• « Si Macron ne fait pas d’urgence un geste social fort, alors son arrogance peut lui faire perdre un second tour contre Le Pen », Thomas Piketty

    Pour que la gauche retrouve le pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle, il lui faudra réconcilier les classes populaires de différentes origines, aujourd’hui profondément divisées, observe l’économiste dans sa chronique.

    Chronique. Lors du premier tour de la présidentielle de 2017, quatre candidats avaient réalisé entre 20 % et 24 % des voix : autant dire que de nombreux seconds tours étaient possibles et auraient pu se produire, au sein d’un paysage politique et idéologique profondément morcelé. Jusqu’au dernier moment, les électeurs de 2022 ont, eux aussi, à faire face à des incertitudes considérables, et en particulier à un choix entre un second tour entre l’extrême droite et la droite (Le Pen contre Macron, que la grande majorité des électeurs placent désormais et assez logiquement à droite) ou entre la droite et la gauche (Macron contre Mélenchon). Ce choix est tout sauf anodin, et il emporte avec lui des conséquences considérables sur le type de délibération publique qui occupera le pays pendant deux semaines (et peut-être davantage) : un débat centré sur la chasse aux immigrés et aux musulmans dans le premier cas, ou bien l’espoir d’une discussion portant sur les salaires et les conditions de travail, la santé et l’éducation, la justice sociale et fiscale, les énergies renouvelables et les services publics dans le second.

    Pour autant, quelle que soit l’issue de l’élection, on peut déjà être sûr d’une chose : nous n’assisterons pas au paisible retour d’un rassurant clivage gauche-droite. D’abord parce que la droitisation générale du paysage politique et l’émergence d’un puissant bloc électoral antimigrants correspondent à une tendance lourde, que le macronisme au pouvoir a dangereusement accentuée. Ensuite, car il faudra un long travail pour que les forces de gauche parviennent à s’unir et à accéder au pouvoir.

    Tropisme fondamental

    Commençons par le premier point. Les choses sont maintenant écrites. En s’appropriant le programme économique de la droite, le centrisme macronien a aussi contribué à droitiser le pays, en poussant la droite républicaine à une course-poursuite sans issue avec l’extrême droite sur les questions identitaires. Le plus dangereux est l’arrogance du président candidat, qui prétend être réélu sans débat ni programme, ou bien avec des mesures bâclées trahissant son tropisme fondamental : gouverner d’abord et toujours pour les premiers de cordée, en misant sur les divisions de ses adversaires.

    La palme du cynisme a été atteinte avec la question des retraites. Rappelons que, pour avoir droit à une retraite à plein taux, il faut remplir deux conditions : atteindre l’âge légal minimum (actuellement 62 ans) et valider la durée requise de cotisations, qui augmente régulièrement et atteindra bientôt quarante-trois annuités (à partir de la génération 1973). Autrement dit, pour tous ceux qui font des études supérieures et commencent à travailler à 22 ans ou au-delà, le fait de porter l’âge légal à 65 ans n’aura strictement aucun effet : dans la législation actuelle, ils devront déjà attendre 65 ans ou au-delà pour avoir une retraite pleine.

    En revanche, pour ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans, il faudra désormais attendre 65 ans, soit 47 années de cotisations, alors même que leur espérance de vie est plus faible que celle des premiers. Proposer une telle réforme, tout en prétendant que les carrières longues seront épargnées, alors même que ce sont par définition les seules qui seront touchées, constitue un grossier mensonge. En se comportant de la sorte, Macron permet à Le Pen de se présenter à peu de frais comme défenseuse des classes populaires et de ceux qui travaillent dur.

    Même chose quand Le Pen propose de réintroduire (à dose homéopathique) l’impôt sur la fortune financière. La mesure est largement hypocrite, puisqu’elle prévoit dans le même temps d’exonérer entièrement les résidences principales : les multimillionnaires possédant un château à Saint-Cloud auront droit à une forte baisse de leur impôt sur la fortune immobilière, alors que les Français ordinaires subissent des hausses de taxe foncière. Mais tant que Macron se refusera à réimposer les hauts patrimoines financiers, cela permet là aussi à Le Pen de se présenter à bas coût comme candidate populaire.

    Mea culpa sincère

    Ce cocktail politique détonnant, à base de violents discours antimigrants et de mesures sociales pour les classes populaires blanches, a déjà fonctionné avec succès en Pologne et en Hongrie. Plus loin de nous, c’est aussi ce qui a permis aux démocrates de retrouver le pouvoir après la guerre civile aux Etats-Unis, avec une plate-forme ségrégationniste vis-à-vis des Noirs, mais plus sociale que les républicains vis-à-vis des Blancs (y compris face aux migrants irlandais et italiens). Le risque aujourd’hui est qu’une telle posture sociale-différentialiste (ou sociale-raciste) l’emporte en France. Concrètement, si Macron ne fait pas d’urgence un geste social fort, sur les retraites et la justice fiscale, alors son arrogance peut lui faire perdre un second tour contre Le Pen.

    Venons-en au second point. Pour que la gauche retrouve le pouvoir, il lui faudra réconcilier les classes populaires de différentes origines, aujourd’hui profondément divisées, et donc ramener vers elles ceux qui ne croient plus aux promesses sociales et économiques et qui s’en remettent à des mesures antimigrants pour changer leur sort. Cela passera par un programme ambitieux de redistribution des richesses et un mea culpa enfin sincère sur les errements au pouvoir. Cela prendra du temps, car la rupture avec les classes populaires vient de loin. Les différents partis (« insoumis », socialistes, écologistes, communistes, etc.) devront dépasser leurs rancœurs et se retrouver dans une nouvelle fédération populaire, démocratique et internationaliste. On ne peut pas critiquer le présidentialisme tout en refusant la démocratie interne quand il s’agit de choisir son candidat. On ne peut pas prôner l’internationalisme tout en limitant sa défense de la démocratie aux frontières nationales. Raison de plus pour s’y atteler dès maintenant.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/08/thomas-piketty-si-macron-ne-fait-pas-d-urgence-un-geste-social-fort-alors-so

    méthode : faire précéder in extremis une tribune à venir par des articles qui confèrent une consistance au pluralisme équilibré dont la démocratie et ses organes se parent. on pourra exhiber tel ou tel sommet de l’iceberg (ben non, tout se décide pas chez Mc Kinsey) :

    Election présidentielle 2022 : comment le lobby des grandes entreprises a influencé les programmes des candidats
    https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/04/07/presidentielle-2022-comment-le-lobby-des-grandes-entreprises-a-influence-les

    Baisse des impôts de production, refonte des lycées professionnels, pouvoir d’achat… Les promesses des prétendants à l’Elysée ont pour certaines été fortement colorées par les organisations patronales.

    Les patrons s’en félicitent : on a peu parlé des entreprises dans cette campagne. Même les superprofits de Total, cible idéale dans un contexte de flambée des prix du pétrole, ont suscité assez peu de réactions chez les responsables politiques. Geoffroy Roux de Bézieux, le président du #Medef, l’admet lui-même : « On est moins attaqués qu’en 2017, l’entreprise est moins attaquée. Ce n’est pas elle qui a servi de ligne de partage des eaux. » Les batailles idéologiques ont été moins clivantes que lors des deux derniers scrutins, juge-t-il, citant la taxe à 75 % sur les très hauts revenus de François Hollande en 2012 ou les 500 000 suppressions de postes de fonctionnaire de François Fillon en 2017. Une « voie médiane » se serait dégagée.

    Pour autant, les #entreprises ont, comme à chaque élection, veillé à défendre au plus près leurs intérêts ces derniers mois. Le Medef et la Confédération des petites et moyennes entreprises, mais aussi les très grandes entreprises, réunies dans l’Association française des entreprises privées (#AFEP), organisation plus discrète et moins connue du grand public, mais très influente dans la sphère publique : tous ont joué un rôle dans la fabrication et l’évolution des programmes des candidats en matière économique.

    C’est à l’issue d’un effort de lobbying important que les entreprises ont ainsi obtenu la promesse d’une nouvelle baisse des impôts de production. Cet ensemble de taxes et cotisations représente plusieurs dizaines de milliards d’euros, et les différents impôts qui le composent, plus élevés en France qu’ailleurs en Europe, sont décrits comme pénalisants pour l’industrie, parce qu’ils pèsent sur le chiffre d’affaires, le foncier ou la valeur ajoutée. Un argument très puissant dans le contexte post-Covid, qui a remis les questions de souveraineté industrielle au cœur du débat, même si la nocivité de ces impôts pour l’industrie est débattue entre économistes. L’exécutif actuel a déjà commencé à les réduire de 10 milliards d’euros par an à l’occasion du plan de relance de l’automne 2020.

    Relais au Parlement

    Il y a cinq ans pourtant, aucun candidat n’en parlait, à l’exception de François Fillon, qui l’évoquait de façon un peu vague. La priorité était à la réduction de l’impôt sur les sociétés, censée répondre à un objectif de compétitivité – le taux a depuis été ramené de 33 % à 25 %. Cette année, à droite et à l’extrême droite, tous ont repris l’idée de la baisse des impôts de production, dans des configurations variées.

    C’est aussi le cas d’Emmanuel Macron, alors que son programme en 2017 n’en faisait pas mention, qui propose en 2022 de supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), l’un des impôts les plus décriés par les entreprises et qui rapporte 7 milliards d’euros par an. « C’est curieux d’avoir retenu la CVAE, car elle ne cible pas plus spécifiquement l’industrie que d’autres impôts sur la production, commente l’économiste Clément Malgouyres. C’est un impôt qui a été peu évalué, mais qui, a priori, a peu d’incidence sur le comportement des entreprises ». Ses travaux pour l’Institut des politiques publiques montrent que tous les secteurs paient la CVAE, y compris les services, les banques et les assurances, et que les petites entreprises en sont pour l’essentiel exonérées puisqu’elle n’est due qu’à partir de 500 000 euros de chiffres d’affaires et que son taux est progressif.

    Si les organisations patronales crient victoire, elles n’avaient pas toutes les mêmes objectifs en début de campagne. Seule l’AFEP avait ciblé explicitement la CVAE, dont elle espère la suppression dès le budget 2023. L’organisation, qui fuit la lumière, est connue pour sa capacité à faire avancer son agenda grâce à des relais au Parlement et dans les administrations, et à sa capacité à formuler des demandes qui tiennent compte des contraintes de l’Etat, notamment budgétaires. Certaines de ses propositions, comme les baisses de charges sur les salaires des cadres, ont séduit le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Mais, sentant l’Elysée peu allant, l’organisation lui a préféré la voie plus consensuelle des baisses d’impôts. Les charges sociales attendront.

    Mesure amendée

    L’AFEP, comme les autres, militait aussi pour une refonte des lycées professionnels, qui a été retenue par Emmanuel Macron, candidat à sa réélection. Avant la campagne, elle avait en outre plaidé pour un relèvement du plafond des donations défiscalisées de 100 000 à 150 000 euros par enfant et par parent – un seuil poussé par les chefs d’entreprise à titre personnel. L’idée, d’abord écartée par l’exécutif, a finalement été portée par le candidat, qui en a fait une mesure « classes moyennes ». Le rôle du lobby patronal dans la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) – un sujet très important pour ses adhérents, dont près de la moitié sont des entreprises familiales – avait aussi été souligné au début du quinquennat.

    Selon plusieurs sources, c’est enfin l’AFEP, avec le Medef, qui est à l’origine de la correction apportée à l’une des mesures-phares du projet de Valérie Pécresse : la promesse d’une augmentation de 10 % des salaires inférieurs à 2,2 smic. Une proposition qui supposait de contraindre les entreprises à des augmentations. Après intervention des organisations patronales, la mesure a été amendée et, dans sa dernière version, était financée intégralement par des fonds publics.
    Les grandes entreprises n’ont toutefois pas gagné sur toute la ligne. Le « dividende salarié » promu par Emmanuel Macron inquiète ces dernières. Même si elles ont toutes des dispositifs d’intéressement et de participation, elles en redoutent l’idée sous-jacente, visant à conditionner la rémunération du #capital à un effort financier spécifique en direction des salariés. Le message a été passé avant l’annonce du programme. En vain, pour l’instant.

    #pestilentielle #droits_sociaux #fiscalité #retraites #salaire #entreprise_France #économie #État

    • Conseils d’intellectuels de gauche et d’humanistes prodigués dans le journal de l’extrême-centre, suite : « Il incombe à Emmanuel Macron de faire refluer l’abstention qui menace de faire passer Marine Le Pen »

      Une quinzaine d’intellectuels de gauche parmi lesquels la directrice de la revue « Esprit » Anne-Lorraine Bujon et l’historien Benjamin Stora, affirment, dans une tribune au « Monde », qu’ils voteront pour Emmanuel Macron au second tour, mais l’appellent à revoir son programme pour éviter « la catastrophe ».

      Tribune. Le Rassemblement national est aux portes du pouvoir. Dimanche 24 avril, Marine Le Pen peut gagner l’élection présidentielle. On peut aussi craindre que le second tour soit marqué par un fort taux d’abstention. Bien entendu, on peut comprendre les motivations de celles et ceux que cet affrontement ne passionne pas, et qui voudraient se retirer du jeu. Mais, qu’ils ou elles le veuillent ou non, ils ou elles en sont partie prenante, et l’abstention viendra mécaniquement renforcer le score du mieux placé des deux candidats. C’est pourquoi si, comme le dit justement Jean-Luc Mélenchon, « pas une voix ne doit aller à Marine Le Pen », cela ne suffit néanmoins pas. C’est pourquoi nous voterons Emmanuel Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle.

      Mais c’est à ce dernier qu’il incombe au premier chef de faire refluer l’abstention qui menace de faire passer Marine Le Pen : en 2002, Jacques Chirac a fait mine de ne pas voir que son immense succès du second tour ne valait pas soutien à sa personne et à son programme, mais signifiait le rejet de son adversaire. Même chose avec Emmanuel Macron en 2017, qui a cru pouvoir confondre légitimité institutionnelle du président élu et soutien à son programme. Il ne peut en être de même en 2022, sauf à courir à la catastrophe.

      S’adresser à tous

      Dans tous les pays démocratiques, c’est à une large coalition des démocrates que l’on assisterait, comme on l’a vu plusieurs fois en Allemagne notamment. La logique institutionnelle française n’étant pas la même, une telle coalition n’est pas possible. Mais il faut que le candidat s’adresse à toutes et tous, alors que les gauches toutes confondues font 30 % des votants.

      En revanche, s’enferrer dans la défense de « son » projet, comme c’est le cas d’Emmanuel Macron et de ses représentants, c’est être aveugle à la nécessité de rassembler bien au-delà de son camp, pour la défense des valeurs de la démocratie et de l’Etat de droit. Pourtant, c’est la seule base sur laquelle peuvent se rassembler toutes celles et tous ceux qui refusent la perspective néfaste d’une victoire du Rassemblement national.

      Cela veut dire mettre l’accent sur la démocratisation de nos institutions, la reconnaissance du Parlement (ce qui signifie en finir avec l’absurde calendrier électoral actuel qui place les législatives dans la foulée de l’élection présidentielle, et revenir d’une manière ou d’une autre à des législatives à mi-mandat), faire confiance aux diverses collectivités territoriales, et faire vivre la démocratie sociale, en s’appuyant sur des partenaires sociaux, et/ou en inventant des formes nouvelles de consultation, comme aurait pu l’être la convention citoyenne pour le climat, si elle avait été suivie d’effets.

      Sur les retraites, dégager un consensus

      Consolider l’avenir des retraites – même si, selon le diagnostic du Conseil d’orientation des retraites, il n’y a pas péril imminent – exige de mettre les propositions des uns et des autres sur la table et de dégager un consensus, sans verrouiller le débat d’emblée par une proposition non discutable sur l’âge de départ.

      Même chose pour la question de l’insertion : on ne peut faire porter la responsabilité de l’insertion sur les seuls allocataires du RSA [revenu de solidarité active, croit devoir expliquer Le Monde]. Enfin, sur le chantier écologique et de lutte contre le réchauffement, les propositions de la convention citoyenne sur le climat, en 2020, sont la bonne référence, actualisée en fonction de la nécessité de se passer en Europe de l’apport du gaz et du pétrole russes.
      Rajoutons que la fin de toute subordination du parquet à l’exécutif et une gestion enfin apaisée de l’ordre public sont signes indispensables ; tout comme une France ouverte et apaisée, inclusive avec nos concitoyens musulmans, et ouverte à l’accueil des réfugiés, d’où qu’ils viennent.

      Ce ne sont là que quelques pistes : dans une telle situation, la consultation démocratique n’est pas une option mais la condition même de la réussite de réformes qui ne soient pas des armes de guerre des uns contre les autres. Au contraire, s’en passer serait confondre la nécessité de l’action avec une précipitation mal venue, et croire que la constance est identique à l’obstination.

      Pour faire barrage à Marine Le Pen, Emmanuel Macron doit faire le nécessaire afin de donner ­envie de voter et faire baisser l’abstention.

      Signataires : Olivier Abel, philosophe ; Anne-Lorraine Bujon, directrice de la revue Esprit ; Françoise Diehlmann, germaniste ; Jacques Donzelot, sociologue ; Bernard Manin, politologue, Philippe Marlière, politologue ; Jean-Pierre Mignard, avocat ; Hélène Milet, sociologue, Olivier Mongin, ancien directeur de la revue Esprit, Yann Moulier-Boutang, économiste, Joël Roman, philosophe ; Jean-Louis Schlegel, éditeur ; Lucile Schmid, politologue ; Benjamin Stora, historien ; Georges Vigarello, historien.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/14/il-incombe-a-emmanuel-macron-de-faire-refluer-l-abstention-qui-menace-de-fai

      #intellectuels #présidentielle #abstention

  • Macron veut orienter dès la 5ème
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2022/04/01042022Article637843922789359398.aspx

    En visite à Fouras (17) le 31 mars, E Macron a donné une précision sur la réforme de l’orientation qu’il veut mettre en place. En réponse à un restaurateur qui se plaignait de ne pas trouver d’employé, E Macron répond : "On a besoin de faire mieux connaitre ces métiers. Donc alternance, apprentissage et orientation dès la 5ème pour faire connaitre ces métiers". Des propos qui rejoignent les craintes du Snuep FSU. "E Macron organise le séparatisme de la jeunesse lycéenne. Il y aura ceux qui poursuivront des études supérieures et ceux qui à 16 ans iront en entreprise. C’est un projet totalement réactionnaire qui annule des décennies de lutte", nous disait S Gérardin, co secrétaire générale du Snuep le 29 mars. Jean-Paul Delahaye, ex Dgesco, a réagi sur Twitter. "L’apprentissage junior déjà tenté en 2005 pour casser le collège unique et orienter précocement les enfants des milieux populaires a été un lamentable échec", rappelle t-il. "Ceux qui le proposent à nouveau savent que ça ne concernerait pas leurs enfants".

    je reste sans voix

    #apprentissage #travail #école

    • Le programme de Macron, c’est de permettre aux restaurateurs d’embaucher des apprentis de 12 ans.
      Quand on dit que la macronie c’est le XIXème siècle, ça n’a rien d’une vue de l’esprit...
      #MacronDegage #MacronCNon #Presidentielle2022

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1509838719691505666/pu/vid/480x270/8NlZwnYPoqazi809.mp4?tag=12

      https://twitter.com/realmarcel1/status/1509838796115828756?cxt=HHwWqICz6daYg_QpAAAA
      Envoyer des enfants trimer en restauration dès la 5ème, c’est l’humanité version Macron. Le travail des gosses. On y est. Et il faudrait appeler cette fraude le « progressisme ».

    • Ellen Queen Of The Bouse @EllenAgreaux

      un gamin de la classe du mien s’est vu proposer/imposer publiquement (devant toute la classe comme les autres élèves perturbateurs) un rdv orientation prépamétiers. j’espère que ses darons sont au niveau de la douille parce que sa vie va se compliquer sinon.

      la tronche des « stages » et la convention est claire : c’est du travail. ya deux trois règles à al con genre pas de nuit (mais 6h 20h en amplitude dès 14 ans c’est cool) pas de fric (sauf « gratification » au bon vouloir de l’entreprise) pas de machines interdites aux mineurs. s’tou.

      ils peuvent taper des 30h par semaine de taf les ptits bonhommes c’est sûr que vu comme ça tu élargis aux 4e (ça se fait déjà) tu généralises et tu montes les stages obligatoires de 2 à ce que tu veux et là oui tu peux jurer à un patron de resto qu’il aura du mioche en salle.

    • En 5em, c’est 11 ans pour certain·es élèves.
      Remember une journée imposée aux collégiens aux ateliers boulons Airbus chez Latécoère avec un goûter au coca qui m’avait fait bondir. C’était en vue du stage obligatoire, (le coca t’aide à faire tes choix professionnels à 13 ans) et pour tout celleux qui n’auraient pas trouvé de stage dans la boite de leur tante ou au bureau du cousin.

    • La généralisation des stages à tous les âges du secondaire aux facs, ça démarre avec le PS des années 80, cela se faisait aussi (encore) sous l’égide d’une « société du savoir », ce n’est plus de ça qu’il est question (les stages restent, pas d’inquiétude !), on a trop bien vu ce que c’est que de commander une main d’oeuvre dont les capacités restent en jachère (surqualifiés, disent-ils). Avec le retour de l’orientation en 5eme, on soulage une institution en crise (aussi dévaluée que sous-financée), l’école, en la délestant, et on réouvre l’alternance aux « bas niveaux de qualification » alors que depuis des années le dispositif concerne de plus en plus des formations plus longues, plus qualifiantes, et que les précédentes tentatives de rajeunissement des apprentis ont échoués, faute d’appétit patronal pour les pré-ados.

      Orientation fin de 5ème : Le Grand Bond en arrière, février 2012.
      http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/02/20022012_JLAuduc.aspx

      (...) l’apprentissage qui d’un dispositif destiné aux élèves les moins qualifiés s’est peu à peu transformé en formation destinée aux élèves ayant déjà un niveau de formation conséquent. Les formations débouchant sur des CAP, BEP concernaient 72% des apprentis en 2000, 59% en 2006 ; elles ne concernent plus que 49% des apprentis en 2010 et baissent encore en 2011 et 2012. Les apprentis préparant un baccalauréat ou son équivalent étaient 18% en 2000, ils sont 26% en 2010. Ceux qui préparent un diplôme de l’enseignement supérieur dépassent en 2010 le nombre de 100 000 apprentis et représentent 25% des apprentis

      [...] En 2006 [on créée] l’apprentissage junior pour les élèves à partir de 15 ans. Ils espèrent, disent-ils, 100 000 propositions de stages d’apprentissage….En 2007, Nicolas Sarkozy stoppe l’apprentissage junior dans le silence général. Il y avait moins de 700 ( !) propositions de stages de la part des entreprises ! C’est l’IUMM (Union des Industries Métallurgiques et Minières), qui en mai 2011 a annoncé sa volonté de poursuivre et développer sa politique de recrutement d’apprentis au niveau Bac+2 et bac+3 en indiquant : « L’entreprise n’a pas à rattraper les insuffisances du système éducatif ».

      .

      Déclarer, comme l’a fait le contremaître de l’entreprise France, « on a commencé avec le chômage » (un gros gros gros classique...), on (de)fera les retraites et vous aurez des jeunes apprentis, c’est promettre une présidence des riches plus inclusive, ouverte à des riches qui le sont moins que d’autres.

      Vous n’avez pas pu y échapper ! Le 3 février, Elisabeth Borne et les médias dans la foulée, ont poussé un énorme cocorico : « Élisabeth Borne se félicite des 718.000 contrats d’apprentissage signés en 2021, un record » (Le Figaro) « Apprentissage : record pulvérisé » (Les Echos) « L’apprentissage bat de nouveaux records en France » (Le Monde) « Apprentissage : pourquoi un tel succès ? » (La Tribune) « Apprentissage : un nouveau record en 2021 » (Sud-ouest)
      Précisons tout de suite qu’il suffisait de lire un seul article pour avoir toutes les informations sur cette victoire éclatante. En effet, pas de prise de tête : les médias ont repris quasiment mot à mot le « publi-reportage » du gouvernement et du ministère du travail ! On y retrouve les mêmes expressions, les mêmes commentaires, les mêmes arguments. Il ne faudrait pas gâcher l’ambiance en soulevant un coin de tapis !

      (...) 71 % des nouveaux contrats d’apprentissage sont signés dans le domaine des services, 15 % dans l’industrie, 11% dans le bâtiment et 3 % dans l’agriculture et la pêche !

      https://seenthis.net/messages/948087

      L’apprentissage, travail gratuit pour l’entreprise, se développe désormais à coups de bataillons d’étudiants : avec France compétences (sic), l’apprentissage et ses fonds publics assurent la croissance de l’enseignement supérieur privé.

      ce rebond, les écoles le doivent surtout à la manne que représente l’apprentissage, réformé par la loi « avenir professionnel » de 2018. Cette loi a permis de décupler le nombre d’élèves en contrat d’apprentissage (qui suivent ainsi leur licence ou leur master en partie à l’école et en partie en entreprise) dans ces écoles, et a permis aux établissements d’attirer un nouveau public, qui ne paie pas les frais de scolarité.

      A cela s’est ajoutée la prime octroyée, depuis la crise sanitaire, aux employeurs d’apprentis (8 000 euros par an), qui a facilité les recherches de contrats pour les étudiants. A l’EM Normandie, le nombre d’alternants a bondi de 50 % à la rentrée. A Omnes, cette année, la moitié de l’effectif (14 000) est en alternance.

      https://seenthis.net/messages/944563

      #loi_avenir_professionnel #assister_les_propriétaires

    • Et Macron, le messie du capital en marche vers sa réélection dit : « Laissez venir à moi les petits n’enfants et ne les empêchez pas ; car mon projet est aussi pour ceux qui ne sont rien. En vérité je vous le dis, je trouverai de la chair fraîche pour nos entrepreneurs et j’offre 5 000 euros pour l’embauche d’un mineur. »
      https://www.vie-publique.fr/en-bref/278452-lapprentissage-en-france-progression-record-en-2020
      https://www.youtube.com/watch?v=j7qPt60QQUs

  • Comment l’attaque contre le RSA nous mettra tous à terre | Rob Grams
    https://www.frustrationmagazine.fr/rsa-travail

    Dans cette campagne présidentielle lamentable, la compétition semble se faire sur qui fera la proposition la plus abjecte. C’est donc Valérie Pécresse qui, la première, avait lancé l’obscénité : conditionner l’allocation du RSA à du travail non salarié. 15 heures par semaine disait-elle. C’était sans compter Emmanuel Macron, notre thatchérien bas de gamme piqué au vif, qui a renchéri comme dans une scène de ventes aux enchères tirée d’un mauvais film : oui, les forcer à travailler, mais entre 15h et 20 heures par semaine. Que vous soyez ou non allocataire du RSA, cette mesure risque de vous faire sérieusement morfler, mais nous avons encore quelques semaines pour tenter d’empêcher ça… Source : (...)

  • Damien Saez - Ana Moreau : Enlève ton masque que je t’embrasse
    NDR Eux, ils ont enlevé leur !

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=GchQtltVFrI

    Enlève ton masque que je t’embrasse
    Tant pis si c’est la fin du monde
    Y’a qu’à l’remettre si on se lasse
    Tous les deux sous la pluie qui tombe Tu m’dis qu’tu m’aimes ça sert à quoi ?
    Y’a que d’la haine autour du monde
    Moi j’voudrais m’barrer loin d’chez moi
    Autant qu’ma chanson sur les ondes Enlève ton masque
    Enlève ton masque
    Enlève ton masque
    Enlève ton masque J’voudrais partir un autre monde

    Loin de leur monde oublier tout
    Où y’aurait qu’moi et puis ma blonde
    Je crois qu’le monde est devenu fou J’préfère encore m’barrer dans l’sud
    Me faire ma plage abandonnée
    Avec mes chiens pour compagnie
    Et qui voudra bien m’enlacer Enlève ton masque que je t’embrasse
    Enlève ton masque que je t’embrasse
    Enlève ton masque que je t’embrasse
    Enlève ton masque Enlève ton masque que je t’embrasse
    Enlève ton masque que je t’embrasse
    Enlève ton masque que je t’embrasse
    Enlève ton masque

    Cheveux au vent cœur liberté
    Moi j’veux faire le tour de la Terre
    Puisque vivre c’est transgresser
    L’horizon sera nos frontières Ils nous ont pris nos 18 ans
    Ils nous ont pris nos libertés
    Mais la vie c’est suivre le vent
    Même quand le coeur est prisonnier Je marche habillée de nos rêves
    Moi j’voudrais juste vivre nue
    Regarder le jour qui se lève
    Perdue dans un monde perdu Faut s’barrer à l’autre bout du monde
    Faut faire l’amour sans s’arrêter

    S’embrasser sous la pluie qui tombe
    Se perdre pour se retrouver J’ai pas la thune mais c’est pas grave
    Je dormirai en boîte de nuit
    Ou j’me ferai un feu sur une plage
    Avec mes chiens pour compagnie On est jeune (enlève ton masque)
    On est fou (enlève ton masque)
    La fin du monde (enlève ton masque)
    On s’en fout (enlève ton masque) On est jeune (enlève ton masque)
    On est fou (enlève ton masque)
    La fin du monde (enlève ton masque)
    On s’en fout (enlève ton masque)

    On est jeune (enlève ton masque)
    On est fou (enlève ton masque)
    La fin du monde (enlève ton masque)
    On s’en fout (enlève ton masque) On est jeune (enlève ton masque)
    On est fou (enlève ton masque)
    La fin du monde (enlève ton masque)
    On s’en fout (enlève ton masque)

    #chanson Leur #Haine #Libération #covid-19 #violence inutiles #coronavirus #france #masques #santé #travail #confinement #masque #sante #pandémie #politique #crise_sanitaire #LREM #emmanuel_macon

    • En chanson avec Klorokine : « Confinement » À la suivante, Au suivant )

      https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=EuaLBdXxg28

      Au suivant, au suivant, au suivant
      Ruiné, sans mon salaire
      
Qui m’suffisait à peine

      J’avais le rouge au front

      Et le #test à la main

      Au suivant, au suivant

      J’avais juste un p’tit rhume

      Et nous étions 120

      A être le faux #cas
      Qu’ils pouvaient ajouter

      Au suivant, au suivant

      C’était juste un éternuement

      Et j’ai été compté

      Au bordel environnant
      
D’une armée de #médias
      Confinement, on nous ment !

      Moi j’aurais bien aimé

      Un peu plus de tendresse

      Ou alors un toubib

      Ou bien un vrai traitement

      Mais #Doliprane, c’est suffisant

      Ce n’fut pas sous Sarko non
      
Ni même sous Flamby

      Ce fut l’heure où l’on r’grette

      D’avoir voté l’Guignol
      
Confinement, Re-confinement

      Mais je jure que d’entendre

      Ce #président qui nous les presse
      
C’est des coups à vous faire

      Des armées de #dissidents
      Confinement, confinement

      Je jure sur la tête 
De ma première vérole

      Que cette voix depuis je l’entends

      Tout le temps

      #Confinement, Re-confinement

      Cette voix qui sent le #fake
      Et la mauvaise foi

      C’est la #manipulation
      
Et c’est la voix des #tout-puissants
      Confinement, Re-confinement

      Et depuis chaque chaîne

      A l’heure du grand JT

      Avec leurs chiffres obscènes

      Pour nous culpabiliser

      Confinement, Re-confinement …

      Tous les dupés du monde

      Devraient s’donner la main
      
Voilà ce que la nuit,
Je crie dans mon délire

      Confinement, déconfinement

      Et quand je n’délire pas

      J’en arrive à me dire

      Qu’il est bien plus flippant leur #couvre_feu
      Que leur confinement

      Confinement, Re-re confinement

      Un jour, plus de resto

      Plus de #culture, plus de plaisir

      Même après l’vaccin

      Qui nous rendra tous stériles

      Confinement, Re-confinement

      #Jacques_Brel

    • Effet de bord du #pass_vaccinal : Le Forum littoral de l’emploi saisonnier du Grau-du-Roi se prend un râteau
      https://www.lefigaro.fr/societes/en-languedoc-le-forum-littoral-de-l-emploi-saisonnier-fait-un-flop-20220217

      Aussi vide que la plage un jour de pluie ! L’absence de candidats au Forum littoral de l’emploi saisonnier, organisé en début de semaine dans la station balnéaire du Grau-du-Roi, illustre les difficultés que les professionnels de la restauration auront à recruter cet été. Les entreprises du Gard et de l’Hérault avaient pourtant joué le jeu : 145 recruteurs étaient présents, avec 1655 offres d’emplois à pourvoir pour la saison à venir… Las, beaucoup ont perdu leur matinée puisque quelques dizaines de candidats seulement se sont rendus sur place !


      « Il n’y avait pas un chat. C’est catastrophique pour la profession », se désole Jacques Mestre, président du syndicat professionnel Umih 34 et patron du restaurant Le Clipper’s à La Grande-Motte. Pour ce professionnel, qui emploie 17 salariés en saison, la restauration paie les pots cassés des fermetures liées au Covid. « Quand on a tiré la sonnette d’alarme en préfecture il y a presque deux ans, on nous a dit que nous n’étions que des râleurs… Voilà aujourd’hui le résultat ! Même en proposant un salaire net de 2000 euros en salle, et de la formation, on n’a pas de candidat », renchérit-il, avec la crainte de voir les établissements contraints de baisser en gamme par manque de personnel.

      Ce forum aura également mis en exergue le décalage de certains avec les obligations sanitaires actuelles. « Le passe vaccinal était demandé à l’entrée. Du coup, beaucoup de gens n’ont pas pu y accéder et sont venus déposer leur CV à l’accueil » , explique-t-on au Camping du Boucanet, où travaillent environ 70 saisonniers.

      #Travail #covid-19 #vaccination #en_vedette #coronavirus #pandémie #covid #santé_publique #pass_sanitaire #vaccins #crise_sanitaire #actualités_françaises #vaccin #sars-cov-2 #france #surveillance

    • Mince alors... En plus j’étais encore rêveur que la majeur (meilleure) partie de la population française était multi vaccinées et autorisées à sortir comme iels veulent.

      😏

    • Pass, pas pass, forum, pas forum, quoi qu’ils fassent, les employeurs peinent à recruter des saisonniers par ici. Ainsi, l’été dernier, une bonne partie des restaurants ont été contraints de réduire leur période d’ouverture, ne pouvant recruter la main d’œuvre pour assurer les services. Et ça ne s’annonce pas mieux pour l’été prochain.

      Les saisonniers se permettent dorénavant d’avoir des exigences et, en premier, l’été dernier, la multiplication de celles et ceux qui refusent de travailler deux mois de suite et souhaitent, après l’année éprouvante qu’iels ont subie, bénéficier d’un mois de vacances. Parallèlement, l’envolée du foncier et l’explosion de la location de courte durée ont pratiquement asséché les possibilités d’hébergement de saisonniers qui n’acceptent plus des conditions précaires en camping (sur 2 mois…) Loger les saisonniers est devenu pour les employeurs la condition sine qua non pour pouvoir en recruter…

      Certainement, des contre-coups de la crise sanitaire, mais le pass n’y est pour pas grand chose.

    • La tête de ces 145 recruteurs, j’aurai bien voulu la voir.
      Celles et ceux qu’ils doivent recruter, ne croient plus à leurs #fables.

      « La vie s’écoule » Fanchon Daemers - Paroles Raoul Vaneigem - Musique : Francis Lemonnier

      https://www.dailymotion.com/video/x15bmlw

      La vie s’écoule, la vie s’enfuit
      Les jours défilent au pas de l’ennui
      Parti des rouges, parti des gris
      Nos révolutions sont trahies

      Le travail tue, le travail paie
      Le temps s’achète au supermarché
      Le temps payé ne revient plus
      La jeunesse meurt de temps perdu

      Les yeux faits pour l’amour d’aimer
      Sont le reflet d’un monde d’objets
      Sans rêve et sans réalité
      Aux images nous sommes condamnés

      Les fusillés, les affamés
      Viennent vers nous du fond du passé
      Rien n’a changé mais tout commence
      Et va mûrir dans la violence

      Brûlez, repaires de curés,
      Nids de marchands, de policiers
      Au vent qui sème la tempête
      Se récoltent les jours de fête

      Les fusils sur nous dirigés
      Contre les chefs vont se retourner
      Plus de dirigeants, plus d’Etat
      Pour profiter de nos combats

      Pour information, Raoul Vaneigem, en ce moment est en Catalogne.

  • En 2021, la France est restée une démocratie « défaillante » (AFP)
    http://www.davduf.net/en-2021-la-france-est-restee-une-democratie

    Lu sur Le Point | En 2021, la France est restée une démocratie « défaillante » Selon une étude de The Economist, la France n’est plus une démocratie « complète » depuis 2020, au même titre que l’Espagne, les États-Unis et Israël. En 2021, la France est restée une démocratie « défaillante » Selon une étude de The Economist, la France n’est plus une démocratie « complète » depuis 2020, au même titre que l’Espagne, les États-Unis et Israël. Moins de la moitié de la population mondiale a vécu en démocratie en 2021. (...) Revue de presse, du web & veille en tous genres

    / #Présidentielle_2022, #Surveillance, #Police

    #Revue_de_presse,du_web&_veille_en_tous_genres

    • – « Je ne dirais jamais qu’il y a des violences policières », Valérie Pécresse

      – « Je veux que vous redeveniez les chasseurs, pas les gibiers », Eric Zemmour

      – « Nous devons établir une présomption de légitime défense renforcée », Marine Le Pen

      Le 2 février 2022, le syndicat policier d’extrême droite Alliance organisait un « Grand oral » des candidats à l’élection présidentielle. L’événement en tant que tel révèle le degré de toute puissance d’une police qui est désormais un pouvoir autonome, un État dans l’État. Imaginez : les candidats doivent venir se faire valider par un syndicat policier radicalisé, en prononçant le discours le plus répressif possible devant un énorme logo Alliance. Le tout retransmis à la télé. Il y a encore quelques années, personne n’aurait imaginé une telle dystopie.

      BAC Nord

      C’est donc dans un ciné-club parisien qu’a lieu l’événement. En introduction, le film « BAC Nord », un long métrage de propagande. En 2012, 18 policiers membres de la BAC du Nord de Marseille étaient arrêtés pour corruption, racket, trafic de drogue et enrichissement personnel. Les enquêteurs découvrent par exemple plus de 150 000€ en liquide chez un policier, des sachets de cannabis dans les placards du commissariat, entre autres. L’affaire est tellement accablante que la plupart sont condamnés. Ce film, sorti en 2021, est une œuvre d’inversion : des ripoux y sont montrés en héros qui ne font que leur devoir, les habitants des quartiers sont des silhouettes cagoulées et sanguinaires, l’IGPN est incarnée par des enquêteurs sévères et antipathiques, qui cherchent à faire condamner injustement la BAC. Ce film qui a bénéficié d’une promotion massive dans les médias, a été acclamé par l’extrême droite dès sa sortie, Marine Le Pen twittant notamment « la réalité c’est ce film ! Allez le voir ! » Le 2 février, après la projection, le patron d’Alliance fait acclamer « les collègues de Marseille » et réclame un « choc d’autorité ». Le décors est posé.
      Surenchère sécuritaire

      Vient le « Grand oral ». Seul Mélenchon n’a pas été invité : les policiers le détestent parce qu’il a eu le tort de dénoncer les violences policières. Preuve que la police fait bloc, qu’elle soutient les criminels dans ses rangs plutôt que de les condamner. Parler de violences policières est déjà un motif d’exclusion. Les candidats de centre-gauche ont, de leur côté, décliné l’invitation.

      Valérie Pécresse commence, elle promet elle aussi aux policiers un « électrochoc d’autorité », l’extension de la légitime défense, l’obligation du flouter les photos d’agents. Elle veut aussi permettre à certains policiers de devenir juges. Après une série de promesses et de cadeaux, Pécresse annonce l’élargissement des « interdictions administratives » de participer à des mobilisations, une mesure contraire à la Déclaration des droits de l’homme et à la liberté fondamentale de manifester. Elle est immédiatement suivie par Darmanin, applaudi par la salle. Le patron d’Alliance assume : « Vous êtes notre ministre et on en est satisfaits. Pourvu que ça dure ! » Les vrais chefs de la police française ne sont pas élus, ils sont désignés par les syndicats de police.

      Le ministre de l’Intérieur se vante de ce qu’Emmanuel Macron « a fait concrètement et discrètement » pour la police, « peut-être trop discrètement ». Comme les achats d’armes, de grosses voitures, les primes, les médailles, l’exonération de pass sanitaire et autres cadeaux ? Ça n’était pourtant pas très discret.

      C’est le tour d’Eric Zemmour, avec un discours ouvertement fasciste : « Vous êtes aux premières loges d’un combat de civilisation. Face à vous, ce ne sont pas que des délinquants, c’est une autre civilisation avec laquelle on ne peut pas co-exister pacifiquement ». Pour lui, la France est en guerre civile, et la police doit éradiquer un ennemi intérieur. « Les délinquants du quotidien et les djihadistes, ce sont les mêmes. Mêmes origines, mêmes parcours, mêmes quartiers ». Il promet de « supprimer le juge des libertés », qui a un « rôle néfaste », et de réduire la place des avocats. Il va aussi élargir la « légitime défense » pour tout le monde, à l’américaine : un permis de tuer si l’on a eu « peur ». Il promet d’attaquer les « enclaves étrangères » et conclut, halluciné : « Je veux que vous redeveniez les chasseurs, pas les gibiers ». Le programme d’une dictature. Tonnerre d’applaudissements. La police acclame donc un délinquant fasciste multi-condamné.

      Pour terminer, Marine Le Pen a du mal à aller plus loin que les précédentes interventions. Alors elle annonce à son tour la « présomption de légitime défense » pour les policiers, le retour des peines plancher, le floutage obligatoire, le jugement en procédure accélérée de chaque outrage… Nouveaux applaudissements d’un public comblé.

      La police au pouvoir

      Des candidats représentants, dans les sondages, 70% des intentions de vote sont donc allés se soumettre à un syndicat d’extrême droite, en multipliant les propositions dictatoriales. Voilà où nous en sommes : après avoir militarisé la police, après lui avoir donné tous les droits, après avoir écrasé toute opposition, le régime ne tient plus que par la répression. Et les forces de l’ordre le font savoir. La police veut à présent le pouvoir. Elle s’est déjà autonomisée, elle ne répond plus à aucune règle, elle ne rend plus aucun compte : c’est à la fois un camp et un parti. Ce « Grand oral » policier donne un aperçu d’un régime où Alliance n’aurait pas de contre-pouvoirs : une dictature policière fasciste.

    • « Bon, on a bien rigolé avec #BacNord. Mais ce qui s’est passé hier au "Grand oral" du #fascisme c’est super grave.
      Donc c’est parti : on nomme et on dénonce les acteurs culturels qui font le jeu de #l'extrême-droite ! »

      1/ Shame on you #Club-De-l'Etoile

      Ça joue les héritiers de l’esprit « ciné-club », les fans de pop culture, puis ça finit par programmer une soirée 100% facho ou on discute tranquillement de la prochaine guerre civile ?!
      On attend vos explications.

      2/ Shame on you #France2tv, #myCANAL et #Chi-Fou-Mi.
      Vous avez produit le film, validé le scénario. Vous saviez que ça allait nourrir des discours de haine sur l’insécurité, la justice, les quartiers populaires.
      Ah c’est sûr ça vous a rapporté du pognon. Bravo !

      3/ Shame on you #CedricJimenez

      Non, l’amour de l’extrême-droite pour ton film n’est pas une « malheureuse récupération politique ». C’est la putain de SUITE LOGIQUE de tes choix de cinéaste.
      Tu sais ce qui te ferait honneur ? D’assumer ta part de responsabilité dans cet enfer.

      4/ Shame on you #GillesLellouche

      Tu te souviens de la conférence de presse à Cannes ? Celle où Fiachra Gibbons, le journaliste irlandais, vous alerte sur la proximité avec les idées de #LePen. Ça t’avait bien fait rigoler, à l’époque.
      Who’s laughing now ?


      5/ Shame on you #leJDD

      Vous aviez fait la promo de Bac Nord en le qualifiant de « western urbain ». Ça veut dire quoi : que les pauvres sont des Indiens ? Que c’est normal d’envoyer la cavalerie pour « civiliser » les cités ? Expliquez-nous.
      .../...

      https://twitter.com/SansAvenir_pod/status/1489182503818645512

    • Zemmour à #Lille : La police, Service d’ordre De L’extrême-droite

      Ce samedi 5 février à Lille, le candidat pétainiste sponsorisé par le milliardaire Bolloré, venait tenir un meeting.

      Meeting massivement retransmis par tous les médias dominants, qui mènent une véritable campagne en faveur de l’extrême droite depuis des mois, sans jamais donner la parole à celles et ceux qui défendent l’égalité et la justice. Sauf pour les diaboliser.

      La population lilloise refusait ce grand rassemblement néofasciste : une manifestation contre l’extrême droite à l’appel de nombreuses organisations était lancé. Plusieurs milliers de personnes ont répondu présent.

      Mais la police a lancé une série de charges très violentes pour voler les banderoles des manifestants, puis en organisant une véritable chasse à l’homme contre les opposant-es à Zemmour.

      Comme à Nantes, comme à Paris, la police lilloise a fait office de milice pour le candidat d’extrême droite, et plus généralement contre toute parole antifasciste. Cela n’a pas empêché le défilé, hétérogène, de faire entendre ses voix dans les rues de Lille.

      Les temps sont durs, faisons bloc.

      https://twitter.com/Nantes_Revoltee/status/1490059947220025347?cxt=HHwWhoCygZPo4K0pAAAA

  • Pfiou, encore plus de 430 000 cas détectés. Si on continue sur l’estimation d’un tiers seulement des cas officiellement détectés, on tourne à pas loin de 1 300 000 contaminations par jour. À ce rythme, ça va aller vers les 10 millions de contaminations en une semaine, dans un pays de 67 millions d’habitants, c’est dingue.

    On est très clairement en train d’appliquer le Great Barrington.

    • C’est pas une impression, mais un constat. On a vu Taubira. et de cela aussi la LFI est le symptôme https://seenthis.net/messages/944540

      Quant aux écolos, ils en sont là :

      La plupart des discours écologistes veulent se situer au-delà des vieux clivages politiques en énonçant les conditions de survie de la planète, mais ils court-circuitent ainsi la question du sujet politique : quelles forces combattantes, quelles formes de lutte peuvent faire de l’écologie la cause de tous et non celles d’experts s’en remettant au bon vouloir des maîtres du monde ? (J.R)
      https://seenthis.net/messages/944724

      Le PCF est désormais à la remorque du seul syndicat qui compte, celui de la police (Printemps républicain inclus).

      Et ce qui reste de gauchisme, une version sociale démocrate (NPA) s’intersectionne pour tenter sans aucune pratique théorique (même de son vivant, le travail critique de Bensaïd ne comptait plus guère) de recoller au socius, sans avoir giléjauné, c’est à dire hors du temps, si on excepte de rares moments où la puissance entravée de bases syndicales qui ont parfois forcé les directions à les suivre (cf les syndiqués CGT Ratp, le dernier bel exemple en date). Ils ne sont même pas assez « ouvriers » et encore moins devenus suffisamment écolos pour tenir et renouveler la tradition séculaire de défense des conditions de vie contre les effets du principe de non précaution capitaliste (malgré des tentatives où convergent de maigres forces, dans la logistique, Amazon, Géodis, livreurs). Et le reste ne pèse que dans le quotidien du labeur de la grande entreprise, la dispersion de quelques grèves et des périodes de mobilisation plus large.

      La politique est devenue essentiellement politicienne - voir encore la LFI avec ses nauséeux calculs d’apothicaire quant à son potentiel électoral à la ni droite ni gauche, ni faux ni vrai, et ses militants qui doivent s’auto-intoxiquer en se croyant aux portes du pouvoir (ce qui crétinise encore), et ce d’autant que c’est le dernier bal de leur bureaucrate tribun.

      Ce qui y fait exception compte pour peu.
      Il y a un pan de vulgate qui sert décidément trop peu : en bas et à gauche. La politicité n’est pas dans la politique. Elle ne sait ni ne peut encore la contraindre au niveau molaire (la seule concession réelle faite aux gilets jaunes a été une opération de pouvoir : modification de la prime d’activité afin de reconnaitre moins mal le smicard temps plein, au détriment de tous.tes les précaires du smicard horaire et du discontinu), et j’ai bien du mal à en voir des impacts significatifs sur le plan moléculaire, local ou « sectoriel » (cf. l’état de l’école, de la psychiatrie, de l’hosto, centralité de la reproduction, certes, mais dans l’impuissantement).

      Signature : voir dans la foulée de MeToo les fafs dire sans vergogne, « mon corps mon choix ».

      #covid-19 #politisation #présidentielle

    • Un aspect qui m’épate, c’est que je n’ai pas trouvé qu’il y avait eu une énorme communication gouvernementale pour contraindre l’opinion dans le sens du #tous_infectés. On a eu Véran et Attal qui ont lancé l’idée en deux-trois déclarations, sur une période de 3 jours, et ça a suffit à ce qu’absolument tout le monde embraie illico en mode balec’-les-faibles, c’est un rhume, Omicron c’est une chance… etc.

      Je veux dire, par rapport à la lourdeur des procédés (y compris sécuritaires) pour se faire vacciner, la facilité et l’immédiateté de l’adoption du rien-à-battre par l’ensemble de la société a tout de même quelque chose de remarquable. L’idée qu’il y a 300 morts par jour, 500 000 contaminations officielles par jour, et plus personne ne porte le masque dans les lieux clos bondés, c’est tout de même délirant comme vision de ce qu’est notre vie en société…

      On voit certes que pas mal de monde, d’un coup, porte un FFP2 dans les lieux publics, mais même ça c’est un signe plutôt inquiétant : porter un FFP2 n’est pas un geste altruiste, sa généralisation est une forme de marque de la prise de conscience que les autres ne sont pas fiables, et qu’il faut prendre toutes les mesures pour se protéger quand on sort. Du coup, alors qu’il y a un surgissement des FFP2 dans l’espace public début janvier, il n’y a rigoureusement aucune mobilisation/médiatisation d’un refus du « laisser contaminer ». Comme si on avait tous renoncé : le laisser contaminer, bon ben on va faire avec, et si on est contre, on va se protéger soi-même, protéger ses gamins (les petits ne sont plus à l’école depuis la semaine dernière, la grande ne mange plus à la cantine), ne plus aller au cinéma, réduire ses contacts sociaux, bouffer uniquement en terrasse, etc. Mais rien qui ressemble de près ou de loin à une mobilisation.

    • un camarade me faisait remarquer hier que les nombres de nouveaux cas qu’on mesure - et qu’on appelle un peu vite contaminations - sont pour partie des cas de tests positifs sur des personnes potentiellement non-contaminées ; son point, c’est qu’un test un peut sensible peut certainement détecter du virus dans le nez d’une personne qui porte en réalité une charge virale inférieure à la dose requise pour l’infecter.

      vous avez vu passer des stats ou des études ou des réflexions là dessus ? @kassem @simplicissimus @colporteur ou les autres qui suivent ?

    • hum, hum, je vois une foule de témoignages de toutes provenances (dont des toubibs et des laborantins) qui disent exactement l’inverse et pointent une fréquente inefficacité des #tests auto, tag et même PCR ! pour détecter le #covid-19 #Omicron y compris parmi des gens tout à fait symptomatiques (agueusie, anosmie, une signature). c’est d’ailleurs bien embêtant, pour les arrêts de travail, les sous... et le nombre de gens qui se baladent sur la foi de #Faux_négatifs.

      est-ce que ton « camarade » ressemble à ce chauve là ?

    • Pareil que Colporteur. Les tests sont réputés moins sensibles. La charge virale d’Omicron est réputée moins élevée que celle de Delta, d’où des difficultés à le détecter.

      Quant à la porte ouverte à la fin des restrictions, le bruit de fond ne laissait guère de place au doute dès Noël avec Blachier qui t’expliquait partout que nous étions face à une vague fantôme, Véran qui t’expliquait comme tu l’indiques, que nous allions tous acquérir une forme d’immunité, etc. Ce bruit de fond a été tellement bruyant qu’on a été plusieurs ici et sur Twitter totalement sidérés par la vague de déni en train de se former. Trois semaines plus tard, on est toujours sidéré. Et on ne peut que constater que la vague s’officialise en Conseil de Défense ce jour, en France, et simultanément en Grande Bretagne. Et de même aux US, où là-bas aussi, on trouve les mêmes réseaux qui tentent de lutter contre le déni général, et qui alertent contre cet eugénisme qui ne dit pas son nom.

    • Un collègue avait tous les symptômes, toute sa famille est covidée et officiellement positive, mais pour lui ce sera 2 tests négatifs... Le prix à payer pour ces tests non fiables : 3 jours de carence (il a préféré prendre sur ses congés payés au final).

    • Bon, du coup, nous les précautionneux·euses empathiques, on fait comment pour survivre à tout ce « zbeul viral » ?
      Ça me semble une vraie préoccupation. Parce que vivre dans l’angoisse permanente de se faire pécho par le virus (et de le transmettre), ça va pas le faire encore très longtemps (amha).
      Et je dis pas ça pour inciter à baisser la garde.

    • Alors vous êtes obtus tout de même : ça va baisser justement parce que ça augmente, c’est pas compliqué à comprendre.

      Je sais bien que dans notre logique, quand on croit que les Marcheurs ne pourraient pas faire pire, ils trouvent toujours le moyen de le faire, et cela à coup sûr (genre : Blanquer annonce le protocole le dimanche soir pour le lundi, dans un journal sous paywall, tu te dis que vraiment c’est pas possible qu’il fasse pire ; mais dans la semaine où l’école explose en vol à cause de son protocole qu’il a changé 4 fois, il trouve le temps de participer à un colloque contre le wokisme à l’université, là c’est bon, tu te dis qu’il touche le fond ; mais juste après on te dis qu’il a balancé son « interview » depuis Ibiza, OK le gars je crois que là, vraiment… ; ah mais non, le lendemain c’est sa propre épouse qui était à Ibiza avec lui qui anime un débat à la télé pour savoir si c’est un scandale ou pas du tout…).

      Mais dans la vraie politique, c’est pas comme ça que ça marche : il faut bien comprendre que plus c’est pire, plus ça veut dire qu’on se rapproche du mieux.

      (Et puis dans une logique Grand Barrington, ça se tient : si tu contamines 10 millions de Français en une semaine, et que tu peux espérer un petit niveau de protection derrière - même imparfait -, c’est sûr que ça va pas pouvoir durer très longtemps. D’ici mi-février on aura contaminé l’intégralité de la population qui a une vague vie sociale « à risque » parce qu’ils travaillent, étudient et/ou ont des enfants scolarisés, ça va donc baisser très vite et c’est assez logique dans ce cas de se dire qu’on va pouvoir rouvrir les boîtes de nuit. À moins de réussir à re-contaminer tout le monde toutes les 3 semaines…)

  • « Je n’attends plus rien de cette élection », entretien avec Jacques Rancière, 16 Janvier 2022 (titre bidon, mal extrait)

    Les thèses d’extrême droite ont contaminé l’ensemble de la classe politique, estime le philosophe. Et la logique du barrage ne parviendrait qu’à les renforcer. Dans « les Trente Inglorieuses », il analyse les causes de cette dérive.

    Après la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique, beaucoup crurent au triomphe solide des démocraties. Philosophe influent en France et aux Etats-Unis, Jacques Rancière, lui, a très tôt perçu les failles et les dangers de ce nouvel ordre du monde. Esprit original, ancien élève d’Althusser et militant de la Gauche prolétarienne, il travaille sur l’articulation de l’art, de la politique et la pensée de l’émancipation. Défenseur de « ceux qui ne sont rien », il publie cette semaine « les Trente Inglorieuses », recueil des interventions qu’il a consacrées à la vie politique de 1991 à 2021. De la guerre du Golfe à l’actuelle pandémie, en passant par les « gilets jaunes », il y dissèque nos pulsions inégalitaires et s’élève contre le discrédit jeté sur les luttes sociales et les mouvements d’émancipation.

    L’OBS. Vous semble-t-il encore permis d’espérer que ce scrutin connaisse une issue positive, d’une manière ou d’une autre ?

    Jacques Rancière. Je ne vois pas comment il le pourrait. Tout d’abord, l’élection d’un président de la République n’est pas une institution démocratique ; elle a été inventée par les monarchistes en 1848 pour contrecarrer la puissance populaire. De Gaulle l’a rétablie en 1962, pour républicaniser le concept royaliste : un seul individu concentrant la puissance publique censé servir de guide à toute la communauté. Ce simulacre de démocratie a fini par devenir une arme contre tout mouvement réellement émancipateur. Regardez comment, en 2017, l’énergie de Nuit Debout a été balayée par le bulldozer de la machine électorale. Deux mille vingt-deux s’annonce comme un nouvel épisode de la comédie déjà jouée en 2002 et 2017, où la gauche vertueuse appelait à voter pour le candidat de la droite « raisonnable », pour faire barrage à l’extrême droite raciste. Je me suis d’emblée opposé à cette prétendue logique du moins pire et j’ai montré qu’elle conduit, en réalité, à renforcer l’extrême droite. Cette dernière pèse aujourd’hui beaucoup plus qu’il y a vingt ans, et l’emprise de ses idées ne cesse de s’étendre sur cette droite dite républicaine, qui ne s’en distingue plus guère, et sur une gauche socialiste qui ne se différencie non plus guère de la droite.

    Pourquoi se rassembler autour d’un candidat, au nom du « front républicain », ne fait-il, selon vous, qu’encourager les idées contraires à l’idéal de la République ?

    J’ai publié, il y a vingt-cinq ans, « Sept règles pour aider à la diffusion des idées racistes en France » https://blogs.mediapart.fr/guillemin-rodary/blog/190421/sept-regles-pour-aider-la-diffusion-des-idees-racistes-en-france. J’y montrais déjà comment les dénonciations indignées contre l’extrême droite ne font que renforcer celle-ci en popularisant ses idées et en leur conférant l’irrésistible parfum du scandale et la palme du martyre. Je constate que rien n’a changé. De fait, les thèses racistes et xénophobes sont à peu près les seules à être débattues au cours de cette campagne. Et le prétendu idéal républicain que brandissent les tenants du front du même nom est devenu, en lui-même, identitaire et intolérant, comme on le voit avec l’instrumentalisation forcenée de la laïcité détournée de son sens historique pour devenir un moyen de stigmatisation d’une partie de la population. Il s’agit d’une véritable spirale de radicalisation. J’avais déclaré dans vos pages, lors de la présidentielle de 2017, qu’en 2022, on nous appellerait à voter pour la bonne républicaine Marine Le Pen contre sa nièce extrémiste Marion Maréchal. N’y sommes-nous pas aujourd’hui à peu près, mais avec Eric Zemmour ? Je n’attends rien de l’élection qui vient, si ce n’est la confirmation de cette mécanique délétère qui confère le rôle de rempart contre l’extrême droite à une classe politicienne de plus en plus gagnée par ses concepts.

    Pourquoi voyez-vous en Emmanuel Macron la figure par excellence du pompier pyromane ?

    N’ayant lui-même aucun arrière-fond idéologique, n’appartenant à aucune des familles politiques traditionnelles, Emmanuel Macron n’est qu’un arriviste arrivé. Par conséquent, il est quelqu’un qui peut manipuler les idées à sa guise, un personnage en quelque sorte absolument blanc. Il peut se présenter solennellement comme un rempart de la République, tout en déléguant à son ministre de l’Education le soin de faire de la lutte contre l’islamo-gauchisme la plus grande urgence de notre université ou à celui de l’Intérieur de tonitruer contre les flux de l’immigration. Il représente une sorte de condensé de la circulation et du traitement des idées dans une classe politicienne où la distance entre droite et extrême droite s’amenuise à la même vitesse que celle entre la gauche et la droite.

    Pas encore candidat officiellement, Emmanuel Macron n’a pour l’instant annoncé qu’une « indispensable » réforme des retraites dans son futur programme. Pourquoi selon vous ?

    Briser ce système par répartition, fondé sur la solidarité, pour le remplacer par des assurances privées individuelles est l’un des objectifs majeurs du capitalisme absolutisé. Il combine une visée pratique : réduire la dépense publique – même s’il est bien difficile de dire quelles sommes seraient réellement économisées – et un objectif hautement symbolique. Notre système de retraite témoigne d’une époque où existait une organisation solidaire de la vie, qui donnait aux gens ordinaires la capacité de gérer le rapport entre-temps de travail et temps personnel. La destruction de toutes les formes de solidarité sociale et, en même temps, celle des structures, des lieux de délibération auxquelles participaient les représentants des travailleurs répond à un enjeu fondamental dans une logique capitaliste qui, sous couvert de lutter contre « l’Etat-providence », instaure un face-à-face direct entre l’Etat et des individus entièrement isolés.

    Quel parti, quel projet vous semblent-ils aujourd’hui à même de formuler une alternative à ce projet capitaliste, qui selon vous unit l’essentiel du spectre politique actuel ?

    L’idée d’une telle alternative a longtemps été liée à la tradition marxiste. Même si les Etats dits socialistes ou communistes trahissaient toutes leurs promesses d’émancipation, la vision marxiste de l’histoire restait vivante. Elle était soutenue par l’existence d’une puissante classe ouvrière, qui était à la fois un groupe social, une force combattante et une forme de préfiguration d’un monde à venir. La gauche partageait encore largement cette vision de l’histoire où le capitalisme produisait la classe destinée à le détruire. Or, c’est le contraire qui s’est produit : le capitalisme a détruit la classe ouvrière. La disparition du parc industriel dans les pays riches, avec les fermetures d’usines et les délocalisations, n’a pas seulement représenté une manière de rendre le travail moins coûteux et la marchandise moins chère. Il a également permis de balayer la classe ouvrière comme telle, avec son potentiel de lutte et ses formes de solidarité, et de la remplacer par un vivier de travailleurs dispersés et précarisés, seuls et dépourvus face au capital financier. Les importants mouvements populaires d’auto-affirmation démocratique, qui ont eu lieu, comme les mouvements des places, les « indignés » de Madrid, Occupy Wall Street, Nuit Debout ou les « gilets jaunes », ne peuvent plus prendre appui sur cette force sociale déterminée ni sur une vision historique porteuse d’espoir.

    L’écologie ne peut-elle représenter ce nouvel horizon, le rassemblement autour de biens et d’objectifs communs ?

    Plutôt que d’ouvrir un nouvel horizon d’espérance, l’écologie nous place devant la catastrophe imminente. Au There is no alternative de la nécessité capitaliste que nous martèlent nos gouvernements, elle oppose une autre logique de la nécessité et de l’urgence : la course de vitesse pour sauver la planète. On nous dit qu’il n’y a qu’une seule chose à faire. Mais toute la question est : qui va la faire ? La plupart des discours écologistes veulent se situer au-delà des vieux clivages politiques en énonçant les conditions de survie de la planète, mais ils court-circuitent ainsi la question du sujet politique : quelles forces combattantes, quelles formes de lutte peuvent faire de l’écologie la cause de tous et non celles d’experts s’en remettant au bon vouloir des maîtres du monde ?

    Pourtant, ceux qui luttent pour le climat dénoncent aussi les inégalités, les plus riches provoquant l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre. Les causes écologistes et sociales ne se rejoignent-elles pas ?

    On peut dire que le capitalisme est responsable de la catastrophe écologique comme il l’est de l’exploitation économique et de l’inégalité sociale. Mais donner une cause commune à tous les maux ne produit par soi-même aucun bien. Et le fait de dénoncer jusqu’à plus soif les inégalités ne fait pas avancer d’un pouce cette cause. Seul le développement de mouvements réellement égalitaires peut changer les choses. On peut toujours sommer les dirigeants du G20 de sauver l’Amazonie, seuls les peuples qui l’habitent combattent réellement pour la défendre. Ils luttent pour la sauvegarder, mais aussi pour montrer au monde qu’ils sont parfaitement capables de comprendre ce qu’est le réchauffement climatique ou la biodiversité. L’égalité ne progresse que lorsque ceux qu’on juge incapables de s’occuper des affaires du monde s’emparent d’elles. En revanche, la démonstration continuelle des injustices finit par faire partie intégrante de l’ordre inégalitaire.

    Comment sortir de cette logique paralysante ?

    Je ne vois pas d’autre voie que l’extension de ces mouvements démocratiques autonomes. L’internationale capitaliste est d’une efficacité extraordinaire, serons-nous capables de constituer une « internationale des mouvements égalitaires » pour lui répondre ? Sur le fond, rien ne sépare plus réellement les grandes puissances d’aujourd’hui, Etats-Unis, Chine, Russie ou Europe, dans leur conception du monde, hormis la défense de leurs propres intérêts, la lutte pour leur puissance. Mais partout, il reste des gens qui s’opposent et se rebellent, que ce soient les manifestants de Santiago, de Hongkong, les paysans sans terre du Brésil ou les agriculteurs opposés au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Et de nouvelles formes de résistance s’inventent. Pensons, par exemple, à la manière dont #MeToo a créé un mode de lutte efficace contre des formes de violence qui restaient enfouies dans le domaine de la vie privée.

    Mais pourquoi un mouvement comme celui des « gilets jaunes », par exemple, n’a-t-il pas fait tache d’huile ?

    Les « gilets jaunes » nous ont montré comment des gens, censés avoir peur de bouger et n’être préoccupés que par leurs petites affaires, peuvent se mettre à faire exactement le contraire. Ils se sont rassemblés et ont inventé des formes de mobilisation inattendues, témoignant que la capacité de penser et d’agir en égaux subsiste bel et bien en chacun de nous, quand bien même le système semble nous condamner à l’isolement. Lorsque l’on est porté par la perspective d’un monde plus vivable, on peut renoncer à ce qu’on possède et même se mettre en danger. Le potentiel d’extension était très fort au début de ce mouvement : à Paris, dans la rue à côté de chez moi, les collégiens ont commencé à dresser de petites barricades, certes symboliques. Le gouvernement l’a brutalement réprimé et, plus généralement, a fait en sorte qu’il soit maintenant dangereux de manifester dans la rue. Mais, à mes yeux, ce qui explique le ralentissement du mouvement, c’est moins cette répression et la peur qu’elle peut inspirer, que l’impossibilité de croire en un monde où l’on vive autrement.

    Mais n’est-ce pas aussi que nous jouissons à la fois d’un confort nouveau et de plus grandes libertés de mœurs, dans la société actuelle ?

    Ces libertés, là où elles existent, ne sont pas le résultat de ce développement synchrone qu’on appelait jadis progrès, où la production des techniques, des biens de consommation et des libertés personnelles semblaient avancer d’un même pas. Elles ont été conquises par des combats contre des forces répressives. En 1968, la société n’était pas moins hiérarchisée qu’aujourd’hui, mais, à l’époque, les gens se sentaient égaux et agissaient en conséquence. La hausse du niveau de vie ou les avancées technologiques n’ont pas empêché que se perpétuent la culture du viol et toutes les formes de domination subies par les femmes, mais c’est bien le développement de luttes collectives où celles-ci ont manifesté une puissance d’égalité en acte qui ont fait bouger les lignes.

    Sommes-nous en panne d’horizon ?

    Je ne crois pas à la puissance inspiratrice d’un modèle. Nous en avons eu en pagaille et cela a fini en désastre. L’avenir ne s’écrit pas en appliquant des programmes, il est le résultat de dynamiques présentes. Au Chili, la mobilisation populaire est partie d’une augmentation du prix des transports pour aboutir à la liquidation de la constitution héritée de Pinochet, en passant par l’émergence d’un fort mouvement féministe et par la lutte pour les droits du peuple mapuche. A travers le monde, des mouvements existent et peuvent nous faire réfléchir, nous inspirer, plutôt que de nous perdre dans la quête des bonnes recettes.

    https://www.nouvelobs.com/idees/20220116.OBS53286/jacques-ranciere-je-n-attends-plus-rien-de-cette-election.html

    #présidentielle #élections #extrême_droite #démocratie #retraites #solidarité_sociale #État #vies_séparées #classe_ouvrière #précarisation #écologie #sujet_politique #espérance #formes_de_lutte
    #experts #mouvements_égalitaires #gilets_jaunes #Jacques_Rancière

  • « La politisation par Macron de la gestion de la crise sanitaire n’est pas sans danger »


    Manifestation contre le passe vaccinal, à Nantes, le 8 janvier 2022. STEPHANE MAHE / REUTERS

    Le président de la République n’appréhende plus seulement le #Covid-19 comme un fléau à combattre. Plus l’élection présidentielle approche, plus il l’utilise comme une arme à fragmentation, au risque d’essuyer un puissant tir de riposte.

    Chronique. La fulgurante propagation du variant Omicron du SARS-CoV-2 a rallumé le spectre d’une élection présidentielle sous Covid-19. Il faut donc saluer l’initiative du premier ministre, Jean Castex, de réunir, mardi 11 janvier, les chefs des partis politiques ainsi que les candidats déclarés à la présidentielle pour tenter de définir des règles communes susceptibles de sauver la campagne.

    Alors que le droit constitutionnel protège la liberté de réunion, certains candidats ont choisi d’annuler ou de reporter leurs meetings de janvier. D’autres préfèrent, au contraire, les maintenir en imposant des jauges, en distribuant des masques #FFP2 ou en demandant à l’entrée le passe sanitaire. Une harmonisation est souhaitable, de même qu’un minimum d’entente autour de la façon dont va se dérouler l’élection des 10 et 24 avril sur laquelle plane le spectre de l’#abstention après les records enregistrés aux élections municipales de 2020 et régionales de 2021.

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    Cette quête de rassemblement dans un nouveau moment difficile pour le pays ne doit cependant pas faire illusion. A quatre-vingt-dix jours du scrutin présidentiel, le verni de l’unité a définitivement volé en éclats et l’exécutif n’y est pas pour rien. Il agit désormais comme si le virus était devenu un objet politique à part entière. Il ne l’appréhende plus seulement comme le fléau à combattre en unissant les forces. Il l’utilise au contraire comme une arme à fragmentation, un levier pour refaçonner l’imaginaire politique et structurer un nouveau clivage susceptible de piéger ses adversaires.

    Deux leviers

    Les déclarations fracassantes du président de la République, qui a assuré, mardi 4 janvier dans un entretien au Parisien, vouloir « emmerder » les non-vaccinés, ont fait entrer la lutte contre le Covid-19 dans une nouvelle dimension, beaucoup plus politique et polémique. C’est pourquoi il ne faut plus seulement évoquer les risques d’une campagne présidentielle sous Covid-19. Il faut aussi s’interroger sur les problèmes que soulève la gestion d’une épidémie sous emprise électorale.

    Un gros danger menaçait l’exécutif en ce début d’année : que le quinquennat finissant devienne le symbole de l’impuissance à cause des facéties d’un virus qui ne cesse depuis deux ans de surgir, de disparaître puis de resurgir sous des formes toujours différentes et plus ou moins résistantes aux vaccins. Pour peu que l’accusation soit formulée, relayée puis ancrée dans les esprits, l’enlisement menaçait et, avec lui, le risque du coup de balai, sur fond de déprime collective.

    Pour déjouer le piège, le président de la République a activé deux leviers : il a survalorisé une arme qui n’existait pas il y a deux ans et qui, quoique imparfaite, donne des résultats suffisamment probants pour être brandie. Il a désigné un bouc émissaire pour trouver un exutoire à la colère d’une partie de la population, les soignants notamment qui vivent sur la brèche depuis deux ans. C’est ainsi que la vaccination a été portée aux nues et les 8 % de non-vaccinés [médouqueçasort !elle confond avec le taux parmi les soignants ? ndc] désignés comme les grands coupables, au point d’être quasi ostracisés par cette phrase présidentielle : « Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen. »

    Tout dans l’offensive présidentielle, y compris ce « Eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder », a été calculé pour faire du bruit, créer une disruption et tenter de faire bouger les lignes. Qu’importe que les non-vaccinés aient retrouvé, samedi 8 janvier dans les rues de la capitale et d’ailleurs, un sursaut de mobilisation en criant en retour : « Macron, Macron, on t’emmerde ! », ils restent ultra-minoritaires. Leur vote était de toute façon perdu d’avance pour le camp présidentiel.

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    L’important pour le chef de l’Etat était de créer une sorte de fait majoritaire en mettant symboliquement derrière lui les 92 % de Français déjà vaccinés [mais zut alors ! c’est 74,5 %, ndc] . Ce faisant, il oblige tous ceux qui biaisent avec le passe sanitaire à clarifier leur position et à choisir leur camp en fonction d’une ligne de démarcation qu’il a lui même tracée.

    L’offensive ne s’arrête pas là : en mettant au cœur de la vaccination la question des droits et des devoirs face à Jean-Luc Mélenchon ou à Marine Le Pen devenus les plus farouches défenseurs de la liberté individuelle, Emmanuel Macron a entrepris un autre « bougé » : il n’est plus le « libéral » de 2017 à l’aise avec les différences. Il est le républicain de plus en plus autoritaire qui plaide désormais que « les devoirs valent avant les droits ». Une évolution là encore destinée à marginaliser deux de ses opposants, qu’il repousse dans le camp des libertariens.

    Une faille existe

    Cette politisation de la gestion de la crise sanitaire n’est évidemment pas sans danger. Elle ne sera tolérée par les Français que pour autant qu’elle colle totalement à l’objectif final, qui est d’en finir au plus vite avec le virus. Or, si la vaccination apparaît bien aujourd’hui comme la meilleure parade, elle ne garantit pas pour autant la fin rapide des contaminations. En attendant, toutes les victimes de l’offensive présidentielle – la gauche, la droite et l’extrême droite – vont tenter de nourrir un puissant tir de riposte contre ce président presque candidat qui tente de les soumettre.

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    Une faille existe dans la gestion actuelle de la crise sanitaire : l’école, qu’Emmanuel Macron se vante d’avoir maintenue ouverte quand beaucoup d’autres pays la tenaient fermée. Elle est cependant devenue l’épicentre de toutes les difficultés : manque de personnel encadrant, insuffisance des équipements, lassitude des familles soumises au parcours du combattant des tests réalisés dans des conditions insatisfaisantes parce que les centres de dépistage ne sont pas suffisamment nombreux. Une #grève est prévue, jeudi 13 janvier, à l’appel de tous les syndicats de l’éducation nationale. Gageons qu’elle sera l’occasion d’une contre-offensive politique en règle.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/11/la-politisation-par-macron-de-la-gestion-de-la-crise-sanitaire-n-est-pas-san

    cliffhanger sur une présidentielle qui tend à passer à l’as : il va falloir inventer autre chose que la fixette sur les non vaccinés, sinon ce sera un Pécresse / Le Pen

    #présidentielle

    • quelle belle éducation, Ellen Queen Of The Bouse @EllenAgreaux
      https://twitter.com/EllenAgreaux/status/1481153383608246272

      2020 : tkt t’arrête pas de vivre les vieux sont en âge de clamser
      2021 : allez hop là la jeunesse d’abord mon ptit on reprend les cours de sport en salle
      2022 : mais je comprends ton copain t’y étais attaché mais bon il était faiiiible hein

      c’est prometteur dites donc ça va nous faire une super unitay nationaleuh hein. juste on est en droit de demander si le projet c’est d’élever des humains ou des bêtes sauvages. histoire d’avoir le temps de se planquer, sait-on jamais que vous leur appreniez à nous buter, là.

      Jean-Michel Blanquer, un ministre de l’éducation pris dans la tempête Omicron
      https://justpaste.it/5jtdu

      l’intervention de Jean Castex a été perçue comme un camouflet cinglant à l’égard du ministre. « Après une semaine de cacophonie et de pénurie, Jean-Michel Blanquer est désavoué en direct par son premier ministre. La France a-t-elle encore un ministre de l’éducation nationale ? » (...) Depuis le début de la crise liée au Covid-19, il a eu maille à partir avec les tenants d’une ligne dure sur le plan sanitaire [quoi que cela veuille dire... ndc], que ce soit le ministre de la santé, Olivier Véran, ou les locataires successifs de Matignon, Edouard Philippe et Jean Castex. (...) A la case bilan, le ministre se targue du dédoublement des classes de CP et CE1 dans les zones d’éducation prioritaire. « Les mesures les plus sociales du quinquennat viennent de ce ministère », a-t-il récemment vanté auprès d’un proche. A son débit, les voix critiques rappellent que le niveau des élèves en mathématiques s’est effondré pour les élèves de CM1 et de 4e, comme l’a révélé l’enquête Timss en 2020.

      #école

  • Santé : enjeu majeur de la Présidentielle 2022. Un comparatif des programmes
    https://blogs.mediapart.fr/laurent-thines/blog/060122/sante-enjeu-majeur-de-la-presidentielle-2022-un-comparatif-des-progr

    Un compte-rendu pas mal fichu des programmes connues des prétendant⋅es en regard des revendications des soignants (une sélection de 40, ce qui est déjà pas mal).

    Pour celleux qui préfèrent prendre une décision sur les programmes que sur les gueulantes des candidat⋅es, peu importe qui :)

    La Santé est une des priorités des français pour la Présidentielle 2022. Quels sont les candidats en phase avec nos attentes ? Afin de vous aider à y voir plus clair, 17 programmes ont été comparés et classés par rapport à 40 revendications de soignants et d’associations. A ce jour, un seul programme fait la course en tête, quand certains ne présentent encore aucune proposition sur la Santé.

    #élection_présidentielle #présidentielle #santé #programme

  • Macron emmerde les non-vaccinés : vulgarité et démagogie, les deux mamelles d’une folle stratégie électorale
    http://noslendemains.fr/macron-emmerde-les-non-vaccines-vulgarite-et-demagogie-les-deux-mamell

    C’est un classique du genre et pourtant, il prend une ampleur particulière parce que la scène se joue à 96 jours d’un premier tour de présidentielle. En déclarant froidement , qu’il veut “emmerder jusqu’au bout les non-vaccinés”, devant un panel de lecteurs du journal Le Parisien, Emmanuel Macron reste absolument conforme à sa façon de gouverner depuis 5 ans. C’est seulement un peu plus vulgaire, qu’à l’accoutumée, un peu plus intrusif dans un débat parlementaire déjà chaotique, un peu plus inacceptable de la part d’un chef de l’État dont on attend qu’il soit garant de la concorde civile, et non d’insulter des Français qui n’ont commis aucun délit.

    C’est une vieille mécanique à l’œuvre depuis le début du quinquennat mais qui prend donc aujourd’hui des proportions affolantes : provoquer, et caresser, insulter, disqualifier puis faire mine de s’excuser, diaboliser et parler d’empathie, mépriser puis évoquer à tout bout de champ la bienveillance. C’est la marque d’un esprit tortueux, avec lequel les Français ont appris à vivre, l’inconnu étant, au delà des sondages trop flatteurs, le désir de ces mêmes Français d’en terminer ou pas avec ce Président si étrange, si désagréable, si lointain et désormais si vulgaire.

    On avait commencé cette campagne par le détestable doigt d’honneur d’Eric Zemmour, suivi d’un grasseyant “et bien profond”. On la poursuit avec des propos de comptoirs d’un Président qui assume d’emmerder les non vaccinés. Il n’y a aucune embardée dans ces propos puisqu’il s’agit d’une interview écrite et donc relue par l’Élysée. Il y a, bien au contraire, une volonté de “parler vrai” et de tenter de se mettre ainsi dans la poche les 90% de Français vaccinés. Comme si tous les vaccinés adhéraient au discours délirant en vigueur depuis des semaines qui consiste à faire porter tous les maux de l’hôpital et la reprise de la pandémie sur le dos des non-vaccinés. Comme si ces 90% de vaccinés l’étaient par joie, par allégresse, par dévotion au progrès scientifique, et non pas par obligation, peur et lassitude. Comme si les Français étaient suffisamment excédés pour admettre que leur Président s’exprime avec autant de vulgarité et de virulence, une sorte de mini Trump de province, mieux peigné et qui ferait de la provocation permanente une arme électorale majeure.

    Pour avoir cru cela, Zemmour a fait les erreurs de trop qui le disqualifient définitivement : le Bataclan, le doigt d’honneur, les provocations incessantes sur tout sujet historique. Il est devenu inquiétant. Les Français se sont lassés de la nouveauté car un Président, ça s’oblige. Il en va de même pour Emmanuel Macron, spécialiste hors compétition de la petite phrase méprisante, vacharde, puérile, suivie, depuis sa grande peur personnelle au Puy en Velay, au moment des Gilets Jaunes, de faux mea culpa en série et de belles larmes de crocodiles, comme le 15 Décembre dernier, sur TF1, où il s’excusait presque d’avoir bousculé, mal parlé et blessé des gens dans ses propos. On imagine déjà, avec une certaine gourmandise, quelle sera la formule choisie pour s’excuser d’une phrase qui est absolument calibrée, pensée, réfléchie. Les excuses interviendront si les sondages baissent et montrent que, contrairement à ce qui était prévu, la démagogie et la vulgarité ne font pas vraiment recette dans notre pays, et si l’argument “il dit tout haut ce que les français pensent tout bas”, s’avère dévastateur pour son image, notamment auprès de ses socles électoraux solides que sont les retraités ou les cadres supérieurs. Les excuses viendront inévitablement car il ne pourra pas échapper à la sanction de l’opinion qui a une conception certes paradoxale de la fonction de chef de l’État mais qui demeure tout de même sanctuarisée.

    Un Président ne peut pas dire ça, encore moins de cette façon. Quelle mouche l’a donc piqué ? La mouche de la vanité, de la conviction absolue qu’il a partie gagnée, qu’aucun de ses adversaires ne peut le battre et que la crise sanitaire le rend à nouveau et plus que jamais rééligible. La vanité qui le pousse à croire que l’on peut tout dire, décréter qui est un bon citoyen et qui ne l’est pas, s’affranchir de toute bienséance et qu’on lui en fera crédit. La vanité de vouloir être le maître du jeu, du temps, des horloges, d’être le cœur de la vie politique, en s’invitant avec ses gros sabots dans le débat parlementaire et en l’hystérisant volontairement, en divisant pour continuer de régner.

    La crise est si grave que l’Assemblée Nationale a à nouveau suspendu ses débats cette nuit, après avoir demandé en vain que Jean Castex vienne s’expliquer sur ces propos délirants d’Emmanuel Macron concernant une loi que doivent voter les députés et qui, dans la logique parlementaire, ne peut consister à « emmerder les non-vaccinés ». Jean Castex n’étant jamais venu, et on le comprend car il doit être bien en peine d’expliquer le coup de « folie » verbal du Président, les débats ont donc été suspendus. La vanité qui dévore tout, détruit tout. Les Français voudront ils tourner la page de ce quinquennat chaotique, piloté par un Président étrange et tortueux ? Peut-être qu’il a lui même, dans cet entretien accordé au Parisien, planté la cause qui le perdra en Avril prochain.

  • Nom de code « Akira » : un happening politique pour faire dérailler la présidentielle

    Assumer l’anticapitalisme et les paillettes, c’est le projet d’Akira, nouvelle plateforme politique qui présente une candidature fictive et collective à l’élection présidentielle. Si l’esthétique du mouvement tranche, le contenu rappelle d’autres initiatives de la gauche radicale, qui ont souvent tourné à vide par manque de stratégie.

    Elle est apparue sans y être invitée sur le perron du très chic musée Carnavalet à Paris, un dimanche de septembre, avec à sa suite un petit cortège armé de portables. « Nous sommes les enfants d’une époque en flamme mais je vois les peuples entiers se lever pour la dignité », a déclamé une jeune femme, au nom d’Akira, « un nom pour toutes et pour tous », candidate fictive à la présidentielle de 2022.

    « Les clowns en cravate ne nous proposent que des élections fades, réchauffées, sans goût et sans saveur, a-t-elle poursuivi pendant quelques minutes, sans être le moins du monde gênée par les agents de sécurité du lieu. Nous aurons toujours les mêmes options, voter par défaut, faire barrage ou ne pas voter du tout. Akira n’est pas une réaction à vif, mais la construction d’une force politique à la hauteur de notre époque. » À la fin du discours, dernier tour de passe-passe : c’est une autre jeune femme masquée qui quitte la cour intérieure du musée sous un jet de confettis dorés.

    Un format et un vocabulaire qui évoquent d’autres initiatives dans le champ des mouvements dits « autonomes » à gauche, tels que ceux menés un temps par le Comité invisible. Le site Lundi matin, assez proche du Comité invisible, a d’ailleurs relayé la vidéo d’entrée en campagne d’Akira. Dans un autre genre, François Ruffin, en organisant sa « Fête à Macron » en 2018, avait lui aussi choisi de renouveler la méthode pour faire masse, en fervent partisan de l’émotion en politique, et après la frustration de voir s’effilocher Nuit debout.

    Depuis, la plateforme politique « Akira », nommée d’après un classique du manga japonais tendance « cyberpunk », a distillé, toujours sur les réseaux sociaux, quelques éléments sur le fond de cette campagne. Elle veut perturber l’aventure présidentielle face à l’urgence climatique, la montée des inégalités sociales, « le tournant fasciste et autoritaire engagé dans plusieurs pays ». Mais aussi s’inscrire dans un processus révolutionnaire adossé aux « luttes sociales », faire du combat politique une « source d’épanouissement ». Sa méthode, « massifier », notamment en utilisant à fond la viralité des réseaux sociaux.

    Ces éléments de clarification n’ont pas suffi à éteindre la tempête qui s’est abattu sur Akira sur les réseaux sociaux. La séquence vidéo a fait hurler de rire et provoqué les railleries de nombre de militants de gauche, sympathisants de partis traditionnels, ou simples commentateurs passant par là. « Des bobos parisiens qui s’amusent, c’est mignon », disait l’un d’entre eux sur Instagram, résumant assez bien la réception publique de l’initiative Akira.

    « Au-delà du happening semi-situationniste au musée Carnavalet, renouveler la forme, les pratiques, les manières d’intervenir dans le champ social et politique, ce sont des préoccupations que l’on partage, juge un membre de la direction du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste), interrogé sur cette nouvelle initiative et qui s’exprime à titre personnel. Mais je ne découple pas le fond de la forme : il y a un côté agaçant à les voir enfoncer des portes ouvertes, penser être les seuls à réfléchir à tout ça. Ça ne fait pas sérieux, voire hors-sol. »

    D’autres organisations, notamment dans le domaine de l’écologie radicale, rappellent que, pour le moment, « personne ne se revendique encore de ce mouvement ». Certains critiquent enfin la succession de collectifs et organisations toutes neuves, souples et dans l’air du temps, qui ne feraient que s’accrocher aux luttes menées par « l’ancien monde » : syndicats, partis traditionnels, collectifs militants déjà constitués. En clair, Akira n’aurait pas percé le mur du son des réseaux sociaux et de l’entre-soi parisien.

    « C’était dur, surtout de la part de copains, à gauche », concède Raphaël, l’un des membres d’Akira, rencontré à l’occasion d’une réunion d’information et d’accueil de nouveaux membres, organisée début novembre dans une ancienne boutique de fripes, dans le quartier de Beaubourg à Paris.

    « Nous voulons combiner le spectaculaire et le travail de fond », assume, loin d’être découragé, Tito (prénom d’emprunt), autre membre du noyau dur de l’organisation, alors qu’il est interpellé par l’un des participants lors de cette réunion sur la manière de sortir de la « théâtralisation » un peu « cryptique » proposée pour le moment par Akira. « Nous savions aussi qu’on allait en prendre plein la figure. La question, c’était de savoir si, malgré tout, nous étions pris au sérieux », complète le jeune homme.

    Car la vidéo au musée Carnavalet a fait deux millions de vues, et généré des centaines d’appels et de messages sur les réseaux sociaux. « C’était notre objectif : mobiliser bien au-delà de nos réseaux », ajoute-t-il. La toute nouvelle organisation l’assure également : elle veut maintenant passer à l’action sur le terrain.

    Fin novembre, Akira organise par exemple un déplacement à la rencontre d’autres collectifs militants, une formation sur l’antifascisme et des collages pour appeler à la mobilisation prévue le 27 novembre contre l’extrême droite et le racisme, lancée par différentes organisations et partis. Le même jour sortira une nouvelle vidéo qui ciblera Éric Zemmour. En parallèle, des actions de solidarité sont prévues, en banlieue est de Paris notamment. Avant une nouvelle sortie d’Akira en campagne, en janvier.

    Plusieurs réunions ont eu lieu à Paris, Montreuil, Bagnolet et Saint-Denis en région parisienne, des groupes se forment en Bretagne et dans le centre de la France près de Clermont-Ferrand, cinq autres seraient en « cours de structuration » selon les organisateurs, notamment à Marseille et Bordeaux.

    Ce soir de novembre, dans le cœur de la capitale, la vingtaine de participants sont venus par curiosité pour cette candidature mystère. Ainsi Isabelle, 54 ans, et Jean-Philippe, 55 ans, deux amis « gilets jaunes » du nord de Paris et de Saint-Ouen, en banlieue proche, sont-ils tous deux à la recherche d’un asile politique depuis l’essoufflement manifeste de leur mouvement.

    « Les manifestations anti-passe sanitaire nous semblent d’arrière-garde mais, par contre, on ne comprend pas l’absence de mobilisation dans la perspective de la présidentielle, explique Isabelle. On vient voir, après avoir regardé la vidéo, qui a provoqué aussi beaucoup de critiques dans le milieu gilets jaunes. Le côté un peu bourgeois, un peu bobo-bisounours… » Jean-Philippe s’est demandé : « Mais d’où sortent-ils, ces gens-là ? »

    Léo, Idriss, Maya, Pierre, Tito, orateurs et oratrices ce soir-là, racontent s’être rencontrés dans les différentes strates militantes de ces dernières années : cortèges contre la loi « travail » sous François Hollande, Nuit debout, mobilisations féministes, antiracistes ou anti-islamophobie. D’autres membres animent des cantines autogérées pour venir en aide aux migrants, ont participé de près ou de loin à des organisations antifascistes, anticapitalistes, sont proches des mouvements autonomes ou anarchistes. Pour beaucoup, les manifestations gilets jaunes ont marqué un tournant.

    « Akira, c’est ma première vraie expérience militante politique, détaille Léo, jeune infirmière, qui a pendant ses études donné un coup de main pour soigner les habitants d’un squat à Bordeaux, puis a participé à des collages féministes à Paris. Moi, les partis traditionnels, je ne les ai jamais compris. »

    Les nouveaux venus à la réunion de présentation sont à peu près de la même eau. « J’ai gravité dans les milieux autonomes pendant la loi “travail” mais je me suis éloignée à cause de l’entre-soi bourgeois et très masculin, je veux voir ce qui se fait ici », raconte Lina, enfoncée dans un vieux canapé avec deux copains. Elle rêve depuis longtemps que « les gauchistes fassent un peu de com’, ose le truc stylé, qui va circuler et toucher les gens là où ils sont. J’en peux plus des trucs tristes, en fait. »

    Yvan, la trentaine, reste debout pour écouter la présentation faite ce soir de l’organisation, afin de bercer son enfant accroché en porte-bébé. Il s’est « motivé » à venir, car il est de plus en plus « fou de rage » sur la question environnementale. « Le vote, j’ai arrêté. Cela crée une vraie distance autour de moi, et même des conflits avec mes proches. » Alors, pourquoi ne pas s’accrocher au projet d’une candidature polymorphe, au seul service des idées et des luttes sociales en cours ?

    Mais pour quoi faire, s’interroge aussi Nicolas, ancien activiste d’Occupy Wall Street il y a douze ans à New York, qui écoute, assez silencieux, la discussion. « L’engagement physique, le fait de marier diverses luttes au même moment, l’aspect très horizontal de ces mobilisations, c’est un truc que je recherche depuis sans relâche, explique t-il à la fin de la rencontre. Mais avec un vrai bémol, appris par l’expérience : sans objectif et stratégie claire, c’est voué à l’échec. » Akira s’interdit pourtant de pondre un programme et une stratégie ex nihilo, proche de l’idée ancienne selon laquelle les pratiques en elles-mêmes sont déjà politiques.

    Tout au long des échanges et des discussions, d’autres écueils connus des mobilisations contemporaines apparaissent : la stratégie, le coût personnel de l’engagement militant, les contours et lignes rouges d’un mouvement qui se dit clairement anticapitaliste et révolutionnaire, le rapport aux institutions. « Nous voulons, l’an prochain, que les citoyens puissent voter pour Akira, tout en votant aussi pour un candidat éligible, si ça les fait flipper de s’abstenir dans le contexte actuel », précise Tito.

    Idriss, lors de la présentation de l’organisation aux nouveaux, insiste aussi sur le « soin » et le souci des uns et des autres, pilier pour Akira. « On sait tous que beaucoup de gens se crament dans la lutte sociale et politique. Nous voulons donc faire extrêmement gaffe à ça, mais aussi aux rapports de domination entre nous. »

    D’où des circuits de décision très lâches, voire mouvants. « Cette tension existe : l’envie de créer un collectif politique sans chef mais aussi la fatigue de voir ces trucs-là s’effondrer le plus souvent, constate Tito. Notre souci, c’est aussi l’efficacité. On a donc créé des cercles d’investissement basés sur le volontariat, plus ou moins décisionnaires et plus ou moins impliqués, et on peut passer de l’un à l’autre selon le temps, l’énergie, le taf... »

    Les membres d’Akira ne se veulent pas non plus « dogmatiques », refusent une « idéologie gravée dans le marbre », ou de « hiérarchiser les sujets ». Le souhait est de donner « la parole aux premiers concernés » dans une logique intersectionnelle assumée. Ce qui, même là, dans le petit coton ouaté de la réunion, provoque des débats. 

    « Pour moi, le féminisme, c’est un militantisme exclusif. J’ai du mal à comprendre comment on inclut les minorités de genre là-dedans », interroge Meriem, jeune femme membre de groupes de collages féministes, venue elle aussi après avoir vu la vidéo sur Internet. « Ce que tu dis peut être hyperviolent pour les personnes qui ne se définissent pas en tant que femme ou homme », s’échauffe en face Lina.

    Léo, animatrice de la discussion, propose de poursuivre ces échanges dans un « cadre plus informel ». Mais Pierre confirme, en fin de soirée, l’une des lignes rouges d’un mouvement dont plusieurs membres sont issus de la communauté LGBTQIA+ : « On ne peut pas exclure ces personnes de nos luttes politiques, c’est hors de question, et cela fait clairement, comme l’antiracisme, partie de nos valeurs. »

    Une partie de l’assemblée pousse un deuxième feu, qui rappelle pas mal de discussions militantes à l’extrême gauche. « Soyons sérieux, la situation n’est pas pré-révolutionnaire », estime une femme d’une cinquantaine d’années, alors que la soirée s’achève. Jean-Philippe, gilet jaune, s’insurge : « Qui aurait cru qu’on pourrait le crier à nouveau, le mot “révolution”, par milliers, sur les Champs-Élysées, il y a quelques mois ? Personne. » La révolution est un « processus », considère Idriss, « on peut faire déjà pas mal de choses dans l’entre-deux ».

    Dans son manifeste, publié il y a quelque jours, l’organisation politique affirme voir dans la « sincérité » et le refus du cynisme une « arme révolutionnaire ». À la fin de la réunion, la plupart des novices demandent à rejoindre l’organisation, visiblement plutôt séduits ou, à nouveau, « juste pour voir ». Voir jusqu’où et comment Akira compte s’y prendre pour faire vraiment « dérailler » le jeu présidentiel ?

    https://www.mediapart.fr/journal/france/181121/nom-de-code-akira-un-happening-politique-pour-faire-derailler-la-president

    https://seenthis.net/messages/934094

  • AKIRA - Le monde est à nous, pourquoi s’en priver ?
    https://www.youtube.com/watch?v=-xJJf1ajlIE

    https://seenthis.net/messages/931163#message931188

    Qui est Akira ?
    Nous étions sur les ronds-points, aux marches de nuit féministes, dans la rue pendant la réforme des retraites, sur le parvis du Tribunal de Paris à l’appel du Comité Adama, sur les zones menacées par des projets industriels. Nous sommes aux côtés de celles qui ne bouclent pas leur fin de mois, ceux qui étouffent dans des logements insalubres ou dans des quartiers délaissés, des humiliées et des invisibles.

    Nous sommes aux côtés de toutes les âmes révoltées.
    Face à cette campagne qui penche toujours plus à droite, nous voulons unir celles et ceux qui n’y auront pas de voix, pour dire enfin qu’un autre monde est possible. Nous pensons qu’il est nécessaire de nous unir pour affronter cette séquence, pour ne plus laisser les forces réactionnaires imposer leurs discours et leurs thèmes dans le débat public. Il est urgent de construire une force à la hauteur de l’époque.

    Les chemins qui mènent à la révolution sont nombreux. Akira est l’un d’entre eux.

    https://akira2022.com

    la relève de Sandrine Rousseau est assurée

    #élections #présidentielle #pestilentielles #révolution

    • « À chaque élection, on veut connaître le résultat avant même que les Français aient voté. Cette année où l’on est allé jusqu’à imaginer convoquer les sondeurs pour désigner les candidats, on atteint des sommets », déplore François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef de Ouest-France.

      Pourquoi consulter les citoyens alors qu’il est si simple d’attendre les sondages ? Pourquoi se casser la tête à bâtir un programme politique alors que pour quelques milliers d’euros, des sondages vous diront ce qu’attendent les gens ? Pourquoi s’enquiquiner à débattre avec les militants politiques pour désigner un candidat alors que les sondages peuvent s’en charger ?

      #élections #présidentielle #sondage

    • [L]e recours systématique aux sondages pour éviter de se pencher sérieusement sur les programmes des candidats (ou pour pallier l’absence de programme) nous paraissant dangereux pour la démocratie, Ouest-France ne réalisera aucun sondage sur le sujet avant l’élection.

  • Le déjeuner de Le Pen, Zemmour et Ursula von Ribbentrop, fille de Joachim, le ministre des affaires étrangères du IIIe Reich
    http://www.davduf.net/le-dejeuner-de-le-pen-zemmour-et-ursula-von

    Lu dans Le Monde | Le cofondateur du Front national observe d’un œil bienveillant la précampagne du polémiste réactionnaire. Il regrette que Marine Le Pen ait laissé le terrain « inoccupé ». Un jour de janvier 2020, au Bristol, rue du Faubourg-Saint-Honoré, #Eric_Zemmour déjeune avec Jean-Marie et Jany Le Pen. La quatrième convive est une amie chère du couple : Ursula Painvin, née von Ribbentrop, fille de Joachim von Ribbentrop, le ministre des affaires étrangères du IIIe Reich, pendu en 1946 à (...) Revue de presse, du web & veille en tous genres

    / #Présidentielle_2022, Presse & FN, #Extrème_Droite, Eric (...)

    #Revue_de_presse,du_web&_veille_en_tous_genres #Presse_&_FN

  • Samuel Sandler : « Deux ou trois choses que je voudrais dire à Eric Zemmour »
    http://www.davduf.net/samuel-sandler-deux-ou-trois-choses-que-je

    Pour Le Monde, Samuel Sandler réagit aux écrits du chroniqueur. (...) En réponse à ses propos sur Pétain, dont il explique qu’il a sauvé des juifs, j’aimerais aussi raconter à Eric Zemmour l’histoire de ma sœur aînée, Léa, décédée il y a cinq ans, et qui était née à Mannheim, en Allemagne, en 1933. En 1937, deux ans après l’adoption des lois de Nuremberg par l’Allemagne nazie, mes parents ont abandonné leur affaire de fonderie pour échapper aux persécutions antisémites et s’installer en France, au Havre. Quand (...) Revue de presse, du web & veille en tous genres

    / #Présidentielle_2022

    #Revue_de_presse,du_web&_veille_en_tous_genres

  • Éric Piolle : « Ce gouvernement nous entraîne dans des guerres de religion »

    Eric Piolle, le maire écologiste de Grenoble, veut s’engager dans la primaire des écolos avant la présidentielle. Comment être candidat écolo dans un système ultra-présidentiel ? Notre entretien.

    https://www.youtube.com/watch?v=dQ-67pxN3_M

    #Piolle #Eric_Piolle #2022_ou_jamais #présidentielles #EELV

    Où Piolle parle notamment de l’#arc_humaniste, des #jeunes et des #enfants, de #démocratie et de #communs...

  • Macron roi

    Alors que le #Parlement est en ce jour transformé en une chambre d’enregistrement des désirs du Roi, il importe de revenir sur le bilan d’une année de gouvernement-covid. Est-ce la pandémie qui est hors de contrôle, ou bien notre président ? Les deux certainement.

    « Le président a acquis une vraie #expertise sur les sujets sanitaires. Ce n’est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne. » #Jean-Michel_Blanquer, Le Monde, le 30 mars 2021

    « Ce n’est pas Macron qui manque d’#humilité, c’est l’humilité qui n’est pas à la hauteur », #EmmanuelMacronFacts

    « Père Ubu – Allons, messieurs, prenons nos dispositions pour la bataille. Nous allons rester sur la colline et ne commettrons point la sottise de descendre en bas. Je me tiendrai au milieu comme une citadelle vivante et vous autres graviterez autour de moi » Alfred Jarry, Ubu roi, Acte IV, scène 3

    Je serai bref. On écrit bien trop sur Macron. Les trois épigraphes ci-dessus disent à peu près tout. Il faudrait juste ajouter que dans certaines versions de la mythologie grecque Hybris est l’un des enfants de la Nuit et d’Érèbe, une divinité des Enfers. L’#hybris désigne la #démesure, l’#excès_de_pouvoir et le vertige auquel il conduit. La Vème République est une détestable machine à produire de l’hybris. Des présidents hors de contrôle.

    En ce 31 mars 2021, Macron roi préside un #Conseil_de_défense_sanitaire où ne siège autour de lui qu’une petite grappe de ministres choisis par ses soins. Conseil opaque, soumis au secret et échappant à tout #contrôle_législatif . Le soir du même jour, il annonce ses décisions à ses sujets, au nom d’un « nous », dont on ne saura jamais s’il est de majesté ou s’il renvoie aux choix collectifs et débattus d’un #exécutif. Ce « je-nous » annonce donc le #reconfinement de toute la métropole, avec la fermeture des écoles. Je propose de déduire de ces décisions les trois #échecs de Macron, qui correspondent à trois #fautes, lesquelles sont directement en rapport avec la démesure qui caractérise le personnage, #démesure encouragée par la fonction et notre #constitution épuisée. Quand faire le #bilan d’une politique se résume, de facto, à la caractérologie de son Auteur, on se dit qu’il est grand temps de changer de République et d’en finir avec le #présidentialisme.

    Le premier échec de Macron roi, c’est le reconfinement de toute la métropole avec ses conséquences en termes de #santé_mentale, de #précarisation accrue pour les plus pauvres et les classes moyennes, et d’aggravation de la #crise_économique. L’engagement pris à de multiples reprises de ne pas reconfiner nationalement n’a jamais été accompagné de la politique qu’un tel choix exigeait. Macron a mis tout le pays dans une #impasse. Le reconfinement est la conséquence directe de ce choix. La décision de laisser filer l’#épidémie fin janvier, - dans un contexte de diffusion des variants, avec l’exemple anglais sous les yeux, et contre l’avis de toute la #communauté_scientifique -, a été, littéralement, criminelle. Macron était parfaitement informé de la flambée qui aurait lieu mi-mars. Nous y sommes.

    Le second échec de Macron roi, distrait et appuyé par son fou préféré dans son obstination à ne #rien_faire pour sécuriser sérieusement l’#Éducation_nationale, aura été la #fermeture contrainte des #écoles et le prolongement du semi-confinement des étudiant.es, qu’il convient de ne pas oublier : les dégâts sont pour elle et eux sans fin, que certain.es aident à réparer : https://blogs.mediapart.fr/parrainer-un-e-etudiant-e/blog/260221/parrainer-un-e-etudiant-e-pour-entrer-dans-le-monde-dapres-appel-ten. En plus des scandales des #masques, des #tests et des #vaccins, Macron et son gouvernement sont en effet directement comptables d’une #inaction incompréhensible. Monté sur son « cheval à phynances », Macron roi a certes arrosé les entreprises de centaines de milliards, mais n’en a dépensé aucun pour l’#Hôpital, l’École, l’#Université, la #Recherche et plus généralement la #sécurisation_sanitaire des #lieux_publics, parmi lesquels tous les lieux de #culture.

    Or, depuis bientôt un an, des chercheurs font la démonstration que des solutions existent (voir ici : https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/120121/rendre-l-universite-aux-etudiants-sans-attendre-les-decideurs ) et que la stratégie « #Zéro_Covid » est certainement la plus efficace et la plus propre à protéger des vies : voir par exemple les propositions concrètes de Rogue-ESR (https://rogueesr.fr/zero-covid). Pourquoi donc « une intelligence comme la sienne » ne parvient-elle pas à s’élever jusqu’à la compréhension que la #détection de la saturation en #CO2 d’un lieu fermé et l’utilisation de #filtres_Hepa sont des dispositifs techniques simples, efficaces et susceptibles de limiter la propagation du #virus ? Même des esprits infiniment plus bornés que le sien – Wauquiez par exemple (https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/covid-l-efficacite-des-purificateurs-d-air-contre-le-sa), qui dégage 10 millions pour des #purificateurs_d’air dans les écoles et lycées - ont parfaitement saisi au bout de 6 mois ce que Macron-Roi mettra deux ans à reconnaitre.

    Le troisième échec de Macron roi, le plus terrible, est le nombre de #morts, de vies brisées, de souffrances psychiques et physiques que des années de soins peineront à soulager. Bientôt 100 000 morts. Des légions de "covid longs", des enfants, des adolescents et des étudiants habités par l’angoisse de contaminer leur parents … Question : combien de milliers de vies auraient pu être épargnées, non pas seulement par des décisions énergiques fin janvier 2021, mais par un véritable #plan_d’action visant à apporter une sécurité sanitaire digne de ce nom, à toute la population ? Pourquoi 3000 #lits de #réanimation supplémentaires seulement maintenant et pas à l’été 2020, avant la seconde vague ? Pourquoi Zéro mesure technique et financière pour les #universités quand des étudiants se suicident ? Pourquoi Zéro vaccin pour protéger les enseignants ? Pourquoi faire si peu de cas de « La valeur d’une vie » (https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/260121/la-valeur-d-une-vie) ?

    L’analyse des causes de ces #échecs montre que ce ne sont pas des #erreurs, mais des #fautes politiques. Tout d’abord une gestion présidentialiste et autocratique de la #crise_sanitaire, couplée avec un virage idéologique vers l’extrême droite. Ensuite le refus de toute #politique_d’anticipation, qui est à concevoir comme une conséquence du « #en-même-temps » : le #laisser_faire néolibéral du macronisme se conjugue avec un retrait massif de l’#Etat et un affaiblissement de la #Fonction_publique. Enfin la #gestion_sanitaire de Macron roi a pris lors de cette épidémie la forme d’un #pari : s’accoutumer au virus, #vivre_avec, le laisser filer permettra peut-être d’éviter un #confinement. Le pari au lieu de la #raison et de la #délibération, le jeu avec la science, le rêve de devenir un savant, l’adulation de Raoult, Macron roi devenu « l’expert », l’épidémiologiste en chambre. La limite de cette folie est éthique : un #pouvoir, quel qu’il soit, ne peut pas parier des vies comme dans une partie de poker.

    A ces trois fautes correspondent trois marqueurs de l’identité politique de Macron roi : l’#opportunisme, le #jeu et le #cynisme. Macron est certainement le président le plus dangereux que nous ayons eu depuis Pétain. Il est le président qui aura consenti à la mort de dizaines de milliers de citoyen.ne.s, qui aura fait le lit de l’#extrême_droite et aura remplacé la politique par un jeu de roulette russe. Président hors de contrôle, il est devenu à lui seul le haut comité médical qu’il a institué. Il est devenu à lui seul tout le Parlement. Il est devenu sa propre caricature. Le Roi et le fou du Roi. Seul en son Palais, "divertissant son incurable ennui en faisant des paris avec la vie de ses sujets"*.

    Pascal Maillard

    Père Ubu s’interrogeait ainsi : « Le mauvais droit ne vaut-il pas le bon ? ». Il parait que sous la plume de Jarry cette question rhétorique renvoyait au cynisme politique de Bismarck.

    * L’expression est de l’écrivain Yves Charnet, dans un livre à paraître.

    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/010421/macron-roi

    #macronisme #Macron #France #covid #coronavirus #Blanquer