• L’automate supprimé par défaut de productivité
    http://hyperbate.fr/dernier/?p=32788

    Vous aviez peur que les robots vous piquent votre boulot ?
    Désormais, c’est l’automate peut avoir peu de vous, puisque vous faites son travail à un prix imbattable : pour rien, et à vos frais.

    #Automate #Automatisation #Numérique #Productivité #Réduction_de_coût #Société_nationale_des_chemins_de_fer_français #Utilisateur #Économie

  • Le dernier blog » Blog Archive » L’automate supprimé par défaut de productivité, par @jean_no
    http://hyperbate.fr/dernier/?p=32788%2F

    Vous aviez peur que les robots vous piquent votre boulot ?
    Désormais, c’est l’automate peut avoir peu de vous, puisque vous faites son travail à un prix imbattable : pour rien, et à vos frais.

    • Soufflée... Ce que c’est que le progrès quand même. Nous ne sommes que des ânes pour cette forme de pensée : corvéable, dos large, passifs.

    • L’#automate supprimé par défaut de #productivité

      J’ai découvert par une brève du Canard enchaîné d’il y a quinze jours que l’automate de #vente de billets grandes lignes de ma gare avait été supprimé. Selon le service presse de la #SNCF, contacté par le journal satirique, « Un audit de #rationalisation des coûts de distribution a été réalisé et a déterminé que l’automate, avec ses coûts de maintenance, n’était plus rentable ». La ville est pourtant peuplée de vingt cinq mille habitants. Je n’ai pu constater l’escamotage par moi-même que ce matin, car chaque fois que je suis passé devant la #gare ces jours derniers, elle était « momentanément fermée » : il y a désormais peu de personnel, la moindre absence temporaire implique une fermeture du hall de la gare.

      Le vide laissé par l’automate « grandes lignes » a été rempli par un présentoir de distribution de prospectus annonçant les travaux prévus sur la ligne.

      C’est une nouvelle étape dans la transformation de ce #lieu qui, peu à peu, se #vide de ses êtres humains, et même à présent, de ses êtres inhumains.

      #vente_en_ligne #transports #travail_partout_salaire_nulle_part

  • L’usure du monde : #Critique de la déraison touristique Broché – 12 septembre 2014

    La puissance d’enchantement de l’#industrie_touristique repose sur sa capacité à faire oublier son caractère précisément industriel, par conséquent soumis aux règles d’un #productivisme et d’un #consumérisme sans frontières. Afin d’étendre le marché, la massification du #désir_touristique s’appuie sur la diffusion d’un puissant #imaginaire dans lequel la #mobilité est devenue le #modèle comportemental dominant. On a vendu partout l’#évasion" et créé des infrastructures dédiées à cet effet, sans voir que ce processus de #commercialisation détruisait la #dimension_symbolique du #voyage. Au service de la consommation du monde, le tourisme suppose non seulement une sensibilité particulière, mais aussi une réalité organisée autour de lieux modélisés selon des principes gestionnaires. Désinvesti de son territoire d’origine, le touriste nourrit l’espoir confus de trouver #ailleurs ce qui lui manque chez lui : le goût de vivre une existence conviviale sur un territoire encore chargé de sens et de vie. Mais par sa présence même, il détruit ce qu’il est venu chercher.

    http://www.amazon.fr/Lusure-monde-Critique-d%C3%A9raison-touristique/dp/291583086X
    #tourisme #livre
    cc @reka

  • #revue
    #Désastres et #alimentation

    Dans ce numéro spécial il a été délibérément choisi de replacer le séisme qui a frappé le Japon le 11 mars 2011 dans le temps long, de façon à en cerner les limites. Les images de cette #catastrophe, largement médiatisée, ont rappelé la #vulnérabilité des sociétés humaines face à l’enchaînement des #risques naturels et humains. À la succession de destructions et à l’#accident_nucléaire de la centrale de #Fukushima, s’est ajoutée une #crise_alimentaire qui a révélé, au-delà du cas proprement japonais, le lien étroit existant entre alimentation et #catastrophes.
    #Séismes, #tsunamis, #éruptions_volcaniques et #typhons, sans oublier leurs effets secondaires, rythment depuis longtemps la vie dans l’archipel japonais. En effectuant une table rase, les crises qu’ils entraînent permettent à chaque fois une remise en question, un renouveau, et constituent un élément fondamental du lien entre les hommes, leur #culture et leur #milieu. Les auteurs des articles, choisis parmi des spécialistes japonais pour la majeure partie, développent ce point en tenant compte à la fois du volet de la #production_alimentaire et de celui de la #consommation.
    Ils mettent l’accent sur les ruptures provoquées par les crises mais aussi sur la continuité d’une culture alimentaire propre au Japon montrant que le défi est celui d’un retour à une normalité à chaque fois réinventée et repensée en fonction de la modernité de l’époque.


    http://gc.revues.org/2803
    cc @odilon
    #Japon

  • « On devrait être #pauvre par solidarité »
    Aéroports de Paris : les #salaires au centre du mouvement de #grève
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/02/12/aeroports-de-paris-les-salaires-au-centre-du-mouvement-de-greve_4575277_3234

    « Depuis l’ouverture du capital d’ADP, on demande toujours plus d’efforts aux salariés » et pourtant il n’y aura « pas d’augmentation générale des salaires », déplore Nicolas Buatois, délégué CGT à Orly.

    Pour sa défense, la direction d’ADP se retranche derrière une obligation de modération salariale et d’efforts de productivité. À l’en croire, la politique salariale d’ADP « n’est pas décalée ». « Nous ne sommes pas la seule entreprise » à agir de la sorte, « c’est ce que fait l’Etat. C’est ce que fait la RATP », se défend la direction.(...)
    Outre les augmentations de salaires, les syndicats pointent l’augmentation de « la charge de travail », conséquence de la baisse des #effectifs d’ADP, qui ont fondu de 7 %.
    En 2014, 280 salariés sur 6 980 au total ont quitté l’entreprise à l’occasion d’un #plan_de_départs_volontaires, qui prévoyait, à l’origine, « 360 #suppressions_de_postes en 2014 ».

    #transports #logisitique #rentabilité #productivité

  • Le « #production_grabbing » et la transnationalisation de l’#agriculture (sud-) africaine

    Au lendemain de l’apartheid, le secteur agricole sud-africain a connu un processus de dérégulation sans précédent, rompant ainsi avec le paternalisme étatique du régime précédent. Cette #libéralisation_agricole va se traduire par la montée en puissance de « macro-acteurs », entre autres des grandes banques commerciales sud-africaines, sociétés d’ingénierie agricole et fonds d’investissement, comme acteurs moteurs du secteur. Celles-ci vont progressivement renforcer leur participation au sein des filières, et particulièrement dans le segment de la production primaire agricole. De nouveaux modèles de production et de financement (ex. : « pre-crop contract ») apparaissent dans lesquels ces acteurs contrôlent la totalité des filières où ils sont engagés. Il apparaît ainsi une mainmise par quelques macro-acteurs (souvent non-agricoles, à structures capitalistes) sur la #production_agricole, considérée comme une denrée de #spéculation sur les marchés financiers (Safex à Johannesbourg, marché à termes de Chicago). Si d’une part cela pose des questions sur le statut des producteurs (qui deviennent des rentiers voire des salariés des établissements, ne possédant plus leur récolte, et ne sont pas impliqués dans le processus de prise de décision, constituant ainsi un nouveau « #prolétariat_agricole »), d’autre part ces nouvelles pratiques remettent en avant les questions de #souveraineté_alimentaire et de #régulation_agricole. Ces questions sont primordiales vu qu’en l’absence d’un modèle alternatif, cette conception du #développement_agricole devient à présent le paradigme de référence, en Afrique du Sud mais également en Afrique. Il est en effet adopté par les agences publiques de développement (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique : NEPAD, Banque africaine de développement : AfDB) et est exporté par ces « macro-acteurs » dans le cadre de leur expansion économique sur le continent.

    http://transcontinentales.revues.org/1080
    #Afrique_du_Sud
    cc @odilon

  • Pierre Rabhi contre les familles homosexuelles : « loin de toutes hypocrisie ou complaisance, et avec tout le respect dû aux personnes, je considère comme dangereuses pour l’avenir de l’humanité, la validation de la famille « homosexuelle », alors que par définition cette relation est inféconde » (le semeur d’espoir, Acte Sud).

    Une entrevue récemment retranscrite lui a donné l’occasion d’affirmer dans le détail cette proposition :
    http://www.lesenrages.antifa-net.fr/rabhi-sur-la-famille-et-la-pma-a-droite-toute-2

  • CTM, Transmédiales à Berlin ; le temps des curateurs.

    « Pricer », « marketer », « auto-fixing », curation, diffusion, réflexivité : la raison de l’art jongle avec les valeurs du marché.
    http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=MULT_057_0061

    "Il semble que l’usage malheureux qui est fait de l’art détourne l’attention de l’expérience artistique elle-même. C’est pourquoi le moment de l’exposition devient le moment où le désir nous lâche, la libido s’éparpille, les stratégies d’évitement se multiplient. Tout est bon pour nous détourner des murs faussement virginaux de l’espace d’art, où nous attendent, dans un silence étincelant, des objets de luxe et de consommation. Des pratiques lénifiantes de « médiation » ont en outre dissuadé les derniers visiteurs d’y prendre la parole. Mais ils ne peuvent pas non plus s’y taire. Les espaces de « vacuoles » réclamés par Deleuze n’y sont plus proposés ou ne trouvent pas preneurs. L’art s’est laissé domestiquer." http://www.chrematistique.fr/wp-content/uploads/2014/06/SB_crematistique.pdf

    Art cent valeurs. http://www.scopalto.com/multitudes/57/art-cent-valeurs

    Non à la “curation” http://owni.fr/2011/02/13/non-a-la-curation

    #curation #valeur #entreprise #art #marketing #marché #acculture #production

  • Pourquoi une pomme des années 1950 équivaut à 100 pommes d’aujourd’hui - Terra eco
    http://www.terraeco.net/Pourquoi-une-pomme-d-aujourd-hui,58246.html

    Mordre à pleines dents dans une pêche et avaler… de l’eau sucrée. Manger toujours plus, pour se nourrir de moins en moins. Tandis que, dans les pays développés, nos apports en calories augmentent, la plupart des aliments non transformés que nous consommons – fruits, légumes et céréales – deviennent des coquilles vides sur le plan nutritionnel.

    Nouvelle injonction des pouvoirs publics : manger 500 fruits et légumes par jour.

  • EHLG, 10 ans | Enbata
    http://www.enbata.info/articles/ehlg-10-ans

    Euskal Herria n’est pas à libérer mais à construire. ELB, le syndicat des #paysans basques, y prend toute sa part. On ne peut pas dire qu’il avance masqué. Dès sa création, il ne cesse de réclamer une chambre d’#agriculture couplée à la création d’un département #Pays_Basque.

    Devant l’échec de l’institution propre à Iparralde, désirant répondre concrètement aux besoins immédiats d’une agriculture spécifique, il travaille à la mise en oeuvre d’un contre-pouvoir à la chambre d’agriculture départementale. Son ambition paraît inatteignable.

    Voilà pourtant dix ans qu’elle a pris corps et prospère. Elle est fondée sur la solidarité avec Hegoalde et le monde citadin, sur le respect de la terre fécondant une #agriculture_paysanne jusqu’alors inconnue. Euskal Herriko Laborantza Ganbara, outil original que se donnent les paysans basques, est de même nature que celui mis au service de l’euskara par l’ikastola. Touchant à notre identité profonde, l’élan populaire suscité est irréversible. L’adversaire en est conscient.

    Enfermés dans des schémas de pensée élaborés pour d’autres, préfets et administrateurs civils s’y déchaînent en serviteurs surannés d’une république décalée, d’un pouvoir coupé du réel. L’émergence d’une contre-société basque leur est insupportable. Toute une panoplie répressive se met donc en place : menaces aux maires et à leurs subventions traduites devant le tribunal administratif, déductions fiscales des donateurs rendues illégales, perquisition du siège d’Ainhice-Mongelos et des domiciles de ses dirigeants, procès au pénal de son président Michel Berhocoirigoin…

    Heureusement l’acharnement politique anti-basque se heurte à l’Etat de droit. Les uns après les autres les procès tournent à la déroute de ceux qui les ont lancés. Cette escalade liberticide touche à son paroxysme par la relaxe de Michel Berhocoirigoin par la Cour d’appel de Pau dans une fête collective faisant de lui un juste au sens de la résistance au nazisme. En dix ans, Laborantza Ganbara a mobilisé des dizaines de milliers d’heures de bénévoles, des salariés, des associations, des cabinets d’avocats, des militants anonymes, des élus, des syndicats … bref, un #mouvement_social s’est levé pour accompagner notre chambre d’agriculture alternative.


    Le paysage d’aujourd’hui en est modifié. Lurrama est devenu le grand moment de rencontre des mondes paysan et urbain de ce pays. Les collectivités locales confient études et expertises à Ainhice-Mongelos dont le préfet dénonça, il y a dix ans, l’acquisition avec “l’argent de l’étranger” par le syndicat ouvrier ELA. L’agriculture paysanne, ses #circuits_courts et ses AOC, l’agro-alimentaire accroché jusqu’au fond de nos vallées, l’installation de jeunes paysans et sa nouvelle structure de financement Lurzaindia, tout cela s’articule peu ou prou, autour de l’élan impulsé il y a dix ans.
    [...]
    Laborantza Ganbara est devenu une référence, un exemple à suivre, administrant de belle manière savoir-faire et génie propre de notre peuple. Salué en cours de route pour ses lettres de noblesse par de nombreuses personnalités telles Edgar Pisani, José Bové, Gérard Onesta, Corine Lepage, Danièle Mitterrand, Stéphane Hessel … Enbata, qui pas à pas, a suivi et relaté cette belle marche de reconquête d’Euskal Herria, sera, avec tous ses amis, le 17 janvier à Ainhice-Mongelos pour fêter ces dix ans.

    #alternatives_concrètes
    cc @rastapopoulos
    liens avec
    http://seenthis.net/messages/320469
    http://seenthis.net/messages/301920
    http://seenthis.net/messages/263430
    http://seenthis.net/messages/219468

    • C’est tout frais ça vient de sortir : Portrait et évolution de l’agriculture du Pays Basque Nord, focus sur la montagne basque
      Tome 1 : https://www.scribd.com/document_downloads/253067387?extension=pdf&from=embed&source=embed
      quelques extraits de la conclusion

      Une agriculture qui résiste grâce à l’usage de la montagne...
      L’étude de l’évolution de l’agriculture de la montagne basque et du Pays Basque Nord nous montre une perte importante de fermes, d’actifs et de surfaces agricoles. Ces tendances sont inquiétantes pour l’avenir. Mais plusieurs indicateurs distinguent le Pays Basque Nord : par rapport à la France, alors que les pertes de surfaces agricoles y sont bien plus importantes, l’agriculture basque maintient nettement plus d’emplois sur ses fermes. Ce sont principalement les paysans âgés ou ayant peu d’activité qui disparaissent. Le Pays Basque Nord reste un territoire très agricole, avec un tissu dense de petites fermes et des #emplois nombreux (pour comparaison, si la surface moyenne des fermes était celle de la France, il y aurait deux fois moins de fermes au Pays Basque Nord). Cette réalité est largement due à la #montagne basque qui, non seulement, représente l’essentiel des fermes du Pays Basque Nord mais surtout perd moins de fermes, d’actifs et de surfaces que le reste du #territoire et installe plus de jeunes. En particulier les fermes ovines, très présentes en montagne, résistent mieux. La pratique de la #transhumance limite les besoins de surface autour des fermes, donc crée un tissu plus dense de fermes, une vie rurale plus dynamique. Elle permet de faire vivre, en proportion, 500 actifs de plus sur le territoire de la montagne basque. Elle maintient des espaces ouverts et une #biodiversité riche. La montagne basque est plus attractive, elle accueille plus de jeunes paysans que le reste du Pays Basque Nord. La montagne est bien le cœur de l’agriculture du Pays Basque Nord.

      … mais l’emploi agricole diminue avec l’augmentation des surfaces par exploitation
      Les surfaces agricoles disparaissent massivement à la fois par #artificialisation du #foncier, mais également par abandon de surfaces plus difficiles à travailler. Avec l’agrandissement des fermes, les terres moins productives sont abandonnées et la pratique de la transhumance diminue. Les fermes vont vers l’agrandissement (surfaces et #troupeaux) et la #spécialisation. Or ce sont les #petites_fermes qui sont les plus productives et les plus pourvoyeuses d’emplois (deux fois plus d’actifs à l’hectare dans les fermes de moins de 20 ha que dans celle de 20 à 50 ha et trois fois plus que dans celles de plus de 50 ha). Les petites fermes permettent plus facilement de maintenir des systèmes diversifiés qui font la spécificité de la montagne basque : #élevage mixte ovins-bovins et valorisation équilibrée de toute la palette des ressources herbagères (prairies, landes, estives...)

      Interpeller les politiques agricoles
      Les encouragements techniques, les politiques agricoles, l’agrandissement présenté comme un symbole de réussite, le financement de l’investissement etc. poussent à l’agrandissement des fermes. Le système d’aides agricoles notamment joue un grand rôle, avec des aides liées au nombre d’hectares, la prime ovine non plafonnée... Ce processus peut être jugé positif par certains, car il permettrait aux paysans de se sentir plus en sécurité par rapport à l’avenir. C’est oublier le poids des charges liées à l’agrandissement et à la tendance à l’intensification. Cela pose aussi des difficultés de transmission pour le paysan. Mais surtout, cette étude montre que l’agrandissement des fermes se traduit globalement pour le territoire par moins d’actifs agricoles, une moindre utilisation de la montagne, moins de #productivité moyenne à l’hectare, plus d’abandon des terres difficiles et des conditions de transmission des fermes moins favorables. Le territoire de la montagne basque dans sa globalité et avec lui le Pays Basque Nord, n’est-il pas en train de perdre de l’efficacité économique, sociale et environnementale, avec le processus d’agrandissement des fermes ?

      Aider les productions de qualité, l’usage de la montagne et les fermes les plus efficaces en terme économique, social et environnemental
      Les exploitations de moins de 20 ha sont celles qui ont le plus disparu entre 2000 et 2010 alors qu’elles emploient plus d’actifs, ont une productivité à l’hectare supérieure, exploitent de manière plus harmonieuse l’ensemble de l’espace et contribuent ainsi au maintien de territoires vivants et attractifs. L’essentiel des aides de la #PAC [http://seenthis.net/messages/263430 ] étant lié à la surface, les petites et moyennes fermes en bénéficient le moins alors qu’elles contribuent le plus à la performance économique sociale et environnementale. C’est pourquoi il nous paraît indispensable de renforcer les politiques aidant les petites et moyennes fermes, en particulier via le second pilier de la PAC, en établissant une priorisation des efforts financiers pour les petites fermes. Concernant les aides aux investissements, les planchers minimum, souvent trop importants pour des petites structures, doivent être abaissés et des choix pertinents réalisés sur les matériels à aider. Ces politiques d’aides doivent être conditionnées au maintien et à la création directe de l’emploi agricole. Concernant la filière ovin lait, il est indispensable de réserver les aides aux paysans engagés dans l’AOP Ossau-Iraty, dont la majeure partie se concentre dans la montagne et peut ainsi y transhumer. Cette valorisation de toutes les surfaces, particulièrement en montagne, présente un intérêt économique mais aussi environnemental et sociétal en contribuant à l’entretien des paysages. Pour les ovins comme pour les bovins, la pratique de la transhumance mérite d’être soutenue. Par ailleurs au niveau de la production, on ne peut que recommander de rechercher un certain optimum dans l’amélioration de la productivité qui mette en valeur tous les potentiels de chaque exploitation et réduise la dépendance aux intrants extérieurs pour permettre aux paysans de mieux vivre de leur métier. Il semble aussi pertinent de s’engager dans la voie de la recherche de valeur ajoutée par le biais de la transformation et de la commercialisation par les circuits courts, dans des démarches individuelles comme collectives. Le programme Leader pourrait participer à la structuration collective de la valorisation des produits de la montagne basque. Ces propositions sont certainement plus complexes que les recettes toutes faites qui encouragent à produire toujours plus en essayant de se soustraire aux conditions du milieu. Tenir compte de l’efficacité économique des systèmes de production ainsi que du milieu naturel et social dans lequel on vit, pour contribuer à l’enrichir dans le cadre d’un intérêt général et bénéfique à tous, est une des conditions fondamentales de l’agriculture paysanne. Dans ce domaine, il reste encore beaucoup à faire mais cela est un gage pour garantir un avenir à notre territoire

      et le tome 2 https://www.scribd.com/document_downloads/253066025?extension=pdf&from=embed&source=embed

      lien avec http://blog.ecologie-politique.eu/post/Pourtant,-que-la-montagne-est-belle%E2%80%A6
      cc @aude_v @odilon @nicolasm @tastybud

  • Analyse détaillée du projet de loi Macron : En route pour le « régressisme » ?, par Gérard Filoche
    http://www.les-crises.fr/projet-de-loi-macron-en-route-pour-le-regressisme-par-gerard-filoche

    Dire qu’ils ont essayé, lors des « Etats généraux » du 6 décembre 2014 de faire plaisir à Valls en remplaçant de facto le mot « socialisme » par le mot « progressisme » ! Quant on découvre la loi Macron il faut au moins inventer le mot « #régressisme ». Jamais sans doute, un gouvernement issu de la gauche n’a osé proposer une #loi aussi rétrograde, libérale, en tout point destructrice des droits des #salariés.

    C’est un projet qui porte sur le #droit du #travail, fait par un ministre de l’#économie. C’est un retour au milieu du XIXème siècle, avant qu’on invente un ministère du travail.

    Un projet dont le titre III, étonnamment intitulé « TRAVAILLER » donne toute la mesure. On ne fera pas l’injure de penser qu’une loi dite « Pour la #croissance et l’activité » montre du doigt les fainéants de #chômeurs ou l’indolence des travailleurs dans un pays où leur #productivité est une des plus fortes du monde, mais on peut sans doute y voir le vivre pour travailler opposé au travailler pour vivre.

  • Le programme économique du FN décrypté par un keynésien
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/11/03/31001-20141103ARTFIG00273-le-programme-economique-du-fn-decrypte-par-un-key

    Loin d’être une utopie, le #nationalisme_économique est probablement une des rares options alternatives à un libéralisme débridé. Mais la question qui se pose est : Marine Le Pen l’aborde-t-elle correctement ?

    Voici ce qu’elle écrit : « Il faut rompre avec l’extrémisme #ultralibéral… Cela veut dire retrouver notre monnaie, l’adapter à notre économie, ce qui nous permettra de retrouver la compétitivité. Il faut ensuite retrouver la maîtrise de notre économie, faire le choix du patriotisme économique… Et maîtriser nos frontières économiques en mettant en place des droits de douane modulés contre la concurrence internationale déloyale. » Considérer qu’un pays doive retrouver la gestion de sa politique monétaire pour l’adapter à son économie est loin d’être farfelu, en revanche, il convient de s’interroger sur l’objet de cette souveraineté. Marine Le Pen est très claire sur ses ambitions : « retrouver la compétitivité » et lutter « contre la concurrence internationale déloyale ». Elle ne prétend donc pas rompre avec le #libéralisme, elle désire s’y inscrire autrement et positionner la France plus avantageusement. C’est peut-être là que réside l’incohérence de sa proposition. Elle désire que les entreprises françaises aient l’avantage sur le territoire national ; elle désire également protéger la production française sur le territoire national au moyen de droits de douanes ; mais elle désire dans le même temps que les entreprises françaises continuent d’exporter leurs produits librement, et de surcroît que cette exportation soit favorisée par une politique monétaire adaptée. Comment peut-on s’attendre à taxer les produits étrangers et en retour espérer exporter librement nos produits dans ces pays ? Comment, à l’heure de l’hyper-information mondialisée, peut-on imaginer mettre en place une telle politique économique sans que les pays concurrents, et surtout les marchés, ne mettent instantanément en place des mesures propres à la contrer ? Le problème central est que le « patriotisme économique » de Marine Le Pen n’est rien d’autre qu’une forme de #protectionnisme. Et nous savons fort bien que le protectionnisme, qu’il soit douanier ou monétaire, a déjà été utilisé, de très nombreuses fois, et qu’il n’a jamais fait ses preuves. Il peut parfois être utile, de façon temporaire et ciblée, pour protéger certains secteurs fragilisés, mais il ne saurait constituer une politique économique globale d’avenir. La nécessité, non pas d’un patriotisme économique, mais d’un nationalisme économique, demeure cependant. Quelle forme pourrait-il prendre ?


    John Maynard #Keynes a été, en plus du penseur de l’Etat providence, un critique sérieux du libéralisme : « Le capitalisme international, et cependant individualiste, aujourd’hui en décadence, aux mains duquel nous nous sommes trouvés après la guerre, n’est pas une réussite. Il est dénué d’intelligence, de beauté, de justice, de vertu, et il ne tient pas ses promesses. » L’économiste de Bloomsbury a, en outre, répondu à la question que nous nous posons en pointant du doigt le nœud du problème libéral, ce qui l’a amené à sympathiser « avec ceux qui souhaitent réduire au minimum l’interdépendance entre les nations ». Lorsque le périmètre économique excède le périmètre politique d’une nation, comment éviter sa fragilisation, surtout connaissant la nature imparfaite de la concurrence internationale ? Pour être plus précis, une entreprise nationale, en exportant de sa production, se soumet, sans que l’Etat n’y puisse rien, aux aléas de la conjoncture internationale (perte de compétitivité prix ou qualité, « désengouements » pour les produits fabriqués en France, influences des taux de change, des politiques nationales, etc.) Le nationalisme économique implique que les deux sphères politiques et économiques coïncident le plus possible, afin de permettre au politique de jouer son rôle de régulateur. Cette position est semblable, voire symétrique, à celle qu’ont prise les partisans de la création d’autorités régulatrices supra-étatiques vis-à-vis du marché mondial. Mais, prenant acte de l’incapacité de ces organismes à jouer efficacement leur rôle du fait de la souveraineté des nations, le nationalisme économique prend le problème à l’envers, et prend pour postulat de son raisonnement la nation, pour l’étendre ensuite à des régions économiques plus larges, comme l’Europe. Partir de la nation pour penser une politique économique signifie emboiter le pas à Keynes lorsqu’il affirme : « Les idées, la connaissance, l’art, l’hospitalité, les voyages : ce sont là des choses qui, par nature, doivent être internationales. Mais produisons des marchandises chez nous chaque fois que c’est raisonnablement et pratiquement possible… » Et l’on doit ajouter, de façon impérative, « et consommons ces marchandises chez nous chaque fois que c’est pratiquement et raisonnablement possible. » Le nationalisme économique ne saurait en effet se limiter à un nationalisme producteur, car il doit englober également la consommation pour que les débouchés de la production nationale soient assurés. Il s’agit d’un contrat de la nation tout entière avec elle-même : les entrepreneurs s’engageant à #renationaliser leur production, de manière à favoriser l’emploi national, et à demeurer dans les limites de la nation pour respecter le cadre économique défini par Keynes et éviter d’accroître l’interdépendance, source de perturbations économiques potentielles ; et les consommateurs s’engagent à soutenir de façon ferme et constante cette production, car sans soutien, une telle politique n’aura aucune chance de voir le jour.

    Keynes est très lucide sur ce type de politique. Il sait qu’une renationalisation globale est impensable, et que toute tentative doit être le fruit de la patience, et ne se faire que lorsque c’est « pratiquement et raisonnablement possible. » Certains secteurs économiques sont ainsi plus propices que d’autres - le secteur #agricole par exemple, avec le développement des circuits courts et d’économies locales. Par ailleurs, il ne s’agit pas ici de protectionnisme, comme dans le cas du patriotisme économique prôné par le FN, car si le protectionnisme vise en effet à limiter l’importation de biens manufacturés, il suppose en revanche de conserver intacte l’exportation. Keynes, lorsqu’il évoque l’#autosuffisance #nationale inclut à la fois #production et #consommation à l’intérieur du pays. On remarque par ailleurs que le désengagement de l’Europe est devenu inutile ; il peut même être contre-productif, car la régionalisation économique, la coopération politique et le maintien d’une monnaie commune constituent des facteurs facilitants. Il semble donc que, contre le protectionnisme économique du Front National et de certains souverainistes, Keynes demeure pertinent, audacieux, et visionnaire…

  • Nouveaux modèles du numérique : une économie ouverte se développe-t-elle ?
    http://www.franceculture.fr/emission-pixel-nouveaux-modeles-du-numerique-une-economie-ouverte-se-d

    Après plusieurs semaines d’échanges, le chapitre de la concertation du Conseil du Conseil national du #numérique consacré à l’économie se clôt vendredi 19 décembre. Cette concertation citoyenne alimentera le projet de loi sur le numérique annoncé pour l’an prochain par la secrétaire d’État au numérique Axelle Lemaire. Parmi les propositions discutées, un certain nombre concernent les modèles ouverts. Car s’il est né dans le monde du #logiciel informatique, le modèle #open_source touche désormais tous les domaines de l’#économie, de la #connaissance à la #production industrielle. Enquête de Catherine Petillon ponctuée par vos réactions.

  • Amazon, mode d’emploi | LE JURA LIBERTAIRE
    https://juralib.noblogs.org/2014/12/18/amazon-mode-demploi

    Dans le secret des entrepôts d’Amazon

    Derrière l’image présentée aux médias par le géant de la vente en ligne, la réalité vécue par les salariés est tout autre (...)

    Noël est une période faste pour Amazon, géant de la vente sur Internet. Le choix est vaste et les délais de livraison réduits au minimum. Certains produits sont disponibles en vingt-quatre heures. Pour satisfaire ces acheteurs pressés, le groupe américain a installé plusieurs entrepôts en France.

    Après des semaines de négociation, des journalistes d’« En quête d’actualité » ont obtenu l’autorisation de filmer la collecte et la confection des colis dans un de ces centres, situé dans la banlieue lilloise. C’est une atmosphère festive qui semble régner à chaque début de service. Le patron, comme un GO de club de vacances, fait bouger et chanter ses équipes. Un moyen de motiver et d’apporter de la bonne humeur, mais aussi un nécessaire échauffement des pieds et des mains.

    Chaque employé est chronométré

    Travailler chez Amazon demande en effet d’être en parfaite condition physique. Munis d’un pistolet scanner, les employés partent à la chasse aux produits commandés. Poussant un petit chariot, ils parcourent les allées de l’immense entrepôt pour composer leurs colis. La course est chronométrée. Car chaque salarié doit récupérer un maximum d’articles en un minimum de #temps. La direction assure qu’il n’y a pas de sanction s’il ne respecte pas cette #cadence. Une affirmation que les journalistes d’« En quête d’actualité » ont voulu vérifier en toute liberté.

    Alors que le voyage dans le Nord avait été strictement encadré par les attachées de presse zélées d’Amazon, c’est en #caméra_cachée qu’a été tourné un autre reportage dans un centre situé près d’Orléans. Et là, les choses se sont révélées moins idylliques que ce que la direction d’Amazon veut bien présenter.

    Un rythme infernal

    Pour le « coup de feu » des fêtes de fin d’année, l’entreprise américaine recrute des #intérimaires. Après une batterie de tests, ceux qui sont jugés aptes intègrent l’équipe sous le contrôle étroit de leurs responsables. Il est fortement recommandé de suivre le rythme infernal qui leur est imposé moyennant 30 cents de plus par heure que le smic. Pour ceux qui sont en deçà des objectifs, leur « mission » est interrompue.

    D’autres marchands en ligne tentent des systèmes pour auto­­matiser la préparation des commandes. Mais, en bout de course, ce sont toujours des salariés sous-payés qui emplissent les cartons.

    « Achats de Noël : plongée au cœur d’Amazon, le plus grand magasin de France », présenté par Guy Lagache (France, 2014, 100 min.) Mercredi 17 décembre à 20 h 50 sur D8.

    Leur presse (Joël Morio , LeMonde.fr, 17 décembre 2014)

     

    Chez Amazon, une caméra sème la panique : « Cache les tableaux de productivité ! »

    En pleine période de Noël, Amazon, le géant du commerce électronique, se serait certainement bien passé de cette très mauvaise publicité.

    Des journalistes du magazine « En quête d’actualité », diffusé mercredi soir sur D8 (à la 49e minute de la #vidéo : http://rue89.nouvelobs.com/zapnet/2014/12/18/chez-amazon-camera-seme-panique-cache-les-tableaux-productivite-256), ont pu infiltrer un entrepôt de l’entreprise et révéler la stratégie des dirigeants. Leur considération pour leurs salariés ou pour le droit du travail apparaît très faible.

    Un « check » pour se dire bonjour

    Côté pile, Amazon est une entreprise cool, moderne et soucieuse de protéger « sa famille » d’employés. Les salariés s’échauffent chaque matin en musique pour « avoir un esprit famille ».

    Face caméra, le patron d’un entrepôt situé dans le Nord, près de Lille, nous fait même croire qu’il « checke » avec le poing tous ses employés chaque matin. Le manager (qui dirigeait auparavant une entreprise en Chine) explique :

    « En fait, on s’est mis à faire ça il y a un an pour se dire bonjour. Et puis les employés ont trouvé ça sympa, les Amazoniens ont trouvé ça sympa et l’ont gardé. C’est devenu un peu le signe distinctif et maintenant on se “checke”. »

    Les employés épiés par leur scanner

    Côté face, Amazon apparaît surtout obsédé par son image. On découvre des salariés sans cesse mis sous pression, des outils (scanners, caméras, vigiles) déployés pour les inciter à être toujours plus productifs, même si officiellement, les « Amazoniens » n’ont pas d’objectif journalier.

    En réalité, les scanners qu’ils utilisent servent aussi à mesurer leur productivité et à fixer des objectifs très précis. Un employé doit être au minimum à 75% des objectifs attendus par Amazon, sous peine d’être remercié.

    « Les journalistes sont très regardants »

    Mais ça, les dirigeants ne l’admettront pas. Lorsque les journalistes de D8 souhaitent regarder les scans de salariés, le manager est pris en flagrant délit. Oubliant la présence des micros, il demande à sa collègue :

    « Tu vas aller voir tout le monde de la “outbound” et tu leur demandes de cacher leurs tableaux de productivité. Tous ! Parce que les journalistes sont très regardants. »

    Un journaliste de la chaîne s’est ensuite fait embaucher comme intérimaire pour vérifier les coulisses de cette « success story ». Il constate « le flicage permanent » de l’#entreprise, une partie du temps de pause des ouvriers grignoté sans scrupule et l’existence de quotas de productivité.

    Un employé tout juste embauché doit ainsi atteindre au bout de quatre jours un objectif chiffré. En cas d’échec, il est licencié.

    Leur presse (David Perrotin, Rue89.nouvelobs.com, 18 décembre 2014)

     

    Une employée d’Amazon raconte « la peur organisée »

    TÉMOIGNAGE Une intérimaire du géant de la vente en ligne raconte les conditions de travail dans le site de Montélimar.

    La plateforme d’Amazon de Châlon-sur-Saone, en décembre 2012.

    Amélie [Le prénom a été modifié], 30 ans, a travaillé quelques semaines au sein de la plateforme d’Amazon à Montélimar (Drôme). Alors que des grèves pour des hausses de #salaires se poursuivent en Allemagne, nous avons décidé de publier son témoignage, saisissant, sur les conditions de #travail au sein du numéro 1 mondial de la vente en ligne.

    « Les agences d’intérim de Montélimar recrutent en fin d’année des hordes de salariés sur les quatre postes de travail de la plateforme Amazon, implantée il y a trois ans. Vous pouvez y être admis comme “eacher”, pour réceptionner les marchandises et les enregistrer informatiquement ; “stower”, pour les ranger dans les kilomètres d’étagères de l’entrepôt ; “picker”, pour arpenter les allées et rassembler les produits commandés ; ou “packer”, pour les emballer avant expédition.

    « C’est en tant que pickeuse que j’ai découvert l’univers d’Amazon. L’univers du code-barres. Tout a un code-barres chez Amazon : les articles, les 350’000 emplacements sur les étagères, les chariots qui servent à déplacer les produits commandés, les gens qui poussent ces chariots, les imprimantes, les voitures. Les scannettes portatives dont chacun est équipé pour lire les codes-barres ont aussi un code-barres. Elles sont reliées au réseau wi-fi, qui peut les localiser dans l’entrepôt. Tout a une réalité physique doublée d’une existence informatique. Les #managers qui sont derrière leur ordinateur savent en temps réel, grâce à ces outils, où se trouve un livre, sur quel chariot il a été enregistré, quel intérimaire pousse le chariot, où il se déplace dans l’entrepôt, à quelle heure il s’est mis au travail en scannant son code-barres personnel, quelle a été la durée exacte de sa pause, et combien d’articles il “picke” par heure. Cette #productivité personnalisée est évaluée en permanence, et des managers viennent trouver individuellement chaque picker pour lui donner sa performance et le conseiller si celle-ci n’est pas satisfaisante. “Il faut être plus dynamique, tu perds trop de temps en ramenant les articles à ton chariot, tu es à 85 articles par heure”, m’a lancé un jour un manager au détour d’un rayon, alors que je n’avais jamais vu cette personne auparavant. Mais les remontrances peuvent aussi prendre une forme numérique. Si vous garez par exemple votre chariot sur un emplacement gênant, le code-barres qui y figure permet de savoir que c’est le vôtre, et vous recevez un message sur l’écran de votre scan : “Merci de garer ton chariot sur les emplacements autorisés.”

    À Sevrey, près de Châlon-sur-Saône, les entrepôts d’Amazon s’étendent à perte de vue. 40’000 mètres carrés et des rayons qui n’en finissent pas.

    « Il est temps de picker »

    « Aux outils de surveillance, il faut ajouter des centaines de caméras, des agents de sécurité qui arpentent les allées toute la journée, et qui peuvent fouiller les salariés au détecteur de métal à la sortie de l’entrepôt. Enfin, plus diffus, la peur de la délation et le fantasme d’une surveillance sans limites comptent pour beaucoup dans la docilité générale. On ne sait pas de qui exactement il faut se méfier, qui est ami avec les managers ou veut le devenir, on ignore jusqu’où exactement va le pistage informatique… Et, dans le doute, pour aborder la moindre question un tant soit peu polémique, le réflexe est toujours de parler discrètement, et à voix basse.

    « “Les salariés qui sont aujourd’hui embauchés en CDI ont commencé comme vous, en intérim. Si vous vous montrez productifs, et que vous avez un bon comportement, vous avez peut-être un avenir chez Amazon.” C’est par ces mots que nous accueille un responsable le premier jour. La productivité est à partir de ce moment-là une obsession, qui ressort dans toutes les conversations. En tant que picker, nous devons rassembler plus d’une centaine d’articles par heure, en arpentant les rayons sur une distance cumulée de 15 à 25 kilomètres selon notre rapidité et selon la dispersion des articles qui défilent sur l’écran de notre scan. Cet objet nous guide parmi les étagères, nous indiquant les coordonnés du prochain article à attraper : l’entrepôt est divisé en zones, subdivisées en allées, elles-mêmes subdivisées en profondeurs d’allée, puis en hauteurs d’étagère. Le parcours est programmé automatiquement de façon rationnelle pour minimiser les distances d’un point à un autre, et aussitôt que les coordonnées d’un livre s’affichent un compte à rebours de quelques secondes défile avec cette phrase : “Il est temps de picker.” Le nombre total d’articles restant à picker, et le temps imparti pour les rassembler tous, apparaît en dessous. Dans l’empressement général, la mise en concurrence joue à plein, sinon parce que le CDI est un sésame à décrocher, au moins parce que le non-renouvellement du contrat d’intérim est une épée de Damoclès au-dessus de chaque tête. Certains, pourtant, à qui j’ai demandé la raison de leur zèle n’invoquent pas toujours d’emblée l’angoisse d’être “éjectés” (même si cette peur est invariablement mentionnée dans ces termes). Ils veulent battre des records, “comme ça, pour la performance”, et la reconnaissance qui va avec. Un bon salarié peut être porté aux nues comme étant élu “associate de la semaine” par les managers qui l’applaudissent tous en chœur. Aller aux toilettes qui se situent à l’extrémité de l’entrepôt fait dégringoler votre “prod”. Pousser son collègue pour se saisir en premier d’un chariot la fait grimper. L’idéal (et c’est d’ailleurs la norme) étant d’arriver à l’avance le matin pour préparer scan et chariot et gagner de précieuses minutes qui feront peut-être la différence. C’est aussi cela, “avoir un bon comportement”. À l’embauche, le mail de l’agence d’intérim précisait noir sur blanc : “Il faut arriver un quart d’heure à l’avance, ils aiment bien .”

    « Ne vous couchez pas trop tard »

    « Avoir un bon comportement, c’est par ailleurs accepter les heures supplémentaires. Au matin du 2 décembre, lorsque nous arrivons à l’entrepôt vers 5h30, l’équipe de nuit, qui finit habituellement bien avant, est encore là. Le discours d’accueil, qu’une manageuse fait quotidiennement pour commencer la journée, nous invite aujourd’hui à rester une demi-heure de plus pour faire face à une augmentation inattendue des commandes : “L’équipe de nuit a fait l’effort, comme vous l’avez vu. Nous vous demandons de le faire aussi, pour que l’équipe suivante n’ait pas une charge de travail insurmontable !” Dans cette ambiance d’hyperindividualisation, elle évoque soudain l’esprit d’équipe et la solidarité. Ce n’est pourtant pas cela qui fait mouche : les gens restent parce qu’ils tiennent à leur emploi.

    « Ce discours d’accueil servi chaque matin à 5h50, au moment de la prise de poste, vise à motiver les troupes, à annoncer le nombre de commandes qu’il faudra préparer pour la journée, à prévenir les erreurs constatées la veille… ou à donner des conseils sur le #rythme_de_vie à avoir lorsqu’on travaille chez Amazon : ne vous couchez pas trop tard, n’hésitez pas à faire une sieste, mettez une lumière forte au réveil pour aider l’organisme à se mettre en route, mangez bien à la pause… Cette dernière injonction est tout à fait paradoxale. Les deux pauses de vingt minutes qui nous sont accordées ne laissent en aucun cas le temps de bien manger. Si vous en avez l’intention, il faut traverser tout l’entrepôt (trois à quatre minutes), passer par le poste de sécurité, rejoindre votre casier pour prendre votre pique-nique et atteindre la salle de pause. Là, il faut en fait choisir entre avaler une bouchée de sandwich et aller aux toilettes, faire les deux étant assez ambitieux puisque vous devez avoir fait le chemin en sens inverse et retrouvé votre chariot lorsque retentit la sonnerie qui annonce la reprise du travail. Une remarque laconique accueille les retardataires : “Jeune fille, en retard !”

    « La pression est énorme, la fatigue difficile à gérer. L’ambiance est à la méfiance. Tout est verrouillé. Avant de signer un contrat de travail, il faut parapher trois pages qui nous engagent à la confidentialité la plus totale. Rien ne doit sortir de l’entrepôt, et raconter quoi que ce soit à des concurrents, bien sûr, mais aussi à vos amis et à votre famille peut vous être reproché. La peur organisée, la surveillance de nos moindres faits et gestes, et la contestation réduite au silence, c’est ce qui se joue chaque jour sous les néons de l’entrepôt d’Amazon, avec, pour principale arme de persuasion, la promesse d’un emploi. »

    • Les salariés d’Amazon sont appelés par la CGT à faire #grève lundi, à trois jours de Noël, sur l’ensemble des sites logistique du géant de la vente en ligne, pour les #salaires et les #conditions_de_travail, a-t-on appris vendredi auprès du syndicat.
      L’appel vise les sites de Lauwin-Planque (Nord), Saran (Loiret), Sevrey (Saône-et-Loire) et Montélimar (Drôme), précise la CGT dans un communiqué.

      « Nous avons appelé à la grève d’une part sur les salaires et d’autre part sur la durée de la pause »

      (...) il suffit à Amazon d’appuyer « sur un clic pour que les colis partent ailleurs », ce qui s’est traduit, dit-il par exemple, par un surcroit d’activité en France lorsqu’il y a eu grève en Allemagne.

      « C’est vrai que ça prend un peu plus de temps pour la livraison » dans ce cas, dit le responsable CGT, précisant que les grévistes ne sont « pas là pour embêter le client » et « bloquer les camions », mais « faire entendre les revendications des salariés ».

      Selon la CGT, les employés réclament « des salaires décents et de bonnes conditions de travail », ce qui passe notamment par une augmentation générale, une « prime d’équipe mensuelle de 100 euros brut » ou encore « une négociation sur la durée de la pause, pour le respect de la santé des salariés ».

      http://www.liberation.fr/economie/2014/12/19/amazon-les-sites-logistiques-appeles-a-la-greve-3-jours-avant-noel-par-la

  • L’illusion allemande (Die Deutschland illusion) par Marcel Tratzcher, président du Deutsches Institut für Wirtschasftsforschung

    Il s’agit d’un extrait de l’introduction de cet ouvrage qui a été publié dans Alternatives économiques.

    Quand je fais un exposé en #Allemagne, je demande souvent au public l’identité de deux pays européens. Le premier a traversé la crise financière globale et celle des #dettes européennes de façon remarquable. ce pays a accru son produit intérieur brut (#PIB) de 8% depuis 2009, ramené vers l’emploi de don nombreuses personnes et gagné des parts de marché dans ses plus importants marchés d’exportation. Il a aussi été vertueux : ses comptes publics dégagent des excédents et il réduit sa dette publique. Chacun dans le public devine assez rapidement que ce pays n’est autre que l’Allemagne.

    [...]

    Le second pays se trouve manifestement en situation d’échec. Son PIB s’est moins accru que la moyenne de la zone #euro depuis 2000. Les #salaires des travailleurs ont aussi nettement moins augmenté que la moyenne. Leur hausse a même été inférieure à celle de l’#inflation et deux salariés sur trois touchent aujourd’hui un salaire réel inférieur à celui de l’année 2000. Il s’est paupérisé et un enfant sur 5 vit en dessous du seuil de #pauvreté. Les #inégalités de #revenus sont, elles aussi, devenues plus importantes que dans les années 1990. Les #inégalités de #patrimoine sont en hausse également et figurent parmi les plus élevées en #Europe. Quant à l’égalité des chances, elle se porte très mal : à peu près 70 % des fils de diplômés du supérieur vont à l’université alors que ce n’est le cas que pour 20 % des enfants d’ouvriers.

    Les mauvais résultats de cette économie sont pour une grande part la conséquence d’une faible hausse de la #productivité. Le taux d’#investissement y est un des plus bas parmi les pays industrialisés. Au début des années 19990, 23 % du PIB était consacré à l’investissement. Aujourd’hui, cette proportion n’est plus que de 17 %. Ces faibles investissements conduisent à une croissance de la production et des revenus limitée. Les ménages et les entreprises épargnent certes beaucoup mais ils épargnent aussi très mal : depuis 2000, leur patrimoine investi à l’étranger à perdu la valeur de 15 % du PIB annuel de ce pays. La valeur du #patrimoine public a, elle aussi, diminué et elle est aujourd’hui quasiment nulle. Bref, ce pays est visiblement en déclin et vit sur sa substance.
    Quand j’ai terminé la présentation de ce second pays, j’observe des visages pleins de compassion dans le public. De qui peut-il s’agir ? La plupart des gens en sont sûrs : c’est un des pays en crise de la zone euro. Quand je leur dis que ce second pays est aussi l’Allemagne, j’observe de la surprise, l’incrédulité et du doute sur les visage.

    Alternatives économique n°339, octobre 2014, p. 78-79.

  • Sade et l’esprit du néolibéralisme, par Patrick Vassort (Le Monde diplomatique, août 2007)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2007/08/VASSORT/15004

    Le livre majeur de Donatien Alphonse François de Sade est Les Cent Vingt journées de Sodome (1785). Il y est question du « monde parfait » d’une société totalitaire, que le cinéaste italien Pier Paolo Pasolini, dans son film Salò (1976), a d’ailleurs transposé en pleine débâcle de l’Italie fasciste en 1944. Imaginant un enlèvement d’individus jeunes et vieux des deux sexes, parés de tous les vices et de toutes les vertus, par un groupe de jouisseurs libertins, le marquis de Sade bâtit le « monde parfait » de la production sexuelle avec pour finalité la « jouissance absolue » (celle des libertins). Cette jouissance n’étant finalement que le fantasme et la représentation d’une productivité record, elle-même absolue.

    Contemporain des débuts de l’industrialisation, Sade propose une vision plus radicale que celle des économistes physiocrates (1), ses contemporains, lesquels voyaient dans la rationalisation de l’agriculture le seul avenir de l’économie. Chez lui, le rapport au corps devient tayloriste avant Taylor (2). Car il répond aux exigences de la production sexuelle et corporelle dans le sens du plus grand rendement comme l’exige aussi la recherche névrotique du capital dans sa volonté de production, de reproduction et de développement.

    #capitalisme #productivisme #division_du_travail #totalitarisme #déshumanisation

  • La FAO donne le coup d’envoi de l’Année internationale des sols 2015
    http://www.fao.org/news/story/fr/item/270978/icode

    Des sols sains sont indispensables pour la #production_alimentaire mais nous n’accordons pas assez d’attention à cet ’allié silencieux’, a déclaré M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO à la veille de la célébration, le 5 décembre, de la Journée mondiale des sols.

    Des #sols sains sont non seulement à la base de la nourriture, des combustibles, des fibres et des produits pharmaceutiques mais ils sont également essentiels pour nos #écosystèmes car ils remplissent un rôle très important dans le cycle du carbone, stockent et filtrent l’eau et améliorent la résilience face aux inondations et aux sécheresses, a noté le Directeur général de la FAO.

    L’ONU a déclaré 2015 #Année_internationale_des_sols. Le coup d’envoi en sera donné demain avec des événements qui auront lieu notamment à Rome, New York et Santiago du Chili, dans le cadre d’un effort de sensibilisation et de promotion de l’utilisation plus durable de cette ressource vitale.

  • EDITO - Enquête sur la terreur capitaliste - Reporterre
    http://www.reporterre.net/spip.php?article6666

    Les forces de l’argent et du #productivisme adoptent la stratégie de la tension : détourner la colère populaire vers ceux qui refusent la destruction du monde.

    Jeudi 4 décembre, le quotidien L’Opinion a barré sa Une d’un grand titre "Enquête sur la terreur écologiste". Le lecteur était censé y apprendre, au long de deux pages perlées de fautes d’orthographe et de grammaire, que des écologistes - "quelques centaines" - faisaient régner... la terreur chez les patrons d’entreprises autour des sites du Testet, de Notre Dame des Landes et de #Roybon. On apprenait de M. Eric Denecé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement http://www.cf2r.org, qu’à #Sivens et à Notre Dame des Landes, on avait "affaire à des activistes obtus, méchants et dangereux". D’où lui venait cette connaissance si intime et pleine de nuances des habitants des zones à défendre ? De l’opération du Saint Esprit, puisque ni lui ni les journalistes de L’Opinion n’ont été sur les Zad et que le site de ce brillant expert ne livre aucun document sérieux sur la "menace écologiste".


    Mais, au fond, peu importe. Le pesant travail de L’Opinion ne vise pas à informer, mais à créer un climat de violence. Et il n’a de sens que si l’on sait que cette feuille, dirigée par Nicolas Beytout, a reçu, comme l’a montré Mediapart http://www.mediapart.fr/journal/economie/220814/arnault-et-les-bettencourt-sont-les-actionnaires-caches-de-lopinion
    plus de dix-sept millions d’euros des milliardaires Arnault, Bettencourt et autres oligarques. Comme si Les Echos, Le Monde, Le Figaro, Le Point, L’Express, Valeurs actuelles ne suffisaient pas aux capitalistes français pour imprimer leur pensée dans l’opinion publique...

    Il faut cependant, avant d’expliquer de quelle stratégie relève ce pamphlet, rappeler quelques évidences. S’il est exact que quelques entreprises participant à la destruction de l’#environnement sur des projets dont elles connaissent parfaitement les tenants et les aboutissants en sont empêchées par des citoyens/activistes/militants, il n’y a là rien que de compréhensible : au regard de la gravité de la crise écologique, de plus en plus nombreux sont les gens qui n’acceptent plus que l’on agisse de manière irresponsable. A ces dirigeants d’entreprise de faire leur choix. Mais parler de "terreur", alors qu’aucun cas de violence physique n’est attesté à l’encontre de travailleurs ou de patrons, est un mensonge grossier.

    Ces actes de #désobéissance civile, au demeurant, découlent du sentiment d’impuissance qui finit par saisir les citoyens : que faire quand, après avoir respecté les règles, suivi les procédures, répondu aux enquêtes publiques, ils constatent, comme à Roybon, comme à Sivens, comme à Notre Dame des Landes, que, malgré des avis défavorables des enquêteurs, des Commisions officielles de protection de la nature, des avertissements de la Commission européenne, le gouvernement, les barons locaux et quelques entreprises continuent à détruire forêts, zones humides, campagnes ?

    La colère vient aussi quand la justice applique si obstinément la règle du "deux poids deux mesures", quand le porte-parole d’un syndicat paysan important est menotté, placé en garde à vue, puis convoqué de manière répétée par la gendarmerie, quand les actes bien plus graves et destructeurs du syndicat dominant, la #FNSEA, restent impunis http://www.reporterre.net/spip.php?article5943. Quand un jeune homme, Enguerrand Delanous, coupable d’avoir lancé un fumigène - qui n’a blessé personne - est maintenu en prison pour un an malgré un avis de libération anticipée par le juge d’application des peines - alors qu’aucune sanction d’aucune sorte ne touche les responsables policiers qui ont tué Rémi Fraisse ou blessé des dizaines de personnes par flash-balls ?


    Employer le mot de "terreur" à l’encontre des écologistes quand on se tait obstinément sur les violences et les crimes de la police est simplement, Monsieur Nicolas Beytout, une saleté.

    La stratégie de la tension

    Mais le vilain travail de M. Beytout, de ses employés et de ce type de presse financée par l’oligarchie s’inscrit dans une stratégie délibérée, s’inscrivant dans la dérive autoritaire de l’#oligarchie que j’ai décrit par ailleurs http://www.reporterre.net/spip.php?article125. A un moment où le capitalisme n’a plus de perspective d’avenir, sinon de transformer toujours davantage les biens communs de l’environnement - l’air, la terre, l’eau - en marchandises, et où les tensions sociales et écologiques deviennent de plus en plus fortes, il évolue vers un régime autoritaire.

    Et comme l’exercice brutal du pouvoir de l’Etat, de plus en plus illégitime, et l’accentuation de la #répression policière ne suffisent pas à imposer le silence aux protestations populaires, on tente d’allumer des contre-feux au sein de la population. Il s’agit de détourner la colère des couches paupérisées ou affaiblies par le capitalisme lui-même - les agriculteurs ruinés par la course au productivisme, les petits patrons acculés par le système financier - vers les écologistes. Ceux-ci, en contestant la "croissance" et les "projets de développement", empêcheraient la prospérité de revenir.

    Ainsi Xavier Beulin, président de Sofiprotéol et de la FNSEA, n’hésite pas à parler de "djihadistes verts" tandis que Nicolas Beytout titre sur la "terreur verte". Imaginons de Mme Duflot ou M. Bové emploie un tel niveau de langage à l’égard des destructeurs de l’environnement : quel hourvari entendrait-on ! Mais M. Beulin, M. Beytout, peuvent inciter les agriculteurs et les patrons à la guerre civile, cela ne déclenche nulle surprise dans les médias dont je dirai en forme de litote que, s’ils ne sont pas aux ordres, ils manquent singulièrement de sens critique.

    Ainsi voit-on des milices surgir, blesser le porte-parole du Collectif pour la sauvegarde de la Zone humide du #Testet, M. Lefetey (lire ici http://www.reporterre.net/spip.php?article6417 ),...


    ... ou mener des manifestations où l’on appelle ouvertement "à la mort des écolos" : « Ecolos et loups à mort », « Mort aux éco cons », ou « Écolos, zadistes, on vous pèlera un par un », slogans criés et affichés le 5 novembre à Carcassonne, lors d’une manifestation organisée par la FNSEA - les manifestants ont par ailleurs gravement endommagé le portail de la Direction départementale de l’Equipement, sans qu’aucune poursuite ait été engagée.

    – A Carcassonne, le 5 novembre -

    – A Carcassonne, le 5 novembre -

    Cette stratégie conduit directement à ce qu’en d’autres temps on aurait appelé fascisme : un Etat gouverné par une alliance entre le capital et un pouvoir violemment répressif, et où les libertés sont réduites à quia, l’opinion publique étant soigneusement orientée par un système médiatique appartenant aux maîtres de l’argent.

    Nous n’en sommes hélas plus aux prémisses. Il importe que le mouvement écologiste, social, citoyen, quel que soit son nom, le mouvement qui rassemble celles et ceux qui n’acceptent plus la destruction organisée du monde et de ce qui le rend humain, il importe qu’il prenne conscience de la stratégie de tension maintenant lancée par le capitalisme finissant.

    L’Opinion a reçu plus de 15 millions d’euros des puissances d’argent. Le budget de Reporterre est de 15.000 euros par mois.
    #brown_tech #gpii #militarisation

    http://permaculturenews.org/2014/01/16/crash-demand-welcome-brown-tech-future

    Fascism should more appropriately be called Corporatism because it is a merger of state and corporate power. (Benito Mussolini)

    http://seenthis.net/messages/285552 La guerre moderne est un ordre social

  • Les #salaires stagnent malgré la hausse de la productivité - Yahoo Actualités France
    https://fr.news.yahoo.com/les-salaires-stagnent-malgré-la-hausse-la-productivité-124327290.html

    La stagnation des salaires dans les pays développés depuis la crise financière a plus à voir avec les programmes de réduction de coûts des entreprises qu’avec la concurrence de la main d’oeuvre bon marché des pays émergents comme la Chine, selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) publié vendredi.

    « Globalement, la croissance de la #productivité du #travail dans les économies développées a dépassé celle des salaires réels entre 1999 et 2013 », écrit l’organisation dans son dernier rapport mondial sur les salaires. En conséquence, « la part du revenu national allouée au travail a diminué dans les grandes économies développées. »

    Entre 2009 et 2013, l’indice des salaires réels n’a progressé que d’à peine 0,4% dans ces pays alors que celui de la productivité du travail a augmenté de plus de 5,4%.

    « Ces #profits que les #entreprises conservent sans rien en faire, cela ne produit pas de bons résultats pour l’économie mondiale. »

  • À propos du livre de Silvia Federici : « Caliban et la Sorcière »
    http://www.contretemps.eu/lectures/%C3%A0-propos-livre-silvia-federici-caliban-sorci%C3%A8re

    Caliban et la sorcière, de Silvia Federici, est un livre intéressant et discutable. Il faut donc le lire et le discuter. Paru en anglais en 2004, il vient d’être publié en 2014 (Entremonde). Contretemps a d’ailleurs récemment publié un entretien avec l’auteure qui annonce sa sortie. À cette occasion, de nombreux articles sont d’ailleurs parus.

    Dans ce livre, Silvia Federici traite de l’histoire dite de « l’accumulation primitive » (en gros fin XVè siècle jusqu’à fin XVIIIè) pour, tout à la fois, faire apparaître ses effets sur les classes populaires, en premier lieu les paysans, les dynamiques de conflits, en intégrant non seulement en détail l’histoire des femmes issues de ces classes, mais aussi la réorganisation complète du statut des femmes à travers un procès d’asservissement et d’enfermement dans la famille moderne, afin de produire et reproduire la force de travail.

    #histoire #féminisme

  • Et si le but ultime de l’industrie agroalimentaire était de se débarrasser des animaux d’élevage ?
    http://www.bastamag.net/Et-si-le-but-ultime-de-l-industrie

    La question du bien-être animal est de plus en plus pointée du doigt. Les vidéos montrant la maltraitance d’animaux suscitent l’indignation. Les élevages industriels provoquent la méfiance. Dans ce contexte, la perspective de produire de la nourriture sans animaux, à partir de cellules souche ou d’aliments de synthèse, serait-elle une solution à la souffrance animale ? Au contraire, prévient la sociologue Jocelyne Porcher, qui interroge notre relation aux animaux d’élevage. « Avec les #Multinationales (...)

    #Décrypter

    / Agriculture , Multinationales, #Alimentation, Quelle #Agriculture_pour demain ?, (...)

    #Quelle_agriculture_pour_demain_ ? #Entretiens