• Restez calme, pour que l’ordre républicain assassin et destructeur règne sans limite
    https://ricochets.cc/Un-jeune-tue-1-million-une-poubelle-brulee-un-an-ferme.html

    Avant que les-vacances, la fête et les bouchons n’effacent complètement des médias dominants les violences d’Etat et l’assassinat de Nahel , quelques actus et analyses. Les droites se gargarisent d’autorité et d’Ordre, leur fond de commerce, ce qui ne règle rien mais ajoute des couches de violences d’Etat, des chapes de plomb et une colère rentrée qui « ré-explosera » bientôt. L’Ordre républicain étale ses flics et ses lois autoritaires au service des riches et du capitalisme, tout en générant toujours plus de (...) #Les_Articles

    / Autoritarisme, régime policier, démocrature..., #Violences_policières, #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire, Révoltes, insurrections, (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Révoltes,_insurrections,_débordements...
    https://lundi.am/Ou-situer-l-extreme-gauche
    https://lundi.am/A-l-ecoute-des-cris-et-des-paroles-des-revoltes
    https://lundi.am/Il-n-y-a-plus-rien-a-piller
    https://www.acrimed.org/Mort-de-Nahel-de-l-appel-au-calme-au-rappel-a-l
    https://basse-chaine.info/?Les-fascistes-s-organisent-en-milice-dans-les-rues-d-Angers-952

  • Un logiciel de clôture financière est un outil essentiel utilisé par les #professionnels de la #comptabilité et de la #finance pour faciliter le #processus de clôture de l’état #financier d’une #entreprise. Il offre une #solution automatisée pour rassembler, analyser et consolider les données financières, permettant ainsi de gagner en efficacité et en précision dans le processus de clôture.
    https://michelcampillo.com/blog/9162.html

  • Microsoft vs FTC : qui peut gagner ? Quels sont les secrets révélés ? Le récap du procès
    https://www.frandroid.com/marques/microsoft/1731565_microsoft-vs-ftc-qui-va-gagner-quels-sont-les-secrets-reveles-le-

    Le procès entre la FTC et Microsoft est devenue l’enjeu principal pour déterminer l’avenir du projet de rachat d’Activision Blizzard. C’est aussi l’occasion de découvrir des secrets de l’industrie.

    #jeux_vidéo #jeu_vidéo #microsoft #activision-blizzard #ftc #rachat #finance #business #procès jeu_vidéo_call_of_duty

  • Nous vivons un moment fasciste, La-République se durcit
    https://ricochets.cc/Nous-vivons-un-moment-fasciste-La-Republique-se-durcit.html

    La république étant raciste, violente, capitaliste et autoritaire, la police est très républicaine. La-République préfère adopter des méthodes fascistes plutôt que d’accepter de se remettre vraiment en cause et de céder la place à des formes de démocratie réelle. La police est très républicaine « La police est très républicaine. Le problème c’est que la République est raciste, capitaliste et sexiste ! » En trois minutes, Mathieu Rigouste pose les termes. Une arme de déconstruction massive Vidéo : (...) #Les_Articles

    / Autoritarisme, régime policier, démocrature..., #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire, Violences (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Violences_policières
    https://www.magcentre.fr/264826-les-emeutes-urbaines-bon-sens-et-pensee-liberale
    https://rebellyon.info/Nahel-Sans-Justice-Pas-de-Paix-25071

  • Valence : 8 mois de prison ferme pour transport de feux d’artifice !
    https://ricochets.cc/Huit-mois-de-prison-ferme-pour-transport-de-feux-d-artifice.html

    En guise d’apaisement, l’Etat policier et sa justice condamnent à des peines très lourdes de jeunes révoltés. A Valence, le tribunal a condamné un jeune homme à 8 mois de prison ferme pour transport de feux d’artifice et de pétards ! Une peine au dessus de la loi, qui elle prévoit jusqu’à 6 mois de prison et une amende (pour le transport, l’achat, la vente de ces chandelles romaines). France Bleu dit que : « Un jeune homme avait 28 mortiers d’artifice et 9 pétards dans le coffre de sa voiture (...) . (...) #Les_Articles

    / #Drôme, #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire

    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/violences-urbaines-prison-ferme-pour-les-trois-premiers-jeunes-juges-a-va

  • Une bataille s’achève dans la guerre insurgente contre l’État totalitaire et accessoirement, contre l’Internet des objets et son monde dystopique
    https://ricochets.cc/Une-bataille-s-acheve-dans-la-guerre-insurgente-contre-l-Etat-totalitaire-

    Retour sur un passage à l’acte subversif #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire

  • Manif devant la prison de Bourg-en-Bresse samedi 10 juin
    https://ricochets.cc/Manif-devant-la-prison-de-Bourg-en-Bresse-samedi-10-juin.html

    Après une mobilisation énorme de leurs proches, un soutien par lettres et appels à la prison, une manifestation samedi 3 juin, nouvel appel à manifester devant la prison de Bourg-en-Bresse ce samedi 10 juin à 16h. Mohamed a été transféré, mais Brice est toujours à Bourg, placé au mitard malgré son état de santé.https://lenvolee.net/soutien-a-moha... #Les_Articles

    / #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire

    https://lenvolee.net/soutien-a-mohamed-et-a-sa-compagne
    https://lenvolee.net/lettre-de-kemi-contre-le-racisme-de-letat-francais-un-prisonnier-tabasse-a
    https://www.lavoixdelain.fr/actualite-51750-deux-familles-de-detenus-manifestent-devant-le-centre-p

  • 7 juin : rassemblement en soutien aux victimes de perquisitions et GAV lundi 5 Juin, affaire Lafarge
    https://ricochets.cc/7-juin-rassemblement-en-soutien-aux-victimes-de-perquisitions-et-GAV-lundi

    Différents groupes relaient cet appel pour ce soir : Rassemblons-nous ! Rendez-vous aujourd’hui, mercredi 7 Juin à 19h, devant la Préfécture de la #Drôme, 3 Bd Vauban, 26000 #Valence, en soutien aux victimes de la vague de perquisitions et de garde-à-vues du lundi 5 Juin. Co voiturage Crest 18h15 à la Gare, 18h25 au casino Texte d’appel « Ces actions démesurées et barbares des forces de l’ordre sont en lien avec une action de désobéissance menée contre un site Lafarge en Décembre. Voici le message d’appel à (...) #Les_Articles

    / Drôme, Valence, #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire

  • Démocrature autoritaire française : des médias libres ciblés par des procès baillons
    https://ricochets.cc/Democrature-autoritaire-francaise-des-medias-libres-cibles-par-des-proces-

    Dans une démocrature autoritaire bien incrustée telle que la nôtre engagée dans un processus d’extrême droitisation, gazer, enfermer et mutiler les opposant.es ne suffit pas, les médias libres qui dérangent le pouvoir économique tout puissant doivent aussi être châtiés. Pour ce faire, les procès baillons qui obligent à de gros frais et à perdre du temps sont un moyen détourné parmi d’autres. Heureusement, la solidarité arrive à limiter les dégâts. Trois exemples récents : Soutien au Poulpe, média indépendant (...) #Les_Articles

    / #Médias_et_expressions, #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire

    https://reporterre.net/Soutien-au-Poulpe-media-independant-attaque-par-un-groupe-immobilier
    https://reporterre.net/Liberte-de-la-presse-un-PDG-de-l-immobilier-attaque-Mediacites
    https://europeanjournalists.org/fr/2022/09/30/france-des-medias-dinvestigation-attaques-lors-dune-vague-de-pr
    https://ricochets.cc/IMG/distant/html/watchv4jfYVde65c-39cb6e8.html

  • Deux témoignages édifiants et combatifs de gardés à vue parmi d’autres
    https://ricochets.cc/Deux-temoignages-edifiants-et-combatifs-de-gardes-a-vue-parmi-d-autres.htm

    Deux témoins parlent de leur garde à vue à Paris, une injustice crasse qui attise leur révolte et montre dans quel régime nous sommes. MARCHER SUR UN TROTTOIR ET FINIR AU POSTE : UN SECOND TÉMOIGNAGE Interpellé dans la même nasse que l’auteur du précédent post sur le même sujet (dont je salue l’écriture du texte) (Note : voir 1er témoignage plus bas), je souhaitais vous faire part de cette réaction à chaud autour de ce glissement autoritariste et notre résignation à accepter cette situation. Ce soir-là, (...) #Les_Articles

    / Autoritarisme, régime policier, démocrature..., #Fichage,_contrôle_et_surveillance, Procès, justice, répression policière ou (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire

  • 11 kurdes devant la justice française : face aux États, solidarité internationaliste !
    https://ricochets.cc/11-kurdes-devant-la-justice-francaise-face-aux-Etats-solidarite-internatio

    11 kurdes devant la justice française : face aux États, solidarité internationaliste ! Du 4 au 14 avril se déroulait à Paris le procès de 11 camarades kurdes inculpés depuis le 23 mars 2021 pour appartenance et soutien à une organisation terroriste, le PKK (parti des travailleur·ses du Kurdistan). 9 étaient présents lors du procès, 5 comparaissaient libres et 4 comparaissaient dans le box (étant en détention provisoire depuis plus d’un an). Nous dénonçons le résultat du jugement qui va d’une condamnation (...) #Les_Articles

    / #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire, Autoritarisme, régime policier, démocrature...

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...
    https://paris-luttes.info/11-kurdes-devant-la-justice-16971

  • La mafia dei Nebrodi pascola libera tra i fondi Ue
    https://irpimedia.irpi.eu/farmsubsidy-nebrodi-mafia-politica-agricola-ue

    Un processo in Sicilia svela una delle più grandi frodi europee con i fondi Ue per l’agricoltura. Ma le cifre potrebbero essere ancora più grandi. E mostrano la necessità di cambiare i meccanismi di prevenzione Clicca per leggere l’articolo La mafia dei Nebrodi pascola libera tra i fondi Ue pubblicato su IrpiMedia.

  • Pour les mort.e.s en prison
    https://ricochets.cc/pour-les-mort-e-s-en-prison.html

    La prison à valence, comme ailleurs tue … à valence depuis 2015 la maison d’arrêt du centre ville s’est transformée en un centre de détention situé à l’extérieur de la ville…un centre de détention c’est un quartier maison d’arrêt (pour les courtes peines) et un quartier maison centrale ( pour les longues peines). Sa capacité d’accueil est de 458 places, en janvier 2023 on compte 517 personnes enfermées. Comme un grand nombre de prisons elle est certes vendue comme moderne, propre et ultra sécuritaire mais (...) #Les_Articles

    / #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire

  • Drôme : non aux arrestations et intimidations - Défense des libertés fondamentales
    https://ricochets.cc/Drome-non-aux-arrestations-et-intimidations-Defense-des-libertes-fondament

    La répression déclenchée par le gouvernement depuis le 16 Mars nous replonge brutalement dans une situation que nous avons déjà dénoncée de nombreuses fois depuis le début du mouvement social des gilets jaunes.

    A partir de l’annonce du 49.3 à l’Assemblée Nationale, partout en France, les actes de répression policière et judiciaire à l’encontre des militant.es et manifestant.es se sont multipliés.

    Notre territoire Valentinois et Drômois ne fait pas exception

    (...) SUITE sur notre communiqué du 12 avril (...) #Les_Articles

    / #Drôme, #Valence, #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire

  • Israël : l’extrême droite, produit du sionisme et de l’oppression des Palestiniens

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/04/02/israel-lextreme-droite-produit-du-sionisme-et-de-loppression (Lutte de classe, 30 mars 2023)

    Après trois mois de contestation et de manifestations hebdomadaires, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a reporté l’examen de son projet de réforme du système judiciaire au mois de mai, après les vacances parlementaires de la Pâque juive. La contestation de plus en plus massive avait fini par provoquer des fissures au sein de son propre parti, le #Likoud. #Netanyahou avait été contraint de limoger son ministre de la Défense après que celui-ci eut lui-même réclamé une «  pause  ».

    Face à l’ampleur de la mobilisation, Netanyahou a donc préféré reculer, prenant le risque de perdre le soutien des organisations ultranationalistes et religieuses d’extrême droite avec lesquelles il gouverne et dont il a besoin pour conserver une majorité à la Knesset, le Parlement israélien. Le principal d’entre eux, le parti Sionisme religieux, passé de 4 à 10 % des voix aux élections législatives de novembre 2022, est devenu la troisième force politique. Son dirigeant, #Bezalel_Smotrich, partisan du développement de la #colonisation juive en #Cisjordanie, et vivant lui-même dans une colonie, est devenu ministre des Finances. Il occupe aussi un ministère créé spécialement pour lui, au sein de celui de la Défense, afin de lui permettre d’appuyer la création de colonies juives en Cisjordanie. Partisan de l’annexion de la Cisjordanie dans un Grand Israël, il a déclaré, lors d’un déplacement à Paris, que pour lui «  les Palestiniens n’existent pas, parce que le #peuple_palestinien n’existe pas  ». Il ne cache pas son racisme, soutenant la ségrégation des femmes arabes et juives dans les maternités des hôpitaux et il se qualifie lui-même de «  fasciste homophobe  » (...)

    Le #sionisme, un programme colonial

    Naissance d’#Israël et expulsion des #Palestiniens en 1948

    Quand le mouvement travailliste était hégémonique

    Le poids croissant de l’#extrême_droite religieuse

    Les #accords_d’Oslo et le prétendu «  #processus_de_paix  »

    Netanyahou de plus en plus otage de l’extrême droite

    «  Défendre la démocratie  »… sans dénoncer l’#oppression des Palestiniens  !

    Il n’y aura pas de solution sans lutter contre l’#impérialisme

  • « Ils brisent des os » : l’avocat Arié Alimi et Jean-Luc Mélenchon visés par une enquête pour « outrage » contre la Brav-M - midilibre.fr
    https://www.midilibre.fr/2023/03/31/brav-m-jean-luc-melenchon-et-lavocat-arie-alimi-vises-par-une-enquete-pour

    En #Macronie, critiquer les forces de police est un fait délictueux.

    Rappel :

    L’article 5 de l’ordonnance du 22 décembre 1958 portant loi organique relative au statut de la magistrature dispose que “les magistrats du parquet sont placés sous la direction et le contrôle de leurs chefs hiérarchiques et sous l’autorité du garde des sceaux, ministre de la justice”. Cette subordination hiérarchique permet une application uniforme de la politique pénale sur tout le territoire. Toutefois, depuis la loi du 25 juillet 2013 cette subordination ne peut plus se traduire par des instructions ministérielles dans les affaires individuelles.

    Néanmoins, de nombreux rapports ont proposé une réforme du statut des magistrats du parquet : rapport Refonder le ministère public de Jean-Louis Nadal (2013) et rapport Refaire la démocratie de Claude Bartolone et Michel Winock (2015), notamment. Ces rapports ont proposé la nomination des magistrats du parquet sur avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature. Ce dernier ne dispose que d’un pouvoir consultatif à l’égard des magistrats du parquet qui dépendent entièrement du pouvoir exécutif (du garde des sceaux).

    https://www.vie-publique.fr/fiches/38127-quest-ce-que-le-parquet-ou-ministere-public

    #procès_politique #délit_d'opinion #république_bourgeoise #dérives_autoritaires #démocraties_illibérales

  • Valence : rassemblement de soutien le 24 mars aux gardés à vue de la manif du 23
    https://ricochets.cc/Valence-rassemblement-de-soutien-le-24-mars-aux-gardes-a-vue-de-la-manif-d

    Jeudi 23 mars en fin de manifestation à Valence, 5 personnes ont été arrêtées et mises à en garde à vue. Vendredi 24 mars en début de soirée, un groupe d’une petite trentaine de personnes se sont rendues devant le commissariat de Valence pour soutenir les gardés à vue et demander leur libération : « libérez nos camarades ». Au retour dans les rues piétonnes, des slogans ont fusé, comme « Grève, blocage, Macron dégage ! ». Les policiers qui surveillaient le groupe ne semblaiten pas très tranquilles. Sans doute (...) #Les_Articles

    / #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire

  • La storia di #Diouf, condannato come scafista anche se non lo era

    Nella sua vicenda ci sono le storture dell’ordinamento giuridico italiano che considera complice chiunque sfiora il timone, o passa una tanica di benzina, quando i veri organizzatori della tratta restano al sicuro sulle coste libiche.

    Sorriso timido e sguardo buono, #Diouf_Alaji sembra molte cose ma tra queste non c’è sicuramente un galeotto o un trafficante di essere umani. Però per lo Stato italiano è entrambi: condannato a otto anni di reclusione per essere lo scafista di un’imbarcazione partita dalla Libia con circa centotrenta persone a bordo, otto delle quali morte per asfissia durante il viaggio.

    Nella storia di Diouf Alaji c’è il paradosso dell’ordinamento giuridico italiano e del sistema messo in atto in questi anni per contrastare il traffico di esseri umani. Sei uno «scafista» se porti l’imbarcazione anche solo per un breve tratto, oppure se aiuti chi lo sta facendo e, nel suo caso, anche se un uomo che viaggiava in un barcone vicino al tuo ti taccia di essere lo scafista, anche se l’accusa non viene confermata dalle persone che viaggiano con te.

    Per raccontare meglio questa storia però dobbiamo fare un passo indietro, al 2005, quando in un piccolo villaggio del Senegal muore un uomo che lascia sua moglie e i suoi figli. La donna fisicamente non è in grado di lavorare e i figli interrompono il percorso scolastico e vanno a lavorare per sostenersi e sostenere tutta la famiglia. Cose che a noi oggi sembrano lontane e difficili da immaginare nel “nostro mondo” ma che accadono ancora in Senegal come in molti altri Paesi.

    Diouf è uno dei figli rimasti orfani di padre e inizia a lavorare come piastrellista, ma i soldi sono pochi e la fame è tanta, così nel 2015 decide che l’Europa è la sua destinazione, perché vuole continuare a fare il piastrellista ma vuole anche vivere e far vivere la sua famiglia dignitosamente. In Senegal pensare di andare via per lavorare e inviare soldi è qualcosa di comune, quasi il dieci per cento del Pil nazionale si basa proprio sulle rimesse di chi si trova in altri Paesi, principalmente nel vecchio continente.

    Mali, Burkina Faso e Niger, le rotte migratorie non sono mai lineari ma disegnano linee impreviste dettate della permeabilità delle frontiere e dai rapporti dei trafficanti con una polizia locale invece che con un’altra. Un chilometro alla volta, una tangente dopo l’altra da pagare a chi controlla quelle zone, Diouf attraversa il deserto e arriva in Libia.

    «Molti di quelli che viaggiavano con me sono rimasti indietro perché non avevano i soldi, io invece ho portato tutti i risparmi della mia famiglia e abbiamo chiesto anche un aiuto ai nostri parenti», racconta mentre passeggiamo per i giardini del quartiere Esquilino di Roma, dove abita in una casa messa a disposizione dell’associazione Baobab Experience.

    Dei centri di detenzione in Libia da anni ormai sappiamo che sono luoghi infernali dove la vita vale poco o nulla, dove le donne sono vittime di abusi e che gli uomini sono torturati ai fini di pagare un riscatto. Diouf spende gli ultimi duemila euro del suo tesoretto per salire su di un barcone alla volta dell’Italia.

    «Eravamo in centotrenta nel barcone, talmente tanti e stretti che non potevamo distendere neanche le gambe», mi racconta mentre gli spunta un sorriso amaro e aggiunge: «Io del mare ho sempre avuto paura. Era vicino a casa mia ma non ci andavo mai».

    Di quella traversata Diouf ricorda il mare mosso, la paura, le tante ore immobili e soprattutto le sette donne e l’uomo che sono morti a bordo per asfissia, prima che arrivasse la Guardia Costiera italiana a soccorrerli.

    Diouf arriva al porto di Taranto insieme ad altre centinaia di persone, soccorse da diversi barconi e trasbordati su di una nave civile. Al momento dello sbarco vengono divisi in base alla barca di provenienza e la Guardia di Finanza inizia a interrogare i migranti per capire chi fossero gli scafisti. Diouf viene indicato come tale da un uomo che aveva perso la sorella durante la navigazione, però l’uomo che lo accusa non si trovava sulla sua stessa barca, dettaglio non irrilevante visto anche l’alto numero di persone a bordo.

    Nessuno di chi viaggiava con Diouf conferma questa tesi, ma lui tutto questo lo saprà tempo dopo, perché non solo non parla italiano ma nemmeno inglese, francese e arabo; parla solo la lingua mandinga e quando viene portato negli uffici della Guardia di Finanza e poi tradotto in carcere dalla Polizia, lui continuerà a non sapere cosa stia accadendo.

    «In carcere quando mi hanno interrogato, io parlavo solo mandinga e non comprendevo le domande che mi venivano rivolte». Dalla sentenza, invece, risulta che lui abbia detto di parlare solo wolof e che le domande dell’interrogatorio gli siano state rivolte in inglese, francese ed arabo. «Può essere un interrogatorio valido?», mi chiede retoricamente e aggiunge: «Se capitasse oggi potrei difendermi perché capisco e parlo italiano».

    La sentenza di primo grado è di dodici anni di reclusione con il rito abbreviato, evidentemente l’avvocato d’ufficio non ha creduto alla sua innocenza o non ha voluto investirci tempo. In Corte d’Appello viene ridotta a otto anni ma la sentenza sembra più una beffa che una conquista: «Gli imputati non sono gli organizzatori del viaggio, questi ultimi rimasti al sicuro sulle coste libiche – recita la sentenza e prosegue – bensì altri disgraziati che hanno accettato tale compito per fuggire anch’essi dalla condizione in cui versavano in patria. Dunque scafisti improvvisati se è vero che essi venivano allenati sulla spiaggia alla conduzione dei gommoni poco prima della partenza».

    Disgraziati, nonostante Diouf Alaji rifiuti anche questa ricostruzione: «Io non l’ho mai portata una barca, io sono un piastrellista e questo so fare», ribadisce spesso interrompendo il suo racconto.

    Oggi è un uomo libero e da poche settimane lavora come piastrellista, ha scontato quasi sette anni di carcere che lo hanno provato molto. «Ho tentato più volte il suicidio, soprattutto quando è morta mia mamma e io ero ancora in prigione. È stata molta dura e ho pensato di usare una corda per impiccarmi». Il racconto si ferma, due sussulti della testa tradiscono un singhiozzo nervoso, seguito dalle lacrime. «Mio fratello mi ha detto che nostra mamma è morta con la mia foto sotto al cuscino, per me è ancora un dolore grandissimo», chiosa mentre reprime il pianto.

    Il Testo unico sulle migrazioni all’articolo 12 prevede la condanna per «chiunque promuove, dirige, organizza, finanzia o effettua il trasporto di stranieri nel territorio dello Stato», basta anche solo passare una tanica di benzina per essere tecnicamente condannati, nonostante anche la Corte d’Appello di Lecce nella sentenza escluda il collegamento tra i migranti condannati e i trafficanti, quelli che sulle barche non ci mettono piede e non penserebbero mai di “sacrificare” un proprio uomo, sapendo che finirebbe in carcere.

    Dopo la tragedia di Cutro si è tornato a parlare di scafisti e il decreto governativo ha inasprito le pene per quest’ultimi sapendo benissimo che la rotta turco-calabra ha bisogno di persone esperte nella navigazione perché le imbarcazioni di solito sono a vela e comunque sono grandi e difficili da comandare, ma sanno bene che è anche una rotta marginale: a fronte dei ventimila arrivi in Italia dal 1 gennaio a oggi, solo 689 sono avvenuti su quella rotta mentre dodicimila circa dalla Tunisia e poco più di settemila dalla Libia, in questi ultimi due casi le piccole imbarcazioni utilizzate non sono mai guidate dai trafficanti o da uomini legati a loro.

    «Il caso di Diouf Alaji ci mostra come in Italia si possa verificare una vera e propria sospensione dello stato di diritto ma soprattutto che fin quando non ci sarà la modifica dell’articolo 12 del Testo unico sulle migrazioni, che definisce trafficante qualunque migrante sfiori per un attimo il timone, ci saranno casi come questo», commenta Alice Basiglini portavoce dell’associazione Baobab Experience, che sta sostenendo Diouf insieme all’avvocato Francesco Romeo.

    «Stiamo chiedendo la revisione del processo perché vogliamo dimostrare che lui non è uno scafista, che non ha portato quell’imbarcazione e che non gli è stato garantito il diritto di difesa che la nostra Costituzione definisce inviolabile, Diouf non ha compreso nemmeno di quale reato è stato accusato, per quale delitto è stato processato e poi condannato», conclude l’avvocato.

    https://www.linkiesta.it/2023/03/storia-scafisti-improvvisati-diouf-storture-ordinamento-italiano
    #passeurs #asile #migrations #réfugiés #frontières #criminalisation #justice (well...) #scafista #scafisti #procès

    • La storia di #Alaji_Diouf, accusato di essere uno scafista ed in carcere per 7 anni

      La nostra Laura Bonasera ci porta la storia di Alaji Diouf, un ragazzo senegalese rimasto orfano di padre all’età di 15 anni, che per mantenere la sua numerosissima famiglia inizia a lavorare come piastrellista, ma non basta e così decide di partire per l’Europa. La madre cerca di trattenerlo, invano. Alaji attraversa il deserto, un chilometro alla volta, e paga una mazzetta dopo l’altra tra violenze e digiuni, finché arriva in Libia, dove spende gli ultimi soldi per salire su un barcone, con altre 130 persone e raggiungere l’Italia. Una volta toccata terra, viene buttato in cella con l’accusa di essere uno scafista. Dopo quasi 7 anni di carcere, oggi è un uomo libero e ha deciso di raccontare per la prima volta la sua storia.

      https://www.la7.it/in-altre-parole/video/la-storia-di-alaji-diouf-accusato-di-essere-uno-scafista-ed-in-carcere-per-7-ann

      #interview #entretien #témoignage

  • "Dans la nuit du 15 ou du 14 mars 1938, une balle fracassait la nuque de celui qui avait rêvé en 1918 d’apporter à la pointe des baïonnettes de l’Armée Rouge, la révolution socialiste jusqu’aux bords du Rhin."

    Quand les lilas refleuriront

    Lutte de classe n°52 - 30 octobre 1962

    Si le mot d’ « Octobre » est à lui tout seul devenu un symbole révolutionnaire, le 45e anniversaire de la prise du pouvoir par les Soviets, qui souleva alors d’espoir les exploités et les opprimés du monde entier, va dans quelques jours, passer pratiquement inaperçu. C’est qu’il y a bien loin entre les espérances d’hier et l’image qu’offre l’URSS d’aujourd’hui ; aussi loin que de Saint-Pétersbourg à Budapest.

    Les hommes qui dirigèrent la révolution d’Octobre ont depuis longtemps disparu. Quelques-uns tombèrent pendant la guerre civile, mais c’est sous les coups de Staline et de sa clique que la plupart périrent, assassinés. Certaines des victimes des purges staliniennes ont été, depuis, plus ou moins « réhabilitées » par Krouchtchev, et le dernier en date, puisqu’il n’y a que quelques jours que la presse a publié la nouvelle, fut aussi l’une des plus marquantes figures du parti bolchevik.

    Nicolas Ivanovitch Boukharine n’a que 29 ans en 1917, mais, membre du Comité Central bolchevik, il est pourtant considéré depuis longtemps comme un des plus brillants théoriciens du Parti. C’est à lui par exemple que Lénine a demandé en 1912 d’aider Staline à rédiger sa « question nationale », car il possède ce qui manque totalement au Géorgien : une large culture politique, des connaissances générales encyclopédiques, une tête faite pour la théorie.

    C’est comme journaliste et publiciste que Boukharine servira la révolution. Il a déjà, pendant la guerre, dirigé à New-York le journal « Nowy Mir » auquel collaborera Trotsky pendant son séjour américain. Pendant toutes les années héroïques de la révolution, à partir de 1918, c’est lui qui assumera la direction de la « Pravda ».

    Pourtant, il n’a pas toujours été, beaucoup s’en faut, d’accord avec la politique menée par le Parti. Lorsque se pose la question de la paix avec l’Allemagne, Boukharine, partisan de la guerre révolutionnaire, se place à l’aile gauche du Parti. Il publie un journal de tendance, « Le Communiste », dans lequel il écrira même à un certain moment qu’il lui paraît difficile d’éviter la scission. Les faits résoudront la crise d’eux-mêmes. Dans le parti de Lénine, une divergence politique n’était pas considérée comme un crime, ni l’indépendance de pensée comme un défaut, et Lénine voit en celui que tout le monde considère comme son « héritier » l’un des jeunes dirigeants les plus capables du Parti. Trotsky rapporte qu’au plus fort de la révolution, Lénine lui confiait que c’est à Sverdlov et à Boukharine qu’il pensait pour prendre la direction du Parti s’ils venaient tous deux à disparaître.

    Dans son « testament » politique rédigé en décembre 1922, Lénine formule cette appréciation : « Boukharine n’est pas seulement le plus précieux et le plus fort théoricien du Parti, et aussi légitimement considéré comme le préféré de tout le Parti, mais ses conceptions théoriques ne peuvent être considérées comme vraiment marxistes qu’avec le plus grand doute car il y a en lui quelque chose de scolastique (il n’a jamais appris et je crains qu’il n’a jamais compris vraiment la dialectique) ».

    Ces défauts de Boukharine devaient se révéler pleinement après la mort de Lénine. L’année 1923 ne marque pas seulement la disparition de celui-ci de la scène politique ; c’est aussi « le tournant obscur » de la situation politique européenne. Boukharine qui, jusque là, était considéré comme un communiste « de gauche », qui avait été partisan de la tactique de « l’offensive révolutionnaire », de l’aventuriste « action de mars » en 1921 en Allemagne, va devenir le théoricien de la droite.

    Puisque la grande crise révolutionnaire de l’après-guerre est décidément terminée, Boukharine, qui attribue depuis longtemps au capitalisme de très grandes capacités de récupération, et la possibilité de résoudre certaines de ses contradictions en évoluant vers un « capitalisme d’État », ne va plus voir d’autre solution pour le maintien du pouvoir soviétique que dans l’appui de la paysannerie. Il formule alors le fameux « Koulaks, enrichissez-vous ! ».

    Lorsque Zinoviev et Kamenev passent à l’opposition de gauche, en 1925, il devient le théoricien de la fraction au pouvoir, et le dirigeant de l’Internationale Communiste. Ses conceptions politiques vont amener cet homme intelligent et cultivé, que même ses adversaires de l’opposition de gauche reconnaissent comme honnête, généreux et désintéressé, à devenir pendant quelques années le compagnon de fraction du brutal, déloyal et inculte Staline, qu’il appelait lui-même « Gengis Khan ».

    Ce mariage monstrueux se brisera en 1928, lorsque Staline, après avoir éliminé l’opposition de gauche, va frapper à droite et décréter la collectivisation forcée.

    Comme les capitulards de la tendance Zinoviev, les hommes de la droite, s’ils restent dans le Parti, ne sont plus que des ombres politiques réduites aux tâches subalternes. De capitulation en capitulation, d’autocritique en autocritique, ils chemineront tout doucement vers les procès de Moscou.

    Celui qui va condamner Boukharine, le dernier de la série s’ouvre en mars 1938. Instruits par le sort de Zinoviev et Kamenev, par celui de Pitakov, les accusés ne peuvent guère se faire d’illusions sur ce qui les attend. De toutes les victimes de ces monstrueuses machinations, Boukharine sera incontestablement le moins brisé. Il n’a que 50 ans et la prison n’a pas entamé ses moyens, ni physiques , ni intellectuels.

    L’édition de 1938 de « L’histoire du PC (b) de l’URSS » nous apprend la substance de l’acte d’accusation : « Ces rebuts du genre humain avaient, dès les premiers jours de la révolution socialiste d’Octobre, tramé avec les ennemis du peuple Trotsly, Zinoviev et Kamenev, un complot centre Lénine, contre le Parti, contre l’État soviétique. Tentatives provocatrices pour faire échouer la paix de Brest-Litovsk, au début de 1918 ; complot avec les S.R. « de gauche » en vue d’arrêter et d’assassiner Lénine, Staline, Sverdlov, au printemps de 1918 ; coup de feu scélérat tiré sur Lénine, qui est blessé, en été 1918 ; aggravation voulue des divergences au sein du Parti, en 1921, dans le but d’ébranler et de renverser du dedans la direction de Lénine, tentatives faites pour renverser la direction du Parti pendant la maladie de Lénine, et après sa mort, trahison des secrets d’État et livraison de renseignements aux services d’espionnage étrangers ; lâche assassinat de Kirov ; sabotages, actes de diversion, explosions ; lâche assassinat de Menjinsky, de Kouybichev , de Gorky ».

    Boukharine n’est pas un accusé docile ; s’il accepte d’ endosser une responsabilité politique, il nie toute participation personnelle ; s’il se charge, il le fait de manière que l’historien de demain puisse comprendre le pourquoi de ses dépositions, et il essaye, autant que faire se peut, de donner une analyse de l’évolution oui a amené à ces procès : « Nous avons subi, dit-il, une dégénérescence qui nous a amenés à une sorte de fascisme prétorien de paysans enrichis ». S’il s’accuse, c’est parce qu’il espère que ce procès servira à renforcer l’État soviétique. « Puisse ce procès servir à tous de grande et de terrible, leçon ! Puisse la force colossale de l’URSS s’imposer à tous ».

    C’est bien par un geste de fidélité au parti, pour que sa mort serve encore à quelque chose, que s’expliquent ses aveux, et il conclut ainsi sa déposition : « mon séjour en prison m’avait permis de prendre la mesure de mon passé tout entier. et quand je me suis demandé : si tu dois mourir, pour quel idéal mourras-tu ? devant mes yeux s’ouvrit alors un gouffre sans fond ». il ne lui restait plus qu’à « s’agenouiller quand même, désespérément, devant le parti et devant le pays ».

    Dans la nuit du 15 ou du 14 mars 1938, une balle fracassait la nuque de celui qui avait rêvé en 1918 d’apporter à la pointe des baïonnettes de l’Armée Rouge, la révolution socialiste jusqu’aux bords du Rhin.

    Krouchtchev, dont les mains ont trempé dans le sang de tous ces assassinats, peut bien aujourd’hui, pour se forger sa légende de redresseur de torts du stalinisme, réhabiliter quelques-unes des victimes que Staline avait assassinées pour se forger la sienne. Ce n’est jamais qu’une manière de plus d’utiliser l’assassinat de ces hommes pour consolider le pouvoir de la bureaucratie.

    Mais, quelles qu’aient été par la suite leurs fautes politiques et leurs responsabilités dans l’avènement de la bureaucratie, Boukharine et ses camarades appartiennent à jamais à l’histoire de la révolution socialiste.

    Krouchtchev n’a aucun pouvoir sur leur mémoire. Mais eux en ont et en auront sur Krouchtchev, car c’est en leur nom que la révolution balaiera la bureaucratie stalinienne et ses serviteurs parvenus, roublards et pas même reconnaissants.

    #Boukharine #Nicolas_Ivanovitch_Boukharine #stalinisme #Staline #purge_stalinienne #procès_de_moscou

  • #Incendie du #camp de #Moria en Grèce : la fabrique des coupables idéals

    Le #procès en appel des quatre Afghans condamnés en 2021 à dix ans de prison pour l’incendie en 2020 du camp de migrants de #Lesbos se tient le 6 mars. Une contre-enquête vidéo met en lumière les « preuves faibles et contradictoires » qui ont conduit au verdict de première instance, et pointe la responsabilité des autorités grecques et européennes dans la tragédie.
    https://www.youtube.com/watch?v=CPGd0Loozhw

    LeLe drame avait eu lieu la nuit du 8 au 9 septembre 2020 sur l’île grecque de Lesbos. Plusieurs incendies consécutifs, propagés par des vents forts, avaient détruit le camp de migrants de Moria, le plus grand d’Europe, réputé pour ses conditions de vie extrêmement précaires.

    Aucune victime n’était à déplorer, mais les 13 000 migrants de ce camp situé à quelques kilomètres de la Turquie s’étaient retrouvés sans abri, en pleine pandémie de Covid-19.

    En juin 2021, quatre jeunes Afghans ont été condamnés à dix ans de prison ferme pour incendie criminel. Ils ont fait appel de la décision. Leur audience se tient le lundi 6 mars 2023 à Lesbos.

    « Les accusés avaient été condamnés sur la seule base du témoignage douteux d’un Afghan, qui n’a pas comparu à l’audience », précise Natasha Dailiani, l’une des avocates des quatre condamnés. Ces derniers sont issus de la minorité religieuse chiite des Hazaras, souvent persécutée en Afghanistan.

    Ils assurent de leur côté que ce témoin, un Afghan de l’ethnie majoritaire sunnite des Pachtouns, les a désignés comme les incendiaires en raison de leur appartenance religieuse. « Les quinze autres témoins à charge présents à l’audience de juin 2021 n’ont pas identifié les quatre accusés », ajoute Me Dailiani.

    Missionnées par la défense des mis en cause, Forensic Architecture et Forensis, deux organisations spécialisées dans les contre-enquêtes sur les crimes et mensonges d’État, ont retracé les événements de cette nuit du 8 septembre 2020 en s’appuyant sur des centaines de vidéos prises par les réfugiés et autres acteurs présents sur place, des témoignages ainsi que des rapports officiels.

    Leur enquête vidéo révèle entre autres que « les jeunes demandeurs d’asile accusés d’avoir mis le feu ont été arrêtés sommairement sur la base de preuves faibles et contradictoires », rapporte Dimitra Andritsou, coordinatrice de recherche à Forensis.

    Le vaste camp de Moria comportait douze zones (voir la carte ci-dessous). Le premier incendie se déclare le 8 septembre, au plus tard à 23 h 36, à proximité de la zone 6 (dans l’est du camp), avant de se propager dans le reste du camp, selon les deux collectifs d’enquête.

    Un deuxième incendie se déclare ensuite au centre du camp. À 1 h 43, le 9 septembre, il se répand dans la zone 12 (dans le sud du camp). Le principal témoin affirme que les quatre Afghans auraient eux-mêmes mis le feu à cette zone 12, comme le rappellent Forensic Architecture et Forensis.

    Celles-ci reconstituent également la progression de l’incendie dans la zone 12, cartographiant ainsi le schéma de propagation du feu, qui correspond à la direction du vent. La majorité du camp de Moria était en outre composée d’abris de fortune faits de plastique, de polystyrène, de bois ou de bâches, soit des matières hautement inflammables, comme l’illustrent les vidéos spectaculaires récoltées par Forensic Architecture et Forensis.

    « Il fallait trouver un responsable »

    Les quatre Afghans jugés coupables avaient rapidement été arrêtés, quelques jours après l’incendie de Moria. Deux autres mineurs afghans avaient par ailleurs été interpellés et condamnés à cinq ans de prison ferme lors d’un procès distinct en mars 2021.

    « Il fallait trouver un responsable. Ce procès, particulier, ne remplissait pas les conditions qui garantissent un procès équitable, c’était en ce sens une parodie de justice, dénonce l’avocate Natasha Dailiani. Nos clients, dans l’attente de leur appel, sont évidemment inquiets. Dévastés après le verdict du premier procès, ils ne peuvent accepter cette décision et clameront à nouveau leur innocence. »

    « Notre enquête suggère que face à la gestion inhumaine du camp par l’Union européenne et le gouvernement grec, il fallait un bouc émissaire », estime de son côté Dimitra Andritsou.

    Surpeuplé, le camp de Moria, dit hotspot (centre de premier accueil), d’une capacité de quelque 3 000 places, abritait le jour de l’incendie de 2020 environ 13 000 migrants, majoritairement originaires d’Afrique ou du Proche-Orient. Nombre d’associations et de politiques avaient précédemment alerté sur un drame qui semblait inévitable tant le camp était insalubre.

    L’incendie du 8 septembre 2020 au camp de Moria était le dernier d’une longue série. Au moins 247 départs de feu s’étaient déclarés à l’intérieur et aux alentours de cette structure depuis sa création en 2013, ainsi que le relèvent Forensic Architecture et Forensis.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/060323/incendie-du-camp-de-moria-en-grece-la-fabrique-des-coupables-ideals

    #camps_de_réfugiés #Grèce #réfugiés #asile #migrations #architecture_forensique #justice #contre-enquête #responsabilité #reconstruction #feu #hotspot

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    Fil de discussion sur cet incendie :
    https://seenthis.net/messages/876123

    • Fire in Moria Refugee Camp

      In the late hours of 8 September 2020, large fires broke out at the migrant camp of Moria, located on the frontier island of Lesvos, Greece. The fires smouldered over several days, displacing thousands of people and reducing the epicentre of the EU’s carceral archipelago to ashes. The overcrowded camp, first established in 2013, was host to more than 13,000 people at the time, and was notorious for its precarious and unsafe living conditions—conditions manufactured and maintained for years by Greek and EU policies.

      https://counter-investigations.org/investigation/fire-in-moria-refugee-camp

    • Grecia, incendi e responsabilità

      Il controverso processo per il disastroso incendio che ha distrutto il campo profughi di Moria, sull’isola di Lesbo, terminato con una condanna, ha visto la difesa utilizzare nuovi dati scientifici sulla fragilità degli ecosistemi alla minaccia del fuoco

      “Il crimine non è l’incendio, il crimine è Moria”, recitava lo striscione esposto davanti alla corte d’appello dell’isola di Lesbo il 6 marzo 2024, mentre quattro richiedenti asilo afgani aspettavano una decisione sul loro caso.

      Poche ore dopo, tre di loro sono stati rilasciati sulla parola e rinviati a nuovo processo, in quanto minorenni al momento degli incidenti. Il processo contro l’altro imputato è continuato fino all’8 marzo 2024, quando è stato dichiarato colpevole e condannato a otto anni di carcere. Il caso ha sollevato preoccupazioni sui diritti umani, sullo stato di diritto e sulla sicurezza nel contesto migratorio.

      Cronaca di una tragedia annunciata

      I quattro imputati facevano originariamente parte dei cosiddetti “Sei di Moria”, un gruppo di sei giovani richiedenti asilo (cinque minorenni e un adulto) arrestati dalla polizia locale pochi giorni dopo lo scoppio del tragico incendio nel campo profughi di Moria di settembre 2020, che ha lasciato 13mila persone senza riparo.

      Al momento degli arresti, i vigili del fuoco stavano ancora indagando. Nonostante la mancanza di prove, le immagini dei “piromani” in manette hanno fatto subito il giro dei media.

      Nel frattempo sono venute alla luce le scandalose condizioni di vita nel campo. Notis Mitarachi, l’allora ministro greco della Migrazione, ha cercato di placare l’opinione pubblica con dichiarazioni pompose: rivolgendosi ai membri del Comitato permanente per la pubblica amministrazione, l’ordine pubblico e la giustizia, ha affermato che le infrastrutture a Moria erano già state notevolmente migliorate e che i responsabili dell’incendio “sarebbero stati puniti e deportati”.

      A giugno 2021, il tribunale con giuria mista di Chios ha dichiarato i quattro imputati colpevoli di “incendio doloso con pericolo per la vita umana” e li ha condannati a dieci anni di reclusione, basandosi sulla testimonianza scritta di un unico testimone.

      Sebbene nessuno potesse dire esattamente come tutto fosse iniziato, diversi testimoni hanno collegato la tragedia ad una serie di incidenti violenti avvenuti tra i residenti del campo nelle tarde ore dell’8 settembre 2020, e in particolare, a forti disaccordi sulle misure di isolamento legate al coronavirus presto trasformatisi in una lotta interetnica, poi sfuggita di mano.

      Mitarachi ha dichiarato che «gli incidenti a Moria sono iniziati tra i richiedenti asilo a causa della quarantena». Pochi mesi dopo, intervistato da un media greco, ha dichiarato che il progetto del governo di creare un campo profughi più sicuro con condizioni umane dignitose nella regione aveva incontrato resistenza da parte delle autorità locali, con esiti disastrosi.

      Mitarachi ha poi accusato Kostas Moutzouris, governatore regionale del Nord Egeo, che a sua volta lo ha citato in giudizio nell’aprile 2021.

      Il famigerato campo profughi è stato definito da reporter internazionali e operatori umanitari come “l’inferno in terra”, “una bomba a orologeria” e “un disastro in attesa di accadere”, dove le persone venivano tenute per anni in condizioni disumane.

      Al suo apice, il campo ospitava oltre 14mila persone in uno spazio originariamente progettato per 2.150, e sono state registrate morti a causa delle terribili condizioni di vita, della scarsa igiene e delle scarse scorte di cibo.
      Una prospettiva diversa

      Il processo contro i quattro afghani del 2021 è stato controverso fin dall’inizio. Poiché l’unico testimone non è comparso in tribunale e quindi non è stato interrogato, la difesa ha sottolineato «interpretazioni errate o incomplete» delle intenzioni dei loro clienti e degli eventi della notte dell’incendio.

      Nel 2023 sono venute alla luce nuove prove: gli avvocati della difesa hanno tentato di ricostruire i fatti con l’aiuto delle ricerche condotte da Forensic Architecture/Forensis su loro commissione.

      I rilievi di FA/Forensis, sulla base di testimonianze e resoconti ufficiali scritti, nonché dell’esame di materiale audiovisivo, hanno attribuito l’incendio a condizioni geografiche, morfologiche e meteorologiche che rendono questa regione mediterranea più esposta agli incendi, soprattutto a settembre, quando “il terreno è più secco”.

      In una conferenza stampa tenutasi a marzo 2023, gli esperti Dimitra Andritsou e Stefanos Levidis hanno spiegato che “le condizioni di siccità, combinate con la precarietà e la densità derivanti dalle politiche imposte dalle autorità greche e dell’UE, hanno portato ad un forte aumento dei grandi incendi ogni anno in questo periodo”.

      La nostra analisi”, ha concluso Andritsou, “rivela significative incongruenze nella testimonianza del testimone chiave e getta ulteriori dubbi sulle prove in base alle quali sono stati accusati i giovani richiedenti asilo”.

      Il parere degli esperti si è basato in modo significativo sui filmati girati dagli stessi giovani migranti nel quadro di un corso di formazione sulla realizzazione di film e reportage offerto da un’organizzazione che lavora con i rifugiati a Lesbo.
      La prevenzione incendi: una questione di cultura e di valori

      In una prospettiva più ampia, ciò apre una nuova discussione sul tema della prevenzione e gestione degli incendi, soprattutto nelle regioni ad alto rischio come Lesbo.

      Indipendentemente dall’esito finale, il fatto che nella sperimentazione sia stata utilizzata un’ipotesi legata al clima/morfologia evidenzia la rilevanza di progetti che affrontano i fenomeni estremi che colpiscono la Grecia.

      OBCT ha intervistato il professor Kostas Kalabokidis, responsabile del Greek Living Lab (LL) nell’iniziativa FIRE-RES, un progetto che fornisce soluzioni innovative per territori resilienti al fuoco in Europa, tra cui Lesbo.

      “Gli ecosistemi forestali della regione mediterranea sono costantemente minacciati da incendi estremi, che hanno un impatto significativo sui servizi eco-sistemici essenziali”, afferma Kalabokidis. “I nostri studi mirano a esaminare le intricate relazioni tra le strategie di soppressione e gestione degli incendi e i diversi servizi eco-sistemici colpiti dagli incendi, con l’obiettivo di sviluppare un quadro completo e su misura per paesaggi resilienti agli incendi”.

      Il professor Kalabokidis ha sottolineato come l’uso di approcci metodologici avanzati, come l’analisi dei compromessi, la pianificazione degli scenari o le simulazioni stocastiche, possa contribuire a ridurre i pericoli e i rischi di incendi boschivi.

      FIRE-RES studia non solo i fattori ambientali, ma anche le condizioni socio-economiche che possono rendere una regione più esposta agli incendi e ad altri disastri. Nel caso del campo sovrappopolato di Moria, le dimensioni e la densità della popolazione hanno agito da catalizzatori, combinate con l’uso di materiali economici e infiammabili.

      Altri fattori comprendono la mancanza di un’adeguata formazione tra residenti e operatori su come prevenire e gestire un’emergenza legata agli incendi e una consapevolezza limitata (soprattutto tra i giovani residenti, come evidenziato dagli atti del processo) delle conseguenze di un comportamento irresponsabile che potrebbe portare ad un disastro e un crimine grave.

      FIRE-RES sottolinea l’importanza di educare le popolazioni che vivono in regioni resistenti al fuoco; ciò potrebbe tradursi in un insieme di atteggiamenti, competenze e pratiche tra i civili provenienti da diverse sfere della società, che consentirebbe loro di avere una migliore comprensione dei pericoli imminenti, ma anche delle soluzioni praticabili.

      https://www.balcanicaucaso.org/aree/Grecia/Grecia-incendi-e-responsabilita-230976

  • Mars 1921 : un tournant pour le mouvement révolutionnaire. Focus sur Cronstadt.

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    La vérité sur Cronstadt, par Joseph Vanzler alias Wright
    https://www.paperblog.fr/2349148/la-verite-sur-cronstadt-par-joseph-vanzler-alias-wright

    Des membres du Forum des amis de LO ont traduit ce texte. L’original en anglais se trouve ici, sur le site marxists.org : https://www.marxists.org/history/etol/writers/wright/1938/02/kronstadt.htm (John G. Wright, The Truth about Kronstadt, February 1938)

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    Beaucoup de tapage autour de Cronstadt
    (Léon Trotsky, 15 janvier 1938)
    https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1938/01/lt19380115.htm

    – Un « front populaire » d’accusateurs
    – Les groupements sociaux et politiques à Cronstadt
    – Les modifications intervenues pendant les années de la guerre civile
    – Les causes sociales du soulèvement
    – Le caractère contre-révolutionnaire de la rébellion de Cronstadt
    – La Nep et l’insurrection de Cronstadt
    – Les « insurgés de Cronstadt » sans forteresse

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    Encore sur la #répression de Cronstadt
    (Léon Trotsky, 6 juillet 1938)
    https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1938/07/lt19380706.htm

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    L’insurrection de Cronstadt

    – Mars 1921 en Allemagne
    – La NEP : une retraite indispensable
    – Adresse à #Max_Hoeltz

    #archiveLO (23 mars 1871)

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    Cronstadt, de Jean-Jacques Marie (494 p.)

    – 1917 : Cronstadt la rouge
    – L’agonie du communisme de guerre
    – Les premières lueurs de l’incendie
    – Les premiers signes de l’orage
    – Chronique d’une #révolte annoncée
    – Un cocktail explosif
    – Au bord du Rubicon
    – Les « privilèges des commissaires »
    – Le passage du Rubicon
    – Les balbutiements de l’insurrection
    – Les ouvriers de Petrograd et l’insurrection
    – Qui sont les insurgés ?
    – L’attente
    – Le comité révolutionnaire provisoire
    – Premier branle-bas de combat
    – L’assaut manqué
    – Cronstadt et l’#émigration
    #Lénine, #Cronstadt et le Xe congrès du parti communiste
    – Une « troisième révolution » ?
    – Vers l’assaut final
    – Le comité révolutionnaire en action
    – L’assaut final
    – Les raisons de l’échec
    – La répression
    – Reprise en main et réorganisation
    – L’exil finlandais
    – Nouvelles alliances
    – Le commencement de la fin
    – Derniers soubresauts
    – Fin de partie
    – Interprétations

    [...] Avec la #NEP, l’#insurrection_de_Cronstadt sort du domaine de la politique pour entrer dans celui de l’histoire. Les #SR_de_droite et de gauche qui l’appuyaient disparaissent. Seuls les #anarchistes revendiquent son héritage ; ils se contentent en général de paraphraser les proclamations, déclarations et appels, pris au pied de la lettre, sans analyser la réalité sociale du mouvement, comme si l’on pouvait étudier l’activité d’un groupe d’hommes en prenant ce qu’ils disent d’eux-mêmes comme critère de vérité. L’impact international de la révolution russe, son influence, le choc en son sein entre le socialisme (national) dans un seul pays de Staline et la révolution internationale incarnée par Trotsky, le plan quinquennal, la collectivisation, tout cela éclipse Cronstadt, qui sombre dans l’oubli, comme #Makhno, mort de tuberculose et d’épuisement dans un hôpital parisien en 1934. La Révolution inconnue de l’anarchiste russe #Voline, consacrée pour un bon quart à Cronstadt, ne sera publiée qu’en 1947, deux ans après sa mort.

    Trotsky a longtemps accordé peu d’attention à l’insurrection. Dans un discours du 28 juillet 1924 sur la situation mondiale Trotsky évoque Cronstadt comme exemple d’explosion sociale « Rationner un pays affamé, écrit-il, est chose difficile, nous le savons par expérience [...]. Nous avons pu constater que le régime de la ration de famine était lié à des troubles croissants qui ont amené en fin de compte l’insurrection de Cronstadt 7 », ainsi présentée comme une conséquence des rigueurs du communisme de guerre. Dans Ma Vie, publiée en 1929, il n’y consacre qu’une demi-ligne. Dans #La_Révolution_trahie, rédigée et publiée en 1936, Trotsky évoque tout aussi brièvement cette révolte, « qui entraîna pas mal de bolcheviks ».

    La guerre civile espagnole qui éclate en juillet 1936 et les procès de Moscou, dont le premier est organisé en août 1936, replacent Cronstadt sous la lumière de l’actualité. En Catalogne et en Aragon, où les anarchistes de la Confederacion National del Trabajo (la #CNT) sont très puissants, les ouvriers et les paysans, qui à peu près seul sont mis en échec le putsch franquiste, créent des comités, collectivisent les fabriques et la terre, forment des milices et constituent un Comité central de milices antifascistes qui rassemblent ouvriers et paysans en armes. Les partisans de l’ordre existant, le PC stalinisé en tête, exigent la dissolution de ces organismes populaires autonomes. La CNT l’avalise et envoie trois ministres au gouvernement, qui proclame l’intangibilité de la propriété privée des moyens de production et de la terre. Un anarchiste, Garcia Oliver, se retrouve ainsi ministre de la Justice, à la tête de l’appareil qui a longtemps persécuté les militants de son #organisation. Pour répondre aux critiques, les dirigeants anarchistes accompagnent leur collaboration gouvernementale avec le PC espagnol d’articles exaltant l’insurrection anti bolchevik de Cronstadt, dont ils se proclament les héritiers. Il est plus aisé d’exalter Makhno et Cronstadt àBarcelone que d’y combattre la politique de Staline. En décembre 1937, Trotsky leur répond : face à Cronstadt et à Makhno « nous avions défendu la révolution prolétarienne contre la #contre-révolution paysanne. Les anarchistes espagnols ont défendu et défendent encore la contre-révolution bourgeoise contre la révolution prolétarienne ».

    Les procès de Moscou d’août 1936, janvier 1937 et mars 1938 dénoncent en Trotsky un terroriste à la solde des nazis. Réfugié au Mexique, Trotsky tente de mettre sur pied une commission d’enquête sur les procès de Moscou. Un ancien député communiste allemand, #Wendelin_Thomas, réfugié aux États-Unis, membre dela sous-commission américaine, l’interpelle publiquement sur Cronstadt et #Makhno, en suggérant que l’attitude des bolcheviks dans ces deux cas annonce Staline et le #stalinisme.

    Trotsky lui répond par une brève lettre où il souligne que les marins de 1917 s’étant disséminés sur les divers fronts, restait à Cronstadt « la masse grise avec de grandes prétentions, mais sans éducation politique et pas prête aux sacrifices révolutionnaires. Le pays était affamé. Ceux de Cronstadt exigeaient des privilèges. L’insurrection fut dictée par le désir de recevoir une ration de privilégié ». Après ce raccourci saisissant, Trotsky affirme : la victoire des insurgés aurait débouché sur celle de la contre-révolution, « indépendamment des idées qui pouvaient être dans la tête des marins », qu’il juge, par ailleurs, « profondément réactionnaires : elles reflétaient l’hostilité de la paysannerie arriérée à l’ouvrier, l’#arrogance du soldat ou du marin pour Pétersbourg “civil”,la haine du #petit-bourgeois pour la #discipline_révolutionnaire ». Une fois maîtres de la forteresse, les insurgés ne pouvaient être réduits que par les armes.

    Un mois plus tard, il écrit dans une lettre à Erwin Wolf : « Ma réponse est beaucoup trop courte, insuffisante. » En septembre 1937, Victor Serge publie un article très critique sur l’attitude des bolcheviks face à Cronstadt. Informé, Trotsky écrit le 15 octobre un bref mot au trotskiste américain Wasserman des éditions Pionners Publishers. Il y affirme nécessaire de clarifier l’histoire de Cronstadt afin de pouvoir discuter avec les anarchistes, mais ajoute : « Cependant pour beaucoup de raisons, je ne puis écrire un article sur cette question » et affirme qu’il a proposé à son fils, Léon Sedov, d’écrire un travail détaillé et documenté qu’il préfacerait. #Wasserman insiste. Trotsky lui répond le 14 novembre qu’il comprend son insistance, mais il n’a en ce moment, répond-il, ni « les matériaux nécessaires ni le temps d’un article [...] absolument exhaustif ». Si Léon Sedov peut faire ce travail, Trotsky l’utilisera pour un article. Cinq jours plus tard, il écrit à son fils : « Il est absolument nécessaire d’écrire sur Cronstadt. » Il insiste sur un point : « Les matelots paysans, guidés par les éléments les plus anti prolétariens, n’auraient rien pu faire du pouvoir, même si on le leur avait abandonné. Leur pouvoir n’aurait été qu’un pont, et un pont bien court, vers le pouvoir bourgeois. » Soulignant néanmoins que « le mécontentement était très grand », il conclut : « les #matelots en rébellion représentaient le #Thermidor_paysan », ce qui n’est pas la même chose que la réduction de la révolte à la volonté d’obtenir des privilèges. #Léon_Sedov se met au travail.

    Trotsky y revient le 16 décembre dans une lettre au trotskyste américain Wright qui vient de terminer un article sur la révolte. Il prend la question sous un angle un peu différent. Il récuse l’idée que les soldats et les marins se soient insurgés pour le mot d’ordre politique des soviets libres. « Le reste de la #garnison de Cronstadt, affirme-t-il, était composé d’hommes arriérés et passifs qui ne pouvaient être utilisés dans la guerre civile. Ces gens ne pouvaient être entraînés dans une insurrection que par de profonds besoins et intérêts économiques. [...] ceux des pères et frères de ces marins et soldats, c’est-à-dire des paysans, marchands de produits alimentaires et de matières premières. En d’autres termes, la mutinerie était l’expression de la réaction de la petite bourgeoisie contre les difficultés et privations imposées par la révolution prolétarienne. »

    Confronté à une campagne sur Cronstadt qui entrave sa bataille difficile contre les falsifications des #procès_de_Moscou, il précise enfin son analyse dans deux articles : Beaucoup de bruit autour de Cronstadt (15 janvier 1938) et Encore une fois à propos de la répression de Cronstadt (6 juillet 1938). L’insurrection, précise-t-il d’abord, exprime la révolte des paysans contre la réquisition de leur production. Les marins, en grande majorité d’origine paysanne, furent les porte-parole « de la réaction armée de la petite bourgeoisie [la paysannerie] contre les difficultés de la révolution socialiste et la rigueur de la dictature prolétarienne. C’est précisément ce que signifiait le mot d’ordre de Cronstadt “Les soviets sans communistes” ».Il affirme ensuite n’avoir personnellement pris aucune part à l’écrasement de l’insurrection, ni à la répression qui suivit, ce qui n’a à ses yeux aucune signification politique, puisque, membre du gouvernement, il a jugé nécessaire la liquidation de la révolte, a participé à la décision d’y procéder si les négociations et l’ultimatum lancé restaient sans résultat et en assume donc la responsabilité politique.

    Il y revient une dernière fois dans son Staline inachevé écrit en 1939-1940, où il range Cronstadt parmi les « #légendes reposant sur l’#ignorance et le #sentimentalisme [...]. Ce que le gouvernement soviétique fit à contrecœur à Cronstadt fut une nécessité tragique ; évidemment le gouvernement révolutionnaire ne pouvait pas “faire cadeau” aux #marins insurgés de la forteresse qui protégeait #Petrograd, simplement parce que quelques anarchistes et #socialistes-révolutionnaires douteux patronnaient une poignée de paysans réactionnaires et de soldats mutinés ». À quelques nuances près, Trotsky, de 1921 à sa mort, maintint donc la même analyse de l’insurrection.

    Tout au long des soixante-dix ans d’#Union_soviétique (#URSS) l’insurrection de Cronstadt fut (à la rare exception des discours de Lénine au Xe congrès du parti communiste) présentée comme une simple émeute contre-révolutionnaire. Le Précis d’histoire du parti communiste publié en1938, revu et corrigé personnellement par Staline, consacre plus d’une page à cet épisode. Tout en reconnaissant le mécontentement de la paysannerie à l’égard des réquisitions, il voit dans « l’émeute contre-révolutionnaire de Cronstadt un exemple patent de la nouvelle tactique de l’ennemi de classe qui se camoufla en empruntant les couleurs soviétiques ; au lieu du vieux mot d’ordre avorté “À bas les soviets !”, il lança un mot d’ordre nouveau : « Pour les soviets, mais sans les communistes” ». Qui s’était soulevé, qui étaient les émeutiers, le lecteur de ce Précis très imprécis ne pouvait pas le savoir. Ses auteurs plaçaient les « gardes blancs, les SR et les mencheviks »à la tête d’une émeute aux insurgés sans visage et sans identité. Le tome 23 de la Grande Encyclopédie soviétique publié en 1953, l’année même où mourut #Staline, reprend l’antienne en y ajoutant les manœuvres des « traîtres trotsko-zinoviévistes » vrais responsables de l’insurrection, oubliés par Staline lui-même en 1938. […]

    #Kronstadt #anarchisme #mythologie