• #Frantz_Fanon

    Le nom de Frantz Fanon (1925-1961), écrivain, psychiatre et penseur révolutionnaire martiniquais, est indissociable de la #guerre_d’indépendance algérienne et des #luttes_anticoloniales du XXe siècle. Mais qui était vraiment cet homme au destin fulgurant ?
    Nous le découvrons ici à Rome, en août 1961, lors de sa légendaire et mystérieuse rencontre avec Jean-Paul Sartre, qui a accepté de préfacer Les Damnés de la terre, son explosif essai à valeur de manifeste anticolonialiste. Ces trois jours sont d’une intensité dramatique toute particulière : alors que les pays africains accèdent souvent douloureusement à l’indépendance et que se joue le sort de l’Algérie, Fanon, gravement malade, raconte sa vie et ses combats, déplie ses idées, porte la contradiction au célèbre philosophe, accompagné de #Simone_de_Beauvoir et de #Claude_Lanzmann. Fanon et Sartre, c’est la rencontre de deux géants, de deux mondes, de deux couleurs de peau, de deux formes d’engagement. Mais la vérité de l’un est-elle exactement celle de l’autre, sur fond d’amitié et de trahison possible ?
    Ce roman graphique se donne à lire non seulement comme la biographie intellectuelle et politique de Frantz Fanon mais aussi comme une introduction originale à son œuvre, plus actuelle et décisive que jamais.

    https://www.editionsladecouverte.fr/frantz_fanon-9782707198907

    #BD #bande_dessinée #livre

    #indépendance #Algérie #Organisation_armée_secrète (#OAS) #décolonisation #biographie #colonisation #France #souffrance_psychique #syndrome_nord-africain #violence #bicots #violence_coloniale #lutte_armée #agressivité #domination #contre-violence #violence_politique #violence_pulsionnelle #Jean-Paul_Sartre #Sartre #socialthérapie #club_thérapeutique_de_Saint-Alban #François_Tosquelles #Saint-Alban #Septfonds #narcothérapie #négritude #école_d'Alger #Blida #primitivisme #psychiatrie_coloniale #insulinothérapie #cure_de_Sakel #sismothérapie #choc #autonomie #révolution #Consciences_Maghrébines #André_Mandouze #Amitiés_Algériennes #Wilaya #Association_de_la_jeunesse_algérienne_pour_l'action_sociale (#AJASS) #Alice_Cherki #maquis #montagne_de_Chréa #torture #attentats #ALN #FLN #El_Moudjahid #congrès_de_la_Soummam #pacification_coloniale #Septième_Wilaya #massacre_de_Melouze #opération_Bleuite #histoire

  • Faut-il en finir avec la civilisation ?
    Primitivisme et effondrement

    Ernest London

    https://lavoiedujaguar.net/Faut-il-en-finir-avec-la-civilisation-Primitivisme-et-effondrement

    Et si la parabole du péché originel qui nous chassa du jardin d’abondance, représentait le passage d’une vie nomade de chasse et de cueillette à une économie agricole qui nous contraint, depuis, à « gagner notre pain à la sueur de notre front » ? C’est la thèse que défendent certains primitivistes, accusant la révolution néolithique d’être à l’origine de la crise écologique et de toutes les oppressions. Pierre Madelin, avec son sens aigu de la synthèse, déconstruit ces théories, avec cependant beaucoup de nuance, leur reconnaissant parfois de grandes pertinences anthropologiques et historiques.

    Selon les dernières découvertes archéologique, Homo sapiens quitte l’Afrique il y a cent trente-cinq mille ans et colonise petit à petit l’ensemble de la planète, arrivant en Australie en ─ 65000, en Europe de l’Ouest en ─ 43000 et franchissant le détroit de Béring pour peupler les Amériques en ─ 18000. Cette expansion correspond à l’extinction de la mégafaune du Pléistocène, des animaux de plus de 40 kilos. En Afrique, la plupart d’entre eux y sont encore abondants, ayant coévolué pendant des centaines de milliers d’années avec les hommes, alors que partout ailleurs, ils auraient succombé à une chasse excessive et à un usage inconsidéré du feu, sans avoir eu le temps d’adopter des stratégies d’évitement ou de défense. Les sociétés préhistoriques ne vivaient donc pas toujours « en parfaite harmonie avec leur environnement ». Cependant, ces extinctions n’ont pas été massives et n’ont affecté que quelques centaines d’espèces, tandis qu’à l’heure actuelle plus d’un million, animales et végétales, sont « menacées par la dynamique du capitalisme industriel ». (...)

    #Pierre_Madelin #civilisation #primitivisme #Pléistocène #capitalisme_industriel #Pierre_Clastres #Marshall_Sahlins #James_Scott #Emmanuel_Guy #chasseurs-cueilleurs #Alain_Testart #Paléolithique #Murray_Bookchin #écologie_sociale #parcs_nationaux #wilderness #Thoreau

  • Michel Barrillon, De la nécessité de sortir du faux dilemme primitivisme/progressisme, 2016
    https://sniadecki.wordpress.com/2020/05/10/barrillon-primitivisme

    En s’appuyant sur la critique de la valeur, Anselm Jappe expose un raisonnement comparable : dans son « besoin boulimique de trouver des sphères toujours nouvelles de valorisation de la valeur », le capital étend progressivement « la production marchande à des secteurs toujours nouveaux de la vie », « en occupant et en ruinant les sphères non marchandes ». La valeur, résume Jappe, est « une espèce de “néant” qui se nourrit du monde concret et le consomme ». Ce monde concret, ce sont entre autres les communautés traditionnelles et leurs milieux naturels de vie. Cependant, contrairement à Luxembourg, Jappe condamne cette dynamique qui, sans doute, provoquera l’effondrement du capitalisme, mais pour abandonner aux hommes « un paysage de ruines » d’autant plus difficiles à redresser qu’auront été écrasées « les autres formes de vie sociale […] qui auraient pu constituer un point de départ pour la construction d’une société postcapitaliste ».

    :p

    Pour revenir au XVIIIe siècle, l’histoire se montre juge paradoxal : de l’image du Sauvage rattachée à ce siècle, on ne retient habituellement que celle qualifiée abusivement de « rousseauiste » : la vision misérabiliste des économistes est ignorée. Or c’est précisément cette conception qui, par la suite, sera reconnue comme une vérité de fait indiscutable, tandis que la représentation du « bon sauvage » sera reléguée dans la mythologie. Ce basculement traduit l’hégémonie du capitalisme et de l’idéologie économique dans les consciences. La nostalgie de l’âge d’or primitif ne connaîtra un véritable renouveau que dans la seconde moitié du XXe siècle. Entre-temps, l’ethnologie s’est constituée comme discipline scientifique. Par leurs travaux, certains anthropologues jouèrent un rôle décisif dans la réhabilitation de la figure du Sauvage : Claude Lévi-Strauss avec notamment sa critique radicale de l’histoire universelle [28] ; Marshall Sahlins par sa remise en question décapante de la vision misérabiliste du primitif ; Pierre Clastres par son analyse originale de la question du pouvoir dans les sociétés « contre l’État »…

    #Histoire #progressisme #primitivisme #anthropologie

  • Eric Fassin : « L’#appropriation_culturelle, c’est lorsqu’un emprunt entre les cultures s’inscrit dans un contexte de #domination »

    Dans un entretien au « Monde », le sociologue Eric Fassin revient sur ce concept né dans les années 1990, au cœur de nombre de polémiques récentes.

    Des internautes se sont empoignés sur ces deux mots tout l’été : « appropriation culturelle ». Le concept, né bien avant Twitter, connaît un regain de popularité. Dernièrement, il a été utilisé pour décrire aussi bien le look berbère de Madonna lors des MTV Video Music Awards, la dernière recette de riz jamaïcain du très médiatique chef anglais #Jamie_Oliver, ou l’absence de comédien autochtone dans la dernière pièce du dramaturge québécois #Robert_Lepage, #Kanata, portant justement sur « l’histoire du Canada à travers le prisme des rapports entre Blancs et Autochtones ».

    Qu’ont en commun ces trois exemples ? Retour sur la définition et sur l’histoire de l’« appropriation culturelle » avec Eric Fassin, sociologue au laboratoire d’études de genre et de sexualité de l’université Paris-VIII et coauteur de l’ouvrage De la question sociale à la question raciale ? (La Découverte).
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    D’où vient le concept d’« appropriation culturelle » ?

    Eric Fassin : L’expression apparaît d’abord en anglais, à la fin du XXe siècle, dans le domaine artistique, pour parler de « #colonialisme_culturel ». Au début des années 1990, la critique #bell_hooks, figure importante du #Black_feminism, développe par exemple ce concept, qu’elle résume d’une métaphore : « manger l’Autre. » C’est une approche intersectionnelle, qui articule les dimensions raciale et sexuelle interprétées dans le cadre d’une exploitation capitaliste.

    Un regard « exotisant »

    Cette notion est aussi au cœur de la controverse autour de #Paris_Is_Burning, un film #documentaire de 1990 sur la culture des bals travestis à New York. Une autre critique noire, Coco Fusco, reprochait à la réalisatrice #Jennie_Livingston, une lesbienne blanche, son regard « exotisant » sur ces minorités sexuelles et raciales. Pour elle, il s’agissait d’une forme d’#appropriation_symbolique mais aussi matérielle, puisque les sujets du film se sont sentis floués, dépossédés de leur image.

    Comment définir ce concept ?

    E. F. : Ce qui définit l’appropriation culturelle, comme le montre cet exemple, ce n’est pas seulement la circulation. Après tout, l’emprunt est la règle de l’art, qui ne connaît pas de frontières. Il s’agit de #récupération quand la #circulation s’inscrit dans un contexte de #domination auquel on s’aveugle. L’enjeu n’est certes pas nouveau : l’appropriation culturelle, au sens le plus littéral, remplit nos #musées occidentaux d’objets « empruntés », et souvent pillés, en Grèce, en Afrique et ailleurs. La dimension symbolique est aujourd’hui très importante : on relit le #primitivisme_artistique d’un Picasso à la lumière de ce concept.

    Ce concept a-t-il été intégré dans le corpus intellectuel de certaines sphères militantes ?

    E. F. : Ces références théoriques ne doivent pas le faire oublier : si l’appropriation culturelle est souvent au cœur de polémiques, c’est que l’outil conceptuel est inséparablement une arme militante. Ces batailles peuvent donc se livrer sur les réseaux sociaux : l’enjeu a beau être symbolique, il n’est pas réservé aux figures intellectuelles. Beaucoup se transforment en critiques culturels en reprenant à leur compte l’expression « appropriation culturelle ».

    En quoi les polémiques nées ces derniers jours relèvent-elles de l’appropriation culturelle ?

    E. F. : Ce n’est pas la première fois que Madonna est au cœur d’une telle polémique. En 1990, avec sa chanson Vogue, elle était déjà taxée de récupération : le #voguing, musique et danse, participe en effet d’une subculture noire et hispanique de femmes trans et de gays. Non seulement l’artiste en retirait les bénéfices, mais les paroles prétendaient s’abstraire de tout contexte (« peu importe que tu sois blanc ou noir, fille ou garçon »). Aujourd’hui, son look de « #reine_berbère » est d’autant plus mal passé qu’elle est accusée d’avoir « récupéré » l’hommage à la « reine » noire Aretha Franklin pour parler… de Madonna : il s’agit bien d’appropriation.

    La controverse autour de la pièce Kanata, de Robert Lepage, n’est pas la première non plus — et ces répétitions éclairent l’intensité des réactions : son spectacle sur les chants d’esclaves avait également été accusé d’appropriation culturelle, car il faisait la part belle aux interprètes blancs. Aujourd’hui, c’est le même enjeu : alors qu’il propose une « relecture de l’histoire du Canada à travers le prisme des rapports entre Blancs et Autochtones », la distribution oublie les « autochtones » — même quand ils se rappellent au bon souvenir du metteur en scène. C’est encore un choix revendiqué : la culture artistique transcenderait les cultures « ethniques ».

    Par comparaison, l’affaire du « #riz_jamaïcain » commercialisé par Jamie Oliver, chef britannique médiatique, peut paraître mineure ; elle rappelle toutefois comment l’ethnicité peut être utilisée pour « épicer » la consommation. Bien sûr, la #nourriture aussi voyage. Reste qu’aujourd’hui cette #mondialisation marchande du symbolique devient un enjeu.

    Pourquoi ce concept fait-il autant polémique ?

    E. F. : En France, on dénonce volontiers le #communautarisme… des « autres » : le terme est curieusement réservé aux minorités, comme si le repli sur soi ne pouvait pas concerner la majorité ! C’est nier l’importance des rapports de domination qui sont à l’origine de ce clivage : on parle de culture, en oubliant qu’il s’agit aussi de pouvoir. Et c’est particulièrement vrai, justement, dans le domaine culturel.

    Songeons aux polémiques sur l’incarnation des minorités au théâtre : faut-il être arabe ou noir pour jouer les Noirs et les Arabes, comme l’exigeait déjà #Bernard-Marie_Koltès, en opposition à #Patrice_Chéreau ? Un artiste blanc peut-il donner en spectacle les corps noirs victimes de racisme, comme dans l’affaire « #Exhibit_B » ? La réponse même est un enjeu de pouvoir.

    En tout cas, l’#esthétique n’est pas extérieure à la #politique. La création artistique doit revendiquer sa liberté ; mais elle ne saurait s’autoriser d’une exception culturelle transcendant les #rapports_de_pouvoir pour s’aveugler à la sous-représentation des #femmes et des #minorités raciales. L’illusion redouble quand l’artiste, fort de ses bonnes intentions, veut parler pour (en faveur de) au risque de parler pour (à la place de).

    Le monde universitaire n’est pas épargné par ces dilemmes : comment parler des questions minoritaires, quand on occupe (comme moi) une position « majoritaire », sans parler à la place des minorités ? Avec Marta Segarra, nous avons essayé d’y faire face dans un numéro de la revue Sociétés & Représentations sur la (non-)représentation des Roms : comment ne pas redoubler l’exclusion qu’on dénonce ? Dans notre dossier, la juriste rom Anina Ciuciu l’affirme avec force : être parlé, représenté par d’autres ne suffit pas ; il est temps, proclame cette militante, de « nous représenter ». Ce n’est d’ailleurs pas si difficile à comprendre : que dirait-on si les seules représentations de la société française nous venaient d’Hollywood ?


    https://mobile.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2018/08/24/eric-fassin-l-appropriation-culturelle-c-est-lorsqu-un-emprunt-entre-
    #géographie_culturelle #pouvoir #culture #Madonna #exotisme #peuples_autochtones #film #musique #cuisine #intersectionnalité #Eric_Fassin

    • Cité dans l’article, ce numéro spécial d’une #revue :
      #Représentation et #non-représentation des #Roms en #Espagne et en #France

      Les populations roms ou gitanes, en France comme en Espagne, sont l’objet à la fois d’un excès et d’un défaut de représentation. D’une part, elles sont surreprésentées : si la vision romantique des Bohémiens semble passée de mode, les clichés les plus éculés de l’antitsiganisme sont abondamment recyclés par le racisme contemporain. D’autre part, les Roms sont sous-représentés en un double sens. Le sort qui leur est réservé est invisibilisé et leur parole est inaudible : ils sont parlés plus qu’ils ne parlent.

      Ce dossier porte sur la (non-) représentation, autant politique qu’artistique et médiatique, des Roms en France et en Espagne des Gitanxs (ou Gitan·e·s) ; et cela non seulement dans le contenu des articles, mais aussi dans la forme de leur écriture, souvent à la première personne, qu’il s’agisse de sociologie, d’anthropologie ou d’études littéraires, de photographie ou de littérature, ou de discours militants. Ce dossier veut donner à voir ce qui est exhibé ou masqué, affiché ou effacé, et surtout contribuer à faire entendre la voix de celles et ceux dont on parle. L’enjeu, c’est de parler de, pour et parfois avec les Gitan·e·s et les Roms, mais aussi de leur laisser la parole.

      https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2018-1.htm

    • Au #Canada, la notion d’« appropriation culturelle » déchire le monde littéraire

      Tout est parti d’un éditorial dans Write, revue trimestrielle de la Writers’ Union of Canada (l’association nationale des écrivains professionnels) consacrée pour l’occasion aux auteurs autochtones du Canada, sous-représentés dans le panthéon littéraire national. Parmi les textes, l’éditorial d’un rédacteur en chef de la revue, Hal Niedzviecki, qui disait ne pas croire au concept d’« appropriation culturelle » dans les textes littéraires. Cette affirmation a suscité une polémique et une vague de fureur en ligne.

      On parle d’appropriation culturelle lorsqu’un membre d’une communauté « dominante » utilise un élément d’une culture « dominée » pour en tirer un profit, artistique ou commercial. C’est ici le cas pour les autochtones du Canada, appellation sous laquelle on regroupe les Premières Nations, les Inuits et les Métis, peuples ayant subi une conquête coloniale.
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      Des polémiques, plus ou moins importantes, liées à l’appropriation culturelle ont eu lieu ces derniers mois de manière récurrente, par exemple sur l’usage par la marque Urban Outfitters de savoir-faire traditionnels des Indiens Navajos ou la commercialisation par Chanel d’un boomerang de luxe, considéré comme une insulte par certains aborigènes d’Australie.
      Le « prix de l’appropriation »

      La notion est moins usitée pour la création littéraire, où l’on parle plus volontiers « d’orientalisme » pour l’appropriation par un auteur occidental de motifs issus d’une autre culture. Mais c’est bien cette expression qu’a choisie Hal Niedzviecki dans son plaidoyer intitulé « Gagner le prix de l’appropriation ». L’éditorial n’est pas disponible en ligne mais des photos de la page imprimée circulent :

      « A mon avis, n’importe qui, n’importe où, devrait être encouragé à imaginer d’autres peuples, d’autres cultures, d’autres identités. J’irais même jusqu’à dire qu’il devrait y avoir un prix pour récompenser cela – le prix de l’appropriation, pour le meilleur livre d’un auteur qui écrit au sujet de gens qui n’ont aucun point commun, même lointain, avec lui ».

      Il y voit surtout une chance pour débarrasser la littérature canadienne de sa dominante « blanche et classes moyennes », dénonçant la crainte de « l’appropriation culturelle » comme un frein qui « décourage les écrivains de relever ce défi ».

      Le fait que cette prise de position ait été publiée dans un numéro précisément consacré aux auteurs autochtones a été perçu comme un manque de respect pour les participants. L’un des membres du comité éditorial, Nikki Reimer, s’en est pris sur son blog à un article « au mieux, irréfléchi et idiot, au pire (…) insultant pour tous les auteurs qui ont signé dans les pages de la revue ».

      « Il détruit toutes les tentatives pour donner un espace et célébrer les auteurs présents, et montre que la revue “Write” n’est pas un endroit où l’on doit se sentir accueilli en tant qu’auteur indigène ou racisé. »

      La Writers’ Union a rapidement présenté des excuses dans un communiqué. Hal Niedzviecki a lui aussi fini par s’excuser et a démissionné de son poste, qu’il occupait depuis cinq ans.
      Un débat sur la diversité dans les médias

      Son argumentaire a cependant dépassé les colonnes du magazine lorsque plusieurs journalistes ont offert de l’argent pour doter le fameux « prix ». Ken Whyte, ancien rédacteur en chef de plusieurs publications nationales, a lancé sur Twitter :

      « Je donnerai 500 dollars pour doter le prix de l’appropriation, si quelqu’un veut l’organiser. »

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      D’autres figures de la presse canadienne, comme Anne Marie Owens (rédactrice en chef du National Post), Alison Uncles (rédactrice en chef de Maclean’s Magazine), deux éditorialistes du Maclean’s et du National Post, entre autres, se sont dits prêts à faire de même. Quelques heures plus tard, une poignée d’entre eux se sont excusés, dont Anne-Marie Owens, qui a déclaré qu’elle voulait simplement défendre « la liberté d’expression ».

      Comme le débat a débordé sur les réseaux sociaux, des lecteurs anonymes s’y sont invités pour dénoncer l’attitude de ces pontes du journalisme. « Imaginez, vous êtes une personne de couleur qui étudie le journalisme, et vous voyez les trois quarts de vos potentiels futurs chefs tweeter au sujet d’un prix de l’appropriation culturelle », grince une internaute.

      Pour les journalistes issus des minorités, l’affaire a également rappelé à quel point les médias manquent de diversité. Sur Buzzfeed, Scaachi Koul écrit : « Je n’en reviens pas d’avoir à dire ça, mais personne, dans l’histoire de l’écriture littéraire, n’a jamais laissé entendre que les Blancs n’avaient pas le droit de faire le portrait d’autochtones ou de gens de couleurs, en particulier dans la fiction. Franchement, on l’encourage plutôt. » Elle poursuit :

      « S’abstenir de pratiquer l’appropriation culturelle ne vous empêche pas d’écrire de manière réfléchie sur les non blancs. Mais cela vous empêche, en revanche, de déposséder les gens de couleur, ou de prétendre que vous connaissez leurs histoires intimement. Cela vous empêche de prendre une culture qui n’a jamais été à vous – une culture qui rend la vie plus difficile pour ceux qui sont nés avec dans le Canada d’aujourd’hui à majorité blanche – et d’en tirer profit. »

      sur le même sujet Les coiffes amérindiennes dans les défilés font-elles du tort à une culture menacée ?
      « Faire son numéro »

      Helen Knott, l’une des auteurs d’origine indigène dont le travail était publié dans la revue Write a raconté sur Facebook, quelques jours après, une étrange histoire. Contactée par la radio CBC pour une interview à ce sujet, elle est transférée vers quelqu’un qui doit lui poser quelques questions avant l’antenne. Elle entend alors les journalistes se passer le téléphone en disant, selon elle :

      « Helen Knott, c’est l’une de ceux qui sont super énervés par cette histoire. »

      « Précisément, la veille, dans une autre interview, raconte Helen Knott, j’ai rigolé avec le journaliste en lui disant que, contrairement à une idée largement répandue, les autochtones ne sont pas “super énervés” en permanence. »

      Au cours de cette pré-interview, elle dit avoir eu a le sentiment grandissant qu’on lui demandait de « faire son numéro » pour alimenter un « débat-divertissement-scandale ». « Je suis quelqu’un d’heureux et mon droit à être en colère quand la situation mérite de l’être ne me définit pas en tant qu’individu », explique-t-elle.

      « C’est tout le problème de l’appropriation culturelle. Les gens utilisent notre culture pour leur propre profit mais peuvent se désintéresser ensuite de nos difficultés à faire partie de la communauté autochtone, de la politisation continuelle de nos vies, des événements et des institutions qui viennent tirer sur la corde de notre intégrité et de notre sens moral, et qui exigent que nous répondions. Aujourd’hui, j’ai refusé de faire mon numéro. »

      En 2011, les autochtones du Canada représentaient 4,3 % de la population. Ils concentrent le taux de pauvreté le plus élevé du Canada et sont les premières victimes des violences, addictions et incarcérations. En 2016, une série de suicides dans des communautés autochtones de l’Ontario et du Manitoba avaient forcé le premier ministre, Justin Trudeau, à réagir. Sa volonté affichée d’instaurer une « nouvelle relation » avec la population autochtone est critiquée par certains comme n’ayant pas été suivie d’effet.

      https://mobile.lemonde.fr/big-browser/article/2017/05/16/au-canada-la-notion-d-appropriation-culturelle-suscite-la-polemique-d

  • Uncivilizing #Permaculture | The Anarchist Library
    https://theanarchistlibrary.org/library/tanday-lupalupa-uncivilizing-permaculture-black-seed-issue-one

    Uncivilizing Permaculture
    An Anti-Civilization And Anti-Colonial Critique Of “Sustainable Agriculture”
    The Problem Of Cities : Urban Permaculture
    The Problem Of Semantics : Peak Oil/Energy Descent, Sustainability And The Collapse
    The Problem Of Agriculture : Horticulture, Permaculture, And The Wild
    The Problem Of Ideology : Eurocentrism, Globalisation And Autonomy

    #agriculture #civilisation #anticiv #primitivisme

  • France : le décret qui offre gratuitement des terres | Anarchie Verte
    http://anarchieverte.ch40s.net/2015/01/france-le-decret-qui-offre-gratuitement-des-terres

    Une loi d’avril 1987 permet d’offrir des terres aux squatteurs qui occupent illégalement la forêt domaniale de l’ État français.

    Cette loi, exactement un décret inter-ministériel modifiant le Code du Domaine de l’ État, décret n° 87-267du 14 avril 1987 (lire le Journal Officiel du 16 avril 1987 page 4316), constate l’existence de droits d’usage collectifs aux occupants illégaux, là où ils se sont installés sans rien demander à personne.

    L’ État constate que les deux conditions sont remplies :

    Bon j’ai pas vérifié hein, prenez pas vos sacs à dos tout de suite :)

    #squat #forêt #primitivisme

    • il s’agit d’un groupe socialement viable : des hommes, des femmes, des enfants, des familles, ce qui signifie que la loi ne s’adresse pas à un ou des individus, mais s’adresse à un groupe, à une « communauté d’habitants », dit exactement la loi. Cette communauté se donne un nom, et c’est à cette communauté ainsi auto-désignée que l’État « constate l’existence de droits d’usage collectifs ».

      il faut que cette « communauté d’habitants » tire sa subsistance que de la nature environnante, de façon traditionnelle, et non par des moyens modernes, industriels. En clair, vivre écologiquement, avec des moyens très simples, artisanaux, donc en ayant un mode de vie qui se caractérise par une faible empreinte écologique. Donc l’écosystème est habité de telle sorte que les autres espèces vivantes, animales et végétales, puissent elles aussi s’épanouir.

    • Si une personne plus douée que moi avec legifrance arrive à s’y retrouvée ...

      Perso je trouve pas de JO du 16/4/1987, et le décret décret n° 87-267du 14 avril 1987 me renvoie sur un texte qui parle de ce genre de cession mais en Guyanne et plutôt pour des agriculteurs ...

    • Décret n°87-267 du 14 avril 1987 modifiant le code du domaine de l’Etat et relatif aux concessions domaniales et autres actes passés par l’Etat en Guyane en vue de l’exploitation ou de la cession de ses immeubles domaniaux

      Qui plus est… l’essentiel est

      Abrogé par DÉCRET n°2014-930 du 19 août 2014

      (avec une notule pour les COM St-Barth’ et St-Martin qui ont un statut spécial depuis 2003 et dont je ne vois pas trop le lien que ces collectivités peuvent avoir avec la Guyane, …)

  • Eric Larchevêque : « Le seul moyen d’arrêter Bitcoin, c’est d’éteindre Internet »
    http://usbek-et-rica.fr/eric-larcheveque-le-seul-moyen-darreter-bitcoin-cest-deteindre-interne

    Aujourd’hui, Bitcoin est très difficile d’accès, mais ça peut devenir mainstream si l’on crée des services qui permettent de simplifier cette technologie plutôt rude. Ce n’est pas une technologie élitiste. L’objectif du Bitcoin, c’est de redonner le pouvoir à tout le monde sur la monnaie.

    #Banque #Bitcoin #Finance #Innovation_disruptive #Monnaie #Économie

    • Pour ma part même si je comprends tout à fait ce que veut dire @rastapopoulos, je suis toujours gêné à l’idée de « diaboliser » les objets, car pour moi on se trompe de cible.

      Je m’explique.
      Ce n’est pas en interdisant la fabrication des couteaux qu’on a appris à l’homme à (normalement) ne pas tuer ses congénères. Aujourd’hui avec les couteaux de cuisine en vente libre, chacun a chez soi de quoi trucider ses voisins. Majoritairement on ne trucide pas ses voisins, parce qu’on a globalement bien assimilé un des commandements qui a dit qu’on ne « tuera point ».
      Pour moi l’argent est un couteau. On peut le faire disparaître, mais ça ne résoudra pas grand chose. Le problème c’est qu’aucun commandement ne nous dit « tu n’exploiteras point ». Pire avec le capitalisme néolibéral on a même réussi à faire un nouveau commandement qui dit « tu dois faire du profit » (et être assez malin pour te mettre en position d’exploiter les autres).
      Le combat est avant tout un combat moral, la technologie n’est qu’un écran de fumée.
      On n’a pas besoin d’argent pour exploiter, pour abuser du pouvoir qu’on s’octroie aux dépens des autres... Se passer de l’argent ne nous garantit pas de nous libérer de l’exploitation, et le fonctionnement de communautés sectaires et patriarcales nous l’indique clairement.
      Pour moi le vrai chantier de la gauche doit être de diaboliser les comportements immoraux, criminels, et non pas les outils qui apparaissent ça et là, même si les outils bénéficient d’abord à ceux qui ont déjà le pouvoir. Il me semble que c’est comme ça que la civilisation aide petit à petit l’humanité à se révéler...

    • – L’argent n’est pas un couteau, tu ne peux pas le fabriquer toi-même et l’utiliser dans ton coin. C’est un système.

      – « Un outil » ça ne veut rien dire. Le seuil de complexité impose ou pas des conséquences obligatoires suivant les outils. Impose un monde qui l’entoure obligatoirement pour y avoir accès (urbanisme, réseaux mondiaux, etc). Il faut vraiment arrêter de dire « un outil » dans le vague.

      – Une condition nécessaire n’est pas forcément suffisante. Dire « on n’a pas besoin d’argent pour exploiter » est donc une fausse argumentation. C’est tout à fait vrai mais dans le même temps cela n’implique pas que se passer au maximum de l’argent ne soit pas une des conditions nécessaires (mais non suffisante, donc). Tout comme une société sans racisme, ou une société sans sexisme n’est pas suffisante pour ne plus avoir d’exploitation, mais est pourtant nécessaire.

    • @rastapopoulos :

      « Un outil » ça ne veut rien dire. Le seuil de complexité impose ou pas des conséquences obligatoires suivant les outils. Impose un monde qui l’entoure obligatoirement pour y avoir accès (urbanisme, réseaux mondiaux, etc). Il faut vraiment arrêter de dire « un outil » dans le vague.

      Ça me rappelle un extrait de livre de Derrick jensen que j’aime toujours autant :

      Pointer le fait que la production de masse va à l’encontre de ce qui est nécessaire à une bonne culture et est incompatible avec notre survie à long terme ne veut pas dire que que je n’aime pas les douches chaudes, le baseball, les bons livres ou Beethoven. Je souhaiterais que les choses que nous produisons — les bonnes choses au moins — soient séparables du processus plus global : je souhaiterais que nous puissions avoir des douches chaudes sans construire de barrages ni de centrales nucléaires.

      Dans une certaine mesure ceci est possible. Ca ne prendrait pas longtemps pour mettre en place un système pour chauffer l’eau sur mon poele à bois, et la verser dans un réservoir qui fait couler l’eau lorsque je tire sur une corde. Mais où trouverais-je le métal et le verre pour le poele ? Où trouverais-je la corde, ou le réservoir ? Où trouverais-je le bois ? Il semble que nous nous soyons mis nous-mêmes dans une impasse.

      [...]
      Vous pouvez dire que je suis fou de suggérer que les douches chaudes se basent sur les barrages, les centrales nucléaires, les bombes à hydrogène et le napalm. Moi je pense qu’il est encore plus fou d’avoir construit toutes ces choses si on peut avoir des douches chaudes sans elles.

      — Derrick Jensen,A Language Older Than Words, p. 278-82

      #primitivisme #anticiv
      Et aussi un texte que j’aime bien :
      http://anarchieverte.ch40s.net/2009/02/technologie-est-ruine-de-la-planete

    • Dans mon raisonnement, un outil tel que le couteau est aussi le fruit d’un système (je suis personnellement incapable de fabriquer une lame métallique tout seul), et le fait que tout le monde possède un couteau a une influence sociale, dans la mesure où la structure de consommation alimentaire va se faire en présupposant que chacun dispose chez soi d’un couteau. Mais ok pour la nuance. Plutôt que « outil » on pourrait utiliser le mot « fonctionnalité » alors ?

      Je suis d’accord pour dire que les outils engendrent un impact « physique » sur le monde qui va au delà de leurs conditions d’accès. On a déjà parlé ici par exemple du fait qu’il est des infrastructures publiques qui interdisent le déplacement à pied dans l’espace public, et qui t’obligent à utiliser une voiture pour faire 400m car aucun trottoir n’est prévu au milieu des routes, sauf à faire un détour de 4km pour relier le point A et le point B sans te faire écraser.

      Je suis d’accord aussi que le bitcoin devrait non pas s’appeler monnaie électronique, mais monnaie électrique, pour rappeler qu’il faut une centrale nucléaire, thermique, solaire, éolienne ou autre pour qu’on puisse l’utiliser (électronique c’est un peu gentillet quand on y pense...)

      Je n’ai jamais dit que l’argument « on n’a pas besoin d’argent pour exploiter » était un argument imparable en faveur du bitcoin. J’ai dit qu’à mon sens on se trompait de cible en visant les outils plutôt que les comportements
      (à titre personnel je ne suis pas favorable au bitcoin : j’ai plus confiance en l’Etat, malgré tout son délabrement et sa perversion libérale généralisée, pour assurer un minimum d’intérêt général monétaire, que dans l’autorégulation spontanée des usagers d’un système qui, sauf erreur de ma part, ne peut empêcher les comportements spéculatifs malveillants).

      On a sans doute une approche stratégique divergente :
      – d’un côté fabriquer un outil concurrent de l’outil des puissants ressemble à une démarche qui légitime et donc renforce l’outil des puissants (vision pessimiste).
      – d’un autre côté fabriquer un outil concurrent de l’outil des puissants vise à diminuer le pouvoir relatif des puissants et donc gagner en influence pour infléchir les valeurs morales qui régentent l’économie (vision optimiste).

      Moi je le répète, ce qui m’importe, c’est que des préceptes moraux acceptés aujourd’hui (exploitation, prostitution, etc..) ne le soient plus demain, comme la civilisation a à peu près réussi à bannir officiellement le viol, la torture, l’esclavage.. indépendamment du contexte matériel et technologique...

  • Cet anarcho-primitiviste aimerait qu’on renonce définitivement à la technologie | VICE France
    http://www.vice.com/fr/read/john-zerzan-veut-renoncer-a-la-technologie

    Comment faites-vous pour distinguer une technologie acceptable d’une technologie inutile ?
    Un moyen assez général de réfléchir à la question est de penser en termes de division du travail. Si vous disposez d’un outil que n’importe qui peut fabriquer, c’est très bien. Votre rapport à l’objet sera très direct, presque sensuel. Mais des outils qui nécessitent une hiérarchie, une coordination pour voir le jour établissent une distance entre vous et eux. C’est ce genre d’objets, donc de technologie, qu’il faut éviter.

    Par contre l’interview est franchement bof

    #critique_technologique #primitivisme

    • J’ai beaucoup aimé ce livre, même si je préfère encore son premier livre Ishmael (Dispo ici http://frishmael.wordpress.com)

      Particulièrement son étude du cirque traditionnel comme organisation tribale moderne. D’après mes souvenirs, le cirque n’a pas de hiérarchie (même s’il y a un directeur qui doit faire le sale boulot, il n’est pas plus important que les autres), les membres travaillent pour la perpétuation de la « tribu », et les membres lèguent à leur descendance non pas de l’argent mais un moyen de vivre (la maîtrise de leur art du cirque et une place dans le cirque). Et en plus le cirque est nomade mais c’est juste un clin d’œil.

      L’auteur évoque aussi son expérience dans une maison d’édition d’organisation tribale qu’il avait fondé.

      Je vois bien les GAEC ou autres structures agricoles comme des entreprises de type tribal avec une intégration forte des différentes composantes agricole en #permaculture qui font que les coûts et bénéfices ne seraient pas reliés à telle ou telle activité mais globalement à l’association. Et un tel groupement fournirait une base d’existence aux enfants de la structure.

      Je me demande à quel point les structures de la #paysannerie traditionnelle étaient tribales ? Il y avait une forte entraide mais la politique de « tout à l’aîné » ne va pas du tout dans ce sens

      cc @koldobika

    • Alors la politique de « tout à l’aîné », du moins tel que ça se pratiquait ici au Pays Basque, c’était justement pas « tout ». Ce que l’aîné·e (femme ou homme) récupérait c’était d’abord la responsabilité de la maison et des terres, pas la propriété. Le pouvoir de décision revenait en même temps aux maîtres jeunes (l’ainé·e et sa/son coinjoint·e) et aux maîtres vieux (les parents de l’aîné·e), mais la maison appartenait à la famille, élargie et transgénérationnelle. Ou plutôt c’est la famille qui appartenait à la maison.
      Les cadets avaient des choix plus restreints : épouser un·e aîné·e d’une autre ferme (mais statistiquement moins d’aînés que de cadets), le célibat dans la ferme familiale, le clergé, l’armée (cf. les « cadets de Gascogne », où on trouvait les mêmes structures familiales), l’émigration. C’était effectivement autoritaire et inégalitaire comme dit Todd, mais pas en terme de ressources matérielles.
      Après, pendant les périodes fastes, bon nombre de cadets ont aussi construits leurs propres maisons. Il faudrait que je reprenne un bouquin que j’ai sur ce sujet, pour pouvoir t’en dire plus.

    • En même temps si je comprends bien ton exemple, il y avait quand même une certaine propriété de fait à l’ainé (par rapport au reste de la fratrie) dans le sens où pour la génération suivante, ce sont forcément les enfants de l’aîné qui continuent le cycle.

      Mais j’ai l’impression que tant qu’il y a propriété privée, la question du partage ou non entre enfants, et dans quelles conditions, se pose.

    • J’aime bien ce passage :)

      Si le monde est sauvé, il ne le sera pas par des vieilles têtes avec des nouveaux programmes mais par des nouvelles têtes sans programme du tout.

      Pourquoi pas des nouvelles têtes avec des nouveaux programmes ? Parce que où vous trouvez des gens travaillant sur des programmes, vous ne trouvez pas des nouvelles têtes, vous en trouvez des anciennes. Les programmes et les vieilles têtes vont de pair, comme fouets de cochers et cochers.

      Le fleuve que j’ai mentionné plus tôt est le fleuve de la vision. Le fleuve de la vision de notre culture nous mène à la catastrophe. Des bâtons plantés dans son lit peuvent entraver son flux, mais nous n’avons pas besoin d’entraver son flux, nous avons besoin de détourner complètement son cours. Si le fleuve de notre vision culturelle commence à nous éloigner de la catastrophe et à nous diriger vers un futur soutenable, alors les programmes seront
      superflus. Lorsque le fleuve coule dans la direction que vous voulez, vous n’y mettez pas des bâtons pour l’entraver.

      Les vieilles têtes pensent : Comment faisons-nous pour faire cesser ces mauvaises choses ?

      Les nouvelles têtes pensent : Comment faisons-nous pour faire des choses qui soient comme nous voulons qu’elles soient ?

      cf. paragraphe 8 – Nouvelles têtes sans programmes

    • La question de la transmission me trotte dans la tête. Ça serait plus facile avec des biens communs gérés sur le long terme (forêts comestibles pour la nourriture, l’énergie, les matières premières) et un type d’habitat léger qui pourrait absorber facilement le grossissement de population si besoin est.

    • @nicolasm, je pense que ce qui peut aider la société à démarrer autre chose, à amorcer un nouveau départ , c’est que chacun puisse réaliser que la vraie richesse se trouve dans l’humain (à commencer par soi), l’échange, la solidarité, et non dans le PIB ou la croissance. Si « ca met du temps à démarrer », c’est que les gens sont trop occupés à travailler. Dans le nouveau départ, je verrais bien la possibilité de recréer l’abondance - la nourriture abondante, etc - à la place de la rareté artificiellement entretenue.

      #nouveau-départ #abondance #temps-libre #richesse #humain

    • On s’est mal compris, je disais que je trouvais que le bouquin mettait du temps à démarrer (justement j’ai pas trop accroché au passage sur le fleuve et les bâtons ;)

      Mais sinon oui, Daniel Quinn est un des auteurs qui m’ont le plus marqués, et ses bouquins sont très facile à lire malgré la complexité de ce qui est soulevé. Je recommande tout ses bouquins avant Beyond civilization qui sont Ishmael, Story of B (sur l’animisme) et My Ishmael (sur l’éducation et l’école). Dispo en anglais et en numérique sur le net si on cherche un peu.

    • La Taupe (@la_taupe) :

      Dans le nouveau départ, je verrais bien la possibilité de recréer l’abondance - la nourriture abondante, etc - à la place de la rareté artificiellement entretenue.

      C’est aussi ma vision. Si on est libéré de la préoccupation d’avoir à manger, et si les paysages qui nous nourrissent sont beaux et apportent une sorte de bien être (je ne sais pas vraiment comment dire, mais dans le sens ou le fait de voir du vert et de la vie améliore la guérison des patient.e.s d’hopital), alors peut être qu’on pourra espérer mieux. Mais ça ne sera pas suffisant. Ce sont toujours les paysan.ne.s qui crèvent en premier de la faim, donc le problème est aussi ailleurs, et c’est un morceau plus difficile à changer que la production de nourriture.

    • Edward Goldsmith (ou Teddy Goldsmith) a été l’un des principaux fondateurs de l’écologie politique et co-fondateur de l’ONG Survival international pour la défense des peuples indigènes .

      Le document Blueprint for Survival, dont il est co-auteur, - imprimé en France sous le titre de « Changer ou disparaître » - a été publié en 1972 dans la revue The Ecologist.

      https://en.wikipedia.org/wiki/Blueprint_for_Survival

      It recommended that people live in small, decentralised and largely de-industrialised communities. Some of the reasons given for this were that:

      – it is too difficult to enforce moral behaviour in a large community
      – agricultural and business practices are more likely to be ecologically sound in smaller communities
      – people feel more fulfilled in smaller communities
      – reducing an area’s population reduces the environmental impact

      The authors used tribal societies as their model which, it was claimed, were characterised by their small, human-scale communities, low-impact technologies, successful population controls, sustainable resource management, holistic and ecologically integrated worldviews, and a high degree of social cohesion, physical health, psychological well-being and spiritual fulfilment of their members.

      #Edward_Teddy_Goldsmith #survival #blueprint #ecology

      http://www.teddygoldsmith.org/page3.html
      https://en.wikipedia.org/wiki/Edward_Goldsmith
      http://www.edwardgoldsmith.org/books/a-blueprint-for-survival
      http://alerte-environnement.fr/2009/08/17/changer-ou-disparaitre

      L’hommage d’Hervé Kempf à Edward Goldsmith :
      http://www.reporterre.net/spip.php?article527

  • Le mythe végétarien — Santé et Bien-être — Sott.net
    http://fr.sott.net/article/4030-Le-mythe-vegetarien

    Ceci est une synthèse des arguments présentés dans le livre de Lierre Keith. Elle nous offre plus qu’une simple critique du régime alimentaire vegan (en déconstruisant les arguments utilisés par les vegans du point de vue moral, politique et nutritionnel), elle critique tout le système industriel de produc- tion d’aliments (des plantes et des animaux) et elle explore les liens entre le type d’alimentation et société, les impacts sur la biodiversité, les conditions de vie des civilisées et des non-civilisées, les ressources énergétiques, les intérêts corporatifs et l’évolution des politiques alimentaires.

    #véganisme #primitivisme #agriculture #permaculture #anticiv

    • et puis y a un truc dont ça ne parle pas, en opposant agriculture/civilisation d’un côté et chasse-cueillette/primitivisme de l’autre, c’est de l’horticulture, qui n’a pas tous les défauts sociaux, politiques et écologiques de l’agriculture. cf les thèses de Jason Godesky http://theanarchistlibrary.org/library/jason-godesky-thirty-theses#toc9
      Hemenway en cause un peu ici aussi http://www.patternliteracy.com/203-is-sustainable-agriculture-an-oxymoron

    • J’ai pas trop compris le concept du site qui publie ça :
      http://fr.sott.net/page/1-A-Propos-de-Sott-net
      +
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Laura_Knight-Jadczyk

      Mmmh. Je pars avec un à priori douteux.

      Tous ses arguments sont appuyés par plusieurs sources scientifiques faibles et crédibles, disponibles dans son livre. J’ai décidé volontairement de ne pas reproduire les références pour ne pas allonger le texte. Le but de ce texte est de stimuler la réflexion. Si vous voulez contre- argumenter de manière complète, lisez son livre et évaluer ses références par vous-même.

      Ce qui est totalement faux puisque le texte aurait pu être mot pour mot le même, mais avec des mini-numéros + un bloc de notes de bas de pages indiquant toutes les références. Le texte lui-même n’aurait pas été plus long, mais on aurait eu les références.

      Par ailleurs c’est typiquement la stratégie de la mouvance complotiste : je vous file un gros pâté sans références, et si vous n’allez pas lire par vous-même les 40000 pages qu’il faut pour contre-argumenter, c’est que vous faite partie des méchants.

      Bon désolé de cet apparté, car le sujet est évidemment intéressant et sur le sujet lui-même je partais plutôt avec un à priori positif. :)

    • @koldobika : sur la comparaison anatomique, elle fournit un tableau qui indique des caractéristiques des humain⋅e⋅s, chien et herbivore et les deux premiers sont souvent identiques. J’y attache pas spécialement d’intérêt mais au moins ça contrebalance les schémas opposés des végés (qui ne prennent pas en compte certaines caractéristiques propres au genre humain qui sont la chasse et la cuisson, dans leurs analyses).

      Pour la côté civilisation vs primitif, je pense que c’est plus une déformation du résumé que le livre.Il est « souvent » question de permaculture par exemple.

      @rastapopoulos : il me semble d’ailleurs qu’il y avait eu une polémique sur les sources du livre, genre ça renvoyait à des sites ou wikipédia des fois, mais dans mes souvenirs c’était juste un peu mesquin.

      Mais perso je trouve le livre assez bien car finalement si on enlève les parties où elle règle ses comptes avec ses ancien⋅ne⋅s camarades, je trouve vraiment qu’elle élève le débat en prenant le mal à la racine.

      PDF ici : http://en.bookfi.org/book/1488669

    • Oui, mais de toute façon c’est une voie un peu stérile, car des qu’on s’accorde sur le singe après les différents bords y collent leur propre vision (y a celleux qui sont frugivores pour faire comme les grands singes, celleux qui sont VG pour faire comme les grands singes, et celleux qui citent des études sur les animaux mangés par les grands singes)

    • De toute façon la question n’est pas ce que font les autres, ou même mon voisin, mais ce que l’on fait soit. Et une description anatomique de soi, ne force a rien en terme de choix éthique (sauf allergie et carence évidemment, mais ce n’est pas de choix que l’on peu faire justement).

    • http://vegetarianmythmyth.wordpress.com/vegan-permaculture-ecovillages-busting-keiths-myth-onc

      As stated elsewhere in this blog, humans have evolved many ways to renew topsoil with no or minimal non-human labor; some of these many methods are used alone or in combination and include crop rotation, companion planting, ley farming, composting, using human waste, green manure, and other ways. In farming, there is no necessary connection between renewal of topsoil and grazing animals whatsover– let alone killing them and/or using their products. We need to talk about this if we are to move forward in our pursuit of minimal animal destruction and maximally sustainable agriculture. It is not for lack of means, but for lack of interest and education, an abundance of misinformation, miseducation, and propaganda, that there is not wider action being taken regarding animal-free farming.

      Lierre Keith’s “vegetarian myth” is a myth. To be vegan in a healthy, ecologically sustainable way is entirely possible. In some ways, this blog isn’t needed to challenge and debunk Keith’s book– the mere existence of successful, thriving, vegan permaculture establishments, all over the world, effectively overrides almost all of Lierre Keith’s major theses in The Vegetarian Myth. This includes New Jersey’s Honeybrook Farm, one of the oldest, successful, and well-regarded CSAs in the US. In the UK, farms can even obtain Stockfree Organic certification for their products. Keith does not talk about any of this in her book. It is unclear as to whether she just doesn’t know about vegan permaculture (this is hard to believe), or she is avoiding a confrontation with its reality for the sake of justifying her wide-ranging biases.

    • Comme d’habitude c’est un dialogue de sourd, avec à une extrémité des #végans qui disent que manger de la viande ce n’est pas bon pour la santé, que l’élevage détruit les sols et affame les pauvres ; et de l’autre des omnivores qui disent que le véganisme détruit la santé et les sols.

      Les végan⋅e⋅s qui disent qu’il peut y avoir un mode de vie végan sain et écologique doivent aussi reconnaître qu’il existe des schémas de production et de consommation de viande qui peuvent être écologiques et sains. Et il faut que les omnivores admettent qu’il y a des méthodes végé de production qui peuvent être écologiques.

      Encore une fois pour moi le clivage est plus sur le mode industriel vs non industriel (avec avantage à la végéculture sur les petits espaces, et à l’élevage sur les grands). Mais je pense que la radicalité du véganisme et des réactions épidermiques chez les omnis en font un débat souvent peu intéressant.

  • Quels rapports entre communistes libertaires et courants antitechnologie ?
    https://paris.indymedia.org/spip.php?article14688

    Depuis plusieurs années, circulent, dans les milieux d’extrême-gauche et libertaires, des théories considérant la #technologie comme le cœur du monde actuel, et qui en font donc la cible principale de leur #critique.

    On peut, bien sûr, trouver telle ou telle technologie particulière néfaste  ; mais peut-on considérer la technologie comme néfaste en elle-même  ? Sommes-nous «  aliénés  » par la technologie  ? Peut-on vraiment considérer la technologie comme l’aspect le plus fondamental du monde existant  ?

    La critique ne devrait-elle pas plutôt cibler les formes particulières de #relations_sociales, comme, par exemple, la division de la société en classes  ? Les considérations sur le rôle de la technologie ne devraient-elles pas prendre pour point de départ ces relations sociales  ?

    La critique antitechnologique peut-elle se fondre dans le #communisme libertaire  ? Ou, au contraire, mener à des positions incompatibles avec celui-ci  ?

    Ceci n’est pas une conférence  : nous invitons celles et ceux qui estiment ce débat nécessaire à venir en discuter.

    Nous renvoyons également les intéressés vers la brochure Contre l’EDN (http://laguerredelaliberte.free.fr/doc/cedn.pdf), ou encore vers le site #Rouge_Mécanique (http://rougemecanique.noblogs.org).

    Vendredi 10 janvier à partir de 19 h 30 au #Dilengo, 85 rue Molière, #Ivry-sur-Seine, RER-C Ivry-sur-Seine / Métro Mairie-d’Ivry

    Entrée libre.

    Groupe #libertaire d’Ivry

    • J’espère que quelques Amishs, authentiquement "antitechnologistes" seront là pour discuter de leur point de vue. Mais je crois bien qu’ils sont rares à Ivry et qu’ils ne fréquentent guère les communistes libertaires.

      Bon, allez, pour rire, je propose un équivalent, où l’on remplacera le mot "technologie" par "argent" :

      "Depuis plusieurs années, circulent, dans les milieux d’extrême-gauche et libertaires, des théories considérant l”#argent comme le cœur du monde actuel, et qui en font donc la cible principale de leur #critique.
      On peut, bien sûr, trouver telle ou tel usage de l”argent particulièrement néfaste ; mais peut-on considérer l”argent comme néfaste en lui-même ? Sommes-nous « aliénés » par l”argent ? Peut-on vraiment considérer l”argent comme l’aspect le plus fondamental du monde existant ?
      La critique ne devrait-elle pas plutôt cibler les formes particulières de #relations_sociales, comme, par exemple, la division de la société en classes ? Les considérations sur le rôle de l”argent ne devraient-elles pas prendre pour point de départ ces relations sociales ?

      La critique antiargent peut-elle se fondre dans le #communisme libertaire ? Ou, au contraire, mener à des positions incompatibles avec celui-ci ?
      Ceci n’est pas une conférence : nous invitons celles et ceux qui estiment ce débat nécessaire à venir en discuter. "

      Ce débat serait bien sûr tout aussi nécessaire.

    • Reste à espérer pour la qualité des échanges qu’il y aura - même à Ivry ! - des anti indus. Fondus ou pas.

      Money (That’s What I Want), The Flying Lizards
      http://www.youtube.com/watch?v=3_iQZiVD_zA

      Autobio par anticipation : L’argent pourri les gens
      http://www.youtube.com/watch?v=urICZUej84w

      Une historiette de Téléphone, Argent trop cher
      http://www.youtube.com/watch?v=6SkyLnB1Ua8

      Free Money
      http://www.youtube.com/watch?v=JSHf1svbQrA

    • J’en fais un autre avec #bureaucratie (j’aurai pu mettre, également, #gestion ou #pollution) :

      "Depuis plusieurs années, circulent, dans les milieux d’extrême-gauche et libertaires, des théories considérant la #bureaucratie comme le cœur du monde actuel, et qui en font donc la cible principale de leur #critique.
      On peut, bien sûr, trouver telle ou telle bureaucratie particulière néfaste ; mais peut-on considérer la bureaucratie comme néfaste en elle-même ? Sommes-nous « aliénés » par la bureaucratie ? Peut-on vraiment considérer la bureaucratie comme l’aspect le plus fondamental du monde existant ?
      La critique ne devrait-elle pas plutôt cibler les formes particulières de #relations_sociales, comme, par exemple, la division de la société en classes ? Les considérations sur le rôle de la bureaucratie ne devraient-elles pas prendre pour point de départ ces relations sociales ?
      La critique antibureaucratique peut-elle se fondre dans le #communisme libertaire ? Ou, au contraire, mener à des positions incompatibles avec celui-ci ?
      Ceci n’est pas une conférence : nous invitons celles et ceux qui estiment ce débat nécessaire à venir en discuter."

    • @kamo : excellent :) Ça fonctionne avec toutes les composantes du mouvement anti-autoritaire quand elles sont caricaturées (parfois par les groupes qui s’en revendiquent eux-mêmes).

      D’un autre côté, ce texte montre bien que la catégorisation « anti indus » a vécu, tout autant par exemple que celle désormais totalement foireuse de « hackers » ou de « pirates », et qu’une prise en compte des questions liées aux technologies par l’ensemble des groupes libertaires est plus qu’urgente (notamment pour éviter le devenir réactionnaire de certains groupes parmi les premiers à lancer des alertes sur ces sujets, qui se révèlent aujourd’hui cruciales pour penser l’émancipation ou l’insoumission, les alliances possibles et les pratiques, mais aussi pour irriguer politiquement un domaine de la société particulièrement largué et inepte théoriquement cf. http://seenthis.net/messages/213617).

    • En général l’anti technologie est assez mal vue parmi les milieux anarchistes. Un petit texte que j’aime bien :

      Technologie=ruine de la planète ?
      http://anarchieverte.ch40s.net/2009/02/technologie-est-ruine-de-la-planete
      #anarchisme_vert #primitivisme

      Et aussi une citation de Derrick Jensen :

      Pointer le fait que la production de masse va à l’encontre de ce qui est nécessaire à une bonne culture et est incompatible avec notre survie à long terme ne veut pas dire que que je n’aime pas les douches chaudes, le base-ball, les bons livres ou Beethoven. Je souhaiterais que les choses que nous produisons — les bonnes choses au moins — soient séparables du processus plus global : je souhaiterais que nous puissions avoir des douches chaudes sans construire de barrages ni de centrales nucléaires.

      Dans une certaine mesure ceci est possible. Ça ne prendrait pas longtemps pour mettre en place un système pour chauffer l’eau sur mon poêle à bois, et la verser dans un réservoir qui fait couler l’eau lorsque je tire sur une corde. Mais où trouverais-je le métal et le verre pour le poêle ? Où trouverais-je la corde, ou le réservoir ? Où trouverais-je le bois ? Il semble que nous nous soyons mis nous-mêmes dans une impasse.

      [...]
      Vous pouvez dire que je suis fou de suggérer que les douches chaudes se basent sur les barrages, les centrales nucléaires, les bombes à hydrogène et le napalm. Moi je pense qu’il est encore plus fou d’avoir construit toutes ces choses si on peut avoir des douches chaudes sans elles.

      — Derrick Jensen,A Language Older Than Words, p. 278-82

    • @kamo l’a sans doute lu là (http://paris.indymedia.org/spip.php?article14688), autant que les autres soient également au courant :

      Le « contre-exemple » est particulièrement mal choisi : car la bureaucratie est bien une classe exploiteuse. On ne comprend pas d’ailleurs en quoi poser toutes ces questions reviendrait à « caricaturer » la critique de la bureaucratie. Ce n’est pas parce que les thèses « antitechnologie » sont si ridicules que poser ces quelques questions revient à y répondre, qu’il faudrait interdire de les poser.

    • Louart avec un T, svp.

      Un compte-rendu partiel et forcément partial de cette rencontre :

      En gros je ferais ce compte rendu :

      Une fille : (qui a créé rouge mécanique)
      « - ça me fait penser à ce film (elle montre l’affiche d’un film sur le mur qui s’appelle mouton 4.0 ou un truc comme ça) J’ai vu cette merde c’est vraiment l’apologie du paysans blanc qui souhaite un retour en arrière et qui se bat contre une puces électronique où on voit pas le problème alors qu’ils ne veulent même pas se battre contre le capitalisme. »

      un gars
      « Ces anti-tech proche de Soral qui mangent du tofu pensent faire la révolution en serrant la ceinture et arrêtant d’acheter des nike »

      un vieux
      "y’a 20ans j’était à une réunion où Jaime Semprum à balancé "l’avortement c’est de la merde"je vous le garantit"

      un autre
      « les anti-indus sont des éco-fachistes, faut pas avoir peur des mots... D’ailleurs le 3eme Reich avait un ministre de l’environnement proche des idées anti-tech »

      En gros si quelqu’un se pointait au pif sans connaître rien là dessus, les écoutaient sans capter leur acharnement et leur connerie, il pourrait croire que tout les anti-indus et proche sont blanc, écrivent sur égalité et réconciliation, vivent reclus à la campagne, détestent les banlieusard, sont anti-féministe et pour l’état.

      Un coup ils tentaient de faire passer les anti-indus pour des survivalistes soraliens et un coup pour des décroissant proche des verts qui préféraient la révolution par la biocoop.

      voilà, le seul truc qui m’a rassuré c’est que je voulais voir qui il y allait avoir et sur la trentaine de personnes je ne connaissait quasi personnes jamais croisé sur aucun autre débat, aucune lutte même de banlieue ! je crois que c’est juste des gens qui aime cracher sur le net !!

      Allé c’est tout pour le CR.

      CQFD.

  • Comment je suis tombé animiste | 1+1=salade ?
    http://madeinearth.wordpress.com/2013/12/05/comment-je-suis-tombe-animiste

    Comment je suis tombé animiste : L’#animisme expliqué par Daniel Quinn, dans The Story Of B, extraits choisis et traduits :

    – Ton #Dieu écrit avec des mots. Les dieux dont je parle écrivent en galaxies et en systèmes stellaires et en planètes et en océans et en forêts et en baleines et en oiseaux et en moucherons.
    – Et qu’est-ce qu’ils écrivent ?
    – Eh bien, ils écrivent la physique et la chimie et l’astronomie et l’aérodynamique et la météorologie et la géologie

    [...]

    – Mais comme tu le verras, l’animisme est complètement compatible avec le savoir scientifique. Bien plus compatible que vos #religions. [...] L’animisme cherche la vérité dans l’univers, pas dans les livres, les révélations ou les autorités. Il en est de même pour la #science. Bien que l’animisme et la science lisent l’univers sous des angles différents, les deux ont une totale confiance dans leur véracité.

    [...]

    – Je vais commencer par le grand secret de la vie de l’animiste, Louis. Quand les autres personnes cherchent Dieu, tu les vois regarder automatiquement vers le ciel. Ils imaginent vraiment que, s’il y a un Dieu, il est loin, très loin— éloigné et intouchable. Je ne sais pas comment ils peuvent supporter de vivre avec un Dieu comme ça, Louis. Vraiment pas. Mais ce n’est pas notre problème. Je t’ai dis que, parmi les animistes sur cette planète, pas un seul ne peut te dire le nombre de dieux. Ils ne connaissent pas ce nombre et moi non plus. Je n’ai jamais rencontré ou entendu parler d’un seul qui se soucie de combien ils sont. Ce qui est important pour eux ce n’est pas combien ils sont, mais où ils se trouvent. Si tu vas parmi les Alawa d’Australie ou les Bushmen d’Afrique ou les Navajo d’Amérique du Nord ou les Kreen-Akrore d’Amérique du Sud ou les Onabasulu de Nouvelle Guinée — ou n’importe quels autres parmis les centaines de tribus de chasseurs-cueilleurs que je pourrais nommer — tu trouveras vite où sont les dieux. Les dieux sont ici.
    Je ne veux pas dire là, je ne veux pas dire ailleurs, mais ici. Parmi les Alawa : ici. Parmi les Bushmen : ici. Parmi les Navajo : ici. Parmi les Kreen-Akrore : ici. Ce n’est pas une affirmation théologique qu’ils proclament. Les Alawa ne disent pas aux Bushmen : "Vos dieux sont faux, les vrais dieux sont les notres. Les Kreen-Akrore ne disent pas aux Onabasulu : "Vous n’avez pas de dieux, nous seuls avons des dieux. Rien de tel. Ils disent : « Notre lieu est sacré, comme aucun autre lieu dans le monde ». Ils ne penseraient jamais à regarder ailleurs pour trouver les dieux. Les dieux se trouvent parmi eux — vivant où ils vivent. Le dieu est ce qui anime leur lieu. C’est ce que le dieu est. Un dieu est une force étrange qui fait de chaque lieu un lieu — un lieu comme aucun autre dans le monde.

    [...]

    – Contrairement au Dieu écrit avec une majuscule, nos dieux ne sont pas tout puissants, Louis. Peux-tu l’imaginer ? N’importe lequel peut être vaincu par un lance-flammes ou un bulldozer ou une bombe— réduit au silence, éloigné, affaibli. Assis-toi au mileu d’un centre commercial à minuit, entouré par des centaines de mètres de béton dans toutes les directions, et là le dieu qui était naguère aussi fort qu’un buffle ou qu’un rhinocéros, est aussi faible qu’une mite gazée à la pyréthrine. Faible — mais pas mort, pas complètement éradiqué. Rase le centre commercial et détruit le béton, et en quelques jours, l’endroit va résonner de vie à nouveau. Il n’y a rien de plus à faire que de retirer les poisons. Le dieu sait comment s’occuper de ce lieu. Il ne sera plus jamais comme avant, mais rien ne reste indéfiniment comme avant. Il n’y a pas besoin que ce soit comme avant.

    #autopromo #primitivisme #mononoke :)

    • @nicolam

      – Mais comme tu le verras, l’animisme est complètement compatible avec le savoir scientifique. Bien plus compatible que vos #religions.

      Les religions aussi. Il suffit de redéfinir "Dieu" tel qu’il fut défini à l’origine. Le secret de "Dieu" se trouve dans son unicité. Cela ne signifie pas que "Dieu" est unique mais qu’il est "UN", c’est à dire incomposé contrairement à nous, donc il ne peut pas se décomposer (d’où son immortalité). Si on comprend ça, on comprend tout et "Dieu" n’est plus inaccessible. "Dieu" est le "TOUT" indivisible que nous sommes incapable de percevoir parce que nous le décohérons.

      La décohérence est la perte d’information d’un objet à partir d’une observation faite à partir d’une réalité dimensionnelle moindre ou supérieure à la réalité dimensionnelle de l’objet observé.

      Un exemple de décohérence, c’est celle du bloc de marbre perçu par le sculpteur. Le bloc de marbre contient en potentialité toutes les sculptures que l’on peut en tirer. La décohérence du sculpteur par rapport au bloc de marbre, c’est qu’il ne peut en tirer qu’une seule.

      La réalité dimensionnelle du sculpteur est moindre que celle du bloc de marbre, où la potentialité doit être admise comme une dimension supplémentaire.

      Le procès en archaïsme que l’on fait aux religions est un faux procès. Les hommes pensaient aussi bien avant qu’aujourd’hui. C’est le contenu du message qui n’a pas été compris, ce qui en fait un message corrompu par des millénaires de transmission absurde.

      C’est l’intrication des particules, en mécanique quantique, qui me l’a fait comprendre. La distance et la division sont des leurres, dans la réalité dimensionnelle de "Dieu" qui est unique, rien n’est divisé et "Dieu" est TOUT (hypothèse panthéiste).

      Le tort des religions est d’avoir voulu l’écrire. Un livre peut décrire l’Univers, mais il n’est qu’une infime partie de l’Univers. La vraie Bible, c’est la création écrite des mains de "Dieu" et dans le langage de "Dieu".

      Comme disait Lavoisier, à l’instar de Démocrite, « Rien ne se perd, rien ne se crée, TOUT se transforme ».

      Naître, c’est accéder à une réalité dimensionnelle supérieure en nous composant. Mourir, c’est se décomposer et retrouver notre nature divine unidimensionnelle.

    • @paperli : pour le procès archaïque, il me semble que le tableau de chasse des religions parle de lui même.

      " Si on comprend ça, on comprend tout et « Dieu » n’est plus inaccessible. « Dieu » est le « TOUT » indivisible que nous sommes incapable de percevoir parce que nous le décohérons."

      Ca doit être question de point de vue, car personnellement ça ne me paraît pas très utile un Dieu comme ça. La religion ou la spiritualité, pour moi servent des buts bien précis : expliquer certains phénomènes, offrir un cadre pour perpétuer le groupe et transmettre le savoir et les #mèmes.

      Si Dieu est tout et immortel, alors il n’est pas parmi nous car nous sommes dans un lieu précis, et celui là peut « mourir » en tant que lieu sacré (forêt rasée, #fukushima) et qui nous permet de vivre. Et nous décohérent tellement à ne pas pouvoir le percevoir qu’il nous faut un « message » comme tu le dis toi même. Les animistes n’ont pas besoin d’un message, ils n’ont pas besoin que quelqu’un leur dise comment vivre, ils le savent déjà.

      « Dieu, c’est comme le sucre dans le lait chaud. Il est partout et on ne voit pas. Et plus on le cherche, moins on le trouve. (coluche) »

    • @nicolasm

      @nicolasm : Ca doit être question de point de vue, car personnellement ça ne me paraît pas très utile un Dieu comme ça.

      Tout est dans la définition de « Dieu ». Dis-moi en quoi tu crois et je te dirai si j’y crois aussi. Son utilité ? Les voies de « Dieu » ne sont pas celles des hommes. Si on utilise la métaphore anthropomorphique d’un dieu tout puissant et omniscient, on peut dire que « Dieu » fixe les règles (les lois de la physique) et que l’homme a besoin d’un avion s’il veut voler.

      Dans la réalité humaine « Dieu » doit faire peur parce que l’être humain analyse tout en fonction de sa situation dans le rapport de force, en l’occurrence celui qui l’oppose à « Dieu ».

      Et qu’en pense « Dieu » ? Rien. « Dieu » n’est pas inscrit dans le temps. Il ne peut pas être ce qu’il crée. Le temps fait partie de notre réalité dimensionnelle à nous. D’ailleurs comme « Dieu » est « parfait » :) il n’a pas besoin de changer, donc du temps qui est nécessaire à tout changement.

      Le problème qui c’est toujours posé à l’homme, c’est qu’il ne crois pas en « Dieu » mais seulement en la création. « Dieu » créant ne pouvant se trouver dans la création puisqu’il ne peut pas être ce qu’il crée. Et c’est là que le bât blesse puisque « Dieu » doit forcément être extérieur à la création, ce qui empêche de le définir sans passer par un anthropomorphisme ou un universalomorphisme (un concept qui appartient à la création contrairement à « Dieu »).

      Par contre, si « Dieu » est TOUT (panthéisme), il est compréhensible et la finalité des religions aussi.

      La mécanique classique est déterministe (il n’y a pas de hasard qui ne soit pas explicable à posteriori). Ce n’est pas le cas de la mécanique quantique, ce qui en fait une science contre-intuitive.

      Pour ton information, je ne suis pas croyant, mais quand je m’emmerde, je pense à « Dieu » (que je met toujours entre guillemets). C’est un fameux sudoku :)

  • La patate indienne, une plante d’avenir pour les permaculteurs et les primitivistes | 1+1=salade ?
    http://madeinearth.wordpress.com/2013/12/03/la-patate-indienne-une-plante-davenir-pour-les-permaculteurs-

    Qui mieux que la patate indienne — Apios americana — pourrait concrétiser ce que j’ai pu écrire sur la #permaculture ou le #primitivisme ?

    C’est avant tout un tubercule qui peut prétendre à fournir notre base de subsistance. Même s’il est important de faire pousser des légumes et des fruits dans son jardin pour nous apporter nutriments, vitamines et diversité, le plus important est de faire pousser sa base de subsistance pour ne plus dépendre de systèmes globaux et fragiles, le plus souvent basés sur des céréales annuelles avec les conséquences désastreuses que l’on connaît sur la santé et les sols. De ce côté là la patate indienne excelle, puisqu’elle fournit une bonne base énergétique et contient jusqu’à 16% de protéines, soit trois fois plus que les pommes de terre. Elle a l’énorme avantage d’être consommable crue, contrairement à la pomme de terre ou aux céréales, ce qui peut s’avérer vital dans certaines situations. Elle offre aussi une saveur neutre — qui serait entre la pomme de terre, la cacahuète et la patate douce — ce qui est toujours un avantage pour une base alimentaire. Outre ses tubercules, elle peut aussi produire des haricots hautement protéiques, mais cette production serait assez erratique et dépendrait de la génétique (caractère diploïque), de la variété et du climat.

    Sa culture au jardin est également très intéressante. C’est tout d’abord une légumineuse, qui peut utiliser l’azote présent abondamment dans l’air pour sa propre croissance. Elle peut donc pousser dans des sols relativement peu fertiles, et est très vigoureuse car elle génère son propre engrais en quelque sorte. Elle serait également capable de supporter des sols assez humides, là où il serait difficile de faire pousser d’autres plantes pérennes. Du côté, agronomique, elle a tout pour faire rêver le permaculteur. Elle fait donc partie des rares plantes vivaces comestibles fixatrices d’azote. Elle peut se multiplier de manière végétative (se cloner) facilement par les tubercules. Elle ne connaît pas de maladies ou parasites sérieux. Elle est assez rustique pour rester dans le sol le nombre d’années que l’on veut. Elle peut même devenir envahissante !

    Elle a quelques défauts mineurs, mais ces défauts de culture sont autant de qualités pour une culture post-industrielle primitiviste ! En effet, les tubercules des variétés non sélectionnées peuvent être assez petits. De plus la patate indienne met quelques années avant de s’implanter et de devenir luxuriante. Autant d’inconvénients qui en font un mauvais candidat pour une exploitation industrielle, car c’est une vivace qui ne se prête pas à une culture annualisée comme la pomme de terre. L’énorme avantage de la patate indienne est que l’on peut la stocker dans le sol, et la déterrer pour consommation à n’importe quel moment de l’année. Elle ne se stocke pas bien en dehors du sol, telle quelle, à moins d’être maintenue humide (sinon elle meurt) et au froid (sinon elle germe), dans du sable ou du terreau par exemple. Elle n’offre donc pas les qualités exceptionnelles de stockage et de densité nutritionnelle des céréales, ce qui en fait un mauvais candidat non seulement pour l’industrie, mais aussi pour la civilisation qui a besoin de pouvoir stocker, distribuer, saisir, protéger et taxer la base de subsistance du peuple. Les patates indiennes ne peuvent pas être brûlées comme un champs de céréales ou saisies par une armée en campagne. Elles ne peuvent pas être taxées sur la base d’une quantité ou d’une superficie cultivée. Par contre n’importe qui peut aller déterrer des tubercules n’importe quand pour les manger ou commencer une culture ailleurs.
    Les patates indiennes peuvent cependant être séchées et réduites en poudre ce qui permet de concentrer et stocker la nourriture comme c’est le cas pour les céréales. Cela permet d’avoir un stock facilement utilisable à disposition. Ce processus très simple à réaliser pour n’importe qui disposant d’un four ou d’un feu, mais n’est toujours pas industrialisable car la culture de la patate indienne ne peut pas être rationalisée pour les raisons évoquées précédemment.

    Toutes ces caractéristiques en font une plante de choix pour un futur post-industriel, avec une production plus locale et décentralisée, intégrée dans des systèmes cultivés complexes, reproductible et mouvante, insaisissable.

    #autopromo #anticiv