• #Achille_Mbembe : « l’influence française est partout en recul en #Afrique »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/281117/achille-mbembe-linfluence-francaise-est-partout-en-recul-en-afrique

    Grand penseur de la postcolonisation, Achille Mbembe est l’un des plus grands intellectuels africains. Pour Mediapart, il livre sa réaction à chaud au discours d’Emmanuel Macron, et donne son point de vue sur les grands défis du continent, la réapparition de l’esclavage en Libye, et son inquiétude face à la montée du #racisme.

    #Culture-Idées #asile #circulation #Colonisation #Emmanuel_Macron #frontières #Négritude #Postcolonial

  • À #Berlin, les rues aux noms de colonisateurs rebaptisées aux noms de résistantes africaines

    Dans le #quartier_africain de Berlin, surnommé ainsi parce que ses grands axes portent les noms d’anciennes colonies allemandes telles que #Zanzibar, la #Guinée ou le #Cameroun, quelques rues portent toujours les noms de grands colonisateurs allemands, telle la #Petersallee, une référence à #Carl_Peters, qui a fait exécuter des milliers de personnes en Afrique de l’Est, ou la #Lüderitzstraße : « Elle évoque le souvenir du marchand de tabac #Adolf_Lüderitz, qui a escroqué de vastes zones de la #Namibie actuelle à coups de deals malhonnêtes. Il est considéré comme un des initiateurs du #génocide des #héréros et des #namas qui a été commis par les Allemands en 1904. »

    Après plusieurs années de discussions, impulsées par l’association locale #Berlin_Postkolonial, la mairie du quartier de Wedding a décidé de « décoloniser l’#espace_public », comme l’écrit le quotidien, en donnant à ces rues de nouveaux noms : à compter de 2017, elles porteront ceux de résistantes africaines, qui se sont opposées au colonialisme et au racisme.


    http://www.slate.fr/story/126086/berlin-remplace-noms-rue-colons-resistantes-africaines
    #colonialisme #colonisation #toponymie #noms_de_rue #décolonisation #femmes #résistance #genre #toponymie_féministe #toponymie_politique

  • Memorie oltre confine. La letteratura postcoloniale in prospettiva storica

    Negli ultimi decenni si sono sviluppate forme di storia, di filosofia, di antropologia postcoloniale, ma la letteratura resta ancora una via maestra per comprendere che cosa stia succedendo nella cultura che fa da sfondo agli studi postcoloniali e che tocca continuamente nuove frontiere.
    Il libro di Gabriele Proglio si pone su questa strada, affrontando un tema di grande attualità: la necessità di sviluppare un approccio postcoloniale in prospettiva storica per quanto riguarda l’Italia. La letteratura postcoloniale in lingua italiana consente l’accesso a quella sfera della soggettività che il fascismo tentò di colonizzare - come parte integrante della colonizzazione materiale - incontrando per altro resistenze di vario genere. L’Italia attuale, da cui muove esplicitamente il lavoro, è inserita nel mondo globale e si caratterizza come punto di incrocio di una rete di canali di migrazione. La figura del migrante sta quindi al centro della trattazione. Appoggiandosi alle proposte dei principali teorici di studi postcoloniali, essa articola la riflessione sull’ibridazione delle culture nell’esperienza e nella scrittura dei soggetti delle migrazioni (ma anche dei loro discendenti e dei loro interpreti). Si delinea così un universo terzo, che si confronta con quello di partenza e con quello di arrivo, illuminando le strategie di vita dei migranti e i loro movimenti attraverso il tempo e lo spazio.
    Dalla lettura di questo libro si trae il senso della creazione di nuove forme espressive, nelle quali gli ambiti culturali attribuiti in passato a colonizzati e colonizzatori ora si mescolano, cambiano posto e valenza, indicando che sono in formazione spazi nuovi e trasversali, a cui possono avere accesso persone di diverse origini culturali.


    http://www.ombrecorte.it/more.asp?id=282&tipo=novita
    #post-colonialisme #littérature #Italie #postcolonialisme #livre #colonialisme #colonisation
    cc @albertocampiphoto

    D’autres publications intéressantes de #Gabriele_Proglio sur le colonialisme et l’Italie :
    https://babe.eui.eu/wp-content/uploads/sites/21/2015/10/Proglio_Publications_2015.pdf

  • Sur sa page d’accueil, le site du Comptoir des presses d’universités (qui réunit l’ensemble des presses universitaires de France) propose une sélection bibliographique (ouvrages très récents) autour des paradoxes de l’internement administratif des étrangers en France.

    Les centres de rétention administrative (CRA) sont utilisés en France pour l’enfermement des étrangers en instance d’éloignement du territoire. Paradoxaux, ces espaces de confinement sont des lieux répressifs gérés par la police qui doivent simultanément respecter les principes de « l’Etat de droit », et incluent dans leur personnel des intervenants associatifs chargés de faire respecter les droits des personnes enfermées.En croisant l’analyse d’archives et une enquête ethnographique de 5 mois dans un centre de rétention, l’auteur analyse les origines, le déploiement contemporain, et les effets sociaux inattendus de la tension entre répression et respect des droits.

    Nicolas Fischer, 2017, Le territoire de l’expulsion. La rétention administrative des étrangers et l’État de droit dans la France contemporaine, ENS Éditions, 350 p.
    http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100901150

    Les centres de rétention administrative sont aujourd’hui des relais essentiels du contrôle de l’immigration irrégulière. Ils relèvent d’un schéma répressif inhabituel en démocratie : héritiers des camps d’internement du passé, ils permettent en effet l’enfermement extra-judiciaire, sur décision d’un préfet, d’étrangers qu’il ne s’agit pas de sanctionner mais seulement de maintenir sous contrôle pour mieux préparer leur « éloignement ». Mais ce format particulier de répression est également à l’origine de la critique de la rétention : sommés de respecter « l’Etat de droit », les centres se doivent de respecter concrètement les droits fondamentaux des personnes. C’est à ce titre que des militants associatifs spécialisés dans le droit des étrangers y interviennent depuis 1984.

    Sarah Mazouz, 2017, La République et ses autres. Politiques de l’altérité dans la France des années 2000, ENS Éditions, 300 p.
    http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100293490 (version en ligne bientôt disponible)

    La France a-t-elle peur de ses autres ? En revenant sur les discours et les pratiques qui se formalisent ces dernières années, Sarah Mazouz interroge les « politiques françaises de l’altérité ». A partir d’une enquête ethnographique,elle montre comment s’articulent dans l’espace social les questions de l’immigration, de nation et de la radicalisation.

    Lucie Daudin (dir.), 2017, Accueillir des publics migrants et immigrés. Interculturalité en bibliothèque, Presses de l’enssib, 180 p.
    http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100653590

    Immigrés, migrants, étudiants : les publics des bibliothèques sont, à l’image de notre société, multiculturels. Comment accompagner un parcours d’intégration ?

    Johannes Bühler, 2016, Au pied de la forteresse. Rencontres au Maroc, aux frontières de l’Europe, Éditions Antipodes, 280 p.
    http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100627660

    Sous forme de reportage, l’auteur donne la parole à une quinzaine de personnes bloquées au Maroc dans leur voyage désespéré vers l’Europe. Au travers leurs récits authentiques et plein de suspens, ils nous montrent comment leur histoire est inéluctablement liée à la nôtre, tandis que se dessine avec réalisme une image du contexte de ces migrations.

    Catherine Wihtol de Wenden, 2016, Migrations : une nouvelle donne, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 184 p.
    http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100101760

    L’année 2015 a été marquée par des flux de réfugiés sans précédent vers l’ Europe. Par delà les effets de la crise syrienne et du voisinage de l’Europe avec des pays en crise, producteurs de demandeurs d’asile à travers la méditerranée, le phénomène s’est révélé être mondial, structurel et durable depuis plus longue date.

    Giulia Fabbiano, 2016, Hériter 1962. Harkis et immigrés algériens à l’épreuve des appartenances nationales, Presses Universitaires de Paris Ouest, 266 p.
    http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100088730

    Cet ouvrage apporte un éclaircissement empirique important sur les zones d’ombre qui hantent l’universalisme républicain et, plus généralement, les sociétés postmodernes : la saillance de l’ethnicité, la nature et la place des frontières entre groupes, les dynamiques et les imaginaires postcoloniaux.

    Laurent Vidal et Alain Musset (dir.), 2015, Les territoires de l’attente. Migrations et mobilités dans les Amériques (XIXe-XXIe siècle), Presses universitaires de Rennes, 306 p.
    http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100776670

    Les phénomènes de mobilité et de déplacement s’affirment comme des caractéristiques majeures de nos sociétés contemporaines. Pour autant, loin d’être fluides, homogènes ou linéaires, ces déplacements sont ponctués de temps, plus ou moins longs, d’attente.

    #CRA #Centres_de_Rétention_Administrative #Accueil #Migrations #Migrants #Droit_d_Asile #Asile #Géographie_des_Migrations #Frontières #Géographie_des_Frontières #Postcolonialisme

  • Mayotte, Under the DOM - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/Mayotte-Under-the-DOM

    Dans « Under the dome », série télévisée US, une ville se réveille un jour sous un dôme transparent qui la retranche du monde.

    « Sept migrants clandestins se sont noyés dans le naufrage de la barque de pêche qui les transportait, juste en arrivant dans le lagon de Mayotte, a annoncé aujourd’hui la préfecture [1]. » Un fait divers parmi d’autres, coincé entre un cambriolage et la sortie de route d’un camion. On s’habitue à tout, y compris au retour cyclique de ces drames. Un instant suspendue par le flash info, la vie poursuit son cours. Comme si ces sept morts ne comptaient pas, pas plus que tous ceux qui les ont précédés sous les eaux, et qui se comptent par milliers [2]. Mayotte reste un angle mort de la France : territoire absent des rayons des librairies, des écrans de cinéma et de télévision, des préoccupations et de l’imaginaire de l’Hexagone. Loin des yeux, loin du cœur... Pourtant cette île est le laboratoire de la #postcolonialité républicaine, produit d’un croisement entre #Françafrique et Département d’#outre-mer (DOM). La mécanique coloniale opère à Mayotte sur le mode d’une censure tectonique qui scinde, partitionne, rature un paysage archipélique – celui des Comores – avant de se réfracter dans le psychisme du néocolonisé [3].

    #Mayotte #Comores #kwassa_kwassa #migrants #colonialisme

  • Politique des parias. Sur la racialisation de la classe ouvrière anglaise Satnam Virdee

    En tant qu’Anglais à la peau brune, quelle ne fut pas ma déception devant ce qu’un socialiste, en 2013, avait reconstruit de la vie de la classe ouvrière d’après-guerre : un portrait certes émouvant, mais entièrement blanc. Je n’ai pas vu mes grands-parents dans le tableau peint par Loach, ni les agriculteurs caribéens avec lesquels mon grand-père travaillait et auprès desquels il vivait. En fait, il n’y avait pas un seul Britannique noir ou à la peau foncée de tout le film.

    C’est contre ce genre de vision étriquée de l’histoire de la classe ouvrière que j’ai écrit ce livre.

    http://revueperiode.net/politique-des-parias-sur-la-racialisation-de-la-classe-ouvriere-anglai

    #répression #révolution #Nation #impérialisme #gauche #classe #Black_communism #matérialisme #postcolonialisme #race #sionisme #antifascisme #sexisme #néolibéralisme #islamophobie #racisme

  • L’université réfléchit sur « la #colonialité_du_pouvoir » en #France
    https://www.mediapart.fr/journal/france/020116/l-universite-reflechit-sur-la-colonialite-du-pouvoir-en-france

    Un colloque s’est tenu en décembre 2015 à la faculté du Havre, durant lequel chercheurs et militants se sont interrogés sur les sources, la réalité et la continuité coloniale des institutions françaises, tout en soulignant la difficulté de se mobiliser contre elles.

    #Indigènes_de_la_république #intersectionnalité #postcolonialisme #Université_du_Havre

  • Le sociologue de l’immigration Abdelmalek Sayad, proche de Bourdieu, explique en quoi l’islam en France est d’abord un phénomène postcolonial (1) et en quoi il s’explique par le social bien plus que par le culturel (2)

    (1) « « L’islam en France », c’est aujourd’hui, avant tout « l’islam, religion des immigrés ». « L’islam en France » est une réalité sociale et politique déjà ancienne, plus ancienne que l’immigration originaire de pays « musulmans ». La formule, toute académique, « la France, grande puissance musulmane » ou encore « grande puissance protectrice de l’islam », aussi anachronique soit-elle puisqu’elle est l’expression d’une situation politique correspondant à une époque de l’impérialisme européen (Algérie colonisée, Tunisie e Maroc sous protectorat, Syrie et Liban sous mandat, etc.) a encore aujourd’hui sa variante moderne si on convient de substituer à l’ancienne signification politique une signification plus sociologique (mais qui n’est pas totalement indemne d’implications politiques) : « L’islam, deuxième religion de France », ou plus justement, « deuxième religion en France »

    « Deuxième religion de France », mais seulement à la condition d’identifier comme « musulmans » tous les immigrés (dont certains, de nationalité française) provenant directement ou en raison de leur origine, de pays réputés comme étant globalement ou majoritairement « musulmans ». C’est ainsi que le 14 mars 1976, jour du Mouloud, la fête anniversaire de la naissance du prophète Mohammed, Paul Dijoud, alors secrétaire d’État aux travailleurs immigrés, ayant à annoncer à Évry quatre dispositions (incitatives mais non obligatoires) destinées à faciliter la pratique de la religion musulmane estimait à 2,2 millions (dont 700000 de nationalité française) la population musulmane résidant en France : « L’islam constitue aujourd’hui la deuxième religion en France. Les musulmans sont en effet - selon les estimations communément avancées - plus de deux millions, c’est-à-dire deux fois plus nombreux que les protestants, et beaucoup plus nombreux encore que les israélites [...] La grande majorité des musulmans en France est formée par des travailleurs immigrés : Maghrébins, Turcs, Africains noirs et Français musulmans (d’origine algérienne). »

    Et encore, deuxième religion par le nombre seulement, car pour tout le reste elle est la religion qui a le moins d’existence « officielle » et le moins de poids effectif (i.e. religion la plus « dominée », parce que religion de « dominés »).Entre ces deux formulations, séparées par un siècle d’histoire et correspondant chacune à un moment et à un état particuliers de la domination, du rapport de la France à la religion musulmane ( i,e. au pays de religion musulmane), il y a plus qu’une relation de simple homologie ou de continuité. Il y a, en réalité, une relation qu’on pourrait dire « génétique » : relation de cause à effet, « l’islam, religion de France », c’est-à-dire l’immigration de l’islam en France est pour une bonne part, le produit de « l’islam, religion sous protection ou sous domination de la France »... »

    (2) « L’islam des immigrés ou l’islam tel qu’il se réalise dans l’immigration ne rendrait-il pas à revêtir des formes distinctives qui lui viendraient du contexte particulier dans lequel il s’inscrit ? À l’islam « honteux », caché, éliminé et s’éliminant de le lui-même de la place publique et des engagements publics se substitue, à la faveur d’une autre « génération » d’émigrés et d’une autre modalité de présence dans l’immigration (c’est-à-dire de la présence que réalisent les immigrés), un islam avoué et proclamé, un islam qui s’affirme et se revendique religieusement, bien sûr, mais aussi, par-delà l’affirmation et la revendication religieuses - et peut-être plus essentiellement - culturellement et politiquement, bref, un islam militant, un islam qui devient le lieu, le mode d’expression et l’arme de l’identification sociale, identification inséparable de l’identification religieuse qui lui est souvent subordonnée. La position des immigrés ayant changé, ce sont aussi, corrélativement, la place, le rôle, le sens et les fonctions (la fonction religieuse et toutes les autres fonctions) de leur religion musulmane qui ont changé ou sont en train de changer, et cela en raison, pour une part, des transformations intrinsèques de l’immigration (de l’immigration en tant que population et en tant que processus et condition sociale) et, pour une autre part, des transformations (économiques, sociales, politiques, mentales et aussi religieuses), anciennes et actuelles, qui se sont produites et qui ont présentement cours dans toutes les sociétés musulmanes et, partant, dans tout l’islam. On songe ici, notamment, au rôle que la religion a joué (ou qu’on lui a fait jouer), non pas seulement comme force de résistance pour préserver la « personnalité » nationale déniée par la colonisation, mais aussi hier, comme force active de ralliement à la cause nationale ou au nationalisme et, aujourd’hui, comme arme dans le champ des rapports de force sur la scène internationale. »

    [ Abdelmalek Sayad, L’immigration ou Les paradoxes de l’altérité. Tome 3, La fabrication des identités culturelles ]

    #Abdelmalek_Sayad
    #islam
    #immigration
    #postcolonialisme

  • Une analyse très intéressante — quoique longue et quelque peu jargonnante — du discours du PIR, par Philippe Corcuff.

    Extrait de l’introduction :

    Parler d’oppression postcoloniale, c’est associer une série d’inégalités, de discriminations et de contraintes structurelles affectant l’immigration postcoloniale dans les sociétés comme la France, en faisant la double hypothèse d’éléments de continuité historique entre les colonisations européennes et les processus actuels, mais aussi d’analogies entre les deux périodes, et donc à la fois des proximités et des différences [8]. L’islamophobie, en tant que stigmatisation discriminatoire des « musulmans » et de « l’islam » dans l’espace public, se présente comme une composante significative du contexte postcolonial depuis le 11 septembre 2001 dans le monde occidental, avec une généalogie plus ancienne en France, passant par les premières « affaires du voile »[9]. Le postcolonial constitue un angle éclairant certaines caractéristiques du réel observable, mais sans l’épuiser. Il se présente comme une boussole globale imparfaite (comme tout outillage théorique), mais utile dans les dédales du réel, en offrant par ailleurs des prises pour une action émancipatrice. Cependant, quand le postcolonial prétend absorber toute l’intelligibilité, comme on le verra par la suite, la boussole se transforme en bulldozer aplatissant les rugosités et les contradictions du réel comme les résistances telles qu’elles émergent concrètement.

    Indigènes de la République, pluralité des dominations et convergences des mouvements sociaux – Philippe Corcuff | Grand Angle
    http://www.grand-angle-libertaire.net/indigenes-de-la-republique-pluralite-des-dominations-et-convergences-des-mouvements-sociaux-philippe-corcuff/#_ftn62
    #postcolonial#racisme#PIR#indigenes-de-la-republique#France

  • « A plus d’un titre, les études postcoloniales ont joué un rôle fécond. Elles ont contribué à l’essor de la production littéraire dans les pays du Sud. Dans la régression intellectuelle qui a marqué les années 1980 et 1990, elles ont ravivé la flamme de l’anticolonialisme et redonné du crédit à la critique de l’impérialisme. Leurs attaques contre une certaine arrogance eurocentrée n’ont pas eu que des effets malsains, loin s’en faut.

    Mais la contrepartie est lourde : au moment même où le capitalisme ragaillardi répand de plus belle sa force destructrice, la théorie en vogue dans les universités américaines consiste à démanteler certains des appareillages conceptuels qui permettent de comprendre la crise et d’ébaucher des perspectives stratégiques.

    Les ténors du #postcolonialisme ont gaspillé des hectolitres d’encre à combattre des moulins à vent qu’ils ont eux-mêmes édifiés. Et, chemin faisant, ils ont puissamment alimenté la résurgence du nativisme et de l’orientalisme. car leur propos ne se borne pas à privilégier le local sur l’universel : leur valorisation obsessionnelle des particularités culturelles, présentées comme le seul moteur de l’action politique, a paradoxalement remis au goût du jour l’imagerie exotique et méprisante que les puissances coloniales plaquaient sur leurs conquêtes. »

    Vivek Chibber - L’#universalisme, une arme pour la #gauche - Le Monde Diplomatique - mai 2014

  • Cancel #Jeremy_Clarkson, cancel #Top_Gear and cancel British #jingoism
    http://africasacountry.com/cancel-jeremy-clarkson-cancel-top-gear-and-cancel-british-jingoism

    Like Musa Okwonga, I was not going to write about Jeremy Clarkson mumbling the n-word and feigning indignation at the slap on the wrist he received from the BBC over it. Much like the time he proudly announced he’d named his black Scottish terrier Didier Drogba, or any of the numerous other racist, sexist, homophobic, ableist, anti-worker, anti-immigrant, […]

    #General #OPINION #TELEVISION #British_empire #imperialism #Postcolonial_Melancholia

  • De l’injonction à l’intégration

    "L’injonction à l’intégration est la « sommation », l’« obligation » pour les héritiers de l’immigration postcoloniale de s’intégrer pour pouvoir participer pleinement à la citoyenneté française, ce qui est vraiment irritant : pourquoi s’intégrer lorsqu’on est né et qu’on a toujours vécu en France ? A partir de quel moment est-on intégré ? A quoi doit-on s’intégrer ? On retrouve aujourd’hui cette injonction à travers plusieurs canaux. Par exemple, lorsqu’un étranger fait une demande naturalisation en vue de l’acquisition de la nationalité française, il doit passer par un entretien d’assimilation, doit faire la preuve de sa « francité », même si on ne sait pas trop ce que cela veut dire. Mais cette injonction s’exprime tous les jours, à l’école (la prohibition du port du voile étant une des formes les plus violentes), au travail, dans les médias (comme pendant la guerre du Golfe de 1991), bref, tout l’espace public et politique porte en lui cette « sommation ».

    Historiquement, cette injonction est étroitement liée à la construction nationale française. En effet, elle s’est caractérisée par la volonté, de la part des groupes dominant le territoire, d’une véritable homogénéisation de la nation (à l’époque, les « autres » sont les Bretons, les Occitans, et autres « patois » locaux). La nation française n’a pas existé en tant que tel, comme s’il existait une continuité entre « nos ancêtres les Gaulois » et la France moderne. Cette continuité est une fiction nationaliste, parce que la nation française est le fruit d’un processus de « nationalisation », qui a marqué une rupture avec la Révolution française, et qui a connu une apogée sous la 3ème République. La nationalisation de la France est allée de pair avec une domination culturelle (le Français de la bourgeoisie parisienne), et les groupes dominés devaient s’assimiler, se transformer pour faire partie de la nation. Ainsi pour être citoyen français, il faut être « français », c’est-à-dire « culturellement » français, ce qui n’est qu’un euphémisme pour ne pas dire « racialement » français. Ainsi citoyenneté (l’exercice des droits et devoirs du citoyen) est liée à la nationalité (les attributs « culturels » d’un individu). En fait, l’injonction à l’intégration correspond à la nécessité de faire allégeance : il faut accepter les conditions des dominants pour faire partie du jeu. L’injonction à l’intégration est la solution indispensable pour la nation française pour résoudre un paradoxe insoluble sans elle : l’homogénéité culturelle est « menacée » par ces « autres » étrangers, il faut donc les assimiler pour résoudre ce « problème ». Nous héritons aujourd’hui de cette logique assimilationniste de la construction nationale française, et elle se combine avec la logique propre du rapport colonial.

    Le mot intégration est polysémique et chacun met un peu ce qu’il veut à l’intérieur. Mais on peut retracer la généalogie du mot, et étudier les usages qui en est fait. Le mot intégration, dans le discours politique et médiatique, est arrivé dans le « marché symbolique » dans un contexte bien précis. Il vient succéder à d’autres termes qui ont perdu leur « valeur » sociale et politique : adaptation (des nouveaux ouvriers à l’ordre capitaliste et urbain du 19ème siècle), insertion (à l’entreprise) ou assimilation (des colonisés à la métropole). Ce dernier a perdu sa valeur à cause des connotations coloniales. Au moment de la remise en cause de l’ordre colonial, en particulier par le début de l’insurrection indépendantiste en Algérie, justifier la politique française en Algérie par une politique d’assimilation était devenue anachronique. C’est vers 1955 que Soustelle, nouveau gouverneur général d’Algérie, affirme que « la France a fait un choix : celui de l’intégration ». Ainsi, le concept d’intégration est venu légitimé la continuité de l’existence l’Algérie française.

    Pour ce qui est du sens, assimilation signifie, de manière idéale, le passage de l’altérité totale à l’identité totale (au sens de identique). L’#intégration était censée définir ce même processus mais dans le « respect des cultures ». En fait, il existe une continuité de sens entre assimilation et intégration, et donc une continuité entre période coloniale et période #postcoloniale. Pour ma part, je refuse d’utiliser ce terme pour comprendre la situation des héritiers de l’immigration postcoloniale, sauf pour l’analyser comme tel. La logique intégrationniste se base sur au moins trois mécanismes : 1) elle établit une frontière entre deux cultures (pour ne pas dire « race », ou « religion ») supposées être radicalement « différentes » ; 2) elle construit une hiérarchie entre ces cultures, l’une étant supérieure à l’autre ; et 3) elle veut que la culture « inférieure » disparaisse en s’assimilant à la culture inférieure (c’est le versant « assimilationniste »), ou bien, en fonction du contexte historique, elle accepte la « différence » mais une différence toujours inférieure et séparée (versant « ségrégationniste »)."

    #Abdellali_Hajjat

    #immigration
    #rhétorique

  • En Ethiopie, au XVIIe siècle, exactement à la même époque où Descartes affirmait son fameux Cogito ergo sum, un penseur nommé Zara Yacob publiait une somme dans laquelle il développait un mode de pensée étrangement similaire à celui du philosophe français, cela alors même qu’à l’époque son pays n’entretenait pas la moindre relation avec l’Europe. Certes, dès l’Antiquité grecque, l’historien Hérodote avec évoqué les « hommes à la peau brûlée » (aethiops) censés vivre au cœur de l’Afrique, mais pendant deux mille ans, tout ce que l’Europe savait de l’Ethiopie, c’est qu’il s’agissait d’un mystérieux royaume à la fois nègre et chrétien, fondée soit par le prêtre Jean soit par la reine de Saba.

    http://www.montraykreyol.org/spip.php?article6546
    #philosophie #postcolonialisme #etnocentrisme

  • Éradiquer les « fascistes basanés » : la gauche et la répression (post)coloniale
    http://www.etatdexception.net/?p=4753

    Depuis le début des années 2000, un discours faisant des postcolonisés les agents d’une nouvelle extrême-droite à la peau sombre, s’est développée à gauche. Ces accusations de fascisme ou de complicité avec l’extrême droite faites à une partie des Noirs, Arabes, Asiatiques et musulmans vivant en France ne datent pas d’hier. Elles remontent aux rapports conflictuels que la #Gauche_coloniale française a entretenus avec les mouvements de libération nationale des peuples colonisés. Plus particulièrement avec (...)

    #A_La_Une #Répression_d'Etat #Algérie #Antifascisme #Etoile_nord-africaine #Parti_communiste #Postcolonialisme #PPA

  • How Does the Subaltern Speak? | Jacobin
    http://jacobinmag.com/2013/04/how-does-the-subaltern-speak

    Jonah Birch: At the core of postcolonial theory is the notion that Western categories can’t be applied to postcolonial societies like India. On what basis is this claim made?
    Vivek Chibber: This is probably the single most important argument coming out of postcolonial studies, and this is also what makes it so important to engage them. There has been no really prominent body of thought associated with the Left in the last hundred and fifty years or so that has insisted on denying the scientific ethos and the applicability of categories coming out of the liberal enlightenment and the radical enlightenment — categories like capital, democracy, liberalism, rationality, and objectivity. There have been philosophers who have criticized these orientations, but they’ve rarely achieved any significant traction on the Left. Postcolonial theorists are the first to do so.
    ...
    What separates them from the West are the cultural forms in which these aspirations are expressed, but the aspirations themselves tend to be pretty consistent.

    #postcolonial_studies #capitalisme #subaltern_studies #contradictions

  • Sandro Mezzadra: How Many Histories of Labor? Towards a Theory of Postcolonial Capitalism | eipcp.net
    http://eipcp.net/transversal/0112/mezzadra/en

    ‘Cognitive capitalism’ and ‘cognitive labor’ have been crucial concepts in recent critical discussions on contemporary capitalism. Through these concepts the attempt was made to grasp the strategic relevance of knowledge for capital’s accumulation from the point of view of the composition of labor involved in the production of knowledge itself. Such important issues as precarity, networks, and the transformations of the welfare state were at stake in these debates since their inception. One of the most widespread criticisms of the concepts of ‘cognitive capitalism’ and ‘cognitive labor’ has revolved around theories of the ‘international division of labor’. The point is often made that capitalism and labor may well have become ‘cognitive’ in the West, but is still industrial (or even characterized by ‘earlier’ forms of extraction and so-called ‘primitive accumulation’) in ‘most of the world’.

    #marxism #capitalism #postcolonialism

  • “De beaux rêves pour de paisibles dormeurs” : rétablir la quiétude postcoloniale
    http://www.etatdexception.net/?p=4621

    "La direction d’une officine « antiraciste » vient de sortir sa plume pour pourfendre la « gangrène de la #Racialisation du discours ». Parue dans L’Humanité, cette tribune au titre alarmiste (« L’inquiétante résurgence des théories de la #Race ») est signée par Bernadette Hétier et Pierre Mairat, coprésidents du #Mrap. Et c’est parce qu’elle s’inscrit dans le cadre d’une vaste lutte idéologique visant à combattre toute expression politique indépendante des post-colonisés, que nous avons choisi d’y (...)

    #A_La_Une #Intégration_/_Antiracisme #Race_/_Racialisation #Antiracisme #Paternalisme #Postcolonialisme

  • L’obsession #Femen avec la nudité alimente un féminisme colonial raciste
    http://www.etatdexception.net/?p=4498

    "Les Femen placent les femmes de la région comme voilées et opprimées par leurs hommes, en opposition aux femmes éclairées et libérées d’occident, qui vivent dans une société développée et supérieure, où elles ont la « liberté » d’enlever leurs vêtements. Nous savons que ce n’est pas vrai."

    #_Post_Colonialisme #A_La_Une #Sexe_/_Genre #Black_Feminism #Féminisme_occidental #Genre #Impérialisme #Postcolonialisme #Race #Sexe

  • Patrick Sultan, La scène littéraire postcoloniale , « L’Esprit des Lettres », Le Manuscrit, Paris, 2011.

    La scène littéraire #postcoloniale de Patrick Sultan répond enfin à ceux qui avaient l’intuition que les auteurs classés comme francophones, anglophones, ou lusophones, méritaient une approche critique renouvelée. Aucune consécration littéraire, ni aucun succès d’édition, ne pouvaient permettre d’éluder ce débat. Dans cet essai adapté de sa thèse de doctorat, Sultan propose un réexamen profond d’anciens cadres inappropriés pour l’approche des nouvelles littératures nées des décolonisations. Le projet de Sultan est remarquable par son ampleur, car il confronte la tradition comparatiste française aux postcolonial studies. Surtout, il appréhende les #postcolonial_studies comme l’occasion d’un renouvellement de la recherche universitaire. Sultan réalise une épistémologie ambitieuse par la mise en commun d’acquis méthodologiques issus de deux courants de la recherche littéraire. Il pose également les jalons d’un comparatisme dont la refondation dépend selon lui d’une mise en perspective mondialisée. Les postcolonial studies vues par Sultan doivent autant à #Said, à #Bhabha, et #Spivak qu’aux récents travaux de Jean-Marc Moura1, Judith Schlanger, Pascale Casanova et aux préoccupations de #Glissant, Chamoiseau, Ben Jelloun ou Kourouma.

    http://www.contretemps.eu/fr/lectures/recension-sc%C3%A8ne-litt%C3%A9raire-postcoloniale-patrick-sultan-sc%C3%

  • « Le mimétisme colonial est le désir d’un Autre réformé, reconnaissable, comme sujet d’une différence qui est presque le même, mais pas tout à fait. Ce qui revient à dire que le discours du mimétisme se construit autour d’une ambivalence ; pour être efficace, le mimétisme doit sans cesse produire son glissement, son excès, sa différence. L’autorité de ce mode de discours colonial que j’ai appelé mimétisme est donc frappé d’une indétermination : le mimétisme émerge comme la représentation d’une différence qui est elle-même un processus de déni. Le mimétisme est ainsi le signe d’une double articulation ; une stratégie complexe de réforme, de régulation et de discipline, qui « s’approprie » l’Autre au moment où elle visualise le pouvoir. » (Homi.K. Bhabha)

    #Mimétisme
    #Bhabha
    #postcolonial_studies.

  • « La décolonisation, pour une ancienne colonie, ne consiste pas simplement à démanteler les habitudes et les modes de vie coloniaux, mais aussi à dialoguer avec le passé colonial. Rien ne donne une meilleure idée des complexités et des ambiguïtés de ce dialogue que les vicissitudes du cricket dans les pays qui ont autrefois constitué l’Empire britannique. Prenons le cas de l’Inde. Les aspects culturels de la décolonisation y affectent profondément chaque domaine de la vie publique, depuis le langage et les arts jusqu’aux idées sur la représentation politique et la justice économique. Chaque débat public de quelque importance est toujours plus ou moins sous-tendu par la question suivante : que faire des fragments et des lambeaux épars de l’héritage colonial ? » (Arjun Appadurai)

    #Appadurai
    #Postcolonial_studies

  • Condition postcoloniale

    « L’idée fondamentale des études postcoloniales est à mes yeux la suivante. Au cours de XVIIIème et XIXème siècles, alors qu’une partie du monde créait des nations, des citoyens, des Droits de l’Homme, alors que l’Europe produisait ces idées extrêmement importantes et radicales, elle produisait simultanément des savoirs orientalistes, des stéréotypes, des “indigènes”, des individus qui se voyaient refuser la citoyenneté. En même temps qu’elle produisait de la civilité, elle produisait de la “colonialité”. Cette contradiction profonde est celle de la modernité elle-même. Et elle demeure manifeste aujourd’hui, dans les contradictions du processus de mondialisation » ( Homi K. Bhabha , Sciences Humaines, n°183, juin 2007).

    "Il est impossible, lorsqu’il est question du récit de la modernité, de maintenir le « ici » hermétiquement séparé du « là-bas ». Ce qui était « là-bas » était « ici », matériellement et symboliquement : dans les matières premières et les liens de consommation, dans les ressources et les marchandises, dans les revenus et les profits, dans les produits du travail forcé et gratuit ; dans les goûts et les gastronomies importés, dans le raffinement des sensibilités et dans l’affirmation des distinctions qui ont rendu possible et constitué la modernité. Ce qui était « là-bas » était « ici » et formait pour l’imaginaire moderne le « dehors » par rapport auquel les subjectivités modernes se constituaient. Ce qui était « là-bas » était « ici » : dans les tasses de thé qui adoucissaient les mœurs et soulageaient les cœurs agités, dans les soies qui ornaient les corps et les maisons, et même dans le sucre et les confiseries qui ont pourri des millions de dents civilisées. Ce qui était « ici » était « là-bas » : dans les ports de commerce, les plantations, les mines et les marchés, les armées conquérantes et les fortifications navales, les systèmes d’administration, de gouvernance et d’éducation coloniaux, les églises et les salles de classe. Ces relations étaient entretenues par les incessantes vagues de migration, vers et depuis les colonies, ainsi que par la formation du « monde » comme un potentiel marché unique. En somme, les relations entre la modernité capitaliste, entendue comme une entreprise globale, et la vigueur des empires ont rassemblé ces différents mondes et entremêlé inéluctablement leur passés et leurs futurs respectifs." ( Stuart Hall )

    #postcolonial_studies.
    #Bhabha
    #Stuart_Hall