• À l’heure des data center détenus par la NSA ou les GAFAM, bref de la (re)concentration informatique, de l’hyper-concentration, l’argument des #bitcoin et #blockchain comme « #pair_à_pair » ou outils de désintermédiation laisse rêveur. On peut déjà noter que le bitcoin est une régression puisqu’il cherche à contourner la gestion politique de la #monnaie (alors que cela a toujours été le cas et qu’on en est de plus en plus conscient) en revalorisant d’une manière (néo)classique, ou plutôt capitaliste, la « preuve de travail » jugée sur le temps-énergie (#Proof_of_work).

    Ne faudrait-il pas plutôt parler de ré-intermédiation ? Une transformation du système d’intermédiaires, très certainement au bénéfice des propriétaires (de machines, d’énergie, de compétences logicielles, des terrains nécessaires à la production de machines mais aussi des capitaux nécessaires à enrôler-salarialiser les travailleurs indispensables).

    #Bitcoin_Mining Farm Build Out in Iceland - Genesis #Mining
    https://www.youtube.com/watch?v=7A-mcSOGolM

    Je me mets de coté toute une série de critiques qui pointent la consommation énergétique (la production d’ #énergie, encore une industrie connu pour son caractère #décentralisé et #désintermédié) et autres problèmes générés par ces technologies :

    Consommation d’énergie (et de matière) :

    http://seenthis.net/messages/131228

    http://seenthis.net/messages/424376#message424451

    http://seenthis.net/messages/355322#message355337

    http://seenthis.net/messages/137297

    http://seenthis.net/messages/137297#message137543

    éventuelles « solutions » à ce problème (ce sont plus des contournements) :

    http://seenthis.net/messages/280500

    http://seenthis.net/messages/312332

    Des critiques plus globales :

    http://seenthis.net/messages/279395#message279408

    http://seenthis.net/messages/135202

    http://seenthis.net/messages/218268

    http://seenthis.net/messages/468936

    Pour se rendre compte de la désintermédiation et dé-concentration du Bitcoin ces vidéo sont sympas :

    A LOOK INSIDE AMERICA’S LARGEST #BITCOIN_MINING_FARM
    https://www.youtube.com/watch?v=-ihMqEDs4B8

    Life Inside a Secret Chinese #Bitcoin_Mine
    https://www.youtube.com/watch?v=K8kua5B5K3I

    Et ces articles écrits à un moment où moins d’un millième des internautes utilisent le bitcoin ou une technologie similaire

    http://www.e-ducat.fr/cop21-et-blockchain

    Les participants à la Cop21 sont peut être majoritairement persuadés par le discours du lobby bancaire que le minage des bitcoins est un gaspillage énergétique.

    Quand est il vraiment ?
    La puissance de calcul totale du réseau est de 500 milliards de Mhash/sec (à la date d’aujourd’hui, 28 novembre 2015).
    L’efficacité du matériel de minage peut être estimée autour de 2000 Mhash/J.
    La #consommation_électrique totale du réseau bitcoin, disponible dans le monde entier, se situe donc autour de 250 MJ/sec = 250 MWatt, c’est à dire l’équivalent de 100 000 maisons aux Etats-Unis.

    A titre de comparaison, il existe environ deux millions de distributeurs de billets de banque dans le monde, chacun consommant en moyenne 200 Watts, même si les modèles les plus récents affichent une consommation théorique de 70 Watts (source : diebold.com).
    Au final, les seuls ATMs (sans compter les réseaux et data centers auxquels ils sont connectés) consomment donc 400 Mwatts.
    Si l’ impression des billets de banque sur papier de haute qualité et leur transport en camions blindés sont pris en compte, l’adoption de masse de Bitcoin comme cash électronique permettrait de diviser l’empreinte carbone des systèmes de paiement par trois ou quatre.

    Avec un coût moyen de l’ #électricité aux US de 10 cents par Kilowattheure en 2015, on obtient un coût de 25 000 US dollars pour 150 bitcoins générés par heure, soit un coût de “production” de 167 dollars par bitcoin (environ 157 €), environ la moitié du prix de marché des bitcoins à la même date. La différence correspond à la prime d’utilité, présente et future, attribuée aux bitcoins.

    http://www.latribune.fr/technos-medias/20131203trib000799051/bitcoins-une-vraie-planche-a-bruler-de-l-electricite.html

    L’économiste nord-américain Alex Tabarrok signale sur le site Marginal Revolution qu’avec la flambée du cours du bitcoin, ces opérations coûtent en conséquence de plus en plus cher. Il rappelle ainsi :

    « En avril, quand les bitcoins s’échangeaient environ 100 dollars, la consommation d’électricité des ’mineurs’ de bitcoins atteignait le niveau stupéfiant de 1000 mégawatts/heure par jour, assez pour fournir de assez pour fournir de l’énergie à 31.000 foyers américains. »

    Cela représentait également 150.000 dollars par jour, en prenant en compte le tarif moyen de 15 cents par #kilowatt-heure et sur la base de 650 watts consommés par opération de minage.

    Huit mois plus tard, suivant ces estimations, ce coût a été multiplié par… 100 ! Au 3 décembre 2013, le coût en électricité estimé par la plateforme précédemment citée Blockchain pour le minage est en effet de 15,3 millions de dollars au cours des 24 heures précédentes. Un coût global supporté par chaque internaute qui participe aux opérations de minage. Entre temps, le cours du Bitcoin a lui aussi explosé, dépassant la barre des 1.000 dollars fin novembre.

    #capitalisme #travail #preuve_de_travail #PoW #cryptocurrency
    #namecoin #Ethereum #économie #p2p #Proof_of_stake

    • Un autre élément intéressant, la taille de la blockchaine (ce qui conditionne la possibilité de participer à sa surveillance et à sa conservation, puisque plus elle est grosse plus elle demande des capacités de calcul et de stockage importantes. Donc si on ne peut pas faire ces opérations on est obligé de passer par un #intermédiaire) :

      Cette page enregistre son évolution, on voit qu’en 2013 elle pesait environ 9Go et qu’aujourd’hui, en 2016, elle pèse environ 62Go, son évolution semble suivre une croissance exponentielle :

      https://blockchain.info/charts/blocks-size?showDataPoints=false&show_header=true&daysAverageString=1&t

      Discussions sur le sujet :

      http://linuxfr.org/users/gof/journaux/comment-fonctionne-bitcoin#comment-1469644

      https://bitcointalk.org/index.php?topic=146830.msg1558859#msg1558859

      Salut anemol,

      Pour l’instant, la blockchain augmente avec un maximum de 1Mo par block toutes les ~10min c.a.d. maximum 52Go par an (hors indexages, c.a.d uniquement les fichiers block{NNN}.dat. Avec l’index il faut au moins multiplier par 2).
      Des discussions sont en cours pour augmenter cette taille, car cela limite le nombre de transactions possible par block.

      Il y a dans le document initial de satoshi, une méthode pour effacer toutes les adresses déja dépensées mais elle n’est pas encore implementée (merkle pruning). Cette methode pourrait réduire de beaucoup la taille de la blockchain, mais dans tous les cas ne concernera pas non plus les utilisateurs normaux.

      A long terme les utilisateurs n’auront plus de client sauvegardant la blockchain.
      Les noeuds ayant une blockchain seront des super-noeuds gérés de manière décentralisés, un peu comme les exit-nodes sous Tor, ou les tracker bittorrent.
      Seules des personnes avec un bon serveur pourront faire tourner un noeud.

      Il y a quelques calculs sur cette page pour plus de détails : https://en.bitcoin.it/wiki/Scalability

    • Sur un autre point il y a aussi les critiques de Christian Grothoff

      http://seenthis.net/messages/358071
      https://gnunet.org/diss-wachs

      6.9 Related Work and Comparison
      6.9.2 Namecoin

      With #Namecoin it is possible to square #Zooko ’s triangle and achieve all three properties of #Zooko_s_triangle at the same time: memorable, global and secure names. Names are globally unique since with the blockchain a consensus in the network about the current state of the system and therefore all registered names exist. #Names are memorable since they are explicitly chosen that way when registering these names. But with initial cheap cost when bootstrapping the system, the problem of name squatting exists. Initially the registration cost of names are low and therefore early adopters register names with the expectation to sell these names when the system is popular. So with Namecoin, names are an #economic object possessed by an owner and are object of trade and economic behavior. The system is said to be #secure, since with a majority of benign nodes in the network, the consensus of the block chain cannot be attacked. This assumption is only valid with an adversary model weaker than the adversary model used for this work. Note that our adversary model is not a far-fetched assumption in this context: as we saw with recent revelations about a single mining pool in the #Bitcoin network possessing more than 51% of the computational power in the network [Far14a], it is conceivable that a nation-state can muster more resources than the small number of other entities that participate in the system, especially for systems used as an alternative in places where censorship is encountered or during the bootstrapping of the network, when only a small number of users participate.
      #Security can also be lowered by the concept of the Namecoin resolution process: a client resolving a name has to be in possession of the complete block chain to validate a name. The complete block chain can be large in size and therefore not be available on devices with restricted resources. These devices would then have to rely on third party resolvers and so creating a trusted third party, which may not be trustworthy or may be manipulated, just like in #DNS.

      #GNS #gnunet #GnuNameSystem #désintermédiation

    • Deux autres éléments concernant les Bitcoin et la blockchain.

      D’une part les plus gros et les plus puissants des intermédiaires, de l’informatique ou du #système_bancaire, s’y mettent :

      http://seenthis.net/messages/462720
      http://seenthis.net/messages/441752

      IBM, Intel, and Cisco as well as the London Stock Exchange Group and big-name banks JP Morgan, Wells Fargo, and State Street [...]
      Marley Gray, who oversees blockchain work at Microsoft. People like Gray and Overstock CEO Patrick Byrne believe the blockchain can also close loopholes in the market that allow #traders to game the current system on Wall Street

      ou encore

      http://www.itespresso.fr/blobkchain-banques-bitcoin-loin-107942.html

      La question se pose à propos de ces neuf banques d’investissement qui se sont associées à l’entreprise FinTech new-yorkaise R3CEV pour explorer les usages de la blockchain dans l’industrie des services financiers.

      Barclays, #Goldman_Sachs, BBVA, UBS, Credit Suisse, #JP_Morgan, Royal Bank of Scotland, Commonwealth Bank of Australia, State Street…

      et

      http://r3cev.com/about

      R3 is a financial innovation firm that leads the Distributed Ledger Group (DLG), a consortium partnership with 42 of the world’s leading banks, to design and deliver advanced distributed ledger technologies to global financial markets.

      L’autre aspect, c’est que, pour le moment, ce n’est pas très efficace (malgré toute l’électricité et la puissance de calcule consommés) :

      La blockchain tuera-t-elle vraiment les banques ? - 10 novembre 2015
      http://blockchainfrance.net/2015/11/10/la-blockchain-tuera-t-elle-vraiment-les-banques
      En réalité, la menace que représente la blockchain pour les #banques reste très limitée à court terme pour une raison simple : le bitcoin n’est pas capable de traiter plus 7 #transactions par seconde, là où un système comme #Visa peut en traiter jusqu’à 20 000 par seconde . Cette restriction inhérente au protocole actuel du bitcoin constitue un réel blocage.

      Ce n’est toutefois pas une fatalité : il existe des pistes pour augmenter cette limite des 7 transactions/seconde : par exemple, celle proposée par le développeur bitcoin Gavin Andresen qui propose de basculer sur une nouvelle version du bitcoin en augmentant la taille des blocs. https://actualite.housseniawriting.com/technologie/2015/08/29/le-probleme-qui-menace-le-bitcoin/7756 D’autres développeurs estiment plus judicieux de développer des side chains, c’est à dire des chaines fonctionnant en parallèle à la principale, afin d’augmenter le volume de transactions pouvant être traité.

  • Des calculs complexes et stupides par milliards
    http://www.scilogs.fr/complexites/des-calculs-complexes-et-stupides-par-milliards

    On dépense donc plus d’un million d’euros en moyenne par jour pour calculer des f(x) en grand nombre dont tout le monde se moque et que personne d’ailleurs ne mémorise. Aujourd’hui, on évalue la fonction f=SHA256 plus de 240 millions de milliards de fois par seconde (voir le « taux de hash » ici) .

    […]

    Plusieurs solutions pour remédier à l’absurdité gravissime du minage des Bitcoins ont été envisagées et certaines ont été mises en place. Mentionnons quatre idées.

    […]

    Notre monde est de plus en plus informationnel et computationnel (excusez-moi de l’usage de ces affreux mots), et cela a comme conséquence de très étranges phénomènes qui sont parfaitement rationnels vus du côté des concepteurs de protocoles, mais qui sont aussi parfaitement et gravement absurdes si on considère la dépense de moyens et d’énergie qu’ils entraînent.

    Pour revenir, approfondir et envisager des alternatives à la preuve de travail utilisée par Bitcoin. Mentionnons la preuve de travail “utile”, la preuve de mémoire, la preuve de détention (proof of stake, c’est à dire inciter à la capitalisation), ainsi que la simple réduction de la fréquence du travail de la preuve de travail (sans compter des combinaisons de tout ça).

    Le choix de Bitcoin de fonctionner avec une preuve de travail consistant à inverser SHA256 apparait donc clairement comme n’étant pas le meilleur, et à mon avis même du point de vue strict d’un développeur qui doit aussi être vigilant à ce que ses algorithmes puissent tourner sur des machines peu puissantes et à l’énergie limitée comme les smartphones.

    Mais bonne nouvelle, des discussions à ces propos existent.

    #Algorithme #Bitcoin #Crypto-monnaie #Cryptographie #Mathématiques #Preuve_de_travail #Proof_of_stake #Proof_of_work #SHA-256 #Énergie

  • Les preuves de travail [pdf]
    http://www.lifl.fr/~delahaye/dnalor/PreuvesDeTravail.pdf

    Donner à des ordinateurs des problèmes à résoudre permet de les freiner.
    Cette procédure est utile pour lutter contre les attaques sur le réseau Internet, pour limiter l’envoi de spams ou pour organiser des courses entre machines.

    […]

    L’idée des preuves de travail est due à Cynthia Dwork et Moni Naor qui, dès 1993, suggérèrent cette méthode pour lutter contre les spams.

    […]

    Une idée étonnante a été proposée pour contrôler les effets de [l’]excès de puissance de nos machines. Il s’agit de soumettre aux ordinateurs des problèmes à résoudre, afin qu’ils calculent longuement pour trouver la solution ; alors seulement, ces ordinateurs ont le droit d’accéder à une boîte à lettres ou à un service informatique en ligne.
    Ces « preuves de travail » jouent un rôle de plus en plus important. Elles sont combinées aux outils de base de la cryptographie moderne (chiffrage, signature numérique, authentification, etc.) pour concevoir des protocoles complexes réalisant des opérations considérées comme impossibles il y a peu.

    […]

    Les preuves de travail les plus habituelles (dont celle utilisée par Bitcoin) consistent à faire des calculs pour résoudre un problème qui, malheureusement, est sans intérêt réel […] Ne pourrait-on pas concevoir des preuves de travail fondées sur des problèmes dont la solution serait utile ?
    […]
    Sunny King (pseudonyme d’une personne ou d’un groupe) a conçu une preuve de travail aussi facile à ajuster que l’inversion partielle des fonctions de hachage cryptographiques et qui permet de trouver des chaînes de nombres premiers intéressantes : les chaînes de Cunningham.
    […]
    S. King a créé en juillet 2013 sa propre cryptomonnaie, Primecoin, proche dans sa conception de Bitcoin, mais utilisant des preuves de travail qui conduisent à des chaînes de Cunningham nouvelles. Des chaînes de Cunningham records, de longueur 10, 11, 12 et 13, ont ainsi été découvertes, ce qui prouve l’efficacité de la méthode proposée et sa capacité à contribuer à la recherche mathématique.
    […]
    Un autre projet en cours de développement, nommé Curecoin, tente de concevoir une preuve de travail (et une cryptomonnaie associée) qui soit beaucoup plus clairement utile. Le calcul mené par les machines devrait aider à découvrir comment se replient diverses protéines, ce qui, pour certaines d’entre elles, serait utile en médecine.

    Vraiment très intéressante explication et surtout présentation des applications et perspectives du concept de preuve de travail cher aux crypto-monnaies.

    Je retiens essentiellement l’existence de preuves de travail “utiles”, qui permettent d’envisager différemment l’un des problèmes majeurs des technologies qui reposent sur elles, à savoir son coût énergétique et donc écologique (sans non plus le résoudre complétement).

    Et pour comprendre simplement ce qu’est une preuve de travail, il y en a une adaptée au cerveau humain et qui a un succès fou, le Sudoku : difficile à résoudre mais très facile à vérifier.

    #Bitcoin #Chaîne_de_Cunningham #Crypto-monnaie #Cryptographie #Cynthia_Dwork #Mathématiques #Moni_Naor #Numérique #Preuve_de_travail #Primecoin

  • Blockchain versus Bitcoin
    http://france-bitcoin.net/2014/11/blockchain-versus-bitcoin

    Depuis plusieurs mois maintenant, une mode se répand chez certains personnes, celle d’affirmer que la technologie de la blockchain sera très utilisée dans le futur, mais que Bitcoin, lui, ne va pas durer. Selon eux, l’important ne serait pas la monnaie, mais la technologie ; la blockchain, mais pas Bitcoin.

    […]

    Tous ceux qui pensent cela ne comprennent pas un élément fondamental : une blockchain a besoin d’une unité monétaire pour être sécurisée. L’application monétaire n’est pas optionnelle, elle est est fondamentale au fonctionnement d’une blockchain.

    Je viens de comprendre un truc évident en fait. Un blog décidément bien intéressant !

    #Bitcoin #Blockchain #Innovation #Monnaie #Numérique #Preuve_de_travail

    • Le site où cet article a été publié, en novembre 2014, n’est plus disponible. On le retrouve encore via la wayback machine d’Internet Archive :
      https://web.archive.org/web/20150327163214/http://france-bitcoin.net

      Mais au cas où, et parce qu’il me semble utile de le ressortir aujourd’hui, et bien que la situation a évolué (#Ethereum ?), je mets ici le cœur de l’argumentaire qui me semble pertinent :

      Cette analyse de l’utilité énorme de la technologie de la blockchain commence a être de notoriété publique, au moins chez les élites technologiques et économiques, et partant de là, certaines font le raisonnement suivant : la blockchain va rester, mais pas Bitcoin. Le premier ne reste jamais de toute manière, qui se souvient d’AltaVista qui dominait la recherche en ligne avant Google, ou du Betamax qui était là avant la VHS ? Qui a besoin d’une monnaie volatile et compliquée à utiliser alors que personne ne se plaint de l’euro ou du dollar ? Non vraiment, dans 20 ans tout le monde aura oublié Bitcoin, qui n’est rien de plus qu’une application primitive de l’immense potentiel de la blockchain.

      Tous ceux qui pensent cela ne comprennent pas un élément fondamental : une blockchain a besoin d’une unité monétaire pour être sécurisée. L’application monétaire n’est pas optionnelle, elle est est fondamentale au fonctionnement d’une blockchain. Ce sont les mineurs qui veillent à la fiabilité des transferts de données grâce à la puissance de calcul qu’ils mettent à disposition du réseau. Et ils ne font pas cela bénévolement, ils le font pour gagner des bitcoins qui ont une valeur monétaire : sans bitcoins il n’y aurait pas de mineurs pour sécuriser la blockchain. Dans le cas du Proof of Stake – qui est un autre algorithme de vérification des transferts de données sans mineurs – il y a également besoin d’une unité monétaire ayant de la valeur : ce sont les détenteurs de l’unité monétaire qui sécurisent les transactions. Et c’est la blockchain qui possède l’unité monétaire qui a le plus de valeur qui est la plus sécurisée. Aujourd’hui c’est celle de Bitcoin, et il n’y a aucun argument solide pour penser qu’il en sera autrement dans un avenir prévisible.

      Pour résumer, le fonctionnement d’une blockchain est indissociable de l’existence d’une monnaie qui lui est propre. Séparer conceptuellement la monnaie et la blockchain est une erreur. Et si autant de personnes font cette erreur en ce moment, c’est en partie parce que les implications politiques de l’application monétaire les dérangent.