• Le plastique ne se recycle pas
    https://lesjours.fr/obsessions/les-plastiqueurs/ep6-recyclage

    Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. C’est le calcul qu’a fait l’industrie du plastique dès les années 1980, en décidant de promouvoir le recyclage de son matériau fétiche. À première vue, l’idée semble séduisante, brillante même. Qui ne voudrait pas croire au recyclage ? Un processus vertueux visant à faire disparaître les déchets plastiques que nous générons pour en faire de nouveaux emballages ou de nouveaux canards de bain. Avec cette alléchante promesse : la fin du plastique dans les océans et une boucle infinie qui permettrait de ne plus jamais produire de plastique vierge. Attendez… « Ne plus jamais produire de plastique vierge » ? À moins d’être suicidaire, comment l’industrie du plastique pourrait-elle soutenir un processus qui signerait sa mort ?

    La réponse se trouve dans l’excellent documentaire Plastic Wars, diffusé ce printemps et réalisé conjointement par NPR et PBS, la radio et la chaîne de télévision publiques américaines. Dans cette enquête de la journaliste Laura Sullivan, trois anciens responsables de l’industrie admettent pour la première fois à visage découvert que la promotion du recyclage ne faisait que répondre à une stratégie pour verdir l’image du plastique auprès des consommateurs et les déculpabiliser dans leurs achats.

  • Chronologie de la maternité des Lilas – Sortant du village
    https://sortantduvillage.info/2022/10/07/chronologie-commentee-de-la-maternite-des-lilas

    L’histoire récente de la maternité des Lilas a été marquée par un nouveau rebondissement au printemps 2022. L’incroyable succession de péripéties, que cet établissement a rencontré depuis plus de dix ans pour continuer à exercer son activité, semblait d’ailleurs continuer à s’emballer en août dernier.

    Militant de la CGT des agents territoriaux des Lilas, comme beaucoup de personnes, j’ai participé localement aux mobilisations sociales qui se sont déroulées dans la ville pour « soutenir la mater », notamment de 2011 à 2014.

    Précision importante : je considère que je n’étais qu’un militant de base, plutôt en retrait et beaucoup moins impliqué que bien d’autres personnes dans cette lutte (y compris dans mon syndicat, où Jean-Pierre Blouch, était en permanence sur la brèche). Néanmoins je considère, qu’avec les moyens du bord, je me suis réellement investi sur la mater et qu’il s’agit d’une expérience importante.

    Mes motivations militantes dans cette implication étaient et demeurent d’une extrême simplicité : défendre localement, au sein de mon Union locale, les intérêts des salarié·e·s contre leur patron et contre l’État ; se battre contre la délocalisation et la perte d’emplois ; soutenir les conquêtes féministes que sont l’accouchement physiologique, le droits des femmes à disposer de leur corps, le planning familial et l’IVG.

    Je n’ai jamais été regardant sur mon investissement militant quand je suis convaincu qu’il faut défendre une cause. Toutefois, j’ai été saisi d’un malaise en avril dernier, quand j’ai vu que les choses s’emballaient à nouveau. Ce sentiment s’est accentué en août.

    Repartir comme en 40, tel qu’on me l’a gentiment suggéré, me semblait inconcevable. J’avais tout un tas de bonnes raisons pour ne pas m’associer « aux mobilisations sur la défense de la mater » du printemps dernier, mais ce détachement, en définitive, m’a poursuivi et je n’y ai pas retrouvé mon compte, non plus.

    Alors, plutôt que de foncer tête baissée, d’un côté ou de l’autre, il m’a semblé indispensable d’établir une chronologie, pour me remettre en mémoire le mieux possible les enchaînements des faits. Ce n’est qu’au prix de cet effort de reconstitution, parfois, accompagnée d’analyses que nous avions déjà formulées, qu’il me sera possible, de me positionner correctement sur ce qui se passe aujourd’hui autour de la mater.

    Cela commence par tâcher de savoir s’il s’agit encore d’une lutte, au sens, en tout cas, où je l’entends.

    Cette chronologie commentée se définit clairement comme étant partisane, mais je me suis efforcé qu’elle soit construite à partir de faits incontestables et sourcés sur le web.

    Je propose de partager ce travail car il est probable que d’autres personnes doivent éprouver la même nécessité que moi de redéployer les multiples étapes de cette lutte, après l’avoir côtoyée, même de loin. Gageons qu’au-delà de ce type de motivation, on puisse aussi trouver, dans ce document, toute forme possible d’intérêt.

    Les contributions permettant de corriger ou de compléter les informations qui figurent dans cette chronologie, à partir d’éléments factuels et sourcés, seront les bienvenues.

    #maternité_des_lilas #accouchement_sans_douleur #accouchement_physiologique #psycho_prophylaxie_obstétricale #orthogénie #planning_familial #IVG #avortement #féminisme #ARS #Agence_régionale_de_Santé #Politique_de_santé #T2A #tarification_à_l'activité #promesses_non_tenues_François_Hollande

  • Riduzione della plastica delle aziende alimentari europee: solo promesse
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Italia/Riduzione-della-plastica-delle-aziende-alimentari-europee-solo-prome

    Un’indagine realizzata da Deutsche Welle insieme al consorzio Edjnet da noi fondato rivela che due terzi delle promesse fatte dalle grandi aziende del settore alimentare di ridurre l’uso di plastica non sono state rispettate. Ma la legislazione potrebbe intervenire...

  • Pas d’#or pour #Kalsaka

    Dans les années 2000, l’Etat burkinabé délivre plusieurs permis d’exploitation minière à des sociétés multinationales, c’est le début du boom minier, ou « la ruée vers l’or ». La première mine d’or d’exploitation industrielle à ciel ouvert est construite en juin 2006 à Kalsaka par la société anglaise Kalsaka Mining SA pour exploiter 18 tonnes en 10 ans.
    Mais « l’or n’a pas brillé pour Kalsaka » car en 2013 après 6 années d’exploitation, la mine ferme ses portes et laisse dernière elle un héritage inestimable de catastrophes sociales et environnementales. Une petite ville de campagne sans infrastructures sociales de base, une population socialement désorganisée par le niveau de vie acquis pendant le fonctionnement de la mine.


    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/55442_1

    #Burkina_Faso #extractivisme #mines #Boueré_Dohoun_Gold_Operation_SA #Boueré #or #Thiou #Kalsaka_Mining #exploitation #terres #accaparement_des_terres #orpaillage #développement_local #balance_des_paiements #promesse #promesses #indemnisation #exploitation_minière #mines_industrielles #dépossession #BCM #Séguénéga #emploi #travail #privatisation #peur #eau #eau_potable #pollution #nappe_phréatique #dynamitage
    #film #film_documentaire

  • Consommation : les Français ne croient pas aux promesses écologiques des industriels Par Julien Da Sois
    https://www.lefigaro.fr/conso/consommation-les-francais-ne-croient-pas-aux-promesses-ecologiques-des-indu

    Une large majorité juge que les entreprises ne sont pas suffisamment impliquées dans les enjeux écologiques, sociaux et sociétaux.

    Des Français sensibles aux enjeux environnementaux et sociaux dans leurs choix de consommation, mais critiques envers les efforts des entreprises dans ces domaines. C’est ce qui ressort du Baromètre de l’engagement des entreprises, réalisé par l’ObSoCo (Observatoire Société & Consommation) et Trusteam Finance, dévoilé mardi 7 septembre.

    Les sondés sont en effet une majorité à affirmer que l’impact environnemental (62%) et social et sociétal (52%) est un critère d’achat important entre des produits concurrents. Si le prix reste, de loin, le premier critère de choix, près d’un quart des personnes interrogées (24 %) indique avoir renoncé à un achat au cours des 12 derniers mois en raison d’une insuffisance de la marque ou de l’enseigne sur le plan environnemental, social ou sociétal.


    Près d’un quart des personnes interrogées affirme avoir renoncé à un achat au cours de l’année écoulée en raison d’une insuffisance de la marque sur le plan environnemental, social ou sociétal. CHARLY TRIBALLEAU / AFP

    Et à en croire ce sondage, effectué auprès d’un échantillon de 2.000 personnes représentatif de la population de France métropolitaine âgée de 18 à 75 ans, les Français sont cependant sévères vis-à-vis des efforts entrepris par les sociétés. Ils sont en effet environ sept sur dix à juger qu’elles ne sont pas suffisamment impliquées dans la réponse à la crise écologique et dans les grandes questions sociales et sociétales de notre époque (discriminations, pauvreté, équilibre territorial...).

    Soupçon de « greenwashing » et de « social washing »
    Plus de huit sur dix (84%) sont même incapables de citer spontanément la moindre entreprise particulièrement engagée. Ils sont malgré tout plus nombreux à observer une évolution positive sur ces sujets : 21% estiment que l’engagement des entreprises a eu tendance à progresser au cours des 12 derniers mois, contre 13 % à penser qu’il a reculé.

    Les campagnes de communication des entreprises autour de ces problématiques sont par ailleurs jugées peu crédibles par les consommateurs. En effet, 68% sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle « les engagements des entreprises en faveur du bien commun (respect de l’environnement, lutte contre le gaspillage, les discriminations ou en faveur du pouvoir d’achat…) ont pour seul objectif d’améliorer leur image ».

    Le baromètre montre également que la méfiance est plus importante entourant les grandes entreprises. Lorsqu’elles mettent en avant des actions en vue de réduire l’impact environnemental et sociétal de ses produits, une majorité de sondés (56%) disent considérer qu’il ne s’agit que « de belles paroles et que rien de significatif n’a changé en réalité ». Une proportion qui tombe à 39% dans le cas d’une petite ou d’une moyenne entreprise.

    #écologie #agriculture #industrie #promesse #publicité #publicitaires #greenwashing #social_washing #croyances #multinationales #sociétal #engagement #discriminations #pauvreté #promesses #enjeux_écologiques

  • EU aims for 30,000 refugee resettlements until 2022

    The European Commissioner for Home Affairs Ylva Johansson has reported that she is working to secure €300 million for the resettlement of 30,000 refugees until the end of 2022.

    The EU Commissioner for Home Affairs Ylva Johansson on July 9 said she is working to secure €300 million to find safe new homes for 30,000 refugees until the end of 2022.

    Johansson made the statement during a speech to introduce a forum to restart resettlements, which were on standby due to the Covid pandemic, and to relaunch legal procedures for asylum seekers.
    ’Find additional funding’

    During her speech at the High Level Resettlement Forum, the commissioner called on member states to “find additional funds” and make “pledges” to offer a “safe new home” to those fleeing war and persecution.

    “That’s my goal for today and for the months ahead: to find the political will for pledges. Ambitious pledges,” she said.
    Need to act

    At the forum, which was attended, among others, by Italian Interior Minister Luciana Lamorgese, US Secretary of Homeland Security Alejandro Mayorkas, and UN High Commissioner for Refugees Filippo Grandi, Johansson insisted on the “urgent need to act,” recalling Grandi’s request to Europe “to resettle 36,000 people next year.”

    https://www.infomigrants.net/en/post/33578/eu-aims-for-30-000-refugee-resettlements-until-2022
    #relocalisation #relocalisations #asile #migrations #réfugiés #promesses #EU #UE

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    Les promesses non maintenues des relocalisations en lien avec la construction des #hotspots...

    aedh | Relocalisation : des annonces à la réalité, une comptabilité en trompe-l’œil
    https://seenthis.net/messages/605713

  • Macron demande un tour de vis sur l’expulsion des étrangers irréguliers - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/macron-demande-un-tour-de-vis-sur-l-expulsion-des-etrangers-irreguliers

    Au cours d’une réunion, mercredi, Emmanuel Macron a réclamé une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière.

    Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-covid, a indiqué l’Élysée.

    Cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Gérald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangers) et une représentante du Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti.

    « Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse », a commenté un conseiller.

    « Or, le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas », a-t-il relevé.

    « Nous avons un problème d’éloignement »
    Aussi, le chef de l’État a-t-il demandé aux ministres « d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants.

    Sur environ 120 000 demandeurs d’asile par an, 20 000 obtiennent le statut de réfugiés, 20 000 repartent et 80 000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

    « Nous avons un problème d’éloignement », a reconnu la présidence, « notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques », même si le taux d’exécution des décisions d’expulsion s’est amélioré d’un tiers.

    Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30 % en Europe mais chute à « 13, 14 % pour la France », alors que l’Élysée avance le chiffre de 15,3 %.

    Le chef de l’État, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100 %, a demandé mercredi des mesures « opérationnelles très rapidement », en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves.

    L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations.

    Sur 1 115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire - souvent parce qu’ils sont incarcérés - dont 400 sont sous surveillance et 601 ont quitté le territoire. Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l’Élysée.

    « Négociations diplomatiques »
    Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l’objet d’expulsions systématiques. « Il s’agit essentiellement de personnes venant du Maghreb - Algérie, Maroc, Tunisie - mais aussi de Russie et d’Afrique ».

    La France compte insister auprès de ces pays pour qu’ils accordent davantage des laisser-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais à l’arrivée.

    « On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test », a souligné l’Élysée.

    « Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l’Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement », a averti la présidence française sans autre détail.

  • Border barrier boondoggle. Trump’s promised inexpensive, impregnable wall was anything but.

    “I would build a great wall — and nobody builds walls better than me, believe me. And I’ll build them very inexpensively,” Donald Trump said in 2015 as he announced his presidential run. “I will build a great, great wall on our southern border, and I will have Mexico pay for that wall. Mark my words.” During the campaign, Trump offered more details. His wall would span the entire length of the border, or nearly 2,000 miles, it would be fashioned with concrete — not unlike the Berlin Wall — and would be “impregnable” and “big and beautiful.”

    It didn’t quite work out that way. By the end of Trump’s term, his administration had completed construction of about 450 miles of barrier, none of which was concrete and all of which was demonstrably pregnable, at a cost at least five times that of the existing barriers. Mexico did not pay a dime for it. And the “beautiful” part? That, of course, is in the eye of the beholder.

    When Trump first promised to build the wall along the border, he apparently didn’t realize that his predecessors had already constructed hundreds of miles of barriers. It all started in 1996, when President #Bill_Clinton signed the #Illegal_Immigration_Reform_and_Responsibility_Act. Fences were constructed in urban areas, such as #Nogales and #San_Diego, with the intention of driving border crossers into the desert, where they could be more easily apprehended — but also where they were at greater risk of dying of heat-related ailments.

    A decade later, President George W. Bush signed the #Secure_Fence_Act of 2006, authorizing the construction of 700 miles of barriers. As a result, 652 miles of pedestrian and vehicle barriers already lined the border, mostly between #El_Paso and San Diego, by the time #Trump was elected. All the evidence, however, suggests that it did very little to stop undocumented migration, in part because at least two-thirds of undocumented immigrants in the U.S. arrived on #visas and then overstayed them.

    Besides, no wall is truly impregnable, as Trump himself indicated in a speech on the 30th anniversary of the fall of the Berlin Wall, when he said: “Let the fate of the Berlin Wall be a lesson to oppressive regimes and rulers everywhere: No Iron Curtain can ever contain the iron will of a people resolved to be free.” Oddly enough, “iron curtain” may be the most accurate description of Trump’s new segments of the wall.

    On the day of his inauguration, President Joseph Biden signed an executive order halting further construction. Now, many observers are urging him to go further and dismantle the barrier, as well as try to repair the damage done. Or, as President Ronald Reagan put it in 1987, “Tear down this wall!”

    https://www.hcn.org/issues/53.3/infographic-borderlands-border-barrier-boondoggle
    #cartographie #infographie #visualisation #murs #prix #coût #longueur #barrières_frontalières #Trump #promesses #promesses_non_maintenues #statistiques #chiffres #George_Bush #overstayers #Joe_Binden #walls_don't_work

    ping @reka

  • Hebdo #95 : savoir, lutter, poétiser – #entretien avec #Pinar_Selek

    20 ans. Pinar Selek fête un anniversaire singulier, celui de sa libération des #prisons turques, où elle fut enfermée sur des motifs fallacieux. Avec cette militante féministe, libertaire et antimilitariste, sociologue, conteuse, détricoteuse des systèmes de domination et autrice dans le Club, nous avons évoqué l’état des #contre-pouvoirs en #Turquie, les menaces sur les #libertés_académiques en #France, ses luttes de l’exil à la défense des exilé·e·s, et sa combativité politique infatigable qui puise, entre autres, dans la #sororité.

    Pinar Selek, militante féministe turco-française, libertaire et antimilitariste, sociologue et docteure en sciences politiques, fête ces temps-ci un anniversaire singulier : les vingt ans de sa libération des prisons turques, où elle fut enfermée sur des motifs fallacieux. « 20 ans après ma libération », publié la semaine dernière dans le Club de Mediapart, est un texte tissé d’ellipses où affleure à la fois la rémanence d’une douleur encore présente et une grande vitalité.

    L’autrice raconte la #solidarité entre codétenues, le #massacre terrible vécu lors d’un transfert de prison, où elle a vu mourir ses amies ; puis, un jour, l’étrange adrénaline de la #libération, après deux ans et demie d’#enfermement et 28 jours de #grève_de_la_faim. Puis très vite, le discours antimilitariste improvisé à la sortie de #prison (« pas agressif mais créatif », écrit-elle dans une formule qui pourrait résumer la doctrine secrète de toutes ses luttes), qu’elle prononce « remplie d’une #puissance magique ». Et la foule hétéroclite et joyeuse venue l’accueillir, composée d’enfants de la rue, de combattants des libertés et d’ami·e·s… « Dans ce contexte d’une #violence extrême, j’étais arrivée à faire entendre une voix antimilitariste. Ma déclaration publique était une promesse. La #promesse d’une# lutte contre tous les systèmes de #domination, contre toutes les formes de violence et de #discrimination. J’ai tenu ma promesse, jusqu’à aujourd’hui. »

    En 1998, alors que Pinar Selek refusait de livrer les noms des militants kurdes qu’elle étudiait en tant que chercheuse en sociologie, elle est accusée d’avoir fomenté un attentat immonde (une explosion sur un marché qui s’est avéré causée par une fuite de gaz et non par une bombe), arrêtée, jetée en prison. Elle y fut torturée pendant plus de dix jours. Après sa libération en 2000 grâce à des expertises qui prouvaient son innocence, s’ensuivirent des années de va-et-vient et de harcèlement judiciaire durant lesquelles elle fut acquittée quatre fois, des décisions sans cesse annulées, un calvaire ajouté à la torture. En 2017, le procureur de la Cour de Cassation requiert une condamnation à perpétuité. Depuis, la nouvelle de cette condamnation peut tomber d’un jour à l’autre. Entre temps, Pinar a écrit des contes, des romans, un livre important sur le silence qui auréole le génocide arménien, obtenu la nationalité française et un doctorat de sciences politiques et multiplié les actions militantes – pour saisir l’ampleur de cette vie, on peut lire le beau livre biographique de conversations avec Guillaume Gamblin, L’Insolente, chroniqué dans le Club par Pascal Maillard.

    Depuis mars 2019, Pinar Selek écrit dans le Club tantôt sur les travailleurs non régularisés, ces sans-droit précaires du capitalisme mondialisé, sur une lutte féministe en Corse ou de Tunis, tantôt les scientifiques en exil, sur l’horreur des prisons en Turquie, un festival de poésie au Pays Basque ou encore l’idée d’une grève internationale des femmes.

    Au gré de cette géographie des luttes en archipel et de son nomadisme indocile, les textes ficèlent entre eux ces espaces rebelles où les plus petits êtres concoctent un autre monde. Ici les fourmis (les féministes, « ces fourmis qui portent de petites graines sur leurs dos, qui construisent, qui créent, qui ouvrent des chemins »), là les lucioles, ces coléoptères incandescents qui peuplent l’un de ses textes les plus lumineux, à propos d’une action collective autour des « 7 de Briançon », ces solidaires de la montagne jugés pour avoir aidé des exilé·e·s et refusé de les laisser mourir dans les Alpes. Dans ce billet, elle reproduit son discours, prononcé à la frontière franco-italienne. Contre la violence des Etats et des prisons, le militarisme, les nationalismes et le libéralisme sauvage, elle proclame la force des lucioles. « Les lucioles dépassent les frontières. Les frontières des prisons, des nations, des Etats, de l’Ordre. Elles se rencontrent, s’aident à passer les frontières, discutent, réfléchissent, agissent et chantent ensemble. » Dans ces billets, cette femme qui se décrit elle-même comme une « militante de la poésie » dessine une singulière poétique des luttes.

    Ecoféministe, libertaire, antimilitariste, Pinar Selek dévoile comment s’entrelacent les différentes oppressions et mène une existence « multidimensionnelle », comme elle aime à dire. Avec d’autres féministes, elle organise pour début juin prochain un mouvement transnational de lutte, « Toutes aux frontières ! », contre la politique frontalière et migratoire européenne, son histoire militariste et patriarcale, et ses effets dévastateurs pour les exilé·e·s.

    Pour l’épauler face à la persécution de l’Etat turc, ses différents comités de soutien se sont réunis en 2017 en coordination, et réfléchissent à marquer cet anniversaire. En attendant, nous avons parlé de l’état de la répression en Turquie, des menaces sur les libertés académiques en France, de l’exploitation du vivant, des politiques européennes liberticides… Mais aussi et surtout – et là, dans le cadre blafard de l’entrevue par visios interposées surgissait le plus revigorant des sourires – de sa combativité politique infatigable qui puise dans la sororité, dans l’intime, et se tisse avec une simple quête de bonheur.

    ***

    Cela fait 20 ans que vous avez été libérée, mais la procédure judiciaire n’est toujours pas terminée… où en est ce procès interminable ?

    Mon dernier acquittement a été prononcé en 2014. Désormais, c’est la Cour suprême qui doit rendre la décision définitive. En 2017, le procureur général de la cour suprême a fait un communiqué, dans lequel il demandait une condamnation à perpétuité, sans possibilité d’amnistie, et avec enfermement à l’isolation. Entre temps, ma famille a commencé à recevoir des documents officiels concernant l’argent de l’indemnisation pour l’attentat dont j’ai été accusée.

    Aujourd’hui, théoriquement, je peux aller en Turquie, il n’y a pas eu de mandat d’arrestation ; mon dernier livre, publié en 2019, se vend bien et reçoit de bonnes critiques, je ne suis pas persona non grata. Mais beaucoup de gens pensent que c’est terminé, que je suis tranquille, alors que je suis toujours dans situation difficile. Je ne suis pas simplement accusée de participation à une organisation terroriste, je suis accusée de quelque chose d’horrible, d’inimaginable. Si la Cour me déclare coupable, je serai pour toujours associée à ce massacre, malgré mes convictions antimilitaristes [voir ici l’entretien avec Jade Lindgaard, « Résister à la militarisation du monde », ndlr]. Quand je prends des positions pour les Kurdes ou les Arméniens, ils utilisent ce procès pour me ramener à ce crime. Je ne suis pas seulement une traîtresse pour la Turquie, je suis une criminelle. C’est très difficile à vivre.

    Entre l’époque où vous avez été emprisonnée et les répressions d’aujourd’hui par le gouvernement Erdogan, qu’est-ce qui a changé ?

    Mon procès, qui dure depuis à peu près 23 ans, montre justement la continuité d’un contexte autoritaire qui n’a pas commencé avec le dernier gouvernement. Les observateurs ont tendance à imputer la dérive autoritaire turque à Erdogan seul. Depuis le génocide arménien et la construction de la République sur l’oppression de ses minorités, il y a toujours eu un contexte autoritaire — et non un régime autoritaire —, et des violences d’Etat, qui provient cette constance.

    Ce qui a changé, ce sont des points de méthode. Je vois quelques différences. Quand j’étais en prison, la torture lourde était de mise. Après mes dix jours de torture intensive, je n’ai pas pu bouger les bras pendant 6 mois, mes cheveux étaient tombés… et les 90 femmes avec moi en prison étaient également torturées, y compris les jeunes simplement arrêtées en manifestation ; la plupart étaient violées, surtout les femmes kurdes, et je les entendais crier la nuit. La torture était la méthode institutionnalisée et systématique pour les aveux. Maintenant, la torture est plus ciblée, mais ils utilisent la technique des témoins secrets : beaucoup de personnes ne savent pas quelles sont leurs accusations, et le pouvoir utilise de faux témoins pour les condamner. Mais finalement, tous ces changements de méthode sont assez peu significatifs : dans tous les cas, tu es victime de quelque chose de très lourd lorsque tu es emprisonnée sans savoir pourquoi, et qu’on constitue des accusations montées de toutes pièces.

    Face à un système judiciaire aussi arbitraire, existe-t-il des recours dans la Turquie actuelle quand on est accusé injustement ?

    Mon père, avocat de 90 ans (qui plaide toujours !) [qui a fait de la prison pendant plus de quatre ans après le coup d’Etat de 1980, ndlr], est venu à Nice, il y a quelques temps, pour une conférence. La question était : qu’est-ce qu’être avocat dans un pays où il n’y a pas l’Etat de droit ? Sa réponse : « regardez le procès de Pinar, il dure depuis 20 ans. Si c’est si long, c’est grâce à nous ! ». Autrement dit, s’il n’y avait pas les avocats, qui trouvent des petite tactiques pour éviter les condamnations iniques, j’aurais certainement été condamnée en deux jours. Par ailleurs, ces procès sont des espaces publics, des agoras. Beaucoup de personnes viennent écouter, soutenir les opposants politiques qui sont jugés : une part des luttes sociales se passe dans les tribunaux, en Turquie. Les avocats, notamment, permettent de rester dans l’optique de la lutte et de la justice et de faire bouger les choses. Mon procès, et ceux des autres, cela fait partie des luttes pour la justice.

    À part les avocats, quel est l’état des luttes sociales et des contre-pouvoirs dans ce contexte turc de répression des libertés publiques ? l’Etat les étouffe-t-il complètement, comment s’organise la résistance ?

    Ce n’est pas évident d’être toujours en train de se battre pour ses droits. La population est fatiguée… Toute jeune, quand je faisais mes petites recherches sur les Kurdes, animée par un besoin de savoir, c’était très naïf, cela relevait d’un besoin très simple. En Turquie, pour faire des choses très simples, on se retrouve à vivre des expériences très dures. Concernant les contre-pouvoirs, j’ai écrit sur les transformations de l’espace militant en Turquie et montré que même si en général, les structures sociales et politiques d’une société déterminent les actions de la population, même dans un contexte autoritaire où les structures sont très fermées, il peut surgir de l’imprévisible. L’histoire des luttes sociales en Turquie est très intéressante à cet égard car elles montrent que même dans un contexte fermé de haute répression, les mouvements contestataires peuvent se multiplier et construire de nouveaux modes d’action.

    Après le troisième coup d’Etat en 1980, le mouvement féministe a émergé en fustigeant l’image de la femme moderne portée par le militarisme de l’époque, la récupération et l’instrumentalisation du corps des femmes par le nationalisme. Mais elles critiquaient aussi le gauchisme patriarcal, et elles ont initié un nouveau cycle de contestation en Turquie. Dans leur sillage, à partir de mi-80, on a vu l’émergence du mouvement LGBT, des libertaires, des écologistes, des écologistes sociaux, et des antimilitaristes. Des mouvements très convergents qui ont construit un réseau militant assez large et difficile à contrôler par l’État.

    Dans un contexte de répression, la convergence inattendue de tous ces mouvements a contribué à des voyages de concepts et d’expériences, et dans chaque groupe, il y a eu des conflits internes, des recompositions, des transformations ; ils ont révolutionné la gauche turque par le bas. Cela a eu des effets politiques réels, avec la création du Parti démocratique des peuples, dans lequel se sont coalisés les Kurdes, les féministes, les Arméniens. Ils ont réussi à peser politiquement, même si la plupart ont été emprisonnés… Mais la résistance est là. Ce 25 novembre, les féministes ont occupé les rues, et notamment beaucoup de jeunes. Et je me dis que tant que je continue à résister, cela donne aussi du courage aux autres. Je suis consciente de cette responsabilité. De même, les emprisonnés continuent à dénoncer le gouvernement, ne cèdent pas, il y a des grèves de la faim, les modes opératoires sont multiples. Cette combativité est multiforme. Mais je suis tout de même inquiète, évidemment.

    Vous avez quitté la Turquie en 2009. Dans L’insolente, vous dites que l’exil, c’est perdre des repères. Depuis cet exil, avez-vous construit de nouveaux repères ?

    En 2009, j’ai d’abord été en Allemagne. J’avais une ressource militante et plusieurs cordes à mon arc : j’étais écrivain, militante multi-engagements, chercheuse, cela faisait différents réseaux à mobiliser. J’ai trouvé dans les autres pays mes camarades. Des camarades aux noms à consonance différente : français, allemands, italiens !

    Vous considérez-vous toujours comme une exilée ? Ou plutôt comme une nomade ?

    Je suis davantage une nomade. Les nomades ne voyagent pas pour faire du tourisme mais pour les besoins de la vie, notamment pour des nécessités économiques, et en allant et venant, ils créent leur « chez eux » dans ces routes, ils laissent des traces. Ce ne sont pas des routes au sens de Foucault lorsqu’il parle des fous au Moyen-âge et à la Renaissance, qui étaient bringuebalés, prisonniers d’une forme de circulation perpétuelle, à la manière des exilés aujourd’hui que l’on renvoie d’un pays à un autre… Cette circulation leur interdit de créer, de construire, parce que c’est une fuite perpétuelle, un voyage sans fin, qui est une forme de prison en plein air. Moi, je ne suis pas condamnée à circuler et à fuir, je fais mon chemin. Peut-être que dans quelques années, je déciderai que j’aurai assez voyagé, et que je préférerai m’installer. Mais c’est cette expérience du nomadisme qui m’a sauvée de de l’exil.

    Dans votre billet, vous évoquez cette formule de Virginia Woolf : « en tant que femme je ne désire pas de pays, mon pays c’est le monde entier ». Qu’est-ce que cette phrase signifie pour vous ?

    Pour illustrer cette phrase de Virginia Woolf, avec une grande coordination féministe européenne, nous essayons d’organiser une grande action contre les frontières, cette construction issues des guerres, virile, militariste, début juin [informations à venir dans le blog de Pinar Selek, ndlr]. Nous allons réunir des dizaines de milliers de féministes qui contestent la politique européenne des frontières, pour affirmer que cette politique ne peut être menée en notre nom. Les femmes exilées sont une part importante des migrant·e·s, elles sont victimes de violences terribles, et invisibilisées.

    Cela me rappelle votre billet « La manifestation des Lucioles », pour une action collective autour du délit de solidarité à Briançon. Vous y écriviez : « Je manifeste en tant que femme. Une catégorie sociale qui n’a pas contribué à tracer les frontières. Et chaque fois qu’on transgresse ces frontières, on taillade le patriarcat ».

    Oui, exactement !

    En tant que chercheuse, que vous inspirent les récentes attaques du gouvernement contre les chercheurs en sciences humaines et sociales (Macron qualifiant les universitaires de « sécessionnistes », par exemple), visant notamment ceux qui travaillent sur les minorités raciales ? Êtes-vous inquiète pour les libertés académiques en France ?

    Oui, je suis très inquiète, sur plusieurs points. Les dernières déclarations du gouvernement d’abord, auxquelles vous faites référence. Mais les universitaires sont répondu massivement, nous nous sommes mobilisés, on s’est positionnés, et je pense qu’ils ne peuvent pas nous avoir ! Avec la LPR, ils veulent détruire les postes qui donnent une autonomie aux chercheurs. C’est très dangereux pour l’avenir de la recherche. Enfin, la privatisation ! Quand tu veux trouver un fonds pour ta recherche, il faut chercher des fonds privés, et cela tue l’autonomie des chercheurs aussi.

    Evidemment, ce n’est pas comme en Turquie, je n’ai pas à cacher mes clés USB par peur qu’on vienne confisquer mes recherches, mais le fait que l’Université demeure un service public est une indispensable garantie de son autonomie. Ce n’est pas seulement l’Etat qui sape cette indépendance, mais aussi les pouvoirs économiques, et en cela, la libéralisation de la presse sous Mitterrand doit nous servir de leçon. C’est un nouveau type de centralisation économique qui va rendre les universités concurrentielles. Nous les professeurs, on n’est pas concurrents, on est complémentaires !

    Pourquoi êtes-vous devenue sociologue et en quoi la sociologie est-elle « une forme de savoir qui peut renforcer les autres », comme vous le dites dans L’insolente ?

    Je ne voulais pas être quelque chose, je voulais faire. « Être » quelque chose, ça nous limite. Mais j’ai choisi la sociologie parce que je me posais beaucoup de questions. J’étais dans un pays conflictuel, j’avais vécu, enfant, le coup d’Etat en 1980, vu les transformations du pays et je voulais comprendre. Pour ne pas céder, et peut-être aussi pour pouvoir changer ce pays. Les sciences sociales, c’est aussi une méthode pour penser collectivement, qui oblige à la clarté et à s’inscrire dans une discussion collective, assumer qu’on ne peut pas être neutre en examinant l’ordre social, qu’on a chacun nos oeillères en fonction de notre position de la société ; la sociologie oblige à dire par quelle fenêtre on regarde. Cette méthode a changé ma vie. De plus, en Turquie, le champ universitaire n’était pas un champ clos. Le même désir de compréhension et d’analyse animait les universités et les espaces dévolus aux luttes sociales. La sociologie était publique et non pas enfermée dans des murs épais, loin des luttes de terrain.

    Je suis heureuse de m’être emparée de ces outils qui m’aident aussi dans mon militantisme et pour construire une façon de vivre… Cela ne veut pas dire que lorsque j’arrose les fleurs ou que je fais l’amour, je le fais en sociologue ! Et c’est une façon d’analyser le monde social qui, bien que précieuse, n’est pas suffisante ; je crois au besoin de la pluridisciplinarité. Pour comprendre le monde qui m’entoure, j’ai aussi eu besoin notamment de la littérature et de la philosophie. Besoin de Jean Genet, Deleuze, Virginia Woolf, Camille Claudel…

    Dans vos écrits et vos luttes, vous tissez et dévoilez le lien entre les oppressions sociales et la domination du vivant. Vous définissez-vous comme écoféministe ? Comment féminisme et écologie s’entremêlent-ils ?

    Notre relation avec les autres vivants structure l’entièreté des rapports sociaux de domination, et c’est là ce qui relie l’exploitation du vivant et les luttes contre l’oppression des femmes. Notre civilisation s’est trouvée une légitimité à tuer et exploiter massivement d’autres êtres, qui sont sans voix et sans droits. Le discours qui accompagne cela, selon lequel ces êtres sont moins « civilisés », moins intelligents, explique aussi comment on traite les exilés. Les hommes en tirent un blanc-seing pour exploiter le vivant de la dichotomie entre nature et rationalité, nature et culture. Les animaux existent pour nous. Sans repenser complètement ce mécanisme, on ne peut pas modifier radicalement notre civilisation.

    Moi, je ne me dis pas « humaniste ». Ça veut dire quoi humain ? L’humain a fait beaucoup de dégâts et de mal à ses pairs. C’est un mot qui occulte tous ses crimes. Je me sens attachée aux luttes de libération des animaux, parce que tout notre système de domination part de là. Qu’ils soient plus faibles et non organisés ne doit pas justifier qu’on régule leur vie et leur mort. L’écoféminisme est important pour moi, comme en témoigne mon dernier roman, Fourmis fêtardes (qui n’est pas encore traduit en Français), qui se passe à Nice et met en scène un mouvement de libération des chiens. Ecrire ce livre a été une expérience transformatrice pour moi. Il est peuplé d’exilés et de nomades, et j’y ai créé mon univers.

    J’ai découvert récemment un réseau écoféministe de paysannes dans les Pyrénées, qui construisent un lieu d’accueil, une sorte de refuge pour les femmes. J’étais avec elles cet été — et ça aussi, c’est aussi une manière de créer des repères ! —. Ces collectifs et ces lieux, je les trouve grâce au réseau du journal Silence, journal écologiste social, féministe, antimilitariste, qui essaie de faire converger ces luttes. Je ne me définis pas seulement comme écoféministe. Je suis aussi féministe antimilitariste, féministe libertaire…

    Dans L’insolente, vous racontez qu’en 1998, vos co-détenues ont passé des jours à vous masser tout le corps après vos deux semaines de torture. Elles vous ont aidé à aller mieux et vous ont rafistolé. Est-ce que c’est une expérience de sororité qui a compté dans la construction de votre féminisme ?

    Tout à fait ! Changer les structures, changer les lois, c’est une grande part des luttes. Mais nous devons nous renforcer entre nous, façonner ensemble une autre façon de vivre. Le soutien entre femmes dans cet épisode de ma vie, cela touche à l’intime, au corps, et c’est incroyablement concret. Quand tu vis une expérience comme celle-là, que tu vis cette solidarité avec toutes les cellules de ton corps, tu te transformes très intimement, tu évolues ! Tu te renforces comme par une sorte de magie. Sans l’amitié, la solidarité, la sororité, aucun système politique ne tient. Mais c’est aussi le bonheur qui commence avec ces expériences intimes. Quand j’apprends à cicatriser, à soigner une blessure grâce à une amie, c’est une expérience très vraie et politique. Symétriquement, quand j’aide une autre personne, son corps devient en quelques sortes le mien, une connexion entre les corps se crée, et au cœur de l’expérience de solidarité, c’est aussi mon corps qui se renforce. C’est ainsi qu’on peut saisir et vivre la lutte dans toute sa profondeur.

    Votre conception du féminisme a donc pris forme, notamment, grâce à des expériences de l’intime et du soin.

    Oui. La phrase bien connue « le privé est politique » m’a changé la vie. Evidemment, d’abord parce que les dominations se déroulent dans le privé, touchent à la sexualité et aux identités sexuelles [Pinar Selek combat aussi l’hétéronormativité, ndlr] ; mais aussi parce que les féministes ont montré les liens invisibles entre les choses du quotidien et ce qui est structurel dans la société, entre le privé et le public. Une fois que l’on a compris où se jouent les processus de domination, on peut créer de nouvelles formes d’existence, de nouveaux liens avec les autres êtres et avec le vivant. La vraie question est : comment s’épanouir et avoir des relations avec les autres êtres qui sont belles ? comment les rendre libérées de l’ordre social, enlever nos uniformes ?

    Le bonheur, c’est quelque chose que vous revendiquez. En quoi le bonheur fait-il intrinsèquement partie de la lutte, qui est souvent vue comme quelque chose de sérieux ?

    C’est parfois difficile d’exprimer cette idée dans les collectifs militants. Ici, en France, on parle surtout de liberté et pas de bonheur. Moi, je veux être libre (je suis libertaire !) et heureuse. Ce qui anime mes luttes, c’est de se sentir bien, tout simplement. Épanouie. La liberté, c’est cela aussi. En Turquie, où la religion prend une place importante, un jour, une femme voilée a pris la parole à nos réunions féministes pour dire qu’à la mosquée, on lui parlait d’elle et de son bonheur, alors que dans cet espace militant, on ne parlait que des actions à mener et des lois qu’il faudrait changer… Elle touchait un point important. Il ne s’agit pas de dire qu’il faut faire comme les religions, mais celles-ci répondent à des questions existentielles ; et les luttes, et leurs objectifs, oublient parfois la complexité de la vie et de nos besoins en tant qu’êtres humains. Vouloir être heureuse, cela fait partie de moi. Je suis multidimensionnelle. Mais c’est très simple : je suis déterminée dans mes luttes, et ça me renforce aussi. Je veux être libre et heureuse, et mon bonheur passe aussi par le fait que les autres ne souffrent pas.

    https://blogs.mediapart.fr/edition/lhebdo-du-club/article/101220/hebdo-95-savoir-lutter-poetiser-entretien-avec-pinar-selek

    #torture #harcèlement_judiciaire #condamnation #nomadisme #lucioles #fourmis #féminisme #poésie #poétique_des_luttes #oppressions #toutes_aux_frontières #résistance

    • La manifestation des Lucioles à #Briançon

      A Briançon, j’ai participé à une action collective autour des « 7 de Briançon », condamnés pour délit de solidarité et ayant reçu le prix suisse des droits humains « Alpes ouvertes » 2019. Nous avons bravé ensemble les frontières, les fascismes, les violences.

      Je viens de rentrer de Briançon, de ce territoire frontalier dans lequel se matérialisent les politiques migratoires façonnées par les rapports de domination de sexe, de race et de classe. Dans ces territoires, la criminalisation de la mobilité des opprimé.es se traduit par des corps glacés, des corps morts, des corps qui ne rêvent plus, ou bien par des réseaux criminels qui recrutent des esclaves sans protection, sans droit, au sein de l’Europe occidentale. Bien sûr que cette violence ne peut pas être mise en place sans la criminalisation de la solidarité. A Nice où j’habite, je passe mon temps devant les tribunaux, pour être solidaire avec d’autres solidaires poursuivis pour « délit de la solidarité ». Et à Briançon, j’ai participé à une action collective autour des "7 de Briançon" condamnés pour délit de solidarité. Nous avons bravé ensemble les frontières, les forteresses, les fascismes, les violences.

      Le prix suisse des droits humains "Alpes ouvertes" 2019 () est remis aux "7 de Briançon" en signe de reconnaissance et de remerciement pour leur engagement courageux dans le sauvetage de réfugié·es en montagne et dans la dénonciation des actes racistes et xénophobes. La remise de ce prix par le "Cercle d’Amis Cornelius Koch" et le Forum Civique Européen était organisée comme une action historique, émouvante, très émouvante. Nous étions une centaine devant les locaux de la police, à la frontière franco-italienne, à Montgenèvre, Police de l’air et des frontières (PAF) qui est devenue plus célèbre que les pistes de ski…Malgré le froid, nous y sommes restés quelques heures, pour la remise des prix, pour prendre la parole, pour manifester. Un an après la manifestation anti-génération identitaire qui avait déclenché les arrestations puis le jugement des 7 de Briançon. Ensuite nous sommes allés un peu plus loin, où on avait trouvé le corps glacé de Tamimou Dherman qui venait du Togo, espérant une vie meilleure. Le 7 février 2019 son corps ne rêvait plus. Notre manifestation a continué par de multiples formes, pour dire que nous ne nous habituerons pas à la mort de Tamimou, ni aux condamnations des solidaires. Nous ne nous habituerons pas à ce monde triste.

      J’ai pris la parole à la frontière et j’ai dit ceci :

      « La planète tourne. Sur cette planète, il y a une lutte infernale entre deux mondes. Le monde des oppresseurs, des dominants et le monde des lucioles qui ne veulent pas être esclaves. Maintenant, ici, nous sommes un tout petit point d’un de ces deux mondes, celui des lucioles. Celui qui se construit en permanence. Nous sommes un tout petit point de cette construction permanente.

      Je suis ici en tant que militante, en tant que réfugiée et en tant que femme.

      Je prends la parole en tant que militante qui appartient à ce fameux monde des lucioles qui n’acceptent pas ce monde injuste, qui n’acceptent pas l’horreur et qui résistent. Qui défendent et qui créent la vie, la beauté, la poésie. Qui prennent leurs lumières de leurs rêves et qui éclairent quand il fait nuit.

      Je marche avec vous en tant qu’exilée qui a vécu des difficultés, qui est passée de l’autre côté des frontières, mais aussi de l’autre côté de la relation : de solidaire à victime. Grâce à cette expérience, j’ai découvert avec joie que les dominants n’ont pas réussi à pourrir la société et qu’il y a beaucoup de femmes et d’hommes libres et beaux.

      Je manifeste en tant que femme. Une catégorie sociale qui n’a pas contribué à tracer les frontières. Et chaque fois qu’on transgresse ces frontières, on taillade le patriarcat.

      En tant que militante, en tant que réfugiée, en tant que femme, je vous remercie pour avoir transgressé ces frontières et je remercie le "Cercle d’Amis Cornelius Koch" et le Forum Civique Européen de partager les coups. La solidarité est une des bases du monde que nous construisons. Ceux qui nous imposent leur ordre, ont les armes, les prisons, l’argent. Mais ils n’arrivent pas à nous mettre en ordre. Ils mobilisent donc le fascisme avec ses nouvelles couleurs. La conception « Plutôt Hitler que le Front populaire » s’est transformée, aujourd’hui, en « Plutôt les identitaires que les solidaires ». La réponse des Lucioles est courte : « No passaran ».

      Les lucioles dépassent les frontières. Les frontières des prisons, des nations, des Etats, de l’Ordre. Elles se rencontrent, s’aident à passer les frontières, discutent, réfléchissent, agissent et chantent ensemble. Ces lucioles se croisent et se recroisent dans différents coins de la planète. Elles se reconnaissent, elles se donnent, elles s’épaulent… Comme maintenant.

      Par nos actions, nous contribuons à la construction d’une contre-culture basée sur la solidarité, la liberté et la justice. Et ce, au cœur du néo-libéralisme sauvage.

      A cette frontière franco-italienne, un italien, deux suisses, quatre français se retrouvent dans la solidarité avec des Africains. D’autres personnes, italiennes, turques, érythréennes, suisses, allemandes, des autrichiens prennent le relais… Vous voyez, les frontières de l’ancien monde s’effondrent.

      La camisole se découd. On y est presque ».

      () Le prix suisse des droits humains "Alpes ouvertes", instauré par Cornelius Koch, l’abbé suisse des réfugié·es (1940-2001)*, est décerné à des personnes et à des groupes engagés activement pour les droits des réfugié·es, des migrant·es, des personnes socialement défavorisées et des minorités menacées en Europe.

      https://blogs.mediapart.fr/pinar-selek/blog/260419/la-manifestation-des-lucioles-briancon
      #frontière_sud-alpine

    • #Toutes_aux_frontières ! Appel à une action féministe à #Nice

      Venez, venez avec vos cerfs-volants à Nice, le 5 juin pour participer à notre belle action féministe transnationale ! Pour contester ensemble les politiques européennes de la criminalisation de la migration ! Préparez vos cerfs-volants, vos danses, vos chansons pour dire que « en tant que féministes, nous n’acceptons pas les frontières ». Venez à Nice le 5 juin 2021...

      TOUTES AUX FRONTIERES !

      APPEL A UNE ACTION FEMINISTE EUROPEENNE A NICE

      Venez, venez avec vos cerfs-volants à Nice, le 5 juin pour participer à une action féministe transnationale ! Pour contester ensemble les politiques européennes de criminalisation de la migration ! Préparez vos cerfs-volants de multiples formes et de couleurs, pour les faire voler ensemble à Nice, pour dire que « en tant que féministes nous n’acceptons pas les frontières ». Préparez vos danses, vos chansons pour chanter et danser avec des dizaines de milliers de féministes, contre la criminalisation des migrations ! Venez à Nice le 5 juin 2021, pour contribuer à l’expression féministe transnationale dont ce monde triste a tant besoin !!!

      Depuis 2015, la politique européenne de fermeture des frontières a été renforcée et la migration d’autant plus criminalisée. L’espace Schengen ne cesse de renforcer un arsenal répressif à l’égard des personnes contraintes à l’exil. La fermeture des frontières ne fait que développer les économies mafieuses dans lesquelles s’articulent toutes formes de violences faites aux exilé.es. Ces politiques de criminalisation de la mobilité pèsent particulièrement sur les femmes, qui représentent 54% des migrant.e.s en Europe, ainsi que sur les lesbiennes et les personnes trans. Durant sa trajectoire migratoire, toute personne non conforme à l’ordre patriarcal est cible des violences sexistes. Il est grand temps de déployer nos forces pour rendre visible ce qui ne l’est pas.

      Nous, féministes habitantes de l’Europe, de toutes les conditions sociales et de tous les âges, quelles que soient nos provenances, nos choix, nos mondes… nous élevons nos voix pour dire « Non ! Vous ne nous représentez pas… Ces politiques ne peuvent être menées en notre nom ! Nous ne voulons plus de vos murailles qui nous entourent ! Non ! Pas en notre nom ! » Parce que, comme disait Virginia Wolf, femme de lettre féministe « En tant que femme je n’ai pas de pays. En tant que femme je ne désire aucun pays. Mon pays à moi, femme, c’est le monde entier ». Parce que les frontières politiques sont une construction virile et militariste, issues des guerres, des violences, des morts.

      Pour rompre avec cette histoire militariste et patriarcale, nous organisons, le 5 juin 2021, une grande action féministe transnationale à Nice, ville stratégique pour la gestion de la frontière Vintimille-Menton. Dans ce lieu symbolique, nous, féministes de tous les pays européens, manifesterons ensemble car les politiques migratoires se font à l’échelle européenne : c’est aussi à cette échelle que nous ripostons.

      Des événements culturels accompagneront notre manifestation, organisée et représentée par des féministes, femmes, lesbiennes, personnes trans. Toute personne est bienvenue pour participer, pour contribuer, pour aider à la logistique et nous soutenir dans cette démarche émancipatrice.

      A l’issue de la rencontre féministe européenne « Femmes, migrations, refuges », du 27 au 29 septembre 2019 à Genève, à l’initiative de la Marche Mondiale des Femmes / Suisse, pas moins de 263 militantes s’étaient retrouvées pour donner corps à un réseau européen féministe de résistances. Ensuite, le réseau s’est élargi et a renforcé notre détermination. Nous vous invitons à nous rejoindre et à enrichir notre belle action. Avec votre présence, votre parole, votre créativité…

      Nos différentes positions, sources d’influences, sensibilités féministes ne sauraient être un frein à nos convergences autour de cette action collective qui se fera dans la plus grande transparence.

      Souhaitez-vous faire partie de l’organisation ? Pourriez-vous apporter un soutien officiel ? Un soutien financier ? Pourriez-vous créer des collectifs locaux pour coorganiser cette action et préparer vos venues, proposer des activités de toutes sortes : créer, penser, chanter, danser le monde comme nous le rêvons ?

      https://blogs.mediapart.fr/pinar-selek/blog/160121/toutes-aux-frontieres-appel-une-action-feministe-nice#at_medium=cust
      #féminisme

  • Facebook funnelling readers towards Covid misinformation - study | Technology | The Guardian
    https://www.theguardian.com/technology/2020/aug/19/facebook-funnelling-readers-towards-covid-misinformation-study
    https://i.guim.co.uk/img/media/905ac886c6dc0f5a3d40eb514637a8cdf0255873/0_5_4703_2822/master/4703.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Facebook had promised to crack down on conspiracy theories and inaccurate news early in the pandemic. But as its executives promised accountability, its algorithm appears to have fuelled traffic to a network of sites sharing dangerous false news, campaign group Avaaz has found.

    False medical information can be deadly; researchers led by Bangladesh’s International Centre for Diarrhoeal Disease Research, writing in The American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, have directly linked a single piece of coronavirus misinformation to 800 deaths.

    Pages from the top 10 sites peddling inaccurate information and conspiracy theories about health received almost four times as many views on Facebook as the top 10 reputable sites for health information, Avaaz warned in a report.

    “This suggests that just when citizens needed credible health information the most, and while Facebook was trying to proactively raise the profile of authoritative health institutions on the platform, its algorithm was potentially undermining these efforts,” the report said.

    A relatively small but influential network is responsible for driving huge amounts of traffic to health misinformation sites. Avaaz identified 42 “super-spreader” sites that had 28m followers generating an estimated 800m views.

    A single article, which falsely claimed that the American Medical Association was encouraging doctors and hospitals to over-estimate deaths from Covid-19, was seen 160m times.

    This vast collective reach suggested that Facebook’s own internal systems are not capable of protecting users from misinformation about health, even at a critical time when the company has promised to keep users “safe and informed”.

    “Avaaz’s latest research is yet another damning indictment of Facebook’s capacity to amplify false or misleading health information during the pandemic,” said British MP Damian Collins, who led a parliamentary investigation into disinformation.

    “The majority of this dangerous content is still on Facebook with no warning or context whatsoever … The time for [Facebook CEO, Mark] Zuckerberg to act is now. He must clean up his platform and help stop this harmful infodemic.”

    Some of the false claims were directly harmful: one, suggesting that pure alcohol could kill the virus, has been linked to 800 deaths, as well as 60 people going blind after drinking methanol as a cure. “In India, 12 people, including five children, became sick after drinking liquor made from toxic seed Datura (ummetta plant in local parlance) as a cure to coronavirus disease,” the paper says. “The victims reportedly watched a video on social media that Datura seeds give immunity against Covid-19.”

    Beyond the specifically dangerous falsehoods, much misinformation is merely useless, but can contribute to the spread of coronavirus, as with one South Korean church which came to believe that spraying salt water could combat the virus.

    “They put the nozzle of the spray bottle inside the mouth of a follower who was later confirmed as a patient before they did likewise for other followers as well, without disinfecting the sprayer,” an official later said. More than 100 followers were infected as a result.

    Among Facebook’s tactics for fighting disinformation on the platform has been giving independent fact-checkers the ability to put warning labels on items they consider untrue.

    Zuckerberg has said fake news would be marginalised by the algorithm, which determines what content viewers see. “Posts that are rated as false are demoted and lose on average 80% of their future views,” he wrote in 2018.

    But Avaaz found that huge amounts of disinformation slips through Facebook’s verification system, despite having been flagged up by factcheck organisations.

    They analysed nearly 200 pieces of health misinformation which were shared on the site after being identified as problematic. Fewer than one in five carried a warning label, with the vast majority – 84% – slipping through controls after they were translated into other languages, or republished in whole or part.

    “These findings point to a gap in Facebook’s ability to detect clones and variations of fact-checked content – especially across multiple languages – and to apply warning labels to them,” the report said.

    Two simple steps could hugely reduce the reach of misinformation. The first would be proactively correcting misinformation that was seen before it was labelled as false, by putting prominent corrections in users feeds.

    Recent research has found corrections like these can halve belief in incorrect reporting, Avaaz said. The other step would be to improve the detection and monitoring of translated and cloned material, so that Zuckerberg’s promise to starve the sites of their audiences is actually made good.

    A Facebook spokesperson said: “We share Avaaz’s goal of limiting misinformation, but their findings don’t reflect the steps we’ve taken to keep it from spreading on our services. Thanks to our global network of fact-checkers, from April to June, we applied warning labels to 98m pieces of Covid-19 misinformation and removed 7mpieces of content that could lead to imminent harm. We’ve directed over 2bn people to resources from health authorities and when someone tries to share a link about Covid-19, we show them a pop-up to connect them with credible health information.”

    #Facebook #Fake_news #Désinformation #Infodemics #Promesses #Culture_de_l_excuse #Médias_sociaux

  • [Les #promesses de l’Aube] Team DEconfinée = Il est temps de se reveiller
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/team-deconfinee-il-est-temps-de-se-reveiller

    Enfin déconfinée, la team reprend les ondes.

    Retrouvez les rubriques habituelles sous le signe de la spontanéité.

    On est peut être pas tous présents dans les studios mais on les tous dans les coeurs.

    Bonne écoutes

    #zad #panik #culture #aube #matinal #meteo #actu #jean-phi #pierrot #avenir #zad,panik,culture,aube,matinal,meteo,actu,jean-phi,pierrot,promesses,avenir
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/team-deconfinee-il-est-temps-de-se-reveiller_09322__1.mp3

  • [Les Promesses de l’Aube] Team Confinée - Bientôt Terminé
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/team-confinee-bientot-termine

    Aujourd’hui on explore le thème de la #vie !

    Elle tient à peu de chose et on est là pour la relancer. Entre coups de gueule, rires, joies et bons moments, on a tout ce qu’il vous faut pour une bonne dose de vie !

    Bonne écoutes.

    #zad #panik #bd #chronique #promesse #aube #pierre #laz #elise #serie #violaine #zad,panik,bd,vie,chronique,promesse,aube,pierre,laz,elise,serie,violaine
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/team-confinee-bientot-termine_09266__1.mp3

  • [Les #promesses de l’Aube] Team Confinée = La Magie a Ganée
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/team-confinee-la-magie-a-ganee

    La jeudinale toujours sur le pont. Un thème, un great, vu qu’il s’agit de la magie. Retrouvez les rubriques habituelles avec quelque changements donnés à coups de baguettes !

    Bonne écoute.

    #Matinal #aube #meteo #actu #jean-phi #laz #Elise #jeudi #vio #Matinal,aube,meteo,actu,jean-phi,laz,Elise,promesses,jeudi,vio
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/team-confinee-la-magie-a-ganee_09072__1.mp3

  • A Singapour, le traçage par app dégénère en surveillance de masse - Le Temps
    https://www.letemps.ch/economie/singapour-tracage-app-degenere-surveillance-masse

    En lançant le 20 mars son application, Singapour est l’un des premiers, si ce n’est le premier Etat – Chine mise à part – à lancer un programme de traçage du virus. Le programme TraceTogether, développé par l’Etat, est proposé de manière volontaire et anonyme. Il se base sur la technologie Bluetooth pour détecter si deux individus sont restés à proximité l’un de l’autre durant plus de quinze minutes. Singapour a lancé TraceTogether après avoir fermé partiellement ses frontières et imposé des mesures de quarantaine aux voyageurs.

    La suite sera beaucoup plus compliquée. De nombreux experts pensaient que les Singapouriens, réputés pour leur discipline, leur acceptation des règles et leur utilisation importante des technologies, allaient utiliser en masse TraceTogether. Il n’en est rien : un peu plus d’un million de personnes la téléchargent, soit environ 20% des 5,6 millions habitants de la cité-Etat. On est loin des 60% espérés, un taux jugé par de nombreux scientifiques comme nécessaire pour endiguer la propagation du virus.

    Mais le 21 avril, le premier ministre, Lee Hsien Loong, insiste : « Nous devons utiliser pleinement la technologie pour retracer le parcours des personnes infectées par le virus. » Fini la base volontaire. La cité-Etat annonce une mesure drastique : l’obligation de s’enregistrer lorsque l’on pénètre dans un bâtiment public, via le système SafeEntry. Depuis le 23 avril, les Singapouriens doivent scanner, avec leur smartphone, un code QR lorsqu’ils entrent et qu’ils sortent d’un tel bâtiment. Cette obligation sera étendue aux centres commerciaux et aux entreprises dès le 12 mai. Et le gouvernement veut aussi que les gares et les parcs soient équipés de tels lecteurs de codes QR.

    Ainsi, le système central obtiendra les coordonnées complètes – du nom au numéro de téléphone – des Singapouriens qui fréquentent ces lieux. SafeEntry diffère ainsi de TraceTogether sur deux points majeurs : d’abord, son caractère obligatoire, comme on vient de le voir – même si un haut responsable de la Santé vient de demander que TraceTogether devienne obligatoire. Ensuite, la qualité des données récoltées diffère : la première application lancée fonctionne de manière anonyme – ni le nom, ni la localisation des personnes n’étant révélés. SafeEntry ne semble pas avoir suscité, pour l’heure, de critiques.

    #Singapour #StopCovid #Traçage #Surveillance #Promesses_et_réalité

    • Bêtises de la sucrerie de Cambrai La Brique - Lille

      Le 3ème groupe mondial sucrier, Tereos, s’enorgueillit depuis le début du confinement de produire des litres de gel hydro-alcoolique ; aux héros industriels, la patrie reconnaissante.

      Le communiqué de presse de l’entreprise en date du 23 avril 2020 s’ouvre ainsi : « Pour des causes restant encore à déterminer, un incident est survenu le 10 avril sur un bassin de la sucrerie Tereos d’Escaudœuvres en France » . L’incident ?

      Un simple écoulement de boues issues de la transformation des betteraves sucrières. 100 000 mètres cubes de produits organiques en décomposition se sont déversés dans l’Escaut depuis la sucrerie situé à proximité de Cambrais.

      Si ce leader sucrier porte fièrement sa devise « voir loin, rester proche » , la faune et les végétaux qui vivaient le long de l’Escaut subissent les conséquences de l’incident jusqu’en Flandre à plus de 130 kilomètres de l’usine. Ce 23 avril, le journal flamand, De standaard rapportait les propos de Patrick Meire, biologiste à l’université d’Anvers : « sur tout son tracé français et wallon, le fleuve est ‘mort’ ; tout l’oxygène a été aspiré ». « Si tout est mort, il faudra du temps avant que la vie ne revienne. »

      Mais l’entreprise assure qu’à ce stade « Il est encore trop tôt pour établir de quelconques liens de causalité. Tereos, en tant qu’entreprise citoyenne , assumera sa responsabilité si elle venait à être établie. »

      Pour des causes déterminées, le poisson d’avril a le goût d’une marée noire sucrière.

      #Sucre #pollution #Tereos ex #Béhin_Say #Escaut #poisson_d_Avril #France

  • Vers des jours heureux... | Le Club de Mediapart

    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/280420/vers-des-jours-heureux

    Un virus inconnu circule autour de la planète depuis le début de l’année. Péril mortel et invisible, nous obligeant à nous écarter les uns des autres comme si nous étions dangereux les uns pour les autres, il a retourné les tréfonds des sociétés comme on retourne un gant et il a mis au grand jour ce que l’on tentait jusqu’ici de masquer. Sans doute provoque-t-il un nombre important de morts et met-il sous une lumière crue les limites des systèmes de santé des pays développés, y compris les plus riches d’entre eux. Sans doute, ailleurs, expose-t-il les populations de pays plus pauvres à un extrême danger, les contraignant pour se protéger à accomplir une obligation impossible, le confinement. Mais ceci n’est que la surface des choses.

    Le gant retourné donne à voir la voie périlleuse dans laquelle le monde se trouve engagé depuis des décennies. En mettant les services hospitaliers sous contrainte budgétaire, là où ils étaient développés, et en les négligeant là où ils sont insuffisants, les responsables politiques affolés se sont trouvés pris de court devant l’arrivée de la pandémie. En France, l’impréparation criante à ce type d’évènements, la liquidation coupable de la réserve de masques, la délocalisation de l’industrie pharmaceutique avec pour seule raison la recherche de profits plus grands, la faiblesse des moyens de la recherche scientifique, mettent le gouvernement en situation d’improvisation. En prenant le chemin du confinement dont il ne sait comment sortir, il s’est engagé dans la voie d’une mise en cause radicale des libertés publiques. S’étant privé des autres moyens de protection de la population, il bénéficie d’un acquiescement forcé de cette dernière. Pour le cas où cet acquiescement manquerait, un discours moralisateur et culpabilisant se déploie. Et pourtant, partout, d’innombrables initiatives contredisent l’individualisme entretenu par le modèle économique et social et témoignent de la permanence de la fraternité entre les humains.

    Mais le gant retourné fait apparaître aussi, au moins aux yeux les plus lucides, que la réponse aux enjeux auxquels l’humanité dans son ensemble est en ce moment confrontée, ne saurait être une addition de politiques nationales, encore moins si ces politiques tentent de se mener en vase clos. Il y manquera toujours une part, celle de la communauté des humains qui ne peut refuser plus longtemps de se voir pour ce qu’elle est : une communauté de destin, ce qu’Hannah Arendt nommait une association politique d’hommes libres.

    Ainsi, derrière la crise sanitaire qui est au premier plan, avec la crise économique qui s’amorce et la catastrophe écologique en cours, c’est une crise de civilisation qui émerge enfin. Le monde entièrement dominé par le système capitaliste qui ne cesse de creuser les inégalités et de détruire la nature, est aujourd’hui un bateau ivre qui n’a d’autre horizon que son naufrage à travers des violences insoupçonnées.

    S’il est encore temps de reprendre les commandes, alors ce séisme inédit est l’occasion que le monde doit saisir pour rompre enfin avec sa destruction largement amorcée et inventer une société entièrement différente. Ainsi, ayant conjuré la terreur de l’inconnu, les peuples danseront de joie sur les décombres du vieux monde qui menaçait de les emporter.

    Pour cela, il faut :

    – ne pas tricher avec les constats qu’il y a lieu de faire ;
    – mesurer les risques d’une sortie de crise orientée à un retour à la situation antérieure ou à d’autres dérives ;
    – saisir cette opportunité pour poser les fondements radicalement différents d’une société mondiale juste et viable.

    #covid-19 #le_monde_d_après

  • [Les #promesses de l’Aube] Promesses depuis son lit 6
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/promesses-depuis-son-lit-6

    Pour la sixième semaine, les Promesses de l’Aube du mercredi sont enregistrées depuis notre lit :-)

    Beaucoup de musique, quelques articles, une recette de cuisine, des créations sonores de nos camarades de la Vie Manifeste et d’Arte Radio, un peu de météo et quelques anecdotes.

    La recette de la tourte à l’ail : https://recettemedievale.fr/tourte-a-l-ail-fromage-raisins-epices

    #confinées #promesses,confinées
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/promesses-depuis-son-lit-6_08784__1.mp3

  • « L’application StopCovid retracera l’historique des relations sociales » : les pistes du gouvernement pour le traçage numérique des malades
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/08/stopcovid-l-application-sur-laquelle-travaille-le-gouvernement-pour-contrer-

    Dans un entretien au Monde, le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, et le secrétaire d’Etat chargé du numérique, Cédric O, expliquent réfléchir au développement d’une application pour smartphone destinée à « limiter la diffusion du virus en identifiant des chaînes de transmission ». « Nous en sommes à une phase exploratoire, mais nous ne voulons fermer aucune porte », assurent-ils.
    Le premier ministre, Edouard Philippe, s’est dit favorable à un traçage numérique des Français sur la base du volontariat pour lutter contre le Covid-19. Quelle solution avez-vous retenue ?

    Cédric O : Dans le combat contre le Covid-19, la technologie peut aider. Nous ne voulons fermer aucune porte, mais nous sommes sans certitude de succès. Rien ne sera décidé sans un large débat, mais ce débat doit être éclairé en évaluant ce que la technologie permet. Le gouvernement a décidé de lancer le projet « StopCovid » afin de développer une application qui pourrait limiter la diffusion du virus en identifiant des chaînes de transmission. L’idée serait de prévenir les personnes qui ont été en contact avec un malade testé positif, afin qu’elles se fassent tester elles-mêmes, et si besoin qu’elles soient prises en charge très tôt, ou bien qu’elles se confinent.

    Envisagez-vous une autre technologie, par exemple le GPS ?

    C. O. : Seul le Bluetooth est envisagé. L’application ne géolocalisera pas les personnes. Elle retracera l’historique des relations sociales qui ont eu lieu dans les jours précédents, sans permettre aucune consultation extérieure ni transmettre aucune donnée.

    Ce n’est pas une application qui trace vos déplacements, c’est une application qui permet d’indiquer aux personnes que vous avez croisées pendant un temps long qu’elles ont, éventuellement, rencontré un cas positif au SARS-CoV-2.

    Et en même temps

    Il faut se garder du fantasme d’une application liberticide. Notre hypothèse est celle d’un outil installé volontairement, et qui pourrait être désinstallé à tout moment. Les données seraient anonymes et effacées au bout d’une période donnée. Personne n’aura accès à la liste des personnes contaminées, et il sera impossible de savoir qui a contaminé qui. Le code informatique sera public, « auditable » par n’importe qui, et compatible avec d’autres pays. Nous veillons à associer étroitement la CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés] : la version finale de ce projet lui sera évidemment soumise.

    Il faut se garder aussi d’un fantasme opposé, celui de l’application magique qui permettrait de tout résoudre. Il y a une incertitude technologique, et ce n’est qu’une brique optionnelle dans une stratégie globale de déconfinement.

    #Coronavirus #covid_tracking #Promesses

  • La #démocratie à l’épreuve du #coronavirus

    « Au printemps de 1832, quoique depuis trois mois le choléra eût glacé les esprits et jeté sur leur agitation je ne sais quel morne apaisement, Paris était dès longtemps prêt pour une commotion. Ainsi que nous l’avons dit, la grande ville ressemble à une pièce de canon ; quand elle est chargée, il suffit d’une étincelle qui tombe, le coup part. En juin 1832, l’étincelle fut la mort du général Lamarque. »

    Victor Hugo, Les Misérables

    Les épidémies n’emportent pas seulement les corps, elles mettent les sociétés en tension et les Etats en danger. Les effets de choix politiques de longue durée s’y révèlent, comme la déconstruction obstinée du service public de la santé, mais aussi de l’appareil de production industrielle (notamment de matériel de santé), qui laisse de nombreux pays, dont la France, singulièrement démunis face au virus[1]. Les institutions s’y trouvent mises à l’épreuve, et souvent le fossé entre les principes qu’elles professent et la réalité de leur pratique s’y donne à voir dans toute sa froide réalité. C’est le cas de la démocratie, mot fétiche s’il en est[2]. La démocratie telle que nous la connaissons, fondée sur l’élection de gouvernants supposés agir en faveur du peuple, est censée être le meilleur système politique, le mieux à même de protéger ses citoyens, de les consulter sur les décisions fondamentales, et de leur accorder une importance égale. Le coronavirus vient brutalement mettre cette supériorité démocratique en doute. Face à la pandémie, les Etats dits démocratiques, notamment la France, ne gèrent ni mieux, ni de manière plus démocratique, que les Etats dits autoritaires, en premier lieu la Chine. Alors que depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, et plus encore depuis la chute de l’URSS, les régimes démocratiques dominent la scène internationale, leurs difficultés à faire face à la pandémie affaiblit leurs prétentions hégémoniques. C’est d’autant plus vrai que l’inefficacité des démocraties n’a pas eu comme contrepartie un plus grand investissement démocratique : si les Etats démocratiques n’ont pas mieux affronté la crise, ce n’est pas parce qu’elles auraient passé plus de temps à consulter les citoyens, ou à construire des politiques plus égalitaires. Au contraire, non seulement les réponses des démocraties n’ont pas été plus efficaces, mais elles n’ont pas non plus été significativement plus démocratiques que celles de régimes autoritaires. De même qu’en 1832 l’épidémie de choléra avait révélé l’incurie de la monarchie de Juillet – et l’existence au cœur des villes d’une classe, le prolétariat, que la bourgeoisie laissait mourir dans sa misère – et failli emporter le régime par une insurrection, la pandémie actuelle révèle alors le vide des promesses démocratiques de nos régimes, mettant en danger l’idée démocratique elle-même.

    Une reconfiguration des espaces politiques

    La pandémie de Covid-19 distord notre horizon politique. Son caractère mondial nous rend inhabituellement attentifs à sa progression dans différents pays, aux réponses des différents gouvernements – et, par un jeu d’écho, à la manière dont notre propre pays est vu à l’extérieur. Mais le confinement restreint aussi drastiquement, dans la pratique, le champ de la réalité sociale vécue, nous poussant à nous investir exclusivement dans le foyer, l’immeuble, notre cercle familial et amical. A cette hyper-attention au très proche et au très lointain correspond une désagrégation soudaine de toute une série de niveaux intermédiaires. Alors que la France connaît depuis le 5 décembre un mouvement historique de contestation, les engagements se sont brutalement effrités. Le 5 mars, des dizaines de milliers de travailleur.es et d’usager.es des universités et de la recherche ont manifesté dans toute la France ; le 6 et 7 mars une coordination nationale des facs et labos en lutte a rassemblée 500 délégué.es venu.es de toute la France ; les 7 et 8 mars des manifestations féministes déterminées et massives ont battu le pavé… Tout ceci semble avoir entièrement disparu des préoccupations, notamment médiatiques, alors que les causes de ces mobilisations sont toujours présentes – comme en témoigne l’enfumage de Macron, promettant 5 milliards à la recherche sur 10 ans, une augmentation en-dessous des augmentations des années précédentes, et distribuée sous forme de primes, de contrats précaires et de financements de projets, prenant le contrepied de ce que les chercheur.es demandent[3]. La mascarade des élections municipales n’a pas intéressé grand monde, et les résultats n’ont fait l’objet d’aucun commentaire, ou si peu – contrairement au scandale sanitaire de leur maintien obstiné[4]. Les partis politiques eux-mêmes semblent s’être murés dans le silence, et il faut tendre l’oreille pour entendre les syndicats, alors même que la continuité du travail est au cœur de la stratégie économique de crise du gouvernement.

    Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’existerait désormais pour nous que le plus local et l’échelle internationale. Mais l’espace entre les deux est occupé par un seul acteur, massif autant que martial : l’Etat, et en particulier le pouvoir exécutif. Privés de nos collectifs et de nos solidarités, nous, individus, sommes laissés seuls face à l’Etat, qui nous protège et nous soigne dans les hôpitaux[5], qui contrôle nos activités par la police, et surtout qui parle, par la bouche de ses chefs, nous disant comment nous comporter, et nous grondant si l’on ne réagit pas assez vite ou assez bien à ses consignes, dont le contenu change quotidiennement. Mais jusque dans son omniprésence et dans la mise en scène frénétique de son activité, cet Etat révèle aussi ses faiblesses. Il ne peut même pas assurer des conditions minimales de sécurité à ses soignants, en fournissant masques et gel désinfectant. Mettre en œuvre le confinement de la population pose des problèmes logistiques massifs qui n’ont pas été anticipés. L’Etat se trouve d’autant plus en tension que toutes ses actions, tous ses discours, sont attendus, examinés, scrutés. Puisque lui seul occupe l’espace national, tous les regards sont sur lui, dans les médias professionnels comme sur les réseaux sociaux. Les représentants oscillent alors en permanence entre recherche de publicité, au risque de montrer leur incompétence et l’impuissance de l’Etat, et culte du secret, au nom de la raison d’Etat, mais surtout pour masquer le fait qu’ils naviguent à vue. Pour prendre un seul exemple, de multiples réunions ont lieu, avec l’armée, avec des scientifiques, il faut montrer qu’elles ont lieu, mais il ne faut pas dire aux citoyens ce qui s’y dit, ou bien plus tard, trop tard, quand les décisions ont déjà été prises. Cette centralité de l’Etat rend les dirigeants nerveux, et donc dangereux pour leurs citoyens. Ils prennent des mesures incohérentes, suspendent les libertés publiques, le code du travail, tout ce qui dans le droit pourrait encadrer leur action. Ils délaissent entièrement les cadres internationaux de discussion : l’ONU, l’Union européenne, toutes ces institutions supposément centrales dans la gouvernance contemporaine, et qui auraient toutes raisons de l’être face à une pandémie internationale, semblent simplement muettes, ou inaudibles. Chaque Etat européen décide de ses mesures dans son coin, comme si chacun avait, comme la Grande-Bretagne, fait son exit. La seule institution européenne que l’on entend, c’est la Banque centrale, qui active la planche à billets : lorsqu’il s’agit de la santé des entreprises, la coordination est possible ; mais qu’il s’agisse de la vie des habitants, et alors l’Etat reprend, seul, sa souveraineté la plus absolue.

    L’absence de réponse démocratique au virus

    Dans la gestion de cette crise, on peinerait à distinguer entre les réponses des Etats démocratiques et des régimes autoritaires, venant affaiblir encore un peu plus cette distinction si cruciale pour les dirigeants des démocraties occidentales. Dans les pays qui ont choisi des solutions dures de confinement généralisé, on trouve autant la plus grande puissance autoritaire mondiale, la Chine, que des démocraties européennes, qui plus est dirigées par des gouvernements socio-démocrates ou socio-libéraux : l’Italie, la France, l’Espagne. D’autres pays ont plutôt été, au moins dans un premier temps, dans un laisser-faire complet, comme les grandes démocraties libérales que sont les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, mais aussi des régimes plus autoritaires, comme l’Iran. D’autres pays ont pris des mesures de tests massifs et de quarantaine stricte des malades, des démocraties comme Taiwan et la Corée du Sud, mais aussi la bien moins démocratique Singapour. Les réponses ont été variées, mais enjambent largement les typologies classiques entre régimes. Et une chose est certaine : les démocraties ne se sont pas montrées particulièrement plus efficaces, plus attentives à la santé de leur population, plus honnêtes dans leur communication ou plus soucieuses de la vérité que les régimes autoritaires. Pire : au moment même où Donald Trump ou Boris Johnson semblaient prêts à sacrifier des centaines de milliers de leurs citoyens et mettre en péril la sécurité sanitaire internationale, la Chine prétendait avoir vaincu l’épidémie et envoyait dans le monde entier des experts, des respirateurs et des stocks de masques. C’est un pan central des discours de légitimation des démocraties qui s’effondre. Alors que les démocraties étaient censées se caractériser par un plus grand attachement aux principes à la fois politiques et moraux d’ouverture, de transparence, de solidarité, tout autant que par leur efficacité à prendre soin de leurs citoyens, la pandémie vient révéler qu’il n’en est rien. Dans la crise, les Etats dits démocratiques agissent avant tout comme des Etats, ni pires ni meilleurs que des dictatures, et non comme des démocraties.

    Que voudrait dire, pour des Etats, agir en démocratie face à une pandémie ? Cela nécessiterait, a minima, que les citoyens soient réellement informés des choix possibles, qu’un débat public contradictoire puisse avoir lieu, que le pouvoir puisse être contesté dans ses décisions, voire que les citoyens soient associés au processus[6]. Là est le sens d’une démocratie comme pouvoir du peuple, pouvoir de l’ensemble des citoyens : aucune loi, aucun acte du gouvernement, ne doit être étranger au contrôle des citoyens, et quand c’est possible à leur participation directe. Il ne s’agit bien sûr pas d’éliminer, face à une crise sanitaire, la nécessité de prendre des décisions rapides et scientifiquement fondées : mais le moins que l’on puisse dire est que les dirigeants élus ont été d’une rare incompétence. Il n’est pas dit que le premier venu (ho boulomenos, n’importe qui, cette expression qui venait désigner, à Athènes, un citoyen pris au hasard), correctement informé par des scientifiques, aurait vraiment fait pire. En ce premier sens du mot démocratie, qu’on peut qualifier de politique, la démocratie comme pouvoir de l’ensemble des citoyens, les Etats dits démocratiques n’ont pas affronté la crise en utilisant des moyens démocratiques, mais les moyens, banals, qu’ils ont en commun avec tous les Etats, y compris les plus autoritaires. Par le secret, parfois le mensonge, sans contrôle ni des corps intermédiaires ni des citoyens, en prenant les décisions à quelques-uns, et en utilisant l’urgence bien réelle pour se faire attribuer des pouvoirs démesurés.

    L’Etat contre les pauvres

    Mais l’idée de démocratie comme pouvoir de l’ensemble des citoyens n’épuise pas les sens du mot. Il est un autre ensemble de significations qui donnent au mot un sens social : le demos, le peuple, vient aussi désigner la classe la plus nombreuse, c’est-à-dire les travailleurs, les pauvres, par opposition aux privilégiés, aux riches. Une démocratie est un régime qui agit en faveur des dominés, car il donne le pouvoir à la majorité, mais aussi parce qu’il vise la création d’une société plus égalitaire. Or, de ce point de vue, la gestion du gouvernement français apparaît comme encore plus radicalement anti-démocratique. Alors que les entreprises sont massivement soutenues, que les personnes exerçant un métier d’encadrement sont invitées à faire du télétravail, que les bourgeois des villes ont pu tranquillement s’installer dans leurs résidences secondaires et leurs maisons de famille, le message adressé par le gouvernement aux travailleurs, et en particulier aux ouvriers, a été clair : l’économie doit continuer, et pour cela nous sommes prêts à vous faire prendre tous les risques. La ministre du Travail a osé accuser de « défaitisme » les entreprises du BTP qui voulaient mettre en pause les chantiers non prioritaires. Les transports publics continuent de charrier quotidiennement, sans véritable mesure de protection pour ces mêmes conducteurs qui étaient l’objet du plus bas mépris par le gouvernement il y a quelques semaines, des millions de caissier.es, de travailleur.ses du nettoyage, d’ouvrier.es, de livreur.es, de postier.es, d’éboueur.es, et bien sûr de soignant.es. Les effets des dominations de classe, mais aussi de race (beaucoup de ces métiers voient une surreprésentation de racisé.es) et de genre (les métiers plus féminins du soin sont sursollicités, sans parler du poids de la garde des enfants en l’absence d’école, qui retombe massivement sur les femmes), se trouvent alors démultipliés.

    Le virus n’a que faire de notre classe, de notre race ou de notre genre, mais les modalités de sa gestion par le pouvoir restaure et amplifie l’ensemble des inégalités sociales. Les plus grandes capacités des riches, des hommes, des Blancs, à mobiliser des ressources leur permettant de s’extraire du travail, des transports publics, du soin des enfants ou des aîné.es, des courses dans des supermarchés bondés, tout en continuant à bénéficier du travail des pauvres, des femmes, des racisé.e.s va se transformer, face au virus, en plus grande chance d’échapper à la pandémie. Le seul filet de sécurité égalisateur est alors le service public de la santé, où les cas graves sont traités indépendamment de ces considérations – ce même service public que les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de casser. Mais en dehors de ce maillon essentiel, tout dans la gestion de la crise renforce le poids des structures de domination. C’est visible dans le choix de continuer à mettre les pauvres au travail, mais aussi dans la gestion policière du confinement[7]. Dans les quartiers bourgeois désertés, non seulement les supermarchés restent ouverts, et relativement peu fréquentés, mais la présence policière est quasiment nulle. On croise des joggers, des employé.es de commerces faisant une pause, des SDF, des livreurs attendant une course… Au contraire, les quartiers populaires des grandes agglomérations sont l’objet d’un contrôle policier tatillon, d’autant plus insupportable que c’est là qu’il y a des problèmes d’approvisionnement, de promiscuité dans les marchés et supermarchés et de concentration de la population dans les rues – puisque c’est là que la densité d’habitations est la plus forte, les appartements les plus exigus et la proportion la plus faible de privilégiés pouvant télétravailler ou partir à la campagne. C’est là qu’ont lieu les contrôles, là que vont tomber les amendes, là que vont être prises les images montrant comment l’Etat fait bien régner l’ordre. Car au contrôle policier s’ajoute le mépris de médias relayant avec complaisance des images de bousculades dans ces quartiers, des commentateurs fustigeant l’irresponsabilité des pauvres et bien sûr des gouvernants faisant porter la responsabilité morale du confinement aux gens soi-disant indisciplinés, pour mieux camoufler leur culpabilité directe dans l’étendue de la catastrophe.

    Que restera-t-il des démocraties ?

    Les personnes, certainement majoritaires parmi les dirigeants, qui n’en ont cure de la démocratie et de ses valeurs égalitaires, ne voient peut-être pas le problème. Mais il faut prendre la mesure de ce basculement : le fait que les démocraties auto-proclamées ne se soient pas montrées plus efficaces qu’un régime autoritaire face à l’épidémie fait peser un danger véritable sur l’idée démocratique. Que le président élu des Etats-Unis envoie des centaines de milliers d’Américains au casse-pipe quand le secrétaire général du Parti communiste chinois envoie dans le monde entier experts et matériel, après avoir vaincu l’épidémie dans son pays, cela n’a rien d’anodin. On pourra sourire au retournement bienvenu de l’histoire, voire le saluer, par anti-impérialisme ; ce serait sous-estimer le danger réel que ce retournement fait peser sur la démocratie, non pas comme régime fondé sur l’élection des dirigeants, mais comme idée d’un pouvoir exercé par le peuple et pour le peuple. Le fait que les démocraties aient fait si peu de cas de l’avis des citoyens, comme le fait qu’elles aient si souvent, comme en France, pris des décisions qui mettent en danger les pauvres, les dominés, et protègent les entreprises et les riches, affaiblit encore le sens du mot démocratie. La démocratie, comme idée et comme pratique, a besoin que les gens y participent, y adhèrent, y croient. Et pour cela, il faut que la démocratie ait une substance, bien au-delà de l’élection ponctuelle des gouvernants, surtout quand le niveau de désagrégation des partis politiques permet à des Trump ou des Macron d’arriver au pouvoir. Si un virus suffit à éliminer toute spécificité des régimes démocratiques, toute valeur des principes démocratiques, il n’y a aucune raison que les gens y accordent de l’importance, surtout quand des régimes autoritaires se montrent plus efficaces dans la protection de la santé de leurs sujets. Le coronavirus ne met pas en danger la démocratie ; mais nos dirigeants, face au coronavirus, sont en train de sacrifier la démocratie pour dissimuler leur incompétence et se maintenir au pouvoir. Organiser entre nous la solidarité, se battre pour les services publics est plus que jamais nécessaire[8]. Mais face au danger que représentent nos dirigeants pour nos santés autant que pour l’idée démocratique, ce n’est pas suffisant. Nous ne pouvons remettre ces questions à l’après, à la fin de l’épidémie. Il faut, dès maintenant, rappeler les gouvernants à l’ordre, le seul ordre qui vaille en démocratie : celui du peuple[9].

    [1] Pierre-André Juven, Frédéric Pierru et Fanny Vincent, La casse du siècle : A propos des réformes de l’hôpital public, Raisons d’agir, 2019. Frédéric Lordon, « Coronakrach », 11 mars 2020. Auriane Guilbaud, « Il n’est pas possible d’embaucher des milliers de soignants en un claquement de doigts », Le Monde, 13 mars 2020.

    [2] Je me permets de renvoyer ici au livre Démocratie, paru en février 2020 chez Anamosa.

    [3] https://universiteouverte.org/2020/03/19/5-milliards-des-effets-dannonce-mais-toujours-pas-de-moyens-pour-

    [4] Rémi Lefebvre, Nicolas Bué et Fabien Desage, « Le premier tour des municipales n’a pas eu lieu », Libération, 18 mars 2020. Laurent Le Gall, « Le coronavirus révélateur d’une démocratie grippée », Libération, 19 mars 2020.

    [5] Même si les services publics ne sont en fait pas une émanation de l’Etat, mais bien du public qu’ils servent, comme le rappellent Pierre Dardot et Christian Laval, « L’épreuve politique de la pandémie », Médiapart, 19 mars 2020

    [6] Yves Sintomer, « Face au coronavirus, les politiques n’ont pas eu le cran de poser le débat », Le Monde, 18 mars 2020

    [7] Sur les liens entre gestion policière de l’épidémie et contrôle social, voir « Contagion sociale Guerre de classe microbiologique en Chine », Chuang, février 2020, traduit par Des nouvelles du front

    [8] Michèle Riot-Sarcey et Jean-Louis Laville, « Le monde d’après-demain », Libération, 17 mars 2020. « Face à la pandémie, retournons la « stratégie du choc » en déferlante de solidarité ! »

    [9] Merci à Aurélien Angel, Elisabeth Callot et Célia Keren pour leurs commentaires sur une première version de ce texte.

    https://samuelhayat.wordpress.com/2020/03/23/la-democratie-a-lepreuve-du-coronavirus

    #épidémie #service_public #production_industrielle #santé #autoritarisme #promesses_démocratiques #pandémie #Etat #banque_centrale #légitimité #échelles_géographiques #géographie_politique #incompétence #secret #mensonge #urgence #inégalités #travail #économie #classes_sociales #ouvriers #télétravail #BTP #transports_publics #domination #effets_de_domination #genre #inégalités_sociales #structures_de_domination #police #présence_policière #quartiers_populaires #amendes #contrôle_policier #responsabilité #irresponsabilité #culpabilité #mise_en_danger #incompétence #dictature #totalitarisme

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    Petite citation choisie pour @davduf :

    Mais en dehors de ce maillon essentiel, tout dans la gestion de la crise renforce le poids des structures de domination. C’est visible dans le choix de continuer à mettre les pauvres au travail, mais aussi dans la gestion policière du confinement[7]. Dans les quartiers bourgeois désertés, non seulement les supermarchés restent ouverts, et relativement peu fréquentés, mais la présence policière est quasiment nulle. On croise des joggers, des employé.es de commerces faisant une pause, des SDF, des livreurs attendant une course… Au contraire, les quartiers populaires des grandes agglomérations sont l’objet d’un contrôle policier tatillon, d’autant plus insupportable que c’est là qu’il y a des problèmes d’approvisionnement, de promiscuité dans les marchés et supermarchés et de concentration de la population dans les rues – puisque c’est là que la densité d’habitations est la plus forte, les appartements les plus exigus et la proportion la plus faible de privilégiés pouvant télétravailler ou partir à la campagne. C’est là qu’ont lieu les contrôles, là que vont tomber les amendes, là que vont être prises les images montrant comment l’Etat fait bien régner l’ordre. Car au contrôle policier s’ajoute le mépris de médias relayant avec complaisance des images de bousculades dans ces quartiers, des commentateurs fustigeant l’irresponsabilité des pauvres et bien sûr des gouvernants faisant porter la responsabilité morale du confinement aux gens soi-disant indisciplinés, pour mieux camoufler leur culpabilité directe dans l’étendue de la catastrophe.

  • [Les Promesses de l’Aube] De l’autre coté & ....
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/de-l-autre-cote-

    The Best Event Selection Les #babeluttes - #buzz un amour de #bourdon ce dimanche 15 mars 15h à l’Os à Moelle. -> L’amour au travers des yeux d’un bourdon amoureux... d’une #coccinelle ! Un #pestacle de Olivia Auclair avec Nico Yates à la musique. De l’autre coté ce 29 mars de 15 à 16h au petit théàtre #mercelis. -> Parler de la #mort aux enfants ... en souriant ! Un pestacle de Olivia Auclair sur une mise en scène de Benoit Pauwels. #rixe du 12 au 28 mars à 20h au MagicLand Théâtre.

    -> On STOP tout ! Mais on se tappe dessus. Une pièce de David Notebaert.

    #culture #spectacle #promesse #aube #matinal #theatre #meteo #actu #magic #land #piece #coté #os_a_moelle #serie #autre #evenement #mort,culture,spectacle,promesse,aube,matinal,theatre,meteo,actu,magic,land,pestacle,piece,babeluttes,mercelis,buzz,coccinelle,coté,os_a_moelle,bourdon,serie,autre,evenement,rixe
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/de-l-autre-cote-_08369__1.mp3

  • [Les Promesses de l’Aube] Partons... Mais à #vélo !
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/partons-mais-a-velo-

    Envie de #voyage, envie de changement, envie de vitesse... très bien, mais à vélo !

    Ce matin on à reçu le témoignage de Charlie, Delphine et Lucie. Tout trois nous ont parlés de leur voyages à vélo, des témoignages singuliers et captivants.

    Pour aller plus loin : RDV le week-end du 13 & 14 mars 2020 au festival En #roue #libre. Au Programme des films, des rencontres et des concerts autour de ce fabuleux projet qui est de voyager.... à vélo !

    #promesse #aube #laz #pierrot #vélo,libre,voyage,promesse,aube,laz,roue,pierrot
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/partons-mais-a-velo-_08202__1.mp3

  • "Une #ligne_rouge a été franchie" : la #lettre_ouverte à Macron des 1.300 #médecins hospitaliers démissionnaires

    Le 4 février 2020,

    Monsieur le président de la République,

    Nous sommes 1.300 #médecins_hospitaliers à avoir collectivement décidé de démissionner de nos fonctions administratives de chef de service ou d’unités de soins parce que, depuis des années, nous assistons à une #dégradation continue des #conditions_de_travail des équipes hospitalières. Une ligne rouge a été franchie : la qualité des #soins se dégrade, la #sécurité n’est plus assurée.

    Lors de votre élection à la présidence de la République, nous avons espéré un changement, la « fin d’un système à bout de souffle », comme le déclarait justement la ministre de la Santé. En effet, il n’est plus possible de continuer à faire fonctionner l’hôpital comme une entreprise commerciale, tout en lui imposant en moyenne 800 millions d’euros d’économies chaque année.

    Au cours des dix dernières années, la fameuse « #tarification_à_l’activité » a contraint les hôpitaux à augmenter toujours plus leur activité, alors que les gouvernements décidaient de baisser les #tarifs de paiement des séjours par la #Sécurité_sociale. Ainsi de 2005 à 2015, l’activité a augmenté de près de 15%, sans augmentation de personnel au lit des malades.

    Aujourd’hui, l’hôpital est à #bout_de_souffle, il n’est plus attractif ni pour les divers professionnels paramédicaux, en particulier les #infirmiers, ni pour les médecins. Bon nombre d’entre eux fuient les hôpitaux publics.

    Par conséquent, des lits ferment, l’activité baisse, les patients attendent des heures aux #urgences couchés sur des brancards.

    Votre #promesse d’un changement de financement n’a pas, à ce jour, été tenue.

    Le mouvement de #protestation des #personnels_hospitaliers a conduit le gouvernement à proposer, en urgence, une rallonge de 200 millions d’euros (plus 100 millions pour les EHPAD) en 2020, puis de 200 millions de plus en 2021 et en 2022. Mais on demande encore, pour cette année, une économie de 600 millions d’euros à l’hôpital public.

    Malgré l’attribution de #primes à moins du tiers des personnels, la France continuera à occuper la place honteuse de 28ème sur 32 dans le classement OCDE des #rémunérations infirmières.

    Certes le #plan_Ma_santé_2022 devrait permettre de mieux coordonner le travail des hôpitaux avec la médecine de ville ; certes l’accès aux #études_médicales va s’améliorer en mettant fin au #concours guillotine de première année, mais ces mesures vont mettre des années avant de produire leurs effets. D’ici là, que restera-t-il de l’#hôpital_public ?

    C’est maintenant qu’il faut agir. Il y a #urgence, urgence pour les Urgences, urgence pour la Psychiatrie, urgence pour la Pédiatrie, urgence pour tous les hôpitaux publics universitaires et non universitaires.

    Vous l’avez vous-même affirmé, l’hôpital public est un trésor de la République et il doit être sauvé. La prochaine élection présidentielle de 2022 ne doit pas donner lieu à un grand débat sur l’#effondrement de l’hôpital public.

    Monsieur le président de la République, nous vous demandons de sauver l’hôpital public, en prenant au moins deux décisions :

    - supprimer toute demande d’économie à l’hôpital public d’ici la fin du quinquennat (la reprise seulement partielle et échelonnée de la dette par l’État ne suffira pas). L’hôpital doit pouvoir embaucher le personnel nécessaire pour assurer des soins de qualité et garantir la sécurité des patients.
    – ouvrir des négociations avec les organisations syndicales représentatives des personnels hospitaliers pour engager un plan de rattrapage des #salaires, avec comme objectif la moyenne des pays de l’OCDE, et permettre ainsi de restaurer l’#attractivité de l’hôpital public.

    Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en notre profond respect et en notre dévouement à l’hôpital public.

    https://www.marianne.net/debattons/tribunes/une-ligne-rouge-ete-franchie-la-lettre-ouverte-macron-des-1300-medecins
    #hôpital #hôpitaux #France #démissions #Ma_santé_2022