• Penser la pauvreté, forger la solidarité
    https://laviedesidees.fr/Penser-la-pauvrete-forger-la-solidarite

    Investi depuis les années 1950 contre la misère, le mouvement ATD Quart Monde a su conjuguer action de terrain, recherche et plaidoyer, jusqu’à influencer durablement les politiques sociales en France et à l’échelle internationale.

    #Société #pauvreté #solidarité #précarité #dignité #exclusion
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250613_brodiez.pdf

  • #Santé_menstruelle : un tabou qui freine l’avenir des filles

    Des millions de filles et de femmes dans le monde vivent leurs règles dans la #précarité, le #silence ou l’#humiliation. Parce que les #menstruations restent taboues, elles entraînent de fortes #inégalités sociales et de #genre et génèrent des #risques pour la #santé. Pour le Planning familial et Plan international, « faire du #droit_à_la_santé_menstruelle une réalité pour tous·tes, c’est faire un pas décisif vers l’#égalité. Il est temps de le franchir. »

    Des millions de filles et de femmes dans le monde vivent leurs règles dans la précarité, le silence ou l’humiliation. Parce que les menstruations restent taboues, elles entraînent de fortes inégalités sociales et de genre et génèrent des risques pour la santé. À l’occasion de la Journée mondiale consacrée à la santé menstruelle, Plan International France et le Planning familial rappellent que la santé menstruelle est un droit fondamental qu’il faut respecter, partout dans le monde.

    En 2025, avoir ses règles reste un facteur d’#exclusion pour des millions de filles dans le monde. En France, environ 4 millions de femmes menstruées vivent dans la #précarité_menstruelle, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas les #ressources_financières pour s’acheter des #protections_périodiques. Parmi elles, 1,7 millions sont des #mères_célibataires ou des #étudiantes.

    En France, plus d’un tiers des adolescent·es ressentent un sentiment de #honte du simple fait d’avoir leurs règles, selon un sondage Opinion Way de 2022 commandé par Plan International France. 35% avouent qu’elles ou une de leurs proches ont déjà subi des #moqueries et des #humiliations en milieu scolaire. Une fille sur deux a déjà raté l’#école pendant ses règles. Ces données montrent à quel point les #tabous entourant les règles restent vivaces.

    Un enjeu mondial de #dignité, de santé et d’#éducation

    Dans le monde, au moins 500 millions de filles et de femmes n’ont pas accès à des protections périodiques en quantité suffisante. Des millions de filles manquent l’école chaque mois, faute d’infrastructures adaptées ou simplement d’un endroit sécurisé pour pouvoir se changer.

    D’après l’Unicef, en 2022, 15% des filles au Burkina Faso, 20% en Côte d’Ivoire et 23% au Nigeria ont été contraintes de manquer l’école tout au long de l’année en raison de leurs règles.

    Au Népal, la pratique traditionnelle du chhaupadi contraint les femmes à vivre isolées dans des huttes pendant toute la durée de leurs règles.

    En situation de crise – conflits, catastrophes climatiques -, l’accès à la santé menstruelle est encore plus restreint.

    Ce manque entraîne des conséquences directes sur la santé des femmes, comme des #infections, des #douleurs_chroniques, un #mal-être psychologique. La #désinformation liée aux règles, les #mythes, les #préjugés sexistes empêchent les jeunes de comprendre leur propre corps, de poser des questions et prendre de soin de leur santé.

    Un #droit_humain trop ignoré

    La santé menstruelle ne peut plus être un sujet oublié ou relégué au second plan, surtout au moment où les #droits_sexuels_et_reproductifs sont remis en cause. Elle est une composante essentielle de la santé sexuelle et reproductive. Elle doit être pensée comme un droit humain à part entière, condition de la dignité, de l’#autonomie et de la pleine participation des filles et des femmes à la société.

    Accéder à une information fiable, des protections, à de l’#eau, disposer d’un lieu sûr, comprendre son cycle, tout cela fait partie du droit fondamental à la santé. Et pourtant, ce droit reste trop souvent ignoré, nié.

    Un levier en faveur de l’égalité de genre

    Une personne qui peut gérer ses règles dans de bonnes conditions a plus de chances de poursuivre sa #scolarité. Une personne qui vit ses règles sans honte ni obstacle peut participer pleinement à la vie sociale, économique et citoyenne.

    À l’inverse, tant que les règles seront entourées de silence et de stigmatisation, elles resteront un facteur d’exclusion. C’est un enjeu d’égalité de genre et de justice sociale.

    Nous agissons pour faire de la santé menstruelle un droit effectif

    Au Planning familial comme à Plan International France, nous agissons pour faire du droit à la santé menstruelle une réalité. Chacun·e à notre échelle, nous distribuons des protections périodiques, sensibilisons les jeunes à la question des règles, aux préjugés qui les entourent. Nous luttons contre les mythes et la désinformation.

    Mais ces actions doivent s’inscrire dans une dynamique plus large. Nous appelons les pouvoirs publics à garantir à chaque jeune un accès à une éducation complète à la sexualité, qui doit mieux inclure la question des règles. Il faut également assurer à tous·tes les adolescent·e un accès universel, continu à l’information, aux soins, aux protections, y compris en situation d’urgence. Nous exigeons également des produits menstruels sans risques pour la santé ainsi que la formation des professionnel·les de la santé ! Il est essentiel d’éviter l’errance médicale par une meilleure prise en compte de la douleur, une meilleure orientation des personnes et une sensibilisation aux diagnostics possibles.

    En parler, c’est déjà agir

    Chacun et chacune peut agir à son niveau. En parlant ouvertement des menstruations, en s’informant, en sensibilisant les plus jeunes. Ensemble, déconstruisons les stéréotypes, levons les tabous et exigeons des #politiques_publiques ambitieuses en faveur de la santé menstruelle. Faire du droit à la santé menstruelle une réalité pour tous·tes, c’est faire un pas décisif vers l’égalité. Il est temps de le franchir.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/06/01/sante-menstruelle-un-tabou-qui-freine-lavenir-des-filles/#more-94458
    #femmes #menstruation

  • #Sénégal : sur le quai de #Kayar, des candidats à l’immigration prêts à tout

    Kayar fait partie des principaux quais de #pêche artisanale au Sénégal. Il y a quelques années, c’était un des points de départ importants des embarcations pour l’immigration clandestine. Après plusieurs drames, les autorités ont lancé des #campagnes de #sensibilisation pour dissuader les jeunes. Des initiatives qui, si elles ont contribué à baisser les départs à partir de Kayar, ne dissuadent pas totalement les candidats à l’immigration.

    Seynabou Sarr, la cinquantaine, vendeuse de poissons depuis plus de 20 ans, seau à la main, vient de s’approvisionner auprès des pêcheurs. Elle ne cache pas son amertume : « Notre souhait est que nos enfants restent ici avec nous pour développer notre commune, mais ce n’est pas le cas. D’ailleurs, vous voyez, l’essentiel des jeunes qui travaillent sur ce quai ne sont même pas natifs de Kayar. Ils viennent d’autres régions. »

    Ces jeunes dont elle parle sont des #saisonniers. La pêche en mer, parfois sur plusieurs jours d’affilée, constitue pour eux une sorte d’entraînement pour le grand voyage. Des rangées de #pirogues peintes en jaune, rouge et bleu tapissent le long du quai, attendant les prochains à la recherche du poisson. Un peu à l’écart, un groupe d’adolescents discute dans l’une de ces embarcations. Bassirou Mballo, 17 ans, utilise la #pirogue de son père. Même si le but affiché est la pêche, il ne perd pas de vue son objectif réel : quitter le Sénégal pour l’Europe. « On a laissé nos parents à la maison. J’ai prévenu que si j’arrête la pêche, j’irai prendre la pirogue pour aller en Espagne. Je n’ai pas peur parce que depuis quatre ans, je pêche. Je vais partir en Espagne », affirme-t-il.

    Ahmed Faye a déjà tenté l’aventure en 2007, en passant par la Gambie et le Maroc. Il avait même pu, selon ses dires, atteindre les côtes espagnoles avant d’être intercepté et refoulé par la police des mers. Même s’il a vu des camarades mourir, il est tenté par une nouvelle aventure : « Dès qu’une occasion se présentera, je repartirai sans réfléchir. Qui ne tente rien n’a rien. Mon travail ici est très pénible et j’espère avoir mieux de l’autre côté. »

    Des rêves d’ailleurs nourris par la #précarité

    Depuis des dizaines d’années, Seynabou Sarr, de son côté, fréquente le quai de pêche, elle a vu les quantités de poissons diminuer au fil du temps. Et pour elle, il n’y a pas de doute, cela fait partie des raisons qui poussent les jeunes à partir : « C’est vraiment désolant. Tout à l’heure, j’ai acheté ce seau de poissons à 6 000 FCFA, je l’ai revendu à 6 500 ; celui qui l’a porté pour moi, je l’ai payé 200 FCFA et il ne me reste que 300 FCFA comme bénéfice. Ce n’est rien du tout et c’est pénible. C’est ce qui fait que les jeunes partent ailleurs clandestinement, parce que nous n’avons plus rien ici. Ils n’ont pas le choix, et nous ne pouvons pas les retenir. »

    Comment les retenir quand ils voient pousser de terre de grosses villas appartenant à ceux qui ont pu arriver en Europe ? Ces maisons sont de plus en plus nombreuses, au point que la commune s’est agrandie avec un nouveau quartier appelé #Kayar_Extension.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64763/senegal--sur-le-quai-de-kayar-des-candidats-a-limmigration-prets-a-tou
    #migrations #réfugiés #route_atlantique #dissuasion
    ping @6donie

  • L’aide active à mourir : une fausse solution progressiste, Laure_M, Ingénieure malade (via SNJMG)
    https://blogs.mediapart.fr/laurem/blog/230125/l-aide-active-mourir-une-fausse-solution-progressiste

    L’aide active à mourir, présentée comme un progrès, masque des pressions sociales et des dérives graves. En réalité, elle renforce le validisme, pousse des personnes handicapées à choisir la mort faute de soutien et détourne le débat des vraies solutions : soins palliatifs, inclusion et lutte contre les discriminations. Ce n’est pas un droit, mais une fausse réponse d’une société validiste.

    [...]

    Le Canada : l’euthanasie comme réponse à la précarité

    Depuis l’instauration du Medical Assistance in Dying (MAiD) en 2016, initialement limité aux maladies terminales, la loi canadienne a été élargie en 2021 aux handicaps non terminaux. Cependant, ce « choix » reflète bien souvent les défaillances d’un système incapable de répondre aux besoins fondamentaux des personnes handicapées, incapable de respecter leurs droits, un « choisir la mort » bien obligé face aux conditions de vie précaires et aux inégalités systémiques, à l’absence de logement et à la maltraitance dans le système de santé.

    Voici des exemples qui illustrent ces dérives :

    1. Un homme perdant son logement : Un homme souffrant de douleurs chroniques a demandé le MAiD non pas parce qu’il voulait mourir, mais parce qu’il se retrouvait sans logement après la vente de son appartement. Son faible revenu, l’équivalent de l’AAH, l’empêchait de se reloger, et la demande de MAiD a été validée par les médecins, bien qu’il ait clairement exprimé qu’il ne souhaitait pas mourir. 

    2. Maltraitance hospitalière : Un autre cas est celui d’un homme ayant été hospitalisé et maltraité au point de développer des escarres graves après des heures d’attente aux urgences. Il a demandé le MAiD, considérant que la maltraitance subie était un indicateur de l’échec du système de santé à répondre à ses besoins. 

    3. Pression directe des médecins : Dans une autre situation, un patient a enregistré des discussions avec des membres du personnel hospitalier lui suggérant de recourir au MAiD, évoquant que ce serait la « meilleure option », malgré ses propres réticences à la mort.

    4. Des choix forcés par des défaillances systémiques : Christine Gauthier, une ancienne paralympienne, raconte comment un agent des Affaires des anciens combattants lui a suggéré de recourir au MAiD comme alternative à son incapacité à obtenir une rampe d’accès pour son domicile, qu’elle attend depuis cinq ans. 

    5. Accessibilité très facile de l’aide à mourir et inaccessibilité des soins palliatifs : Une autre Canadienne a témoigné de son expérience où, face à l’impossibilité d’accéder à des soins palliatifs ou à un suivi adéquat, elle a vu sa demande pour le MAiD validée en quelques semaines, sans aucune autre forme de soutien pour soulager sa souffrance, alors qu’elle ne souhaite pas mourir, mais souhaitait accéder aux soins palliatifs pour diminuer ses douleurs. 

    6. Incohérences du système de santé : Une Canadienne a été rappelée en seulement 24 heures pour une demande de MAiD, tandis que d’autres patients attendent des mois pour une consultation médicale. Cela révèle l’absurdité d’un système où la mort devient plus accessible que les soins nécessaires.

    Ces exemples révèlent les conséquences dramatiques du choix canadien : dans un système où la mort est une alternative plus accessible que toute autre forme d’assistance, elle vient aussi “soulager” les besoins de réformes essentielles en matière de santé et de soutien social. Le système canadien a rendu la mort « plus abordable » que des investissements dans les soins de santé, le soutien financier ou le logement accessible.
    Ce n’est donc pas de la « compassion », ni un véritable « choix » de vivre ou de mourir, mais le reflet d’un système capitaliste où la vie humaine semble avoir moins de valeur que des considérations économiques.

    #euthanasie #validisme #précarité #soins #soins_palliatifs

    • Piège de la réthorique du choix : le droit à choisir sa mort se divise en deux.

      Je repense à Benjamin, dont le « choix » du suicide résultait de la phase de conditionnement au désespoir des années 30 dans l’Allemagne nazie et d’une série d’autres contraintes, dont un refus de naturalisation par la France, et, pour finir, d’une intox des autorités franquistes : il serait en tant qu’apatride reconduit en France par l’Espagne, une réglementation jamais appliquée...

  • L’entreprenariat pour tous ?
    https://laviedesidees.fr/L-entreprenariat-pour-tous

    Faut-il voir en #Uber une nouvelle ouverture du #marché_du_travail et de l’entreprenariat permettant à tout un chacun de trouver une activité professionnelle en un clic, ou un nouveau mode de gouvernance qui intensifie la précarité des travailleurs et approfondit les inégalités sociales ?

    #Société #entreprise #précarité
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250430_uber.pdf

  • Le #Défenseur_des_droits décrit des pratiques policières « d’#éviction » de personnes considérées comme « #indésirables » à #Paris

    Un #rapport publié ce mercredi par le Défenseur des droits dévoile les pratiques de contrôles policiers et de #multiverbalisation à Paris envers certaines catégories de la population. Décrites comme une « politique institutionnelle », ces stratégies viseraient à évincer ces personnes de l’#espace_public parisien.

    En analysant des #contrôles_d’identité policiers et #amendes à répétition, une étude publiée ce mercredi 9 avril par le Défenseur des droits décrit « une #politique_institutionnelle » destinée à évincer de l’espace public parisien des personnes considérées comme « indésirables », soit des jeunes racisés issus de milieux populaires.

    « Le contrôle d’identité et l’#amende_forfaitaire sont fréquemment présentés comme des outils relativement anodins de lutte contre la délinquance », relève ce rapport commandé au centre de recherche sur les inégalités sociales de Sciences-Po.

    « Or, les logiques qui ont accompagné leur mise en place et les lois qui les régissent montrent qu’ils ont en réalité des finalités multiples, favorisant leur usage à des fins d’éviction », sur la base de « l’#âge, le #genre, #assignation_ethno-raciale et #précarité_économique ».

    Les personnes ciblées exposées au « #harcèlement_policier »

    L’étude se base d’abord sur l’analyse d’une enquête menée par l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) après une plainte pour violences et discriminations mettant en cause des policiers du 12e arrondissement de Paris.

    Ce dossier montre comment, entre 2013 et 2015, « les policiers ont sélectionné, parmi les options fournies par le logiciel de la police nationale, “Perturbateurs - indésirables” comme motif d’intervention », et ce de manière « quasi quotidienne ».

    Or, « ni le terme “éviction” ni celui d’“indésirables” n’existent dans le Code de Procédure pénale, et la loi interdit la #discrimination sur la base de l’origine ou de la situation économique », souligne l’étude.

    Ces pratiques exposent les personnes ciblées « à des situations de harcèlement policier, renforcent leur exclusion sociale et économique et alimentent leur défiance envers les institutions étatiques ».

    Le rapport décrypte également « la pratique de la multiverbalisation » en région parisienne sur la base d’une quarantaine d’entretiens réalisés avec des jeunes multiverbalisés entre janvier 2019 et juin 2024 et qui vivent majoritairement intra-muros.

    Les jeunes ciblés « 140 fois plus verbalisés » lors du Covid

    Les amendes concernent des faits constatés aussi bien de jour qu’en soirée, et visent des tapages diurnes, des crachats ou des abandons d’ordures.

    Elles peuvent être conséquentes. C’est le cas d’Amadou, 19 ans, verbalisé plus d’une centaine de fois entre 2018 et 2023, et dont les dettes frôlent les 32 000 euros, gonflées par la majoration d’amendes non réglées.

    Le rapport souligne aussi les amendes « Covid », et note que « ces jeunes ont en moyenne été 140 fois plus verbalisés pour des #infractions liées à la pandémie de #Covid que le reste de la population d’Ile-de-France ».

    Les municipalités « encouragent » et « légitiment ces pratiques au nom de la protection de la tranquillité des “riverains”, catégorie dont elles excluent de fait les jeunes ciblés », poursuit l’étude qui rappelle qu’en 2023 le Conseil d’Etat a reconnu « l’existence de contrôles d’identité discriminatoires qui ne peuvent être réduits à des cas isolés ».

    https://www.nouvelobs.com/societe/20250409.OBS102530/le-defenseur-des-droits-decrit-des-pratiques-policieres-d-eviction-de-per
    #France
    ping @karine4

  • "Il y a une vraie crainte de se faire contrôler" : En #Mauritanie, les vagues d’arrestations de migrants sèment la peur

    Depuis presque deux mois, les #arrestations de personnes en situation irrégulière sont quasi-quotidiennes en Mauritanie. Après un passage en #détention, elles sont ensuite renvoyées aux frontières avec le Sénégal ou le Mali. Un climat qui sème la #peur dans le pays où sont présents quelque 200 000 migrants.

    « Surtout pour les migrants Subsahariens, la situation peut être qualifiée de critique », estime Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur, contacté par InfoMigrants. Depuis fin-février, la Mauritanie mène une campagne d’arrestations et d’#expulsions de migrants en situation irrégulière. Selon l’OIM en 2024, ils sont environ 200 000 migrants en Mauritanie. « C’est tous les jours qu’il y a des #refoulements. La police arrête même des gens dans leurs maisons, des hommes lorsqu’ils vont au travail... Les refoulements ne touchent plus que les migrants en transit mais tout le monde », raconte l’associatif.

    De nombreux migrants arrêtés sont envoyés notamment à #Rosso, au #Sénégal, à la frontière mauritanienne. C’est le cas de Diallo, arrêté par la police à Nouakchott, la capitale. « Ils te disent ’tu es un étranger non ?’, tu dis oui, on te prend. Pendant deux jours, on est enfermés dans un centre où si tu n’as pas l’argent pour acheter à manger, tu vas mourir dans la salle », raconte-t-il à RFI.

    Même scène pour Camara, vêtue d’un grand voile mauritanien, qui a été expulsée à Rosso malgré sa grossesse et sa fille de deux ans. « (Un policier) m’a attrapé à la maison, j’étais couchée donc, il (est venu), il (a cogné). Moi, j’ai fait une semaine en prison. Il n’y avait pas à manger », confie la jeune femme à RFI.

    « Les gens se cachent »

    Si les précédentes vagues d’interpellations touchaient principalement les migrants interceptés en partance vers l’Europe, cette fois-ci, tous les profils semblent concernés. Adamou*, un étudiant d’une trentaine d’années craignant de se faire refouler à son tour malgré sa carte d’étudiant, a décidé de faire un aller-retour au Sénégal pour assurer son avenir en Mauritanie. « Comme ça si on me contrôle, je peux dire que j’ai un visa pour 3 mois », explique-t-il à InfoMigrants. Car lorsqu’un ressortissant d’un pays de la Cédéao rentre en Mauritanie, il dispose d’un visa valable 90 jours.

    Selon lui, nombre de ses compatriotes en Mauritanie ont été arrêtés puis refoulés. « Certains avec qui je suis en contact sont à Rosso mais le Sénégal ne veut pas d’eux, d’autres ont été renvoyés vers le Mali. Il y en a un aujourd’hui qui est à Bamako », indique-t-il. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, il y a une vraie crainte de se faire contrôler et arrêter. Chaque jour ça arrive ».

    Et cette peur se ressent dans les rues, selon Abdoulaye Diallo. « Avant, il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants… Mais maintenant, on voit vraiment l’absence des migrants dans la ville. Les gens se cachent », raconte-t-il.

    « Ici, les migrants vivent du #travail_informel parfois depuis plusieurs années »

    Une situation qui risque de plonger nombre de personnes en situation irrégulière dans la #précarité car l’augmentation des arrestations et des contrôles « crée un #climat_répressif », analyse une humanitaire, contactée par InfoMigrants, qui a souhaité rester anonyme. « Depuis le mois de mars, les arrestations ne sont plus uniquement liées aux interceptions et débarquements de pirogues en direction de l’Europe », dit-elle.

    Pour éviter d’être arrêtés, les migrants sont de plus en nombreux à demander un titre de séjour. Ainsi, « les services d’enregistrement de migration sont débordés et il y a énormément de queues », explique l’humanitaire. À ça, « il faut ajouter les nouveaux visas électroniques ». Ainsi, entre le nouveau système et l’augmentation de la demande, « on a un ralentissement général de la #régularisation ». « Ils auraient pu laisser un délai avant d’arrêter les gens afin qu’ils puissent faire les demandes », souffle Amadou.

    « Un travail de routine »

    Selon le ministre mauritanien des Affaires étrangères interrogé par RFI, Mohamed Salem Ould Merzoug, « il n’y a pas, à proprement parler, de mesures particulières enclenchées ». « Notre politique vis-à-vis de la migration irrégulière est restée la même : appliquer la règle de droit et être très ferme, par rapport aux réseaux de migrants irréguliers en particulier », a-t-il dit.

    Ces opérations sont « un travail de routine », concernant des migrants n’ayant pas régularisé leur situation, selon le ministre qui n’a pas donné de chiffres sur l’ampleur de ces refoulements. Il assure que sur les 130 000 migrants recensés en 2022, seulement 7 000 ont renouvelé leur titre de séjour.

    Dans ces vagues d’arrestation, certains y voient un lien avec l’#accord conclu entre la Mauritanie et l’#Union_européenne. En mars 2024, la Mauritanie a signé avec Bruxelles un partenariat visant à lutter contre l’immigration illégale. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.

    Ces dernières années, la Mauritanie est devenue l’un des premiers points de départ des migrants en direction de l’Europe. En 2024, près de 47 000 personnes ont débarqué aux Canaries, un record. Et le nombre de morts n’a jamais été aussi nombreux sur cette route migratoire. Près de 10 000 exilés ont péri dans l’Atlantique en 2024, d’après le dernier rapport de Caminando Fronteras. Et « la majorité des victimes avaient pris la mer depuis la Mauritanie », selon Helena Maleno de l’ONG espagnole.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64098/il-y-a-une-vraie-crainte-de-se-faire-controler--en-mauritanie-les-vagu
    #rafles #migrations #réfugiés #répression

    voir aussi :
    La Mauritania di nuovo nel mirino della Spagna e dell’Unione europea
    https://seenthis.net/messages/1069805

    Réadmission des migrants venant d’Europe : #Soueisssya, ciblée pour un centre de transit ?
    https://seenthis.net/messages/1044463

    L’UE octroie 210 millions d’euros à la #Mauritanie pour lutter contre l’immigration clandestine
    https://seenthis.net/messages/1041503

    • À Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, des centaines de migrants « dans une situation de #détresse »

      Plusieurs semaines après le début de la campagne d’expulsions de migrants menée par les autorités mauritaniennes, des centaines de migrants se retrouvent bloqués à Rosso, ville transfrontalière entre la Mauritanie et le Sénégal. Un afflux qui rend la situation humanitaire difficile dans la région.

      « Les policiers nous ont arrêtés alors qu’on se rendait au travail. Je n’ai pas les moyens pour retourner chez moi. Je n’ai pas non plus d’argent pour manger ou acheter des médicaments, je ne sais pas quoi faire ». Dans une vidéo transmise à InfoMigrants, un migrant nigérian raconte sa détresse après avoir été arrêté en Mauritanie puis envoyer à la frontière avec le Sénégal, à Rosso. Son corps est couvert de blessures.

      Depuis le début de l’année, de tels témoignages se multiplient. « Ils nous ont tabassés et amenés en prison sans rien nous dire » et « pris tout ce qu’on possédait : argent, montres, téléphones », racontait Ismaïla à l’AFP après son arrestation par la police mauritanienne. « Ils nous ont (ensuite) menottés et nous ont mis dans des bus surchargés pour nous expulser comme des vauriens », raconte-t-il depuis Rosso, du côté sénégalais de la frontière.
      « Nous n’avons pas assez pour tout le monde »

      Si des centaines de migrants se retrouvent à errer dans la précarité dans cette localité frontalière du Sénégal, c’est parce que depuis plusieurs semaines, la Mauritanie mène une campagne d’expulsions de migrants en situation irrégulière. Ainsi, des centaines d’exilés, notamment sénégalais, maliens, ivoiriens, guinéens ou encore gambiens, sont bloqués de chaque côté de la frontière « dans une situation de détresse ». Leur nombre total est difficile à établir.

      « Nous essayons de les aider mais nous n’avons pas assez pour tout le monde. Ils manquent d’eau, de nourriture, de médicaments, n’ont pas de logements », raconte un humanitaire mauritanien sur place à InfoMigrants.

      Selon lui, des refoulements ont lieu quasiment tous les jours. « Au moins deux bus d’au moins 60, voire 70 personnes, arrivent régulièrement à Rosso », commente-t-il. Un flux ininterrompu de personnes qui fait grossir les bidonvilles de la région. « On a ouvert deux foyers ces deux derniers mois dans deux maisons qu’on a réhabilitées - qui n’ont toutefois par l’eau courante, ni l’électricité - parce que les gens arrivent et restent. Ils errent dans la ville », raconte-t-il. « On essaye de trouver un représentant pour chaque nationalité afin d’organiser les choses mais chaque jour presque, on nous appelle pour nous signaler un nouveau groupe (qui arrive) », ajoute-t-il.
      « On ne peut pas jeter les gens comme du bétail »

      Conséquences de ces expulsions mauritaniennes, des centaines de personnes se retrouvent coincés dans cette ville à la frontière avec le Sénégal. Faute de documents de séjour en règle, elles ne peuvent ni retourner en Mauritanie, ni transiter par le Sénégal - qui refusent de laisser passer des personnes sans documents d’identité valides.

      « La Mauritanie n’a pas respecté les règles. Les autorités ont juste envoyé ces gens à la frontière. Mais on ne peut pas jeter les gens comme du bétail », tance le président du conseil des Guinéens au Sénégal, Diallo Amadou Oury, qui s’inquiète pour sa communauté à Rosso. Et d’ajouter : « La Mauritanie aurait dû aviser ces ressortissants puis les expulser en bonne et due forme, vers leur pays ».

      Actuellement, quelque 300 ressortissants guinéens sont à Rosso, des deux côtés de la frontière « et d’autres arrivent presque tous les jours ».

      « Ces gens sont dans une situation humanitaire grave. Ils sont exposées à tout à Rosso : faim, maladies, problèmes sanitaires, etc. Il y a des femmes et des enfants. Certains vivent à même le sol sur de la terre battue », commente de son côté le président du conseil des Guinéens en Mauritanie, Mamadou Bobo Bah.

      Côté sénégalais, les plus chanceux atterrissent dans les locaux de la Croix-Rouge où ils sont pris en charge. Mais selon le président du comité local de l’organisation à Rosso, Mbaye Diop à l’AFP, l’affluence de migrants est telle que début mars, ils n’avaient déjà plus de place pour tous les accueillir.

      Ces expulsions de migrants sont des opérations de « routine » qui visent les personnes en situation irrégulière, selon les autorités mauritaniennes qui n’ont pas donné de chiffres sur l’ampleur de ces refoulements. Face aux critiques d’ONG ou d’autres pays qui ont dénoncé des expulsions « inhumaines », le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a déclaré que les expulsions étaient « faites dans le respect des conventions internationales ». Et selon le gouvernement, les migrants sont refoulés vers les postes frontières par lesquels ils sont entrés dans le pays.
      « Ils résidaient en Mauritanie et travaillaient »

      Certains voient dans ces vagues d’arrestations un lien avec l’accord conclu entre la Mauritanie - pays devenue l’un des principaux points de départ pour les migrants souhaitant rejoindre l’Europe en prenant la mer - et l’Union européenne.

      En mars 2024, la Mauritanie a signé avec Bruxelles un partenariat visant à lutter contre l’immigration illégale. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.

      Mais les migrants l’assurent, ils ne voulaient pas « prendre la pirogue » pour rejoindre l’Europe.

      « Ils résidaient en Mauritanie et travaillaient. Certains ont même encore une famille en Mauritanie qui n’a pas été arrêtée », assure Diallo Amadou Oury. La semaine dernière, plusieurs sources confiaient déjà à InfoMigrants que, contrairement à de précédentes vagues d’interpellations, les migrants interceptés n’étaient plus seulement des personnes en partance vers l’Europe mais que tous les profils semblaient concernés.

      « Il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants », racontait Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur. « Mais maintenant, on voit vraiment l’absence des migrants dans la ville ».

      https://www.infomigrants.net/fr/post/64210/a-rosso-a-la-frontiere-entre-le-senegal-et-la-mauritanie-des-centaines

    • #Mauritanie : le nombre de « #retours_volontaires » via l’#OIM a doublé par rapport à l’année dernière

      Depuis le début de l’année, 322 migrants ont bénéficié d’un « retour volontaire » de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Ils n’étaient que 150 en 2024 sur la même période. Une hausse qui s’explique notamment par la politique migratoire de Nouakchott : depuis le début de l’année, la Mauritanie mène de vastes opérations d’expulsions de personnes en situation irrégulière.

      Les « retours volontaires » de l’Organisation internationale des migrations (OIM) se multiplient en Mauritanie. Entre le 1er janvier et le 16 mai, 322 migrants ont été rapatriés dans leur pays, a déclaré l’agence onusienne à InfoMigrants.

      C’est plus du double par rapport à la même période l’année dernière durant laquelle 153 « retours volontaires » avaient été effectués. Et sur l’ensemble de l’année 2024, l’OIM Mauritanie a facilité 995 rapatriements.

      Selon l’organisation, les personnes ayant bénéficié de ce programme proviennent « principalement de pays d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale, de la Corne de l’Afrique, ainsi que, dans une moindre mesure, d’Asie du Sud ».
      « J’attends que l’OIM me recontacte »

      C’est le cas d’Oumar, un Gambien de 29 ans, qui vit à Nouakchott. Il s’est rendu aux locaux de l’OIM le 30 avril dernier pour faire une demande de « retour volontaire ». « Sur place, il y avait des ressortissants de pleins de pays. J’ai simplement déposé une demande avec ma carte d’identité. Ils ont pris mon numéro et maintenant, j’attends que l’OIM me recontacte », explique-t-il à InfoMigrants.

      Installé en Mauritanie depuis près d’un an, le jeune homme explique que c’est « le climat actuel » qui l’a poussé à demander un rapatriement.

      Depuis le début de l’année, la Mauritanie mène de vastes opérations d’expulsions de personnes en situation irrégulière dans le pays. « Au début du mois de mars, c’était le pire. C’était très compliqué. Les gens se faisaient arrêter. Il y avait la police partout, parfois même sur les lieux de travail », raconte encore Oumar.

      « Quand je vois ce qui arrive à d’autres migrants, expulsés vers les frontières, je préfère partir avant que ça ne m’arrive », ajoute-t-il. Une fois arrêtés, les exilés sont emmenés dans des centres de rétention avant d’être expulsés. Les Africains sont envoyés aux frontières avec le Mali et le Sénégal. Les Asiatiques, eux, sont expulsés à travers des vols.

      À Rosso, ville transfrontalière entre le Sénégal et la Mauritanie, des dizaines de migrants arrêtés par les autorités de Nouakchott patientent actuellement dans l’attente d’un retour dans leur pays. « Côté Sénégal, une cinquantaine de Guinéens vivent à la Croix-Rouge et attendent leur ’retour volontaire’, parfois depuis plusieurs semaines », détaille Mamadou Dia, membre de la Croix-Rouge à Rosso.

      Une fois recontacté par l’OIM, Oumar devra passer deux entretiens « pour évaluer la composition familiale, vérifier les documents, recenser les vulnérabilités et discuter des modalités du retour », indique l’OIM. Puis, après un examen médical, il sera raccompagné en Gambie.

      Le dispositif peut mettre plusieurs semaines, voire plusieurs mois. « Le délai d’un ’retour volontaire’ varie en fonction du pays de retour, la situation administrative de la personne, la composition familiale, la présence de vulnérabilités, ainsi que la disponibilité ou non de documents de voyage », signale l’organisation.
      Empêcher les départs vers les Canaries

      Nouakchott intensifie ses efforts pour combattre l’immigration irrégulière qui a souvent pour projet de rejoindre les Canaries espagnoles, via l’Atlantique. Plus de 30 000 migrants ont été interceptés sur le sol mauritanien entre janvier et avril 2025.

      La Mauritanie, vaste pays désertique situé sur la côte atlantique ouest-africaine, est devenue le principal lieu de départ des canots arrivés dans l’archipel espagnol, selon Helena Maleno de l’ONG Caminando Fronteras. Au cours de l’année 2024, 46 843 exilés ont atteint les Canaries, du jamais vu.

      Ce tournant dans la politique de Nouakchott s’est opéré suite à la signature en mars 2024 d’un accord avec l’Union européenne, inquiète de voir cette route migratoire se réactiver. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.

      Le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould, a mis en avant la nécessité de lutter contre une migration qui n’est plus « individuelle » mais « une activité transfrontalière organisée » et a dénoncé « une augmentation sans précédent du nombre d’étrangers en situation irrégulière ».

      Depuis le début de l’année, le nombre d’arrivées aux Canaries a, lui, chuté. Entre le 1er janvier et le 15 mai 2025, 10 882 personnes sont arrivées dans l’archipel, soit une diminution de 34,4% par rapport à la même période en 2024 durant laquelle 16 586 migrants avaient atteint les iles espagnoles.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/64696/mauritanie--le-nombre-de-retours-volontaires-via-loim-a-double-par-rap

  • Royaume-Uni : la santé mentale des demandeurs d’asile très affectée par les #attaques_racistes de l’été 2024, selon un rapport

    Dans un rapport publié mardi, l’organisation caritative britannique, Fondation pour la Santé Mentale, souligne la grande détérioration de la santé mentale des demandeurs d’asile au Royaume-Uni depuis les émeutes racistes survenues à l’été 2024 (https://www.mentalhealth.org.uk/sites/default/files/2024-10/MHF%20Annual%20Report%202024.pdf).

    Selon un rapport de la Fondation pour la Santé Mentale, une organisation caritative basée au Royaume-Uni, les demandeurs d’asile ont vu leur santé mentale se dégrader fortement lors des troubles violents qui ont secoué le Royaume-Uni durant l’été 2024.

    Des émeutes xénophobes avaient agité l’Angleterre durant plusieurs semaines (https://www.infomigrants.net/fr/post/58908/au-royaumeuni-des-migrants-pris-pour-cible-sur-fond-demeutes-dextreme-). Elles avaient éclaté suite à une attaque au couteau survenue le 29 juillet dans la ville côtière de Southport qui avait causé la mort de trois fillettes et fait dix blessés. Des informations erronées sur l’identité et la nationalité de l’agresseur, un adolescent britannique d’origine rwandaise, avaient alors été largement diffusées par des militants d’extrême-droite, propageant des discours anti-migrants, racistes et islamophobes.

    « Crainte d’être attaqué dans la rue »

    Ce déchainement de #violence a généré chez nombre de demandeurs d’asile la #crainte de sortir dans la rue de peur d’être pris pour cible par des manifestants d’extrême-droite, comme le souligne le rapport publié ce 15 avril. Les hôtels les hébergeant avaient également fait l’objet d’attaques, ce qui a accentué le sentiment de #détresse_psychologique dont nombre de migrants vulnérables souffrent, augmentant les risques de #tentatives_de_suicide ainsi que de développer des #troubles_psychiatriques.

    « Nous avons constaté que les #émeutes_racistes de l’été 2024 ont eu un impact terrible sur la santé mentale de nombreux demandeurs d’asile au Royaume-Uni. Certaines personnes nous ont dit qu’elles avaient peur de quitter leur logement, risquant de s’isoler davantage, et d’autres ont dit qu’elles craignaient d’être attaquées en marchant dans la rue simplement à cause de la couleur de leur peau », a déclaré Mark Rowland, directeur général de la Fondation pour la santé mentale qui soutient les demandeurs d’asile et réfugiés en matière de santé mentale au Royaume-Uni. Par peur du rejet, certains cachent leur statut de demandeur d’asile et considèrent ce vocable comme stigmatisant.

    Les #réseaux_sociaux ont joué « un rôle clé dans l’escalade des tensions », selon le directeur général, en relayant les rumeurs et amplifiant les #appels_à_la_haine, les propos xénophobes et racistes sur diverses plateformes, dont X. Le directeur général de la Fondation pour la santé mentale a appelé le gouvernement britannique à « prendre davantage de mesures pour endiguer l’impact de la #désinformation et de la haine en ligne et hors ligne ».

    https://www.youtube.com/watch?v=yUY5wB0w68k

    Appels pour l’accès à l’emploi des demandeurs d’asile

    L’exclusion des demandeurs d’asile du marché de l’emploi, du fait de conditions très restrictives contribue également à détériorer leur santé mentale en aggravant leur #précarité, selon le même rapport. Actuellement, seuls les demandeurs qualifiés pour des professions en tension peuvent occuper un emploi, et uniquement si leur demande d’asile n’a pas fait l’objet d’une décision au bout d’un an.

    Pourtant dans son dernier rapport, la Fondation démontre qu’en leur octroyant le droit d’occuper tout type d’#emploi, leur santé mentale s’en trouvera meilleure mais aussi améliorera les #recettes_fiscales du Royaume-Uni. L’Institut National de recherches économiques et sociales a ainsi évalué une économie de 4.4 milliards de livres sterling (5.1 milliards d’euro) en dépenses publiques, un gain d’1 milliard de livres sterling (1.2 milliard d’euro) pour la croissance économique ou encore une augmentation de 880 millions de livres sterling (1milliard d’euro) pour les recettes fiscales. En outre, cela favoriserait une meilleure #intégration des personnes étrangères, une réduction de leur dépendance aux aides et une amélioration de leur santé mentale.

    La Fondation réclame à ce que, faute de traitement de leur demande par le ministère de l’intérieur dans un délai de six mois, le demandeur d’asile puisse occuper tout type d’emploi. Cette demande est portée depuis 2020 par la campagne « #Lift_the_ban » (lever l’interdiction), qui regroupe une coalition de plus de 300 organisations, syndicats, entreprises etc. « Donner aux demandeurs d’asile le droit de travailler est une évidence. Tout le monde - qu’il s’agisse des demandeurs d’asile, des entreprises, du gouvernement, du NHS ou de nos communautés - a intérêt à ce que les demandeurs d’asile aient la possibilité de subvenir à leurs besoins. Le système actuel, qui est à la fois nuisible et coûteux, ne peut plus être maintenu en l’état », a souligné Mark Rowland.

    Si le parti travailliste au pouvoir s’est engagé à proposer un plan intergouvernemental sur la santé mentale, le Guardian rapporte que le porte-parole du ministère de l’intérieur a assuré qu’ils n’avaient « certainement pas l’intention de créer une procédure accélérée permettant aux personnes qui viennent au Royaume-Uni en dehors des règles établies en matière de visa de travail d’ignorer ces règles ». Malgré les promesses électorales, la crise du #logement pour migrants se poursuit le parti au pouvoir peinant à trouver des solutions pérennes aux hébergements dans les #hôtels.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64051/royaumeuni--la-sante-mentale-des-demandeurs-dasile-tres-affectee-par-l
    #santé_mentale #UK #Angleterre #asile #migrations #réfugiés #santé #racisme #peur #racisme #xénophobie #attaques_anti-migrants #travail #intégration_professionnelle #hébergement

    ping @karine4

  • « Logement contre moments complices » : les annonces pour proposer une chambre contre des faveurs sexuelles se multiplient
    https://www.bfmtv.com/societe/logement/logement-contre-moments-complices-les-annonces-pour-proposer-une-chambre-cont

    les #propriétaires de #logement ont conscience d’être dans une situation avantageuse. « (Ils) savent qu’il y a une forme d’impunité qui les protège. Cette impunité, c’est lié au fait que les personnes vulnérables [au point d’avoir besoin d’un logement] parfois ne sont pas en règle du point de vue administratif, parfois ont peur de la justice, de la police ou ne connaissent pas leurs droits », développe Manuel Domergue.

    Jusqu’à 7 ans de prison encourus

    Ces pratiques sont pourtant formellement interdites par la loi. « Ce sont des faits qui sont très graves », rappelle Me Xavier Demeuzoy, avocat en droit immobilier

    « Le fait de louer son logement contre des faveurs sexuelles expose la personne qui le fait à un risque pénal puisque ça relève de plusieurs qualifications, notamment à l’abus de faiblesse, au chantage sexuel, au harcèlement sexuel, voire à des faits de proxénétisme », explique l’avocat.

    Proposer un logement contre des relations sexuelles peut entraîner une condamnation allant jusqu’à 7 ans de prison et 375.000 euros d’amende.

    #femmes (mais pas que, qui n’a pas connu des jeunes gens habitant chez des hommes plus mûrs, et munis, dans des situations assez troubles) #précarité #logement

  • Frédérique Vidal va présider une fondation de lutte contre la précarité étudiante. Et moi j’ai vomi. – affordance.info
    https://affordance.framasoft.org/2025/03/frederique-vidal-va-presider-une-fondation-de-lutte-contre-la-


    Frédérique Vidal dans son biotope médiatique naturel : l’extrême-droite torcheculatoire.

    Voilà. Frédérique Vidal va présider une fondation de lutte contre la précarité étudiante. Et moi j’ai vomi. J’ai vomi métaphoriquement, j’ai vomi dans ma tête, j’ai rêvé de vomir sur la tête de Frédérique Vidal. J’espère bien sûr que c’est purement un titre honorifique qu’elle assurera à titre bénévole (rien n’est très clair là-dessus) parce que s’il devait en être autrement, en plus de lui vomir dessus, c’est d’un tombereau de matière fécales à déverser dont j’aimerais également pouvoir me fendre auprès de Frédérique Vidal.

    Frédérique Vidal, je vous en ai souvent parlé sur ce blog, c’est l’ancienne ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche d’Emmanuel Macron. C’est elle qui était là pendant la période du Covid et qui s’est torchée autant qu’il est possible de le faire avec la misère et la détresse étudiante. Frédérique Vidal c’est elle qui après l’immolation par le feu d’un étudiant a mis en place un numéro d’appel payant. Frédérique Vidal c’est elle qui a fait passer la 1ère loi discriminatoire et raciste à l’encontre des étudiants étrangers hors de la communauté européenne en ouvrant la boîte de Pandore de l’augmentation des frais d’inscription les concernant, et qui joignant la pure saloperie au plus dégueulasse cynisme, a osé appeler ça « Bienvenue en France ». Si beaucoup de ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche, du gouvernement Macron comme de ceux précédents, ont contribué à désosser et à détruire l’université, et ce depuis la loi LRU dite « d’autonomie » voulue et portée par Valérie Pécresse et le gouvernement Fillon, Frédérique Vidal est sans conteste celle qui aura le plus abîmé ce bien commun que constitue la possibilité, pour chacun.e, d’accéder à l’université dans des conditions dignes. Frédérique Vidal fut aussi le poste avancé de l’extrême-droite en lançant la plus vaste campagne de désinformation dont l’université et ses enseignant.e.s furent victimes en accréditant la rumeur d’une gangrène islamo-gauchiste de l’université et en prétendant mobiliser les moyens de l’état et du CNRS au service de l’agenda de ce qui était déjà, une internationale réactionnaire à l’initiative non pas d’Elon Musk mais de Blanquer, de Macron, d’elle-même et de quelques autres.

     

    Et aujourd’hui voilà qu’après avoir totalement disparue de la vie médiatique, et tenté diverses reconversions ratées pour s’immiscer au board d’écoles de commerce pourries dont elle avait elle-même augmenté les subventions lorsqu’elle était ministre (parce que vraiment non seulement elle née avant la honte mais dans l’insémination artificielle de son éprouvette politique il y avait un donneur de sperme à forte teneur en cynisme et des ovocytes chargés en crapulerie), Frédérique Vidal va donc présider une fondation de lutte contre la précarité étudiante. Et à ce moment là de l’histoire de nos sociétés, alors tout devient possible : que Marc Dutroux soit en charge d’un ministère de la petite enfance, que Xavier Dupont de Ligonnès soit nommé à la tête du ministère de la famille, et qu’Emile Louis prenne la tête d’une fondation pour l’inclusion des personnes handicapées.

    Donc j’ai appris que Frédérique Vidal allait présider une fondation de lutte contre la précarité étudiante et j’ai vomi. Et derrière cette nomination et ce pantouflage en mode recyclage d’ordure ministérielle, on trouve des assureurs, « Abeille Assurances » derrière qui se trouve l’assureur Aviva, bien connu pour ses pratiques délétères y compris contre ses propres assurés. On saluera donc cette forme de cohérence dans la mise en avant de l’ex-ministre qui aura le plus agi contre les intérêts des étudiantes et étudiants.

    #étdiants #précarité_étudiante #alimentation #logement #fondation_Abeille_assurances

  • #Italie : Mobilisation nationale à l’appel des travailleureuses universitaires précaires
    https://academia.hypotheses.org/61255

    Radio Blackout (radio indépendante qui émet depuis Turin) a interviewé Eleonora de l’Assemblea Precaria Universitaria di Torino (Assemblée Précaire Universitaire de Turin). L’interview est disponible en podcast sur le site web de la radio (en italien). Academia traduit ci-dessous le … Continuer la lecture →

    ##ResistESR #Billets #Europe #Financement_de_la_recherche #World_-_Ailleurs_dans_le_monde #guerre #manifestation #précarité

  • #Souveraineté_alimentaire : un #scandale made in #France

    À l’approche du Salon de l’agriculture et alors que la tension dans le monde agricole est toujours palpable, le Sénat devrait adopter mardi, la loi d’orientation pour la #souveraineté_agricole et le renouvellement des générations en #agriculture.

    Dans son 4ème rapport sur l’état des #terres_agricoles en France publié lundi 17 février, Terre de Liens révèle que la France a perdu la capacité à nourrir sa population. En l’état, la nouvelle Loi qui devrait être adoptée ne devrait qu’aggraver 75 ans de déconnexion politique entre #agriculture et #alimentation.

    2100 m2 de terres par habitant, là où il en faudrait le double

    Avec un potentiel nourricier de 130 %, la France dispose en théorie d’assez de terres agricoles pour nourrir sa population. Mais dans son nouveau rapport sur l’état des terres agricoles, Terre de Liens révèle que cette prétendue souveraineté alimentaire est aujourd’hui réduite à une chimère politique. Tandis qu’elle exporte la production de 43 % de ses terres (12 millions d’hectares), la France importe aujourd’hui l’équivalent de 10 millions d’hectares de terres, la surface de l’Islande, pour notre alimentation. Dans ces conditions, en France, la surface de #terres_nourricières est réduite à 2 100 m2 par habitant, quand il en faudrait le double pour nourrir une personne.

    Les #pâtes illustrent l’absurdité de la situation : avec nos 250 000 hectares de #blé_dur cultivés chaque année, nous pourrions aisément produire 15 kg de pâtes par personne, surpassant la consommation moyenne de 8,5 kg/personne. Hélas, le #blé produit sur deux tiers de ces surfaces est vendu hors de nos frontières et de nos estomacs. Résultat : la France importe trois quarts des pâtes et semoules qui nourrissent sa population.

    Ou encore le #lait. Tandis que #Lactalis réduit sa collecte de lait de 9 % en France, laissant sur le carreau plusieurs centaines d’éleveurs laitiers, il n’a pas fait mystère de son intérêt pour le #lait_en_poudre néo-zélandais, dont l’importation est facilitée par un récent accord de #libre-échange.

    La situation de l’agriculture française se résume en un triste palmarès : accro aux #intrants importés pour produire en masse et tenir la cadence des exportations, la France ne cesse d’accroître ses #importations pour remplir nos assiettes. Elles ont doublé en 20 ans.

    Agriculture et alimentation, 75 ans de déconnexion politique

    D’un côté de la chaîne, les agriculteurs·trices crient leur désespoir d’un #revenu indigne face à la #concurrence mondiale. De l’autre, la #précarité_alimentaire des Français augmente et les conséquences de notre alimentation sur notre #santé se chiffrent en milliards.

    Dans son rapport, Terre de Liens dresse un état des lieux effarant : entre agriculture et alimentation, 75 ans de déconnexion politique ont conduit à la situation que nous connaissons aujourd’hui. À l’heure où la France entend se doter d’une loi d’orientation agricole pour “préserver” sa souveraineté alimentaire, Terre de Liens appelle le gouvernement à prendre acte que cette dernière n’est plus. Ce dont il s’agit aujourd’hui, c’est de mettre en cohérence production agricole et besoins alimentaires, de toute urgence. Les leviers sont éminemment politiques :

    - La #PAC, dont aujourd’hui 20 % des plus gros bénéficiaires perçoivent 51 % des aides directes, encourage une production industrielle tournée vers le commerce international, au détriment de la durabilité des systèmes. Il est impensable de maintenir en l’état ce levier financier, qui représente en moyenne 74 % du revenu courant avant impôt des agriculteurs·trices, calibré de telle sorte qu’il nous prive de souveraineté alimentaire ;
    – Les #accords_de_libre-échange (#Nouvelle-Zélande, #CETA, #Mercosur) accroissent les kilomètres entre le champ et l’assiette, faisant perdre de vue où et comment est produite l’alimentation. Il est temps d’en finir avec la mauvaise foi du gouvernement qui a signé des dizaines de traités de libre-échange ;
    - Les acteurs de l’aval (transformation, distribution) reçoivent chaque année 16,4 milliards principalement sous forme d’#exonérations_fiscales et de #cotisations_sociales. Or, ces acteurs orientent considérablement la production agricole. Ces exonérations fiscales représentent donc un levier important de politique publique.
    - Le départ massif à la #retraite des agriculteurs entraîne la disparition de 200 #fermes par semaine en France. Une véritable politique d’#accès_à_la_terre et d’installation doit voir le jour sans plus tarder pour remplir les objectifs de renouvellement des générations inscrits dans la loi.

    En l’état, la loi qui devrait être adoptée mardi passe à côté de son objectif : des terres et des agriculteurs·trices pour une souveraineté alimentaire préservée. Sans moyens sur l’enjeu de renouvellement des générations et de la résilience des fermes (le long terme qui devrait être central dans une loi d’orientation), elle a fait semblant de donner des gages aux agriculteurs•trices par un abaissement généralisé des normes qui ne règlera pas leur problème de revenu et consacre dans le même temps une vision de la souveraineté alimentaire calquée sur la balance commerciale de la France.

    https://terredeliens.org/national/actu/souverainet%C3%A9-alimentaire-un-scandale-made-in-france-17-02-2025
    #exportation #rapport

  • Étudiant·es mobilisé·es contre l’austérité. Communiqué de l’intersyndicale ESR, 14 février 2025
    https://academia.hypotheses.org/59532

     L’intersyndicale dénonce la répression et apporte son soutien au mouvement étudiant  ! Version .pdf Depuis plusieurs mois, dans de nombreuses universités, des milliers d’étudiant·es se mobilisent contre la casse du service public de l’enseignement supérieur organisée par les gouvernements successifs. Cette … Continuer la lecture →

    #Expression_syndicale #Opinions,_motions,_propositions,_expression_syndicale #précarité_étudiante #répression_universitaire

  • Faut-il abolir le système pénal ? | France Culture
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/questions-du-soir-le-debat/faut-il-abolir-le-systeme-penal-1706622

    Avec

    Denis Salas Magistrat et chercheur français
    Geoffroy de Lagasnerie Philosophe et sociologue français

    La France compte aujourd’hui plus de 80 000 détenus pour environ 62 000 places, un record qui illustre la crise du système carcéral. Malgré des réformes annoncées, la surpopulation et les conditions de vie en prison restent préoccupantes. Face à ce constat, le mouvement abolitionniste, théorisé notamment par des penseurs comme Michel Foucault ou Angela Davis, propose une refonte radicale de la justice. Aujourd’hui, des intellectuels comme Shaïn Morisse rappellent que la prison touche principalement les populations marginalisées et ne remplit ni un rôle dissuasif ni réhabilitatif.

    Pour ses partisans, la prison ne réduit ni la criminalité ni la récidive. Elle accentue au contraire les inégalités et s’attaque davantage aux populations précaires qu’aux véritables causes des infractions. Certains abolitionnistes plaident pour une suppression totale du système pénal, tandis que d’autres défendent un modèle de justice réparatrice, axé sur la médiation et la réinsertion plutôt que sur la sanction.

    (...)

    #Société
    #Justice
    #Prison #Système_carcéral
    #Pauvreté #Précarité
    #Inégalités_sociales

    G. de Lagasnerie parle de #punitivisme et de #séquestration_d'état

    • (...) la surpopulation et les conditions de vie en prison restent préoccupantes (...)

      Tjs cette volonté de faire comme si on était nuancé et équilibré, à la façon dont on pourrait dire que la politique de Frontex est préoccupante, quand il s’agit d’institutions dont les politiques provoquent des crimes contre l’humanité.

      Ces politiques sont des infractions aux diverses déclarations et traités relatifs aux droits humains, mais quand on est un journaliste sérieux, on se doit d’avoir un point de vue équilibré qui préserve les dominants et euphémise leurs infractions.

  • Nouvelle #circulaire_Retailleau : Un pas de plus dans la guerre contre les migrant-es ! !

    Le ministre de l’intérieur, #Bruno_Retailleau, multiplie depuis des mois les déclarations visant à supprimer les possibilités d’accueil et de #régularisation des personnes migrantes. Sur fond de #racisme décomplexé inspiré par l’extrême droite, le ministre passe aujourd’hui de la parole aux actes. Il vient de publier une circulaire qui abroge la #circulaire_Valls de 2012, et donne aux préfets des consignes fermes de #non-régularisation des personnes étrangères vivant en France sans titre de séjour.

    Dans la continuité de la loi Darmanin de janvier 2024, cette circulaire met à bas les possibilités de #régularisation_exceptionnelle des étrangers au titre de la situation familiale ou du travail, telle que pratiquées jusqu’alors en application de la circulaire Valls.

    Elle augmente la #durée_de_séjour requise sur le territoire à #7_ans au lieu de 5 ans précédemment, voire 3 ans au titre du travail, pour pouvoir solliciter une #régularisation_à_titre_exceptionnel.

    Elle rend quasi-impossible la régularisation d’une personne ayant subi une #OQTF, exécutée ou pas, même datant de plusieurs années.

    Elle impose des critères de maîtrise du #français et de « respect des #valeurs_républicaines » qui permettent un total arbitraire de la part des #préfectures dans l’examen des dossiers de demande de régularisation.

    Alors même que la liste des #métiers_en_tension, des plus restrictives et établies selon les seuls critères du patronat, n’est toujours pas actualisée, cette circulaire ferme la porte à toute possibilité de régularisation à des centaines de milliers de travailleuses et #travailleurs_sans-papiers qui font tourner des secteurs entiers de l’économie du pays, comme dans la logistique, le nettoyage, la restauration, le BTP, l’aide à la personne et bien d’autres.

    La première conséquence de cette circulaire sera l’#exploitation de ces personnes, contraintes à une #clandestinité et donc une #précarité renforcée, exclues de tous #droits_sociaux, de toutes les protections accordées aux autres salariées, et donc à la merci d’un patronat qui, de toutes façons, trouve son intérêt et ses profits dans l’exploitation des travailleurs-euses sans-titre.

    L’Union syndicale Solidaires dénonce avec force cette déclaration de #guerre_à_l’immigration du gouvernement Bayrou/Retailleau/Darmanin.

    Elle continue d’exiger la régularisation de tous les sans papier, à commencer par nos camarades de Chronopost en lutte depuis plus de 3 ans.

    Elle appelle à se mobiliser aux côtés des autres organisations syndicales, des associations d’aide aux migrants-tes, des collectifs de sans-papiers pour soutenir et participer à toutes les actions en cours et en préparation pour s’opposer à l’application à ces mesures scélérates, et en obtenir l’abrogation !

    https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/communiques/nouvelle-circulaire-retailleau-un-pas-de-plus-dans-la-guerre-contre-les-
    #France #migrations #sans-papiers #clandestinisation #guerre_contre_les_migrants
    ping @karine

  • « C’est un stress quotidien » : quand la précarité alimentaire affecte la santé physique et mentale des étudiants
    https://www.francetvinfo.fr/societe/education/c-est-un-stress-quotidien-quand-la-precarite-alimentaire-affecte-la-san

    Près d’un étudiant sur deux déclare limiter ses achats alimentaires ou y renoncer, pointe une étude de l’Ifop et de l’association COP1. En cascade, ces jeunes développent des carences et des troubles anxieux.

    La file s’étire sur une trentaine de mètres. Les cabas vides attendent les provisions. Dans le 18e arrondissement de Paris, une centaine de jeunes, parmi lesquels se trouvent beaucoup d’#étudiants, patientent dans le froid avant de récupérer de quoi remplir leur réfrigérateur pour quelques jours.

    Un bénévole de l’association Linkee, qui organise ce mardi soir de décembre cette #distribution_alimentaire, passe dans les rangs pour proposer un café à la chaleur réconfortante. Mais ce sont surtout les pâtisseries données à la sortie qui provoquent de francs sourires. Une gourmandise à la vanille dans la main et une pointe de crème sur le nez, une jeune femme se réjouit auprès d’une autre : « C’est trop bon, non ? ».

    Nadia*, elle, a jeté son dévolu sur un cake, plus consistant. L’étudiante en école d’infirmière ouvre son sac : bananes, mangue, avocat, carottes, oignons, patates, ail, lait, pain… La jeune femme se réjouit d’avoir récupéré de quoi se cuisiner de « vrais » repas. « Ce soir, je vais me faire une bonne soupe et une salade de fruits », imagine celle dont les mèches brunes encadrent le visage.

    (c achement mieux que ce que filent les restos du coeur https://seenthis.net/messages/1094880#message1094882 penser à se fabriquer une carte étudiant)

    #pauvres #alimentation #vol

  • « Nous sommes en présence d’un trop grand nombre de personnes en difficulté » : l’alerte lancée par le président des Restos du cœur
    https://www.midilibre.fr/2025/01/13/nous-sommes-en-presence-dun-trop-grand-nombre-de-personnes-en-difficulte-l.

    Les Restos du cœur font toujours face à une hausse des demandes. Entretien avec le président de l’association, Patrice Douret.

    Les Restos du cœur se sont retrouvés dans une situation critique l’an dernier, rencontrez-vous toujours les mêmes difficultés ?

    Nous connaissons toujours le même niveau d’activité, nous sommes en présence d’un trop grand nombre de personnes en difficulté. Nos équipes sont donc extrêmement mobilisées actuellement sur cette 40e campagne des Restos du cœur.

    Le nombre de demandes est-il toujours en augmentation ?

    Oui, malheureusement, et nous avons du refuser 110 000 personnes l’a dernier, mais nous avons accueilli 1 300 000 personnes, c’est un chiffre très élevé.
    On n’a pas encore de tendances suffisamment consolidées cette année, en pleine période d’hiver, mais je suis à Montpellier aussi pour écouter nos équipes et les besoins sont importants. Les personnes qui viennent chez nous ont besoin d’une aide alimentaire vitale, mais souvent aussi d’un accompagnement (budgétaire, scolaire, accès aux droits…).

    Le profil des personnes qui poussent la porte des Restos du cœur évolue-t-il ?

    À l’époque de la création des Restos par Coluche, on parlait des nouveaux pauvres, on était en pleine crise économique avec le chômage de masse. Ces nouveaux pauvres sont toujours là, mais ils sont plus nombreux.

    On a beaucoup plus de familles désormais, des personnes qui travaillent et qui le 10 du mois, n’ont plus un seul euro. Ce qui nous frappe, c’est cette jeunesse, la moitié des personnes qu’on accueille ont moins de 25 ans, 39 % sont des mineurs et ce qui nous révolte, c’est que les bébés sont en constante augmentation.

    Comment l’expliquez-vous ?

    On a de plus en plus de familles monoparentales avec souvent des mamans seules, qui s’occupent de leurs bébés, elles sont obligées de s’arrêter de travailler parce qu’elles n’ont pas de solution de garde, ou c’est beaucoup trop cher, et l’arbitrage est de plus en plus difficile entre nourrir son enfant, lui acheter des produits d’hygiène, des couches, tout ça coûte très cher pour des familles en situation de précarité.
    C’est pour ça qu’on a décidé cette année de mettre la priorité sur la petite enfance, pour le dire modestement, parce qu’on ne sauvera pas le monde, on va essayer de lutter contre cette reproduction de la précarité pour qu’on arrête de constater que c’est une fatalité d’année en année. Il y a de plus en plus d’enfants qui naissent pauvres et ils mettront ensuite six générations avant de s’en sortir, comme le montrent les données de l’OCDE.
    Si on ne veut pas constater que les enfants qu’on reçoit aujourd’hui deviennent les adultes accueillis demain aux Restos du cœur, il faut essayer de tout faire pour les aider dès les trois premières années, c’est là que se construit le reste de la vie de cet enfant.

    Avec cet afflux de demandes, de plus en plus de personnes restent-elles à la porte des Restos
    du cœur ?

    Il y a de plus en plus de personnes en difficulté, en 2022 l’Insee estimait qu’il y avait un peu plus de 9 millions de personnes en situation de pauvreté monétaire en France et, parmi elles, beaucoup passent en dessous des radars, notamment les personnes qui vivent à la rue.
    Il y a toujours des publics aujourd’hui qui n’ont pas accès aux aides, c’est ce qu’on a constaté après la crise sanitaire avec beaucoup de personnes isolées en ruralité. Mais les associations ne peuvent pas remplacer les pouvoirs publics pour couvrir tous les besoins,

    Recensez-vous des difficultés particulières dans la région Occitanie ?

    Oui, dans cette région, où nous avons un peu plus de près de 9 000 bénévoles, on a constaté une augmentation de près de 30 % de la fréquentation des Restos l’année dernière, avec de fortes variations selon les départements, c’est un chiffre considérable.

    Dans l’Hérault, un peu plus de 3,6 millions de repas ont été distribués pendant la précédente campagne, c’est énorme pour un seul département. En Occitanie, ne serait-ce que sur les personnes que l’on rencontre à la rue, sur nos maraudes, sur nos camions du cœur, plus de 220 000 contacts ont été établis l’an dernier. Ce sont des chiffres importants et qui sont en évolution, avec une fréquentation qui ne cesse d’augmenter

    Quelles sont les perspectives ? Craignez-vous une aggravation de la situation ?

    Nous sommes inquiets, parce que le climat politique est instable. Lorsque nous avons lancé notre cri d’alarme en 2023, nous espérions des mesures réellement structurantes pour lutter contre la précarité à la racine. Nous restons très attentifs aussi à l’évolution de la situation économique et il n’y a rien qui nous rassure aujourd’hui.

    Vous ne bénéficiez pas, de plus, du même élan de solidarité que l’an dernier.

    Oui, très clairement. Les Français sont obligés déjà de faire des arbitrages dans leur propre vie personnelle pour se nourrir, se chauffer, se déplacer, s’habiller, il est clair que le choix d’aider les associations est plus difficile.

    #pauvres #pauvreté #alimentation #précarité_alimentaire

    • « Ça fait du bien d’aider les gens » : le succès des Restos du coeur ne se dément malheureusement pas
      https://www.midilibre.fr/2025/01/13/ca-fait-du-bien-daider-les-gens-le-succes-des-restos-du-coeur-ne-se-dement

      Le nombre de bénéficiaires aux #Restos_du_Cœur et de repas distribués augmente en région. Comme par exemple dans la petite antenne de Frontignan (Hérault) où Astrid, la nouvelle responsable est aussi aidée par l’association. Qu’importe le froid mordant, ils seront là, comme chaque mardi matin, certains arrivés à l’aube, résolus à attendre, pour l’ouverture hebdomadaire de l’antenne des Restos du cœur de Frontignan Un "petit" centre de "130 bénéficiaires, avec, notamment des personnes âgées ou des #mères_isolées", indique Astrid, la nouvelle responsable.

      Le regard bienveillant sur les allées et venues des bénéficiaires, elle fait feu de tout bois, un léger stress se dessinant sur son visage. Pensez donc : inscrite aux Restos depuis trois ans pour joindre les deux bouts, elle qui vit seule avec sa fille, devenue #bénévole voilà un an, elle dirige désormais le centre depuis un mois.

      "Quand on voit comment la vie est dure"

      "J’ai dit “non”, puis “oui”… Quand on voit comment la vie est dure, tu te sens utile, tu œuvres à la bonne cause. En fait, ça fait du bien d’aider… Et puis j’ai du temps et la gnaque", sourit Astrid, elle-même toujours dans le besoin alimentaire.
      "Quand tu n’as pas de courses à faire, tu gères mieux tes factures", dit-elle devant Monique, 60 ans, qui s’apprête à repartir le panier plein.
      "J’ai des endives, du riz, des pâtes, des bâtonnets végans qui me font la viande", énumère la sexagénaire en regardant son sac.
      Cette Sétoise, qui travaillait en maison de retraite, vit seule et avec 800 € de revenus, elle ne peut pas s’en sortir. Elle consacre 270 € au loyer, quelques euros pour s’acheter des vêtements "à la fripe", mais aussi 30 € chaque mois pour payer les factures de réparation de sa vieille voiture ou encore 80 € de gaz.

      "Et je ne mets pas le chauffage, sinon ça me fait augmenter la facture… Il ne reste pas grand-chose au final", calcule-t-elle. "Je remercie tous les Restos du cœur, des gens disent : "C’est la honte". Mais honte de quoi ? À mon âge ? J’ai eu les moyens, je ne les ai plus. Moi, l’alimentaire, ça me tient la semaine."

      Et pour s’aider, Monique consulte les recettes des Restos de l’Hérault, punaisées sur les murs du vaste local, une ancienne caserne.
      "Certains venaient une ou deux fois par mois,
      désormais, les gens ne vont pas louper une seule distribution alimentaire, ils en ont besoin tout le temps, c’est une tendance forte"
      , observe Sylvie Cadic, déléguée Occitanie de l’association forte de 13 associations départementales, 219 centres d’activité et 8700 bénévoles.

      Les bénéficiaires qui vivent dans la rue en forte augmentation de + 30 %

      Elle confirme "la précarisation qui s’est installée en région comme partout en France", avec beaucoup de personnes âgées, de familles monoparentales et de plus en plus de personnes à la rue : + 30 % pour la campagne 2023-24, soit 221 000 qui sont venus
      fréquenter l’association en Occitanie. Qui accueille toujours plus de nouveaux bénéficiaires, d’année en année.
      "J’ai encore fait quatre inscriptions aujourd’hui, c’est la moyenne chaque semaine", indique Ingrid, assise à la petite table qui lui sert de bureau.
      "Une dame m’a fait pleurer ce matin, tu t’impliques dans la vie des gens, elle avait les larmes aux yeux, en perdition, tout juste logée avec ses trois enfants… La vie est compliquée."
      La quadragénaire doit gérer l’équipe de 18 bénévoles – "une équipe en or qui m’aide" –, passer les commandes et les bons de livraison chaque semaine, assurer la chaîne du froid et de l’hygiène, axer l’accueil sur la petite enfance, priorité nationale cette année des Restos du cœur et donc gérer aussi les inscriptions suivant les barèmes de revenu.
      Patrice, à 50 ans tout rond, profitera de l’aide alimentaire pour la premières fois ce 14 janvier. Il vient de s’inscrire à Frontignan et assume.
      "Je viens de perdre mon boulot et mon appartement, je suis chez ma mère qui a une petite retraite… J’ai jamais demandé d’aide à qui que ce soit, à 50 ans, vous vous rendez compte ? J’avoue que là, c’est plus dur qu’avant… Mais je ne suis pas orgueilleux, quand j’ai besoin d’aide, je le demande, pour que l’on puisse manger à notre faim", nous indique cet homme au sourire affable et au petit bouc sur le menton. "Et je suis un fan de Coluche, c’est ma génération."
      Alors Patrice, qui recherche du boulot dans la restauration, se nourrit de pâtes à la sauce tomate, récupère les paniers des invendus dans les supermarchés, "4 € les quatre kilos d’endive" et se connecte sur Too good to go, une application de géolocalisation qui recense, localement, des paniers anti-gaspi à très peu de frais.

      "Nous avons une augmentation de nombre de repas distribués de 30 % en Occitanie avec une pointe dans l’Aude, + 76 %", précise Sylvie Cadic, la déléguée régionale.

      (détail : Too good to go c’est souvent seulement 30% moins cher que les produits avec DLC, pas mieux)

    • La baisse des dons entraîne la fin du libre-service alimentaire du Secours populaire d’Argentan
      https://www.ouest-france.fr/normandie/argentan-61200/la-baisse-des-dons-entraine-la-fin-du-libre-service-alimentaire-du-seco.

      Hausse des bénéficiaires, #baisse_des_dons [tout comme dans les épiceries solidaires https://seenthis.net/messages/1094887 ] : le calcul a fini par être trop négatif pour le libre-service alimentaire du #Secours_populaire d’Argentan (Orne). Fermé durant le mois de décembre 2024, ce service d’aide alimentaire à tout petits prix, sans critères sociaux, ne rouvrira pas.

      « Nous avons eu beaucoup trop de monde par rapport aux denrées qui sont en baisse, explique Charlène Brindejonc, directrice et secrétaire générale du Secours populaire de l’Orne. On privilégie les gens qu’on accompagne pour un coup de pouce ou sur la durée, sur entretien. »

      « On cherche de nouveaux leviers »

      La baisse des dons n’est pas nouvelle. « Tout ce qui est produit alimentaire baisse en continu depuis 2018, indique Charlène Brindejonc. Nous essayons d’aller chercher des dons auprès des industriels [car la grande distribution a trouvé des moyens de valoriser ses surplus et autres invendables] et nous avons de plus en plus recours à l’achat de produits. » Une situation qui n’est pas durable. « On cherche de nouveaux leviers mais la tendance n’est pas favorable. »

      Tout se passe comme si après les « nouveaux #pauvres » des années 80 (création des restos du coeur), il fallait de nouveaux nouveaux pauvres (sous certaines conditions, cf. le réfugié ukrainien, mais ça s’use vite) pour encourager les dons commerciaux ou individuels, comme c’est le cas pour les étudiants depuis le covid https://seenthis.net/messages/1094885

      Sauf exception micro-locales, les pauvres ne sont pas vintage

    • Précarité : « Je sais que je vais mourir dans cette ville », les bénévoles de l’association humanitaire de Montpellier confrontés à la détresse des sans-abri
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/precarite-je-sais-que-je-vais-mourir-dans-cette-ville-l

      Depuis sa création voilà 10 ans, l’association humanitaire de Montpellier ne chôme pas. Chaque soir, c’est la queue devant le local où quelque 200 #repas sont distribués par des bénévoles, au quotidien. L’AHM est souvent le dernier refuge pour de nombreux SDF, qui y trouvent un repas chaud à défaut d’un toit.

      (où l’on voit poindre la menace d’un très relatif trouble à la bienséance donc à l’ordre public : mourir sur un trottoir ou dans un parking)

  • Ralentir la traduction ?

    La #traduction_automatique n’a pas été conçue à des fins professionnelles, mais pour produire une traduction moins chère et suffisante. C’est-à-dire, une ubérisation.

    Dans un passionnant article pour la revue Traduire (https://journals.openedition.org/traduire/2869), la traductrice indépendante Laura Hurot explique comment le secteur de la traduction a changé ces dernières années, sous la forme d’une ubérisation silencieuse.

    Nombre d’agences de traduction imposent de travailler sur des plateformes dotées d’un système de #chronométrage intégré qui évalue la #productivité des traductrices et traducteurs. Mais cette #accélération n’affecte pas seulement la phase traductionnelle : des agences recourent également à des systèmes de #révision et de #contrôle_qualité en partie automatisés reposant sur des outils de #catégorisation des erreurs. Ces changements conduisent à une accélération de la productivité et à une perte d’#autonomie, des #savoir-faire et du #bien-être des traducteurs indépendants plateformisés. D’ailleurs, on ne parle plus de traduction, mais de #post-édition, pour désigner une #correction de traduction automatique, dont la conséquence première est de lisser les #tarifs de traduction vers le bas.

    Dans un article plus récent de la même revue, le collectif en chair et en os, qui défend une traduction humaine contre la généralisation des machines, souligne que dans l’édition, la traduction automatique touche d’abord certains genres littéraires dont la langue n’est pas plus facile à prendre en charge par la machine, mais des genres qui sont périphériques dans la hiérarchie culturelle et où la #précarité est depuis longtemps plus forte (les secteurs de la romance, des livres pratiques, des livres pour les jeunes ou des sciences humaines sociales sont également des secteurs où les rémunérations sont moindres et les statuts plus précaires… et ils se sont précarisés avec la forte #féminisation du secteur depuis les années 80). Et les auteurs de rappeler qu’“un outil développé puis déployé à des fins d’économie n’est pas qu’un outil : il est l’élément d’un système”. Et de rappeler que la traduction automatique n’a pas été conçue à des fins professionnelles mais pour produire une traduction moins chère et suffisante. Pour les acteurs de la tech, traduire un texte consiste en effet à le transposer en miroir, dans une vision purement mathématique, en remplaçant simplement un mot par un autre mot, même si désormais ces agencements sont largement statistiques. Ce n’est pourtant pas si simple, surtout quand les textes sont complexes et les langues rares, comme le pointent les limites à l’utilisation croissante d’outils de traduction automatiques pour accomplir des tâches trop complexes pour eux, comme pour remplir des formulaires de demandes d’asiles sans maîtrise de la langue, conduisant à des erreurs multiples et aux rejets massives des demandes.

    Il n’y a pas que la traduction depuis des langues rares qui se révèle complexe, dans leur numéro de décembre, les Cahiers du Cinéma revenaient, à la suite d’une tribune de l’Association des traducteurs et adaptateurs de l’audiovisuel (Ataa), sur la perte de qualité des #sous-titres des films, trop souvent réalisés automatiquement. Le problème n’est pas seulement économique et lié au fait que le sous-titrage ou le #doublage viennent en bout de chaîne de la production, qui échappe souvent à la production, que de savoir à qui elle incombe : producteur, distributeur, diffuseur… Un conflit de responsabilité qui permet de justifier la perte de qualité. Le plus fascinant pourtant est de constater combien la traduction automatique échoue sur des phrases assez simples, même depuis l’anglais. Ainsi cet « How’s my room ? » traduit par « Comment va ma chambre ? » au lieu de « Où en est ma chambre ?« , nous montrant toutes les limites de l’approche de la traduction statistique, qui se révèle bien moins performante qu’on ne le pense souvent.

    L’observatoire de la traduction automatique (https://www.atlas-citl.org/lobservatoire-de-la-traduction-automatique) rappelait récemment que sa tribune de 2023 demandant la transparence réelle des données d’entraînements de l’#IA_générative, la possibilité de refuser que le travail de traduction serve à l’entraînement des machines qui détruisent le métier, que les aides publiques soient exclusivement réservées aux créations humaines ou que les produits culturels créés avec de l’IA soient obligatoirement signalés… n’avait toujours reçu aucune réponse des autorités.

    Signalons enfin que le 10e numéro de la revue Contrepoint, la revue du Conseil européen des associations de traducteurs littéraires, est entièrement consacré à la question de la traduction sous IA. Pour Damien Hansen, qui rappelle que la traduction automatique reste incapable de comprendre le texte, “le problème n’est pas tant l’outil en soi que le fait qu’on l’impose aux professionnels et qu’on l’emploie pour des raisons purement économiques”. Plutôt que de venir aider et soutenir le traducteur, la traduction automatique est produite pour le contraindre voire le faire disparaître. L’utilisation de l’IA comme outil de contrôle montre à nouveau que leur orientation vers des outils de contrainte plutôt que d’assistance, contrairement à ce qui nous est asséné, risque de devenir une limite forte à son développement.

    Dans son article, Laura Hurot, rappelle, à la suite du livre du spécialiste de la cognition, Olivier Houdé, L’intelligence humaine n’est pas un algorithme (Odile Jacob, 2019), que la clé de l’intelligence réside certainement bien plus dans le #ralentissement de la pensée plutôt que dans son accélération. A l’heure où la #vitesse est une idole indétrônable, il faudrait pouvoir mieux mesurer ce qu’elle nous fait perdre.

    https://danslesalgorithmes.net/2025/01/16/ralentir-la-traduction

    #traduction #AI #IA #intelligence_artificielle #ubérisation #travail #conditions_de_travail #automatisation

    via @reka

  • Le retour du scorbut dans les pays riches, une ancienne maladie qui frappe les pauvres mal-nourris
    https://ricochets.cc/Le-retour-du-scorbut-dans-les-pays-riches-une-ancienne-maladie-qui-frappe-

    Le « saint progrès » vanté par la civilisation industrielle nous ramène des décennies en arrière, notamment à l’époque de l’essor industriel et de ses ouvriers surexploités et mal-nourris qui se tuaient à la tâche pour que les patrons puissent s’enrichir et accumuler du Capital. Dans des pays « riches » comme la France, l’Angleterre et les USA, du fait surtout de la pauvreté et aussi des habitudes liées à la classe sociale, de plus en plus de personnes, notamment des adolescents et (...) #Les_Articles

    / #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle

    https://www.medisite.fr/actualites-scorbut-rachitisme-ces-2-maladies-reviennent-en-europe.5714516.2

  • Lutte contre la « cabanisation » : chasse aux pauvres en milieu rural - Le Poing
    https://lepoing.net/lutte-contre-la-cabanisation-chasse-aux-pauvres-en-milieu-rural


    Photo publiée sur la page Facebook du préfet de l’Hérault, pour illustrer des destructions de constructions illégales les 24 et 25 juillet sur les communes de Loupian et Bessan

    L’Hérault est l’un des départements les plus virulents sur la lutte contre la « cabanisation ». Dès 2008, le Préfet, le Procureur général et 19 communes volontaires signaient une charte pour renforcer leur pouvoir contre les constructions illégales, c’est-à-dire réalisées sans autorisation d’urbanisme. La charte rassemble aujourd’hui 62 municipalités et les autorités revendiquent, pour l’année 2023, avoir dressé 580 procès-verbaux d’infraction à l’urbanisme, avec 662 316 € d’astreintes pénales émises. Pour comprendre les dessous de cette répression urbanistique, Le Poing a causé avec Camille (prénom modifié), de l’association Halem (Habitant⋅es de Logements Éphémères ou Mobiles).

    Le Poing : Comment s’est fondé l’association des Habitant⋅es de Logements Éphémères ou Mobiles ?

    Camille : L’association est née en 2005 à La Ferté-Alais, dans l’Essone, dans un camping dans lequel vivait deux cents personnes à l’année, dont beaucoup de travailleurs.euses pauvres. La mairie nous avait coupé l’eau et l’électricité en plein hiver. Un gars qui était arrivé avec son bus impérial a dit à tout le monde : « Ben, écoutez, on va à la mairie », et l’eau et l’électricité ont été rétablis. Ce gars-là, c’était Joe Sacco, le fondateur d’Halem, décédé depuis. Il organisait souvent des fêtes dans le camping, et parmi les invités, il y avait François Lacroix, alors directeur de l’association des gens du voyage. Et c’est là qu’une réflexion plus large est partie sur les discriminations contre celles et ceux qui n’ont pas un mode d’habitat classique. Joe a pris son bus, il a fait un tour de France pour rencontré des lieux et des collectifs et en 2008, lors d’une rencontre à Saint-Jean-du-Gard, on s’est vu confier l’animation des réseaux de l’habitat choisi.

    #logement #précarité #répression

  • « C’est humiliant comme situation », deux étudiantes sont obligées de mendier pour se nourrir à Nice - Nice-Matin
    https://www.nicematin.com/temoignage/-c-est-humiliant-comme-situation-a-nice-deux-etudiantes-sont-obligees-de-

    Pour pouvoir se nourrir jusqu’à la fin du mois, Aurore et Emilie, étudiantes à Nice, sont contraintes de mendier à la sortie du supermarché ou dans la rue.

    #alimentation #précarité #étudiant-es

  • Vers une territorialisation de la prise en charge de la précarité énergétique en #Europe ?
    https://metropolitiques.eu/Vers-une-territorialisation-de-la-prise-en-charge-de-la-precarite-en

    La #précarité_énergétique n’épargne désormais aucun pays de l’Union européenne. Rachel Guyet souligne combien la lutte contre ce phénomène dépend d’une action combinée des institutions européennes et des territoires locaux. La précarité énergétique, définie comme l’incapacité d’un ménage à accéder à des services énergétiques socialement et matériellement adaptés à leurs besoins dans le logement (Bouzarovski et Petrova 2015), est un sujet complexe en raison de son caractère multidimensionnel. Elle pose des défis en #Débats

    / Europe, #justice_énergétique, #droit, #Union_européenne, précarité énergétique, #énergie

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-guyet.pdf

  • Les enseignants contractuels sont-ils des enseignants comme les autres ? | Célestine Lohier, mars 2024
    https://ceet.cnam.fr/publications/connaissance-de-l-emploi/les-enseignants-contractuels-sont-ils-des-enseignants-comme-les-autres--14

    Les #enseignants #contractuels, qui jouent un rôle essentiel pour compenser le manque de candidats qualifiés et pour répondre aux besoins spécifiques d’enseignement, présentent des caractéristiques sociodémographiques distinctes des titulaires. Plus jeunes et plus souvent d’origine étrangère, ces contractuels sont recrutés localement sur des emplois marqués par la #précarité. Ce portrait des enseignants contractuels témoigne de la coexistence de deux voies d’entrée dans le métier enseignant, l’une clairement plus favorable que l’autre. Le tableau ébauché ci-dessus invite entre autres à se poser la question du devenir de ces enseignants précaires. Bertrand Delhomme (2019) suit les trajectoires d’enseignants contractuels du second degré recrutés en 2010. Parmi ceux qui sont encore dans la fonction publique huit ans plus tard, la majorité a été titularisée (56 %) ou « CDIsé » (24 %), attestant que le statut de contractuel peut donc être une voie d’accès au statut de fonctionnaire. Mais près de la moitié des contractuels recrutés en 2010 ne sont plus enseignants huit ans plus tard, indiquant une déperdition élevée certainement à mettre en lien avec les conditions d’emploi défavorables que nous décrivons. Ces éléments posent la question de l’attractivité et de la pertinence, notamment sur le long terme, du recours aux contractuels comme solution au manque de candidats aux concours.

  • A Marseille, l’armateur CMA CGM se pose en acteur incontournable de la lutte contre la précarité
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/12/06/a-marseille-l-armateur-cma-cgm-se-pose-en-acteur-incontournable-de-la-lutte-


    Brigitte Macron et Tanya Saadé Zeenny visitent l’entrepôt solidaire de la Fondation CMA CGM, à #Marseille, le 6 décembre 2024. NICOLAS VALLAURI/LA PROVENCE/MAXPPP

    La fondation du groupe met à disposition de cinq grandes associations un hangar portuaire flambant neuf, inauguré vendredi, pour aider à la distribution de denrées alimentaires. De quoi marquer un peu plus encore sa forte empreinte sur la ville.
    Par Gilles Rof (Marseille, correspondant)

    On peut afficher plus de 1 milliard d’euros de bénéfices au premier semestre 2024, être régulièrement cité en exemple des entreprises réalisant des superprofits et faire l’événement en matière de lutte contre la précarité. Vendredi 6 décembre, dans le quartier d’Arenc, à Marseille, c’est en présence de Brigitte Macron, du préfet de région Christophe Mirmand, de grands élus locaux et du chanteur Soprano que la Fondation CMA CGM, branche caritative de l’armateur, a inauguré son « entrepôt solidaire » : 5 000 mètres carrés de hangar portuaire rénové, posés à quelques dizaines de mètres du siège mondial du groupe, capables de stocker 3 200 tonnes de denrées alimentaires. Un projet imposant avec lequel le groupe se substitue aux compétences des pouvoirs publics.

    Ce paquebot de la solidarité, unique en France, va permettre à cinq associations majeures de lutte contre la précarité alimentaire de métamorphoser leurs conditions de travail dans les Bouches-du-Rhône. Et, grâce à une mutualisation de leurs charges, de réorienter une partie de leur budget, jusqu’alors dépensée en loyers et en logistique, vers la distribution de denrées aux populations qui en ont besoin.

    « Nous passons d’un entrepôt devenu exigu et en mauvais état à une surface plus importante, plus pratique, équipée d’engins spécialisés et mieux sécurisée », énumère, ravi, le président départemental des Restaurants du cœur, Alain Evezard. Sa structure, qui distribue chaque année près de 5 millions de repas dans le département, a investi en octobre la moitié des volumes de l’entrepôt solidaire. Elle y implantera son antenne locale, tout comme la Croix-Rouge, destinataire, elle, d’un quart de la surface. Le Secours populaire (15 % du site), le Secours catholique et le réseau des épiceries solidaires Andes (Groupe SOS) complètent cette colocation d’un nouveau genre.

    Raz de marée de demandes

    Dans une ville où plus de 200 000 personnes vivent sous le seuil de #pauvreté, selon le « Rapport sur la pauvreté en France » de l’Observatoire des inégalités publié mardi 3 décembre, chacune de ces associations témoigne d’un raz de marée de demandes. Pour elles, la proposition de la CMA CGM n’était pas de celles que l’on refuse. « Même en mettant tous nos moyens en commun, nous n’aurions pas pu bénéficier d’un entrepôt comme celui-là », constate Alain Evezard.

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    A la Fondation CMA CGM, on pense déjà à dupliquer l’initiative en France et à l’international.

    https://justpaste.it/hdcox

    #précarité #caritatifs #philanthropie #fiscalité