#prehistoire

  • Quand les cadavres fécondaient la terre
    https://laviedesidees.fr/Quand-les-cadavres-fecondaient-la-terre

    La domestication des espèces, fondement de la révolution néolithique, ne doit pas être lue selon des critères productivistes. Les mythes entrent aussi dans la « technopoïèse », cette invention de techniques nouvelles.

    #civilisation #agriculture #biologie #Sciences #préhistoire
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240701_cadavres.pdf

  • Préhistoire et Antiquité au Soleil levant
    https://laviedesidees.fr/Nespoulous-Souyri-Le-Japon

    Des premiers paysans à l’âge des chefs, de la chasse à la riziculture, de l’outillage lithique au développement du fer, le #Japon nourrit une #Histoire complexe qu’il faut relire avec les découvertes archéologiques.

    #agriculture #archéologie #préhistoire
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240411_japon.pdf

  • Naissance des divinités, naissance de l’agriculture
    https://clio-cr.clionautes.org/naissance-des-divinites-naissance-de-lagriculture.html

    8.2.2024 par Christophe Dijoux

    Jacques Cauvin, Editions du CNRS, coll. Biblis, 2019, 407 pages, 10 €

    Ce « Naissance des divinités, naissance de l’agriculture » aux éditions du CNRS constitue un classique puisque nous en sommes désormais à la sixième édition1 de ce qui constitue sûrement l’élément majeur de la production prolifique de Jacques Cauvin (1930–2001), archéologue français spécialisé dans la préhistoire du Levant et du Proche-Orient2 et aussi considéré comme l’un des grands experts français de la préhistoire.

    Ses travaux sur les différents sites importants du Moyen-Orient ont mis en évidence, grâce aux matériaux collectés et finement analysés, les toutes premières étapes du développement de l’humanité à travers le Natoufien tardif jusqu’à la fin du Néolithique en passant par le pré-poterie Néolithique précéramique A et B (PPNA3 et PPNB4)5.
    Un peu d’histoire : la lente et régulière maturation du livre

    Bien avant 1994, date de la parution de la première édition, Jacques Cauvin avait déjà annoncé l’idée de l’apparition des premières divinités dans sa thèse secondaire publiée en 1972, intitulée « Religions néolithiques de Syro-Palestine »6.

    L’année suivante, un court article dans La Recherche en 1973 avait souligné le rôle d’un « culte du taureau » et la multiplication des figurines féminines, les ancêtres des représentations ultérieures d’une « déesse de la fertilité (ou déesse-mère) »

    S’en suivit « Les premiers villages de Syrie-Palestine, publié en 1978 » avec un chapitre entier consacré aux « documents artistiques et religieux ».

    D’après la chronologie de ses articles, les premiers publiés au sujet des premières religions néolithiques sont « La mutation religieuse du Néolithique d’après les documents du Proche-Orient »7 en 1983 et « La religion néolithique »8 en 1985.

    S’en suivi « Le rôle de l’imaginaire dans la révolution néolithique »9 en 1986, avec par la suite une série tout au long de l’année 1987 : « L’apparition des premières divinités »10. ; « Cafer Hôyiik 986 »11 ; « La néolithisation au Proche-Orient : recherches récentes. »12 et « Mureybet et les origines de l’agriculture. »13.

    Son idée maîtresse publiée en 1994 arrive au moment où la communauté scientifique opte en majeure partie pour un « modèle matérialiste » selon lequel la néolithisation était une réponse adaptative aux contraintes environnementales externes (école anglo-saxonne) et en a donc pris alors le contre-pied. « Ce que l’on recherche avant tout [à cette époque], c’est le fait de nature qui a pu inciter l’homme à recourir, pour survivre, à l’agriculture et à l’élevage ». Mais pour Jacques Cauvin, il ne s’agit là que d’un postulat.

    A partir de 1970 la New Archeology anglo-saxonne « [introduira] les préoccupations de l’anthropologie américaine sur le devenir des sociétés humaines et l’évolution de leurs structures » mais là aussi « l’environnement [détenait] l’initiative du dialogue » car la culture restait « l’ensemble [des moyens humains] non somatiques pour s’adapter à son environnement »14 L’archéologie suivait ainsi toujours la direction première, celle de Gordon Childe, créateur de l’expression de « Révolution néolithique ».

    C’est après une traduction en anglais à partir des années 2000 que des débats ont véritablement eu lieu. Sa mort prématurée l’a empêché d’y répondre pleinement (2 articles en 2000 et 2001 : notamment « Symboles et sociétés au Néolithique. En guise de réponse à Alain Testart »15

    Olivier Aurenche16 en 2011 écrivait que « les découvertes récentes semblent bien aller dans le sens d’un primat du symbolique sur le climatique ou l’économique dans le processus qui a abouti à la « révolution » néolithique. Toutefois le débat n’est pas encore tranché puisque Jean-Paul Demoule déclara en 2017 que cette thèse « peine à être démontrée dans les faits »17.
    Le contenu du livre : entre origines de l’agriculture et origines des divinités

    L’ouvrage est très fouillé : il alterne épistémologie, réflexion théorique, argumentations et description des différentes cultures (outils et architectures) qui se sont succédées dans l’espace du Moyen-Orient.

    Dans l’introduction, Jacques Cauvin part de l’intuition de Robert Braidwood (p.21) qui constatait déjà le retard manifeste de la domestication des plantes et des animaux par rapport à une certaine autonomie des facteurs culturels et de leur évolution propre. C’est à cette interrogation qu’il va donner une explication.

    Les sept premiers chapitres mêlent donc une analyse à la fois portée sur le milieu naturel mais aussi culturel. En partant du Natoufien et de ses villages de chasseurs-ceuilleurs, le lecteur abordera la « révolution des symboles » et la quasi indissociable paire de divinités que sont la Femme et le Taureau et découvrira l’évolution culturelle dans les différents environnements locaux (chapitres sur « la première agriculture dans l’oasis de Damas », « la basse vallée du Jourdain » et « le Moyen Euphrate : l’évolution de l’économie à Mureybet »).

    Le bilan se fait en deux chapitres, l’un pour l’aspect agricole avec le constat d’une « absence de pression biologique », l’autre exposera une étude de l’expansion démographique et le passage sur l’origine culturelle de l’agriculture et qui constituera la transition avec le chapitre sur « la Révolution néolithique : une mutation mentale ».

    Il est intéressant de remarquer dans cette partie qu’il démontre l’absence de divinité au paléolithique mais qu’il relèvera les éléments masculin et féminin de Leroy-Gouran de même qu’il abordera très rapidement l’idée de variabilité des représentation dans l’espace et des territoires d’occupation, idée reprise par François Djindjian au début des années 200018.
    Les « pré-étapes » :

    Après une début qui montre l’évolution culturelle avant 12500 av. JC (Kebrien, Kebarien géométriqque), Jacques Cauvin suit la chronologie et s’intéresse d’abord aux premiers villages préagricole à flanc de coteaux des chasseurs épipaléolithiques natoufiens19 (12500-10000 av JC), époque charnière où se serait préparé la néolithisation. C’est celle-ci, à l’échelle régionale, et notamment sa diffusion dont va parler J. Cauvin tout en s’intéressant aux éléments culturels20.

    D’autres villages suivront et confirmeront un phénomène important : le regroupement en dehors de toute conséquence de l‘économie de production. C’est aussi cette idée que va développer l’auteur.

    C’est entre -10000 et -8700, au PPNA, au Kiamien, période pendant laquelle les habitants chassent toujours, que débute la domestication de certaines plantes sans avoir un développement d’une véritable économie agricole, qu’ apparaissent les premières divinités. C’est pour lui une période clef même si cette apparition va se faire de façon très progressive.

    Il ne manquera pas non plus de souligner l’importance non seulement des outils mais aussi de l’architecture dans l’évolution culturelle. Même s’il ne prouve pas qu’on a affaire à des bâtiments cultuels (il n’y a aucune preuve archéologique qui pourrait soutenir cette idée), il est certains qu’on est en présence de bâtiments publics dont la fameuse tour de Jéricho (tour cultuelle, cérémonielle on ne sait pas trop) vers -9000. Petit à petit, les arguments qui convergent vers une naissance des divinités à la source de l’agriculture sont mis en avant.
    Les débuts de la diffusion du Néolithique

    Le lecteur a pu découvrir dans les 4 premiers chapitres, toute la finesse de l’analyse de la diffusion des cultures au travers des outils ; diffusion non seulement dans le temps mais aussi dans l’espace réduit du sud du Levant au Zagros. Mais c’est bien le chapitre 7 qui constituera le pivot du livre.
    La genèse de la révolution néolithique

    Les chapitres 5 et 6 exposent deux bilans à propos de l’agriculture : le premier sur les premiers paysans et les stratégies de subsistance, le second sur leur démographie et leur société.

    C’est là qu’il introduit le fait que pour la première fois les groupes humains ne se sont pas dispersés en atteignant un certain niveau de population mais sont restés en changeant leur organisation au khiamien et au tout début de l’horizon PPNA au Xe millénaire ce qui constitue pour Jacques Cauvin une véritable période d’ébranlement idéologique (chapitre 7 et suivants).

    La révolution néolithique : une révolution mentale

    Il explique dans la chapitre 7 que la révolution néolithique fut d’abord une mutation mentale.

    Pour la première fois, les groupes humains ne se scindent pas lorsqu’ils atteignent le seuil critique au-delà duquel des tensions internes apparaissent : l’agriculture serait une solution pour créer de nouveaux rapports sociaux. Ces nouvelles structures sociales seraient même entraînées par un changement cognitif apparent chez l’humain, impliquant une évolution de son rapport avec son environnement naturel.

    La révolution néolithique ne serait donc pas le fruit d’une réponse de l’homme à des contraintes extérieures mais d’une évolution interne des sociétés. Il conçoit la révolution néolithique comme une révolution des symboles. Ainsi apparaît les figurations de la femme et du taureau.

    Cauvin a ainsi suggéré dans cette révolution, « une révolution dans la culture, et plus précisément dans les conceptions religieuses, qui aurait précédé la révolution technique de l’agriculture » 21.
    La première véritable étape : le Khiamien

    Entre 9 500 et 9 000 avant J.-C., il voit émerger deux figures symboliques : la Femme (sous forme de figurines ou statuettes) et le Taureau (sous forme de bucranes conservés dans l’habitat). Leur rapport exact, encore peu explicite, n’est révélé que grâce aux données de Çatalhöyük… postérieures de deux millénaires environ. C’est là une des faiblesses de la démonstration que pointera Testart22.

    Puis c’est au VIIe millénaire qu’il date la création d’une nouvelle religion avec la multiplication des représentations féminines. La femme y devient déesse-mère et les silhouettes féminines et ainsi que les bucranes deviennent des motifs dominants et répétitifs. Cette idée sera remis en cause par A. Testart dans son ouvrage « La déesse et le Grain » sans forcément emporter l’adhésion.

    Le constat est fait qu’une idéologie unique se déploie dans tout le Proche et le Moyen-Orient pendant tout le Néolithique.

    Ce n’est plus un symbole de fécondité mais un véritable personnage qui apparaît notamment lorsqu’il s’appuie sur les découvertes de James Mellaart le fouilleur de Çaytal Höyük et sa célèbre statuette « la dame aux félins ».

    La Femme n’est plus, comme au Paléolithique, un simple archétype de la fécondité, mais une véritable déesse, donnant naissance à des taureaux et associée à des carnivores et à des rapaces. Maîtresse de la vie, elle règne aussi sur la mort.

    À partir de 8 800 avant J.-C., les données symboliques s’enrichissent. Le couple primordial Femme/Taureau persiste, mais la représentation humaine s’affirme avec de plus en plus de force, sous d’autres formes. Aux petites figurines et statuettes, on ajoute, proches de la grandeur nature, des statues, des masques, enfin des crânes humains surmodelés.

    Des sanctuaires « domestiques » ou collectifs abritent les cérémonies de cette religion. Dans ce contexte, la culture matérielle la plus « ordinaire » prend du sens. Cauvin montre, par exemple, la simultanéité de l’émergence progressive, à partir du Taureau – à Çatalhöyük sous la forme d’un homme barbu chevauchant un bovidé –, de l’être humain de sexe mâle, d’un nouvel armement, de la naissance de l’élevage et d’une révolution géométrique dans l’habitat (passage du plan circulaire au plan rectangulaire). Il s’agit là pour lui de la seconde mutation mentale du Néolithique.

    Après le règne de la Femme et l’apparition de l’agriculture, s’affirme un « épisode virilisant » qui préfigure les dieux et les héros combattants de l’âge du Bronze23.

    Il montre qu’on a affaire à la « dynamique d’une culture conquérante ». Ce douzième chapitre donne tout naturellement à la troisième partie « le grand exode » dans laquelle il rappellera une partie épistémologique (chap.13) et il décrira « l’achèvement de la néolithisation dans le noyau levantin » (chap.14), « l’arrivée des premiers agriculteurs sur le litoral et à Chypre » (chap.15), « la poussée vers l’est… dans la Jézireh orientale et le désert syrien » (chap.16), « le nomadisme pastoral » (chap.17) pour enfin exposer les hypothèses d’explication de cet exode dans le 18e et dernier chapitre.
    Conclusion

    Même si, pour une mise à niveau sur la néolithique les professeurs du secondaire pourraient par exemple lire l’ouvrage de Jean-Paul Demoule aux éditions du CNRS24, « Naissance des divinités, naissance de l’agriculture » est une étape incontournable de la longue histoire des théories qui proposent des explications sur la nature du phénomène néolithique et offre une stimulante hypothèse, renversante pourrait-on dire, toujours non démentie, sur le pourquoi de cette révolution néolithique. Quant aux passionnés d’histoire des religions, cet ouvrage constitue le lien entre la religion des grottes ornées du Paléolithique et les grands monothéismes de l’Antiquité.

    1 Avec le succès de la publication de 1994, une seconde édition fut produite en 1997 (Naissance des divinités éd. augmentée et corrigée, éd. CNRS 1997 Grand Format) puis une troisième et quatrième en 1998 (réédité d’une part chez Flammarion, collection « Champs » et d‘autre part aux éditions du CNRS, collection « Empreintes »). Le CNRS dans sa collection « Biblis », en feront une cinquième en avril 2013. Celle de 2019 constitue donc la sixième si on omet l’édition anglaise qui lui permettra d’être connu par la communauté des préhistoriens du Moyen-Orient. « The Birth of the Gods » 2000.

    2 Le choix du régionyme Proche-Orient ou Moyen-Orient voire Levant a été choisi comme suit : dans le cas de l’Orient ancien, on parle plutôt en France de Proche-orient et de Levant. Quand il s’agit de désigner la recherche anglo-saxonne nous avons choisi Moyen-Orient (Cf. l’article de Vincent Capdepuy « Le « Croissant fertile ». Naissance, définition et usages d’un concept géohistorique. et sa thèse.

    3 Le Néolithique précéramique A ou PPNA est une des phases du Néolithique du Proche-Orient établie en fonction de la stratigraphie du site de Jéricho par Kathleen Kenyon. Elle s’étend sur plus d’un millénaire entre la fin du XIè millénaire et le début du IXe millénaire av. J.-C. Elle ne constitue pas une culture homogène mais une phase caractérisée par une sédentarisation accrue des communautés humaines et les prémices du développement de l’agriculture et de l’élevage.

    4 Le Néolithique précéramique B ou PPNB (Pre-Pottery Neolithic B) est une des phases du Néolithique du Proche-Orient. Il suit la phase du Néolithique précéramique A (PPNA), et il a comme ce dernier été établi en fonction de la stratigraphie du site de Jéricho par Kathleen Kenyon. Il s’étend sur environ 2000 ans entre le début du e millénaire et le début du VIIe millénaire av. J.-C. Il ne constitue pas une culture homogène mais une phase caractérisée par la présence de villages sédentaires, parfois très grands, dont la population commençait à maîtriser l’agriculture et/ou l’élevage.

    5Sa thèse publié en 1968, portait sur « Les outillages néolithiques de Byblos et du littoral libanais ». Paris : Librairie d’Amérique et d’Orient, Jean Maisonneuve (Fouilles de Byblos tome IV).

    6Cauvin, Jacques. Religions néolithiques de Syrie-Palestine. Paris : Librairie d’Amérique et d’Orient, Jean Maisonneuve, 1972.

    7 In Les Cahiers de l’Institut Catholique de Lyon 9,« Émergence et originalité de l’homme, Colloque de Chantilly 8-10 janvier 1982 » : 69-82.

    8 In Science et Théologie 10 : 1-15.

    9 In Le Goff J.. Marin L.. Peter .IP. et al. (éd.). Histoire et Imaginaire 22-34. Paris : Poiesis 1986.

    10 La Recherche 194:1472-1480.

    11 Anatolian Studies 37 1 82- 1 82.

    12 Courrier du CNRS, supplément au n° 67 , pp 97-98.

    13 Dossiers, Histoire et Archéologie 122, 22-23.

    14 Binford L. et Binford S., 1968, New perspective in Archeology, Chicago, Aldine Publishing Compagny. Même si Robert Braindwood dans les années 1960 avait eu l’intuition d’une certaine autonomie des facteurs culturels ce que développera donc par la suite Jacques Cauvin.

    15 Testart A. 1998, Révolution, révélation ou évolution sociale. À propos du livre de Jacques Cauvin : « Naissance des divinités, Naissance de l’agriculture ». Les Nouvelles de l’Archéologie 72 : 25-29.

    16 Aurenche Olivier. Jacques Cauvin et la religion néolithique. Genèse d’une théorie. Paléorient, 2011, vol. 37, n°1.

    Article Néolithisations : nouvelles données, nouvelles interprétations. À propos du modèle théorique de Jacques Cauvin. pp. 15-27.

    17 Demoule Jean-Paul, Les dix millénaires oubliés qui ont fait l’histoire, ed. Pluriel nov.2019. Compte rendu de l’édition de 2017 aux éditions Faillard sur le site des clionautes. p.26.

    18 Djindjian François, Espaces symboliques dans l’art préhistorique (Actes du Xve Congrès de l’UISPP, Lisbonne, vol 40, BAR International Serie, n°1999, 2006 et Fonctions, significations et symbolismes des représentations animales paléolithiques (in Clottes (dir) : l’art pléistocène dans le monde. Actes du Congrès IFRAQ, Tarascon-sur-Ariège, pp.312-313 et pp. 1807-1816, 2010).

    19 Les fouilles de Jean Perrot de 1955 avaient déjà indiqué la présence de villages de chasseurs-cueilleurs antérieurs de 2000 ans à toute agriculture dans la vallée du Jourdain.

    20Au Natoufien, nous avons d’abord une sédentarisation préagricole avec sépulture autour et même dans l’habitat.

    21 Demoule Jean-Paul, Les dix millénaires oubliés qui ont fait l’histoire, ed. Pluriel nov.2019. Compte rendu de l’édition de 2017 aux éditions Faillard sur le site des clionautes.

    22 Même si Par rapport à Testard, Cauvin récuse le comparatisme ethnographique, auquel il a donné pourtant des gages. Il ne lui accorde qu’une « valeur de suggestion ». (Cauvin, 1972, Religions néolithiques de Syro-Palestine. Paris : Jean Maison-neuve (Publications du Centre de recherches d’écologie et de préhistoire 1).

    23 Cauvin, 1997 in O. Aurenche « Jacques Cauvin, La religion néolithique, genèse d’une théorie » in Paléorient, 2011, vol. 37, n°1. « Néolithisations : nouvelles données, nouvelles interprétations. À propos du modèle théorique de Jacques Cauvin ». pp. 15-27 ;

    24 Demoule (J.-P.) 2010. « La révolution néolithique dans le monde ». Éditions du CNRS.

    #préhistoire #naissance_des_divinités #agriculture #histoire

  • Pourquoi « la naissance des divinités au néolithique est liée à la domestication des plantes au Proche-Orient »
    https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2024/04/07/pourquoi-la-naissance-des-divinites-au-neolithique-est-liee-a-la-domesticati

    Notre monde contemporain n’appréhende la technique qu’à l’aune de son application, d’où une approche biaisée de son origine. Or, les grandes innovations techniques sont trop complexes pour pouvoir envisager leur application dès le début.

    Les premiers développements sont en réalité le fruit d’une volonté d’explorer un phénomène fascinant, dont l’irruption interpelle les conceptions du monde et du cosmos – ainsi de la poudre à canon inventée par des alchimistes chinois fascinés par le souffle de l’explosion.

    Le concept de « technopoïèse », que j’ai récemment proposé, désigne cette phase originelle dans laquelle le processus revêt plus d’importance que le produit qui en est issu. Par la suite, dans la phase technologique qui lui succède, le produit fini se détache du processus. Devenue autonome, sa production peut se voir guidée par des critères utilitaires.

    Les trois millénaires d’extension du processus de domestication des plantes au Proche-Orient correspondent précisément à une phase de technopoïèse, dans laquelle les plantes sont mises en culture au nom de la résonance cosmique du processus, et non pas en vue de leur consommation. J’affirme donc que c’est cette dimension cosmique qui deviendra le moteur du processus de domestication.

    #agriculture #histoire #archéologie #technique #technopoïèse #spiritualité #utilitarisme #Nissim_Amzallag #livre

  • Son surnom : le Lascaux de la gravure. Découverte en 2000 à une trentaine de kilomètres de Lascaux, la grotte de Cussac n’est accessible qu’aux scientifiques et est restée secrète pour le grand public. Pourtant, elle regorge d’œuvres d’art pariétales et recèle de nombreuses énigmes que les chercheurs tentent d’élucider.
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/dordogne/perigueux/squelettes-humains-gravures-une-grotte-secrete-datee-de
    #archéologie #patrimoine_de_l'humanité #préhistoire

  • Le thaumatrope préhistorique
    http://www.anima-studio.com/blog/le-thaumatrope-prehistorique

    Découverte en 1868 à Laugerie-Basse en Dordogne, cette rondelle en os pourrait bien être la preuve que l’invention revendiquée en 1825 par John Herschel, William Henry Fitton et John Ayrton Paris était connue depuis l’ère paléolithique. Sur ses deux faces, est représenté un chamois (ou isard) dans des proportions identiques avec une position différente.
    Maintenu par des cordelettes fixées dans l’orifice qu’il compte en son centre, ce “thaumatrope préhistorique” crée l’illusion d’un mouvement exploitant le principe physique de la persistance rétinienne.

    #animation #prehistoire

  • En Amazonie, la découverte d’un vaste réseau de cités-jardins vieux de 2 500 ans
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/01/11/en-amazonie-la-decouverte-d-un-vaste-reseau-de-cites-jardins-vieux-de-2-500-


    Site de Copueno, vallée d’Upano, Equateur. Une rue principale creusée traverse la zone urbaine, créant un axe le long duquel des complexes de plates-formes rectangulaires sont disposés autour de places basses IMAGE LIDAR A. DORISON ET S. ROSTAIN

    Un des principaux sites de la zone, baptisé Sangay, comme le grand volcan qui trône non loin, a été découvert dès la fin des années 1970, mais c’est grâce aux travaux du Français Stéphen Rostain que l’archéologie de la forêt amazonienne a pris une véritable épaisseur. L’article de Science, dont il est le premier signataire, condense vingt-cinq années d’études de ce directeur de recherche au CNRS. Sur le terrain, Stéphen Rostain pratique des décapages de grandes surfaces et découvre des vestiges d’habitations au sommet de monticules artificiels, des petites plates-formes de terre érigées pour s’élever par rapport à un sol gorgé d’eau.

    Il identifie des centaines de ces tertres, mais ce n’est rien par rapport à ce que livre une couverture Lidar (pour Laser imaging detection and ranging), effectuée en 2015. Analogue au radar mais remplaçant les ondes radio par du laser, cette technique de télédétection est mise en œuvre grâce à des appareils embarqués dans des aéronefs qui survolent la forêt, et elle a pour avantage de passer à travers celle-ci : « C’est une technologie qui déshabille la Terre de sa végétation et révèle le modelé exact du sol. C’est le strip-tease extrême et le nirvana pour les archéologues », s’exclame Stéphen Rostain.

    Résultat : sur 300 des 600 kilomètres carrés couverts en 2015, soit un rectangle de 10 kilomètres sur 30 traversé par l’Upano, sont apparus quelque 6 000 monticules rectangulaires. « Les bras m’en sont tombés, confie l’archéologue. A chaque fois que je regarde ces images, je suis stupéfait. » Sur cette zone, on ne compte pas moins de cinq villes et une dizaine de villages.

    En couplant le relevé Lidar aux travaux sur le terrain, un paysage bien particulier émerge. Tout d’abord ces plates-formes de quelques mètres d’élévation où se situait l’habitat, pour lequel on ne retrouve que des trous de poteaux. Il devait s’agir de maisons sans murs ou éventuellement avec des parois de bambous fendus, et un toit lui aussi végétal, pour se protéger des pluies. La forme standard de ces monticules, dit l’étude, est un rectangle d’environ 10 mètres sur 30. Ces lieux d’habitation sont rarement isolés et apparaissent en général par groupes de trois à six unités.

    Nombreuses voies de communication

    Cependant, le Lidar a aussi révélé des ensembles bien plus vastes, par exemple sur le site de Kilamope, où l’on trouve un complexe peut-être cérémoniel couvrant un espace de 10 hectares et comportant une plate-forme de 140 mètres sur 40. L’étude précise que, dans les zones les plus denses, on recense plus de cent éléments au kilomètre carré.

    Entre les monticules habités s’étale un patchwork d’espaces cultivés, des parcelles aux contours orthogonaux, délimités par des fosses de drainage de 4 mètres de large et de 40 centimètres de profondeur, elles-mêmes connectées à des canaux plus larges et plus profonds, qui traduisent un véritable souci de désengorger les sols, sous ce climat équatorial où il pleut tous les jours. Des sols enrichis par les retombées du volcan Sangay et qui, encore aujourd’hui, permettent trois récoltes annuelles de maïs. L’analyse des résidus d’amidon retrouvés sur les céramiques mises au jour a montré, en plus de la consommation de maïs, celle de haricots, de manioc et de patates douces.

    https://justpaste.it/bn40e

    #Amazonie #préhistoire #cités-jardins

    • Les tertres artificiels du piémont amazonien des Andes, Équateur – Les Nouvelles de l’archéologie 111/112 2008, pp. 83-88, Stéphen Rostain
      http://journals.openedition.org/nda/380


      Reconstitution de l’habitat précolombien Huapula au sommet d’un tertre : deux femmes vivaient dans cette maison et utilisaient chacune ses propres ustensiles

      RÉSUMÉ
      Sur le piémont oriental des Andes équatoriennes, la vallée de l’Upano court du nord au sud entre deux cordillères. Des dizaines de sites à tertres artificiels de terre sont disposés sur les terrasses bordant la rivière. Plusieurs de ces monticules ont été fouillés par décapage en aire durant deux projets archéologiques, entre 1995 et 2005. Une longue séquence culturelle a ainsi pu être définie entre au moins 500 av. J.-C. et 1200 apr. J.-C. Les tertres furent construits par des communautés de culture Upano, qui furent chassés de la région vers 300/400 apr. J.-C. par une forte éruption du proche volcan Sangay. Plus tard, des groupes de culture Huapula vinrent s’installer sur les monticules existants. Les restes d’un espace domestique très bien conservé furent fouillés au sommet d’un tertre. Une analyse ethnoarchéologique a permis de mettre en évidence de fortes similitudes entre les maisons Huapula et Jivaros contemporaines, suggérant une filiation entre les deux populations.
      […]
      Définition d’une séquence chrono-culturelle
      […]
      La chronologie culturelle nouvellement établie pour la région indique donc la succession d’au moins quatre ensembles culturels  :

      1. Culture Sangay  : environ 700 à 400 av. J.-C. Cette première occupation a laissé peu de vestiges.

      2. Culture Upano  : 400 av. J.-C. à 300/400 apr. J.-C. Elle correspond à la construction de tertres mais une importante éruption du volcan Sangay met fin à cette occupation.

      3. Culture Kilamope  : un nouveau style céramique est introduit pendant l’occupation Upano.

      4. Culture Huapula  : 800 à 1200 apr. J.-C. Réoccupation des tertres désertés par les Upano.

      5. L’évolution culturelle de cette région est comparable à celle reconnue dans d’autres aires amazoniennes  : les sociétés se complexifient graduellement pour atteindre un niveau de pré-chefferie (Upano). Aux environs de 800 apr. J.-C., on observe un éclatement et l’apparition de multiples petits groupes dispersés. Depuis la conquête européenne, le bassin de l’Upano a été occupé par des groupes Shuar de culture Jivaro, puis par les Espagnols et, plus récemment, par des colons descendus des Andes.
      […]
      Conclusion
      Les travaux français en haute Amazonie équatorienne, bien que très récents, ont déjà fourni des données totalement originales sur l’occupation précolombienne du piémont andin. On a ainsi découvert des sociétés complexes, édifiant des sites monumentaux et jouant un rôle primordial dans les échanges entre les hautes terres et les basses terres. En outre, de nouvelles informations ont été obtenues sur l’ancienneté de l’implantation des Jivaro, ethnies contemporaines, dans le bassin de l’Upano.

    • Upano. A propos d’urbanisme en Amazonie - Archéologie des Amériques (conférence du 26/05/2023)
      https://archam.cnrs.fr/upano-a-propos-durbanisme-en-amazonie

      Un immense système urbain vient d’être révélé en Amazonie équatorienne, dans la vallée de l’Upano, sur le piémont oriental des Andes. Ce sont des milliers de plateformes monumentales, des places carrées et des rues distribuées selon un modèle spécifique, des routes creusées larges et droites qui courent sur de grandes distances d’une implantation à l’autre, et de vastes drainages et terrasses agricoles. Plus qu’une simple série de sites successifs, c’est l’ensemble de la vallée elle-même qui a été modifié par des terrassements d’importance il y a plus de 2 000 ans. Par sa taille, sa configuration géographique et sa monumentalité, cet urbanisme vert étendu en haute Amazonie est comparable à des centres urbains mayas similaires récemment mis en évidence au Mexique et au Guatemala.

  • #rappel La fête de LO pendant le week-end de la Pentecôte, à Presles (95)

    La fête se déroule à Presles le samedi 27 mai de 11 h à 23 h, puis sans interruption du dimanche 28 mai à 9 h au lundi 29 mai à 20 h.

    La carte est valable pendant les trois jours de la fête. Elle coûte 20 euros en prévente jusqu’au 24 mai au soir, 25 euros ensuite et sur place. L’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 14 ans accompagnés.

    Pour obtenir à l’avance 20 % de réduction sur vos dépenses, des bons d’achat sont disponibles. Payés 4 euros, ils valent 5 euros pendant la fête.

    Cartes et bons d’achat sont disponibles auprès de nos militants et ici : https://fete.lutte-ouvriere.org/billetterie

    Train : gare de Presles-Courcelles (ligne H depuis la gare du Nord) – départ toutes les heures à partir de 6 h 34 – 38 minutes de trajet.

    Cars gratuits depuis le métro Saint-Denis-Université (ligne 13) : samedi 10 h à 17 h – dimanche 8 h à 17 h – lundi 8 h à 14 h. Retour : jusqu’à 23 h le samedi, 1 h 50 le dimanche, 20 h le lundi.

    Renseignements, programme, vente de cartes et bons : https://fete.lutte-ouvriere.org

    • Les présentations de livres à la fête cette année :

      – Guillaume Fondu, préfacier et traducteur, et Éric Sevault, éditeur : Les Carnets de la Révolution russe, de #Nikolaï_Soukhanov
      – Marc Plocki : pour la réédition des livres de #Maurice_Rajsfus, historien-militant
      – Marion Leclair et Alexia Blin : Les articles du New-York Daily Tribune de #Marx et #Engels
      – Rémi Adam : Vendus contre des obus, d’Alexeï Kozlov
      – Lucien Détroit, préfacier : Sur les piquets de grève, les femmes dans la grande grève des mines de l’Arizona de 1983, de #Barbara_Kingsolver
      – Henri Marnier, préfacier : Seuls les fous n’ont pas peur, de Georg Scheuer

      Au chapiteau des sciences :

      Samedi
      – Valérie Delattre : les grandes #épidémies de peste
      – Patrick Berche : les #pandémies virales contemporaines
      – Claire Mathieu : #ChatGPT
      – Paul Verdu : la diversité des couleurs de peau
      – Pierre-Olivier Lagage : le télescope spatial James Webb

      Dimanche
      – Vincent Mourre : les outils en pierre de nos ancêtres
      – Patrizia D’Ettorre : les #fourmis et leur monde d’odeurs
      – Olivier Lambert : quand les #baleines marchaient sur la terre ferme
      – François Desset : faire revivre les langues anciennes
      – Dalila Bovet : l’#intelligence des #oiseaux
      – Antoine Balzeau : une brève histoire des origines de l’humanité #préhistoire
      – Bahia Guellai : les enfants face aux #écrans

      Lundi
      – Roland Salesse : le cerveau cuisinier
      – Edwin Roubanovitch : la #musique à la #Préhistoire
      – Alain Riazuelo : l’aventure de la Terre
      #Étienne_Klein : la démarche scientifique
      – Michel Viso : les défis pour aller sur Mars

  • Compte-rendu de « La caverne originelle » (J.-L. Le Quellec)

    L’art paléolithique, en particulier ses œuvres pariétales, a déjà fait couler beaucoup d’encre. Depuis des décennies, les meilleurs spécialistes ont tenté d’en déchiffrer le sens et, si certaines interprétations un temps privilégiées sont aujourd’hui écartées, aucun consensus ne s’est jamais dégagé. Avec cette somme aux proportions monumentales (plus de 2 millions de caractères, environ 3000 références bibliographiques et près de 400 illustrations), l’anthropologue, mythologue et préhistorien Jean-Loïc Le Quellec entend relever le double défi de dresser un bilan critique du débat et d’y apporter des éléments nouveaux.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/14/compte-rendu-de-la-caverne-originelle-j-l-le-q

    #art #préhistoire

  • Temps de travail, salaires et lutte des classes

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/temps-de-travail-salaires-et-lutte

    (#archiveLO, 10 avril 2015)

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20150410_CLT_Temps_travail_part1.mp4

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20150410_CLT_Temps_travail_part2.mp4

    Sommaire :

    Avec les sociétés de classes, l’exploitation du travail humain
    ➖ De la #préhistoire de l’humanité...
    ➖ ...aux sociétés de classes
    ➖ Le développement de la société capitaliste et le #travail_aliéné
    ➖ L’#exploitation de la force de travail sous le capitalisme
    ➖ L’accumulation de #plus-value, moteur du capitalisme

    La lutte pour la #réduction_du_temps_de_travail
    ➖ Le long combat pour les huit heures
    ➖ L’histoire du dimanche, comme jour de #repos_hebdomadaire
    ➖ Les #40h et la #semaine_de_cinq_jours
    ➖ Les #35_heures, accordées dans un contexte bien différent

    Du 20e siècle au 21e et d’un continent à l’autre, la même exploitation
    ➖ Du taylorisme au #fordisme, rationnaliser le travail pour augmenter la productivité
    ➖ Le toyotisme et le « lean management », flexibiliser le travail
    ➖ Le travail, encore et toujours aliéné
    ➖ Les luttes de la classe ouvrière dans le monde

    La dégradation avec la crise actuelle
    ➖ Le #chômage de masse
    ➖ Les #salaires toujours plus tirés vers le bas
    ➖ La #dérèglementation actuelle du travail, un retour en arrière
    ➖ Les attaques redoublées contre la durée du temps de travail et les salaires

    En conclusion

    #capitalisme #exploitation #Temps_de_travail #flexibilité #travail #lutte_de_classe #taylorisme #toyotisme #droit_des_travailleurs

  • Depuis quand savons-nous compter ? | Pour la Science
    https://www.pourlascience.fr/sd/prehistoire/depuis-quand-savons-nous-compter-24056.php

    l y a quelque 60 000 ans, un Néandertalien s’empare d’un bout de fémur de hyène, puis, s’aidant d’un couteau de pierre, se met à l’entailler. En quelques instants, il pratique neuf entailles assez semblables et plutôt parallèles. Pour signifier quoi ? Francesco d’Errico a son idée. Après avoir étudié de nombreux artefacts préhistoriques, dont un fragment de fémur de hyène mis au jour dans les années 1970 dans la grotte des Pradelles, près d’Angoulême, ce paléoanthropologue de l’université de Bordeaux a acquis la conviction que cet os avait une fonction spécifique. Il propose que les entailles codaient un nombre. Si c’est bien le cas, alors l’Homo sapiens récent, que l’on nomme l’« humain anatomiquement moderne », n’est pas le seul à avoir appris à compter. Néandertal aussi l’aurait fait.

    Francesco d’Errico a fait connaître ses idées en 2018. Il abordait alors le territoire inexploré de l’origine des nombres. « Cette question est restée jusqu’à aujourd’hui une niche relativement vacante dans la recherche scientifique », observe le biologiste évolutionniste Russell Gray, de l’institut Max-Planck d’anthropologie évolutionnaire de Leipzig. De fait, les chercheurs n’ont pas encore abouti à un consensus pour définir ce qu’est un nombre. Lorsqu’en 2017, le cogniticien Rafael Núñez, de l’université de Californie à San Diego s’est demandé si l’évolution avait vraiment doté les humains d’une capacité innée à compter ou seulement à quantifier, il a bien dû d’abord proposer une définition générale du concept de nombre. Il s’est alors arrêté sur celle-ci : est un nombre toute entité discrète (non continue) affectée d’une valeur exacte, que l’on représente à l’aide d’un symbole, par exemple d’un mot ou d’un signe.

    La question de l’origine des nombres intéresse de plus en plus les scientifiques. Outre les préhistoriens, des cogniticiens, anthropologues ou encore psychologues abordent le problème sous divers angles. Certains se penchent notamment sur les systèmes de numération existant au sein des cultures contemporaines, espérant y déceler des indices sur la façon dont ces mécanismes mentaux et physiques permettant de compter et de manipuler des nombres se sont développés. Les préhistoriens, de leur côté, traquent les notations numériques anciennes, tandis que des linguistes étudient l’origine profonde des mots servant à désigner les nombres.

    La question soulève aussi l’intérêt du Conseil européen de la recherche : cet organe créé pour coordonner les efforts de la recherche dans l’Union européenne vient de financer à hauteur de 10 millions d’euros le projet Quanta d’« Étude de l’émergence des compétences humaines en matière de comptage ». Il s’agit d’étudier quand et comment les systèmes de numération sont apparus et se sont répandus au sein de l’humanité, s’ils sont propres aux hommes anatomiquement modernes ou étaient déjà présents chez d’autres humains. Les travaux conduits jusqu’ici ont engendré deux points de vue sur la façon dont les systèmes de numération se sont manifestés au cours de l’évolution.
    Un instinct des nombres ?

    Longtemps les chercheurs ont cru que seuls les humains étaient capables de quantifier. Puis, au xxe siècle, des recherches ont montré que certains animaux le peuvent aussi. Des poissons, des abeilles et des poussins tout juste nés sont par exemple capables d’énumérer des quantités allant jusqu’à 4. D’autres parviennent aussi à discriminer les grandes quantités, pourvu qu’elles soient assez différentes les unes des autres : ils distinguent par exemple un assemblage de 10 objets d’un autre de 20 objets, mais tendront à confondre un assemblage de 20 objets avec un autre en regroupant 21. Les bébés de six mois ont aussi ces capacités, alors qu’ils n’ont été encore que peu exposés au langage et à la culture. Andreas Nieder, un neuroscientifique à l’université de Tübingen, pense que ces observations induisent un sens inné des nombres chez les humains, qui, selon lui, est né de l’avantage adaptatif qu’il représente.

    Rafael Núñez, qui est l’un des directeurs scientifiques du projet Quanta, n’est guère d’accord. Il veut bien admettre que nombre d’animaux ont un sens inné de la quantité, mais pour lui la perception humaine des nombres est bien plus complexe, et ne lui semble pas pouvoir résulter d’une sélection naturelle. Il relève que de nombreux aspects des nombres, à commencer par les sons formant leurs noms ou les symboles écrits pour les signifier, ne peuvent qu’être le produit d’une évolution culturelle – c’est-à-dire d’un processus par lequel les porteurs d’une culture acquièrent des compétences par imitation ou par enseignement, comme c’est le cas pour l’usage d’un outil, par exemple.

    Or s’il existe de nombreuses cultures animales, seules les cultures humaines impliquent des chiffres. Certes, quelques chimpanzés ont appris en captivité à représenter des quantités par des symboles abstraits, mais ni ces primates, ni aucune autre espèce sauvage n’emploient de symboles numériques dans la nature. Rafael Núñez propose donc qu’une distinction devrait être faite entre cognition « quantitative », innée et observée chez les animaux, et « cognition numérique », culturelle et observée seulement chez les humains.

    Tout le monde n’a pas cette position tranchée : Andreas Nieder souligne que les études neurologiques mettent en évidence les grandes similitudes existant dans les traitements neuronaux des quantités chez les humains et chez les non-humains. Pour lui, il serait trompeur de séparer trop les deux comportements, même si les compétences numériques des humains sont bien plus grandes que celles des non-humains. « Aucun animal n’est véritablement capable de représenter des symboles numériques », convient-il.

    L’os de hyène qu’a étudié Francesco d’Errico pourrait aider à saisir la naissance des premières numérations. L’examen des neuf entailles au microscope a révélé que leurs formes, leurs profondeurs et d’autres de leurs caractéristiques sont très semblables, de sorte qu’il semble qu’elles furent toutes réalisées avec la même lame de pierre, toujours tenue de façon identique. Cela suggère qu’un individu les a pratiquées en une fois et en quelques minutes ou heures (à un autre moment, huit autres marques moins profondes furent aussi gravées). Pour Francesco d’Errico, l’individu en question ne cherchait pas à décorer l’os. À titre de comparaison, il a aussi analysé sept incisions pratiquées il y a quelque 40 000 ans dans un os de corbeau dans un habitat néandertalien de Crimée. L’étude statistique met en évidence que ces encoches sont espacées avec une régularité comparable à celle que produisent des volontaires à qui l’on a demandé de pratiquer des entailles régulières sur des os semblables. Cette observation – et le fait que les encoches aient été créées en une fois – amène Francesco d’Errico à considérer qu’elles ont pu servir à retenir une information numérique.

    Une apparition fortuite

    Le chercheur de Bordeaux propose une théorie de l’apparition des systèmes d’énumération, fondée sur l’idée que les humains ont élaboré d’abord fortuitement, puis de façon volontaire des artefacts servant à noter des nombres. Son intuition est liée au fait que l’os de hyène des Pradelles n’est pas la seule découverte de son genre. À Border Cave, en Afrique du Sud, les préhistoriens ont par exemple découvert un péroné de babouin vieux d’environ 42 000 ans, qui est lui aussi marqué d’encoches . De l’examen au microscope de ces 29 encoches on conclut qu’elles furent créées en se servant de quatre outils distincts, ce qui correspondrait à quatre événements de comptage ayant eu lieu à quatre occasions distinctes. Pour Francesco d’Errico, les H. sapiens qui habitaient Border Cave enregistraient aussi des informations numériques sur des os, et il souligne que nombre de gravures abstraites découvertes au cours des vingt dernières années plaident en faveur de l’existence ancienne d’une cognition avancée.

    Dans sa vision, la numération aurait été créée par accident dans le cours des activités culturelles des hominines. C’est ainsi que les paléoanthropologues désignent la lignée d’abord préhumaine, puis humaine, sortie de l’ancêtre commun des humains et des chimpanzés. Lorsqu’ils dépeçaient des carcasses, les hominines incisaient involontairement leurs os, y laissant des marques de découpe, phénomène qui aurait préparé et rendu possible un saut cognitif : ces préhumains se seraient rendu compte qu’il était possible d’inciser certaines surfaces afin d’y créer des figures abstraites – tels celles retrouvées sur un coquillage enfoui à Trinil, en Indonésie, il y a quelque 430 000 ans… Ensuite, un autre saut cognitif se serait produit quand les préhumains commencèrent à donner un sens aux incisions qu’ils pratiquaient, un sens numérique notamment. L’os des Pradelles pourrait être le plus ancien exemple connu de ce type de marquage, avance Francesco d’Errico, qui propose qu’ultérieurement des « exaptations culturelles » – des accrétions de fonctions sur un même trait culturel, ici l’habitude de graver, puis de lire des surfaces – ont conduit à l’invention de 1, 2, 3…, puis des autres chiffres.

    Francesco d’Errico a bien conscience que son scénario a des lacunes. Il ne prédit pas, par exemple, quels déclencheurs culturels ou sociaux ont pu amener les hominines à marquer délibérément des surfaces d’objets naturels afin d’y fixer des informations numériques, à lire plus tard. C’est bien pourquoi il codirige le projet Quanta, conçu pour accumuler le plus de faits possible afin de saisir quels phénomènes sociaux pourraient avoir engendré les systèmes de numération utilisés par l’humanité.

    Rafael Núñez, au sein de ce projet, et d’autres chercheurs qui lui sont extérieurs pensent que les interprétations d’artefacts anciens, tels que l’os des Pradelles, sont très fragiles. Pour montrer pourquoi, Karenleigh Overmann, une archéologue spécialiste de la cognition à l’université du Colorado, évoque le cas des bâtons à message des aborigènes australiens. Ces bois aplatis ou cylindriques portent de nombreuses encoches, dont certaines signifient quelque chose, tandis que la plupart ne signifient rien. L’anthropologue linguistique Piers Kelly, à l’université de Nouvelle-Angleterre, en Australie, qui a étudié les bâtons à message, rejoint Karenleigh Overmann. Il a notamment compris que les incisions observées sur certains d’entre eux sont en réalité une sorte d’aide-mémoire pour que le messager puisse se remémorer les détails à transmettre. « Elles évoquent plutôt l’acte de raconter que celui de décompter », pointe-t-il. Wunyungar, un membre des communautés aborigènes Gooreng Gooreng et Wakka Wakka, rappelle de son côté que les bâtons à message peuvent servir à transmettre des informations de natures diverses : « Certains sont employés pour commercer, d’autres pour transmettre des données relatives à la subsistance, à des outils ou des armes, explique-t-il. D’autres servent à apporter des messages de paix après une guerre. »

    Compter avec les mains

    Karenleigh Overmann a, de son côté, élaboré une théorie de l’émergence préhistorique des systèmes de numération fondée sur une autre approche. Elle a remarqué que des systèmes de numération très divers sont toujours employés aujourd’hui à travers le monde. En 2012, les linguistes Claire Bowern et Jason Zentz, de l’université de Yale à New Haven, aux États-Unis, ont par exemple rapporté que dans 139 langues aborigènes australiennes, les plus grands chiffres utilisés sont 3 ou 4. Dans certaines de ces langues, on utilise en outre des quantificateurs tels « plusieurs » et « beaucoup » pour parler de valeurs élevées. Plus fascinant encore : en Amazonie brésilienne, les chasseurs-cueilleurs Pirahã n’utiliseraient aucun chiffre… Karenleigh Overmann, ainsi que d’autres chercheurs, préviennent : ces capacités limitées de numération ne traduisent pas une déficience intellectuelle des sociétés où on les rencontre. Ces sociétés sont, par contre, intéressantes, car leurs systèmes de comptage frustes pourraient éventuellement donner des indices sur le type de pressions sociales susceptibles de conduire à l’élaboration de techniques numériques plus complexes.

    Dans une étude de 2013, elle a analysé les données anthropographiques de 33 sociétés de chasseurs-cueilleurs actuelles. Elle a découvert que dans les sociétés dotées de systèmes de numération simples – quand les chiffres ne dépassent guère 4 –, on ne possède pas grand-chose, à part quelques armes, outils ou bijoux ; dans les sociétés ayant des systèmes de numération plus élaborés – où les plus grands chiffres utilisés sont bien supérieurs à 4 –, on possède en revanche bien plus de biens. De cette observation, Karenleigh Overmann formule l’hypothèse que les sociétés à systèmes de numération élaborés sont aussi des sociétés ayant accès à la richesse matérielle.

    Or, dans ces sociétés, des indices suggèrent comment les systèmes de numération complexes se sont développés. Karenleigh Overmann a relevé que l’on y emploie souvent des systèmes quinaires (de base 5), décimaux (de base 10) ou vigésimaux (de base 20), donc fondés sur le nombre de doigts sur une main, deux mains ou sur les mains et pieds. Cela induirait que les humains ont d’abord compté sur leurs doigts avant d’élaborer des systèmes numériques. Le stade digital du comptage aurait joué un rôle essentiel, selon Karenleigh Overmann. Une idée qu’elle appuie sur la « théorie de l’engagement matériel » qu’a bâtie il y a une dizaine d’années Lambros Malafouris, de l’université d’Oxford. Selon cette théorie, connue par l’acronyme MET (material engagement theory), l’esprit tend à s’étendre au-delà du cerveau dans le corps, les doigts, puis dans une certaine mesure à l’extérieur dans les objets, par exemple les outils d’une personne. Les idées s’étendent physiquement à l’extérieur du corps, où elles se concrétisent ; ainsi selon la MET, la conceptualisation mentale des nombres inclut les doigts, qui les rendent plus tangibles et par là plus faciles à ajouter ou à soustraire.

    Les sociétés qui ont dépassé le comptage par les doigts l’ont fait, selon Karenleigh Overmann, parce qu’une exigence sociale de comptage s’est imposée. Dans une société où circulent des biens matériels, on a besoin de savoir dénombrer les objets – et bien plus de 4 objets ! – afin d’en maîtriser les parcours. Karenleigh Overmann souligne que la MET implique une autre raison pour laquelle l’existence de biens matériels rend nécessaire l’élaboration de systèmes de numération. Un bâton de comptage est une extension de l’esprit, puisque les encoches aident à fixer des nombres intermédiaires pendant un décompte. Ces aides matérielles auraient joué un rôle crucial dans l’élaboration de moyens de compter jusqu’à de grands nombres.

    Certaines sociétés, dit Karenleigh Overmann, ont fini par se passer des bâtons ou des os à compter. Cela s’est produit en Mésopotamie lorsque l’apparition des villes a induit un bien plus grand besoin de chiffres capables de garder la trace des ressources matérielles et des personnes. Selon certains indices, les Mésopotamiens d’il y a quelque 5500 ans auraient compté à l’aide de petits jetons d’argile.

    Selon la MET, souligne Karenleigh Overmann, ces jetons sont, eux aussi, des extensions de l’esprit, qui favorisent la création de nouvelles techniques numériques. La forme des jetons, par exemple, a notamment fini par représenter des valeurs : 10 petits cônes équivalaient à 1 sphère et 6 sphères à 1 grand cône. Grâce aux grands cônes, équivalant chacun à 60 petits cônes, les Mésopotamiens sont parvenus à manier les milliers avec assez peu de jetons. Cette approche enthousiasme Karim Zahidi, un philosophe de l’université d’Anvers, en Belgique, pour qui la théorie de Karenleigh Overmann, bien qu’incomplète, a le potentiel d’expliquer le développement des systèmes élaborés de numération utilisés par nos contemporains. Andrea Bender, psychologue à l’université de Bergen, en Norvège, qui codirige aussi Quanta, retient son jugement, mais elle estime que, dans le cadre du projet, la compilation et l’analyse de grandes quantités de données relatives aux numérations du monde devraient permettre de vérifier la thèse de Karenleigh Overmann.

    La piste linguistique

    Karenleigh Overmann aussi a conscience que sa théorie ne résout pas toutes les questions, à commencer par celle de la période d’émergence du comptage au sein des sociétés humaines. La linguistique pourrait apporter de l’aide à cet égard : un faisceau d’éléments suggère en effet que l’histoire du vocabulaire numérique pourrait être longue de plusieurs dizaines de milliers d’années. Avec des collègues, Mark Pagel, un biologiste de l’université de Reading, au Royaume-Uni, s’est servi des outils informatiques que l’on emploie en biologie pour étudier l’évolution des espèces, afin d’analyser celle des mots au sein de nombre de familles de langues. Dans cette approche, les mots sont traités comme des entités, qui, telles des espèces, demeurent stables ou sont concurrencées puis remplacées à mesure que les langues se répandent et se diversifient. Le mot anglais water et le mot allemand Wasser sont par exemple apparentés, ce qui en fait des cognats, c’est-à-dire des termes partagés par des langues parentes. Ils dérivent donc d’un mot plus ancien, ce qui fournit un exemple de stabilité. Pour sa part, le mot anglais hand diffère du mot espagnol mano, ce qui montre qu’à un moment dans le passé de ces deux langues apparentées, un mot fut substitué par un autre. L’estimation de la fréquence de ces substitutions sur de longues plages temporelles donne une méthode d’évaluation de l’ancienneté des mots.

    Par cette approche, Mark Pagel et son collègue Andrew Meade ont montré que les mots numériques de faible valeur (« un », « deux », « trois », « quatre », « cinq ») font partie des traits les plus stables des langues parlées. Ils changent si rarement au sein d’une même famille de langues, qu’ils peuvent demeurer stables pendant 10 000 voire 100 000 ans. Selon les chercheurs, ce fut par exemple le cas au sein de la famille des langues indo-européennes, qui regroupe aujourd’hui de nombreuses langues d’Europe et d’Asie du Sud. Cette approche ne suffit pas à prouver que « un », « deux », « trois », « quatre » et « cinq » proviennent de mots apparentés prononcés pour la première fois il y a des dizaines de milliers d’années, mais Mark Pagel estime au moins « concevable » qu’un humain du Paléolithique et qu’un humain moderne se comprendraient s’ils les utilisaient ensemble.

    Le travail de Mark Pagel a ses partisans, dont le codirecteur du projet Quanta qu’est aussi Russell Gray, mais certains spécialistes des langues anciennes contestent ses affirmations. Le linguiste de l’université de Pennsylvanie Don Ringe trouve ainsi douteuse l’idée que les mots désignant les petits chiffres aient pu être stables depuis la préhistoire, et cela quelle qu’ait été leur stabilité pendant les derniers millénaires.

    Tout cela soulève un grand nombre de questions sur le moment et la manière dont les chiffres sont apparus dans la vie des humains. « Ils jouent aujourd’hui un si grand rôle dans tout ce que nous faisons qu’il est difficile de concevoir notre vie sans eux », souligne Russell Gray. Les nombres pourraient avoir acquis leur importance au plus profond de la préhistoire. L’os de babouin entaillé de Border Cave fut usé au point d’en devenir lisse, ce qui suggère que les humains préhistoriques l’ont utilisé de nombreuses années durant. « Clairement, il s’agissait d’un objet important pour la personne qui l’a produit », explique Francesco d’Errico. Ce n’est pas le cas du spécimen des Pradelles. S’il a bien servi à fixer une information numérique, celle-ci n’était pas et ne pouvait pas encore être importante. Francesco d’Errico et ses collègues ont étudié cet os pendant de très longues heures, mais le Néandertalien qui, il y a quelque 600 siècles, l’a gravé, ne s’en est servi que très brièvement avant de le jeter.

  • L’archéologue et l’anthropologue
    https://laviedesidees.fr/L-archeologue-et-l-anthropologue.html

    À propos de : David Graeber & David Wengrow, Au commencement était... Une nouvelle #Histoire de l’humanité, Les Liens qui libèrent. L’ouvrage monumental de David Graeber et David Wengrow sur la formation des sociétés et des inégalités rompt les barrières entre #archéologie préhistorique et ethnologie pour ouvrir sur un vaste projet anthropologique. Il échoue toutefois à articuler le champ politico-culturel et celui de la nature.

    #anthropologie #préhistoire
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220509_stepanoff-graeber.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220509_stepanoff-graeber.pdf

  • Et si l’Homme était arrivé en Amérique des milliers d’années plus tôt ? | National Geographic
    https://www.nationalgeographic.fr/histoire/et-si-lhomme-etait-arrive-en-amerique-des-milliers-dannees-plus-t

    Les traces de pas auraient pu être celles d’un touriste arpentant pieds nus le parc national des White Sands, au Nouveau-Mexique, un adolescent aux pieds légèrement plats, les empreintes de chaque orteil et du talon précisément dessinées par une fine crête de sable.

    C’est pourtant loin d’être le cas. Ces empreintes figurent parmi les plus anciennes traces laissées par l’Homme en Amérique et viennent s’ajouter à un ensemble grandissant de preuves soulevant des questions quant à l’arrivée des premiers humains sur ce continent inexploré.

    Selon une étude publiée le 23 septembre dans la revue Science, ces empreintes ont été laissées dans la boue à proximité d’un ancien lac des White Sands il y a 21 000 à 23 000 ans, époque à laquelle de vastes étendues de glace auraient empêché l’Homme de se rendre en Amérique du Nord selon les scientifiques.

    Le peuplement des Amériques fait l’objet de vifs débats depuis près d’un siècle et jusque récemment, la plupart des scientifiques avançaient que ce jalon de notre histoire ne pouvait pas remonter à plus de 13 000 ans. Cependant, un nombre croissant de découvertes suggère que l’Homme aurait foulé le continent américain des milliers d’années plus tôt. Par exemple, le site préhistorique de Monte Verde au Chili a été daté à 18 500 ans et celui de Gault au Texas à près de 20 000 ans. Cela dit, chaque nouvelle découverte déclenche la controverse au sein de la communauté scientifique.
    Footprints-at-White-Sands-National-Park

    #archéologie #préhistoire

  • 07 - Genre et préhistoire - Mnémosyne - Association pour le développement de l’histoire des femmes et du genre
    https://www.mnemosyne.asso.fr/mnemosyne/podcast/07-genre-et-prehistoire

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    Dans cet épisode, nous ferons connaissance avec Anne Augereau, archéologue à l’Inrap, spécialiste du néolithique, qui vient de faire paraître un ouvrage nommé Femmes néolithique, le genre dans les premières sociétés agricoles, aux éditions du Cnrs. Cet entretien sera pour nous l’occasion de vous faire connaître une discipline, l’archéologie du genre, et nous espérons, à travers la présentation de ses recherches, vous faire partager notre passion pour les analyses de genre appliquées à la préhistoire. Nous pourrons ensuite aborder la question de l’enseignement de la préhistoire dans le secondaire et sur la place qu’y occupent les femmes.

    je découvre le site
    https://www.mnemosyne.asso.fr/mnemosyne

  • Les femmes de la préhistoire n’étaient pas celles que vous croyez… - EVE
    https://www.eveprogramme.com/48479/les-femmes-de-la-prehistoire-netaient-pas-celles-que-vous-croyez

    Une récente étude de l’Université de Californie-Davis, reposant sur l’analyse de 27 sépultures remontant à 9000 ans suggère que 30% à 50% des chasseurs de l’ère néolithique étaient des femmes. L’équipe d’archéologues pilotée par l’anthropologue Randall Haas fonde cette hypothèse sur la quantité d’armes destinées à la chasse ou à la guerre (lances, couteaux, pierres taillées destinées à l’éviscération d’animaux) précieusement conservées dans des étuis en cuir personnalisés avec lesquels les corps de ces femmes ont été enterrées.

  • L’homme préhistorique est aussi une femme | Les Oreilles loin du Front
    http://www.loldf.org/spip.php?article873

    Et si « l’homme des cavernes » n’avait pas été cette brute viriliste avec un gourdin dans une main et les cheveux de sa femme dans l’autre ? Et si d’ailleurs il n’avait pas vécu sous le régime familial européen du 19ème siècle ? Et si face à nos quelques milliers d’années de patriarcat, il avait des centaines de milliers d’années où les sociétés humaines s’étaient organisées autrement ? Ce soir, on plonge dans une préhistoire qui reste à écrire avec Marylène Patou-Mathis à l’occasion de la sortie de son livre : L’homme préhistorique est aussi une femme aux éditions Allary. Durée : 1h11. Source : Fréquence Paris (...)

    http://www.loldf.org/archives/20.12.09.homme.prehistorique.est.aussi.une.femme.mp3

  • Des milliers de peintures rupestres vieilles de 12000 ans révélées dans la jungle colombienne - Geo.fr
    https://www.geo.fr/histoire/des-milliers-de-peintures-rupestres-vieilles-de-12000-ans-revelees-dans-la-jungl

    En plus des #dessins, les #fouilles ont mis au jour dans le sol des restes végétaux et animaux témoignant du régime alimentaire des auteurs des oeuvres.

    Les résultats suggèrent qu’il s’agissait de #chasseurs-cueilleurs qui pêchaient dans la rivière voisine. Ils se nourrissaient ainsi de plantes, de fruits, de piranhas, d’alligators, de serpents, de grenouilles ainsi que de mammifères de taille moyenne tels que des pacas, des capybaras et des tatous.

    A cette époque, la région ne ressemblait pas à la forêt tropicale étendue qu’elle est aujourd’hui. Le milieu était formé d’une mosaïque de paysages incluant de la savane, des parcelles broussailleuses et des galeries forestières. Des écosystèmes un peu plus adaptés aux grands animaux qui y vivaient et qui apparaissent dans les représentations.

    #peintures_rupestres #préhistoire

  • Chez les chasseurs-cueilleurs, les femmes s’attaquaient aussi au gros gibier
    https://www.liberation.fr/planete/2020/11/05/chez-les-chasseurs-cueilleurs-les-femmes-s-attaquaient-aussi-au-gros-gibi

    Une nouvelle étude fait vaciller l’imaginaire collectif selon laquelle la femme n’était dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs qu’un être passif qui se consacrait surtout à la reproduction et la cueillette, quand l’homme actif et dominant s’occupait d’aller chasser. Une figure régulièrement invoquée par les masculinistes et autres adeptes des différences entre les sexes sur un ton plus ou moins blagueur. Cette étude, publiée jeudi dans la revue Science Advances, montre pourtant que dans ces sociétés des femmes ont participé à la chasse, y compris au gros gibier. « Cela nous montre que cette allégation (selon laquelle les chasseurs étaient principalement des hommes) était inexacte, au moins pour une partie de la préhistoire humaine », explique Randall Haas à l’AFP.

    https://advances.sciencemag.org/content/6/45/eabd0310

    #Préhistoire #Chasseuses-cueilleuses

  • L’étude du génome confirme l’arrivée de deux vagues de migrations en France pendant la préhistoire
    http://www.cnrs.fr/fr/7-000-ans-dhistoire-demographique-en-france
    https://www.la-croix.com/France/France-connu-deux-vagues-dimmigration-prehistoire-2020-05-27-1201096186

    Une étude menée par les paléogénéticiens Eva-Maria Geigl et Thierry Grange montre que le métissage, il y a environ 6 300 ans, entre les chasseurs-cueilleurs autochtones du mésolithique et les premiers migrants du néolithique venant d’Anatolie persiste jusqu’à nos jours dans le génome des Français. L’étude montre également que le métissage des populations néolithiques avec celles des steppes pontiques venues du nord-est de la Mer Noire, arrivées il y a 4 200 ans, a laissé une empreinte pérenne. En effet, le chromosome Y de la majorité des hommes en France porte, aujourd’hui encore, la signature de ces hommes des steppes. L’étude a été publiée dans PNAS le 25 mai.

    #migrations #mésolithique #néolithique

  • La plus vieille corde du monde a 50 000 ans, et c’est #Néandertal qui l’a faite
    https://www.courrierinternational.com/article/archeologie-la-plus-vieille-corde-du-monde-50-000-ans-et-cest

    À trois mètres sous la surface actuelle, dans une couche correspondant à une période évaluée entre 52 000 et 41 000 ans, elle a trouvé un morceau de pierre taillée, tranchant, pouvant être utilisé comme un outil.

    L’examen de cet éclat de silex au microscope a révélé qu’un petit morceau de ficelle de seulement 6 millimètres de long et 0,5 millimètre de large était collé à sa face inférieure. Un cordon fabriqué en torsadant trois faisceaux de fibres. “C’est exactement ce que vous verriez si vous ramassiez un morceau de ficelle aujourd’hui”, explique Bruce Hardy.

    On ignore l’utilisation de cette cordelette, mais il semblerait qu’elle ait plutôt été une sorte de fil.

    Avant cette découverte, la plus ancienne corde connue remontait à 19 000 ans. Elle avait été découverte en Israël et était associée à l’être humain moderne. Cette corde découverte en Ardèche soulève la question suivante : les humains modernes ont-ils appris certaines de leurs compétences auprès des Néandertaliens

  • Qui est Homo Sapiens ? D’où vient-il et comment a-t-il survécu jusqu’à aujourd’hui ? Quel est son avenir ?
    #homosapiens #préhistoire #archéologie

    https://sms.hypotheses.org/23770

    Qui est Homo sapiens ? Pourquoi et comment ce contemporain de Neandertal a-t-il survécu jusqu’à aujourd’hui ? François Bon tente d’y répondre en reconstituant le parcours de Sapiens, de son apparition en Afrique il y a environ 300 000 ans aux différentes vagues de migration qui l’ont amené à peupler l’ensemble du globe. Il aborde la question de la rencontre entre Sapiens et Neandertal en s’appuyant sur la récente découverte de gènes néandertaliens chez certaines populations européennes.

    Descendant d’Homo Erectus, né en Afrique, Homo sapiens a migré vers le Proche-Orient il y a plus de 100 000 ans puis essaimé vers l’Europe et l’Asie, jusqu’à atteindre l’Australie vers – 50 000 ans. Plongée en ces temps préhistoriques pour mieux saisir la spécificité de l’espèce Sapiens au sein de la lignée des hominidés ainsi que les raisons de son succès.