Paris - Les partenariats public privé (#PPP) renchérissent le coût des ouvrages, font supporter des risques non négligeables aux Etats, et ont un impact négatif sur les services, l’environnement et les travailleurs, affirme un rapport de l’Internationale des services publics (ISP).
Ces opérations constituent un mécanisme de financement de l’infrastructure et des services onéreux et inefficace, puisqu’il dissimule l’emprunt public tout en fournissant aux entreprises privées des garanties de profit à long terme accordées par l’État, estime la fédération syndicale mondiale, dans ce rapport publié mardi.
Son auteur, David Hall, qui a dirigé l’Unité de recherche internationale sur les Services Publics (PSIRU) à l’université de Greenwich (Royaume-Uni), y passe en revue des PPP menés dans les pays industrialisés comme dans les pays en développement.
Avoir recours au secteur privé n’est ni plus efficace ni moins coûteux, estime-t-il, chiffrant de 10 à 20% les surcoûts induits par l’organisation d’appels d’offres et le suivi des PPP.
Aussi ces appels d’offres géants auxquels seule une poignée de grands groupes est en mesure de répondre, réduisent la concurrence et favorisent la collusion et la constitution de cartels.
Dans le secteur de l’eau, en France et ailleurs, ces groupes font souvent des offres conjointes, ou se répartissent les marchés des grandes métropoles, observe le rapport.
Ainsi le PPP est un processus obscur qui s’opère pour l’essentiel dans le plus grand secret, en se cachant derrière des négociations confidentielles pour maintenir un avantage commercial affirme la même source.
Et selon une étude de la Banque européenne d’investissement (BEI), à l’échelle de l’Europe la construction de routes via des PPP a coûté 24% plus cher que le financement public.
En outre pour le secteur public, les PPP ne sont pas exempts de risques : exécution incomplète des contrats, renégociation, risque de faillite ou de défaut de paiement du maître d’ouvrage privé, a constaté l’ISP.
Sa secrétaire générale Rosa Pavanelli s’inquiète de voir les gouvernements et les Nations Unies fortement influencés par le puissant lobby des cabinets d’affaires et des grosses entreprises résolues à engranger des bénéfices grâce aux services publics de base tels que la santé, l’eau, l’énergie.