• Face à l’épidémie de Covid-19, Pékin « suggère » de contrôler à nouveau les déplacements en Chine
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/13/face-a-l-epidemie-de-covid-19-pekin-suggere-de-controler-a-nouveau-les-depla

    Face à l’épidémie de Covid-19, Pékin « suggère » de contrôler à nouveau les déplacements en Chine
    Les autorités craignent notamment une accélération de la propagation du virus à l’occasion du Nouvel An lunaire, alors que des centaines de millions de Chinois s’apprêtent à passer les fêtes en famille.
    A Pékin, le 11 janvier 2023. MARK SCHIEFELBEIN / AP
    La Chine s’apprêterait-elle à limiter à nouveau les déplacements à l’intérieur du pays pour tenter de circonscrire l’explosion des cas de Covid-19 ? Cinq semaines après l’abandon de facto de la politique zéro Covid, le 7 décembre 2022, une responsable vient pour la première fois d’évoquer cette possibilité. Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue le 11 janvier, Chang Zhaorui, chercheuse au centre national pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a estimé qu’en raison de la propagation rapide du virus, il fallait se concentrer sur « le contrôle du Covid dans certaines institutions ou endroits clés ».Elle a alors cité les institutions qui s’occupent des personnes âgées, de la santé des enfants, ainsi que les hôpitaux psychiatriques, les écoles, les services postaux et les institutions médicales. Mais la liste « peut aussi inclure les gares de voyageurs, les centres commerciaux, les supermarchés, les marchés (…) et autres endroits très fréquentés et confinés », a précisé la chercheuse. Dans ces endroits, « le gouvernement suggère que les visiteurs doivent présenter un test Covid négatif de moins de quarante-huit heures », indique la télévision d’Etat, CGTN.Alors que les tests, systématiques jusqu’au 7 décembre 2022, ont disparu depuis, tout comme les innombrables cabines urbaines où ils étaient effectués, le retour d’une telle politique de dépistage serait non seulement complexe à mettre en œuvre, mais constituerait surtout l’aveu d’un nouvel échec. D’où, sans doute, le fait que le gouvernement se contente pour le moment de « suggérer » de tels tests, une expression rarement employée par les autorités chinoises.Celles-ci semblent craindre notamment une accélération de la propagation du virus à l’occasion du Nouvel An lunaire, dimanche 22 janvier. Alors que des centaines de millions de Chinois s’apprêtent à passer les fêtes en famille – ce que nombre d’entre eux n’ont pu faire ces deux dernières années en raison des mesures sanitaires imposées par Pékin – le professeur Guo Jianwen, membre de l’équipe de prévention des épidémies du conseil d’Etat, a demandé jeudi aux Chinois de ne pas rendre visite aux personnes âgées. .

    #Covid-19#migrant#migration#chine#postzerocovid#deplacementinterne#politiquesanitaire#depistage#nouvelan

  • #Long_COVID: major findings, mechanisms and recommendations | Nature Reviews Microbiology
    https://www.nature.com/articles/s41579-022-00846-2

    The incidence is estimated at 10–30% of non-hospitalized cases, 50–70% of hospitalized cases and 10–12% of vaccinated cases.

    Long COVID is associated with all ages and acute phase disease severities, with the highest percentage of diagnoses between the ages of 36 and 50 years, and most long COVID cases are in non-hospitalized patients with a mild acute illness, as this population represents the majority of overall COVID-19 cases.

    #post_covid #covid_long

  • Révélations Humanité. À la Poste, du travail au noir à grande échelle | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/social-eco/plateformes-numeriques/revelations-humanite-la-poste-du-travail-au-noir-grande-echelle-778154

    Nordene avait bien compris que ce n’était pas normal. Mais il se sentait « pris dans un système ». Ce quadragénaire a commencé à travailler avec l’application Stuart en 2016 pour livrer courses et colis avec sa voiture personnelle. Et là, consternation : « Je n’avais ni contrat, ni fiche de paie, ni factures. Rien ! », assure-t-il. Alors que le délibéré du procès de cette start-up pour travail dissimulé et prêt de main-d’œuvre illicite doit être rendu ce jeudi, plusieurs témoignages affirment que, au-delà des livreurs à vélo ou à pied, des milliers de coursiers motorisés auraient travaillé au noir durant plusieurs années.

    Comme des centaines d’autres chauffeurs, Nordene s’est fait « déconnecter » fin 2022, lorsque s’est tenu le procès de cette filiale de La Poste, en septembre, pour avoir utilisé des livreurs autoentrepreneurs et chauffeurs sous-traitants qui pouvaient relever du régime du salariat. Des peines de prison avec sursis et interdiction de gérer une entreprise ont été requises contre les cofondateurs de Stuart, Benjamin Chemla et Clément Benoît. Mais les faits, potentiellement très graves, que nous évoquons pourraient s’ajouter à la liste des griefs contre cette start-up, rachetée 23 millions d’euros en 2017 par Geopost, filiale à 100 % de La Poste.

    C’est ça le #désordre, non ? #loi_de_la_jungle

  • Covid-19 : l’Europe sans stratégie commune face aux voyageurs en provenance de Chine
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/12/29/covid-19-l-europe-sans-strategie-commune-face-aux-voyageurs-en-provenance-de

    Covid-19 : l’Europe sans stratégie commune face aux voyageurs en provenance de Chine
    Par Stéphane Mandard, Marjorie Cessac , Matthieu Goar, Cédric Vallet(Bruxelles, correspondance) et Olivier Bonnel(Rome, correspondance)
    « Amis chinois, la France vous accueille à bras ouverts ! » : c’est par un tweet chaleureux que l’ambassade de France en Chine a salué, mercredi 28 décembre, la confirmation par Pékin de la levée du dernier vestige de sa politique zéro Covid. A partir du 8 janvier, la quarantaine ne sera plus imposée aux voyageurs entrant dans le pays ; autrement dit, les Chinois vont pouvoir recommencer à voyager massivement. Un message de bienvenue qui contraste avec les alertes émanant du Japon, des Etats-Unis ou d’Italie, sur la défensive face à l’explosion des cas de Covid-19 en Chine. Si les autorités de Pékin, totalement débordées, ont arrêté de communiquer des données officielles, on évoque le chiffre astronomique de 37 millions de contaminations par jour.
    Après le Japon, les Etats-Unis et l’Italie ont annoncé mercredi qu’ils imposeraient des tests de dépistage du Covid-19 à tous les voyageurs en provenance de Chine. Depuis quelques jours, l’Italie a l’impression de revivre un mauvais film. Le 26 décembre, les 120 passagers d’un vol Pékin-Milan se sont prêtés à des tests anti-Covid mis à disposition par la région Lombardie : plus de la moitié d’entre eux se sont révélés positifs. Encore traumatisée par la violence de la pandémie, la Lombardie, épicentre des contagions en Europe après l’apparition en février 2020 des premiers cas de Covid-19 sur le Vieux Continent, a très vite pris les devants. L’aéroport de Milan-Malpensa a aussitôt imposé les tests pour tout voyageur en provenance de Chine. Une obligation étendue mercredi au territoire entier pour toute personne voyageant depuis la Chine ou se trouvant en transit sur le sol italien. (...) Les autorités italiennes ont fait savoir que le renforcement des mesures sanitaires devait également se faire au niveau européen. Plusieurs touristes venant de Chine ont en effet posé le pied sur le sol italien après avoir fait escale à Paris, Francfort ou Helsinki. Comme il y a bientôt trois ans, Rome considère l’Europe trop attentiste. « Aucune restriction des déplacements vers l’Union européenne n’a été décidée, répond une porte-parole de la Commission. La situation actuelle est celle d’avant la pandémie. En Chine, le sous-variant Omicron BF.7 est prédominant. Il est déjà présent en Europe et n’est pas devenu le variant dominant. Bien sûr, nous surveillons la situation et restons vigilants. » Les Etats membres, lorsqu’ils constatent la dégradation de la situation épidémiologique dans un pays tiers et l’apparition de nouveaux variants, ont la possibilité de déclencher le « frein d’urgence », qui leur permet d’imposer rapidement des restrictions aux voyageurs. « C’est bien aux Etats de décider d’imposer leurs propres mesures », rappelle un diplomate européen.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#italie#UE#sante#pandemie#postzerocovid#restrictionsanitaire#variant#frontiere#circulation

  • Covid-19 : la France impose un test obligatoire à partir du 5 janvier pour les voyageurs en provenance de Chine
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/31/covid-19-test-obligatoire-a-partir-du-5-janvier-pour-les-voyageurs-en-proven

    Covid-19 : la France impose un test obligatoire à partir du 5 janvier pour les voyageurs en provenance de Chine
    Après l’Italie et l’Espagne, et faute de stratégie européenne, la France a opté à son tour pour le renforcement des contrôles afin de limiter les risques liés à l’explosion des cas en Chine depuis l’arrêt de la stratégie zéro Covid.
    La présentation avant l’embarquement d’un test de dépistage du Covid-19 négatif de moins de quarante-huit heures deviendra obligatoire le 5 janvier pour les voyageurs de plus de 11 ans souhaitant se rendre en France en provenance de Chine, peut-on lire dans un décret paru samedi 31 décembre au Journal officiel. « Des tests aléatoires facultatifs » seront toutefois réalisés dès le 1er janvier à l’arrivée sur le sol national, et les voyageurs devront « s’isoler en cas de résultat positif », dit-il dans ce décret qui précise les décisions annoncées la veille. Ces mesures, qui comprennent également le port du masque obligatoire pendant le vol, resteront en vigueur jusqu’au 31 janvier. Après l’Italie et l’Espagne, la France a opté à son tour vendredi pour le renforcement des contrôles afin de limiter les risques liés à la forte hausse des contaminations en Chine depuis l’arrêt de la stratégie zéro Covid. Les Etats-membres de l’Union européenne (UE) ne sont pas parvenus à s’entendre sur une stratégie commune. L

    #Covid-19#migrant#migration#chine#france#espagne#italie#UE#sante#postzerocovid#frontiere#circulation#retsrictionsanitaire

  • L’Asie, entre prudence et empressement de voir revenir les touristes chinois
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/01/l-asie-entre-prudence-et-empressement-de-voir-revenir-les-touristes-chinois_

    L’Asie, entre prudence et empressement de voir revenir les touristes chinois
    Si le Japon oblige désormais les voyageurs en provenance de Chine à subir un test de dépistage à leur arrivée, la plupart des pays d’Asie du Sud-Est ont pour l’instant laissé en place les protocoles existants.
    Par Brice Pedroletti(Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est) et Philippe Mesmer(Tokyo, correspondance)
    L’Asie réagit en rang dispersé à la perspective d’un afflux de visiteurs chinois. L’Asie du Nord-Est et l’Inde jouent la prudence, tandis que l’Asie du Sud-Est se réjouit surtout du retour de la manne économique que représente le tourisme. Le Japon oblige depuis vendredi 30 décembre les voyageurs en provenance de Chine à subir un test de dépistage à leur arrivée. Toute personne testée positive devra être placée en quarantaine pendant sept jours dans un établissement choisi par les autorités. La mesure concerne aussi les voyageurs ayant séjourné en Chine dans les sept jours précédant leur arrivée dans l’Archipel (...)
    Les voyageurs arrivant au Japon sont actuellement exempts de test s’ils ont reçu trois doses de vaccin ou présentent un test négatif effectué dans les soixante-douze heures précédant leur départ. Le gouvernement a également décidé d’interdire aux compagnies aériennes d’augmenter le nombre de vols en provenance et à destination de la Chine. Et ces vols ne peuvent atterrir que dans quatre aéroports, celui de Narita, Haneda à Tokyo, celui de Nagoya et celui d’Osaka. La crainte d’un afflux de nouveaux cas et une situation jugée peu claire en Chine motivent ces décisions. (...)
    Une même réserve est observée en Corée du Sud, autre pays connaissant une nouvelle vague de contaminations et très dépendant des touristes chinois. Depuis le 16 décembre, les autorités exigent des voyageurs arrivant de Chine qu’ils se soumettent à des tests s’ils présentent des symptômes du Covid. Le gouvernement a annoncé le 30 décembre un durcissement des mesures, notamment une restriction de l’accès aux visas et la présentation d’un test négatif de moins de quarante-huit heures par l’ensemble des voyageurs en provenance de Chine. Tous les voyageurs venant de ce pays devront également effectuer un test PCR le jour de leur arrivée. Le gouvernement a aussi imposé une réduction des vols au départ et à l’arrivée de Chine, alors que la compagnie Korean Air comptait porter de neuf à quinze ses liaisons hebdomadaires avec ce pays à partir de janvier.
    Taïwan imposera également des tests à l’arrivée de vols de Chine à partir de dimanche 1er janvier, et les passagers déclarés positifs devront s’isoler à domicile. Depuis le 24 décembre, l’Inde oblige les passagers provenant de Chine, du Japon, de Corée du Sud et de Thaïlande à présenter un test PCR négatif avant le départ.(...)
    En Asie du Sud-Est, quelques inquiétudes se font entendre face à la reprise des contaminations en Chine, mais la plupart des pays ont pour l’instant conservé les protocoles existants, qui n’imposent pas de test pour les voyageurs vaccinés. Les contrôles, ces derniers mois, étaient sporadiques. Le Covid est partout en chute libre.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#japon#coreedusud#taiwan#thailande#sante#postzerocovid#restrictionsanitaires#frontiere#circulation

  • Fin du timbre rouge : on vous explique l’usine à gaz concoctée par La Poste
    https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/la-poste/fin-du-timbre-rouge-on-vous-explique-l-usine-a-gaz-concoctee-par-la-pos

    « L’idée est… plutôt simple, grimace une employée de La Poste. Si vous voulez envoyer un courrier prioritaire à quelqu’un, vous devrez désormais le taper sur le site internet de l’entreprise, ou le numériser puis le joindre en PDF. »

    #cauchemar

  • Covid-19 : les Etats-Unis envisagent des restrictions pour les personnes arrivant de Chine par crainte d’apparition de nouveaux variants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/28/covid-19-les-etats-unis-envisagent-des-restrictions-d-entree-aux-voyageurs-a

    Covid-19 : les Etats-Unis envisagent des restrictions pour les personnes arrivant de Chine par crainte d’apparition de nouveaux variants
    Depuis l’abandon de l’essentiel des restrictions sanitaires, la Chine ne publie plus de données sur l’épidémie, suscitant l’inquiétude à l’étranger.
    Le Monde avec AFP
    La décision des autorités chinoises de relâcher subitement leurs mesures de lutte contre le Covid-19 suscite quelques inquiétudes dans le monde quant au risque d’apparition de nouveaux variants du virus. Des responsables américains ont déclaré, mardi 27 décembre, que les Etats-Unis envisageaient d’imposer des restrictions d’entrée sur leur territoire aux voyageurs en provenance de Chine. « La communauté internationale est de plus en plus préoccupée par les poussées actuelles de Covid-19 en Chine et par le manque de données transparentes, notamment de données sur les séquences génomiques virales, communiquées par la RPC », ont déclaré, sous le couvert de l’anonymat, ces sources, mardi, en référence à la République populaire de Chine. Les Etats-Unis « suivent les données scientifiques et les conseils des experts en santé publique, consultent leurs partenaires et envisagent de prendre des mesures similaires (…) pour protéger le peuple américain », ont-elles ajouté, citant des préoccupations exprimées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi que des mesures adoptées par le Japon, l’Inde et la Malaisie. Tokyo va ainsi rétablir à partir de vendredi 30 décembre les tests PCR obligatoires pour les voyageurs en provenance de Chine continentale. Pékin a reconnu qu’il était « impossible » de suivre l’évolution de l’épidémie et a même cessé, depuis dimanche, de publier des données quotidiennes sur la situation sanitaire. Les chiffres officiels étaient de plus en plus critiqués tant la sous-estimation des cas d’infection et des morts était devenue flagrante. Mais c’est le manque de données génomiques qui soulève le plus de craintes à l’étranger, rendant « de plus en plus difficile pour les responsables de la santé publique de s’assurer qu’ils seront en mesure d’identifier tout nouveau variant potentiel et de prendre des mesures rapides pour réduire la propagation », ont déclaré les responsables américains. Les autorités chinoises ont décidé de mettre fin, à partir du 8 janvier 2023, aux quarantaines obligatoires à l’arrivée dans le pays, dernier vestige de la stricte politique sanitaire du zéro Covid qui isolait le pays du reste du monde depuis près de trois ans.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#etatsunis#japon#inde#malaisie#postzerocovid#frontiere#mobilite#donneeepidemiologique#politiquesanitaire#restrictionsanitaire

  • Immigration : l’impact limité de la carte de séjour « talent-professions médicales »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/12/26/immigration-l-impact-limite-de-la-carte-de-sejour-talent-professions-medical

    Immigration : l’impact limité de la carte de séjour « talent-professions médicales »
    Le projet de loi sur l’immigration, présenté en conseil des ministres en janvier, crée un titre de séjour de quatre ans maximum pour les médecins diplômés hors Union européenne. La portée de cette mesure laisse dubitatives les associations de praticiens de santé.
    Par Soazig Le Nevé
    Publié hier à 14h00, mis à jour hier à 16h46
    C’est le volet immigration qualifiée du projet de loi « pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration », soumis par le gouvernement le 19 décembre au Conseil d’Etat, avant une présentation en conseil des ministres au mois de janvier. En créant une carte de séjour « talent-professions médicales et de la pharmacie », les ministres de l’intérieur et du travail, Gérald Darmanin et Olivier Dussopt, cherchent à donner des gages aux 5 000 praticiens de santé diplômés hors Union européenne (PADHUE) qui exercent dans des hôpitaux publics, dans des conditions précaires.
    Ces derniers mois, ces médecins, sages-femmes, chirurgiens-dentistes ou encore pharmaciens ont exprimé leur impatience lors de sit-in devant le ministère de la santé, alors que plus de 2 000 d’entre eux attendent, depuis près de deux ans, que leur dossier soit examiné par une commission nationale d’autorisation d’exercice. Face au retard, le gouvernement, dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale, a proposé de reporter au 30 avril 2023 la date limite de passage en commission, initialement arrêtée au 31 décembre 2022. (...)Les praticiens étrangers exercent à 70 % dans des déserts médicaux, estime Brahim Zazgad, président du syndicat d’union des praticiens diplômés hors Union européenne. (...)Deux cartes de séjour « talent-professions médicales et de la pharmacie » sont envisagées par le gouvernement, en fonction du statut du professionnel de santé : la première, d’une durée maximale de treize mois, est destinée au praticien étranger qui occupe un emploi pour une durée égale ou supérieure à un an au sein d’un établissement public ou privé à but non lucratif ; la seconde, d’une durée maximale de quatre ans, est attribuée à celui qui a passé avec succès les épreuves anonymes de vérification des connaissances fondamentales et pratiques (EVC), un concours qui constitue la première étape de la procédure d’autorisation d’exercice. « Pourquoi limiter à quatre ans au maximum la durée du titre de séjour quand on vise la continuité des soins ?, interroge Brahim Zazgad. L’hôpital public a besoin de nous. » (...) En pleine crise sanitaire, le concours des EVC de 2020 avait été reporté à 2021, puis l’absence de session en 2022 a aggravé « un énorme retard », corrobore Françoise Henry, présidente de l’association d’accueil aux médecins et personnels de santé réfugiés en France. (...) En cause, indiquent nos interlocuteurs, un manque de communication entre hôpitaux et ARS, mais aussi des remontées incomplètes des besoins, des ARS vers le ministère de la santé. Plus largement manque un véritable pilotage de la formation des praticiens de santé, depuis les écueils du numerus clausus, instauré en 1971 pour limiter l’entrée dans les études médicales. Malgré sa suppression en 2021, ce plafond annuel fixé par l’Etat pendant cinquante ans influence encore les effectifs de médecins actuellement en activité et qui le seront dans le futur.
    Selon Slim Bramli, « il faudrait 13 000 postes ouverts chaque année en médecine pour compenser les départs à la retraite ». « Les jeunes entrés en formation en France ne seront diplômés que dans dix ans. On a donc intérêt à recourir à des médecins déjà formés et qui viennent de pays francophones, qui peuvent exercer tout de suite, même si ce ne sont pas 2 000 médecins étrangers supplémentaires qui vont régler le problème », relève-t-il. Ce constat est confirmé dans une étude publiée en 2021 par la Drees, service statistique des ministères sociaux, qui estime qu’il faut augmenter de 20 % le nombre d’étudiants en médecine chaque année pour combler le creux qui s’amplifie, un taux non atteint en 2022, les capacités d’accueil n’ayant progressé que de 13 % en médecine. Soazig Le Nevé

    #Covid-19#migration#migrant#france#sante#politiquemigratoire#postcovid#PADHUE#immigration#medecinetranger

  • Dire la vérité sur l’immigration
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/12/27/dire-la-verite-sur-l-immigration_6155792_3232.html

    Dire la vérité sur l’immigration
    Éditorial. Après avoir réduit le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens, marocains et tunisiens, la France vient de faire volte-face sans expliciter sa décision. Démonstration est faite que la gestion des flux migratoires s’accommode mal des solutions simplistes, trop souvent mises en avant pour rassurer l’opinion. La décision française de réduire le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens, marocains et tunisiens, en septembre 2021, avait été annoncée avec tambour et trompettes : face à la mauvaise volonté des Etats du Maghreb pour réadmettre sur leur territoire des nationaux expulsés de France, Paris tapait du poing sur la table en annonçant que la moitié des demandes algériennes et marocaines de visas serait désormais rejetée (au lieu de 40 % pour l’Algérie et de 20 % pour le Maroc), le taux de refus aux Tunisiens passant, lui, de 20 % à 30 %. L’exécutif français, mis en cause sur sa droite pour un faible taux d’exécution des décisions de reconduite à la frontière (14,4 % en 2019), dégainait pour la première fois publiquement l’arme des visas.
    Nettement plus discrète a été, à la mi-décembre, l’annonce de la volte-face française : la ministre des affaires étrangères, Catherine Colonna, et le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, ont usé, respectivement à Rabat et à Alger, de la même expression sibylline – « restaurer une relation consulaire normale » – pour annoncer la fin brutale de la politique de resserrement des visas et le retour aux pratiques antérieures. Le recul de la France, alors qu’aucun chiffre précis attestant d’une meilleure acceptation des reconduites à la frontière n’a été rendu public, met en lumière une réalité que le sociologue Abdelmalek Sayad a amplement analysée : la question de l’immigration ne peut être considérée – et a fortiori gérée – indépendamment de celle de l’émigration, autrement dit, des relations avec les pays d’origine. Alors que, dans le monde entier, les migrations sont l’objet de marchandages diplomatiques, cette donnée de fait, souvent passée sous silence dans nos polémiques hexagonales, mériterait d’être davantage prise en compte. Il se peut que le revirement français n’ait qu’un rapport lointain avec les questions de migrations. Dans chaque pays visé, les restrictions sur les visas ont nourri de vives critiques contre la France. Or, dans un contexte de montée des sentiments antifrançais en Afrique et de risque de décrochage des pays émergents du bloc occidental, Paris a pu faire prévaloir ces dernières préoccupations, fondamentales, sur l’arithmétique des reconduites à la frontière. Les autres sujets bilatéraux (Sahara occidental, gaz, etc.), tout comme la difficulté de céder au Maroc sans en faire autant pour l’Algérie, ont pu aussi peser. L’équation ne peut se résumer à un simple marchandage entre visas et expulsions, car les relations entre la France et ses anciennes possessions, marquées par la présence d’importantes communautés d’origine maghrébine, ressortissent à la fois de la politique étrangère et des affaires intérieures. Le défaut de coopération des pays du Maghreb sur les expulsions constitue un réel problème et des pressions doivent s’exercer sur un plan européen. Mais faire croire à l’opinion que des solutions simples existent en la matière – comme l’arrêt de l’aide au développement – revient à la tromper. A la veille de l’examen par le Parlement du projet de loi sur l’immigration, le gouvernement, qui a imprudemment fait du taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) le principal indicateur de l’efficacité de sa politique migratoire, devrait tirer les enseignements de son échec avec le Maghreb : concentrer les OQTF sur les personnes dangereuses au lieu de « faire du chiffre », et parler vrai en rappelant que les questions d’immigration trouvent rarement des réponses purement nationales.

    #Covid-19#migrant#migration#france#maghreb#OQTF#politiquemigratoire#visa#postcovid#expulsion#développement#economie

  • Covid-19 : la Chine se rouvre au monde, malgré la flambée de cas sur son territoire
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/27/apres-avoir-abandonne-sa-politique-zero-covid-la-chine-entame-sa-reouverture

    Covid-19 : la Chine se rouvre au monde, malgré la flambée de cas sur son territoire
    A partir du 8 janvier 2023, les tests et la quarantaine seront supprimés pour les personnes entrant dans le pays. La fin de la politique zéro Covid a provoqué une explosion de l’épidémie et des pénuries de médicaments.
    Par Frédéric Lemaître(Pékin, correspondant)
    Publié aujourd’hui à 06h40, mis à jour à 17h25
    « Chérie, fin du cauchemar à partir du 8 janvier. Finie la lourde procédure avec le consulat de Chine et la quarantaine à l’entrée du pays. Un test PCR dans les 48 heures [avant] le départ suffit. » Ce message privé, posté par erreur mardi 27 décembre dans un groupe WeChat d’expatriés français, résume parfaitement la situation.Après avoir, le 7 décembre, mis fin, de facto, à sa politique zéro Covid à l’intérieur du pays, laissant les Chinois circuler à nouveau sans test PCR préalable, Pékin a annoncé, lundi 26 décembre, le corollaire de cette décision : la suppression, à partir du 8 janvier 2023, des multiples tests ainsi que de la quarantaine imposés aux voyageurs entrant dans le pays. Une mesure réclamée de longue date par la communauté internationale, notamment par les milieux d’affaires, mais aussi, plus discrètement, par les dizaines de millions de Chinois vivant à l’étranger. Depuis le 27 mars 2020, la Chine ne délivrait plus aucun visa de touriste et a annulé jusqu’à 98 % des vols internationaux. Les rares personnes autorisées à entrer dans le pays étaient soumises à une quarantaine de trois semaines, réduite progressivement à deux semaines, puis actuellement à huit jours – cinq dans un hôtel réquisitionné par les autorités et trois à domicile. Surtout, jusqu’en novembre, Pékin sanctionnait les compagnies aériennes étrangères dès que des cas positifs étaient détectés à l’arrivée de passagers.
    Comme d’autres Etats – dont la France – annulaient en représailles autant de vols affrétés par les compagnies chinoises pour ne pas laisser à celles-ci le monopole du trafic, la Chine se trouvait, depuis mars 2020, quasiment coupée du monde. Le prix des rares billets était prohibitif. Même s’il faudra sans doute attendre plusieurs mois pour connaître un retour à la normale, le 8 janvier 2023 marque donc une étape décisive pour la réouverture de la Chine sur le monde. De même, les dirigeants étrangers pourront à nouveau se rendre à Pékin sans être confinés dans une bulle sanitaire, comme l’ont été le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le président du Conseil européen, Charles Michel, ces dernières semaines. Quelques heures plus tôt, lundi, Xi Jinping avait diffusé un communiqué à l’occasion du 70e anniversaire du « mouvement patriotique pour l’hygiène ». C’est la première fois que le président chinois s’exprime depuis les annonces du 7 décembre et l’actuelle flambée de Covid-19, qui, depuis trois semaines, met à mal le système hospitalier. « La prévention et le contrôle du Covid-19 en Chine sont confrontés à une situation nouvelle avec de nouvelles tâches, a reconnu le numéro un chinois. Nous devons mener une campagne de santé patriotique plus ciblée (…) et bâtir un rempart solide contre l’épidémie. » Le premier ministre, Li Keqiang, a été plus concret, précisant qu’« à tous les niveaux, les gouvernements [devaient] redoubler d’efforts pour garantir efficacement l’accès de la population aux services médicaux et aux fournitures antiépidémiques, et sauvegarder la vie et la santé du peuple ».

    #covid-19#migrant#migration#chine#sante#pandemie#frontiere#postzerocovid#politiquesanitaire

  • #Long_COVID Added to List of Autoimmune Diseases — The Autoimmune Registry
    https://www.autoimmuneregistry.org/long-covid-announcement

    The Autoimmune Registry has determined that biomarkers of immune system activity similar to those seen in many autoimmune and autoinflammatory diseases justify the inclusion of Long COVID on its list of diseases.

    #post_covid #covid_long #maladies_auto_immunes

  • Fin de la crise des visas entre la France et l’Algérie, qui reprennent une relation consulaire « normale »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/12/18/fin-a-la-crise-des-visas-l-algerie-et-la-france-reprennent-une-relation-cons

    Fin de la crise des visas entre la France et l’Algérie, qui reprennent une relation consulaire « normale »
    En 2021, Paris avait restreint la délivrance de visas en Algérie, au Maroc et en Tunisie, pour les inciter à mieux contrôler l’immigration illégale.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 18 décembre 2022 à 22h21, mis à jour hier à 09h19
    La France a rétabli avec l’Algérie une relation consulaire normale, a annoncé Gérald Darmanin. « Depuis lundi [12 décembre], nous avons repris (…) une relation consulaire normale telle qu’elle existait avant l’épidémie du Covid-19, notamment dans les relations sur les visas », a déclaré le ministre de l’intérieur dans une vidéo postée dimanche 18 décembre sur son compte Twitter après avoir rencontré, en Algérie, son homologue.
    En septembre 2021, la France avait décidé de restreindre la délivrance de visas en Algérie, au Maroc et en Tunisie, afin d’inciter ces pays à faire des efforts en matière de coopération et de lutte contre l’immigration illégale. Le taux de refus avait atteint 30 % pour la Tunisie, et 50 % pour le Maroc et l’Algérie.Par cette mesure de réduction des visas, Paris entendait faire pression sur ces pays pour qu’ils acceptent d’accueillir leurs ressortissants expulsés de France. La Tunisie a été le premier pays avec lequel Paris a rétabli sa relation consulaire au niveau d’avant Covid-19. Au ministère de l’intérieur français, on avait alors expliqué qu’il était le premier à avoir levé les tests sanitaires demandés pour pouvoir entrer sur le territoire. Dès le départ, il était prévu que le dispositif de réduction du nombre de visas délivrés par la France aux ressortissants de trois pays du Maghreb pouvait être revu en fonction des « efforts » accomplis.
    Vendredi, la ministre des affaires étrangères française, Catherine Colonna, a fait le déplacement à Rabat pour annoncer la normalisation de la relation consulaire avec le Maroc, et comme pour l’Algérie, avec une application depuis « lundi [12 décembre] ». Mme Colonna était venue préparer la visite d’Etat du président français, Emmanuel Macron, prévue « au premier trimestre 2023 ». Elle a fait valoir que la France souhaitait « être dans une relation de partenariat exemplaire avec le Maroc, un partenariat d’exception, fraternel et moderne ». Elle a insisté, en outre, sur la nécessité de s’adapter aux « attentes légitimes » du Maroc, qui entend jouer un rôle majeur en Méditerranée et en Afrique.

    #Covid-19#migrant#migration#france#algerie#maroc#tunisie#politiquemigratoire#visas#postcovid

  • Pourquoi la presse financière fait-elle mieux que la gauche sur le COVID ?
    https://lenumerozero.info/Pourquoi-la-presse-financiere-fait-elle-mieux-que-la-gauche-sur-le-CO

    Nous sommes censé·es nous tenir aux côtés des groupes marginalisés - les personnes handicapées, les personnes âgées, les enfants, les personnes immunodéprimées - et réclamer justice, même face à de très grandes difficultés. Et nous ne devons certainement pas accepter sans sourciller une « nouvelle normalité » qui expose chacun·e d’entre nous à un risque élevé d’invalidité prolongée. Une gauche qui avale si facilement les justifications sans fondement de la mort et du handicap de masse pour notre confort et notre convenance n’a rien d’une gauche. Source : The Gauntlet via Le Numéro Zéro

    • Le fait que la presse économique soit en avance parce qu’elle accorde plus de valeur à ses employés que nous n’en accordons à nos voisins est une honte pour le mouvement émancipateur.

      […]

      Il y a des questions plus larges à poser au mouvement émancipateur ici qui vont bien au-delà du COVID long. La haine pure et simple dirigée contre les personnes handicapées en ce moment est évidente même dans les cercles de gauche, où les gens se sont mis à ricaner à la façon des républicains trumpistes lorsque les masques sont mentionnés.

    • John Burn-Murdoch (data-journaliste au Financial Times) produit un travail tout simplement incroyable de qualité et d’intelligence.

    • L’OCDE s’est penchée sur les pénuries de main d’œuvre post-Covid, les secteurs concernés ET les solutions possibles
      https://atlantico.fr/article/decryptage/l-ocde-s-est-penchee-sur-les-penuries-de-main-d-oeuvre-post-covid-les-sect
      « les secteurs à forte intensité de contacts, comme l’hébergement, la restauration et l’hôtellerie, ainsi que l’industrie manufacturière, ont été les plus touchés. »
      la majorité des morts covid, c’est les hommes, ici, c’est les #femmes qui sont le plus touchées. ce qui participe à l’invisibilisation et au déni, y compris à #gauche.

    • Malheureusement, alors que les vies humaines sont mises de côté par la droite comme par la gauche, la seule partie de l’échiquier politique qui s’inquiète de l’invalidité croissante du public est constituée par les employeurs qui réalisent qu’ils sont en train de perdre du capital humain.

      Ces titres montrent clairement pourquoi et dans quel contexte la presse économique s’intéresse aux êtres humains : dans le contexte de leur capacité à servir de travailleur·euses pour le capitalisme. Encore et encore, les titres du WSJ et de Fortune mettent en garde contre la situation économique désastreuse à venir, les pénuries de main-d’œuvre généralisées dans toutes les industries de première ligne, et les rapports sur l’emploi qui montrent un nombre record de travailleur·euses en arrêt de travail pour cause de maladie de longue durée. Le Covid long est urgent non pas à cause de notre souffrance, mais à cause de notre incapacité à travailler.

    • Les pénuries de main-d’œuvre peuvent être résolues par plusieurs outils politiques, à adapter en fonction de la situation spécifique à chaque pays. Améliorer les conditions de travail et une rémunération équitable en promouvant le pouvoir de négociation des travailleurs et en renforçant la protection sociale peut aider à maintenir les travailleurs dans la population active et à les faire revenir.

      Comme la pénible impression que les pisse-copies de la presse économique habitent une autre planète ...

      #administration_du_cheptel_humain

    • Épisode 27/ Après la peste : fixer des salaires maximum – Actuel Moyen Âge (24/04/2020, reprise, contextualisée covid, d’un article du 21/09/2017)
      https://actuelmoyenage.wordpress.com/2020/04/24/episode-27-apres-la-peste-fixer-des-salaires-maximum


      serfs labourant, d’après une miniature d’un manuscrit de la Sainte-Chapelle, XIIe siècle, BnF (?)

      Au Moyen Âge, à l’inverse, la Peste noire, par la saignée démographique qu’elle entraîne, fait le jeu des travailleurs – pendant un temps.

      « Des salaires déraisonnables » : c’est ainsi que les textes de loi qui fleurissent en Europe à partir de 1348 décrivent les nouvelles exigences des artisans, des bergers, des bouviers, des moissonneurs, des maçons ou encore des nourrices. Il faut dire que les travailleurs ont de bonnes raisons de réclamer des salaires plus élevés dans la seconde moitié du XIVe siècle. La peste noire, qui a touché l’Occident à partir de 1348, et le balaie ensuite par vagues pendant plusieurs siècles, a fait pas mal de dégâts.

      Selon les régions, les populations ont été réduites d’un quart, de la moitié, parfois plus. Les conséquences économiques sont immédiates : les prix flambent, même pour les biens de première nécessité comme le grain, et les travailleurs ont une petite marge de manœuvre pour revoir leurs salaires à la hausse. Car leurs bras aussi sont rares et leurs services valent donc plus cher. Mais pas questions pour les autorités publiques de se laisser tondre la laine sur le dos. On crée alors l’exact contraire du SMIC : un salaire maximum.

      En Provence une loi apparait dès 1348, en Angleterre dès 1349, en France il faut attendre 1351. Ces lois sont suivies par d’autres qui les retouchent : encadrer les salaires pose plein de problèmes d’application qui ne seront jamais vraiment réglés.

    • Déficit : Bruno Le Maire ne touchera finalement pas aux ALD, mais lorgne les arrêts maladie et le chômage des séniors

      https://www.liberation.fr/economie/deficit-bruno-le-maire-ne-touchera-finalement-pas-aux-ald-mais-lorgne-les

      Le ministre évoque également une réforme des indemnités journalières alors que « les arrêts maladie ont augmenté de 10 % depuis le Covid », voulant ainsi ouvrir le débat « dès cette année afin de lutter contre les abus », dans « un principe de justice vis-à-vis de ceux qui travaillent » [sauf lorsqu’ils sont malades, ndc].

      #covid #covid_long #post_covid #travail #budget #santé

  • Le Business du bonheur

    De la légendaire Lise Bourbeau à la reine du rangement Marie Kondo, en passant par la star du développement personnel Tony Robbins, le bonheur est une industrie qui fait des millionnaires. C’est aussi une idéologie : le culte de l’optimisme, de la résilience et de la performance individuelle. Mais alors que la consommation d’antidépresseurs ne cesse d’augmenter et que les burn-out se multiplient dans nos sociétés, que cache cette obsession contemporaine pour le bonheur ?

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/66144
    #film #documentaire #film_documentaire
    #développement_personnel #management #positivité #bonheur #psychologie_positive #choix #marché #coaching #individualisme #science_du_bonheur #Martin_Seligman #psychanalyse #Freud #thérapie_comportementale #optimisme #pessimisme #espoir #forces_Clifton #Don_Clifton #leadership #volontarisme #self-help #protestantisme #la_recherche_du_bonheur #recherche_du_bonheur #self-made_man #méritocratie #responsabilité_individuelle #inégalités #agency (#pouvoir_d'agir) #USA #Etats-Unis #libéralisme #éducation_positive #émotions #psychologie_sociale #team-building #cache-misère #travail #chief_happiness_officer #volonté #convivialité #docilité #happiness_economics #Richard_Layard #center_of_economic_performance (#CED) #bien-être_individuel #David_Cameron #programmes_d'activation_comportementale #chômage #rapport_Stiglitz #Gallup #adaptation #privatisation_de_la_souffrance

  • Frontex enquête sur la police bulgare, accusée d’avoir mis en cage des réfugiés
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/08/frontex-enquete-sur-la-police-bulgare-accusee-d-avoir-mis-en-cage-des-refugi

    Frontex enquête sur la police bulgare, accusée d’avoir mis en cage des réfugiés
    L’agence européenne des gardes-frontières (Frontex) a annoncé, jeudi 8 décembre, qu’elle allait examiner des informations selon lesquelles des policiers bulgares auraient enfermé des migrants dans une cage. Des faits pour lesquels l’ONU a fait part de sa « préoccupation ». Une enquête, réalisée Le Monde, le collectif de journalistes Lighthouse Reports et plusieurs médias européens, révèle que des réfugiés ont été enfermés dans une cage de fortune à la frontière bulgare avec la Turquie « sous le regard » des agents de Frontex. « Frontex traite avec sérieux tout signalement de violations présumées des droits fondamentaux », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) l’agence basée à Varsovie. « Les informations que vous nous avez communiquées ont été transmises au bureau des droits fondamentaux de Frontex, qui examinera les allégations », a ajouté Frontex dans son courriel.
    A cinq reprises, entre le 15 octobre et le 25 novembre, les partenaires du Monde ont filmé la cage, visible depuis la rue, constituée de barreaux en fer et jonchée de détritus. A chaque fois, une petite dizaine d’hommes y étaient détenus. Le Monde a interrogé quatre hommes – des Syriens et des Afghans – qui expliquent « avoir été enfermés à la suite de leur tentative d’entrée en Bulgarie ». Toujours selon l’enquête, des séquences vidéo montrent une voiture Frontex visible près de la cage, dans la ville bulgare de Srédéts. L’agence européenne a indiqué à l’AFP que depuis l’année dernière, son bureau des droits avait enregistré dix « incidents graves » qui se seraient produits à la frontière bulgaro-turque. « L’un fait référence à la zone de Srédéts mais n’est pas du tout lié aux conditions au poste des gardes-frontières », souligne Frontex. L’agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, a de son côté indiqué à l’AFP que ses représentants n’avaient pas vu les images en question et ne pouvaient pas les commenter, mais qu’ils étaient « profondément préoccupés par ces allégations ». « Nous exhortons les Etats concernés à enquêter sur toutes les allégations de violations et d’abus », a indiqué le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. « Le HCR est prêt à apporter son soutien aux Etats et à la Commission européenne dans la mise en place de mécanismes de surveillance indépendants pour le suivi et l’investigation de tels incidents », a-t-il souligné.

    #Covid-19#migrant#migration#postocovid#bugarie#UE#pushback#politiquemigratoire#frontex#turquie#migrationirreguliere#droit

  • Le désespoir des jeunes Africains ayant quitté l’Ukraine : « Je ne demande pas grand-chose, juste le droit d’étudier »
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2022/12/09/le-desespoir-des-jeunes-africains-ayant-quitte-l-ukraine-je-ne-demande-pas-g

    Le désespoir des jeunes Africains ayant quitté l’Ukraine : « Je ne demande pas grand-chose, juste le droit d’étudier »
    Par Coumba Kane
    Des centaines de ces étudiants internationaux ont vu leur avenir compromis par l’invasion russe. Toujours en quête d’un diplôme de qualité, certains ont fui dans un pays européen, où ils peinent à se mettre en règle avec l’administration. A 20 ans, Rostambert Bangou Tcheubue a survécu à la guerre, mais il a perdu son insouciance. L’étudiant camerounais a le sentiment que sa vie n’est désormais qu’une « succession de rejets ». Vêtu d’un tee-shirt jaune siglé, baskets blanches aux pieds, il reçoit dans un studio mal chauffé. Un apparthôtel impersonnel, situé à quelques encablures de l’aéroport de Roissy, où il cohabite avec deux compatriotes d’infortune, eux aussi arrivés d’Ukraine. Depuis neuf mois, tous luttent au quotidien avec l’administration française. Pour Rostambert Bangou Tcheubue, le « calvaire » débute le 22 février 2022. Alors qu’il réside à Dnipro, où il tente de s’inscrire en première année d’informatique, il est réveillé par les premiers bombardements russes : « Je n’étais pas inquiet. Selon moi, ça n’allait pas durer. Puis j’ai reçu un appel paniqué de mon cousin, qui étudie à Marioupol. Il m’a dit de partir sur-le-champ. » L’avenir lui apparaît soudain incertain. Car, comme des milliers d’étudiants étrangers venus d’Asie et d’Afrique, le jeune homme a choisi l’Ukraine pour la qualité de ses filières scientifiques. Son rêve : étudier la programmation informatique pour travailler dans l’univers de l’intelligence artificielle.
    C’est donc à contrecœur que le Camerounais se rend à la gare de Dnipro, pour prendre la direction de Kiev. « J’avais réussi à monter dans un train, mais des gens m’ont repoussé. Dans un autre, alors que j’étais à bord, des femmes ont hurlé : “Un Noir ! un Noir !” Un policier m’a fait descendre, raconte-t-il, la voix nouée. J’ai ensuite rejoint un groupe d’Africains que les soldats ukrainiens avaient mis à l’écart. On a forcé leur barrage et on a pu monter à bord d’un train. On s’est réfugiés dans un wagon, puis on a roulé des heures, debout. »
    Après ces brimades à caractère raciste, ils trouvent du réconfort du côté polonais, où des bénévoles leur apportent vivres et couvertures. Un moment où chacun s’interroge sur la stratégie à adopter : rejoindre un pays européen ou profiter des vols de rapatriement proposés par quelques Etats africains à leurs ressortissants ? Rostambert Bangou Tcheubue opte pour rejoindre la France. « Aller ailleurs en Europe, c’était devoir apprendre une nouvelle langue. J’avais déjà passé un an en Ukraine à m’initier au russe, c’était difficile », justifie-t-il.
    A Paris, où il arrive début mars, l’étudiant est pris en charge par la Maison des Camerounais de France. Fondée en 2019, l’association est devenue, depuis la crise ukrainienne et grâce à l’activisme de son président Abdelaziz Mounde Njimbam, le quartier général des étudiants africains en déshérence. Car, contrairement aux réfugiés ukrainiens, les ressortissants de pays tiers ne bénéficient pas de la protection temporaire, mécanisme européen permettant de travailler et de bénéficier d’aides sociales. Une exclusion décidée sous la pression de la Pologne et de l’Autriche, comme l’a révélé une enquête du Monde menée en collaboration avec l’ONG Lighthouse Reports.
    « Pourquoi les Ukrainiens ont droit au tapis rouge tandis que nous sommes soumis à une course d’obstacles ? On a tous fui les bombes russes ! » La question taraude Rostambert Bangou Tcheubue. Il a fini par se forger une réponse, douloureuse : « Nous ne sommes pas blonds aux yeux bleus. » Au moins 480 étudiants africains ayant quitté l’Ukraine pour la France participeraient malgré eux à cette course d’obstacles, selon le décompte d’associations qui leur viennent en aide. L’ultime épreuve consiste à décrocher l’un des deux cents titres de séjour d’un an renouvelable que le ministère de l’intérieur a promis d’octroyer aux étudiants africains. Pour le moment, seulement une quinzaine d’entre eux l’ont obtenu.
    Rostambert Bangou Tcheubue n’est pas de ceux-là. Lui se débat avec une obligation de quitter le territoire français (OQTF), reçue en août. « Je suis épuisé. Je ne demande pas grand-chose, juste le droit de mener une vie normale, d’étudier, de ne plus stresser quand je croise un policier. » L’incompréhension est d’autant plus grande que ses colocataires, qui présentent des dossiers similaires au sien, ont été régularisés. « Il y a urgence à harmoniser les pratiques entre les préfectures. Certaines sont accommodantes quand d’autres multiplient les entraves à l’égard de ces jeunes », dénonce Abdelaziz Mounde Njimbam. Plusieurs d’entre eux ont reçu une OQTF pendant la période du moratoire qui courait du 17 juin au 30 septembre.
    Parmi les motifs exposés sur le document de Rostambert Bangou Tcheubue figurent des inexactitudes. Il y est noté que l’étudiant camerounais « n’apporte pas la preuve de ne pas être en mesure de retourner en Algérie », pays dont il n’est pas originaire. Des associations ont signalé plusieurs cas similaires au préfet Joseph Zimet, chargé de l’accueil des réfugiés ukrainiens. Lors d’une réunion qui s’est tenue il y a quelques semaines en présence d’étudiants africains, le préfet a annoncé l’annulation des OQTF prononcées durant le moratoire. La promesse n’a pourtant pas mis fin aux tracas du Camerounais. « Comme aucune instruction écrite n’a été envoyée à la préfecture du Val-d’Oise pour signaler l’annulation de mon OQTF, on m’a refusé ma demande de titre de séjour », se désole le jeune homme, qui a effectué un recours il y a trois mois, resté sans réponse.
    Rentrer au Cameroun ? Rostambert Bangou Tcheubue ne l’envisage pas. « Mes parents ont dépensé toutes leurs économies, 5 millions de francs CFA (environ 7 600 euros), pour m’offrir un avenir. Si je rentre, c’est ma famille que je mets à terre. » Au quotidien, l’étudiant suit des cours de remise à niveau en mathématiques à la Sorbonne et vit des chèques alimentaires (150 euros par mois) distribués par le Groupe SOS Solidarités, qui assure également son hébergement. Comme lui, des centaines d’autres jeunes Africains, souvent issus de familles aisées, voient leur avenir compromis par une guerre qui les dépasse.
    Au siège de l’association la Maison des Camerounais, Jude-Pépin Dokali Ndopata, 21 ans, affiche une mine taciturne. Les dernières nouvelles ne sont pas bonnes. Aucune université n’a donné suite à ses demandes d’inscription. « Partout, on me dit que c’est trop tard. Or, sans admission, je ne peux pas espérer obtenir un titre de séjour », explique l’ancien étudiant en génie biomédical à l’université de radio-électronique de Kharkiv, arrivé en France en septembre. Il ne veut pas revivre l’amère expérience subie en Belgique, où il avait décidé de tenter sa chance après avoir fui l’Ukraine : « On nous a répété que rien n’était prévu pour nous, étudiants africains, que seuls les Ukrainiens avaient le droit de rester. » Malgré ces embûches à répétition, lui non plus n’envisage pas de repartir au Cameroun. Il chiffre à environ 10 000 euros la somme déboursée par ses parents, journaliste et comptable, pour lui payer des études en Ukraine.
    Rachid Youla, lui, sort vainqueur de cette loterie des fortunes. Depuis qu’il a reçu, il y a quelques jours, un SMS des services de la préfecture du Val-d’Oise, le Guinéen a retrouvé le sourire. « C’était pour le titre de séjour ! J’ai ressenti une joie énorme, car j’avais perdu espoir », exulte-t-il au téléphone. Un soulagement qui apaise les souvenirs douloureux de ces neuf derniers mois. Etudiant en licence de biochimie à l’université de Kharkiv, il a lui aussi subi vexations et violences en fuyant la guerre. Mais il veut croire à la fin des déconvenues. Inscrit en licence de sciences de la nature à la Sorbonne, il s’est fixé un nouvel objectif : finir au plus vite ses études et rentrer « servir [son] pays ». « Mon rêve n’a jamais été d’aller en Europe et d’y rester, mais il me faut une formation. Je serai biochimiste et agronome, comme mon père. Et un jour, président de la Guinée », assure-t-il.
    En attendant, Rachid Youla archive précieusement les images de son périple, filmées avec son téléphone. Pour, un jour, en faire un documentaire : « Il ne faut pas que le monde oublie notre histoire. »

    #Covid#migrant#migration#ukraine#france#afrique#cameroun#etudiant#guerre#postcovid#asile#politiquemigratoire

  • L’Allemagne, nouvelle destination rêvée des jeunes Tunisiens
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/12/05/l-allemagne-nouvelle-destination-revee-des-jeunes-tunisiens_6152993_3212.htm

    L’Allemagne, nouvelle destination rêvée des jeunes Tunisiens
    Le pays européen, en manque criant de main-d’œuvre, a délivré près de 5 500 autorisations de travail à des Tunisiens depuis le début de l’année.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 05 décembre 2022 à 10h36 Mis à jour le 05 décembre 2022 à 10h36
    FETHI BELAID / AFP
    France, Canada, pays du Golfe et dorénavant Allemagne. Malgré la barrière de la langue, les jeunes Tunisiens sont de plus en plus nombreux à vouloir émigrer légalement vers la première économie européenne, en manque criant de main-d’œuvre. Cet exode croissant (avec 5 474 autorisations de travail accordées par l’Allemagne à des Tunisiens de janvier à octobre, après 4 462 en 2021 et 2 558 en 2020) est stimulé par une absence de quotas et une reconnaissance accrue ces dernières années des diplômes étrangers, y compris pour les qualifications d’avant bac.
    L’Allemagne, pays à très faible natalité, a « d’énormes besoins de main-d’œuvre, pas seulement dans la santé ou l’informatique, mais aussi dans l’hôtellerie-restauration, le bâtiment, la pose de fibre optique ou la conduite de poids lourds », explique à l’AFP Narjess Rahmani, directrice de l’agence d’aide à l’émigration Get in Germany. Dans les secteurs sous tension, certains employeurs procurent au candidat un contrat d’embauche ou d’apprentissage pour faciliter l’obtention du visa et financent même sa formation linguistique de base (niveau B1, environ six mois d’allemand).
    Yeft Benazzouz, directeur de l’école de langue Yeft, a vu la demande de cours d’allemand exploser depuis 2020. « Avant, j’avais des groupes d’une ou deux personnes et c’est monté à six ou sept », dit-il. Même si depuis l’été, le rythme s’est ralenti à cause d’une forte inflation et de la chute du pouvoir d’achat en Tunisie. Outre la langue, M. Benazzouz enseigne les comportements de base à adopter, utilisant volontiers des proverbes pour marquer les esprits, comme « Pünktlich ist schon spät » (« à l’heure, c’est déjà tard »).« Pour aller en Allemagne, il faut comprendre la mentalité : ce sont des bosseurs et ils misent beaucoup sur la motivation des jeunes, le sérieux du travail », souligne Mme Rahmani. Selon elle, les Tunisiens s’intègrent très facilement : « Parce qu’on a eu la colonisation française, les jeunes sont habitués aux langues étrangères. On est aussi très ouvert aux autres cultures à travers le tourisme et le mélange culturel tout au long de notre histoire. »
    Les étudiants de Yeft sont souvent très qualifiés, dans un pays où la formation initiale est réputée et où le chômage des jeunes diplômés atteint des sommets : environ 30 %.L’ingénieure hydraulique Nermine Madssia, 25 ans, a opté pour l’Allemagne – comme sa sœur, future infirmière –, délaissant des offres en France, « où il y a du racisme » antimusulman, selon cette jeune fille qui porte le voile. Elle pense y trouver « du respect et de la considération, avec un bon salaire », contrairement à la Tunisie, où la rémunération moyenne plafonne à 1 000 dinars (environ 300 euros) et où même un ingénieur informaticien – métier très prisé – touche à peine deux fois ce montant en début de carrière.
    La Tunisie traverse de graves difficultés économiques, avec une croissance poussive (moins de 3 %) et une dette publique énorme, creusée par le Covid-19 puis la guerre en Ukraine. Le tout doublé d’une crise politique depuis que le président Kaïs Saïed s’est emparé de tous les pouvoirs en juillet 2021. Résultat : un jeune sur deux veut partir, que ce soit légalement (plus de 40 000 ingénieurs ont émigré ces cinq dernières années, plus de 3 300 médecins…) ou illégalement, avec 16 000 Tunisiens arrivés clandestinement en Italie depuis début 2022.Elyes Jelassi, 28 ans, boucle sa valise en prenant soin d’y insérer de l’huile d’olive et des épices, « un bout de Tunisie », avant de s’envoler pour l’Allemagne. Sous les yeux de sa famille, rassemblée dans leur ville de Korba, cet infirmier assure qu’initialement, « il ne pensait pas quitter le pays ». « Après trois ans d’études et stages dans plusieurs hôpitaux, j’ai décidé de ne pas faire carrière en Tunisie. A l’étranger, ce sera mieux », dit-il à l’AFP. Recruté à distance, M. Jelassi a décroché un contrat de travail en Allemagne dans une clinique de Wiesbaden (ouest), qui le logera gratuitement les six premiers mois. Outre l’argument salarial, il est convaincu d’y trouver des conditions plus propices qu’en Tunisie, où « les hôpitaux souffrent d’un manque de matériel, ce qui provoque des conflits avec les citoyens et rend le travail stressant ». Mais il n’imagine pas « rester à vie » dans ce pays et aimerait « revenir en Tunisie à l’âge de 50 ans ».

    #Covid-19#migrant#migration#allemagne#tunisie#politiquemigratoire#postcovid#economie#penuriemaindoeuvre#sante#migrationqualifiee

    • https://nineteensomething.fr/2022/09/17/sloy-2

      L’œuvre de Sloy, l’un des plus importants groupes français de l’ère électrique, est de nouveau disponible en format digital, et ce n’est pas du luxe, car avant que l’on ne retombe sur une discographie aussi cohérente et signifiante que la leur, gageons que beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts de la ville de Béziers dont le trio est originaire. « On s’est rencontrés au lycée, on avait seize ans. On voulait juste faire comme les groupes qu’on aimait : Devo, Talking Heads, le post-punk dans son ensemble, les débuts de la new-wave et de la cold-wave, avec des noms comme PIL, Joy Division, The Cure et The Undertones — d’ailleurs, on s’appelait Undersloy au tout début », se souvient aujourd’hui Armand Gonzalez, à l’autre bout du téléphone. « À part les Talking Heads, ils avaient tous une façon d’écrire relativement simple et étaient de piètres techniciens, mais il y avait une vraie recherche mélodique et une authenticité dont nous nous sentions proches. Après avoir passé le bac, début 1992, on a sauté dans le camion, direction Rennes et la multitude de cafés concerts de la région Ouest (de Brest à Laval), où l’on pouvait enfin jouer et vivre de notre musique. On a donc tourné, composé et répété pendant deux ans et quand on a pensé être suffisamment au niveau, on s’est présentés à ceux que l’on savait sensibles au post-punk (bien que sa mémoire venait d’être balayée par l’énorme succès de Nirvana). On a envoyé une démo à Jean-Louis Brossard qui est un type direct et instinctif Il nous a offert deux premières parties à l’Ubu et a collé le groupe aux Trans Musicales 1994 dans la foulée. »

      https://www.facebook.com/people/SLOY-OFFICIEL/100063694540853
      #post_punk

  • Une économie des communs négatifs
    par Alexandre Monnin- AOC media
    https://aoc.media/opinion/2022/11/28/une-economie-des-communs-negatifs

    L’écologie ne peut se penser comme un retour à la nature (ou à une époque antérieure, post industrielle, post-civilisationnelle, etc.) sous peine de porter avec elle un arrière-plan malthusien ou exterminisme.

    Son défi est désormais d’être une écologie des milieux impurs dans lesquels une part grandissante de l’humanité évolue qui cherche à négocier un passage étroit entre deux écueils : l’abandon brutal et immédiat des infrastructures, technologies et modèles – ce que j’appelle des communs négatifs – dont cette part croissante de l’humanité dépend un peu plus chaque jour, ce qui ne saurait se faire à très court terme, et le maintien de ces mêmes réalités à moyen terme.
    [...]
    La tentation est grande en effet, au-delà même des cosmologies, de puiser dans les savoirs du Sud générés en réponses à des situations de crises, situations dès lors valorisées au-titre d’une anticipation d’événements dramatiques à venir au Nord (hausse du niveau de l’eau, des températures, tropicalisation du climat, etc.).

    Les peuples autochtones ou les habitants d’Haïti seraient ainsi les éclaireurs des peuples du Nord, prenant les risques dont ces derniers entendent se préserver en observant la capacité d’adaptation des premiers.
    [...]
    Ceux qui pointent la responsabilité des pays du Nord ont tendance à rejeter le mot « Anthropocène » et à lui en substituer d’autres : Capitalocène, Anglocène, Androcène, etc. Il en existe mille et une variantes. On peut accepter cette responsabilité historique sans céder à l’ensemble des arguments des promoteur-ices de la notion de Capitalocène. Un point nous semble pourtant décisif : loin d’être une avant-garde, il faut penser le Nord Global comme le porteur et le témoin des futurs obsolètes, qui n’ont d’ailleurs, comme le souligne l’écrivain Amitav Ghosh[6], jamais eu vocation à advenir à l’échelle du Globe. L’échange écologique inégal, ainsi nommé par l’anthropologue Alf Hornborg[7], a vocation à le rester.

    Nul artifice ne permettra une généralisation à la population entière du mode de vie californien sans doute l’un des plus marketé à l’échelle du globe en dépit de sa nocivité fondamentale – pour prendre un exemple hélas aussi archétypal que caricatural. Si ces futurs sont obsolètes, il s’agit alors d’hériter à la fois de leurs matérialisations passées et des projets qui adviennent encore chaque jour en leur nom, les « ruines ruineuses » du présent et de l’avenir, à démonétiser symboliquement de toute urgence. Hériter du passé comme de l’avenir, dans un même geste.
    [...]
    Partant du principe qu’aucune transition ne pourra s’accomplir simplement en verdissant l’existant et que tout ne pourra être maintenu en garantissant les conditions d’habitabilité sur Terre, la redirection écologique pose la nécessité de procéder à des arbitrages démocratiques. Qui ne seront pas les mêmes partout et pour tout le monde car nous héritons collectivement des infrastructures de ce que le philosophe Olúfẹmi O. Táíwò[8] appelle the Global Racial Empire, qui opère une distribution des richesses, des biens de première nécessité ou des opportunités, tout à fait inégale.
    [...]
    comment faire changer la trajectoire de modèles (économiques, distributifs, juridiques, managériaux, etc.), d’infrastructures, de technologies non seulement vectrices d’inégalités mais qui détruisent l’habitabilité du monde ? Pour ce faire, il s’agit de les reconnaître pour ce qu’ils sont, de véritables communs négatifs ouvrant sur une nécessaire réappropriation collective à de multiples échelles. Surtout, il convient d’éviter un écueil majeur : les populations attachées, volontairement ou involontairement à ces réalités sont de plus en plus nombreuses, au Nord mais aussi dans le Sud Global, en dépit de l’immense hétérogénéité des situations, ne peuvent s’en extraire et s’en départir du jour en lendemain. En même temps, le business as usual est exclu à moyen terme. Tout l’enjeu consiste donc à emprunter une ligne deux crêtes entre ces deux écueils, qui sont aussi deux positions implicitement exterministes.
    C’est ici que doit s’affirmer le devoir historique des nations et peuples du Nord. Car il s’agit bien de prolonger le fil ouvert par les révolutions industriels et le régime métabolique minier[9] qui a consisté à tirer du sol de nouvelles sources d’énergie qui sont devenues à leur tour la matrice de nouvelles technologies, de nouvelles infrastructures et d’une nouvelle civilisation marquée par des modalités de subsistance impossible à congédier ou à prolonger.

    Des modalités de subsistance qui n’appellent pas nécessairement à passer uniformément sous les fourches caudines des limites planétaires mais à négocier précisément ce à quoi il faut renoncer et qu’il faut tâcher de maintenir pour que la recherche de capacités nouvelles de subsistance ne soit pas un eugénisme masqué des corps sains, enfin libérés des entraves de la Technosphère et rendu à une Nature accueillante.
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    Face à la dégradation de l’habitabilité, il s’agit d’opérer les nécessaires fermetures pour libérer des espaces où des milieux désormais impurs, comportant des poches de technicités mises par exemple à profits pour perpétuer des soins aux corps le nécessitant, pourront subsister.
    [...]
    Tirer le fil, donc, pour se positionner en arrière-garde d’un monde à venir, composant avec de multiples milieux interlopes.

    Ce rôle d’arrière-garde est généralement échu aux populations indigènes ou aux Nations en passe d’être engloutis par les flots ou sacrifiées pour le maintien du statu quo extractiviste. Têtes de ponts des changements induits par l’Anthropocène, privées d’avenir, et en même temps, avant-garde résiliente, malgré elles, au service des nations du Nord avides de mettre à profit les leçons ainsi glanées. Le statut d’arrière-garde doit être assumé. Prises dans un passé, un héritage, auquel elles se confrontent, les nations du Nord ont vocation à permettre à d’autres pays de représenter l’avant-garde de demain et de négocier avec cette modernité impossible selon leurs propres termes, en s’inspirant à leur guise des savoirs et des arts de la fermeture qu’il est impératif d’expérimenter aux Nord.

    Pour ne pas demander à d’autres d’être nos poissons-pilotes, pour ne pas attendre mais susciter ces bascules, à la fois politique et techniques, pour qu’un premier exemple, coupé de l’attente d’un retour sur investissement ou d’un avantage concurrentiel, ouvre la brèche nécessaire.
    [...]
    Au Nord, désormais, la vie bonne est celle qui prendra en charge les communs négatifs, qui travaillera à les démanteler proprement, avec soin. Premier exercice concret et constructif de réparation[10]. Manière d’assumer une responsabilité historique.

    #décroissance #post-croissance #anthropocène #effondrement