• Dans les ruines fumantes de l’Université - À propos de Christophe Granger, La destruction de l’université française, Paris, La Fabrique, 2015.
    http://zilsel.hypotheses.org/2380

    Mais le plus important, souligne Christophe Granger, est que cette mise en déficit chronique est, en elle-même, un instrument de gouvernement, un « choix politique » (p. 109). La paupérisation chronique n’est pas une fatalité à contrecarrer par des recherches de mécénat : elle est, froidement, une nouvelle pratique de l’action publique. En organisant la faiblesse des ressources, les tenants politiques d’une managérialisation de l’Université finalisent le chaos.

    [...]

    Et Christophe Granger vise très juste lorsqu’il écrit : « Sur cette #précarité jamais unifiée, il faut jeter un regard décillé. On se trompe quand on fait d’elle l’antichambre malheureuse de la profession. Elle est la profession telle qu’elle se conçoit à présent. Ceux qui la vivent ne sont pas les tristes victimes de la libéralisation des #universités. Ils sont l’incarnation du monde qu’elle produit » (pp. 145-146).

    La conclusion est radicale : les titulaires sont ceux qui « ne sont pas encore devenus des précaires » (p. 146). Et la logique insidieuse de ce délitement souhaité est que les précaires sont maintenus dans cette lisière du « presque » : presque chercheur, presque enseignant, presque… mais jamais d’identité stabilisée. Les conséquences personnelles de ce genre de traitement sont incommensurables, mais surtout la « vulnérabilité professionnelle » (p. 148) devient une sorte d’ethos par défaut.

    #livre

  • Chômage et Pôle emploi, le parcours du combattant | Nos lecteurs écrivent, Le Journal Lutte Ouvrière
    http://www.lutte-ouvriere-journal.org/2016/02/03/nos-lecteurs-ecrivent-chomage-et-pole-emploi-le-parcours-du-

    Au chômage depuis deux ans, j’ai eu la surprise de recevoir un courrier de Pôle emploi le 5 janvier, de décision de cessation d’inscription, sans aucune explication et sans motif. Il est vrai que ce n’est que la troisième fois que cela arrive. Ayant un #temps_partiel avec plusieurs contrats, depuis quelques mois, j’ai droit à un complément d’allocations. Difficile de comprendre cette décision… que les employés n’ont pas comprise non plus !

    Par téléphone, on m’a demandé de me réinscrire et de refaire une demande d’#allocations, alors que je transmets tous les documents sur ma situation chaque mois. On m’a dit d’aller directement voir sur place à mon #Pôle_emploi et de me réinscrire sur leur site Internet. Sur place, une employée et sa supérieure ont fini par résoudre ma situation, ce qui m’a permis de retrouver mes #droits. Mais il faudra encore attendre pour mon complément d’allocations, car dorénavant les fiches de paie que les chômeurs transmettent tous les mois sont traitées par un prestataire de services à Rennes, alors que je réside à Clermont-Ferrand !

    J’ai également demandé si je pouvais quitter un #CDD de 50 % qui se termine en mai, au profit d’un autre CDD de 50 % mais plus proche de chez moi et qui se prolonge jusqu’en novembre, ayant également un CDD de 10 %. La responsable m’a expliqué que j’en avais le droit, mais qu’alors mon inscription cessera automatiquement ! Ensuite, il faudra faire un recours, qui passera devant une commission paritaire, afin de décider si je pourrais de nouveau recevoir mon complément d’allocations. Et, d’après cette employée, ce n’est jamais le cas : un chômeur qui quitte un CDD perd de fait tous ses droits, même si la loi est tout autre.

    Être chômeur, c’est non seulement chercher du travail, mais c’est aussi et surtout se battre pour conserver ses droits.

    #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #précarité

  • Les #bibliothèques universitaires vont ouvrir en soirée et le week-end
    http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/02/01/les-bibliotheques-universitaires-vont-ouvrir-en-soiree-et-le-week-end_485726

    Pour ce nouveau plan, le ministère lancera fin février un appel à projet en direction des #universités. Il promet d’investir « jusqu’à 12,7 millions d’euros » sur la période 2016-2019 afin, entre autres, de recruter des #étudiants #vacataires, puisque c’est sur eux que reposera en grande partie l’extension des horaires d’ouverture.

    #précarité #retards_de_salaire #emploi_intermittent

  • Alter Echos – #drogues à ciel ouvert, cocktail de risques
    http://www.alterechos.be/longform/drogues-a-ciel-ouvert-cocktail-de-risques

    En #belgique, des personnes sans logement, d’autres qui ont retrouvé un toit mais conservent leurs habitudes d’errance, n’ont pas d’autre endroit où consommer qu’un squat délabré, un parking ou une berge de canal. Aux dépens de leur santé, mais aussi de leur dignité. Reportage à Bruxelles et à Charleroi.

    Ce reportage, réalisé pour le numéro des 20 ans de l’Agence Alter, est à découvrir en grand format web.(Permalink)

    #précarité #photographie

  • La vraie raison de la diminution de la durée de vie
    http://www.reporterre.net/La-vraie-raison-de-la-diminution-de-la-duree-de-vie

    L’Insee vient de rendre publics les derniers chiffres sur l’espérance de vie à la naissance. Avec - 0,3 an pour les femmes et - 0,4 an pour les hommes, celle-ci connaît une baisse notable par rapport à 2014. Malgré cela, l’Insee continue de communiquer de façon rassurante en expliquant qu’il s’agit d’un phénomène ponctuel. Il y a d’abord un problème sémantique. Il serait plus exact de parler de durée de vie que d’espérance de vie. On connaît la durée de vie des générations qui décèdent aujourd’hui, mais cela ne permet pas de conclure qu’un enfant qui naît aujourd’hui aura la même durée de vie, car il naît et va vivre dans un environnement très différent de celui des générations d’avant-guerre.

    ...

    Il est donc plus vraisemblable que les chiffres d’ « espérance de vie » publiés aujourd’hui sont la conséquence de la situation de crise sanitaire dans laquelle la France s’enfonce depuis plusieurs années en raison de l’explosion des maladies chroniques, à l’opposé du discours angélique « sur la santé des Français qui n’a jamais été aussi bonne parce que l’espérance de vie progresse ».

    Pourtant les faits sont là. Depuis plusieurs décennies, les maladies chroniques explosent. En France, le meilleur indicateur est celui des affections de longue durée (ALD) publié par la Caisse nationale d’assurance maladie. Ce dispositif créé en 1945 prend en charge à 100 % les frais médicaux lorsqu’une personne est atteinte d’une maladie engendrant des coûts élevés. Depuis 1990, les maladies cardiovasculaires ont progressé 5 fois plus vite que la population, le cancer 4 fois plus, les affections psychiatriques 3 fois plus, le diabète 6 fois plus (depuis 2000)... Or la mortalité des personnes en ALD, à âge et sexe identiques, est 2,9 fois supérieure à celle des personnes non ALD et 5,8 fois plus avant 70 ans.

    #durée_de_vie comme le matériel quoi :) #santé #environnement #travail #précarité

  • « Notre rapport au travail est en train de changer »
    http://www.lemonde.fr/emploi/article/2016/01/29/notre-rapport-au-travail-est-en-train-de-changer_4856081_1698637.html

    Le sociologue Patrick Cingolani, auteur de Révolutions #précaires (La Découverte, 2014), invite à réfléchir aux articulations entre #salariat et indépendance.

    Vous affirmez que le terme précaire est porteur d’une multiplicité de sens. C’est-à-dire ?

    Patrick Cingolani.- Sans vouloir monter en épingle la figure du précaire, liée à des formes d’exploitation du #travail, on ne peut pas non plus réduire ce terme à la simple dimension de pauvreté. Ce mot a renvoyé historiquement à autre chose : dès les années 1980 le mot précaire est mis en avant par certains mouvements.

    Dans L’Exil du précaire (Méridiens Klincksieck, 1986), j’évoque des jeunes issus de milieux populaires qui essaient d’échapper au travail et se servent de l’intermittence comme mode de vie alternatif. Le mot précaire est alors l’expression d’une aspiration à l’autonomie et à l’autoréalisation.

    Qu’en est-il aujourd’hui de ces précaires revendiqués ?

    Paradoxalement, on pouvait plus facilement échapper à la contrainte salariale dans les années 1980. Les jeunes risquaient alors plein de choses, mais ils avaient une grande probabilité de retrouver un emploi. Aujourd’hui, les conséquences du travail précaire sont beaucoup plus graves. C’est pourquoi dans mon dernier livre, Révolutions précaires – Essai sur l’avenir de l’émancipation, je m’intéresse aux travailleurs des industries culturelles. On sent chez eux l’ambivalence entre l’aspiration à l’autonomie et la confrontation à de nouvelles formes d’exploitation. Car à travers cette aspiration à l’indépendance, la classe moyenne se précarise.

    J’ai interrogé des personnes qui, à 50 ans, étaient encore dépendantes de leurs parents. Si la résistance à la #précarité dans la société salariale s’appuyait sur des formes de protection sociale et de prise en charge par les institutions, elle tend à reposer aujourd’hui sur l’héritage familial. Mais cette transformation n’en reste pas moins fondamentale. Elle est d’autant plus importante qu’elle se développe à travers les nouvelles technologies : on peut penser aux développeurs ou designers Web qui travaillent irrégulièrement sur une plate-forme, et produisent une valeur intellectuelle et culturelle fondamentale, captée par les entreprises.

    Aujourd’hui, le travail flexible, les espaces de co-working se développent. S’agit-il là d’une des manifestations de cette révolution précaire ?

    La flexibilité existait déjà dans les années 1960 et elle se faisait à l’avantage des ouvriers ! Changer d’usine pour eux était un moyen d’augmenter leur #salaire. Aujourd’hui, ce sont les entreprises qui cherchent à imposer et contrôler la flexibilité. Dans Le Nouvel Esprit du capitalisme (Gallimard), Luc Boltanski explique que le capitalisme a récupéré les idées de 1968. Je pense plutôt que le capitalisme cherche à contrôler la mobilité.

    http://seenthis.net/messages/356217
    http://seenthis.net/messages/339904
    http://seenthis.net/messages/314566

    #contrôle_de_la_mobilité #émancipation #Patrick_Cingolani

  • Auteur de BD, un métier de plus en plus précaire
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/01/27/auteur-de-bd-un-metier-de-plus-en-plus-precaire_4854255_3234.html

    Il ne fait pas bon être auteur de bande dessinée en ce moment. Une précarité alarmante plane sur la corporation, comme en témoigne une enquête réalisée par la profession et à laquelle Le Monde a eu accès avant sa communication au Festival d’Angoulême, qui se déroule du 28 au 31 janvier. Plus d’un auteur sur deux (53 %) ayant répondu y déclarent toucher un revenu inférieur au smic brut, et même au seuil de pauvreté pour 36 % d’entre eux. La situation est pire pour les femmes : 67 % des auteures interrogées disent gagner moins que le smic, et moins que le seuil de pauvreté pour 50 % d’entre elles.

    #BD #Angoulême #femmes #précarité

  • La région Ile-de-France vote la suppression des aides aux transports pour les étrangers en situation irrégulière
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/01/21/la-region-ile-de-france-vote-la-suppression-des-aides-au-transport-pour-les-

    La région Ile-de-France, présidée par Valérie Pécresse (LR), a voté, jeudi 21 janvier, la suppression de ses aides aux #transports pour les #étrangers en situation irrégulière. La mesure a été adoptée par 131 voix pour et 64 contre, approuvée par le Front National et vivement dénoncée par l’opposition de gauche.

    « C’est une mesure de justice sociale, d’équité, et nous l’assumons », a lancé le conseiller régional Les Républicains Stéphane Beaudet, vice-président aux transports, en évoquant cette promesse de campagne de Valérie Pécresse.

    La région supprime ainsi une aide qui permet aux étrangers en situation irrégulière, titulaires de l’#AME (aide médicale de l’Etat), de bénéficier d’une réduction de 75 % sur leur passe #Navigo, dont le coût s’élève désormais à 70 euros. La majorité, qui indique que 117 000 personnes sont concernées, espère ainsi récupérer 52 millions d’euros.

    Le délit de « #fraude_d'habitude », instauré par une « loi de sécurité quotidienne » socialiste, sous Jospin, en novembre 2001.
    http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000222052
    risque d’être aggravée...
    http://seenthis.net/messages/449783#message452243
    #sans_papiers

    • Non à la fin du forfait solidarité transport pour les précaires sans-papiers ! Gisti
      http://www.gisti.org/spip.php?article5239

      Ce tarif a pour fondement légal l’article L. 1113-1 du code du transport qui prévoit une réduction d’au moins 50 % pour toute personne, indépendamment de sa nationalité ou de sa situation administrative, dont les ressources sont inférieures au plafond CMU-C, qui est aussi celui de l’AME, soit 720 € par mois. (...)
      ... s’attaquant (...) aux précaires sans-papiers dès le début de leur mandat, les élus poussent le STIF à instituer une politique discriminatoire et stigmatisante à l’égard d’une partie de la population. Comment, sans titre de transport, entreprendre les démarches administratives nécessaires à la régularisation de sa situation ? Comment rechercher un emploi ? Comment se rendre dans des #hébergements qui, pour certains, peuvent changer tous les soirs ? Priver les personnes bénéficiaires de l’AME de la possibilité de se déplacer, c’est les réduire à encore plus de #précarité, à toujours plus d’#invisibilité.

      et leur faire risquer #expulsion, #CRA et #prison.

  • A lire : un extrait de « C’est du propre », de Cristina Nizzoli | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/lectures/lire-extrait-c%E2%80%99est-propre-cristina-nizzoli

    Consacrer une étude au #syndicalisme dans la deuxième décennie des années 2000 n’est pas anodin. Cela implique de le considérer comme un acteur fondamental au sein de nos #sociétés. En ce sens, cet ouvrage se propose de participer au débat sur les possibilités du syndicalisme contemporain en milieu précaire, en se posant de manière claire la question des conditions de son renouvellement.

    Expliquer le contenu des pratiques syndicales dans le secteur de la #propreté a permis de montrer que les dynamiques qui le traversent, aussi bien du point de vue de son mode d’organisation que des caractéristiques de la main-d’œuvre (fortement marquée par les dominations), en font un emblème de la phase de la période néolibérale que nous sommes en train de traverser. Ainsi, l’#externalisation du secteur a permis aux employeurs des entreprises de propreté de réduire le coût du #travail par l’emploi massif du temps partiel et par l’augmentation effrénée du rythme de travail qu’ils imposent à des travailleurs qui, de par leur position dans les rapports sociaux de sexe, de race et de classe, sont assignés au bas de l’échelle du marché du travail.

    #exploitation #précarité

  • La Cour des comptes préconise de réduire l’indemnisation des chômeurs, Derek Perrotte
    http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021628923787-chomage-la-cour-des-comptes-suggere-de-baisser-les-allocations

    François Hollande a souligné dans son discours ce lundi que la durée d’indemnisation « est la plus longue d’Europe ». (...)
    La Cour recommande dès lors de rogner sur les #allocations : alors qu’un #chômeur célibataire sans enfant touche en moyenne 70% de son ancien #salaire net, « une diminution d’un point » de ce taux « représenterait une #économie de 422 millions d’euros ». Elle souligne que de fortes économies sont aussi possibles en revenant sur le principe « un jour cotisé/un jour indemnisé » en place depuis 2009 : passer à un ratio de 0,9 rapporterait 1,2 milliard d’euros par an. Autre recommandation : passer de 50 à 55 ans l’âge à partir duquel un chômeur peut prétendre à 36 mois d’indemnisation (contre 24 mois pour les plus jeunes), une mesure qui économiserait 450 millions d’euros.
    Côté recettes, le rapport pointe que le taux de cotisation est « inchangé depuis 2007 » et que 0,1 point supplémentaire rapporterait 500 millions par an. Dans sa ligne de mire, on retrouve aussi le mécanisme d’activité réduite (chômeurs travaillant en partie dans le mois), au « coût élevé » et qui peut « installer les salariés de certains secteurs dans la #précarité . »
    Interrogé sur une éventuelle baisse de l’#indemnisation, le ministère du Travail répond que « l’#Unédic est du ressort des partenaires sociaux ; le gouvernement n’intervient pas dans la négociation ». Sauf l’Elysée apparemment.

    http://www.unedic.org/sites/default/files/cour_des_comptes_observations_definitives_gestion_ac2008-2014.pdf

    Les membres de la cour des comptes reçoivent des salaires de 8000 à 12 000 € par mois.

    Chômage : les défis de Hollande en cinq graphiques
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/01/18/le-chomage-et-hollande-en-cinq-graphiques_4849358_4355770.html

    François Hollande est dos au mur. Le président de la République a conditionné une nouvelle candidature en 2017 à l’« inversion de la courbe du chômage ».

    Emploi : le plan de la dernière chance pour Hollande
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/01/18/emploi-le-plan-de-la-derniere-chance_4849035_3234.html

    500  000 #formations "supplémentaires", relance de l’apprentissage
    Soutenir l’#emploi dans les PME
    «  Toute #entreprise de moins de deux cent cinquante salariés qui recrutera un salarié payé entre 1 et 1,3 smic en CDI ou en CDD de six mois et plus se verra compenser l’ensemble de ses cotisations sociales, assure le chef de l’Etat. Concrètement, cela signifie que l’Etat prendra à son compte la totalité des prélèvements sociaux, ce qui représente une somme de 2  000  euros pour assurer effectivement zéro charge.  » Cette aide, accordée pour deux ans, sera mise en place tout de suite.

    Simplifier la rupture du contrat de travail
    (...) réforme des #prud’hommes, engagée par la loi «  croissance, activité et égalité des chances économiques   » d’août  2015, sera parachevée «  avec l’instauration d’un plafond pour les indemnités prononcées   ». (...) jusqu’au bout, on cherchera à réformer, même si cela ne plaît pas à tout le monde.

    #précarisation #guerre-aux_pauvres #assistance_aux_entreprises

    • Assurance chômage : « S’il n’y a pas d’accord entre partenaires sociaux, nous prendrons un décret » prévient El Khomri
      http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/assurance-chomage-s-il-n-y-pas-d-accord-entre-partenaires-sociaux-nous-p

      « C’est aux partenaires sociaux de mettre les voies et les moyens » pour « assurer la pérennité financières » de l’Unedic, en #déficit de 4 milliards d’euros..

      #sauver_le_régime #austérité

    • 35 heures, assurance chômage... les propos subliminaux de François Hollande
      http://www.latribune.fr/economie/france/35-heures-assurance-chomage-les-propos-subliminaux-de-francois-hollande-54

      ...la situation financière de l’Unedic. L’Institution perd environ quatre milliards d’euros supplémentaires chaque année. Et, à ce rythme, la #dette cumulée atteindrait 29,4 milliards d’euros fin 2016 et 35 milliards fin 2018, soit l’équivalent d’une année de #cotisation... Alors que les réserves de l’Unedic s’élèvent à environ 50 milliards d’euros.
      Or, les pouvoirs publics sont très préoccupés par la situation financière de l’Unedic. Et pour cause, son déficit est pris en compte pour apprécier le respect par la France des critères de Maastricht qui limite à 3% du PIB le #déficit_public d’un pays. Or, la France s’est engagée à être dans les clous fin 2017.

      (...)l’#Etat, qui apporte sa garantie financière à l’Unedic, a, in fine, le dernier mot puisque c’est le ministère du Travail qui doit agréer la convention. Il peut donc refuser cet #agrément si les règles arrêtées ne lui conviennent pas.

    • Pourquoi l’Assurance chômage intéresse tant le monde politique ? Jean-Christophe Chanut via @cie813
      http://www.latribune.fr/economie/france/pourquoi-l-assurance-chomage-interesse-tant-le-monde-politique-544708.html

      Depuis plusieurs semaines les déclarations se sont multipliées sur l’indemnisation des chômeurs. A commencer par François Hollande qui, lors de ses vœux aux « acteurs de l’entreprise et de l’emploi » a rappelé que la France avait les #durées d’indemnisation les plus longues en Europe... Le sous-entendu était très clair.
      Ce sont aussi le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, et le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen qui y sont allés de leurs petites phrases sur un régime qui devrait davantage inciter à la reprise de l’emploi.

      Assurance chômage : vers une baisse des allocations ?
      http://www.latribune.fr/economie/france/assurance-chomage-vers-une-baisses-des-allocations-542490.html

      A droite, Nicolas Sarkozy a aussi enjoint les partenaires sociaux à réduire le déficit de l’assurance chômage. Et s’ils n’y parviennent pas, l’ancien chef de l’Etat propose alors de confier à l’Etat, pour un temps du moins, la gestion de l’assurance chômage. Nicolas Sarkozy : "le FN, c’est le symptôme, la fièvre, pas le virus"
      http://www.latribune.fr/economie/france/nicolas-sarkozy-le-fn-c-est-le-symptome-la-fievre-pas-le-virus-536712.html

      La préparation des esprits joue donc à fond afin de mettre la pression sur les gestionnaires de l’Unedic. Mais, dans la réalité, qu’en est-il de l’état du régime. Tour d’horizon. (...)

      Un système trop généreux ?

      Beaucoup de fantasmes circulent sur l’indemnisation des demandeurs d’emploi. D’abord, il est important de préciser que seule une minorité de demandeurs d’emploi sont indemnisés. Selon les dernières données connues de la Dares (service statistiques du ministère du Travail), qui portent sur le mois de septembre 2015, 39,9% des demandeurs d’emploi en catégories « A,B,C,D,E » sont indemnisés par l’assurance chômage (hors allocation de formation) et 8% le sont au titre du régime de solidarité nationale (par exemple, les titulaires de l’allocation de solidarité spécifique, l’ASS), après avoir épuisé tous leurs droits à l’assurance chômage... Une minorité donc.

      Quant au #montant moyen de l’allocation perçue, il atteint 1.057 euros net par mois à la fin 2014 (dernières données connues). Dans le détail, 99% des demandeurs d’emploi indemnisés perçoivent moins de 3.872 euros brut par mois, 95% moins de 2.079 euros et 50% moins de 1.031 euros. Quant à la fameuse allocation maximale de 7.183 euros brut par mois, elle est perçue par... 1.440 allocataires, soit 0,04% des bénéficiaires. Les allocataires concernés sont des personnes qui percevaient un salaire d’au moins 12.516 euros bruts par mois en 2014. Et ils ont droit à une allocation égale à 57% de leur ancien salaire (dans la limite de ces 12.516 euros). (...) La question du #plafond de l’allocation, [et les #cotisations ?]

      Les effets pervers des droits rechargeables

      Toute période travaillée par un demandeur d’emploi avant l’épuisement de ses allocations allonge la durée de ses droits à l’Assurance chômage, si la perte de ce nouvel emploi n’est pas volontaire. C’est ce que l’on appelle "les #droits_rechargeables". Il faut cependant avoir au moins travaillé 150 heures sur l’ensemble de la période d’indemnisation. Si cette condition est remplie, une fois tous les droits initiaux du demandeur d’emploi utilisés, et seulement à ce moment-là, il va être effectué un « rechargement » des droits qu’il a acquis en travaillant pendant la période d’indemnisation. Ce « rechargement » lui ouvre de nouveaux droits, c’est-à-dire une allocation d’un nouveau montant pour une nouvelle durée qui sera calculée sur la base des activités reprises.

      Alors certes, le système est ingénieux car il incite les demandeurs d’emploi à reprendre une activité. Mais il a un effet pervers : il pousse les employeurs à multiplier les contrats courts. De fait, les entreprises, avec la complicité en général subie des salariés, ont très bien compris qu’elles pouvaient optimiser leur gestion du personnel peu qualifié en se défaussant sur l’assurance chômage. En d’autres termes, elles utilisent cette main d’œuvre sur des plages horaires les plus courtes possibles, via des CDD très courts puis s’en délestent... puis réembauchent en CDD court quand elles en ont de nouveau le besoin. Pour preuve, selon une note du Conseil d’analyse économique, 70% des embauches en contrat court... sont des réembauches chez un ancien employeur .

    • Engouement du gouvernement pour la réforme de l’assurance-chômage
      http://www.lejdd.fr/Politique/petits-calculs-Le-soudain-engouement-du-gouvernement-pour-la-reforme-de-l-assu

      Bercy a prévu, avant même de connaître l’issue de la négociation, que l’assurance-chômage (Unedic) devait économiser 800 millions d’euros cette année. Ou plus précisément sur les six derniers mois, puisque la nouvelle convention doit entrer en vigueur au 1er juillet. Cette somme - élevée pour une période si courte - est inscrite dans la programmation budgétaire du pays, transmise à Bruxelles. Elle doit contribuer à réduire le déficit public à 3,3% du PIB, après 3,8% (sans doute un peu moins) estimés pour 2015, objectifs à tenir sous peine de sanction de nos partenaires de l’UE. Autrement dit, la fameuse barre des 3% serait à portée de main avant la présidentielle, si tant est que les partenaires sociaux y mettaient un peu d’ardeur. Les pressions du gouvernement s’expliquent : il existe un risque que les négociateurs attendent le retour de la croissance ou un changement de majorité pour agir sur les comptes, voire se déchirent sans aboutir, reportant de facto l’atteinte des 3%.

      Or, faute d’inversion de la courbe du chômage, les économies à l’Unedic ne peuvent venir que d’un tour de vis.

    • Alexandre Saubot (Medef) élu président de l’Unédic
      http://www.boursorama.com/actualites/assurance-chomage-alexandre-saubot-medef-elu-president-de-l-unedic-96400

      Polytechnicien passé par les directions de l’Armement et du Trésor, par le ministère de la Culture et par le groupe bancaire Natexis Banques populaires (devenu Natixis), M. Saubot dirige depuis 2000 le groupe Haulotte, fabricant de nacelles élévatrices et de chariots télescopiques basé dans la Loire.

    • El Khomri n’exclut pas la possibilité d’une dégressivité des allocations chômage
      http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021662195308-el-khomri-nexclut-pas-la-possibilite-dune-degressivite-des-all

      Elle a par ailleurs précisé que le gouvernement « prendrait ses responsabilités » en l’absence d’accord entre partenaires sociaux. « Si les partenaires sociaux n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la nouvelle convention de l’assurance chômage , le gouvernement prendra ses responsabilités et évoquera toutes les pistes, nous prendrons un #décret », a déclaré la ministre, interrogée sur la possibilité de réintroduire la dégressivité des allocations chômage.
      « La dégressivité avait été mise en oeuvre de 1992 à 2001, elle n’a pas montré, d’après les études, que ça avait joué un rôle sur les personnes les plus en difficulté [?!!, #wtf, ndc] . Il faut regarder les choses de façon non passionnée et mettre en oeuvre cette nouvelle convention pour favoriser le retour à l’emploi », a-t-elle poursuivi.

      Leurs « négociations » débuteraient le 22 février.

    • Dégressivité de l’assurance chômage > « Une piste » étudiée par le gouvernement, selon Michel Sapin
      https://twitter.com/itele/status/694157330535985153

      Si je vous dit, je suis plus efficace, j’apporte plus d’éléments pour former le chômeur, que j’apporte plus de chances de retrouver plus vite un emploi, je pense que tout le monde est gagnant (...), si vous êtes dans la dégressivité d’un côté, vous devez être dans l’ augmentation des droits à la formation, des droits à la reprise de l’emploi (...) tout est possible [comme disait lUMP...], on peut très bien imaginer qu’entre un an et deux ans [d’indemnisation]..., en fonctions des situations, des personnes, des âges, bref, il y a plein d’éléments qui peuvent être discutés par les partenaires sociaux, et je souhaite que ce soient les partenaires sociaux qui trouvent un accord, ils l’ont toujours trouvé jusqu’à présent.

      En ital les carottes rhétoriques, en gras le nouveau droit de/à l’employabilité...
      Plus, plus vite, gagnant, des ficelles dignes de la harangue d’un camelot sur le marché.
      #crapule

    • La justification principale énoncée publiquement - car on ne dit pas que la France s’est engagé à réduire son déficit public dans lequel figure celui d’une Unedic aux comptes plombés par le chômage de masse, les dégrèvements de cotisations et, plus structurellement, par un financement exclusivement gagé sur le volume horaire d’emploi - c’est "pour mobiliser plus de moyens sur la formation des chômeurs" (13/1/16, Jean-Marie Le Guen).

      Après avoir contribué à payer le CICE pour assister les entreprises (TVA, pas de hausse du RSA, etc.), les chômeurs et précaires vont donc devoir payer des formations dont la principale vertu sera de les rendre invisibles (passage en catégorie D).

      Le plan de formation de 500 000 chômeurs
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/01/05/formation-de-500-000-chomeurs-le-plan-de-francois-hollande-suscite-des-inter

      Il y n’a actuellement que 280 000 chômeurs en catégorie D ( dispensés de recherche d’emploi, exclue des chiffres du chômage annoncés rituellement).

    • Dégressivité des allocations chômage : le gouvernement « lutte contre les chômeurs », Philippot, FN
      http://www.lepoint.fr/bourse/degressivite-des-allocations-chomage-le-gouvernement-lutte-contre-les-chomeu

      Florian Philippot, l’un des vice-présidents du FN, a estimé mardi que la dégressivité des allocations chômage envisagée par le gouvernement, d’après plusieurs ministres, prouvait que celui-ci « lutte contre les chômeurs » plutôt que contre le chômage.
      « Cette dégressivité a existé en France, entre 1992 et 2001, elle n’a eu aucun effet, ça a été prouvé par des études de l’Insee je crois, ça n’a eu aucun impact sur l’emploi », a jugé l’eurodéputé.
      Au Front national, « on ne pense pas qu’il faille taper sur les chômeurs (...) Oui, il y a des fraudeurs, il faut lutter de manière plus générale activement contre les fraudeurs. Mais moi, je sépare le bon grain de l’ivraie, je veux pas mettre tout le monde dans le même sac. L’immense majorité des chômeurs, s’ils n’ont pas de boulot, c’est qu’il n’y a pas de boulot et ils en cherchent »(...).

  • Une ouvrière de chez Lindt à Oloron condamnée pour avoir piégé des chocolats
    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/une-ouvriere-de-chez-lindt-oloron-condamnee-pour-avoir-piege-des-chocolat

    Ana a débuté à l’âge de seize ans chez Lindt. Elle y a fait vingt-trois contrats de saisonnier. Elle a voulu dire sa frustration de ne pas être reconnue. De ne pas avoir de CDI depuis le temps. Elle explique qu’elle a mal vécu d’avoir vu des jeunes, des plus jeunes qu’elle, être titularisés. À 57 ans, cette mère et grand mère, qui vit seule, faisait encore de la manutention sous le régime des 3/8. Elle n’est pas venue à l’audience et a laissé son avocat, Maître Philippe Dabadie, parler à sa place. Son avocat a expliqué que c’était plus bête que méchant. « Elle a piégé les chocolats pour qu’on le découvre, pas pour faire du mal aux consommateurs ».

    Ce que je trouve bête et méchant, c’est de l’avoir condamnée à 500000€ de dommages et intérêts…

  • #Teleperformance : en #Grèce, le leader mondial des centres d’appel, surfe sur l’austérité et le chômage
    http://multinationales.org/En-Grece-un-centre-d-appel-geant-de-Teleperformance-surfe-sur-l-aus

    Malgré l’austérité, certaines entreprises françaises prospèrent en Grèce, à l’image de Teleperformance, leader mondial de l’externalisation des services à la clientèle. Sa recette : attirer les jeunes diplômés de toute l’Europe, pour venir profiter du soleil athénien… et travailler au sein de sa centrale téléphonique multilingue géante. Malgré des #salaires plus faibles qu’ailleurs en Europe, des protections sociales battues en brèche, et l’absence de #syndicats dans l’entreprise, des centaines de jeunes se (...)

    #Enquêtes

    / Grèce, Teleperformance, #Services_informatiques, #conditions_de_travail, #droits_des_travailleurs, salaires, syndicats, (...)

    #précarité
    « http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/02/26/la-grece-seul-pays-d-europe-ou-le-salaire-minimal-a-baisse-depuis-2008_45841 »
    « http://www.teleperformance.com/media/2513972/150728-teleperformance-cp-resultats-s1-vf-final.pdf »

  • La Halle aux Vêtements, liquidation totale
    http://larotative.info/la-halle-aux-vetements-liquidation-1350.html

    En novembre 2015, le magasin La Halle aux Vêtements de Saint-Pierre-des-Corps a fermé ses portes, dans le cadre d’un vaste plan qui a entraîné la suppression de 1 600 postes et de 220 points de vente sur tout le territoire.

    La Halle aux Vêtements appartient au groupe Vivarte, qui comprend également André, Kookai, Naf-Naf, etc. Le groupe est l’un des leaders français de l’habillement, et affichait en 2014 un chiffre d’affaires de 2,9 milliards d’euros. En juillet 2012, c’est un ancien dirigeant de Lancel, Marc Lelandais, qui en prend la tête. Il lance une stratégie de montée en gamme des enseignes La Halle (vêtements et chaussures), s’appuyant notamment sur une énorme campagne publicitaire, avec Tony Parker et la chanteuse Jenifer en guise d’égéries. Le groupe va aussi ouvrir des magasins La Halle dans le quartier des grands magasins à Paris, boulevard Haussmann, mais aussi à Saint-Tropez. « Dès la présentation de la stratégie de montée en gamme de l’entreprise, les élu-es avaient alerté la direction. Finalement, ces alertes se sont révélées juste », note une responsable de la fédération Commerce de la CGT.

    Un élu de l’entreprise précise : « C’était voué à l’échec. Tu ne retournes pas une entreprise de 30 ans en 2 ans, ça n’existe pas ». Alors que l’enseigne est plutôt implantée sur des zones commerciales périphériques, les magasins de centre-ville vont se transformer en gouffres financiers. Depuis, ils ont tous été revendus. Sans parvenir à attirer de nouveaux clients, la nouvelle stratégie a détourné l’entreprise de sa clientèle traditionnelle, plus populaire. Comme l’explique le même élu :

    « La clientèle qu’on avait, on leur a dit : "on veut plus de vous, vous pouvez partir, on a d’autres clients qui sont plus riches que vous". »

    Au mois de juin, quelques jours de grèves au début des soldes ont permis de faire pression sur les négociations du « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE) et de décrocher une prime supra-légale. Mais les indemnités sur lesquelles pouvaient compter les salarié-es licenciées sont restées faibles. Avec 80 % de temps partiels dans l’entreprise, souvent sur des contrats de 25 heures par semaine, le salaire brut moyen d’un-e employé-e impacté-e par le projet s’élevait à 1 077 euros par mois. Pour une salariée avec cinq ans d’ancienneté, les projections effectuées par les syndicats annonçaient une prime totale de licenciement de 7 154 euros.

    Pour la plupart des salarié-es impacté-es par les fermetures de magasin, la suite est décrite par Christophe, le délégué syndical CGT :

    « Des reclassements, il y en a eu, mais peu. Pour une personne qui travaille 25 heures par semaine, si il n’y a pas de poste dans la zone commerciale où elle travaille, on lui dit qu’elle peut être reclassée, par exemple à Bordeaux alors qu’elle habite Tours. Donc tu sais pertinemment que la personne à 25h, même si tu lui offres un 35h à Bordeaux, elle n’ira pas. Parce qu’elle a construit sa vie à Tours, elle ne va pas la construire à Bordeaux. C’est souvent des femmes qui sont à mi-temps, et qui ont des enfants scolarisés, donc c’est le mari la plupart du temps qui ramène le plus gros salaire. Systématiquement, elles refusent donc le reclassement interne et la mobilité. Du coup, elles vont partir sur un congé de reclassement [1], et puis c’est tout. »

    Le plus formidable ? L’entreprise a touché 4 millions d’euros au titre du Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE), censé encourager l’emploi, comme son nom l’indique. Au niveau du groupe Vivarte, ce sont 15 millions d’euros qui ont perçus au titre du CICE. Sans compter 30,4 millions d’euros « d’allègements Fillon ». Au final, le plan de licenciement, qui devrait coûter 40 millions d’euros au groupe, sera financé en bonne part de l’argent public. « C’est quasiment une opération blanche », relève un élu.

    #travail #précarité #habillement #la_halle

  • Emploi, école : les réussites et les blocages de l’intégration en France
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/01/08/les-enfants-d-immigres-s-integrent-mais-restent-victimes-du-chomage-et-de-la

    Du premier pied posé en France par un #immigré à l’installation dans la vie adulte de ses enfants s’écrit une histoire d’intégration. Pour comprendre ce processus, qui transforme en Français un nouveau venu et sa descendance, mais aussi pour en repérer les blocages, une équipe de 22 chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (INED) et de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ont scruté les vies de 8 300 immigrés issus de sept vagues d’entrées successives. Ils les ont comparées à celles de 8 200 de leurs descendants et à des Français sans ascendance étrangère.

    Les 600 pages d’analyses, intitulées « #Trajectoires_et_origines », rendues publiques vendredi 8 janvier, se lisent comme le roman scientifique de la construction de la France contemporaine. Il raconte une société qui, en dépit de ses doutes, sait intégrer. Face aux hésitations sur notre capacité à recevoir les réfugiés de Syrie ou d’ailleurs, la science apporte donc sa pierre. Elle réfute le repli communautaire de la #deuxième_génération [et troisième ?] , qui n’apparaît pas dans les résultats de cette vaste #enquête réalisée en 2008-2009. Celle-ci confirme toutefois un phénomène de #ghettoïsation des fils d’immigrés venus du Maghreb, d’Afrique subsaharienne ou de Turquie. Il y perce d’ailleurs plutôt l’idée que, malgré les difficultés, l’« attachement à la France est fort », comme le rappelle le sociodémographe Patrick Simon, un des trois coordonnateurs des travaux.

    Ces travaux, qui auront duré pas loin de dix ans, présentent une #intégration_« asymétrique ». Certes, les #enfants_d’immigrés obtiennent des diplômes, trouvent des conjoints et des amis sans ascendance migratoire, ont souvent mis entre parenthèses la langue de leurs parents… Pourtant, ils restent plus longtemps victimes du #chômage que la population majoritaire et se sentent discriminés. « L’intégration socio-économique est difficile pour eux, alors que leur intégration sociale est en marche », résume Cris Beauchemin, le deuxième coordonnateur du projet. (...)

    Emploi : l’ascension sociale ne protège plus des discriminations

    Mais des indicateurs plus inquiétants viennent pondérer ces résultats. En effet, l’intégration économique des deuxième génération ne suit pas leur insertion sociale ; l’« asymétrie » se situe là. D’abord, un diplôme n’a pas le même rendement pour un enfant de migrant et pour un Français de lignée. Même si leur niveau scolaire n’a rien à voir, Mme Hamel, la troisième coordinatrice, observe que « la répartition des emplois des descendants d’immigrés s’approche de manière estompée de celle des emplois occupés par les immigrés de même origine » ; preuve du déclassement manifeste des personnes de seconde génération.
    « Ayant plus de mal à s’insérer dans le monde du travail, ils acceptent plus souvent des postes déqualifiés et ensuite y progressent moins vite que leurs collègues qui ne sont pas issus de l’immigration », regrette la sociologue. « Les enfants d’immigrés sont partout confrontés à des discriminations. Ce qui est vrai dans la recherche d’un emploi l’est aussi pour le #logement ou l’accès aux #loisirs », insiste-t-elle. « En fait, eux font le travail d’intégration. Mais quand la dynamique doit venir de la société française, là, les blocages apparaissent », regrette Patrick Simon.
    La seconde génération souffre plus que la première des discriminations et cette expérience est d’autant plus systématique qu’ils font partie des minorités visibles. Maghrébins, Turcs et Subsahariens en sont le plus souvent victimes. Et rien ne les protège : ni le mariage mixte ni l’ascension professionnelle. Au contraire. « Alors que le couple mixte est souvent conçu comme un indicateur d’intégration, les migrants et leurs enfants qui ont fait le choix de vivre en couple avec une personne de la population majoritaire subissent dans leur quotidien davantage de racisme », précisent les chercheurs, qui ajoutent que « les cadres immigrés sont significativement plus confrontés au #racisme que toutes les autres catégories socioprofessionnelles ».

    ENQUÊTE « TRAJECTOIRES ET ORIGINES »
    http://teo.site.ined.fr

    #discrimination #xénophobie #exploitation #précarité #relégation

  • The Military: An Alternative to the Brutalities of the Modern Economy
    http://www.theatlantic.com/business/archive/2015/12/military-versus-private-sector/422124

    ... a few jobs buck these trends by their very nature. Registered nursing is expected to experience nation-wide shortages until at least 2030, giving such workers bargaining power that helps them avoid being replaced. Police and firefighter unions are too strong (and their work too dangerously complex) to imagine a near future of part-time contract workers with no benefits responding to armed robberies or industrial fires. But perhaps the clearest example of a job that resists, at least to some degree, the vagaries of market demand is the military. As counterintuitive as it may sound, the military provides an alternative to the brutalities of modern economy. And the contrast between the animating logic of the martial life and the gig economy says a lot about humans and what they need to feel fulfilled.

    #sécurité #emploi #précarité

  • « Retirer le revenu d’intégration sociale à des personnes déjà précaires c’est les plonger dans la misère » - La Libre.be
    http://www.lalibre.be/debats/opinions/retirer-le-revenu-d-integration-sociale-a-des-personnes-deja-precaires-c-est

    Sébastien ALEXANDRE, directeur de la #fedito BXL asbl, a publié ce mercredi 23 décembre 2015 une carte blanche dans La Libre #belgique.

    Il revient sur la proposition de la N-VA de supprimer le revenu d’intégration sociale aux personnes alcooliques ou toxico-dépendantes qui « refuseraient un traitement » et démontre en quoi cette proposition est « coûteuse, inefficace, et pas même intelligente »…(Permalink)

    #drogues #politique #précarité #addiction

  • Prime d’activité, 1,5 million de connexions en moins de 24 heures, « Un succès pour notre simulateur »
    http://www.lepoint.fr/societe/prime-d-activite-plus-de-1-5-million-de-connexions-au-simulateur-en-24-heure

    La Caisse d’allocations familiales a enregistré plus de 1,5 million de connexions en moins de 24 heures suite au lancement du simulateur de la #Prime_d'activité, permettant à ses potentiels bénéficiaires de connaître leurs droits, a annoncé la Cnaf mercredi.
    Le simulateur, accessible sur le site www.caf.fr et lancé mardi par la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, permet en quelques clics de savoir si l’on est éligible à cette nouvelle aide aux #travailleurs à revenus modestes et d’en calculer le montant.
    Quelque 5,6 millions d’actifs pourraient potentiellement bénéficier de la Prime d’activité qui remplace à partir du 1er janvier deux dispositifs jugés complexes et peu efficaces : le #RSA activité (complément à un petit salaire) et la Prime pour l’emploi (crédit d’impôt).
    En moins de 24 heures, les internautes ont réalisé près de 650.000 simulations de droits, dont plus de la moitié ont conduit à une préinscription à la Prime d’activité, précise la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).

    Les demandes pourront être définitivement effectuées à partir du 6 janvier sur les sites de la #Caf et de la Mutualité sociale agricole (www.msa.fr). Aucun formulaire papier, ni justificatif, ne sera nécessaire.
    La Prime d’activité sera versée chaque mois à partir du 5 février aux travailleurs modestes (moins de 1.500 euros nets par mois pour un célibataire) résidant en France et âgés d’au moins 18 ans, en fonction de leurs revenus au cours des trois derniers mois.
    « C’est un succès pour notre simulateur », s’est réjoui Daniel Lenoir, directeur général de la Cnaf. L’accès au site avait même été saturé pendant deux heures mardi après les journaux télévisés et radio du soir.

    Un mode d’emploi de la prime d’activité resterait à construire afin de favoriser un usage éclairé, éviter des chausses trappes. En attendant, des (trop) d’éléments ci-dessous.

    Les deux décrets sur la prime d’activité n° 2015-1709 et n° 2015-1710 du 21 décembre 2015 sont parus. On les trouve, via @gisti accompagnés de commentaires, sur cette page « RSA et prime d’activité »
    http://www.gisti.org/spip.php?article2420

    #précarité #précaires #MSA #gisti

    • Jeunes actifs ou étudiants, qui a droit à la prime d’activité ?
      http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/01/05/jeunes-actifs-ou-etudiants-avez-vous-droit-a-la-prime-d-activite_4842135_440

      Les jeunes actifs, s’ils gagnent moins de 1 500 euros par mois
      La prime d’activité est accessible à tous les #salariés de plus de 18 ans, à condition, pour les personnes seules, de gagner moins de 1 500 euros nets par mois. Gérée par la caisse d’allocations familiales (CAF), elle peut atteindre un montant maximal de 250 euros par mois, en fonction des revenus et de la situation familiale, sur la base d’une déclaration trimestrielle. (...)
      De nombreux jeunes actifs devraient pouvoir en bénéficier, notamment ceux issus de formations courtes (licences pro et DUT) ou qui ne sont pas diplômés du supérieur, dont les premiers salaires sont souvent inférieurs au plafond de 1 500 euros. Les jeunes qui viennent d’entrer sur le marché du travail avec un diplôme plus élevé peuvent également être concernés : seulement la moitié des diplômés de master (bac + 5) de 2012 gagnaient plus de 1 790 euros mensuels trente mois plus tard, d’après les derniers chiffres du ministère de l’enseignement supérieur.
      A titre d’exemple, un jeune actif célibataire, payé au Smic et qui touche 200 euros d’APL, touchera 99,13 euros de prime d’activité.
      Les étudiants salariés, s’ils gagnent plus de 893 euros par mois
      La prime d’activité, à l’origine destinée uniquement aux salariés, a finalement été étendue à tous les #étudiants, qu’ils aient le statut d’étudiant salarié, d’apprenti ou de stagiaire, à condition qu’ils soient majeurs. Mais si une majorité des étudiants répond à ces critères, au moins à une période de ses études, la condition de revenus – 78 % du Smic, soit un minimum de 893,25 euros mensuels chacun des trois derniers mois – exclut la plupart d’entre eux.
      Près de 45 % des étudiants exercent une activité rémunérée pendant leurs études, d’après la dernière enquête de l’observatoire national de la vie étudiante (OVE). Seuls 12 % d’entre eux, soit 5,4 % du total des étudiants, travaillent au moins à mi-temps et plus de six mois par an. C’est parmi eux que se trouveraient les bénéficiaires potentiels de la prime, soit quelque 135 000 étudiants sur les 2,5 millions inscrits dans l’enseignement supérieur en 2015.
      On retrouve ainsi l’estimation optimiste de « 100 000 étudiants et 80 000 apprentis » bénéficiaires, annoncée par la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, en avril 2015, au moment de la présentation de son projet de loi sur le dialogue social [à diminuer d’un taux de #non_recours escompté de 50% ? ndc]
      Les étudiants en alternance et stagiaires, s’ils gagnent plus de 893 euros par mois
      Du côté des quelque 400 000 #apprentis, tous ne bénéficieront pas non plus de la mesure, puisqu’ils perçoivent un pourcentage du #Smic variable en fonction de leur âge et du nombre d’années en apprentissage. Hormis dans certaines branches, seuls les apprentis de plus de 21 ans et qui sont en troisième année d’apprentissage seront assurés de dépasser les 78 % du Smic, requis pour toucher la prime.
      Quant aux alternants en contrat de professionnalisation, seuls ceux qui ont plus de 21 ans et qui préparent un diplôme supérieur au bac pro sont assurés de gagner suffisamment pour prétendre à la prime pour l’emploi. Les #stagiaires ont également le droit de la demander, mais tous ceux qui ne perçoivent que la gratification minimum de 554 euros par mois passent, de fait, sous la barre.
      Dans tous les cas, n’hésitez pas à faire une simulation sur le site de la Caf pour les mois d’octobre, novembre et décembre (...) Et pensez-y à l’heure de postuler pour un job d’été ou un stage bien remunéré : un contrat ou une convention de trois mois vous permettront de toucher la prime d’activité, à la différence de ceux qui dureront deux mois. A titre d’exemple, celle-ci atteint 183,78 euros mensuels pour un étudiant qui vit chez ses parents et a gagné 900 euros chacun des trois mois précédent.

      #précaires

    • Le succès de la prime d’activité risque de poser un problème de financement
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/02/10/le-succes-de-la-prime-d-activite-risque-de-poser-un-probleme-de-financement_

      L’anticipation gouvernementale d’un #non_recours de 50% à cette prestation a du plomb dans l’aile.

      C’est ce que relève la Cour des comptes dans son rapport annuel, publié mercredi 10 février. Cette prime pour les #bas_salaires a en effet déjà été versée à 1,5 million de ménages, ce qui représente 2 millions de personnes. Or, rappelle la Cour, la ligne budgétaire prévue par le gouvernement est de 4 milliards d’euros pour... 2 millions de bénéficiaires.

      Ce financement pourrait donc être rapidement dépassé, car d’autres bénéficiaires potentiels pourraient encore se manifester : ils ont ont jusqu’au 31 mars pour effectuer les démarches nécessaires et percevoir la prime, avec effet rétroactif au 1er janvier.

      Petit rappel, en cinq points, sur ce complément de #revenu destiné aux personnes en activité, sous conditions de ressources. Entrée en vigueur le 1er janvier 2016, cette prime s’est substituée à la fois au revenu de solidarité active (RSA) et à la prime pour l’emploi (PPE).

      Pourquoi cette prime est-elle instituée ?
      La prime d’activité est une nouvelle aide qui vise à encourager l’activité en soutenant le pouvoir d’achat des travailleurs modestes. Elle remplacera, à partir du 1er janvier, deux dispositifs jugés trop complexes et peu efficaces : le RSA activité et la PPE. C’est l’une des mesures majeures de la loi sur le dialogue social, votée en juillet.
      La PPE était un crédit d’impôt attribué aux foyers fiscaux dont l’un des membres au moins exerce une activité professionnelle, sous conditions de ressources. Environ 6 millions de foyers fiscaux en bénéficiaient, soit la quasi-totalité des bénéficiaires théoriques mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros.
      Quant au RSA activité, c’était une aide sociale différentielle, attribuée par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA) (comme le sera la nouvelle prime d’activité). Pour en bénéficier, il fallait d’abord établir un dossier accompagné des justificatifs nécessaires. Les moins de 25 ans n’y avaient pas accès, sauf s’ils avaient charge de famille ou s’ils avaient exercé une activité à temps plein au moins deux ans sur les trois années précédentes.
      Créé en 2009, c’était un aménagement du revenu minimum d’insertion (RMI) permettant de cumuler de façon pérenne l’aide sociale avec des revenus d’activité. Il ne bénéficiait qu’à seulement 700 000 personnes, pour un montant moyen de 176 euros. Cette prestation était notoirement sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en faisaient la demande .

      À qui cette aide est-elle destinée ?
      Selon la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, la cible de cette prime, « ce sont ceux qui travaillent et ont parfois le sentiment qu’ils gagnent trop pour avoir droit à des aides de solidarité nationale et pas assez pour avoir droit aux baisses d’impôt votées il y a quelques mois » .

      Il s’agit en l’occurrence de cibler les personnes qui gagnent moins de 1 500 euros nets par mois pour un célibataire, âgées d’au moins 18 ans. Le versement étant fonction des revenus au cours des trois derniers mois.
      À la différence des dispositifs précédents, les jeunes actifs de 18 à 25 ans y auront droit dans les mêmes conditions que les autres. Etudiants et apprentis seront également éligibles s’ils justifient, dans le trimestre concerné, de revenus d’activité suffisants (au moins égal à 893,25 euros par mois) .
      Cependant, comme le gouvernement doit faire face à des restrictions budgétaires, aucun fonds supplémentaire n’est prévu pour financer cet élargissement. L’enveloppe initiale de 4 milliards d’euros annoncée par M. Valls dès mars, lors de sa présentation du plan national de lutte contre la pauvreté, est inchangée. Soit environ autant que les coûts cumulés du RSA-activité et de la PPE.

      Comment savoir si vous pouvez y prétendre ?
      Les bénéficiaires potentiels de la prime d’activité peuvent vérifier s’ils y ont droit et combien ils percevront à partir de 2016 grâce à un simulateur en ligne, accessible sur le site de la CAF, lancé mi-décembre. Les travailleurs indépendants, eux, doivent patienter jusqu’à début janvier pour pouvoir faire une simulation.

      Le test prend moins de deux minutes à faire. Vingt-quatre heures après son lancement, les internautes avaient déjà réalisé près de 650 000 simulations de droits, dont plus de la moitié a conduit à une préinscription à la prime d’activité, selon la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).
      Attention cependant, les montants « n’ont qu’une valeur indicative. Ils pourront être différents après calcul de votre droit par la caisse d’Allocations familiales », prévient le simulateur qui précise qu’à partir du 1er janvier, une version plus exhaustive permettra « une estimation plus fine ». Il est par ailleurs possible de laisser ses coordonnées pour être recontacté par sa CAF en janvier.

      Quelles démarches faut-il effectuer pour bénéficier de la prime ?
      Le dispositif sera géré par les CAF. Il sera donc déclaratif. Si vous remplissez les conditions pour bénéficier de cette prime, il faudra effectuer une demande en ligne sur les sites de la CAF et du MSA à partir du 6 janvier 2016. Aucun formulaire papier, aucun justificatif ne seront nécessaires et un accompagnement est prévu par les CAF.
      Pour 2016, le gouvernement a prévu que la moitié des ménages éligibles demanderait cette prime. Seuls les actuels bénéficiaires du RSA activité la percevront automatiquement.
      Quels seront les montants de ce complément de revenu ?
      Un célibataire sans enfant dont le salaire mensuel est de 1 300 euros nets par mois, sans autres ressources, percevra par exemple une prime d’activité de 97 euros par mois. [quasiment un 13e mois, ndc]
      Un couple avec deux enfants, dont les revenus mensuels sont au smic (environ 1 140 euros nets par mois à partir du 1er janvier) percevra une prime d’environ 245 euros par mois.
      Ces montants correspondent à des personnes qui ne sont pas propriétaires de leur logement.

    • Quel financement pour la prime d’activité ? Ségolène Neuville, secrétaire d’État auprès de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion.
      http://www.lagazettedescommunes.com/430328/quel-financement-pour-la-prime-dactivite

      Le Gouvernement fait de la lutte contre le non-recours aux droits une de ses priorités. Ainsi, c’est l’une des priorités du plan pauvreté. Cependant, si la prime d’activité est d’ores et déjà une réussite, le taux de recours à ce dispositif peut et doit encore progresser.
      Une enveloppe de 4 milliards d’euros a été établie sur la base d’une prévision, qui, en tant que telle – surtout lorsqu’il s’agit de la première année de mise en place d’un dispositif -, peut s’avérer inexacte. Son montant sera ajusté si nécessaire. Cette enveloppe reposait sur un taux de recours, en masse financière, de 66 %. Nous en sommes encore relativement loin. Mais si ce taux surpasse les anticipations du gouvernement pour grimper jusqu’à 75 %, ce qui serait totalement inédit pour une prestation de ce type, le dépassement budgétaire risquerait alors de s’élever à 300 millions d’euros. Eh bien, le gouvernement assume ce risque.

      Il avaient tablé sur 50% de non recours et là ils disent 66% « en masse financière ». Ils paraissent ainsi admettre ainsi que la faiblesse des droits incite au non recours, que seul un bénéfice un tant soit peu substantiel peut faire entrer dans un dispositif.

  • Le danger fasciste en France (1ère partie) : de quoi le FN est-il le nom ? | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interventions/danger-fasciste-en-france-1%C3%A8re-partie-quoi-fn-est-il-nom

    Si l’on a raison de rappeler combien le #racisme est d’ores et déjà omniprésent en France, et combien le PS comme l’UMP/LR se sont relayés pour imposer – généralement avec le soutien de l’autre bord – des politiques islamophobes et anti-migrant•e•s, cela n’équivaut en rien à avancer que la conquête du pouvoir par le FN ne ferait pas (ou guère) empirer les choses, et encore moins à formuler l’audacieuse hypothèse que son succès pourrait engendrer une salutaire prise de conscience ou un sursaut #politique. En retour, rappeler le danger mortel que constitue l’extrême droite ne revient pas à culpabiliser les abstentionnistes ou à faire des pompiers pyromanes du PS et de l’UMP/LR une solution, tant ces derniers ont nourri depuis trente ans le vote FN, que ce soit par la multiplication des déclarations racistes et hostiles aux migrant•e•s, ou par la convergence des politiques mises en œuvre (en matière économique et sociale, mais aussi de sécurité ou d’immigration). Celles-ci n’ont pas eu pour seul effet d’accroître les #inégalités, de répandre la #précarité et de détruire les solidarités collectives, mais aussi de produire la fausse évidence d’une absence d’#alternative, en somme de laminer toute forme d’espoir politique. Or, qu’est-ce donc que le fascisme sinon le parti qui cristallise politiquement le désespoir, ne pouvant engendrer en retour qu’un surcroît de désespoir mais aussi de chaos ?

  • Ça ne t’aura pas échappé mais bon, je note l’annonce du matin : Smic : dixième année sans vrai coup de pouce
    http://www.liberation.fr/france/2015/12/14/smic-dixieme-annee-sans-vrai-coup-de-pouce_1420648

    Pas de coup de pouce pour le Smic en 2016.

    Quand j’étais beaucoup plus jeune, il me semble que nos « représentants » prenaient un peu plus de temps avant d’enterrer les bulletins de vote au motif de la-réalité-qui-s’impose-à-nous. Mais depuis l’épisode grec, j’ai l’impression qu’il est devenu vital (quoi ? médiatiquement ?) de nous faire comprendre dès le lendemain du vote que ton vote, tu peux te le carrer là où je pense.

    • Le gouvernement peut également s’abriter derrière le comité d’experts qui, chaque année depuis son installation en 2009, recommande de s’en tenir à la revalorisation légale afin de ne pas « ajouter à l’incertitude », en cette période de reprise poussive de l’économie

      Ça abritera pas grand chose et pas longtemps, un comité d’experts

    • La dite « prime de Noël », une prime de fin d’année à destination d’une partie des précaires, instaurée par le gvt Jospin en 1998 en réponse aux mobilisations de chômeurs et précaires, était de 1000 francs, elle est aujourd’hui de... 152,45€. L’endurance que manifeste 365 jours de survie comme très pauvre rapporte 41 centimes/jour. Fallait choisir d’être milliardaire.

      Sur le #SMIC, le FN est le seul grand parti à dire vouloir l’augmenter...

      #pingres #mépris #précarité

    • Le patron :
      – je suis là pour vous faire croire que vous êtes en sécurité, si je vous augmente, non seulement le gvt sera mécontent mais je ne pourrai pas mettre d’eau chaude dans ma piscine et puis surtout surtout ça risque d’ ajouter à votre incertitude avec cette petite question lancinante dont vous ne connaissez pas la réponse pauvre cloche cette société est-elle ou non à mettre à bas ?

      #paternalisme

  • La percée du #FN : « Un vote contre le chômage et non contre les étrangers »
    http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/12/la-percee-du-fn-un-vote-contre-le-chomage-et-non-contre-les-etrangers_483023

    A rebours du discours déployé par la gauche et Les Républicains, une analyse statistique du vote Front national au premier tour des élections régionales atteste de la prévalence de la question sociale, et en particulier du #chômage, comme un des principaux motifs du vote FN.

    Les réalités migratoires et sécuritaires ont en effet beaucoup moins œuvré dans ce sens. Ce fait acte le triomphe de la stratégie d’élargissement du discours frontiste depuis l’ascension de Marine Le Pen à la tête du parti qui tend à mordre davantage sur les considérations économiques.

    L’abandon des #classes_populaires, Louis Maurin
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/08/l-abandon-des-classes-populaires_4827388_3232.html

    « Si j’étais #chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord. » L’extrême violence des propos du ministre de l’#économie Emmanuel Macron n’a pas échappé aux cinq millions de demandeurs d’emploi, dimanche 6 décembre, au moment de voter. Que se passe-t-il dans la tête d’une caissière quand elle entend qu’un ministre du travail estime que le contrat de travail n’établit pas de lien de subordination (François Rebsamen) ? Ou quand elle voit que sa suivante, Myriam El Khomri, ne sait dire combien de fois son contrat à durée déterminée peut être renouvelé ? Une boule de haine qui monte face à l’humiliation.
    La #gauche « moderne » ignore les #classes_laborieuses ; elles lui rendent dans les urnes la monnaie de sa pièce. Voilà qui permet de comprendre la poussée du Front national, bien plus que la peur des étrangers dont la part dans la population (6,4 %), est inférieure à ce qu’elle était en 1982. L’incrédulité des dirigeants socialistes devant leur impuissance à endiguer le phénomène a une raison simple : ils ne comprennent rien à la société française.
    Certes, la gauche n’a pas abandonné les inégalités, elle n’a que ce mot à la bouche. Inégalités d’âge, de sexe, de couleur de peau ou entre les territoires nourrissent la communication politique, les colloques et les discours. Tant que celles-ci demeurent compatibles avec une très forte hiérarchie entre les exécutants et ceux qui décident, tout va bien.

    Et Maurin de conclure son papier sous #paywall par un plaidoyer pour la sociale démocratie, disparue (le NPA n’y suffit pas...).

    #CDD #précaires

    Mais il n’y a pas de percée du FN, tout au plus un maintien persistant rendu possible par la désaffection pour les autres partis
    http://seenthis.net/messages/438720

    • Tiens, je viens de laisser ce commentaire sur FB :

      Très juste, tout cela : depuis l’abandon en rase campagne des classes populaires par le PS (ref. le rapport de Terra Nova), il ne reste plus beaucoup de monde qui propose une politique en direction des prolétaires, même dans le sens élargi. Les classes populaires (pourtant démographiquement majoritaires… mais ça se verra mieux quand on en finira avec le concept sociologiquement foireux des classes moyennes) sont devenues des classes dangereuses et mal aimées : dans les villes gentrifiées, elles sont reléguées toujours plus loin des centres-ville et des services publics, les cambrousses ne se mobilisent que pour accueillir des CSP+, les banques proposent la gratuité de leurs services pour les plus aisés tout en enfonçant les gens modestes avec des frais toujours plus importants, en fait, c’est toute la société civile, politique, intellectuelle, médiatique qui ignore et méprise cette immense population, ses espoirs, ses besoins, ses problèmes.
      Et après, quand certains cyniques viennent vendanger les raisins de la colère pour accéder au pouvoir, tout le monde se la joue vierge effarouchée…

    • « Un vote contre le chômage et non contre les étrangers »

      En effet, comme le notait Jean-Pierre Le Goff, l’émergence du #chômage_de_masse produit « de puissants effets de déstructuration anthropologique et sociale ». Alors que la #valeur_travail demeure un référent individuel et collectif cardinal de la société française, l’enlisement dans la #précarité produit des effets délétères dans de nombreux pans de la société. Pour l’auteur de La fin du village (Gallimard, 2012), le chômage, en particulier des jeunes, milite pour saper « l’ethos collectif » en érodant la confiance dans l’avenir des familles.

      Peur, plus que des expériences réellement subies

      De cette défiance dans l’avenir naîtrait le creuset du vote frontiste. Elle serait également nourrie par la stagnation sociale confirmée par l’enquête de Camille Peugny sur « La dynamique générationnelle de la mobilité sociale » (2014), dans laquelle la sociologue notait une relative stagnation des positions sociales intergénérationnelles entre 1986 et 2009. En 1986, 36 % des individus (hommes et femmes) appartenaient à la même catégorie sociale que leur père contre 34 % en 2009.

      (...) Pour simplifier, on peut donc dire que moins il y a eu de crimes et délits rapportés localement, moins il y a d’étrangers établis, et plus on a voté FN dimanche 6 décembre. Ainsi, la défiance vis-à-vis de la figure de l’étranger et la peur de l’insécurité semblent davantage relever d’un sentiment et d’une crainte. C’est donc bien la perception déformée d’un environnement conçu et appréhendé comme anxiogène qui nourrit le vote FN, plutôt que des expériences réellement subies par les individus au niveau local.

      #insécurité_sociale

    • Après les annonces de Valls, pour Fillon, « réduire le chômage » est le seul moyen d’enrayer la montée du Front national
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/12/16/pour-francois-fillon-reduire-le-chomage-est-le-seul-moyen-d-enrayer-la-monte

      rupture radicale, qui prévoit notamment l’abrogation des 35 heures, une réduction de la dépense publique de 110 milliards d’euros en cinq ans, la retraite à 65 ans, la mise en place d’un contrat de travail unique…(...)« Tous ceux qui pensent qu’il y a d’abord un problème d’immigration et d’identité, c’est pour contourner l’obstacle de la difficulté à faire baisser le chômage. Cela ne veut pas dire que ces problèmes n’existent pas, mais tant que l’on n’aura pas résolu cette question fondamentale du mal de vivre des Français, le FN continuera de progresser.

      #comme_un_paysan_sarthois_avec_sa_charrue a-t-il dit.

      La lutte contre le chômage, ce sera une lutte contre les chômeurs et l’ensemble des salariés/travailleurs, depuis le temps, ça commence à se savoir.

    • Gérard Longuet : les Français « ont des poils dans la main »
      http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/12/16/25002-20151216ARTFIG00047-pour-gerard-longuet-les-francais-ont-des-poils-da

      « Ce qui compte le plus, c’est la motivation professionnelle. Nous avons des Français qui ont des poils dans la main, il faut le savoir. C’est-à-dire que “c’est trop dur”, “c’est trop loin”, “c’est pas ce que je veux”, “vous comprenez moi j’ai été formé pour faire du théâtre et on me propose de faire du commercial”. Ben non... », martèle-t-il.

      L’apport d’un des fondateurs du GUD ; le pluralisme de la grande coalition, voilà sa force.
      #Offre_raisonnable_d'emploi

      Raffarin : "faisons baisser le chômage, on fera baisser le FN"
      http://www.europe1.fr/politique/j-p-raffarin-faisons-baisser-le-chomage-on-fera-baisser-le-fn-2636971

      La racine du mal, c’est le chômage. (...) Un « pacte républicain » contre le chômage... pas question d’aller au-delà d’une coopération de circonstance. « Nous sommes définitivement rivaux du PS, nous le combattrons à l’élection présidentielle », a rappelé Jean-Pierre Raffarin.

  • Le nombre de jeunes contraints de revenir habiter chez leurs parents augmente
    http://www.lemonde.fr/logement/article/2015/12/09/le-nombre-de-jeunes-contraints-de-revenir-habiter-chez-leurs-parents-augment

    4,5 millions de majeurs – dont 1,3 million a plus de 25 ans – sont hébergés chez leurs parents ou des amis. Une forte proportion (1,9 million) est certes étudiante mais, fait nouveau et préoccupant, il y a aussi, désormais, 1,5 million de jeunes travailleurs que la cherté des loyers et la précarité de l’emploi bloquent dans leur projet de décohabitation. Pire, le retour au domicile parental, après des mois voire des années d’autonomie, est de plus en plus fréquent. En 2013, 338 000 personnes de plus de 25 ans, non étudiantes, ont été contraintes de revenir chez leurs parents ou grands-parents après une expérience de logement indépendant. Ils n’étaient que 282 000 en 2002, soit un bond de 20 % au cours de la décennie qui a précisément connu la flambée des prix de l’immobilier dont on mesure encore à peine l’étendue des dégâts sociaux qu’elle a causés. (...)
    Le retour contraint au bercail parental ne touche pas que les jeunes mais également, selon la FAP, 479 000 adultes de plus de 35 ans qui ont dû se faire héberger par leur #famille à la suite d’une perte d’emploi, de problèmes financiers ou de santé et, le plus souvent (55 %, selon l’ADIL), d’une séparation.

    #logement #revenu #précarité

  • Sensurer la pauvreté, mode d’emploi
    http://www.intermag.be/?id=540

    "A l’approche des fêtes, voici le retour des émissions philanthropiques, dont Viva For Life, qui prépare à grand bruit sa troisième édition. Bien des annonceurs ont rejoint la caravane et rivalisent d’imagination pour titiller la mauvaise conscience du public et s’offrir de la publicité, en passant. C’est une de ces publicités, celle de Belfius, que Jean Blairon analyse ici.

    C’est en effet un exemple de ce que l’écrivain Bernard Noël nomme la Sensure. Il a forgé ce terme à partir du mot censure, qui touche à la privation de parole. Pour lui, la sensure est la privation de sens, ce qui fait que dans notre société et spécialement dans les médias, on peut parler de tout puisque tout s’évanouit dans un brouillard de bruit et un brouillage de (...)

    #précarité #marketing

  • Les travailleurs invisibles des « ghettos de riches » Enquête dans les copropriétés fermées de Buenos Aires
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5438

    Les résidences entourées de grilles, de murs et de dispositifs de sécurité abritant les classes aisées se multiplient dans de nombreuses villes du monde. Les critiques à leur égard se […]

    #Analyses #Du_côté_des_dominants #Argentine #classes_supérieures #conditions_de_travail #entre-soi #Ordre-social #précarité #Ségrégation-sociale

  • La hausse « atypique » des demandeurs d’emploi qui travaillent
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/11/26/la-hausse-atypique-des-demandeurs-d-emploi-qui-travaillent_4818205_823448.ht

    C’est une donnée qui retient rarement l’attention lorsque les chiffres du #chômage sont publiés, à la fin de chaque mois. La ministre du travail, Myriam El Khomri, n’y a pas fait la moindre allusion dans le communiqué qu’elle a diffusé, le 26 octobre, pour commenter la dernière batterie d’indicateurs sur les demandeurs d’emploi. Une discrétion sans doute liée au fait que cette statistique continue de progresser à un rythme soutenu : elle porte sur les personnes qui recherchent un emploi tout en ayant déjà un poste.

    Alors que les chiffres d’#octobre ont été publiés jeudi soir, le nombre de ces demandeurs d’emploi, considérés comme étant en « #activité_réduite » (catégories B et C), s’élevait à près de 1,875 million en septembre, contre un peu plus de 1,683 million un an auparavant, soit une hausse de 11,38 %. En se focalisant sur la catégorie C (les demandeurs d’emploi qui ont travaillé plus de 78 heures dans le mois), l’accroissement est encore plus fort : +14,8 % en douze mois. Des pourcentages qui font tache, comparés à l’évolution du nombre d’inscrits à #Pôle_emploi n’ayant pas du tout travaillé durant le mois écoulé (catégorie A) : – 0,7 % entre août et septembre ; + 3,1 % depuis un an.

    Dans le flot grossissant des demandeurs d’emploi en activité réduite, il y a Emeline, qui témoigne sous un prénom d’emprunt. Licenciée en 2013 de la société de composants électroniques où elle était employée depuis dix-neuf ans comme traductrice, elle n’a pas retrouvé de situation stable, depuis. Elle a décroché des #missions auprès de plusieurs institutions prestigieuses : les Nations unies, Sciences Po Paris, HEC... « Cela reste trop épisodique, regrette-t-elle. Je n’ai aucune visibilité. Le côté irrégulier est inquiétant. » (...)

    Des demandeurs d’emploi dans cette situation, l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) en prend des dizaines sous son aile. « Nos bénévoles accompagnent plutôt des personnes ayant pu retrouver un #CDD de plus d’un mois », explique son président, Gilles de Labarre. Bien souvent, le poste qu’elles occupent est nettement moins bien rémunéré que celui qu’elles ont perdu : « Elles se sont remises dans le circuit de l’emploi mais au prix d’une dévalorisation monétaire d’au moins 30 %, rapporte M. de Labarre. Elles l’ont fait dans le but d’éviter de tomber dans la #pauvreté et, pour certaines d’entre elles, afin de ne pas perdre leur logement. »
    L’accroissement du nombre de demandeurs d’emplois en activité réduite ne date pas d’hier, comme le rappelle Pierre Cavard, directeur des études à l’Unédic : « Il a débuté dans les années 1990 et s’est amplifié, en particulier après 2008 », précise-t-il. On en dénombrait un peu plus de 600 000 en 1996 (contre 1,875 million aujourd’hui), d’après les études du ministère de l’emploi. Cette tendance met en lumière deux phénomènes, pour Yannick L’Horty, professeur à l’université Paris-Est – Marne-la-Vallée : « La #précarité dans laquelle est plongée une part croissante des inscrits à Pôle emploi et le fait que les personnes concernées considèrent qu’il vaut mieux occuper un poste, même si c’est à temps partiel ou pour de courtes périodes, plutôt que d’être totalement en dehors du monde du travail. »
    Comment expliquer cette montée des effectifs dans les catégories B et C de Pôle emploi ? Membre du Conseil d’analyse économique (CAE), Corinne Prost pense qu’elle « est, en partie, imputable aux règles inscrites dans les conventions de l’#Unédic ». Celles-ci permettent, à certaines conditions, de cumuler revenus d’activités et indemnités versées par l’#assurance-chômage. « Les partenaires sociaux, qui gèrent le dispositif, ont mis en place de telles dispositions pour couvrir au mieux les personnes occupant un poste à temps partiel ou pour de courtes périodes, poursuit Mme Prost. Ainsi, ceux qui travaillent une semaine sur deux gagnent presque autant que s’ils étaient employés à temps plein – grâce au complément de ressources apporté par l’Unédic. »

    « Coûts massifs »
    Ce faisant, le système a favorisé le développement de ce type de contrats, selon elle. « Les #salariés comme les employeurs peuvent y trouver leur compte mais pas le régime d’assurance-chômage pour qui les coûts sont massifs. » Une analyse qu’elle et l’économiste Pierre Cahuc avaient développé dans une note publiée le 7 octobre, sous l’égide du CAE.
    Mais leurs conclusions ne font pas l’unanimité. « Elles relèvent plus d’une hypothèse que d’une démonstration », estime Pierre Cavard, en soulignant que « les études du ministère du travail lient la hausse du nombre des inscrits dans les catégories B et Ce à la montée des contrats courts et de l’#intérim ».
    Fin juin, alors qu’il était encore ministre du travail, François Rebsamen avait demandé à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) d’analyser « les causes conjoncturelles et structurelles susceptibles d’expliquer » la hausse « atypique », à ses yeux, des demandeurs d’emplois relevant de la catégorie C. Son rapport, qui était attendu pour septembre, devrait être rendu prochainement, indique-t-on dans l’entourage de Mme El Khomri.

    #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit

    • Les APL devraient impliquer un contrôle drastique des loyers pour que leur rôle de soutien à la rente foncière soit régulé.
      À l’inverse, les allocations chômage et autres minima pourraient garantir un niveau « décent », par exemple une alloc plancher au #SMIC/jour pour chaque journée sans emploi, ce qui permettrait de refuser les emplois dégradés,inutiles ou nuisibles, en opposant un cirière concret, journalier, à l’annualisation du temps de travail dont l’intermittence de l’emploi est une des modalités.
      Dans les deux cas la logique sociale donne la priorité au profit : le #salaire_social, APL, chômage ou minima doit in fine revenir au « privé », les #propriétaires fonciers, les propriétaires de moyens de production. Voilà la tension dont ces dires sont les produits.

    • « Améliorer l’assurance chômage pour limiter l’instabilité de l’emploi » Conseil d’analyse économique, septembre 2015
      http://www.cae-eco.fr/Ameliorer-l-assurance-chomage-pour-limiter-l-instabilite-de-l-emploi-326.htm

      En France, les embauches en contrats de très courte durée, de moins d’un mois, ont fortement augmenté depuis le début des années 2000. Ces contrats courts sont très souvent des réembauches chez le même employeur, les salariés alternant de brèves périodes d’emploi et de chômage. La Note du Conseil d’analyse économique (CAE), montre que l’assurance chômage contribue au développement des emplois instables. Les auteurs de la note, Pierre Cahuc et Corinne Prost, formulent trois recommandations visant à modifier les règles d’indemnisation et de financement de l’assurance chômage pour en améliorer l’équilibre financier et limiter l’instabilité de l’emploi.

      Recommandation 1. Fixer une allocation chômage proportionnelle au revenu moyen mensuel calculé sur une période de référence et non proportionnelle au salaire journalier moyen des jours couverts par un contrat de travail. Rendre le cumul allocation chômage et salaire plus rémunérateur.

      Recommandation 2. Éviter les règles d’indemnisation spécifiques à certaines professions si elles ne sont pas compensées par des contributions couvrant leur surcoût par rapport aux règles de droit commun.

      Recommandation 3. Moduler les cotisations employeur à l’assurance chômage en fonction du coût induit par l’entreprise pour l’assurance chômage.

  • Stigmatisation et discrimination des banlieues, La discrimination négative, Robert Castel, une note de lecture | DIACRITIK
    http://diacritik.com/2015/11/23/stigmatisation-et-discrimination-des-banlieues-robert-castel

    La #discrimination_négative, du sociologue Robert Castel, analyse certains mécanismes de la discrimination raciale en France aujourd’hui et donc la façon dont peut fonctionner la discrimination dans un État de droit où elle est interdite par la loi. Loin d’être le fait de quelques racistes, la stigmatisation et discrimination raciale apparaît comme un segment d’une structure qui, en-deçà de la loi (ce qui ne signifie pas que les lois et institutions sont exemptes de tout fondement et contenu discriminatoires), organise un certain niveau des #relations_sociales. Considérer uniquement les lois ou l’État et dire que la discrimination raciale n’existe pas en France revient à privilégier une approche institutionnelle et juridique de la discrimination favorisant la fiction républicaine. Or, cette idée ne résiste pas à l’établissement des faits : certains groupes subissent une discrimination différente de ce que serait la discrimination d’État. Comme l’a démontré Foucault, le pouvoir ne peut être réduit à sa forme juridique, ayant pour source l’État : le pouvoir existe par l’établissement et la reproduction de #rapports_sociaux structurels. (...)

    L’auteur insiste sur la situation matérielle de ces jeunes ainsi que sur les processus de stigmatisation, de dévalorisation et de #marginalisation qu’ils subissent et qui aboutissent, de fait, à une exclusion de la citoyenneté. Robert Castel fait apparaître que la situation matérielle, sociale, économique, culturelle et symbolique de ces jeunes s’enracine dans les politiques conjointes d’urbanisation et d’immigration qui sont menées depuis près de 60 ans, dans le colonialisme et le post-colonialisme ainsi que la #discrimination_raciale qui leur est liée, dans la paupérisation et la #précarité qui frappent ces populations. Leur situation trouve son origine dans une série de stigmatisations et de discriminations. Ce que sont ces jeunes – si parler de manière aussi globale a un sens – n’est pas la manifestation d’une nature ou essence qui serait celle « des Noirs ou des Arabes », mais résulte d’un contexte et de processus qui concernent l’histoire et les représentations de la société dans son ensemble. C’est cette dimension historique, sociale et idéologique qui est occultée par les processus de stigmatisation et de discrimination, qui fonctionnent en interprétant en termes de nature ou d’essence ce qui relève du social et de l’histoire. (...)

    Ce que met au jour La discrimination négative, c’est que ces jeunes sont pris dans un #double_bind, un double discours contradictoire qui, d’un côté, les assimile à des citoyens, selon un modèle républicain valorisé de la citoyenneté et de l’universalité (des valeurs, des droits, etc.), mais d’un autre les maintient dans une position stigmatisée, dévalorisée, source de discriminations objectives : la société les enjoint d’être quelque chose qui en même temps leur est refusé, et qui leur est d’autant plus refusé que le #modèle_républicain du #citoyen auquel on les presse de se conformer semblerait de fait inclure leur stigmatisation, dévalorisation et discrimination. On le voit, le problème concernerait moins, de manière spécifique, ces jeunes, que ce modèle républicain du citoyen qui serait à remettre en question, ainsi que l’#ordre_social, économique, politique, ethnique, culturel ou symbolique qu’il garantit.

    Il est nécessaire d’insister plus que ne le fait l’ouvrage, sur un constat. Cette #xénophobie est inscrite dans les institutions, dans les lois, active contribution à l’ordre symbolique où s’ordonnent les représentations.
    Ainsi dès 1988, lors de l’instauration du RMI, adopté à l’unanimité moins 3 abstentions à l’instigation du #PS, on dispose que l’étranger doit avoir résidé légalement en France 2 ans avant de pouvoir prétendre à ce « droit ». Le texte du PS prévoyait un sas de 3 ans, il aura fallu une mobilisation pour que ce mince recul soit opéré, jusqu’à ce que le GVT N.S fixe à 3 ans de séjour légal le préalable à la demande de RSA...). Le Fn n’a pas le monopole dune #préférence_nationale qui est inscrite dans la loi (dans divers textes).
    Idem, la parole des dirigeants pèse de tout son poids pour légitimer ces visons et leur diffusion ("je veux voir plus de white", « les roms ont vocation à rentrer en Roumanie », Valls).

    #inutilité_sociale #dangerosité
    #Banlieues et #quartiers comme on dit aujourd’hui...