L’histoire coloniale derrière la guerre Israël-Palestine - Histoires Crépues
▻https://www.youtube.com/watch?v=iQH22pqOdDQ
#histoire #Palestine #Israël #sionisme #colonialisme #Therodor_Herzl
L’histoire coloniale derrière la guerre Israël-Palestine - Histoires Crépues
▻https://www.youtube.com/watch?v=iQH22pqOdDQ
#histoire #Palestine #Israël #sionisme #colonialisme #Therodor_Herzl
Excellent. « Je ne suis pas historien », pourtant cette somme est meilleure que bien des « historiens » (de la télé).
Et oui, c’est une histoire du XXème siècle, pas un truc fondamentaliste qui remonterait à -2000.
il dit lui même « synthèse » et « truc que je ne connais pas », et il le prouve, par exemple en laissant entendre que le sionisme est un mouvement fondamentaliste religieux, alors que c’était en bonne partie un mouvement de juifs sécularisés et laïcs, qui a émergé non seulement en raison des persécutions en Europe mais danse le cadre du développement des nationalismes européens du XIXeme, repris ensuite encore ailleurs et par d’autres.
idem, si on n’évoque pas la spécificité de l’antisémitisme (il n’y qu’aux juifs que sont attribué des pouvoirs occultes, ce qui permet le « socialisme des imbéciles » et le complotisme antisémite) ou celles du racisme anti-arabe (à la fois « judéo- chrétien », depuis les monothéisme antérieurs à l’islam, et colonial, effectivement). si on veut faire des machins à l’oral plutôt que de tabler sur la lecture d’ouvrages approfondis et contradictoires, ça me semble plus intéressant de livrer des témoignages, des récits, ou des confrontations entre énonciateurs qui travaillent pour de bon sur ces questions que de prétendre tout embrasser sous l’angle d’une grille de lecture préétablie (décoloniale or whatever).
#histoire_coloniale #vidéo #domination_coloniale #Empire_ottoman #à_voir #à_lire #ressources_pédagogiques #antisémitisme #affaire_Dreyfus #Juifs #Jewish_colonial_trust #première_guerre_mondiale #WWI #Arthur_James_Balfour #Grande_révolte_arabe #Société_des_Nations (#SDN) #France #Angleterre #UK #accords_Sykes-Picot #WWII #deuxième_guerre_mondiale #seconde_guerre_mondiale #autonomie_arabe #ONU #URSS #guerre_coloniale #attentats #guérilla #camps_de_réfugiés #réfugiés_palestiniens #contexte_colonial #responsabilité #culpabilité #Shoah #néo-colonialisme
mmmh @colporteur il dit explicitement l’inverse à 15min « certains médias cherchent à réduire le conflit à une guerre de religions… ou à un conflit uniquement local… alors qu’on a une responsabilité en tant que français… et pour ça il va falloir déconstruire notre antisémitisme à droite comme à gauche… »
oui, @rastapopoulos, il tâche d’être précautionneux sur l’antisémitisme et il dit vrai dans le passage que tu cites (guerre de religion). mais il loupe ce point historiquement décisif de la (re)confessionalisation progressive des deux mouvements nationalistes, sioniste et palestinien. des deux cotés, la religion n’était en rien essentiele, bien que de part et d’autre cela ai aussi joué initialement un rôle, minoritaire (cf. l’histoire du sionisme et celle de l’OLP). voilà qui est altéré par ce qu’il dit du sionisme originel (où il se plante), dont les coordonnées se définissaient dans un espace résolument mécréant, dans un rapport conflictuel avec le Bund, avec le socialisme révolutionnaire européen.
pour ce que je comprends d’Israël, on peut dire grossièrement que le religieux se divise en deux, un fondamentalisme messianique et guerrier qui caractérise nombre de colons (dans l’acception israélienne du terme) et l’État israélien, et de l’autre une religiosité qui refuse la sécularisation dans l’État guerrier (exemptions du service militaire pour des orthodoxes d’une part, qui fait scandale, dissidence pacifiste au nom de la Thora d’autre part).
j’avais vu ce bobino avant qu’il soit cité par Mona et repris par toi et ne l’avait pas aimé. la vulgarisation historique est un exercice à haut risque (simplifications impossibles, déperditions, erreurs), le gars d’Histoires crépues en est d’ailleurs conscient.
un récit au présent qui sait tirer des fils historiques et politiques nécessaires à ce qu’il énonce (comme l’a si bien réussi Mona avec son dernier papier) ne se donne pas pour objectif une synthèse historique. celle-ci émerge par surcroit depuis le présent (une critique, une représentation du présent).
edit @sandburg, les persécutions des juifs et l’éclosion des nationalismes en Europe sont déterminantes dans cette « histoire du XXeme ». le sionisme nait, lui aussi, au XIXeme...
Paul Lafargue, retour à coup d’archives sur une figure révolutionnaire de Bordeaux pendant la Commune - La Grappe
▻https://lagrappe.info/spip.php?article82
Concernant Bordeaux, on ne peut malheureusement pas parler de la Commune de Bordeaux puisque ses partisan.e.s n’ont pas réussi à la décréter, mais nous pouvons parler de Bordeaux au moment de la Commune car il serait faux de penser qu’il ne s’est rien passé durant cette période de soulèvements. Pourtant, tout commençait mal : l’Assemblée Nationale, après avoir fui Paris et avant de se réfugier à Versailles, s’installe au Grand-Théâtre de Bordeaux. Face à elle, les masses populaires et en colère choisissent majoritairement la voie des républicain.e.s modéré.e.s. Le combat est alors bien plus institutionnel qu’insurrectionnel. Face aux évènements de la Capitale, les républicain.e.s se divisent en deux. D’un côté, plus nombreux.ses, celles et ceux qui souhaitent pacifier la situation et qui agitent pour cela une méfiance à l’égard de Paris, symbole à la fois de la centralisation politique, de l’oppression économique et de l’agitation révolutionnaire. De l’autre côté, les #internationalistes, les membres de l’AIT, l’Association Internationale des Travailleurs, qui soutiennent la Commune de Paris, espèrent l’importer à Bordeaux et cherchent à l’incarner aux élections municipales d’avril-mai 1871. Dans ces désirs bordelais de bouillonnement révolutionnaire, une figure ressort tout particulièrement de cette époque. Elle est connue pour ses liens de parenté avec Karl Marx et pour son ouvrage critiquant le travail, Le Droit à la Paresse. Elle est pourtant née à plus de 7 000 km de Bordeaux et Lénine dira à sa mort que ce fut l’un des plus grands propagateurs du marxisme de son époque. Cette figure, c’est Paul Lafargue, et c’est sa vie, qu’à l’aide d’archives inédites, nous allons raconter aujourd’hui.
Il est en septembre à Madrid, mandaté avec les pleins pouvoirs par le Conseil Général de l’A.I.T. afin de réorganiser le fonctionnement de l’Internationale en Espagne et au Portugal. Il traduit les œuvres de Marx en espagnol et s’oppose constamment aux influences de Bakounine dans l’organisation.
Il ne faut pas sous-estimer le rôle qu’ont pu jouer Lafargue et Engels (sans le vouloir) dans le développement de l’anarcho-syndicalisme en Espagne.
D’après le récit qu’en fait James Guillaume, les portes-parole du « socialisme scientifiques » ne mégotèrent pas sur les moyens pour essayer de contrer l’influence « allianciste » en Espagne au moment de la première internationale. Ce qui donna lieu a d’épiques luttes de pouvoir.
▻https://fr.wikisource.org/wiki/Page:James_Guillaume_-_L%27Internationale,_I_et_II.djvu/640
Non seulement on eu recours à l’intrigue – procédé classique des luttes sectaires - mais aussi à la délation ; ce qui provoqua, probablement, un effet repoussoir du « marxisme » chez nombres d’internationalistes et de révolutionnaires, pendant quelques années...
▻https://fr.wikisource.org/wiki/Page:James_Guillaume_-_L%27Internationale,_I_et_II.djvu/643
Il n’en reste pas moins que Lafargue était un militant révolutionnaire sincère dont la mémoire mérite d’être évoquée, ne serait-ce que pour son célèbre pamphlet « Le droit à la paresse » qui, bien de très daté, par ses références au progrès technologique, permettant de se libérer du travail, n’en reste pas moins un repère essentiel aujourd’hui pour en venir à l’indispensable critique du travail.
radical online collections and archives
I am very interested in the growing amount of radical literature from around the world that is being scanned and digitised. As there are so many and from many different places, I thought it would be useful to make a list. All of those that are included are free to access (there are others that require some form of subscription). If there are any that I have missed or if any links are broken, do let me know, either by commenting below or sending me an email.
▻https://hatfulofhistory.wordpress.com/radical-online-collections-and-archives
#base_de_données #archives #liste #anti-fascisme #anarchisme #anti-impérialisme #anti-colonialisme #anti-apartheid #black_radicalism #radicalisme #cominform #communisme #féminisme #première_internationale #internationale_socialiste #histoire #LGBT #maoïsme #new_left #deuxième_internationale #second_international #syndicalisme #trotskisme
Bienvenue en première ligne – Au delà de la violence et de la non-violence – collectif Chuang, niet !éditions
▻https://niet-editions.fr/blog/bienvenue-en-premiere-ligne-au-dela-de-la-violence-et-de-la-non-violen
Le collectif Chuang proposait en juin 2020 une très pertinente analyse des derniers développements tactiques et stratégiques dans les manifs qui secouent tout à tour de nombreux endroits du monde. De Hong Kong au Chili, des États-Unis en feu à la France des Gilets jaunes, Chuang revient sur les fameuses “premières lignes” qu’on a vu apparaitre ici et là. Une intelligence collective des affrontements semble montrer son nez…
Vu la débauche de forces à la fois en quantité d’effectifs et en technologies, j’ai l’impression que les manifestant⋅es FR sont assez loin de tactiques conscientes aussi élaborées, pour faire face vraiment à des troupes de guerre (civile) en face. Tout parait tellement disproportionné…
ça vient par bribes (emploi de parapluie, corde dissimulée pour faire tomber les flics qui chargent, pyrotechnie pour tenir la distance) avec des exemples locaux, plus ou moins ponctuels
avec une mention spéciale à #Rennes (ce n’est pas pour rien que le ministre dit vouloir dissoudre Défense collective)
▻https://twitter.com/AG_Rennes2/status/1643163908973240320
Très drôle vidéo howto des barricades Dents de Dragon (à libérer d’instagram) @rezo @colporteur #toctoc
Die Abenteuer des braven Soldaten Schwejk
►https://www.projekt-gutenberg.org/hasek/schwejk/chap020.html
3. Schwejks Erlebnisse in Királyhida
...
»In jedem Gefecht gibts mehrere, was bemacht sind«, ließ sich abermals ein Mann aus der Eskorte vernehmen, »unlängst hat uns ein verwundeter Kamerad in Budweis erzählt, daß er sich, wie sie vorgerückt sind, dreimal hintereinander bemacht hat. Zuerst wie sie aus den Deckungen auf den Platz vor den Drahthindernissen hinaufgekrochen sind, dann wie sie angefangen ham sie durchzuschneiden, und zum drittenmal hat ers in die Hosen gelassen, wie die Russen mit Bajonetten auf sie gestürzt sind und ›Uraa‹ gebrüllt ham. Dann ham sie angefangen, wieder in die Deckungen zurückzulaufen, und von ihrem Schwarm war kein einziger, was nicht bemacht gewesen war. Und ein Toter, der mitn Füßen nach unten oben auf der Deckung gelegen is und dem beim Vorrücken ein Schrapnell den halben Kopf abgerissen hat, wie wenn man ihn entzweigeschnitten hätt, der hat sich im letzten Augenblick so bemacht, daß es aus seinen Hosen über die Schuh heruntergeflossen is in die Deckungen mitsamt dem Blut. Und die Hälfte von seinem Schädel mitsamtm Hirn is grad druntergelegen. Man weiß gar nicht, wies einem passiert.«
Manchmal«, sagt Schwejk, »macht sich einem wieder im Gefecht schlecht, etwas wird einem zuwider. In Prag aufm Pohořelec in der ›Aussicht‹ hat ein kranker Rekonvaleszent von Przemysl erzählt, daß er dort unter der Festung zum Bajonettangriff gekommen is. Ihm gegenüber is ein Russ’ aufgetaucht, ein Kerl wie ein Berg, und is auf ihn mitm Bajonett losgegangen und hat einen großen Tropfen unter der Nase gehabt. Wie er ihm auf diesen Tropfen geschaut hat, auf diesen Rotz, hat sich ihm herich gleich so schlecht gemacht, daß er hat aufn Hilfsplatz gehn müssen, wo man ihn für cholerakrank befunden hat, man hat ihn in die Cholerabaracke in Pest geschafft, wo er sich auch wirklich angesteckt hat.«
»War es ein gewöhnlicher Infanterist oder ein Korporal?« fragte der Einjährigfreiwillige.
»Ein Korporal«, antwortete Schwejk ruhig.
»Das könnt auch jedem Einjährigfreiwilligen geschehn«, sagte der Korporal blöd, aber dabei blickte er siegesbewußt den Einjährigfreiwilligen an, als wollte er sagen: »Hab ichs dir aber gegeben, was wirst du darauf antworten?«
Der Einjährigfreiwillige aber schwieg und legte sich auf die Bank.
Littérature. La République tchèque fête les 100 ans du “brave soldat Svejk”
▻https://www.courrierinternational.com/une/litterature-la-republique-tcheque-fete-les-100-ans-du-brave-s
Cent ans après la première publication de ses aventures, succès littéraire mondial, le brave soldat Svejk reste considéré comme un héros national par les Tchèques. Sans pourtant bien savoir quelles valeurs le personnage incarne véritablement.
Publié le 06 mars 2021 à 09h56
“Un génie ou un idiot ?” C’est la question que pose Respekt en une de son édition de cette semaine, au-dessus d’un dessin montrant le brave soldat Svejk devant lequel des officiers de l’ancien Empire austro-hongrois s’inclinent pour lui souhaiter son anniversaire. Ce dessin est directement inspiré de ceux du peintre Josef Lada, dont les illustrations ont contribué à donner à Svejk les traits balourds qu’on lui connaît depuis.
À l’occasion du centenaire de la première publication du roman satirique, qui reste une des œuvres littéraires tchèques les plus lues dans le monde, l’hebdomadaire explique que Josef Svejk – longtemps orthographié “Chvéïk” en français – “reste un héros mystérieux”.
Sorti de la plume de Jaroslav Hasek, écrivain anarchiste habitué des brasseries enfumées de Prague, Svejk continue d’incarner, un siècle plus tard, un certain sens de l’humour tchèque. Une vision du monde et de la vie aussi. “Bien que pas une seule fois dans le livre Svejk n’adopte de position clairement définie, et bien que l’on ne sache jamais très bien ce qu’il pense, même les gens qui ne parlent pas sa langue mais qui ont pu lire ses aventures, traduites dans des dizaines de versions, associent le personnage aux Tchèques”, note l’hebdomadaire.
“Une œuvre très actuelle”
Comme son héros mal rasé, alcoolique et irrespectueux des ordres établis, dont l’histoire est une suite de (més)aventures toutes plus invraisemblables les unes que les autres, l’auteur a lui-même servi durant la Grande Guerre comme simple soldat dans les rangs de l’armée autrichienne, dont l’actuelle République tchèque dépendait alors encore. Jusqu’à la dernière page du roman, le lecteur, entre deux fous rires, baigne dans l’incertitude, avec une question en toile de fond : le sens de la réplique et les réflexions de Svejk tiennent-ils davantage du crétinisme, de l’idiotie, de la naïveté ou de la roublardise ?
Plus qu’un roman humoristique, Les Aventures du brave soldat Svejk, qui ont fait l’objet d’une nouvelle traduction en français en 2018, sont aussi un livre grave, une satire de la guerre et de ses absurdités. “Une œuvre très actuelle”, selon Respekt, alors que la République tchèque est désormais le pays en Europe le plus touché par le coronavirus. Le journal insiste :
Durant la pandémie, les Tchèques, qui aiment se considérer comme un peuple de Svejk, se comportent-ils plutôt de façon sage ou stupide ? Malheureusement, la réponse est claire : malgré un gouvernement aujourd’hui tout aussi incompétent que ne l’était le commandement autrichien à l’époque, nous ne faisons rien de ce que Svejk a fait, lui, pour survivre à la guerre
Un texte crucial de Marx et Engels explicitant la nécessité pour le prolétariat de s’organiser par lui-même.
En mars 1850, [ils] rédigent une Adresse du comité central de la Ligue des communistes, qui invite les travailleurs à constituer un parti révolutionnaire indépendant de tout intérêt extérieur à leur classe, qui se prononce pour l’établissement futur de gouvernements ouvriers, et qui se conclut ainsi : « Le parti du prolétariat aura pour mot d’ordre : la révolution en permanence. » Tirant les enseignements de l’action des classes sociales dans les événements de 1848-1849, Marx et Engels ont abouti à la conception de la révolution permanente, futur élément central du marxisme.
(Marx, de Pierre Fougeyrollas)
Adresse du Comité Central à la Ligue des communistes (Karl Marx, Friedrich Engels)
▻https://www.marxists.org/francais/marx/works/1850/03/18500300.htm
#marxisme #karl_marx #friedrich_engels #prolétariat #lutte_de_classe #classe_ouvrière #parti_révolutionnaire #parti_ouvrier
Autre texte essentiel : l’Adresse inaugurale de l’Association internationale des travailleurs dans laquelle il renoue avec les idées maîtresses et la stratégie du Manifeste du Parti communiste de 1848. Cette adresse deviendra un des textes les plus célèbres du mouvement ouvrier du XIXe siècle.
Enjeu de base : pour en finir avec l’exploitation capitaliste, il s’agit de « réorganiser le parti des ouvriers ». A leur propos, Marx précise :
Ils ont entre les mains un instrument de succès : le nombre. Mais le nombre ne pèse dans la balance que s’il est uni par l’entente et guidé par la connaissance. L’expérience du passé a montré qu’un lien de fraternité doit exister entre les travailleurs des différents pays et les inciter à tenir bon, coude à coude, dans toutes leurs luttes pour l’émancipation et que si l’on dédaigne ce lien, le châtiment sera l’échec commun de ces efforts sans cohésion.
La lutte radicale du travail contre le capital exige, selon l’Adresse, la mise en pratique de l’internationalisme prolétarien. A la bourgeoisie qui a réalisé le marché mondial, il faut opposer, en vue de la détruire, une stratégie révolutionnaire qui soit elle-même mondiale. A partir de là, Marx considère la politique internationale et le rôle que le mouvement ouvrier peut et doit jouer en la matière :
Ce n’est pas la sagesse des classes dirigeantes, mais bien l’héroïque résistance opposée par les classes travailleuses d’Angleterre à leur folie criminelle, qui a retenu l’Europe occidentale de se jeter tête baissée dans une croisade pour la perpétuation et la propagation de l’esclavage outre-Atlantique.
Enfin, la conclusion de l’Adresse de 1864 rejoint celle du Manifeste de 1848 :
La lutte pour une telle politique étrangère fait partie de la lutte générale pour l’émancipation des classes travailleuses : Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
Contre les proudhoniens qui veulent confiner le combat ouvrier dans des actions purement économiques et contre les lassalliens qui espèrent composer avec la puissance étatique, Marx fait prévaloir une stratégie prolétarienne indépendante et révolutionnaire qui intègre le « domaine réservé » de la politique internationale.
Les statuts qui font suite à l’adresse débutent par une affirmation de principe :
l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes
dont on peut dire qu’elle constitue le maître mot du marxisme. Car, fondamentalement, la politique de Marx, telle qu’elle se dessinait clairement en 1848, réside dans la conviction que la classe des travailleurs salariés se libérera de l’exploitation capitaliste, non par la mise en application d’une doctrine, fût-elle radicalement socialiste ou communiste, mais par son auto-organisation qui en fera une force révolutionnaire capable de vaincre la classe capitaliste. Si l’on comprend bien les termes de l’adresse et des statuts de la Première Internationale, le marxisme ne s’applique pas, il exprime et organise le mouvement des travailleurs salariés contre l’exploitation capitaliste et pour une société libérée de toute exploitation de l’homme par l’homme. Cette ligne d’action fondamentale permet de distinguer, jusqu’à nous, le marxisme de ses contrefaçons.
(Pierre Fougeyrollas)
#première_internationale #marx #internationalisme #parti_révolutionnaire
Les statuts indiquent clairement l’objectif de l’Association :
Dans sa lutte contre le pouvoir collectif des classes possédantes, le prolétariat ne peut agir comme classe qu’en se constituant lui-même en parti politique distinct, opposé à tous les anciens partis formés par les classes possédantes. Cette constitution du prolétariat en parti politique est indispensable pour assurer le triomphe de la révolution sociale et de son but suprême : l’abolition des classes.
Il y a un siècle : 1923, l’occupation de la Ruhr
▻https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/02/08/1923-loccupation-de-la-ruhr_494161.html
Le 7 janvier 1923, des troupes françaises et belges franchissaient la frontière allemande, avant d’occuper la #Ruhr pendant plus de deux ans. Les dirigeants de l’#impérialisme français, sorti victorieux de la #Première_Guerre_mondiale, voulaient « faire payer l’#Allemagne »… et sa population.
Le gouvernement du conservateur #Raymond_Poincaré voulait obtenir ainsi le paiement des réparations financières imposées à l’Allemagne par le traité de Versailles, qui avait sanctionné la fin du conflit mondial entre les principales puissances pour un repartage des colonies et des #zones_d’influence.
L’impérialisme français nourrissait aussi le projet d’affaiblir durablement son concurrent allemand, « en séparant de la Prusse les Pays rhénans pour les placer sous un régime spécial du point de vue militaire », comme le dit le ministre Louis Loucheur. Il exprimait alors la volonté des capitalistes français de mettre la main sur les industries de Rhénanie. Mais l’esprit revanchard à courte vue des politiciens français et la rapacité de leur impérialisme allaient provoquer en Allemagne une crise sociale et politique remettant la révolution à l’ordre du jour.
Effondrement économique et #crise_politique
En 1918, la révolution ouvrière avait obligé l’empereur Guillaume II à abdiquer. Inspirés par l’exemple des soviets de Russie, les travailleurs constituèrent alors des conseils ouvriers dans tout le pays. La bourgeoisie allemande ne dut son salut qu’au soutien que lui apporta le Parti social-démocrate qui, depuis 1914 et son ralliement à l’Union sacrée, avait abandonné toute perspective de renversement révolutionnaire du capitalisme. Pire, allié à l’état-major, il organisa l’écrasement de la révolution. En récompense pour son rôle de sauveur de l’ordre bourgeois, le principal dirigeant social-démocrate, Friedrich Ebert, put devenir le premier président de la République. Mais, l’Allemagne étant sortie exsangue de la guerre, la situation était loin d’être stabilisée.
Les sanctions financières contribuaient à aggraver les conditions de vie de la population. Depuis 1920, les travailleurs allemands ne recevaient que 90 % de leurs salaires. Les 10 % restants et les impôts indirects servaient à payer les réparations. Le mark ne cessait de perdre de la valeur : à l’été 1922, le dollar, qui auparavant valait 200 marks en valait 10 000. Les salaires ne suivaient plus les prix : viande, beurre, café, sucre et lait disparaissaient des foyers ouvriers.
En envoyant son armée occuper la Ruhr, le gouvernement français plongeait l’Allemagne dans une situation de chaos économique. Le dollar passa brutalement de 10 000 à 50 000 marks et l’inflation s’emballa. Le gouvernement et le grand patronat allemands organisèrent une « résistance passive », cherchant à y associer les ouvriers en les appelant à la « grève patriotique ». Si de grands patrons comme Fritz Thyssen junior ou Gustav Krupp furent emprisonnés, les travailleurs subirent la répression, l’armée française tirant à plusieurs reprises sur des manifestants qui protestaient contre la hausse des prix et allaient parfois jusqu’à piller des magasins pour se nourrir. Menacé d’une faillite financière, contesté par une vague de grèves, le Premier ministre allemand Cuno démissionna en août 1923.
PC français et allemand contre l’occupation
Les Partis communistes allemand et français s’étaient constitués en 1919 et 1920 en regroupant les militants qui voulaient suivre l’exemple de la révolution russe. Ils furent en première ligne pour organiser la lutte contre l’occupation de la Ruhr, défendant une politique internationaliste cherchant à lier les prolétariats des deux pays dans une lutte commune contre leurs dirigeants.
Ce n’était pas facile dans un contexte où les gouvernements, de part et d’autre, attisaient le nationalisme. En Allemagne, l’#extrême_droite tentait d’accroître son influence en menant une politique terroriste, commettant des actes de sabotage et des attentats contre les soldats français. Le #KPD, le Parti communiste d’Allemagne, mit en avant le mot d’ordre : « Combattre Poincaré sur la Ruhr et Cuno sur la Spree » (la rivière traversant Berlin). C’est sur cette base politique que les communistes allemands organisèrent la protestation contre l’occupation de la Ruhr, appelant à des fraternisations entre travailleurs allemands et soldats français.
En France, ceux qui dénonçaient l’occupation de la Ruhr étaient dénoncés comme des traîtres et arrêtés. Cachin et Treint, deux dirigeants du PC, et Montmousseau, le secrétaire général de la #CGTU, furent emprisonnés pour complot contre la sûreté de l’État. L’organisation des Jeunesses communistes fut particulièrement active pour dénoncer l’aventure militaire dans la Ruhr. Ses militants menaient une agitation révolutionnaire parmi les soldats.
Les Partis communistes des deux pays organisèrent des conférences communes contre l’occupation. Le PC de France s’exprima ainsi dans une déclaration à Francfort : « Le prolétariat français condamne l’#occupation_de_la_Ruhr comme un crime contre la classe ouvrière de tous les pays. Les jours de 1914 sont revenus, mais il y a quelque chose de changé parmi nous. Nous n’attendons plus rien de la démocratie. Nous ne croyons plus à la patrie bourgeoise. Nous ne sommes plus dupes des phrases réformistes. Nous avons pris conscience de notre force révolutionnaire. Les travailleurs de France et d’Allemagne ne marcheront plus les uns contre les autres. Ils se tendront la main pour s’unir contre la bourgeoisie. »
L’échec des ambitions françaises
La crise ouverte par l’occupation de la Ruhr allait créer une #situation_révolutionnaire en octobre 1923, à la suite de laquelle les États-Unis, dont l’importance parmi les puissances s’affirmait, intervinrent avec Charles Dawes et son « plan des experts », signé à Paris le 16 août 1924, pour imposer un aménagement de la dette allemande. Les dirigeants américains étaient conscients de la nécessité de régler cette question pour écarter le risque révolutionnaire. Ils refusaient aussi le mariage du charbon allemand et du fer français susceptible de concurrencer leur production d’acier. Le gouvernement français finit par retirer ses troupes en 1925, sans avoir atteint aucun de ses objectifs.
Les capitaux américains qui s’investirent massivement en Europe, et en particulier en Allemagne, contribuèrent alors à stabiliser la situation sociale et politique jusqu’à l’éclatement de la crise de 1929. La stalinisation des Partis communistes les empêcha de jouer alors un rôle révolutionnaire. Mais, en 1923, les deux Partis communistes avaient fait la démonstration de ce que pouvait être une politique internationaliste menée par des militants refusant d’être dressés les uns contre les autres par leurs gouvernements et affirmant ensemble leur volonté de lutter ensemble pour le renversement du #capitalisme .
Tirailleurs sénégalais : la chair à canon venue des colonies
▻https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/01/11/tirailleurs-senegalais-la-chair-canon-venue-des-colonies_467
La sortie du #film #Tirailleurs a servi de prétexte à divers politiciens allant de l’#extrême_droite aux macronistes pour déverser leurs injures contre ceux qui critiquent le passé colonial de la France.
Ce corps militaire fut créé en 1857 pour aider l’armée française à imposer sa domination aux populations des colonies. Avec la montée vers la #Première_Guerre_mondiale, l’idée surgit d’utiliser ces soldats en dehors des #colonies. Le général Mangin, un officier colonial, justifia par sa rhétorique raciste la constitution d’une « #force_noire ». « Le noir naît soldat », écrivait-il pour justifier l’emploi de ces soldats qu’il décrivait comme des « primitifs pour lesquels la vie compte si peu ». À partir de 1915, de grandes opérations de recrutement de force eurent lieu dans les colonies d’Afrique de l’ouest. Contrairement à la légende, la population résista à cet enrôlement particulièrement violent, comme le montre le film. Des #révoltes éclatèrent même à #Madagascar en 1915, dans des villages de l’actuel Burkina et parmi les populations du Tchad et du nord du #Niger en 1916, dans les Aurès en 1917, ainsi qu’en #Indochine et en #Nouvelle-Calédonie.
485 000 soldats enrôlés dans tout l’empire colonial furent envoyés au front. Ils tombèrent massivement à Verdun en 1916, lors de l’offensive du Chemin des Dames en 1917 et pour la prise de la ville de Reims en 1918. Sur les 134 000 #tirailleurs_sénégalais envoyés en Europe, plus de 20 % périrent, sur les champs de bataille et dans l’horreur des tranchées d’abord, et aussi du fait de toutes les maladies pulmonaires qui leur étaient inconnues jusque-là. Des dizaines de milliers d’hommes venant des colonies étaient aussi enrôlés dans les usines en France pour faire la richesse des marchands de canons. Pendant ce temps, les populations des colonies connaissaient les réquisitions et le travail forcé pour participer bien malgré elles à l’#effort_de_guerre.
Lors de la Deuxième Guerre mondiale, de nouveau des troupes coloniales participèrent en masse aux combats pour que la France fasse partie des vainqueurs et garde son #empire_colonial. Mais les discours sur la liberté et la démocratie ne leur étaient pas adressés. Le 1er décembre 1944, plusieurs dizaines de tirailleurs sénégalais furent massacrés par des gendarmes français dans le camp de Thiaroye au #Sénégal. Après avoir été prisonniers de guerre, ils étaient rapatriés au pays et manifestaient pour obtenir la solde à laquelle ils avaient droit.
Quant aux soldats venant d’Algérie, ils découvrirent, à leur retour, les massacres à Sétif et Guelma contre ceux qui avaient osé réclamer l’indépendance et la liberté pour eux-mêmes. La puissance coloniale française allait finir par payer sa politique. En armant ces soldats, elle fit de certains des combattants qui décidèrent de ne plus se laisser dominer. Beaucoup luttèrent ensuite contre la présence française dans leur pays.
Jusqu’au bout, l’#armée_française utilisa des tirailleurs et autres soldats enrôlés dans les colonies pour combattre leurs frères d’oppression. En Indochine, en #Algérie, ils servirent à nouveau de #chair_à_canon. Comment s’étonner que les différents gouvernements n’aient jamais traité les soldats africains à égalité avec les soldats français ? Le personnel politique de cette vieille puissance coloniale est élevé dans le #racisme comme il est élevé dans la #haine_antiouvrière et antipauvres.
Août 1914 : Le suicide de l’Internationale
▻https://www.partage-noir.fr/aout-1914-le-suicide-de-l-internationale
❝Conscients de l’imminence d’une guerre de grande ampleur, les différents mouvements ouvriers européens réunis dans la Deuxième Internationale, résolument pacifistes, furent pourtant incapables, non seulement d’empêcher la Première Guerre mondiale, mais même de s’y opposer.
Le #congrès de la #Deuxième_Internationale, initialement prévu à Vienne en 1913, fut avancé d’un an devant le risque que la première guerre des Balkans se transforme en guerre mondiale. Il eut lieu à Bâle, en Suisse, les 24 et 25 novembre, réunit 550 délégués de 23 pays et se consacra à « la situation internationale et l’accord pour une action contre la guerre ».
#internationalisme #communisme_révolutionnaire #communisme #Congrès_de_bâle #première_guerre_mondiale #guerre_mondiale #social-démocratie #trahison #réformisme
[...] Des miltants restés révolutionnaires, dont les dirigeants allemands #Rosa_Luxemburg et #Karl_Liebknecht, le #parti_bolchévik et d’autres, ne sombrèrent pas dans le #chauvinisme. La trahison de la majorité des dirigeants des partis sociaux-démocrates européens révélait leur adaptation au #capitalisme alors que le développement de celui-ci et l’enrichissement de la bourgeoisie européenne par l’exploitation du reste du monde avaient rendu possible, pendant quelques années, la distribution de quelques privilèges à une partie des travailleurs et de leurs représentants politiques et syndicaux.
La minorité restée révolutionnaire allait être à l’origine de la constitution des partis communistes et de la troisième internationale, l’Internationale Communiste.
▻https://journal.lutte-ouvriere.org/2022/12/14/les-24-et-25-novembre-1912-le-congres-de-bale-de-linternatio
Theobald Tiger (Kurt Tucholsky), Gebet nach dem Schlachten,
Die Weltbühne, 07.08.1924, Nr. 32, S. 233
▻http://www.zeno.org/Literatur/M/Tucholsky,+Kurt/Werke/1924/Gebet+nach+dem+Schlachten
Kopf ab zum Gebet!
Herrgott! Wir alten vermoderten Knochen
sind aus den Kalkgräbern noch einmal hervorgekrochen.
Wir treten zum Beten vor dich und bleiben nicht stumm.
Und fragen dich, Gott:
Warum –?
Warum haben wir unser rotes Herzblut dahingegeben?
Bei unserm Kaiser blieben alle sechs am Leben.
Wir haben einmal geglaubt . . . Wir waren schön dumm . . . !
Uns haben sie besoffen gemacht . . .
Warum –?
Einer hat noch sechs Monate im Lazarett geschrien.
Erst das Dörrgemüse und zwei Stabsärzte erledigten ihn.
Einer wurde blind und nahm heimlich Opium.
Drei von uns haben zusammen nur einen Arm . . .
Warum –?
Wir haben Glauben, Krieg, Leben und alles verloren.
Uns trieben sie hinein wie im Kino die Gladiatoren.
Wir hatten das allerbeste Publikum.
Das starb aber nicht mit . . .
Warum –? Warum –?
Herrgott!
Wenn du wirklich der bist, als den wir dich lernten:
Steig herunter von deinem Himmel, dem besternten!
Fahr hernieder oder schick deinen Sohn!
Reiß ab die Fahnen, die Helme, die Ordensdekoration!
Verkünde den Staaten der Erde, wie wir gelitten,
wie uns Hunger, Läuse, Schrapnells und Lügen den Leib zerschnitten!
Feldprediger haben uns in deinem Namen zu Grabe getragen.
Erkläre, daß sie gelogen haben! Läßt du dir das sagen?
Jag uns zurück in unsre Gräber, aber antworte zuvor!
Soweit wir das noch können, knien wir vor dir – aber leih uns dein Ohr!
Wenn unser Sterben nicht völlig sinnlos war,
verhüte wie 1914 ein Jahr!
Sag es den Menschen! Treib sie zur Desertion![437]
Wir stehen vor dir: ein Totenbataillon.
Dies blieb uns: zu dir kommen und beten!
Weggetreten!
Ignaz Wrobel (Kurt Tucholsky), Les Abattoirs, Die Weltbühne, 08.09.1925, Nr. 36, S. 367
▻http://www.zeno.org/Literatur/M/Tucholsky,+Kurt/Werke/1925/Les+Abattoirs
Ein grüngrauer, stumpfer Himmel liegt über La Villette, dem Arbeiterviertel im Nordosten der Stadt. Ein Stückchen Kanal durchschneidet quer die Straßen, von hier fahren die Kähne mit dem Fleisch durch rußige Wiesen. Es ist sieben Uhr früh.
Gegenüber dem begitterten Eingang zu den dunkeln Gebäuden des Schlachthofes hocken, sitzen, bummeln vor den Caféhäusern merkwürdige Männer und Frauen. Viele haben blutbespritzte Hosen, blutgetränkte Stiefel, ein grauer Mantel bedeckt das ein wenig. Einer ist nur in Jacke und Hose, unten ist er rot, als habe er in Blut gewatet, auf dem Kopf trägt’ er eine kleine, runde, rote Mütze – er sieht genau aus wie ein Gehilfe von Samson. Er raucht. Eine Uhr schlägt.
Die Massen strömen durch die große Pforte, hinten sieht man eine Hammelherde durch eine schattige Allee trappeln, mit raschen Schritten rücken die Mörder an. Ich mit.
Über den großen Vorhof, flankiert von Wärter- und Bürohäuschen, an einer Uhrsäule vorüber, hinein in die ›carrés‹. Das sind lange Hallen, nach beiden zugigen Seiten hin offen, hoch, mit Stall-Löchern an den Seiten. Hier wird geschlachtet. Als ich in die erste Halle trete, ist alles schon in vollem Gange. Blut rieselt mir entgegen.
Da liegt ein riesiger Ochs, gefesselt an allen vieren, er hat eine schwarze Binde vor den Augen. Der Schlächter holt aus und jagt[205] ihm einen Dorn in den Kopf. Der Ochse zappelt. Der Dorn wird herausgezogen, ein neuer, längerer wird eingeführt, nun beginnt das Hinterteil des Tieres wild zu schlagen, als wehre es sich gegen diesen letzten, entsetzlichen Schmerz.
Eine Viertelminute später ist die Kehle durchschnitten, das Blut kocht heraus. Man sieht in eine dunkle, rote Höhle, in den Ochsen hinein, aus dem Hohlen kommt das Blut herausgeschossen, es kollert wie ein Strudel, der Kopf des Ochsen sieht von der Seite her zu. Dann wird er gehäutet. Der nächste.
Der nächste hat an der Stalltür angebunden gestanden mit seiner Binde. Die ist ihm jetzt abgenommen, er schnüffelt und wittert, mit geducktem Hals sieht er sich den Vorgänger an, der da hängt, und beriecht eine riesige weiße Sache: einen Magen, der, einer Meeresqualle gleich, vor ihm auf dem Steinboden umherschwimmt.
Auf einem Bock liegen drei Kälbchen mit durchschnittenen Kehlen, noch lange zucken die Körper, werfen sich immer wieder. Rasch fließt das Blut mit Wasser durchmischt in den Rinnsalen ab. Dort hinten schlachten sie die Hammel.
Zu acht und zehn liegen sie auf langen Böcken, auf dem Rücken liegen sie, den Kopf nach unten, die Beine nach oben. Und alle diese vierzig Beine schlagen ununterbrochen die Luft, wie eine einzige Maschine sieht das aus, als arbeiteten diese braunen und grauen Glieder geschäftig an etwas. Sie nähen an ihrem Tod. In der Ecke stehen die nächsten, sie sind schon gebunden, schnell nimmt der Schlächter eins nach dem andern hoch und legt es vor sich auf den Bock. Kein Schrei.
Drüben in der nächsten Halle wird à la juive geschlachtet. Der Mann, der schachtet, ist aus dem Bilderbuch, ein Jude: ein langes, vergrämtes Gesicht mit einem Käppchen, in der Hand hat er einen riesigen Stahl, scharf wie ein Rasiermesser. Er probt die Schneide auf dem Nagel, er nimmt irgendeine religiöse Förmlichkeit mit ihr vor, seine Lippen bewegen sich. Die süddeutschen Gassenjungen übersetzten sich dies Gebet so: I schneid di nit, i metz di nit, i will di bloß mal schächte!
Hier wird das Tier nicht vorher getötet und dann zum Ausbluten gebracht, sondern durch einen Schnitt getötet, so daß es sich im Todeskampf ausblutet. Ich bin auf den Schnitt gespannt.
Der Ochse ist an den Vorderbeinen gefesselt, durch den Raum laufen über Rollen die Stricke, und zwei Kerls ziehen langsam an. Der Ochse strauchelt, schlägt mit den Beinen um sich, legt sich. Der Kopf hängt jetzt nach unten, die Gurgel strammt sich nach oben . . . Der Jude ist langsam nähergekommen, den Stahl in der Hand. Aber wann hat er den Schnitt getan –? Er ist schon wieder zwei Meter fort, und dem Ochsen hängt der Kopf nur noch an einem[206] fingerbreiten Streifen, das Blut brodelt heraus wie aus einer Wasserleitung. Das Tier bleibt so länger am Leben, unter der Rückenmuskulatur arbeitet es noch lange, fast zwei und eine halbe Minute. Ob es bei diesem System, wie behauptet wird, länger leidet, kann ich nicht beurteilen. Das Blut strömt. Erst dunkelrotes, später scharlachrotes, ein schreiendes Rot bildet seine Seen auf dem glitschrigen Boden. Nun ist das Tier still, der Augenausdruck hat sich kaum verändert. Neben ihm hat sich jetzt ein Mann auf den Boden gekniet, der das Fell mit einer Maschine ablöst. Sauber trennt der Apparat die Haut vom Fleisch, die Maschine schreit, es hört sich etwa an, wie wenn ein Metall gesägt wird, es kreischt. Dann wird dem riesigen Leib ein Schlauch ins Fleisch gestoßen, langsam schwillt er an: es wird komprimierte Luft eingepumpt. Das geschieht, wird gesagt, um die Haut leichter zu lösen. Es hat aber den Nachteil, daß diese Luft nicht rein ist, und das Fleisch scheint so schneller dem Verderben ausgesetzt zu sein. Und es hat den Vorteil, daß sich die Ware, da die Luft nicht so schnell entweicht, im Schaufenster besser präsentiert.
Karrees und wieder Karrees – der Auftrieb auf dem benachbarten Viehmarkt, der zweimal wöchentlich stattfindet, ist stark genug: gestern waren es 13000 Tiere. Paris ist eine große Stadt, und es gibt nur noch kleinere Abattoirs, wie das an der Porte de Vaugirard, und eines nur für Pferde in Aubervilliers. Jetzt ist das Pferdefleisch annähernd so teuer wie das reguläre – der Verbrauch hat wohl etwas nachgelassen. La Villette hat das größte Abattoir – keineswegs das modernste –, mit dem in Nancy und den großen Musterschlachthöfen in Amerika und Deutschland nicht zu vergleichen.
Stallungen und Stallungen. Viele Tiere sind unruhig, viele gleichgültig. An einer Stalltür ist ein Kalb angebunden, das bewegt unablässig die Nüstern, etwas gefällt ihm hier nicht. Zehn Uhr zwanzig, da ist nichts zu machen. Ein Ochse will nicht, er wird furchtbar auf die Beine geschlagen. Sonst geht alles glatt und sauber und sachlich vor sich. An einer Tür stehen zwanzig kurz abgeschnittene Rinderfüße, pars pro toto, eine kleine Herde. Hier liegt ein Schafbock und kaut zufrieden Heu. Es ist ein gewerkschaftlicher Gelber.
Der wird an die Spitze der kleinen Hammelherden gesetzt, die da einpassieren, er führt sie in den Tod; kurz vorher verkrümelt er sich und weiß von nichts mehr, der Anreißer. Er ist ganz zahm und kommt immer wieder zu seinem Futterplatz zurück. Dafür schenkt man ihm das Leben. Das soll in den letzten Jahren schon mal vorgekommen sein.
Hier im großen Stall ist ein Pferch ganz voll von Schafen. Sie werden wohl gleich abgeholt, sie stehen so eng aufeinander, daß sie sich überhaupt nicht bewegen können, und sie stehen ganz still. Sie sehen stumm auf, kein Laut, hundertzwanzig feuchte Augen sehen dich an. Sie warten.
[207] Durch Stallstraßen, an Eisfabriken und Konservenfabriken vorüber, zu den Schweinen. Eine idyllische Hölle, eine höllische Idylle.
In dem riesigen, runden Raum brennen in den einzelnen Kojen, die durch Bretterwände abgeteilt sind, große Strohfeuer. Die Rotunde hat Oberlicht, und die Schlächter, die Männer und Frauen, die die Kadaver sengen, sehen aus wie Angestellte der Firma Hephästos & Co. Die Schweine rummeln in den Kojen, durchsuchen das Stroh – der Schlächter mit einem großen Krockethammer tritt näher, holt, heiliger Hodler! weit aus und schlägt das Tier vor den Kopf. Meist fällt es sofort lautlos um. Zappelt es noch, gibt er einen zweiten Schlag, dann liegt es still. Keine Panik unter den Mitschweinen, kein Laut, kein Schrecken. Draußen, in den Ställen drumherum, schreien sie, wie wenn sie abgestochen werden sollen – hier drinnen kein Laut. Dem toten Schwein werden von Frauen die Borsten ausgerupft, mit denen du dich später rasierst, dann wird es ans Feuer getragen und abgesengt. Die schwarzen Kadaver, auf kleinen Wägelchen hochaufgeschichtet, fahren sie in den Nebensaal, wo man sie weiterverarbeitet. Hier, wie bei den Rindern, stehen Leute mit Gefäßen, die fangen das Blut auf. Das Blut raucht, es ist ganz schaumig, sie rühren ununterbrochen darin, damit es nicht gerinnt.
Die Schlächter stehen sich nicht schlecht: sie verdienen etwa zweihundert Franken die Woche. (Eine Umrechnung ergäbe bei den verschiedenen Lebensbedingungen ein falsches Bild; der Reallohn ist für deutsche Verhältnisse hoch: der französische Arbeiter wohnt schlechter als sein deutscher Genosse, ißt bedeutend besser, kleidet sich fast ebenso gut.)
Da an der Ecke stehen vor großen Trögen Männer und Frauen und kochen die Kalbsköpfe aus. Blutig kommen sie hinein, weiß kommen sie heraus. Auf dem Boden rollen die abgeschnittenen Köpfe mit den noch geöffneten Augen – ein Mann ergreift sie und pumpt sie gleichfalls mit der Luftpumpe auf. Jedesmal bläht sich der Kopf, jedesmal schließt das tote Kalb langsam und wie nun erst verlöschend die Augen . . . dann werden sie gekocht.
Das einseitige Stiergefecht dauert noch an, bis elf wirds so weitergehen. An der Uhr, vorn am Eingang, hängen die Marktnotizen.
Da ist zunächst eine große erzene Tafel, den Toten des Krieges als Erinnerung gewidmet, aufgehängt von den vereinigten Großschlächtereien der Stadt Paris. Namen, eine Jahreszahl . . . Ich studiere die Markttafeln. Und beim Aufsehen bleiben mir Worte haften, ein paar Worte von der Inschrift, die die Gefallenen ehren soll. So:
La Boucherie en gros
1914–1918
Die Parallele ist vollständig.
Abattoirs de la Villette : histoire
▻https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Abattoirs_de_la_Villette
#Paris #La_Villette #1925 #boucherie #abattoir #guerre #première_guerre_mondiale #reportage
Le numéro 33-34 de la revue #Nunatak (version italophone)
La revue est disponible en ligne :
▻https://nunatak.noblogs.org/files/2020/05/n.33.34.inv_.prim2014.interni.pdf
Je mettrai ci-dessous des mots-clés et citations des articles...
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métaliste des numéros recensés sur seenthis :
►https://seenthis.net/messages/969908
Un’elvetica vendetta
#Marco_Camenisch #action_directe #résistance #justice
Marco Camenisch sur wiki:
►https://fr.wikipedia.org/wiki/Marco_Camenisch
#anarchisme
Punk d’alta quota
#Rai_Ko_Ris #musique #punk #Népal #tourisme #développement
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- Come valutate l’influenza del turismo nella vita della popolazione nepalese: la considerate invasiva o un elemento capace di arricchire senza colonizzare il tessuto culturale del Paese?
Anche in questo caso la questione è da considerarsi in un contesto geopolitico. I turisti che vengono in Nepal sono per la maggior parte escursionisti, alpinisti o appassionati di trekking, ovvero persone che camminano e apprezzano le montagne, le colline e le comunità delle alture: non sono come i turisti che vengono in autobus alla torre Eiffel o al Vaticano, sono più umili e rispettano le popolazioni locali. Quando i turisti si inoltrano tra le montagne, spendono un po’ del loro denaro nei villaggi (per alloggiare e mangiare) e cercano di interagire con la popolazione. Con quel denaro la gente del luogo può costruirsi ponti, ambulatori, scuole comunitarie o qualunque altra struttura desideri o necessiti, e l’interazione con i turisti la porta a cambiare la propria mentalità nei confronti delle ragazze, delle donne o delle persone delle caste inferiori. Per questo credo che il turismo qui stia portando qualcosa di positivo. Il problema che abbiamo è rappresentato dalle ONG, sono loro i veri neo-colonialisti. Arrivano per portare sviluppo o assistenza ma difficilmente si spingono fino alle colline e alle montagne, spendono i loro soldi nella capitale e passano il loro tempo a organizzare seminari in hotel a cinque stelle. Il loro obiettivo è politico, visto che scelgono a quali progetti lavorare e come realizzarli, rendendoci dipendenti e succubi dei loro voleri politici ed economici. Le ONG pagano il loro personale nepalese meglio di qualsiasi altra impresa locale, pagano anche dieci volte di più per affittare case, comprare cibo, automobili, elettrodomestici e hanno creato una classe media nella capitale. Questa nuova classe media è ipercapitalista e con le sue comodità materiali è lontana anni luce dalle popolazioni delle alture, quindi si schiera dalla parte degli stranieri riguardo alla politica nazionale.
Il denaro non arriva mai alle montagne e viene utilizzato per retribuire gli stranieri o i ricchi autoctoni e coprire le spese di amministrazione e così tutti gli ’aiuti’ economici finiscono nella capitale per comprare prodotti stranieri destinati alle classi medio-alte, in modo che i soldi tornino ai paesi occidentali. Così non ci sono benefici per le popolazioni rurali, ma la creazione di un’éliste intercapitalista che osteggia gli obiettivi politici delle comunità della montagna e aiuti gli stranieri a garantire che le nuove leggi siano rigorosamente orientate verso i mercati e il capitalismo"
#capitalisme #classes_sociales #classe_moyenne
«In fin dei conti la vita è una lotta, e la tua comunità, comporta la volontà umana di sopravvivere»
ping @sinehebdo
La Prima Guerra Mondiale nel Nord dei Paesi Baschi
Cari amici di valle e di città
Citations :
«Quanto sta accadendo a noi è solo la cristallizzazione di una tendenza punitiva che attraversa diffusamente l’intera società, la quale, di fronte all’evidenza del suo fallimento, non ha altre risposte da dare che non comprendono manette, manganelli e filo spinato.»
(p.42)
«Benché l’ombra della legge giganteggi sui più, in questo mondo sempre più compresso tra cemento e reticolati, tra terre dei fuochi e basi militari, ci sarà sempre qualcuno disposto a ribellarsi.»
(p.42)
«Noi li lasceremo soli in quel triste mondo. Diserteremo la paura e guarderemo oltre. Accartocceremo i loro incubi come demoni di carta e continueremo a sognare, tra le sbarre, nei boschi, ovunque.»
(p.43)
#No_Tav #Val_Clarea #résistance #arrestation #procès #sabotage #luttes #Val_de_Suse
#Vajont, 9 ottobre 1963: strage di Stato. Tra ritagli di memoria e singolari analogie
La Malédiction du #pétrole
Le pétrole est devenu indispensable à l’économie mondiale, c’est sa plus grande richesse, mais aussi sa plus grande malédiction. Retraçant l’histoire de ce paradoxe les auteurs se penchent avec acuité sur le sujet.
Depuis près d’un siècle et demi, l’or noir a été le moteur de la croissance et la source des plus grands malheurs. Combien de temps cet état va-t-il durer alors que même la catastrophe écologique du réchauffement climatique ne semble pas peser dans la décision de s’en passer ? Mais à quand remonte cette course à l’abîme ? C’est ce que les auteurs entreprennent de raconter.
▻https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-la-malediction-du-petrole/album-malediction-du-petrole
#Caucase #Russie #Frères_Nobel #raffinerie #Branobel #Bakou #pipeline #steam-tanker #marée_noire #Rotschild #puits_de_pétrole #mer_Noire #Batoumi #Bnito #puits_de_Bibi-Heybat #histoire #compagnie_pétrolière #Mer_Caspienne #industrie_pétrolière #Pennsylvanie #Edwin_Drake #potion_Drake #Oil_Creek #Pithole #Devil_Bill #John_Davison_Rockfeller #Rockfeller #Standard_Oil_Company #7_soeurs #John_Rockfeller #Cleveland #raffinage #Massacre_de_Cleveland #Sumatra #Staline #Koba #grèves #Royal_Dutch_Shell #industrie_automobile #OPEP #moteur_à_explosion #Jamais_contente #Henry_Ford #Ford #Ford_Motor_Company #moteur_électrique #General_Motors #Ford_T #Detroit #USA #Etats-Unis #Indonésie #colonialisme #essence #énergie #progrès #Esso #Stocony #Socal #Gulf_oil #Texaco #Anglo-persian_oil #William_Knox_d'Arey #Perse #Plaine_du_Naphte #guerre #comité_des_vaisseaux_terrestres #tank #Irak #Compagnie_française_des_pétroles (#CFP) #Total #accords_Sykes-Picot #Moyen-Orient #simple_ligne_de_sable #désert_arabique #Rub_al-khali #Standard_oil_of_California #Ras_Tanura #Harry_St_John_Bridger_Philby #Sheikh_Abdullah #Quart_vide #Kim_Philby #Philby #Arabie_Saoudite #Saoud #WWI #WWII #première_guerre_mondiale #seconde_guerre_mondiale #Canal_de_Suez #Red_Bell_Express #Pacte_de_Quincy #Algérie #Sahara_algérien #extractivisme #CIA #Saddam_Hussein #Arabian_American_oil_company (#ARAMCO) #Ghawar #combine_en_or #Venezuela #optimisation_fiscale #Iran #ENI #Libye #Italie #Pier_Paolo_Pasolini #Enrico_Mattei #guerre_du_Kippour #choc_pétrolier #Conférence_de_Bagdad (1960) #Juan_Pablo_Pérez_Alfonzo #Abdullah_al-Tariki #King_Hubbert #Trente_Glorieuses #premier_choc_pétrolier #Exxon_Mobile #BP-Amoco #pétrole_de_schiste #plateformes_offshore #groupe_Carlyle #Carlyle #schiste #fisc
#pétrole #BD #malédiction
Chroniques de l’occupation de la Rhénanie
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, quelque 100 000 soldats français sont envoyés en #Allemagne pour occuper la Rhénanie. Environ 20 000 d’entre eux sont issus des colonies françaises, notamment de et du #Maroc. Rapidement, ces hommes sont la cible d’une campagne de #diffamation qui fait la une des journaux du monde entier sous le slogan « La honte noire »…
▻https://www.youtube.com/watch?v=5LmnuSwdlGg
ping @nepthys
Sea_Terra
Die SeaTerra GmbH hat über mehr als 20 Jahre internationale Erfahrung im Bereich der Kampfmittelsondierung, Räumung und Sprengung zu Wasser und zu Land. Wir setzen für unsere Arbeit hochpräzise und empfindliche Sensorik in Kombination mit modernen Positionierungssystemen ein, die weltweit einzigartig sind. Die SeaTerra verfügt über Sondier- und Räumschiffe und eigene Unterwasserrobotik (#ROV).
Kampfmittelsondierung und Kampfmittelräumung ist Vertrauenssache. Rund 60 Mitarbeiter aus unterschiedlichsten Disziplinen und Fachrichtungen von Geophysik, über Geologe, Sedimentologen, Feuerwerker, Taucher, Ingenieure bis Archäologen jeden Tag die hohen/höchsten/strengsten Ansprüche, die unsere Kunden und wir uns selbst gesetzt haben.
SeaTerra GmbH verfügt über eine eigene Entwicklungsabteilung, die stetig neue Verfahren und Technologien ermöglicht, um im Rahmen von Kundenprojekten effizient und kostengünstig ans Ziel zu gelangen.
#dépollution #Allemagne #GEKA #explosifs #WWI #WWII #première_guerre_mondiale #deuxième_guerre_mondiale #seconde_guerre_mondiale #déminage #bombes #dépollution_pyrotechnique #explosifs
–-> vu dans le film documentaire
#Déchets de guerre : des explosifs enfouis en héritage
À chaque fois que des projets de construction de grande envergure (parcs éoliens, pose de câbles ou approfondissement de voies navigables) sont prévus dans les mers, les canaux ou les embouchures européens, Dieter Guldin et son équipe entrent en jeu. La raison est simple : plus d’un million et demi de tonnes de #matériel_militaire datant des guerres mondiales repose au fond de la #mer_du_Nord et de la #mer_Baltique.
▻https://www.arte.tv/fr/videos/093707-011-A/arte-regards-dechets-de-guerre-des-explosifs-enfouis-en-heritage
#guerre #mers
La Première Internationale
Entretien avec Mathieu Léonard
▻https://lavoiedujaguar.net/La-Premiere-Internationale-Entretien-avec-Mathieu-Leonard
L’Émancipation des travailleurs. Une histoire de la Première Internationale
Mathieu Léonard (éditions La Fabrique, 2011)
(...) Seize ans avant la création de l’Internationale, il y a l’échec de 1848. Répression de masse, exil… Il y a dans l’air l’idée d’un crépuscule des révolutions au XIXe siècle, même si la Commune semblera contredire cette impression. Nombreux sont ceux qui en viennent à penser qu’il faut passer par d’autres formes d’actions et d’organisations politiques, d’autant que quelques États européens s’ouvrent peu à peu à un certain pluralisme, qui permet la constitution de partis ou de syndicats. La construction de l’AIT ne se fait pas sur le projet d’une insurrection armée, même si des internationalistes, comme les blanquistes (surtout à partir de la Commune), y sont favorables. Son but est d’y aller piano. C’est le jeu de l’histoire et la lutte des classes qui conduit l’Internationale à la révolution, ce n’est pas une aspiration de sédition qu’elle porte en elle-même. Les patrons et les grandes puissances vont peu à peu la désigner comme une force subversive et la diaboliser. Pourtant, il faut relire la définition de la révolution dans La Révolution politique et sociale, un journal de l’AIT sous la Commune, pour mesurer la prudence des internationaux pris dans le feu de l’histoire : « Nous sommes pour la révolution, c’est-à-dire un état de choses tel que, sans secousse, sans désordre, sans coup d’État, sans émeutes, sans léser aucun intérêt légitime, les réformes politiques et sociales, cessant par la liberté complète de pensée d’être un épouvantail pour les niais et les ignorants, puissent passer aisément du domaine de la théorie sur le terrain de la pratique… » (...)
#Première_Internationale #essai #histoire #prolétariat #révolutions #Commune #Marx #Bakounine
Le néo-populisme est un néo- libéralisme
Comment être libéral et vouloir fermer les frontières ? L’histoire du néolibéralisme aide à comprendre pourquoi, en Autriche et en Allemagne, extrême droite et droite extrême justifient un tel grand écart : oui à la libre-circulation des biens et des richesses, non à l’accueil des migrants.
►https://aoc.media/analyse/2018/07/03/neo-populisme-neo-liberalisme
–-> je re-signale ici un article publié dans AOC media qui date de 2018, sur lequel je suis tombée récemment, mais qui est malheureusement sous paywall
#populisme #libéralisme #néo-libéralisme #néolibéralisme #fermeture_des_frontières #frontières #histoire #extrême_droite #libre-circulation #migrations #Allemagne #Autriche
#Globalists. The End of Empire and the Birth of Neoliberalism
Neoliberals hate the state. Or do they? In the first intellectual history of neoliberal globalism, #Quinn_Slobodian follows a group of thinkers from the ashes of the Habsburg Empire to the creation of the World Trade Organization to show that neoliberalism emerged less to shrink government and abolish regulations than to redeploy them at a global level.
Slobodian begins in Austria in the 1920s. Empires were dissolving and nationalism, socialism, and democratic self-determination threatened the stability of the global capitalist system. In response, Austrian intellectuals called for a new way of organizing the world. But they and their successors in academia and government, from such famous economists as Friedrich Hayek and Ludwig von Mises to influential but lesser-known figures such as Wilhelm Röpke and Michael Heilperin, did not propose a regime of laissez-faire. Rather they used states and global institutions—the League of Nations, the European Court of Justice, the World Trade Organization, and international investment law—to insulate the markets against sovereign states, political change, and turbulent democratic demands for greater equality and social justice.
Far from discarding the regulatory state, neoliberals wanted to harness it to their grand project of protecting capitalism on a global scale. It was a project, Slobodian shows, that changed the world, but that was also undermined time and again by the inequality, relentless change, and social injustice that accompanied it.
▻https://www.hup.harvard.edu/catalog.php?isbn=9780674979529
#livre #empire #WTO #capitalisme #Friedrich_Hayek #Ludwig_von_Mises #Wilhelm_Röpke #Michael_Heilperin #Etat #Etat-nation #marché #inégalités #injustice #OMC
Quinn Slobodian : « Le néolibéralisme est travaillé par un conflit interne »
Pour penser les hybridations contemporaines entre néolibéralisme, #autoritarisme et #nationalisme, le travail d’historien de Quinn Slobodian, encore peu connu en France, est incontournable. L’auteur de Globalists nous a accordé un #entretien.
L’élection de Trump, celle de Bolsonaro, le Brexit… les élites des partis de #droite participant au #consensus_néolibéral semblent avoir perdu le contrôle face aux pulsions nationalistes, protectionnistes et autoritaires qui s’expriment dans leur propre camp ou chez leurs concurrents les plus proches.
Pour autant, ces pulsions sont-elles si étrangères à la #doctrine_néolibérale ? N’assisterait-on pas à une mutation illibérale voire nativiste de la #globalisation_néolibérale, qui laisserait intactes ses infrastructures et sa philosophie économiques ?
Le travail de Quinn Slobodian, qui a accordé un entretien à Mediapart (lire ci-dessous), apporte un éclairage précieux à ces questions. Délaissant volontairement la branche anglo-américaine à laquelle la pensée néolibérale a souvent été réduite, cet historien a reconstitué les parcours de promoteurs du néolibéralisme ayant accompli, au moins en partie, leur carrière à #Genève, en Suisse (d’où leur regroupement sous le nom d’#école_de_Genève).
Dans son livre, Globalists (Harvard University Press, 2018, non traduit en français), ce professeur associé au Wellesley College (près de Boston) décrit l’influence croissante d’un projet intellectuel né « sur les cendres de l’empire des Habsbourg » à la fin de la Première Guerre mondiale, et qui connut son apogée à la création de l’#Organisation_mondiale_du_commerce (#OMC) en 1995.
À la suite d’autres auteurs, Slobodian insiste sur le fait que ce projet n’a jamais été réductible à un « #fondamentalisme_du_marché », opposé par principe à la #puissance_publique et au #droit. Selon lui, l’école de Genève visait plutôt un « #enrobage » ( encasement ) du #marché pour en protéger les mécanismes. L’objectif n’était pas d’aboutir à un monde sans #frontières et sans lois, mais de fabriquer un #ordre_international capable de « sauvegarder le #capital », y compris contre les demandes des masses populaires.
Dans cette logique, la division du monde en unités étatiques a le mérite d’ouvrir des « voies de sortie » et des possibilités de mise en #concurrence aux acteurs marchands, qui ne risquent pas d’être victimes d’un Léviathan à l’échelle mondiale. Cela doit rester possible grâce à la production de #règles et d’#institutions, qui protègent les décisions de ces acteurs et soustraient l’#activité_économique à la versatilité des choix souverains.
On l’aura compris, c’est surtout la #liberté de l’investisseur qui compte, plus que celle du travailleur ou du citoyen – Slobodian cite un auteur se faisant fort de démontrer que « le #libre_commerce bénéficie à tous, même sans liberté de migration et si les peuples restent fermement enracinés dans leurs pays ». Si la compétition politique peut se focaliser sur les enjeux culturels, les grandes orientations économiques doivent lui échapper.
L’historien identifie dans son livre « trois #ruptures » qui ont entretenu, chez les néolibéraux qu’il a étudiés, la hantise de voir s’effondrer les conditions d’un tel ordre de marché. La guerre de 14-18 a d’abord interrompu le développement de la « première mondialisation », aboutissant au morcellement des empires de la Mitteleuropa et à l’explosion de revendications démocratiques et sociales.
La #Grande_Dépression des années 1930 et l’avènement des fascismes ont constitué un #traumatisme supplémentaire, les incitant à rechercher ailleurs que dans la science économique les solutions pour « sanctuariser » la mobilité du capital. Les prétentions au #protectionnisme de certains pays du « Sud » les ont enfin poussés à s’engager pour des accords globaux de #libre_commerce.
L’intérêt supplémentaire de Globalists est de nous faire découvrir les controverses internes qui ont animé cet espace intellectuel, au-delà de ses objectifs communs. Une minorité des néolibéraux étudiés s’est ainsi montrée sinon favorable à l’#apartheid en #Afrique_du_Sud, du moins partisane de droits politiques limités pour la population noire, soupçonnée d’une revanche potentiellement dommageable pour les #libertés_économiques.
Le groupe s’est également scindé à propos de l’#intégration_européenne, entre ceux qui se méfiaient d’une entité politique risquant de fragmenter le marché mondial, et d’autres, qui y voyaient l’occasion de déployer une « Constitution économique », pionnière d’un « modèle de gouvernance supranationale […] capable de résister à la contamination par les revendications démocratiques » (selon les termes du juriste #Mestmäcker).
On le voit, la recherche de Slobodian permet de mettre en perspective historique les tensions observables aujourd’hui parmi les acteurs du néolibéralisme. C’est pourquoi nous avons souhaité l’interroger sur sa vision des évolutions contemporaines de l’ordre politique et économique mondial.
Dans votre livre, vous montrez que les néolibéraux donnent beaucoup d’importance aux #règles et peuvent s’accommoder des #frontières_nationales, là où cette pensée est souvent présentée comme l’ennemie de l’État. Pourriez-vous éclaircir ce point ?
Quinn Slobodian : Quand on parle d’ouverture et de fermeture des frontières, il faut toujours distinguer entre les biens, l’argent ou les personnes. Mon livre porte surtout sur le #libre_commerce, et comment des #lois_supranationales l’ont encouragé. Mais si l’on parle des personnes, il se trouve que dans les années 1910-1920, des néolibéraux comme #von_Mises étaient pour le droit absolu de circuler.
Après les deux guerres mondiales, cette conception ne leur est plus apparue réaliste, pour des raisons de #sécurité_nationale. #Hayek a par exemple soutenu l’agenda restrictif en la matière de #Margaret_Thatcher.
Même si l’on met la question de l’immigration de côté, je persiste à souligner que les néolibéraux n’ont rien contre les frontières, car celles-ci exercent une pression nécessaire à la #compétitivité. C’est pourquoi l’existence simultanée d’une économie intégrée et de multiples communautés politiques n’est pas une contradiction pour eux. De plus, une « #gouvernance_multiniveaux » peut aider les dirigeants nationaux à résister aux pressions populaires. Ils peuvent se défausser sur les échelons de gouvernement qui leur lient les mains, plus facilement que si on avait un véritable #gouvernement_mondial, avec un face-à-face entre gouvernants et gouvernés.
Cela pose la question du rapport entre néolibéralisme et #démocratie…
Les néolibéraux voient la démocratie de manière très fonctionnelle, comme un régime qui produit plutôt de la #stabilité. C’est vrai qu’ils ne l’envisagent qu’avec des contraintes constitutionnelles, lesquelles n’ont pas à être débordées par la volonté populaire. D’une certaine façon, la discipline que Wolfgang Schaüble, ex-ministre des finances allemand, a voulu imposer à la Grèce résulte de ce type de pensée. Mais c’est quelque chose d’assez commun chez l’ensemble des libéraux que de vouloir poser des bornes à la #démocratie_électorale, donc je ne voudrais pas faire de mauvais procès.
Les élections européennes ont lieu le 26 mai prochain. Pensez-vous que l’UE a réalisé les rêves des « globalists » que vous avez étudiés ?
C’est vrai que la #Cour_de_justice joue le rôle de gardienne des libertés économiques au centre de cette construction. Pour autant, les règles ne se sont pas révélées si rigides que cela, l’Allemagne elle-même ayant dépassé les niveaux de déficit dont il était fait si grand cas. Plusieurs craintes ont agité les néolibéraux : celle de voir se développer une #Europe_sociale au détriment de l’#intégration_négative (par le marché), ou celle de voir la #monnaie_unique empêcher la #concurrence entre #monnaies, sans compter le risque qu’elle tombe aux mains de gens trop peu attachés à la stabilité des prix, comme vous, les Français (rires).
Plus profondément, les néolibéraux sceptiques se disaient qu’avec des institutions rendues plus visibles, vous créez des cibles pour la #contestation_populaire, alors qu’il vaut mieux des institutions lointaines et discrètes, produisant des règles qui semblent naturelles.
Cette opposition à l’UE, de la part de certains néolibéraux, trouve-t-elle un héritage parmi les partisans du #Brexit ?
Tout à fait. On retrouve par exemple leur crainte de dérive étatique dans le #discours_de_Bruges de Margaret Thatcher, en 1988. Celle-ci souhaitait compléter le #marché_unique et travailler à une plus vaste zone de #libre-échange, mais refusait la #monnaie_unique et les « forces du #fédéralisme et de la #bureaucratie ».
Derrière ce discours mais aussi les propos de #Nigel_Farage [ex-dirigeant du parti de droite radicale Ukip, pro-Brexit – ndlr], il y a encore l’idée que l’horizon de la Grande-Bretagne reste avant tout le #marché_mondial. Sans préjuger des motivations qui ont mené les citoyens à voter pour le Brexit, il est clair que l’essentiel des forces intellectuelles derrière cette option partageaient des convictions néolibérales.
« L’hystérie sur les populistes dramatise une situation beaucoup plus triviale »
De nombreux responsables de droite sont apparus ces dernières années, qui sont à la fois (très) néolibéraux et (très) nationalistes, que l’on pense à Trump ou aux dirigeants de l’#Alternative_für_Deutschland (#AfD) en Allemagne. Sont-ils une branche du néolibéralisme ?
L’AfD est née avec une plateforme ordo-libérale, attachée à la #stabilité_budgétaire en interne et refusant toute solidarité avec les pays méridionaux de l’UE. Elle joue sur l’#imaginaire de « l’#économie_sociale_de_marché », vantée par le chancelier #Erhard dans les années 1950, dans un contexte où l’ensemble du spectre politique communie dans cette nostalgie. Mais les Allemands tiennent à distinguer ces politiques économiques du néolibéralisme anglo-saxon, qui a encouragé la #financiarisation de l’économie mondiale.
Le cas de #Trump est compliqué, notamment à cause du caractère erratique de sa prise de décision. Ce qui est sûr, c’est qu’il brise la règle néolibérale selon laquelle l’économie doit être dépolitisée au profit du bon fonctionnement de la concurrence et du marché. En ce qui concerne la finance, son agenda concret est complètement néolibéral.
En matière commerciale en revanche, il est sous l’influence de conseillers qui l’incitent à une politique agressive, notamment contre la Chine, au nom de l’#intérêt_national. En tout cas, son comportement ne correspond guère à la généalogie intellectuelle de la pensée néolibérale.
Vous évoquez dans votre livre « l’#anxiété » qui a toujours gagné les néolibéraux. De quoi ont-ils #peur aujourd’hui ?
Je dirais qu’il y a une division parmi les néolibéraux contemporains, et que la peur de chaque camp est générée par celui d’en face. Certains tendent vers le modèle d’une intégration supranationale, avec des accords contraignants, que cela passe par l’OMC ou les méga-accords commerciaux entre grandes régions du monde.
Pour eux, les Trump et les pro-Brexit sont les menaces contre la possibilité d’un ordre de marché stable et prospère, à l’échelle du globe. D’un autre côté figurent ceux qui pensent qu’une #intégration_supranationale est la #menace, parce qu’elle serait source d’inefficacités et de bureaucratie, et qu’une architecture institutionnelle à l’échelle du monde serait un projet voué à l’échec.
Dans ce tableau, jamais la menace ne vient de la gauche ou de mouvement sociaux, donc.
Pas vraiment, non. Dans les années 1970, il y avait bien le sentiment d’une menace venue du « Sud global », des promoteurs d’un nouvel ordre économique international… La situation contemporaine se distingue par le fait que la #Chine acquiert les capacités de devenir un acteur « disruptif » à l’échelle mondiale, mais qu’elle n’en a guère la volonté. On oublie trop souvent que dans la longue durée, l’objectif de l’empire chinois n’a jamais consisté à étendre son autorité au-delà de ses frontières.
Aucun des auteurs que je lis n’est d’ailleurs inquiet de la Chine à propos du système commercial mondial. Le #capitalisme_autoritaire qu’elle incarne leur paraît tout à fait convenable, voire un modèle. #Milton_Friedman, dans ses derniers écrits, valorisait la cité-État de #Hong-Kong pour la grande liberté économique qui s’y déploie, en dépit de l’absence de réelle liberté politique.
Le débat serait donc surtout interne aux néolibéraux. Est-ce qu’il s’agit d’un prolongement des différences entre « l’école de Genève » que vous avez étudiée, et l’« l’école de Chicago » ?
Selon moi, le débat est un peu différent. Il rappelle plutôt celui que je décris dans mon chapitre sur l’intégration européenne. En ce sens, il oppose des « universalistes », partisans d’un ordre de marché vraiment global construit par le haut, et des « constitutionnalistes », qui préfèrent le bâtir à échelle réduite, mais de façon plus sûre, par le bas. L’horizon des héritiers de l’école de Chicago reste essentiellement borné par les États-Unis. Pour eux, « l’Amérique c’est le monde » !
On dirait un slogan de Trump.
Oui, mais c’est trompeur. Contrairement à certains raccourcis, je ne pense pas que Trump veuille un retrait pur et simple du monde de la part des États-Unis, encore moins un modèle autarcique. Il espère au contraire que les exportations de son pays s’améliorent. Et si l’on regarde les accords qu’il a voulu renégocier, quels sont les résultats ?
Avec le Mexique, on a abouti à quelque chose de très proche de ce qui existait déjà. Dans le débat dont j’ai esquissé les contours, il serait plutôt du côté des constitutionnalistes, avec des accords de proximité qui s’élargiraient, mais garderaient la Chine à distance. De façon générale, l’hystérie sur les populistes au pouvoir me semble dramatiser une situation beaucoup plus triviale, qui oppose des stratégies quant à la réorganisation de l’économie mondiale.
Est-ce que le rejet de la Chine s’inscrit dans la même logique que les positions hostiles à l’immigration de Hayek en son temps, et de Trump ou des pro-Brexit aujourd’hui ? En somme, y aurait-il certains pays, comme certains groupes, qui seraient soupçonnés d’être culturellement trop éloignés du libre marché ?
On retrouve chez certains auteurs l’idée que l’homo œconomicus, en effet, n’est pas universel. Les règles du libre marché ne pourraient être suivies partout dans le monde. Cette idée d’une altérité impossible à accommoder n’est pas réservée à des ressentiments populaires. Elle existe dans le milieu des experts et des universitaires, qui s’appuient sur certains paradigmes scientifiques comme le #néo-institutionnalisme promu par des auteurs comme #Douglass_North. Cette perspective suppose qu’à un modèle socio-économique particulier, doivent correspondre des caractéristiques culturelles particulières.
▻https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/100319/quinn-slobodian-le-neoliberalisme-est-travaille-par-un-conflit-interne #WWI #première_guerre_mondiale
There are six French communes with 0 inhabitants. These are villages destroyed during the First World War that continue to exist as a tribute to the dead. They even still have an administration, with a mayor and two deputies.
▻https://twitter.com/BjnNowak/status/1329300338399129601
#France #mémoire #cartographie #visualisation #géographie_du_vide #géographie_du_plein #Benjamin_Nowak #village-martyr #destruction #WWI #première_guerre_mondiale #Fleury #Beaumont #Hautmont #Louvemont #Cumieres #Bezonvaux
#Verdun et #Douaumont
via @reka
ping @simplicissimus
C’est aussi un marronnier classique…
Meuse : ces villages qui n’élisent pas leur maire - Le Point
▻https://www.lepoint.fr/elections-municipales/meuse-ces-villages-qui-n-elisent-pas-leur-maire-25-01-2014-1784190_1966.php
En France, six communes martyres, détruites lors de la bataille de Verdun, sont administrées par des maires nommés par le préfet.
Fleury-devant-Douaumont — Wikipédia
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Fleury-devant-Douaumont
La commune de Fleury-sur-Orne, dans le Calvados, a été baptisée par ses élus en hommage à Fleury-devant-Douaumont, par une décision du conseil municipal du 23 août 1916, validée par le conseil des Ministres le 12 avril 1917. Elle s’appelait auparavant Allemagne.
Recherche : la majorité adopte une loi rejetée par le monde universitaire
Les députés ont adopté jeudi la loi de programmation de la recherche voulue par le gouvernement. Le monde universitaire, qui doit organiser une rentrée en pleine pandémie, est très hostile à un projet qui ne répond en rien aux besoins pressants.
« Scandaleux, difficile, déprimant. » Voilà comment Marie Sonnette, sociologue à l’université d’Angers et membre active du collectif « Facs et labos en lutte », a vécu le vote par les députés de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche, dite LPPR.
Présenté en juillet devant le conseil des ministres après plusieurs reports, le texte a en effet été adopté jeudi à l’Assemblée nationale en première lecture. Depuis son annonce jusqu’au début de l’actuelle navette parlementaire, il a suscité de vives oppositions, dont l’expression a notamment été favorisée par la mobilisation plus vaste contre la réforme des retraites.
Cette dernière semaine, un avis quasi unanime et « au vitriol » du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a conforté l’hostilité au texte d’une large majorité de l’enseignement supérieur et de la recherche, dont avaient déjà témoigné les prises de position de centaines de directeurs de laboratoires, ou les grèves ayant affecté des dizaines d’universités ainsi que de nombreuses revues académiques. Par contraste, il ne s’est récemment trouvé que cinq professeurs au Collège de France – une des institutions les plus privilégiées – pour défendre explicitement la loi dans une tribune au Monde.
Pour la maîtresse de conférences contactée par Mediapart, le spectacle est logiquement pénible de voir le même projet adopté « par 68 personnes dans une salle [les députés qui siégeaient – ndlr], en prétendant que la recherche sera géniale sur les dix prochaines années, alors qu’on sait que les financements restent sous-dimensionnés et la précarité toujours aussi massive. Ce dont on a besoin, on le crie depuis longtemps et rien dans la loi n’apporte de réponse. »
Du côté de la majorité, on reconnaît d’ailleurs la portée limitée du texte. « On ne va pas faire la révolution, mais nous allons quand même lever des blocages », concédait Danièle Hérin, députée LREM et rapporteuse générale du texte cette semaine à l’Assemblée. Une posture sobre en comparaison de l’emphase de Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui a évoqué dans l’hémicycle des « moyens massifs », censés rattraper une « décennie perdue ».
À première vue, les chiffres peuvent effectivement impressionner. Il s’agit d’engager 25 milliards d’euros de crédits supplémentaires au cours des dix prochaines années. Une perspective cependant très incertaine, ce que n’a pas manqué de relever le Conseil d’État dans son examen préalable. « Avec un tel horizon, la portée de la programmation des crédits budgétaires ne peut être que limitée, spécialement en fin de période », écrit le Conseil, avant de souligner le risque d’insincérité d’un tel engagement.
« Pourquoi 10 ans ?, renchérit la députée communiste Elsa Faucillon. On ne voit pas la couleur de l’investissement à court terme. Les députés de la majorité entretiennent ce leurre entre engagements pérennes et engagements lointains. » Car pour 2021, seuls 400 millions d’euros supplémentaires sont prévus, et 800 millions en 2022, soit 5 % de l’enveloppe globale.
« J’étais favorable à mettre davantage d’argent dès la première année, répond Danièle Hérin, mais comme le plan de relance va permettre d’investir 2 milliards par an supplémentaires, et que des sources de financement régionales et européennes vont arriver, je pense que cela reste raisonnable. » Mais là encore, l’addition est brouillonne puisque les six milliards sur trois ans du plan de relance ne sont pas uniquement dédiés à la recherche mais aussi à l’innovation, en sachant qu’au sein même de la recherche, le privé est concerné autant que le public.
« On pilote à vue », s’inquiètent également les parlementaires socialistes, qui regrettent l’absence de « trajectoire budgétaire » dans celui adopté jeudi. L’objectif officiel d’investir 1 % du PIB dans la recherche publique ne serait selon eux pas tenu, en raison de simulations budgétaires trop faibles et calculés hors inflation. « On veut construire une belle maison, mais on prend le risque de se retrouver avec un appartement un peu minable à la fin », résume la présidente du groupe des députés PS, Valérie Rabault.
La majorité n’en démord pas et vante les augmentations salariales concrètes à venir, pour des professions notoirement sous-payées au regard de leur niveau de diplôme. « Plus aucun chercheur ne pourra démarrer sa carrière à moins de deux fois le Smic, contre 1,4 fois le Smic aujourd’hui, soutient la députée LREM Valérie Gomez-Bassac, également rapporteuse du texte. Nous allons aussi verser des primes, entre 1000 et 1300 euros par an pour les titulaires en poste. Les doctorants verront leur allocation de recherche augmenter de 30 % d’ici 2023. Et nous financerons 20 % de thèses en plus. »
Des salaires légèrement améliorés, par la voie de primes majoritairement, contre un statut encore un peu plus détricoté ? La méthode n’est pas nouvelle, elle guide la transformation de la fonction publique depuis plusieurs décennies, créant des formes nouvelles d’emploi public à tour de bras. « Ces dispositifs sont facultatifs, précise Danièle Hérin. Chacun des établissements sera libre de choisir les outils qui lui conviennent pour remplir ses objectifs. » Libre, mais dans un cadre budgétaire qui restera contraint...
De nouvelles voies sont donc au programme pour retenir les talents en France, selon le gouvernement. D’une part les « chaires juniors », sur lesquelles pourront postuler les jeunes chercheurs, sur le modèle des « tenure track » du système anglo-américain. Soit un contrat de six ans maximum, parallèle au processus d’intégration comme maître de conférences, et qui pourra, sans obligation, déboucher sur une titularisation comme professeur d’université. « Une procédure de titularisation dérogatoire au droit de la fonction publique », a estimé le CESE, qui risque de mettre encore plus les chercheurs en concurrence.
D’autre part, les CDI de mission, qui permettront de recruter un chercheur sur la durée d’un projet de recherche. L’exemple souvent brandi par la majorité est celui des études spatiales, où une équipe pourrait recruter quelqu’un sur les vingt années que pourrait durer la mission… si celle-ci est bien financée. Joli tour de passe-passe rhétorique, ce CDI pouvant s’arrêter à tout moment, a glosé l’opposition. « Vous pouvez continuer à nous expliquer qu’il est sécurisant et qu’il n’est pas précaire, a remarqué la députée France insoumise Muriel Ressiguier lors de l’examen de ce point en commission. Ça ne change pas le sens de ce qu’il est réellement : un contrat précaire dont personne ne veut. »
Sans bouleverser totalement les équilibres, la loi entérine surtout le principe d’une recherche « par projet », où il faut constamment se saisir de son bâton de pèlerin afin de trouver des ressources financières, auprès de l’Agence nationale de la recherche (ANR), de l’Europe, des régions, ou des contributeurs privés. « Nous augmentons aussi la part du soutien de base aux structures de 10 % », plaident les défenseurs du texte au Parlement, sans démentir le fait que l’ANR ne devienne le principal opérateur de financement de la recherche.
La difficile résistance au rouleau compresseur managérial
Cette « logique de mise en concurrence des formations et des chercheurs », explique à Mediapart la sociologue Séverine Chauvel, s’inscrit dans « la grande course aux classements » internationaux qui sert de guide à la politique de recherche française. « Il y a de l’argent annoncé dans le LPPR mais on ne souhaite pas qu’il soit injecté de cette façon, et en négligeant autant la question d’enseignement. Le vrai problème, poursuit la maîtresse de conférences à l’Université Paris-Est-Créteil, c’est que nous sommes déjà sous-dotés alors qu’on anticipe une ascension démographique des étudiants. Ce qui manque, ce sont des postes et des financements pérennes. »
Or, ces dernières années, les crédits pérennes sont déjà passés de 65 à 61 % des sommes totales allouées. « Dans ce texte, on peut tout à faire imaginer que ce ratio s’inverse, prévient la socialiste Valérie Rabault. C’est très grave quand on veut faire de la recherche de long terme. » À cet égard, le PS a d’ailleurs beaucoup à se faire pardonner.
Pendant sa campagne présidentielle de 2012, François Hollande avait en effet relayé les nombreuses critiques contre une gestion managériale de la recherche, débouchant sur une mise en concurrence généralisée au détriment de la stabilité et des libertés académiques. Loin de contrecarrer la tendance, son quinquennat a pourtant été marqué par une forte continuité avec les années Sarkozy déjà mal vécues par les enseignants-chercheurs.
Physicien et professeur à l’université Paris-Diderot, Bruno Andreotti confirme que le PS a accumulé un « passif énorme » avec ce mandat présidentiel. Dans les années précédentes, rappelle-t-il, la recherche par projets avait pu paraître séduisante à certains proches du milieu socialiste, et être légitimée dans le contexte d’une réaction contre le mandarinat universitaire, cherchant à émanciper les jeunes chercheurs de titulaires au pouvoir excessif. Depuis, la logique managériale (et la précarisation l’accompagnant) s’est étendue à l’ensemble de l’enseignement supérieur et de la recherche.
À l’occasion du vote de la loi LPPR, le groupe socialiste animé par Valérie Rabault s’est donc efforcé d’accomplir un travail de fond, consistant non seulement à porter la critique contre la LPPR mais aussi à formuler « 25 propositions pour la recherche, les chercheurs et les universités », dessinant un contre-projet de loi alternatif à celui de la Macronie. Une démarche facilitée par la présence d’Isabelle This Saint-Jean au secrétariat national des études du PS : elle-même universitaire, elle est une ancienne présidente du collectif « Sauvons la recherche » et fut très mobilisée en 2009 contre la politique de la droite en la matière.
Les collectifs en lutte contre la LPPR ont par ailleurs vu leurs combats relayés par les députés de la France insoumise et du parti communiste, dénonciateurs d’une loi « mortifère ». La discussion du texte a aussi été l’occasion pour eux de formuler des contre-propositions, Muriel Ressiguier ayant par exemple déposé des amendements en faveur d’« un plan d’investissement dans l’enseignement supérieur », du « recrutement de nouveaux enseignants-chercheurs » et d’« une politique de reconnaissance renforcée du doctorat ».
Les équilibres à l’Assemblée ne laissaient cependant aucun doute sur l’issue du vote et les marges de négociation du texte. « Il n’y avait aucun moyen de passer quoi que ce soit et on le savait, d’où le faible travail de lobbying des universitaires », constate Bruno Andreotti, qui souligne la différence avec les années Hollande, lorsque les élus écologistes, notamment Isabelle Attard, constituaient des relais possible pour corriger la politique socialiste.
De façon plus générale, souligne-t-il à Mediapart, les parlementaires ayant une véritable connaissance technique du système et du dossier se compteraient sur les doigts d’une seule main. « Le spectacle de la discussion à l’Assemblée était en dessous de tout, notamment lorsque des rapporteurs lisent des notes préparées par le cabinet de la ministre, dont on s’aperçoit qu’ils ne comprennent rien. »
La critique d’une ignorance de leur métier revient d’ailleurs souvent dans la bouche des universitaires interrogés par Mediapart. Séverine Chauvel estime ainsi que la LPPR a été l’occasion, de la part de la majorité au pouvoir, de « mensonges » mais aussi de « propos attestant une méconnaissance totale de l’enseignement supérieur ». La pilule passe d’autant plus mal dans le contexte chaotique à l’université, en pleine rentrée marquée par la pandémie (lire notre article sur « la grande débrouille »).
« On bosse comme des fous pour faire fonctionner nos universités dans des conditions catastrophiques, confirme Marie Sonnette. Et dans cette rentrée que nous avons l’impression de vivre un peu comme sur le Titanic, tout continue comme si de rien n’était, sans consultation des enseignants-chercheurs, hormis des responsables d’instance. » Concentrée sur la recherche plutôt que sur les conditions de travail et d’apprentissage des étudiants, la LPPR apparaît ainsi en décalage profond avec le vécu des premiers concernés, sans dessiner le moins du monde un horizon qui les rassure.
Outre le découragement de celles et ceux qui auraient pu envisager une carrière dans le milieu (lire ce témoignage), les titulaires en viennent à parler entre eux de « démission », chose impensable il y a quelques années à peine, tant les postes d’enseignement et de recherche sont convoités et exigent de sacrifices avant d’être obtenus. Avant qu’une éventuelle vague d’« exit » se matérialise, les mobilisations devraient se poursuivre, en particulier si un répit s’annonce après les errements de la rentrée. Les réflexions sur les modalités d’action se poursuivent et des résistances sont à attendre, veut croire Séverine Chauvel. En dépit des échecs essuyés, Marie Sonnette relève que sans mobilisation, la LPPR aurait été « encore plus violente » et la réforme des retraites serait déjà passée.
Il reste que l’enseignement supérieur et la recherche sont des secteurs tellement fragmentés et divisés par ses multiples tutelles et formes de contrats, que le rouleau compresseur managérial peut y faire son œuvre avec d’autant plus de facilité.
« La mobilisation de 2009 avait été la plus importante depuis Mai-68, et elle n’a débouché sur rien, cela a laissé des traces », ajoute Bruno Andreotti, qui estime par ailleurs qu’« on ne se défend ni plus, ni mieux, ni moins mal que les réseaux ferrés, les journalistes du service public, les hôpitaux, qui se font démolir leurs métiers comme nous. Sans innovation politique, il ne peut pas se passer grand-chose. »
En attendant les futures échéances politiques nationales, la loi de programmation de la recherche doit être discutée à la fin du mois prochain au Sénat.
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/260920/recherche-la-majorite-adopte-une-loi-rejetee-par-le-monde-universitaire?on
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Ajouté à la métaliste :
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L’Assemblée en marche derrière Vidal : préparons la riposte !
Aujourd’hui 24 septembre 2020, 48 député·es ont voté en faveur de la « loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 » (LPPR) après trois séances mêlant l’incompétence, le cynisme et la suffisance. Cette loi, dont l’examen se fait en procédure accélérée conformément au souhait du gouvernement, a donc été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale. Prochaine étape : le Sénat vers la mi-octobre.
Au fil des prises de parole et des amendements, adoptés ou rejetés par des député·es LREM réduit·es au rôle de pousse-bouton, nous avons vu se clarifier encore l’objectif de destruction de l’université et de la recherche publiques, de casse de notre service public.
Pour connaître le détail de ces « discussions », vous pouvez notamment vous replonger dans les fils Twitter du Groupe Jean-Pierre Vernant – le 1er jour, le 2ème jour et le 3ème jour – ou lire les publications d’Academia à ce sujet.
Dans l’ensemble, le texte a peu changé lors de l’examen et les rares modifications ont été pour le pire. Ainsi, un amendement adopté facilite la marchandisation du titre de docteur, au détriment des chercheur·ses qui conduisent réellement des recherches doctorales – il a finalement été neutralisé in extremis. Dans le même temps a été rejeté un amendement qui visait à graver dans le marbre les libertés académiques, afin d’offrir des garanties minimales pour la liberté de recherche des chercheur·ses précaires.
L’article 13, intégré à la section IV intitulée « renforcer les interactions de la recherche avec l’économie et de la société », permet non seulement de privatiser les fruits de la recherche publique, mais il autorise même les chercheur·ses et enseignant·es-chercheur·ses à devenir associé·es ou dirigeant·es d’une société valorisant les travaux… d’un·e collègue.
Bref : c’est bien un projet de loi de précarisation et de privatisation de la recherche.
Ce projet de LPPR (nous ne voyons aucune raison de changer la dénomination de ce projet de loi dont le contenu ne fait qu’empirer) s’inscrit également dans la lignée xénophobe de « Bienvenue en France ». L’article 7 met ainsi en place des dérogations au droit du travail pour les chercheur·ses étrangèr·es accueilli·es dans le cadre d’un séjour de recherche, que les universités peuvent désormais faire travailler sans leur fournir de contrat de travail, ni payer leurs cotisations sociales. Le projet de loi en fait donc officiellement des travailleur·ses de seconde classe. Dans le même esprit l’amendement 609, adopté, prévoit que des « formules de financement à la carte, telles que des coupons, pourront être définies pour soutenir le développement des missions d’expertise de doctorants auprès de petites et moyennes entreprise ». Par chance, c’est un amendement au rapport annexé, sans grande valeur légale, mais son adoption, conformément aux désirs de la Ministre, est éloquente.
Pour en savoir plus sur les amendements adoptés, voici une très bonne analyse d’Academia.
En ce jeudi 24 septembre, nous avons donc des raisons d’être inquièt·es et en colère. Le cœur de ce projet demeure extrêmement dangereux : il promet d’accroître les inégalités dans l’enseignement supérieur, d’aggraver la précarité, de renforcer les inégalités de genre et les autres dominations structurelles, de mettre l’existence même de notre service public en péril et de détruire les conditions dont nous avons besoin pour produire de la science. Tous ces éléments sont notamment documentés dans cette note des économistes atterré·es.
Toutefois, il nous faut être lucides. Nos combats ont déjà porté des fruits : la LPPR n’est pas aujourd’hui ce qu’elle aurait été sans notre mobilisation. Bien des éléments que nous dénoncions (comme les modulations de service pour les enseignant·es-chercheur·ses) ont été sortis du projet de loi. Les mobilisations des précaires ont imposé l’inscription de la mensualisation des vacataires dans la loi. Certes, ce n’est pas assez : nous voulons la fin des vacations, des créations massives de postes et des moyens pérennes.
Retenons tout de même cet enseignement : l’organisation collective et la lutte paient !
Or, les collectifs se reforment partout et les avis très défavorables à la LPPR arrivent de toutes parts. Mardi 22 septembre, le Conseil économique social et environnemental (CESE) a adopté à l’unanimité (de la CGT au Medef !) un avis très défavorable au projet de loi, dont les préconisations principales se rapprochent des nôtres : des postes et des financements pérennes. Le même jour, plus de 800 directions de laboratoires, réunies au sein de l’Assemblée des directions de laboratoires, publiaient une tribune dans Le Monde, défendant un « l’ouverture de postes permanents et une meilleure dotation des laboratoires en moyens stables ».
Où que nous soyons, quel que soit notre statut ou notre fonction : nous ne sommes pas seul·es !
Cette rentrée 2020 se déroule dans des conditions catastrophiques, mettant cruellement en lumière la précarité et la pauvreté des étudiant·es, mais aussi le manque de moyens et de titulaires – enseignant·es-chercheur·ses comme BIATSS – dans les universités. Nos collègues, camarades et ami·es sont de plus en plus nombreux·ses à n’en plus pouvoir, à être submergé·es par l’écœurement, à quitter l’ESR.
Mais lundi 21, malgré ce contexte, nous étions plusieurs centaines devant l’Assemblée !
Ce vote de l’Assemblée est pour nous tou·tes le signal de la remobilisation. Dans les facs et les labos, des réunions et des assemblées générales s’organisent. Pour les nourrir, vous pouvez retrouver ici une sélection d’informations, d’analyses et d’outils militants autour de la LPPR et des autres attaques que subissent l’université et la recherche.
Nous allons continuer d’interpeler les parlementaires, de dénoncer les conditions indécentes dans lesquelles nous devons accueillir les étudiant·es, de refuser la généralisation de la compétition de tou·tes contre tou·tes et la précarisation de la majorité au profit de quelques privilégié·es tou·tes puissant·es. Nous nous le devons à nous-mêmes, nous le devons à nos collègues et camarades les plus précaires. Nous le devons à l’ensemble de la société.
Nous nous organisons, nous renforçons nos liens, nos solidarités. Nous construisons patiemment, minutieusement, le rapport de force qui, seul, pour sauver notre service public.
Pour organiser la suite de la mobilisation, une rencontre nationale dématérialisée pour l’université et la recherche publiques aura lieu le 1er octobre 2020, de 18h à 20h, ici sur Discord. Ouverte à tou·tes, elle nous permettra de construire la prochaine grande mobilisation, au moment du passage de la loi au Sénat (mi-octobre).
▻https://universiteouverte.org/2020/09/24/une-bataille-perdue-a-lassemblee-preparons-les-victoires-contre-l
LPpR : 48 voix pour, toute la communauté universitaire contre - 23 septembre 2020
Il aura suffi de deux jours et demi à une poignée de députés pour voter cette loi.
Que la communauté universitaire rejette en masse (sauf quelques carrièristes), ainsi que le CESE, le HCE, même le CÉ…
Mais nous les voyons.
les Valérie Gomez-Bassac, Pierre-Alain Raphan (qui confond doctorant et jeune chercheur), Danièle Hérin (qui ose « Une nouvelle voie de recrutement s’ouvre pour garder et dénicher des talents » les tocards déjà en poste ont apprécié) … qui votent CONTRE un amendement pourtant bien innocent :
Les libertés académiques sont le gage de l’excellence de la recherche française. La liberté d’expression doit être garantie, en toutes circonstances, au bénéfice des enseignants chercheurs. Rejeté
Et dès le lendemain, à la surprise générale :
Thierry Coulhon doit être proposé par le président de la République pour la présidence du Hcéres le 15/10/2020, selon plusieurs sources proches du dossier contactées par @NewsTankHER, le 23/09
Allégorie d’un poste à moustachesEt nous ??
Pour contrer la LPPR, il faudrait que nous, universitaires, arrêtions d’en jouer le jeu. On ne candidate plus aux AAP délétères, on laisse l’ANR mourir à petit feu, on ne recrute plus de vacataires, on compte toutes nos heures pour faire les 1608 réglementaires et pas une de plus.
On ne recrute plus de post-docs. On ne se réjouit plus d’avoir des sous pour financer un précaire 6 mois. On ne candidate pas à des financements doctoraux en faisant rentrer à la hache le projet dans une thématique et un vocabulaire start-up nation.
On arrête de trouver qu’un jeune docteur qui n’a pas fait X années à l’étranger, n’a pas enseigné 432 heures, n’a pas écrit 4 articles dans des revues à comité de lecture, n’est pas compétent pour être MCF.
Spoiler : on ne le fera jamais. Et cela m’interroge depuis longtemps. Les lois qui détruisent l’université depuis 15 ans, nous avons protesté contre, puis nous les avons sagement mises en œuvre.
Nous pointons tous nos efforts pour faire tourner la boutique dans des conditions délétères, mais fort peu le fait que nous faisons aussi cela même que nous dénonçons.
L’#université_résiliente : lettre ouverte à Frédérique Vidal
À l’occasion d’une visite de Frédérique Vidal en Alsace, des personnels « résilients » de l’Université de Strasbourg adressent à la ministre une lettre ouverte dans laquelle ils l’alertent sur des conditions de travail déplorables. « La vraie résilience dans nos facultés et laboratoires, c’est le #démerdentiel permanent », écrivent-ils.
Madame la Ministre,
Vous visitez ce 1er octobre les universités alsaciennes, sous le signe de la « résilience », la résilience de notre territoire à la crise sanitaire, la capacité de résistance de notre recherche et de notre économie, à travers un appel à projet qui a pour intitulé ce nouveau mot de la lingua néolibérale : « #Résilience ».
« Résilience, résilience… », le mot est à la mode, dans toutes les bouches, sous toutes les plumes. Un mot magique, suffisamment souple et désémantisé pour laisser entrevoir un espoir de renaissance et masquer toute la souffrance que les choix politiques de votre gouvernement ont provoquée. Un mot à nous endormir debout, seulement destiné à rendre une politique acceptable et un avenir désirable. Mais cet avenir est celui de l’enfer néolibéral, fait de précarité, de concurrence et de souffrance au travail. Madame la ministre, il en va de votre « résilience » comme de votre « excellence » et de vos « gouvernances », dont vos amis et vous-même avez la bouche pleine : un vernis posé par le libéralisme sur la réalité quotidienne que vivent les personnels de l’université et de la recherche.
Alors, quelques-uns de ces personnels aimeraient vous dire très concrètement, en ce jour de célébration de l’Universelle Résilience dans les salons feutrés du Cardo et du Nouveau Patio, avec quelques invités triés sur le volet, en quoi consiste la résilience ordinaire de milliers d’agents de l’enseignement supérieur et de la recherche.
La vraie résilience, c’est d’avoir suppléé aux carences de l’État en organisant pendant le confinement des collectes d’argent pour acheter des ordinateurs aux plus démunis et mis en place des livraisons de repas à des étudiants qui mouraient de faim.
La vraie résilience, c’est d’avoir dû improviser un protocole sanitaire les premiers jours de la rentrée universitaire parce que votre ministère n’a pas été capable de travailler cet été à une circulaire destinée à protéger la santé des personnels et des étudiants.
La vraie résilience, c’est de devoir désinfecter un bureau ou des tables avec un kleenex parce qu’il n’y a plus de papier.
La vraie résilience, c’est de se protéger avec des masques achetés sur nos propres deniers et de les offrir à des étudiants qui n’ont pas les moyens de laver l’unique masque tissu qu’ils possèdent.
La vraie résilience, c’est de refuser de faire cours dans un amphi bondé ou dans une salle sans fenêtre et de partir seul à la recherche d’une solution qui limite la prise de risque pour nous-mêmes et nos étudiants.
La vraie résilience pour les composantes et laboratoires, c’est de devoir s’équiper en matériel sanitaire sur leurs propres crédits de fonctionnement et devoir s’organiser seuls parce que les services centraux n’ont plus les moyens d’organiser quoi que ce soit et que les budgets sont à sec.
La vraie résilience dans nos facultés et laboratoires, c’est le démerdentiel permanent.
La vraie résilience, c’est aussi, pour tous les chercheurs, de trouver la force de chercher encore un peu, après des journées entières consacrées à accomplir des tâches bureaucratiques aliénantes et inutiles ou à répondre à des appels à projets pour avoir des crédits.
La vraie résilience, c’est d’emmener tous les soirs du travail chez soi, et pour certains d’accepter de travailler 70 ou 80 heures par semaine pour pallier le manque de postes et de personnels, afin que le système ne s’effondre pas totalement.
La vraie résilience, c’est d’utiliser au quotidien, dans certains laboratoires, des sorbonnes* non conformes et de mettre ainsi en danger la santé et la vie des doctorants et des personnels.
La vraie résilience, pour les représentants des personnels, c’est de devoir consacrer de plus en plus de temps à accompagner des personnels en souffrance, souvent victimes de pression au travail, de burn out ou de harcèlement, personnels à peine ou mal soutenus par une institution, qui est devenue elle-même une machine à briser les collectifs de travail et à briser des vies professionnelles et personnelles.
La vraie résilience, pour les milliers de personnels précaires sans lesquels l’université et la recherche ne pourraient pas fonctionner, c’est d’accepter de travailler pour la moitié du salaire qu’ils devraient avoir, dans des conditions déplorables, et de continuer à se battre pour renouveler ou trouver un contrat qui aura les apparences de la décence.
Face à l’insupportable que vous cautionnez et alimentez, Madame la ministre, les personnels et étudiants des universités auront bientôt complètement oublié ce que veut dire votre mot de « résilience ». Ils n’utilisent déjà plus votre langage et se souviennent de ce que signifie le mot « résistance » et les actions auxquelles ce mot renvoie.
Madame la ministre, vous avez abandonné l’université. Comme Valérie Pécresse et Geneviève Fioraso avant vous, vous avez trahi l’idée même d’Université. Vous la destinez aux intérêts du privé et avec votre LPR vous nous promettez un enfer de précarité, dont nous ne voulons pas.
Vous comprendrez qu’en ce jour nous ayons quelque difficulté à vous souhaiter la bienvenue. Nous vous prions néanmoins de bien vouloir accepter nos salutations les plus résilientes.
Quelques personnels résistants de l’université de Strasbourg
*Une sorbonne est une enceinte ventilée et enveloppante qui aspire les polluants et les rejette à l’extérieur. Elles équipent principalement les laboratoires de chimie. Un nombre considérable de sorbonnes ne sont pas aux normes dans les universités et les organismes de recherche. Les crédits ne sont pas suffisants pour les remplacer.
▻https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/011020/l-universite-resiliente-lettre-ouverte-frederique-vidal
LPPr : menaces sur une science indépendante et plurielle
L’#innovation est « avant tout un mécanisme économique et non scientifique. Comme pour tout investissement, sa raison d’être demeure la #rentabilité et la conquête d’un #marché solvable ». Ces propos, tenus par Henri Guillaume et Emmanuel Macron en 2007 (1), guident de toute évidence l’inquiétant projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
▻https://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2020/10/HL191-Actualit%C3%A9-5.-LPPR-menaces-sur-une-science-ind%C3%A9pendante-e
#Sondage sur le projet de LPR
La Conférence de présidents de sections et CID du Comité national (CPCN) réunie le 11 septembre 2020 a décidé de sonder la communauté scientifique sur certains éléments jugés centraux contenus dans le projet de loi de programmation de la recherche. Ce projet de loi est en cours d’examen par le Parlement. La CPCN constate qu’en l’état le projet de loi ne répond pas aux attendus qu’elle avait formulés le 17 janvier 2020, attendus qui s’appuyaient sur un diagnostic et des propositions adoptées le 4 juillet 2019 en session extraordinaire par le Comité national. La CPCN s’interroge sur les actions à entreprendre si la loi est adoptée sans tenir compte des attentes de la communauté scientifique. Le questionnaire vise à sonder l’opinion de la communauté. Pour en savoir plus sur la loi, nous avons listé ici un certain nombre de contributions et de points de vue.
mercredi 16/09/20 - 16:08 - 0 réponses - lancement du sondage
mercredi 07/10/20 - 23:59 - 10 321 réponses (parmi 31 134 connexions au questionnaire) - clôture du sondage
D’après le rapport « L’état de l’Emploi scientifique en France », l’effectif total de R&D du secteur des administration était de 177 199 en 2015. On en déduit que près de 17% des collègues a été informé de ce sondage et y a prêté attention (plus de 30 000 connexions). Parmi ceux-ci, plus d’un tiers à rempli le formulaire (plus de 10 000 réponses).
Répartition par statuts
Une question concernait le statut des répondants. Le graphique qui suit permet de constater une diversité de situations. Les enseignants-chercheurs et les chercheurs forment l’effectif le plus important sans que ce soit une surprise étant donné que le questionnaire a été rédigé (et donc pensé) par les présidents du Comité national qui sont sur ces statuts. Pour autant les nombres de doctorants, personnels contractuels, IT et BIATTSS ne sont pas négligeables et montrent que l’intérêt pour une loi de programmation est largement diffusé au sein de la communauté
Répartition par disciplines
Une des questions du sondage porte sur le champ disciplinaire dans lequel travaille le répondant. Ce champ disciplinaire est mesuré par le numéro de section du Comité national. Les sections numérotées de 1 à 41 couvrent la totalité des disciplines scientifiques. La répartition des réponses est donnée dans le graphique qui suit. L’enseignement à tirer de ce graphique est que la totalité des disciplines a été sondée. Certaines ont des effectifs (EPST+Universités) plus nombreux que d’autres, ce qui explique pour partie les différences dans le nombre de réponses.
Taux de réponse des chercheurs CNRS
2 615 réponses sont faites par des chercheurs du CNRS ce qui représente près de 25% de l’effectif total. Ce taux de réponse est variable d’une section à l’autre comme indiqué sur le graphique suivant. Les couleurs correspondent à la répartition des sections par instituts du CNRS. Tous les grands domaines scientifiques ont participé à plus de 15% des effectifs.
Attentes de programmation
Les sondés étaient invités à indiquer quatre priorités de financement. Ils ont classé ces quatre priorités en commençant par (1) la plus importante.
Sans équivoque, les sujets qui ressortent sont le financement de base des laboratoires, l’emploi de titulaires et les rémunérations de tous les personnels. Un autre sujet d’importance concerne le financement de toutes les thèses et l’augmentation de leur nombre.
Remarque d’importance : alors même que le nombre d’IT et de BIATSS qui ont répondu au sondage est faible au regard de celui des chercheurs et enseignant-chercheurs, la demande d’augmentation de l’emploi IT et BIATSS exprimée par les sondés est à un haut niveau. 6 608 réponses mettent l’augmentation de l’emploi IT et BIATSS parmi les 4 priorités. La communauté est bien consciente que ces emplois ont fortement baissé ces dernières années et que cela pose des problèmes majeurs dans les laboratoires et les universités.
On remarque par ailleurs un très faible taux de réponse en faveur de primes individualisées.
ANR
On constate sur le tableau précédent que l’augmentation du budget de l’ANR n’est pas une priorité forte. Ce résultat se retrouve dans les réponses indiquées sur le graphique qui suit (réponses à la question "L’augmentation envisagée du budget de l’ANR est"). Dans quasiment tous les cas, les répondants complètent leur appréciation sur l’augmentation du budget de l’ANR prévue dans la LPR en insistant sur l’importance de « mettre la priorité sur les financements de base » ou de ne pas opérer cette augmentation « au détriment des soutiens de base des laboratoires ». L’augmentation du budget de l’ANR est majoritairement (52%) jugée être un aspect négatif du projet de loi. Il manque clairement, aux yeux des répondants, une mesure forte en faveur de l’augmentation des crédits de base des laboratoires.
Nature des emplois
L’attente en termes de programmation est dans une très large mesure en faveur de l’augmentation d’emplois de titulaires (tableau précédent). Cela se retrouve dans le graphique qui suit (réponses à la question "Dans le projet de loi, la programmation de l’emploi de titulaires est"). 74% des réponses indiquent que la loi ne répond pas aux attentes sur le sujet. 39% des réponses jugent la programmation insatisfaisante et/ou trop incertaine. 35% la jugent très insatisfaisante.
Ce résultat est corroboré par les réponses relatives à l’article 3 sur les « agents en voie de titularisation » DR ou PR calqués sur les recrutements appelés « Tenure Tracks » dans le système anglo-saxon. 77% des réponses est critique quant à cette mesure. 34% estime que c’est "Une mauvaise initiative si elle diminue les recrutements en Chargés de recherche et Maitres de conférences. 43% estime que c’est "Une très mauvaise initiative".
Le même constat se retrouve dans l’opinion au sujet des CDI de mission. Ils recueillent 71% d’opinions négatives, dont pour moitié si c’est au détriment des emplois de titulaires.
Ampleur de l’effort budgétaire
Pour finir cette première analyse des résultats nous donnons l’appréciation sur l’effort budgétaire du projet de loi de programmation. Plus de la moitié (54%) des réponses indiquent que la programmation financière est « trop faible » ou « vraiment insiffisante ».
Conclusion provisoire
L’analyse du sondage n’est pas terminée. Il est anticipé de tirer des conclusions définitives. Cependant, cette première analyse confirme que pour la communauté scientifique la programmation projetée n’est pas à la hauteur des enjeux. L’augmentation budgétaire prévue n’est pas suffisante et il manque :
une programmation de la hausse des dotations de bases aux laboratoires (qui rappelons-le ne sont pas des dotations automatiques mais attribuées dans un dialogue avec les établissements de tutelle des laboratoires après évaluation par les pairs),
une programmation de la hausse de l’emploi de titulaires, dont un fort besoin d’emplois d’ingénieurs et techniciens.
La réponse du gouvernement, qui sur ce dernier point répond par l’embauche d’agents contractuels et autres contrats précaires (hausse estimée à 15 000 dans l’annexe de la loi, soit 10% de hausse), n’est pas en phase avec les attentes de la communauté. Le Comité national s’est impliqué depuis février 2019 dans l’élaboration collective d’un diagnostic et de propositions pour la recherche. Les principales propositions qu’il a formulées sont à nouveau confirmées par ce sondage.
Note technique sur la programmation budgétaire
Le projet de loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030, portant diverses dispositions relatives à la recherche et à l’enseignement supérieur (LPR) –initialement loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) –sera examiné fin octobre au Sénat. Le gouvernement annonce un effort « exceptionnel », « sans précédent », de 25 milliards d’euros, en faveur de la recherche. Le projet de loi LPR s’accompagne d’un protocole d’accord « rémunérations et carrières 2021-2030 » décrit par la ministre F. Vidal comme rien moins que « le plus grand plan de revalorisations et de promotions des carrières scientifiques depuis des décennies ».Dans cette note technique, nous exposons la réalité de la programmation budgétaire de ce projet de loi, en examinant successivement : (1) le budget total programmé pour la recherche (programmes 150, 172 et 193 couverts par la LPR), (2) la part prévue pour l’Université (programme 150), (3) l’articulation au niveau budgétaire entre la LPR et la loi de réforme des retraites —telle qu’elle était prévue avant sa suspension temporaire, dans le contexte de sa reprise annoncée.
▻http://rogueesr.fr/wp-content/uploads/2020/10/Note_programmation_budgetaire.pdf
#budget
Info du budget LPR :
Le projet de loi de finances 2021 apporte une preuve supplémentaire de l’insincérité budgétaire de la loi de programmation de la recherche. Du point de vue du ministère, les “crédits de la mission Enseignement Supérieur et Recherche du Projet de Loi de Finance ( #PLF2021) mentionnent une augmentation de 600 millions € sur les crédits du ministère et de 400 millions € pour la première marche de la #LoiRecherche.” Cependant, chacun peut vérifier dans le projet de loi de finance 2021 [] que les crédits de paiement de cette mission décroissent de 28,664 milliards € à 28,488 milliards €, soit -0,6%.
Le rapport Rapin de la commission des finances du Sénat [*], déplore le jeu de bonneteau budgétaire du ministère, lié à la dette contractée par la France auprès de l’Agence spatiale européenne (ESA). Cette dette prise en compte, l’évolution budgétaire est évaluée à +104 millions € (+0,36%). Une fois l’inflation soustraite (estimée par l’INSEE à 0,7% en 2020), le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche baisse donc de 100 millions €, environ.
En conséquence, ni le glissement vieillesse technicité (0,45% en moyenne), ni le plan de revalorisations et de promotions des carrières scientifiques dont s’enorgueillit le MESRI ne sont financés.
[] page 211
▻http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3360_projet-loi.pdf
[*] page 30 et 31
Reçu via la mailing-list Rogueesr du 26.10.2020
Loi de programmation de la recherche : nuit noire sur le #Sénat
Référencement de #tribunes, #motions et #pétitions
▻https://seenthis.net/messages/886915
Séance publique / Mardi 17 novembre 2020
▻http://videos.assemblee-nationale.fr/video.9885395_5fb3d59180a25.1ere-seance--questions-au-gou
Malgré le vote de la loi recherche, ses opposants ne désarment pas
L’Assemblée a adopté la loi recherche mardi, mais n’a pas éteint la contestation. Depuis la ministre se retrouve face à un front syndical uni, des présidents d’universités étant sommés d’expliquer leur soutien à ce texte.
Pas de répit pour Frédérique Vidal. Le vote de sa loi de programmation pour la recherche à l’Assemblée hier n’a pas éteint les revendications des chercheurs, bien au contraire.
Mercredi matin, les organisations syndicales, toutes les organisations syndicales, ont boycotté la réunion du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elles « dénoncent la méthode employée par le gouvernement pour faire passer en force le texte de la loi de programmation de la recherche » et elles « demandent l’ouverture de négociations pour une autre loi de programmation et un plan pour l’emploi scientifique titulaire construits avec l’ensemble des acteurs et actrices de l’ESR ». Bref, la ministre est appelée à revoir sa copie.
Les seuls soutiens de Frédérique Vidal dans l’élaboration de cette loi, les présidents des plus grosses universités sont aussi dans le viseur. La communauté leur demande de se positionner individuellement et publiquement sur le texte de loi. Ainsi, Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg, a-t-il reçu un courrier de la part du Doyen de sa faculté de Droit, s’enquerant de son avis sur ce texte et sur la méthode suivie pour son élaboration. « Cette information influencera, à n’en point douter, le choix de nombreux membres de notre communauté universitaire dans la perspective prochaine des élections des conseils centraux », menace la lettre.
L’Université de Strasbourg est membre de l’Udice, l’association des dix « grandes universités de recherche pluridisciplinaires françaises », qui a défendu la LPR et notamment l’article décrié ouvrant un nouveau mode de recrutement des enseignants-chercheurs dans le but « de recruter les meilleurs candidats aux postes d’enseignants-chercheurs ».
Tout au long des débats autour de cette LPR le gouvernement et ses maigres soutiens ont joué cette musique. Le but de cette loi serait de permettre de recruter des stars, jettant ainsi le discrédit sur les personnes recrutées actuellement.
Libération a discuté avec un chercheur français, répondant aux critères d’excellence du gouvernement. Sylvain Deville est lauréat en 2011 de la très réputée bourse du conseil européen de la recherche qui lui a octroyé 1,5 million d’euros sur 5 ans pour ses recherches sur les matériaux. Aujourd’hui directeur de recherche au CNRS, il est pourtant opposé à cette loi.
« Depuis l’épuisement de mon financement ERC, je fais comme tout le monde, je dépose des demandes de financement partout. En quatre ans, je n’ai pu obtenir que deux bourses de thèses qui touchent à leur fin. Cette loi met l’accent sur les appels à projet comme mode de distribution des moyens. Il n’y a pas d’engagement sur les budgets pérennes ni sur l’emploi. Nous sommes les seuls fonctionnaires à qui on ne donne pas les moyens d’exercer leur métier une fois recruté, déplore-t-il. Pour ce chercheur « Les signaux envoyés par la loi sont très négatifs, nous le paierons à long terme. Il est de plus en plus difficile de convaincre les jeunes de se lancer dans une carrière scientifique. Ce que nous demandons, ce sont des financements pérennes et un horizon pas trop bouché pour ceux qui viennent après nous ».
Un appel intersyndical est lancé pour le 24 novembre pour que la LPR ne soit pas appliquée.
▻https://www.liberation.fr/sciences/2020/11/18/malgre-le-vote-de-la-loi-recherche-ses-opposants-ne-desarment-pas_1805944
Le jeu de bonneteau du projet de #loi_de_finance #2021
▻https://seenthis.net/messages/891262
#Mathias_Bernard, président de l’université Clermont Auvergne : « La déconsidération des universités par le milieu politique est un élément structurel »
▻https://seenthis.net/messages/893447
Marginalità e #piccole_patrie in #Rigoni_Stern e oggi
Ho passato l’estate a leggere romanzi contemporanei italiani (da Veronesi a Durastanti, Covacich, Perrella, Terranova, Vicari, Bazzi…), afroitaliani (Igiaba Scego) e americani (Whitehead, una mezza delusione nonostante il Pulitzer), ma nessuno mi ha dato l’emozione e la gioia di un vecchio libro di Rigoni Stern, regalatomi in agosto da un amico, un dolce amico avrebbero detto gli antichi latini. Si tratta di due racconti lunghi accomunati dall’argomento: contadini e montanari in una terra fra i monti, marginale e di confine, fra Italia e Austria: Storia di Tönle e L’anno della vittoria, il primo del 1978, il secondo del 1985, ma riuniti in volume unitario da Einaudi già nel 1993. E in effetti L’anno della vittoria, quello immediatamente successivo alla conclusione della prima guerra mondiale, sembra la continuazione ideale di Storia di Tönle, che termina con la morte del protagonista alla fine del 1918.
Nei due racconti gli abitanti della piccola patria non parlano fra loro né italiano né veneto né tedesco, ma un’”antica lingua” (come vi si legge) più vicina al tedesco che all’italiano (ma con qualche influenza anche del ladino, se non erro). E tuttavia i protagonisti conoscono bene, e speditamente parlano, italiano, tedesco, veneto. E si capisce: il protagonista, per esempio, è italiano ma ha fatto il soldato nell’esercito dell’impero austroungarico agli ordini di un ufficiale certamente anche lui italiano, il maggiore Fabiani, e pratica il piccolo contrabbando di nascosto alla polizia di frontiera dei due stati, ma talora anche con il suo interessato accordo, e vive per alcuni anni facendo il venditore ambulante (vende stampe iconografiche, che diffondevano nel centro Europa la lezione dei grandi maestri della pittura italiana) in Boemia, Austria, Polonia, Ungheria mentre alcuni suoi amici e conterranei si spingono sino ai Carpazi, all’Ucraina e alla lontana Russia. Sono certo contadini e montanari, ma sanno leggere e scrivere e conoscono Vienna, Cracovia, Praga, Budapest, oltre naturalmente a Venezia, Belluno, Trento. La loro piccola patria non conosce confini: è il luogo della casa e della famiglia, dei parenti, degli amici e dei morti, a cui il protagonista sempre fa ritorno dopo ogni viaggio; ma è una patria aperta al mondo, senza angustie e senza limiti, una patria dove ancora le stagioni dell’anno scorrono con il ritmo della natura annunciato dal canto e dal volo degli uccelli, dal succedersi dei raccolti e dalla trasformazione delle piante. In questa terra l’unico vero nemico è la miseria contro cui lottano tenacemente in modo solidale tutte le famiglie.
Su questa piccola patria si abbatte la grande guerra, che distrugge le case e le messi, una guerra incomprensibile e assurda che mette gli uni contro gli altri amici di vecchia data e persino membri della stessa famiglia. Il protagonista, che sa fare ogni mestiere (altre al contrabbandiere e al venditore ambulante, è stato contadino, muratore, allevatore di cavalli), si riduce a fare il pastore di un piccolo gregge che vaga per monti e valli cercando di evitare gli opposti eserciti e le cannonate che essi si scambiano, sinché, arrestato dai militari italiani e mandato verso Venezia, riesce a fuggire e muore per l’età e per gli stenti nel suo viaggio di ritorno alla vecchia casa, che nel frattempo i bombardamenti hanno distrutto.
Quando uscì L’anno della vittoria Giulio Nascimbeni scrisse sul “Corriere della sera” che questo libro sarebbe dovuto diventare un testo di lettura per le nostre scuole, ma non ne spiegò bene i motivi. Disse solo che era “esemplare” (immagino dal punto di vista morale) e “poetico”. Mi azzardo a fornire qualche altra ragione.
Una ragione, intanto, è di tipo storico. Quando si studia la prima guerra mondiale sembra che si contrappongano solo due posizioni: quella degli interventisti (non solo d’Annunzio ma la maggior parte degli intellettuali italiani) e quella dei neutralisti e pacifisti (nell’arco che va da Croce e Giolitti al papa cattolico che condannava “l’inutile strage”). Ma gli abitanti della piccola patria di cui qui si parla, come molti contadini mandati al fronte, non sono interventisti e nemmeno pacifisti o sostenitori della neutralità. Nella loro cultura la guerra è solo insensata perché oppone uomini abituati alla solidarietà nella lotta contro la miseria, il freddo, la fame, la febbre spagnola: nel mondo della piccola patria l’aiuto reciproco è necessario e indiscutibile. Per loro le frontiere non hanno ragione d’essere e sembrano esistere solo per essere superate con astuzia e abilità. Loro vivono fra le frontiere e nonostante le frontiere. La loro piccola patria è insomma una civiltà autonoma, diversa da quella italiana o austriaca o genericamente “occidentale”.
Si dirà che proprio per questo sono condannati alla inessenzialità e alla marginalità. Ma siamo proprio sicuri che il centro in cui viviamo noi (il cosiddetto Occidente) sia portatore di una civiltà migliore?
Una seconda ragione è, infatti, la straordinaria attualità della marginalità. Se oggi si intravede una qualche possibilità di cambiamento non viene proprio dai marginali (come sono, per esempio, gli esuli e gli emigrati, che spesso incontriamo fra di noi di nuovo come venditori ambulanti)? Gli stessi insegnanti, e la massa proletarizzata di quelli che un tempo si chiamavano intellettuali, non sono un esempio di marginalità? Non sono costretti a una sorta di contrabbando, a una vita difficile fra le frontiere e i muri con cui oggi si cerca di difendere patrie ormai prive di ideali, che non siano quelli economici, e costrette ad arroccarsi riesumando propagande a sfondo razzista e nazionalista? Non cerchiamo anche noi (noi intellettuali, noi insegnanti) di far passare di contrabbando valori di solidarietà che la nostra civiltà ormai ignora o addirittura combatte? La scuola stessa oggi non è una piccola patria assediata da una civiltà aliena?
▻https://www.laletteraturaenoi.it/index.php/interpretazione-e-noi/1252-marginalit%C3%A0-e-piccole-patrie-in-rigoni-stern-e-oggi.html
#petites_patries #petite_patrie #frontières #misère #faim #montagnards #paysans #patrie #nationalisme #identité #guerre #WWI #première_guerre_mondiale #entraide #marginalité
Les livres de Rigoni Stern auxquels fait référence l’auteur du billet (Romano Luperini) :
La storia di Tönle Bintarn, contadino veneto, pastore, contrabbandiere ed eterno fuggiasco è l’odissea di un uomo che tra la fine dell’Ottocento e la Grande Guerra rimane coinvolto per caso nei grandi eventi della Storia e combatte una battaglia solitaria per la sopravvivenza sua e della civiltà cui sente di appartenere. L’anno della vittoria, continuazione ideale della Storia di Tönle, è quello che va dal novembre 1918 all’inverno successivo e racconta la storia di una famiglia e di un paese che devono risollevarsi dall’immane naufragio della guerra. Il lento ritorno alla vita, la fatica di riannodare i fili degli affetti e dei sentimenti, la riscoperta di luoghi e ritmi di vita perduti: Rigoni Stern dà voce alle cose, alle persone, alla natura nei loro aspetti piú autentici, testimonianze di un’umanità di confine che vince nonostante la Storia.
▻https://www.einaudi.it/catalogo-libri/narrativa-italiana/narrativa-italiana-contemporanea/storia-di-tonle-lanno-della-vittoria-mario-rigoni-stern-9788806222567
Les ouvrages de Mario Rigoni Stern sont un régal à lire. La quasi totalité de son œuvre est traduite, et l’on découvre de véritables bijoux. Incontournable pour les amateurs de Cognetti, mais pas que !
29 Years Ago Today, The First Web Page Went Live. This Is What It Looked Like | IFLScience
▻https://www.iflscience.com/technology/29-years-ago-today-the-first-web-page-went-live-this-is-what-it-looked-l
In the 1980s, Tim Berners-Lee became frustrated with how information was shared and stored at the European Organization for Nuclear Research (CERN).
He noticed that, as well as being distributed inefficiently, information was being lost at the organization, largely due to a high turnover of staff. Technical details of old projects could sometimes be lost forever, or else had to be recovered through lengthy investigations in the event of an emergency. Different divisions of CERN used software written in a variety of programming languages, on different operating systems, making the transfer of knowledge cumbersome and time-consuming.
In response to these annoyances, he made a suggestion in 1989 that would go on to change the world, titled with some lackluster: Information Management: A Proposal. It described a system where all the different divisions of CERN could publish their own part of the experiment, and everyone else could access it. The system would use hypertext to allow people to publish and read the information on any kind of computer. This was the beginning of the World Wide Web.
The first web page went live 29 years ago today, on August 6, 1991. As such you’ve probably seen people online today linking to the “first-ever” web page.
29 years ago today, Tim Berners-Lee posted the first ever web page.
This is it▻https://t.co/MSxAZ2cMZK
— Russ (@RussInCheshire) August 5, 2020
If you click the link, this is what you will be greeted with. You’ll probably be instantly confused by the date, as well as the lack of memes and people being incredibly aggressive in the comment section.
CERN archive.
While it gives you an idea of what the first web page looked like, we may never know what the actual web page displayed on that day in August, 1991. There are no screenshots, instead what you are seeing is the earliest record we have of that first web page taken in 1992. While we know that when the World Wide Web first launched it contained an explanation of the project itself, hypertext and how to create web pages, the first page of the system designed to prevent the loss of information has ironically been lost, perhaps forever.
Though in retrospect what Berners-Lee had invented was world-changing, at the time its creators were too pre-occupied with trying to convince their colleagues to realize its value and adopt it to think about archiving their invention for future historians to gawp at.
“I mean the team at the time didn’t know how special this was, so they didn’t think to keep copies, right?” Dan Noyes, who ran the much larger CERN website in 2013 told NPR. He believes the first incarnation of the world’s first web page is still out there somewhere, probably on a floppy disk or hard drive hanging around in somebody’s house.
That was how the 1992 version was found.
“I took a copy of the entire website in a floppy disk on my machine so that I could demonstrate it locally just to show people what it was like. And I ended up keeping a copy of that floppy disk,” Tim Berners-Lee told NPR.
Unfortunately, despite CERN’s best efforts, the first page itself has not been found. It may never be.
Il y a cent ans, la France et la Grande-Bretagne se partageaient le Moyen-Orient – Un si Proche Orient
▻https://www.lemonde.fr/blog/filiu/2020/04/26/il-y-a-cent-ans-la-france-et-la-grande-bretagne-se-partageaient-le-moyen-ori
Cela fait aujourd’hui cent ans que la France et la Grande-Bretagne se sont partagé le Moyen-Orient. Ce centenaire sera pourtant bien peu marqué, car la mémoire collective associe un tel partage aux accords Sykes-Picot, conclus quatre ans plus tôt entre les négociateurs anglais et français qui leur ont donné leur nom. Ces accords secrets, signés durant la Première guerre mondiale, n’ont pourtant jamais été appliqués. Il faut attendre la conférence internationale de San Remo, en avril 1920, pour que la France et la Grande-Bretagne obtiennent la Syrie et le Liban, pour la première, la Palestine et l’Irak, pour la seconde.
#histoire #pgm #première_guerre_mondiale #colonialisme #frontière #margareth_Mc_Millan
Différents threads sur twitter de #Victor_Pereira (▻https://twitter.com/VictorPereir1) sur l’#histoire de l’#immigration portugaise en #France.
Je les mets ci-dessous... chaque thread un commentaire de ce fil de discussion.
#migrations #Portugal #migrants_portugais
ping @isskein
Version française, que j’ai découverte après, ici :
▻https://twitter.com/VictorPereir1/status/1245355065046687744
Aproveito o confinamento para rever milhares de fotografias tiradas em vários arquivos franceses e portugueses.
Vou fazendo uns threads sobre a história da imigração portuguesa em França no século 20.
Começo pelo início : a Primeira Guerra mundial
Tudo começa em #1916.
No século 19 e início do século 20, os Portugueses emigravam muito mas iam principalemente para o Brasil.
Quase não havia trabalhadores portugueses em França antes de 1916. No fim do século 19, até os censos franceses deixaram de contar Portugueses.
Porque é que isto muda em 1916 ?
A França está em guerra e precisa de braços : os homens estão, na maioria, a combater e é necessário aumentar a produção de armas.
Procura-se mão-de-obra em toda a parte. Recrutam-se trabalhadores nas colónias francesas e até na China.
Em 1916 começa-se a pensar na hipótese de fazer vir Portugueses. Porquê ?
O governo de Lisboa – com #Afonso_Costa e #Norton_de_Matos – pretende entrar na guerra europeia (por vários motivos que não posso explicar aqui) e oferece os seus préstimos militares à Inglaterra e à França
A França aproveita a oportunidade e pede trabalhadores (o que não era a ideia do governo português que queria apenas mandar soldados)
Mas para conseguir o seu objetivo principa, o governo português cede.
Em 28 de outubro de 1916, depois de várias semanas de negociações (e de desentendimentos) é assinado um acordo que permite a vinda detrabalhadores portugueses em França.
Os trabalhadores – que devem ter mais de 32 anos ou estarem livres das obrigações militares – podem obter um contrato de trabalho válido 6 meses
O governo francês envia a Portugal #Georges_Le_Gentil – especialista de literatura espanhola que mais tarde será um dos precursos do ensino do português e da língua portuguesa em França – para recrutar a mão-de-obra.
Não se sabe nada, nesta altura, sobre os trabalhadores portugueses porque não existia uma corrente migratória prévia.
Vários estereótipos nascem neste período. Privilegia-se o recrutamento no norte de Portugal para evitar os lisboetas e alentejanos considerados mais politizados
Le Gentil instala uma missão francesa de recrutamento da mão-de-obra no Porto. Nas cartas que envia para Paris Le Gentil fala dum Portugal que sofre com as consequências da guerra e com a fome
Entre 15 000 e 2000 homens chegam em França (por barco ou por comboio). Instala-se um depósito de trabalhadores em Bayonne, no Sul da França, para receber os trabalhadores e envia-los onde foram contratados.
Os trabalhadores são dispersos em várias áreas, trabalhando em fábricas de guerra em Montluçon, em Givors, perto de Lyon, em Rouen.
Alguns trabalham nas florestas como lenhadores.
(aqui nota-se já a presença de emigrantes vindos de Tomar, Pombal e Vila Nova de Ourém)
O objetivo das autoridades é tirar uma produtividade máxima dos trabalhadores coloniais e estrangeiros.
É feito um esforço para oferecer comida adatada aos trabalhados. Um dos conselhos dado para agradar os portugueses é propor bacalhau
Durante a guerra, as autoridades francesas tentam controlar as deslocações dos trabalhadores estrangeiros. Teme-se os espiões. Asim, é em 1917, que aparecem os primeiros bilhetes de identidade que devem ter os estrangeiros.
Teme-se também que os trabalhadores mudem de patrão para ter melhores salários (originando uma subida dos salários). Outro motivo para vigiar de perto os Portugueses como aqui em Montluçon.
Como a imensa maioria dos trabalhadores portugueses nunca foram à escola, temos muito poucos documentos escritos por eles.
Como viviam a vida na fábrica ? como viviam em barracas ? como é que viviam sem saber falar francês num país onde quase ninguém falava português?
Aqui temos um dos raros documentos escrito por um operário português numa fábrica de #Givors.
Nota-se a escrita insegura
No fim da guerra, a maioria dos trabalhadores volta para Portugal. Mas alguns ficam em França, renovando o contranto ou mudando de fábrica.
Veremos noutro thread o que se passa nos anos 1920 !
#WWI #première_guerre_mondiale #travailleurs_étrangers #effort_de_guerre #accord #accord_bilatéral
Segundo thread sobre a história da imigração portuguesa em França.
Desta vez, vou falar dos anos 1920. Nesta década a França é o principal país de imigração no mundo.
Pelo menos 75 000 Portugueses vão emigrar em França nestes anos
O norte e o leste do país foram destruídos pelos bombardeamentos e os combates.
Algumas cidades foram quase completamente destruídas como aqui Arras, no Pas-de-Calais
As autoridades francesas pretendem atrair imigrantes mas querem escolhê-los.
A ideia é que é preciso atrair trabalhadores europeus – Portugueses incluídos – porque são considerados assimiláveis.
Os trabalhadores que vinham das colónias e da China são mandados embora
Em 1919-1920, a França assina acordos de mão-de-obra com a Itália, a Polónia e a Checoslováquia.
Uma proposta é feita ao governo português mas é recusada. Já nesta época, a vontade é de guardar a mão-de-obra (para manter os baixos salários) e enviar colonos em Africa
Assim, nos anos 1920, milhares de Polacos (500 000), de Italianos (alguns fugindo o fascismo), de Espanhois e de Russos chegam em França
Em 1931, a França é o país que conta a % mais forte de estrangeiros (mais que os USA que limitaram fortemente as entradas em 1920 e 1924 com quotas)
Apesar da ausência de acordo, uma imigração portuguesa desenvolve-se.
Um depósito para acolher os trabalhadores portugueses é criado perto da estação de comboio de Hendaye, junto à fronteira espanhola
O depósito abre em 1 de Junho de 1919.
Este criação não agradou muito as autoridades municipais : teme-se que os trabalhadores portugueses possam introduzir doenças (como a gripe espanhola – que não era espanhola)
O papel do depósito é de receber os trabalhadores, vacina-los, verificar os documentos e contrato de trabalho (não caso de o trabalhador ter tal contrato), dar contratos de trabalho aos que não tinham contatos prévios
Tira-se fotografias dos trabalhadores que, muitas vezes, viajaram bem vestidos. Mas muitos deles não assinam o salvo-conduto que lhes é dado para prosseguir viagem, não sabendo ler e escrever
Esta imigração serve perfeitamente os objetivos das autoridades francesas que conseguem diversificar a mão-de-obra estrangeira.
Em período de desemprego, fecha-se o depósito e a fronteira e os imigrantes ficam bloqueados em Irun, do #lado espanhol.
Entre 1920 e 1930, 71 472 Portugueses passam pelo depósito
Quem são e onde é que vão trabalhar os Portugueses?
Em primeiro lugar, 85% são homens que pensam ficar apenas alguns meses
Muitos vão nas regiões ditas libertadas, no norte e no leste.
Algumas cidades como Reims foram quase completamente destruídas.
Em 1924, vivem 3500 Portugueses em #Reims
O fato dos estrangeiros irem reconstruir cidades destruídas não impede discursos racistas.
nesta notícia de 1920 é dito que os estrangeiros – incluído os Portugueses - são perigosos e podem introduzir doenças (não se pensa no covid-19 mas na gripe espanhola)
Depois desta notícia um inquérito é feito junto dos trabalhadores portugueses que tinham chegado recentemente (alguns estavam doentes)
Encontra-se também portugueses no #Pas-de-Calais e na Somme, zonas onde combateu o Corpo Expedicionário Português em 1917-1918
Alguns soldados ficaram (alguns depois de terem encontrado noivas francesas). Outros, depois duma estadia em Portugal, regressaram na terra que conheciam e onde a mão-de-obra estrangeira era necessária para a reconstrução
Em 1924 é criado uma sociedade portuguesa de assistência mutual em Arras.
Esta sociedade junta trabalhadores portugueses e antigos soldados que todos os anos comemoram a batalha de La Lys (9 de abril de 1918)
No resto do país, trabalhadores portugueses trabalham nas obras e na construção civil. Por exemplo, várias empresas do país basco francês empregam portugueses.
São trahalhadores pouco qualificados, a maioria é analfabeta
Também encontram-se trabalhadores portugueses em fábricas – perto de Rouen – ou nas minas – perto de #Saint-Etienne
Vivem muitas vezes à parte da sociedade francesa, em barracas, em cantinas, junto das obras (como aqui numa cantina junto duma barragem em construção)
Sinal que é uma migração temporária, apenas há 15% de mulheres.
Algumas delas não se limitam a acompanhar o marido : trabalham em fábricas como no caso das indústrias de conservas de peixe do país basco
No fim dos anos 1920, algumas algarvias – o Algarve tinha uma importante indústria de conservas de peixe mas que entra em crise nos fim dos anos 1920 – vão trabalhar no país basco
A região parisiense já atrai muitos portugueses que se encontram nos arredores (pobres) de Paris como em Saint-Ouen
Em 1931, 26% dos Portugueses vivem na região parisiense
Sinal duma certa estabilização de parte dos Portugueses um Portugal football Club à Paris é criado em Saint-Ouen em 1930
Estes Portugueses têm muito bom gosto como se pode ver no documento
Não se sabe muito sobre este clube mais em 1930 ele participa num torneio internacional anti-fascista
Como veremos o Partido Comunista Francês tenta politizar os Portugueses dos arredores parisienses, nomeadamente em Saint-Ouen
Além da imigração regular que passava por Hendaye, já existia uma imigração irregular com falsos documentos e travessias clandestinas dos Pirineus com passadores
Na imprensa da altura, já se critica os passadores e os falsificadores de documentos.
Um exemplo de 1927
Mas como os trabalhadores eram na maioria analfabetos, quase não existem documentos escritos por eles e que nos permitem conhecer melhor como (sobre)viviam num país estrangeiro, onde não dominavam a língua
O próximo thread será sobre um período mais difícil para os Portugueses (e os estrangeiros em geral) : os anos 1930 onde milhares de Portugueses tiveram que sair de França
Para mais informações sobre os anos 1920 e o depósito de Hendaye, podem dar uma olhadela aqui (mas é em francês)
▻https://www.academia.edu/37726596/Trier_et_inspecter_les_travailleurs_%C3%A9trangers_les_d%C3%A9p%C3%B4ts_de
3e thread sur l’histoire de l’immigration portugaise en France.
On arrive aux terribles années 1930 : crise économique, #xénophobie et #expulsions.
Les Portugais sont loin d’être épargnés et des milliers d’entre eux sont contraints au départ
On revient d’abord un peu en arrière.
En 1929 et 1930, 30 000 Portugais arrivent en France.
En 1930, autant de Portugais partent en France qu’au Brésil, principale destination de l’émigration portugaise jusqu’alors.
Le Brésil est durement touché la crise économique dès 1930
En 1931, le recensement français compte 49 000 Portugais (loin des 250 000 Belges, 350 000 Espagnols, 500 000 Polonais, 800 000 Italiens
La France est alors le premier pays d’immigration au monde
Les effets du krach de Wall Street touchent la France en 1931.
Une des conséquences est la réduction des entrées d’immigrés (sauf pour les travailleurs agricoles)
En août 1932, une loi impose des quotas d’étrangers par profession ou branche de l’industrie ou du commerce
Le dépôt des travailleurs portugais ferme ses portes au milieu des années 1930.
Il n’est plus question de faire venir de nouveaux travailleurs.
Dans les années 30 la France rechigne aussi à accueillir des milliers de réfugiés qui fuient le nazisme et les persécutions franquistes
En seulement 5 ans, la population portugaise se réduit de 42%.
Il n’y a plus que 28 000 Portugais selon le recensement de 1936.
Face aux expulsions, les Portugais n’ont pas un traitement de faveur car ils sont peu nombreux ou prétendument bien "intégrés". Au contraire.
Les Portugais sont souvent les derniers arrivés – le pic des arrivées est en 1929-1930.
Derniers arrivés, premiers à être virés par leurs employeurs.
Ils sont souvent seuls, sans leurs épouses, vivant en marge (dans des garnis, des baraquements). Ils sont désormais inutiles
La plupart sont en France que depuis quelques mois : ils parlent peu ou mal le français, ils n’ont pas de qualifications particulières, sont peu connus de leurs employeurs ou des maires. Ils sont donc souvent les premiers à être renvoyés.
Pas d’accord de main-d’oeuvre entre le Portugal et la France. Donc les Portugais ne touchent pas de nombreuses aides sociales dont le chômage (l’allocation est versée par les municipalités et réservée aux Français et aux nationaux d’un pays qui a signé un accord de réciprocité).
Sans emploi, sans revenus, beaucoup partent donc au Portugal d’eux-mêmes.
Dans certains cas, ils n’ont pas l’argent pour payer le voyage. Ils obtiennent d’être rapatriés par un consulat portugais (les consulats essaient évidemment de réduire cette dépense)
Pour réduire ces retours (et la prise en charge financière de ces rapatriements et l’arrivée d’une population sans emploi et potentiellement subversive), les diplomates portugais essaient de défendre leurs ressortissants en France
Les diplomates demandant qu’on donne des papiers et des allocations chômage aux anciens combattants de la Grande guerre, à ceux étant en France depuis plus de 10 ans, aux mariés avec des Françaises, ou ayant des enfants légitimés de mères françaises.
Mais c’est du cas par cas
En 1935, le gouvernement Flandin (droite) finance le #rapatriement des travailleurs étrangers au #chômage. Il s’agit de faire partir le plus possible d’étrangers (communiqué du ministère du travail reproduit dans l’Humanité en mai 1935)
Dans les années 30, les Portugais ont des difficultés pour rester légalement en France : on ne leur renouvelle pas toujours leur carte d’identité de travailleur, document qu’ils doivent posséder pour rester légalement en France. Sans ce document, ils reçoivent des refus de séjour
Ne pas avoir d’emploi, travailler dans un secteur où des travailleurs français sont au chômage, autant de motifs pour ne pas renouveler les cartes d’identité.
On refuse le séjour de Joaquim Alves alors qu’il vit en France depuis 1916. Mais il est sans ressources, ni logement...
De nombreux Portugais sont donc ainsi refoulés car ils n’ont plus de documents en cours de validité
Et un des moyens pour les autorités françaises de réduire les étrangers « en trop » (on dit parfois indésirables), c’est de les expulser.
On expulse alors à tour de bras : après un délit (parfois même mineur comme un vol) les arrêtés d’expulsions tombent
On expulse aussi ceux dont on considère qu’ils font de la politique (ce qu’un étranger ne doit pas faire). Ainsi, avoir participé à une manifestation ou à une grève, avoir exprimé une opinion politique dans un café, un propos défaitiste en 1939-1940 amène souvent à l’expulsion
Les Portugais - et les étrangers en général - vivent donc toujours avec cette épée de Damoclès : ils risquent l’expulsion au moindre écart, s’ils osent participer à des mouvements sociaux. L’expulsion permet de brider les revendications de ces travailleurs
Les motivations fournies par les services de police sont souvent moralistes et reposent parfois sur de simples "mauvaises réputations". Un tel boit, un tel est querelleur.
Je vous laisse apprécier la prose ci-dessous
Face à ces pratiques d’éloignement, les Portugais sont souvent démunis : ils sont analphabètes, isolés, ne parlent pas le français, n’ont pas de capital social.
Beaucoup ne font appel ni à leur consul, ni à leur employeur, ni au maire ou à un député
Beaucoup disent ainsi accepter de se conformer à l’arrêté d’expulsion qui leur est notifié par les gendarmes ou la police et prétendent rentrer au Portugal (mais certains restent parfois en France dans l’illégalité)
Il y a toutefois des exceptions. Certains demandent de l’aide : à des amis et/ou à des personnalités politiques.
Ici un travailleur d’Ivry qui est appuyé par Maurice Thorez, le fils du peuple
Certains font écrire des lettres par des connaissances françaises.
Ils plaident leur cause, donnant l’image de l’immigré parfait aux yeux des autorités : un bon travailleur, qui ne fait pas de politique, s’occupe de sa famille et aspire à devenir Français
4e thread sur l’histoire de l’immigration portugaise en France au 20e siècle.
Cette fois, j’évoque l’exil et les mobilisations politiques entre 1927 et 1939
Cela parle de révoltes, de grèves, de bombes, d’Espagne et de... Sénégal
Le 28 mai 1926, des militaires – dont d’anciens officiers ayant participé à la Première guerre mondiale – organisent un coup d’état à Braga, ville plutôt conservatrice du nord du pays
Les insurgés descendent ensuite vers Lisbonne et prennent le pouvoir, sans trop de résistances
Ces militaires prétendent « sauver » le Portugal du chaos et mettre fin la domination du Parti Démocratique qui est le plus souvent au pouvoir. La situation financière du pays est mauvaise, notamment à cause des effets de la participation du pays à la Première Guerre mondiale
C’est la fin de la Première République (1910-1926). Mais tout le monde n’en a pas conscience à l’époque.
Car cette République a été très instable : 45 gouvernements en 16 ans, des coups d’état, une guerre civile, deux dictatures.
Beaucoup pensent donc qu’au bout de qqs mois, la situation va revenir à la normale.
Les militaires du 28 mai 1926 ont d’ailleurs des objectifs différents, certains veulent instaurer une république conservatrice, d’autres une dictature à la Primo de Rivera ou à la Mussolini
D’ailleurs les militaires sont divisés et le pouvoir reste fort instable.
Ces divisions permettront à un peu connu professeur de l’Université de Coimbra - António de Oliveira Salazar - de prendre progressivement le pouvoir après son arrivée au ministère des Finances en 1928
Les dirigeants républicains - qui pour la plupart son restés au Portugal - pensent qu’ils vont pouvoir reprendre le pouvoir et organisent une insurrection avec des militaires fidèles à la république en février 1927 à Lisbonne et à Porto.
Mais c’est un échec
Plusieurs dirigeants s’exilent en France et notamment Bernardino Machado, deux fois président de la République (et deux fois chassé par une révolution). A Paris réside déjà Afonso Costa – leader historique républicain - qui n’est pas rentré au Portugal après la PGM
Au fil des révolutions, la France a accueilli de nombreux exilés portugais : libéraux à la fin des années 1820, républicains chassés par Sidonio Pais en 1917-1918, etc
Par ex, un des chefs monarchistes - Paiva Couceiro - a vécu dans le pays basque avant la PGM
En 1927 les exilés républicains fondent la ligue de défense de la République, (la ligue de Paris). Leur objectif est notamment d’éviter que la dictature obtienne une reconnaissance internationale officielle.
La ligue organise une campagne pour que la SDN ne cautionne pas un emprunt sollicité par le gouvernement portugais pour équilibrer ses comptes fortement déficitaires
Les exilés essaient aussi de faire tomber la dictature par la force. On appelle cela le reviralho, la volonté de revenir en arrière, à la République. Jusqu’en 1931, plusieurs coups d’état sont planifiés
Certains sont déjoués par la dictature qui se dote de polices politiques. D’autres explosent comme la révolte à Madère, en Guinée Bissau et aux Açores en avril 1931.
Mais à chaque fois la dictature militaire résiste. Les insurgés sont emprisonnés et certains d’entre eux envoyés dans les colonies
Certains déportés dans les colonies – où ils sont laissés en liberté – ne renoncent pas et essaient de reprendre le combat.
C’est notamment le cas de Silvino Augusto Ferreira, un des plus tenaces opposants à la dictature
Silvino est né en 1899. Ouvrier à l’arsenal de Lisbonne, un des bastions du mouvement ouvrier portugais, il participe aux organisations du syndicalisme révolutionnaire de tendance anarchiste.
Dans les années 1920, il est l’un des principaux dirigeants du Parti Communiste Portugais, parti crée en 1921, d’une scission au sein du mouvement anarchiste.
Il est déporté en Guinée-Bissau en 1928 avec d’autres insurgés à cause de sa participation aux tentatives d’insurrection
Avec des camarades, il traverse la Guinée-Bissau pour se rendre au Sénégal. A Dakar, il réussit à prendre un bateau qui va à Marseille. Une fois en France, il rejoint la ligue de Paris pour continuer son combat contre la dictature
Il reste quelques mois en France puis repart clandestinement au Portugal en 1932 pour continuer ses activités politiques et syndicales
Cependant, après l’échec de la grève générale révolutionnaire lancée le 18 janvier 1934 par les anarchistes et quelques communistes, il s’exile en Espagne.
Il n’arrête cependant pas le combat.
Il revient encore au Portugal et participe à la tentative d’assassinat de #Salazar qui a lieu le 4 juillet 1937
Salazar, Premier ministre depuis 1932, va tous les dimanches à la messe. Des opposants mettent une bombe dans les égouts, devant l’église où il se rend. Mais la bombe est mal placée et Salazar en sort indemne (en 1973, Carrero Blanco lui n’aura pas cette chance)
Silvino Augusto Ferreira est arrêté en 1940 et reste 19 ans en prison. Il s’exilera de nouveau en France en 1960, fortement malade et diminué physiquement par son incarcération
Après l’échec de 1931, le reviralho s’essoufle. Les exilés se déchirent souvent entre eux, de multiples tensions opposent certaines personnalités qui continuent de ruminer les échecs de la république et des différentes insurrections.
De plus, en 1931, plusieurs exilés quittent la France pour aller en Espagne où s’est implantée la République le 14 avril 1931
Attestation en règle pour faire ses courses de la semaine, contrôle du sac à la sortie du supermarché par la police, 360 € d’amende pour 2 paquets de gâteaux jugés ne pas être de première nécessité.
Je sais maintenant pourquoi j’avais cette peur sourde au ventre en allant faire les courses hier. Mes proches se demandaient si je vrillais pas parano.
Non.
Peut être que je sens un peu en avance certains trucs... et c’est souvent perturbant ou lourd à porter. (Thread)
▻https://twitter.com/isAshPsy/status/1242556982042791942?s=20
Si elle avait acheté du poulet j’imagine qu’elle aurais pris outrage à agent !
Les courses, je les craignaient pas tant pour le virus que pour les amendes policières.
Les amendes qu’ils pourraient dresser... même qd on dispose de notre Ausweis rempli signé daté.
En checkant nos sacs.
Si c’était le moyen de nous faire payer, encore et encore, leur absolue incompétence de dirigeants ? De l’argent magique.
Et puis on ne serait plus libre d’avoir des préférences, des addictions, des plaisirs.
Le jack pot. La double soumission.
Ils allaient checker nos sacs !
C’est arrivé à un membre de ma famille.
En sortant de son supermarché.
Contrôle
Elle sort le papier.
Ils font l’inventaire, sortent deux paquets de gâteau et demandent « se sont des produits de 1ere nécessité ? »
Elle se défend, interroge le texte qui dirait quoi manger... bref
135€ d’amende
Elle s’agace, le ton monte.
Elle écope de 360€.
À la base, 2 paquets de gâteaux dans son sac de courses pour la semaine.
Si vous ne voyez pas ce qui arrive, vous êtes des bienheureux.
#fascistovirus #coronavirus #courses #première_nécessité #amende #sac #fouille #état_policier #attestation
ping @davduf @isskein
c’est une blague ? à aucun moment ya une définition dans la loi de quelles sont les denrées qu’on a le droit d’acheter, surtout que les magasins ouverts ONT ces produits dans les rayons et permettent des les prendre et les passer à la caisse !
à ce moment là c’est forcément au magasin d’avoir les amendes car il n’a pas le droit de les vendre ! ça doit pouvoir se défendre clairement au tribunal ça, car ça n’a aucun fondement au niveau du droit
Et par ailleurs des gâteaux provoqueraient ça alors que des cigarettes on a le droit et c’est de première nécessité ?
Juste pour pinailler : la personne qui poste sur Touitteur au sujet de quelqu’un de sa famille, Koskaïa, c’est quelqu’un que vous connaissez, considéré comme fiable ?
c’est la première chose que je me suis demandé…
Je ne sais pas, mais je viens de discuter avec une amie/collègue qui habite dans la montagne autour de Grenoble... Sa soeur a été faire des courses dans un magasin de Chamrousse (station de ski) pour ne pas descendre en ville de Grenoble et un policier l’a interpellée en lui disant, avec un ton autoritaire : « Pourquoi vous venez ici faire vos courses ? Et ne pensez pas y venir tous les jours, hein ? Une fois par semaine les courses sont suffisantes »
Là on a assez de retour pour ne pas dépendre de la crédibilité d’une personne.
Verbalisé (parce que) – Carnet de notes
►https://n.survol.fr/n/verbalise-parce-que
À ranger dans la même case « moi je n’en ai pas besoin donc ça doit être inutile »…
Des mecs qui verbalisent pour achat de trucs pas vitaux comme : serviettes hygiéniques, tests de grossesse... J’imagine : « Trucs de meufs, j’en ai jamais eu besoin et je me porte très bien ! »
Liens vers, entre autres...
►https://actu.fr/ile-de-france/aubervilliers_93001/coronavirus-seine-saint-denis-est-tasee-frappee-ne-pas-avoir-montre-attestation
▻https://www.lavenirdelartois.fr/37902/article/2020-03-19/bethune-deux-personnels-soignants-verbalises-pour-leur-attestation-
▻https://www.bfmtv.com/societe/lyon-des-sans-abri-verbalises-pour-non-respect-des-mesures-de-confinement-187
Ça attend plusieurs semaines pour envisager de s’y intéresser, ça discute du 49.3 pendant un conseil extraordinaire dédié au virus, ça organise des élections alors qu’on est déjà en niveau 2 voire 3, puis, évidemment, ça utilise une nouvelle fois les flics pour terroriser la population avec un confinement qui n’a été appliqué que contraint et forcé, tout en incitant lourdement le populo a aller trimer dans les champs à la place de la main d’œuvre importée habituelle, que l’on ne peut exceptionnellement pas laisser entrer... En fait, il n’est jamais inutile de terroriser sa population, pendant que l’on continue de gérer l’état comme un entrepreneur gère une ferme de mille vaches.
Sur la dame du 93 qui s’est pris amende et tabassage en règle :
Sauf que cette attestation, Ramatoulaye B. ne l’a pas imprimée. « J’avais mon attestation écrite. Je devais passer au taxiphone pour l’imprimer mais il était fermé. Un autre policier, que j’avais croisé plus tôt, m’avait affirmé que l’attestation manuscrite était suffisante », raconte-t-elle, toujours dépassée.
Je n’ai chez moi ni imprimante ni machine à laver (une autre des raisons pour lesquelles une personne a été verbalisée : elle allait laver son linge à la laverie), c’est une caractéristique des ménages pauvres de ne pas avoir ces équipements. Comment peut-on punir des gens de ne pas les avoir ?
C’est parfaitement officiel que l’attestation peut être manuscrite et que dans ce cas on ne doit recopier que la raison du moment.
Un gamin a pris une prune parce qu’il allait chercher ses cours au lycée (comme beaucoup de pauvres, il n’a pas internet à la maison).
Peut-on contester une amende pour non-respect du confinement ?
▻https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200325.OBS26591/peut-on-contester-une-amende-pour-non-respect-du-confinement.html
Dans les 45 jours qui suivent l’avis de contravention, il est ainsi tout à fait possible de formuler par courrier recommandé une « requête en exonération » auprès de l’officier du ministère public (OMP). Passé ce délai de 45 jours, l’amende forfaitaire de 135 euros est majorée à 375 euros et les usagers disposent aussi d’un nouveau délai de 30 jours afin de réaliser une « réclamation ». A la charge ensuite de celui qui conteste la contravention d’apporter la preuve qu’il a été verbalisé de manière abusive. L’ensemble de ces démarches est également réalisable, de façon intégralement dématérialisée, sur le site de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI) [▻https://www.antai.gouv.fr ]. Contactée par « l’Obs », l’ANTAI précise à ce propos ne pas avoir, pour le moment, observé une recrudescence des contestations des contraventions pour non-respect des mesures de confinement.
(Ça vaut ce que ça vaut.)
Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
►https://seenthis.net/messages/832147
#fascistovirus #coronavirus #violences_policières #France #solidarité (manque de) #verbalisations #Banlieues #Quartiers_Populaires #racisme #violence_policière #salops #qu'ils_chopent_tous_Ebola
Illustration de ton propos @antonin1 :
La fille d’une amie a pris 38€ (c’était dans les premiers jours) pour être sortie acheter un sandwich et une bouteille de shampoing. commentaire du flic : « le shampoing c’est pas de première nécessité » .
Verbalisée lors des restrictions #confinement pour « achat de #gâteaux » considérés comme « non de première nécessité ».
Centre Leclerc, La Ville aux Dames (37), 24 mars 2020 Source : victime par courriel :
signalé par @davduf sur twitter
#pourritures #extorsion (de fonds) #chiffre (culture du)
#inglorious_bastards et #acab (aussi) ...
Télécharger le “Point droit” sur l’inspection visuelle, la fouille des bagages, de vos sacs ou de vos poches… : sortir pour faire ses achats de première nécessité en temps de confinement ? Faisons le point ! :
►https://seenthis.net/messages/837343
Coronavirus : un homme condamné à 105 heures de travaux d’intérêt général pour non-respect du confinement à Paris
►https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-un-homme-condamne-a-105-heures-de-travaux-d-interet-general
Lors d’une brève audience, l’homme, sorti de prison en septembre dernier, a expliqué qu’il vivait avec sa famille à sept personnes dans un deux-pièces du 20e arrondissement. Selon lui, il a été contraint au bout d’une semaine de confinement de s’installer dans sa voiture, au moment des premiers contrôles, puis de prendre une chambre d’hôtel. « Ce n’est pas la meilleure période pour changer de domicile », lui a répondu le président de l’audience. « J’ai la main et un doigt qui sont cassés, je dois être opéré le 5 avril et je suis sorti précipitamment » le 24 mars « juste pour trouver un antidouleur », s’est justifié le prévenu.
Je remets ici un site déjà mentionné sur seenthis, mais pas sur ce fil de discussions...
Un site recense les #abus_policiers sous le confinement
–-> Verbalisé (parce que)
►https://n.survol.fr/n/verbalise-parce-que
#recensement #liste #abus
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Cet article en parle :
135€ pour un achat de tampons ou de gâteaux : un site recense les abus policiers sous le confinement
15 jours après le début du confinement, le ministre de l’intérieur se félicite du nombre de contrôles effectués et de l’efficacité des #forces_de_l’ordre. Ce #tournant_autoritaire du gouvernement sous couvert de confinement a pour autant du mal à cacher les abus lors de ces #contrôles, qu’ils soient liés à des #arrestations_violentes ou à des motifs abusifs de #contravention.