• #Livre et #conférence | #Elise_Pestre, « La vie psychique des réfugiés »

    Le réfugié est la principale figure historique du XXIe siècle. On estime aujourd’hui que plus de quinze millions de personnes sont des #exilés en quête de #refuge et les spécialistes annoncent que ce nombre devrait beaucoup augmenter dans les années à venir. Désormais, on ne parle plus seulement de réfugiés économiques ou politiques, mais aussi de réfugiés climatiques ou thérapeutiques.

    Or les Etats présupposent que la majorité des demandeurs d’asile mentent pour obtenir la qualité de réfugiés. Ils exigent donc des #preuves, et ces preuves ne peuvent passer que par le #témoignage. Mais comment témoigner quand on ne parle pas la même langue ? Qu’implique le fait de se remémorer dans l’urgence une série d’événements traumatiques ? Quel rôle le corps peut-il être amené à jouer ? A quels problèmes particuliers les professionnels, y compris les psychothérapeuthes, se trouvent-ils confrontés ?

    Sur la nécessité d’un refuge territorial et psychique ; sur le sens du témoignage chez des personnes qui évitent précisément de se dire ; sur des pathologies qui seraient spécifiques aux réfugiés ; et donc sur l’émergence d’une nouvelle « clinique de l’asile » – ce livre, situé au croisement de la psychanalyse, de l’anthropologie et de la philosophie politique, apporte des réponses cruciales.


    http://www.histoire-immigration.fr/agenda/2014-08/la-vie-psychique-des-refugies-pour-une-clinique-de-l-asile
    #réfugiés #audition #asile #attente #soupçon #psychologue #psychologie #psychothérapeute

    Notes que j’ai prises à partir de cette conférence donnée par Pestre à Paris :
    http://www.histoire-immigration.fr/2014/8/la-vie-psychique-des-refugies

    Pestre souligne que dans les procédures d’asile, le requérant doit faire face à une dépendance absolue à l’autre, ici à l’Etat à qui il fait une demande d’asile.

    La question de la précarité psychique :
    Etymologie du mot « précarité » → « ce qui s’obtient par la prière » et aussi « ce qui est susceptible d’être remis en cause et qui doit sans cesse être redemandé ».
    Celui qui tombe dans la précarité est celui qui est toujours dans la position de demander.

    Avec l’introduction de critères très strictes pour obtenir l’asile, la question de la sélection va se poser. Ce tri est appliqué par des professionnels… qui n’en sortent pas toujours indemnes, surtout dans un contexte où les catégories des réfugiés deviennent flous.

    Le requérant d’asile doit prouver que ses craintes de persécution sont vraies. Avec toute la difficulté et la crainte que représente cette objectivation par d’autres d’un tel affecte… alors que par essence l’affecte est subjectif.

    Beaucoup vont être identifiés par les autorités comme faisant de fausses déclarations. Et rejetés car considérés comme faux réfugiés. Ce soupçon et la non-reconnaissance des persécutions par l’Etat de droit a le pouvoir d’engendrer des effets destructurant sur le psychisme de celui qui est exilé et qui est en quête d’un abri.

    Les troubles sont dus :
    – au vécu traumatique passé ;
    – à la situation d’attente et soupçon rencontrée une fois arrivé dans le pays de destination.

    Eléments qui conditionnent la vie psychique des réfugiés → 2 aspects qui vont agir sur son psychisme et se mêler aux troubles qu’il présente déjà :
    – l’attente : suspension géographique et territoriale. Les requérants d’asile identifient cette étape comme génératrice d’angoisses. L’attente dans cet entre-deux peut même devenir traumatique lorsqu’elle s’infinitise. C’est vécu comme un désaveu du passé
    – le rejet à sa demande d’asile. Avec le statut juridique de débouté, la position du requérant d’asile se radicalise, dans le sens où l’expérience s’amenuise ou s’effondre. Il va être expulsé de cet entre-deux inconfortable, mais dans lequel il y avait encore de l’espoir. Désormais, il va être déshabillé de ses droits dans une sorte de no man’s land juridique et une nudité juridique va s’installer.

    Le requérant d’asile qui été tenu par sa position de demander, qui était une position active, entre dans un état où il est passivé.

    L’annonce de ce rejet peut provoquer une forme de déterritorialisation psychique, en utilisant les termes de Deleuze et Gattari, qui va les conduire dans une forme d’errance et qui va entraver la capacité à se créer un lieu, à se reterritorialiser : créer une nouvelle demeure quelque part.

    Le débouté se sent rejeté, abandonné, au sens d’un nouveau bannissement, comme celui qu’il a déjà vécu en quittant son pays. Et qui va renvoyer, comme le rappelle Agamben, à la structure du « ban » : « Celui qui est mis au ban, dit Agamben, n’est pas simplement placé en dehors de la loi ni indifférent à elle, il est abandonné par elle, exposé et risqué en ce seuil où la vie et le droit, l’extérieur et l’intérieur, se confondent ».

    Lorsque la confiance de laquelle il a besoin n’est pas accordée par la communauté d’accueil, il n’y a pas d’hospitalité délivrée, le réfugié peut se sentir profondément abandonné.

    Concept de « homo sacer » de Agamben → le réfugié serait le « homo sacer » des temps modernes, car il demeure un « homme tuable ».

    Retour sur les auditions…

    D’où son attention accrue et permanente face aux dangers, car si il relâche son attention, alors qu’il est débouté, il sera expulsé du pays.
    → on assiste donc à l’amplification de symptômes avec le vécu d’exclusion (de l’exclusion de la communauté de droit), mais aussi à la naissance de symptômes auparavant inexistants et qui émergent avec la production de son témoignage. Là, la « crainte de ne pas être cru » va infiltrer son récit et provoquer des effets contre-productifs sur son interlocuteur → il y a un télescopage/collision entre la scène juridique et la scène psychique.

    Or, répondre à cette injonction de l’Etat à témoigner est une action complexe car le psychisme pour se défendre d’un possible retour du trauma et de la violence vécue, va plutôt avoir tendance, à son insu, à exclure de la mémoire certains souvenirs, voire transformer certains contenus inénarrables en contenus narrables et entendables.

    Le gel des affectes lors de la production narrative lors des auditions :
    Ce gel permet au requérant d’asile de congeler, à son insu, ses affectes dépressifs, ce qui va engendrer une certaine froideur affective. Cela va générer sur son interlocuteur un ressenti d’étrangeté, de distance qui va pouvoir l’amener à penser que le demandeur n’est pas affecté et que donc c’est pas vrai.

    Hypothèse : le rejet par les instances décisionnelles va entrer dans une dépendance très forte avec les affectes de la symptomatologie traumatique des requérants d’asile. Evidemment, ce n’est pas que la symptomatologie qui produit du rejet, mais l’hypothèse c’est que ça va participer, infiltrer l’interlocuteur lorsqu’il va prendre des décisions. Et que la subjectivité du requérant d’asile va être indexée à celle du décisionnel.

    Pourquoi un tel aurait un statut et l’autre pas ? Cela va renvoyer à la construction narrative de son récit, à l’élaboration de son traumatisme. S’il est très traumatisé et qu’il va mal, il ne va pas pouvoir être dans un récit construit structuré, temporalisé, exhaustif. D’où cette hypothèse de glissement entre les scènes du psychique et du juridique.

    Le témoignage :
    Les scènes traumatiques sont convoquées lors du témoignage, et avec elles le risque de réactualisation de la souffrance qu’elles ont provoquée. Pour éviter cette réactualisation, des sortes de récit mi-vrais mi-fictifs viennent opérer une fonction de protection contre la terreur que le réfugié a rencontrée.

    Dans la forme de témoignages requise par les administrateurs, on voit combien la vie psychique du réfugié est affectée par la logique de l’Etat, par ses exigences, ces propres représentations du « bon réfugié ». L’Etat participe ainsi à son insu de la création de ces témoignages malades, de ces récits-refuge, liés à cette injonction à témoigner.

    Le point de vue des professionnels :

    C’est le deuxième versant de la « clinique de l’asile ». Sur une quinzaine d’entretiens, la majorité était atteinte en profondeur, parfois même blessée par ce qu’ils vivaient au quotidien dans leur pratique avec les réfugiés (ceci est valable pour médecins et soignants mais aussi pour les agents de l’OFPRA).

    Deux caractéristiques concernant les soignants :
    – une demande débordante de la part du réfugié. Une demande d’amour nous dit Lakan, qui se relie à la question de la survie. Si la demande est si intense à l’égard des soignants, c’est parce que cet espace incarne l’unique lieu où le requérant se sentira écouté et cru. Et en cela ça représente un espace de survie majeur ;
    – la manière dont l’espace psychothérapeutique va être fréquemment atteint, voire contaminé par la situation juridique rencontrée par le réfugié. Le psy va se sentir parfois attrapé par le social, la précarité que son patient rencontre, mais aussi par la situation juridique envahissante du patient. Au risque de se sentir instrumentalisé non seulement par l’Etat et ses injonctions faites au soignant pour délivrer des attestations et des certificats qui prouvent l’état traumatique de son patient, mais parfois il se sent instrumentalisé par son patient aussi, qui veut cette attestation coûte que coûte parce qu’il est convaincu, et avec raison, que si il peut attester qu’il est traumatisé, ça lui facilitera la donne pour obtenir son statut. Donc ces demandes de l’Etat et du patient le placent dans une situation très particulière, inconfortable, qui peut entrer en conflit avec son travail d’écoute et d’accompagnement, parce qu’il est mis en position d’expert. Et s’il ne parvient pas à s’extraire de cette position d’expert et qu’il se met à évaluer la véracité des dires de son patient, il y a des risques de se transformer en « expert de la vérité », alors que le psychologique se doit de travailler avec la vérité psychique de son patient et non sur la quête d’une vérité juridique.

    Celui qui accueille des réfugiés, quelle que soit sa profession, s’identifie souvent de manière massive et à son insu au vécu douloureux de son patient. Avec cette clinique extrême, il va y avoir des phénomènes identificatoires et projectifs à l’égard du patient-réfugié, qui se dessineront comme caractéristiques essentielles et paradigmatiques de cette clinique. Cela va se manifester par des phénomènes de contagion entre la symptomatologie des patients, et celle du psychologue. Pour parer aux effets de la destructivité et soutenir l’exercice de sa praxis, le clinicien qui vit certaines de ces séquences cliniques avec angoisse, tente de s’en extraire par des stratégies de défense, voire de survie thérapeutique, et il va lui aussi déployer des mécanismes de défense qui vont être plus ou moins opérants. Notamment la question du doute aussi : eux-mêmes se mettent parfois à douter de ce que dit le patient.

    → D’où la nécessité de mettre en place des espaces pour les professionnels où la parole puisse circuler. D’où l’importance de lieux de parole, de supervision où circule la pensée, la réflexion, l’élaboration psychique. Ceci pour prendre soin de ceux qui prennent soin des populations réfugiées.

  • #Etats-Unis. #Violences_policières contre les #Noirs : une série sans fin ?

    Lors d’une intervention dans une banlieue résidentielle d’une ville du Texas où avait lieu une fête autour d’une piscine, une Américaine de 14 ans s’est retrouvée face contre terre, un policier assis sur son dos.


    http://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-violences-policieres-contre-les-noirs-une-serie-sa
    #violence #police #USA #discrimination

  • #Torture par la #CIA : des poursuites judiciaires sont demandées
    http://www.lorientlejour.com/article/900148/torture-par-la-cia-des-poursuites-judiciaires-sont-demandees.html

    L’ONU et les défenseurs des droits de l’homme ont appelé mardi à des #poursuites_judiciaires contre les responsables américains après la publication d’un rapport sur la torture par la CIA, une éventualité jugée peu probable par le ministère américain de la Justice.

    « Le rapport confirme ce que la communauté internationale savait », a indiqué Ben Emmerson, rapporteur des Nations unies sur les droits de l’homme, après la publication par le Sénat américain d’un rapport sur les techniques d’interrogatoires musclées utilisées par la CIA contre des détenus après le 11-Septembre.

    « Une politique a clairement été orchestrée à haut niveau dans l’administration (du président George W.) Bush, qui a permis des crimes systématiques et des violations flagrantes des droits de l’homme internationaux », a-t-il ajouté. Il est « temps d’agir et les responsables de cette conspiration criminelle doivent être présentés devant la justice », a-t-il souligné.

    « C’est un rapport scandaleux et il est impossible de le lire sans se sentir indigné par le fait que notre gouvernement a perpétré ces crimes atroces », a estimé Anthony Romero, directeur général de la puissante Union américaine de défense des libertés (#ACLU). « Les responsables du gouvernement qui ont autorisé ces pratiques illégales devraient rendre des comptes », a-t-il martelé.

    Toute poursuite paraît néanmoins peu probable. Un responsable du ministère de la Justice qui n’a pas été nommé a indiqué que, depuis 2009, deux enquêtes ont été menées sur mauvais traitements de prisonniers, qui n’ont pu recueillir de #preuves suffisantes pour une inculpation.

    Le rapport du Sénat ne présente « aucune nouvelle information » pour les enquêteurs, a assuré ce responsable dans un communiqué. Le rapport du Sénat, très attendu, constitue le compte rendu le plus détaillé du programme secret même si de nombreux éléments étaient déjà connus du grand public.

    Selon les associations, il montre que les techniques utilisées ont violé à de multiples reprises les #lois internationales et les droits de l’homme les plus basiques.

    Le programme « a donné le feu vert pour commettre impunément ce que la loi internationale sur la torture et les disparitions qualifie de #crimes », a noté Steven Hawkins, directeur général de la section américaine d’Amnesty International. « Il est temps de demander des comptes, ainsi qu’une enquête complète, des poursuites en justice et des compensations pour les victimes ».

    Le directeur général de Human Rights Watch, Kenneth Roth, a souligné pour sa part que le rapport « montre bien que les affirmations répétées, selon lesquelles des mesures drastiques étaient nécessaires pour protéger les Américains, n’étaient que pure fiction ». Il note que l’administration de Barack Obama a fait cesser de nombreuses pratiques décrites sans concessions dans le rapport.

    Néanmoins, « la torture restera une +option politique+ pour les présidents à venir si cet important exemple de recherche de la vérité ne conduit pas à ce que les responsables officiels soient traduits en #justice ».

    L’ACLU a appelé l’administration Obama à prendre des mesures pour « s’assurer que les Etats-unis ne torturent plus jamais », en nommant un procureur spécial pour enquêter et en réformant la CIA.

    #Etats-Unis #impunité « #nos_valeurs »

  • Des calculs complexes et stupides par milliards
    http://www.scilogs.fr/complexites/des-calculs-complexes-et-stupides-par-milliards

    On dépense donc plus d’un million d’euros en moyenne par jour pour calculer des f(x) en grand nombre dont tout le monde se moque et que personne d’ailleurs ne mémorise. Aujourd’hui, on évalue la fonction f=SHA256 plus de 240 millions de milliards de fois par seconde (voir le « taux de hash » ici) .

    […]

    Plusieurs solutions pour remédier à l’absurdité gravissime du minage des Bitcoins ont été envisagées et certaines ont été mises en place. Mentionnons quatre idées.

    […]

    Notre monde est de plus en plus informationnel et computationnel (excusez-moi de l’usage de ces affreux mots), et cela a comme conséquence de très étranges phénomènes qui sont parfaitement rationnels vus du côté des concepteurs de protocoles, mais qui sont aussi parfaitement et gravement absurdes si on considère la dépense de moyens et d’énergie qu’ils entraînent.

    Pour revenir, approfondir et envisager des alternatives à la preuve de travail utilisée par Bitcoin. Mentionnons la preuve de travail “utile”, la preuve de mémoire, la preuve de détention (proof of stake, c’est à dire inciter à la capitalisation), ainsi que la simple réduction de la fréquence du travail de la preuve de travail (sans compter des combinaisons de tout ça).

    Le choix de Bitcoin de fonctionner avec une preuve de travail consistant à inverser SHA256 apparait donc clairement comme n’étant pas le meilleur, et à mon avis même du point de vue strict d’un développeur qui doit aussi être vigilant à ce que ses algorithmes puissent tourner sur des machines peu puissantes et à l’énergie limitée comme les smartphones.

    Mais bonne nouvelle, des discussions à ces propos existent.

    #Algorithme #Bitcoin #Crypto-monnaie #Cryptographie #Mathématiques #Preuve_de_travail #Proof_of_stake #Proof_of_work #SHA-256 #Énergie

  • Les preuves de travail [pdf]
    http://www.lifl.fr/~delahaye/dnalor/PreuvesDeTravail.pdf

    Donner à des ordinateurs des problèmes à résoudre permet de les freiner.
    Cette procédure est utile pour lutter contre les attaques sur le réseau Internet, pour limiter l’envoi de spams ou pour organiser des courses entre machines.

    […]

    L’idée des preuves de travail est due à Cynthia Dwork et Moni Naor qui, dès 1993, suggérèrent cette méthode pour lutter contre les spams.

    […]

    Une idée étonnante a été proposée pour contrôler les effets de [l’]excès de puissance de nos machines. Il s’agit de soumettre aux ordinateurs des problèmes à résoudre, afin qu’ils calculent longuement pour trouver la solution ; alors seulement, ces ordinateurs ont le droit d’accéder à une boîte à lettres ou à un service informatique en ligne.
    Ces « preuves de travail » jouent un rôle de plus en plus important. Elles sont combinées aux outils de base de la cryptographie moderne (chiffrage, signature numérique, authentification, etc.) pour concevoir des protocoles complexes réalisant des opérations considérées comme impossibles il y a peu.

    […]

    Les preuves de travail les plus habituelles (dont celle utilisée par Bitcoin) consistent à faire des calculs pour résoudre un problème qui, malheureusement, est sans intérêt réel […] Ne pourrait-on pas concevoir des preuves de travail fondées sur des problèmes dont la solution serait utile ?
    […]
    Sunny King (pseudonyme d’une personne ou d’un groupe) a conçu une preuve de travail aussi facile à ajuster que l’inversion partielle des fonctions de hachage cryptographiques et qui permet de trouver des chaînes de nombres premiers intéressantes : les chaînes de Cunningham.
    […]
    S. King a créé en juillet 2013 sa propre cryptomonnaie, Primecoin, proche dans sa conception de Bitcoin, mais utilisant des preuves de travail qui conduisent à des chaînes de Cunningham nouvelles. Des chaînes de Cunningham records, de longueur 10, 11, 12 et 13, ont ainsi été découvertes, ce qui prouve l’efficacité de la méthode proposée et sa capacité à contribuer à la recherche mathématique.
    […]
    Un autre projet en cours de développement, nommé Curecoin, tente de concevoir une preuve de travail (et une cryptomonnaie associée) qui soit beaucoup plus clairement utile. Le calcul mené par les machines devrait aider à découvrir comment se replient diverses protéines, ce qui, pour certaines d’entre elles, serait utile en médecine.

    Vraiment très intéressante explication et surtout présentation des applications et perspectives du concept de preuve de travail cher aux crypto-monnaies.

    Je retiens essentiellement l’existence de preuves de travail “utiles”, qui permettent d’envisager différemment l’un des problèmes majeurs des technologies qui reposent sur elles, à savoir son coût énergétique et donc écologique (sans non plus le résoudre complétement).

    Et pour comprendre simplement ce qu’est une preuve de travail, il y en a une adaptée au cerveau humain et qui a un succès fou, le Sudoku : difficile à résoudre mais très facile à vérifier.

    #Bitcoin #Chaîne_de_Cunningham #Crypto-monnaie #Cryptographie #Cynthia_Dwork #Mathématiques #Moni_Naor #Numérique #Preuve_de_travail #Primecoin

  • Blockchain versus Bitcoin
    http://france-bitcoin.net/2014/11/blockchain-versus-bitcoin

    Depuis plusieurs mois maintenant, une mode se répand chez certains personnes, celle d’affirmer que la technologie de la blockchain sera très utilisée dans le futur, mais que Bitcoin, lui, ne va pas durer. Selon eux, l’important ne serait pas la monnaie, mais la technologie ; la blockchain, mais pas Bitcoin.

    […]

    Tous ceux qui pensent cela ne comprennent pas un élément fondamental : une blockchain a besoin d’une unité monétaire pour être sécurisée. L’application monétaire n’est pas optionnelle, elle est est fondamentale au fonctionnement d’une blockchain.

    Je viens de comprendre un truc évident en fait. Un blog décidément bien intéressant !

    #Bitcoin #Blockchain #Innovation #Monnaie #Numérique #Preuve_de_travail

    • Le site où cet article a été publié, en novembre 2014, n’est plus disponible. On le retrouve encore via la wayback machine d’Internet Archive :
      https://web.archive.org/web/20150327163214/http://france-bitcoin.net

      Mais au cas où, et parce qu’il me semble utile de le ressortir aujourd’hui, et bien que la situation a évolué (#Ethereum ?), je mets ici le cœur de l’argumentaire qui me semble pertinent :

      Cette analyse de l’utilité énorme de la technologie de la blockchain commence a être de notoriété publique, au moins chez les élites technologiques et économiques, et partant de là, certaines font le raisonnement suivant : la blockchain va rester, mais pas Bitcoin. Le premier ne reste jamais de toute manière, qui se souvient d’AltaVista qui dominait la recherche en ligne avant Google, ou du Betamax qui était là avant la VHS ? Qui a besoin d’une monnaie volatile et compliquée à utiliser alors que personne ne se plaint de l’euro ou du dollar ? Non vraiment, dans 20 ans tout le monde aura oublié Bitcoin, qui n’est rien de plus qu’une application primitive de l’immense potentiel de la blockchain.

      Tous ceux qui pensent cela ne comprennent pas un élément fondamental : une blockchain a besoin d’une unité monétaire pour être sécurisée. L’application monétaire n’est pas optionnelle, elle est est fondamentale au fonctionnement d’une blockchain. Ce sont les mineurs qui veillent à la fiabilité des transferts de données grâce à la puissance de calcul qu’ils mettent à disposition du réseau. Et ils ne font pas cela bénévolement, ils le font pour gagner des bitcoins qui ont une valeur monétaire : sans bitcoins il n’y aurait pas de mineurs pour sécuriser la blockchain. Dans le cas du Proof of Stake – qui est un autre algorithme de vérification des transferts de données sans mineurs – il y a également besoin d’une unité monétaire ayant de la valeur : ce sont les détenteurs de l’unité monétaire qui sécurisent les transactions. Et c’est la blockchain qui possède l’unité monétaire qui a le plus de valeur qui est la plus sécurisée. Aujourd’hui c’est celle de Bitcoin, et il n’y a aucun argument solide pour penser qu’il en sera autrement dans un avenir prévisible.

      Pour résumer, le fonctionnement d’une blockchain est indissociable de l’existence d’une monnaie qui lui est propre. Séparer conceptuellement la monnaie et la blockchain est une erreur. Et si autant de personnes font cette erreur en ce moment, c’est en partie parce que les implications politiques de l’application monétaire les dérangent.

  • Comment automatiser la récompense pour des problèmes difficiles avec Bitcoin
    http://blogchain.fr/programmarket

    Le site ProofMarket propose de rémunérer de manière automatisée ceux qui arrivent à démontrer des théorèmes de mathématiques. Ceci ouvre un horizon où l’on pourrait rémunérer l’écriture de programmes passant certains tests, de manière décentralisée et sûre pour toutes les parties.

    […]

    Conclusion

    Si on examine bien la situation, la nécessité même d’avoir une plateforme qui héberge les problèmes et les solutions a disparu avec les étapes de décentralisation proposées. On n’a plus de point de défaillance unique, et on a créé un marché des programmes décentralisé, sans confiance aveugle en une tierce partie isolée.

    Les idées d’application de Bitcoin (ou à priori d’autres monnaies cryptographiques) fleurissent. Il faut un peu s’accrocher, mais celle-ci est très stimulante.

    Question : ne serait-ce pas une approche pertinente pour inciter à l’audition “par la foule” d’applications open source (même si il faudra bien sûr toujours trouver des fonds quelques parts) ?

    #Bitcoin #Coq_(logiciel) #Cryptographie #Internet #Mathématiques #Numérique #Preuve_(mathématiques)

  • Un robot collaboratif japonais qui joue au ping-pong
    http://www.humanoides.fr/2014/10/07/un-robot-collaboratif-japonais-qui-joue-au-ping-pong

    Omron, spécialiste en automatisation industrielle, n’a pas cherché à fabriquer une bête de compétition. Non, Omron voit plus loin que ça. Il désire utiliser son prototype pour développer des robots plus flexibles, sachant s’adapter à l’homme, des robots destinés à peupler les usines, les fameux robots collaboratifs. Le prototype d’Omron est donc conçu pour s’adapter aux environnements dynamiques, susceptibles de changer en permanence. L’objectif recherché est de mettre au point une machine capable de déplacer, entreposer, assembler toutes sortes de composants, peu importe la forme ou les dimensions.

    #Automatisation #Industrie #Japon #Omron #Ping-pong #Preuve_de_concept #Robot #Sport

  • La rentrée arrive et il faut motiver les troupes.
    Hier, lors d’une conversation avec des enfants, je leur raconte l’histoire où un jour, étant à une visite collective chez un maraîcher d’AMAP, j’entends un adulte s’exclamer « Ah mais alors, ça pousse dans la terre les radis ? ». Évidemment, chacun de rire, mais ils restent pourtant persuadés d’avoir toujours su que les radis sont des racines et que les fraises ne poussent pas dans les arbres. Je leur demande donc où poussent les cacahouètes et ils sont bien incapables de répondre.
    La #preuve_par_le_radis et le #rire qu’il faut #apprendre pour savoir.

  • SatoshiProof
    https://github.com/ligi/SatoshiProof

    Satoshi Proof is your personal notary leveraging the power of the Bitcoin network to prove existence of text or images at a certain time. First you select a picture or enter text - then the system checks if the existence is already proven and prints out the time if so. If not you get the option to prove the existence now by transferring one Satoshi to a calculated address. The money is going nowhere ( or to a random stranger ) - but it is so little that this should not matter. Note: it can take some time until the existence is signed by the network - especially with these small amounts ( you can increase the amount if you want faster signing ).

    Utiliser la blockchain bitcoin comme un notaire, maintenant il y a une application pour ça. Et il vous en coûtera seulement 1 ou 2 centimes d’euros.

    Question : peut-on vraiment s’attendre à ce qu’un tribunal reconnaisse le procédé ? Par définition, une preuve est infalsifiable (autrement c’est uniquement un indice). Or je ne crois pas que le protocole bitcoin ait été démontré mathématiquement infaillible. Au contraire, il est même me semble-t-il reconnu faillible, seulement à priori ça se verrait.

    Sans compter qu’il faudrait aussi savoir exactement comment fonctionne l’application. Et ça croule pas sous la doc.

    N’importe comment, ça reste intéressant et c’est à suivre...

    #Acte_authentique_en_France #Algorithme #Application_(informatique) #Bitcoin #Droit #Notaire #Preuve #Preuve_en_droit_civil_français #Software_is_eating_the_world

  • #Crimes_de_guerre au #Kosovo : « nous connaissons les #responsables »

    Pour le procureur américain en charge de l’enquête internationale sur les crimes de guerre au Kosovo, #John_Clint_Williamson, les responsables sont identifiés et pourraient être inculpés devant un #tribunal spécial. Mais l’#enquête doit se poursuivre et les #preuves, notamment en ce qui concerne le #trafic_d’organes, doivent être recueillies et complétées.

    http://balkans.courriers.info/article25380.html

  • 2+4=6 - La vie est mal configurée
    http://david.monniaux.free.fr/dotclear/index.php/post/2014/06/03/246?pub=0#pr

    Attention, ce billet parlera de logique mathématique, du Grand prix de philosophie de l’Académie française, de canards, de brocolis, de djender, et de Gottfried Wilhelm Leibniz.
    La logique, en mathématiques, c’est quand après avoir fini de creuser à la pelle, on continue à la foreuse, toujours plus bas. Janine, sur son blog, énonce comme une évidence rationnelle que 2+4=6. Je voudrais ici expliquer en quoi cette « évidence » met en jeu un certain nombre de présupposés.

    #mathématiques #construction #présupposés #preuve #addition

  • L’administration de la preuve en histoire à l’ère numérique | Frédéric Clavert
    http://www.clavert.net/ladministration-de-la-preuve-a-lere-du-numerique-et-du-reseau-suites-du-sem

    Jean-Philippe Genet a rappelé mercredi dernier que paraphraser le document, et, au-delà, considérer l’historien comme médiateur entre l’archive et le lecteur, était une pratique qui, avec l’ère numérique, la numérisation massive d’archives et leur mise en réseau, arrivait à son terme. En effet, pourquoi résumer longuement un document quand on peut renvoyer directement le lecteur à l’archive en question, publiée en ligne ? En outre, la pratique de la citation, est très contestable. Potentiellement, citer un extrait de document n’a aucune valeurs de preuve : l’auteur choisit son extrait, celui qui lui convient pour appuyer son raisonnement, sans que ses lecteurs ne puissent savoir si d’autres passages du document cité contredisent l’argumentaire déployé.

    #histoire #numérique #preuve #historiographie

  • Le Canada s’attaque à son patrimoine scientifique

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/01/08/le-canada-s-attaque-a-son-patrimoine-scientifique_4344475_3244.html

    « Ce que j’ai vu est incroyable. La bibliothèque a été ouverte et les gens ont été invités à venir prendre ce qui les intéressait sur les étagères. J’en ai vu repartir avec des cartons entiers de cartes anciennes ou des documents anciens sur le plancton », raconte un chercheur qui a assisté au démantèlement de la bibliothèque du Freshwater Institute à Winnipeg.

    Le gouvernement ajoute que seuls les documents présents en double n’ont pas été conservés et assure que le reste sera numérisé. Un document confidentiel du ministère des pêches, obtenu par Postmedia et publié fin décembre, n’en indique pas moins que « la destruction de matériel » était prévue de longue date, non seulement sur les fonds des sept bibliothèques fermées, mais également sur ceux des deux grandes bibliothèques censées les accueillir…

    L’argument budgétaire ne convainc pas la communauté scientifique. « Stephen Harper a fondé toute sa politique économique sur les sables bitumineux de l’Alberta, dont l’exploitation est désastreuse pour l’environnement : le gouvernement n’a d’autre choix que mentir pour cacher ce désastre, estime le biologiste Daniel Pauly, professeur à l’université de Colombie-Britannique, qui est aussi une autorité scientifique mondiale en gestion des ressources marines. Par exemple, pour éviter que des découvertes gênantes ne soient faites sur l’exploitation des hydrocarbures, on ferme les laboratoires d’écotoxicologie. Cela fonctionne désormais comme cela au Canada et c’est extrêmement grave. Nous dérivons vers une pétrodictature. »

  • Beyond Proof. Credibility Assessment in EU Asylum Systems

    Credibility represents a very complex and challenging area of refugee law and status determination. Research and practice have showed that it is a core element of the adjudication of asylum applications. The assessment of credibility plays a central role in the determination of an applicant’s needs for international protection.

    http://www.refworld.org/docid/519b1fb54.html

    #asile #réfugié #migration #HCR #crédibilité #vraisemblance #preuve #rapport #audition

    • « De nombreux requérants d’asile mentent ! » – Vraiment ?

      Le titre du présent article pose de manière provocante la question de savoir si de nombreux/ses requérant-e-s d’asile mentent vraiment, comme on le proclame largement. Sans prétendre chercher à savoir qui ment ou non, l’analyse des pratiques quotidiennes de prise de décision au sein du SEM montre : « Nous devons faire attention à ce que nous acceptons comme vérité ou comme fait ».

      « Même si le candidat semble très convaincant, je dois faire attention. Parce que beaucoup mentent », dit Ursula. Ursula (nom modifié) est spécialiste de l’asile au sein du Secrétariat d’État aux migrations (SEM) et rend des décisions en matière d’asile. Son opinion est répandue, non seulement parmi les employé-e-s du SEM, mais aussi dans les médias où l’on parle d’abus de l’asile.

      Que veut dire être vraisemblable

      Le standard en matière de preuve dans les procédures d’asile n’est pas aussi « dur » que dans les autres procédures judiciaires. Les requérant-e-s d’asile n’ont pas à prouver qu’ils ou elles sont des réfugié-e-s au sens de l’article 3 de la loi sur l’asile ; ils ou elles doivent « simplement » le rendre vraisemblable. Selon l’article 7 de la loi sur l’asile, la qualité de réfugié-e est vraisemblable « lorsque l’autorité estime que celle-ci est hautement probable ». Souvent, pour prouver le statut de réfugié-e, il n’y a pas de preuve matérielle. L’évaluation de la vraisemblance repose donc en grande partie sur les allégations faites lors des auditions en matière d’asile.

      Les spécialistes de l’asile sont formé-e-s à l’analyse du caractère dit réaliste des allégations (Realkennzeichnen) basée sur la psychologie de la déposition Le caractère réaliste des allégations est un indice qui permet d’apprécier si celles-ci sont basée sur des événements vécus. Cependant, la recherche, effectuée dans la thèse « Protecting the System : Decision-Making in a Swiss Asylum Administration », montre que cette méthode n’est guère utilisée dans les procédures d’asile, comme l’indique cette citation d’une autre spécialiste : « Je ne teste pas la vraisemblance à partir du caractère réaliste des allégations. C’est plus une sorte de sentiment. Et je le recherche après dans le texte. »

      Si l’on ne trouve pas ce caractère réaliste, cela ne signifie pas en soi que l’allégation est un mensonge. Cependant, au lieu d’examiner les déclarations des demandeurs/euses d’asile en recherchant ces signes du caractère réaliste de l’allégation, le contrôle de la vraisemblance dans la procédure d’asile fonctionne exactement dans l’autre sens : on recherche activement, dans les allégations, leur caractère d’invraisemblance, comme on l’appelle. Le travail de recherche cité parle donc aussi d’une procédure de falsification. Le problème est que ces éléments (comme par exemple des contradictions) ne sont pas seulement « trouvés », mais aussi activement provoqués, indépendamment de la question de savoir si une situation a été « réellement » vécue ou non.

      Comment est-ce évalué dans la pratique

      Comme le montre la citation de la spécialiste, le « sentiment » ou l’ « intuition professionnelle » jouent un rôle majeur dans l’évaluation de la vraisemblance. De nombreux/ses spécialistes disent que l’évaluation de la vraisemblance commence généralement par un « sentiment ». Ce « sentiment » peut aller dans les deux sens : soit qu’une personne sera crue ou non. Elle influe sur l’intensité de l’interrogatoire lors des auditions, le nombre de questions difficiles qui seront posées et jusqu’à quel point les éléments d’invraisemblance seront recherchés.

      Cependant, ce « sentiment » ne doit pas être compris comme quelque chose de purement individuel, voire subjectif. A travers l’environnement et la socialisation au sein de l’autorité responsable de la migration, les spécialistes acquièrent un « habitus » institutionnel : une certaine façon de penser, d’agir et de « sentir ». Cette habitude se caractérise par ce que l’autorité considère comme « professionnel ». Comme on a pu le démonter pour les autorités migratoires dans des pays comme l’Allemagne, la France ou la Grande-Bretagne, une certaine méfiance fait partie de cette attitude professionnelle. Pour être professionnel, il faut être suffisamment méfiant (mais pas exagérément), et cela influence donc l’examen de la vraisemblance.

      Le titre du présent article pose de manière provocante la question de savoir si de nombreux/ses requérant-e-s d’asile mentent vraiment, comme on le proclame largement. Sans prétendre chercher à savoir qui ment ou non, l’analyse des pratiques quotidiennes de prise de décision au sein du SEM montre : « Nous devons faire attention à ce que nous acceptons comme vérité ou comme fait ». Que de nombreux/ses requérant-e-s d’asile se voient refuser le statut de réfugié-e pour cause de présomption d’invraisemblance ne veut pas encore dire que ces personnes mentent, et encore moins qu’elles ne sont pas des réfugié-e-s. Cela signifie juste qu’on ne les croit pas.

      On peut trouver de nombreuses raisons à cela, y compris des raisons « intra-institutionnelles ». D’une part, les conditions structurelles jouent un rôle : c’est la pratique officielle du SEM de justifier les décisions négatives « si possible » par l’invraisemblance, plutôt que par le constat que les conditions de la qualité de réfugié ne sont pas remplies. De telles « décisions selon l’article 7 » sont plus difficiles à contester sur le plan juridique. Souvent, il est également plus facile de trouver des fondements « tangibles » pour rendre des « décisions selon l’article 7 ». D’un autre côté, il est émotionnellement plus facile pour les employé-e-s de rejeter des demandes en raison de leur invraisemblance. Enfin, la socialisation au sein de l’autorité, le besoin d’ « appartenir » à celle-ci et d’être considéré-e comme professionnel-le, ainsi que sa propre compréhension de son rôle caractérise le comportement des spécialistes. Ce que les spécialistes entendent par travailler « correctement » pour l’État, a une influence sur la manière dont ils ou elles procèdent à l’évaluation de la vraisemblance.


      https://www.osar.ch/des-faits-plutot-que-des-mythes/articles-2018/lanalyse-des-pratiques-quotidiennes-de-prise-de-decision-au-sein-du-sem.html
      #mensonge #vérité #vraisemblance #récit

    • « De nombreux requérants d’asile mentent ! » – Vraiment ?

      Le titre du présent article pose de manière provocante la question de savoir si de nombreux/ses requérant-e-s d’asile mentent vraiment, comme on le proclame largement. Sans prétendre chercher à savoir qui ment ou non, l’analyse des pratiques quotidiennes de prise de décision au sein du SEM montre : « Nous devons faire attention à ce que nous acceptons comme #vérité ou comme fait ».

      « Même si le candidat semble très convaincant, je dois faire attention. Parce que beaucoup mentent », dit Ursula. Ursula (nom modifié) est spécialiste de l’asile au sein du Secrétariat d’État aux migrations (SEM) et rend des décisions en matière d’asile. Son opinion est répandue, non seulement parmi les employé-e-s du SEM, mais aussi dans les médias où l’on parle d’abus de l’asile.

      Que veut dire être vraisemblable

      Le standard en matière de preuve dans les procédures d’asile n’est pas aussi « dur » que dans les autres procédures judiciaires. Les requérant-e-s d’asile n’ont pas à prouver qu’ils ou elles sont des réfugié-e-s au sens de l’article 3 de la loi sur l’asile ; ils ou elles doivent « simplement » le rendre vraisemblable. Selon l’article 7 de la loi sur l’asile, la qualité de réfugié-e est vraisemblable « lorsque l’autorité estime que celle-ci est hautement probable ». Souvent, pour prouver le statut de réfugié-e, il n’y a pas de preuve matérielle. L’évaluation de la vraisemblance repose donc en grande partie sur les allégations faites lors des auditions en matière d’asile.

      Les spécialistes de l’asile sont formé-e-s à l’analyse du caractère dit réaliste des allégations (Realkennzeichnen) basée sur la psychologie de la déposition Le caractère réaliste des allégations est un indice qui permet d’apprécier si celles-ci sont basée sur des événements vécus. Cependant, la recherche, effectuée dans la thèse « Protecting the System : Decision-Making in a Swiss Asylum Administration », montre que cette méthode n’est guère utilisée dans les procédures d’asile, comme l’indique cette citation d’une autre spécialiste : « Je ne teste pas la vraisemblance à partir du caractère réaliste des allégations. C’est plus une sorte de sentiment. Et je le recherche après dans le texte. »

      Si l’on ne trouve pas ce caractère réaliste, cela ne signifie pas en soi que l’allégation est un mensonge. Cependant, au lieu d’examiner les déclarations des demandeurs/euses d’asile en recherchant ces signes du caractère réaliste de l’allégation, le contrôle de la vraisemblance dans la procédure d’asile fonctionne exactement dans l’autre sens : on recherche activement, dans les allégations, leur caractère d’invraisemblance, comme on l’appelle. Le travail de recherche cité parle donc aussi d’une procédure de falsification. Le problème est que ces éléments (comme par exemple des contradictions) ne sont pas seulement « trouvés », mais aussi activement provoqués, indépendamment de la question de savoir si une situation a été « réellement » vécue ou non.

      Comment est-ce évalué dans la pratique

      Comme le montre la citation de la spécialiste, le « sentiment » ou l’ « intuition professionnelle » jouent un rôle majeur dans l’évaluation de la vraisemblance. De nombreux/ses spécialistes disent que l’évaluation de la vraisemblance commence généralement par un « sentiment ». Ce « sentiment » peut aller dans les deux sens : soit qu’une personne sera crue ou non. Elle influe sur l’intensité de l’interrogatoire lors des auditions, le nombre de questions difficiles qui seront posées et jusqu’à quel point les éléments d’invraisemblance seront recherchés.

      Cependant, ce « sentiment » ne doit pas être compris comme quelque chose de purement individuel, voire subjectif. A travers l’environnement et la socialisation au sein de l’autorité responsable de la migration, les spécialistes acquièrent un « habitus » institutionnel : une certaine façon de penser, d’agir et de « sentir ». Cette habitude se caractérise par ce que l’autorité considère comme « professionnel ». Comme on a pu le démonter pour les autorités migratoires dans des pays comme l’Allemagne, la France ou la Grande-Bretagne, une certaine méfiance fait partie de cette attitude professionnelle. Pour être professionnel, il faut être suffisamment méfiant (mais pas exagérément), et cela influence donc l’examen de la vraisemblance.

      Le titre du présent article pose de manière provocante la question de savoir si de nombreux/ses requérant-e-s d’asile mentent vraiment, comme on le proclame largement. Sans prétendre chercher à savoir qui ment ou non, l’analyse des pratiques quotidiennes de prise de décision au sein du SEM montre : « Nous devons faire attention à ce que nous acceptons comme vérité ou comme fait ». Que de nombreux/ses requérant-e-s d’asile se voient refuser le statut de réfugié-e pour cause de présomption d’invraisemblance ne veut pas encore dire que ces personnes mentent, et encore moins qu’elles ne sont pas des réfugié-e-s. Cela signifie juste qu’on ne les croit pas.

      On peut trouver de nombreuses raisons à cela, y compris des raisons « intra-institutionnelles ». D’une part, les conditions structurelles jouent un rôle : c’est la pratique officielle du SEM de justifier les décisions négatives « si possible » par l’invraisemblance, plutôt que par le constat que les conditions de la qualité de réfugié ne sont pas remplies. De telles « décisions selon l’article 7 » sont plus difficiles à contester sur le plan juridique. Souvent, il est également plus facile de trouver des fondements « tangibles » pour rendre des « décisions selon l’article 7 ». D’un autre côté, il est émotionnellement plus facile pour les employé-e-s de rejeter des demandes en raison de leur invraisemblance. Enfin, la socialisation au sein de l’autorité, le besoin d’ « appartenir » à celle-ci et d’être considéré-e comme professionnel-le, ainsi que sa propre compréhension de son rôle caractérise le comportement des spécialistes. Ce que les spécialistes entendent par travailler « correctement » pour l’État, a une influence sur la manière dont ils ou elles procèdent à l’évaluation de la #vraisemblance.

      https://www.osar.ch/des-faits-plutot-que-des-mythes/articles-2018/lanalyse-des-pratiques-quotidiennes-de-prise-de-decision-au-sein-du-sem.html
      #mensonge

  • Culture of disbelief works against asylum seekers

    JOHANNESBURG, 24 April 2013 (IRIN) - Most asylum seekers arrive in host countries with no evidence to prove they have fled persecution. This means the success of their applications for refugee status depends largely on whether their stories are believed. But the credibility of asylum seekers is increasingly being called into question, particularly in countries that receive large numbers of asylum claims.

    http://www.irinnews.org/Report/97906/Culture-of-disbelief-works-against-asylum-seekers

    #migration #asile #preuve #statut_de_réfugié #réfugié #crédibilité

  • IVG après un viol : une « destruction de preuve »
    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/breves/53-nouvelles-breves/2520-ivg-apres-viol-une-destruction-de-preuve

    Certes, le texte n’a aucune chance d’être adopté par le parlement du Nouveau-Mexique, ses deux chambres étant à majorité démocrate. Mais la proposition de loi déposée par l’élue républicaine Cathrynn Brown fait, en soi, froid dans le dos.

    Il y a aussi des femmes connes...

    #ivg #usa #viol #preuves #femmes

  • 100 #preuves de #Wikileaks contre l’ #arbitraire à #Guantanamo

    http://goo.gl/fSdYP

    Les #prisonniers #chinois et ceux des #USA, l’ #accusé n’est pas celui qu’on croit

    Wikileaks a annoncé qu’il publie aujourd’hui une centaine de #documents , attribués au #Pentagone. Ces derniers exposent à l’ #opinion mondiale les atroces et illégales conditions de détention dans la base de Guantanamo-Bay et en #Irak . Cette diffusion coïncide avec une opération de communication chinoise, à la veille du congrès du parti communiste, qui contredit tous les mensonges… La chine fait visiter ses prisons aux journalistes du Monde entier !

    Voir en ligne : Une partie des documents parus AUJOURD’HUI sur WIKILEAKS en relation avec ce sujet.

  • #HADOPI : la gadgetophrase de l’#Elysée qui fait tâche | bluetouff
    http://reflets.info/hadopi-la-gadgetophrase-de-lelysee-qui-fait-tache

    NiKopiK n’en finit plus de nous faire rire en ce moment. Entre les déboires de Monsieur Smith avec des conseillers Numericable qui racontent n’importe quoi à leurs clients et les pirates de l’Elysée, le NiKopiK envoi du lourd en ce moment. Et pour notre plus grand plaisir, l’Elysée lui répond ! On s’y est habitué, à chaque fois que l’Elysée appréhende Internet, c’est soit dramatique, soit très drôle, mais il y a une constante là dedans, c’est toujours ridicule et pathétique. Ce sont 5 adresses relevées par NiKopiK de la plage d’#IP publiques de l’Elysée qui ont été prises la main dans swarm par le site Youhavedownloaded.com, un site permettant de scrutter les trackers et de savoir quelle IP a téléchargé quoi... Et PAN ! Un internaute repère 5 adresses IP de l’Elysée... Et ça download du DivX, du Flac... en toute illégalité évidemment. 01Net se gausse et révèle qu’on trouve des adresses IP d’Universal, Sony ou de la Fox. Même RTL s’en amuse. En fait tout le monde s’en amusait

    #A_la_Une #Technos #Négligence_caractérisée #Preuve_numérique #Spanou

  • Un logiciel-espion installé sur plusieurs millions de téléphones américains - LeMonde.fr
    http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/11/30/un-logiciel-espion-installe-sur-plusieurs-millions-de-telephones-americains_

    Dans ce courrier, CarrierIQ affirme que son logiciel sert uniquement à améliorer le fonctionnement des réseaux. Carrier IQ « n’enregistre pas les activations de touches, ne fournit pas d’outils de traçage, et n’inspecte ni ne communique le contenu de vos communications, comme le contenu des e-mails ou les SMS », explique l’entreprise. Mais ce mardi, dans une nouvelle vidéo publiée sur son blog, M. Eckhart démontre, #preuves à l’appui, que CarrierIQ stocke bien le contenu des messages SMS. Il enregistre également des données a priori protégées, comme les recherches effectuées sur un navigateur Internet connecté en « https », un mode de connexion sécurisé.

    #vie_privee

    #Deuz'