• Primaires : gare aux effets secondaires… | Causeur
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    On touche là aux limites de cette invention, qui consacre le mariage de la « présidentialisation » d’un parti, de la politique-spectacle et de la « dépolitisation » des formations politiques elles-mêmes, devenues exclusivement des pépinières à champions, quand on aimerait qu’elles soient aussi et surtout des lieux de réflexion.

    Las, dès le début des primaires, l’entrechoc des ambitions personnelles prend le pas sur le débat d’idées et la personnalité des concurrents sur la capacité de l’un d’eux à faire sien un projet élaboré en commun. L’hyper individualisation de cette compétition interne et la nécessité pour chacun de se distinguer prime sur la fidélité à un parti où, de toute façon, le sympathisant à un euro pèse le même poids que le militant de vingt ans. Au bout du compte, la victoire reviendra, non à celui qui incarne le mieux une vision collective, mais à celui qui cogne le mieux sur ses « amis ».

    Il n’est pas certain que le parti socialiste sorte grandi de cet exercice périlleux, à la fois « remise en cause de la souveraineté militante »2, et mise en congé du savoir-faire programmatique commun.

    #primaires #parti_socialiste #dépolitisation #présidentialisation