• Covid-19 : comment la Chine mène une guerre de l’information pour réécrire les origines de la pandémie
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/26/l-offensive-de-pekin-pour-faire-oublier-le-virus-chinois_6074498_3210.html

    Long et passionnant article sur les méthodes de désinformation menées par la Chine autour de la pandémie Covid-19.
    Il est intéressant de voir que la stratégie médiatique du gouvernement chinois recouvre pleinement ce que Zeynep Tufekci décrit dans son livre "Twitter & les gaz lacrymogènes (https://cfeditions.com/lacrymo) : noyer le poisson est plus efficace que de censurer...

    Sur les réseaux sociaux ou auprès de l’OMS, la Chine fait parler sa propagande pour écrire un nouveau récit et convaincre le monde que le point de départ de la pandémie se trouve aux Etats-Unis.

    Quand Xi Jinping parle pour la première fois du nouveau coronavirus aux Chinois, le 20 janvier 2020, après un mois de silence, sa stratégie est fixée. Le dirigeant communiste part en guerre pour « résolument enrayer » l’épidémie. Il doit contrôler le désordre sanitaire qui a surgi au début de décembre 2019 à Wuhan, une ville de 11 millions d’habitants, et touche désormais Pékin et Shanghaï. Xi veut placer la Chine à l’avant-garde de la lutte planétaire qui s’engage. Il décide, surtout, de tout faire pour que le monde doute de l’origine du SARS-CoV-2. L’histoire doit oublier le « virus chinois ».

    Une puissante campagne de propagande d’Etat s’engage, dont tous les contours ne sont pas encore connus. Elle débute dans la sidération causée par le nouveau virus, en ce début d’année 2020. Pour les autorités chinoises, il convient d’abord de ne pas raviver le traumatisme du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), la première épidémie mondiale du XXIe siècle, qu’elles avaient mal gérée et qui avait paniqué l’Asie en 2002-2003 (774 morts dans le monde).

    A Wuhan, depuis plusieurs semaines, sévit une pneumonie. « Pour le moment, la police de Wuhan a arrêté huit personnes qui ont répandu des rumeurs liant la pneumonie au SARS », écrit le Global Times le 6 janvier 2020. Heureusement, « le virus trouvé à Wuhan apparaît beaucoup moins grave que celui qui a causé le SRAS », rassure, dans le journal d’Etat, Liu Youning, un épidémiologiste travaillant dans un hôpital militaire.

    La chaîne australienne ABC établira que, dès octobre 2019, des douzaines de personnes étaient hospitalisées avec des symptômes de fièvre et de toux dans la capitale régionale du Hubei. De leur côté, le New York Times et ProPublica révéleront que, pour dissimuler l’étendue de l’épidémie à ses débuts, la propagande chinoise s’est appuyée sur 3 200 directives et 1 800 mémos envoyés à des agents locaux dans tout le pays.

    Par ses aspects composites et ses modes opératoires, la campagne de propagande qui a tenté de convaincre le monde que l’origine du virus se trouve aux Etats-Unis est « une des plus emblématiques » menées récemment par la Chine, a expliqué, le 19 novembre 2020, Paul Charon, de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem), à Paris. S’exprimant dans le cadre du colloque Médias en Seine, ce chercheur a établi que « ce fut un exercice de manipulation de l’information relativement sophistiqué pour renverser la stigmatisation, s’inspirant des méthodes soviétiques des années 1970 et 1980 qui avaient été appliquées au virus du sida ».

    A l’appui de leur campagne, les services chinois ont créé un expert virtuel, « Larry Romanoff », titulaire de comptes sur les réseaux occidentaux. Cet avatar crée une centaine d’articles pseudo-scientifiques en huit mois, diffusés partout dans le monde, depuis un site complotiste canadien (Globalresearch.ca), jusqu’à un faux quotidien japonais, en passant par le canal d’un virologue taïwanais… Le 13 mars, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Zhao Lijian, endosse franchement la manipulation en citant le faux Romanoff. « Lisez son article, lance alors l’officiel, il apporte plus de preuves selon lesquelles le virus vient des Etats-Unis. »

    D’autres gouvernements, en Iran et au Venezuela, ont servi de relais à Pékin. Mais c’est avec Moscou, dont le ministère de la défense diffusait dès janvier 2020 la thèse du virus américain, que la conjonction des intérêts fut la plus organisée. La crise a servi de catalyseur, en donnant toute leur portée à des accords bilatéraux récents passés entre médias russes et chinois, portant sur des échanges de contenus, la promotion réciproque d’informations sociétales, ou le développement en ligne : accords de Sputnik avec l’agence officielle Xinhua, Global Times et Alibaba en 2017 ; entre l’agence extérieure russe Rossiya Segodnia et China Media Group en 2018 ; entre Rossiya Segodnia et Huawei en 2019.

    #Chine #Désinformation #Post-Truth #Post-vérité #Zeynep_Tufekci #Red_Mirror

  • Post-truth architecture | Thinkpiece | Architectural Review
    https://www.architectural-review.com/essays/post-truth-architecture/10015758.article

    Buildings may be constructed on the building site, but architecture is constructed in the discourse

    It’s official: ‘post-truth’ is the word of 2016. Oxford Dictionaries, which decides the annual accolade, defines it as ‘denoting circumstances in which objective facts are less influential in shaping public opinion than appeals to emotion and personal belief’. It adds that the term was first used in 1992 of the Iran-Contra scandal, however it is only in the context of this year’s Brexit and Trump campaigns that it has become common parlance.

    It could be argued that the media themselves are responsible for the rise of post-truth with their portrayal of fabricated, unachievable images and worlds. In 1991, Jean Baudrillard famously claimed that the Gulf War did not take place – that its media representation supplanted the horrors of the reality on the ground. And since then, increasing computer power has allowed three things to happen: first, images can be created that look not only convincingly real, but in the words of Bono, ‘even better than the real thing’ (take, for example, the incredible images of Filip Dujardin); second, near-instant manipulation and communication of those images is possible, as with the faked fireworks broadcast live during the 2008 Beijing Olympics – Instagram has replaced Archigram; third, our constant connection to screens means that we tend to actually prefer inhabiting representations of the world. What place does criticism have in an era populated by post-humans with Social Media Behaviour Disorders? Perhaps we need a new type of criticism to fit our current situation. Reliable, trustworthy, honest critique is more vital than ever, and islands – maybe even archipelagos – of authority can still be found upon which to establish a reasoned debate that is accountable and challengeable.

    #architecture #urban_matter #photographie #post-truth

  • Fact Check: Manchester Bombing Rumors and Hoaxes - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/05/24/world/europe/fact-check-manchester-bombing-rumors-and-hoaxes.html

    After the bombing in Manchester, England, this week that killed 22, internet users and publishers have spread rumors and hoaxes, and miscast blame.

    How much of this false information is intentional trickery or well-meaning confusion is difficult to know. But below we look at some themes of misinformation, along with context and sourcing to verifiable information.

    Social media posts are spreading hoaxes about missing children.

    People took to social media to search for loved ones lost in the chaos that followed the explosion, which occurred at an Ariana Grande concert at Manchester Arena. But many well-wishers and social media good Samaritans have been duped into sharing fake reports of missing victims. In a cruel sign of social savvy, many of the most successful frauds have used fake photos and back stories children, as The Washington Post and BuzzFeed have reported.

    One account posted a plea to find “my son” that was retweeted over 19,000 times.

    My son was in the Manchester Arena today
    He’s not picking up my call!
    Please help me pic.twitter.com/VZxkp6nVBN
    — Zero (@GamerGateAntifa) May 22, 2017

    But the person pictured is a popular YouTube user, who posted a video denying the claim and calling the post “fake news” from online trolls “just to try to get some laughs out it.” He offered his condolences to the victims.

    In another post, a Twitter user claimed to be searching for “my little brother Frank.” The boy pictured is a model for Downs Designs Dreams, a fashion line for people with Down syndrome based in Ohio, and his name is Griffith, not Frank.

    “This little boy is 9 or 10 now. He was 2 or 3 years old then. He’s certainly not missing,” said Karen Bowersox, the executive director of Downs Designs Dreams. Twitter suspended the account that posted the claim.

    #fake_news #post-truth

  • Fake news is a red herring | World | DW.COM | 25.01.2017
    http://www.dw.com/en/fake-news-is-a-red-herring/a-37269377

    Fake news, propaganda and “disinformatzya” are changing the media landscape - in the US, Russia and Turkey and across the world. The question is how to combat them.

    Par Ethan Zuckerman (une véritable analyse des diverses composantes du monde post-truth)

    Different types of fake news

    It’s tempting to say that Trump is using “fake news” to mean “news I don’t like”, but the reality is more complicated. “Fake news,” in this usage, means “real issues that don’t deserve as much attention as they’re receiving.” This form of fake news was likely an important factor in the 2016 campaign. There’s a compelling argument that the release of Clinton and Podesta’s emails by Russian hackers - and the media firestorm that ensued - were key to the outcome of the US election. While media outlets overfocused on the non-scandal of the emails, this wasn’t “fake news” so much as it was “false balance,” with newspapers playing up a Clinton “scandal” to counterbalance an endless sequence of Trump scandals.

    There’s another type of “fake news” that surfaces during virtually every political campaign: propaganda. Propaganda is weaponized speech that mixes truthful, deceptive and false speech, and is designed explicitly to strengthen one side and weaken the other. Propaganda has been around for a long time, preceding the era of mass media.

    A third category of “fake news,” relatively new to the scene in most countries, is disinformatzya. This is news that’s not trying to persuade you that Trump is good and Hillary bad (or vice versa). Instead, it’s trying to pollute the news ecosystem, to make it difficult or impossible to trust anything. This is a fairly common tactic in Russian politics and it’s been raised to an art form in Turkey by President Tayyip Erdogan, who uses it to discredit the internet, and Twitter in particular. Disinformatyza helps reduce trust in institutions of all sorts, leading people either to disengage with politics as a whole or to put their trust in strong leaders who promise to rise above the sound and fury. The embrace of “fake news” by the right wing in America as a way of discrediting the “mainstream media” can be understood as disinformatzya designed to reduce credibility of these institutions - with all the errors news organizations have made, why believe anything they say?

    One of the best known forms of disinformatya is “shitposting,” the technique of flooding online fora with abusive content, not to persuade readers, but to frustrate anyone trying to have a reasonable discussion of politics on the internet.

    Solving the problem of sensationalistic, click-driven journalism likely requires a new business model for news that focuses on its civic importance above profitability. In many European nations, public broadcasters provide at least a partial solution to this problem - in the US, a strong cultural suspicion of government involvement with news complicates this solution. A more promising path may be to address issues of filtering and curation. Getting Facebook to acknowledge that it’s a publisher, not a neutral platform for sharing content, and that its algorithmic decisions have an impact would be a first step towards letting users choose how ideologically isolated or exposed they want to be. Building public interest news aggregators that show us multiple points of view is a promising direction as well. Unbalanced news is a problem that’s always been with us, dealt with historically by shaping and adhering to journalistic standards - it’s now an open question whether social media platforms will take on that responsibility.

    Surprisingly, our best bets for fighting propaganda may come from a return to the past. Stanford historian Fred Turner wrote a brilliant book, “The Democratic Surround,” on how US intellectuals had tried to fight fascist propaganda in the 1940s through reinforcing democratic and pluralistic values. Rather than emphasizing critical reading or debate, the thinkers Turner documents designed massive museum installations intended to force Americans to wrestle with the plurality and diversity of their nation and the world. While exhibits such as “The Family of Man” might be an impossibly dated way to combat fake news, the idea of forcing people to confront a wider world than the one they’re used to wrestling with goes precisely to the root of the problems that enable fake news.

    #fake_news #post-truth #passionnant

  • Les « Macron Leaks », une boule puante venue de l’extrême droite américaine - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060517/les-macron-leaks-une-boule-puante-venue-de-lextreme-droite-americaine

    Cela n’a pris que quelques heures à Nicolas Vanderbiest pour cartographier la propagation des documents sur les réseaux sociaux. Ce chercheur belge, spécialiste des phénomènes d’influence et auteur du site Reputatio Lab, développe depuis quatre ans des techniques d’analyse des attaques dont peuvent faire l’objet les organisations. Sa méthodologie lui permet « d’aller au-delà du bruit » des réseaux sociaux et de cartographier la propagation d’une attaque en identifiant les relais et en les classant par communautés.

    Avec cette méthodologie, Nicolas Vanderbiest avait déjà retracé le parcours de la rumeur, propagée le soir du débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, selon laquelle le candidat d’En Marche ! posséderait un compte offshore aux Bahamas. Vendredi soir, il s’est très vite rendu compte que les documents piratés avaient suivi exactement le même chemin. Dans le cas de la rumeur sur le compte aux Bahamas, l’info avait été propagée dans un article du site pro-Trump The Rebel TV qui se fondait sur un document diffusé sur le forum « Politiquement incorrect » de 4Chan. Cette fois encore, c’est le rédacteur en chef de The Rebel TV, Jack Posobiec, qui a été le premier à annoncer la mise en ligne des documents sur Twitter et à lancer le hashtag #MacronLeaks.

    « La similitude entre les deux est assez incroyable, explique à Mediapart Nicolas Vanderbiest. Ça part du compte @JackPosobiec et tout de suite, c’est repris par les cadres de la propagande numérique du FN. Ce sont exactement les mêmes comptes de riposte du FN, suivis par la communauté russophile pro-Trump, comme @Messmer ou @KimJongUnique, ou encore WikiLeaks. Et ensuite, on a les cadres du FN, comme Philippot, qui s’affichent avec ces gens en les relayant. »

    #post-truth #leak #piratage

  • « MacronLeaks » : les questions qui se posent après le piratage d’En Marche !
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/05/06/piratage-d-en-marche-les-questions-qui-se-posent_5123507_4408996.htm

    Alors que la campagne officielle prenait fin vendredi 5 mai au soir, des documents présentés comme des #MacronsLeaks ont été publiés en ligne et relayés sur les réseaux sociaux. En Marche ! a dénoncé peu après une « action de piratage massive et coordonnée » d’informations « internes de nature diverse » de sa campagne. Une opération qui soulève plusieurs questions.

    #post-truth #piratage

  • The Public Does Not Really Have a Clue About Fake News | Alternet
    http://www.alternet.org/media/whos-faking-trump-or-news

    Since 1997, Gallup has asked the question this way: “How much trust and confidence do you have in the mass media to report the news fully, accurately and fairly?” Perhaps they changed the wording in 1997 because that was the year after Fox News was launched and they meant to include CNN but not Fox. In any event, in 1997, the total of “great deal” and “fair amount” stood at 53 percent, where it remained, give or take a point or two, through 2003, when, within a single year, that total plunged to 44 percent. Likely, George W. Bush propaganda about weapons of mass destruction, and media hype about the nonexistent weapons, took their toll. But even then, in 2005 the total who trusted media “a great deal” or “a fair amount” recovered to 50 percent.

    But since 2005, “trust and confidence” have been drifting slowly downward. (What Gallup means by “trust and confidence,” as opposed to “trust,” I don’t know, but for brevity’s sake, I’ll collapse the two into “trust.”) By 2008, the total of “a great deal” and “fair amount” of trust had slipped to 43 percent. In 2014, it was down to 40 percent. In 2016, it was down to 32 percent — a new low, reflecting a decline, within six years, of almost one-third.

    Par Todd Gitlin

    #fake-news #médias #post-truth

  • The Whole World Is Now a Message Board
    http://nymag.com/selectall/2017/04/the-whole-world-is-now-a-message-board.html

    Whatever else the alt-right is, it is a movement born and incubated on the internet, and it couldn’t have existed without that technology. Circulation, discussion, and debate are oxygen to political ideas. Commercial and social mechanisms like “the cost of owning a printing press” and “No one will invite you to parties if you openly praise Hitler” traditionally cut off extreme thinkers from mass circulation. Now, though, you can reproduce your ideas essentially infinitely, for prices so low as to be effectively free, and suffer no ill social effect. In fact, online, toxic ideas are more likely to get attention and social capital (plus, thanks to programmatic ad networks, real capital) that goes along with attention.

    And there is a literal army of dissatisfied, disenchanted, mostly male young adults ripe for radicalization. The internet is host to what the writer and programmer David Auerbach calls “the first wide-scale collective gathering of those who are alienated, voiceless, and just plain unsocialized” — seeking freedom from the disappointments of the physical world in places where social interaction is decoupled from material and emotional signals they don’t understand or have access to. “There’s people that are, like, behind the counter at a Pizza Hut or whatever, and their intellect and their skills are not being used in the real world in a way that’s appealing to them,” the web-comic artist and longtime 4chan observer Dale Beran tells me. “The only interesting stuff that’s going on is the internet and video games.”

    This was the sensibility galvanized in 2014 by — what else? — a depressed and frustrated man’s rambling, 9,000-word post falsely accusing his game-developer ex-girlfriend Zoë Quinn of exchanging sex for video-game reviews. Quinn came to stand in for all the women who were attempting to carve out roles in an industry where “three-dimensional female character” traditionally referred to modeling breast physics in a graphics engine. That Quinn was innocent of the charges against her was irrelevant. She had become a meme: an endlessly replicable, endlessly remixable referent, a shibboleth for the quasi-religious systems of internet culture. Memes do not make for a particularly compassionate politics. As Whitney Phillips, a professor at Mercer University who specializes in internet culture, explains, “When you’re engaging with a meme, you’re not engaging with a full narrative” — much less with the real person on the receiving end.

    And so the keening wail of a rejected boyfriend became a dedicated and highly organized media campaign: Gamergate. Some Gamergaters harassed and insulted journalists and feminist critics of video games in attempts to silence them. The repetitive-task, button-pushing skills developed through years of gaming had paid off in a new, bigger game: ruining people’s lives.

    Message-board culture does more than radicalize the disaffected; it also teaches them how to manipulate the attention economy. Message-board threads only superficially resemble real-world conversations; in fact, public online social interaction is built around competing with your peers for attention from the group as a whole. As Beran puts it to me, “There’s an evolutionary struggle” for ideas to be seen. If a post isn’t clever or catchy enough, “it just dies, and no one ever sees it. The best stuff, in a Darwinian struggle, gets to the top. That’s how memes are created.”

    As the mainstream media increasingly takes its coverage cues (and its revenue sources) from a small handful of powerful social networks, the news becomes easier and easier for them to influence. The shitlords of the internet don’t create the conditions that lead to reaction, but they are more than happy to exploit them. And skilled at it, too.

    #post-truth #gamergate #trolls

  • L’Affaire Bolivar ou Les Insoumis face aux éditorialistes (Acte III) | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/150417/l-affaire-bolivar-ou-les-insoumis-face-aux-editorialistes-acte-iii

    Dans toute bonne tragédie, le nœud de l’intrigue se noue au troisième acte. C’est également vrai de cette campagne extraordinaire qui pourrait s’intituler Les Insoumis face aux éditorialistes et dont le troisième acte est la cabale qui mobilise tous les médias depuis trois jours. Vous ne pouvez pas ne pas avoir appris l’incroyable révélation : si Mélenchon était élu, il ferait alliance avec le Venezuela, Cuba, la Syrie, l’Iran et la Russie contre l’Europe et les Etats-Unis. Je devine l’effroi qui vous a saisi ! J’ose pourtant espérer qu’à l’heure où vous lisez ces lignes, vous savez déjà que l’information est totalement erronée. A tout hasard, rectifions les faits :

    - Mélenchon ne veut pas sortir de l’Union Européenne mais renégocier les traités qui en organisent l’économie.

    - S’il veut sortir de l’OTAN, ce n’est pas pour entrer dans une alliance concurrente mais pour adopter une position non-alignée (son conseiller en relations internationales s’en est expliqué dans L’Obs).

    - Les positions de Mélenchon sur l’UE et l’OTAN n’ont strictement aucun rapport avec l’Alliance bolivarienne (ALBA), qui n’est qu’un ensemble de coopération économique entre pays d’Amérique Latine. La France est déjà engagée avec l’ALBA à hauteur de 1.3 milliards d’euros selon les chiffres officiels du Trésor ; Mélenchon propose donc d’approfondir une relation qui existe déjà, dans le cadre d’un développement général des partenariats internationaux de la France. Pour en savoir plus, il suffit de se reporter au livret thématique de la France Insoumise consacré aux alliances de la France.

    En somme, une tempête dans un verre d’eau.

    #fake_news #post-truth

  • Les forums de Jeuxvideo.com, fers de lance de la campagne de Marine Le Pen ?
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/04/02/les-forums-de-jeuxvideo-com-fers-de-lance-de-la-campagne-de-marine-le-pen_51

    Le forum est, à l’origine, un terrain de discussion sur les dernières sorties de jeux vidéo. Mais il attire un public plus large, avec des espaces thématiques allant du cinéma à la sexualité, en passant par des rubriques sans autre but que la simple conversation, à l’image du forum Blabla 18-25 ans, surnommé par ses fans le « 18-25 ».

    Un engouement loin d’être anecdotique. En février, Jeuxvideo.com était consulté, sur ordinateur, par 2 967 000 visiteurs uniques, selon Médiamétrie, qui mesure les audiences des médias.

    Depuis le début de la campagne présidentielle, de nombreux topics (« sujets ») politiques fleurissent sur le 18-25. Ces fils de discussion, qui peuvent être créés par n’importe quel membre du forum, mettent régulièrement en scène Marine Le Pen ou l’un des thèmes forts de sa campagne. Un amoncellement de sujets qui donne l’impression d’un certain enthousiasme pour la candidate parmi les participants.

    En publiant une quantité considérable de messages sur le forum, ces floodeurs (créateurs de flux) participent pourtant à la construction du « mythe » d’un 18-25 acquis corps et âme au FN. Les dix utilisateurs les plus actifs sur ces sujets postent soixante-six fois plus que l’utilisateur moyen. Surnommés « les petits bras » par les autres membres, leur participation au forum se limite aux interventions militantes, voire parfois racistes. Certains utilisent des noms de codes, comme « “arbres et noix” au lieu d’“Arabes et Noirs” pour tenter d’éviter la modération », explique Chriscornell, un autre modérateur. « [Ce type de procédé] ne marche pas. [Même si] aucun système ne permettra jamais de ne rien laisser passer au travers des mailles du filet. » Comme onze autres modérateurs bénévoles, Chriscornell est chargé de sanctionner les auteurs de contenus illégaux, mais aussi d’animer la première page en mettant en avant des contenus originaux.

    Il détaille une autre spécialité des « petits bras », quel que soit leur parti favori : « Partir d’un fait divers (un attentat, une phrase prononcée par un politique…) et conclure par un simple “qu’en pensez-vous ?” pour susciter un débat. Ils ont parfaitement intériorisé une caractéristique des débats d’Internet assez proche de la loi de Godwin : plus la discussion est longue, plus les claviers se délient. Ils n’ont même plus besoin de faire leur propagande eux-mêmes, juste à instiller les graines d’un débat malsain et attendre que ça se fasse tout seul. »

    #trolling #fachosphère #forums #fake_news #post-truth

  • Can the Science of Lying Explain Trump’s Support ? | Alternet
    http://www.alternet.org/news-amp-politics/science-lying-explains-trump

    But Trump’s political path presents a paradox. Far from slowing his momentum, his deceit seemed only to strengthen his support through the primary and national election. Now, every time a new lie is exposed, his approval rating doesn’t seem to waver very much. How does the former reality-TV star get away with it? How can he tell so many lies and still win support from millions of Americans?

    Journalists and researchers have suggested many answers, from simple ignorance to an aging electorate addicted to fear-mongering cable news. But there is another explanation that no one seems to have entertained: It is that Trump is telling “blue” lies—a psychologist’s term for falsehoods, told on behalf of a group, that can actually strengthen the bonds among the members of that group.

    This research—and those stories—highlight a difficult truth about our species: We are intensely social creatures, but we’re prone to divide ourselves into competitive groups, largely for the purpose of allocating resources. People can be “prosocial”—compassionate, empathic, generous, honest—in their groups, and aggressively antisocial toward outside groups. When we divide people into groups, we open the door to competition, dehumanization, violence—and socially sanctioned deceit.

    Most scholars point to political and cultural polarization as the biggest cause. Research by Alexander George Theodoridis, a political scientist at the University of California, Merced, shows that “partisanship for many Americans today takes the form of a visceral, even subconscious, attachment to a party group.” According to his studies, Democrats and Republicans have become not merely political parties but tribes, whose affiliations shape the language, dress, hairstyles, purchasing decisions, friendships, and even love lives of their members.

    Scientists call this kind of reasoning “directionally motivated,” meaning that conclusions are driven by feelings, not facts—and studies find that this is our default mode. As right-wing radio talk host Rush Limbaugh implied in the wake of a lie-riddled presidential press conference, facts don’t matter. What matters is what’s “in your heart.”

    That’s why, when the truth threatens our identity, that truth gets dismissed. For millions and millions of Americans, climate change is a hoax, Hillary Clinton ran a sex ring out of a pizza parlor, and immigrants cause crime. Whether they truly believe those falsehoods or not is debatable—and possibly irrelevant. The research to date suggests that they see those lies as useful weapons in a tribal us-against-them competition that pits the “real America” against those who would destroy it.

    It’s important to note that Democrats have shown themselves to be susceptible to the effects of polarization and anger as well. During the antagonistic Democratic primary, lies proliferated within the party about Hillary Clinton, Bernie Sanders, and their supporters. Many Democrats fell for those lies for the same reason people fall for all blue lies: because they helped their cause, providing ammunition for their battle against the other side.

    Who tells the story matters. Study after study suggests that people are much more likely to be convinced of a fact when it “originates from ideologically sympathetic sources,” as the paper says—and it helps a lot if those sources look and sound like them.

    #post-truth #mensonge #psychologie

  • Le Figaro, Le Point et la fake news du manuscrit de Jules Verne - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/breves/2017-03-18/Le-Figaro-Le-Point-et-la-fake-news-du-manuscrit-de-Jules-Vernes-id20

    Le 14 mars, Le Figaro, lui aussi, y allait de son article sur « l’incroyable destin » de ce manuscrit. Le quotidien y interviewe Jessica Nelson, la cofondatrice des éditions des Saints Pères, qui lance ces jours-ci un coffret « édition limitée » contenant le fac-similé du manuscrit jusqu’ici « disparu ». Une interview dans laquelle Nelson (également chroniqueuse de l’émission littéraire de TF1 Au Fil des mots) explique comment sa boîte d’édition a miraculeusement retrouvé la trace du manuscrit perdu. Comment ? En fouillant, dans les recoins de la Bibliothèque nationale de France (BnF). C’est là, dans un mystérieux dossier, que la main tremblante, les éditeurs exhument le trésor oublié. « Nous avons eu la grande surprise de trouver un bloc de feuilles manuscrites. Sur l’une d’entre elles, le nom Phileas Fogg est inscrit. Nous étions très excités… Et nous avions du mal à y croire… », explique l’éditrice au Figaro.

    L’histoire est belle, sauf que voilà… le manuscrit du Tour du Monde en 80 jours n’a en réalité jamais été perdu. Loin de là, comme l’a pointé dès le 14 mars sur Twitter, Charles-Éloi Vial, conservateur des manuscrits de la BnF.

    #fake_news #post-truth #édition #journalisme

  • New Footage Michael Brown on the Day He Was Killed Shows How Easy It Is for Cops to Paint Victims as ’Bad Guys’ | Alternet
    http://www.alternet.org/human-rights/new-footage-michael-brown-day-he-was-killed-shows-how-easy-it-cops-paint-v

    Last weekend, a new development emerged in the story of the 2014 killing of unarmed teenager Michael Brown in Ferguson, Missouri, whose death sparked unrest across the nation. Previously unreleased footage of Brown inside the convenience store that the police claimed he had robbed before he was confronted by Darren Wilson, the former officer, contradicts the story the police department pushed about Brown’s actions that day.

    The original narrative that emerged from many eyewitnesses in the immediate aftermath of Brown’s death, which was later contradicted by others, was that Brown, who was slated to attend college in a few weeks, put up his hands and then Wilson blew holes through him anyway. But Ferguson law enforcement officials quickly pushed back with the “Mike Brown was no angel” narrative, releasing a video that appears to show Mike Brown robbing a local convenient store before Wilson stops him. This shows Brown snatching what appears to be store property and exiting the store; however, the newly released video clearly shows an earlier exchange, not a robbery.

    These people control the narrative, and they use that power to demonize victims of police force in a constant effort to deflect negative attention away from themselves. Six Baltimore police officers were charged for their involvement in Freddie Gray’s spinal cord injury death in 2015, and therefore we knew everything about Freddie Gray’s criminal record before the first officer even took the stand. As if a few petty arrests in a man’s past justify the police chasing him down with no signs of criminal wrongdoing and arresting him. Many members of the public quickly accepted that narrative of “Freddie the Bad Guy” over the fact that he should not have been in the back of the police van in the first place. He shouldn’t have been bothered, and he shouldn’t be dead now.

    #ferguson #fake_news #post-truth #police #racisme

  • How Big Tobacco invented Donald Trump and Brexit (and what to do about it) / Boing Boing
    http://boingboing.net/2017/03/17/scientific-curiosity.html

    Economist Tim Harford (previously) traces the history of denialism and “fake news” back to Big Tobacco’s cancer denial playbook, which invented the tactics used by both the Brexit and Trump campaigns to ride to victory — a playbook that dismisses individual harms as “anaecdotal” and wide-ranging evidence as “statistical,” and works in concert with peoples’ biases (smokers don’t want cigarettes to cause cancer, Brexiteers want the UK to be viable without the EU, Trump supporters want simple, cruel policies to punish others and help them) to make emprically wrong things feel right.

    This “motivated reasoning” is incredibly hard to undo. Studies of whether presenting refutation to people who’ve bought into a belief system that serves their personal agendas shows that counterpoints can actually strengthen their beliefs (the “rebound effect”).

    But one promising approach is to cultivate “scientific curiosity,” which is not the same as being a scientist: people who habitually engage in scientific curiosity are less prone to the rebound effect and more able to overcome motivated reasoning.

    #fake_news #post-truth #tabac

  • Qui parle ? | La tentation du regard par françois chevret
    http://tentation-du-regard.fr/qui-parle

    La campagne de Donald Trump a propulsé un concept qui revient en boucle dans les média au point d’être élu « mot de l’année 2016 » par Oxford : POST-VÉRITÉ (Post-truth).
    Post-Vérité / Faits alternatifs (alternative facts) / Fake news / Hoax / Intox / Rumeur… comment s’y retrouver au milieu de ces différents termes qui envahissent notre quotidien ?
    On sent bien que l’on tourne autour de la vérité, du faux, du mensonge, du faux-semblant. Mais il y a quelque chose d’autre qui rode. L’incertitude, le manque de repères. Une crise de la vérité.

    Et l’on retrouve les « bulles de filtre » qui ont servis à expliquer la défaite d’Hillary Clinton aux dernières élections. On ne se tient informé que par les proches, ceux qui pensent comme nous. Il n’y a plus d’argumentation contraire. C’est ce qui est mis en œuvre par les algorithmes de Facebook et de Twitter.
    Autre chiffre, nous n’avons plus le temps de lire toute cette information, d’où l’apparition de formats qui se raccourcissent. L’internaute moyen lit moins de 110 mots par page d’info. Ce raccourcissement du format ressemble étrangement au 140 signes de Twitter. Un format réseaux sociaux.

    Plusieurs articles ont décortiqué la construction des tweets de Donald Trump. Un modèle d’efficacité. Une construction en trois temps. Et cela ressemble étrangement aux trois modes de persuasion d’Aristote : logos (l’appel à la logique), ethos (à la crédibilité) et pathos (le recours à l’émotion).

    Difficile de bien saisir la nuance du terme anglais et la précision de la traduction.
    « Fake news », ce n’est pas un article faux mais un faux article. C’est à dire une publication qui se fait passer pour un article de presse sans en être un. La langue anglaise distingue en effet ce qui est false (faux au sens d’erroné) de ce qui est fake (faux au sens d’une imitation).
    C’est un article qui a toutes les apparence d’un vrai mais qui est faux.
    Une duperie. On cherche a abuser la confiance de l’internaute.

    #post-truth #fake_news #au-delà_des_faits

  • Pourquoi la vérité nous importe si peu
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-vie-numerique/pourquoi-la-verite-nous-importe-si-peu


    Régime de la “post-vérité”, “faits alternatifs”, “fausses nouvelles” (fake news), quel que soit le crédit qu’on accorde à ces notions, force est de constater qu’on est dans un moment historique qui a un petit problème avec les faits et la vérité. On en a parlé mille fois ici, de la fabrication et la diffusion des fausses informations, des algorithmes qui renforcent nos croyances - au détriment de la vérité parfois - etc. Mais demeure quand même une question mystérieuse : pourquoi croit-on à cela ? Pourquoi, même quand les faits nous sont opposés, peut-on continuer à croire et prêcher le faux ? C’est une question fascinante, particulièrement en temps de campagne électorale, et à une époque où les réseaux sociaux nous confrontent sans cesse à une polarisation des avis politiques qui se fait souvent sans aucun souci du fait et où l’expression du doute, ou le désir de complexité, sont battus en brèche. Comment est-ce possible ? Eh bien, il semblerait que la manière dont fonctionne notre cerveau nous pousse à accorder peu d’importance à la vérité, que notre raison ne soit pas développée avec un grand souci du fait. C’est en tout cas ce qu’avancent deux ouvrages de sciences cognitives récemment recensés par le New Yorker.

    #fake_news #post-truth #Xavier_de_La_Porte

  • Kenneth Roth : Aux Etats-Unis, « il sera de plus en plus difficile de rendre audible le message de la vérité »
    http://abonnes.lemonde.fr/international/article/2017/03/10/kenneth-roth-aux-etats-unis-il-sera-de-plus-en-plus-difficile-de-ren

    Les institutions américaines peuvent-elles être un contre-pouvoir efficace ?

    Les checks and balances [l’équilibre des pouvoirs] ont bien fonctionné dans le cas du travel ban, mais je reste très inquiet. Qu’en sera-t-il à l’avenir, face à d’autres initiatives de cette administration ? Aussi efficaces que soient les institutions, nous nous trouvons dans une situation inédite, face à un président qui ne montre pas la moindre considération pour les normes de base de la gouvernance démocratique. Il pourfend publiquement le système d’équilibre des pouvoirs qui l’empêche de faire ce qu’il veut. Le Congrès, où les républicains sont majoritaires, n’est pas prêt, du moins pour le moment, à jouer ce rôle de contre-pouvoir. Il y a quelques velléités : on l’a vu lors des auditions du nouveau secrétaire d’Etat, Rex Tillerson [ex-PDG d’ExxonMobil], qui a passé sa vie à négocier des « accords » avec des dictateurs pour extraire du pétrole. Il n’a été confirmé dans ses nouvelles fonctions, par le Sénat, que d’une très courte majorité.

    Le plus préoccupant est le refus de Donald Trump d’accepter la réalité, ainsi que sa propension à tordre les faits dans le sens qui l’arrange. Il est tellement prolifique dans ses mensonges que la presse, je le crains, n’arrive plus à le suivre afin de rétablir la vérité, même si les grands médias se sont engagés dans une vérification des faits (fact checking) sans précédent, réagissant en temps réels aux affabulations présidentielles.

    En tant qu’organisation de défense des droits humains, nous travaillons depuis longtemps sur les Etats-Unis. Il y a eu des jours difficiles par le passé, notamment pendant l’administration de George W. Bush. Mais cela s’annonce bien pire. Le président Bush reconnaissait l’existence d’un certain nombre de principes en matière de droits de l’homme, même s’il faisait tout pour les contourner. Pour Donald Trump, ces principes n’existent même pas et il ne voit pas en quoi ils pourraient concerner le travail de l’exécutif.

    #post-truth #droits_humains #Trump

    • Ancien magistrat, l’Américain Kenneth Roth est directeur exécutif de l’ONG internationale de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, depuis 1993.

      Comment jugez-vous les débuts de la présidence Trump ?

      Certains ont dit « attendons de voir ». Mon approche n’est pas celle du wait and see. Sa campagne était à ce point marquée par la xénophobie, que tout était déjà clair : il s’agissait de rendre acceptable l’inacceptable. Même si Donald Trump n’avait pas été élu, cette démagogie aurait quand même créé d’immenses dégâts. Aujourd’hui, il gouverne comme il a mené campagne. Mais au-delà de ses déclarations fracassantes et de ses multiples Tweet, Trump n’a pas fait grand-chose.
      Ce qu’il a fait de pire, outre le travel ban [l’interdiction d’entrée sur le territoire des ressortissants de sept pays musulmans], ce sont des nominations telle que celle de l’ex-général Michael Flynn comme conseiller à la sécurité nationale – même si celui-ci a dû depuis démissionner.

      Steve Bannon, le « conseiller stratégique » du président, est toujours en fonction, qui essaie d’influencer Trump avec sa vision extrémiste de suprémaciste blanc. Le travel ban a certes été bloqué par la justice, mais cette mesure absurde, prise sans considération pour ses terribles conséquences humaines, est révélatrice du style Trump. Ce président cherche plus un effet symbolique qu’à combattre efficacement le terrorisme. Aucun des ressortissants des pays visés n’a été responsable de la moindre attaque meurtrière sur le sol américain ces dernières décennies. La nouvelle mouture du décret signé cette semaine répond de fait aux obstacles juridiques que soulevait la version initiale, mais sur le principe, rien ne change. Trump assimile toujours la nationalité d’une personne originaire de certains pays à majorité musulmane à une menace terroriste, bien que cela ne corresponde en rien à la réalité aux Etats-Unis.

      Les institutions américaines peuvent-elles être un contre-pouvoir efficace ?

      Les checks and balances [l’équilibre des pouvoirs] ont bien fonctionné dans le cas du travel ban, mais je reste très inquiet. Qu’en sera-t-il à l’avenir, face à d’autres initiatives de cette administration ? Aussi efficaces que soient les institutions, nous nous trouvons dans une situation inédite, face à un président qui ne montre pas la moindre considération pour les normes de base de la gouvernance démocratique. Il pourfend publiquement le système d’équilibre des pouvoirs qui l’empêche de faire ce qu’il veut. Le Congrès, où les républicains sont majoritaires, n’est pas prêt, du moins pour le moment, à jouer ce rôle de contre-pouvoir. Il y a quelques velléités : on l’a vu lors des auditions du nouveau secrétaire d’Etat, Rex Tillerson [ex-PDG d’ExxonMobil], qui a passé sa vie à négocier des « accords » avec des dictateurs pour extraire du pétrole. Il n’a été confirmé dans ses nouvelles fonctions, par le Sénat, que d’une très courte majorité.

      Les risques de dérives sont donc réels ?



      Le plus préoccupant est le refus de Donald Trump d’accepter la réalité, ainsi que sa propension à tordre les faits dans le sens qui l’arrange. Il est tellement prolifique dans ses mensonges que la presse, je le crains, n’arrive plus à le suivre afin de rétablir la vérité, même si les grands médias se sont engagés dans une vérification des faits (fact checking) sans précédent, réagissant en temps réels aux affabulations présidentielles.
      En tant qu’organisation de défense des droits humains, nous travaillons depuis longtemps sur les Etats-Unis. Il y a eu des jours difficiles par le passé, notamment pendant l’administration de George W. Bush. Mais cela s’annonce bien pire. Le président Bush reconnaissait l’existence d’un certain nombre de principes en matière de droits de l’homme, même s’il faisait tout pour les contourner. Pour Donald Trump, ces principes n’existent même pas et il ne voit pas en quoi ils pourraient concerner le travail de l’exécutif.

      Comment bloquer cette évolution ?

      Il y a eu de grandes manifestations contre le travel ban, mais une telle mobilisation sera difficile à tenir dans la durée. Car aux Etats-unis, cette tradition de descendre dans la rue n’existe pas comme en France. La seule chose à laquelle Trump pourrait être sensible est la pression de l’opinion, à travers les médias et les réseaux sociaux. Il est très peu sûr de lui et tient à son image publique. C’est un véritable « media addict ». Si la presse continue son travail éthique, elle pourra marquer des points. Mais cela ne sera pas simple. Il y a en effet un abîme entre les partisans de Donald Trump, qui croient à ses mensonges, et ses adversaires mobilisés vent debout contre tout ce qu’il peut dire ou faire. Dans un tel contexte, très polarisé, avec 40 % de l’opinion pro-Trump et un pourcentage équivalent d’anti-Trump, rendre audible le message de la vérité sera de plus en plus difficile, car les uns et les autres ne veulent entendre que ce qui correspond à leurs convictions. Il reste ces 20 % d’Américains qui n’ont pas de certitudes arrêtées et qu’il est encore possible de persuader en leur montrant les faits et en rappelant les principes fondamentaux de notre démocratie.

      Selon vous, l’Europe et la France sont-elles menacées d’une dérive similaire ?

      Quand on me dit, en France, que Marine Le Pen ne pourra jamais gagner, je réponds : on disait la même chose pour Trump ! Ce qui m’inquiète, c’est que le phénomène est beaucoup plus général. Nous assistons au même phénomène avec Geert Wilders aux Pays-Bas, Viktor Orban en Hongrie, Jaroslaw Kaczynski en Pologne et dans toute l’Europe. Ces mouvements populistes prétendent parler au nom du peuple et poussent vers la droite extrême les classes défavorisées. Cela est vrai des deux côtés de l’Atlantique, malgré de réelles différences.

      L’islamophobie des populistes européen n’est pas dominante dans le discours populiste américain, même si Trump joue sur cette corde. Ses électeurs se sentent plus concernés par la présence de la main-d’œuvre immigrée mexicaine, que par la menace d’une attaque terroriste. En Europe, les deux vont ensemble parce que beaucoup de migrants sont musulmans. En outre, il y a aussi une crainte de changements culturels. Pour les populistes, cette triple peur se focalise sur la même cible. La question de l’islam est prépondérante en Europe. Des gens comme Wilders utilisent des valeurs libérales, en prenant la défense des droits des femmes ou des gays, pour dénoncer la menace qu’il est censé représenter.

      Aux Etats-Unis, cette appréhension des changements culturels est moins forte. Mais le simple fait qu’un Afro-Américain ait pu devenir président des Etats-Unis représentait déjà un anathème pour ces courants populistes. Il y a un conservatisme culturel derrière le populisme de Trump.

      Le président Donald Trump à la Maison Blanche, le 31 janvier.
      Quels pays européens vous inquiètent le plus ?

      La Hongrie et la Pologne sont déjà sur le chemin de ce que l’on appelle ces « démocraties non libérales », où sont mis danger les principes de l’équilibre des pouvoirs. La réaction des institutions européennes a été pitoyable en ce qui concerne la Hongrie. Elles ont mieux réagi dans le cas de la Pologne quand le gouvernement [du Parti Droit et justice, PiS, droite conservatrice] a pris le contrôle du Tribunal constitutionnel. L’Union européenne (UE) a su imposer des standards des droits de l’homme pour les nouveaux entrants. Mais, maintenant que le populisme se déploie à l’intérieur même de l’Union, elle doit mieux défendre ses valeurs parmi ses Etats membres.

      Au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, le rôle de garant des valeurs universelles du trio Etats-Unis, Royaume-Uni, France ne vous semble-t-il pas menacé ?

      Le manque de leadership pour défendre les droits de l’homme dans le monde m’inquiète. Trump n’a envoyé son premier Tweet sur le sujet que tardivement, et sur le Venezuela ! Le Royaume-Uni a pratiquement déserté l’arène internationale : Theresa May veut quitter la Cour européenne des droits de l’homme et son ministre des affaires étrangères, Boris Johnson, ne se préoccupe pas de cette thématique. [La chancelière allemande] Angela Merkel a été très courageuse lors de la crise des réfugiés. Elle a été forte face à la Russie, mais moins ferme à l’égard du président turc, Recep Tayyip Erdogan, car elle dépend de lui pour la lutte contre les passeurs.

      Mais on peut faire beaucoup avec des coalitions d’Etats, même quand les grandes puissances sont à la traîne. La campagne internationale contre les mines (lancée par HRW et cinq autres ONG), qui a remporté le prix Nobel de la paix [en 1997], avait été menée contre la volonté des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine, grâce à une coalition de soixante gouvernements. En décembre 2016, a été mis en place un mécanisme d’enquête sur les crimes de guerre en Syrie en passant par l’Assemblée générale des Nations unies, pour circonvenir le veto de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité. Les deux pays qui ont été à l’initiative de ce texte sont le Canada et le Liechtenstein. Il a été voté par 105 voix pour – dont la France et le Royaume-Uni – et seulement 15 contre. On peut donc agir sans les superpuissances. Des coalitions de petits gouvernements peuvent changer le monde.

      Craignez-vous un rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine ?

      Vladimir Poutine aimerait revenir à un monde où les gouvernements discutent les uns avec les autres de la marche du monde, sans ingérence dans leurs affaires intérieures et sans chercher à savoir comment les peuples sont traités. Il ne veut surtout pas entendre parler de la destruction du pluralisme en Russie. Mais les standards internationaux et les institutions ont évolué. La façon dont un gouvernement traite sa population est devenue une préoccupation internationale depuis la seconde guerre mondiale. Les Etats-Unis ont joué un rôle déterminant dans cette évolution. Poutine n’aime pas ça, Trump non plus. Au nom de son credo America first, il ne veut pas qu’on se mêle de ses affaires. Cela pose des problèmes au sein de son propre parti, car cela touche aux fondements de la diplomatie américaine. Les relations internationales, le soutien des alliés, la défense des droits ne font pas partie de l’univers d’un magnat de l’immobilier. Nous allons devoir l’éduquer.

  • How YouTube Serves As The Content Engine Of The Internet’s Dark Side - BuzzFeed News
    https://www.buzzfeed.com/josephbernstein/youtube-has-become-the-content-engine-of-the-internets-dark

    David Seaman is the Pizzagate King of the Internet.

    On Twitter, Seaman posts dozens of messages a day to his 66,000 followers, often about the secret cabal — including Rothschilds, Satanists, and the other nabobs of the New World Order — behind the nation’s best-known, super-duper-secret child sex ring under a DC pizza parlor.

    But it’s on YouTube where he really goes to work. Since Nov. 4, four days before the election, Seaman has uploaded 136 videos, more than one a day. Of those, at least 42 are about Pizzagate. The videos, which tend to run about eight to fifteen minutes, typically consist of Seaman, a young, brown-haired man with glasses and a short beard, speaking directly into a camera in front of a white wall. He doesn’t equivocate: Recent videos are titled “Pizzagate Will Dominate 2017, Because It Is Real” and “#PizzaGate New Info 12/6/16: Link To Pagan God of Pedophilia/Rape.”

    Seaman has more than 150,000 subscribers. His videos, usually preceded by preroll ads for major brands like Quaker Oats and Uber, have been watched almost 18 million times, which is roughly the number of people who tuned in to last year’s season finale of NCIS, the most popular show on television.

    And yet there is a mammoth social platform, a cornerstone of the modern internet with more than a billion active users every month, which hosts and even pays for a fathomless stock of bad information, including viral fake news, conspiracy theories, and hate speech of every kind — and it’s been held up to virtually no scrutiny: YouTube.

    Frequently, the videos consist of little more than screenshots of a Reddit “investigation” laid out chronologically, set to ominous music. Other times, they’re very simple, featuring a man in a sparse room speaking directly into his webcam, or a very fast monotone narration over a series of photographs with effects straight out of iMovie. There’s a financial incentive for vloggers to make as many videos as cheaply they can; the more videos you make, the more likely one is to go viral. David Seaman’s videos typically garner more than 50,000 views and often exceed 100,000. Many of Seaman’s videos adjoin ads for major brands.

    So what responsibility, if any, does YouTube bear for the universe of often conspiratorial, sometimes bigoted, frequently incorrect information that it pays its creators to host, and that is now being filtered up to the most powerful person in the world? Legally, per the Digital Millennium Copyright Act, which absolves service providers of liability for content they host, none. But morally and ethically, shouldn’t YouTube be asking itself the same hard questions as Facebook and Twitter about the role it plays in a representative democracy? How do those questions change because YouTube is literally paying people to upload bad information ?

    #fake_news #post-truth #YouTube

  • Hamon, Macron : comment donner l’impression d’une affaire avec quelques titres trompeurs
    http://abonnes.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/03/08/hamon-et-macron-vises-par-des-attaques-de-desinformation-par-effet-d

    « Macron : le parquet financier saisi » ; « Benoît Hamon mis en examen. » Voici deux titres que vous pouvez aisément trouver sur le Web ou sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Généralement accompagnés d’une diatribe sur le silence des médias, forcément « complices ».

    Les fausses nouvelles sont aussi de la transformation du vrai en scandale... sans jamais expliquer clairement de quoi il retourne. Un phénomène longtemps utilisé par la presse qui parle « des rebelles » sans jamais définir ce terme quand elle relate des événements ayant lieu à l’étranger.
    Les deux exemples ici sont gratinés (deux personnes écrivant au Parquet national financier deviennent « le parquet financier saisi » ; un crétin des alpes porte plainte pour diffamation).

    La dynamique de l’au-delà de la vérité est intéressant à suivre.

    #fake_news #post-truth #exagération #rideau_de_fumee

  • « On a annoncé le suicide de ma femme » à la télévision, affirme, à tort, Fillon
    http://www.europe1.fr/politique/on-a-annonce-le-suicide-de-ma-femme-a-la-television-affirme-a-tort-fillon-29

    François Fillon, invité au JT de France 2 dimanche soir, s’est aussi attiré les critiques de la twittosphère pour avoir dit plusieurs fois : « Je ne suis pas autiste ».

    François Fillon, candidat de la droite à l’élection présidentielle, a dénoncé dimanche soir sur France 2 les « attaques » contre sa famille qui l’ont « blessé », affirmant, à tort, que « le suicide » de sa femme Penelope avait été annoncé à la télévision.

    #fake_news #post-truth #Fillon

  • Les médias ont-ils annoncé le suicide de Penelope Fillon ? - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/elections/presidentielle/quand-fillon-accuse-a-tort-les-medias-d-avoir-annonce-le-suicide-de-sa-fe

    Si de nombreuses rumeurs ont en effet circulé mercredi après l’annonce du report de la visite au Salon de l’agriculture de François Fillon, aucun média n’a, semble-t-il, fait état publiquement d’un tel événement. Plusieurs journalistes ont fouillé le web. Seules pièces rapportées : un obscur site internet, digne des plus belles fakes news américaines (sites de désinformation), et une allusion sur BFMTV à Penelope Fillon, un journaliste évoquant simplement des rumeurs autour d’une « affaire privée qui concerne » l’épouse du candidat. Sur Twitter, le journaliste de la chaîne d’info a rappelé à juste titre qu’« une tentative de suicide n’a jamais été évoquée ».

    #fake_news #post-truth #Fillon

  • Fillon a-t-il inventé l’annonce du suicide de sa femme par une chaîne de télé ? - Libération
    http://www.liberation.fr/elections-presidentielle-legislatives-2017/2017/03/06/fillon-a-t-il-invente-l-annonce-du-suicide-de-sa-femme-par-une-chaine-de-

    INTOX. François Fillon s’est-il commis dans la fake news... en prétendant être victime d’une fake news qu’il aurait inventée ? Invité hier du JT de France 2, François Fillon a maintenu sa candidature à l’Elysée, et s’est posé en résistant face à l’acharnement et la violence de la période. Un climat qu’il a illustré par cette anecdote : « On a annoncé le suicide de ma femme mercredi matin sur des chaînes de télévision. »

    #fake_news #post-truth #Fillon

  • « On retrouve tout au long de l’histoire l’équivalent de l’épidémie actuelle de “fake news” »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/20/la-longue-histoire-des-fake-news_5082215_3232.html

    L’administration Trump se fait le relais de fausses informations, et des sites Internet mensongers pullulent. Mais la désinformation est une vieille histoire, rappelle Robert Darnton, président des bibliothèques de l’université Harvard.

    #fake_news #post-truth #histoire

  • Yellow Journalism: The “Fake News” of the 19th Century | The Public Domain Review
    http://publicdomainreview.org/collections/yellow-journalism-the-fake-news-of-the-19th-century

    It is perhaps not so surprising to hear that the problem of “fake news” — media outlets adopting sensationalism to the point of fantasy — is nothing new. Although, as Robert Darnton explained in the NYRB recently, the peddling of public lies for political gain (or simply financial profit) can be found in most periods of history dating back to antiquity, it is in the late 19th-century phenomenon of “Yellow Journalism” that it first seems to reach the widespread outcry and fever pitch of scandal familiar today.

    Although these days his name is somewhat synonymous with journalism of the highest standards, through association with the Pulitzer Prize established by provisions in his will, Joseph Pulitzer had a very different reputation while alive. After purchasing The New York World in 1884 and rapidly increasing circulation through the publication of sensationalist stories he earned the dubious honour of being the pioneer of tabloid journalism. He soon had a competitor in the field when his rival William Randolph Hearst acquired the The New York Journal in 1885 (originally begun by Joseph’s brother Albert). The rivalry was fierce, each trying to out do each other with ever more sensational and salacious stories. At a meeting of prominent journalists in 1889 Florida Daily Citizen editor Lorettus Metcalf claimed that due to their competition “the evil grew until publishers all over the country began to think that perhaps at heart the public might really prefer vulgarity”.

    #fake_news #post-truth #histoire

  • Fake news. It’s complicated. - First Draft News
    https://firstdraftnews.com/fake-news-complicated

    By now we’ve all agreed the term “fake news” is unhelpful, but without an alternative, we’re left awkwardly using air quotes whenever we utter the phrase. The reason we’re struggling with a replacement is because this is about more than news, it’s about the entire information ecosystem. And the term fake doesn’t begin to describe the complexity of the different types of misinformation (the inadvertent sharing of false information) and disinformation (the deliberate creation and sharing of information known to be false).

    To understand the current information ecosystem, we need to break down three elements:

    The different types of content that are being created and shared
    The motivations of those who create this content
    The ways this content is being disseminated

    Previous attempts to influence public opinion relied on ‘one-to-many’ broadcast technologies but, social networks allow ‘atoms’ of propaganda to be directly targeted at users who are more likely to accept and share a particular message. Once they inadvertently share a misleading or fabricated article, image, video or meme, the next person who sees it in their social feed probably trusts the original poster, and goes on to share it themselves. These ‘atoms’ then rocket through the information ecosystem at high speed powered by trusted peer-to-peer networks.

    This is far more worrying than fake news sites created by profit driven Macedonian teenagers.

    Absolument. C’est cette logique de la rediffusion qui est centrale dans la place que jouent les médias sociaux dans le nouvel individualisme autoritaire.

    They understand that we’re much less likely to be critical of visuals. We’re much less likely to be critical of information that supports our existing beliefs. And, as information overload exhausts our brains, we’re much easier to influence.

    We all play a crucial part in this ecosystem. Every time we passively accept information without double-checking, or share a post, image or video before we’ve verified it, we’re adding to the noise and confusion. The ecosystem is now so polluted, we have to take responsibility for independently checking what we see online.

    C’est typiquement américain cette manière de faire porter la responsabilité sur les individus... mais en l’occurrence, c’est certainement la première voie importante :
    Ne jamais faire circuler une information avant le l’avoir lue.

    Craig Silverman was a guest on the “On The Media” radio show and talked about the need for emotional skepticism. I couldn’t agree more. This isn’t just about funding more news literacy projects, this is about teaching people to second guess their instinctual reactions. If you find yourself incredibly angry at a piece of content or feeling smug (because your viewpoint has been reaffirmed), take another look.

    #fake_news #post-truth #litteratie_numerique