• (4) Prof. Fabrizio Bucella sur X : « Une fausse information circule : la méchante UE de Bruxelles (où j’habite, fichtre !) s’apprêterait à interdire les boîtes en bois pour le bon vieux camembert qu’on adore. L’astuce est que le camembert avec une appellation d’origine protégée n’est pas concerné (camembert de… https://t.co/uc80CNxfBl » / X
    https://twitter.com/FabrizioBucella/status/1725533769463971947

    Une fausse information circule : la méchante UE de Bruxelles (où j’habite, fichtre !) s’apprêterait à interdire les boîtes en bois pour le bon vieux camembert qu’on adore.

    L’astuce est que le camembert avec une appellation d’origine protégée n’est pas concerné (camembert de Normandie AOP).

    Il semble que l’agence à l’origine du pataquès bosse pour... Lactalis, géant industriel et numéro uno de la pâte fromagère en plastique.

    #Lactalis ? Mais pourquoi diable Lactalis ?

    Because, because... son camembert « Président », serti dans une belle boîte en bois, ne bénéficie pas de l’appellation d’origine protégée. Il serait donc exclu de la boîte en bois.

    Le client verrait donc mieux la différence entre le camembert de Normandie AOP gage de qualité et le camembert industriel gage de rien du tout.

    Salukes

    Source : Le Monde.

    PS- Les deux principales différences entre le camembert tout court et le camembert de Normandie AOP sont les suivantes :

    (i) le camembert de Normandie AOP utilise le lait de vaches normandes versus du lait pasteurisé pour les industriels ;

    (ii) il faut cinq louches de caillé espacées d’environ 50 minutes versus procédé mécanique. Il faut approximativement 5 heures pour mouler un vrai camembert de Normandie AOP. Les fromages moulés à la louche à la main (enfin à la louche mais tenue par une vraie main) présentent une pâte aérée et onctueuse et une surface de croûte irrégulière.

    #camembert #boite #boitenbois #ue #bruxelles #lactalis #aop #normandie #profbucella #science #factchecking #lasciencepeuttout #lemonde @lemondefr

  • Quand l’IA permet de créer des logements abordables et durables
    https://up-magazine.info/urbanisme-architecture-paysages/121516-quand-lia-permet-de-creer-des-logements-abordables-et-durables

    Un terrain vide situé à West Oakland, en Californie, va renaître en un complexe de 316 logements abordables et durables, The Phoenix, construits par modules en usine, puis transportés par camion sur le site du projet où ils peuvent être assemblés par une grue en deux semaines environ. The Phoenix va devenir un village de l’innovation, avec des flux de travail de conception basés sur les résultats, des approches industrialisées de la construction et des biomatériaux de construction qui réduisent les émissions de carbone. 

    Le secteur de la construction n’est pas étranger aux grands changements. Qu’il s’agisse de la prolifération du BIM, du passage des plans à des documents numériques ou de l’essor de la mobilité et de la collaboration dans le cloud, la transformation fait partie intégrante de l’ADN du secteur au cours des dernières décennies. Chaque grand changement s’accompagne certainement de défis, mais le secteur de la construction a réussi à surmonter ces difficultés pour faire progresser les processus et atteindre de nouveaux niveaux d’efficacité. 
    L’IA est sans conteste la prochaine frontière du progrès technologique pour l’industrie de la construction. La dernière étude State of Design and Make d’Autodesk révèle que 66 % des dirigeants affirment que l’IA deviendra essentielle à leurs activités au cours des deux ou trois prochaines années. En outre, selon les études d’Accenture et de Frontier Economics, le secteur de la construction pourrait connaître une croissance remarquable de ses bénéfices – estimée à 71 % – grâce à l’intégration de l’IA au cours des dix prochaines années.

    à défaut de pendre les urbanistes avec les tripes des technocrates, la dissolution des architectes dans un vernis écolo parait en bonne voie

    #IA #BTP #construction #rationalisation #profit #logement #architectes

  • Florence Sutcliffe-Braithwaite · ‘We’ve messed up, boys’: Bad Blood
    https://www.lrb.co.uk/the-paper/v45/n22/florence-sutcliffe-braithwaite/we-ve-messed-up-boys

    Bayer’s heat-treated Factor VIII product was licensed in the US in February 1984, but it kept making the untreated version until August that year and didn’t stop selling old stock until the following summer. Armour’s parent company was told in October 1985 that its heat-treatment method wasn’t completely effective against HIV, but denied everything; only after two children in Birmingham and four patients in Newcastle were infected with HIV did the company admit to the DHSS that its product was unsafe. If non-heat-treated Factor VIII was banned in one country, the companies just sold it elsewhere. In the first quarter of 1985, #Bayer exported twenty thousand vials – more than five million units – of its old Factor VIII from the US to other parts of the world. Competition between pharmaceutical companies sometimes stimulated innovation, but it could just as easily generate a race to the bottom. The head of the CDC’s Aids taskforce told the companies that their actions ‘ultimately led to not only a lot of death and misery, but a destruction of your customers’. As McGoogan points out, the parallels with the present-day opioid crisis in the US are clear.

    #hémophilie #dérivés_sanguins #profits #grande_Bretagne

  • «Trattenuti. Una radiografia del sistema detentivo per stranieri»
    https://www.meltingpot.org/2023/11/trattenuti-una-radiografia-del-sistema-detentivo-per-stranieri

    Un sistema inumano e costoso, inefficace e ingovernabile, che negli anni ha ottenuto un solo risultato evidente: divenire lo strumento per rimpatri accelerati dei cittadini tunisini, che nel periodo 2018-2021 rappresentano quasi il 50% delle persone in ingresso in un Centro di permanenza per il rimpatrio (CPR) e quasi il 70% dei rimpatri. Ma i migranti tunisini sono stati solo il 18% degli arrivi via mare nel 2018-2023. Quasi il 70% dei rimpatri dai CPR è di soli cittadini tunisini. Sono questi i tratti caratteristici del sistema dei CPR raccolti nel report “Trattenuti. Una radiografia del sistema detentivo per (...)

  • ‘Hamas has created additional demand’: #Wall_Street eyes big #profits from war | Arms trade | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2023/oct/30/wall-street-morgan-stanley-td-bank-ukraine-israel-hamas-war

    The death toll – which so far includes more than 8,000 Palestinians and over 1,400 Israelis – wasn’t top of mind for TD Cowen’s Cai von Rumohr, managing director and senior research analyst specializing in the aerospace industry. His question was about the upside for General Dynamics, an aerospace and weapons company in which TD Asset Management holds over $16m in stock.

    Joe Biden has asked Congress for $106bn in military and humanitarian aid for Israel and Ukraine and humanitarian assistance for Gaza. The money could be a boon to the aerospace and weapons sector which enjoyed a 7-percentage point jump in value in the immediate aftermath of Hamas’s 7 October attack on Israel and the beginning of Israel’s bombardment of Gaza in response.

    “Hamas has created additional demand, we have this $106bn request from the president,” said Von Rumohr, during General Dynamics’ earnings call on 25 October. “Can you give us some general color in terms of areas where you think you could see incremental acceleration in demand?”

    #bave

  • Grosses marges, ventres vides : le scandale des profits de l’industrie agroalimentaire - Basta !

    L’inflation sur les produits alimentaires est majoritairement nourrie par une hausse des profits des entreprises de l’agroalimentaire, alors que près d’une personne sur trois a du mal en France à se payer trois repas par jour.

    Et dedans
    https://www.60millions-mag.com/2023/08/31/avec-l-inflation-les-aliments-essentiels-deviennent-inaccessibles-21
    https://www.famillesrurales.org/trimestre-antiinflation-consommateurs-perdants

    +50% d’augmentation sur le sucre ! wtf ya plus de limite

    #alimentation #agroalimentaire #inflation (mon cul) #marge #profits #santé #grande_distribution

  • « Les #gestionnaires_d'actifs ont pris possession d’#infrastructures fondamentales de notre vie quotidienne » | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/gestionnaires-dactifs-ont-pris-possession-dinfrastructures-fondament/00108262

    Géographe à l’université Uppsala en Suède, Brett Christophers a étudié ces poids lourds de la #finance dans son dernier livre Our Lives in Their Portfolios. Why Asset Managers Own the World (Verso, 2023, non traduit). Il a constaté notamment leur intérêt croissant pour l’acquisition de logements, de routes, d’antennes-relais, de parcs éoliens ou de réseaux d’eau, en somme pour toutes ces infrastructures dont dépendent les populations, au point que nous vivons, selon le chercheur, dans « une #société de gestionnaires d’actifs ».

    […]

    Cette société, est-elle une utopie ou une #dystopie ?

    B. C :
    En effet, on peut se demander : qu’est-ce que ça peut faire que les propriétaires de ces #infrastructures soient des #gestionnaires_d’actifs ? Ces dernières affirment que c’est mieux pour tout le monde quand les infrastructures sont entre leurs mains plutôt qu’entre celles d’autres propriétaires, notamment les #pouvoirs_publics : les usagers bénéficieraient de meilleurs services, les clients de meilleurs rendements et l’#Etat pourrait se focaliser sur ses missions. En réalité, aucun de ces arguments ne tient. Le livre consiste justement à les déconstruire.

    Concernant les usagers, des reportages ont documenté les dérives des gestionnaires d’actifs. Mais on pourrait se dire que ces histoires sont anecdotiques ou qu’ils ne font pas pire que les autres. Après tout, ce n’est pas parce que ces #infrastructures sont publiques qu’elles sont forcément bien gérées. Je viens du #Royaume-Uni et on ne peut pas dire que quand le gouvernement détient ces infrastructures ce soit un modèle à suivre…

    Mais, en réalité, plusieurs études ont montré que ce n’est pas anecdotique. Par exemple, les taux d’expulsion sont plus élevés pour les logements possédés par des gestionnaires d’actifs que pour ceux appartenant à d’autres propriétaires. De même, les maisons de retraite sont plus chères, alors que le nombre d’heures par patient des infirmières y est plus bas, ce qui explique probablement pourquoi la mortalité y est plus élevée.

    #rentabilité #profits

  • How a #Big_Pharma Company Stalled a Potentially Lifesaving Vaccine in Pursuit of Bigger #Profits — ProPublica
    https://www.propublica.org/article/how-big-pharma-company-stalled-tuberculosis-vaccine-to-pursue-bigger-pro

    A vaccine against tuberculosis, the world’s deadliest infectious disease, has never been closer to reality, with the potential to save millions of lives. But its development slowed after its corporate owner focused on more profitable vaccines.

    #surnuméraires #GSK #vaccins #tuberculose

  • Comment faire face aux revues scientifiques prédatrices ?

    Le système de publication scientifique est sous tension : l’accès aux publications doit être libre et gratuit, mais publier a un coût. Historiquement, ce coût revenait aux lecteurs. Désormais, il incombe souvent aux auteurs, permettant un accès gratuit aux lecteurs, avec en 2019 31 % de tous les articles scientifiques publiés qui étaient accessibles à tous. La note, souvent réglée avec de l’#argent_public, peut atteindre plus de 10 000 euros par article. Ce #marché juteux, avec des marges bénéficiaires pouvant atteindre 40 %, a conduit nombre de scientifiques à ne plus accepter que des maisons d’édition profitent d’un travail intellectuel qu’elles ne financent et ne rémunèrent pas.

    Simultanément, le système d’évaluation conventionnel des scientifiques, fondé notamment sur le nombre de publications en général et dans des périodiques à haut facteur d’impact (IF, correspondant au nombre moyen annuel de citations des articles d’un périodique parus les deux années précédentes) en particulier, est remis en question depuis la Déclaration sur l’évaluation de la recherche de San Francisco (#DORA). DORA est une déclaration collective internationale, initialement élaborée lors d’une réunion annuelle de la Société américaine de biologie cellulaire en 2012, et qui a été progressivement ratifiée par nombre d’universités et d’organismes de recherche, par exemple en France le CNRS et le CEA.

    La collision de ces deux changements débouche sur de nouveaux questionnements :

    - Quels impacts ces transformations ont-elles sur la qualité de la science ?

    – Peut-on raisonner l’usage fait de l’argent public dans la #publication_académique ?

    L’émergence des revues prédatrices

    La transition actuelle du système lecteur-payeur vers le système auteur-payeur s’est accompagnée de l’émergence de maisons d’édition scientifique qualifiées « de prédatrices ». Développant des démarches commerciales agressives, notamment via quantité de numéros spéciaux, leur objectif principal étant de « faire du #profit » en imposant des coûts de publication démesurés (#article-processing_charges ou #APC), et non de promouvoir une #science de qualité.

    En effet, le processus d’évaluation des articles y est souvent médiocre (brefs délais d’évaluation, évaluateurs peu compétents), parfois inexistant, conduisant à une pollution massive de la littérature par des résultats mal, voire pas vérifiés. En 2015, déjà un cinquième de la production scientifique mondiale paraissait dans des maisons d’édition prédatrices.

    Un effet secondaire est l’érosion de la confiance des scientifiques dans le processus d’évaluation par les pairs, pourtant robuste et éprouvé depuis plus d’un siècle.

    À la racine du problème, un cercle vicieux : les chercheurs sont engagés dans une course frénétique à la publication et les évaluateurs disponibles, non rémunérés pour ce travail d’évaluation et devant eux-mêmes publier, deviennent une ressource limitante.

    Quand des périodiques traditionnels s’échinent à dénicher des évaluateurs compétents et disponibles, les prédateurs se contentent d’évaluateurs peu compétents qui, contre des rabais sur des APC futurs, écriront de brefs rapports justifiant d’accepter au plus vite un article. Couper le robinet des évaluateurs et refuser d’y soumettre ses travaux, soit par décision personnelle, soit collectivement, permettrait de contrer l’émergence et le développement de ces maisons d’édition prédatrices.

    Mais la volonté d’aller dans ce sens est-elle là ? Reconnaître les travers de ce système prédateur est nécessairement lent, en particulier lorsqu’on y a largement contribué.

    Il est difficile de définir le caractère prédateur d’un éditeur et certaines revues vont donc se situer dans une zone grise, à la limite de la prédation. De plus, si l’objectif des revues prédatrices est avant tout le profit, le montant des APC n’est pas une condition suffisante pour qualifier un périodique de prédateur – les APC de revues liées à des sociétés savantes (à but non lucratif) sont parfois élevés, mais tout ou partie de ces APC leur sert à développer leur mission dont l’utilité sociale est avérée.

    Couper les ailes de l’édition prédatrice passe aussi par une évaluation différente de l’activité des scientifiques, en s’écartant d’une évaluation actuellement trop quantitative, car largement fondée sur le nombre d’articles et sur l’IF des revues (une métrique mesurant leur audience et non leur qualité).

    Un appel collectif pour de meilleures pratiques

    DORA et l’appel de Paris vont dans ce sens en proposant la fin de l’utilisation de l’IF, mais aussi du nombre de publications, comme métriques centrales de l’évaluation. Ainsi, des institutions françaises, dont le CNRS, INRAE, l’ANR et l’Hcéres, demandent non pas la liste exhaustive des productions, mais une sélection que la personne évaluée souhaite mettre en avant, avec une explication détaillant les qualités, la signification et la portée de cette sélection dans son projet. Ce changement d’évaluation, simple à mettre en œuvre, permet de limiter une course aux publications faciles et coûteuses. Ces initiatives de réforme du système d’évaluation académique fleurissent dans d’autres pays, par exemple aux Pays-Bas et au Canada, ou encore au niveau européen avec la coalition CoARA.

    Bien entendu, il est peu probable que les chercheurs évaluateurs des dossiers ou des projets de collègues jettent les indicateurs aux orties, IF ou autres, surtout quand l’évaluation, qui prend un temps considérable lorsqu’elle est menée sérieusement, est si mal valorisée en tant qu’activité dans l’évaluation des chercheurs. Mais combiner évaluation quantitative et qualitative à d’autres critères tels le prix des APC, les profits et leurs usages, la durabilité numérique, la transparence des évaluations ou la reproductibilité des résultats publiés, est souhaitable.

    Les comités d’évaluation des chercheurs, par exemple au niveau national le Conseil national des universités et au Comité national de la recherche scientifique, doivent se saisir de ces nouveaux critères, les expliciter et les rendre publics. Il serait aussi souhaitable qu’ils statuent sur les maisons d’édition prédatrices ou semi-prédatrices, ou à la manière de la conférence des Doyens des facultés de médecine, sur les maisons d’édition non prédatrices.

    Ils doivent se saisir au plus vite de la question de l’articulation entre modèles de publication et évaluation des chercheurs, pour ne pas se faire devancer par les maisons d’édition susceptibles de proposer elles-mêmes des outils d’évaluation ou de faire changer les règles du jeu.

    Dans le contexte actuel de pénurie d’évaluateurs, les périodiques à IF élevé et coûteux jouent sur le prestige supposé d’être évaluateur. Un levier permettant d’attaquer cette situation serait l’assurance que les « lignes de CV » concernant l’évaluation des manuscrits ne soient pas appréciées à l’aune du prestige de périodique coûteux par les comités d’évaluation de l’activité des chercheurs. De cette manière, un scientifique aurait a priori autant intérêt à évaluer pour tout périodique qu’il estime de qualité, et non pas prioritairement pour le peloton de tête de l’IF.

    Ainsi, on tarirait l’offre en évaluateurs pour ces périodiques ; ces évaluateurs seraient alors plus disponibles pour des périodiques aussi sérieux, mais moins onéreux. De plus, un processus d’évaluation transparent (c’est-à-dire public) permettrait la valorisation des évaluations, et aux comités de jauger qualitativement l’implication des scientifiques dans ce processus.

    Contre la monétarisation de la publication scientifique, il faut séparer l’impératif de l’accès libre et le système de publications en accès libre avec APC obligatoires : les scientifiques doivent rendre leurs publications accessibles, mais sans payer pour cela. L’utilisation de plates-formes de textes non évalués pour rendre accessibles les travaux est une option possible. Cela permettrait de piéger les éditeurs prédateurs au jeu de leur argument de choc (« rendre accessible une publication sans restriction »). Reste alors à imaginer des modèles alternatifs, tel que Peer Community In, proposant un système d’évaluation transparent, exigeant et gratuit à partir d’articles déposés sur des serveurs en accès libre.

    Nos actions, via le choix d’un support de publication ou de notre modèle d’évaluation, s’inscrivent dans un contexte politique national et européen parfois contradictoire : certains établissements suggèrent aux chercheurs d’éviter les APC tout en prônant l’accès libre à toutes les publications sortant de leurs laboratoires. D’autres initiatives, comme la création de Open Research Europe par l’Union européenne, révèlent en creux le poids de certains lobbys puisque les projets européens pourront de ce fait publier en accès libre tous leurs résultats dans des périodiques ad hoc et financés par l’UE. L’injonction à une « science ouverte » devrait plutôt encourager à l’utilisation des plates-formes de textes non évalués. Elle ne doit pas être un argument pour justifier la publication dans des revues avec APC, souvent prédatrices. Autrement dit : ne sacrifions pas la qualité sur l’autel de l’accès libre, et les plates-formes de textes non évalués sont là pour ça.

    À nous, chercheurs, de retourner le jugement d’Yves Gingras pour démontrer que nous sommes capables d’actions collectives. Avec quelques règles, de la pédagogie et un système de valorisation pluriel de la qualité des périodiques scientifiques, nous pouvons endiguer le phénomène des maisons prédatrices.

    https://theconversation.com/comment-faire-face-aux-revues-scientifiques-predatrices-206639

    #ESR #recherche #université #résistance #revues_prédatrices #édition_scientifique #impact_factor

  • #Propriété_collective des #terres : « Des espaces de résistance face à l’agriculture industrielle et capitaliste »

    basta ! : Dans le secteur agricole, on compte seulement une installation pour deux à trois cessations d’activité, alors qu’un agriculteur sur quatre doit partir à la retraite d’ici 2030. L’accès à la terre est-il le frein principal à l’activité agricole en France ?

    Tanguy Martin : L’accès à la terre est clairement un frein, économique d’abord. La terre, selon les régions, peut coûter assez cher. S’y ajoutent les coûts des bâtiments, du cheptel, des machines, dans un contexte où les fermes n’ont cessé de grandir en taille depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Il y a aussi un principe de défiance : c’est plus facile de vendre ses terres, ou de les louer à son voisin qu’on connaît depuis très longtemps, qu’à quelqu’un qu’on ne connaît pas, qui peut vouloir faire différemment, non issu du territoire... Or, 60 % des gens qui veulent s’installer aujourd’hui ne sont pas issus du milieu agricole. Les freins administratifs se combinent à ce parcours du combattant.

    Aujourd’hui l’accès à la terre se fait par le marché : les terres sont allouées aux gens capables de rentabiliser une ressource, et pas forcément aux gens capables de nourrir un territoire ou de préserver un environnement.

    À partir de quel moment la terre agricole est-elle devenue une marchandise ?

    Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la terre est restée un bien de prestige et de pouvoir à travers lequel on maîtrise la subsistance de la population. Mais après 1945, l’agriculture est entrée dans le capitalisme : on commence à faire plus de profit avec la terre et la production de nourriture, voire à spéculer sur le prix de la terre.

    La terre est même depuis devenue un actif financier. Aujourd’hui, les sociétés dites à capitaux ouverts (financiarisées), dont le contrôle peut être pris par des non-agriculteurs, ont fait main basse sur 14 % de la surface agricole utile française. C’est plus d’une ferme sur dix en France [1]. Le phénomène a doublé en 20 ans !

    Peut-on vraiment parler de spéculation sur les terres en France alors même que le prix stagne en moyenne à 6000 euros par hectare depuis plusieurs années ? Il est quand même de 90 000 euros par hectare aux Pays-Bas !

    Depuis quelques années, le prix de la terre stagne et on pourrait en conclure qu’il n’y a pas de spéculation. En réalité, le prix de la terre a globalement augmenté en France sur les 20 dernières années.

    Actuellement, ce prix augmente dans certaines régions et baisse dans d’autres. Les endroits où l’on peut spéculer sur la terre sont globalement ceux où l’agriculture s’est industrialisée : les zones céréalières dans le centre de la France, de betteraves en Picardie, de maïs dans le Sud-Ouest... Là, le prix de la terre continue à augmenter.

    En revanche, il y a des endroits en déprise, notamment les zones d’élevage comme le Limousin, où le prix de la terre peut baisser. Les prix augmentent aussi à proximité des villes et des zones touristiques, où la terre risque de devenir constructible.

    En France, ce sont les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) qui sont en charge de réguler le marché des ventes des terres agricoles. Elles sont très critiquées. Que faut-il faire de ces organisations ?

    Les Safer ont participé à limiter les inégalités d’accès à la terre et un prix de la terre relativement bas en France. C’est vrai, même s’il y a d’autres explications aussi, comme la plus faible valeur ajoutée produite par hectare en France.

    Pour autant, les Safer doivent encore évoluer pour pouvoir répondre aux enjeux alimentaires et agricoles du 21e siècle, il faut arriver à démocratiser leur gouvernance. Celles-ci restent aujourd’hui très liées aux décisions du syndicalisme majoritaire (de la FNSEA, ndlr). Les Safer doivent aussi devenir plus transparentes. Actuellement, les réunions de décision se tiennent à huis clos : c’est censé protéger les gens qui prennent les décisions pour qu’ils soient éloignés de certaines pressions, mais cela crée une opacité très délétère pour l’institution.

    Un autre élément à revoir, c’est la façon dont on fixe les objectifs politiques des Safer. Ces dernières, quand elles achètent une terre, doivent la revendre à la personne qui répond aux objectifs politiques qui sont notamment fixés dans des documents nommés « schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles ».

    Ces documents, écrits par l’État et validés par arrêté préfectoral, décrivent quel type d’agriculture vont viser les Safer et d’autres instances de régulation foncière. Or, ces documents, du fait que le syndicat majoritaire est largement consulté, défendent plutôt la prolongation de l’agriculture vers son industrialisation. Il y a donc un enjeu à ce que ces documents soient écrits pour défendre une agriculture du 21e siècle qui défend l’agroécologie, et des paysannes et paysans nombreux sur les territoires. À ces conditions-là, il n’y a pas de raison de vouloir se passer des Safer.

    Le fait que nous ayons un système qui alloue la terre, non pas en fonction de l’offre et de la demande, mais en vertu d’un projet politique censé répondre à l’intérêt général, est un trésor inestimable en France qu’il faut absolument garder.

    En creux de votre ouvrage se pose la question du rapport à la propriété. Est-il possible de dépasser le modèle du paysan propriétaire ?

    Sur le principe, rien ne justifie le fait qu’à un moment, une personne ait pu dire « cette terre m’appartient ». La terre étant à la fois un lieu d’accueil du vivant et le lieu où l’on produit la nourriture, on peut estimer que la propriété de la terre doit être abolie. Sauf que, dans une société très attachée à la propriété privée, cela paraît utopique.

    Prenons donc le problème d’une autre façon, et voyons ce qu’on peut déjà faire à court terme. Il faut avoir en tête que les agriculteurs ne sont pas majoritairement propriétaires des terres qu’ils travaillent : 60 % de cette surface est louée dans le cadre du fermage. Il y a même des paysan·nes qui décident parfois de ne pas acheter la terre et préfèrent la louer pour éviter de s’endetter.

    D’autre part, on dispose d’une régulation foncière selon laquelle la terre n’est pas une marchandise comme les autres et ne doit pas être uniquement dirigée par le marché. Ces mécanismes juridiques permettent à l’État, aux collectivités locales et aux syndicats agricoles, de définir ensemble qui va accéder à la terre indépendamment du fait que ces personnes soient riches ou pas.

    On a là un embryon qui pourrait faire imaginer un droit de l’accès à la terre en France institué en commun. Il faut renforcer et orienter ces mécanismes – qui ont plein d’écueils ! – vers des enjeux d’alimentation, d’emploi, d’environnement... Chercher à démocratiser la question de l’accès à la terre et « le gouvernement des terres », c’est à la fois une capacité à se prémunir des effets mortifères du capitalisme, et cela permet de penser comment on pourrait gérer les terres autrement.

    Le capitalisme n’est pas une fatalité : il y a d’autres manières d’être au monde, de produire de l’alimentation, de vivre, de sortir d’un monde où le but n’est que la recherche du profit. C’est comme quand on milite pour la sécurité sociale de l’alimentation : la Sécurité sociale en 1946 n’a pas renversé le capitalisme, mais elle a créé des espaces de répits face au capitalisme, extrêmement importants pour que les gens vivent bien et envisagent de transformer la société.

    Le livre dresse un panorama des organisations qui travaillent au rachat des terres pour les mettre à disposition de paysan·nes répondant à des critères socio-environnementaux, avec des règles transparentes d’attribution de l’accès au foncier. Les surfaces acquises restent toutefois modestes. Peut-on uniquement compter sur ce type d’initiatives ?

    Les gens qui s’intéressent à la terre aujourd’hui ont bien compris qu’on n’allait pas abolir la propriété privée demain. Ils ont aussi compris que s’ils voulaient expérimenter d’autres manières de faire de l’agriculture et de l’alimentation, il fallait accéder à la propriété des terres.

    L’idée de la propriété collective, ce n’est pas l’abolition de la propriété privée, mais que des gens se mettent ensemble pour acheter de la terre. C’est ce que fait Terre de Liens en louant ensuite la terre à des paysan·nes qui mettent en œuvre des projets répondant aux enjeux de société, d’emploi, d’environnement, d’entretien du territoire... Mais c’est aussi ce que font d’autres structures de propriété foncière – la Société civile des terres du Larzac, la Terre en commun sur la Zad de Notre-Dame des Landes, Lurzaindia dans le Pays basque, la foncière Antidote, et bien d’autres.

    Tout un tas de gens essaient d’acheter des terres pour en faire des espaces de résistance face à l’agriculture industrielle et capitaliste. Cela permet d’imaginer d’autres rapports à la propriété. Ce sont des lieux d’expérimentation très importants pour susciter de nouveaux imaginaires, apprendre à faire autrement, créer de nouvelles manières d’être au monde.

    Le problème de ces lieux-là, c’est qu’ils ne peuvent pas permettre un changement d’échelle. Cela ne peut pas être la solution de sortie des terres du capitalisme. Comme elles n’abolissent pas la propriété, s’il fallait racheter toutes les terres, cela coûterait des centaines de milliards d’euros.

    Par ailleurs, ces terres ne sont pas à vendre à court terme – une terre se vend en moyenne tous les 75 ans. D’où la nécessité de faire à la fois des expérimentations de propriété collective, tout en ravivant la question de la régulation foncière pour sortir l’agriculture du capitalisme.

    En quoi la lutte de Notre-Dame des Landes, victorieuse en 2018, a reconfiguré les luttes, notamment anticapitalistes, autour des terres ?

    La question agricole et foncière, en France et même en Europe, était très peu investie par les milieux anticapitalistes. L’activisme des gens qui vont s’installer dans la Zad, les coopérations menées avec des syndicats agricoles comme la Confédération paysanne, ont – non sans débats houleux et conflits internes – mené à une lutte assez exemplaire sur un territoire.

    La répression peut être énorme, mais la capacité de résistance aussi. Cette lutte a produit des façons de faire sur le territoire – en termes d’habitat, d’agriculture collective, de vivre ensemble – inspirantes pour toute une génération militant contre le néolibéralisme et le capitalisme. Beaucoup de milieux politiques aujourd’hui parlent de subsistance, d’alimentation, de terres.

    Notre-Dame des Landes marque aussi le fait qu’avec de moins en moins d’agriculteurs dans la société (2,5 % des gens sont des travailleurs de la terre dont 1,9 % sont des agriculteurs au sens légal), les enjeux agricoles ne peuvent être uniquement du ressort des luttes paysannes. La centralité de ces luttes doit être partagée avec d’autres types d’acteurs politiques, notamment des gens qui habitent le territoire sans être forcément paysans.

    La dynamique des Soulèvements de la Terre est-elle un prolongement de Notre-Dame des Landes ?

    En effet, il me semble que Notre-Dame-des-Landes est une inspiration forte de la pensée qui s’agrège autour des Soulèvements, mouvement riche de sa pluralité. Les Soulèvements montrent que les espoirs nés de l’expérimentation à Notre-Dame-des-Landes sont possibles partout et qu’il va falloir faire différemment dans tous les territoires – chaque endroit ayant ses spécificités.

    Les questions de rapport à la terre ont aussi émergé dans l’espace politique des années 1990, avec les luttes au Chiapas, au Mexique, qui continuent d’inspirer les milieux politiques en Europe et en France. Cette circulation des imaginaires de luttes permet de penser des mondes différemment. Les Soulèvements arrivent à fédérer de manière assez importante et repolitisent très clairement ces questions de la terre. Ils portent ces questions sur tous les territoires qui ont envie de s’en emparer en disant : « C’est possible aussi chez vous ».

    Peut-on sortir l’agriculture du capitalisme ? Pour Tanguy Martin, auteur de Cultiver les communs, il faut combiner les expérimentations de propriété collective tout en s’attachant à la régulation foncière.

    https://basta.media/Propriete-collective-des-terres-des-espaces-de-resistance-face-a-l-agricult
    #agriculture #résistance #capitalisme #accès_à_la_terre #terre #financiarisation #spéculation #Sociétés_d’aménagement_foncier_et-d’établissement_rural (#Safer)

  • Éducation : des représentants syndicaux quittent une table ronde tendue après avoir été mis en cause
    par Raphaël Marchal, le Mercredi 20 septembre 2023 à 18:37, mis à jour le Mercredi 20 septembre 2023 à 18:45| LCP - Assemblée nationale
    https://lcp.fr/actualites/education-des-representants-syndicaux-quittent-une-table-ronde-tendue-apres-avoi

    Venus participer à une table ronde sur la rentrée scolaire à l’Assemblée nationale, mercredi 20 septembre, les représentants des syndicats d’enseignants ont quitté la salle après avoir été mis en cause par certains députés. Avant l’incident, ils avaient été particulièrement critiques à propos de la politique de l’exécutif.

    Ce fut le reproche de trop. Venus présenter, mercredi 20 septembre, leurs observations sur la rentrée scolaire aux députés de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, les représentants des syndicats d’enseignants ont quitté la table ronde avant la fin, à l’issue d’une séance particulièrement crispée.

    Très critiques de la politique menée par l’exécutif et de la « surcommunication » de leur ministre de tutelle, Gabriel Attal, les représentants syndicaux ont longuement décrit la crise qui touche la profession, vilipendant la mise en place du « Pacte enseignant » - qui implique l’exécution de certaines missions supplémentaires en contrepartie d’une incitation financière -, critiquant le manque de personnel, et accusant le gouvernement d’avoir voulu détourner l’attention en interdisant l’abaya. (...)

    • La HONTE !
      « vous n’honorez pas le corps professoral que vous êtes censés représenter » - V. Riotton, Renaissance

      « sketch des inconnus » - J. Odoul, RN

      « mettez-vous au niveau et baissez d’un ton » - R. Chudeau, RN

      Soutien aux organisations syndicales insultées sous mes yeux.
      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1704549344823697408/pu/vid/avc1/720x720/N7zZZ4btFPslvo-A.mp4?tag=12


      https://twitter.com/S_Legrain/status/1704549686441287973

    • Sarah Legrain

      La commission Éducation reçoit aujourd’hui les organisations syndicales enseignantes représentatives, à ma demande.
      Toutes alertent sur l’état catastrophique de l’école.
      Les macronistes et le RN les insultent, au point qu’elles quittent la salle !

      #DirectAN

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1704526795473600512/pu/vid/avc1/720x1280/UZctJDM-BNwp5yz6.mp4?tag=12

      Jamais des représentants invités à s’exprimer devant les députés n’avaient été ainsi maltraités.

      Écoutez la façon dont les macronistes et les lepenistes s’adressent aux représentants des organisations syndicales enseignantes.

      Leur mépris pour les professeurs les réunit. Paul Vannier

    • pour être écouté, faut gagner plus. ou incarner une sérieuse menace de mise en cause de l’ordre social. l’école ne vaut plus rien, sauf là où elle est support de profitabilité (boom colossal de l’enseignement supérieur privé financé en grande partie par l’argent de l’apprentissage). elle subsiste comme forme disciplinaire archaïsante.

      instit, ma soeur avait convaincu ses collègues d’utiliser du fric de la caisse des écoles pour que les élèves soient initiés au judo par un intervenant extérieur. ça n’aura pas lieu, l’inspecteur a interdit cette activité. pas d’intervenant extérieur (pas assez formatés éducation nationale), et obligation pour les profs au 10 mutes par jour d’activité physique même lorsqu’il n’ont aucune appétence pour la chose (conseil de collègues : "tu as qu’à les faire jouer au ballon"). il faut bannir tout espace de liberté qui ne soit pas la liberté du patron (dont celle d’insulter ses subordonnés, comme l’ont fait ici des parlementaires encouragés par la présidente de la commission Isabelle Rauch, fille de militaire et ex-PS...)

      c’est déjà pour beaucoup un temps de travail forcé qui ne dit pas son nom. avec la décote qui s’applique sur le calcul des retraites, bien des profs ne pourront pas arrêter avant 65 ou 67 ans sans subir une brutale baisse de retraite.

      obéir plus pour gagner (un peu) plus. avec le pacte enseignant, un salaire de merde se voit "augmenté", (ce qui joue à la marge sur le faible niveau de retraite) moyennant contreparties. le modèle du vacataire contractuel, polyvalent, flexible et corvéable à merci, a déteint sur tout le tissu.

      on les croyais morts, mais ça ne se met pas en place en bon ordre. les dirlos d’établissements s’en inquiètent
      Éducation : aucun « pacte enseignant » n’a été signé dans 30 % des collèges et lycées, selon un syndicat
      https://www.sudouest.fr/politique/education/education-aucun-pacte-enseignant-n-a-ete-signe-dans-30-des-colleges-et-lyce

      Les enseignants dans 30 % des collèges et lycées n’ont à ce stade signé aucun « #pacte_enseignant », qui doit permettre aux professeurs d’effectuer de nouvelles missions en échange de nouvelles rémunérations, selon une enquête du premier syndicat des chefs d’établissements qui alerte sur une « allergie collective ». « À travers notre enquête de rentrée menée auprès de 2 750 principaux et proviseurs, on constate que 30 % des établissements n’ont à ce stade aucun pacte signé » et « 54 % des collèges et lycées ont moins de 10 % de pactes signés », a annoncé mercredi Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d’établissements.

      Les chiffres « sont assez effarants, on ne s’attendait pas à ça. Il y a évidemment des écarts selon les établissements mais le taux moyen de pacte signé est de 23 % », a-t-il ajouté, soulignant qu’il y a, selon lui, « une allergie collective au pacte ». « Cela va mettre les chefs d’établissement en difficulté car les annonces faites au grand public qui s’appuient sur le pacte, tels que les remplacements de courte durée ou encore devoirs faits, ne pourront pas se faire correctement s’il n’y a pas de volontaires », a résumé Bruno Bobkiewicz.

      ce que montre aussi à l’occasion le "pas d’élève sans prof", c’est un "besoin" croissant d’emploi vieux (faute de revenu : coupes réglées sur le droit au chômage, à la retraite, au RSA)

      .... la CGT-Educ’action s’est émue sur X de l’embauche d’une enseignante contractuelle âgée de 85 ans dans un lycée du 19e arrondissement parisien.

      https://www.bfmtv.com/paris/paris-une-femme-de-85-ans-embauchee-en-tant-qu-enseignante-contractuelle_AN-2

      #laideur #école #éducation #enseignants #travail #salaire #retrtaite

    • il n’y a en presse que LCP pour mentionner cette première ÉDUCATION : DES REPRÉSENTANTS SYNDICAUX QUITTENT UNE TABLE RONDE TENDUE APRÈS AVOIR ÉTÉ MIS EN CAUSE
      https://www.lcp.fr/actualites/education-des-representants-syndicaux-quittent-une-table-ronde-tendue-apres-avoi

      ils avaient guère le choix. de grèves saute mouton en défaites carabinées successives depuis 20 ans, leur légitimité auprès de leurs membres réels ou putatifs est déjà plus que réduite. on se syndique par nécessité professionnelle (la cogestion, les mutations), ou, au mieux, ne pas être isolé, essayer de tenir un rapport de force taule par taule.

      #syndicat #profs

  • Détresse pour les précaires, hausse des marges pour les entreprises : à qui profite l’inflation ?
    https://basta.media/detresse-pour-les-precaires-hausse-des-marges-pour-les-entreprises-a-qui-pr


    Loin d’avoir été jugulée, l’inflation s’installe comme pérenne. Elle fait des gagnants, les entreprises qui augmentent indûment leurs profits, et des perdants, les ménages les plus pauvres qui subissent. Ce n’est pas une fatalité.

    Voilà presque deux ans que le gouvernement annonce que l’inflation est « temporaire », qu’elle va finir par « baisser » et qu’elle est plus faible en France que dans les autres pays européens. « Le pic de l’inflation est désormais passé », affirmait encore Élisabeth Borne le 23 août dernier. Mais huit jours plus tard, l’Insee annonçait que l’indice des prix à la consommation avait progressé de 4,8 % sur un an au mois d’août contre seulement 4,3% au mois de juillet. L’inflation en France est dorénavant supérieure à celle de la zone euro et l’une des plus élevées d’Europe. Comment l’expliquer ? Quels sont les perdants ? Les gagnants ?

    L’inflation repart à la hausse

    C’est devenu un jeu sur les réseaux sociaux : répertorier les innombrables interventions publiques du président de la République et des membres du gouvernement promettant une « inflation temporaire » (le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le 17 novembre 2021), un « pic de l’inflation déjà atteint » (encore Bruno Le Maire, le 27 juin 2022, puis Emmanuel Macron le 27 février 2023 et la Première ministre Élisabeth Borne le 23 août 2023) ou encore une « baisse à venir » (Olivier Véran, porte-parole du gouvernement le 28 juillet 2022).

    Les chiffres disent pourtant le contraire : les prix à la consommation sont durablement orientés à la hausse en France. Sur deux ans, entre août 2021 et août 2023, la hausse est de 10,5 %, et même de 20 % pour les seuls produits alimentaires et de 31 % pour l’énergie.

    Le net rebond de la hausse au mois d’août 2023 s’explique par une inflation pérenne sur les produits alimentaires, et par l’augmentation des prix de l’électricité : après les avoir augmentés de 15 % au 1er février, le gouvernement a décidé d’une deuxième hausse de 10 % au 1er août, en plein cœur de l’été.

    C’est environ 400 euros de plus en moyenne par an et par ménage, auxquels il faut ajouter les prix du pétrole et du gaz repartis eux aussi à la hausse. Selon Eurostat, la France est désormais dans le peloton de tête des pays européens les plus touchés par l’inflation.

    Pouvoir d’achat en baisse

    En parallèle, les salaires augmentent en moyenne bien moins vite. Les salaires dits réels, c’est-à-dire lorsque l’inflation est prise en compte, sont par conséquent, depuis deux ans et en moyenne, orientés à la baisse. Dans le secteur privé, les salaires réels ont même été en recul sept trimestres consécutifs sur les années 2021-2023.

    Selon l’Insee, le niveau de vie des ménages a ainsi reculé en moyenne de 0,3 % en 2022 et de 0,6 % au premier trimestre 2023, avec une stabilisation au second trimestre 2023. Ces chiffres cachent d’énormes disparités. Certains salaires n’ont pas été, ou peu, revalorisés.

    Après avoir vécu sous un régime de (très) faible inflation depuis la fin des années 1980, nous faisons face à une augmentation subite, continue et générale des prix depuis deux ans. Ce qui est source d’angoisses, de privations et d’insécurité. Alors qu’il n’y a jamais eu autant de millionnaires en France, plus d’un tiers des habitant·es du pays affirment ne plus pouvoir se procurer une alimentation saine, lui permettant de faire trois repas par jour, et 45 % ont des difficultés pour payer certains actes médicaux ou leurs dépenses d’énergie. C’est l’inquiétant constat fait par le 17e baromètre d’Ipsos et Secours populaire de la pauvreté et de la précarité.

    Détresse sociale

    Le recours à l’aide alimentaire, qui avait déjà triplé entre 2012 et 2022, concerne toujours plus de familles et d’étudiant·es. De plus en plus de personnes ayant un emploi y recourent aussi. Les Restos du cœur annoncent avoir déjà reçu 18 % de personnes en plus en 2023 que l’année précédente.

    Cette « déconsommation » subie s’observe jusque dans les statistiques générales : la consommation de produits agricoles a baissé, en volume, de plus de 10 % depuis fin 2021. Une baisse aussi rapide est inédite. Va-t-elle se poursuivre ? Quels seront ses effets économiques et sociaux ? Sur la santé de celles et ceux qui doivent se priver ?

    Cette déconsommation subie frappe d’autant plus les ménages qu’ils sont pauvres. Les 9,2 millions de personnes dont les revenus sont situés sous le seuil de pauvreté sont celles dont les dépenses contraintes (loyers, énergie, alimentation) sont déjà les plus importantes : elles doivent faire avec 41 % de dépenses dites « pré-engagées » en moyenne, contre 28 % pour les ménages aisés, selon les données de France stratégie.

    Inflation pour les uns, profit pour les autres

    Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Les grandes entreprises tirent particulièrement leur épingle du jeu. Pour le troisième trimestre consécutif, leur taux de marge – hors secteur financier – a progressé, pour atteindre 33,2 %, en hausse de 1,5 point par rapport au trimestre précédent. C’est plus qu’en 2018, avant la pandémie de Covid-19.

    Selon l’Insee, près des trois quarts de cette hausse s’expliquent par l’envolée des prix de leurs produits. Par l’inflation donc. L’industrie agroalimentaire affiche ainsi des marges historiques. La hausse des prix des produits alimentaires qui frappe si fortement les ménages, notamment les plus pauvres, font ainsi grossir les profits de l’agro-industrie.

    Une publication du Fonds monétaire international montre que l’augmentation des bénéfices des entreprises, qui ne peut s’expliquer par une hausse de leur productivité, est désormais « à l’origine de près de la moitié de la hausse de l’inflation des deux dernières années en Europe ».

    Les entreprises ont été et se sont mieux protégées de l’augmentation du prix des matières premières que les populations. En plus du soutien organisé par les pouvoirs publics, elles ont joué sur les prix pour augmenter leurs marges et leurs profits. Une publication de l’Insee montre par exemple que les entreprises répercutent sur leurs prix de vente l’équivalent de 127 % des hausses de prix de l’énergie auxquelles elles sont confrontées.

    En revanche, quand les prix de l’énergie baissent, comme au printemps, les entreprises ne répercutent sur leurs prix que 58% de cette baisse. L’écart entre les deux, payé par les consommateurs, alimente directement les profits sans que cela soit justifié. Les économistes ont appelé ce phénomène la « profitflation », une inflation tirée par les profits.

    Aucune mesure contre les profits

    Aucune politique publique n’a pourtant été décidée pour juguler l’inflation tirée par les profits. Du côté de la Banque centrale européenne, dont la mission est de maintenir l’inflation à 2 % en Europe, on fait comme si la #profitflation n’existait pas. La BCE vient en effet d’augmenter pour la dixième fois consécutive ses taux directeurs, risquant de paralyser l’économie, plutôt que de restreindre la capacité des (grandes) entreprises à augmenter leurs profits.

    Le FMI montre pourtant que les profits des entreprises doivent être réduits très significativement pour que l’inflation revienne dans les clous des objectifs de la BCE. Selon les hypothèses retenues, il faudrait qu’ils soient ramenés à un niveau compris entre celui qui était le leur dans les années 1990 et celui d’avant la pandémie. En tout cas bien plus bas qu’aujourd’hui. La BCE pourrait donc conditionner son soutien aux très grandes entreprises au fait que celles-ci réduisent très sensiblement leurs prix ou les dividendes versés ou investissent massivement dans la transition écologique. Ce n’est pas le chemin choisi.

    Le gouvernement protège les entreprises

    L’exécutif français, de son côté, s’est démultiplié pour éviter une augmentation générale des salaires et des prestations sociales, comme s’il craignait l’enclenchement d’une improbable spirale prix-salaire. Les experts sont pourtant formels. Il n’y a pas de hausse autoentretenue entre les prix et les salaires, puisque les seconds sont peu revalorisés et, lorsqu’ils le sont, c’est avec un délai conséquent.

    Les salaires sont donc en retard. Pour juguler la profitflation, l’exécutif aurait donc pu œuvrer pour que les entreprises privilégient une augmentation des salaires plutôt que des profits. Mais au printemps, le gouvernement fait tout le contraire en préconisant via le projet de loi sur le partage de la valeur ajoutée une augmentation des primes plutôt que des salaires, encourageant de fait une augmentation des profits.

    Sur l’autre versant, l’exécutif pourrait décider d’encadrer plus strictement les prix, afin que ceux-ci ne soient pas maintenus artificiellement plus haut que nécessaire par les entreprises. Mais le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’est pour l’instant limité à demander aux entreprises en général, et aux enseignes alimentaires en particulier, de contenir les hausses de prix. Les inviter à mettre sur pied des paniers anti-inflation garantit de laisser inchangé leur pouvoir de marché et faire comme si les pouvoirs publics étaient impuissants.

    Nous l’avions un peu oublié avec la disparition de l’inflation depuis les années 1980, mais tout épisode inflationniste place en général les entreprises dans le camp des gagnants et les personnes les plus précaires dans le camp des perdants.

    Lutter contre l’inflation par des mesures de contrôles des prix et des profits d’un côté, et de hausse des revenus de l’autre, dessine en creux une politique qui permettrait de réduire les inégalités fasse à l’inflation et les terribles souffrances qui l’accompagne.

    Maxime Combes

  • La persistance de l’inflation relance le débat sur les gagnants de la hausse des prix
    https://archive.li/2023.09.17-082518/https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/09/17/la-persistance-de-l-inflation-relance-le-debat-sur-les-gagnants-de-la-hausse

    Le débat sur les gagnants et les perdants d’une inflation attendue à 5 % en 2023 (4,9 % en août, selon les chiffres publiés vendredi 15 septembre) apparaît d’autant plus légitime que le fossé entre une France en forme et l’autre qui peine s’élargit continûment.

    Côté pile, l’indice CAC 40, en hausse de près de 15 % sur un an, tutoie les sommets, et les dividendes versés au second trimestre (environ 50 milliards d’euros) sont au plus haut.

    Côté face, de plus en plus de Français se serrent la ceinture. En 2022, les salaires ont augmenté de 3,8 %, quand l’inflation atteignait 5,9 %, selon la Banque de France. Cette baisse du pouvoir d’achat s’est traduite par un recul de la consommation, notamment de produits alimentaires. Une étude de l’Insee publiée le 20 juillet révèle que 9 millions de personnes sur le territoire métropolitain étaient en « privation matérielle et sociale » en 2022, « soit le plus haut niveau depuis 2013, première année où elle a été mesurée ». D’où l’appel au secours lancé par les Restos du cœur : entre 2022 et 2023, l’association a distribué 170 millions de repas, soit 30 millions de plus que l’année précédente.
    Face à cela, la question fondamentale n’est plus seulement de savoir qui bénéficie de la crise, mais de déterminer qui l’aggrave. Ces derniers mois, des institutions françaises et internationales ont blâmé les entreprises, et notamment européennes, pour avoir augmenté leurs prix au-delà de la hausse des coûts qu’elles subissaient en amont. Avant d’accuser toutefois les LVMH, L’Oréal, TotalEnergies et autres multinationales de faire leur pelote sur le dos des Français, il faut préciser que les sociétés du CAC 40 ont réalisé en moyenne en 2022 moins de 22 % de leur chiffre d’affaires en France, et probablement un pourcentage bien moindre de leurs bénéfices.

    L’Insee, elle, donne des indications sur les secteurs où des effets d’aubaine ont pu être observés dans l’Hexagone. « Si l’on regarde sur la durée, entre le second trimestre 2019 et le second trimestre 2023, il y a bien une hausse des marges brutes unitaires dans l’industrie (+ 7,11 %) supérieure à celle des salaires (+ 2,37 %). C’est vrai surtout dans les secteurs de l’énergie et de l’agroalimentaire, mais ce n’est pas le cas dans les services », souligne Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management.

    « Certains de nos tarifs ont augmenté de plus de 20 % mais, non, on ne s’en met pas plein les poches », réagit Gérald de Nanteuil, président des Boulangers bretons, une PME d’une quarantaine de personnes située dans le Finistère, qui fabrique petits pains frais et viennoiseries pour les écoles ou les Ehpad. « Quand les prix des emballages ou du blé ont flambé, à partir de 2021, nous avons mis du temps à répercuter ces hausses sur nos tarifs, et cela nous a coûté très cher, en rentabilité et en trésorerie », raconte-t-il.

    Rapports de force trop déséquilibrés

    « A présent que les prix des matières premières refluent, nous essayons de reconstituer notre trésorerie, pour revenir à peu près au niveau d’avant-crise, explique-t-il. Mais nous sommes liés par des contrats sur l’énergie ou sur la farine qui créent une latence avant que nous puissions bénéficier des baisses. Et dans le même temps, nous augmentons nos grilles salariales tous les six mois ». Et d’insister : « Nous ne sommes pas seuls. Si nos prix ne sont pas bons, des concurrents vont chercher à reprendre nos clients. De même, nous demandons à nos fournisseurs de nous traiter décemment. Bruno Le Maire a beau réclamer des baisses, les prix, ce n’est pas de la politique, c’est le marché. »

    Parfois, cependant, les rapports de force semblent trop déséquilibrés. « La décennie qui précède cette crise a été marquée par deux phénomènes : la concentration des entreprises et la baisse du pouvoir de négociation des salariés, liée à la fois à l’affaiblissement des syndicats et à la disparition des grandes usines, qui étaient des lieux importants de négociation », analyse Sarah Guillou, directrice du département de recherche innovation et concurrence à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE Sciences Po), qui ajoute : « Cela crée des inégalités au sein même de la chaîne de valeur. »

    Le consommateur final n’est pas le seul à souffrir. « Une surenchère persiste sur les tarifs de certains matériaux, comme le verre ou le métal, qui n’est pas justifiée. On se demande même si certaines pénuries ne sont pas organisées ici et là pour créer du stress. J’ai dû batailler avec un fournisseur de sanitaires qui exigeait une hausse de près de 15 % par rapport au prix que j’avais sécurisé. Entre la baisse des prix de l’énergie et celle des matières premières intervenues depuis, comment voulez-vous comprendre une telle augmentation ? », s’indigne Serge Wermelinger, un promoteur immobilier du Haut-Rhin, qui dénonce les « surmarges d’industriels très puissants » : « Ils sont en train de scier la branche sur laquelle nous sommes tous assis », prévient-il, rappelant que l’inflation des coûts de construction se conjugue à la montée des taxes et à l’inflation liée aux objectifs de zéro artificialisation nette.

    A ce stade, le gouvernement cherche à peser pour assurer un meilleur partage de la valeur en faveur des salariés. Jeudi 7 septembre, Emmanuel Macron a confirmé la tenue d’une « conférence sociale » sur les bas salaires. Le projet de loi qui vise à élargir l’intéressement et la participation aux entreprises employant jusqu’à 50 collaborateurs sera examiné au Sénat en octobre.
    « L’inflation marque la confrontation entre des salariés qui veulent protéger leur pouvoir d’achat et des entreprises qui tiennent à préserver leurs marges. En France, le partage des revenus est d’autant plus sensible que la baisse inquiétante de la productivité constitue un appauvrissement collectif », déplore Patrick Artus, conseiller économique de Natixis. Avant de prévenir : « Au regard des investissements colossaux nécessaires pour la transition énergétique, il demeure préférable de privilégier l’investissement par rapport à la consommation des ménages. Sous réserve que les plus modestes soient protégés et que les marges de manœuvre dégagées par les entreprises ne se retrouvent pas dans les rachats d’actions et les dividendes. »

    Isabelle Chaperon

    • DINGUE !
      ➡️ Quand les prix de l’énergie augmentent, les entreprises répercutent 127% de cette hausse sur le prix des produits
      ➡️ Quand ils baissent, elles répercutent seulement 58%

      La différence alimente leurs marges, et leurs profits
      Voilà d’où vient l’inflation : #ProfitFlation

      La transmission directe des coûts des intrants importés et de l’énergie aux prix de production : un impact très variable d’une entreprise à l’autre : https://www.insee.fr/fr/statistiques/7616072

      Deux rappels :
      ➡️ une étude publiée par le FMI a montré qu’environ la moitié de l’inflation en Europe est tirée par l’augmentation des profits des entreprises
      ➡️ les taux de marge des entreprises s’envolent : 33,2% en août, l’essentiel (73%) provenant de la hausse de leurs prix

      autoriser la vente à pertes sur les carburants est une politique d’affichage, d’improvisation, qui ne répond pas structurellement à l’inflation ; deux ans qu’on leur explique qu’une inflation nourrie par les coûts de l’énergie & par les profits impose plus de régulation sur les prix et marges des entreprises.

      Que font-ils ? L’inverse : moins de régulation au risque d’une loi de la jungle qui favorisera les plus gros.

      Vente à perte des carburants : « L’inflation des énergies fossiles se joue sur les marchés internationaux »
      https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-6h20/l-invite-de-6h20-du-lundi-18-septembre-2023-3515869
      Essence : le gouvernement veut autoriser la vente à perte sur les carburants, pour faire baisser les prix pendant quelques mois. Maxime Combes, économiste à l’Observatoire des multinationales est l’invité de 6h20.

      « Il faudra voir si les distributeurs de carburant s’emparent de cette mesure ou pas », tempère l’économiste. « Ce n’est pas certain. En tout cas, c’est une mesure de distorsion de concurrence, qui va favoriser les gros distributeurs de carburants, comme TotalEnergies, et les très grandes surfaces qui peuvent assumer de perdre sur la vente de carburant. Ceci a pour implication de faire disparaître les plus petits acteurs du marché. »

      Du point de vue du consommateur, ce sera plus bénéfique... à court terme : « Comme ce genre de dispositifs permet aux grands acteurs du marché d’écarter les plus petits : plus généralement, l’interdiction de la vente à perte permet justement de s’assurer que les prix à court, moyen et long terme resteront bas pour tout le monde, puisqu’il y a de la concurrence sur le secteur. Là, le gouvernement fait tout l’inverse. »

      « Tous les six mois, le gouvernement change de mesure »

      « Globalement, sur la distribution de carburant, les marges sont extrêmement faibles », précise Maxime Combes. « Ce n’est pas du tout là-dessus qu’ils font leur bénéfice. Les plus grosses marges dans la production et la distribution se font à l’extraction. Quand le produit final arrive à la pompe, les marges sont relativement limitée. Penser qu’on va juguler l’inflation des énergies fossiles, qui se joue sur les marchés internationaux, c’est de l’improvisation. »

      Pour l’économiste, les mesures d’urgence devraient au contraire avoir pour priorité de « s’attaquer de manière structurelle à l’inflation ». « Des mesures qui passent par un contrôle des prix, qu’on pourrait maintenir sur du long terme. Cela peut aller jusqu’à bloquer les prix. On peut envisager que les populations qui ont le plus de mal aujourd’hui à payer du carburant reçoivent un chèque ou soient aider, mais pas l’ensemble de nos concitoyens. Ça fait deux ans qu’on est touchés par l’inflation, et tous les six mois le gouvernement change de mesure... »

      Et l’étude évoquée et publiée par le FMI est ici : https://imf.org/en/Blogs/Artic

      https://twitter.com/MaximCombes/status/1703630011478036506

    • Autorisation de la vente à pertes sur les carburants : les 8 erreurs de l’exécutif
      https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/180923/autorisation-de-la-vente-pertes-sur-les-carburants-les-8-erreurs-de-

      Le concours des fausses-bonnes idées pour juguler l’inflation n’a manifestement pas de limite : après les inefficaces paniers anti-inflation de Bruno Le Maire, la nouvelle trouvaille d’Elisabeth Borne consiste à autoriser la vente à pertes des carburants. Voilà une mesure en trompe l’oeil injuste socialement, écologiquement discutable et favorable aux gros distributeurs pétroliers. Explications.

  • 🛑 La faim justifie les moyens... - Contre Attaque

    Se nourrir coûte 25% de plus qu’en janvier 2022 selon l’UFC Que Choisir. Dans le même temps, les salaires n’ont quasiment pas augmenté. L’argument du gouvernement pour ne pas rehausser les salaires était que cela risquait d’accélérer l’inflation. L’inflation est là, et les salaires stagnent. Cela veut dire qu’en valeur réelle, les salaires ont massivement baissé. C’est comme si tous les patrons avaient amputé massivement toutes les paies ! (...)

    ⚡️ #capitalisme #CAC40 #patronat #profits #bénéfices #milliardaires
    #anticapitalisme #inégalité #précarité #pauvreté #faim...

    ⏩ Lire l’article complet...

    ▶️ https://contre-attaque.net/2023/09/03/la-faim-justifie-les-moyens-2

  • Migration : « Inscrivons l’obligation d’identification des défunts anonymes dans le droit européen »

    La recherche d’identité des migrants morts en mer ou sur le territoire européen doit être systématisée afin de permettre aux familles de retrouver leurs proches disparus, plaident quatre professionnels de la médecine légale et des droits humains, dans une tribune au « Monde ».

    Le 9 août, quarante et une personnes ont été portées disparues au large des côtes de Lampedusa (Italie). Les témoignages des quatre survivants nous permettent de savoir que l’embarcation était partie des côtes tunisiennes avec quarante-cinq passagers, dont trois enfants. Cette énième tragédie vient s’ajouter à la longue liste des drames survenus en mer ces dernières années. Elle survient près de dix ans après le naufrage du 3 octobre 2013, là encore au large de Lampedusa, l’une des plus grandes tragédies maritimes du XXIe siècle.

    Dans la nuit du 13 au 14 juin, le naufrage d’une embarcation au large des côtes grecques a entraîné la disparition de plusieurs centaines de personnes. En raison de l’absence de renflouage de l’épave et d’examens médico-légaux, l’identité des hommes, femmes et enfants disparus dans cette tragédie ne sera pas formellement établie.

    Cette absence de collecte de #données_post_mortem ainsi que l’absence d’activation de #procédures de collecte de #données_ante_mortem des proches des #disparus soulèvent de nombreuses questions éthiques et juridiques. Elles entravent en effet la possibilité pour les proches des défunts de faire leur #deuil en l’#absence de #corps, ou d’engager les démarches administratives habituelles en cas de décès, démarches qui nécessitent précisément un #certificat_de_décès.

    Au cours des décennies 2000 et 2010, les #disparitions_anonymes au sein et aux portes de l’Europe ont significativement augmenté. Ce phénomène est intimement lié à la dangerosité croissante des migrations transfrontalières, et notamment des traversées par voies maritimes. Au-delà des disparus en mer, dont l’identité précise demeure bien souvent inconnue, il faut reconnaître la hausse des disparitions anonymes sur le territoire européen. Nous observons l’arrivée croissante, dans nos services médico-légaux de Paris et de Milan, de corps sans aucun élément d’identité et pour lesquels la prise en charge ne fait pas l’objet d’un protocole. Si ce #protocole existe pour les victimes de catastrophe, il est rarement appliqué aux morts du quotidien.

    Transformer l’émotion en action

    Une telle réalité s’inscrit dans un contexte plus général où les sciences médico-légales ont fait des progrès significatifs, notamment en ce qui concerne le prélèvement, le croisement et l’archivage des données morphologiques, biométriques et génétiques. La mise en œuvre d’efforts concertés à l’échelle européenne permettrait d’appliquer le #cadre_législatif qui donnerait une chance à ces #corps_anonymes d’être un jour identifiés.

    En inscrivant dans le #droit européen une obligation étatique d’identification des #défunts_anonymes, imposant la collecte de données scientifiques ante mortem auprès des proches (photographies, radiographies, matériel clinique et génétique) et la comparaison avec les données post mortem recueillies lors d’#autopsies complètes sur les corps anonymes, il nous serait ainsi possible de mettre en place et de consolider des #bases_de_données biométriques contenant les caractéristiques et #profils_génétiques afin de maximiser les chances d’identifier les corps anonymes.

    En réponse à l’onde de choc suscitée par le naufrage du 18 avril 2015, l’Italie avait pris l’initiative de renflouer l’épave du chalutier située à 400 mètres de profondeur, afin de permettre à des travaux d’identification des quelque mille victimes d’être engagés. Cette initiative n’a pas été reconduite lors des naufrages successifs et, dans un silence relatif, nos sociétés se sont habituées à ce que des hommes, des femmes et des enfants puissent disparaître sans laisser de trace et sans que leurs proches soient dûment informés.

    Alors que nous nous préparons à commémorer les 10 ans de la tragédie du 3 octobre 2013, il nous semble nécessaire de transformer l’émotion en action. Nous appelons à un engagement collectif pour mettre en œuvre les efforts nécessaires afin d’accélérer et de garantir la recherche d’identité des défunts anonymes, rendant ainsi à leurs familles les proches disparus qu’elles recherchent encore. Cela ne peut se faire sans un nouvel effort législatif à l’échelle de l’Europe.

    #Charles_Autheman, consultant international spécialisé dans les droits humains ; #Cristina_Cattaneo, professeure titulaire en médecine légale à l’institut Labanof, université de Milan ; #Tania_Delabarde, anthropologue légiste, Institut médico-légal de Paris ; #Bertrand_Ludes, professeur de médecine légale, directeur de l’Institut médico-légal de Paris

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/30/migration-inscrivons-l-obligation-d-identification-des-defunts-anonymes-dans

    #décès #morts #mourir_aux_frontières #identification #biométrie

  • 🛑 Les dividendes continuent d’augmenter dans le monde, et encore plus en France...

    Les plus grandes entreprises dans le monde ont versé plus de 560 milliards de dollars de dividendes au deuxième trimestre, un record sur cette période, avec une tendance encore plus accentuée en France.
    Entre avril et juin, les 1 200 plus importantes entreprises cotées en Bourse, recensées par le gestionnaire d’actifs Janus Henderson, ont redistribué 568,1 milliards de dollars en dividendes à leurs actionnaires (...)

    #capitalisme #profits #dividendes... #anticapitalisme

    ⏩ Lire l’article complet...

    ▶️ https://www.nouvelobs.com/economie/20230830.OBS77496/les-dividendes-continuent-d-augmenter-dans-le-monde-et-encore-plus-en-fra

  • Faux abonnés, faux commentaires ou faux « j’aime » : comment tricher sur Instagram ? François Ruchti, Camille Lanci, Valentin Tombez - RTS - Mise au point
    Le business des influenceurs et influenceuses

    Acheter des abonnés ou des « j’aime » pour paraître plus populaire sur les réseaux sociaux : des sites internet proposent ce type de services pour une poignée de francs suisses. Parmi la clientèle, des personnes actives dans le monde de l’influence, de la politique ou du sport, comme le révèle une enquête de Mise au Point.

    En quelques clics, l’équipe de Mise au Point est virtuellement devenue, avec son profil « Emmalicieuse », l’un des comptes Instagram les plus prometteurs de Suisse romande. Pourtant, sur le profil de cette dernière, rien n’est vrai. Tout est acheté sur des sites internet qui proposent des centaines d’abonnés et des « j’aime » pour quelques euros.

    Pour paraître plus populaire et gonfler son audience, Emmalicieuse a ainsi pu compter sur l’achat de plus de 13’000 abonnés, de milliers de « j’aime » et de milliers de vues pour ses vidéos. Avec un budget total de 300 francs suisses , il a également été possible de lui payer des dizaines de commentaires comme « trop belle la photo » ou encore « j’adore ton look ». Son profil a depuis été effacé.

    Durant l’expérience qui a duré quelques semaines, le compte Emmalicieuse n’a jamais été bloqué par Instagram. Le réseau social prétend pourtant lutter activement contre les abonnés achetés et autres techniques pour gonfler sa notoriété.

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    Capture d’écran du profil d’Emmalicieuse [Instagram]

    Sous-traitants basés en Asie
    Parmi les fournisseurs d’abonnés achetés, Marc (Nom connu de la rédaction) , le patron d’une entreprise française spécialisée dans le domaine, a accepté de répondre aux questions de Mise au Point sous couvert d’anonymat.

    "Il y a différents types de qualité d’abonnés, avec plus ou moins de photos et d’éléments pour les rendre plus authentiques. Une fois qu’un client nous fait une commande, nous utilisons des stocks de profils pour générer des « j’aime » ou des commentaires. Généralement, ce ne sont pas de vraies personnes qui cliquent, tout est fabriqué par des réseaux d’ordinateurs et des sous-traitants basés en Asie. Il y a également la possibilité d’obtenir des vrais profils, des vrais abonnés. Ceci est possible grâce à des concours où il est obligatoire de s’abonner à nos clients. Ce service coûte plus cher", révèle-t-il.

    Ces gens veulent crédibiliser leur présence sur les réseaux. Avoir 100 ou 50’000 abonnés, cela fait la différence
    Marc*, le patron d’une entreprise française spécialisée dans le domaine

    Le jeune homme ne souhaite pas donner le nom de ses clients. « Parmi eux, il y a des gens qui souhaitent briller sur les réseaux, qui souhaitent impressionner leurs amis. Ce sont des ’Monsieur et Madame tout le monde’ », explique-t-il au micro de l’émission de la RTS. Avant d’ajouter qu’il y a aussi des politiciens, des influenceurs et de grosses entreprises qui font appel aux services de son entreprise. « Ces gens veulent crédibiliser leur présence sur les réseaux. Avoir 100 ou 50’000 abonnés, cela fait la différence », souligne-t-il.

    Son entreprise est également sollicitée pour se servir de l’algorithme de YouTube. Ces plateformes mettent en avant, comme il l’explique, les vidéos qui ont du succès. Et le succès amène le succès : « Notre service permet de créer de la visibilité. J’ai un client qui achète des dizaines de milliers de vues dès qu’il publie une vidéo. À chaque fois, cela lui permet de mettre en avant sa vidéo. Des vraies personnes finissent par aller voir sa vidéo. Et il fait ainsi facilement un million de vues », poursuit-il.

    Avec Emmalicieuse, la fausse influenceuse de Mise au Point, les abonnés ont été achetés via le site de Marc, mais également sur le site de ses concurrents. Ceci a permis d’identifier précisément un échantillon de 200 profils payants sur Instagram. L’équipe data de la RTS a analysé ces 200 comptes. Ces profils payants sont abonnés à Emmalicieuse, mais également à toute une série de gens bien réels.

    Des sportifs, artistes et politiciens _
    nicocapone.comedy [Instagram]De petites célébrités locales, des entrepreneurs, mais aussi quelques sportifs et artistes ont les mêmes abonnés qu’Emmalicieuse. Sur les 200 profils payants analysés, une cinquantaine suit par exemple le joueur de football Olivier Boumal. On trouve également une politicienne turque, Elvan Işık Gezmiş, membre du Parlement.

    En Suisse, c’est chez des influenceurs vaudois, nicocapone.comedy, qu’on retrouve une partie de notre échantillon de profils payants. Le couple vaudois, connu sur internet, fait régulièrement des apparitions à la télévision. Il affiche officiellement plus de 10 millions d’abonnés sur Instagram.

    Contactées, aucune de ces personnes n’a répondu à nos questions. Attention toutefois : les profils payants analysés se sont peut-être abonnés exceptionnellement gratuitement à ces différentes personnes.

    Sortir du lot *
    Mais pourquoi cette course aux « j’aime », aux abonnés ou aux commentaires ? Certains influenceurs interrogés ont avoué sous couvert d’anonymat utiliser ces artifices afin de sortir du lot et devenir attractifs pour les marques. En Suisse, une personne influenceuse peut déjà gagner plusieurs milliers de francs par mois avec 20 à 30’000 abonnés.

    Avec l’avènement des réseaux sociaux, des agences d’influence ont vu le jour. Ces agences mettent en relation les marques avec des influenceurs. Ils utilisent des outils afin de vérifier l’authenticité des influenceurs, mais la supercherie est parfois très dure à détecter. Hors caméra, des agences d’influenceurs avouent à demi-mot connaître l’ampleur du faux. Cette supercherie ne semble toutefois pas leur poser des problèmes.

    « Si 50% des abonnés d’un instagrammer sont achetés, ce n’est pas si grave. Certains ont plus d’un million de followers... Alors 50% de faux, ça reste 500’000 personnes qui peuvent être touchées, impactées par cette personne. Ca reste très intéressant de faire de la publicité avec ces influenceurs », indique l’une d’entre elles.

    Dans ce monde du faux, entre la course à la notoriété, aux partenariats, aux « j’aime » et aux commentaires, il est difficile de savoir qui joue le jeu sans tricher. Les consommatrices et consommateurs lambda sont donc laissés à eux-mêmes dans la jungle d’Instagram.

    #influenceurs #influenceuses #publicité #sport #politique #notoriété #réseaux_sociaux #blogs #notoriété #profils #abonnements #partenariats #fraude #internet #algorithmes #supercherie

    Source : https://www.rts.ch/info/suisse/14241142-faux-abonnes-faux-commentaires-ou-faux-jaime-comment-tricher-sur-instag

  • Soulèvements de la terre : « Le Dieu chrétien est le profanateur suprême de la propriété privée »
    https://www.la-croix.com/Debats/Soulevements-terre-Le-Dieu-chretien-profanateur-supreme-propriete-privee-2


    «  Une rapide enquête historique et sociologique suffirait pourtant à montrer que cette propriété est bien plus souvent le fruit d’une appropriation et d’une transmission par héritage.  »
    XAVIER BENOIT/LA NOUVELLE REPUBLIQUE/MAXPPP

    Alors que la dissolution des Soulèvements de la terre a été suspendue et que les soutiens au mouvement s’élancent le vendredi 18 août dans un « convoi de l’eau » vers Paris, Benoît Sibille propose une réflexion sur la remise en cause de la propriété privée et l’usage occasionnel du sabotage par les mouvements écologistes, dans une perspective théologique.

    Le retour des pratiques de sabotage dans les luttes écologistes choque et clive. Certains militants écologistes s’interrogent : suis-je solidaire de ces pratiques ? Ne va-t-on pas trop loin ? Nous ne présenterons pas ici un jugement arrêté sur l’opportunité stratégique, symbolique et politique de tel ou tel sabotage. Nous voudrions seulement nous demander pourquoi ces pratiques nous gênent tant. Il nous semble que cela est en grande partie dû au fait que le sabotage suppose une « violation de la propriété privée » et que, même inconsciemment, cette « propriété privée » est la divinité suprême de notre époque. Au fond, le sabotage choque car il relève de la logique de la profanation et du sacrilège. L’affaire nous semble donc hautement théologique.

    La propriété privée est réputée intouchable, elle est ce dont on ne peut user sans un titre spécifique (le titre de propriété). Elle divise ainsi, comme le font souvent les religions, le corps social en deux : les prêtres (propriétaires) et les fidèles (non-propriétaires) qui leur sont soumis. Les premiers sont, bien sûrs, bien moins nombreux et constituent l’élite sacerdotale. On pourra bien sûr tenter de rationaliser ce culte en disant que ce n’est que justice, que cette propriété est le fruit d’un travail, qu’en cela elle est un droit naturel et est légitimement méritée par ses propriétaires.

    Une rapide enquête historique et sociologique suffirait pourtant à montrer que cette propriété est bien plus souvent le fruit d’une appropriation et d’une transmission par héritage. Le culte de la propriété nous semble donc mériter une enquête théologique : croire qu’il s’agit d’une simple appropriation, c’est-à-dire d’un simple changement de propriétaire, c’est en effet croire que le « Dieu Propriété » est éternel et que toute terre est toujours nécessairement possédée par quelqu’un.

    Si tel était véritablement le cas, on pourrait tout au mieux critiquer tel ou tel propriétaire individuel pour sa mauvaise gestion, mais en aucun cas la propriété elle-même. À cette théologie de la Propriété Éternelle nous voudrions en opposer une autre, biblique, elle. Plutôt que d’entrer dans une régression à l’infini pour fonder l’éternité du Règne de la Propriété, la Bible nous renvoie à l’acte créateur : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » (Gn 1,1). Dire que Dieu crée le monde, c’est couper court à l’idée selon laquelle la terre a toujours eu des propriétaires, c’est interrompre la régression à l’infini par laquelle chacun revendique pour sa famille tel ou tel bout de terre.

    Le monde comme un jardin
    Le récit de la genèse présente le monde comme un jardin dont Dieu nous offre les fruits à consommer (Gn 1, 28-31 et Gn 2, 15) et, après la chute, comme une terre à travailler (Gn 3, 19). Toute l’histoire biblique est ensuite celle de la promesse d’une terre (depuis Gn 12, 1 jusqu’à Ap 21, 1) qui pourtant n’est jamais possédée définitivement. Dans cette promesse infinie, les femmes et les hommes se découvrent « pèlerins et étrangers sur la terre » (Gn 23, 4 ; Ps 39, 13 ; Hb 11, 13 ; 1 P 2, 11).

    Méditant cette condition biblique du peuple d’Israël, Franz Rosenzweig, philosophe juif du début du XXe siècle, notait : « Il (le peuple d’Israël) ne lui est pas donné de s’endormir dans son chez-soi ; il reste sans attaches, comme un voyageur (…). La Sainteté de la terre retire la terre de sa mainmise » (Étoile de la rédemption). La parole divine, en effet, est sans appel : « C’est à moi qu’est le pays. »

    Dieu profanateur
    Notre Dieu est ainsi, par le geste de la création, le profanateur suprême de la Propriété Privée. Chaque fois que nous invoquons la divine Propriété pour exiger la possession complète d’une parcelle de terre, sa parole rappelle : « La terre, c’est moi qui l’ai faite » (cf. Is 45, 13). Aussi, nous n’avons tout au plus qu’un droit d’usage sur celle-ci, et encore nous n’en avons l’usage légitimement que si nous l’usons en vue de tous.

    La tradition catholique a toujours été claire sur cela. La propriété privée ne peut être envisagée comme potentiellement acceptable que dans sa subordination à « la destination universelle des biens » (cf. Gaudium et spes 69). Qu’est-ce à dire ? Que reste-t-il de la « propriété privée » si elle est à la destination de tous ?

    Cela signifie, simplement et radicalement, que le droit de propriété doit être subverti de l’intérieur. Le titre de propriété désigne théologiquement un titre d’usage en vue de la mise à disposition de tous : si tu as du pain, c’est pour le partager ; si tu as la terre, c’est pour que personne ne soit sans terre. Selon la formule de l’apôtre Paul, il s’agit d’user du monde comme n’en usant pas (1 Co 7, 31), c’est-à-dire, ici, de s’approprier la terre de manière à la rendre inappropriable et donc commune.

    « Reprises de terres »
    La chose est très concrète, les stratégies de « reprises de terre » (occupations de terre par les paysans sans terre, au Brésil, sur le plateau du Larzac ou à Notre-Dame-des-Landes ; achats collectifs de terre par le biais de GFA citoyens ; mise en commun de terre, etc.) qui fleurissent aujourd’hui dans la militance écologiste réalisent très concrètement des formes de propriété rendant la terre inappropriable.

    Lorsque des citoyens achètent ensemble des terres pour les libérer des risques de l’artificialisation, pour les soustraire à la spéculation foncière et pour les mettre à disposition de paysannes et de paysans, ils font de la terre un bien commun sur lequel personne ne peut revendiquer de droit absolu. Ces initiatives sont profondément théologiques, théologales même. Révélant la terre comme inappropriable, ces reprises de terre sont l’occasion d’être repris par la terre et de laisser la terre être reprise par Dieu pour s’y découvrir pèlerin et usager de passage.

    Subvertir la propriété
    Si cette « destination universelle des biens » doit nous enjoindre de subvertir la propriété, elle est aussi ce qui doit conduire à mettre en cause toute appropriation de la terre sous le signe de la Divine Propriété Privée. Si la seule propriété légitime est celle qui se défait elle-même comme propriété privée, alors la propriété privée captatrice, accumulatrice – bref, capitaliste – est, elle, intrinsèquement illégitime. La contester – par voie légale, par occupation illégale ou par sabotage – n’est qu’une manière de convoquer cette divinité Propriété devant la face du Dieu créateur et de soumettre l’appropriation de la terre à l’inappropriabilité de la création.

    Jacques Ellul avait probablement raison en voyant dans la « profanation » la forme par excellence de l’éthique chrétienne. Confesser le Dieu créateur et sauveur, c’est avoir pour tâche de profaner toutes les idoles de notre monde. Il se pourrait que Dieu attende de nous l’audace d’être les profanateurs de la « Propriété Privée », d’être la terre qui se soulève contre les entreprises d’appropriations.

    • Benoît Sibille soutiendra bientôt une thèse aux allures prometteuses
      https://cv.hal.science/benoit-sibille
      il a contribué à la "revue d’#écologie_intégrale" Limite
      https://revuelimite.fr/auteur/benoitsibille
      dont l’histoire parait... complexe (créée à l’extrême droite)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Limite_(revue)#:~:text=Elle%20a%20été%20cofondée%20par,Dalmas%20et%20d.

      edit : le concept d’« écologie intégrale » apparaît en 1984 dans la publication royaliste, Je suis français. Jean-Charles Masson pose des « jalons pour un écologisme intégral », un terme inspiré du « nationalisme intégral » de l’écrivain Action française Charles Maurras.

      #propriété_privée #droit_d'usage #profanation #sabotage #théorie #théologie

    • apparemment, la revue Limite n’a pas survécu à ses (apparemment, vives…) contradictions internes et… aux difficultés de la presse papier

      Nos limites - Limite
      https://revuelimite.fr/nos-limites

      Après sept ans d’une aventure hors du commun, la revue Limite s’arrête. Il en a fallu, du cœur et du courage, à cette petite bande qui s’est reconnue dans une « génération Laudato Si » et s’est mise en tête d’en faire une revue. Si « l’esprit Limite » a germé partout en France, c’est aussi parce que de nombreux chrétiens y ont vu une nécessité. Entre nostalgie et fierté, voici le mot final de son directeur Paul Piccarreta. Édito frissons.

      Un mois après cette annonce, le tout dernier billet mis en ligne (nov. 2022) est signé de Benoît Sibille

      Des luttes écologiques au Royaume de Dieu - Limite
      https://revuelimite.fr/des-luttes-ecologiques-au-royaume-de-dieu

      De quelle mauvaise théologie sommes-nous les disciples, lorsque nous craignons de saisir la main tendue par les plantes et les bêtes, les fleuves et les forêts ? Il n’y a pas de panthéisme  lorsque nous faisons de « notre sœur mère la terre » une priorité à contempler et à protéger. Pour le philosophe chrétien Benoit Sibille, cette inquiétude qui étreint beaucoup de chrétiens n’est pas une inquiétude chrétienne.

    • son billet (07/2021) sur le covid-19

      Nous ne vivons pas une crise sanitaire - Limite
      https://revuelimite.fr/nous-ne-vivons-pas-une-crise-sanitaire

      Le Covid-19 n’est pas tombé du ciel. La possibilité de propagation d’agents infectieux libérés par la fonte du permafrost inquiète déjà. La situation n’a donc rien d’un mauvais moment à passer grâce à un « passe sanitaire » . La question n’est pas d’accepter ou non des mesures extraordinaires et ponctuelles ; il s’agit de décider de notre réaction face à l’effondrement des écosystèmes que nous provoquons.

      Alors que les citoyens refusant le « passe sanitaire » sont de plus en plus considérés comme responsables de la propagation de la pandémie de Covid-19, il importe de remonter correctement la chaîne des responsabilités. Le Covid-19 est une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmise à l’homme par des animaux non-humains du fait de la destruction de leur habitat naturel ou de leur exploitation. Que la pandémie vienne du pangolin ou de la chauve-souris change assez peu de chose, c’est de la prédation de l’humanité capitaliste sur les équilibres écosystémiques que vient la crise. La crise sanitaire ne vient pas de notre négligence dans l’usage du masque, du gel ou des vaccins, mais d’un mode de développement destructeur des écosystèmes. Pire, les industries dont nous attendons le salut (production de gel, de masques, de vaccins, etc.) participent elles-mêmes à la folie productiviste qui nous mène de manière de plus en plus inéluctable à l’effondrement. La pandémie de Covid-19 n’est donc pas une « crise sanitaire » pouvant se résoudre à l’échelle de la seule humanité ; c’est une « crise écologique » dont nous ne pourrons sortir qu’en acceptant de nous considérer nous-mêmes comme membres, parmi d’autres, d’écosystèmes.
      Le Covid-19 n’est pas tombé du ciel, les scientifiques alertaient depuis longtemps sur les risques liés aux zoonoses et l’on sait que d’autres suivront ; la possibilité de propagation d’agents infectieux libérés par la fonte du permafrost inquiète déjà. La situation n’a donc rien d’une crise que l’on pourrait traverser par des mesures strictement sanitaires. Il ne s’agit pas d’un mauvais moment à passer grâce à un « passe sanitaire », il s’agit d’une période dans laquelle nous entrons et il nous incombe de choisir comment nous y entrons. La question n’est pas d’accepter ou non des mesures extraordinaires et ponctuelles ; il s’agit de décider de notre réaction face à l’effondrement des écosystèmes que nous provoquons.
      Entrerons-nous dans cette période par la surveillance généralisée et l’accroissement du pouvoir technique ou y entrerons-nous par un changement radical de notre mode de développement ? Comment la surveillance de la population pourrait-elle être acceptable comme moyen d’espérer une sortie de crise alors que se maintient et se renforce, par et avec elle, le système économique qui produit ces pandémies ? Voulons-nous vivre ce temps de crise en réinventant des manières écosystémiquement soutenables de vivre ? Nous obstinerons-nous dans une forme de développement qui non seulement ne pourra durer qu’un temps, mais ne le pourra qu’au prix d’inégalités croissantes et d’une surveillance généralisée ?

    • [aspirine] peut-être s’agit-il de la revue Philosophique ?

      Philosophique

      La revue Philosophique a été fondée en 1986, à l’initiative de Louis Ucciani. Elle a été initialement éditée par le Centre de documentation et de bibliographie philosophique (CDBP), fondé en 1959 par Gaston Berger et Gilbert Varet. Elle paraît une fois par an, avec une double fonction : susciter la réflexion autour d’un des thèmes que le programme de l’agrégation met à l’ordre du jour. Faire apparaître les termes et les formes les plus récentes de la recherche philosophique.

      https://books.openedition.org/pufc/4137

      mais je ne trouve pas trace d’un n° sur L’Oeuvre
      https://www.lcdpu.fr/revues/?collection_id=536#:~:text=Revue%20%3A%20Philosophique%2C%20Presses%20universi.

    • tkt, je (me) faisais la remarque que la référence dans HAL était bizarre :

      Philosophique. Hors-série, 2022, L’Œuvre, Hors-Série

      L’Œuvre ne correspond à rien

      et oui, c’est bien de ce numéro HS de la revue que la lecture du sommaire me donne mal au crâne (pas le pataquès, ci-dessus)

      merci pour l’aspirine, mais je crains que ce soit insuffisant, l’abstention de toute lecture me semble, seule, pouvoir éviter le mal de tête :- )

  • Écopâturage : la guerre des moutons | Mediapart | 20.08.23

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/200823/ecopaturage-la-guerre-des-moutons

    De TotalEnergies à Amazon, en passant par des collectivités locales de toute taille, les centrales nucléaires ou encore les parcs de panneaux photovoltaïques, tout le monde veut ses moutons pour remplacer les bruyantes et polluantes tondeuses à gazon.

    Spécialiste du pastoralisme à l’université de Toulouse, la géographe Corinne Eychenne a fini par se pencher sur la question : « Un véritable marché a émergé depuis une dizaine d’années, confirme-t-elle. Cet engouement s’inscrit dans un contexte réglementaire avec l’interdiction des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts et plus généralement d’une volonté de “retour à la nature”. »

    Sur le papier, il n’y a que des avantages : la « tonte écologique est moins bruyante, moins chère et plus durable, vante l’un des leaders du marché, Ecomouton. Les moutons sont discrets : ils mangent et ils dorment ». Aucune « gêne ». Le meilleur plan du « greenwashing » bien que l’intérêt écologique de la pratique soit encore peu documenté.

    Ecomouton, créée en 2012 par le gérant d’un entrepôt logistique, a vite grossi. Une levée de fonds fructueuse, un chiffre d’affaires en croissance à deux chiffres qui a dépassé la barre du million en 2017 et a encore doublé depuis. Ecomouton est désormais à la tête d’un cheptel de près de six mille moutons répartis sur environ cinq cents sites aux quatre coins de la France. Facturé aux clients entre trois mille et six mille euros l’hectare tondu par an, le business plan est rentable mais les coulisses ne sont pas toujours reluisantes selon des salarié·es et ex-salarié·es qui ont témoigné auprès de Mediapart.

    • « De nouveaux sites sont installés quasiment chaque semaine et des centaines de moutons se retrouvent lâchés dans des prés sans surveillance et sans plus de soin qu’une tondeuse à gazon », dénonce B., salarié qui a souhaité garder l’anonymat (voir boîte noire).

      Dans les faits, chaque site d’Ecomouton est géré par un « berger » chargé de passer deux fois par mois pour compter les moutons, contrôler les clôtures, la disponibilité de l’eau et de la nourriture dans le pré. Certains signent de micro-temps partiels en CDI pour un revenu complémentaire de 100 à 150 euros par mois. D’autres cumulent plusieurs sites et travaillent à temps plein. Aucune formation n’est requise par la loi ni l’entreprise qui milite, assure-t-elle, pour la création d’un diplôme d’« écopâtureur ». « “Berger”, c’est juste pour la pub, ironise S., une salariée en poste depuis peu. Sur nos contrats, on est “ouvrier paysagiste”. »

      « La plupart de nos bergers sont des éleveurs professionnels qui font ça à côté de leur activité agricole, on cherche des gens avec de l’expérience », précise le dirigeant d’Ecomouton, Sylvain Gérard. Mais certains, interrogés par Mediapart, sont des profanes. « Je n’avais jamais fait ça avant donc au départ, je ne savais pas comment m’y prendre simplement pour regrouper et compter les moutons. Il faut savoir un milliard de trucs pour comprendre ce qui passe dans la tête d’un troupeau, j’étais dépassée », poursuit S., la nouvelle bergère.
      [...]
      « À la base, les animaux de ferme sont animaux de rentes ou des produits. Avec l’écopâturage, il y a une troisième catégorie : le mouton de service qui est là pour tondre et divertir », explique la bergère Julie Lou Dubreuilh. Installée en Seine-Saint-Denis, elle milite pour tenir tous les bouts : le pâturage pour ses intérêts paysagers, écologiques, sociaux, pédagogiques mais aussi la production de viande, l’utilisation de la laine des moutons, de la graisse, du lait de brebis…
      [...]
      Pour le berger urbain lyonnais, Bastien Boyer, « si les moutons, qui émettent naturellement du méthane en digérant, sont juste des tondeuses déplacées de site en site en fonction des besoins, ils polluent pour pas grand-chose. L’écopâturage sans raison nourricière, ce n’est pas écolo, c’est du greenwashing. »

    • Dans les corbières on a un ancien flic reconvertit en berger qui a raflé le maximum de terres quand il a été un temps conseiller municipal. Il a réussi à les avoir en baux emphytéotiques de 99 ans au grand dam de celleux qui voulaient des chemins et des terres communales réellement communes et pas cédé à ce crétin gourmand. Ensuite il a obtenu les aides diverses, par hectares et par têtes de mouton qui l’ont rendu riche. Sa story telling de ferme inexistante et de berger devant sa télé pendant que les clôtures maintiennent les bêtes dans les espaces circonscrits lui permet également de vendre des chiots de borders.
      #profiteurs #berger

  • ★ Les libertaires ont-ils perdu la bataille des idées ? - GLJD Le Libertaire

    (...) Si l’on prend le terme anglo-américain woke (« éveillé ») et qui désigne le fait d’être conscient des problèmes liés à la justice sociale et à l’égalité raciale, les anarchistes peuvent être considérés comme partisans du wokisme.
    Cela fait longtemps que les libertaires sont conscients des injustices subies par les minorités ethniques, sexuelles, religieuses, ou de toutes formes de discrimination. Cela recoupe souvent l’exploitation capitaliste. Prenons l’exemple des catholiques irlandais en Ulster, ces derniers ne trouvaient du travail qu’après les protestants dans les années 1970. Dire aujourd’hui que les musulmans sont discriminés, ce n’est un scoop pour personne. Lucy Parson connaissait parfaitement les discriminations raciales. Emma Goldman parla dans ses meetings de l’homosexualité…
    (...) Dire que l’on ne peut pas écrire sur l’Islam car c’est la religion des opprimés, c’est un non-sens pour un anarchiste car toute religion opprime. La religion est liberticide ; elle opprime les hommes, les femmes, les enfants, les animaux. Elle opprime souvent bien plus les femmes ; c’est un constat intemporel. Et les islamistes ainsi que leurs séides, idiots utiles ou pas, peuvent toujours nous traiter d’islamophobes, cela ne changera pas notre conception de la liberté. Et Dieu et l’Etat de Bakounine est un ouvrage qui restera d’actualité tant que les Etats et les religions existeront. Et nous souhaitons à l’Islam et aux autres religions, le sort de l’église catholique qui périclite d’année en année (...)
    Grâce au wokisme, il existe maintenant un véritable clivage dans le féminisme. S’il y a toujours consensus contre le patriarcat, les viols, les féminicides, le harcèlement… ça se déchire sur le port du voile par exemple, les Trans…. Parallèlement à aucun moment le wokisme analyse la domination des femmes aux postes de pouvoir. Elles y exercent aussi tyranniquement que les hommes. De mémoire, Margaret Thatcher en Grande-Bretagne. Aujourd’hui, c’est la Méloni en Italie et peut-être demain Marine Le Pen en France. Elles font aussi bien le travail que les hommes pour ce que le capital exige (...)

    #Anarchisme #émancipation...
    🛑 #wokisme #discrimination #oppression #injustice #capitalisme #extrêmedroite #étatisme #pouvoir #luttedesclasses #féminisme #patriarcat #femmes #marchandisation #profits #GPA #homophobie #validisme... ...

    ⏩ Lire l’article complet...
    ▶️ https://le-libertaire.net/7807-2
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  • Paternalisme colonialiste « vert » | Jadran Svrdlin
    https://threadreaderapp.com/thread/1692485951568633976.html
    https://video.twimg.com/amplify_video/1692428868550832128/vid/640x360/L_U8W942ul0gBVGF.mp4?tag=16


    Médine, accusé d’antisémitisme, invité d’EELV : « Je serai extrêmement attentive à ce que Médine dira le 24 août », assure Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti.

    Cet entretien de Mme Tondelier concentre une énorme dose de paternalisme, de mépris, imprégné fortement d’esprit colonialiste. A trop vouloir donner des gages aux chiens de garde médiatiques, elle se vautre dans un racisme à peine caché.

    Tout d’abord, elle valide la thèse selon laquelle Medine a bien tenu des propos antisémites dans son fameux tweet concernant Rachel Khan.
    Mais elle tente de rendre Médine fréquentable malgré cette accusation qui devrait, selon toute évidence, écarter toute possibilité d’en faire un interlocuteur intéressant pour les journées d’été. Mais voyez comment elle s’y prend :

    Il y a, dit-elle, d’un côté des gens qui assument leur antisémitisme. « Dont acte », dit-elle. Mais il y a d’un autre côté des gens qui peuvent tenir des propos antisémites par « maladresse », par « mimétisme », par « manque de culture sur le sujet », par « manque de formation »... et enfin par « bêtise » ou « ignorance ». Selon Marine Tondelier Médine est dans ce cas-là.

    Voilà une défense bien curieuse et condescendante. Le pauvre Médine propage des propos antisémites mais c’est parce qu’il ne possède pas un savoir que, nous, membres d’#EELV, possédons...

    ... Là où le caractère « républicain » de la parole d’un Edouard Philippe ne fait aucun doute, Médine, lui, est condamné à porter les stigmates de son infériorité de façon permanente !
    Même s’il « réussit son exercice » (sic !) que la [#professeureTondelier ] lui donne avec tant de bienveillance. Pour finir, on a envie de dire à Mme Tondelier que le concept de République est vidé de tout sens par des gens comme Edouard Philippe qui mènent une politique écocide, raciste, et socialement criminelle.

    On aurait tant envie de voir si les verts seront un jour capables de lier le combat écologique au combat contre le capitalisme plutôt que de surjouer les polémiques de diversion lancées par celui-ci, et qui s’appuient sur son caractère impérialiste et colonial.

    Mais ce serait là prendre le problème écologique d’une façon autrement plus conséquente que ce que peut faire EELV, tant il est écrasé par son sentiment de #supériorité-morale.

    Jadran Svrdlin, enseignant, auteur de « Que faire en cas d’émeutes si on est de gauche ? » https://blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin/blog/030723/que-faire-en-cas-demeutes-si-est-de-gauche

    Echange ou interrogatoire ?
    MarineTondelier en traitant Médine d’antisémite refoulé valide la rhétorique confusionniste du printemps républicain. Le musulman suspect devra « réussir son exercice » et montrer patte blanche.

    https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/medine-chez-lfi-et-eelv-mais-que-reprochent-au-rappeur-ceux-qui-s-ind

    • « En donnant un fondement au maccarthysme ambiant, cette gauche bourgeoise démontre son incapacité à représenter les classes populaires qu’elle sacrifiera systématiquement pour un adoubement républicain de la part de ceux qui ont renoncé depuis longtemps à la République. » Paul Elek

      Journées d’été EELV : la maire de Strasbourg annule sa venue en raison de la présence de Médine

    • Médine : un lynchage inacceptable
      https://www.jeunes-communistes.fr/medine-un-lynchage-inacceptable
      https://video.twimg.com/amplify_video/1694030263544627200/vid/1280x720/OiDAc4o9zXqIyzL_.mp4?tag=16

      Depuis quelques jours, le rappeur Médine fait l’objet d’un lynchage de la part du gouvernement, de la droite et de l’extrême droite. Face aux accusations plus mensongères les unes que les autres, le Mouvement jeunes communistes de France apporte sa solidarité et son soutien à l’artiste.

      Chacun est libre d’apprécier ou non la musique de Médine, d’être en accord ou non avec ses combats, mais le lynchage et la diffamation ne sont pas acceptables.
      Pour ce qui nous concerne, Médine a toujours été de nos combats : il y a 10 ans, il participait au concert organisé par les Jeunes communistes pour la libération de Salah Hamouri. Quelques années plus tard, il était avec nous à la Fête de l’Humanité pour un grand concert de soutien au peuple palestinien, puis lors d’un débat à la fête de l’Humanité Normandie avec le MJCF76 Il était cette année avec nous dans la rue contre la réforme des retraites, et chantait le premier mai contre la venue du RN au Havre. Au-delà, Médine est un compagnon de route que nous croisons dans les combats anti-racistes et anti LGBPTIphobies.

      Pour toutes celles et ceux qui connaissent, écoutent et apprécient Médine, les accusations d’antisémitisme qu’il subit sont inconcevables. Nombre de ses chansons condamnant toutes formes de discrimination, y compris antisémites, parlent pour lui. Il n’est donc pas pensable que le tweet faisant polémique ait été publié avec une intention antisémite. En revanche, celui-ci a pu être perçu comme tel par certains, ce qui a conduit Médine à le retirer immédiatement et à s’excuser. La polémique n’a donc pas lieu d’être.

      De la même manière, les accusations d’islamisme envers un rappeur dont le répertoire regorge de morceaux s’attaquant à une vision rigoriste et violente de la religion sont ridicules et ne sauraient masquer le racisme et la haine des musulmans de celles et ceux qui l’en accusent.

      En réalité, derrière le procès fait à Médine se cache un procès fait à une culture musicale qui continue d’être méprisée et incomprise par la droite et l’extrême droite. Ce qui choque les réactionnaires, c’est que Médine soit rappeur, franco-algérien et ouvertement de gauche. Ce qui choque les conservateurs, c’est que Médine, à travers ses chansons, raconte l’histoire de France, le rapport des immigrés à la nation, dénonce la colonisation en Palestine et s’affirme ouvertement antifasciste.

      Le gouvernement incapable de répondre à nos réelles préoccupations se couvre de honte en fonçant tête baissée dans une polémique lancée par l’extrême droite et qui vient jeter en pâture un artiste. Le gouvernement n’a pas à décider quel artiste mérite le droit à la parole ou pas. Cette tentative de censure démontre encore une fois le mépris des macronistes pour la démocratie.

      Le MJCF affirme que ce n’est pas aux héritiers de Pétain, Maurras et Le Pen de définir qui sont les personnes fréquentables ou non.

      Le MJCF affirme sa pleine solidarité au rappeur Médine et à sa famille, et se réjouit de sa présence au mois de septembre à la Fête de l’Humanité.

      https://www.francetvinfo.fr/politique/la-france-insoumise/medine-mathilde-panot-se-declare-honoree-que-le-rappeur-participe-aux-u

    • « On me traite d’antisémite et cela me broie » : le Havrais Médine répond à la polémique
      https://tendanceclaire.org/breve.php?id=43425
      « Entretien de Médine. Tout à fait clair, sauf pour [celleux] qui veulent salir Médine. Honte à Rousseau ou Tondelier qui jouent les maîtresses d’école. Elles ne méritent pas la présence de Médine à leur université d’été. » https://twitter.com/GastonLefranc/status/1694282234482614680

      le Havrais Médine répond à la polémique sur Paris-Normandie

      Au cœur de plusieurs polémiques ces dernières années, Médine est accusé, avant les journées d’été EELV qui se déroulent au Havre à partir du jeudi 24 août 2023, d’antisémitisme après un tweet à l’encontre de l’essayiste Rachel Khan, petite-fille de déporté. Une polémique qui divise la classe politique. Entretien

    • Frustration

      EELV : LE PARTI SOUMIS AUX EXIGENCES DE LA BOURGEOISIE 🧶

      EELV est pris dans une polémique ridicule pour avoir invité le rappeur Médine à son université d’été, et panique de ce que pourraient penser la droite et l’extrême droite.

      C’est parce qu’EELV est le parti de l’écologie bourgeoise. C’est ce dont nous avions parlé à l’époque dans notre contre-portrait d’EELV et de son candidat 2022 Yannick Jadot.

      EELV refuse catégoriquement les 2 ruptures essentielles et préalables à tout programme écologique conséquent : la rupture avec le capitalisme et la rupture avec l’Union Européenne.

      EELV est un combo de nullité politique et de nullité stratégique. Contrairement à ce que pense EELV , une coordination internationale pour le climat ne passe ni par l’Union Européenne ni par le libéralisme.

      Sur le libéralisme, le choix est clair, celui de l’écologie de marché. “ L’économie de marché ? Tout le monde est pour l’économie de marché ! Vous voulez que les paysans bio vendent dans les sovkhozes ? Vous voulez l’économie de Maduro ?” s’était écrié par exemple Jadot.

      L’écologie de posture, sans aucun impact sur la catastrophe en cours correspond en partie à l’électorat petit-bourgeois d’EELV : la fierté de la prise de conscience écologique, mais sans la radicalité des actions qu’elle nécessiterait.

      A propos des Gilets Jaunes, le candidat d’EELV beuglait “ ça suffit ! les manifestations en centre-ville le week-end ça suffit !”, s’inquiétant, comme toujours chez les bourgeois, plus que des “dégradations pour les petits commerces” que des pieds arrachés, des yeux crevés.

      Il y a toutefois des manifestations que Jadot et EELV apprécient, comme la manif d’extrême droite des policiers, où ils s’étaient rendus, aux côtés du RN, d’Eric Zemmour et de Gérald Darmanin.

      Sur le reste des sujets sociaux, le flou règne. EELV propose des “conventions citoyennes” pour “aller vers…” pour le temps de travail, “mettre en place des négociations” s’agissant des “bas salaires”…, ces formules à rallonge qui ne disent rien de concret.

      EELV a clairement choisi son type d’écologie. Les “grandes conférences” étaient d’ailleurs le hobby favori de François Hollande : on a vu le résultat.

      Sur les retraites notamment, EELV ne propose là aussi rien de plus que le maintien de la retraite à 62 ans et une “prise en compte de la pénibilité” qui existe déjà et qui ne marche pas.

      Il est toujours utile de le rappeler, EELV est le parti qui a accouché parmi ce qui se fait de pire en Macronie : Daniel Cohn-Bendit, Nicolas Hulot, François De Rugy, Jean-Vincent Placé… et il serait bien naïf de n’y voir qu’un hasard.

      Avec sa composition de petits notables libéraux cherchant un marché politique, les divergences avec LREM (libéral, fanatiquement pro-européen…) ne sont que des nuances qui expliquent la grande porosité entre les deux formations politiques.

      Avec son incapacité congénitale à toute radicalité, EELV est surtout profondément inutile : loin de servir à la lutte pour le climat, il n’est que du hollandisme 2.0, un libéralisme autoritaire saupoudré de vert, au service de la bourgeoisie pollueuse.

      Retrouvez l’analyse de la ligne politique d’EELV que nous avions fait lors de la dernière présidentielle :
      Faut-il voter Jadot quand on est écologiste ?
      https://www.frustrationmagazine.fr/jadot

      https://twitter.com/Frustration_web/status/1694285407540715932

  • Carbon cash machine

    As the world burns, shareholders are getting record cash pay outs from their fossil fuel investments. Cash earnings made by shareholders in the UK’s two largest oil companies BP and Shell are now triple the amount they were when the Paris Agreement was signed in December 2015.

    This is the headline finding of our new report written and researched in collaboration with Corporate Watch.

    The report uses a unique analysis of financial data to calculate the combined earnings of shareholders derived from dividend pay outs and share buybacks.

    We found that shareholders in BP and Shell have earned a total of £131 billion in dividends and share buybacks combined since the Paris Agreement was signed. And this is just the value of cash earnings; the value of their shares has risen significantly in this period.

    In the same period, the top 8 shareholders have significantly expanded their holdings in BP and Shell; those 8 companies alone have raked in a total of £28.7bn in cash earnings from both BP and Shell. The report analyses the environmental and social strategies of those top eight shareholders in BP and Shell and raises major questions about the failure of fossil fuel divestment strategies and market solutions to climate change.

    Those shareholders are not likely to be influenced by campaigners demanding divestment since they all use passive investment strategies. Passive investing is the strategy of buying and holding stocks and based on sector and market benchmarks, such as stock market indices such as Dow Jones, S&P 500 or Nasdaq. Passive investment strategies therefore involve fewer judgement calls and are more automated, making them less responsible to non-financial considerations.

    Asset management firms deploying passive investment strategies have ensured that the tidal wave of fossil fuel investment has not abated, despite growing demands for divestment. While some investors have decreased their shareholding in Shell and BP since 2016, a large majority have retained or increased their stakes in the two companies.

    The report concludes that we will not be able to stem the flow of oil unless we stem the flow of cash to rich investors. The report therefore raises fundamental questions about the limits facing divestment campaigns. While investment and divestment patterns will be explored in more detail in a follow-up report next month, the analysis we present here demonstrates that a move away from fossil fuels at a pace necessary to abate climate change is simply not possible while power is becoming even more concentrated in the hands of asset managers.

    https://ccccjustice.org/2023/08/08/carbon-cash-machine

    Pour télécharger le #rapport :
    https://ccccjustice.org/wp-content/uploads/2023/08/Carbon-Cash-Machine.pdf

    #énergies_fossiles #investissement #pétrole #combustibles_fossiles #énergie_fossile #BP #Shell #profits #dividendes #business

  • Scientists of Chinese descent leaving the US at an accelerating pace | News | Chemistry World
    https://www.chemistryworld.com/news/scientists-of-chinese-descent-leaving-the-us-at-an-accelerating-pace/4017831.article

    ‘The migration has increased during those 12 years, from 900 scientists in 2010 to 2621 in 2021, with an accelerated departure rate (75% higher) in the last three years … coinciding with the launch of the China Initiative in 2018,’ the authors wrote in the supplementary material.

    Launched during the Trump administration to curb Chinese state-backed espionage and efforts aimed at stealing US intellectual property, the China Initiative was terminated in February of last year following criticism that it was tantamount to racial profiling and damaging to the US’s scientific enterprise. The cancellation of the US Department of Justice (DOJ) programme came after many of the criminal cases the US government brought against academic researchers under the initiative were dismissed.