. Copcon didn’t. It hesitated, wavered, and so on. The same thing happened with the so-called revolutionary units because they were caught in a totally defensive position, discussing and so forth. Inside the barracks they did not take a single initiative. Yet they were exposed to the extent that they never pledged themselves to the military commanders and did not follow this or that order.

    No-one offered resistance (to the commandos). There were only a few shots in the case of the military police. And even there the top commander of the military police opened the door to them. He surrendered himself after a little shooting – and not from the other side.

    What happened at RALIS? (at the time of the interview RALIS had not yet surrendered). Last night the soldiers were still there and wanted to do something but they lacked military direction (their commander, Denis da Almeida, had surrendered).

    One of the military police, a soldier, told me how annoying it was for these soldiers who were prepared and organised for an insurrection for the socialist revolution. As soon as the two commanders – Tome and Andrade disappeared – one surrendered, the other was captured – they didn’t know what to do. There wasn’t anyone to give orders. Although the soldiers were refusing military discipline, they didn’t know how to operate in any other way.

    The so-called revolutionary officers are finished.

    Weakness of the Revolutionary Left

    The decisive factor in the defeat of the 25 November was the weakness of the revolutionary left. When it came to the decisive test, the reformists were shown to have incomparably more weight within the working class than the revolutionaries. And even within the left-wing army units, the reformists were able to prevent a full mobilisation.

    A few weeks ago, the revolutionary left was able to mobilise for demonstrations through SUV many thousands of soldiers. Over the last year on a number of occasions the revolutionary left also mobilised tens of thousands of workers, despite the complete or partial opposition of the CP (on 7 February, on the CRTSM demonstration in the early summer, on 20 August, on the SUV demonstrations of 25 September, on the demonstration to liberate Radio Renascenca). But the failure of the working class to respond en masse to the calls from the paratroopers on 25 November show that over the class as a whole, even in the Lisbon area, the paralysing grip of the reformists is much stronger than the directing influence of the revolutionaries.

    It is a quite different thing for workers to demonstrate in defiance of reformist leaders than to enter upon the insurrectionary path. No worker will risk his livelihood, and even his life, in an insurrection without a feeling of the probability of success. If he feels that only a minority in the class back insurrection, he will foresee the defeat and abstain from the movement.

    On 25 November the weakness of the revolutionary left meant it was not even able to mobilise the workers for a defensive general strike. The reformists were still strong enough to sabotage mass resistance to the extreme right.

    On 25 November, even those soldiers who first moved – the paratroops – hesitated as soon as they saw that the mass of the class was not moving with them.

    It is this which explains why the soldiers’ committees and SUV, which seemed so powerful (even to the ruling class!) on 24 November, collapsed like a house of cards on the 25th.

    As we wrote in our paper Socialist Worker of 25 October:

    The greatest weakness of the revolutionary movement is the unevenness between the soldiers and the workers. The workers’ movement lags far behind the soldiers movement ...

    The unevenness cannot go on forever. If the workers do not rise to the level of the revolutionary soldiers, there is great danger that the soldiers’ level of consciousness and action will go down to the level of the workers ...

    If the workers do not catch up with the soldiers, the danger is that the soldiers’ spirit will be damned ... The soldiers will be wary of marching forward on their own to seize state power ...

    In fact, armed forces substituting for the proletariat will not even do for Lisbon in 1975 what the Blanquists did for Paris in 1839. Then a small minority of a few thousand could take power because the rest of the population was unorganised. This cannot be repeated in Lisbon. The Communist Party is too well implanted in the class to allow it.

    Shortly before 25 November some revolutionaries were saying that “the objective conditions for a successful insurrection” existed. Now certainly many of the conditions were present: the deep divisions within the armed forces, the splits within the ruling class on how to deal with these, the growing wave of struggle of the workers. But one crucial thing was missing – a mass party of revolutionaries, with members in every workshop, fighting for its policies in every workers’ committee, counterposing its policies to those of the reformist bureaucrats in the unions, everywhere able to put across to the broad mass of workers direct and immediate arguments to counter the treacherous twists and turns of the reformists.

    The revolutionary left did have influence in a few of the leading workers’ committees. But when it came to the class as a whole, its influence was much weaker than that of the Communist Party.

    Under such conditions it was easy for the CP first to disorientate the revolutionary left with the coup and then to isolate the revolutionary left by betraying the movement it had helped initiate.

    It was able to play on certain mistakes of the revolutionary left – above all on the confusion between propaganda and agitation. In the weeks before 25 November the best elements of the revolutionary left had quite rightly made propaganda among advanced layers of workers, stressing that only through an armed insurrection could the class prevent counter-revolution. But often the propaganda was presented in such a way as to give the impression to many workers that it was an agitational call for immediate insurrection. So although the leaders of the revolutionary organisation seem to have been clear that the coup of 25 November could not be the insurrection, those who followed them in the class were not always so clear.

    In a revolutionary period, the timing of slogans is crucial. The revolutionary organisation has to make absolutely clear the distinction between its propaganda for insurrection, its call to prepare the political conditions for insurrection, and its immediate agitational demands. Otherwise thousands, tens of thousands of workers who are new to political activity can be confused and demoralised unnecessarily.

    Reaction Wins a Battle – Not the War

    The capitalist class has regained a practical monopoly over armed power. One must not underestimate the defeat for the revolution. On the other hand one should not exaggerate it. Neither complacency nor panic are good guides to revolutionary action. Above anything else workers need the truth. The defeat for the revolution is not yet total. Army units have been dissolved, but not workers’ committees and the trade unions remain more or less intact. The right wing does not yet feel strong enough to take them on directly.

    The disaster is not as in Chile. Reaction has won a notable battle, but full-blooded counter-revolution is not triumphant.

    Reaction to counter-revolution is as reform to revolution. We may call victories of reaction those changes in the regime which bring it in the direction desired by the counter-revolution without altering radically the balance of forces, without smashing the organisation and confidence of the proletariat.

    After July Days when the Bolshevik Party was slandered as being German agents, when hundreds of Party members were thrown into prison, when Lenin and other Party leaders were in hiding. Lenin posed the question: was this a victory of counterrevolution or only a victory of reaction? The key question was whether the working class had lost its confidence and ability to fight. Some time after July Days Lenin explained how one incident clarified to him completely that counter-revolution had not been victorious, that although a battle was lost the war was far from being ended.

    After the July Days ... I was obliged to go underground... In a small working-class house in a remote working-class suburb of Petrograd, dinner is being served. The hostess puts the bread on the table. The host says: “Look what fine bread. They dare not give us bad bread now. And we had almost given up thinking that we’d ever get good bread in Petrograd again.”

    I was amazed at this class appraisal of the July Days. My thoughts had been revolving around the political significance of these events, analysing the situation that caused this zigzag in history and the situation it would create, and how we ought to change our slogans and later our Party apparatus to adapt it to the changed situation. As for bread, I who had not known want, did not give it a thought. I took bread for granted ...

    This member of the oppressed class, however ... takes the bull by the horns with that astonishing simplicity and straightforwardness, with that firm determination and amazing clarity of outlook from which we intellectuals are so remote as the stars in the sky. The whole world is divided into two camps: “us”, the working people, and “them”, the exploiters. Not a shadow of embarrassment over what had taken place; it was just one of the battles in the long struggle between labour and capital. When you fell trees, chips fly.

    “We” squeezed “them” a bit; “they” don’t dare to lord it over us as they did before. We’ll squeeze them again – and chuck them out altogether, that’s how the worker thinks and feels. (Lenin, Collected Works, Vol. 26, p. 120)

    Historical experience shows that in revolutionary times a victory of reaction can be followed swiftly be revolutionary victories.

    To chart only the chronology of events in Germany in 1919-1920: in January 1919 Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht and hundreds of other revolutionaries were massacred – then January 1919 defeat of the German proletariat was incomparably more costly than the defeat of the Portuguese on 25 November. On 3 March a general strike broke out in Berlin; on 21 a general strike broke out in the Ruhr; a year later, on 13 March 1920 the Right organised a coup and took power; on 14 the Social Democratic leaders afraid for their own skins called a general strike that toppled the right-wing Kapp four days later; in October that same year 300,000 members of the USPD (Independent Social Democratic Party) joined en bloc the Communist Party and thus transformed it from a small organisation of a few tens of thousands into a mass party.

    These points all lead to one conclusion: the 25 November was not the final battle. It was not like the coup in Chile. If historical analogies are needed, it is better to look at the defeat suffered by the German revolution in January 1919 (at a much greater cost than the defeat of 25 November) which still left the German working class with the strength to fight in March 1919 and against the Kapp putsch in 1920.

    If the SUV demonstration of the 25 September or the building workers’ mass demonstration besieging the government officers for thirty-six hours on 13 November for example, were semi-insurrections or quarter insurrections then the victory of reaction on 25–26 November was a semi-victory of the counter-revolution.

    There is no doubt at all that the 300,000 workers who went on a demonstration in Lisbon on 16 November and 90 per cent of the workers in the Lisbon area who went on strike on 24 November could not have lost their soul, their confidence, their ability to fight, notwithstanding the cruel coup by the right on the 25th.

    Symptomatic of the weakness of the Government is its inability to impose a curfew in Lisbon. As a Lisbon comrade wrote on 27 November: “Lots of people have been ignoring the curfew. The military do not have the means of implementing it.”

    Win the workers to Revolution

    If up to 25 November revolutionaries put the emphasis on winning power, on the immediate winning of power by the proletariat, now the centre of all party agitation must be the winning of the majority of the proletariat. The march towards the dictatorship of the proletariat of necessity has become longer and will take a more roundabout path.

    Unable to take power – for lack of a mass revolutionary party – the proletariat will have to lay down the gauntlet in the economic and social field.

    The pressure of the international economic crisis continues to be felt by Portuguese capitalism. It cannot expect real relief from these until an upturn in the world economy. This will not come for 6–8 months at the minimum – and in any case will be shortlived, leading to renewed world inflation, and to a renewed world crisis within two years.

    The government and the council of the revolution will be compelled to proceed at top speed with their austerity’ plans – price increases, enforced sackings, factory closures, a clamp down on wage increases.

    Under these circumstances the economic struggle of workers will most likely very rapidly regather momentum. The great struggles of recent weeks (the metal workers, the builders) involving whole layers of previously passive workers will be followed by further struggles. The most important thing for the recuperation of the forces of the revolutionary left will be to be able to relate to these struggles.

    Because of the partial defeat for its forces, as well as those of the revolutionary left, the CP will be in a much weaker position for bargaining over the price it has to pay for remaining in the government.

    Those who were victorious on 25 November will only let the CP retain its positions if it does its utmost to dampen down the economic struggles of workers.

    Revolutionaries could well find themselves as in the first months after 25 April, being the only people to support the most elementary economic struggles of workers.

    That is why it is essential to understand the key role which the economic struggles of workers play in any revolution.

    As the great Polish-German revolutionary Rosa Luxemburg noted sixty years ago,

    Every new rising and new victory of the political struggle simultaneously changes itself into a powerful impetus for the economic struggle by expanding the external possibilities of the latter ... After each foaming wave of political struggle, a fructifying deposit remains behind from which a thousand strikes of economic struggle shoot forth ... The ceaseless state of economic war of the workers with capital keeps the fighting energy alive at each political pause. It forms, so to speak, the ever-fresh reservoir of strength of the proletarian class, out of which the political struggle continually renews its strength. (Mass strike)

    It was because she saw this that after the first defeat of the German revolution at the hands of reformism, in December 1918, she stressed that the fight by revolutionaries for leadership of the class meant moving, for a brief period, from direct political confrontation to economic confrontation:

    In the first period of the revolution, the revolution remained exclusively political. Only in the last two or three weeks have strikes broken out quite spontaneously. Let us be clear: it is the very essence of this revolution that strikes will become more and more extensive, that they must become more and more the central focus ... No-one will dispute that we alone are on the side of the striking and fighting workers.’ In this way, she argued, the hold of reformism would be shaken over even the most backward strata of workers and the base of the revolution would expand hugely.

    No-one in Portugal today can afford to ignore that lesson. After the political change of 25 April followed a period of intense economic struggle. Now, after a period in which political questions have dominated everything, the class will recoup its powers through economic struggle.

    In the past phase of continual political crisis, there has been a tendency for revolutionaries to dismiss the economic struggle as “out-dated”. But that is to make a dangerous confusion.

    It is true that Portuguese capitalism can no longer afford reforms to the benefit of the workers. It is true also that some of the most advanced workers find themselves in a situation where wage demands threaten the economic viability of enterprises controlled by their own workers’ committees, and therefore draw revolutionary political conclusions. But the vast mass of workers are not yet at this level of consciousness. The fact that they have followed the wage demands of the reformist unions shows it. Instead of the revolutionaries telling these workers that the economic struggle is surpassed, it is necessary to fight alongside them for the economic demands, to suggest forms of organisation appropriate to winning them, to fight within the workers’ committees and the unions against the inevitable tendency of the reformist leaden to bow to the needs of Portuguese capitalism and renege on the fight even for reforms. Revolutionaries must not merely comment on the fight for wage improvement: they must do their utmost to propel it forward, to unite the strength of the workers round partial economic demands, in order to raise the level of unity and combativity of the class, so that the political question of state power is posed to wider ranks of workers than ever before.

    The embryonic organs of Popular Power by and large showed themselves to be inadequate on 25 November. This is because many of their activities remained remote from the everyday activities of workers – from the daily struggle for better wages and conditions, for better housing, against unemployment and rising prices. Workers vaguely supported them, but did not feel intimately and organically involved in their actions. The building of real organs of Popular Power will depend upon overcoming this fault, upon making them central to the partial, economic struggles of workers, as well as seeing them as an embryo of working-class power.

    In the period immediately ahead, groups of revolutionaries in each factory will only be able to recuperate their strength and to overcome the weaknesses of 25 November if they do more than pose, abstractly, the question of state power, and make themselves the centre of the struggle against the austerity programme of the government. That means formulating demands for a fight back on the economic front, using regular factory bulletins and newspapers to counter the betrayals of the reformists on this front as well as on the political front.

    Revolutionaries will have to seize every opportunity to link themselves to workers’ struggle through legal “front” organisations.

    To repeat, the revolution has not yet suffered a decisive defeat. The revolutionary left can still rally support and turn the tide. The struggle now is a struggle to convince workers that all the gains of the revolution to date are at risk. The economic offensive which the rulers must launch, the offensive to break the industrial power of the working class, is now the centre of the battlefield. On this battlefield, working class unity around a militant programme can still be achieved.

    On that basis the revolutionaries can begin to build the party that was so clearly missing on 25 November. If they learn the lessons of that defeat, it will not be long before they rise again.

    Building the Mass Party

    Even with the best elements of the revolutionary left there is a failure to understand the need to organise politically those workers who are breaking with reformism. The notion is widespread that the job of the party is to deal with technical questions, like the organisation of the insurrection, while the functioning of organs of workers’ power can be left to the “non-party” bodies themselves. In practice this means that the Party is seen as being made up of small, highly trained (in military terms) cadres, which does not need to permeate every single section of the class.

    This aversion to a stress on building up the organisation of the Party and its periphery is perhaps a natural reaction to the crude, Stalinist notion of the Party peddled both by the Communist Party and the Maoist sects (which leads the Maoists to counterpose building the Party to the tasks of the mass movement). But it is extremely dangerous at present.

    In Russia in 1905 Lenin stressed again and again the need of the Party to draw to it tens of thousands of workers, to grab at every single worker who in any way was drawing close to revolutionary politics.

    He recognised that if the revolutionary party did not seize on them and win them to its full position by joint activity in a common organisation, they could all too easily be pulled back into the orbit of reformism or even reaction.

    We need young forces. I am for shooting on the spot any one who presumes that there are no people to be had. The people in Russia are legion; all we have to do is recruit young people more widely and boldly, more boldly and widely and again more widely and boldly, without fearing them (Lenin stress)... Get rid of all the old habits of immobility, of respect for rank, and so on. Form hundreds of circles of Vperyod-ists from among the youth and encourage them to work full blast... We must with desperate speed, unite people with revolutionary initiative and set them to work. Do not fear their lack of training, do not tremble at their inexperience and lack of development. In the first place, if you fail to organise them and spur them to action, they will follow the Mensheviks and the Gapons and this inexperience of them will cause five times more harm. In the second place, events themselves will teach them in our spirit ... This is a time of battle. Either you create new, young, fresh energetic battle organisations everywhere for revolutionary work of all varieties among all strata, or you will go under wearing the aureole of “committee bureaucrats”.

    His words apply absolutely in Portugal today. Everyone moving to the left who is not won to an organisation will be pulled into the orbit of reformism, centrism of sectarian Maoism, and will present insuperable problems for the revolutionaries in the future.

    The danger can be avoided but only if the revolutionary left sharply alters the priority which it gives to Party building.

    Above all, regular and popular press is needed. Without it there is no pressure on members of the revolutionary party to bring contacts to the organisation. They have no automatic organisational link with those who waver between them and the reformists, Maoists or centrists, not yet being willing to join the Party. They have no ready way of explaining the Party’s view of day to day events to the large number of workers attracted to revolutionary ideas. They have no easy way to open up a dialogue with the dissident Communist Party members or even those Maoists and centrists bemused by the behaviour of their organisations.

    Of course, the Party cannot be built merely by proclaiming it, or by counterposing it to the development of the mass struggle (as most of the Maoist groups believe). But it can be built by an organisation that shows in practice that it knows what needs to be done by the class and insists openly and clearly again and again to the rest of the class that it has only been able to do so because it exists as a party around a certain programme.

    To enter upon the road of insurrection and civil war without a mass Party is the most dangerous thing conceivable for revolutionaries.

    In Portugal, there is no possibility of evading for more than a few months (at most) sharp, armed clashes between the classes. That is why the most urgent task for the revolutionary left is to build the political organisational structure within the class. A failure to do so will not only condemn the Portuguese working class to defeat: it will also throw away the best opportunity for a revolutionary breakthrough in Europe since 1917.

    The road to power

    To aim to win power without first winning over the mass of the proletariat is ultra-left adventurism. To win the proletariat to the party as an aim is simply opportunism. To win the proletariat to the revolutionary party in order to win power is the only realistic revolutionary path open now in Portugal.

    A long time ago Lenin, who was destined to lead the only successful mass proletarian insurrection up till now, explained how the organisation of the revolutionary party dovetails with the preparation for an armed insurrection. He wrote in 1902:

    Picture to yourselves a popular uprising. Probably everyone will now agree that we must think of this and prepare for it. But how? Surely the Central Committee cannot appoint agents to all localities for the purpose of preparing the uprising! Even if we had a Central Committee it could achieve absolutely nothing by such appointments under present day Russian conditions. But a network of agents that would form in the course of establishing and distributing the common newspaper would not have to “sit about and wait” for the call for an uprising, but could carry on the regular activity that would strengthen our contacts with the broadest strata of the working masses and with all social strata that are discontented with the autocracy, which is of such importance for an uprising. Precisely such activity would serve to cultivate the ability to estimate correctly the general political situation, and consequently, the ability to select the proper moment for an uprising. Precisely such activity would train all local organisations to respond simultaneously to the same political question, incidents and events that agitate the whole of Russia and to react to such “incidents” in the most vigorous, uniform and expedient manner possible; for an uprising is in essence the most vigorous, most uniform and most expedient answer of the entire people to the government. Lastly, it is precisely such activity that would train all revolutionary organisations throughout Russia to maintain the most continuous, and at the same time most secret, contacts with one another, thus creating real party unity; for without such contacts it will be impossible collectively to discuss the plan for the uprising and to take the necessary preparatory measure on its eve, measures that must be kept in the strictest secrecy. (Lenin, Collected Works, Vol. 5, pp. 525–6)

    Only when the mass revolutionary party is implanted deeply in the proletariat can it lead to a successful insurrection. A necessary condition for the victory of the proletarian insurrection is that the decisive sections of the proletariat will it. Lenin wrote in 1917:

    To be successful, insurrection must rely not upon a party, but upon the advanced class. That is the first point. Insurrection must rely upon a revolutionary upsurge of the people. That is the second point. Insurrection must rely upon that turning point in the history of the growing revolution when the activity of the advanced ranks of the people is at its height, and when the vacillations in the ranks of the enemy and in the ranks of the weak, halfhearted and irresolute friends of the revolution are strongest. That is the third point. (Lenin, Collected Works, Vol. 26, pp.22–3.)

    Military conspiracy is Blanquism, if it is organised not by a party of a definite class, if its organisers have not analysed the political moment in general and the international situation in particular, if the party has not on its side the sympathy of the majority of the people, as proved by objective facts, if the development of revolutionary events has not brought about a practical refutation of the conciliatory illusions of the petty bourgeoisie, if the majority of the Soviet-type organs of revolutionary struggle that have been recognised as authoritative or have shown themselves to be such in practice have not been won over, if there has not matured a sentiment in the army ... against the government ... if the slogans of the uprising have not become widely known and popular, if the advanced workers are not sure of the desperate situation of the masses and the support of the countryside, a support proved by a serious peasant movement or by an uprising against the landowners and the government that defends the land-owners, if the country’s economic situation inspires earnest hopes for a favourable solution of the crisis by peaceable and parliamentary means. (Lenin, Collected Works, Vol. 26, pp.212–3.)

    Some people have claimed that the example of the Cuban revolution shows that such conditions need not be fulfilled in Portugal. But the conditions under which the Cuban revolution occurred are quite different from those of Portugal today.

    The guerilla movement in Cuba was able to win because when it came to the decisive test, none of the major classes was prepared to support Batista against the rebel army. The local bourgeoisie in Cuba was weak and divided, to such an extent that some of its representatives joined Castro’s first government. Even sections of the US state department were prepared to show a benign neutrality to Castro at this stage. Remember, at the time of taking power and smashing the established army of Batista, Castro was still claiming that the revolution would not be an anti-capitalist revolution. He only proclaimed its socialist intentions on 16 April 1961.

    Conditions in Portugal today are quite different. The bourgeoisie are much stronger than they were in Cuba. They have a wide measure of support among the petty bourgeoisie and the northern peasants. The bourgeoisie are aware that their whole social position is threatened by any intensification of the revolution and are determined to fight to the end against it. The US government does not show “benign neutrality” but bitter hostility to the revolution.

    All this makes the hold of reformism much harder to deal with than was the case in Cuba. The reformists can impede an all-out struggle against the forces of the right: this was shown conclusively on 25 November. No insurrection can be successful until their hold in the factories is already challenged in a decisive fashion by the revolutionaries. It cannot be the case that, as in Cuba, the insurrection takes place and then the CP is forced to accept it. And it is worth remembering that even in Cuba the hold of the reformists continued to be crucial after the insurrection, forcing the leaders of the rebel army to make an alliance with them that explains many of the deformations in Cuba today.

    As a guide to revolutionaries in Portugal, as elsewhere in the world, not Castro but the Communist Manifesto should serve when it states: “All previous historical movements were movements of minorities or in the interests of minorities. The proletarian movement is the self-conscious independent movement of the immense majority.”

    The working class is ready for the armed seizure of power only when both objective and subjective conditions are ripe. Thus Lenin never raised the slogan for the insurrection prior to September 1917 – when the Bolsheviks won a majority in the soviets of Petrograd and Moscow. In April 1917 a leading Bolshevik in Petrograd, Bogdatev, secretary of the Putilov Bolshevik Committee issued a leaflet calling “Down with the provisional government”. Lenin attacked him as ultra-left and his action was condemned by the party, because of the danger that the workers would see this as a call to immediate action before the party had the support of the class.

    In a revolutionary situation tenses are more important than grammar.

    For revolutionaries, there cannot be a gap between words and deeds. Therefore when a party makes propaganda about the need for insurrection it must allow no confusion at all to exist in the eyes of the workers that this is an immediate call for action. Every statement, every leaflet must make this distinction clear. No call can be put to the workers in a way that will be seen as a call to action unless the party is fully prepared for the essential consequences that will follow.

    If revolutionaries work correctly in Portugal today, they can create the conditions for the organisation of a successful struggle for power. But that means recognising that in the forefront of those conditions is winning the working class for the revolution.

    The hold of reformism, so decisive on 25 November, can be shaken. But only if revolutionaries recognise that it is necessary to go backwards a little in order to go forward, to relate to the many economic struggles we can expect in the months ahead in order to prepare the ground for renewed political struggle.

    The attempt of the government to solve the economic problems of Portuguese capitalism will lead to many sharp dishes between it and sections of workers. If revolutionaries know how to relate to these economic struggles, it will be easy to push them to the point at which political issues are raised – the role of the police, the role of the purged army, the role of the government and all its components (including the CP) the need for class action against it and for corresponding organisations of struggle and power.

    The contradictions within the forces who were victorious on 25 November mean that the next major political conflict may not be far away. Already sections of the military want to go much further in their repression than do Antunes and sections of the Socialist Party leadership.

    Revolutionaries have very little to build the organisational strength in the class that did not exist on 25 November. But if the opportunities available are seized the revolution can still be saved.

    The defeat of 25 November should be used to teach every worker in Portugal and elsewhere the key lessons needed for the achievement of proletarian victory in the future. An army that has been licked is the better for it if it draws the lessons from its beating.

    #Portugal #révolution

  • 10.07.2021 : Anno ... 28. Woche (Tageszeitung junge Welt)
    https://www.jungewelt.de/artikel/405926.anno-28-woche.html

    1976, 14. Juli: António dos Santos Ramalho Eanes tritt das Amt als Präsident Portugals an. Zuvor hatte die Nelkenrevolution die faschistische Estado-Novo-Diktatur zu Fall gebracht. Der Offizier Eanes ist damit der erste demokratisch gewählte Präsident Portugals. Bürgerlich ausgerichtet, bleibt er zehn Jahre im Amt und ist seit 1986 Mitglied des Staatsrats.

    #Portugal #révolution

  • 1974: The Portuguese Revolution
    https://libcom.org/history/1974-1975-the-portuguese-revolution

    A short history of the revolution in Portugal in which an army rebellion overthrew the fascist dictatorship.

    The real revolution was in the urban workers took control of their workplaces and farm workers took control of their farms and organised production themselves while the parties of the left merely jockeyed for positions of power, eventually killing the revolution.

    On April 25th, 1974, a radical faction within the Portuguese Armed Forces, the MFA, revolted against the government. Until that day Portugal had been under a fascist dictatorship for over half a century. Whether the MFA was left or right wing inclined was unclear at the time. The military revolt created a space where people could effect change in their lives and the opportunity was grasped eagerly.

    Left-wing activists began returning from exile, and new political parties sprouted up. The parties all used the situation to gain political power in the government. Ordinary people, in contrast, used the situation to improve social conditions in their communities and workplaces through new autonomous organisations. It was here that the true revolution was fought and is of most interest to us.

    Workers’ struggles
    Portugal was the most underdeveloped country in Europe. At the time 400,000 people were unemployed. 150,000 people lived in shanty towns, one million had emigrated and infant mortality was nearly 8.5%. After the revolution workers immediately began struggling against the harsh economic conditions. Strikes had been met by brutal force under the fascist regime but lack of experience proved no deterrent to the Portuguese working class. During the summer of 1974 over 400 companies registered disputes.

    One of the most significant of the strikes was within TAP, the semi-state airline. It showed whose side the supposedly radical government was on. TAP workers had a history of militancy. In 1973 three workers had been murdered by the paramilitary police force during a strike.

    On May 2, 1974 an assembly of TAP workers demanded the purging of all fascists in the company and the election of union representatives to the administration council, which was in effect a council for the bosses. When it was discovered that some of the representatives had raised their salaries the union came under a lot of criticism. In August an assembly of maintenance workers reduced their 44-hour week to 40 hours by refusing to work the extra four hours.

    Another assembly, held without union officials, drew up a list of demands including the purging of staff who showed “anti-working class attitudes”, wage increases and the right to reconsider collective contracts whenever the workers pleased. The demands were not accepted by the government, so in response the workers declared a strike, elected a strike committee and posted pickets. All international flights were halted. The new Minister for Labour, a Communist Party member, called on the workers to resume work while CP rank and filers opposed the strike within TAP.

    The TAP workers stood fast and eventually the government sent the military to occupy the airport and arrest the strike committee. Two hundred workers were sacked but were reinstated after mass demonstrations and threats of further strikes. The 40-hour week was gradually introduced. The first provisional government introduced anti-strike laws around this time.

    This government was a coalition that included the Socialist Party and the Communist Party. The TAP strike was the first large-scale strike after April 25th and the government’s response was an indicator of how any of the ’post-fascist’ governments would treat workers’ struggles. The working class however was unperturbed by this. In October another 400 companies registered disturbances.

    The trade unions were relics of the fascist era and were considred treactionary by many. Workers found the need for more democratic and independent ways of organising. It had become common for assemblies of workers to elect delegates to the committees. These committees were normally elected annually and were subject to recall. Though most of them were not revolutionary they were an expression of people’s distrust of the ’left parties’, the government and the military. By the end of October 1974 there was about 2,000 of these committees.

    In the summer of 1975 the movement began to develop further. Frequently, when demands were ignored by management, workers would occupy their places of employment and in many cases set up systems of self-management. Anywhere from a dozen to several hundred workers would take to running the businesses themselves. In Unhais de Serra 1,100 textile workers rid themselves of the management and elected a workers’ committee to run the factory.

    It is estimated that about 380 factories self-managed and 500 co-ops were in operation by the summer of 1975. Like the workers’ councils, the co-ops were not revolutionary. They still had to contend with the constraints of capitalism. They had to make a profit and members received different wages. Despite many co-ops being able to reduce the prices for goods or services, this inevitably led to competition between different co-ops.

    Amidst the growing culture of self-management the Proletarian Revolutionary Party started a campaign to launch workers’ councils. Delegates from major industries, and soldiers’ and sailors’ committees, met with a large contingent of PRP members. The idea was to have councils based on workplace, boroughs and barracks; and from these local, regional and then a national council would be elected.

    It sounded good, sadly the PRP were more concerned with creating bodies they could dominate rather than councils capable of representing the working class. “Working class parties” were invited to join. This showed their very limited idea of what workers are capable of.

    Giving places to political parties as well as to directly elected workers’ delegates not only diluted democracy but also implied the ’need’ for some sort of elite to lead the masses. If the self-proclaimed ’revolutionary parties’ could not win enough support to get their members chosen as delegates by their workmates, they were to get seats as of right just because they called themselves “workers parties”. A strange notion of democracy!

    Housing struggles
    After April 25th people began occupying empty property, unwilling to wait for governmental action. The government, afraid of people’s anger, decreed a rent freeze and allocated money and tax exemptions to builders. The increase in homes built was inadequate and more and more people occupied empty buildings. 260 families from a shantytown in Lisbon moved into an empty apartment block near the city. The military ordered them out but were forced to back down when the families refused.

    In response to the housing crisis people began to organise collectively. In older working-class and lower-middle-class areas Autonomous Revolutionary Neighbourhood Committees were set up. The committees were elected from general assemblies of local residents. They arranged occupations of property for use as free crèches, workers’ centres and for other community services.

    In Lisbon one local Neighbourhood Committee organised for some 400 empty houses to be taken over. A “social rent” was paid that went towards improvements. Another organisation set up was the Federation of Shanty Town Committees. It was independent of political parties and came to represent 150,000 shanty town dwellers. It called for new housing estates to be built in place of the shantytowns, for expropriation of land and for rent controls.

    The housing organisations faced some of the same problems experienced by the workers’ organisations. Neighbourhood and shanty town committee meetings were seen as opportunities for party building by left parties. Party members, often times well practised at public speaking and debating, got elected to key positions on the committees and then used them as a platform for their own particular political propaganda.

    A lot of ordinary residents stopped attending meetings when they felt they were dominated by a particular group. All in all, the “workers parties” seemed to be more a hindrance than a help to these committees. By trying to run things in ways compatible with their ideologies they stifled the spontaneous organisational methods of ordinary folk.

    Land Occupations
    At the same time one third of Portugal’s population worked as agricultural labourers. They worked for half of the year and were unemployed for the rest of it. When the rural workers saw their opportunity for change they seized it wholeheartedly and began taking over farms, ranches and unused land. At the beginning the government rarely intervened.

    There was much positive co-operation between agricultural and industrial workers, and the various workers’ organisations. In Cabanas an abandoned farm was occupied with the help of a local neighbourhood committee. Machines were taken from a nearby factory to help clear the land. In Santarem a meeting of 354 farm workers declared that a massive amount of land was to be occupied. Other workers, armed with pickaxes, arrived in trucks to aid the agricultural labourers and at the end of it over ten major farms were collectivised.

    Socialism seemed natural to the labourers and there was never talk of dividing up the land. The land was worked collectively and owned by the village as a whole. By August 1975 official statistics reported that over 330 different land collectives were in operation.

    All these struggles happened against a backdrop of six provisional governments, a few coup attempts and rumours of NATO and right-wing conspiracies. Where the armed forces had created a space for radical social development by workers it quickly re-invaded the space with programs for government and the economy that had little to do with the revolution. Any independent initiatives were generally stifled by the left and centre “workers parties”.

    The capitalist system itself was never truly tackled en masse and co-ops, collectives and workers’ committees had to negotiate on capitalist terms for the price of their labour. Even the workers’ committees were little more than workers’ self-management of their own exploitation. One Trotskyist paper blamed the lack of revolutionary progress on the fact that there was not a “workers party”. In fact there were at least fifteen!

    Written by the Workers’ Solidarity Movement

    #Portugal #révolution

  • Portugal Saved by the Rosary (1974-1975) - The Fatima Center
    https://fatima.org/about/fatima-the-facts/portugal-saved-by-the-rosary-1974-1975

    Dimanche matin on va à l’église. Voilà un rêcit qu’on risque d’y entendre.

    There is yet another example of Portugal being especially blessed with the protection of Our Lady, this time because the laity united in petition to Her through the weapon of the Rosary.

    On April 25, 1974 the Communists came to power in Portugal. The same night, in Fatima a small group of devotees of Our Lady spent the night in prayer before Our Lord in the Blessed Sacrament.

    They sought Divine Guidance for deliverance from the great evil that had befallen their country. They concluded the following morning that like Austria, which was freed from Communism in 1955 by a Rosary Campaign – in which millions of Rosaries were prayed for that country – Portugal should turn to Our Lady’s Rosary for aid.

    The Bishop of Fatima listened to their suggestion that a Rosary campaign be launched for the nation from Fatima. The bishop sent them to the Fatima Shrine Rector, Father Guerra, who told them that he did not want to launch the campaign from Fatima. Therefore, the apostles of the National Rosary Crusade in Portugal went north to the most Catholic part of Portugal, near Braga, to the nearby city of Guimares, where King Denis set up the first capital of Portugal. There, on April 28, 1974, they launched the crusade.

    They discreetly set about asking their neighbors, one by one, to join the crusade to free their country. They feared to speak or publish too openly their request that individuals pledge to say at least five decades of the Rosary a day for their country, now held by the Communists.

    It was in November of 1975, almost eighteen months after the Rosary Crusade had started, that the Communists were removed from power.

    Dans l’histoire ce sont systématiquement les vainqueurs qui est relaté sur son déroulement.

    Coup of 25 November 1975 - Wikipedia
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Coup_of_25_November_1975

    #Portugal #révolution #église

  • Covid-19 dans le monde : du Portugal au Canada en passant par Malte, les mesures de restriction visent les touristes
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/09/covid-19-dans-le-monde-du-portugal-au-canada-les-mesures-de-restrictions-vis

    Covid-19 dans le monde : du Portugal au Canada en passant par Malte, les mesures de restriction visent les touristes. Pour séjourner dans un hôtel au Portugal, il faudra désormais fournir une preuve de vaccination ou bien un test négatif. Le Canada, pour sa part, ne rouvrira pas ses frontières aux touristes non vaccinés avant « un bon moment ».
    La situation sanitaire est « catastrophique » en Tunisie, qui enregistre ces dernières semaines un nombre record de contaminations au Covid-19, a annoncé, jeudi, la porte-parole du ministère de la santé, évoquant l’« effondrement » du système sanitaire.

    Selon Mme Ben Alya, il est désormais difficile de trouver un lit disponible ou d’avoir la quantité nécessaire d’oxygène dans les hôpitaux du pays. « Si nous n’unissons pas nos efforts, la catastrophe va empirer », a-t-elle mis en garde.Les hôpitaux tunisiens connaissent depuis deux semaines un important afflux de patients durant cette vague de propagation du Covid-19, qui atteint des niveaux inédits. Mardi, le pays a enregistré 9 823 cas dont 134 décès en une journée, des chiffres jamais atteints depuis mars 2020. Au total, la Tunisie a connu 464 914 cas dont 15 735 décès, pour environ 12 millions d’habitants.
    Malte a annoncé vendredi la fermeture de ses frontières aux voyageurs non vaccinés, espérant ainsi juguler une recrudescence des nouveaux cas de Covid-19. « A partir du mercredi 14 juillet, toute personne arrivant à Malte doit présenter un certificat de vaccination reconnu : un certificat maltais, un certificat britannique ou un certificat de l’Union européenne, a annoncé le ministre de la santé, Chris Fearne, au cours d’une conférence de presse. Nous serons le premier pays en Europe à prendre cette mesure. »
    Sur fond de difficultés à enrayer une nouvelle flambée de l’épidémie de coronavirus, le Portugal a mis en place, jeudi, des restrictions sanitaires plus strictes pour les touristes, demandant aux vacanciers – qu’ils soient portugais ou étrangers – de présenter un test négatif, une preuve de vaccination contre le Covid-19 ou une preuve de guérison pour pouvoir séjourner dans les hôtels. Les nouvelles dispositions, qui entrent en vigueur samedi, concernent aussi les autres types d’hébergements provisoires comme Airbnb.
    Le nombre quotidien de nouvelles infections au Portugal a continué de croître ces dernières semaines, atteignant des niveaux recensés pour la dernière fois en février, période lors de laquelle le pays faisait face à la pire flambée épidémique au monde et avait imposé un confinement strict. Près de 90 % des nouvelles contaminations sont dues au variant Delta, apparu pour la première fois en Inde, et considéré comme plus contagieux que la souche originelle du coronavirus.Un test négatif, une preuve de vaccination ou de guérison seront aussi demandés le week-end à l’entrée des restaurants, pour le service en salle, dans 60 municipalités à haut risque dont la capitale, Lisbonne, et Porto.
    Le Canada a commencé à assouplir les restrictions de voyage pour ses citoyens, mais le premier ministre, Justin Trudeau, a annoncé, jeudi, que les voyageurs étrangers non vaccinés ne seront pas autorisés à rentrer au pays avant « un bon moment ».« Je peux vous dire maintenant que ça ne sera pas en vigueur avant longtemps », a répondu Justin Trudeau à une question de la presse. « Nous devons continuer à nous assurer de la sécurité des Canadiens et que les sacrifices de tant de gens dans les derniers mois n’aient pas été faits pour rien », a-t-il dit.

    #Covid-19#migration#migrant#malte#canada#portugal#espagne#sante#frontiere#circulation#test#vacination#variant#restrictionsanitaire

  • Britons will need negative Covid test or both jabs to travel to Balearics | Spain | The Guardian
    http://www.theguardian.com/world/2021/jun/28/britons-will-need-negative-covid-test-or-both-jabs-to-travel-to-baleari
    https://i.guim.co.uk/img/media/3521f88e93d8ddf5ec762dffd28a8225c8035012/0_532_7939_4763/master/7939.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Britons will need negative Covid test or both jabs to travel to Balearics
    Britons travelling to the Balearic islands will need to show either a negative PCR test or proof they have been fully vaccinated against the coronavirus, Spain’s prime minister, Pedro Sánchez, said on Monday.The rules – which come into effect on Friday – were announced two days before the Balearics are due to move on to the UK’s green list for quarantine-free travel, and amid growing concerns over what Sánchez called “the negative evolution” of the virus in the UK.Spain had planned initially to let British visitors enter the country without the need for a negative PCR test, but pressure has been mounting on the central government following rising case numbers in the UK and clusters of cases in Spain that were traced back to an end-of-year school trip to Mallorca.
    “We’ve been seeing a negative evolution of the accumulated incidence in the UK over recent weeks,” Sánchez told Cadena Ser radio. The number of cases per 100,000 people over the past week stands at 123 in the UK and 46 in Spain.“We’re going to apply the same requirements for British tourists in the Balearics that we apply to those from the rest of Europe,” the prime minister added.“They will need to be fully vaccinated or have a negative PCR test to travel to the Balearics. This will take effect in 72 hours so that tour operators and British tourists can adapt to this new rule.”
    Spain’s foreign minister, Arancha González Laya, later explained that the entry requirements would be published in the official state gazette on Tuesday, and come into force three days later. She also suggested the new rules would apply to the whole of Spain and not just the Balearic islands.
    The regional government of the Balearic islands – the only part of Spain to be included on the green list – had expressed concerns over rising case numbers in the UK and called for “strict and safer entry controls” for UK visitors.Although Spain is gearing up for the summer season and recently revoked its rules on wearing masks outdoors, the more contagious Delta variant and the 600 new cases traced back to the school trip have set alarm bells ringing.Spain has logged a total of 3,782,463 Covid cases and registered 80,779 deaths. More than half of the country’s 47 million people have received a single dose of the vaccine, while about a third – 15.9 million – have received both doses.On Sunday, the Portuguese government announced that British visitors would have to quarantine for two weeks on arrival if they were not fully vaccinated against Covid. The rule – which will remain in place until at least 11 July – stipulates that Britons arriving by land, air or sea must show evidence they are fully vaccinated or self-isolate for 14 days at “home or at a place indicated by health authorities”.
    The move came as case numbers in Portugal continued to surge, putting the number of new daily infections back to February levels, when the country of just over 10 million was still under a strict lockdown. Health authorities have blamed the Delta variant, which was first identified in India but is now spreading rapidly in Britain, for the recent rise in infections. More than 70% of Covid-19 cases in the Lisbon area are from the Delta variant.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#portugal#baleares#grandebretagne#sante#tourisme#variant#circulation#frontiere#vccination#quarantaine

  • ‘I’m filled with hope’: cash-strapped Algarve awaits return of UK tourists | Portugal | The Guardian
    http://www.theguardian.com/world/2021/may/16/cash-strapped-algarve-awaits-return-uk-tourists-portugal-faro
    https://i.guim.co.uk/img/media/1221171e6289715ea3235fb65a980600f6982dad/732_481_4581_2749/master/4581.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    ‘I’m filled with hope’: cash-strapped Algarve awaits return of UK tourists
    Assistant in souvenir shop. Tatiana stands by the counter of the souvenir shop where she works in downtown Faro, with little in the way of company besides the postcard racks, the shelves of trinkets and towels, and an all too familiar silence.Outside, the cobbled streets of the Algarve tourist city are similarly quiet – but probably not for much longer. A week after the UK government added Portugal to its travel “green list”, Lisbon announced that British visitors would be welcomed back from Monday as long as they provided a negative PCR test.The news has been greeted with relief and excitement by those who work in one of the country’s most tourism-dependent regions. Portugal, which was praised for its speedy and far-sighted response to the first wave of the coronavirus, was pitched into crisis at the beginning of this year, logging more than 16,000 cases a day in a population of just 10.2 million people. In an effort to save the country’s paralysed health system from collapse, the government imposed a strict nationwide lockdown and banned foreign visitors, leaving the tourism sector struggling to survive.The Algarve bore the brunt of the losses: in February, the number of people registered at the regions’s job centres was up 70% on the previous year. Without income, many families found themselves dependent on charity. “We live in an area that lives off tourism,” says the charity’s vice-president, Elsa Morais Cardoso. “But tourism stopped and no one was prepared for it. Suddenly people saw themselves without any income – and that was when the hunger arrived.”
    While the Algarve has always suffered from seasonal unemployment and a precarious work environment – a situation exacerbated by the pandemic – Cardoso says the current situation is totally different: “We have entire families going hungry.”

    Cabrita Alves worries that the crisis will not die down until 2024, a fear shared by Paula Matias, the Faro coordinator for Refood, an NGO that works to cut food waste by redistributing leftover food from restaurants and supermarkets. Refood is helping 428 people – a fourfold increase on pre-pandemic demand – and the requests for assistance are still coming in.
    The Portuguese government hopes that its vaccination programme will head off a further economic crisis and has already handed out €233m (£200m) in financial aid to companies in the Algarve. João Fernandes, president of the regional tourism board, says a new financial package is on the way. However, like most people in the Algarve, he is not betting on a speedy recovery. Bookings from the UK have tripled since Portugal was added to the green list, leading Fernandes and others to cross their fingers – not least because neighbouring Spain remains on the amber list, meaning travellers returning to the UK will have to quarantine for 10 days and take two Covid tests. “We’re seeing quite interesting levels of demand, especially because some of our competitors were not included in the green list,” says Fernandes. “So every indicator points to a robust demand from the UK.”
    He and most of the people who live and work in the Algarve hope the worst has passed and that British visitors will arrive with deep enthusiasm and still deeper pockets. But the optimism is guarded. “There’s a renewed excitement,” says Fernandes. “But I don’t have a crystal ball.”
    Despite the pain of the past year – not to mention Portugal’s continuing state of emergency – Friday’s announcement was the best news many people in and around Faro had received in almost a year. Carla Lacerda, who was let go from her job at a duty-free shop in Faro airport last August, is a single mother who has been relying on Refood to help feed her nine-year-old son and five-year-old daughter. She cannot make ends meet on the €620 she receives each month in unemployment and child benefits.
    She is praying that the return of Britons will lead to a call from the duty-free shop for her and her 35 colleagues. “They’ll need staff,” she says. “I don’t think people understand the amount of British clients we had at the airport; sometimes there would be five flights arriving at the same time and we had no rest.” After what seems like an eternity, Lacerda is beginning to feel the stirrings of a long-forgotten emotion. “I’m filled with a lot of hope,” she says. “Hope is always the last to die.”

    #Covid-19#migrant#migration#portugal#grandebretagne#sante#tourisme#economie#circulation#frontiere

  • England’s travel green list sends Madeira flight bookings soaring | Coronavirus | The Guardian
    http://www.theguardian.com/world/2021/may/10/england-travel-green-list-sends-madeira-holiday-flight-bookings-soaring
    https://i.guim.co.uk/img/media/8bf7ec2f420f7feb6da36f30aad165cdf576afaa/0_168_6000_3600/master/6000.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    England’s travel green list sends Madeira flight bookings soaring. Portugal is only major European ‘sun and sand’ destination on list of countries for quarantine-free travel. Yet after months of lockdown it seems that not even the reputation of its international airport is deterring people in England from looking to Madeira, which has had the biggest jump in popularity among destinations on the government quarantine-free travel “green list”.
    Daily booking volumes recorded by Skyscanner for flights to the Atlantic archipelago jumped by 625% on Friday after Portugal became the only major European “sun and sand” destination for which self-isolation would not be necessary on a return for people in England.With the country now hoping to welcome tourists back from next week, the Portuguese government is expected to outline its plan for the reactivation of the sector on Thursday.
    Other figures provided to the Guardian by Skyscanner for economy-class return flights from the UK, showed that planned travel to Gibraltar went up by 335%. The other major choice was Israel, for which the daily booking volume was up by 290%. The green light for quarantine-free travel to the country with the world’s highest vaccination rate is also being seen as a lifeline for the airline industry.

    #Covid-19#migrant#migration#angleterre#sante#circulation#frontiere#tourisme#portugal#madere#israel#gibraltar#listeverte