• EN COMMUN ! La propriété collective à l’épreuve de la modernité

    Ce film documentaire est issu d’une recherche pluridisciplinaire menée pendant quatre années, sur différents sites en France, par le Centre de recherche en droit Antoine Favre de l’Université Savoie Mont Blanc. A partir d’une pluralité de points de vue, recueillis lors d’entretiens et témoignages, il rend compte de l’évolution et du fonctionnement de propriétés collectives foncières ancestrales, également connues sous le nom de « #communaux » ou « #biens_communaux ». Il s’intéresse en particulier à deux de ces systèmes singuliers et méconnus présents en zone rurale, notamment en région de #montagne : les #sections_de_commune et les #bourgeoisies. Quels rôles ces #communs_fonciers en mutation jouent-ils aujourd’hui à l’échelle des territoires en matière de gestion des ressources naturelles, de cohésion sociale ou de dynamiques patrimoniales ? En quoi ces systèmes peuvent-ils participer à une revivification originale et pertinente de la démocratie locale ? A rebours de l’idée reçue selon laquelle ils seraient condamnés dans la société moderne, le changement de perception dont ils font l’objet à présent les place-t-ils à l’avant-garde de la résolution de certains problèmes territoriaux ou climatiques du XXIème siècle ? Plus largement, à l’intersection de nombreux enjeux de société, ce film alimente une réflexion sur la redéfinition d’un cadre de vie conciliant progrès, #justice_sociale et préservation de l’environnement.

    https://www.youtube.com/watch?v=BclZKvhpww4

    #propriété_collective #terres #foncier #modernité #communs #commons #communs #documentaire #film_documentaire #film #forêt #bois #droits_d'usage #France #Alpes #montagne #élevage #sol #usage_du_sol #biens_communs #biens_de_section #Etat #Etat_moderne #municipalisation #droit_public #agriculture #tradition #terres #patrimoine #communalisation #spoliation #pâturage #loi_2013 #loi #commissions_syndicales #accaparement_de_terres #privatisation #corvées #éoliennes #2013 #préfecture #avant-garde #anachronisme #ignorance #chasse #legs #responsabilité #devoirs #bourgeoisie #droit_collectif #mécénat #communs_fonciers #valeurs

  • #Propriété_collective des #terres : « Des espaces de résistance face à l’agriculture industrielle et capitaliste »

    basta ! : Dans le secteur agricole, on compte seulement une installation pour deux à trois cessations d’activité, alors qu’un agriculteur sur quatre doit partir à la retraite d’ici 2030. L’accès à la terre est-il le frein principal à l’activité agricole en France ?

    Tanguy Martin : L’accès à la terre est clairement un frein, économique d’abord. La terre, selon les régions, peut coûter assez cher. S’y ajoutent les coûts des bâtiments, du cheptel, des machines, dans un contexte où les fermes n’ont cessé de grandir en taille depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Il y a aussi un principe de défiance : c’est plus facile de vendre ses terres, ou de les louer à son voisin qu’on connaît depuis très longtemps, qu’à quelqu’un qu’on ne connaît pas, qui peut vouloir faire différemment, non issu du territoire... Or, 60 % des gens qui veulent s’installer aujourd’hui ne sont pas issus du milieu agricole. Les freins administratifs se combinent à ce parcours du combattant.

    Aujourd’hui l’accès à la terre se fait par le marché : les terres sont allouées aux gens capables de rentabiliser une ressource, et pas forcément aux gens capables de nourrir un territoire ou de préserver un environnement.

    À partir de quel moment la terre agricole est-elle devenue une marchandise ?

    Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la terre est restée un bien de prestige et de pouvoir à travers lequel on maîtrise la subsistance de la population. Mais après 1945, l’agriculture est entrée dans le capitalisme : on commence à faire plus de profit avec la terre et la production de nourriture, voire à spéculer sur le prix de la terre.

    La terre est même depuis devenue un actif financier. Aujourd’hui, les sociétés dites à capitaux ouverts (financiarisées), dont le contrôle peut être pris par des non-agriculteurs, ont fait main basse sur 14 % de la surface agricole utile française. C’est plus d’une ferme sur dix en France [1]. Le phénomène a doublé en 20 ans !

    Peut-on vraiment parler de spéculation sur les terres en France alors même que le prix stagne en moyenne à 6000 euros par hectare depuis plusieurs années ? Il est quand même de 90 000 euros par hectare aux Pays-Bas !

    Depuis quelques années, le prix de la terre stagne et on pourrait en conclure qu’il n’y a pas de spéculation. En réalité, le prix de la terre a globalement augmenté en France sur les 20 dernières années.

    Actuellement, ce prix augmente dans certaines régions et baisse dans d’autres. Les endroits où l’on peut spéculer sur la terre sont globalement ceux où l’agriculture s’est industrialisée : les zones céréalières dans le centre de la France, de betteraves en Picardie, de maïs dans le Sud-Ouest... Là, le prix de la terre continue à augmenter.

    En revanche, il y a des endroits en déprise, notamment les zones d’élevage comme le Limousin, où le prix de la terre peut baisser. Les prix augmentent aussi à proximité des villes et des zones touristiques, où la terre risque de devenir constructible.

    En France, ce sont les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) qui sont en charge de réguler le marché des ventes des terres agricoles. Elles sont très critiquées. Que faut-il faire de ces organisations ?

    Les Safer ont participé à limiter les inégalités d’accès à la terre et un prix de la terre relativement bas en France. C’est vrai, même s’il y a d’autres explications aussi, comme la plus faible valeur ajoutée produite par hectare en France.

    Pour autant, les Safer doivent encore évoluer pour pouvoir répondre aux enjeux alimentaires et agricoles du 21e siècle, il faut arriver à démocratiser leur gouvernance. Celles-ci restent aujourd’hui très liées aux décisions du syndicalisme majoritaire (de la FNSEA, ndlr). Les Safer doivent aussi devenir plus transparentes. Actuellement, les réunions de décision se tiennent à huis clos : c’est censé protéger les gens qui prennent les décisions pour qu’ils soient éloignés de certaines pressions, mais cela crée une opacité très délétère pour l’institution.

    Un autre élément à revoir, c’est la façon dont on fixe les objectifs politiques des Safer. Ces dernières, quand elles achètent une terre, doivent la revendre à la personne qui répond aux objectifs politiques qui sont notamment fixés dans des documents nommés « schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles ».

    Ces documents, écrits par l’État et validés par arrêté préfectoral, décrivent quel type d’agriculture vont viser les Safer et d’autres instances de régulation foncière. Or, ces documents, du fait que le syndicat majoritaire est largement consulté, défendent plutôt la prolongation de l’agriculture vers son industrialisation. Il y a donc un enjeu à ce que ces documents soient écrits pour défendre une agriculture du 21e siècle qui défend l’agroécologie, et des paysannes et paysans nombreux sur les territoires. À ces conditions-là, il n’y a pas de raison de vouloir se passer des Safer.

    Le fait que nous ayons un système qui alloue la terre, non pas en fonction de l’offre et de la demande, mais en vertu d’un projet politique censé répondre à l’intérêt général, est un trésor inestimable en France qu’il faut absolument garder.

    En creux de votre ouvrage se pose la question du rapport à la propriété. Est-il possible de dépasser le modèle du paysan propriétaire ?

    Sur le principe, rien ne justifie le fait qu’à un moment, une personne ait pu dire « cette terre m’appartient ». La terre étant à la fois un lieu d’accueil du vivant et le lieu où l’on produit la nourriture, on peut estimer que la propriété de la terre doit être abolie. Sauf que, dans une société très attachée à la propriété privée, cela paraît utopique.

    Prenons donc le problème d’une autre façon, et voyons ce qu’on peut déjà faire à court terme. Il faut avoir en tête que les agriculteurs ne sont pas majoritairement propriétaires des terres qu’ils travaillent : 60 % de cette surface est louée dans le cadre du fermage. Il y a même des paysan·nes qui décident parfois de ne pas acheter la terre et préfèrent la louer pour éviter de s’endetter.

    D’autre part, on dispose d’une régulation foncière selon laquelle la terre n’est pas une marchandise comme les autres et ne doit pas être uniquement dirigée par le marché. Ces mécanismes juridiques permettent à l’État, aux collectivités locales et aux syndicats agricoles, de définir ensemble qui va accéder à la terre indépendamment du fait que ces personnes soient riches ou pas.

    On a là un embryon qui pourrait faire imaginer un droit de l’accès à la terre en France institué en commun. Il faut renforcer et orienter ces mécanismes – qui ont plein d’écueils ! – vers des enjeux d’alimentation, d’emploi, d’environnement... Chercher à démocratiser la question de l’accès à la terre et « le gouvernement des terres », c’est à la fois une capacité à se prémunir des effets mortifères du capitalisme, et cela permet de penser comment on pourrait gérer les terres autrement.

    Le capitalisme n’est pas une fatalité : il y a d’autres manières d’être au monde, de produire de l’alimentation, de vivre, de sortir d’un monde où le but n’est que la recherche du profit. C’est comme quand on milite pour la sécurité sociale de l’alimentation : la Sécurité sociale en 1946 n’a pas renversé le capitalisme, mais elle a créé des espaces de répits face au capitalisme, extrêmement importants pour que les gens vivent bien et envisagent de transformer la société.

    Le livre dresse un panorama des organisations qui travaillent au rachat des terres pour les mettre à disposition de paysan·nes répondant à des critères socio-environnementaux, avec des règles transparentes d’attribution de l’accès au foncier. Les surfaces acquises restent toutefois modestes. Peut-on uniquement compter sur ce type d’initiatives ?

    Les gens qui s’intéressent à la terre aujourd’hui ont bien compris qu’on n’allait pas abolir la propriété privée demain. Ils ont aussi compris que s’ils voulaient expérimenter d’autres manières de faire de l’agriculture et de l’alimentation, il fallait accéder à la propriété des terres.

    L’idée de la propriété collective, ce n’est pas l’abolition de la propriété privée, mais que des gens se mettent ensemble pour acheter de la terre. C’est ce que fait Terre de Liens en louant ensuite la terre à des paysan·nes qui mettent en œuvre des projets répondant aux enjeux de société, d’emploi, d’environnement, d’entretien du territoire... Mais c’est aussi ce que font d’autres structures de propriété foncière – la Société civile des terres du Larzac, la Terre en commun sur la Zad de Notre-Dame des Landes, Lurzaindia dans le Pays basque, la foncière Antidote, et bien d’autres.

    Tout un tas de gens essaient d’acheter des terres pour en faire des espaces de résistance face à l’agriculture industrielle et capitaliste. Cela permet d’imaginer d’autres rapports à la propriété. Ce sont des lieux d’expérimentation très importants pour susciter de nouveaux imaginaires, apprendre à faire autrement, créer de nouvelles manières d’être au monde.

    Le problème de ces lieux-là, c’est qu’ils ne peuvent pas permettre un changement d’échelle. Cela ne peut pas être la solution de sortie des terres du capitalisme. Comme elles n’abolissent pas la propriété, s’il fallait racheter toutes les terres, cela coûterait des centaines de milliards d’euros.

    Par ailleurs, ces terres ne sont pas à vendre à court terme – une terre se vend en moyenne tous les 75 ans. D’où la nécessité de faire à la fois des expérimentations de propriété collective, tout en ravivant la question de la régulation foncière pour sortir l’agriculture du capitalisme.

    En quoi la lutte de Notre-Dame des Landes, victorieuse en 2018, a reconfiguré les luttes, notamment anticapitalistes, autour des terres ?

    La question agricole et foncière, en France et même en Europe, était très peu investie par les milieux anticapitalistes. L’activisme des gens qui vont s’installer dans la Zad, les coopérations menées avec des syndicats agricoles comme la Confédération paysanne, ont – non sans débats houleux et conflits internes – mené à une lutte assez exemplaire sur un territoire.

    La répression peut être énorme, mais la capacité de résistance aussi. Cette lutte a produit des façons de faire sur le territoire – en termes d’habitat, d’agriculture collective, de vivre ensemble – inspirantes pour toute une génération militant contre le néolibéralisme et le capitalisme. Beaucoup de milieux politiques aujourd’hui parlent de subsistance, d’alimentation, de terres.

    Notre-Dame des Landes marque aussi le fait qu’avec de moins en moins d’agriculteurs dans la société (2,5 % des gens sont des travailleurs de la terre dont 1,9 % sont des agriculteurs au sens légal), les enjeux agricoles ne peuvent être uniquement du ressort des luttes paysannes. La centralité de ces luttes doit être partagée avec d’autres types d’acteurs politiques, notamment des gens qui habitent le territoire sans être forcément paysans.

    La dynamique des Soulèvements de la Terre est-elle un prolongement de Notre-Dame des Landes ?

    En effet, il me semble que Notre-Dame-des-Landes est une inspiration forte de la pensée qui s’agrège autour des Soulèvements, mouvement riche de sa pluralité. Les Soulèvements montrent que les espoirs nés de l’expérimentation à Notre-Dame-des-Landes sont possibles partout et qu’il va falloir faire différemment dans tous les territoires – chaque endroit ayant ses spécificités.

    Les questions de rapport à la terre ont aussi émergé dans l’espace politique des années 1990, avec les luttes au Chiapas, au Mexique, qui continuent d’inspirer les milieux politiques en Europe et en France. Cette circulation des imaginaires de luttes permet de penser des mondes différemment. Les Soulèvements arrivent à fédérer de manière assez importante et repolitisent très clairement ces questions de la terre. Ils portent ces questions sur tous les territoires qui ont envie de s’en emparer en disant : « C’est possible aussi chez vous ».

    Peut-on sortir l’agriculture du capitalisme ? Pour Tanguy Martin, auteur de Cultiver les communs, il faut combiner les expérimentations de propriété collective tout en s’attachant à la régulation foncière.

    https://basta.media/Propriete-collective-des-terres-des-espaces-de-resistance-face-a-l-agricult
    #agriculture #résistance #capitalisme #accès_à_la_terre #terre #financiarisation #spéculation #Sociétés_d’aménagement_foncier_et-d’établissement_rural (#Safer)

  • Manifeste Tangping. Dictature de l’économie contre désertion en Chine - tousdehors
    https://tousdehors.net/Manifeste-Tangping-Dictature-de-l-economie-contre-desertion-en-Chine

    L’origine exacte du texte que nous traduisons aujourd’hui est difficile à situer. Il semble qu’il ait été en premier lieu posté le 1er juin 2021 sur WeChat (une application de messagerie populaire en Chine), puis partagé sur des plateformes en langue chinoise qui échappent au contrôle du Parti communiste chinois (PCC) . Bien que sa source soit difficilement identifiable et que son auteur·rice demeure anonyme, il est important de comprendre le contexte dans lequel il est apparu.

    Écrasé par la culture de travail du "996", [nom donné à la journée de travail moyenne chinoise qui dure de 9h à 21h, 6 jours par semaine], Luo Huazhong a pris la décision radicale de déserter. Dans une série de publications rapidement censurées sur les réseaux sociaux, Luo Huazhong (dont le pseudonyme signifie "Voyageur au coeur tendre") a décrit les contours d’un autre type de vie qu’il a appelé le Tangping. Terme métaphorique qui signifie s’allonger et laisser les gens se moquer, le Tangping décrit une forme de vie centrée sur le refus d’être esclave de l’ordre économique. Il s’oppose aux "ciboules" qui, dans le langage de l’internet chinois, désignent ces personne qui s’épuisent au travail et perdent leur vie à la gagner.

    Le mode de vie Tangping correspond à une culture du voyage et de la désertion, qui consiste à passer le moins de temps possible au travail. Sur les réseaux chinois, le hasthag sert à raconter comment, plutôt que de s’épuiser à répondre aux impératifs de la culture dominante et de consommer, on peut éviter de se tuer au travail. (...)

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    1. Le grand refus

    Certain·es jeunes, écoeuré·es par ce qui se déroule autour d’eux·elles, vont de l’avant. Plutôt que de se laisser écraser par une vie sinistre, ils·elles font le choix de se laisser porter par leur instinct. Leur attitude ne révèle pas une conception renouvelée du repos, du sommeil, de la maladie et de la mort, mais constitue un refus de l’ordre du temps lui-même.

    L’appel du XXe siècle qui aspirait à convertir toute vie en énergie combustible, qui poussait autrefois si violemment ses citoyens à aller de l’avant, n’est plus qu’une mouche irritante qui bourdonne à nos oreilles. Voici poindre une époque dans laquelle une ancienne magie échoue dans sa visée alors qu’une autre revient à la vie.

    En réalité, sans ce récent rappel des Tangpingistes, nous serions presque sur le point d’oublier ce que le mot « justice » signifie. De la même manière que les salarié·es exploité·es tentent de récupérer le temps qu’ils·elles ont perdu à travailler en pratiquant le toucher de poissons[1], les Tangpingistes empruntent le chemin du refus. Ils·elles exigent des compensations pour tous les préjudices qu’ils·elles ont subi dans le passé. L’adoption du Tangping requiert une réduction des besoins afin survivre en consommant le moins possible, ceci dans le but de travailler le moins possible. Il traduit un désir plus large, qui traverse toute la société : celui de se réapproprier le temps et l’espace - de sorte que la position couchée devienne une pratique répandue.

    #travail

    • Nous cherchons à défendre la propriété collective. Nous cherchons à taxer nos collecteur·rices de loyers et nos propriétaires pour qu’ils·elles nous rendent enfin ce qu’ils nous ont volé par le passé. Nous cherchons à créer un grand atelier qui réparera les tonneaux. Nous cherchons des technologies qui accélèrent le Tangping plutôt que l’esclavage, pour que les réductions de travail soient tout de suite payantes. Nous cherchons des maisons de soins et des garderies communautaires. Nous cherchons à supprimer les frontières pour que chacun puisse se déplacer librement entre toutes les régions autonomes qui émergeront. En particulier nous cherchons à faire attention à celles et ceux qui sont dans le besoin – à fournir des soins à celles et ceux qui ont souffert physiquement et mentalement ou qui sont en situation de handicap, à fournir de l’argent à celles et ceux qui sont endetté·es, à ouvrir des espaces pour celles et ceux qui ont enduré la discrimination, la stigmatisation et l’injustice…

      #solidarité #propriété_collective

  • #Briançon, capitale des #escartons (1343-1789)

    Signée en 1343, la « #Grande_Charte_des_Libertés » entérinait l’#autonomie du territoire des Escartons, entre #Piémont et #Briançonnais. 675 ans avant que des militants n’y accueillent des migrants, ces vallées transalpines défendaient déjà une organisation basée sur l’#entraide et la #solidarité.

    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/une-histoire-des-micro-etats-44-briancon-capitale-des-escartons-1343-1


    #Les_Escartons #histoire #Hautes-Alpes #république_des_Escartons #élevage #commerce #passage #alphabétisme #alpage #biens_communs #communaux #communauté #forêt #propriété_collective #corvées #entretien_du_territoire #solidarité #escarton #répartition_des_impôts #Italie #France #périphérie #Dauphiné #Royaume_de_France #liberté #impôts #monnaie #justice #Traité_d'Utrecht #frontières #ligne_de_partage_des_eaux #frontières_nationales #frontières_nationales #rencontre #nostalgie

    Anne-Marie Granet-Abisset, minute 30’35 :

    « 1713 est une date capitale pour le fonctionnement de l’Escarton, parce que c’est une décision liée à un traité qui est prise très loin, à Utrecht, et qui va décider de ce qui apparaît comme une zone de périphérie, une zone des marges, et donc, dans les négociations, la France ce qui lui paraît important, c’est la #vallée_de_Barcelonnette, et laisse au Duc de Savoie, ce qu’on va appelé les #vallées_cédées, c’est-à-dire l’escarton de Valcluse, Pragelato, l’#escarton_de_Château-Dauphin, et l’#escarton_de_Oulx. C’est le début de ce qui va être une évolution qui démarre au 18ème, mais qui va s’accentuer au 19ème, où la frontière va se marquer. ça va casser ce qui faisait la force d’un territoire qui fonctionnait de façon presque autonome, en tout cas qui fonctionnait dans une organisation, ce qui ne veut pas dire qu’ils s’aimaient tous, mais en tout cas ils s’entendaient tous pour défendre leurs intérêts. C’est aussi le moment où les militaires arrivent et vont redessiner la frontière : on partage, on dessine, on installe des fortifications en un temps où la frontière va se marquer. »

    Colette Colomban :

    "Puisqu’on va pour la première fois, en Europe, penser les frontières à partir de limites géographiques. Donc on va placer la frontière sur la ligne de partage des eaux, ce qui correspond à la volonté du #Pré_Carré_de_Vauban, c’est-à-dire, délimiter le territoire, les frontières de la France, de façon la plus régulière possible afin qu’elle soit plus facile à défendre et éviter ainsi des bouts de territoires qui s’enfoncent trop en territoire ennemi et beaucoup plus difficiles à défendre. On va du coup border des frontières à des cours d’eau, à des limites de partage des eaux. Les cols qui jusqu’alors étaient vraiment des passages, là deviennent des portes, des fermetures, des frontières. Mongenèvre se ferme à ce moment-là. Il faut imaginer que ça a été vraiment vécu comme un traumatisme, ce traité d’Utrecht, avec vraiment une #coupure de #liens familiaux, de liens amicaux, de liens commerciaux.

    Anne-Marie Granet-Abisset, minute 39’35 :

    Il y a une redécouverte des Escartons, parce que la charte est revenue dans la mairie de Briançon en 1985. Et dans ce cadre-là, les Escartons ont servi de légitimité pour refonder à la fois une #mémoire et une histoire qui a commencé d’abord du point de vue patrimonial, on a mis une association sur les anciens escartons, et puis maintenant, d’or en avant, les escartons sont même les noms de la recréation du Grand briançonnais qui reprend le Queyra, le Briançonnais, mais qui adhèrent des territoires qui ne faisaient pas partie de des anciens escartons. On est en train de reconstituer, en utilisant ce qui a été une avance sur l’histoire... on re-fabrique, on re-bricole une histoire en mettant en avant ce qui était la tradition, c’est-à-dire l’habitude d’#autonomie, la façon de s’auto-administrer, la volonté de garder la maîtrise du territoire, en même temps avec véritablement l’idée de fonctionner avec les vallées qui étaient les anciennes Vallées cédées. Donc les Escartons vont devenir un élément qui caractérise et qui redonne une #fierté à ces territoires considérés, pendant longtemps et notamment au 19ème, comme des territoires enclavés, comme des territoires arcaïques. Ces territoires ont souffert de cette vision qu’ils ont d’ailleurs totalement intégrée et qui fait que, les Escartons étaient un moyen de réaffirmer leur avance sur l’histoire. Leur avance sur l’histoire c’est le fait de constituer un territoire transfrontalier, qui fonctionne comme une région des Alpes à l’intérieur d’une Europe qui serait une Europe des régions"

    Gérard Fromm, 46’20 :

    "Ici on a été une zone de passage, beaucoup d’Italiens sont venus, ont passé le col de Mongenèvre et sont venus s’installer en France à une période où la vie était difficile en Italie. Donc il y a beaucoup de familles qui sont d’origine italienne. On est ici une zone de passage depuis longtemps. On est une zone de migration, donc, naturellement, on a retrouvé un certain nombre de choses. Les Italiens de l’autre côté, beaucoup parlent français, et puis il y a une culture qui est identique : regardez les églises, les clochers ont la même forme, les peintures murales dans les églises ont les mêmes origines. On a vraiment une continuité. Ces éléments-là font qu’aujourd’hui on a d’ailleurs une proximité avec nos amis italiens. On ne se rend pas compte, on est un peu au bout du monde pour les Français, sauf que leur bout du monde il est beaucoup plus loin... les Italiens c’est la porte à côté. Des Briançonnais vont à Turin, Turin c’est à une heure et quart d’ici. Aujourd’hui on a d’ailleurs une proximité avec nos amis italiens dans le cadre des programmes européens, mais aujourd’hui aussi par exemple avec les problèmes des migrants, ce sont des problèmes qu’on partage avec les communes de l’autre côté. On travaille en permanence avec les Italiens.

    Elsa Giraud, guide conférencière et historienne, 49’13 :

    « C’est le milieu dans lequel on vit, qui peut être un milieu hostile, qui est un milieu qui nécessite des connaissances, une habitude. Et si les Escartons sont nés et ont perduré pendant des siècles, c’est parce que nous sommes dans un territoire de passage, parce que nous sommes dans un territoire où on a des populations et des ressources différentes d’un côté et de l’autre. Donc il fallait des passages, des migrations saisonnières pour vivre dans ces montagnes qui ne vous nourrissent pas l’hiver, pour aller en plaine, pour échanger les produits d’un versant et de l’autre de la montagne. Et le point commun c’est ce besoin de se déplacer, de migrer. La géographie et le climat font qu’on est obligé de s’entraider et venir au secours de celui qui est en pleine montagne. Ici, si on ne connaît pas la montagne, en plein hiver on ne passe pas, on y reste. »

    #hostile_environment #environnement_hostile #entraide

    #tur_tur

    #ressources_pédagogiques

  • Terre comuni. Percorsi inediti nelle proprietà collettive del Trentino

    C’è stato un periodo nel corso della storia in cui il Trentino era governato da un plurale ed estremamente diversificato sistema di governo del territorio, in cui le comunità locali godevano di ampi spazi di autonomia nella gestione di beni di interesse collettivo come prati, boschi, aree coltivate, torrenti.

    La sopravvivenza di queste comunità in contesti ambientali così ostili come quelli montani dipendeva da un’attenta e oculata gestione di queste risorse. Tale sistema ha consentito di preservare nel tempo sino ai giorni nostri i delicati equilibri socio-ambientali dei versanti trentini grazie alla definizione di principi impliciti di sostenibilità ambientale, che i cinque itinerari qui proposti intendono svelare.

    Anche se il territorio è molto mutato, continuano oggi ad esistere le istituzioni depositarie di quelle antiche usanze: le proprietà collettive. Qual è l’attualità di queste istituzioni in un mondo radicalmente trasformato? Che cosa possiamo apprendere da questo secolare sistema di gestione sostenibile del territorio?

    Mappe, fotografie, racconti, statuti: attraverso questi strumenti il libro invita all’esplorazione delle terre comuni del Trentino, suggerendo cinque itinerari inediti. Su queste tracce il viaggiatore è introdotto al territorio delle proprietà collettive, cogliendo spunti e suggestioni per approfondire lo stretto legame tra una società, un territorio e le sue istituzioni locali.


    http://www.professionaldreamers.net/?p=2780
    #biens_communs #commons #propriété_collective #Alpes #Trentino #italie #livre

  • Jean GADREY » Blog Archive » Retraites : quand on veut noyer ses vieux…
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2013/09/03/retraites-quand-on-veut-noyer-ses-vieux%E2%80%A6/#

    Retraites : quand on veut noyer ses vieux…

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    La première des questions relatives aux retraites n’est pas de savoir ce que seront en 2050 ou 2060 le rapport retraités/cotisants et le PIB par habitant. Elle est de délibérer de la vie après (et donc pendant) celle du travail « à but économique », tout autant que du sens du travail et des autres activités et moments qui font que la vie vaut d’être vécue. Derrière toute politique publique des retraites, on trouve des représentations conflictuelles de la « valeur » (non économique) de la vie des personnes ayant quitté la sphère du travail économique et des rapports qu’elles entretiennent avec leurs concitoyens de tous âges.

    Pour les grands acteurs du capitalisme financier, c’est simple : les retraites sont une charge et les vieux un fardeau. C’est leur vision de toute la protection sociale – ne parlent-ils pas des charges des entreprises ? – mais aussi des impôts et des taxes, y compris environnementales. Ils abhorrent ces « charges », associées à des biens communs, qui sont pour eux des maux privés et autant d’obstacles à la « libre » exploitation des humains et de la nature. À l’exception des vieux encore rentables selon leurs critères, ou de ceux qui fréquentent leurs conseils d’administration et les institutions politiques plus ou moins sous leur coupe, ils entendent bien faire payer la crise, dont la réforme en cours des retraites, aux retraités AUSSI. En fait, tout le monde va payer, à l’exception des entreprises, qui verront leurs petites hausses de cotisations intégralement compensées par divers cadeaux - religion de la compétitivité oblige - l’essentiel restant de baisser les pensions (le « fardeau ») par divers moyens. Mais tout un travail de propagande s’impose pour y parvenir.

    DES VIEUX TROP NOMBREUX ET TROP COÛTEUX

    Première technique : quand on veut « noyer ses vieux », on en rajoute sur leur nombre à venir (c’est l’aspect démographique) et sur ce qu’ils vont coûter (c’est l’économie de la chose). Pour commencer, démographie fantaisiste à l’appui, on invoque le « péril vieux » devant une opinion qui manifeste souvent une coupable tendresse pour des parents, grands-parents et autres vieux schnoks jugés « improductifs » mais en réalité producteurs de multiples richesses constitutives du bien vivre, à la fois pour les autres et pour eux-mêmes.

    D’où des slogans mensongers sur le plan démographique, mais que les politiques et les affairistes reprennent en boucle. C’est le « fléau du vieillissement » de Valérie Pécresse, c’est Le Monde assurant que « les vieux sont en passe de devenir majoritaires ». Autant de fantasmes politiquement orientés : même en 2060, où l’on devrait atteindre la proportion maximale de plus de 60 ans, il y aurait selon l’Insee un tiers de moins de 30 ans, un tiers de 30-60, et un tiers de plus de 60 ans.

    La cause est-elle entendue ? Non, car nous disent les prêtres de LA réforme, ce qui compte c’est le « fardeau » financier que les « actifs » vont devoir supporter pour entretenir ces incorrigibles retraités s’obstinant à vivre aux crochets des premiers. Et c’est là qu’ils vous sortent avec gourmandise l’implacable ratio retraités/actifs, ou son cousin, dont l’appellation est tout un programme d’enfumage symbolique, le « ratio de dépendance vieillesse », défini comme le rapport entre le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans et la population en emploi.

    #retraites
    #paupérisation ( organisée )
    #ratio
    #PIB

    • En réponse à votre hastag #jeunisme, il me semble que vous avez occulté les gains de productivité qui sont passés de la productivité ( gains de production) -> vers le capital.
      Une petite vidéo en brosse les contours http://sco.lt/7Prv2P .

      Quand passe-t-on de jeune à vieux ?

      ce petit texte de Cavanna ( Esquisses )
      « Vous saviez çà, vous ? Quand un type est ramassé, sur la voie publique ou ailleurs, à la suite d’un malaise, les flics ou les pompiers l’emportent dare-dare vers l’Hôpital le plus proche. Eh bien, de deux choses l’une. Ce type a atteint ou n’a pas atteint l’âge de soixante-cinq ans. S’il ne l’a pas atteint, on va l’aiguiller vers le service adéquat : traumatologie, poumons, coeur, ou il faut, quoi. Bien. Maintenant, si le type a dépassé les soixante-cinq printemps, il est automatiquement viré en gérontologie ( ou gériatrie, je laisse le choix).
      Autrement dit, au-delà d’un certain âge, il n’existe plus qu’une maladie ; la #vieillesse. ) » ... la suite de ce texte « exquis » dans Charlie Hebdo du 4 septembre n°1107

      je vous propose un autre hastag #Âgisme ? .

    • Agisme me convient bien, c’est ce que je voulais dire avec le terme jeunisme, c’était l’idée de l’âge comme critère de discrimination.
      Je ne vois pas le lien avec les gains de productivité en revanche.

      Mais je suis d’accord. Ça fait 6 mois que j’essaie de mettre en forme un article dans lequel je milite pour qu’on arrête d’essayer de défendre ce système de retraite par répartition individualisée, dont l’assiette de financement repose sur la masse salariale des entreprises (c’est à dire que les boites qui réduisent leur masse salariale (licenciements, précarisations, délocalisations..) sont favorisées par rapport à celles qui au contraire privilégient l’emploi). Je milite pour que les « charges sociales » des entreprises soient calculées désormais non plus sur la masse salariale, mais sur leur excédent brut d’exploitation (un peu comme l’impôt sur les sociétés en fait, mais moins en bout de chaine quand même). Ainsi on retrouverait la philosophie de la fiscalité présentée dans la constitution, où les contributeurs participent aux efforts de solidarité nationale (allocations retraites, maladie ou chômage) à hauteur de leurs capacités financières, et non selon une approche individualiste où chaque travailleur est sensé cotiser pour sa pomme façon chaine de Ponzi et dans laquelle on taxe son salaire pour financer les besoins du moment, et qui fait que les boites ont tout intérêt à réduire leurs dépenses salariales pour s’en foutre plein les fouilles...)

  • Pour combler ses déficits, l’#Espagne vend un quart de son #patrimoine_public
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/08/26/pour-combler-ses-deficits-l-espagne-vend-un-quart-de-son-patrimoine-national

    Pour faire face à ses difficultés financières persistantes - son déficit public dépasse les 70 milliards d’euros en 2012 -, l’Espagne a décidé de mettre en vente environ un quart de son patrimoine public, dont de vastes #espaces_naturels. L’un des joyaux de cette grande #braderie publique de plus de 15 000 biens, qui va de bâtiments emblématiques des plus belles rues de Madrid à des terrains non constructibles en bordure d’autoroute ou de voie ferrée, est le domaine de l’Almoraima, en Andalousie.