• Comment surfer sur l’austérité et le chômage pour séduire des jeunes diplômés bon marché - Basta !
    http://www.bastamag.net/La-Grece-dans-le-creux-de-la-vague-Teleperformance-surfe-au-sommet-5308

    Dans un pays déchiré par la crise et où tout se vend, il y a de quoi flairer les bonnes affaires. Malgré l’austérité, certaines entreprises françaises prospèrent en Grèce, à l’image de Teleperformance, leader mondial de l’externalisation des services à la clientèle. Sa recette : attirer les jeunes diplômés de toute l’Europe, pour venir profiter du soleil athénien… et travailler au sein de sa centrale téléphonique multilingue géante. Malgré des #salaires plus faibles qu’ailleurs en Europe, des protections sociales battues en brèche, et l’absence de syndicats dans l’entreprise, des centaines de #jeunes se laissent séduire, fuyant un #chômage qui avoisine les 20% en moyenne en Europe, pour les moins de 25 ans.

    #phoning #précaires

  • Prime d’activité, 1,5 million de connexions en moins de 24 heures, « Un succès pour notre simulateur »
    http://www.lepoint.fr/societe/prime-d-activite-plus-de-1-5-million-de-connexions-au-simulateur-en-24-heure

    La Caisse d’allocations familiales a enregistré plus de 1,5 million de connexions en moins de 24 heures suite au lancement du simulateur de la #Prime_d'activité, permettant à ses potentiels bénéficiaires de connaître leurs droits, a annoncé la Cnaf mercredi.
    Le simulateur, accessible sur le site www.caf.fr et lancé mardi par la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, permet en quelques clics de savoir si l’on est éligible à cette nouvelle aide aux #travailleurs à revenus modestes et d’en calculer le montant.
    Quelque 5,6 millions d’actifs pourraient potentiellement bénéficier de la Prime d’activité qui remplace à partir du 1er janvier deux dispositifs jugés complexes et peu efficaces : le #RSA activité (complément à un petit salaire) et la Prime pour l’emploi (crédit d’impôt).
    En moins de 24 heures, les internautes ont réalisé près de 650.000 simulations de droits, dont plus de la moitié ont conduit à une préinscription à la Prime d’activité, précise la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).

    Les demandes pourront être définitivement effectuées à partir du 6 janvier sur les sites de la #Caf et de la Mutualité sociale agricole (www.msa.fr). Aucun formulaire papier, ni justificatif, ne sera nécessaire.
    La Prime d’activité sera versée chaque mois à partir du 5 février aux travailleurs modestes (moins de 1.500 euros nets par mois pour un célibataire) résidant en France et âgés d’au moins 18 ans, en fonction de leurs revenus au cours des trois derniers mois.
    « C’est un succès pour notre simulateur », s’est réjoui Daniel Lenoir, directeur général de la Cnaf. L’accès au site avait même été saturé pendant deux heures mardi après les journaux télévisés et radio du soir.

    Un mode d’emploi de la prime d’activité resterait à construire afin de favoriser un usage éclairé, éviter des chausses trappes. En attendant, des (trop) d’éléments ci-dessous.

    Les deux décrets sur la prime d’activité n° 2015-1709 et n° 2015-1710 du 21 décembre 2015 sont parus. On les trouve, via @gisti accompagnés de commentaires, sur cette page « RSA et prime d’activité »
    http://www.gisti.org/spip.php?article2420

    #précarité #précaires #MSA #gisti

    • Jeunes actifs ou étudiants, qui a droit à la prime d’activité ?
      http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/01/05/jeunes-actifs-ou-etudiants-avez-vous-droit-a-la-prime-d-activite_4842135_440

      Les jeunes actifs, s’ils gagnent moins de 1 500 euros par mois
      La prime d’activité est accessible à tous les #salariés de plus de 18 ans, à condition, pour les personnes seules, de gagner moins de 1 500 euros nets par mois. Gérée par la caisse d’allocations familiales (CAF), elle peut atteindre un montant maximal de 250 euros par mois, en fonction des revenus et de la situation familiale, sur la base d’une déclaration trimestrielle. (...)
      De nombreux jeunes actifs devraient pouvoir en bénéficier, notamment ceux issus de formations courtes (licences pro et DUT) ou qui ne sont pas diplômés du supérieur, dont les premiers salaires sont souvent inférieurs au plafond de 1 500 euros. Les jeunes qui viennent d’entrer sur le marché du travail avec un diplôme plus élevé peuvent également être concernés : seulement la moitié des diplômés de master (bac + 5) de 2012 gagnaient plus de 1 790 euros mensuels trente mois plus tard, d’après les derniers chiffres du ministère de l’enseignement supérieur.
      A titre d’exemple, un jeune actif célibataire, payé au Smic et qui touche 200 euros d’APL, touchera 99,13 euros de prime d’activité.
      Les étudiants salariés, s’ils gagnent plus de 893 euros par mois
      La prime d’activité, à l’origine destinée uniquement aux salariés, a finalement été étendue à tous les #étudiants, qu’ils aient le statut d’étudiant salarié, d’apprenti ou de stagiaire, à condition qu’ils soient majeurs. Mais si une majorité des étudiants répond à ces critères, au moins à une période de ses études, la condition de revenus – 78 % du Smic, soit un minimum de 893,25 euros mensuels chacun des trois derniers mois – exclut la plupart d’entre eux.
      Près de 45 % des étudiants exercent une activité rémunérée pendant leurs études, d’après la dernière enquête de l’observatoire national de la vie étudiante (OVE). Seuls 12 % d’entre eux, soit 5,4 % du total des étudiants, travaillent au moins à mi-temps et plus de six mois par an. C’est parmi eux que se trouveraient les bénéficiaires potentiels de la prime, soit quelque 135 000 étudiants sur les 2,5 millions inscrits dans l’enseignement supérieur en 2015.
      On retrouve ainsi l’estimation optimiste de « 100 000 étudiants et 80 000 apprentis » bénéficiaires, annoncée par la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, en avril 2015, au moment de la présentation de son projet de loi sur le dialogue social [à diminuer d’un taux de #non_recours escompté de 50% ? ndc]
      Les étudiants en alternance et stagiaires, s’ils gagnent plus de 893 euros par mois
      Du côté des quelque 400 000 #apprentis, tous ne bénéficieront pas non plus de la mesure, puisqu’ils perçoivent un pourcentage du #Smic variable en fonction de leur âge et du nombre d’années en apprentissage. Hormis dans certaines branches, seuls les apprentis de plus de 21 ans et qui sont en troisième année d’apprentissage seront assurés de dépasser les 78 % du Smic, requis pour toucher la prime.
      Quant aux alternants en contrat de professionnalisation, seuls ceux qui ont plus de 21 ans et qui préparent un diplôme supérieur au bac pro sont assurés de gagner suffisamment pour prétendre à la prime pour l’emploi. Les #stagiaires ont également le droit de la demander, mais tous ceux qui ne perçoivent que la gratification minimum de 554 euros par mois passent, de fait, sous la barre.
      Dans tous les cas, n’hésitez pas à faire une simulation sur le site de la Caf pour les mois d’octobre, novembre et décembre (...) Et pensez-y à l’heure de postuler pour un job d’été ou un stage bien remunéré : un contrat ou une convention de trois mois vous permettront de toucher la prime d’activité, à la différence de ceux qui dureront deux mois. A titre d’exemple, celle-ci atteint 183,78 euros mensuels pour un étudiant qui vit chez ses parents et a gagné 900 euros chacun des trois mois précédent.

      #précaires

    • Le succès de la prime d’activité risque de poser un problème de financement
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/02/10/le-succes-de-la-prime-d-activite-risque-de-poser-un-probleme-de-financement_

      L’anticipation gouvernementale d’un #non_recours de 50% à cette prestation a du plomb dans l’aile.

      C’est ce que relève la Cour des comptes dans son rapport annuel, publié mercredi 10 février. Cette prime pour les #bas_salaires a en effet déjà été versée à 1,5 million de ménages, ce qui représente 2 millions de personnes. Or, rappelle la Cour, la ligne budgétaire prévue par le gouvernement est de 4 milliards d’euros pour... 2 millions de bénéficiaires.

      Ce financement pourrait donc être rapidement dépassé, car d’autres bénéficiaires potentiels pourraient encore se manifester : ils ont ont jusqu’au 31 mars pour effectuer les démarches nécessaires et percevoir la prime, avec effet rétroactif au 1er janvier.

      Petit rappel, en cinq points, sur ce complément de #revenu destiné aux personnes en activité, sous conditions de ressources. Entrée en vigueur le 1er janvier 2016, cette prime s’est substituée à la fois au revenu de solidarité active (RSA) et à la prime pour l’emploi (PPE).

      Pourquoi cette prime est-elle instituée ?
      La prime d’activité est une nouvelle aide qui vise à encourager l’activité en soutenant le pouvoir d’achat des travailleurs modestes. Elle remplacera, à partir du 1er janvier, deux dispositifs jugés trop complexes et peu efficaces : le RSA activité et la PPE. C’est l’une des mesures majeures de la loi sur le dialogue social, votée en juillet.
      La PPE était un crédit d’impôt attribué aux foyers fiscaux dont l’un des membres au moins exerce une activité professionnelle, sous conditions de ressources. Environ 6 millions de foyers fiscaux en bénéficiaient, soit la quasi-totalité des bénéficiaires théoriques mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros.
      Quant au RSA activité, c’était une aide sociale différentielle, attribuée par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA) (comme le sera la nouvelle prime d’activité). Pour en bénéficier, il fallait d’abord établir un dossier accompagné des justificatifs nécessaires. Les moins de 25 ans n’y avaient pas accès, sauf s’ils avaient charge de famille ou s’ils avaient exercé une activité à temps plein au moins deux ans sur les trois années précédentes.
      Créé en 2009, c’était un aménagement du revenu minimum d’insertion (RMI) permettant de cumuler de façon pérenne l’aide sociale avec des revenus d’activité. Il ne bénéficiait qu’à seulement 700 000 personnes, pour un montant moyen de 176 euros. Cette prestation était notoirement sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en faisaient la demande .

      À qui cette aide est-elle destinée ?
      Selon la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, la cible de cette prime, « ce sont ceux qui travaillent et ont parfois le sentiment qu’ils gagnent trop pour avoir droit à des aides de solidarité nationale et pas assez pour avoir droit aux baisses d’impôt votées il y a quelques mois » .

      Il s’agit en l’occurrence de cibler les personnes qui gagnent moins de 1 500 euros nets par mois pour un célibataire, âgées d’au moins 18 ans. Le versement étant fonction des revenus au cours des trois derniers mois.
      À la différence des dispositifs précédents, les jeunes actifs de 18 à 25 ans y auront droit dans les mêmes conditions que les autres. Etudiants et apprentis seront également éligibles s’ils justifient, dans le trimestre concerné, de revenus d’activité suffisants (au moins égal à 893,25 euros par mois) .
      Cependant, comme le gouvernement doit faire face à des restrictions budgétaires, aucun fonds supplémentaire n’est prévu pour financer cet élargissement. L’enveloppe initiale de 4 milliards d’euros annoncée par M. Valls dès mars, lors de sa présentation du plan national de lutte contre la pauvreté, est inchangée. Soit environ autant que les coûts cumulés du RSA-activité et de la PPE.

      Comment savoir si vous pouvez y prétendre ?
      Les bénéficiaires potentiels de la prime d’activité peuvent vérifier s’ils y ont droit et combien ils percevront à partir de 2016 grâce à un simulateur en ligne, accessible sur le site de la CAF, lancé mi-décembre. Les travailleurs indépendants, eux, doivent patienter jusqu’à début janvier pour pouvoir faire une simulation.

      Le test prend moins de deux minutes à faire. Vingt-quatre heures après son lancement, les internautes avaient déjà réalisé près de 650 000 simulations de droits, dont plus de la moitié a conduit à une préinscription à la prime d’activité, selon la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).
      Attention cependant, les montants « n’ont qu’une valeur indicative. Ils pourront être différents après calcul de votre droit par la caisse d’Allocations familiales », prévient le simulateur qui précise qu’à partir du 1er janvier, une version plus exhaustive permettra « une estimation plus fine ». Il est par ailleurs possible de laisser ses coordonnées pour être recontacté par sa CAF en janvier.

      Quelles démarches faut-il effectuer pour bénéficier de la prime ?
      Le dispositif sera géré par les CAF. Il sera donc déclaratif. Si vous remplissez les conditions pour bénéficier de cette prime, il faudra effectuer une demande en ligne sur les sites de la CAF et du MSA à partir du 6 janvier 2016. Aucun formulaire papier, aucun justificatif ne seront nécessaires et un accompagnement est prévu par les CAF.
      Pour 2016, le gouvernement a prévu que la moitié des ménages éligibles demanderait cette prime. Seuls les actuels bénéficiaires du RSA activité la percevront automatiquement.
      Quels seront les montants de ce complément de revenu ?
      Un célibataire sans enfant dont le salaire mensuel est de 1 300 euros nets par mois, sans autres ressources, percevra par exemple une prime d’activité de 97 euros par mois. [quasiment un 13e mois, ndc]
      Un couple avec deux enfants, dont les revenus mensuels sont au smic (environ 1 140 euros nets par mois à partir du 1er janvier) percevra une prime d’environ 245 euros par mois.
      Ces montants correspondent à des personnes qui ne sont pas propriétaires de leur logement.

    • Quel financement pour la prime d’activité ? Ségolène Neuville, secrétaire d’État auprès de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion.
      http://www.lagazettedescommunes.com/430328/quel-financement-pour-la-prime-dactivite

      Le Gouvernement fait de la lutte contre le non-recours aux droits une de ses priorités. Ainsi, c’est l’une des priorités du plan pauvreté. Cependant, si la prime d’activité est d’ores et déjà une réussite, le taux de recours à ce dispositif peut et doit encore progresser.
      Une enveloppe de 4 milliards d’euros a été établie sur la base d’une prévision, qui, en tant que telle – surtout lorsqu’il s’agit de la première année de mise en place d’un dispositif -, peut s’avérer inexacte. Son montant sera ajusté si nécessaire. Cette enveloppe reposait sur un taux de recours, en masse financière, de 66 %. Nous en sommes encore relativement loin. Mais si ce taux surpasse les anticipations du gouvernement pour grimper jusqu’à 75 %, ce qui serait totalement inédit pour une prestation de ce type, le dépassement budgétaire risquerait alors de s’élever à 300 millions d’euros. Eh bien, le gouvernement assume ce risque.

      Il avaient tablé sur 50% de non recours et là ils disent 66% « en masse financière ». Ils paraissent ainsi admettre ainsi que la faiblesse des droits incite au non recours, que seul un bénéfice un tant soit peu substantiel peut faire entrer dans un dispositif.

  • Avoir ou devenir un problème social | Pédagogie sociale développement communautaire
    http://recherche-action.fr/intermedes/2015/12/12/avoir-ou-devenir-un-probleme-social

    Les #pauvres, nos ennemis

    Josiane Reymond, pédagogue sociale, et fondatrice de l’association Terrain d’Entente (en Pédagogie Sociale, à Saint – Etienne) a écrit une réflexion forte sur le titre : » Ces pauvres qui deviennent peu à peu les ennemis des #services_sociaux  ».

     

    Elle y développe (...) comment l’impuissance du #Travailleur_Social actuel, pousse inexorablement ses acteurs à s’opposer et à prendre progressivement en grippe les pauvres et #précaires pour qui ils ne peuvent plus rien faire.

    Elle exprime à ce sujet comment ce processus repose sur une inversion extraordinaire : le problème, les problèmes amenés par les personnes qui les subissent font que c’est la victime elle même qui devient le problème.

    Le secteur Social évolue ainsi, au travers de ses pratiques, qu’il identifie de plus en plus les pauvres comme des problèmes au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans l’#impuissance à agir sur les processus d’exclusion, de discrimination et de précarisation ;

    Le manque d’outillages, de possibilités d’agir sur les racines et les causes des phénomènes de destruction des liens sociaux, amène les acteurs du lien social à identifier les publics aux problèmes à éliminer. Dès lors, la pénalisation des victimes est en marche et prendra la forme de « contrats rompus » de « conditions non remplies », d’exclusion des dispositifs ou de simple renvoi vers un monde extérieur où on ne met plus les pieds.

    Il faut bien comprendre cette sourde relation entre l’impuissance où sont rendus les professionnels sociaux par le cours de leurs propres institutions et la tendance à la mise en distance, au refus de prendre en compte ou carrément au renvoi et à la répression des publics qui signent cet échec.

    Une machine à produire les précaires

    C’est à partir d’un tel processus que ceux qui n’étaient auparavant que des pauvres (au sens de manque de ressources ou d’accès aux ressources) sont progressivement construits et produits par le traitement institutionnel lui même comme des précaires qui s’isolent, se replient sur eux mêmes, se renferment sous le coup d’une telle expérience.

    #société_punitive

  • La percée du #FN : « Un vote contre le chômage et non contre les étrangers »
    http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/12/la-percee-du-fn-un-vote-contre-le-chomage-et-non-contre-les-etrangers_483023

    A rebours du discours déployé par la gauche et Les Républicains, une analyse statistique du vote Front national au premier tour des élections régionales atteste de la prévalence de la question sociale, et en particulier du #chômage, comme un des principaux motifs du vote FN.

    Les réalités migratoires et sécuritaires ont en effet beaucoup moins œuvré dans ce sens. Ce fait acte le triomphe de la stratégie d’élargissement du discours frontiste depuis l’ascension de Marine Le Pen à la tête du parti qui tend à mordre davantage sur les considérations économiques.

    L’abandon des #classes_populaires, Louis Maurin
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/08/l-abandon-des-classes-populaires_4827388_3232.html

    « Si j’étais #chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord. » L’extrême violence des propos du ministre de l’#économie Emmanuel Macron n’a pas échappé aux cinq millions de demandeurs d’emploi, dimanche 6 décembre, au moment de voter. Que se passe-t-il dans la tête d’une caissière quand elle entend qu’un ministre du travail estime que le contrat de travail n’établit pas de lien de subordination (François Rebsamen) ? Ou quand elle voit que sa suivante, Myriam El Khomri, ne sait dire combien de fois son contrat à durée déterminée peut être renouvelé ? Une boule de haine qui monte face à l’humiliation.
    La #gauche « moderne » ignore les #classes_laborieuses ; elles lui rendent dans les urnes la monnaie de sa pièce. Voilà qui permet de comprendre la poussée du Front national, bien plus que la peur des étrangers dont la part dans la population (6,4 %), est inférieure à ce qu’elle était en 1982. L’incrédulité des dirigeants socialistes devant leur impuissance à endiguer le phénomène a une raison simple : ils ne comprennent rien à la société française.
    Certes, la gauche n’a pas abandonné les inégalités, elle n’a que ce mot à la bouche. Inégalités d’âge, de sexe, de couleur de peau ou entre les territoires nourrissent la communication politique, les colloques et les discours. Tant que celles-ci demeurent compatibles avec une très forte hiérarchie entre les exécutants et ceux qui décident, tout va bien.

    Et Maurin de conclure son papier sous #paywall par un plaidoyer pour la sociale démocratie, disparue (le NPA n’y suffit pas...).

    #CDD #précaires

    Mais il n’y a pas de percée du FN, tout au plus un maintien persistant rendu possible par la désaffection pour les autres partis
    http://seenthis.net/messages/438720

    • Tiens, je viens de laisser ce commentaire sur FB :

      Très juste, tout cela : depuis l’abandon en rase campagne des classes populaires par le PS (ref. le rapport de Terra Nova), il ne reste plus beaucoup de monde qui propose une politique en direction des prolétaires, même dans le sens élargi. Les classes populaires (pourtant démographiquement majoritaires… mais ça se verra mieux quand on en finira avec le concept sociologiquement foireux des classes moyennes) sont devenues des classes dangereuses et mal aimées : dans les villes gentrifiées, elles sont reléguées toujours plus loin des centres-ville et des services publics, les cambrousses ne se mobilisent que pour accueillir des CSP+, les banques proposent la gratuité de leurs services pour les plus aisés tout en enfonçant les gens modestes avec des frais toujours plus importants, en fait, c’est toute la société civile, politique, intellectuelle, médiatique qui ignore et méprise cette immense population, ses espoirs, ses besoins, ses problèmes.
      Et après, quand certains cyniques viennent vendanger les raisins de la colère pour accéder au pouvoir, tout le monde se la joue vierge effarouchée…

    • « Un vote contre le chômage et non contre les étrangers »

      En effet, comme le notait Jean-Pierre Le Goff, l’émergence du #chômage_de_masse produit « de puissants effets de déstructuration anthropologique et sociale ». Alors que la #valeur_travail demeure un référent individuel et collectif cardinal de la société française, l’enlisement dans la #précarité produit des effets délétères dans de nombreux pans de la société. Pour l’auteur de La fin du village (Gallimard, 2012), le chômage, en particulier des jeunes, milite pour saper « l’ethos collectif » en érodant la confiance dans l’avenir des familles.

      Peur, plus que des expériences réellement subies

      De cette défiance dans l’avenir naîtrait le creuset du vote frontiste. Elle serait également nourrie par la stagnation sociale confirmée par l’enquête de Camille Peugny sur « La dynamique générationnelle de la mobilité sociale » (2014), dans laquelle la sociologue notait une relative stagnation des positions sociales intergénérationnelles entre 1986 et 2009. En 1986, 36 % des individus (hommes et femmes) appartenaient à la même catégorie sociale que leur père contre 34 % en 2009.

      (...) Pour simplifier, on peut donc dire que moins il y a eu de crimes et délits rapportés localement, moins il y a d’étrangers établis, et plus on a voté FN dimanche 6 décembre. Ainsi, la défiance vis-à-vis de la figure de l’étranger et la peur de l’insécurité semblent davantage relever d’un sentiment et d’une crainte. C’est donc bien la perception déformée d’un environnement conçu et appréhendé comme anxiogène qui nourrit le vote FN, plutôt que des expériences réellement subies par les individus au niveau local.

      #insécurité_sociale

    • Après les annonces de Valls, pour Fillon, « réduire le chômage » est le seul moyen d’enrayer la montée du Front national
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/12/16/pour-francois-fillon-reduire-le-chomage-est-le-seul-moyen-d-enrayer-la-monte

      rupture radicale, qui prévoit notamment l’abrogation des 35 heures, une réduction de la dépense publique de 110 milliards d’euros en cinq ans, la retraite à 65 ans, la mise en place d’un contrat de travail unique…(...)« Tous ceux qui pensent qu’il y a d’abord un problème d’immigration et d’identité, c’est pour contourner l’obstacle de la difficulté à faire baisser le chômage. Cela ne veut pas dire que ces problèmes n’existent pas, mais tant que l’on n’aura pas résolu cette question fondamentale du mal de vivre des Français, le FN continuera de progresser.

      #comme_un_paysan_sarthois_avec_sa_charrue a-t-il dit.

      La lutte contre le chômage, ce sera une lutte contre les chômeurs et l’ensemble des salariés/travailleurs, depuis le temps, ça commence à se savoir.

    • Gérard Longuet : les Français « ont des poils dans la main »
      http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/12/16/25002-20151216ARTFIG00047-pour-gerard-longuet-les-francais-ont-des-poils-da

      « Ce qui compte le plus, c’est la motivation professionnelle. Nous avons des Français qui ont des poils dans la main, il faut le savoir. C’est-à-dire que “c’est trop dur”, “c’est trop loin”, “c’est pas ce que je veux”, “vous comprenez moi j’ai été formé pour faire du théâtre et on me propose de faire du commercial”. Ben non... », martèle-t-il.

      L’apport d’un des fondateurs du GUD ; le pluralisme de la grande coalition, voilà sa force.
      #Offre_raisonnable_d'emploi

      Raffarin : "faisons baisser le chômage, on fera baisser le FN"
      http://www.europe1.fr/politique/j-p-raffarin-faisons-baisser-le-chomage-on-fera-baisser-le-fn-2636971

      La racine du mal, c’est le chômage. (...) Un « pacte républicain » contre le chômage... pas question d’aller au-delà d’une coopération de circonstance. « Nous sommes définitivement rivaux du PS, nous le combattrons à l’élection présidentielle », a rappelé Jean-Pierre Raffarin.

  • L’agglo de Nîmes supprime la gratuité des transports pour les chômeur-euses, CNT 30
    http://www.cnt-f.org/30/L-AGGLO-SUPPRIME-LA-GRATUITE-DES-TRANSPORTS-POUR-LES-CHOMEUR-EUSES.html

    Par un délibéré de ce lundi 7 Décembre 2015 actant l’adoption de tarifs dits sociaux, le conseil communautaire de l’agglomération Nîmes métropole a entériné de facto la suppression de la #gratuité_des_transports pour les demandeur-euses d’emploi sur plusieurs villes clés de l’agglomération, dont Nîmes.

    Acquis par les #mouvements_de_chômeur-euses à la fin des années 90, la gratuité permettait à nombre de #précaires, de pouvoir assurer leurs démarches ou leurs déplacements quotidiens. A l’heure où les agences Pôle Emploi, la Mission Locale Jeunes, Cap emploi, et les établissements sociaux sont relégués en périphérie des villes, où les chômeurs et chômeuses sont invité-es à multiplier les démarches ou à cumuler les emplois précaires, le service public se retire.

    • L’agglo de #Lille aussi. Seuls 87% du prix sera pris en charge, laissant 13% à la charge du voyageur.
      https://www.transpole.fr/fr/pass-pass-et-tarifs/tarification-au-premier-janvier-2016.aspx#collapseOne (voir onglet Tarifs Solidaires)
      Seul intéret dans l’affaire, le voyageur qui obtenant auparavant le droit au transport gratuit, était asservi à se rendre chaque mois aux bureaux des titres de transport (contre tous les 3 mois à #Nantes, tous les ans à #Stasbourg) ; il pourra désormais obtenir les abonnements annuels au tarif réduit.

      On ria bien quand Transpole-Keolis déclara au procès de La Mutuelle des Fraudeurs faire des tarifs sociaux , quand on sait que l’argument utilisé en juin 2015, n’avait que 6 mois d’espérence de vie.
      Voir article de La Brique sur le procès.
      http://labrique.net/index.php/thematiques/repressions/709-la-chasse-est-ouverte

      Et une critique global des transports publics-privés.
      http://labrique.net/index.php/numeros/729-n-45-circulez-y-a-rien-a-voir

      p5. Lille Métropole sert la soupe à Keolis et crache dans celle des pauvres
      Parce qu’elle s’est embarquée dans un nouveau contrat foireux, Lille Métropole s’est mise en tête de faire les poches des pauvres pour rembourser la société qui gère Transpole, Keolis. Au passage, Darmanin, maire de Tourcoing et vice-président aux transports, en a profité pour nous coller des flics et des portiques. Ce qui devait arriver est déjà là : depuis le basculement à droite de Lille Métropole, la nouvelle majorité poursuit la même politique que l’ancienne – en pire.

      @aude_v

    • A #Lille, ils ont aussi supprimé la gratuité des transports en commun pour les aveugles.
      Comme les bornes de pointage te disent visuellement que tu as pointé ton ticket, je te dis pas.
      Ce midi à #Wasquehal, hôtel de ville, j’ai du faire 4 bornes afin de valider.
      3 à la station République
      #kéolis : merveilleux !

    • Tiens ici, c’est assez pervers pour fermer le service public de transport Tisséo en douce.
      Par exemple pour faire les 20km de Toulouse à Aussonne il faut prendre le tramway jusqu’au terminus puis l’unique bus 71 qui y mène.
      Hier soir le chauffeur que j’interrogeais pour savoir à quelle heure était le dernier retour m’a répondu 19h !! oui oui un bus qui est le seul moyen de transport public s’arrête à 19h !! Il emprunte les mêmes voies que les voitures et il faut compter une heure de trajet dans les embouteillages. Mais il poursuit « profitez en bien, ils l’ont revendu à une société privé ».
      Donc il n’y aura plus de transports possiblement gratuit avec la carte distribuée aux pauvres parce que … ben le bus est supprimé !

    • Puisqu’on parle de #transports_publics et d’annonces sonores (@intempestive si ça peut t’intéresser) À Toulouse les annonces sonores existent bel et bien, dans le métro, le bus ou le tram, en français et en occitan (…) donc on pourrait se dire bravo pour tous les passagers dont les mals voyants. Sauf, sauf, qu’elles sont faites par une voix de robot, et c’est absolument glaçant. Personnellement ça me donne envie de me suicider, je ne le fais pas pour autant, mais c’est bien l’effet que ça me fait, un monde complètement déshumanisé avec un robot qui te dit de te méfier des picpockets et de tout bagage abandonné. La modernité que je vois là est une modernité de merde, qui se sert des nouvelles technologies parce que ça fait bien, nourrie du complexe d’infériorité des provinces, de la culture paysanne et ouvrière dévalorisée, exactement ce que je sens de la grande fabrique du désespoir : nous ne valons rien, entretuons-nous au profit des machines.
      À contrario et pour bien comprendre l’effet inverse, une fois seulement sur le quai du tram, on a entendu une vraie voix avèèèc l’akcent du suuud pour une annonce et ça nous a fait plaisir, oui, parfaitement.
      #conditionnement_sonore #guerre_à_l'humain
      et #guerre_aux_pauvres pour Nîmes

    • A #Nantes aussi on passe au « tarifs solidaires » depuis le 1er janvier. Par exemple une personne seule au RSA activité, sans autre revenu, mais avec un loyer modique aidé par des allocations logement, devra désormais payer 11€ par mois.
      Si une analyse globale sur les transports se fait (ce choix simultané de villes me semble étonnant) bah on se fera une joie de le relayer / participer
      https://twitter.com/nantesfr/status/661528410842271748
      https://twitter.com/ValKphotos/status/656947167303704576
      https://twitter.com/antonytorzec/status/651701898295312388 (subtilité sémantique !)
      – « Nantes : des nouveaux tarifs solidaires à la Tan, indexés sur les revenus » http://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/nantes/nantes-des-nouveaux-tarifs-solidaires-la-tan-indexes-su
      – et pour le fun : quand l’UDC s’insurge, elle choisi bien sin tarif : https://twitter.com/NantesUDC/status/685510001524346881

    • https://iaata.info/Attaque-anti-pauvres-dans-les-transports-948.html

      … dans une étonnante simultanéité avec l’annonce du tracé de la troisième ligne de métro, le SMTC Tisséo, autorité organisatrice des transports de l’agglomération toulousaine, a annoncé vouloir revenir sur la gratuité sur le réseau de transport. La décision finale n’est pas encore actée, mais le pouvoir local annonce clairement des mesures anti-pauvres.

      D’après La Dépêche, « trois demandeurs d’emploi sur quatre seraient amenés à payer, contre 100 % de gratuité aujourd’hui.

      #toulouse

      La #carte_de_transports qui permettait de prendre le train gratuitement sur l’ensemble de la région a réduit les possibilités de déplacements au département.

    • A #Nantes, c’est statut quo : impossible de faire remonter le problème, toute communication contestataire du choix du seuil d’exonération est bloquée car renvoyée sur des employé-e-s qui n’ont pas à assumer les décisions prises en hauts lieux. Pire, glissement quasi invisible, les tickets en vente dans les automates de la TAN ne proposent plus de « tarifs réduits ». Hors si je compare le pourcentage du tarif où me situe Nantes Métropole avec mes réels besoins obligatoires depuis janvier (je composte une fois sur 3 uniquement pour les trajets de plus de 2 arrêts) prendre leur carte payante me coûte plus cher que mes trajets réels au même pourcentage. Partout où je demande un accès à des tickets réduits, on me dit que c’est impossible...

      Pendant ce temps, l’entourloupe continue : les transports en commun font partie de la consultation locale autour du SCoT, le « Schéma de Cohérence Territoriale » que chaque ligérien devrait pouvoir consulter (c’est possible) comprendre (c’est beaucoup plus difficile) et amender (c’est quasi impossible...) : voir les commentaires de l’article https://nantes.indymedia.org/articles/35677

    • Pendant ce temps là à Toulouse :

      Opération #MetroGratuit aujourd’hui (15/10) au métro jean jaures à #Toulouse pour protester contre l’annulation de la gratuité pour les seniors, contre la privatisation des services de transports, pour la gratuité des transports, contre la répression de la #fraude !

      https://youtu.be/YBsKSbW2VVA

      Toulouse est en plein débats sur les nouveaux transports : https://metroligne3toulouse.debatpublic.fr

    • Le bus gratuit affiche des résultats épatants à #Dunkerque

      Patrice Vergriete est ravi. Le maire (divers-gauche) de Dunkerque prévoit de rendre le réseau de bus entièrement gratuit en septembre 2018. Et il voit son choix renforcé par une étude portant sur la gratuité, déjà appliquée le week-end dans les bus de l’agglomération, depuis septembre 2015.


      http://www.20minutes.fr/lille/2045135-20170407-bus-gratuit-affiche-resultats-epatants-dunkerque

    • Dunkerque expérimente le bus gratuit

      En 2018, le réseau de transport public de Dunkerque (France) sera gratuit pour tous les usagers. L’étude de H. Briche et M. Huré sur la gratuité qui y est déjà instaurée le week-end montre la faisabilité d’une politique publique en faveur du développement urbain et soucieuse des classes populaires, souvent dénoncée comme irréaliste et dispendieuse. Eclairage.

      https://www.lecourrier.ch/151255/dunkerque_experimente_le_bus_gratuit

    • Pionnier des bus gratuits, Dunkerque suscite l’intérêt de nombreuses villes

      La communauté urbaine de Dunkerque, un bassin d’habitat de 200 000 personnes, a institué la gratuité des transports en bus il y a un an. Résultat : le nombre de passagers a progressé de 65 %. Parmi les nouveaux usagers, d’anciens automobilistes qui laissent désormais leur voiture au garage.

      Dans la communauté urbaine de Dunkerque, le bus gratuit cartonne. De janvier à juin, 65 % d’augmentation de la fréquentation en semaine, et le week-end, c’est encore mieux : +125 %. « C’est juste ahurissant, s’enthousiasme le président de la communauté urbaine et maire divers gauche de Dunkerque, Patrice Vergriete. On espérait doubler la fréquentation d’ici trois à quatre ans, et on est déjà presque à notre objectif en un an. » La gratuité totale, après avoir été expérimentée le week-end, a été mise en place le 1er septembre 2018 : la communauté urbaine, avec ses 200 000 habitants et ses 17 communes, est la plus grande d’Europe à tenter le challenge, hors Tallinn, la capitale estonienne, qui réserve la gratuité à ses seuls résidents. Elle a pu se le permettre car la billetterie ne représentait que 10 % du coût total des transports en commun, soit 4,5 millions d’euros. L’effort n’était donc pas si grand.

      A Dunkerque donc, tout le monde se déplace gratos : « Le plus drôle, ce sont les touristes, qui demandent où ils doivent payer. Hé bien, on monte, et on descend, c’est tout, et on peut en prendre 15 dans la journée si on veut », vante Amélie, 23 ans, agent administratif. La communauté urbaine de Dunkerque (CUD) a aussi investi pour améliorer le réseau, pour 10 millions d’euros de plus par an : « La gratuité est un produit d’appel, explique Patrice Vergriete. C’est ce qui provoque le choc psychologique, mais pas ce qui fidélise. Si le service n’est pas à la hauteur, les gens reprennent leurs habitudes. »
      « J’économise 20 euros de gasoil par semaine »

      Sur les lignes les plus denses, des bus passent désormais toutes les dix minutes, des couloirs express leur sont réservés, avec passage automatique au vert quand ils arrivent ; et le centre-ville a été repensé, pour diminuer la place de la voiture. Le parvis de la gare est devenu piétonnier, avec un abri sécurisé pour les vélos, comme la place Jean-Bart, le cœur de la vie dunkerquoise. Une vraie révolution. « Dunkerque a été rasée pendant la Seconde guerre mondiale, rappelle Patrice Vergriete. Elle a été reconstruite au moment de la voiture triomphante. » Dans cette agglomération étendue, traversée par l’autoroute, le réflexe bagnole était une évidence : « En 2015, 67 % des déplacements se faisaient en voiture sur la CUD, le bus atteignait péniblement les 5 % et le vélo les 2 %», rappelle Maxime Huré, chercheur à Sciences Po Lyon.

      En attendant la prochaine enquête sur les déplacements des ménages, l’étude menée par l’Observatoire des villes du transport gratuit, dont Maxime Huré est l’un des auteurs, montre que la moitié des nouveaux utilisateurs du bus roulaient auparavant en voiture. Amélie confirme : « Depuis la gratuité, je ne la prends plus. C’était la misère pour se garer, et j’économise 20 euros de gazole par semaine. » Même constat chez Amandine, 21 ans, animatrice dans les écoles : « Je n’ai plus de voiture depuis un accident, et je n’ai pas les moyens d’en racheter une. Pour l’instant, le bus, c’est suffisant, c’est pratique pour aller travailler, et on fait pas mal d’économies. » Elle est aussi sensible à la cause écolo, contente d’en prendre sa part et de voir moins de voitures en ville.
      Plus de contrôle social

      « 10 % de ces nouveaux utilisateurs ont vendu leur deuxième voiture », souligne Vergriete. « Ils en gardent juste une, pour l’élément de liberté. » Il ajoute : « Toute ma philosophie politique est basée là-dessus : si on ne récompense pas par une amélioration du pouvoir d’achat les comportements vertueux sur le plan écologique, ça ne marche pas. » On ne pourra pas le taxer d’opportunisme face au mouvement des gilets jaunes, la mesure était l’une de ses promesses de campagne en 2014. A rebours de ceux qui imaginaient la gratuité des transports seulement possible dans les petites communes. « Dunkerque a envoyé un signal aux autres villes, remarque Maxime Huré. Depuis un an, nous avons reçu plus d’une centaine de visites, dont celle d’Anne Hidalgo, la maire de Paris. » Clermont-Ferrand, Grenoble, Calais, Amiens y songent aussi très sérieusement. « J’ai toujours été frappé par la faiblesse du débat sur la gratuité dans les transports publics, note Patrice Vergriete, ancien urbaniste. On vous dit que cela amène l’incivilité, alors que c’est l’inverse : il y a plus de monde dans les bus, donc plus de contrôle social. » Surtout, la fin de la stigmatisation des fraudeurs apaise l’ambiance. « C’est vrai, il y a moins de stress », confirme Nathalie, conductrice de bus depuis vingt-six ans.

      L’autre enseignement fort de l’expérience dunkerquoise est la croissance de la mobilité. Un tiers des déplacements générés par le bus gratuit n’existait pas auparavant, surtout chez les jeunes et les personnes âgées. Les premiers prennent leur indépendance et sollicitent moins leurs parents motorisés pour leurs déplacements personnels. Les autres sortent plus facilement, comme Jacques, 72 ans, ancien ouvrier, en route pour Auchan avec son caddie, qui connaît par cœur le réseau, et le prend dès qu’il a des envies de balade. « Je lui mets 10 sur 10, au bus gratuit ! »

      https://www.liberation.fr/france/2019/08/30/pionnier-des-bus-gratuits-dunkerque-suscite-l-interet-de-nombreuses-ville

  • État de santé et conditions de vie des populations sans domicile, Muriel Moisy, Bulletin épidémiologique hebdomadaire N° 36-37 - 17 novembre 2015
    http://www.invs.sante.fr/beh/2015/36-37/2015_36-37_2.html

    Contexte – Le nombre de personnes #sans_domicile a sensiblement augmenté depuis le début des années 2000 et cette population s’est diversifiée, comptant notamment de plus en plus de femmes, de familles avec enfants et de personnes de nationalité étrangère. La question de l’#état_de_santé et de l’#accès_aux_soins de ces personnes vulnérables est cruciale, compte tenu de leurs conditions de vie #précaires.
    Population – méthode – D’après l’enquête réalisée en 2012 auprès des personnes fréquentant les services d’hébergement ou de distribution de repas, le nombre de personnes sans domicile est estimé, en France métropolitaine, à 141 500. Cette enquête, menée entre janvier et mars 2012 dans les services d’aide, a interrogé en face-à-face les personnes sans domicile sur leurs conditions de vie, leur parcours résidentiel et leur état de #santé. L’objectif était triple : mesurer l’hétérogénéité de l’état de santé de ces personnes, suivre l’évolution par rapport à la précédente enquête menée en 2001 et comparer les données actuelles avec celles observées en #population générale.
    Résultats – Cette étude porte sur les adultes sans domicile francophones résidant dans des agglomérations de 20 000 habitants et plus, parmi lesquels 3 741 individus répondant à ce profil ont été interrogés. Plus #jeunes en moyenne que l’ensemble de la population, ils ne sont que la moitié à se percevoir en « bonne » ou « très bonne » santé. Ils cumulent des problèmes #dentaires, des problèmes de #poids et déclarent fréquemment être atteints de #dépression. Près de 9 enquêtés sur 10 ont consulté un médecin au cours de l’année, tandis que les consultations dentaires sont plus rares. Un sans-domicile sur 10 n’a pas de protection sociale et 1 sur 4 n’a pas de #complémentaire_santé.
    Conclusion – Les résultats de l’enquête témoignent d’un mauvais état de santé, physique et psychique, des adultes sans domicile en 2012. Ils montrent aussi que ceux-ci ne sont pas égaux face à la santé du fait même de l’hétérogénéité de cette population. Cette diversité entraîne de nouveaux enjeux en matière de santé, notamment en termes de prévention, de prise en charge et de couverture santé.

    #santé_perçue

  • Rassemblement intermittents et précaires devant le siège du #PS à Toulouse
    http://www.ladepeche.fr/article/2015/11/10/2214113-la-colere-des-intermittents-du-spectacle.html

    Hier après-midi, une cinquantaine d’intermittents du spectacle s’est rassemblée devant les locaux du #parti_socialiste, rue Lancefoc, pour protester contre « les #contrôles abusifs de #Pôle_Emploi service ». « Nous exigeons que ces pratiques cessent, que les droits des personnes condamnées soient rétablis », annonce Arnaud, un projectionniste toulousain.

    Depuis février 2015, plus de quatre-vingts intermittents auraient été contrôlés en Haute-Garonne, ce qui aurait débouché à 25 suppressions d’#allocations. « Le plus scandaleux dans tout cela, c’est qu’il n’y a pas de présomption de culpabilité. À partir du moment où un individu est dans le collimateur de l’État, on lui supprime ses allocations. Pour beaucoup d’entre nous, elles sont la source principale de nos revenus », confie Audrey, porte-parole de la coordination des #intermittents et #précaires (CIP). Selon elle, les pièces demandées sont de plus en plus difficiles à rassembler. Il faut parfois 10 jours à temps plein pour les recueillir. « D’autant plus que beaucoup d’entre eux sont payés en liquide. La justification est alors très compliquée ».

    Les représentants du CIP rencontreront ceux du Pole emploi et de la Drac vendredi prochain.

  • Les demandeurs d’emploi prennent la parole, La Nouvelle République Indre-et-Loire
    http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/Economie-social/n/Contenus/Articles/2015/11/06/Les-demandeurs-d-emploi-prennent-la-parole-2523618

    Séance vérité, mercredi après-midi, à l’agence #Pôle_emploi de Tours-Nord. Invités à s’exprimer, des demandeurs d’emploi ont livré leur “ ressenti ”.

    Marc et Nicolas ont ainsi indiqué qu’il était fréquent de se perdre dans les arcanes du site qui leur était dédié cependant que Michel avouait ne pas tenir compte des instructions distillées sur les #serveurs_téléphoniques « afin d’être sûr de tomber au bout du compte sur un conseiller ».
    Sans surprise, ce sont les personnes les plus âgées qui reconnaissent « avoir besoin d’un contact direct ; d’un contact humain et non pas d’une boîte vocale. »
    Une femme d’une quarantaine d’années explique que « faute, sans doute, d’avoir compris la #procédure, j’ai passé un an sans avoir le moindre contact avec un conseiller. »
    « J’ai 28 années d’expérience dans le domaine administratif. Aujourd’hui, je me rends compte que pour avoir un emploi dans ce domaine, il faut au moins être titulaire d’un bac + 2, ce qui n’est pas mon cas. Je me suis donc réorientée vers les carrières d’aide à la personne, mais il aurait été préférable que je puisse le faire dès le début. »
    Plus âgé, Marc parle de son espoir déçu avec une émotion qu’il a beaucoup de mal à contenir. « Je me suis défoncé pendant neuf mois pour faire une #formation de chauffagiste mais il n’y a pas eu de travail au bout. »
    Charles avoue sa réticence pour des entretiens collectifs qui ne lui semblent guère efficaces. Un autre Michel abonde dans son sens. « On entend des généralités qui concernent effectivement 80 % des personnes présentes mais chacun et chacune d’entre nous font partie des 20 % restants. Ils ont leur histoire, leur spécificité. On a donc – individuellement – l’impression d’être tous un peu à la marge. »
    Une jeune femme se montre moins sévère que Marc quant aux formations qui ne débouchent pas forcément sur un emploi. Elle affirme que « ça m’a remise dans une dynamique m’ayant permis d’être plus active dans ma recherche. »
    Une recherche qui passe aussi par ces « marchés cachés » que l’on aborde grâce au bouche à oreille ou en mettant en branle son réseau. « Oui mais pour nous, seniors, c’est quasi impossible. Les gens que nous avons côtoyés pendant notre activité étant souvent aujourd’hui en #retraite. »
    Les seniors, c’est sans doute eux qu’on a le plus entendu au cours de cet échange placé sous le sceau de la sincérité. L’un d’entre eux, âgé de 58 ans, explique : « Je ne mets pas mon âge en avant lorsque je vais à un entretien et en général, ça se passe très bien. »
    Son voisin de table fait exactement le contraire. « Moi, je me vends en évoquant les #baisses_de_charges. Ça débouche souvent sur de petits boulots. J’ai déjà eu treize employeurs… j’en cherche un quatorzième. »

    #demandeurs_d'emploi #chômeurs (mot absent...) #précaires (idem)

  • La convention d’assurance chômage annulée ! CIP-IdF et alii
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7847

    Le 5 octobre, le Conseil d’État a annulé l’arrêté ministériel rendant obligatoire la convention d’Assurance chômage, elle ne sera plus applicable à compter du 1er mars 2016.(...)

    C’est la première fois qu’une convention d’Assurance chômage est annulée, dans sa totalité et sur le fond.

    UNE VICTOIRE HISTORIQUE !

    Cette victoire est la nôtre car pour la première fois dans l’histoire de l’UNEDIC, nous - salariés, chômeurs, militants, associations, syndicalistes - avons obtenu gain de cause, en nous mêlant de ce qui nous regarde, de ce qui nous concerne et en prenant la place qui nous revient.

    Face à la complexification volontaire de règles rendues inintelligibles pour nous déposséder de nos droits, nous opposons depuis des années, nos expériences concrètes de terrain, notre expertise collective, notre volonté d’une société plus juste et plus solidaire.

    Nous n’avons eu de cesse de dénoncer les droits bafoués des salariés et des chômeurs au quotidien, tant par l’UNEDIC, que par Pôle Emploi, véritables « zones de non droit ». Le Conseil d’État marque un coup d’arrêt sur ces pratiques illégales, qui découlent de l’incompétence des partenaires sociaux signataires, agréées par le gouvernement, malgré nos mises en garde, nos alertes argumentées et répétées.

    Dès aujourd’hui :

    • Finies les nuits blanches à cause des indus, des trop perçus !

    • Finies les demandes de restitutions de sommes versées suite à une déclaration d’activité tardive !

    • Finie la non prise en compte des périodes travaillées déclarées tardivement !... qui ont conduit à des drames, dont une immolation devant le Pôle Emploi de Nantes !

    Concrètement, ceux qui auraient eu des retenues pour des indus ou trop perçus, peuvent se saisir de la décision du Conseil d’État pour obtenir réparation. Ces sommes, prélevées illégalement, doivent être contestées. A partir de ce jour, Pôle Emploi n’a plus le droit d’appliquer ces règles de déclaration à terme échu et de répétition des indus.

    A compter du 1er mars 2016 (excepté pour ceux qui auraient engagé un recours avant la décision du Conseil d’État) :

    Fini le hold-up de Pôle Emploi sur les indemnités gagnées aux prud’hommes : l’illégalité du dispositif de différé d’indemnisation est enfin reconnu (il imposait un décalage d’indemnisation jusqu’à 180 jours) !

    • Chômeurs et précaires au secours du code du travail, Étienne Adam
      http://blogs.mediapart.fr/blog/etienneadamanpagorg/071015/chomeurs-et-precaires-au-secours-du-code-du-travail

      Au vu des conséquences (financières) « manifestement excessives » le conseil d’Etat a considéré que cette annulation totale ne sera effective que la 1er mars, pour permettre au ministère et à l’UNEDIC d’assurer la continuité du versement des #allocations.

      Il n’en reste pas moins que c’est toute la convention qui est annulée pour illégalités manifestes et parce les partenaires sociaux ont outrepassé leurs compétences et se sont permis de faire du droit sur des domaines où le #code_du_travail s’impose au droit négocié.

      Myriam El KHOMRI, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social nous dit dans un communiqué qu’il s’agit de " certaines modalités techniques" qui ne remettent pas en cause la convention. Elle ne parle que des différés d’indemnisation ( "un point technique relatif notamment aux indemnités de préjudice en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse des salariés ayant moins de deux ans d’ancienneté ou appartenant à des entreprises de moins de 11 salariés. ») et oublie tout le reste... Il s’agit là d’une attitude qui anticipe la démolition à venir du code du travail. Elle se livre aussi à une justification médiatique de ce « #dialogue_social » cher à Hollande et Valls même quand ce dialogue aboutit à sacrifier les #chômeurs. Rebsamen a fait montre de son incompétence à défendre les chômeurs, pire le ministre du chômage s’est fait remarquer par son appel à la chasse aux chômeurs comme moyen d’inverser la courbe, sans succès. Cette politique continue : supprimer les chômeurs et pas le chômage. La cour le dit clairement, cet accord n’aurait jamais du être agréé, et ni Rebsamen, ni El Khomri ne présentent la moindre excuse, ne remettent en cause l’absence de #contrôle_de_légalité qu’aurait du exercer le ministère.

      Sans tarder le conseil d’Etat annule les dispositions concernant les incidences du défaut de déclaration et la récupération des indus : le règlement sur lequel s’appuie Pole Emploi pour récupérer les #indus même contestés par les intéressé-e-s est annulé . Sur ce point des artistes intermittents du spectacle avaient engagé une procédure contre Pôle Emploi : le jugement rendu par le juge des référés de Caen est totalement désavoué par le conseil d’Etat, après le rapporteur public le conseil reprend et conforte ce que nous avancions sur la #hiérarchie_des_normes voir http://blogs.mediapart.fr/blog/etienneadamanpagorg/160615/pole-emploi-contre-le-droit Le rapporteur public avait évoqué l’impossibilité pour les partenaires sociaux d’édicter des mesures « coercitives » le conseil est plus sobre dans sa rédaction : « les parties à la convention n’étaient pas compétentes pour prévoir que les allocations de chômage indument versées seraient recouvrées par retenues sur les allocations à verser, y compris en cas de contestation par l’intéressé du bien-fondé de l’indu ainsi recouvré, et que le recours que celui-ci est susceptible de former n’est pas suspensif ; qu’ainsi, les stipulations des deuxième et troisième alinéas du paragraphe 2 de l’article 27 du règlement général annexé à la convention ne pouvaient légalement faire l’objet d’un agrément"

      Le conseil annule aussi les dispositions qui font reposer les allocations sur un système déclaratif : si la personne a oublié de déclarer, dans les temps fixés par le règlement, ses périodes de travail, ces dernières n’ouvre pas de droits à l’indemnisation ( c’est une manière ignoble de faire de faire des économies sur le dos des plus #précaires, mais ça n’a pas gêné nos brillants signataires syndicaux). Ce caractère déclaratif est une constante du discours officiel de Pôle Emploi que l’on retrouve à chaque contestation : il s’agit là de nier la responsabilité de ses services dans la mise en œuvre de l’allocation : le chômeur , l’intermittent est entièrement responsable, le fonctionnement de #Pôle_Emploi ne peut être mis en cause. Sur cette question le conseil est encore clair : « les parties à la convention n’étaient pas compétentes pour prévoir une réduction des droits des travailleurs privés d’emploi qui auraient omis de déclarer, dans les conditions prévues par cet accord, des périodes d’activité ».

      Madame El Khomri, ce maltraitement, ces drames sociaux liés à ces " certaines modalités techniques", comme vous le dites si bien, ne sont pas des points de détails dans une convention qui serait globalement positive, ils en sont le centre.

      Devant une telle accumulation d’illégalité, on reste stupéfait devant l’aveuglement des hauts fonctionnaires du ministère qui auraient du attirer l’attention du ministre sur ces « faiblesses juridiques ». Il ne peut s’agir que d’un aveuglement idéologique qui fait primer une certaine conception du dialogue social sur le respect du droit dans le contrôle de légalité. Le ministre, le gouvernement et leurs exécutants ont pris le risque de faire passer leur orientation de politique sociale-libérale ( antisociale) avant la sécurité juridique. Ils se sont dit « les chômeurs ça ne sait pas se défendre, ça n’intéresse personne, ces fainéants ces fraudeurs... » et personne ne se lèvera pour défendre l’enjeu suivant : la société, les #salarié-e-s, les citoyen-ne-s sont ils prêts à accepter que les droits des chômeur-euse-s sortent du droit commun. Qu’une institution comme PE puisse être juge et partie, s’émanciper du droit, supprimer la protection des juges sur des droits essentiels.

      Le gouvernement, le MEDEF, la CFDT ont perdu.

    • Jusqu’à présent, les partenaires sociaux avaient jusqu’au 1er juillet 2016 pour se mettre d’accord sur de nouvelles règles encadrant l’assurance chômage. Mais en annulant la convention en cours, le 5 octobre, pour cause d’illégalité, les juges les ont enjoints à la corriger ou à en signer une nouvelle avant le 1er mars. Un imbroglio faisant le jeu du patronat, qui plaide pour une modification anticipée des règles actuelles. Pour le Medef, la CGPME et l’UPA, il faut donc « accélérer les travaux préparatoires afin de réfléchir à la prochaine réforme structurelle ». Afin d’aboutir à une « véritable réforme de l’assurance chômage », intégrant une « incitation renforcée à reprendre un travail » et le retour à « un équilibre financier ». La CGT, à l’origine du recours devant le Conseil d’Etat, est aussi favorable pour d’autres raisons, à une remise à plat au plus vite des règles, jugées injustes pour les salariés. Mais les syndicats signataires du précédent accord (CFDT, CFTC, FO), inquiets du risque d’embouteillage sur l’agenda social, préfèrent se donner du temps. D’autant que le dossier, outre sa technicité, comporte de nombreux sujets de discorde. A commencer par l’introduction de la #dégressivité_des_allocations_chômage (leur baisse progressive dans le temps) que le patronat voudrait bien remettre au goût du jour. Le contrôle des chômeurs ou encore le statut des intermittents du spectacle devraient aussi électriser les échanges.

      http://www.liberation.fr/france/2015/10/18/la-convention-d-assurance-chomage-piegee-par-le-temps_1406790

      La rumeur veut que les partenaires sociaux trouveront une manière de proroger la convention actuelle avec un toilettage pour tenir compte de l’arrêt du C.E, histoire de repousser leurs négociations afin de pas risquer une mobilisation des intermittents du spectacle cet été, et/ou de faire que cette question percute les élections du printemps (pas de politique à table !).

  • Contre la politique de contrôle de Pole Emploi Services
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7843

    A l’initiative de la Coordination des Intermittents et Précaires de Midi-Pyrénées 60 intermittent-es et précaires ont occupé durant 5H l’agence #Pôle_Emploi Spectacle, chemin des Herbettes à Toulouse

    Contre la politique de #contrôle de Pôle Emploi Services, opaque, arbitraire et abusive, sur les ayants #droits,
    Pour dénoncer la dématérialisation des services publics qui mettent les usagers de Pôle Emploi dans l’incapacité d’avoir un interlocuteur concernant leurs droits à l’allocation chômage,
    Pour dénoncer les abus constatés dans les contrôles en cours sur la région, qui pour certains sont répressibles : l’abus de position dominante, harcèlement administratif, suppression de toute ressource dès l’ouverture de la procédure de contrôle,...
    Pour demander des explications concernant la légalité de cette conduite et rappeler au passage que le Rapporteur public du Conseil d’Etat vient tout dernièrement, parce qu’il les juge illégales, de dénoncer certaines règles mises en place par les « partenaires sociaux », règles aujourd’hui appliquées par Pôle Emploi.

    Mais aussi pour exiger le retrait des plaintes déposées par Pôle Emploi Toulouse pour « violences » à l’encontre d’un des membres de la CIP-MP suite à l’#occupation pacifique de l’Agence Occitane le 13 février 2014 (1ère action toulousaine contre l’accord Unédic à la quelle avait participé 120 intermittent-es et #précaires à l’appel des collectifs et organisations CIP-MP, MNCP, SUD culture Solidaires, SYNAVI, DAL avec le soutien de l’intersyndicale Pôle Emploi Solidaires SUD Emploi, CGT, SNU/FSU).

    Suite à notre insistance, nous avons pu rencontrer en présence du Directeur des Herbettes, une représentante de la Direction régionale qui était accompagnée du responsable Sécurité de Pôle Emploi …Il nous a été dit et répété que Pôle Emploi n’avait pas la compétence pour interpeller Pôle Emploi Services.
    C’est pourtant ce qui sera fait puisque le Directeur de l’Agence s’est engagé avec l’accord de sa Direction à servir d’intermédiaire sur des cas litigieux entre les #intermittents et le Service des #fraudes….Des RDV sont en cours !

  • Vers la société du #travail sans statut, le rapport Bruno Mettling soutenu par Valls, Macron et cie – Le blog de Gérard Filoche
    http://www.filoche.net/2015/09/21/vers-la-societe-du-travail-sans-statut-le-rapport-bruno-mettling-soutenu-pa

    Ils « uberisent » comme le dit Attali, mentor de macron, qui décrit, un monde ou « le salariat sera réservé à l’élite ». Ils organisent le retour au 19° siècle comme Macron avec des loueurs de bras, des journaliers, sans #droit, sans loi, sans horaires, sans salaires. Comme l’a dit Macron, l’avenir est à une société non statutaire, une société sans statuts. Ni droit du travail, ni statut de la fonction publique, l’avenir est aux indépendants, aux prétendus « autoentrepreneurs, à « l’entreprise étendue », un noyau avec une nébuleuse d’intérimaires et #précaires gravitant autour, payés de gré a gré, pour des « taches », des « missions » des « chantiers » et ce, sans convention ni code.

    #uberisation

  • L’exil du précaire, récits de vie en marge du travail, 1986 - Patrick Cingolani, #livre_en_ligne - CIP-IDF
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7840

    Introduction

    1. Du #travail atypique au #précaire
    1. L’insaisissable travailleur précaire
    2. Trois manières de travailler, une manière de s’y #refuser
    3. Une aversion pour la #discipline_productive, un sentiment d’indignité
    4. Les démarcations du précaire

    2. Le prix du loisir
    1. Une singulière épargne
    2. Liberté existence... une typologie des précaires
    3. Un besoin d’être contre le monde de l’avoir et ses places
    4. L’expérience du quotidien

    3. Une identité vacillante
    1. Échapper au classement
    2. Trouver sa forme d’expression
    3. Une manière d’être qui boite

    4. Les fractures de l’histoire, les partages du présent
    1. Non-conformation au classement et non-conformation aux #normes
    2. Petits #illégalismes et loi
    3. La précarité devant l’inégalité
    4. Le « non » du précaire

    5. La précarité entre l’#égalité et la différenciation sociale
    1. Travailler/Imiter
    2. Les écueils du changement

    Conclusion.
    Annexes

    • En ces temps de grisaille et de #chômage critique où le travail est devenu la valeur suprême et le chef d’entreprise le nouveau kalos kagathos des temps modernes, Patrick Cingolani s’en est allé à la rencontre de ces travailleurs qu’on dit précaires. Ce qui intéresse notre sociologue enquêteur n’est pas la précarité des temps de crise, celle du travailleur intérimaire, de l’employé à temps partiel, du chômeur périodique, tous travailleurs « précarisés », mais la précarité voulue, choisie, de ceux qu’il appelle les exilés volontaires du travail, de ceux qui refusent de se soumettre complètement à l’esclavage salarié, en attendant ou non le « grand soir ». L’enquête, « qualitative » - c’est-à-dire non quantitative au sens où la population enquêtée n’est statistiquement pas représentative d’un ensemble par définition non chiffrable - effectuée à Paris et en banlieue, au hasard des rencontres, porte sur une trentaine de personnes et nous donne à entendre les discours d’hommes et de femmes, plutôt jeunes mais aussi moins jeunes, qui parlent de leur rapport au travail. A partir de ces interviews et de quelques biographies reconstituées, Patrick Cingolani analyse les attitudes, les comportements et les expériences de ces marginaux qui vivent au moindre coût de travail et tente de les classer (eux qui se refusent à tout classement) dans les cadres d’une typologie du précaire axée sur le refus du travail, de l’intégration au monde du travail vécu comme aliénation et perte de soi. Le but du précaire est de retrouver une certaine qualité de la vie au prix d’une situation matérielle que d’aucuns, selon les critères généralement admis aujourd’hui, jugeraient souvent voisine de la misère. Le précaire est bien obligé de travailler pour vivre mais il ne veut pas vivre pour travailler. Vieux dilemme. La dignité du travail, cette dimension fondamentale de l’identité qu’on prête au prolétaire, à l’ouvrier (valeur essentiellement « bourgeoise » : cf. Marx), le précaire la nie. En quoi il est aussi (sans le savoir ?) le continuateur d’une certaine tradition, celle de l’ouvrier qui se veut sans attaches et change, à son gré, de patron et d’emploi (la fixation de la main-d’œuvre fut œuvre de longue haleine...). Aux yeux du précaire, ce qui compte avant tout c’est la réalisation de soi, non dans la richesse matérielle, dans la possession ou la consommation de biens, mais dans l’être en soi, la #disponibilité, la découverte, l’autonomie culturelle, la gamberge, voire le farniente, l’expression personnelle quelle qu’elle soit. Pour atteindre cet idéal de vie, le #temps constitue un superflu vital nécessaire, et ce temps on le gagne sur soi, à travers la réduction des besoins matériels, le mépris de toute promotion sociale, pour ne pas perdre sa vie à la gagner. Etrange pauvreté que celle du précaire qui se cultive, voyage, sort, flâne, libre de son temps, la vraie richesse. Libre de penser par lui-même. Pour vivre comme il l’entend, le précaire bricole et se faufile dans les interstices encore libres de la société, petits boulots temporaires, combines, expédients et emprunts de toutes sortes... Cependant si chambre individuelle et débrouillardise voilent souvent l’aspect collectif de ce petit monde, il n’en constitue pas moins quelque part une micro-société, un milieu fait de réseaux, un espace social comme on dit mais aussi un espace historique, espace que l’on peut situer dans un courant périodiquement invisible, qui conduit de Villon aux subcultures des années soixante et soixante-dix, espaces que l’ouvrage ne met peut-être pas suffisamment en valeur.

      L’intérêt de cet objet de recherche, qui relève paradoxalement de la sociologie du travail (on y parle finalement beaucoup de ce travail qu’on abhorre et plus rarement de ce que l’on vit) c’est qu’il va à contre-courant des préoccupations actuelles des sciences sociales et de la réflexion politique. Mais l’accroissement du chômage nous autorise-t-il à abandonner la critique du travail salarié ? La pénurie du travail doit-elle nous empêcher de penser la perspective d’une société sans travail où l’homme serait enfin libre de se réaliser dans le non-travail ? Ce but lointain, assigné à l’humanité par un certain Marx et quelques autres, les précaires n’ont pas le temps de l’attendre. « Individualisme bourgeois », diront certains... Plus positivement on pourrait dire que les précaires, dans leur recherche d’une vie autre, constituent une sorte de micro-laboratoire de la société future, la question de savoir si ces gens sont des déclassés ou bien s’ils préfigurent le visage du nouveau prolétaire (ce que l’auteur semble croire) restant à l’appréciation de chacun.

      Beaurain Nicole. Patrick Cingolani, L’exil du précaire, Klincksieck, (Coll. Réponses sociologiques), 1986. In : L Homme et la société, N. 85-86, 1987. Les droits de l’homme et le nouvel occidentalisme. pp. 191-192.

  • Prime d’activité : ce qui va changer - Localtis.info - Caisse des Dépôts
    http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250269379534&cid=1250269376511
    Traduction : alors que la PPE était automatique, la PA sera gérée par la #police_des_pauvres, ce qui devrait garantir des fortes économies grâce à un important #non_recours

    En termes de modalités de fonctionnement, le mécanisme de la prime d’activité est beaucoup plus proche du RSA activité que de la PPE. Ainsi, contrairement à la PPE mais à l’image du RSA, le calcul du droit à la prime et la détermination de son montant prendront en compte les revenus du ménage, qui ne devront pas dépasser un plafond à fixer par décret. Ces revenus prendront en compte les allocations et les aides au logement.
    De même, la gestion et le versement de la prestation seront assurés par les CAF, comme pour le RSA, alors que la PPE était gérée et versée par l’administration des finances. Le paiement de la prime sera mensuel comme dans le cas du RSA activité, alors que la PPE était versée une fois par an. Le calcul de montant de la prime devrait être assuré sur la base d’une déclaration trimestrielle de ressources par les bénéficiaires (revenus du travail et revenus de remplacement). Enfin, alors que l’attribution de la PPE était automatique (car déterminée sur la base des déclarations de revenus), les futurs bénéficiaires de la prime d’activité devront effectuer une démarche auprès de leur CAF pour demander la prestation.

  • #Chômage : ces « nouveaux » précaires prêts à travailler gratuitement - L’Express
    http://www.lexpress.fr/emploi/chomage-ces-nouveaux-precaires-prets-a-travailler-gratuitement_1702279.html

    Après avoir mené une enquête auprès de graphistes, guides de musées, scénaristes ou encore pigistes, Patrick Cingolani esquisse le visage de ces nouveaux #précaires, mus par un « désir d’autonomie ». Ils « aspirent à trouver dans le #travail une place pour la créativité et l’expressivité », « quitte à diminuer leurs exigences salariales, voire à travailler gratuitement, et à en payer le prix en termes d’incertitude et d’instabilité ». 

    Le sociologue évoque un « sous-salariat chronique », qui se développe en France mais aussi aux Etats-Unis ou en Amérique latine, en réaction à « un mode de vie standardisé ». Il voit en ces nouveaux travailleurs, qui cumulent souvent de faibles revenus avec des allocations chômage ou le RSA, les héritiers des premiers « précaires », qui vivaient dans des squats au milieu des années 1980 et « cherchaient à échapper au monde ouvrier ». 

    Trouver du sens
    Patrick Cingolani note au passage que les dispositifs de protection sociale se sont adaptés pour devenir des compléments de revenus salariaux. Loin d’apparaître comme un stigmate, « le mot ’précaire’ devient porteur d’alternative et de différence ». On peut désormais se revendiquer « précaire », « une revendication d’indépendance face au caractère délétère d’une forme de travail », selon le sociologue. 

    Mais, pour pouvoir faire, au moins une partie de leur temps, « quelque chose qu’ils aiment, qui a du sens et de la valeur », ces travailleurs jonglent souvent in fine entre les petits #boulots_alimentaires. Et ne comptent plus le temps passé au travail. Parmi les particularités de ce nouveau rapport à l’emploi, « une mutualisation des lieux de travail et des réseaux professionnels » : en témoigne le développement des espaces de coworking, où ces travailleurs indépendants partagent bureaux, matériel et plans boulot. 

    Mais ce désir d’autonomie a son revers : « une disparition des frontières entre vie privée et vie professionnelle, et une nouvelle forme d’assujettissement au travail favorisée par les nouvelles technologies, qui mène parfois à l’épuisement », relève Patrick Cingolani. 

    Pour le chercheur, il existe « désormais plusieurs #précariats ». A ses yeux, « il n’y a rien à voir entre les classes moyennes confrontées à la précarité, et les classes populaires qui subissent des conditions de travail dégradées », notamment de temps partiel subi dans les métiers peu qualifiés.

    un extrait du livre de Cingolani
    http://seenthis.net/messages/314566

    • Gouverner : faire face au " risque d’un dispositif humanitaire « trop généreux »
      "
      http://www.liberation.fr/societe/2015/07/01/calais-une-etude-pointe-les-risques-d-un-dispositif-humanitaire-trop-gene

      « Ce sont, pour la plupart, des jeunes hommes de 20 à 35 ans, souvent pourvus de diplômes ou exerçant des professions d’entrepreneurs et de commerçants », écrivent l’ancien préfet de la région Nord-Pas-de-Calais et le président de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale. « Il semble que le projet de se rendre au Royaume-Uni n’ait été que rarement conçu au départ », poursuivent-ils.

      Ce qui leur fait dire que « leurs décisions sont réversibles et que des alternatives crédibles au passage au Royaume-Uni conservent tout leur sens ». Mais les auteurs ne s’engagent pas pour autant dans un plaidoyer pour une politique plus généreuse : « La garantie des besoins vitaux ne doit pas se contenter d’accompagner ce #flux [migratoire], au risque de l’amplifier. » Quelques lignes plus loin, ils évoquent même la « question sensible de "l’appel d’air" […] que pourrait créer sur Calais un dispositif #humanitaire trop généreux consistant en une mise à l’#abri, fût-elle #précaire ». Et de conclure que « l’accès à un toit, même très sommaire, est un point fondamental ». Cependant il ne saurait être, selon les auteurs, un « préalable » mais « un objectif au terme d’un processus maîtrisé. Aujourd’hui, les conditions n’en sont pas réunies ».

      UNE ILLUSOIRE COOPÉRATION EUROPÉENNE ?

      Jean Aribaud et Jérôme Vignon déclinent ensuite 17 propositions, dont ils disent avoir vérifié « l’opérationnalité ». Premier axe de leur travail, une meilleure coopération européenne, notamment avec l’Italie, selon un principe de « solidarité » et de « rigueur ». En substance, la France pourrait prendre à sa charge des #demandeurs_d’asile calaisiens pourtant susceptibles d’être réadmis en Italie selon le règlement de Dublin. En contrepartie, charge aux autorités italiennes de s’engager à raccompagner davantage de migrants dans leur pays d’origine.

      Pas évident que ce genre de collaboration se mette en place de sitôt après le coup de sang de Matteo Renzi contre le manque de solidarité européenne. Les deux hommes proposent aussi un « partage des responsabilités dans l’instruction des demandes d’asile » entre Paris et Londres. Une proposition qui n’a aucune chance d’aboutir, le gouvernement de David Cameron ayant totalement abandonné le dossier.

      Le rapport s’attache ensuite à changer l’existant à Calais, en évoquant « l’amélioration globale du centre Jules-Ferry […], lieu de premier accueil » dans la jungle, la promotion de « l’interprétation », de la « médiation culturelle » et l’instauration d’une « nouvelle gouvernance ». Seule avancée notable, la création d’un « centre de mise à l’abri » à une centaine de kilomètres de Calais, suffisamment loin en tout cas pour éloigner les réseaux de passeurs. Le lieu d’une capacité de 200 places devra « créer les conditions psychiques et physiques » aux migrants souhaitant demander l’asile.

      DES CRÉNEAUX DE TRAVERSÉE POUR LES POIDS LOURDS À L’ÉTUDE

      Le volet répressif du plan comporte aussi quelques mesures inédites, qui ne devraient pas manquer de susciter les critiques des associations. L’une propose le placement « systématique » en centre de rétention « en vue d’un éloignement » de toute personne récidivant dans sa tentative de rejoindre l’Angleterre clandestinement, si celle-ci avait auparavant été orientée vers le centre Jules-Ferry. En revanche, les auteurs préconisent de mettre fin à la situation des « ni-ni », c’est-à-dire des personnes ne pouvant accéder au statut de réfugié mais qui ne sont pas expulsables, en leur remettant un « #titre_de_séjour temporaire ».

      Le rapport lance en outre l’idée de « réguler » le trafic des poids lourds pour empêcher les migrants de monter à bord et de traverser la Manche. Le principe : créer des aires de stationnement sécurisées bien en amont et mettre en place des créneaux de traversée. L’objectif : faire en sorte que les camions ne s’arrêtent plus à l’approche du port et du tunnel et qu’ainsi, aucun passager clandestin ne puisse y embarquer. Le risque : « Répartir le flux vers d’autres ports et d’autres pays. » Les auteurs en ont bien conscience, et semblent s’en accommoder.

      #jungle #dédubliner

  • J’ai résumé le conflit #Taxi / PasTaxi pour les Nuls. — Le clairon
    http://leclairon.fr/2015/06/j-ai-resume-le-conflit-taxi-pastaxi-pour-les-nuls.html

    On a donc des #précaires qui se font enfler par un monopole du XXe siècle (les taxis) qui tapent sur des précaires qui se font enfler par une innovation du XXIe siècle (les #Uber), sous les yeux d’un État régi par des compétences du XIXe siècle, qui se fait enfler par tout le monde puisqu’à la fois les monopoles et les précaires lui pissent à la raie.

  • #Taxis vs #Uber : vous me direz si j’ai bien compris | En attendant la Troisième Guerre mondiale | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/en-attendant-la-troisieme-guerre-mondiale/2015/06/26/taxis-vs-uber-vous-me-direz-si-jai-bien-compris-234728

    On a donc des #précaires qui se font enfler par un monopole du XXe siècle (les taxis) qui tapent sur des précaires qui se font enfler par une innovation du XXIe siècle (les Uber), sous les yeux d’un Etat régi par des compétences du XIXe siècle, qui se fait enfler par tout le monde puisqu’à la fois les monopoles et les précaires lui pissent à la raie.

  • Migrants, le plan du gouvernement : des hébergements et des renvois
    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/06/17/migrants-des-hebergements-et-des-renvois_4655820_1654200.html

    Une dose d’#humanitaire et une dose d’#expulsion : le plan proposé en conseil des ministres, mercredi, par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, pour répondre aux conséquences en France de la crise migratoire européenne ressemble à un cocktail savamment dosé pour déminer un sujet politiquement explosif. Au risque de fâcher tout le monde…

    La chasse aux #migrants délogés de leurs installations successives dans Paris, qui scande la vie de la capitale depuis deux semaines et la proposition de la maire de Paris, Anne Hidalgo, de créer pour eux des #centres_de_transit, nourrissent le débat politique français et conduisent à une surenchère dans la volonté d’accueillir ou non les centaines de migrants qui passent par la France après avoir débarqué sur les côtes italiennes. Dans ce contexte, le plan du ministre de l’intérieur, qui répond à une commande du chef de l’Etat le 8 juin, a pour ambition de jouer un rôle pacificateur.

    Les demandeurs d’asile et les réfugiés en sont les premiers bénéficiaires, grâce à la création de 9 500 places d’#hébergement supplémentaires. En même temps, le ministre veut multiplier par deux le nombre de #retours_volontaires des migrants économiques et optimiser le remplissage de ses centres de rétention administrative (#CRA), dernière étape avant le renvoi forcé.

    Renvoyer plus d’étrangers

    La dose d’humanitaire (...) veut envoyer un signal à ceux qui pensent que le gouvernement Valls – et avant lui le gouvernement Ayrault – n’ont pas créé de vraie rupture avec la politique de l’ère Sarkozy. Le volet #sécuritaire, lui, s’adresse à l’extrême droite, à la droite et plus largement à une opinion publique pour laquelle, dans un débat mal posé, renvoyer plus d’étrangers est un gage de bonne politique migratoire.

    Le sujet est clivant. C’est en effet sur ce dossier du renvoi des étrangers qu’a achoppé la loi asile. Prévu pour passer au Parlement en procédure accélérée et s’inscrire dans la loi française en juillet, le projet de loi s’est conclu fin juin par un désaccord en commission mixte paritaire. Les Républicains ayant insisté pour que les refus d’octroi du statut de réfugié valent obligation de quitter le territoire, la députée (PS) Sandrine Mazetier, qui portait le dossier pour l’Assemblée nationale, a préféré renvoyer le texte à un nouvel examen par les deux chambres.

    « Pôles d’éloignement »

    Dans le plan présenté mercredi, Bernard Cazeneuve choisit de donner des gages sur ce sujet. La création annoncée de « #pôles_d’éloignement » aux contours encore flous est un moyen d’effacer l’image « laxiste » qui colle aux socialistes. Une autre manière aussi d’entériner que le « bon » étranger est un demandeur d’asile, un réfugié ou titulaire d’une carte talent pour les universitaires, les artistes, les étudiants les plus brillants… Cette même philosophie sous-tend le texte de loi sur les titres de séjour (qui va aussi arriver en discussion fin juillet au parlement). On n’est pas loin de l’« émigration choisie » de Nicolas Sarkozy, même si cette expression est réfutée place Beauvau.

    Depuis son arrivée à l’intérieur, Bernard Cazeneuve insiste régulièrement sur « l’accroissement de 13 % des retours forcés hors Union européenne depuis 2012 ». Pour poursuivre cette courbe et surtout renouer avec les départs volontaires qui eux sont en baisse de 18,6 % entre 2013 et 2014, son plan prévoit d’expérimenter « de nouveaux dispositifs de préparation au retour », déclare-t-il sans donner de détail. Une version qui pourrait être assez proche des « Maisons du retour » que la sénatrice UDI Valérie Létard avait fait introduire lors de la première discussion sur la loi asile. Politiquement, le plan Cazeneuve a un mot pour chaque sensibilité politique.

    Les efforts faits en faveur des demandeurs d’asile sont censés contrebalancer les renvois. Des moyens supplémentaires vont être débloqués pour les réfugiés, que M. Cazeneuve présente comme « une préoccupation ».

    Marchandage en cours

    L’effort conséquent en nombre de logements, fait conjointement avec la ministre du logement, Sylvia Pinel, n’efface pourtant pas le marchandage en cours sur la part que la France pourrait prendre dans une répartition européenne des réfugiés débarqués en Italie. L’exécutif s’était fait tirer l’oreille pour réinstaller 500 Syriens quand l’Allemagne acceptait d’en prendre 10 000 (sur 130 000 personnes jugées prioritaires par le HCR). Depuis, elle a doublé ce contingent, mais reste toujours loin derrière l’Allemagne qui a donné son aval pour recevoir 10 000 personnes supplémentaires.

    La loi ne suffira pas à changer le visage de l’asile dans l’Hexagone. Plus que par son faible taux d’hébergement des demandeurs, la France se caractérise depuis des années par son peu de générosité. En première lecture, la France octroie l’asile à 17 % des demandeurs (22 % selon Eurostat qui calcule autrement). En Allemagne, ce taux est de 42 % en 2014 selon Eurostat, en Belgique de 40 %, en Finlande de 67 %, au Royaume-Uni de 39 % et globalement dans l’UE de 45 %.

    Jusqu’au mois de mai, les Érythréens qui, avec les Soudanais peuplent les campements parisiens, avaient bien peu de chance d’obtenir un statut de réfugié. 14,8 % pour les Érythréens en première instance, alors que « pour l’Érythrée, le taux est de 100 % en Suède et de 85 % dans la plupart des pays », précise Gérard Sadik, de la Cimade. Pour les Soudanais, c’est la même chose. 279 ont obtenu le statut de réfugié en 2014 pour 990 refusés. « Pour eux, les proportions sont inversées des deux côtés de la Manche, estime M. Sadik. Près de 75 % d’accord au Royaume-Uni et autant de rejets en France. » Quant aux Syriens, fierté de l’OFPRA avec leurs 96 % de taux d’acceptation, 40 % entre eux n’obtiennent pas le statut de réfugiés, mais une simple #protection_subsidiaire bien moins avantageuse.

    Bernard Cazeneuve : « De nouveaux dispositifs de retour seront expérimentés »
    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/06/17/bernard-cazeneuve-de-nouveaux-dispositifs-de-retour-seront-experimentes_4655

    Le #gouvernement veut en finir avec les #campements #précaires de migrants : Un plan pour améliorer la prise en charge des migrants
    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/06/17/un-plan-pour-ameliorer-la-prise-en-charge-des-migrants_4655609_1654200.html

    #OQTF #immigration_choisie #xénophobie_d'état

  • Opération humanitaire ou rafle “de gauche” ?
    http://quartiersxxi.org/operation-humanitaire-ou-rafle-de-gauche

    Depuis plus d’une décennie, plusieurs campements précaires de migrants fleurissent aux alentours de la gare du Nord, à Paris. Entre répercussion des exodes d’Afghanistan, du Mali ou de Somalie, et espoirs d’un asile sûr outre-Manche ou dans l’Hexagone. Mardi 2 juin, l’un de ces bivouacs de fortune, apparu depuis de nombreux mois, était évacué au petit matin, à grands renforts de moyens policiers… et de discours « sociaux ». Une expulsion parmi tant d’autres, dont l’objectif semble avant tout d’invisibiliser les indésirables. Source : Quartiers XXI

    • C’est le seul récit circonstancié de l’intervention policière à la chapelle avec un rappel des discours tenus.

      Des agents de la brigade anticriminalité (#BAC) à tous les coins de rue, l’air toujours à l’affût d’une occasion de cogner quelqu’un : il est 6 heures du matin dans ce quartier du 18ème arrondissement de Paris et le périmètre est déjà bouclé.

      Le périmètre, c’est le pont Saint-Ange, un tronçon du boulevard de La Chapelle qui enjambe les voies ferrées de la gare du Nord, à la lisière de la Goutte-d’Or. Ces 200 mètres de no man’s land étirés sous le métro aérien étant dépourvus de riverains, ils offrent une relative sécurité contre les plaintes de voisinage et sont donc régulièrement visités par les sans-abris, les galériens et les débrouilleurs du quartier. Aujourd’hui, c’est au tour des #migrants de se faire déloger. Près de quatre cent grands voyageurs, forçats de l’exil en provenance d’Afrique de l’Est pour la plupart, dont des femmes et des enfants, croupissent ici depuis huit mois dans des tentes ou à même le sol. Beaucoup rêvent encore d’un départ pour l’eldorado britannique. Un #campement de rue en pleine Ville Lumière, la gêne visuelle infligée aux cars de touristes qui passent par là pour rejoindre Pigalle, l’embarrassante démonstration de la politique de pourrissement infligée à ces réfugiés sans refuge – tout cela finissait par faire désordre. Ce 2 juin à l’aube, les garde-chiourmes montent donc à l’assaut pour faire place nette et disperser la misère.

      http://quartiersxxi.org/local/adapt-img/960/10x/IMG/png/capture_d_e_cran_2015-06-04_a_12.10.41.png?1433412695

      Tout au long de la journée, radios et télés s’épancheront abondamment sur les préoccupations « humanitaires » qui auraient présidé à cette intervention. L’envoi à La Chapelle d’une douzaine de cars de CRS et des cogneurs en civil des BAC répondait strictement à une « exigence sanitaire », affirmait sur France Info Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, tandis que le président de France Terre d’Asile, Pierre Henry, se chargeait du service après-vente de la préfecture en assurant dans Libération : « C’est plus une opération sanitaire et d’accès aux droits que de police. »

      Sur place, la nature #humanitaire de la descente de flics ne crève pas les yeux. La cavalerie déboule par surprise à l’aube vers 5 h 45, sans apporter de croissants ni avoir prévenu les campeurs. Ayant établi un périmètre sévèrement gardé par les CRS, elle entreprend d’éloigner d’abord du campement les quelques soutiens arrivés très tôt ou ayant passé la nuit sur place. Les bontés gouvernementales imposent que le théâtre des opérations soit vierge de tout témoin. Justin, un jeune photographe [1], se voit vigoureusement invité à dégager par un agent de la BAC qui lui donne du « fils de pute » parce qu’il a tenté de prendre des images. Pendant que les uns se font sortir, d’autres s’efforcent de rentrer : des migrants qui étaient partis faire un brin de toilette dans les environs se retrouvent bloqués à leur retour par les barrages policiers. « Je me suis juste absenté pour me brosser les dents. J’ai mes affaires là-bas, laissez-moi au moins les récupérer ! », implore en anglais un homme aux yeux rouges de fatigue. A quoi le policier, qui ne parle pas anglais, répond par une mimique qui signifie « circulez, y a rien à voir » dans toutes les langues du monde. « Nulle part jamais on nous traite comme des êtres humains », lâche le migrant. Un de ses camarades a trouvé une métaphore saisissante pour résumer la situation des campeurs de La Chapelle et des migrants en général : « Quand ta maison brûle, tu sautes par la fenêtre. Même si tu habites au dixième étage, tu vas te jeter dans le vide plutôt que de te faire dévorer par les flammes. Nous, c’est pareil : nos pays brûlent, à cause des guerres, de la misère, des persécutions. Alors on s’est jeté dans le vide et on a atterri chez vous. Vous gouvernements ne veulent pas de nous, vos policiers nous expulsent. Mais personne ne pourra jamais empêcher un homme ou une femme de sauter par la fenêtre pour échapper au feu. »

      Une heure plus tard, à 6 h 50, une quinzaine de cars de la préfecture de #police se rangent de part et d’autre du campement. C’est le début de l’opération policière de comptage, de recensement, de #tri, de regroupement et d’acheminement. Pour décider qui montera dans quel bus, les autorités ont établi des critères byzantins qu’il s’agit maintenant d’appliquer au plus vite : familles ou célibataires, demandeurs d’asile ou non-demandeurs, telle nationalité ou telle autre, Érythréens supposés authentiques (qui pourraient avoir des chances d’obtenir l’asile politique) ou « faux » Érythréens. Faux parce qu’ils ne disposent pas des papiers requis ou qu’ils sont soupçonnés d’être des Éthiopiens, moins bien lotis à la roue de la fortune de l’Office français de protectio n des réfugiés et apatrides (#Ofpra), qui délivre le statut de réfugié. Impossible de voir ce qui se trame au loin derrière le cordon de CRS, où l’on discerne seulement des groupes compacts encadrés de flics et d’exécutants de l’ordre bureaucratique. On sait en revanche que de ce processus de classification dépendra la destination de chacun. « Il y avait plein de problèmes sur ce campement, l’hygiène, les vendeurs de drogue, les bagarres, m’explique un Érythréen toujours bloqué à l’extérieur du périmètre. Mais aussi on était plus fort ensemble, on s’est serré les coudes. Maintenant c’est fini, ils vont tous nous séparer. Mais s’il le faut on reviendra et on reviendra encore. »

      On trouve l’article de Carine Fouteau, « Évacuation humanitaire ? » Non, à La Chapelle, les pouvoirs publics ont dispersé la misère , et d’autres infos là
      http://seenthis.net/messages/376680

      #précaires #invisibiliser

    • Les migrants expulsés de la Chapelle restés à la rue sont réunis à Saint Bernard

      Lors de l’intervention policière à La Chapelle, un tri a été fait qui a laissé nombre de migrants #à_la_rue. Dimanche, ceux des interpellés de La chapelle qui ont été hébergés dans des structures d’urgence seront de nouveau eux aussi à la rue. La Préfecture annonce l’expulsion prochaine de trois autres campements (Austerlitz, Porte de la Villette et Gare de Lyon).

      Hier, une partie des migrants de La Chapelle avaient trouvé refuge salle Saint Bruno, pour une seule nuit...

      Aujourd’hui, des migrants resté à la rue ont tenté d’aller s’inscrire comme #demandeurs_d'asile bd Ney. Ils se sont fait refouler par la police. Leur situation des plus précaires rend extrêmement compliqué le processus de demande d’asile. Les autorités ne font d’ailleurs rien pour qu’ils puissent exercer ce droit.

      Ce soir, vers 19h20, la police est intervenues en nombre à l’église Saint Bernard. Des migrants avaient essayé d’y trouver refuge. Le curé leur a fermé la porte. Puis de nombreux policiers en civils, et en uniforme et des CRS sont arrivés, certains des policiers, accompagnés de chiens, ont menacé de les lancer sur les migrants, dont des femmes et des enfants.

      Les migrants sont actuellement en réunis en #assemblée sur la place devant l’église Saint Bernard.

      On a osé parler d’"opération humanitaire", mais on refuse d’appliquer ne serait ce que le droit élémentaire d’effectuer une demande d’asile et on organise la dispersion et la traque de ces migrants.

      Les migrants demandent l’exercice effectif de leur droits, dont celui de demander l’asile. Cette nécessité implique qu’un #accueil décent leur soit fourni.

      Des personnes #solidaires

      Reçu par mel

    • COMMUNIQUÉ DES MIGRANTS EXPULSÉS DE LA CHAPELLE
      Jeudi 4 juin 2015

      Nous sommes des personnes pacifiques
      Nous sommes des demandeurs d’asile
      Nous demandons des papiers
      Nous voulons que nos droits soient respectés

      نحن أشخاص مسالمون نريد العيش بسلام،وعيشة هيئة ومنزل
      نريد حقنا كإنسان
      نريد وثائق وحلول نهائية لحالنا في الحال
      ونطالب من الرئيس ومساعدتنا ومشكلاتنا

      Firstly we are peaceful people
      Then we are asylum seekers
      We are asking to have documents
      We need to have good human rights.

  • Grande fête pour l’abolition de la précarité, Collectif 75 #AVS/EVS, #précaires de l’éducation en #lutte
    http://collectifavs75.blogspot.fr/2015/05/3-juin-2015-grande-fete-pour-labolition.html

    RDV à partir de 14h et pour tout l’après-midi, devant le Rectorat de Paris, 94 avenue Gambetta - M°Gambetta ou St-Fargeau.

    AVS-AESH, EVS, AED, Profs contractuels, etc... La #précarité dans l’Education nationale touche un grand nombre de personnes exerçant des fonctions différentes mais essentielles au bon fontionnement des établissements. Par delà les différences de nos fonctions, nous rencontrons tou.te.s des difficultés similaires : problèmes de paiement des salaires, de renouvellement des contrats, de harcèlement, de mépris du rectorat... Panacée tranquille de l’administration, et plus encore dans cette période d’austérité budgétaire, la précarité touche de plus en plus de monde, et tant pis pour les problèmes qu’elle créé dans les établissements et pour les personnes qui la subissent : manque de surveillants, d’AVS-AESH, non-renouvellement des personnels ayant acquis une expérience, #salaires sous le seuil de pauvreté, etc. Tout en rendant difficiles les solidarités et les possibilités d’organisation et de luttes.

    C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui un appel à tou.te.s les personnel.le.s de l’Education nationale à nous rejoindre le 3 juin 2015 devant le rectorat pour une grande fête pour l’abolition de la précarité, et pour créer les possibilités d’un mouvement général des précaires de l’éducation !

  • Classes moyennes, la fausse majorité d’une société de contrôle.

    « Une nouvelle mystification monte : les classes moyennes n’auront qu’une ombre de pouvoir, que des miettes de richesse, mais c’est autour d’elles que s’organise le scénario. Leurs valeurs, leur culture l’emportent ou semblent l’emporter parce que supérieures à celles de la classe ouvrière » La vie quotidienne dans le monde moderne, Henri Lefebvre, 1968.

    Viens d’entendre un responsable politique à la radio déclarer que la suppression de la prime pour l’emploi (PPE) au profit de la création de la prime d’activité va léser plus d’un million de membres de la classe moyenne.

    Or cette "classe moyenne" là, elle est pauvre, non pas au sens statistique ou misérabiliste, mais concrètement, en tout cas pour ceux qui vivent dans des villes capitales, métropoles, etc, aux loyers chers( au dessus du SMIC mensuel, il est rare qu’un isolé puisse obtenir un bout d’APL).
    En effet, pour avoir droit à la PPE en 2015 le revenu fiscal de référence du foyer en 2014 ne devait pas dépasser 16 251 € pour les célibataires, soit 1350€/mois, tandis qu’en 2012 le revenu médian était de 19 740 euros annuels, soit 1645€/mois. Mieux encore le PIB (y a pas mieux que cet indicateur fordien...) par tête est ici de 35 000€/an, soit 2900 euros mensuels par habitant.

    C’est dans un tel contexte (je reviens pas sur l’explosion des inégalités, ou sur l’individualisation des salaires et des revenus opérée sous gvts PS durant les années 80 et 90...), que tout est fait pour que qui dispose d’un SMIC mensuel (plus ou moins amélioré) jalouse qui ne se loue pas à un patron tout en "bénéficiant" de 450€/mois (RSA) et d’éventuels droits aussi "connexes" qu’indispensables (APL, CMU, transports).

    La haine de classe aura été remplacée par une haine de proximité, dirigé vers le plus proche. Nul besoin de complot pour cela (même si experts, journalistes, politiques font leur job pour imposer des représentations falsifiées), comme a pu en témoigner la fin des mouvements de #chômeurs et #précaires des années 90.
    Après la forte mobilisation de l’hiver 1997/98 qui fut suivie d’une fin de non recevoir du gvt Jospin (et de multiples évacuations policières de lieux occupés) on a vu des batailles de légitimité politique internes aux mouvements en question qui reposaient peu ou prou, désorientation aidant, sur l’évaluation des revenus des uns et des autres, nombre de ceux dépendants des minima n’hésitant pas à disqualifier jusqu’aux chômeurs indemnisés par les Assedic (considérés comme trop bien servis pour être honnêtes, ou ignorants des "vraies réalités de la précarité")...

    L’activité commune permettait, non sans heurts et débats virulents, un processus de #composition_politique parmi des forces sociales redoutablement hétérogènes. La défaite a décomposé tout cela. Et sauf à quelques moments depuis (lutte des recalculés de l’Unedic, contre les "réformes" des retraites, de l’intermittence), aucune force collective n’a pu faire barrage à ce prolongement de l’atomisation capitaliste (chacun entrepreneur de soi et la #concurrence pour tous).

    Un énoncé tel que "nous sommes les 99%", aussi faux que "les classes moyennes sont partout", car oui, avec la généralisation du salariat (avec ou sans fiche de paie), la lutte de classe passe à l’intérieur du salariat, a au moins le mérite de dire que les minorités politiques sont la majorité.

    #décomposition_politique #reflux #repli

  • Un travailleur sur deux dans le monde n’est pas salarié
    http://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2015/05/19/un-travailleur-sur-deux-dans-le-monde-n-est-pas-salarie_4635793_1656941.html

    C’est une ouverture, presque un changement de logiciel. Dans son rapport 2015 « Emplois, questions sociales dans le monde », rendu public à Genève mardi 19 mai, l’Organisation internationale du travail (OIT) prône une meilleure prise en compte des formes d’#emploi #informels et #précaires. Jusqu’alors, l’agence des Nations unies, qui regroupe les représentants des gouvernements, des employeurs et des salariés de 185 Etats, restait plus focalisée sur des formes d’emploi dit « classiques » : plein-temps, salarié, contrat permanent.

    Mais cette réalité change et, aujourd’hui, le constat est clair. Le #salariat ne représente que la moitié de l’emploi dans le monde, ne concernant pas plus de 20 % des travailleurs en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud. Et dans ces emplois salariés, moins de 40 % des travailleurs bénéficient d’un contrat permanent à temps plein, soit à peine 20 % de l’emploi mondial.

  • Retour sur la grève à #Radio_France
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7682

    Ebauche d’analyse d’une #grève dite exemplaire mais somme toute ordinaire.

    Ambiance électrique et délétère dans l’entreprise depuis plusieurs mois due aux travaux qui n’en finissent pas et qui perturbent la réalisation des émissions, à une direction déficiente et incompétente, à une absence de dialogue entre partenaires sociaux, à une réelle souffrance du personnel dont le travail n’est pas reconnu à sa juste valeur, et à l’arrivée d’un nouveau pdg sûr de lui, qui accumule les bévues et affiche un réel mépris.

    C’est la réaction radicale de certains face à cette situation qui a libéré les paroles et les actes, poussant l’ensemble des #salarié.e.s et #précaires à se lever et à revendiquer, pendant 28 jours d’une grève, qui a été qualifiée d’exemplaire et historique dans l’audiovisuel public, cette dignité tant bafouée…

    Une formidable envie d’en découdre et une réelle solidarité se sont manifestées quelques temps avant le déclenchement de la grève et se sont confirmées le long des différentes #assemblées_générales qui ont ponctué ce mouvement.

    Les #organisations_syndicales qui par ailleurs n’avaient pas brillé par leur combativité dans les mois et années précédant ce mouvement, ont dans la logique des règles gérant le « dialogue social dans l’entreprise » pris les choses en main, le train en marche et face à l’inertie de la direction, déposé des préavis de grève portant sur la production, les orchestres, les services de propreté et de sécurité et le démantèlement des radios locales.

    Sous la pression de l’assemblée générale, les syndicats ont accepté de déposer trois autres préavis portant notamment sur les travaux, mais les ont finalement abandonnés, cédant à une direction qui considérait, au mépris des textes et de la loi, qu’ils étaient illégaux.

    Il s’agit là de la première trahison dont se sont rendus coupables les syndicats réunis dans l’intersyndicale.

  • « Nous venons libérer les stagiaires »
    http://www.lemonde.fr/stages-premier-emploi/article/2015/04/24/chez-my-little-paris-action-contre-l-abus-de-stages_4622360_4468494.html

    Tous les regards se figent lorsque, dans ce loft d’artiste, à quelques pas de Barbès à Paris, la porte s’ouvre sous une pluie de confettis. « Nous venons libérer les #stagiaires ! » Sept membres de l’association Génération #précaire, masqués de blanc, font irruption, jeudi 23 avril, au milieu de la rédaction de My Little Paris. Ils reprochent à cette start-up, fleurissant dans le milieu de la mode et du lifestyle, d’abuser des stages pour faire tourner leur #entreprise.

    Sur des tables en bois brossé, des jeunes filles alignées devant leur écran répriment un sourire. « Sur les 70 collaborateurs que revendique cette entreprise, 40 % sont stagiaires , avance Patrick membre de Génération précaire, qui coordonne l’action. C’est quatre fois plus que ce qui est légalement autorisé. » Il vient de remettre à Bruno Vuillier, directeur général de la société, une boîte, imitant celles remplies de produits de beauté que vend le site, dans laquelle se trouve une copie de la loi sur l’encadrement des stages.

    Publiée au Journal officiel le 11 juillet 2014, la nouvelle version de cette loi a étendu les droits des stagiaires, revalorisant leur gratification minimale d’une centaine d’euros, soit 523 euros par mois, leur donnant aussi accès aux tickets restaurant et au défraiement des transports. « Si deux décrets ont déjà permis d’entériner ces améliorations et de limiter les abus, celui concernant le plafonnement du nombre de stagiaires dans l’entreprise à 10 % du nombre de salariés n’est toujours pas publié, explique Patrick. Il est coincé dans une partie de ping-pong entre le ministère du travail, celui de l’enseignement supérieur et le Medef. »