• « Oui, il existe un choc des civilisations : la civilisation de l’exploitation contre celle de la solidarité humaine ».
    Entretien avec Farid Esack, Quartiers XXI, le 29 juin 2015
    http://quartiersxxi.org/farid-esack

    J’aime bien sa critique : Quand le mot « progressiste » est utilisé dans le discours de gauche, cela signifie « contester le pouvoir », « contester l’État », « contester l’hégémonie », « contester l’idée de hiérarchies »... Quand il s’agit de musulmans, le mot « progressiste » est utilisé dans le sens : « Comment être compatible avec les valeurs dominantes de la société » !!!

    Passage intéressant aussi sur la violence, critiquable mais presque inévitable, dans tout mouvement de libération contre l’oppression, de l’Afrique du Sud à l’Etat Islamique...

    #Farid_Esack #Islam #Progrès #progressisme #politique #violence #Afrique_du_Sud #Etat_Islamique #Théologie_de_la_libération #Musulmans #Gauche #Intégration #Racisme

  • Note de lecture sur un débat entre un scientifique et un philosophe à propos de la science et de l’avenir qu’elle nous réserve…

    J.B.S. Haldane, B. Russell, Dédale & Icare, éd. Allia, 2015, 112 p.
    https://sniadecki.wordpress.com/2015/06/11/recension-dedale-icare
    par @tranbert

    Je me vois forcé de craindre que la science soit utilisée en faveur du pouvoir de groupes dominants plutôt que pour faire le bonheur des hommes. Icare, après avoir appris à voler de son père Dédale, fut détruit par sa témérité. Je redoute que le même sort échoie aux populations auxquels les hommes de science d’aujourd’hui ont appris à voler.

    Les hommes parlent souvent du progrès scientifique comme s’il était nécessairement une aubaine pour l’humanité, mais c’est là, j’en ai peur, l’une de ces confortables illusions du XIXe siècle que doit abandonner notre époque désabusée. La science permet aux détenteurs du pouvoir de réaliser leur objectifs plus complètement qu’ils ne le pourraient sans elle.

    #débat #science #philosophie #progressisme #critique_techno #mythologie #Dédale #Icare #recension #livre #Bertrand_Russell

  • D’une mutation anthropologique
    http://acontretemps.org/spip.php?article565

    Sur les luttes sociales de la fin de l’époque médiévale, les processus d’expropriation qui se développent en Europe à la fin du XVe siècle, la « lutte contre le corps rebelle » et la « grande chasse aux sorcières », les réflexions de Silvia Federici entrent souvent en écho avec les travaux de certains théoriciens classiques de l’École de Francfort, mais aussi avec les théoriciens de la critique de la valeur (Krisis, Anselm Jappe, Gérard Briche, etc.). L’historienne s’efforce de démontrer comment, à partir du XVIe siècle et tout au long du XVIIe, se mettent en place, au nom de la rationalité et du principe de rendement, des politiques étatiques qui bénéficieront, au XIXe siècle, des conditions historiques de leur triomphe avec, notamment, la constitution du mythe de l’État-Nation fonctionnant comme instrumentalisation de l’histoire (le roman national) et de la géographie (le mythe des frontières naturelles). Cette forme d’expression d’une rationalité exclusive et hégémonique – culte du progrès, de l’efficience et de la performance – représente une forme de paradigme que l’on peut tout aussi bien décliner pour comprendre notre époque. Dans la continuité de Marx, Silvia Federici se concentre sur la période anglaise des « enclosures », période durant laquelle les grands propriétaires fonciers clôturent les terres qui appartenaient à la communauté paysanne afin de rentabiliser l’élevage des moutons. Avec les « enclosures » s’amorce, à la fin du XVe siècle, en Angleterre, un mouvement de privatisation des terres qui se développera aux XVIe et XVIIe siècles. Le développement du salariat – et surtout la primauté accordée à la valeur d’échange sur la valeur d’usage, qui induit une relation au travail marquant la fin du monde médiéval – annonce le début d’une ère nouvelle. Cette mutation économique, sociale et idéologique, insiste l’historienne, va aussi transformer, pour les besoins de la rationalisation capitaliste de la production, le corps en « machine-travail » : il sera dès lors « travaillé » par une logique propre au processus de création de la valeur. De plus en plus subordonné « à un procès de travail reposant sur des formes uniformes et prévisibles », le corps « pourra donc devenir un outil s’ouvrant aux infinies possibilités des manipulations uniformes et prévisibles ». Cette mutation va de pair avec la création d’un État dont Hobbes fut, avec son Léviathan, le théoricien.

    #histoire #anthropologie

  • BALLAST Paul Ariès : « La politique des grandes questions abstraites, c’est celle des dominants »
    http://www.revue-ballast.fr/paul-aries-politique

    Vous affirmez que les combats populaires sont souvent « conservateurs ». Vous risquez de heurter les rangs « progressistes », en prêtant à ce mot des vertus positives, non ?

    Cette affirmation est bien sûr une provocation… à penser ! Il serait facile, déjà, de dire qu’il s’agit bien de conserver une Terre-pour-l’humanité. Je crois que nous devons nous libérer de la foi béate dans le Progrès (économique, technique, etc.) pour apprendre à différencier ce qui relève de la conservation (des conditions de la vie) et ce qui relève de la réaction (notamment religieuse). J’avoue que ma fréquentation des milieux de la décroissance de droite a réveillé mon anticléricalisme, tant leurs postures de dames-patronnesses empuantissent. La réaction est tout ce qui défend les intérêts matériels et moraux des possédants/dominants. Je suis adepte du pachamamisme, car si le système soumet la nature aux lois de l’économie, il s’agit bien de soumettre l’économie aux lois du vivant – voilà ce qu’est pour moi la conservation. J’ai montré aussi dans mon dernier ouvrage, Écologie et milieux populaires, les modes de vie populaires au secours de la planète, que les gens ordinaires ont un bilan carbone bien meilleur que les riches et même que beaucoup d’écolos déclarés, car ils possèdent encore d’autres rapports au travail, à la consommation, à l’espace, au temps, aux loisirs, à la maladie, au vieillissement, à la mort, donc à la vie. C’est tout cela qu’il faut conserver/développer. Nous serons en droit de désespérer lorsque les modes de vie populaires se seront éteints totalement. Tant que les gens du commun ne sont pas que des riches auxquels ils ne manqueraient que l’argent, il y a de bonnes raisons d’espérer. Conserver c’est aussi bien sûr transformer. Il ne s’agit surtout pas d’idéaliser le passé : la télévision nous décérébralise, mais la religion hier, aussi.

  • « La technophobie est un leurre » - Comptoir
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/109962790638

    Le comptoir livre une longue interview de l’historien François Jarrige, auteur de Technocritiques, et spécialiste de la contestation du progrès technique. Il revient sur le mythe de la neutralité de la technique démonté par Jacques Ellul, sur l’interdépendance des systèmes techniques…

    “L’enjeu n’est pas de s’opposer radicalement à la technique, ni de choisir entre un futur high tech ou le retour aux cavernes, mais de rester conscient et de garder les yeux ouverts face à l’omniprésence des technoprophéties et des discours sacralisant l’innovation. S’opposer aux techniques comme le nucléaire, les OGM, les grands équipements inutiles – pensons à certains barrages et aéroports – n’implique pas de s’opposer à la technique de façon abstraite mais de privilégier certaines trajectoires plutôt que d’autres, des (...)

    #technologie

  • Le texte, apparemment historique, de « création » du transhumanisme par Julian Huxley (oui le frère d’Aldous), chez @tranbert.

    Julian Huxley, Le Transhumanisme, 1957
    https://sniadecki.wordpress.com/2015/01/21/huxley-transhumanisme

    Probablement parce que l’idée d’eugénisme, même de gauche, était devenue un peu trop sulfureuse après la révélation des programmes nazis de sélection des géniteurs et génitrices pour créer et développer une race aryenne pure (lebensborn) et d’extermination des « êtres inférieurs » (untermench) – qui concernait aussi bien les juifs, les slaves, les tziganes que les asociaux, les homosexuels et les handicapés –, J. Huxley invente en 1957 le terme de transhumanisme pour désigner son idée d’amélioration des performances humaines.

    Dans ce texte très court – pour la première fois traduit en français –, on y retrouve tous les poncifs de l’idéologie évolutionniste-progressiste de l’époque. Le « véritable destin de l’espèce humaine », qu’en tant que spécialiste de l’évolution, J. Huxley connaît bien évidement mieux que personne, est la « réalisation la plus aboutie des possibilités de l’homme » afin de devenir le « directeur général de la plus grande entreprise de toutes, celle de l’évolution ». Autrement dit, il faut évoluer parce que c’est le principe de l’évolution.

    Dans quel but et pour quoi faire ? On ne nous le dit pas. Mais une chose est sûre : il faut é-vo-lu-er – on vous l’a dit : répétez ! – car c’est la condition du progrès. Dans cet esprit, il est évident que c’est reculer que d’être stationnaire, on le devient de trop philosopher… Principe repris de nos jours en chœur par tous les transhumanistes.

    #eugénisme #transhumanisme #progressisme #Progrès #gauche #évolution #critique_techno

  • Dans ce genre de situation on voit plus clairement que jamais l’impuissance de ceux qui disent qu’un autre monde est possible.
    http://www.argia.eus/argia-astekaria/2445/bukatu-dira-bromak-europan
    Après les événements des derniers jours, analyse de Gorka Bereziartua (que j’ai traduite)

    Ennemis mutuels, miroirs mutuels : certains ultras font tout trembler par l’action directe et d’autres ultras viennent, à la même vitesse, prédire la guerre des civilisations.

    Le temps s’est accéléré et les messages simples trouvent plus facilement leur chemin. Comme on est devant un meurtre, ceux qui ont envie de revendiquer une soif de vengeance ont un vent favorable. Marine Le Pen a profité de l’occasion pour proposer un référendum pour la peine de mort.

    La réaction de l’establishment est plus douce dans un premier temps. En apparence. Car ils ont organisé ce grand rassemblement de dimanche "contre le #terrorisme ”. “L’Europe doit réagir”, dit Jean Claude Juncker le président de la Commission Européenne le jour où l’appel public est lancé. Il n’y a pas d’autres mots que “Répondre”, “réagir”, “urgence” et d’autres du même ordre dans le champ sémantique qui s’impose.

    Les choses n’ont pas trop changé depuis les attentats du 11 septembre 2001, c’est le même schéma qui se répète plus d’une fois : après une action qui génère une situation de choc, des mesures d’exception rapides, accordées et coordonnées comme il faut entre dirigeants.

    Contre un meurtre déplorable la seule proposition qu’a le système est de contrôler plus et de punir plus ; autrement dit, de réduire les libertés de tous, au nom de la liberté. “C’est ça ou le #Front_National. C’est ça ou le terrorisme islamiste”, telle est la consigne.

    Dans ce cadre discursif on sent qu’il manque une voix. Après que l’attentat a eu lieu qu’a dit la gauche ? Elle a exprimé son deuil, bien évidemment. Et condamné l’attaque. Et certains ont tenté de placer cet événement dans un contexte global, en rappelant les personnes qui meurent tous les jours en Irak, en Syrie, en Afganistan ou en d’autres endroits où les pays Occidentaux introduisent des armes.

    Même si c’est juste pour mettre en avant l’hypocrisie de ceux qui dans le même temps qu’ils condamnent les attentats de Paris sont sourds aux victimes qu’ils provoquent en beaucoup d’autres endroits, ce genre de comparaisons sont nécessaires. Mais aux lendemains échaudés d’un attentat, cette attitude pourrait entre autres être prise pour une absence d’empathie avec ceux qui viennent d’être tués. “On parle de quelque-chose qui se passe ici et maintenant, pourquoi tu dévies le sujet ?”, vous demandera cet ami qui commence à devenir nerveux. Ce n’est pas efficace.

    Et ce même manque d’efficacité, ou un manque peut-être plus grand, se voit dans la façon de débattre qui se situe dans le #progressisme multiculturaliste, c’est à dire qui prend le problème du point de vue des #droits_de_l'homme et de la respectabilité de toutes les #religions. Lorsque l’affrontement monte d’un cran, lorsque des morts sont au centre de la situation, la #tolérance et le respect sont restées de côté. Il s’agit d’orienter cette même rancoeur qui est apparue, et pour cela dire "acceptons nous les uns les autres” n’est pas suffisant.

    Quel message peut alors fonctionner ? Dans ce genre de situation on voit plus clairement que jamais l’impuissance de ceux qui disent qu’un autre monde est possible. Il manque un logiciel adapté pour faire face à la fois à l’islamisme extrêmiste, à la nouvelle #extrême-droite, et aux discours de contrôle et de punition des partis "traditionnels. Et ce logiciel n’a pas l’air d’être pour tout de suite.

    Peut-être que la clé est de sortir des fronts. Au lieu de rester dans l’attente d’un grand discours, regarder ce qui se passe dans l’arrière garde, car c’est de là-bas que sont venues beaucoup des haines de ceux qui ont massacré #Charlie_Hebdo. C’est aussi là-bas que se mijote l’#islamophobie fondée sur une soif de vengeance.

    Comment revendiquer un monde meilleur, donc, en temps de haine ? Plutôt qu’en se détruisant mutuellement ou en perdant des droits, en luttant pour plus de droits pour tous. En dirigeant la colère pour construire quelque-chose. Facile à dire. Comme nous n’avons pas de grande excavatrice pour tracer ce chemin, à la nouvelle grande guerre qui nous est proposée nous devrons au moins lui barrer la route à coups de pioche.

    #choc_des_civilisations #stratégie_du_choc

  • Des Nouvelles Du Front » Post-capitalisme ou communisme ?
    http://dndf.org/?p=13845#nb2

    La revue Multitudes publie et même met en scène au Centre Pompidou un « Manifeste de l’accélérationnisme », publié en anglais en 2013,dont voici une réjouissante critique.

    Traduction d’un texte paru sur le site de nos camarades « http://www.kommunisierung.net »

    traduit par le collectif « Les Ponts Tournants »
    Post-capitalisme ou communisme ? Une critique de l’accélérationnisme

  • Pope Francis declares evolution and Big Bang theory are right and God isn’t ’a magician with a magic wand’ - Europe - World - The Independent

    http://www.independent.co.uk/news/world/europe/pope-francis-declares-evolution-and-big-bang-theory-are-right-and-god

    Il va reconnaître les droits des homosexuels, recommander l’usage de la capote, et expliquer que Dieu n’est pas le magicien qu’on croyait. Super, on a la chance d’avoir un pape athée.

    The theories of evolution and the Big Bang are real and God is not “a magician with a magic wand”, Pope Francis has declared.

    Speaking at the Pontifical Academy of Sciences, the Pope made comments which experts said put an end to the “pseudo theories” of creationism and intelligent design that some argue were encouraged by his predecessor, Benedict XVI.

    Francis explained that both scientific theories were not incompatible with the existence of a creator – arguing instead that they “require it”.

    “When we read about Creation in Genesis, we run the risk of imagining God was a magician, with a magic wand able to do everything. But that is not so,” Francis said.

    #pape #religion #athéisme #progressisme

  • Critique du Manifeste pour une #politique accélérationniste - Automatic Writing
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/100148858067

    Sur son blog Aidan Rowe livre un article critique du Manifeste pour une politique accélérationniste. A l’heure de la surveillance omniprésente, le travailleur est surveillé jusque dans l’utilisation des toilettes, ironise Rowe. Nous voici entrer dans la copropolitique, la technopolitique des excréments. Freud soulignait que l’obsession des excréments est une manifestation pathologique de l’extrême avidité. Elle est aujourd’hui, le stade ultime du développement capitaliste. Le manifeste pour une politique accélérationniste paru l’année dernière se projettait comme un remède (en partie ironique semble-t-il) programmatique pour une #gauche en crise face à un capitalisme entré dans la spirale de la mort. Le manifeste proposait en effet de réorienter le néolibéralisme vers des objectifs communs plutôt que de (...)

    #technologie

    • Pour Rowe, ce manifeste doit être lu comme une provocation plus que comme un programme. Le point fort du manifeste est sa critique de la gauche, incapable de proposer une alternative à la pulsion de mort néolibérale. Le “folklorisme” de l’action directe, locale, a montré toutes ses limites… face à la puissance du rouleur-compresseur libéral. L’enjeu pour Rowe est d’être capable de récupérer un discours sur l’avenir. Nous avons toujours besoin de croire qu’un avenir meilleur nous attend. Pour Rowe, la limite du manifeste est de laisser penser que seuls les techno-utopistes auraient le monopole de notre libido.

      Et Rowe de faire un parallèle avec la SF, cette utopie technologique, qui offre toujours de nouvelles expériences stimulantes, mais qui, dans le domaine des relations humaines et sociales, tourne en rond autour des mêmes thèmes de violence et d’exploitation.

      ou comme chantait Renaud, « passent les jours et les semaines, y a qu’le décor qui évolue, la mentalité est la même... »

      Oui le chantier de la gauche, il est bien là, dans la capacité à faire évoluer les esprits humains, à les débarrasser de tous les schémas de domination et les pulsions de prédation qui les animent, plutôt que de tenter de faire tendre capitalisme et consumérisme vers plus d’égalitarisme..
      #progressisme

  • Perpétuer notre chute sous le patronat grâce aux machines

    Laetitia Strauch, (scribouillarde a « Valeurs actuelles » journal très réactionnaire, et propagandiste [et patronne] de « Panaches ») vient de pondre un article en bois, en éloge aux mécanique de métal :
    La France contre les robots ? Faire entrer le pays dans la troisième révolution industrielle
    http://www.slate.fr/story/88397/france-innovation

    Sa promesse d’emploi : on va pourvoir embaucher 10 gars qui grâce aux robots qu’ils fabriquerons a la chaîne en licencierons des centaines d’autres. Elle ne prend même pas la peine de cité une étude chiffré, selon laquelle es robots créerons plus d’emploi qu’ils n’en détruirons.
    Par exemple, les emplois très qualifiés censé apparaître par l’automatisations... ne sont jamais apparu, faut-il le rapeller ? Visiblement oui. Sur ce sujet un livre : Technocritiques, de François Jarrige, fait un panorama assez complet des critiques depuis la naissance de l’industrialisation. (Empruntez-le, lisez le sur place, sinon c’est 28 euros !)

    Chaque fois qu’un robot remplace un humain, c’est la disparition du jugement et de la décision adapté, pour une exécution automatique sans distinction, sans discernement. Il vaux mieux que vous n’ayez jamais de problème face a un robot, car il ne vous aidera pas a le résoudre.

    Les machines et techniques qui remplace les humains sont la décision du patron, qui a des objectifs différents de ceux des travailleuses et travailleurs. Il veut uniquement de la production, la ou la travailleuses ou le travailleurs serait content d’un travail bien accompli, écologique, voire personnalisé pour la personne envers qui il a une demande. Lui fabriquer quelque chose qui dure et qui est robuste, et pas lui refiler un truc qui la conduira a revenir vous voir par la suite pour vous dire que c’était de la camelote. La machine, fruit du projet patronal, exécuté par des ingénieurs, relayera les intentions du patron, tout en faisant passer cette exécution pour l’objectivité de la science... voire un « progrès » !

    L’article se termine tout de même par une blague sur sa répartition des rôles : oui, bon l’entreprise se fera des bénéfices, et puis le contribuable, non seulement devra leur donner de l’argent (pour la monter) mais aussi faire des études pour écarter les effets négatifs. Hein, parce que bon, nous tant qu’on peu faire du pognon.

  • Let’s All Stop Saying ‘Disrupt’ — NYMag
    http://nymag.com/daily/intelligencer/2014/06/lets-all-stop-saying-disrupt.html

    when #start-ups working in heavily regulated industries encounter resistance from lawmakers or industry overseers, the concept of #disruption is invoked almost instinctively. “But we’re disruptive!” the start-up pleads. “How can you be against disruption?”

    The problem with this reaction is that it lumps all opposition to new technology into the same category — anti-progress Luddites protecting the status quo at the expense of innovation. In reality, motives differ widely. Maybe a flashy new biotech start-up is being opposed becuse regulators are in the pocket of Big Pharma. Or maybe the FDA is holding it up because the founder is a charlatan selling fake stem-cell treatments to children. When every new innovation is cast as disruptive, there’s no way to distinguish between legitimate opposition and mere protectionism. The effect on honest conversation is chilling: As Michael Bartel puts it, the dominant view becomes one in which “any objections to change are irrelevant, because change itself is necessarily good.”

  • Olivier Rey, Nouveau dispositif dans la fabrique du dernier homme, 2012
    http://sniadecki.wordpress.com/2014/03/14/rey-dispositif
    Sur le site de @tranbert, toujours. :)

    On connaît cette histoire de l’homme qui a prêté un chaudron à un ami et qui se plaint, après avoir récupéré son bien, d’y découvrir un trou. Pour sa défense, l’emprunteur déclare qu’il a rendu le chaudron intact, que par ailleurs le chaudron était déjà percé quand il l’a emprunté, et que de toute façon il n’a jamais emprunté de chaudron. Chacune de ces justifications, prise isolément, serait logiquement recevable. Mais leur empilement, destiné à mieux convaincre, devient incohérent. Or c’est précisément à un semblable empilement d’arguments que se trouve régulièrement confronté quiconque s’interroge sur l’opportunité d’une diffusion massive de telle ou telle innovation technique.

    Dans un premier temps, pour nous convaincre de donner une adhésion pleine et entière à la technique en question, ses promoteurs nous expliquent à quel point celle-ci va enchanter nos vies. Malgré une présentation aussi avantageuse, des inquiétudes se font jour : des bouleversements aussi considérables que ceux annoncés ne peuvent être entièrement positifs, il y a certainement des effets néfastes à prendre en compte. La stratégie change alors de visage : au lieu de mettre en avant la radicale nouveauté de la technique concernée on s’applique à nous montrer, au contraire, qu’elle s’inscrit dans l’absolue continuité de ce que l’homme, et même la nature, font depuis la nuit des temps. Les objections n’appellent donc même pas de réponses, elles sont sans objet. Enfin, pour les opposants qui n’auraient pas encore déposé les armes, on finit par sortir le troisième type d’argument : inutile de discuter, de toute façon cette évolution est inéluctable. Ce schéma ne cesse d’être reproduit.

    Haha, la comparaison avec cette histoire drôle est tellement vraie, c’est exactement ça !

    #Olivier-Rey #technique #technologie #critique_techno #innovation #progressisme

  • Non au techno-féodalisme !
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2014/02/14/non-au-techno-feodalisme_4366485_3234.html
    par Martin Wolf

    Longtemps les plus riches ont vécu une vie oisive aux dépens des masses laborieuses. L’émergence des machines intelligentes permettra à un nombre infiniment plus grand de gens de mener une telle existence sans pour autant exploiter autrui.

    Le puritanisme triomphant d’aujourd’hui est révulsé à la perspective d’une telle inactivité. Eh bien, dans ce cas, laissons les gens s’amuser « activement » ! Sinon, dans quel but aurions-nous réalisé l’accroissement considérable de la prospérité générale ?

    Surtout, il faudra redistribuer revenus et richesses. Cela pourrait prendre la forme d’un revenu de base versé à tout adulte, auquel s’ajouterait un financement de périodes de formation à tout âge de la vie. Les fonds pourraient provenir de taxes sur les pratiques nocives (la pollution…) ou sur les locations (dont celles des terrains et, surtout, de la propriété intellectuelle).

    Les droits de propriété sont une création sociale. Le fait que seule une minorité infime soit en mesure de profiter massivement des nouvelles technologies doit être remis en cause. L’Etat devrait ainsi recevoir automatiquement une part des revenus de la propriété intellectuelle qu’il protège.

  • Homo Numericus
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=2297

    L’un des thèmes les plus à la mode de la vulgate idéologique actuelle, c’est celui de la mutation psychique que l’irruption massive des techniques informatiques et numériques dans la vie quotidienne aurait d’ores et déjà entraînée sur le plan des structures de l’entendement et de la sensibilité. La « culture de …

    #Blogs #La_chronique_d'Alain_Accardo #internet #numérique #technologie

    • J’avoue ne pas trop voir la raison de traiter tout rétif à Internet du nom de cet infâme personnage qu’est « Finkielkraut », ou de réactionnaire. C’est un nouveau point Godwin ?

      En l’occurrence, la critique d’Accardo (un coup de gueule, effectivement) fait toujours du bien dans le ron-ron que les thuriféraires de la technique se confectionnent sur le net en claironnant que c’est l’espace de discussion le plus ouvert qu’il ait jamais existé.

      Cette question sur le sujet est tout à fait entendable d’un point de vue émancipateur (je suis pas d’accord d’ailleurs), et même centrale pour celles et ceux dont l’horizon révolutionnaire – qui rêvent d’un monde un peu meilleur – ne s’arrête pas à leur(s) écran(s), au dernier gadget numérique ou robotique.

      Pourquoi serais-je un, quand je peux être innombrable, pourquoi resterais-je coincé en un lieu, en une classe, en un camp, en un serment, puisque grâce au virtuel je peux être partout, vivre et penser une chose et puis son contraire, ici et ailleurs, sans me soucier de logique, sans me préoccuper de synthèse, de constance ni de fidélité ?

      Questions qui recoupent par exemple celles publiées, il y a quelques années, dans un excellent journal (papier) autonome lyonnais, reproduites ici :
      http://rebellyon.info/Le-web-2-0-ou-l-ere-du-vide.html

      Une ques­tion plane au dessus de n’importe quel post sur twit­ter : « what are you doing now ? », « mais putain, qu’est ce que je suis en train de faire là ? ». C’est quoi JE, quelle FACE à JE, ça serait quoi MON ESPACE. On sent monter une pointe d’angoisse. Ce que racontent bien les faux débats où on peut à peu près tout raconter, les embrouilles bizar­res sur les forums, les ren­contres ambi­guës depuis Meetic, c’est qu’Internet a pro­duit cette curieuse pos­si­bi­lité d’une com­mu­ni­ca­tion sans la pré­sence. Le web : Utopie démo­cra­ti­que, mais également Utopie du Capital. Comme si cette grosse machine à briser les liens (…) avait finit par secré­ter un monde à son tour, mais un monde vir­tuel : où les liens n’enga­gent pas vrai­ment, où les corps sont absents, où les désirs tour­nent tris­te­ment à vide sur l’écran.

      Peut-il y avoir une critique du net sur le net ? Peut-être que non, de la même manière qu’il n’y a jamais pu y avoir de critique de la télévision à la télévision.

    • @Ari Sur la référence à Finkielkraut. Il y a pourtant bien des points communs. Pas uniquement le fait de critiquer l’Internet. La frime, tout d’abord, avec les citations répétées de vieux mâles blancs européens. Le refus du pluralisme (non, dit l’auteur, il n’y a pas plusieurs points de vue valables, juste le Vrai). La référence au monde occidental comme seul capable de pensée rationnelle. L’absence de perspective, enfin. Il y a des différences avec Finkielkraut ? Oui, la mention du capitalisme comme étant méchant. C’est mince.

      Sur le « Peut-on critiquer l’Internet sur l’Internet ? » Je pense qu’on peut puisque c’est souvent fait. Mais je différencie la critique, qui essaie d’analyser, de comprendre et, éventuellement, de réformer, voire de combattre, de la récrimination qui confond tout (l’Internet avec le Web, le Web avec Facebook, les GAFA avec Wikipédia et SeenThis), et ne se soucie pas d’analyser et encore moins de convaincre, juste d’aligner des grands mots prétentieux. On voit bien ce que l’auteur attaque, pas ce qu’il défend. Comparons avec l’agriculture : il est évidemment souhaitable de critiquer la façon dont elle se fait, productionniste et dangereuse pour la planète. Des tas de gens font ça. Mais ils proposent tous quelque chose (typiquement, une agriculture bio, plus respectueuse de la nature). Si quelqu’un partait des défauts (bien réels) de l’agriculture pour prôner le retour à la chasse et à la cueillette, je crois que cela ne serait pas exagéré de le qualifier de réactionnaire !

    • @bortzmeyer : mince les discussions se croisent. cf. http://seenthis.net/messages/211209 En ce qui concerne les camarades qui critiquent le net comme outil d’émancipation, ils proposent réellement d’autres modes de relation, d’expression et d’organisation. Je ne crois pas qu’on puisse reprocher à ces personnes de faire une critique généralisante, c’est plus à celles et ceux qu’Internet intéresse de produire une pensée plus précise et mesurée qui prenne en compte ces critiques. Merci de l’échange en tout cas.

    • A propos de l’idéologie #anti-tech et de son voisinage avec le #moralisme de Finkelkraut, on pourra lire :
      Les mauvais rêves des antitech. Lecture critique du livre Le Cauchemar de Don Quichotte, sur l’impuissance de la jeunesse d’aujourd’hui de Matthieu #Amiech et Julien Mattern, Editions Climats.
      http://rougemecanique.noblogs.org/post/2013/01/12/les-mauvais-reves-des-antitech

      C’est leur appartenance sociale à la classe des travailleurs pauvres qui leur interdit quelque chose – ou du moins, mais c’est manifestement une litote, elle ne les aide pas  : elle les empêche de sortir d’un rapport de dominés avec leurs professeurs et avec le savoir. Leur apathie s’explique par cette domination. Pourquoi être contraint au travail salarié fait-il de son rapport avec le savoir un «  rapport de dominé à dominant  »  ? Pourquoi être dans un rapport de dominé avec le savoir entraîne-t-il l’apathie  ? Est-ce parce que tout rapport de dominé à dominant entraîne nécessairement l’apathie  ? Amiech et Mattern s’attendent curieusement à ce que nous comprenions sans avoir besoin d’explications supplémentaires, puisqu’ils n’en donnent pas. L’explication s’arrête là. Nous sommes censés admettre comme allant de soi que si nous maîtrisons le savoir universitaire, nous avons de trop bonnes raisons de nous complaire dans l’#apathie pour, sauf héroïsme moral rare, ne pas y céder  ; et que si nous ne le maîtrisons pas, nous sommes ipso facto plongés dans une apathie dont, encore une fois, seule une grâce exceptionnelle pourrait nous faire sortir. Il faut remarquer que les deux branches de la tenaille dans laquelle nous coince ce raisonnement n’exercent pas une contrainte de même nature  : pour s’en dégager, dans le premier cas il suffirait de décider de ne pas céder à des raison s  ; mais dans le second nous n’avons aucune raison d’être apathiques  : nous le sommes au moins autant, mais nous le sommes pour des causes . Bref  : aux bourgeois le libre arbitre, aux prolétaires le déterminisme social. Amiech et Mattern se proclament dans leur avant-propos «  plus ‘‘sociologues’’  » que le «  sociologue [sans guillemets, cette fois] bourdieusien engagé  » Alain Accardo (pp. 9 et 8), mais ils ne nous offrent qu’un superbe exemple de ce que Bourdieu – excusez la référence – appelait une sociologie qui néglige la sociologie de sa sociologie. Ils s’annoncent aussi (dans la même phrase) «  plus ‘‘matérialistes’’  »  ; on aimerait leur demander dans quel passage. Ils affirment que « pour ceux-là [les étudiants travailleurs précaires] – et plus généralement pour la majorité des étudiants, préoccupés avant tout par les échéances scolaires et l’obtention des diplômes –, la focalisation sur les considérations matérielles rejette [NB  : ce ne sont pas les étudiants, c’est la focalisation qui rejette] le plus souvent les questions politiques du côté des préoccupations ‘‘intellectuelles’’ et du ‘‘militantisme’’, qui sont dénigrés  » (p. 78 toujours  : cette phrase suit immédiatement celle sur les étudiants travailleurs dominés par les profs et le savoir). Leur matérialisme consiste-t-il à poser en axiome qu’un sujet qui a de préoccupantes «  considérations matérielles  » va nécessairement «  dénigrer  » tout ce qui est intellectuel  ? Et que s’il dénigre l’intellectuel il est nécessairement soumis  ? Aux bourgeois l’idéalisme tempéré par la carrière, aux prolos le matérialisme vulgaire intempérant  : est-ce là le slogan de leur matérialisme subtil  ? On les asticotait gentiment sur leur mépris d’une classe d’âge, dont nous nous contrefoutons  ; mais sur le mépris de classe social, nous sommes tentés de passer à l’insulte. La suite (p.79) ne pouvant nous apaiser – «  On atteint sans doute le comble de l’absurdité avec ces individus si désireux de paraître ‘‘dans le coup’’ qu’ils en viennent à se restreindre considérablement dans certains domaines vitaux (nourriture, logement, santé) pour pouvoir suivre le rythme insensé de la surenchère consommatrice, et que l’on retrouve régulièrement habillés à la dernière mode, équipés des toutes dernières trouvailles technologiques  » –, donnons la parole à quelqu’un qui sait garder son calme, Jacques Rancière : «  Il n’y a pas à s’étonner que les représentants de la passion consommatrice qui excitent la plus grande fureur de nos #idéologues soient en général ceux dont la capacité de consommer est la plus limitée  » (8) : il n’y a pas à s’en étonner, car les idéologues dont il parle (Finkielkraut et autres) sont des conservateurs de droite. Mais on peut s’étonner que des conservateurs révolutionnaires de gauche ne s’en distinguent pas sur ce point.

    • Huhu @aude_v, je pense que je dois beaucoup à Amiech en références à lire, aussi bien par sa lecture, que par sa rencontre à Bayonne il y a quelques années, invité par #Txetx (ouais, j’ai inauguré ce lien l’autre jour, pour les locaux :D). Il m’avait gentillement envoyé un numéro traduit de Los amigos de Ludd.

      Je pense que j’aurais du mal à le critiquer (enfin en tout cas à le critiquer méchamment, comme le fond les méchants rouge mécanique — qui question jargonneux font largement mieux qu’Accardo !). :)

  • [Troisième Révolution industrielle] Jeremy le prophète de bonheur
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=456

    « Mes yeux se consument dans les larmes, mes entrailles bouillonnent, / Ma bile se répand sur la terre, / A cause du désastre de la fille de mon peuple, / Des enfants et des nourrissons en défaillance dans les rues de la ville. Ils disaient à leurs mères : / Où y a-t-il du blé et du vin ? / Et ils tombaient comme des blessés dans les rues de la ville, / Ils rendaient l’âme sur le sein de leurs mères. » (Lamentations de Jérémie, ch. II, v. 11,12) Assez d’imprécations et de discours négatifs qui ne proposent rien et enfoncent les gens dans leur impuissance et le désespoir. Si vous êtes las des prophètes de malheur et des jérémiades sur l’effondrement écologique et social, Mathieu Couvreur a une bonne nouvelle pour vous : Un autre Jeremy est possible. Tenez, lisez son texte ci-dessous. Jeremy Rifkin, Jeremy (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Rifkin.pdf

    • Anti-raciste, anti-sexiste, écologiste, pro-végétarien, démocrate, favorable aux énergies renouvelables, anti-nucléaire... Jeremy Rifkin est-il un copain ? Non. Il est l’avant-garde du capitalisme et pour imposer son projet politique, il nous fait le chantage suprême : la survie de l’humanité et de la biosphère.

      Le capitalisme qui vient n’est plus le capitalisme industriel, et les opposants devraient se mettre à jour. Le néo-capitalisme se dessine, de diverses manières, à travers les ouvrages de Rifkin, de Negri et Hardt, de Schmidt et Cohen ou (avec une approche critique) de Boltanski et Chiapello. Il est coopératif, numérique, vert, organisé en réseau. Il fait appel à l’autonomie et à la créativité des personnes. Il n’est pas hiérarchique, et promeut la lutte contre les discriminations. Il y a diverses manières de générer du profit ; divers systèmes politiques ou sociaux pour servir l’économie capitaliste. Le modèle patriarcal inégalitaire en est un. Selon l’analyse et les souhaits de Rifkin, celui-ci laisse place (de manière progressive et progressiste) à un nouveau modèle, non-discriminatoire - sauf bien entendu pour la main d’œuvre brute et les non-qualifiés, non-diplômés. La technocratie est arc-en-ciel, mais les techno-serfs aussi.

      #recension #Jeremy-Rifkin #Toni-Negri #capitalisme #adaptation #cybernétique #Progrès #progressisme #politique #capitalisme-vert #technocratie #numérique #énergie #pétrole #thermodynamique #multitude #décentralisation

  • Le #choc #numérique
    http://www.lechocnumerique.fr

    Rédigé par #Jean-Pierre_Corniou et 10 #consultants du cabinet de conseil #Sia_Partners, #Le_Choc_Numérique est un #récit concret et documenté de l’#impact du numérique sur le #travail, la #relation_client, la #citoyenneté, la #santé, le fonctionnement des #entreprises, les #modèles_d’affaires …. S’adressant aux dirigeants d’entreprise, l’équipe de Sia Partners a choisi la collection « Economie et #Prospective Numériques », issue d’une collaboration entre le #CIGREF et l’éditeur #Nuvis. Au fil des nombreux exemples, le monde du numérique y laisse entrevoir des constantes autour du #partage, de la #confiance, de la #rapidité, de la #simplicité, de la #collaboration, de la #désintermédiation, du #plaisir et de l’#innovation par l’#expérimentation.

  • Impasse Michéa
    http://www.revuedeslivres.fr/impasse-michea-par-frederic-lordon

    des détestations communes ne font pas une pensée commune. Ni une politique. On peut facilement partager avec Michéa sa vacherie sarcastique à propos des plus ridicules manifestations de la branchitude mondialisée, mais pas grand-chose de plus. Ne reconnaît-on pas les convergences de rencontre au fait qu’on peut se rendre en leur foyer depuis des directions très différentes ? Voire très opposées. C’est le cas ici, car la vision du monde qui soutient les sarcasmes partageables de Michéa n’est pas (...)

    • Lien avec http://seenthis.net/messages/154210

      #Michéa #Jean-Claude-Michéa #Frédéric-Lordon #progressisme #Progrès #gauche #socialisme

      Et la réponse de Michéa à Corcuff sur Mediapart, qui contient plusieurs paragraphes répondant directement à Lordon :
      http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/020813/en-reponse-corcuff

      Lorsque, dans le Complexe d’Orphée, j’écris que « ce n’est donc pas tant par leur prétendue “nature” que les classes populaires sont encore relativement protégées de l’égoïsme libéral. C’est bien plutôt par le maintien d’un certain type de tissu social capable de tenir quotidiennement à distance les formes les plus envahissantes de l’individualisme possessif » (« tissu social » dont j’ajoutai immédiatement que le développement de l’urbanisme libéral était en passe de l’éroder, au risque d’engendrer ainsi une « lumpenisation » d’une partie des classes populaires), ce passage devient aussitôt, sous la plume avertie de Frédéric Lordon : « Michéa s’interdit de voir que le peuple ne doit qu’à des conditions sociales extérieures (et pas du tout à son “essence” de “peuple”) de ne pas choir dans l’indecency »

      [...]

      Il est vrai que Frédéric Lordon a réussi le tour de force de dénoncer la « faiblesse conceptuelle » de ma théorie de la #common-decency_ tout en dissimulant constamment à ses lecteurs (et cela, pendant onze pages !) ce qui en constituait justement le _pilier central, à savoir l’usage que je fais de l’œuvre de #Marcel-Mauss [#Mauss] et de ses héritiers (Serge Latouche, Alain Caillé, Philippe Chanial, Paul Jorion, Jacques Godbout, etc.) afin d’en déduire une interprétation moderne et socialiste.

    • Le fait est que l’aggressivité et le mépris de Lordon sont assez étonnants. Il s’en prend à Orwell avec brutalité, et contredit Michéa avec un contresens...
      Mais cela n’est sans doute que la marque non pas de Zorro, mais du Monde Diplomatique...
      http://seenthis.net/messages/167708

      Car il faut bien admettre que la « common decency » est bien séduisante : comme s’il était possible, humainement, simplement, de se soustraire à la folie de tous ces « trucs ».

      Cette simple possibilité semble ulcérer le prescripteur. Il est vrai qu’il a des lettres.

      La sociologie (science)

       : il est bien connu que la sociologie a le statut de science. La certitude de ses conclusions est sans appel.

      la sociologie-mécanisme

       : qui se charge de (etc) : de la même manière que la sociologie comme mécanisme imparable et prouvé s’active avec ses grands pieds à nous pousser tous autant que nous sommes, dans le dos.

      Car, comme Bourdieu l’a abondamment montré, le comble de la domination...

      Et nous y voilà ! La sociologie comme science et mécanisme se trouve toute nichée dans une démonstration sur laquelle on ne peut revenir, du fait qu’elle est, bien sur, de Bour-Dieu.

      Il se trouve pourtant que pas mal de gens et pas des moindres, ne voient en Bourdieu qu’un prophète holiste dont les conceptions essentialistes n’ont qu’une valeur génerationnelle. Remâcher des ressentiments de parvenu ne fait pas une science au siècle de Popper et de Boudon.
      Qu’on dise au moins qu’il est contesté, au lieu d’en faire une évidence coranique, qui plus est agressive !

      Bon, je me suis bien défoulé...

      Pourtant, l’article s’adoucit sur la fin.
      J’irais même jusqu’à être profondément d’accord avec :

      On pourrait même estimer que c’est l’un des chantiers intellectuels les plus décisifs de la gauche critique, à savoir : comment imaginer des solutions non régressives de régulation des désirs dans une société individualiste.

      Qui est très précisément ce que Michéa met sur la table.

      Mais hélas la question finalement posée par Lordon :

      Comment penser un nouveau régime historique de la limite, propre à notre époque, c’est peut-être la seule manière de poser la question qui nous fasse échapper à l’alternative du michéisme et du libéralisme-libertaire.

      se termine par un taux d’imposition à 100% « décapitatoire », et finalement, je dirais bien sur, par la nécessité de « structures », que l’on voudrait bien lui laisser organiser, vu son élévation d’âme.

      Ma conclusion sera : vive la liberté et « fuck your morals ».

  • Vu les courses dans un hypermarché de deux garçons de 20 ans, j’aurais voulu avoir un appareil photo hier, parce que j’ai vraiment halluciné !
    – 1 laitue serrée dans un cellophane transparent
    – 3 poivrons rouge/vert/jaune sous plastique transparent
    – 200 grammes de carottes rapées en sauce en barquette sous vide
    – Une boite de Fajitas toutes faites (sauce tomate sous plastique)
    – 10 blancs de poulet découpés en barquette polystyrène

    Comme ce n’est pas la première fois que je vois ça, et que j’aime bien faire de l’analyse de panier in vivo, j’ai naïvement demandé
    – Pardon, mais est-ce que vous allez au marché parfois ? Savez vous que c’est quand même moins cher et meilleur ?
    – On a pas le temps, on travaille nous, Madame.
    – Oui, bien sur, à 20 ans, on ne voit pas encore les effets, pour ma génération c’est cancer à tous les étages.
    – Inutile de vous inquiéter de notre santé, on s’en sort très bien.
    – Vous n’êtes pas tout seuls, ce que vous avez sur le tapis, c’est l’exploitation de travailleurs à moindre coût et la pollution de la terre, donc, non, ce n’est pas que votre affaire.

    Faudra que je soigne un peu plus ma diplomatie… ils sont repartis vexés, un seul me souhaitant une bonne soirée :)

    • Mais qu’est-ce que tu faisais dans un hypermarché, @touti ? :D

      J’ai pas le temps d’aller au marché pour acheter des légumes de saisons, vu qu’il est midi et que je ne dispose que de 45 minutes pour me restaurer. Et d’ailleurs, je vous dit ça en passant, les saisons, je ne sais pas ce que c’est, la faute à votre génération qui a consommé du pétrole sans compter avec les conséquences que l’ont sait sur le climat, mais soyez assurés que quand je serai au chômage ou à la retraite, si jamais on me donne des sous quand j’aurai atteint un âge qui ne cesse de reculer à mesure que je cotise, je veillerai à choisir mes aliments, non-seulement en fonction de la date à laquelle ils poussent, mais aussi en fonction de l’endroit, ainsi que de la qualité des conditions dans lesquelles les nobles mains des hommes et des femmes les auront cueillis. Et je vous promets solennellement que j’irai à pieds les chercher et au feu de bois les cuisinerai et ceci afin de ne point porter la responsabilité d’un quelconque soutien financier à l’industrie nucléaire française et à la grande distribution.

      se traduit souvent, l’esprit conditionné par l’exigence de productivité inhérente à la pression patronale par :

      On a pas le temps, on travaille nous, Madame.

      Bon, ceci-dit, vous avez raison, faut les éduquer ces jeunes, ne serait-ce que pour qu’ils aient un peu de répondant. :p

    • Mais @james, merci de me poser cette question, sache que je suis une grande gestionnaire de contradictions :) et que je ne suis pas encore résolue à me passer de PQ ou de croquettes pour le chat (drogué complètement le pauvre) que je ne trouve à bas prix qu’au supermarket. Mais qu’en plus, ajoutant à cela un vice terrible, j’ai fini par adorer observer mes contemporains ritualisant leurs sacrifices dans les temples de périphérie !

      Je crois que c’est le seul endroit ou l’on voit autant de gens de si près qui répondent à ce qu’on leur demande de faire sans jamais broncher, je teste ainsi mon niveau d’intolérance ou de tolérance à leur égard, mon amour pour l’espèce humaine ou mon dégout, je tiens des graphs très précis, une fois par mois, c’est selon. Et j’adore interroger de parfaits inconnus, voir les faire chier s’il faut, à ce moment là, juste pendant leur frénésie d’achat. C’est ma sortie militante à moi toute seule.

    • Les croquettes pour chat, c’est conditionné dans du carton recyclable, ouf, l’honneur est sauf ! :)

      j’ai fini par adorer observer mes contemporains ritualisant leurs sacrifices dans les temples de périphérie !

      Je fais la même chose dans les salons de coiffure les jours de mariage.

      Faudrait faire des slides de tes graphiques, voire les montrer un jour, à l’occasion de... je sais pas moi... une rencontre de seenthiciennes et de seenthiciens, par exemple ? ;-)

    • A Paris, la même chose au marché, c’est plus cher… Ceci dit, ces jeunes gens me paraissent très bien pour leur génération. J’ai été bien plus horrifié par deux hommes d’une quarantaine d’année faisant des courses dans un Leader Price pour préparer une super soirée pour leurs deux familles réunies (apparemment) : des bières, et deux gros sachets de trucs congelés, un à base de patates, un à base de pâtes, mélangées à d’autres trucs aux noms étranges. Là ça fait vraiment peur.

    • @james

      Je fais la même chose dans les salons de coiffure les jours de mariage.

      Génial ! c’est exactement cela : devenir un touriste-ethnologue en tout lieu, personnellement, ça me sauve. Sinon, je ne fais aucun graphes, tout disparait, je ne garde aucune trace de mes interventions, seulement sur seenthis depuis maintenant, avec le plaisir de relater.

      @val_k oui, difficile de ne pas passer pour moraliste, je cherche comment éviter cet écueil, le mieux est de le faire au feeling, juste par envie ! Comme personne n’ose trop échanger de ressources avec des étrangers, les gens ont très peur qu’on leur parle, ou de ne pas être comme comme tout le monde dans ces lieux : muets et rivés à leur bulle-caddie. En fait, ils sont là pour la remplir, basta, je perturbe dans tous les cas à leur adresser la parole sans rien avoir à vendre. Je délivre de l’information (contre-publicitaire souvent) à des personnes que je suppose capable d’entendre, même si je suis en dehors de ma sphère sociale habituelle. Je joue à la croisée du politique (c’est long de former des groupes pour agir) et de la performance artistique (vive l’anonymat), c’est une sorte de TAZ. Je fais cela ou bon me semble, rue, métro, supermarché, avec qui je veux, je prendrais plutôt exemple sur les fous que l’on croise parfois haranguant la foule mais je ne dis que des choses censées ( évidemment ), je m’amuse souvent, ça évite le moralisme :)

      @baroug, effectivement, faut bouger un tout petit peu à Paris, il y a quelques #marchés ou c’est moins cher, en banlieue c’est encore vrai (Montreuil, CLichy, St Ouen, St Denis ou tu trouves des maraichers) mais sinon celui de Belleville est énorme, pareil pour Clignancourt ou Place des fêtes, essayer celui de Château-rouge pour une plongée dans l’Afrique. Celui à éviter absolument c’est Montorgueil, à réserver aux bobos friqués, et je ne connais pas ceux de la rive gauche.

    • @touti

      j’ai fini par adorer observer mes contemporains ritualisant leurs sacrifices dans les temples de périphérie !

      Je crois que c’est le seul endroit ou l’on voit autant de gens de si près qui répondent à ce qu’on leur demande de faire sans jamais broncher

      Un peu comme dans les aéroports et dans le Duty Free Shop. Même principe, même constat ---> le directeur de l’aéroport de Kristiansand me raconte que des gens ratent l’entrée du Duty Free en arrivant des Canaries par Charters, un fois arrivés près du tapis de livraison des bagages, la loi interdit qu’ils reviennent vers le magasin. On les voit hurler, pleurer, supplier ... pour qu’ils puissent acheter les plaquettes de chocolat par 40, clops et bouteilles de Gin finalement pas tellement moins cher qu’ailleurs. Ils sont juste bien formatés. Observer le consommateur de Duty Free est soit déprimant si on est de mauvais poil, soit amusant si on a bien dormi :) - Notre niveau de tolérance est proportionnel à notre niveau de fatigue...

      Par ailleurs, bienheureux à vous tous, parisiens, habitants de France qui avez le privilège d’encore pouvoir aller au Marché. En Norvège, ils ont presque totalement disparus. On voit parfois des « rassemblements » d’agriculteurs qui font semblant d’en faire un, mais c’est très indigent. Les grandes chaines de supermarché ont réussi à imposer un quasi-monopole en faisant progressivement disparaître boulangeries, boucheries et marchands de légumes.

      Ici, il est complètement acquis (et personne ne s’en offusque vraiment) d’acheter son pain dans une station essence ou au supermarché.

    • Au mans on a la chance de jouir d’une pléthore de marchés avec chacun les caractéristiques du quartier dans lequel ils sont ancrés. Il n’y a que lundi où il n’y a pas de marché. C’est très réjouissant d’y faire ses courses, j’adore. Ce sont aussi des lieux de rencontre. Selon les heures, on rencontre tel type de personnes.

    • Une salade, des tomates, des poivrons, des carottes ???
      Ils sont plutôt bien ces jeunes, quand ce n’est pas chips, pizza surgelées, coca et nutella ... Leur salade n’était pas pré-découpée ?
      Un peu d’arrogance envers ces jeunes n’améliore surement pas les choses.

      C’est à la société d’organiser correctement la production et la distribution, on a un état, c’est son boulot d’imposer des règles. La population n’a pas le pouvoir de changer les règles, sinon cela voudrait dire qu’on accepte d’être dans un système ULTRA LIBERAL ou seul le billet de banque déterminera la politique à suivre, c’est l’idéal des écolos ultra libéraux.

      Les citoyens ont d’autres préoccupations. J’entends parfois des écolos-fachos qui voudrait imposer que chacun ait son poulailler, son potager etc ... Tout le monde ne peut pas et ne veut pas faire du jardinage, tout le monde ne peut pas faire des courses pour une semaine durant l’unique demie journée de marché. Certains habitent dans des placards à balai et ne peuvent pas faire la cuisine chez eux, etc..., etc ..., etc ...

      L’emballage plastique n’est pas forcément diabolique, c’est juste pratique, les produits du marché sont surement meilleurs mais ce n’est pas une garantie, quand on voit certains jardins privés, ils utilisent parfois 10 fois plus de produits toxiques qu’un potager industriel d’agriculture raisonnée, on subit leur pollution à plus 1km à la ronde.

    • C’est marrant comme l’argument d’écolo-facho est toujours tourné justement vers ceux qui n’ont aucun pouvoir et qui n’en cherche pas... Qui exactement veut imposer quoi et par quel moyen ? J’ai jamais entendu ou lu un « partisan des poulaillers » dire qu’il fallait les imposer par la lois et la réglementation... Et pourtant j’entends régulièrement parler d’"éco-fascisme" ou très très souvent de « khmers verts » aussi (lol !).

      C’est plutôt ceux qui pensent (comme les verts et une grande partie de l’écologie politique) que c’est à l’État d’organiser la production et la distribution, qui sont porteurs d’un système totalitaire.

      Faire de l’écologie sans se questionner sur la liberté, la démocratie et la légitimité de l’État dans le même temps, c’est à mon avis complètement vain.

      C’est pas à chacun d’avoir des poulaillers, mais à des groupes communs pourquoi pas (comme plein d’autres choses peuvent être mutualisés). On peut pas tous tout faire, ça c’est certain, mais on peut tout à fait partager et avoir des choses et outils en commun sans pour autant que ce Commun-là appartiennent à des entreprises (et la plupart du temps de très grosses entreprises industrielles).

      Quant au dernier paragraphe, je vois pas le rapport entre « produits du marché » et « certains jardins privés ». Je connais aussi des papys qui étaient jeunes au moment du boom des pesticides et qui du coup en foutent partout (pire que dans les champs). Mais au marché, même les « pas bios » sont soumis à des contrôles, donc ce n’est pas la même chose du tout que ce font des gens dans leurs jardins privés. Le mieux étant d’aller dans une AMAP ou assimilé, où là on a toujours du normal ou du presque normal.

      Par ailleurs, il y a j’ai l’impression une amnésie historique complète là. C’est très récent que l’on ait autant de travail et qu’à côté on doive aussi passer tant de temps à faire des courses et avoir des Loisirs. Il n’y a encore pas si longtemps, même les gens pauvres faisant un tout autre boulot qu’agriculteur avaient aussi qui une ou deux poules, qui un cochon, qui un bout de terrain, etc. Même dans certaines villes. Donc on peut même dire que si si, presque tous pourraient aussi s’occuper d’autres choses que leur boulot principal (où là ils sont spécialisés), mais pour ça faudrait pas qu’il prenne autant de temps dans la semaine.

      De plus, ya une complète inversion du sens des mots, puisque justement le libéralisme c’est, entre autre, la marchandisation de tout, et que c’est justement lorsque seule une petite partie de la population s’occupe de la nourriture et que les autres leur achètent par le biais de l’argent que là « seul le billet de banque déterminera la politique à suivre »... Quand les gens s’organisent (seuls ou en groupe) pour produire au moins une partie de leur nourriture : c’est le contraire, il n’y a pas d’échange d’argent.

      Faut arrêter de novlanguer comme ça et de tout inverser...

    • En fait c’est même pire, quand on prend la phrase :

      La population n’a pas le pouvoir de changer les règles, sinon cela voudrait dire qu’on accepte d’être dans un système ULTRA LIBERAL

      Non mais ARG quoi : en gros, si le peuple essaye d’être vraiment démocrates (le pouvoir par le peuple et pour le peuple) alors on est dans un système libéral. HAHAHAHA. V’là l’inversion du sens des mots quoi !...

    • Effectivement ma phrase porte à confusion :
      je précise qu’avec des billets de banque et un comportement quotidien , "La population n’a pas le pouvoir de changer les règles ..."
      et effectivement dans le moins pire des régimes sa seule et mince influence reste dans le vote.

      Pour les écolos-fachos, je parle des trouble fêtes, des donneurs de leçons, qui se posent toujours en bon moraliste au dessus de la mêlée de leur entourage .... beurk !!!!!!

      C’est le pouvoir qu’il faut renverser ...

    • Oui James, tout est affaire de dosage de liberté ...

      Aujourd’hui tout est à l’envers, plus on est petit, moins on a de liberté et plus on est gros, plus on peut faire tout ce qu’on veut, même l’assassinat est autorisé !!!

      Je suis un ultra libéral à l’endroit : plus on est petit, plus on devrait avoir de liberté et plus on est gros, plus on devrait obéir à des règles ...

      Aujourd’hui ce sont les gros qui imposent les règles car l’état laisse faire ! et sous le prétexte de compétitivité on est en train de rétablir l’esclavage pour les petits ...

      Marre de ces moralistes qui se défoulent sur de braves couillons, c’est de l’autre côté qu’il faut attaquer ...

    • Par ailleurs, il y a j’ai l’impression une amnésie historique complète là. C’est très récent que l’on ait autant de travail et qu’à côté on doive aussi passer tant de temps à faire des courses et avoir des Loisirs. Il n’y a encore pas si longtemps, même les gens pauvres faisant un tout autre boulot qu’agriculteur avaient aussi qui une ou deux poules, qui un cochon, qui un bout de terrain, etc. Même dans certaines villes.

      Je me trompe peut être mais je ne crois vraiment pas qu’on travaille plus qu’avant. Ce qui est clair c’est que le temps de « loisirs » a explosé — qu’on juge ce temps fructueux ou non (télé et cie). Que certains cadres aient globalement plus de travail, c’est à vérifier, mais il me semble vraiment que pour le gros de la population, ce n’est pas le cas. Avant, avoir une poule faisait partie d’une certaine forme de loisir (comme s’occuper du jardin), mais je ne pense pas du tout que ça ai changé par manque de temps…

    • Je suis le roi pour me faire mal comprendre :)

      Pour moi, y a pas de OU exclusif justement... je cherchai juste à décorreler le mode de décision (démocratie) du choix de société (libéralisme, qui n’est pas que « marchandisation de tout », ça c’est une vision strictement économique)

    • @baroug Oh oui ça n’a pas changé que par manque de temps, ya eu changement du temps de travail, changement du temps de loisirs, changement de l’urbanisme, exode rural vers les usines, fin de la paysannerie, etc, etc.

      Ce qui ne milite pas forcément en faveur du « chacun pour soi » hein. Mais par contre qui indique qu’il est possible et que ça a déjà été le cas d’avoir à la fois un métier, une activité plus ou moins précise/spécialisée, et d’avoir en plus une partie de sa nourriture produite chez soi ou par un groupe commun (famille élargie notamment). Faut pas oublié ce qui a existé quoi.

    • RastaPopoulos : il me semble que tu fantasmes un pneu sur le passé où on travaillait 16h par jour, en plein boum industriel, où on se faisait fusillé si on allait pas au front à Verdun. Certe il n’y avait de supermarché, l’agrochimie n’en était pas encore au stade actuel, il n’y avait pas de bagnole, pas de téléphone, on crevait de la syphilis et la notion de temps était différente.
      Alors pour la nostalgie du passé, je laisse ça aux grands pères qui en réalité ont plus la nostalgie de leur vigoureuse jeunesse.
      Dans le passé, il y avait des mieux mais aussi des moins, il y avait des gens qui ne supportaient pas de s’occuper de poules ou qui n’avaient ni les moyens, ni le temps, ni l’espace, pour le faire. Aujourd’hui tout le monde n’a pas un jardin ni un balcon pour cultiver des cochons ou des poules ou des champignons, puis il y en qui n’aiment pas les oeufs et préfèrent faire la sieste ...

    • Ouais, comme disait @touti dans un autre fil : on en revient au grand méchant loup du retour à la bougie dès qu’on évoque tel ou tel aspect précis du passé qui pouvait être mieux. Genre tout ou rien. À d’autres... #progressisme_éhonté

      Quant à la sieste : quel rapport ? Qui n’aime pas la faire ? Mais ne faire que ça et « profiter » du labeur des autres, ce n’est pas mieux. Surtout si ça passe par un échange d’argent.

    • J’aime bien la bougie mais pas pour faire de la couture, je n’y vois plus rien.
      Rastapopoulos, ça n’a rien à voir, tu transformes ce que j’écris comme ça t’arrange. Ton passé idyllique c’est de la bouillie pour soigner des grenouilles atteintes d’aérophagie postérieure !

      je disais simplement qu’au passé il y avait des mieux et des moins, c’est pourtant simple à comprendre, et tes mieux soit disant d’élevage de poulettes, c’est dans les boules de cristal après avoir lancé les os de mouche et tirot les tarés que tu les fantasmes

      Je préfère retourner à mes pots de yaourt en papier recyclé !!

    • La #démocratie, c’est quand on prend une décision ensemble.

      Si on accorde moins de pouvoir à l’état, ou plutôt si un état accorde plus de liberté au peuple, notamment pour qu’il puisse s’auto-gérer, alors oui, on c’est une forme de libéralisme.

      et

      Je me trompe peut être mais je ne crois vraiment pas qu’on travaille plus qu’avant. Ce qui est clair c’est que le temps de « loisirs » a explosé — qu’on juge ce temps fructueux ou non (télé et cie). Que certains cadres aient globalement plus de travail, c’est à vérifier, mais il me semble vraiment que pour le gros de la population, ce n’est pas le cas.

      Vous y êtes presque !

      Les progressistes « d’antan » pensaient qu’en élargissant le temps de loisir, le bon peuple passerait plus de temps à faire de la démocratie, faire de la politique, organiser la société... Une société meilleure allait forcement en découler. Et s’ils avaient su que la lutte contre pour la qualité de la vie passerait par la sauvegarde du poulailler des foyers, ils auraient tous consenti que l’élargissement du temps libre serait passé par là.

      Et bang ! Le capitalisme a digéré le temps libre pour en marchandiser son contenu et monsieur / madame tout le monde en profite non seulement pour consommer du Chèque Vacance plutôt que de faire évoluer la démocratie moderne. Mais en plus, il le fait sur le dos de salariés exploités à des conditions qu’il refuse soigneusement de regarder en face (parce que le militant aussi est en vacances à ce moment là).

      Et double bang ! #révolution_informationnelle est arrivée et le temps libre sert désormais pour une grande partie des travailleurs à se reposer les neurones.

      Et triple bang, la #mondialisation s’est démocratisée (comme on dit hein ?) et la consommation de Club Med s’est ajoutée à celle du chèque vacances. Elle a placé les petites mains bien loin de nos gros yeux revendicateurs, de manière à rendre invisibles les contradictions entre nos habitudes de consommation et notre tradition revendicatrice.

      Alors où en sommes nous ?

      Tout d’abord, essayons de différentier la « démocratie » qui suinte des mass médias occidentalocentré de la #démocratie_participative. C’est la clé majeure du désaccord majeur entre @James et @Rastapopoulos. (au fait, les cubains votaient ce week-end...)

      Elle est difficile à mettre en place cette démocratie, il faut l’avouer. Elle est contre productive à cours, à moyen, voir à long terme. Mais on s’en fout. Car on la veut quand même. Parce que c’est la seule manière de ne pas vivre soit en larbin, soit en exploiteur.

      Ensuite il faudra passer par de la production locale, certes, mais si elle s’accompagne de la séparation de tout ces petits bienfait technologiques qui on vu soulager la vie quotidienne (je parle de la machine à laver, pas du Tamagoshi ), ça ne passera vraiment pas. Et je serai le premier à baisser les bras.

      Il faudra donc passer par la #réindustrialisation de notre partie du globe. Et ça, est-ce que tout le monde est prêt à l’entendre dans cette discussion ?

    • Whaou !
      De l’anecdote d’un tapis de caisse de supermarché, on débouche sur la question de la démocratie et du choix de l’industrialisation, géniale Agora, merci @seenthis !

      Mais, mais, l’Etat omniprésent dans son ordre et son pouvoir mental a-t-il réussit à nous retirer responsabilité et autonomie ? Au point de ne pouvoir questionner ses contemporains in vivo sans être traité d’arrogant ? @tomboul
      Pourtant est-ce que le politique n’est pas aussi du droit de chacun, quand médias et élus feignent d’ignorer nos singularités en nommant globalement : LE peuple, LA population, LE consommateur.
      Comment éviter alors la confusion entre idéalisme et idéologie, sinon en ouvrant un dictionnaire, et en se reconnaissant le droit à s’éduquer ?
      Enfin, y a-t-il une économie saine qui crée du mieux-vivre ensemble avec le moins de souffrances possible, de pénibilités, d’inégalités sociales et de pollutions écologiques ?

  • Serres : « Ce n’est pas une crise, c’est un changement de monde » - leJDD.fr
    http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Serres-Ce-n-est-pas-une-crise-c-est-un-changement-de-monde-583645

    Regardez le printemps arabe, le rôle des #nouvelles_technologies, le rôle des femmes alphabétisées dans ces pays, tout cela est déjà à l’œuvre. Et puis, reprenons l’histoire. En Grèce, avec l’#écriture, arrivent la géométrie, la #démocratie et les religions du Livre, monothéistes. Avec l’#imprimerie arrivent l’#humanisme, les banques, le protestantisme, Galilée, la physique mathématique… Il suffit de voir tout ce qui a changé lors du passage à l’écriture et à l’imprimerie. Ce sont des changements colossaux à chaque fois. On vit une période historique.

  • § En cours de lecture

    L’emprise numérique - Comment Internet et les nouvelles technologies ont colonisé nos vies
    de Cédric Biagini / Ed. L’échappée.

    Les nouvelles technologies recomposent le monde selon leur propre logique, celle de la performance et de l’efficacité. Elles renforcent le règne de la compétition et l’exigence d’aller toujours plus vite, de se mobiliser intégralement pour son entreprise et sur les « réseaux sociaux », d’être capable de s’adapter à toutes les évolutions technoculturelles, sous peine d’être exclu. L’homme numérique croit avoir trouvé l’autonomie en se débarrassant des pesanteurs du vieux monde matériel. « Enfin libre ! », dit-il, alors qu’au contraire, il dépend de plus en plus de dispositifs technoscientifiques. Pour rester dans la course et tenter de maîtriser un réel qui lui échappe, il multiplie les machines. Mais ce sont elles qui désormais le possèdent.

    http://www.lechappee.org/l-emprise-numerique-0
    #livre #idées #a_lire

    • Pour rester dans la course et tenter de maîtriser un réel qui lui échappe, il multiplie les machines. Mais ce sont elles qui désormais le possèdent.

      Le raccourci est osé ... En fait ce sont les concepteurs des machines sus-nommées qui possèdent (et que possède) homo numericus qui est aussi un homo consumeris qui aime se faire posséder et qui est prêt à lâcher un paquet de thunes pour rester dans la course à la grande joie des compte bancaires de homo faber.

    • Je suis d’accord pour l’instant avec une chose : les critiques totales des TIC ne sont pas légions. La plupart des critiques s’agrémentent toujours d’un « c’est formidable mais... ». Pour le reste, je réfléchis et je vais finir le livre avant de me prononcer. Sur la critique des e-book et du libre notamment. En tout cas, je trouve que le livre mérite d’être lu.

    • Bonjour,

      Ci-dessous une recension du livre :

      http://groupemartiguesfederationanarchiste.noblogs.org/post/2013/01/16/lasservissement-technologique-une-recension-de-lemprise-numerique

      Enfin si on comprend fort aisément que l’auteur n’assume pas le qualificatif de réactionnaire ou de technophobe, il est plus difficile de saisir sa réfutation du conservatisme. Sa critique du progrès implique peut-être d’assumer que l’on veut conserver anthropologiquement un certain nombre de choses contre ce que le Capital détruit. Cela n’enlève rien à la portée révolutionnaire de son analyse, bien au contraire.

    • Le dernier truc de Biagini dans La Décroissance est franchement pas bon : au départ, c’est très intéressant ; il montre comment la lecture numérique est problématique et différente de celle des livres, et là, je vois pas grand chose à redire. Mais ensuite, quand il définit l’humain par quel lecteur il est, je ne suis plus : outre le fait que ce n’est qu’un aspect parmi d’autres, on se demande comment définir et les analphabètes et de manière plus globale les cultures orales : ce ne sont pas des humains, pas des cultures ? Il y a là un impensé un peu problématique — pour le moins…

    • Écrit un courrier au journal de la #Décroissance ! :)

      (Et oui je suis d’accord sur le principe, mais j’ai pas lu l’article alors... Peut-être qu’il compare les humains de nos cultures actuelles où désormais la plupart des communautés ont une culture écrite, ce qui écarte le pb des cultures orales mais n’enlève pas celui des aveugles/dyslexiques/analphabètes/etc qui ont une approche forcément différente.)