• Var : un homme tue son voisin tunisien par balles et diffuse des vidéos racistes
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/06/01/var-un-homme-tue-son-voisin-tunisien-par-balles-et-diffuse-des-videos-racist

    Le mis en cause a également blessé, samedi soir, un autre voisin, de nationalité turque. Il a « diffusé avant et après son passage à l’acte deux vidéos sur son compte d’un réseau social au contenu raciste et haineux », a fait savoir le procureur.

    Dans Var matin :

    Samedi soir, un habitant de Puget-sur-Argens a tué un voisin par balle avant d’en blesser un autre. Traqué par le GIGN, il s’est rendu dimanche matin. Le crime pourrait avoir été motivé par la haine des étrangers.

    https://archive.ph/SZlO7

    Le tir sportif, c’est le culte des #armes_à_feu. C’est l’exutoire du #virilisme.
    #assassinats_racistes

  • La droite imite Trump et attaque l’#ESS

    Si jusqu’à présent seul le Rassemblement national constituait une menace pour l’économie sociale et solidaire (ESS), le consensus républicain l’entourant semble s’éroder depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.

    En région #Auvergne-Rhône-Alpes, le précédent président et actuel président du groupe dit de « La Droite républicaine » à l’Assemblée nationale, #Laurent_Wauquiez s’était surtout illustré par l’affaire du « Dîner des Sommets » à 180 000 euros, des déjeuners coûteux et des sondages en série.

    Il a ouvert le feu en début d’année en supprimant la totalité de sa #subvention à la #Chambre_régionale_de_l’ESS (#Cress), soit 230 000 euros et un quart de son #budget. Et ce au mépris de la #loi qui prévoit que la région, en partenariat avec l’Etat, doit conclure une #convention_d’agrément avec celle-ci afin qu’elle puisse mettre en œuvre les missions qui lui sont confiées.

    C’est une atteinte plus grave encore aux #libertés_associatives que sept députés Les Républicains (LR) viennent de commettre en proposant la triple #suppression du #Conseil_supérieur_de_l’ESS, une instance consultative placée auprès de Bercy dont les membres sont bénévoles, les Cress dont le budget alloué par l’Etat n’est en moyenne que de 80 000 euros, et ESS France qui représente l’ensemble des mouvements de l’ESS dont la subvention de 500 000 euros pèse bien peu en comparaison des soutiens de l’Etat à hauteur de 600 millions d’euros pour les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) et de 250 millions d’euros pour les Chambres des métiers et de l’artisanat (CMA).

    Une atteinte aux libertés associatives

    La suppression des Cress comme d’#ESS_France n’est par ailleurs pas du ressort de l’Assemblée nationale car, si leurs missions sont organisées par la loi, elles sont constituées en associations. Leur suppression par la loi serait donc une #répression de la #société_civile sans équivalent depuis la guerre.

    Ces #amendements, déposés dans le cadre de l’examen du #projet_de_loi de #simplification_de_la_vie_économique, ont heureusement été rejetés en commission. Ils ont cependant de quoi étonner, tant parce qu’ils peuvent difficilement prétendre à la résorption des déficits de l’Etat au regard des montants engagés, que parce qu’ils se font sans considération de la ministre en charge de l’ESS, Véronique Louwagie, pourtant issue du groupe de La Droite républicaine.

    Excès de zèle ? Simple cafouillage ? Ou début de fronde chez Les Républicains ? Le président d’ESS France, Benoit Hamon, pointe à juste titre que cette initiative relève de la « #post-vérité » digne de Donald Trump ou d’Elon Musk puisque le chiffre avancé d’un #coût de fonctionnement de 15,6 millions d’euros d’ESS France est totalement faux et grotesque. Son budget n’est que de 2 millions d’euros.

    Certes l’ESS a le plus souvent été soutenue par des gouvernements de gauche depuis son institutionnalisation par Michel Rocard en 1981 (création d’une délégation interministérielle et d’un Institut de développement de l’économie sociale, intégration au Plan, adoption d’une loi, etc.). Mais jusqu’à présent elle a toujours fait l’objet d’un consensus transpartisan en raison de sa participation à l’#intérêt_général.

    La IIIe République elle-même, pour renforcer sa légitimité sociale après avoir éloigné le risque d’une restauration monarchique, s’est beaucoup reposée sur l’économie sociale dans la conception et la mise en œuvre de ses politiques de solidarité.

    Le 3 mars dernier, la ministre Véronique Louwagie, annonçant devant le Conseil supérieur l’élaboration d’une stratégie nationale de l’ESS, soulignait que celle-ci ne devait pas être celle « d’un gouvernement ou d’un camp politique : elle doit être celle de notre pays ».

    L’ESS : un enjeu européen

    Cette stratégie est en effet exigée par l’Europe. Chaque Etat membre doit s’en doter d’ici la fin de l’année. Alors que la France et les pays latins sont souvent apparus isolés en matière d’ESS sur le vieux continent, cette politique bénéficie aujourd’hui d’une assise plus large grâce au soutien en particulier de l’Allemagne et de la Pologne.

    Cette orientation résiste à la vague conservatrice des dernières élections européennes, puisqu’il y a toujours une commissaire qui doit appliquer le plan d’action en faveur de l’économie sociale, la roumaine Roxana Minzatu, ainsi qu’un intergroupe dédié au Parlement européen.

    Des craintes existent aujourd’hui au niveau européen de ne considérer l’ESS que comme une économie réparatrice, cantonnée aux politiques de l’emploi alors qu’elle est parvenue ces dernières années à être reconnue par la Commission européenne comme l’un des quatorze écosystèmes industriels européens.

    A l’heure où la #souveraineté_industrielle est mise à l’agenda, elle pourrait prétendre à une place plus importante en Europe. N’obéissant pas aux diktats financiers, les emplois de l’ESS sont le plus souvent des emplois non délocalisables. Les entreprises détenues par leurs salariés, à l’image des sociétés #coopératives et participatives (#Scop), survivent par ailleurs plus longtemps et ont une meilleure #productivité.

    L’ESS pourrait même contribuer à réconcilier l’exigence de #compétitivité avec la #transition_écologique. C’est ce que démontre un rapport d’experts européens sur les clusters d’innovation sociale et écologique (https://www.lelabo-ess.org/system/files/inline-files/ET0621205FRN.fr%20%282%29.pdf) qui, à l’instar des #pôles_territoriaux_de_coopération_économique (#PTCE) en France, regroupent une diversité de parties prenantes (ESS, entreprises, société civile, pouvoirs publics, enseignement et recherche) pour « améliorer la prospérité et la régénération économique, écologique et sociétale locale en facilitant la coopération, la mise en commun des ressources et le renforcement des capacités d’innovation ».

    Ainsi, plutôt que de chercher à détruire l’écosystème de l’ESS sous couvert de #simplification, les représentants de la nation devraient au contraire le renforcer. Une solution simple et sans surcoût serait de réorienter vers les Cress une part de la taxe parafiscale1 attribuée aux CCI et aux CMA correspondant aux contributions des organisations de l’ESS. Aux élus de retrouver leur boussole républicaine.

    https://www.alternatives-economiques.fr/timothee-duverger/imite-trump-attaque-less/00114509
    #économie_sociale_et_solidaire #France #attaque

  • se livre à sa matutinale revue de presse et trouve symptomatique que suite au crash d’avion et d’hélicoptère à Washington le très peroxydé président des Tas-Unis s’est fendu d’un message dans lequel il proclame : « PAS BON ».

    Bon / Pas bon – Good / Ungood. Ça ne vous rappelle rien ? Mais si, la novlangue chère au roman d’Orwell, la réduction du langage (et donc de la pensée) en deçà de la portion congrue. En toutes circonstances rien que des réactions primaires, pas d’explications, pas de réflexions, pas d’approfondissement, pas de nuances. « Pas bon ». Ça apporte ou apprend quelque chose à quelqu’un·e, ça, « Pas bon » ? En dépit de notre entrée dans l’ère de la post-vérité imagine-t-on que quiconque (même Trump !) ait pu se féliciter de l’accident ?

    En attendant le très prochain retour des grognements et onomatopées, bienvenue en dystopie.

  • Charlie Nash à propos de la vidéo extrêmement bizarre de la correspondante de CNN qui « découvre » un prisonnier qui n’avait pas encore été libéré d’une prison syrienne :
    https://x.com/CharlieNash/status/1867070374623707166

    Taking a look at the extremely bizarre video of CNN correspondent Clarissa Ward supposedly rescuing a Syrian prisoner, and the huge number of questions it raises:

    In the video, Ward and CNN are led by an armed “guard”. A member of the new Islamist regime, he takes CNN on a tour through the complex

    They soon stumble upon a locked cell - in a prison which has been completely emptied, the prisoners freed.

    “The guard makes us turn the camera off while he shoots the lock off the cell door,” Ward reports.

    Viewers do not get to see the “guard” opening the door
    After a fade to black, we see Ward and the camera crew enter the cell. From what we can see, the cell is clean. There is no waste. Only a blanket, which Ward repeatedly calls out to to see if anyone is underneath

    Receiving no response, the guard lifts the blanket, revealing a man who quickly gets up and raises his hands in the air. He looks healthy, his clothes clean, hair and nails trimmed. He says he has been in the cell for three months, without food/water for four days

    Presumably, the man did not hear the guard shooting the lock off his door, or the camera crew calling out to him from a few feet away. But he appears to be in remarkably good condition. He is quickly on his feet and in conversation. He can hear the guard and the CNN crew

    They escort the man outside, but instead of taking him straight to a hospital or doctor - the logical thing to do with a man who has been in a windowless cell for three months, without food & water for four days - they sit him in a chair and interview him

    Asked by Anderson Cooper what is known “about this man and how he ended up in the prison,” Ward admits, “Well, we don’t know that much because you can see from the report, Anderson, that he’s in a deep state of shock.”

    Ward admits she knows nothing about the man or if his statements are true. Everything in the report is taken at face value, from the guard opening the door (they were not allowed to film) to the prisoner’s claims

    C’est assez invraisemblable ces falsifications : les conditions de détention et la torture dans les prisons du régime syrien, c’est connu et documenté, très sérieusement, depuis des années, et là on a une journaliste de CNN qui participe à une mise en scène ridiculement transparente (on dirait une séance photo de BHL…). Et ce faisant, ouvre la porte à la remise en doute de tout ce qui était pourtant établi de manière sérieuse depuis des années…

    • La libération de la prison de Sednaya a d’ailleurs donné lieu à des manipulations (affirmation qu’il y avait 150 000 détenus, ainsi que des passages secrets et des sous-sols non documentés, etc.). Au point que les Casques blancs ont dû émettre un communiqué contredisant les rumeurs et demandant à cesser de les diffuser :
      https://whitehelmets.org/node/1691

      The search did not uncover any unopened or hidden areas within the facility. […]

      The operation involved five teams, including two K9 (trained police dog) units. The teams inspected all entrances, exits, ventilation shafts, sewage systems, water pipes, electrical wiring, and surveillance camera cables. Despite these extensive efforts, no hidden or sealed areas were identified.

      […]

      We urge social media users to be mindful of the widespread misinformation and rumors circulating about prisons and detainees. Please exercise caution when receiving or sharing such information online to respect the victims’ families and avoid causing unnecessary psychological distress.

      Alors même que les conditions de détention dans les prisons syriennes ont déjà été documentées et que la réalité devrait suffire, au lieu de monter des falsifications.

      –---

      J’ai bien conscience qu’il y a aussi beaucoup de manipulations dans l’autre sens, mais ce que je souligne ici, c’est le fait que ces manipulations-là n’ont pas de sens alors qu’elles sont censées soutenir des faits qui, eux, sont déjà avérés, ce qui est, à tout le moins, totalement con.

    • Oui, outre l’effacement total de la différence entre le vrai et le faux (et comme tu dis, ici elle doit être persuadée que mentir pour illustrer un mouvement plus généralement vrai, ce n’est pas vraiment mentir, sa falsification est sans doute un moment du vrai), je pense qu’il y a une volonté de mise en scène dans laquelle la journaliste est elle-même actrice de l’événement.

      Dans le genre, j’ai un vague souvenir de quelqu’un qui avait prétendu « sauver un bébé syrien » en le ramenant dans ses bagages. C’était BHL ? Un·e journaliste ? Ça ne me revient pas.

      Dans une moindre mesure, ça me fait penser aux journalistes météo, aux États-Unis, qui se font un devoir d’être au milieu de la rue pendant une tempête pour montrer que, eux aussi, sont des acteurs du coup de vent.

      https://www.youtube.com/watch?v=beSJ7EWfO0U

      Par contre, je ne regarde jamais les journaux télévisés, alors je ne saurais pas dire si cette tendance à se mettre en scène en tant qu’acteur·ice de l’événement (même sans totalement falsifier), c’est généralisé, si désormais le ou la journaliste se met assez systématiquement en vedette de son propre sujet, ou si ça reste relativement marginal.

    • Dans l’abattoir humain d’Assad
      https://lesjours.fr/obsessions/syrie-prisons
      Le régime syrien est tombé, ses prisons s’ouvrent.
      https://seenthis.net/messages/1087758

      L’activiste Mazen Al-Hamada avait témoigné face caméra des tortures subies en détention. Son corps a été retrouvé ce lundi à Saidnaya

      Dans un pays où les services de renseignement ont été formés par le bras droit d’Adolf #Eichmann, #Aloïs_Brunner, qui s’était vu accorder l’asile en 1954 en échange de conseils sur les techniques d’interrogatoire des #nazis, le régime a aussi mis en place une « politique d’extermination » à #Saidnaya, selon Amnesty.

      Merci @arno j’avais plus qu’à moitié gobé la video de #CNN

    • Did CNN Fabricate the Story of “Freeing a Prisoner from a Secret Jail”?
      https://verify-sy.com/en/details/10562/Did-CNN-Fabricate-the-Story-of--Freeing-a-Prisoner-from-a-Secret-Jail--

      The Verify-Sy team searched public records for the name “Adel Gharbal” to verify the circumstances and duration of his detention but found no results. Gharbal, who claimed to hail from Homs and whose dialect supported this claim, prompted further inquiries in the city. The team discovered that his real name is “Salama Mohammad Salama,” a revelation that brought shocking details to light. Salama, known as “Abu Hamza,” is a first lieutenant in Syrian Air Force Intelligence, notorious for his activities in Homs. Residents of the Al-Bayyada neighborhood identified him as frequently stationed at a checkpoint in the area’s western entrance, infamous for its abuses.

      Abu Hamza reportedly managed several security checkpoints in Homs and was involved in theft, extortion, and coercing residents into becoming informants. According to locals, his recent incarceration—lasting less than a month—was due to a dispute over profit-sharing from extorted funds with a higher-ranking officer. This led to his detention in one of Damascus’s cells, as per neighborhood sources.

      Despite his seemingly innocent and composed demeanor in the CNN report, Salama has a grim history. He participated in military operations on several fronts in Homs in 2014, killed civilians, and was responsible for detaining and torturing numerous young men in the city without cause or on fabricated charges. Many were targeted simply for refusing to pay bribes, rejecting cooperation, or even for arbitrary reasons like their appearance. These details were corroborated by families of victims and former detainees who spoke with Verify-Sy.

  • La preuve en images ?

    En suivant le procès de #Mazan, je perçois un parallèle avec les meurtres de masse à #Gaza, en Cisjordanie et au Liban : dans les deux cas, nous assistons à un échec des idéaux de #justice que nos sociétés revendiquent, échec accentué par l’abondance d’#images incriminantes. Je tente ici d’examiner comment cette #crise_de_la_preuve se déroule sous nos yeux et le miroir qu’elle nous tend.

    Dans un texte publié cette semaine, Mona Chollet (https://www.la-meridienne.info/Le-genocide-invisible) écrit :

    « Le découpage minutieux par lequel les médias et les dirigeants occidentaux distinguent les victimes dignes d’être pleurées de celles qui ne méritent pas une seconde d’attention me fait penser à ces vieilles #photos de l’URSS sur lesquelles la #censure effaçait soigneusement les contours des dignitaires tombés en disgrâce. »

    Je n’aurais pas pu trouver meilleure introduction à mon propos.

    L’historienne de formation (et de l’URSS, justement) que je suis est forcément débordée par l’actualité : ayant exercé mes recherches dans un milieu par définition déserté par les preuves matérielles, j’ai étudié dans le sillage d’historiens comme Iouri Dmitriev et Dmitri Yurasov qui ont couru leur vie durant après des traces de massacres et leur dissimulation par les perpétrateurs (et les autorités), et me suis principalement employée à reconstituer des récits de violences de masse à partir d’éléments rares et lacunaires.

    Depuis plusieurs années, c’est l’inverse qui se produit : pour enquêter, on est au contraire contraint de fouiller dans la masse de documents disponibles en ligne et de constituer des outils à même d’isoler le signal du bruit, le vrai du manufacturé et l’aiguille de la botte de foin. Nous investissons donc des terrains où les #preuves abondent. Pour autant, force est de constater qu’elles ne sont pas nécessairement retenues contre les auteurs des #crimes. J’ai pour ma part le sentiment que nous vivons collectivement une inversion paradoxale du #rapport_à_la_preuve, par lequel des #preuves_visuelles accablantes accompagnent des #violences pourtant ignorées ou niées.

    Au cours de mes recherches ou en pratiquant l’#OSINT sur plusieurs épisodes de #violence ces dernières années, je suis travaillée par cette réflexion sur le #statut_de_l’image — notamment dans ce qu’elle change dans notre rapport à l’événement historique — et de la preuve ; l’affaiblissement paradoxal de la #charge_de_la_preuve par la pléthore d’images s’est vérifié tous les jours en Syrie, sur le front ukrainien, etc.

    En ce moment, deux événements d’ordres en apparence très différents alimentent en continu cette réflexion : les crimes de guerre conduits par l’armée israélienne, et le #procès_de_Mazan.

    PREUVES ET #DÉNI

    Dans ces deux contextes, les vidéos provoquent une crise collective de notre rapport aux images et de notre rapport à la justice, philosophiquement, socialement mais aussi et surtout, c’est en tout cas l’enjeu, dans le cadre très précis du #droit_international et du #droit_pénal français, respectivement. On assiste à la rupture avec un paradigme dans lequel l’#absence_de_preuve justifiait que soient laissés impunis des actes, qu’il s’agisse de #crimes_sexuels ou de #crimes_de_guerre, dont la matérialité était suspendue aux déclarations des victimes, victimes qui, faute de preuves, n’étaient pas ou rarement crues.

    Mais que se passe-t-il alors face à des faits amplement documentés ?

    Alors qu’on pourrait s’attendre à ce que la #vérité éclate au grand jour, on vérifie tous les jours que ce n’est pas le cas. Le sort fait aux images y est pour beaucoup : selon le narratif qu’elles peuvent appuyer, elles verront leur circulation entravée ou encouragée et leur contenu validé ou discrédité. C’est de cette façon que des images propres à susciter l’#indignation se heurtent paradoxalement à l’#indifférence voire au #doute, qui sont bien sûr de puissants facteurs de #démobilisation.

    Plusieurs dispositifs agissent dans ce sens, que renseigne abondamment une longue tradition de théorie de l’information et de critique des médias : d’une part, l’accès à l’information limité et cloisonné, de la bulle de filtres à la censure délibérée. D’autre part, face à l’impossibilité de contrôler le flux désormais intarissable des informations, se mettent en place des réponses cognitives telles que la #fatigue_de_compassion ou la #surcharge_cognitive, qui paralysent au lieu de mobiliser. Enfin, les médias d’#information_en_continu, la concentration des titres de presse et en général le fonctionnement des médias moderne est propice à l’#entropie, la #manipulation de l’information, la perméabilité à la #propagande. Face à ces phénomènes de d’#altération de l’information, l’émergence croissante de médias de #fact-checking ou de #debunk est salutaire mais à la fois insuffisante (c’est la fameuse loi dite de Brandolini) et sujette à caution, ces plateformes qui s’érigent en instances de neutralité devenant potentiellement des agents de contrôle de l’information.

    Je parle souvent de notre usage des #réseaux_sociaux en politique, et notamment le dispositif de #spectacle par lequel nous assistons en live sur nos téléphones à des massacres filmés, et l’#impuissance acquise à laquelle nous cela nous réduit, dans une sorte de #conscientisation_sans_action. L’idée que des images puisse provoquer une #prise_de_conscience en même temps qu’une #distance_émotionnelle est au coeur de la réflexion de #Susan_Sontag dans Regarding the Pain of Others, et plus récemment dans le livre de #Samah_Karaki L’Empathie est politique (https://www.editions-jclattes.fr/livre/lempathie-est-politique-9782709672504), paru au début de ce mois.

    Une forme de #militantisme_compassionnel consiste alors à liker, partager, s’indigner à longueur de stories (moi la première) en se raccrochant à l’idée de « faire quelque chose ». J’ai depuis appris qu’un mot existe en réalité depuis longtemps pour désigner ce phénomène : le #slacktivisme, autrement dit un #activisme_paresseux pratiqué depuis son canapé. Bien entendu, si ce qui se joue relevait de la seule paresse, cela ne vaudrait pas pour moi une minute de peine.

    Je voudrais revenir sur la nature et le rôle du « spectacle » en question, c’est-à-dire ce que nous regardons : les images, en quantité désormais infinies, et leur caractère de preuve.

    Si tout ce qui précède tend à montrer que la #démobilisation est un effet pervers de l’inflation des images, je pense qu’est également à l’œuvre un mécanisme délibéré de #disqualification de ces images. En effet, si l’#indifférence est une des conditions de l’#impunité, le #doute en est une autre et c’est ce qui m’intéresse plus particulièrement.

    DU DÉNI AU #NÉGATIONNISME

    Le procès Pélicot et les vidéos de Gaza présentent selon moi un point commun très fort et symptomatique de l’époque en ce qui concerne notre rapport aux images : dans ces deux cas de figure nous sommes en présence d’images qui se retrouvent au cœur du #débat_public.

    Ce sont notamment des contextes de production d’images par les auteurs mêmes des crimes, et dans les deux cas, la controverse repose sur l’idée que ces images ne constituent pas des preuves. Dominique Pélicot, qui a drogué son épouse afin que plusieurs dizaines d’inconnus puissent la violer à son insu pendant des années, a tout filmé ; c’est même cette collection visuelle monumentale qui a conduit à la mise en examen des accusés. On peut aussi relever que c’est déjà le fait de filmer ses victimes, en public cette fois (sous les jupes de clientes d’une grande surface), qui a attiré l’attention des autorités sur lui et mené à la découverte du reste. La documentation systématique de ses propres agissements constitue donc une part fondamentale desdits agissements (dans un but principalement pornographique en l’occurrence). À l’issue de la fouille de son matériel, cette archive devient logiquement une #pièce_à_conviction.

    Pourtant, depuis le début des audiences, s’est joué un retournement du rôle de ces images : les plaidoiries des avocats des accusés mobilisent massivement les vidéos incriminantes pour au contraire les dédouaner. Il a pu être ainsi avancé que ces images montraient en fait que la victime était consentante ; qu’elle faisait semblant de dormir ; que rien ne prouvait qu’elle n’avait pas sollicité ces actes.

    Dans le cas de Mazan, le paradoxe est consommé : sans ces vidéos, les accusés auraient probablement continué leur vie sans être inquiétés, mais sur ces vidéos se construit désormais un #récit_alternatif visant à les disculper.

    Depuis un an, une autre catégorie de vidéos sature nos écrans : les images en provenance de Gaza. Depuis un an Israël a imposé une interdiction stricte sur l’accès indépendant à Gaza pour les médias internationaux ; les vidéos qui nous parviennent sont donc nécessairement le fait d’individus impliqués dans les événements. Certaines sont filmées avec les téléphones des victimes ; d’autres sont, comme dans le cas de Dominique Pélicot, tournées par les auteurs des crimes : des soldats israéliens enregistrant des crimes de guerre en zone occupée, soit par souci nationaliste, soit par fanfaronnade individuelle pour se mettre en valeur sur Tiktok et Tinder. On note au passage qu’à Mazan comme à Gaza, la compilation des actes criminels par leurs auteurs dit quelque chose de leur #sentiment_d’impunité.

    Dans les deux cas de figure, un enjeu fondamental est donc l’existence d’une #documentation_visuelle d’actes qui dans d’autres contextes restent impunis, précisément faute de preuves.

    Tout l’argumentaire de notre idée de la justice est fondé sur la preuve, soit le fait que le flagrant délit ou la prise sur le fait rend les faits indéniables. C’est même ce qui justifie la #surveillance_de_masse.

    Ici, cet argumentaire se retrouve mis à mal et les images font l’objet d’une entreprise de #disqualification : les victimes sont des menteurs et les vidéos sont fake. Nous le savons bien : dans le monde « #post-vérité », les faits ne sont plus aussi têtus.
 Ainsi encore tout récemment des images des frappes qui ont ciblé les patients d’un hôpital en ruines à Deir al Balah et notamment vu périr dans les flammes le jeune Shaban al-Dalou sur plusieurs vidéos ont suscité une émotion virale. Mais très rapidement en réponse à ces images se met en place une rhétorique de #négation d’ordre conspirationniste : les vidéos seraient le fruit de « #Pallywood », invention raciste et révisionniste qui prétend que les Palestiniens disposent d’une industrie cinématographique dédiée à la production « hollywoodienne » de films victimaires. Ainsi l’épisode très choquant de la mort de #Shaban_al-Dalou a été remis en question en ciblant l’auteur d’une des vidéos de l’attaque de l’hôpital ; dans ces contenus, le jeune Gazaoui est présenté comme un « acteur » et accusé de créer de faux contenu destinés à attirer la compassion. Bien que les vidéos aient été vérifiées comme bien réelles et la conspiration Pallywood largement debunkée, et notamment sur l’épisode précis en question, les tweets relayant cette opération de propagande autant par les comptes officiels de l’état israélien que de l’influenceur d’extrême-droite et ex-policier Bruno Attal mais aussi la vice-Présidente du CRIF, n’ont pas, à ce jour, été supprimés.
    Ce #discrédit jeté sur la preuve peut sembler tellement grossier qu’on aurait du mal à le prendre au sérieux, mais il fonctionne très bien sur les spectateurs de bonne foi qui ne veulent pas croire aux images “choc” qui leur parviennent. Il a même pu être dit que ces images étaient "trop choquantes pour être réelles".

    Ainsi, en présence d’images, la négation doit simplement passer par d’autres canaux : ces images prouveraient en fait le contraire de ce qu’elles montrent explicitement ; seraient fausses ou trafiquées ; les victimes seraient en fait consentantes, ou ne seraient que des acteurs jouant la comédie.

    La #fictionnalisation des images documentaires participe donc de la mise en place d’un #déni_de_preuve. Priver les images de leur #charge_probatoire est alors un enjeu capital pour les perpétrateurs.

    VICTIME PARFAITE, PARFAIT COUPABLE

    Revenons sur Mazan.

    Gisèle Pélicot, soumise chimiquement par son mari et livrée à des centaines d’hommes pour qu’ils la violent pendant qu’elle était inconsciente, pourrait incarner l’archétype de la "bonne victime" de viol : les preuves sont accablantes, les faits indiscutables.

    Cette idée de "#bonne_victime" se retrouve chez Giulia Fois, qui évoque le viol dont elle a été victime comme un “bon viol”, expliquant qu’elle a été considérée comme une victime recevable parce que son viol a eu lieu dans un contexte conforme à l’idée qu’on veut se faire du viol à l’échelle de la société : un inconnu la nuit sur un parking sombre — cliché bien utile pour recouvrir complètement la réalité qui est toute autre : puisque 90% des #viols sont commis par un homme connu de la victime.

    Pourtant, Gisèle Pélicot se voit harcelée par les avocats de la défense qui s’acharnent à démontrer qu’elle aurait été consentante, et par là mettre en doute son statut même de victime. On le voit bien : l’image, soit le plus haut niveau de preuve, dans ce contexte, ne sert plus à rien. Si ce n’est éventuellement à se retourner contre les victimes : on est même allé chercher des photographies érotiques réalisées par la victime pour étayer le portrait d’une femme lascive et libertine, donc essentiellement une femme qui a bien cherché à se faire passer dessus et certainement pas une « bonne victime ».

    On voit donc la facilité avec laquelle, en dépit des preuves, la victime légitime peut être rétrogradée au statut d’irrecevable.

    Dans le même ordre d’idées, Mona Chollet, toujours dans son texte si bien nommé « le génocide invisible », relève ceci (et je souligne) :

    « Au fil des mois, déjà, on avait pu mesurer l’ampleur du “deux poids, deux mesures”. Les massacres, les viols : au vu de l’indignation générale soulevée, à juste titre, quand des Israélien·nes en ont été victimes, on avait pu en déduire, naïvement, que ces crimes étaient condamnables en eux-mêmes. Mais l’indifférence, voire l’approbation, rencontrées quand des Palestinien·nes en sont victimes à leur tour nous force à en déduire que ce qui est réellement terrifiant, ce n’est pas d’être violé·e, décapité·e, massacré·e : c’est de l’être par des Arabes ».

    La #recevabilité du #statut_de_victime légitime semble donc moins inféodée au faisceau de preuves dont on dispose qu’au statut de l’auteur des actes dont elle est victime. En gros : dis-moi qui t’a agressé·e, je te dirai si c’est vrai.

    En effet, la question de savoir qui est la "bonne victime" sert à détourner l’attention du véritable problème : celui des "#bons_coupables", ceux que la justice désigne comme des cibles légitimes — migrants, pauvres, minorités de race et de genre… (et il va de soi que ces coupables idéaux ne peuvent pas constituer à leur tour des victimes parfaites). Pour le dire simplement, le système protège les agresseurs quand ils correspondent à un certain profil.

    Nous avons à Mazan un procès accablant pour les auteurs (avec 10 ans de vidéos à charge) mais comme comme ce sont des coupables irréprochables — un « #bon_père_de_famille » et des « monsieur tout-le-monde » —, on est en train de nous expliquer que c’est plus compliqué que ça, qu’ils n’ont pas fait grand chose de mal, qu’ils ont souffert dans leur enfance et que Gisèle Pélicot a peut-être un peu cherché ce qui lui est arrivé. La médiatisation du procès de Mazan rompt l’illusion et montre au grand jour l’arbitraire de la séparation entre bons et mauvais hommes, et entre vrais et faux coupables.

    Le contraste est saisissant avec typiquement le battage médiatique tout récent autour de l’inculpé désigné sous la seule appellation de « Marocain sous OQTF » qui a tué la jeune Philippine, créant immédiatement une panique d’extrême-droite — extrême-droite qu’on a pas beaucoup vu s’émouvoir du procès Mazan.

    Il apparaît clairement qu’on ne prend fait et cause pour les victimes qu’en fonction de qui les agresse, en faisant en réalité peu de cas de ces victimes.

    CACHEZ CES VICTIMES QUI NE SAURAIENT EXISTER

    Dans ce contexte, le huis clos judiciaire joue d’ailleurs un rôle clé : il devient le pilier d’un système qui, sous couvert de protéger les victimes, protège en réalité les coupables. Le refus du #huis_clos par Gisèle Pélicot est un enjeu de société car il expose publiquement ce qui était auparavant relégué à l’imaginaire sordide des « affaires de mœurs » et recouvert d’un voile pudique.

    Dans le même ordre d’idées, les #smartphones utilisés par les populations ciblées ont en quelque sorte brisé le huis clos symbolique des scènes de crimes de guerre d’habitude considérés comme essentiellement incompréhensibles, exotiques, ambigus et frappés d’un flou artistique.

    En ce moment, le monde traverse donc une #médiatisation_des_violences qui fait vaciller les conceptions de la justice des gens qui y assistent. Si l’idée d’une #justice_à_deux_vitesses n’est certes pas nouvelle, les niveaux d’impunité et de cynisme déployés dans ces deux contextes ont suscité des indignations très larges.

    S’y pose à nouveaux frais la question centrale : qui a le droit d’exercer la #violence ?

    
Mythe fondateur de l’état de droit, le #monopole_de_la_violence_légitime réservé aux agents du pouvoir exécutif prouve jour après jour non seulement son échec à protéger les plus vulnérables, mais sa tendance croissante et de plus en plus manifeste à s’exercer contre eux, des violences policières aux persécutions institutionnelles contre les minorités. Je vois pour ma part dans l’acharnement à innocenter les violeurs de Mazan une extension tacite et conditionnelle de ce monopole de la violence à certaines catégories sociales (plutôt dominantes) pourvu qu’elles limitent leur action violente à certaines autres catégories (plutôt minoritaires).

    Les images de Gaza et de Mazan concourent au même mouvement de révélation à grande échelle de l’étendue de l’arnaque d’un régime profondément illégaliste, au sens foucaldien : la gestion de la légalité ou de l’illégalité de certains phénomènes en fonction de qui en sont les acteurs.

    S’y dévoile en fait la matrice d’un système fondé sur la #négation_des_victimes : face à l’impunité acquise de certains, selon une organisation finalement tout à fait suprémaciste, on le voit aujourd’hui : les preuves ne valent pas grand chose ; face à des perpétrateurs qui bénéficient à d’un totem d’#immunité, ou à minima de nombreux points d’avance, il n’y a pas de victime assez parfaite pour établir la #culpabilité de leur bourreau.

    Le #victim_blaming (terme qui désigne l’attribution d’un acte malveillant à la responsabilité de la victime) est en fait le mode par défaut du parcours de la victime vers la reconnaissance de son statut et l’éventuelle réparation du préjudice et participe d’une #impunité_institutionnelle. Le huis clos que les images viennent briser n’est pas seulement géographique, mais aussi moral et idéologique : il est celui d’une société internationale qui refuse de reconnaître la pleine humanité des victimes, car cela impliquerait de remettre en question les structures de pouvoir qui la sous-tendent.

    Si comme le veut l’adage le vieux monde peine à mourir, les monstres qui surgissent prennent pour l’instant la forme d’une ère post-factuelle où l’émotion et l’opinion remplacent les faits, et dans laquelle les spectateurs sont complices par leur inaction. Et si un nouveau monde tarde à apparaître c’est aussi parce l’#indifférence et le #déni prédominent et autorisent l’impunité à prospérer.

    J’ai l’optimisme de penser que l’indignation suscitée par décalage entre les déclarations des pouvoirs publics et les actes qui sont documentés ne n’est pas vouée à tourner dans une boucle stérile et fera à terme bouger les lignes. Je caresse même la chimère que par le spectacle qui se donne de cas d’impunité tellement patents, après l’indignation incrédule se produise un déclic des consciences même chez les gens les plus enclins à avoir confiance en la justice nationale et internationale. Le régime actuel de coexistence des #récits_dominants avec les images qui les contredisent est en train de creuser une faille qui expose les processus par lesquels les systèmes de justice et les systèmes d’information sont à la fois régis par les #rapports_de_pouvoir qui traversent nos sociétés et producteurs de #récits dominants. Chaque jour qui passe montre un peu davantage combien le roi est nu.

    Omar El Akkad tweetait il y a un an : “One day, when it’s safe, when there’s no personal downside to calling a thing what it is, when it’s too late to hold anyone accountable, everyone will have always been against this.” Ce tweet a été vu plus de 10 millions de fois. Pouvons-nous vraiment attendre que trois générations s’écoulent ?

    https://blogs.mediapart.fr/cerisuelo/blog/171024/la-preuve-en-images
    #viols_de_Mazan

  • Puisqu’apparemment il n’y a aucun autre thème dont il conviendrait de discuter, on va dire que le sujet d’intérêt du moment, de Ensemble jusqu’au RN, c’est de savoir si dissoudre la France Insoumise, ce serait pas une bonne idée.

    On a vraiment basculé dans la post-vérité.

    • Sur mes réseaux Mastodon, quand ça cause du retrait de Biden, ça cause immédiatement du retrait de Mélenchon, parce que Mélenchon, il est sénile et il empêche son camp de gagner comme Biden aux US.

      Comme quoi, ça infuse au delà de l’extrême-droite, la cancel culture de la gauche.

      Et le plus drôlatique, c’est que dans le même temps, à la façon du premier Ruffin venu, ça se gargarise de prétendre que vraiment, les autres gauchistes sont vraiment trop bêtes, parce qu’ils se tirent une balle dans le pied, en ne faisant rien, contrairement à nous, les vrais gauchistes, qui savons ce qu’il faut faire.

    • J’ai du mal à trouver des comptes à suivre. C’est la difficulté de Mastodon à mon avis. En plus, si on suit tout le monde, on se retrouve avec trop de choses. Et en fait, y-a pas des masses d’activité (intéressante), je trouve.

      Ceci dit, donc, j’ai quelques gauchistes, ou qui se disent gauchistes. Et c’est donc du niveau de la Ruffinade. Gauchiste qui se tire une balle dans le pied du copain à coup de fulgurances de cour de récré (tout en prétendant le contraire, les nuls, c’est les autres, évidemment (je l’accepte volontiers en retour, ça permet de continuer à avoir l’impression d’avancer, en rond)).

      En ce moment, y-en a un autre qui déçoit (et s’il lit mon post, il va dire que je participe à son harcèlement), c’est @malopedia, qui a bien du mal à admettre qu’il est aussi parfois dans le campisme, quand par exemple il attaque LFI. L’autre fois, c’était pour commencer à dire que de toute façon, faut pas y aller (au gvt), puis pour ensuite dire que bon, tout de même, LFI y sont pas malin de refuser d’y aller, c’est tout de leur faute si on avance pas, et d’ailleurs, nous au PS, on est des démocrates, pas comme à LFI, etc. Il pourrait rester à l’écart des polémiques faciles, mais non, finalement, il doit s’ennuyer, il alimente l’entropie. Alors que par ailleurs, sa lecture de l’activité de l’AN est passionnante.

  • Aux Etats-Unis, trois présidentes d’universités prestigieuses accusées de « minimiser » les dérives antisémites sur leurs campus
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/06/aux-etats-unis-trois-presidentes-d-universites-prestigieuses-dans-le-collima

    Quand un appel à l#'intifada, c’est au dire au soulèvement, est assimilé à un appel au #génocide par pétition principe, les mots n’ont plus aucun sens. La déni à la #Orwell est absolument effrayante et surtout elle a pour fonction d’empêcher de voir le génocide qui se commet sous nos yeux : celui de la population de #Gaza. Que ces présidentes d’université n’aient pas la présence de contredire, pendant et après ces auditions, leurs interlocutrices qui tordent ainsi le sens des mots et se contorsionnent à défendre une soi-disant liberté d’expression de mots qui n’ont pas été prononcés est totalement hallucinant.

    La question, posée à plusieurs reprises, était simple : « Est-ce que l’appel au génocide des juifs viole le code de conduite » des universités concernées, en matière de harcèlement et d’intimidation ? « Cela peut être le cas, selon le contexte, comme cibler un individu », a répondu Claudine Gay. « Si le discours se transforme en conduite, cela peut être du harcèlement », a déclaré Elizabeth Magill, expliquant aussi que la décision de qualification « dépendait du contexte ».

    Sally Kornbluth avait pourtant commencé par expliquer : « Je n’ai pas entendu parler d’appel au génocide des juifs sur notre campus. » « Mais vous avez entendu des “chants pour l’intifada” [soulèvement] », a répliqué Elise Stefanik. Cette dernière avait débuté l’audition en donnant sa définition personnelle de l’intifada – « Vous comprenez que cet appel à l’intifada est de commettre un génocide contre les juifs en Israël et au niveau mondial », faisant basculer le débat du soutien à l’intifada de certains manifestants à la question du génocide.

    « J’ai entendu des “chants” [pour l’intifada] qui peuvent être considérés comme antisémites dans le contexte d’un appel à l’élimination des juifs », a poursuivi Mme Kornbluth. Poussée dans ses retranchements pour savoir si appeler au génocide des juifs violait le code de conduite de Penn, elle a déclaré : « Cela ferait l’objet d’une enquête pour harcèlement s’il était omniprésent et grave. »

    « Elles doivent toutes démissionner pour déshonneur »
    Les réponses des trois femmes ont suscité un tollé. D’abord, de la part du milliardaire Bill Ackman, de confession juive et fondateur du fonds d’investissement spéculatif Pershing, qui ne décolère pas contre son ancienne université : « Elles doivent toutes démissionner pour déshonneur. Si le PDG d’une de nos entreprises donnait une réponse similaire, il serait viré dans l’heure. Pourquoi l’antisémitisme a-t-il explosé sur les campus et dans le monde ? A cause de dirigeants comme les présidentes Gay, Magill et Kornbluth, qui croient que le génocide dépend du contexte », a-t-il écrit sur X, mardi.

    Le lendemain, la Maison Blanche désavouait sans les citer les trois patronnes des prestigieuses universités. « C’est incroyable qu’il soit nécessaire de dire cela : les appels au génocide sont monstrueux et contraires à tout ce que nous représentons en tant que pays », a déclaré Andrew Bates, porte-parole de la Maison Blanche. Yad Vashem, le mémorial de la Shoah en Israël, s’est dit de son côté « consterné que des dirigeants d’institutions académiques d’élite utilisent une contextualisation trompeuse pour minimiser et excuser les appels au génocide des juifs ».

    La présidente de Harvard, Claudine Gay, a tenté de limiter les dégâts dans un communiqué. « Certains ont confondu le droit à la liberté d’expression avec l’idée selon laquelle Harvard tolérerait les appels à la violence contre les étudiants juifs. Soyons clairs : les appels à la violence ou au génocide contre la communauté juive, ou contre tout groupe religieux ou ethnique, sont ignobles, ils n’ont pas leur place à Harvard, et ceux qui menacent nos étudiants juifs devront rendre des comptes. »

    « Liberté d’expression, même pour les opinions insupportables »
    Cette audition tendue faisait suite aux prises de position propalestiniennes et anti-israéliennes, et pour certaines antisémites, de certains étudiants et associations d’étudiants dans la foulée du 7 octobre. La direction des universités concernées a été accusée de ne pas avoir réagi suffisamment. La séance au Congrès a commencé par une minute du silence pour les victimes de l’attaque terroriste du Hamas. Ensuite, des vidéos de manifestations sur les trois campus ont été diffusées, et l’on y entendait les étudiants scander « intifada ».

    La patronne de Harvard a affirmé que les propos « haineux » lui étaient « odieux » et assuré que les appels au génocide étaient « en désaccord avec les valeurs de Harvard », mais elle a insisté sur le respect de la liberté d’expression : « Notre université s’engage en faveur de la liberté d’expression, même pour les opinions insupportables, scandaleuses et haineuses. » Mme Kornbluth a adopté une ligne similaire. « Le droit à la liberté d’expression ne s’étend pas au harcèlement, à la discrimination ou à l’incitation à la violence dans notre communauté », a affirmé la présidente du MIT, rappelant en creux que cette liberté est quasi absolue. Elle est garantie par le premier amendement de la Constitution américaine (« Le Congrès n’adoptera aucune loi (…) pour limiter la liberté d’expression »), à la différence de l’Europe, où la liberté d’expression est limitée.

    L’audition a aussi tourné au procès de ces institutions, notamment Harvard, considérée comme un temple du gauchisme par les républicains. L’élu républicain de Floride Aaron Bean a cité une enquête d’un journal de Harvard révélant que 80 % du personnel de la faculté se jugeait progressiste et seulement 1 % conservateur. Selon le classement effectué par les associations conservatrices College Pulse et FIRE (The Foundation for Individual Rights and Expression), qui ont sondé quelque 55 000 étudiants, l’université figure au 248ᵉ et dernier rang de la liberté d’expression, avec pour commentaire : « épouvantable ».

    Mme Stefanik a déploré que le nombre d’étudiants juifs à Harvard soit tombé de « 25 % dans les années 1980 à 5 % à 10 % aujourd’hui ». « Ce ne sont pas des données que nous collectons lors du processus d’admission », a répondu Claudine Gay. Le processus de discrimination positive de Harvard a été déclaré inconstitutionnel en juin.

  • La mentalité conspirationniste
    https://laviedesidees.fr/Dieguez-Delouvee-Le-complotisme.html

    À propos de : Sébastian Dieguez, Sylvain Delouvée, 2021, Le complotisme. Cognition, culture société, Bruxelles, Mardaga. On ne naît pas complotiste, mais on choisit de le devenir. La thèse défendue par S. Dieguez et S. Delouvée est forte, à rebours des interprétations très répandues qui voient dans le conspirationnisme un effet de l’ignorance ou de la crédulité. Cette recension est suivie d’une réponse des deux auteurs.

    #Société #vérité #post-vérité
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220708_conspiration.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220708_conspiration.docx

    • Pour Delouvée et Dieguez, « les théories “critiques” du monde social, après tout, ont du succès précisément par leur capacité à “révéler” des processus cachés et ignorés des acteurs ordinaires (et ces processus sont efficients précisément parce qu’ils sont cachés et ignorés). La raison de ce succès est donc la même que pour celui du complotisme » (p. 316). Pour Delouvée et Dieguez, voir dans le complotisme une forme de prise de conscience collective – certes fondamentalement erronée dans la mesure où le complotisme se trompe en les imputant à l’action de groupes d’individus secrets alors que leurs causes et leurs effets sont le produit multifactoriel de structures sociales qui échappent largement aux titulaires du pouvoir – des maux sociaux qui traversent nos régimes représentatifs revient à l’excuser, si ce n’est même à le légitimer. Telle est la position anti- sociologique développée par les deux chercheurs qui rejettent toute approche compréhensive du complotisme.

      Pour conclure, quel est _in fine l’objectif poursuivi par les auteurs de ce livre ? Il tient en trois mots : individualisation, dépolitisation et rappel à l’ordre. En cherchant à réduire le complotisme à des traits et dispositions individuels (paranoïa, schizothypie, narcissisme, manichéisme, etc.), les auteurs, qui s’inscrivent dans la droite ligne de la tradition cognitiviste, en arrivent, bien qu’ils s’en défendent, à pathologiser le conspirationnisme comme une forme de défiance illégitime et irrationnelle qu’il convient, non pas de _comprendre, mais de combattre. Cette approche qui tend à dépolitiser le complotisme, en refusant d’y voir une forme de défiance vis-à-vis des pouvoirs publics et une dénonciation, hasardeuse certes, des injustices et dysfonctionnements sociaux pourtant bien réels, n’en épuise pas pour autant la dimension politique. Bien au contraire, en renvoyant sans ménagement ces formes désordonnées et radicales de contestation dans les limbes de l’irrationalité et de l’illégitimité, Delouvée et Dieguez en viennent à naturaliser l’ordre sociopolitique tel qu’il est établi. Quiconque, en particulier leurs collègues sociologues, qui adopterait une approche compréhensive du complotisme serait alors suspect de complaisance ou de complicité.

      #complotisme

  • Covid-19 : comment la Chine mène une guerre de l’information pour réécrire les origines de la pandémie
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/26/l-offensive-de-pekin-pour-faire-oublier-le-virus-chinois_6074498_3210.html

    Long et passionnant article sur les méthodes de désinformation menées par la Chine autour de la pandémie Covid-19.
    Il est intéressant de voir que la stratégie médiatique du gouvernement chinois recouvre pleinement ce que Zeynep Tufekci décrit dans son livre "Twitter & les gaz lacrymogènes (https://cfeditions.com/lacrymo) : noyer le poisson est plus efficace que de censurer...

    Sur les réseaux sociaux ou auprès de l’OMS, la Chine fait parler sa propagande pour écrire un nouveau récit et convaincre le monde que le point de départ de la pandémie se trouve aux Etats-Unis.

    Quand Xi Jinping parle pour la première fois du nouveau coronavirus aux Chinois, le 20 janvier 2020, après un mois de silence, sa stratégie est fixée. Le dirigeant communiste part en guerre pour « résolument enrayer » l’épidémie. Il doit contrôler le désordre sanitaire qui a surgi au début de décembre 2019 à Wuhan, une ville de 11 millions d’habitants, et touche désormais Pékin et Shanghaï. Xi veut placer la Chine à l’avant-garde de la lutte planétaire qui s’engage. Il décide, surtout, de tout faire pour que le monde doute de l’origine du SARS-CoV-2. L’histoire doit oublier le « virus chinois ».

    Une puissante campagne de propagande d’Etat s’engage, dont tous les contours ne sont pas encore connus. Elle débute dans la sidération causée par le nouveau virus, en ce début d’année 2020. Pour les autorités chinoises, il convient d’abord de ne pas raviver le traumatisme du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), la première épidémie mondiale du XXIe siècle, qu’elles avaient mal gérée et qui avait paniqué l’Asie en 2002-2003 (774 morts dans le monde).

    A Wuhan, depuis plusieurs semaines, sévit une pneumonie. « Pour le moment, la police de Wuhan a arrêté huit personnes qui ont répandu des rumeurs liant la pneumonie au SARS », écrit le Global Times le 6 janvier 2020. Heureusement, « le virus trouvé à Wuhan apparaît beaucoup moins grave que celui qui a causé le SRAS », rassure, dans le journal d’Etat, Liu Youning, un épidémiologiste travaillant dans un hôpital militaire.

    La chaîne australienne ABC établira que, dès octobre 2019, des douzaines de personnes étaient hospitalisées avec des symptômes de fièvre et de toux dans la capitale régionale du Hubei. De leur côté, le New York Times et ProPublica révéleront que, pour dissimuler l’étendue de l’épidémie à ses débuts, la propagande chinoise s’est appuyée sur 3 200 directives et 1 800 mémos envoyés à des agents locaux dans tout le pays.

    Par ses aspects composites et ses modes opératoires, la campagne de propagande qui a tenté de convaincre le monde que l’origine du virus se trouve aux Etats-Unis est « une des plus emblématiques » menées récemment par la Chine, a expliqué, le 19 novembre 2020, Paul Charon, de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem), à Paris. S’exprimant dans le cadre du colloque Médias en Seine, ce chercheur a établi que « ce fut un exercice de manipulation de l’information relativement sophistiqué pour renverser la stigmatisation, s’inspirant des méthodes soviétiques des années 1970 et 1980 qui avaient été appliquées au virus du sida ».

    A l’appui de leur campagne, les services chinois ont créé un expert virtuel, « Larry Romanoff », titulaire de comptes sur les réseaux occidentaux. Cet avatar crée une centaine d’articles pseudo-scientifiques en huit mois, diffusés partout dans le monde, depuis un site complotiste canadien (Globalresearch.ca), jusqu’à un faux quotidien japonais, en passant par le canal d’un virologue taïwanais… Le 13 mars, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Zhao Lijian, endosse franchement la manipulation en citant le faux Romanoff. « Lisez son article, lance alors l’officiel, il apporte plus de preuves selon lesquelles le virus vient des Etats-Unis. »

    D’autres gouvernements, en Iran et au Venezuela, ont servi de relais à Pékin. Mais c’est avec Moscou, dont le ministère de la défense diffusait dès janvier 2020 la thèse du virus américain, que la conjonction des intérêts fut la plus organisée. La crise a servi de catalyseur, en donnant toute leur portée à des accords bilatéraux récents passés entre médias russes et chinois, portant sur des échanges de contenus, la promotion réciproque d’informations sociétales, ou le développement en ligne : accords de Sputnik avec l’agence officielle Xinhua, Global Times et Alibaba en 2017 ; entre l’agence extérieure russe Rossiya Segodnia et China Media Group en 2018 ; entre Rossiya Segodnia et Huawei en 2019.

    #Chine #Désinformation #Post-Truth #Post-vérité #Zeynep_Tufekci #Red_Mirror

  • Mensonge et démocratie
    https://laviedesidees.fr/Mensonge-et-democratie.html

    À propos de : Sophia Rosenfeld, Democracy and Truth : A Short History, University of Pennsylvania Press. “Fake news” : l’expression est récente, mais le problème remonte à la naissance de la #démocratie. Sophia Rosenfeld explore les racines de la question de la vérité en politique.

    #Histoire #vérité #théorie_politique #Books_and_ideas_originals #post-vérité #technocracy #raison
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20200608_maza_fakenews.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200608_maza_fakenews.pdf

  • Facebook CEO Mark Zuckerberg Won’t Fact-Check Trump | Bitch Media
    https://www.bitchmedia.org/article/mark-zuckerberg-says-facebook-wont-fact-check-trump-and-politicians
    https://www.bitchmedia.org/sites/default/files/styles/facebook_ratio/public/open-graph/Mark+Zuckerberg%20social.jpg?itok=V9Rjp5zN

    On May 26, Twitter finally fact-checked a Trump tweet about mail-in voting leading to rampant voter fraud. Because Twitter called his tweets “potentially misleading,” Trump responded by signing an executive order, saying that it will “defend free speech from one of the gravest dangers it has faced in American history.” Given that Facebook, along with Twitter, is a leading social media platform (and that the former has faced scrutiny for allowing disinformation to spread unchecked), The Daily Briefing host Dana Perino asked Facebook’s CEO Mark Zuckerberg about Twitter’s decision to fact-check Trump’s tweets. “I believe strongly that Facebook shouldn’t be the arbiter of truth of everything people say online,” Zuckerberg said. “These platform companies shouldn’t be in the position of doing that. We’ve been pretty clear in our policy that we think it wouldn’t be right for us to do fact checks for politicians in that people should be able to hear what politicians say—there’s plenty of scrutiny about politicians’ speech already, that’s what the media does.” He continued, saying that Facebook is “really strong in favor of giving people a voice and free expression.” Apparently, free expression includes allowing politicians to spread lies with impunity.

    At this point, it’s impossible to argue that social media is a neutral force. Millions of people use these platforms to connect, to learn about politics and other social issues, and to network with people who have similar interests, which means that millions of people—politicians included—are bringing their values to a public forum.

    #Facebook #post-vérité #censure

  • Si les pages Wikipedia de députés sont modifiées depuis l’Assemblée, ce bot les expose
    https://www.numerama.com/politique/625033-si-les-pages-wikipedia-de-deputes-sont-modifiees-depuis-le-parlemen

    Un nouveau compte Twitter a vu le jour mi-mai. Son but ? Exposer toutes les modifications des pages Wikipédia dédiées aux députés, lorsqu’elles sont faites anonymement et avec des adresses IP de l’Assemblée nationale. Son succès a été immédiat. Et son propriétaire compte bien étendre l’initiative plus loin. C’est l’autre affaire qui accable Lætitia Avia, et qui est presque passée inaperçue tant l’enquête principale de Mediapart est édifiante. Alors que la députée de La République en marche (LREM) est accusée (...)

    #Wikipedia #bot #manipulation

    //c1.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2017/05/parlement-assemblee-nationale.jpg

  • Washington, ce nid de complotistes...

    Washington n’exclut pas que le coronavirus vienne d’un laboratoire de Wuhan - Monde - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/monde/washington-n-exclut-pas-que-le-coronavirus-vienne-d-un-laboratoire-de-w

    Les États-Unis n’excluent pas que le coronavirus à l’origine de la pandémie qui a déjà tué plus de 137 000 personnes dans le monde provienne, bien que d’origine naturelle, d’un laboratoire chinois à Wuhan, et évoquent une « enquête » pour faire toute la lumière. « Nous menons une enquête exhaustive sur tout ce que nous pouvons apprendre sur la façon dont ce virus s’est propagé, a contaminé le monde et a provoqué une telle tragédie », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo sur la chaîne Fox News.

    #rumeurs #post-vérité #Uncle_Donald #coin-coin

  • Dialogue État - Régions : déshabiller Saint-Pierre pour habiller Saint-Paul.

    Coronavirus : une nouvelle cargaison de masques commandée par la Région Bourgogne Franche-Comté a été réquisitionnée - France 3 Bourgogne-Franche-Comté
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/coronavirus-nouvelle-cargaison-masques-commandee-region

    Dans un communiqué la Région Bourgogne-Franche-Comté fait état de ce nouvel incidents dans l’acheminement des masques qu’elle a commandé. Une commande globale de 4 millions de masques destinés aux Ephad, aides à domicile, structures d’accueil pour personnes handicapées des 8 départements de Bourgogne-Franche-Comté.

    Déjà, en milieu de semaine dernière, les 2 millions de masques commandés par Marie-Guite Dufay et qui étaient arrivés à Bâle-Mulhouse le 1er avril ont été récupérés par l’Agence Régionale de Santé Grand Est et la Région Grand Est. Un nouvel arrivage était attendu dimanche 5 avril.

    Les régions du Grand-Est et de Bourgogne Franche-Comté sont pourtant les plus impactées par l’épidémie et parmi ces régions se trouvent des département avec les capacités d’accueil en réa les plus faibles du territoire national.

    ♪♫ Ohé ! Ohé ! territoires abandonnés !♪♫

  • Mais bon sang, quand est-ce qu’on vire cette vedette ?
    https://twitter.com/BFMTV/status/1246034511433027584

    https://video.twimg.com/amplify_video/1246034435520131074/vid/1280x720/HTPQhwrQl0Hp7Q5i.mp4

    Didier Lallement : « Pas besoin d’être sanctionné pour comprendre que ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ceux qu’on trouve dans les réanimations, désormais aujourd’hui, ce sont ceux qui au début du confinement, ne l’ont pas respecté, c’est très simple. Il y a une corrélation très simple »

  • Myriam Revault d’Allonnes : « La #vérité n’a plus d’effet sur le #réel »
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/12/07/31003-20181207ARTFIG00280-myriam-revault-d-allonnes-la-verite-n-a-plus-d-ef

    On a beaucoup glosé sur la célèbre formule de #Nietzsche : « il n’y a pas de faits, il n’y a que des #interprétations ». Mais en aucun cas elle ne dissout ni n’abolit la vérité : elle énonce que les faits bruts ne signifient rien. Ils doivent être mis en ordre et ne font sens qu’à la condition d’être déchiffrés et interprétés. N’importe quel historien vous dira que les faits « purs » n’existent pas, qu’ils doivent être interprétés et organisés en un récit qui leur donne forme. Mais cette configuration des faits (certes liée à des choix) n’abolit pas la réalité factuelle. Ce n’est pas le cas de la « #post-vérité ».

  • La vérité à l’ère digitale
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/150318/la-verite-l-ere-digitale

    Vendredi, le colloque international organisé par Mediapart pour ses dix ans réunira des personnalités partageant le souci de la vérité telles que #Katharine_Viner, rédactrice en chef du Guardian, #Roberto_Scarpinato, procureur général de Palerme ou encore #Patrick_Boucheron, historien.

    #Culture-Idées #Cagla_Aykac #circulation #Daphné_Gastaldi #Edwy_Plenel #Enquête #Eyal_Weizman #fake_news #Hanneke_Chin-A-Fo #Henri_Verdier #Histoire #Information #Jesús_Maraña #Journalisme #Liberté_d'informer #Lina_Attalah #Numérique #post-vérité #Robert_Darnton #savoir #Sofia_Bonilla

  • La post-vérité, tombeau incertain des démocraties
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/030318/la-post-verite-tombeau-incertain-des-democraties

    L’élection de Trump a suscité maints commentaires sur la déstabilisation démocratique provoquée par l’activisme numérique des artisans de la post-vérité et des #théories_du_complot. Le colloque organisé à l’occasion des dix ans de La #Vie_des_Idées a éclairé la question, tout en révélant des divergences politiques et intellectuelles fortes sur le sujet.

    #Culture-Idées #complotisme #démocratie #Gérald_Bronner #Pierre_Rosanvallon #post-vérité

  • Aux origines de la post-vérité (2/2) : la destruction des Omphalos
    http://www.internetactu.net/2018/01/24/aux-origines-de-la-post-verite-22-la-destruction-des-omphalos

    Le livre d’Andersen a un mérite, incontestable celui de présenter les choses dans une perspective historique (voir la première partie de notre dossier). Non, les fake news ne sont pas un pur produit de Facebook et Twitter ; non, Trump n’est pas un pur accident. Mais peut-être, en se cantonnant dans (...)

    #Articles #Débats #culture #désinformation #eDémocratie