• Où a disparu le mouvement pacifiste ?
    https://italienpcf.blogspot.com/2024/08/ou-disparu-le-mouvement-pacifiste.html?m=1

    par Heribert Prantl

    Quarante ans plus tard. Il y a un silence, un grave silence. Des missiles de croisière Tomahawk, des missiles SM-6 et des missiles hypersoniques sont déployés en Allemagne, le pays reste silencieux, l’Europe est silencieuse. Pas de protestations, pas de manifestations

    Il Manifesto 21 août 2024

    Il y a un silence, un silence de pierre. Des missiles de croisière Tomahawk, des missiles SM-6 et des missiles hypersoniques sont déployés en Allemagne, le pays reste silencieux, l’Europe est silencieuse. Pas de protestations, pas de manifestations.

    L’Allemagne est le seul pays d’Europe auquel ces systèmes d’armes américains sont destinés. Ils sont dirigés contre la Russie.

    Pourquoi est-ce si calme ? Est-ce l’été, est-ce les vacances ? Pourquoi la déclaration américano-allemande sur le déploiement est-elle si incroyablement concise et sèche ? Elle ne fait que neuf lignes. Le silence a-t-il quelque chose à voir avec le fait qu’il semble y avoir encore du temps ? Après tout, le déploiement ne commencera pas avant 2026. Ou est-ce parce que l’on est convaincu que ces missiles « n’apporteront que la paix » ?

    À l’avenir, seule la paix sortira du sol allemand" : telle est la promesse faite par les deux États allemands en 1990 avec le traité « Deux plus quatre ». La RDA et la République fédérale étaient les deux ; les quatre étaient la France, l’Union soviétique, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Ce traité a ouvert la voie à la réunification de l’Allemagne. La paix viendra-t-elle donc de ces nouveaux missiles, qui pourraient être équipés d’armes nucléaires ? Ou bien cette promesse a-t-elle pris un autre sens après la guerre en Ukraine, parce que la dissuasion est désormais plus importante que le désarmement ? Les temps sont-ils devenus tellement guerriers que parler de désarmement n’a plus de sens ? Le mot « paix » a-t-il perdu de son attrait ? Derrière ces points d’interrogation se cache le silence.

    Le président russe Vladimir Poutine a annoncé qu’il réagirait en miroir. Lorsque l’on répond à une action menaçante par une menace encore plus grande et que les adversaires ont des contre-réactions qui se nourrissent les unes des autres, on parle d’escalade. L’escalade signifie que les missiles à longue portée, qui peuvent être dotés de l’arme nucléaire en théorie, le seront également en pratique. Bertold Brecht a mis en garde contre cette course au réarmement il y a plusieurs décennies. La grande Carthage, écrivait-il en 1951, a mené trois guerres. Après la première, elle était encore puissante, après la deuxième, elle était encore habitable. Après la troisième, elle était introuvable". Dans une troisième guerre mondiale, l’Europe serait comme Carthage, ou pire. Les cavaliers de l’apocalypse sont désormais dotés d’armes nucléaires.

    Le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié la décision d’installer les nouveaux missiles américains en Allemagne de « très bonne décision ». Doit-il dire cela parce que, dans son serment, il a promis d’éviter de nuire au peuple allemand ? Quelle est l’ampleur du risque de voir l’Allemagne devenir un champ de bataille ? C’est la crainte qui a marqué les manifestations contre le réarmement dans les années 1980, lorsque les missiles Pershing II ont été installés en République fédérale.

    La guerre nucléaire, disait-on à l’époque, devenait « plus précise et plus contrôlable » avec les missiles Pershing ; le seuil d’inhibition à leur utilisation serait alors abaissé. Les Tomahawk actuellement déployés méritent vraiment le qualificatif de « précis ». Et, contrairement aux Pershing, ils peuvent atteindre Moscou. Cela augmente-t-il ou diminue-t-il le risque que Moscou tente d’éliminer ces missiles de manière préventive ?

    Le silence est tel en Allemagne que l’on peut encore entendre les échos des anciennes manifestations, celles de l’époque, lorsqu’il y avait un mouvement pacifiste dans toute l’Europe. C’était il y a quarante ou quarante-cinq ans. À l’époque, des millions de personnes sont descendues dans la rue avec le slogan « Non à la mort nucléaire » et ont protesté contre la « double décision » de l’OTAN d’installer des missiles et d’entamer des négociations avec Moscou. En Allemagne, ce fut le thème central des protestations, avec la manifestation pacifiste au Hofgarten de Bonn en octobre 1981, suivie des nombreux blocages contre les transports de missiles à Mutlangen. Parmi ceux qui ont barré la route aux missiles, on trouve des écrivains comme Günther Grass et Heinrich Böll, des hommes et des femmes d’église, des artistes et des universitaires, puis de grandes masses de personnes anonymes.

    À cette époque, à l’heure des mouvements pacifistes, le désarmement atteint également le système judiciaire allemand : en 1995, la Cour constitutionnelle fédérale juge que les blocages effectués par les sit-in ne constituent pas des actes de violence. Les jugements prononcés à l’encontre de ceux qui avaient bloqué les missiles ont donc dû être annulés. C’était il y a longtemps. Mais en 2010, le Bundestag a décidé à une large majorité que le gouvernement Merkel devait faire campagne « vigoureusement » pour le retrait de toutes les armes nucléaires américaines d’Allemagne. C’était également il y a longtemps. Les missiles Tomahawk d’aujourd’hui sont-ils moins dangereux parce qu’ils sont plus précis et plus rapides que les missiles Pershing d’autrefois ? Ou bien la situation mondiale est-elle si dangereuse que nous devons accepter de vivre avec la crainte que, si le pire devait arriver, il ne resterait pas une seule pierre debout en Allemagne ?

    Aujourd’hui, la peur paralyse. À l’époque, elle alimentait les protestations, mais aujourd’hui, elle absorbe leur énergie. Beaucoup de gens s’éteignent complètement lorsqu’il s’agit de guerre, d’armement et d’armes, parce qu’ils ont l’impression d’être face à une montagne qu’ils ne peuvent pas voir parce qu’elle est de plus en plus haute. C’est ce qu’on appelle le désespoir. Et certains évitent de lutter pour le désarmement parce qu’ils ne veulent pas être considérés comme des amis de Poutine.

    Le ministre de la défense, Boris Pistorius, affirme qu’il existe un « déficit de capacités » pour justifier le renforcement des forces armées. Mais le mouvement pacifiste souffre également d’un « déficit de capacité ». Il a perdu la capacité de protester au nom de l’espoir.

    En Europe, nous devons réapprendre ce qu’est la paix. Il n’y a pas de sécurité avec encore plus de dépenses militaires, encore plus de chars ou encore plus d’ogives nucléaires. La sécurité ne double pas si l’on double les dépenses militaires et les armes. Elle ne sera pas réduite de moitié si les dépenses et les armes sont réduites de moitié. Elle augmentera si les deux adversaires apprennent à se regarder l’un l’autre. C’est ainsi que nous pourrons réapprendre à faire la paix.

    –-

    Heribert Prantl est chroniqueur au journal allemand Süddeutsche Zeitung.

    #Allemagne #histoire #pacifisme

    • La Russie de Poutine a envahi plusieurs pays, a rasé la Tchetchenie.
      Poutine doit être dissuadé de nuire par des armes de dissuasion.

      Il n’y a aucun parallèle à faire avec les Palestiniens qui subissent une occupation de plus de 70 ans et qui actuellement, subissent un génocide.

    • La dissuasion fonctionne bien et depuis longtemps.

      Maintenant ce sont les populations des états non nucléarisés qui se font massacrer par les états nucléarisés.

      L’Ukraine a eu le grand tort de rendre ses armes nucléaires ...

    • La dissuasion unilatérale, à la façon dont les occidentaux l’envisagent nous mène à une nouvelle course aux armements. Les occidentaux ont sapé tous les outils de déconflictuation mis en place au cours de la guerre froide pour éviter un holocauste nucléaire impromptu.

      Annoner « poutine, poutine, poutine » n’y changera pas grand chose ; à une autre époque, c’était « sadam sadam sadam », ou « kadafikadafikadafi ». Faire comme si la désintégration des outils internationaux de déconflictuation (ONU, Convention de Genève...), du fait en premier lieu des occidentaux eux mêmes, telle qu’elle a lieu en Israël, d’une façon si éloquente et odieuse, ou telle qu’elle a lieu en Arménie, ou telle qu’elle a eu lieu en Syrie ou telle qu’elle a eu lieu en Irak, faire comme si ces actes de tyrannie et d’ultra-violence étaient tous séparés les uns des autres, et tous imputables à quelques diables de circonstance, quand la source est unique et aveuglante (les occidentaux/le capitalisme), ce n’est pas à proprement parler une façon de faire avancer les choses.

      Les pacifistes sont aujourd’hui criminalisés dans nos contrées des « Lumières ». Tout est lié.

    • C’est cela : les pacifistes sont en prison et les missiles sont partout. Les instances de domination de l’occident global ont appris à se « bunkeriser » et des conflits à dominante nucléaire les impacteront très peu. Cela sera aussi, selon leur vision, une opportunité pour éliminer quelques milliards de surnuméraires, les fameux « animaux humains ».

    • Pour nous faire une idée de la question si une comparaison entre l’Ukraine et Gaza est possible, et si on doit y livrer des armes, rappellons nous de ce qu’est l’Ukraine.

      Voilà onze points qu’on peut considérer comme confirmés malgré le brouillard de guerre .

      1. Dans le courant de la dissolution de l’URSS les oligarques régionaux s’emparent de la Crimée et des riches terres qui ont plus ou moins constitué l’Ukraine historique. Ces exploiteurs dominent le peuple dit ukrainien dépourvu de pouvoir réel.

      2. Ces gens puissants s’arrangent pour s’enrichir sur le dos du peuple déshérité et transforment l’état d’Ukraine en celui avec la population la plus pauvre d’Europe.

      3. Un jour les habitants de la Crimée en ont ras le bol et optent pour le retour à la Russie plus prospère et culturellement plus proche. Manque de bol, ce n’est pas prévu dans la loi internationale, mais c’est possible quand même à cause de la convergence d’intérêts avec le pouvoir russe dit « Poutine ».

      4. Une alliance plus ou moins ouverte entre une fraction des oligarques d’Ukraine et leurs confrères aux États Unis (la bande à Biden ;-) destitue le président du pays par un coup d’état et fait élire un candidat plus incliné à la cause « occidentale ».

      5. Commence une guerre des nationalistes ukrainiens contre la population du Donbas envieuse des habitants de la Crimée désormais rattachée à la Russie prospère.

      6. Les ukrainiens portent au pouvoir un comédien qui promet de régler leurs problèmes. Pourtant la pauvreté et le régne des oligarques persistent, et le nouveau président sous influence « occidentale » fait tout pour saboter le processus de paix connu sous le nom protocole et accord de Minsk.

      7. Suite au refus de l’Ouest de retirer ses missiles et d’en finir avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est la Russie invahit l’Ukraine.

      8. La majorité des Ukraniens ne comprend pas qu’ils ne sont depuis la dissolution de l’URSS que des pions sur le grand échequier de Zbigniew Brzeziński et ses apprentis sorciers. Aveuglé par les discours nationalistes ils se lancent dans une guerre perdue d’avance qui sert d’abord à l’impérialisme états-unien. Ces impérialistes occidentaux gèrent la stratǵie et la tactique ukrainienne, alimentent ses amées et en ce faisant profitent du sang versé. Les oligarques d’outre-mer et d’Ukraine continuent à se remplir les poches.
      J’observe tous les jours à Berlin les grosses bagnoles de luxe des sbires d’oligarques ukrainiens qui y complètent leurs fins de mois avec le « Bürgergeld » , qui est une sorte d’argent de poche de +/- €1000 mensuels que l’Allemagne leur paye sans condition. Tout le monde sait qu’il n’y a pas de petit bénéfice .

      9. Le peuple d’Ukraine meurt s’il n’a pas réussi de fuir les combats. Les rescapés d’Ukraine construiront leur avenir en Allemagne ou en France où le patronat leur a souhaité la bienvenue comme « immigration de qualité ». Je suis d’accord avec ce point du vue car il faudra bien quelqu’un qui paie ma retraite qui ne sera assurée ni par les allemands autochtones ni par les réfugiés peu qualifiés d’Afrique.

      10. Une fois la guerre terminée l’Ukraine appartiendra ou à la Russie (d’une manière ou d’une autre) ou aux États Unis qui s’empareront des terres fertiles du pays pour se faire rembourser les frais de la guerre provoquée par eux mêmes.

      11. Cette guerre a déjà détruit l’Ukraine à un point où une reconstruction suivant l’exemple allemand ( Wirtschaftswunder ) est exclue. Les peuples d’Ukraine ont tout perdu et les habitants du pays ne récupèreront quoi que ce soit uniquement s’ils font déjà maintenant partie des profiteurs de cette guerre absurde.

      Conclusion : On ne peut pas comparer la guerre contre Gaza et la guerre en Ukraine car les palestiniens n’ont pas d’Allemagne pour les acceuillir. Du point de vue d’Israel il faut donc ĺes éliminer pour se débarasser de la menace arabe.

      Dans l’absolu la guerre en Ukraine est plus déstructive et meurtrière que celle contre l’état palestinien in statu nascendi mais la brutalité de la politique et des forces armées juives dépasse de loin celle de la campagne militaire russe.

      Alors l’unique point commun des conflits est le fait qu’on assassine des êtres humains pour s’emparere de la terre qui devrait leur appartenir.

      Alors est-ce qu’on doit soutenir un des partis belligerants en Ukraine par des livraisons d’armes ? Je pense que ce n’est pas justifiable quand on se place du côté des populations souffrantes. Les livraisons d’armes ne sont justifiées que du point de vue de celui qui par espoir de gains matériels se rallie aux instigateurs des conflits.

      C’est ce que fait le gouvernement bourgeois allemand. Ses membres misent sur le succès de son partenaire d’outre-mer et essaient d’ecarter toute voix dissédente. Je considère donc les membres de ce gouvernement comme des criminels responsables pour l’hécatombe en Ukraine.

      Le temps est loin quand les représentants du camp bourgeois modéré comme Heribert Prantl pouvaient se rallier à la cause pacifiste. Aujourd’hui il n’y a plus que le peuple même pour se montrer solidaire avec les victimes des guerres des riches. Voilà l’explication pour la disparition du mouvement pacifiste reconnu.

      A vous de choisir votre camp.

      #Ukraine #Gaza #Russie #Israel #guerre #pacifisme

    • Oh, apparemment je me suis mal exprimé. Malheureusement le sujet de la guerre interdit chaque forme d’ironie alors qu’il est insupportable sans y ajouter une prise d’humour. Alors continuons sur un ton sachlich .

      D’abord je m’attendais un peu au reproche malhonnête de poutinisme vu qu’actuellement chaque voix susceptible de pacifisme se fait traiter ainsi.

      Pour le dire clairement - on ne peut que diffcilement nier le fait que l’Ukraine et ses population soient un pion sur l’échequier états-unien. Ceci est vrai aussi pour l’Allemagne et d’autres pays même si les pions se montrent parfois réticents aux ordres du joueur d’outre mer.

      Argument

      Au moment de l’invasion russe le gouvernement d’Ukraine avait le choix entre la guerre totale et la solution gaulliste. Au lieu de s’exiler à Londre il a opté pour le sacrifice de son peuple, qui l’a naturellement suivi .

      Je comprend les simples gens qui pensent défendre leur pays alors qu’ils ne défendent que les intérêts de leurs exploiteurs. Les gouvernements et les intellectuels de tous les pays belligérants par contre devraient le savoir, et à mon avis ils le savent pertinemment. C’est une tromperie qu’on pratique partout pour entraîner les peuples dans les guerres, en Ukraine, en Russie, aux États Unis et ailleurs.

      Opinion

      Vivement qu’on nous épargne la mobilisation générale en Europe de l’Ouest.

      Argument

      Je sais aussi qu’il y un courant idéologique qui prend le gouvernment de Russie pour une bande d’impérialistes qui ont déclenché la guerre afin de faire avancer leur projet de rétablissement d’une grande russie, un peu comme le gouvernement turc sous Erdogan qui aimerait rétablir l’Empire ottoman.Si on part de cette position chaque voix qui n’est pas pour la guerre contre la Russie se ressent comme une voix de traitre. Mais ceci n’a pas d’importance pour mon argument.

      Opinion (du point de vue de classe prolétaire)

      Dans une guerre entre pays capitalistes on ne peut que s’opposer aux meurtres et se prononcer pour la fin immédiate des hostilités, le cas échánt pour la désertion ou la révolte contre le gouvernement de son propre pays.

      Opinion (du point de vue humain)

      Il est déjà inacceptable que les puissants d’un pays gâchent sa richesse pour la production d’armes. Soutenir leur export équivaut à la participation aux boucheries.

      J’espère avoir éclairci mon point de vue.

      #propagande_de_guerre

    • Oui c’est plus clair....

      Au moment de l’invasion russe le gouvernement d’Ukraine avait le choix entre la guerre totale et la solution gaulliste. Au lieu de s’exiler à Londre il a opté pour le sacrifice de son peuple, qui l’a naturellement suivi .

      C’est vrai que laisser son peuple se faire envahir par la Russie de Poutine c’est pas du tout un sacrifice. Faut demander aux biélorusses ce qu’ils en pensent tiens...

    • Opinion (du point de vue de classe prolétaire)

      Anatole France (qui avait réussi à s’extirper de sa condition de prolétaire en devenant un « intellectuel engagé » pour son époque) avait déjà compris bien des choses :
      https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4004637/f1.item.texteImage.

      En fait, on en revient toujours au même : si tu ne prends pas fait et cause pour un camp, tu deviens automatiquement un « traître ».

      #campisme #bellicisme

    • Les accords de Minsk I et II n’ont pas été appliqués par la partie Ukrainienne. C’est un fait, pas un complot ni une vue de l’esprit.

      L’armée Ukrainienne préparait la reprise en main du Donbass fin 2021, sous la supervision des occidentaux et de l’Otan, c’est un fait, confirmé par deux signataires des accords de Minsk I et II, Merkel et Hollande. Ces deux là ont confirmé qu’ils ont signé ces accords pour gagner du temps et qu’il n’était pas question de faire le moindre compromis avec les habitants du Donbass.

      Ces compromis, l’application des accords de Minsk, qui consistaient en une fédéralisation de l’Ukraine, auraient permis d’éviter la guerre que l’on a aujourd’hui.

      Mais on continue de faire comme si cette guerre n’avait qu’un seul fautif.

    • Les accords de Minsk I et II n’ont pas été appliqués par la partie Ukrainienne. C’est un fait, pas un complot ni une vue de l’esprit.

      Oui et le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre donc Israël a bien le droit de mener la guerre qui est menée (puisque apparemment on peut faire ce genre de parallèles, pourquoi se priver).

      Mais sinon les Russes ont vachement bien respecté le truc aussi ? Et attendez, ça venait d’où déjà ce besoin d’avoir des accords de Minsk ? Ce serait pas la Russie qui aurait financé des barbouzes (et non « les habitants du Donbass ») pour conquérir des territoires ukrainiens (et même envoyé ses propres militaires, ce qu’elle a reconnu ultérieurement) ?

      Petit conseil : arrêtez de lire le diplo sur le sujet car ils sont ridicules.

      Les dirigeant ukrainiens sont probablement critiquables, à peu près autant que les notre. Les dirigeants Russes actuels sont un peu un cran au dessus, entre les camps d’internement et les assassinats politiques mon choix est vite fait de préférer un Zelensky à Poutine. L’armée Russe enlève des enfants ukrainiens pour les emmener en Russie, pour les « rééduquer », rien que ce fait doit glacer le sang et amener à réagir.

      Le pacifisme, ça a du sens quand 2 pays (enfin surtout leurs bourgeoisies) à peu près égaux veulent se mettre sur la gueule en utilisant les prolos comme chair à canon. Quand il y a un agresseur à l’idéologie mortifère qui veut conquérir ses voisins, je pense que ça mérite d’y réfléchir à 2 fois avant de demander la paix, et on a quand même quelques exemples dans l’histoire (et encore actuellement).

    • Sur mes réseaux Mastodon, j’ai pleins de gens toute la journée, qui publient les éléments de langage pour voter pour Harris. Et toute la journée, tu constates que le parti Démocrate continue de soutenir le génocide de Gaza. Mais si tu es un bon petit occidental qui sait que Poutine est méchant, alors, tu sais que Trump est méchant, et qu’il faut lui préférer Harris. Ou Biden. Ou un autre. Peu importe. Il est démocrate et pro-occidental. Donc il est gentil. Et comme tu le dis « ça doit glacer le sang et amener à réagir ». En votant et se mobilisant pour Harris. Du camp des génocidaires. Avec des boussoles de ce genre, forcément, on finit tous dans les poubelles de l’Histoire sans crier gare.

    • L’inventaire des horreurs des uns et des autres ne suffit pas à expliquer comment on en est arrivé à une situation

      Oui c’est vrai parce que, comme cela a été dit, expliquer c’est excuser hein.

      Mais sinon je trouve ça assez cocasse de venir pleurnicher des accusations de traîtrise après avoir dit que les ukrainiens auraient soit disant mieux fait de se laisser envahir et en même temps de sous-entendre que les discours anti-poutine viendraient plus ou moins de gens qui sont pro-génocide israélien (pourtant Poutine est un bon pote de Netanyahou, c’est à n’y rien comprendre).

    • Poutine, bon pote de Netanyahou ? Arrête ton délire @alexcorp ...
      De toute façon, ton analyse est biaisée depuis le départ avec ton soutien indéfectible de l’Ukraine corrompue contre la Russie autocratique et autoritaire (oui, la Russie est un état dirigée par un autocrate mafieux mais Zelensky qui ne passe pas encore pour un autocrate est lui aussi passé maître en matière de corruption).

      Pour rappel, le pacifisme n’est pas se coucher devant un adversaire belliqueux (être « munichois ») mais surtout permettre aux parties belligérantes de se rencontrer pour négocier un arrêt des hostilités. D’aucuns nomment cela « diplomatie ». Cette notion est cruellement absente des confrontations de ce premier quart du 21e siècle, chacun préférant montrer ses muscles et pousser du menton virilement en prouvant aux médias qu’il aboie le plus fort. Fin de la blague.

    • Ah si, un dernier truc : qui était derrière la « révolution orange » et le mouvement Maïdan en 2013-2014 ?
      Du coup, Poutine a entrepris la « dénazification » de la Crimée et a encouragé la sédition dans le Donbass. C’est con, hein ?

    • @sombre https://www.lopinion.fr/international/le-lien-personnel-entre-poutine-et-netanyahu-permet-de-sauver-la-relation-r

      Les Israéliens n’appliquent pas, pour l’instant, de sanctions à l’égard de la Russie et ne fournissent pas l’Ukraine en armes. Les relations économiques restent modestes, mais ont progressé pour atteindre 2,7 milliards de dollars en 2023. Le lien personnel entre Vladimir Poutine et Benjamin Netanyahu, bien qu’ils aient réduit leurs échanges, permet de sauver la relation russo-israélienne et d’éviter les dérapages.

      Poutine et Netanyahu sont du même moule et s’entendent fort bien.

      D’aucuns nomment cela « diplomatie ». Cette notion est cruellement absente des confrontations de ce premier quart du 21e siècle, chacun préférant montrer ses muscles et pousser du menton virilement en prouvant aux médias qu’il aboie le plus fort. Fin de la blague.

      Ah mais je suis tout à fait d’accord, le problème c’est quand l’autre en face ne veut pas négocier, tu fais comment ? Et ça vaut pour Poutine et Netanyahu (là y avait 200 000 personnes dans les rues d’Israël lui demandant de négocier, il s’en fout complètement).

      Ah si, un dernier truc : qui était derrière la « révolution orange » et le mouvement Maïdan en 2013-2014 ?

      Faut pas faire du suspens comme ça, tu peux donner ta version des faits.

    • @sombre je l’avais lu à l’époque, je signale quand même que Berruyer est connu pour relayer le narratif russe (en point d’orgue, il avait été invité par Lavrov en 2019 à l’ambassade de Russie) et ce qui est clairement absent de son analyse c’est justement toutes les manipulations russes en arrière plan (et au passage, ça parle beaucoup de l’extrême droite ukrainienne, à raison hein, mais quid de l’extrême droite russe ? (qui, rappelons le, est en grande partie au pouvoir ou dans des forces paramilitaires type Wagner)).

      Bref, Maïdan est parti du fait que les russes ont mis la pression sur l’Ukraine pour qu’elle ne se rapproche pas de l’UE. En gros ça faisait 5 ans que l’Ukraine négociait un accord, les états membres de l’UE se mettant enfin d’accord (on peut être pour ou contre c’est pas la question, et les points soulevés par Berruyer sont pas déconnants), tout d’un coup t’as le président ukrainien qui dit « euh non en fait je veux plus, on va bosser avec les russes » (tiens donc...). Cela a abouti au renversement d’un président vu comme une marionnette des russes et les ukrainiens ont commencé à flipper de se retrouver dans un truc à la biélorusse (le mouvement est massif, c’est pas juste des fachos qui s’excitent). Suite à cela le président suivant (Porochenko) a signé l’accord avec l’UE. Ensuite la Russie a financé des barbouzes dans l’est de l’Ukraine et envahi la Crimée (je suppose bêtement que ça devait être la menace qui avait fait reculer le président renversé). Maintenant, évidemment que tout un tas de capitalistes trouvent un intérêt à cette guerre, en premier lieu l’industrie d’armement des Etats-Unis (mais ça n’a échappé à personne que depuis très longtemps les Etats-Unis aiment fourrer leur nez dans les affaires des autres, surtout si ça emmerde un de leurs ennemis).

    • Les pressions américaines sur Nord Stream 1 et 2 datent de bien avant 2014. Mais tout est bien qui finit bien, les américains vendent enfin leur gaz de schiste sous forme de GNL à l’Europe.

      Les magouilles entre capitalistes russes et américains pour prendre pied en Ukraine datent de bien avant 2014, d’où les instabilités de pouvoir dans ce pays, et les manœuvres choquantes, de part et d’autres.

      Tu as un article cette semaine qui évoque le fait que les affrontements entre capitalistes sont à l’origine des instabilités du monde. Et d’ailleurs, tu pourras constater que dès que Milei est arrivé au pouvoir, il s’est empressé de faire revenir le FMI et tous les fonds vautours, qui œuvraient depuis 20 ans pour un retour aux affaires, depuis qu’ils avaient été mis à la porte par quelques gauchistes, dont les gens bien centristes comme il faut savent t’expliquer comment et pourquoi ces gauchistes n’ont pas su se montrer suffisamment doués pour garder le pouvoir (on a les mêmes partout, ils parviennent systématiquement à t’expliquer que les gauchistes sont des nuls, et que les gens de droite sont méchants, ok, mais bon, y-a pas le choix ; sérieux les centristes, vous fatiguez).

    • @klaus : même si @alexcorp est prompt à dégainer un argumentaire « ad poutinum », je me réserve le droit de continuer à « ferrailler » avec lui parce qu’il en va de l’intelligence collective où « intelligence » signifie traitement pertinent de l’information dans ce cas précis. Bon mais là maintenant, j’ai pas trop le temps ...

    • @sombre après 30+ ans d’internet je ne vois plus beaucoup d’intelligence collective (Wisdom of Crowds cf. https://en.wikipedia.org/wiki/The_Wisdom_of_Crowds) sauf pour les spider #AI qui collectent la connerie des foules afin de nous construire les nouveaux mondes à la con.

      J’aime les échanges ouverts avec des gens qui ne sont pas forcément d’accord avec moi surtout quand elles /ils me font découvrir des choses. La découverte de parti pris et d’arguments ad hominem n’en font pas partie. Pourtant je ne m’en fache pas. Lors ce que tu te prononces sur la toile, tu sais ce que tu fais ;-)

    • Il y a parfois un certain relativisme vis à vis du régime russe (ou au moins une minimisation du problème) qu’on ne retrouve pas quand il s’agit de parler des américains ou des israéliens (le meilleur exemple mainstream sur le sujet étant Mélenchon et sa clique, ce premier ayant par exemple dit que la Russie faisait du « bon boulot » en Syrie). Bon, j’aurais quand même lu ici que les Ukrainiens auraient mieux fait de se laisser envahir... (et c’est moi le troll...)

      Heureusement le NPA ou UCL ont des positions un peu plus réfléchies (cf par exemple ce communiqué au moment de l’invasion russe : https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Ukraine-Retrait-immediat-des-troupes-d-occupation )

    • Oh ben tiens ! Je me permets une petite digression qui n’en est pas vraiment une en l’occurrence :

      La disputatio est une méthode ancienne qui présente de nombreux avantages. Parmi les missions de l’Institut Ethique et Politique, il en est une qui est de cultiver le doute face aux certitudes et de valoriser la liberté de chacun à penser différemment, sans qu’aucun point de vue ne soit présenté comme définitif. Il est vrai que grande est la tentation de rechercher le consensus par le ralliement à une position majoritaire pour mettre un terme à la discorde. De premier abord, cela nous semble le prix à payer pour garantir l’unité. Pourtant il serait dommage de faire taire ou d’étouffer l’expression d’opinions peut-être plus réconciliables qu’il n’y parait..

      https://www.ethique-politique.fr/disputatio-debat-contradictoire

      Maintenant concernant l’interprétation d’@alexcorp sur un soit-disant assentiment à l’invasion russe de l’Ukraine dans cette discussion :

      Bon, j’aurais quand même lu ici que les Ukrainiens auraient mieux fait de se laisser envahir...

      je répondrai en premier lieu par cette sorte d’oracle :
      « Ce n’est pas quand quand on a chié dans les draps qu’il faut commencer à serrer les fesses ».

    • @sombre
      C’est par rapport à cette phrase que je disais ça, je ne trouve pas que mon interprétation est si dingue :

      Au moment de l’invasion russe le gouvernement d’Ukraine avait le choix entre la guerre totale et la solution gaulliste. Au lieu de s’exiler à Londre il a opté pour le sacrifice de son peuple, qui l’a naturellement suivi .

  • L’attaque qu’on a le droit (4 avril 2024) :
    https://english.alarabiya.net/News/middle-east/2024/04/04/us-uk-france-block-un-condemnation-of-attack-on-iran-s-embassy-in

    US, UK, France block UN condemnation of attack on Iran’s embassy in Syria

    L’attaque qu’on n’a pas le droit (14 avril) :

    Secretary Antony Blinken :
    https://twitter.com/SecBlinken/status/1779367139519897917

    The United States condemns Iran’s attack on Israel. As the President said, our commitment to Israel’s security against threats from Iran is ironclad.

    Rishi Sunak :
    https://twitter.com/RishiSunak/status/1779256852057874718

    “I condemn in the strongest terms the Iranian regime’s reckless attack against Israel.

    Iran has once again demonstrated that it is intent on sowing chaos in its own backyard.

    The UK will continue to stand up for Israel’s security and that of all our regional partners, including Jordan and Iraq.

    Alongside our allies, we are urgently working to stabilise the situation and prevent further escalation. No one wants to see more bloodshed.”

    Emmanuel Macron
    https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1779419464389255287

    Je condamne avec la plus grande fermeté l’attaque sans précédent lancée par l’Iran contre Israël, qui menace de déstabiliser la région.

    J’exprime ma solidarité avec le peuple israélien et l’attachement de la France à la sécurité d’Israël, de nos partenaires et à la stabilité régionale.

    La France travaille à la désescalade avec ses partenaires et appelle à la retenue.

  • Alexandre Jaafari @coachouicoachv2 sur X 
    https://twitter.com/coachouicoachv2/status/1770445462455161254

    Soazig de la Moissonnière, photographe officielle de Macron, a publié ce matin ces deux clichés.

    Qu’est-ce que ça dit du rapport du président à la boxe ? Qu’est-ce qu’on peut penser des réactions des défenseurs et des critiques de la boxe qui vont suivre ?

    Un thread ⏬
    1/28

  • Enzo Traverso : la guerre à Gaza « brouille la mémoire de l’Holocauste » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/051123/enzo-traverso-la-guerre-gaza-brouille-la-memoire-de-l-holocauste

    une guerre génocidaire menée au nom de la mémoire de l’Holocauste ne peut qu’offenser et discréditer cette mémoire, avec le résultat de légitimer l’#antisémitisme. Si on n’arrive pas à stopper cette campagne, plus personne ne pourra parler de l’#Holocauste sans susciter la méfiance et l’incrédulité ; beaucoup finiront par croire que l’Holocauste est un mythe inventé pour défendre les intérêts d’#Israël et de l’#Occident. La mémoire de la Shoah comme « religion civile » des droits humains, de l’#antiracisme et de la démocratie, serait réduite à néant. Cette mémoire a servi de paradigme pour construire le souvenir d’autres violences de masse, des dictatures militaires en Amérique latine à l’Holodomor en Ukraine, jusqu’au génocide des Tutsis au Rwanda… Si cette mémoire s’identifie à l’étoile de David portée par une armée qui accomplit un #génocide à #Gaza, cela aurait des conséquences dévastatrices. Tous nos repères seraient brouillés, tant sur le plan épistémologique que sur le plan politique.
    On entrerait dans un monde où tout s’équivaut et où les mots n’ont plus aucune valeur. Toute une série de repères constitutifs de notre conscience morale et politique – la distinction entre le bien et le mal, la défense et l’offense, l’oppresseur et l’opprimé, l’exécuteur et la victime – risqueraient d’être sérieusement abîmés. Notre conception de la démocratie, qui n’est pas seulement un système de lois et un dispositif institutionnel mais aussi une culture, une mémoire et un ensemble d’expériences, en sortirait affaiblie. L’antisémitisme, historiquement en déclin, connaîtrait une remontée spectaculaire.

    • Engagés, après l’émancipation, dans la sécularisation du monde moderne, les #juifs se sont retrouvés, au tournant du XXe siècle, dans une situation paradoxale : d’une part, ils s’éloignaient progressivement de la religion, en épousant avec enthousiasme les idées héritées des Lumières ; de l’autre, ils étaient confrontés à l’hostilité d’un environnement antisémite. C’est ainsi qu’ils sont devenus un foyer de #cosmopolitisme, d’universalisme et d’#internationalisme. Ils adhéraient à tous les courants d’avant-garde et incarnaient la pensée critique. Dans mon livre, je fais de Trotski, révolutionnaire russe qui vécut la plupart de sa vie en exil, la figure emblématique de cette judéité diasporique, anticonformiste et opposée au pouvoir.

      Le paysage change après la Seconde Guerre mondiale, après l’Holocauste et la naissance d’Israël. Certes, le cosmopolitisme et la pensée critique ne disparaissent pas, ils demeurent des traits de la judéité. Pendant la deuxième moitié du XXe siècle, cependant, un autre paradigme juif s’impose, dont la figure emblématique est celle de Henry Kissinger : un juif allemand exilé aux États-Unis qui devient le principal stratège de l’impérialisme américain.
      Avec #Israël, le peuple qui était par définition cosmopolite, diasporique et universaliste est devenu la source de l’État le plus ethnocentrique et territorial que l’on puisse imaginer. Un État qui s’est bâti au fil des guerres contre ses voisins, en se concevant comme un État juif exclusif – c’est inscrit depuis 2018 dans sa Loi fondamentale – et qui planifie l’élargissement de son territoire aux dépens des Palestiniens. Je vois là une mutation historique majeure, qui indique deux pôles antinomiques de la judéité moderne. La guerre à #Gaza confirme que le nationalisme le plus étriqué, xénophobe et raciste, dirige aujourd’hui le gouvernement israélien.

    • Certes, le 7 octobre a été un massacre épouvantable, mais le qualifier de plus grand pogrom de l’histoire après l’Holocauste signifie suggérer une continuité entre les deux. Cela induit une interprétation assez simple : ce qui s’est passé le 7 octobre n’est pas l’expression d’une haine engendrée par des décennies de violences systématiques et de spoliations subies par les Palestiniens […]

    • Pour éviter de croire qu’une certaine façon d’opposer « deux » « devoirs de mémoire » dits « antagonistes » serait légitime, on songera simplement aux réflexions de Frantz Fanon à propos des similitudes (incluant certes des mécanismes différents) entre le racisme colonial et l’antisémitisme modernes. Il écrit, dans le chapitre 4 de Peau noire masques blancs : « L’antisémitisme me touche en pleine chair, je m’émeus, une contestation effroyable m’anémie, on me refuse la possibilité d’être homme. Je ne puis me désolidariser du sort réservé à mon frère. Chacun de mes actes engage l’homme. Chacune de mes réticences chacune de mes lâchetés manifeste l’homme ». Et Fanon évoque alors, dans la foulée, la « culpabilité métaphysique » de Jaspers, l’allemand. Culpabilité qui évoque à la fois celle de celui qui porte une « identité » de colon, et celle de celui qui porte une « identité nationale » qui a soutenu le « projet » d’extermination des juifs : « Il existe entre les hommes, du fait qu’ils sont des hommes, une solidarité en vertu de laquelle chacun se trouve co-responsable de toute injustice et de tout mal commis dans le monde, et en particulier de crimes commis en sa présence, ou sans qu’il les ignore. Si je n’ai pas risqué ma vie pour empêcher l’assassinat d’autres hommes, si je me suis tenu coi, je me sens coupable en un sens qui ne peut être compris de façon adéquate ni juridiquement, ni politiquement, ni moralement… Que je vive encore après que de telles choses se soient passées pèse sur moi comme une culpabilité inexpiable ». (Jaspers, La culpabilité allemande,)

      Avec ces remarques de Fanon, un homme ayant lutté contre le racisme colonial, on comprend à nouveau, aujourd’hui, que les « devoirs de mémoire » tendent à ne plus être mutuellement exclusifs : au contraire, occulter l’un, c’est mutiler l’autre, et toutes les victimes de ces génocides, finalement, subissent la même occultation désastreuse. Avec ces remarques, les manières dont les idéologies racistes, antisémites, ou identitaires européennes instrumentalisent les conflits au Moyen-Orient pour traiter de sujets « nationaux » « européens », tendent à perdre toute légitimité. Et les situations conflictuelles peuvent apparaître à nouveau dans leurs dimensions structurelles, complexes, mais aussi spécifiques.

      Par-delà sionisme et antisionisme. Pour une critique globale de l’idéologie nationale-étatique moderne.❞

      http://benoitbohybunel.over-blog.com/2016/12/israel-palestine-penser-une-critique-globale-de-l-ideolog

    • sous la plume de l’historien Enzo Traverso dans La Fin de la modernité juive[16]. On est étonné, en effet, de se retrouver face à certains raccourcis politiques hâtifs qui, s’ils ne s’abaissent pas au niveau des thèses de Bouteldja, encouragent néanmoins une relativisation de l’antisémitisme contemporain. On peut suivre Traverso dans son argumentation générale. La modernité juive, portée par les composantes progressistes des juifs européens, reposait en partie sur la situation sociale et/ou politique précaire de ces derniers, qui tendait à les rapprocher des idéaux avant-gardistes, anti-nationalistes et communistes. La situation d’un grand nombre de juifs européens aujourd’hui qui en font, pour ce qui est de la France, l’une des populations minoritaires les plus socialement acceptées, porte certains d’entre eux à des alliances bien plus marquées à droite. Mis à part la nos­talgie parfois quelque peu essentialisante pour la bonne vieille « modernité juive », la dimension problématique de l’ouvrage apparaît quand Traverso avance la thèse selon laquelle l’antisémitisme aurait été remplacé en Europe par l’islamophobie. Il semblerait que cette thèse soit à prendre dans des termes fonctionnels. L’islamophobie occuperait aujourd’hui la fonction jadis remplie par l’anti­sémitisme. Paradoxalement, cette tentative d’his­toriciser les racismes, en les concevant en termes de vases communicants — l’un baisse, l’autre prend le relais —, produit en fait une conception anhistorique. Tout se passe comme si l’islamophobie pouvait faire ce que fit l’antisémitisme au XIXe et XXe siècles, à savoir contribuer à la formation sanglante des États-nations européens. Mais le racisme n’est pas une matrice vide et indéterminée, qui resterait en quelque sorte indifférente à qui y fait quoi. Bien entendu, le racisme se polarise aujourd’hui autour d’un rejet de la présence même des minoritaires liés à l’immigration (nord -)africaine et moyen-orientale, stigmatisés parce que musulmans. Or, conclure de cela que l’antisémitisme en Europe n’aurait plus aucune efficace idéologique ni la moindre force de mobilisation pratique, c’est faire preuve d’une conception unilatérale du racisme, ne laissant aucune place à la possible coexistence et coordination de l’antisémitisme et de l’islamophobie. Quid, alors, par exemple, des délires paranoïaques sur le « grand remplacement » des Européens chrétiens par les musulmans et la « submer­sion démographique organisée » qui trouvent souvent, justement, leur « explication » dans un complot juif visant à un nouvel ordre mondial ? D’abord, le fait que le terme d’« antisémitisme » soit instrumentalisé, notamment par des juifs réactionnaires, pour faire taire toute critique d’Israël et pour nourrir le racisme anti-arabe et anti-noir, n’est pas en soi un argument pour abandonner ce concept. Cette instrumentalisation nous dit quelque chose de l’amalgame qu’ils en font mais ne préjuge en rien quant à la possibilité d’une conception historique de l’antisémitisme[17]. Le travail théorique consiste à se battre sur le terrain des concepts pour leur redonner un sens juste, et non à opter pour un nouveau mot de manière purement nominaliste. Ensuite, l’affirmation suivant laquelle l’antisémitisme serait nécessairement porté à sa disparition du fait de son déclin notable durant la seconde moitié du XXe siècle[18] est tout de même ahu­rissante lorsqu’elle vient d’un historien. Appliquée à toute autre forme de racisme, cette pseudo-argumentation ne passerait pas. Que dirait-on, par exemple, de l’idée qui voudrait que la fin de la colonisation et de l’esclavage suffise pour faire du racisme anti-arabe et anti-noir des phénomènes marginaux, sinon qu’elle s’inscrit dans une vision apologétique de l’État de droit occidental où le Progrès nous porte inéluctablement vers la disparition de la barbarie ? (...)
      Il est significatif, à cet égard, que les quelques analyses que propose Traverso des actes antisémites contemporains contredisent ses thèses générales sur les relations entre antisémitisme et islamophobie. En effet, lorsque l’historien s’attarde sur le rapt et le meurtre d’Ilan Halimi, il ne manque pas de constater que l’as­sociation idéologique des juifs à l’argent fut un mobile essentiel dans le ciblage et la stratégie de Fofana et ses compagnons[20]. Or, cette association entre juifs et pouvoir économique, politique et médiatique s’est cristallisée précisément au moment de la formation des États-nations européens et de la consolidation de la société bourgeoise[21]. Si cet élément de l’antisémitisme historique a pu être réactivé dans ces actes commis en 2006, pourquoi produire une telle rupture historique entre antisémitisme et « judéophobie[22] » ? Pourquoi concevoir les relations actuelles entre antisémitisme et islamophobie uniquement dans les termes de la « transmigration[23] » du premier dans le second, étant donné que de tels éléments de l’antisémitisme histo­rique transmigrent, eux aussi, dans certaines idées et pratiques contemporaines des prolétaires racisés ? En outre, Traverso propose de comprendre ce qu’il veut appeler la « nouvelle judéophobie » dans le cadre du rapport entre des prolétaires racisés et une population juive moins précaire. Plus précisément, cette « nouvelle judéophobie » est saisie dans le « retournement histo­rique[24] », le « chassé-croisé[25] » qui tend à faire des juifs le symbole d’une intégration contrastant avec la dégra­dation des vies des prolétaires racisés. Bref, Traverso veut comprendre l’acharnement sur les juifs en tant que juifs dans les transformations historiques des rapports entre minoritaires. Or, dans cette perspective, un concept unifié d’antisémitisme serait bien plus à même d’articuler la sédimentation historique de l’acharnement sur les juifs avec ses réactivations dans le présent. À moins de considérer, évidemment, qu’il y ait quelque chose comme un antisémitisme propre aux prolétaires racisés et qui, pour cette raison, « surgit d’une révolte légitime[26] ». Soyons clairs : leur révolte est plus que « légitime », elle est nécessaire en tant qu’expression des antagonismes de classe. Seulement, encore une fois, le langage de la lutte n’est pas séparable de son « orientation ». Si la lutte prend les formes d’une personnalisation racialisante, elle contribue à la polarisation des segments de classes, à leur construction en groupes aux caractéristiques hérédi­taires et inchangeables et donc, in fine, à la perpétuation de la société capitaliste.

      Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme, stoff, août 2019
      https://www.stoff.fr/article/plus-blanc-que-blanc

  • Guerre Israël-Hamas : vingt-cinq jours sous les bombes pour la population de Gaza

    Des milliers de bâtiments rasés, plus de 8 000 morts et 1,4 million de déplacés : Israël mène des frappes sur des zones densément peuplées et impose un siège à l’enclave, vaste prison à ciel ouvert

    Aucun endroit n’est sûr dans l’enclave. Ces derniers jours, l’armée israélienne a menacé de bombarder le plus grand centre hospitalier de l’enclave, Al-Shifa, accusant le Hamas d’avoir établi sa principale base d’opérations sous l’établissement.

    Des frappes ont endommagé l’Hôpital de l’amitié turco-palestinienne, le seul à accueillir des patients atteints de cancer, et sont tombées près de l’hôpital Al-Qods, dans la ville de Gaza, qui accueille plus de 14 000 personnes, en plus des patients et du personnel soignant.

    correspondante Le Monde à Jérusalem, tw ! nombreuses photos
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/01/guerre-israel-hamas-vingt-cinq-jours-sous-les-bombes-pour-la-population-de-g
    https://archive.ph/RL6AZ

    #Gaza

  • RSF sur X :

    RSF dévoile une enquête sur la mort du reporter de Reuters #Issam_Abdallah au #Liban, à la frontière avec Israël : le véhicule des journalistes a bel et bien été ciblé alors qu’ils étaient clairement identifiables comme journalistes.👇

    https://twitter.com/RSF_inter/status/1718660443344924722

    https://video.twimg.com/amplify_video/1718589072187297792/vid/avc1/640x360/ZHq-2n-4wnnt8LAm.mp4?tag=16

    #impunité

  • Le conflit qui rend fou | Mona Chollet
    https://www.la-meridienne.info/Le-conflit-qui-rend-fou

    Ces deux dernières semaines, rivée aux informations en provenance d’Israël-Palestine, j’ai eu plusieurs fois l’impression – comme beaucoup, je crois – de perdre la tête. Il y a d’abord ce télescopage permanent entre deux grilles de lecture contradictoires, qu’on pourrait appeler la grille « héroïque » et la grille « coloniale ». Source : La méridienne

  • Comment Israël a payé plusieurs millions de dollars pour inonder les internautes français de publicités anti-Hamas
    par Elsa de La Roche Saint-André | le 25 octobre 2023 – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/comment-israel-a-paye-plusieurs-millions-de-dollars-pour-inonder-les-inte
    https://www.liberation.fr/resizer/K2tcdaO1fDAF0r_88WJ4K7ZsiVI=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/XG6QJZW2K5GZXO3GZNTKLLRWUQ.JPG

    Depuis le 7 octobre, en plus des combats qui opposent sur le terrain l’armée israélienne aux forces du Hamas, une autre bataille se joue entre l’Etat hébreu et le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, celle de la communication. Parmi les outils privilégiés par Israël pour rallier l’opinion mondiale à sa cause, l’un s’est particulièrement fait remarquer en France : des vidéos abondamment diffusées sous forme de spots publicitaires sur YouTube. Sur les réseaux sociaux, des internautes s’étonnent ainsi d’avoir vu apparaître, alors qu’ils visionnaient des vidéos sur la plateforme appartenant à Google, des publicités dénonçant les crimes perpétrés par le Hamas, parfois estampillées d’un logo « State of Israel ».

    Et à en croire les calculs d’un outil de marketing digital, de nombreux internautes français ont été exposés à ces contenus : plus de 4,6 millions de dollars (environ 4,3 millions d’euros) auraient été investis par le ministère des Affaires étrangères israélien en vue de distribuer ces campagnes publicitaires en France. Faisant de l’Hexagone le pays le plus ciblé par la diffusion de ces contenus. (...)

    #abonnés #7oct23

    • Dès le 8 octobre, au lendemain de l’attaque terroriste du Hamas en Israël, le journaliste Vincent Manilève rapportait sur X (anciennement Twitter) l’existence d’une vidéo diffusée avant les contenus de youtubeurs français connus, comme [l’antisémite, ndc] Squeezie ou Amixem. Pendant les vingt-neuf secondes de la vidéo, s’affiche en lettres rouges capitales un message, par ailleurs lu par une voix automatique sur fond de musique angoissante : « Le Hamas a déclaré la guerre à Israël. Les terroristes armés du Hamas se sont infiltrés en Israël par le biais d’une invasion terrestre et ont commencé à massacrer des Israéliens innocents. Des centaines de #civils israéliens, y compris des enfants et des femmes, ont été tués ou blessés. Des Israéliens ont été pris en otage. C’est une guerre et Israël prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger ses citoyens contre ces terroristes barbares. »

      D’après les éléments disponibles dans le Centre de transparence publicitaire de Google, cette #vidéo importée sur le compte du ministère des Affaires étrangères d’#Israël, n’a été diffusée en France que sur la journée du 8 octobre. Pour cause : elle a rapidement été signalée par plusieurs internautes. La réponse adressée le 9 octobre par #You_Tube à l’un d’eux a été consultée par Arrêt sur images : la plateforme explique avoir « décidé de prendre des mesures à l’encontre de cette annonce », après avoir « déterminé que l’annonce ne respectait pas les règles de Google ». Après cette décision, il n’a plus été possible pour cette vidéo d’être distribuée comme publicité, sans pour autant être définitivement retirée de la chaîne YouTube de la diplomatie israélienne. Chaque jour, de nouvelles vidéos y sont importées. Et pour faire simple, celles qui comptabilisent le plus de vues sont celles qui ont, au moins un temps, été monétisées.

      Une quinzaine de campagnes publicitaires

      Car après sa vidéo du 8 octobre, cette chaîne a lancé de nouvelles #campagnes_publicitaires. Une semaine plus tard, l’humoriste Matthieu Longatte, plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudo Bonjour Tristesse, a par exemple été confronté à une autre annonce vidéo. « WTF les pubs de #propagande israélienne avant les vidéos YouTube », s’étonnait-il le 14 octobre. Cette vidéo, en effet, a été diffusée auprès des utilisateurs français de YouTube du 13 au 19 octobre. A l’écran, on lit : « Le Hamas, une organisation terroriste vicieuse, a assassiné plus de 1 300 Israéliens innocents […] des familles entières ont été massacrées dans leurs maisons. » Là aussi, des signalements ont été envoyés, mais différentes versions de la vidéo ayant été importées et monétisées par la chaîne, cette annonce a pu continuer à circuler.

      Dans la quinzaine de campagnes publicitaires du ministère israélien des Affaires étrangères qu’affiche le centre de transparence publicitaire de #Google, on trouve aussi une vidéo intitulée Ramenez nos enfants à la maison diffusée depuis le 19 octobre. Comptabilisant plus de 4,4 millions de vues sur YouTube, ce qui fait d’elle la plus visionnée sur la chaîne du ministère, elle se veut un avertissement adressé au reste du monde : « Plus de 200 bébés, enfants, personnes âgées, hommes et femmes innocents ont été enlevés par les terroristes du Hamas de Daech. Le Hamas a enlevé nos êtres chers. Demain, ce peut être les vôtres ! »

      Les mêmes publicités ont aussi été diffusées en dehors de YouTube, bien que toujours hébergées par la plateforme. Les vidéos sont ainsi apparues dans des #applications_de_jeu mobile – Candy Crush ou Angry Birds ont entre autres été citées par les internautes. « Je jouais tranquillement à un jeu mobile quand cette pub est tombée devant mes yeux », a tweeté la streameuse Twitch Artillerie lourde, qui ajoute plus tard : « deuxième vidéo sur le même jeu et les deux pubs redirigent sur le compte YouTube du ministère des Affaires étrangères israélien ».

      On peut également citer l’exemple d’une vidéo, déjà mentionnée par CheckNews, qui mettait en avant le chiffre de « 40 nourrissons » assassinés par le Hamas (qui n’a jamais été confirmé) dans une animation aux tons pastel. Selon le Centre de transparence publicitaire, cette vidéo a été diffusée comme annonce en France du 13 au 15 octobre. Malgré son apparence enfantine, elle n’a pas, comme toutes les annonces « à caractère politique » ou comportant des « références à la mort », pu « être diffusée auprès des enfants ou sur des contenus conçus pour les enfants, ou encore apparaître sur YouTube Kids », a expliqué un représentant de Google à CheckNews. Elle a en revanche continué à l’être auprès des adultes, les équipes du géant de la tech ayant considéré qu’elle était « en règle avec [ses] règlements publicitaires ».

      La Commission européenne a pris les devants

      De nouveau contacté, ce représentant de Google ne commente pas les autres vidéos sponsorisées par la diplomatie israélienne. Mais se contente de rappeler que les règles de YouTube interdisent aux annonceurs de monétiser « des vidéos contenant de la violence ou un contenu choquant ». Par ailleurs, Google a instauré une réglementation spécifique pour les « événements sensibles », « souvent mis en place à la suite de catastrophes naturelles ou d’autres événements tragiques », nous indique-t-on, sans accepter de préciser si le conflit entre Israël et le Hamas est concerné. Lorsque des événements ont été déclarés comme sensibles, « les annonces qui exploitent ou capitalisent sur ces tragédies ne sont pas autorisées, tout comme la monétisation des vidéos YouTube qui exploiteraient ou capitaliseraient sur ces tragédies, à moins qu’elles n’incluent un contexte crucial, tel qu’un rapport d’actualité faisant autorité ».

      Un mois après le début de la guerre en Ukraine, le 23 mars 2022, YouTube avait pour cette raison suspendu la « monétisation de tout contenu qui exploite, ignore ou cautionne la guerre ». Et c’est en appliquant ces règles qu’en 2021, YouTube avait déjà retiré une vidéo sponsorisée comme publicité par Israël. La plateforme avait alors estimé que cette séquence de quinze secondes alternant images de roquettes, d’explosions et de civils blessés ne respectait pas ses règles. « Nous avons une politique ferme à l’égard des publicités qui contiennent un contenu choquant », avait expliqué un porte-parole de Google à Vice.

      Dans le contexte du conflit actuel, la Commission européenne a pris les devants pour rappeler à #Alphabet, la maison mère de Google, ses obligations en matière de #modération sur YouTube. Dans un courrier adressé vendredi 13 octobre au patron d’Alphabet, le commissaire européen chargé du Numérique, #Thierry_Breton, soulignait que Google a une « obligation particulière de protéger les millions d’enfants et d’adolescents » utilisant sa plateforme « contre les contenus violents représentant des prises d’otages et autres vidéos choquantes ». Un appel qui semble avoir été entendu s’agissant de l’une des vidéos du ministère des Affaires étrangères israéliens. Après avoir été monétisée du 14 au 16 octobre, la séquence, qui montrait des murs et sols couverts de sang, des housses mortuaires ou encore des otages dénudés, a été définitivement supprimée de YouTube.

      France, Allemagne et Royaume-Uni

      Au total, les montants engagés par le ministère des Affaires étrangères pour diffuser ces publicités sont de l’ordre de 8,5 millions de dollars (8 millions d’euros), selon l’outil Semrush, un logiciel notamment utilisé pour estimer les performances des campagnes en ligne. La quasi-totalité de cette somme a été consacrée à trois pays européens : la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

      Ces investissements ont permis au ministère israélien des Affaires étrangères de réaliser en tout plus d’1,1 milliard d’impressions sur ses vidéos, dont 535 millions auprès du public français, toujours selon Semrush. Le pic de ces impressions se situe sur le week-end des 14 et 15 octobre, soit une semaine après l’attaque terroriste menée par le Hamas en Israël.

      Interrogé par CheckNews sur les raisons pour lesquelles le public français a été particulièrement exposé à ces vidéos de propagande, le porte-parole de l’ambassade d’Israël en France, Hen Feder, indique qu’il n’a « pas connaissance d’un ciblage spécifique de la population française ». Et l’ambassade d’ajouter qu’Israël est « maintenant en guerre contre une organisation vicieuse semblable à Daech », qui conduit une « guerre de propagande ». L’Etat hébreu explique donc publier « sur des plateformes, dont YouTube, pour [diffuser] la vérité sur l’horrible attaque terroriste du Hamas. »

      en Europe, la France est le pays qui compte le plus de musulmans et de juifs

      #propagande_de_guerre #légitimation #internet

    • les spécialistes militaires (...) s’interrogent sur ses réserves en munitions et en effectifs.

      https://justpaste.it/ac1iy

      après 19 jour de bombardements de Gaza, la guerre, ralentie par le blocage institutionnel US, va s’accélérer.
      déjà, notre stratège a changé de tenue. ce « cher Bibi » (E.M) porte une chemise noire.

      pour pallier le manque d’effectifs nécessaire à l’invasion terrestre d’un champs de ruines, Tsahal peut compter sur l’appui naval américain (missiles, renseignements) et français (renseignement), une poignée de gradés US de la contre guérilla

      Nous sommes dans un cercle d’impuissance et de calcul dont on ne sortira pas. La catastrophe ira donc à son terme, et nous en subirons les conséquences.

      https://seenthis.net/messages/1022488

      #Israël #Gaza

    • je le dis avec retard, faute de prendre du recul et bien que n’ignorant pas totalement l’histoire et la situation (en particulier dans les territoires occupés), dans la sidération émotionnelle et en raison de l’hostilité politique à ce qu’est devenue une résistance palestinienne qui s’est confessionnalisée sous égide fondamentaliste depuis Sabra et Chatila, j’ai me suis roulé dans la farine de la propagande israélienne qui a immédiatement répondue à l’attaque du 7 octobre dernier par le Hamas.
      ces bébés morts improbables, cette proportion effarante de civils martyrisés et tués dont on découvre progressivement qu’elle fut bien plus faible que celle proclamée et causée, pour des quantités inconnues, par trois types d’acteurs distincts : des civils palestiniens s’engouffrant dans les brèches ouvertes par les combattants palestiniens, ces mêmes combattants, les soldats israéliens lors de leur riposte, ont focalisé mon attention et je déplore après-coup ce manque de prudence.

      néanmoins, ce qui reste le plus proche de ce que furent originellement les pogroms européens c’est le massacre de civils par des civils encouragés par des forces politico-militaire pourvu d’organes de propagande (et de ce coté, le Protocole reste en usage, tandis que de l’autre la déshumanisation des palestiniens a fait de foudroyants progrès).
      on est bien loin d’en discerner l’éventuelle ampleur et nul ne sait pas quand une vérité suffisamment étayée quant à ce qui s’est passé le 7 octobre sera établie. quoi qu’il en soit, je n’arrive pas à me départir de la conviction qu’une tendance exterminationiste anime avec une puissance variable les deux parties en présence et qu’elle informe déjà le monde (et pas seulement le monde occidental)

      le génocide annoncé des palestiniens risque d’avoir lieu. à moins qu’une hypothétique extension du conflit ait pour résultat un retrait israélien, scénario hautement improbable à cette heure, mitage militaro-colonial aidant, la « solution à deux états » comme celle d’un état binational sont caduques.

      le tragique de la situation me (nous ?) dépasse absolument. l’impensable contraint à penser, je crains que cela ne soit long.

      merci @seenthis pour les divers échanges permis ici. #merci en particulier @kassem, @gonzo, @arno, @rumor dont les seens ont contribué à ce qu’enfin je décille.

      #propagande_de_guerre #propagande

  • Le Haaretz publie des données sur les victimes israéliennes qui semblent contredire les informations précédentes sur le nombre de morts comme sur leurs âges

    Sulaiman Ahmed sur X : « BREAKING : ISRAEL HAVE RELEASED THEIR OWN UNVERIFIED STATS ABOUT DEATH - NO BABIES HAVE BEEN KILLED https://t.co/Bg8Ac8FhuB » / X
    https://twitter.com/ShaykhSulaiman/status/1715801373735018695

    Sulaiman Ahmed

    @ShaykhSulaiman
    Souscrire
    BREAKING: ISRAEL HAVE RELEASED THEIR OWN UNVERIFIED STATS ABOUT DEATH - NO BABIES HAVE BEEN KILLED

    Source : https://www.haaretz.com/israel-news/2023-10-19/ty-article-magazine/israels-dead-the-names-of-those-killed-in-hamas-massacres-and-the-israel-hamas-war/0000018b-325c-d450-a3af-7b5cf0210000 (#paywall)

    • Déjà rien que sur le nombre total ya mensonge dès le départ

      western media reporting that Hamas allegedly killed around 1,400 Israeli

      the news outlet has released information on 683 Israelis killed during the Hamas-led offensive, including their names and locations of their deaths on 7 October

      Moins de la moitié donc de ce qui était annoncé pendant des jours (et encore récemment).

      Of these, 331 casualties – or 48.4 percent - have been confirmed to be soldiers and police officers, many of them female. Another 13 are described as rescue service members, and the remaining 339 are ostensibly considered to be civilians.

      Donc 352 civils, dont 16 enfants.

      The numbers and proportion of Palestinian civilians and children among those killed by Israeli bombardment over the past two weeks – over 5,791 killed, including 2,360 children and 1,292 women, and more than 18,000 injured - are far higher than any of these Israeli figures from the events of 7 October.

    • sauf erreur, il semble que ce chiffrage concerne les morts identifiés et dont l’identité et l’âge sont rendus publics. en ce qui concerne les français morts là bas, ce chiffre augmente quotidiennement (aujourd’hui on lit 30). en revanche, pour ce chiffrage, la proportion de militaire et personnel de sécurité est bien plus élevée qu’attendu et contredit la com israélienne reprise par les gouvernements elles média occidentaux

      #Israël #7_octobre_2023 #Hamas #civils_israéliens #propagande #propagande_de_guerre #palestiniens

  • [Affaire Skripal] Fake News à la Une
    https://www.les-crises.fr/affaire-skripal-fake-news-a-la-une

    Retour sur l’affaire Skripal… I. Le mensonge du gouvernement anglais Le 3 avril, le directeur du Laboratoire scientifique militaire anglais de Porton Down a contredit une partie de la propagande gouvernementale anglaise comme on le voit ici :  II. Le rapport de l’OIAC Comme vous le savez, dans l’affaire Skripal, le gouvernement britannique a […]

    #Médias #affaire_Skripal #Propagande_de_guerre

  • Les médias sur la #Syrie : naufrage du « journalisme de meute », par Les Géopoliticiens atterrés
    https://www.les-crises.fr/les-medias-sur-la-syrie-naufrage-du-journalisme-de-meute-par-les-geopolit

    Fidèles à notre volonté de faire vivre le débat démocratique, nous publions aujourd’hui cette tribune des « Géopoliticiens atterrés » – un collectif de spécialistes en #Géopolitique –, qui souhaitaient répondre à un article dénigrant Le Média. Nous n’en partageons pas forcément tous les points, mais il nous semble utile pour faire vivre un débat […]

    #Propagande_de_guerre

  • Couverture médiatique de la Ghouta : ou comment faire le jeu des djihadistes !
    https://www.les-crises.fr/couverture-mediatique-de-la-ghouta-ou-comment-faire-le-jeu-des-djihadiste

    Comme à chaque fois que les djihadistes (hors Daech) perdent du terrain en Syrie (interventions aériennes russes en 2015, libération d’Alep en 2016…), nous subissons une intense propagande médiatique visant à influencer l’opinion publique pour lui faire prendre parti dans la complexe guerre civile syrienne. Ce parti étant évidemment celui du Quai d’Orsay (administration noyautée par la pensée néoconservatrice) qui abonde quasi systématiquement dans le sens de la politique extérieure des États-Unis.
    Rien de bien nouveau, je vous renvoie à l’ouvrage central de Noam Chomsky : La fabrication du consentement.

    J’en profite également pour rappeler les principes de la propagande de guerre que l’historienne Anne Morelli a énoncés à partir des écrits durant la guerre de 1914 du député travailliste Arthur Ponsonby :

    - Nous ne voulons pas la guerre.
    - Le camp adverse est le seul responsable de la guerre.
    - Le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l’affreux de service »).
    - C’est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers.
    - L’ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons des bavures c’est involontairement.
    - L’ennemi utilise des armes non autorisées.
    - Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l’ennemi sont énormes.
    - Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause.
    - Notre cause a un caractère sacré.
    - Ceux (et celles) qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres.

    On voit très facilement que la plupart de ces principes s’appliquent parfaitement à la guerre de communication livrée actuellement dans nos médias contre le gouvernement syrien (quoi qu’on pense de lui – et ici nous n’en pensons pas du bien) à propos de la bataille de la Ghouta.

    Où comment L’Immonde [mais pas que] joue avec les cartes ! Edifiant ! @odilon

    #propagande_de_guerre #Syrie #éléments_de_langage #propagande_cartographique

    • Boycottons L’Immonde ! Arrêtons de référencer ces articles !

      Delphine Papin, Responsable du service Infographie-cartographie au Journal Le Monde.

      Mais revenons au Monde. Que fait alors un média mainstream quand les faits viennent contrarier sa propagande de guerre ? Eh bien il tord les faits dérangeants, ou plutôt, il les passe sous silence (un média professionnel de la propagande évitera toujours le pur mensonge, qui peut être assez risqué).

      Illustration : dans la carte précédente, la zone microscopique en bleu est tenue par Ahrar Al-Cham, et il est indiqué que son affiliation est… Ahrar Al-Cham, ce qui ne veut rien dire. " C’est une petite erreur qui a été corrigée " ; Ahrar Al-Cham est donc bien classé “salafiste”, ce qui boucle la boucle…

      Mais avez-vous noté comme le Monde ne s’est pas contenté de modifier l’affiliation de ce groupe ; il a également modifié autre chose qui a toute son importance :
      Eh oui, il en a profité au passage pour “dés-islamiser” Faylaq Al-Rahman, qui est devenu “neutre” ; et donc une bonne partie de la Ghouta semble désormais préservée des islamistes…

    • Il est vrai que l’urgence au Monde, c’est de se moquer du Média, petit média citoyen.

      L’épilogue :
      Après ce grand moment de déontologie, d’honnêteté de l’information et de lutte contre la propagande islamiste, je ne résiste pas pour conclure à vous montrer le tweet de Delphine Papin qui suivait sa carte :


      Petit média citoyen, qui a une énorme différence avec le Monde : il n’a pas de gros moyens (d’où cette petite erreur d’un point de quelques milimètres trop bas) ; mais il est à noter que ces moyens ont été apportés par [les citoyens socios .]

      Car si Le Monde était privé des subventions de l’État, des subventions des actionnaires milliardaires, et des subventions de Facebook et compagnie, il y a belle lurette que ce journal aurait rejoint ses prédécesseurs tels l’Aurore, le Matin ou le Temps, et madame Papin devrait prendre ses crayons de couleur et aller faire des piges ailleurs…