@petit_ecran_de_fumee Rien à redire. Je remarque juste que si les économistes ayant encore quelque prétention d’honnêteté intellectuelles se refusent à parler de déflation, c’est précisément parce que l’on observe pas d’évolution généralisée des prix.
De mon point de vue tout personnel et pour ce qu’il peut valoir, les théories prédisant l’existence de fluctuations générales des prix me semblent supposer des évolutions lentes des (différentes) masses monétaires. D’une certaine manière, la logique interne aux traités de Maastrich, Acte Unique, etc. est justement de donner à l’économie une structure dans laquelle les théories économiques puissent s’appliquer de sorte à permettre une planification de la croissance globale à long terme faute de meilleure théorie. Force est de constater que ce jouet-là est cassée.
C’est donc en théorie par un changement de représentations que le problème peut s’aborder. Vous le savez, j’aime aborder les choses sous l’angle d’un conflit entre possédants et exploités, ne serait-ce que parce que cette explication simple suffit à se représenter l’essentiel de nos sociétés. Mais même en renonçant à cette explication pratique, il peut être aisé de constater qu’un désordre monétaire est toujours la conséquence d’un problème de répartition de la masse monétaire : ceux qui ont la monnaie sont ceux qui n’en ont pas besoin et inversement .
S’il ne s’agissait que de restaurer la confiance en l’économie, au moins deux stratégies simples seraient concevables :
La libérale : distribuer la monnaie nécessaire, créée à partir de rien, à ceux qui en manquent, quitte à exiger d’eux de contribuer socialement par leur activité.
La conservatrice : créer des services publics suffisants pour garantir le minimum vital (logement, nourriture, santé, éducation) à chacun tout en réservant le confort aux contributeurs nets.
Vous remarquerez qu’aucune de ces deux stratégies n’est jugée crédible par qui que ce soit se prétendant sérieux. La question est de savoir pourquoi. Mon hypothèse est tout simplement que les institutions qui fondent le nations se croient encore devoir poursuivre un conflit pour la suprématie économique et exigent de leurs habitants de leur en fournir les moyens par le productivisme, quitte à faire organiser ce productivisme par une classe bourgeoise dite « moyenne ». Mais à vrai dire, on s’en moque. Ce qu’on constate, c’est que même la classe moyenne ne croit plus en les chances de survie de la société, nationale, qui l’a faite émerger et ne sait que trop bien l’existence de labeur qui l’attend lorsqu’elle se verra marginalisée par les classes bourgeoises, plus efficaces, des pays émergents.
Et tous les mouvements erratiques des cours du capital s’expliquent par la panique des classes bourgeoises des nations en cours de disqualification de la compétition économique : tous cherchent à planquer leurs sous à l’abri de la chute programmée de la nation sans laquelle ils ne sauraient vivre. Ceci compris, tout dépend à quelle échéance temporelle on se place.
Et pour les véritables productifs qui n’ont pas la chance de pouvoir hériter de leurs parents spéculateurs, l’émigration est à envisager sérieusement