• #Mont_Saint-Michel. Vent de révolte - Bretagne - LeTelegramme.fr
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    Dans les communes de la baie du Mont Saint-Michel, les contraintes annoncées dans le projet de Plan de prévention du risque de submersion marine (#PPRSM) angoissent les habitants autant qu’elle les révulse. Principe de précaution oblige : c’est l’une des conséquences administratives de la tragédie de La Faute-sur-Mer (Vendée).


    EPA/IAN LANGSDON

    Dans les communes de la baie du Mont Saint-Michel, les contraintes annoncées dans le projet de Plan de prévention du risque de submersion marine (PPRSM) angoissent les habitants autant qu’elle les révulse. Principe de précaution oblige : c’est l’une des conséquences administratives de la tragédie de La Faute-sur-Mer (Vendée).

    Le long de cette vaste baie de trente kilomètres de long, deux mondes se côtoient, se frottent et s’interpénètrent. D’un côté, une immense plaine humide sillonnée de fleuves côtiers miniatures, de l’autre les mers : mer de sable lorsque l’eau se retire jusqu’à huit kilomètres, immensité marine lorsque, portée par le flot de vives-eaux, elle vient lécher le pied de la chaussée de la Duchesse-Anne. Cette longue digue de plus de 30 km, dont la partie la plus ancienne remonte à plus de 800 ans et la plus récente (la « digue des Hollandais ») à 150 ans, sépare ces deux univers qu’enjambent les barges conchylicoles en jouant les camions. Ici, les bateaux ont des roues...

    Vingt-deux communes dans le périmètre
    La digue n’a jamais failli à sa mission, protégeant les maisons et les cultures des plus hautes marées, même poussées par les vents les plus forts. Le réchauffement climatique en aura-t-il raison un jour ? Oui, a répondu l’État en 2011 dans une circulaire imposant à toutes les communes côtières de se doter d’un plan de prévention basé sur des critères fixés de la même manière pour tous les territoires. C’est ainsi que 22 communes de la Baie se sont trouvées incluses dans le périmètre d’un plan où de nombreux espaces sont classés en zone à haut ou très haut risque, ce qui impose des contraintes aux habitants et aux collectivités.

    Scénario du déclin
    « Déjà, le plan impacte notre commune », témoigne le maire de Saint-Benoît-des-Ondes (35), où toute l’agglomération est en zone à risque. « Tous les permis de construire ont été refusés, les jeunes ne peuvent plus bâtir au pays et s’en vont, la population diminue, les enfants se font rares, les classes de l’école ferment les unes après les autres, les activités ne peuvent plus s’implanter, le commerce s’en ressent ». Et puis, la valeur des maisons a chuté. « Les gens hésitent à acheter, vu les risques annoncés et les contraintes imposées aux propriétaires, comme l’obligation de placer les tableaux électriques en hauteur ». Un scénario catastrophe que les autres communes vivent de la même manière. Aussi 21 d’entre elles se sont unies pour engager des études juridiques et techniques sur le projet préfectoral. Le résultat de leurs travaux a été remis, hier, à la commission d’enquête et livré devant 400 personnes.
    […]
    « Ce PPRSM, c’est la vitrification de nos communes condamnées au déclin », [résume Jean-Luc Bourgeaux, conseiller départemental-maire de Cherrueix (35)]. « Et derrière ce plan se profile un classement en site classé qui va achever de faire de nous une réserve d’Indiens ».