• Détresse pour les précaires, hausse des marges pour les entreprises : à qui profite l’inflation ?
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    Loin d’avoir été jugulée, l’inflation s’installe comme pérenne. Elle fait des gagnants, les entreprises qui augmentent indûment leurs profits, et des perdants, les ménages les plus pauvres qui subissent. Ce n’est pas une fatalité.

    Voilà presque deux ans que le gouvernement annonce que l’inflation est « temporaire », qu’elle va finir par « baisser » et qu’elle est plus faible en France que dans les autres pays européens. « Le pic de l’inflation est désormais passé », affirmait encore Élisabeth Borne le 23 août dernier. Mais huit jours plus tard, l’Insee annonçait que l’indice des prix à la consommation avait progressé de 4,8 % sur un an au mois d’août contre seulement 4,3% au mois de juillet. L’inflation en France est dorénavant supérieure à celle de la zone euro et l’une des plus élevées d’Europe. Comment l’expliquer ? Quels sont les perdants ? Les gagnants ?

    L’inflation repart à la hausse

    C’est devenu un jeu sur les réseaux sociaux : répertorier les innombrables interventions publiques du président de la République et des membres du gouvernement promettant une « inflation temporaire » (le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le 17 novembre 2021), un « pic de l’inflation déjà atteint » (encore Bruno Le Maire, le 27 juin 2022, puis Emmanuel Macron le 27 février 2023 et la Première ministre Élisabeth Borne le 23 août 2023) ou encore une « baisse à venir » (Olivier Véran, porte-parole du gouvernement le 28 juillet 2022).

    Les chiffres disent pourtant le contraire : les prix à la consommation sont durablement orientés à la hausse en France. Sur deux ans, entre août 2021 et août 2023, la hausse est de 10,5 %, et même de 20 % pour les seuls produits alimentaires et de 31 % pour l’énergie.

    Le net rebond de la hausse au mois d’août 2023 s’explique par une inflation pérenne sur les produits alimentaires, et par l’augmentation des prix de l’électricité : après les avoir augmentés de 15 % au 1er février, le gouvernement a décidé d’une deuxième hausse de 10 % au 1er août, en plein cœur de l’été.

    C’est environ 400 euros de plus en moyenne par an et par ménage, auxquels il faut ajouter les prix du pétrole et du gaz repartis eux aussi à la hausse. Selon Eurostat, la France est désormais dans le peloton de tête des pays européens les plus touchés par l’inflation.

    Pouvoir d’achat en baisse

    En parallèle, les salaires augmentent en moyenne bien moins vite. Les salaires dits réels, c’est-à-dire lorsque l’inflation est prise en compte, sont par conséquent, depuis deux ans et en moyenne, orientés à la baisse. Dans le secteur privé, les salaires réels ont même été en recul sept trimestres consécutifs sur les années 2021-2023.

    Selon l’Insee, le niveau de vie des ménages a ainsi reculé en moyenne de 0,3 % en 2022 et de 0,6 % au premier trimestre 2023, avec une stabilisation au second trimestre 2023. Ces chiffres cachent d’énormes disparités. Certains salaires n’ont pas été, ou peu, revalorisés.

    Après avoir vécu sous un régime de (très) faible inflation depuis la fin des années 1980, nous faisons face à une augmentation subite, continue et générale des prix depuis deux ans. Ce qui est source d’angoisses, de privations et d’insécurité. Alors qu’il n’y a jamais eu autant de millionnaires en France, plus d’un tiers des habitant·es du pays affirment ne plus pouvoir se procurer une alimentation saine, lui permettant de faire trois repas par jour, et 45 % ont des difficultés pour payer certains actes médicaux ou leurs dépenses d’énergie. C’est l’inquiétant constat fait par le 17e baromètre d’Ipsos et Secours populaire de la pauvreté et de la précarité.

    Détresse sociale

    Le recours à l’aide alimentaire, qui avait déjà triplé entre 2012 et 2022, concerne toujours plus de familles et d’étudiant·es. De plus en plus de personnes ayant un emploi y recourent aussi. Les Restos du cœur annoncent avoir déjà reçu 18 % de personnes en plus en 2023 que l’année précédente.

    Cette « déconsommation » subie s’observe jusque dans les statistiques générales : la consommation de produits agricoles a baissé, en volume, de plus de 10 % depuis fin 2021. Une baisse aussi rapide est inédite. Va-t-elle se poursuivre ? Quels seront ses effets économiques et sociaux ? Sur la santé de celles et ceux qui doivent se priver ?

    Cette déconsommation subie frappe d’autant plus les ménages qu’ils sont pauvres. Les 9,2 millions de personnes dont les revenus sont situés sous le seuil de pauvreté sont celles dont les dépenses contraintes (loyers, énergie, alimentation) sont déjà les plus importantes : elles doivent faire avec 41 % de dépenses dites « pré-engagées » en moyenne, contre 28 % pour les ménages aisés, selon les données de France stratégie.

    Inflation pour les uns, profit pour les autres

    Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Les grandes entreprises tirent particulièrement leur épingle du jeu. Pour le troisième trimestre consécutif, leur taux de marge – hors secteur financier – a progressé, pour atteindre 33,2 %, en hausse de 1,5 point par rapport au trimestre précédent. C’est plus qu’en 2018, avant la pandémie de Covid-19.

    Selon l’Insee, près des trois quarts de cette hausse s’expliquent par l’envolée des prix de leurs produits. Par l’inflation donc. L’industrie agroalimentaire affiche ainsi des marges historiques. La hausse des prix des produits alimentaires qui frappe si fortement les ménages, notamment les plus pauvres, font ainsi grossir les profits de l’agro-industrie.

    Une publication du Fonds monétaire international montre que l’augmentation des bénéfices des entreprises, qui ne peut s’expliquer par une hausse de leur productivité, est désormais « à l’origine de près de la moitié de la hausse de l’inflation des deux dernières années en Europe ».

    Les entreprises ont été et se sont mieux protégées de l’augmentation du prix des matières premières que les populations. En plus du soutien organisé par les pouvoirs publics, elles ont joué sur les prix pour augmenter leurs marges et leurs profits. Une publication de l’Insee montre par exemple que les entreprises répercutent sur leurs prix de vente l’équivalent de 127 % des hausses de prix de l’énergie auxquelles elles sont confrontées.

    En revanche, quand les prix de l’énergie baissent, comme au printemps, les entreprises ne répercutent sur leurs prix que 58% de cette baisse. L’écart entre les deux, payé par les consommateurs, alimente directement les profits sans que cela soit justifié. Les économistes ont appelé ce phénomène la « profitflation », une inflation tirée par les profits.

    Aucune mesure contre les profits

    Aucune politique publique n’a pourtant été décidée pour juguler l’inflation tirée par les profits. Du côté de la Banque centrale européenne, dont la mission est de maintenir l’inflation à 2 % en Europe, on fait comme si la #profitflation n’existait pas. La BCE vient en effet d’augmenter pour la dixième fois consécutive ses taux directeurs, risquant de paralyser l’économie, plutôt que de restreindre la capacité des (grandes) entreprises à augmenter leurs profits.

    Le FMI montre pourtant que les profits des entreprises doivent être réduits très significativement pour que l’inflation revienne dans les clous des objectifs de la BCE. Selon les hypothèses retenues, il faudrait qu’ils soient ramenés à un niveau compris entre celui qui était le leur dans les années 1990 et celui d’avant la pandémie. En tout cas bien plus bas qu’aujourd’hui. La BCE pourrait donc conditionner son soutien aux très grandes entreprises au fait que celles-ci réduisent très sensiblement leurs prix ou les dividendes versés ou investissent massivement dans la transition écologique. Ce n’est pas le chemin choisi.

    Le gouvernement protège les entreprises

    L’exécutif français, de son côté, s’est démultiplié pour éviter une augmentation générale des salaires et des prestations sociales, comme s’il craignait l’enclenchement d’une improbable spirale prix-salaire. Les experts sont pourtant formels. Il n’y a pas de hausse autoentretenue entre les prix et les salaires, puisque les seconds sont peu revalorisés et, lorsqu’ils le sont, c’est avec un délai conséquent.

    Les salaires sont donc en retard. Pour juguler la profitflation, l’exécutif aurait donc pu œuvrer pour que les entreprises privilégient une augmentation des salaires plutôt que des profits. Mais au printemps, le gouvernement fait tout le contraire en préconisant via le projet de loi sur le partage de la valeur ajoutée une augmentation des primes plutôt que des salaires, encourageant de fait une augmentation des profits.

    Sur l’autre versant, l’exécutif pourrait décider d’encadrer plus strictement les prix, afin que ceux-ci ne soient pas maintenus artificiellement plus haut que nécessaire par les entreprises. Mais le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’est pour l’instant limité à demander aux entreprises en général, et aux enseignes alimentaires en particulier, de contenir les hausses de prix. Les inviter à mettre sur pied des paniers anti-inflation garantit de laisser inchangé leur pouvoir de marché et faire comme si les pouvoirs publics étaient impuissants.

    Nous l’avions un peu oublié avec la disparition de l’inflation depuis les années 1980, mais tout épisode inflationniste place en général les entreprises dans le camp des gagnants et les personnes les plus précaires dans le camp des perdants.

    Lutter contre l’inflation par des mesures de contrôles des prix et des profits d’un côté, et de hausse des revenus de l’autre, dessine en creux une politique qui permettrait de réduire les inégalités fasse à l’inflation et les terribles souffrances qui l’accompagne.

    Maxime Combes

  • La persistance de l’inflation relance le débat sur les gagnants de la hausse des prix
    https://archive.li/2023.09.17-082518/https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/09/17/la-persistance-de-l-inflation-relance-le-debat-sur-les-gagnants-de-la-hausse

    Le débat sur les gagnants et les perdants d’une inflation attendue à 5 % en 2023 (4,9 % en août, selon les chiffres publiés vendredi 15 septembre) apparaît d’autant plus légitime que le fossé entre une France en forme et l’autre qui peine s’élargit continûment.

    Côté pile, l’indice CAC 40, en hausse de près de 15 % sur un an, tutoie les sommets, et les dividendes versés au second trimestre (environ 50 milliards d’euros) sont au plus haut.

    Côté face, de plus en plus de Français se serrent la ceinture. En 2022, les salaires ont augmenté de 3,8 %, quand l’inflation atteignait 5,9 %, selon la Banque de France. Cette baisse du pouvoir d’achat s’est traduite par un recul de la consommation, notamment de produits alimentaires. Une étude de l’Insee publiée le 20 juillet révèle que 9 millions de personnes sur le territoire métropolitain étaient en « privation matérielle et sociale » en 2022, « soit le plus haut niveau depuis 2013, première année où elle a été mesurée ». D’où l’appel au secours lancé par les Restos du cœur : entre 2022 et 2023, l’association a distribué 170 millions de repas, soit 30 millions de plus que l’année précédente.
    Face à cela, la question fondamentale n’est plus seulement de savoir qui bénéficie de la crise, mais de déterminer qui l’aggrave. Ces derniers mois, des institutions françaises et internationales ont blâmé les entreprises, et notamment européennes, pour avoir augmenté leurs prix au-delà de la hausse des coûts qu’elles subissaient en amont. Avant d’accuser toutefois les LVMH, L’Oréal, TotalEnergies et autres multinationales de faire leur pelote sur le dos des Français, il faut préciser que les sociétés du CAC 40 ont réalisé en moyenne en 2022 moins de 22 % de leur chiffre d’affaires en France, et probablement un pourcentage bien moindre de leurs bénéfices.

    L’Insee, elle, donne des indications sur les secteurs où des effets d’aubaine ont pu être observés dans l’Hexagone. « Si l’on regarde sur la durée, entre le second trimestre 2019 et le second trimestre 2023, il y a bien une hausse des marges brutes unitaires dans l’industrie (+ 7,11 %) supérieure à celle des salaires (+ 2,37 %). C’est vrai surtout dans les secteurs de l’énergie et de l’agroalimentaire, mais ce n’est pas le cas dans les services », souligne Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management.

    « Certains de nos tarifs ont augmenté de plus de 20 % mais, non, on ne s’en met pas plein les poches », réagit Gérald de Nanteuil, président des Boulangers bretons, une PME d’une quarantaine de personnes située dans le Finistère, qui fabrique petits pains frais et viennoiseries pour les écoles ou les Ehpad. « Quand les prix des emballages ou du blé ont flambé, à partir de 2021, nous avons mis du temps à répercuter ces hausses sur nos tarifs, et cela nous a coûté très cher, en rentabilité et en trésorerie », raconte-t-il.

    Rapports de force trop déséquilibrés

    « A présent que les prix des matières premières refluent, nous essayons de reconstituer notre trésorerie, pour revenir à peu près au niveau d’avant-crise, explique-t-il. Mais nous sommes liés par des contrats sur l’énergie ou sur la farine qui créent une latence avant que nous puissions bénéficier des baisses. Et dans le même temps, nous augmentons nos grilles salariales tous les six mois ». Et d’insister : « Nous ne sommes pas seuls. Si nos prix ne sont pas bons, des concurrents vont chercher à reprendre nos clients. De même, nous demandons à nos fournisseurs de nous traiter décemment. Bruno Le Maire a beau réclamer des baisses, les prix, ce n’est pas de la politique, c’est le marché. »

    Parfois, cependant, les rapports de force semblent trop déséquilibrés. « La décennie qui précède cette crise a été marquée par deux phénomènes : la concentration des entreprises et la baisse du pouvoir de négociation des salariés, liée à la fois à l’affaiblissement des syndicats et à la disparition des grandes usines, qui étaient des lieux importants de négociation », analyse Sarah Guillou, directrice du département de recherche innovation et concurrence à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE Sciences Po), qui ajoute : « Cela crée des inégalités au sein même de la chaîne de valeur. »

    Le consommateur final n’est pas le seul à souffrir. « Une surenchère persiste sur les tarifs de certains matériaux, comme le verre ou le métal, qui n’est pas justifiée. On se demande même si certaines pénuries ne sont pas organisées ici et là pour créer du stress. J’ai dû batailler avec un fournisseur de sanitaires qui exigeait une hausse de près de 15 % par rapport au prix que j’avais sécurisé. Entre la baisse des prix de l’énergie et celle des matières premières intervenues depuis, comment voulez-vous comprendre une telle augmentation ? », s’indigne Serge Wermelinger, un promoteur immobilier du Haut-Rhin, qui dénonce les « surmarges d’industriels très puissants » : « Ils sont en train de scier la branche sur laquelle nous sommes tous assis », prévient-il, rappelant que l’inflation des coûts de construction se conjugue à la montée des taxes et à l’inflation liée aux objectifs de zéro artificialisation nette.

    A ce stade, le gouvernement cherche à peser pour assurer un meilleur partage de la valeur en faveur des salariés. Jeudi 7 septembre, Emmanuel Macron a confirmé la tenue d’une « conférence sociale » sur les bas salaires. Le projet de loi qui vise à élargir l’intéressement et la participation aux entreprises employant jusqu’à 50 collaborateurs sera examiné au Sénat en octobre.
    « L’inflation marque la confrontation entre des salariés qui veulent protéger leur pouvoir d’achat et des entreprises qui tiennent à préserver leurs marges. En France, le partage des revenus est d’autant plus sensible que la baisse inquiétante de la productivité constitue un appauvrissement collectif », déplore Patrick Artus, conseiller économique de Natixis. Avant de prévenir : « Au regard des investissements colossaux nécessaires pour la transition énergétique, il demeure préférable de privilégier l’investissement par rapport à la consommation des ménages. Sous réserve que les plus modestes soient protégés et que les marges de manœuvre dégagées par les entreprises ne se retrouvent pas dans les rachats d’actions et les dividendes. »

    Isabelle Chaperon

    • DINGUE !
      ➡️ Quand les prix de l’énergie augmentent, les entreprises répercutent 127% de cette hausse sur le prix des produits
      ➡️ Quand ils baissent, elles répercutent seulement 58%

      La différence alimente leurs marges, et leurs profits
      Voilà d’où vient l’inflation : #ProfitFlation

      La transmission directe des coûts des intrants importés et de l’énergie aux prix de production : un impact très variable d’une entreprise à l’autre : https://www.insee.fr/fr/statistiques/7616072

      Deux rappels :
      ➡️ une étude publiée par le FMI a montré qu’environ la moitié de l’inflation en Europe est tirée par l’augmentation des profits des entreprises
      ➡️ les taux de marge des entreprises s’envolent : 33,2% en août, l’essentiel (73%) provenant de la hausse de leurs prix

      autoriser la vente à pertes sur les carburants est une politique d’affichage, d’improvisation, qui ne répond pas structurellement à l’inflation ; deux ans qu’on leur explique qu’une inflation nourrie par les coûts de l’énergie & par les profits impose plus de régulation sur les prix et marges des entreprises.

      Que font-ils ? L’inverse : moins de régulation au risque d’une loi de la jungle qui favorisera les plus gros.

      Vente à perte des carburants : « L’inflation des énergies fossiles se joue sur les marchés internationaux »
      https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-6h20/l-invite-de-6h20-du-lundi-18-septembre-2023-3515869
      Essence : le gouvernement veut autoriser la vente à perte sur les carburants, pour faire baisser les prix pendant quelques mois. Maxime Combes, économiste à l’Observatoire des multinationales est l’invité de 6h20.

      « Il faudra voir si les distributeurs de carburant s’emparent de cette mesure ou pas », tempère l’économiste. « Ce n’est pas certain. En tout cas, c’est une mesure de distorsion de concurrence, qui va favoriser les gros distributeurs de carburants, comme TotalEnergies, et les très grandes surfaces qui peuvent assumer de perdre sur la vente de carburant. Ceci a pour implication de faire disparaître les plus petits acteurs du marché. »

      Du point de vue du consommateur, ce sera plus bénéfique... à court terme : « Comme ce genre de dispositifs permet aux grands acteurs du marché d’écarter les plus petits : plus généralement, l’interdiction de la vente à perte permet justement de s’assurer que les prix à court, moyen et long terme resteront bas pour tout le monde, puisqu’il y a de la concurrence sur le secteur. Là, le gouvernement fait tout l’inverse. »

      « Tous les six mois, le gouvernement change de mesure »

      « Globalement, sur la distribution de carburant, les marges sont extrêmement faibles », précise Maxime Combes. « Ce n’est pas du tout là-dessus qu’ils font leur bénéfice. Les plus grosses marges dans la production et la distribution se font à l’extraction. Quand le produit final arrive à la pompe, les marges sont relativement limitée. Penser qu’on va juguler l’inflation des énergies fossiles, qui se joue sur les marchés internationaux, c’est de l’improvisation. »

      Pour l’économiste, les mesures d’urgence devraient au contraire avoir pour priorité de « s’attaquer de manière structurelle à l’inflation ». « Des mesures qui passent par un contrôle des prix, qu’on pourrait maintenir sur du long terme. Cela peut aller jusqu’à bloquer les prix. On peut envisager que les populations qui ont le plus de mal aujourd’hui à payer du carburant reçoivent un chèque ou soient aider, mais pas l’ensemble de nos concitoyens. Ça fait deux ans qu’on est touchés par l’inflation, et tous les six mois le gouvernement change de mesure... »

      Et l’étude évoquée et publiée par le FMI est ici : https://imf.org/en/Blogs/Artic

      https://twitter.com/MaximCombes/status/1703630011478036506

    • Autorisation de la vente à pertes sur les carburants : les 8 erreurs de l’exécutif
      https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/180923/autorisation-de-la-vente-pertes-sur-les-carburants-les-8-erreurs-de-

      Le concours des fausses-bonnes idées pour juguler l’inflation n’a manifestement pas de limite : après les inefficaces paniers anti-inflation de Bruno Le Maire, la nouvelle trouvaille d’Elisabeth Borne consiste à autoriser la vente à pertes des carburants. Voilà une mesure en trompe l’oeil injuste socialement, écologiquement discutable et favorable aux gros distributeurs pétroliers. Explications.