• Le combat d’une lanceuse d’alerte contre les dérives de la défiscalisation locative, Isabelle Rey-Lefebvre
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/02/12/le-combat-d-une-lanceuse-d-alerte-contre-les-derives-de-la-defiscalisation-l

    Après une longue guérilla judiciaire, Claudy Giroz, ruinée, risque de perdre sa maison. Une décision attendue mercredi.

    Critiquer les méthodes des promoteurs de la #défiscalisation_locative est risqué. Claudy Giroz le vit au quotidien. Elle en a fait son combat depuis plus de dix ans. Mais cette femme, âgée de 67 ans, qui a aidé des dizaines de milliers d’investisseurs d’un bien locatif à se sortir de situations financières ruineuses, affronte à son tour une épreuve difficile.

    Mercredi 13 février, le président du tribunal de grande instance de Bonneville (Haute-Savoie) pourrait ordonner la #saisie de sa maison, faute d’avoir réglé une échéance de 30 000 euros à sa banque. A la suite de la longue guérilla judiciaire que lui livre le promoteur toulousain Omnium Finances, devenu Stellium, spécialiste de la défiscalisation locative, elle a accumulé les dettes.

    Après avoir été, quelques mois, démarcheuse commerciale pour cette société et réalisant qu’elle avait floué des proches, Claudy Giroz a, dès 2007, fondé l’Association de défense des investisseurs et mandataires (ADIM) et dénoncé les méthodes des promoteurs spécialistes de la défiscalisation.

    Leurs techniques de vente sont efficaces : recruter des néophytes comme elle, les former en deux jours et les inciter à contacter leur entourage familial, amical, professionnel, pour convaincre des proches, à l’aide d’un argumentaire type, d’acheter à crédit un logement neuf. Les vendeurs sont aussi encouragés à recruter de nouveaux commerciaux, un parrainage leur permettant d’empocher de juteuses commissions sur les ventes de leurs filleuls.

    « Prison financière »
    Le réseau Omniun a compté, en 2011, jusqu’à 5 000 #commerciaux capables d’écouler en quelques jours des #programmes_immobiliers entiers. Les appartements, achetés à #crédit, devaient être loués six ou neuf ans, dans le cadre des dispositifs Robien puis Scellier, à des loyers censés couvrir les mensualités. L’affaire était présentée comme un investissement pour zéro euro, avec, à la clé, des économies d’impôts et, à terme, un patrimoine pour la retraite.

    Particulièrement ciblés, des ingénieurs, des militaires, des gendarmes ou des chefs d’établissement scolaire bénéficiant, souvent, de logements de fonction qu’ils devront quitter en fin de carrière, donc soucieux de devenir #propriétaires avant cette échéance. Ce public est, en outre, peu familier des techniques financières, encore moins des règles fiscales, mais se montrait confiant dans les avantages fiscaux accordés par l’Etat, tels que présentés dans les simulations des démarcheurs.

    En réalité, de nombreux appartements ne trouvaient pas de locataire et étaient bien loin de rapporter les loyers prévus, rarement compensés par les assurances contre les impayés. L’édifice financier étant compromis, l’avantage fiscal s’évanouit et les investisseurs sont, en plus, contraints de remettre de l’argent chaque mois pour honorer leur crédit, payer les charges, tout en ayant sur les bras un bien dont la valeur est divisée par deux, quand il ne devient pas tout simplement invendable. « C’est une prison financière, je survis et ne veux surtout pas transmettre cela à mes enfants », témoigne un directeur d’école d’Annecy.

    Procès en diffamation
    « Nous, les militaires, on est souvent mutés – j’ai déménagé vingt-trois fois dans ma carrière – et on n’a pas l’occasion de s’acheter un logement pour nos vieux jours. On s’est fait manipuler », raconte une gradée qui, par l’intermédiaire d’une amie, épouse d’un membre de l’état-major, a acquis, en 2005, un petit appartement à Limoges. « On l’a revendu en 2017, douze ans plus tard, à la moitié du prix d’achat, et on doit encore 10 000 euros à la banque. Claudy Giroz nous a soutenus, son combat est juste, c’est une juste ! », juge-t-elle.
    Le système Ommium se révèle diabolique, puisque l’acheteur piégé n’ose pas se retourner contre son vendeur qui est un proche, un parent, un collègue, voire un supérieur hiérarchique – a fortiori un militaire, tenu au devoir de réserve. Souvent, cela a créé des brouilles définitives entre amis et semé du désespoir jusqu’au cœur des familles.

    Les séquelles sont loin de n’être que financières.
    Depuis la cave de sa maison transformée en bureau tapissé de milliers de dossiers, Claudy Giroz conseille les plaignants, les écoute, les soutient, sans oublier de répondre aux sollicitations des journalistes, parvenant à elle seule à donner un réel écho médiatique à son combat. Mais cela lui a valu, de la part d’Omnium, de nombreux procès en diffamation ou en dénigrement, relancés à l’occasion de chaque émission de télévision (dix-huit en tout), de radio, d’article de journaux ou de blogs sur Internet.

    « En dix ans, j’ai été convoquée plus de 90 fois devant des tribunaux, raconte-t-elle, au pénal, au civil, en première instance, en appel et jusqu’en Cassation, à Nanterre, plusieurs fois à Paris, Versailles, Toulouse, Montpellier, Bonneville, Chambéry, sans compter la valse des huissiers qui venaient frapper chez moi. »

    « Maladresse »
    Elle a toujours été relaxée au pénal et n’a été condamnée qu’à deux reprises au civil, une fois à 1 euro symbolique, et une autre à verser 3 000 euros de dommages et intérêts au promoteur pour l’avoir menacé de dénonciation à la presse s’il n’indemnisait pas ses clients. « Une maladresse », déclarait, lors d’une audience à Paris, Me Yves Baudelot, l’avocat, à partir de 2010, de Claudy Giroz. « Ce ne sont pas tant les frais de justice que les déplacements et frais d’hôtels et l’impossibilité de travailler pour gagner ma vie qui ont plombé mes finances », explique-t-elle aujourd’hui, épuisée par ces années de tribulations stressantes.

    « Claudy Giroz ne sait pas refuser d’aider quelqu’un qui appelle au secours – près de 40 000 personnes en douze ans –, elle nous écoute, nous conseille, nous adresse des documents, nous communique des noms d’avocats… », raconte Jacky Lépinay, ingénieur, lui aussi pris, en 2007, dans la nasse d’un investissement locatif déficitaire et aujourd’hui à l’initiative d’une cagnotte en ligne – qui totalisait déjà, le 12 février, plus de 9 000 euros – pour aider la lanceuse d’alerte à sortir de cette mauvaise passe.

    Grâce à l’action de l’ADIM, la loi a déjà évolué puisque, depuis 2014, les nouveaux avantages fiscaux Duflot puis Pinel sont circonscrits aux villes où existe une demande locative avérée.
    Mais l’énorme contentieux de la défiscalisation immobilière, bien décrit dans deux ouvrages, Défiscalisation ou défricalisation de Claudy Giroz (Porte Voix Editions, 2012) et Robien, Sellier… Ruinés ! Le plus grand scandale de l’après-guerre, d’Erwan Seznec (Le Seuil, 2013), qui évoque, lui, 50 000 dossiers, n’en finit pas d’encombrer nombre de tribunaux de grande instance de France.

    #dette

    Omnium Finance ou les dérives de la défiscalisation , Isabelle Rey-Lefebvre, 20 septembre 2010

    Basé à Toulouse, ce spécialiste de l’#immobilier locatif fait l’objet d’une enquête judiciaire pour escroquerie, faux en écriture et usage de faux

    Une véritable industrie de la défiscalisation immobilière s’est développée grâce aux avantages fiscaux accordés aux investisseurs dans un logement neuf destiné à la location. Le dispositif Robien a suscité, entre 2003 et 2008, l’édification de près de 350 000 logements ; le dispositif Scellier, qui a pris sa suite, a permis d’en construire 65 000, en 2009. Des promoteurs se sont spécialisés dans ce créneau, proposant des packages où l’investisseur achète un logement, sa gestion locative et les assurances pour loyers impayés ou vacance. Avec cet argument décisif : « On s’occupe de tout ! »

    Basée à Toulouse, la société Omnium Finance a été créée par Xavier Chausson en 1992. C’est l’un de ces défiscalisateurs en série, qui dit avoir commercialisé à ce jour 25 000 logements. Elle fait l’objet d’une enquête judiciaire pour escroquerie, faux en écriture et usage de faux, confiée au juge d’instruction toulousain Philippe Guichard. Deux de ses collaborateurs, Jérôme Dumort, directeur général d’Omnium Courtage, filiale plaçant des assurances-vie, et Pascal Berthomieu, directeur commercial aujourd’hui parti s’occuper d’une antenne canadienne, ont été mis en examen en juin 2010.

    La justice soupçonne une #escroquerie à l’assurance sur certains contrats d’assurances loyers impayés souscrits auprès du GAN, qui s’est porté partie civile. Dans nombre de résidences, les appartements, une fois livrés, ne trouvaient pas de locataire. Or, pour faire jouer l’avantage fiscal, le logement doit être loué douze mois au plus tard après l’achèvement de l’immeuble (une règle assouplie en octobre 2009). Les propriétaires qui n’ont pu bénéficier de la réduction d’impôt se retournaient alors vers Omnium Finance qui a, selon son site Internet, indemnisé 650 d’entre eux, soit 2,5 % des clients, pour 7 millions d’euros.

    Mais l’enquête judiciaire a permis de découvrir qu’Omnium Gestion (la filiale administration de biens) avait, dans certains cas, tenté de faire indûment jouer l’assurance loyers impayés en produisant des baux antidatés, afin de respecter le délai de douze mois. La gendarmerie a épluché 500 baux dans 42 résidences gérées par Omnium et révélé qu’une centaine étaient faux ou antidatés, avec des taux d’anomalies pouvant atteindre 50 % dans certaines résidences.

    Sont aussi visés les procédés de commercialisation et de recrutement des vendeurs d’Omnium Finance. Le groupe a mis au point une redoutable mécanique pour recruter des milliers de vendeurs par cooptation. La méthode est de solliciter collègues, amis, famille, même sans expérience dans l’immobilier. Ce recrutement « sur un territoire relationnel » est revendiqué par la société, qui forme elle-même ses conseillers qui ne sont pas salariés mais vendeurs #indépendants. Jean-Pierre Astruc a témoigné, le 4 mai 2010, devant le tribunal de grande instance de Paris, lors d’un procès en diffamation lancé par Omnium : « On est convoqué dans un grand hôtel pour deux jours de formation. On nous inculque une méthode de vente avec des phrases-clés pour contrer les objections des futurs acquéreurs, puis le formateur nous invite à lister toutes les personnes de notre entourage à qui l’on peut proposer un logement et à démarrer notre activité sans attendre la carte professionnelle d’agent immobilier. »

    Omnium propose aussi des #assurances-vie, ce qui suppose que ses vendeurs aient le statut de conseiller en investissement financier, qui s’obtient après cent cinquante heures de formation."A l’issue d’un stage succinct, le formateur nous remet un questionnaire à choix multiples, mais nous souffle les bonnes réponses. Pas étonnant que tous les stagiaires aient réussi l’examen, et se soient vu remettre une attestation", poursuit M. Astruc. Ce document vise à remplir les exigences de la réglementation du statut de conseiller en investissements financiers (CIF).

    La vente des logements se fait en général par démarchage auprès des proches du conseiller, qui touche une commission de 3 % à 6 %. La plupart des conseillers ne vendront qu’un ou deux lots, mais celui qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 480 000 euros, un seuil qui peut être atteint avec deux ou trois opérations, accède au statut de « manager ». Il peut alors recruter d’autres vendeurs, les parrainer et percevoir des commissions sur les transactions conclues par ses filleuls. Les meilleurs grimpent dans la hiérarchie et deviennent manager « étoile », « planète », puis « constellation » et enfin « galaxie » ! Ils peuvent alors percevoir plus de 400 000 euros par an.

    Au plus fort de l’activité, en 2007, Omnium a compté jusqu’à 3 500 conseillers vendeurs coiffés par 115 managers « galaxie », dont beaucoup sont d’ailleurs d’anciens du « Groupement », la société Groupement des professionnels du marketing (GPCM), un réseau qui a mis au point ces méthodes de vente et a déposé le bilan en 1999 à la suite d’une plainte pour escroquerie.

    Il n’est pas étonnant qu’avec une telle force commerciale, le groupe ait pu écouler des milliers de logements à des prix bien au-dessus du marché, car il faut rémunérer les multiples niveaux de vendeurs.
    Le groupe est, en outre, assigné au civil par des milliers de clients s’estimant lésés. Beaucoup des plaignants sont membres de l’Association de défense des investisseurs et mandataires (ADIM), qui regroupe les représentants d’une centaine de résidences Omnium fédérant chacune entre 12 et 230 copropriétaires.

    Quant à M. Chausson, PDG d’Omnium, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions, il cherche à se désengager et à se recentrer sur la promotion. La filiale d’administration de biens, Omnium Gestion, aujourd’hui rebaptisée Jyloge, a été cédée en 2009 au groupe Urbania, visé, lui, par une information judiciaire.

    Omnium combat pied à pied ses détracteurs , I. R.-L., 20 septembre 2010

    UNE INTENSE guerre d’influence dans les médias et les prétoires oppose la direction du groupe Omnium et son président, Xavier Chausson, à Claudy Giroz, qui fut conseillère dans le groupe, d’août 2005 à décembre 2007, avant de réaliser qu’elle avait entraîné des investisseurs dans de mauvaises affaires, en raison de la qualité des résidences, de leur prix et de leur implantation.

    Le 13 décembre 2007, Omnium Finance met fin à la collaboration de Mme Giroz, qui réclamait l’indemnisation de ses clients et 500 000 euros de préjudice, en menaçant de porter plainte et de déclencher « un tsunami médiatique en France et en Allemagne pour révéler les agissements du groupe ».

    Cela lui a valu d’être condamnée pour chantage, le 30 mars 2009, par le tribunal correctionnel de Toulouse, jugement cassé en appel le 29 juin 2010. Mme Giroz a aussi été condamnée pour dénigrement, le 19 septembre 2008, par le tribunal de Bonneville, décision confirmée par la cour d’appel de Chambéry et faisant l’objet d’un pourvoi en cassation. S’estimant victime d’une entreprise de déstabilisation, Omnium a intenté sept procédures contre Mme Giroz, dont les ressources sont limitées : « Avec l’ensemble des procès liés à cette affaire, j’en suis à 56 audiences, civiles et pénales, à Paris, Toulouse, Bonneville, Chambéry, 72 visites d’huissiers... Récemment encore, Omnium m’a attaquée pour diffamation mais a été débouté, le 8 juin 2010, une décision aujourd’hui en appel. »

    La bataille se joue aussi sur Internet, où le défiscalisateur traque sites, blogs, forums le mettant en cause. Il a réclamé par voie de justice à Google, Free et JFG Networks de livrer l’identité de ses détracteurs et de bloquer leurs contributions. Cette procédure a pour le moment échoué en première instance, mais Omnium poursuit en appel. La bataille continue.

  • Les propriétaires s’insurgent contre la culture du cannabis à domicile Benoit Ste-Marie Directeur général de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) - 1 Juin 2à18 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/529302/les-proprietaires-s-insurgent-contre-la-culture-du-cannabis-a-domicile

    Les propriétaires de logements locatifs procurent un toit à des ménages et à des familles vivant en collectivité dans une promiscuité où les comportements des uns affectent le bien-être des autres. Au-delà de l’obligation légale de procurer pleine jouissance paisible des lieux au locataire, le propriétaire a aussi l’obligation #morale d’offrir un lieu où le vivre-ensemble implique des limites aux libertés individuelles : faire du bruit, négliger la propreté, garder un animal dangereux, fumer, etc. Or, la légalisation du cannabis est incompatible avec ces obligations et représente un danger réel pour les occupants.


    Les propriétaires sont responsables du bien-être de familles, d’enfants, d’aînés et de personnes malades. En bons pères et mères de famille, ils ne peuvent que s’opposer fermement à la légalisation de la culture du cannabis à domicile.

    Au #Québec, un locataire peut continuer de fumer illégalement de la marijuana pendant des mois et parfois même pendant deux ans avant que le propriétaire obtienne une audience à la Régie du logement. Les délais judiciaires y sont démesurés. Ce tribunal ordonnera alors de cesser l’activité — ordonnance qui ne sera pas forcément respectée par la suite — ou résiliera le bail.

    En pratique toutefois, le propriétaire seul ne peut pas faire cesser la consommation, la culture ou même le #trafic de cannabis. S’il s’adresse au tribunal, le propriétaire aura le fardeau de la preuve et les plaignants — les autres locataires — craindront de témoigner contre leur #voisin.

    Attrait économique
    Fumer et cultiver le #cannabis a jusqu’ici été une activité criminelle, mais plusieurs enfreignent la loi : 42 % des #propriétaires ont, dans la dernière année, constaté qu’un #locataire fumait du cannabis et 5 % ont découvert une #culture dans au moins un de leurs logements. En légalisant le cannabis, la consommation s’étendra et les problèmes dans les #immeubles aussi. L’attrait économique qu’auront les individus pour la culture à domicile, désormais encouragée par le gouvernement fédéral, fera bondir le taux de locataires qui s’y adonnent, au détriment de la santé, de la sécurité et des relations entre locataires #voisins.

    La culture de cette drogue à domicile est déjà une catastrophe : humidité excessive causant des moisissures, équipements ou procédés non sécuritaires, absence de contrôle, revente et distribution à des tiers. Cela entraîne l’augmentation de la prime d’assurance, la dégradation du bâtiment et le départ de locataires voisins affectés. C’est sans compter les risques d’incendie, de dommages et de querelles interminables entre locataires et propriétaires.
    Le #propriétaire épuise son temps de gestion dans des démarches judiciaires pour tenter de rétablir l’équilibre de vie indispensable aux #locataires. Permettre à monsieur et madame Tout-le-Monde de cultiver son cannabis dans un lieu résidentiel qui ne lui appartient pas est inconcevable, alors que le produit sera accessible en magasin et en ligne. En ce qui concerne cette culture à des fins personnelles, comment contrôlerait-on la limite de quatre plans autorisés par le gouvernement du #Canada ? Impossible.

    Il est tout aussi inquiétant de penser que la loi fédérale banalisera le produit et ses effets sur la santé. Le Québec adoptera sous peu une loi interdisant la production à domicile, mais le fait qu’une loi fédérale l’autorisera lance un message inverse qui, déjà, cautionne moralement les gens à le cultiver, y compris pour faire de l’argent.

    Les ministres fédéraux de la Santé et de la Justice ont récemment cosigné une lettre défendant leur approche en comparant la culture du cannabis à la production à domicile de #bière ou de vin. Entendons-nous, fabriquer de la bière est complexe et coûteux, alors que fabriquer du cannabis est facile et lucratif. Quant aux effets sur la santé, comment peut-on oser comparer le cannabis à la bière ?

    En toute logique, le gouvernement fédéral ne devrait pas permettre la culture du #cannabis à domicile.

    #MDR #Humour

  • #Banca_della_terra

    Il progetto che presentiamo, denominato “Banca della Terra”, si propone i seguenti obiettivi:

    contrastare l’abbandono dei terreni e delle produzioni da parte dei soci di cooperative
    mantenere ed incrementare la produttività dei terreni in abbandono
    favorire il ricambio generazionale in agricoltura.

    Il progetto coinvolge nove cooperative operanti in diverse filiere (vitivinicola, olivicola olearia, florovivaismo, cerealicola) e prevede l‘assegnazione dei terreni resi disponibili attraverso varie forme contrattuali, mantenendo pur sempre la centralità del ruolo delle cooperative in questi processi di mobilità fondiaria (la cooperativa come Banca della Terra - con rapporti di deposito, prestito, intermediazione-).
    In particolare si intende prevedere la possibilità, attraverso clausole statutarie, regolamenti interni ed appositi contratti, per i soci di una coop di conferimento (ma anche per i terzi) che non vogliono continuare l’attività di coltivatori diretti, di concedere alla cooperativa (o ad altri soggetti del medesimo circuito ) per un determinato periodo temporale deciso dal socio, il proseguimento dell’attività agricola allo scopo di mantenerlo produttivo. Sono stati individuati tre filoni principali:

    La coop di conferimento si candida a coltivare direttamente il terreno-in-abbandono e organizza una nuova attività: la conduzione terreni.

    In questo caso:

    cooperativa di servizi diventa una cooperativa con scopo mutualistico plurimo servizio-lavoro
    Il vecchio socio conferitore che si ritira, affida il proprio terreno (costituzione di un usufrutto o affitto alla cooperativa)

    La coop di conferimento promuove la costituzione di un’apposita azienda agricola (cooperativa di lavoro) per la conduzione dei terreni-in-abbandono, e la ammette come socia

    In questo caso:

    Un nuovo soggetto imprenditoriale (la coop di lavoro) svilupperà l’azienda agricola con il compito di conduzione dei terreni che proverranno in usufrutto/affitto dai soci recedenti
    La coop di lavoro dovrà necessariamente diventare socia della coop di conferimento e dovrà conferire i propri prodotti alla cooperativa di trasformazione

    La coop di conferimento interviene a monte, coordinando la mobilità fondiaria tra i soci; il rapporto di usufrutto o di affitto dei terreni si svilupperà direttamente tra essi

    In questo caso:

    La cooperativa di conferimento si propone di svolgere per i propri soci sostanzialmente un’attività di intermediazione fondiaria, favorendo l’incrocio tra la domanda e l’offerta dei terreni-in-abbandono
    Il vecchio socio conferitore che si ritira, affida il proprio terreno direttamente ad un altro socio della cooperativa (costituzione usufrutto in favore dell’altro socio per un periodo determinato affitto )

    http://www.labancadellaterra.it
    #terres #Italie #alternatives #agriculture #propriétaires #propriété_privée #utilisation #base_de_données #jeunes

    Un projet intéressant de mise en commun, via des plateformes virtuelles notamment, des propriétaires de terres qui ne les utilisent pas et des (jeunes) agriculteurs qui nécessitent de la terre pour leur projet d’agriculture.
    ça peut notamment intéresser @odilon

    Le nouveau site semble celui-ci (consultation 25.08.2022) :
    https://www.ismea.it/banca-delle-terre

    cc @albertocampiphoto @wizo

  • Covoiturage : bienvenue dans un capitalisme de crevards
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Covoiturage-capitalisme-de-crevards

    Mais depuis que le covoiturage est devenu une pratique commune, je rencontre plutôt des personnes qui me prennent pour un billet de banque. Les conducteur les plus sympa que je croise désormais, c’est ceux qui ont la fibre commerciale et ont investi dans une plus grosse voiture pour prendre plus de monde et maximiser leur profit. Je finis par adopter le masculin au lieu de l’écriture épicène parce que dans mon expérience (j’ai beaucoup covoituré vers 2010-2011) les conducteurs sont souvent des hommes et les passagères des femmes. Et ça se sent.

    #covoiturage #capitalisme #transport #train

  • Le danger Github (revu et augmenté) | Carl Chenet’s Blog
    https://carlchenet.com/le-danger-github-revu-et-augmente

    Revue critique complète des problèmes et dangers liés à l’utilisation massive et quasi-exclusive du système propriétaire Github comme plate-forme de développement (se réfère aussi au triste sort de Sourceforge)

    L’application Github appartient et est gérée par une entité unique, à savoir Github, inc, société américaine. On comprend donc rapidement qu’une seule société commerciale de droit américain gère l’accessibilité à la majorité des codes sources des applications du Logiciel Libre

    (si vous êtes fan de Github, lisez ce billet avant de vous fourvoyer plus loin...)

    Voir aussi « Du danger d’un acteur non-communautaire dans votre chaîne de production du Logiciel Libre » sur https://carlchenet.com/du-danger-dun-acteur-non-communautaire-dans-votre-chaine-de-production-d

    Devant la massification des interdépendances entre les différents projets et le développement important du Logiciel Libre, aujourd’hui rejoint par les principaux acteurs hier du logiciel privateur comme Microsoft ou Apple qui aujourd’hui adoptent et tentent de récupérer à leur profit nos usages, il est plus que jamais dangereux de se reposer sur un acteur non-communautaires, à savoir en général une entreprise, dans la chaîne de création de nos logiciels.

    Voir aussi : https://seenthis.net/messages/549593

    #github #critique #propriétaire #git #développement #centralisation #uniformisation #npm #npmgate #dépendance

  • Il y a cent ans, la victoire des suffragettes britanniques
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/02/06/il-y-a-cent-ans-la-victoire-des-suffragettes-britanniques_5252597_3232.html

    Le 6 février 1918, le roi George V promulgue le « Representation of the People Act », loi ouvrant le droit de vote aux femmes aux élections nationales. Historique, la date ne marque pourtant qu’un acquis partiel : seules sont concernées les femmes âgées de plus de 30 ans, #propriétaires ou femmes de propriétaire. Les hommes, eux, jusqu’alors soumis au #vote_censitaire, obtiennent de pouvoir voter sans condition de statut social à partir de 21 ans, 19 s’ils sont militaires. La loi maintient alors une différence d’âge entre les sexes pour s’assurer que les hommes, à la suite de l’hécatombe de la guerre, ne deviennent pas minoritaires dans le corps électoral . Seules 40 % des #femmes britanniques accédèrent alors à la pleine citoyenneté. Elles obtiendront l’#égalité_électorale en 1928, seize ans avant les Françaises.

    #suffragettes #droit_de_vote #RU

  • #Film « Fin_de_la_pauvreté ? »

    Alors qu’il y a tant de richesse dans le monde, pourquoi y-a-t-il encore tant de pauvreté ? Ce film nous offre une contribution éclairée et intelligente à la compréhension des mécanismes qui pérennisent la pauvreté dans le monde.

    Alors qu’il y a tant de richesse dans le monde, pourquoi y-a-t-il encore tant de pauvreté ? C’est la question que pose La fin de la Pauvreté ?

    Des favelas d’Amérique latine aux bidonvilles d’Afrique, des économistes de renom, des personnalités politiques et des acteurs sociaux révèlent comment les pays développés pillent la planète ; un saccage qui menace ses capacités à soutenir la vie et accroît toujours plus la pauvreté.

    Ce film démontre comment, depuis cinq siècles, le Sud finance le Nord, d’abord à travers les conquêtes, puis ensuite par le truchement de certaines de nos institutions internationales, en imposant des modèles économiques et enfin, il souligne le rôle prédominant de Wall Street.

    La fin de la Pauvreté ? offre une contribution éclairée et intelligente à la compréhension des mécanismes qui pérennisent la pauvreté dans le monde.
    25% de la population mondiale consomment 85% des richesses et nous consommons 30% de plus que ce que la planète peut régénérer.
    Nous sommes 6 milliards d’humains sur terre, 1 milliard de personnes ont faim tous les jours... dont 300 millions d’enfants.
    En 2030 nous serons 9 milliards, peut-on ignorer encore la pauvreté ?

    Toutes les 3 secondes, une personne meurt de faim, en majorité les enfants de moins de 5 ans.

    https://www.youtube.com/watch?v=4nk0AamJSsk

    #colonialisme

    Ici une présentation du film :
    https://local.attac.org/13/aix/IMG/pdf/LaFinDeLaPauvreteDP_-_pdf_1_.pdf

    #documentaire #pauvreté #richesse

    Citations :

    #Joshua_FARLEY : « Il est intéressant de noter que les sociétés ayant la distribution de revenus la plus inéquitable ont tendance à être les sociétés plus violentes. Il n’y a qu’une toute petite corrélation entre extrême pauvreté et crime. Il y a une forte corrélation entre partage inégal du revenu et #crime ».

    Film de Philippe DIAZ, La fin de la pauvreté ?, 2010.
    → Joshua Farley, prof. University of Vermont : https://www.uvm.edu/envprog/people/joshua-farley
    #inégalités #criminalité #violence #partage_des_richesses

    #Clifford_COBB : « La pauvreté dans le monde ne peut être éliminée que si les pauvres eux-mêmes disent ’on veut la #justice, pas la #charité'. Un exemple de cette justice est l’effacement de la #dette_internationale. Un autre élément serait de changer le système d’#impôts partout dans le monde. Aujourd’hui, la plupart des impôts tombe sur les pauvres sous forme d’impôts à la consommation et impôts sur les salaires. Si on voulait être juste la plupart des impôts devrait porter sur les personnes. Un troisième élément que les pauvres devraient demander c’est une #réforme_agraire redonnant la terre à ceux qui la travaillent et non à quelques #propriétaires_terriens. Un quatrième élément est d’arrêter la #privatisation des #ressources_naturelles ».

    Film de Philippe DIAZ, La fin de la pauvreté ?, 2010.
    #dette #terres
    #ressources_pédagogiques

  • John Stoltenberg : Sexualité masculine — ce qui rend sexy la possession d’autrui. | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2017/07/03/john-stoltenberg-sexualite-masculine-ce-qui-rend-sexy-la-possessi

    Le rapport économique entre propriétaire et personnes appropriées se retrouve dans toute l’histoire de l’humanité : dans l’esclavage et dans la traite des esclaves, dans la famille et la propriété paternelle du cheptel humain élevé. Ce qui n’est pas souvent mentionné est la façon dont le rapport économique entre propriétaire et personnes appropriées est devenu la substance et l’infrastructure de tous les rapports sexuels qui construisent le genre social. Pour que la fiction sociale du genre ait un sens émotionnel et physique dans les corps et les cerveaux humains — pour que certains êtres humains aient vraiment le sentiment d’appartenir à la classe de sexe « hommes » — un érotisme doit être appris, un érotisme de la possession ; et cet érotisme doit être vécu avec la même énergie que le genre lui-même. Qu’un être humain « possède » un autre être humain ne consolide pas en soi l’identité de genre. Par contre, posséder un être humain réel par le sexe donne du sens au genre ; cela donne une résonance émotionnelle et physique au fait de posséder, cela incruste le genre dans les corps et dans le cerveau. La fiction sociale du genre ne semble réelle que dans le cadre d’un certain érotisme de l’économie — lorsque « posséder » équivaut à la même excitation sexuelle qu’être « l’homme dans la situation ».

  • 220 femmes : tuées par leur conjoint, ignorées par la société
    http://www.liberation.fr/apps/2017/06/220-femmes-tuees-conjoints-ignorees-societe

    220 femmes tuées par leur conjoint, ignorées par la société

    Une enquête de Juliette Deborde, Gurvan Kristanadjaja et Johanna Luyssen
    Illustrations : BIG
    Production : Six Plus

    Elles s’appelaient Géraldine, Christelle, Ninon, Marine, Carole, Myriam. Toutes sont mortes ces derniers mois sous les coups de leur mari, compagnon ou ex-conjoint. Leur décès a eu lieu dans l’indifférence générale, politique et médiatique. Les circonstances de la mort de ces femmes ont parfois été résumées en quelques lignes dans une dépêche AFP, comme autant d’événements anecdotiques. Les titres de presse régionale les ont systématiquement traitées dans la rubrique faits divers, qualifiant l’événement de « crime passionnel », de « différend conjugal » ou de « drame de la rupture ». Autant d’euphémismes pour qualifier des homicides qui se produisent le plus souvent dans l’intimité du domicile conjugal, sans témoin. Les victimes n’ont parfois pas de prénom, pas de profession. Il arrive que seul leur âge et le mode opératoire de leur agresseur apparaissent : « étranglée », « battue à mort », « tuée par balle », au « couteau de cuisine » ou « à coups de fer à repasser ». Des meurtres passibles de la réclusion criminelle à perpétuité (au lieu de 30 ans), le fait que l’auteur soit le compagnon ou l’ex-conjoint de la victime étant une circonstance aggravante. Après avoir vu passer, une nouvelle fois, l’un de ces titres sans que cela n’émeuve grand-monde, nous nous sommes demandé qui étaient ces femmes. Nous avons recensé les articles des journaux locaux, régionaux et nationaux, pour tenter d’en savoir plus sur ces victimes anonymes. Ce corpus n’est pas exhaustif : tous les cas n’ont pas été relayés par la presse, et quand ils le sont, c’est souvent de manière parcellaire. Ce travail permet de prendre conscience de ce que les chiffres ne disent pas : les noms, prénoms, âges, situations familiales, professions, mais aussi les circonstances de la mort de ces femmes, les éventuels antécédents ou le traitement judiciaire. Au total, Libération a enquêté sur 220 décès de femmes. Toutes ont été tuées par leur conjoint, leur mari ou ex entre 2014 et 2016.

    cela fait résonance avec l’article de slate dont le signalement ici a été pourri
    #féminicide #meurtre #femmes #sexisme #violences_conjugales

    • j’en profite pour remettre ici un texte que je trouve très interessant car il donne des explications assez fines aux comprtements de ces hommes. Surtout il fait le lien avec les nouvelles methodes d’opression des hommes au moment de la séparation et l’aide que l’état leur donne via le divorce et les gardes pour mieux oppresser les femmes. Comment les prétendus « nouveaux pères » se servent de la loi pour tuer leur ex.
      https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2002-2-page-8.htm

      Le texte est très long, j’en ai extrait quelques parties qui me semblent intéressantes et que je remet ici :

      En même temps, des théories féministes sur l’identité de genre se développaient sur la base de la théorie psychanalytique de la relation objectale ; elles soutenaient que les mères étaient seules responsables de la domination masculine à cause de leur manière d’éduquer les enfants (Dinnerstein, 1976 ; Chodorow, 1978) [6][6] La base de cette théorie est la suivante : « Les femmes.... Certaines critiques de ces théories féministes des relations objectales considéraient les hommes plus comme des victimes que comme des agents de la domination patriarcale et blâmaient en premier lieu les femmes puisqu’elles élèvent seules les enfants et détiennent le pouvoir émotionnel (Segal, 1987 ; Brittan, 1989 ; Connell, 1987 ; Cornwall et Lindisfarne, 1994). Par ailleurs, il faut relever que l’idée selon laquelle l’augmentation de l’investissement affectif des hommes auprès des enfants correspond à une diminution de l’autorité patriarcale dans les familles est contestée par les récentes études historiques, basées sur du matériel autobiographique, des pratiques de « paternage » au XIXe siècle (Tosch, 1996, 1999 ; Davidoff et al., 1999). Par exemple, Tosch a montré, dans son étude sur les pères de classe moyenne et sur la construction de l’identité masculine dans la première moitié du XIXe siècle, que ces pères étaient souvent très impliqués dans la « relation affective » avec leur enfant, mais que cette éducation « virile » était uniquement liée aux valeurs d’autorité morale paternelle et cherchait surtout à transmettre aux fils les caractéristiques « masculines ». Tosch soutient que, en dépit des variations historiques des rôles paternels, la règle du père perdure, car l’autorité paternelle demeure liée aux idées d’estime de soi, de statut et d’identité masculine.

      et

      Des groupes tels que les Families need fathers prétendent que les femmes sont responsables de ces inégalités évidentes dans la division sexuelle du travail, car elles exercent le « pouvoir domestique » à la maison et refusent de le partager avec les hommes. Certaines féministes libérales ont repris ce concept de « pouvoir » domestique : elles soutiennent que, puisque les femmes sont supposées devoir élever les enfants, cela leur donne un pouvoir « caché ». C’est leur responsabilité d’encourager les compétences masculines (Backett, 1987). Les féministes du New Labour ont aussi adopté ce discours culpabilisant les femmes, qui influence les politiques sociales récentes et considère les mères comme un obstacle majeur à l’augmentation de la participation des hommes à l’éducation des enfants (Williams, 1998).
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      Ces discours accompagnent une focalisation accrue sur la valeur genrée différente de l’investissement des pères, qui consolide les arguments soutenant que les enfants ont besoin de leurs pères. Le fait que les pères s’occupent moins de leurs enfants n’a ainsi plus d’importance, puisque leur contribution au développement de l’enfant repose sur les valeurs morales et masculines (supérieures) qu’ils apportent à la relation père-enfant (Williams, 1998). Par exemple, Burges et al. (1997) démontrent que « le manque de preuves de l’investissement paternel dépend de la nature des soins paternels plutôt que de leur absence ». D’autres chercheurs, aux États-Unis, Hawkins et Dollahite (1995), affirment que les « pères ne sont pas des mères et ne doivent pas essayer de l’être ». Ils considèrent que l’activité paternelle la plus importante est la « responsabilité éthique des hommes pour les générations futures », « leur travail de relation » et la « stimulation intellectuelle qu’ils procurent aux enfants à travers le jeu ».

      sur la violence masculine et le contexte des séparation

      La violence domestique, les enfants et le droit de visite
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      La violence masculine contre les femmes a été reconnue par le Home Office  [7][7] Le département du gouvernement anglais responsable... comme un problème vaste et considérable, et à partir du témoignage d’enquêtes locales (voir par exemple Mooney, 1993 ; Radford et Dominy, 1996), il semble qu’une femme sur quatre soit susceptible d’en faire l’expérience au cours de sa vie (Home Office, 1999). Ces enquêtes ont également révélé qu’un tiers au moins des femmes subissent des violences accrues après la séparation (voir aussi Mirlees-Black, 1995). On ne sait pas actuellement combien d’enfants vivent la violence domestique au quotidien ou sont affectés par ses conséquences dans le contexte postérieur à la séparation, mais l’enquête British Crime de 1996 a montré que la moitié des femmes qui subissaient des violences domestiques étaient des mères (Mirlees Black et Byron, 1999).

      Des études féministes concernant l’impact de la violence domestique sur les enfants sont venues s’inscrire en faux contre les idées reçues présentant les mères comme les plus susceptibles de maltraiter physiquement ces derniers dans ce contexte. Ces études ont révélé une corrélation élevée entre violence domestique et mauvais traitements physiques par le même auteur. Par exemple, en examinant 116 rapports hospitaliers sur des cas de mauvais traitements envers les enfants où la violence domestique était également présente, les chercheurs américains Stark et Flitcraft ont découvert que les pères violents étaient trois fois plus susceptibles d’être les principaux auteurs de maltraitance des enfants que les mères (Stark et Flitcraft, 1988). Une autre étude américaine (Bower et al., 1988) a révélé une corrélation élevée entre la gravité de la violence domestique et la gravité des mauvais traitements physiques infligés aux enfants par des pères, dans un échantillon spontané de 775 mères qui avaient subi des violences domestiques. Ces auteurs ont affirmé que les deux formes de violence visaient le « maintien de la dominance familiale » (Bower et al., 1988 : 166). Dans une moindre mesure, des études ont également examiné les connexions entre la violence domestique et les agressions sexuelles envers les enfants perpétrées par les pères. Hooper (1992), par exemple, dans une enquête à petite échelle sur les mères, a trouvé que cette violence était souvent utilisée pour les empêcher de percevoir l’agression sexuelle contre l’enfant, tandis que Hester et Pearson (1988), en examinant 44 dossiers d’enfants placés sous protection ont estimé que la violence domestique et l’agression sexuelle envers l’enfant par le même auteur étaient co-présentes dans la moitié des cas.

      –—

      Au vu des textes mentionnés ci-dessus, on comprend que beaucoup de recherches entreprises sur les pères se soient concentrées sur les plus ou moins prétendues contraintes imposées à leurs relations avec leur enfant, et en particulier sur le « paternage » en contexte de post-séparation et de post-divorce. Toutefois, dans ce domaine, les recherches ont mis en évidence des découvertes étonnamment cohérentes, même si ces recherches ont été menées à partir d’une pluralité de perspectives différentes, dont toutes n’étaient pas féministes. Par exemple, elles constatent que la préoccupation de la majorité des pères lors de la séparation n’est pas de satisfaire les besoins et les intérêts des enfants, mais la perception de leur propre perte en pouvoir direct et contrôle des femmes et des enfants, et ce, qu’il y ait ou non usage de violence domestique (Simpson et al., 1995 ; Arendell, 1995 ; Smart et Neale, 1999).
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      Smart et Neale ont interrogé aussi bien des mères que des pères dans leurs investigations sur le « parentage » après divorce et ils ont constaté que, en dépit de quelques exceptions individuelles, la majorité des hommes interrogés considèrent la décision des femmes de mettre fin à leur relation comme un coup porté à leur identité masculine, et que souvent ils cherchent, par réaction, à créer « le plus de grabuge possible », utilisant pour cela leurs relations avec les enfants. Or, loin de s’opposer à ces relations, les préoccupations des mères concernent généralement la non-fiabilité des engagements des pères quant à l’exercice du droit de visite et leurs capacités à prendre soin des enfants. Smart et Neale racontent également comment la plupart des pères considèrent tout effort pour normaliser les relations avec les enfants ou pour répondre au souci des mères concernant la qualité de ces relations, comme une limitation de leurs droits à la possession de l’enfant. Toutefois, la plupart des pères ne souhaitent pas avoir la responsabilité de s’occuper à plein temps des enfants mais veulent « voir les enfants lorsqu’ils en ont envie – ils ne veulent pas que les mères se plaignent s’ils les ramènent en retard, ou s’ils leur ont fait manger n’importe quoi, ils veulent davantage voir les enfants, mais seulement lorsque cela les arrange, et non lorsque cela arrange les mères » (Smart et Neale, 1999 : 146).
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      Les mères, de leur côté, voient les enfants et les pères comme détenteurs de droits, mais pas elles, et elles se perçoivent comme n’ayant à l’égard des enfants que des responsabilités. Cette étude a mis en lumière des différences genrées significatives quant à la manière dont les mères et les pères se perçoivent comme parents, les mères sentant qu’on attend d’elles qu’elles donnent la priorité aux besoins des enfants, se préoccupent de la qualité des soins et de l’attention apportés aux enfants lors des visites, tandis que les pères se soucient davantage de leurs propres droits de propriété sur les enfants et de l’effet de ces derniers sur leur propre statut masculin.
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      L’étude de Simpson et al. (1995) a débouché sur des constatations analogues, mais centrées sur le sentiment de perte éprouvé par les pères lors de la séparation et du divorce. Selon eux, ce qui préoccupe le plus les pères, c’est la perte non seulement d’un sentiment de pouvoir et de contrôle sur la famille, mais aussi de leur statut paternel et de leur influence sur les enfants. Pour prendre un exemple de préoccupation particulière, ils mentionnent le désir d’inculquer leurs propres valeurs aux enfants, et la crainte que ceux-ci n’adoptent les valeurs maternelles.

      –----
      et plus spécifiquement sur les « nouveaux pères » et la capacité impressionnante des dominants à s’adapté et contré l’émancipation féminine.

      Une chose est remarquable : tandis qu’il était clair que les pères faisaient usage de violence à la fois contre les mères et les enfants, et que cela concernait le contrôle et l’autorité qu’ils exerçaient alors qu’ils vivaient encore en famille, nombre de ces pères s’affirmaient comme nouveaux pères qui s’impliquent régulièrement et s’occupent des enfants pendant que les mères travaillent, et un petit nombre d’entre eux affirmaient être ceux qui gagnent l’argent du ménage.

      #nouveaux_pères #divorce #féminicide #paternité #famille #couple #domination_masculine #sexisme #injustice

    • Ca montre aussi à quelle vitesse les dominants récupèrent leurs avantages à la moindre avancée. Avec l’avancée que représente le divorce pour les femmes (70% des demandes de divorce viennent des femmes en occident ; http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/11/07/01016-20111107ARTFIG00732-quand-les-femmes-decident-le-divorce.php ) on assiste à de nouvelles stratégies des hommes hétéros : - déchaînement de violence, au point que la presse se permet de parlé de « drames de la séparation » face au féminicides des femmes qui ont essayé de se soustraire à leur oppresseur.
      – instrumentalisation des enfants pour poursuivre les violences contre l’ex femme qui a osé vouloir échappé à son agresseur. Allant même jusqu’à des agressions contre les enfants pour atteindre la mère.
      – instrumentalisation de leur participation au taches parentales à seuls fins de transmettre leurs valeurs de dominant surtout à leurs fils. L’investissement des pères vis à vis de l’éducation des filles étant bien plus léger en moyenne. Les conflits sur l’éducation des enfants est le principal facteur de disputes dans les couples. C’est à dire que les pères qui déjà ne se fatiguent pas trop pour l’éducation de leurs enfants et laissent la charge principale et surtout le travail ingrat aux mères, se permettent de faire chier avec leurs valeurs de merde.
      – Comme ce matin j’ai trouvé ce texte sur un nouveau détournement de la séparation au bénéfice des hommes je le mentionne ici : https://seenthis.net/messages/611393

      Au passage il est remarquable d’apprendre dans le texte du cairn que les pères remariés qui ont fait vivre l’enfer à leur ex pour les gardes et la fameuse transmissions de leurs valeurs, se désintéressent de ces enfants lorsqu’ils ont trouvé une nouvelle compagne et qu’ils ont des enfants avec cette nouvelle compagne.

      Ce qui est impressionnant quant on se sépare c’est de voire que les institutions t’enfoncent. Par exemple quand ca m’est arrivée, en tant que conjointe sans revenus, j’etais complètement dépendante de mon ex pour tous les trucs fiscaux et dérivés genre dès que j’avais besoin d’un avis d’imposition il fallait que je lui demande et qu’il veuille bien s’en occupé. Il était pas violent, mais si il l’avais été j’aurais été obligée de le voire pour ces papiers.
      Du coup sans avis d’imposition tu as rien, vu que la moindre démarche te demande ce papier. Si ton ex est violent tu n’s plus qu’a porter pleinte et sans ressources espéré que ca aille vite et que ca donne quelquechose car les hommes savent aussi organiser leur insolvabilité (les panama paper concernaient énormément de bitards qui echappaient aux pensions alimentaires https://seenthis.net/messages/478249 )

      Pour la secu en tant que conjoint·e sans revenu tu es à la merci de ton compagnon ou de ta compagne, mais dans la grande majorité des cas c’est la femme qui est sans ressources, sans statu, sans caisse de sécu et le compagon qui est maltraitant (les states sont claires là dessus).
      #domination_économique #domination_fiscal #domination_administrative

    • Oui @mad_meg d’autant que la #dépendance est considérée comme une valeur de l’#amour, alors qu’elle ne fait qu’alimenter la domination et se retourne salement contre les femmes quand ça tourne vinaigre.
      Je pense que pour les jeunes femmes, l’indépendance est une nécessité cruciale. Pourtant bien mal comprise pour certaines parce que le fait de soulever cette question efface les rêves amoureux qui les nourrissent.
      Alors qu’il me semble que c’était à cet endroit que les féministes agissaient le plus concrètement : apprendre et soutenir pour gagner en liberté et en indépendance. Notamment en poussant les femmes aux études.
      On voit bien là le barrage qui est fait ensuite en payant moins bien les femmes : les maintenir dans la dépendance.

      Je suis très attentive dans le métro à ce que racontent les personnes, et j’entends certaines filles de moins de 20 ans raconter leurs désirs de trouver un homme qui va les entretenir. Et raconter leur stratégie, très souvent basée sur des normes physiques ahurissantes de soumission (poids, talons, poils, maquillage etc). Donc, on n’a toujours pas réussi à se débarrasser de cette merde là, croire que la dépendance va être confortable.

      #illusion_amoureuse

    • Et renforcement de l’archaisme puisque la prime d’activité qui remplace l’ancienne prime pour l’emploi (pour les travailleureuses pauvres) est devenue liée aux revenus du foyer alors qu’avant c’était lié à la déclaration individuelle (et donc on recevait la prime chacun⋅e sur son propre compte et chacun⋅e en faisait ce qu’ille voulait). Pour le coup, dans l’autre sens, ça ne m’a pas aidé à la séparation, mais je pense à toutes les femmes qui pouvaient petit à petit mettre un peu d’argent de côté chaque été pour ensuite pouvoir partir… J’ai trouvé ça tellement dégueulasse quand j’ai appris le nouveau système (en plus du non recours puisque ce n’est plus automatique).

    • Les agresseurs conjugaux passent beaucoup de temps et d’énergie à nier leur violence à l’égard de leur victime/survivante. Il est crucial pour eux de ne jamais admettre ce qu’ils ont fait ou continuent de faire à une femme. C’est en partie important parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas arrêter de le faire. C’est surtout essentiel de le nier pour ne pas devoir le reconnaître, devoir être arrêté pour cela, devoir en payer le prix toute leur vie. Comme la femme qu’ils ont agressée.

      @tradfem @monolecte
      https://seenthis.net/messages/574162
      http://www.thehotline.org/2013/08/taking-a-spin-around-the-power-and-control-wheel

  • Des acteurs de poids sur le littoral : les petits #propriétaires_immobiliers. Application au #littoral provençal et azuréen

    Partant du constat que l’urbanisation du littoral méditerranéen a essentiellement procédé de la construction de logements, l’article livre une analyse du poids des particuliers propriétaires à partir de l’analyse des fichiers MAJIC. Une fois dépassée la complexité liée à l’exploitation de ces fichiers fiscaux, cette source offre un accès à de riches informations sur la propriété. Ainsi, il est mis en évidence que les propriétaires d’un seul logement, occupant leur bien, généralement un appartement, sont majoritaires sur le littoral. Au delà de ce profil moyen, ce travail montre que les propriétaires ont des caractéristiques différentes selon les espaces, y compris sur le littoral où les caractéristiques sont supposées homogènes. L’article souligne les enjeux de cette privatisation de l’espace par les petits propriétaires du point de vue de l’aménagement et la nécessité d’affiner la connaissance du fonctionnement de ce territoire.

    http://cybergeo.revues.org/28394
    #Provence #Côte_d'Azur #cartographie #visualisation

  • Le FN pavillonnaire est-il vraiment si populaire ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-suite-dans-les-idees/le-fn-pavillonnaire-est-il-vraiment-si-populaire



    Très bonne mise au point avec Violaine Girard qui a écrit Le Vote FN au village . On peut enfin remettre en question des poncifs qu’on nous ressort depuis des années : la porosité entre vote d’extrême gauche et d’extrême droite ou l’adhésion FN des milieux populaires par exemple. Mais de quels milieux populaires parle t’on ?
    Intéressant aussi (même si c’est juste évoqué) sur les politiques de l’état pour permettre aux ouvriers de devenir propriétaires afin de les rendre plus dociles : par les emprunts, le changement d’esprit consécutif au fait de posséder son logement ce qui fait que les gens vont se positionner différemment par rapport à leur trajectoire. C’est quelque chose que j’ai toujours remarqué et dont je suis intimement persuadée mais j’aimerais lire des choses plus précises et étayées là dessus, si quelqu’un a des références.
    Ça dure 30mn et j’aurais aimé que ça dure un peu plus encore.
    #FN #élections #vote #périurbain #propriétaires #aides_sociales

    • très interessant @ninachani merci. Le fameux électorat ouvrier du FN n’est pas du tout cet ouvrier pauvre qui votait à coco et est devenu FN par contestation. Les élécteurs dits ouvriers du FN sont de petits propriétaires en zone périurbaine. Ce sont des gens qui avaient deja une culture de droite. Il semble que la culture de gauche soit le seul obstacle qui empeiche ces catégories de voter FN. Ces catégories n’est pas lésée d’aides sociales mais elle ne passe pas par les memes services (par exemple les aide au credit passent par les banques et pas par la CAF et sont pourtant bien des subventions de l’etat. Les electeurs FN ouvriers sont les ouvriers les plus proches des commerçants au niveau des revenus. Ils ne veulent pas de certaines populations plus pauvres près de chez eux puisqu’ils sont propriétaires. Le fait qu’ils travaillent dans de petites structures fait qu’ils se sentent proches des interets et préoccupation de leurs supérieurs et patrons...
      Bref les electeurs FN ne sont pas des votes qui auraient pu etre à gauche et ce ne sont pas des ouvriers décus par la gauche. S sont des ouvriers en passe de devenir petits-bourgeois et qui partagent les valeurs de droite de la bourgeoisie depuis belle lurette.

    • Gros (griseli) veut pas écouter ça : mais..... que dire de la bougnoulisation du vote fn (le sympathisant fn comme nouveau naigre) ; d’autre part limiter l’évolution des politiques culturelles d’un électorat , disons une classe de citoyens , au prétexte d’une lutte contre le nationalisme devrait être plus que sujet à caution ! quant à l’accès à la propriété , par rapport aux ayant droits apl +++ , c’est beaucoup plus d’ennuis en prime !

    • @nestor : début 90, le FN était déjà l’objet de toutes les attentions, et le sympathisant FN était déjà l’objet de toutes les ostracisations... à l’époque, il n’y avait pas de doute : il ressemblait très clairement à un gudar ou à un parvenu aigri « à la » Collard. Aujourd’hui, on nous fait croire que les choses ont évolué. Ce qui a plus sûrement évolué, c’est que les « qui croyaient être des parvenus » ont compris qu’ils ne le sont pas, et sont bien plus nombreux à être aigris.

    • que dire de la bougnoulisation du vote fn (le sympathisant fn comme nouveau naigre)

      Expression similaire au « KKK-inversé » de #Alain_Jakubowicz président de la #LICRA
      #élément_de_langage #renversionnite #inversion #troll

      @nestor confirme que ce qui caractérise le FN c’est son extrême racisme. Personne en France ne peut ignorer cela puisque les sympatisants FN tiennent le même discours que lui depuis que le FN existe et en toute occasion avec tous les moyens de communication possible.

      L’éléctorat FN est certes varié @aude_v mais ce qui fait la base commune qui rassemble ces gens c’est leur racisme, qu’ils soient prolétaires au chômage ou « apl +++ ». Si des sympatisants FN disent qu’ils ne sont pas racistes c’est juste qu’en plus d’êtres racistes ils sont aussi hypocrites et menteurs.

    • Les ménages modestes du périurbain sont devenus, au fil des succès électoraux du FN, une figure centrale des commentaires médiatiques. Peu d’enquêtes sérieuses se sont pourtant intéressées à leurs conditions de travail, à leurs parcours résidentiels et aux devenirs de leurs enfants. Basé sur un travail de terrain de longue durée, ce livre restitue les trajectoires des salarié-e-s d’un parc d’activités comme il en existe beaucoup à la périphérie des grandes villes.
      A partir d’extraits d’entretiens et d’observations, il revient sur les transformations qui affectent depuis plusieurs décennies les fractions stables des milieux populaires : restructurations dans l’industrie et les services, durcissement des conditions d’accès à la propriété et évolution du système de formation. Même si leurs pratiques électorales s’avèrent plus diversifiées qu’on ne le pense, le FN attire une part de ces ménages du périurbain, qui sont pourtant loin de tous figurer parmi les plus démunis.
      Au-delà des explications convenues, notamment celles du déclassement, l’ouvrage offre ainsi des clés de compréhension des processus de radicalisation politique. Il montre enfin comment des élus municipaux, sans être encartés au FN, s’emploient très concrètement à empêcher la venue de familles issues de l’immigration et de ménages en situation précaire, contribuant par-là à banaliser le rejet de ces catégories sociales stigmatisées.
      Dans un contexte de hausse de l’abstention et de défiance envers les responsables politiques, ce livre éclaire les aspirations et les tensions vécues par nombre de ménages populaires.

      http://www.librairie-quilombo.org/le-vote-fn-au-village

  • Flash d’Adobe à l’agonie - LinuxFr.org
    http://linuxfr.org/news/flash-d-adobe-a-l-agonie

    Un historique à la « Rise and fall » de la technologie Flash :

    Flash Player et sa technologie sous‐jacente, tous deux développés par la société Adobe, n’en finissent plus d’agoniser. Sommes‐nous en train d’assister aux derniers soubresauts  ?
    [...]
    Dans la première partie de cette dépêche, nous présenterons Flash et reviendrons plus en détail sur son histoire, son apogée, ses concurrents, puis sa chute vers l’oubli.
    La seconde partie nous permettra de détailler les technologies du moment, afin de donner quelques pointeurs aux développeurs et designers Web souhaitant se mettre au goût du jour.

    A noter un paragraphe sur l’émergence de la spécification EME qui menace de DRMisation l’ensemble des contenus du web :

    En effet, en 2013, Google, Microsoft et Netflix publient conjointement un brouillon de spécification W3C nommé « Encrypted Media Extensions » (EME ; version actuelle de la spécification), ce qui n’est rien de moins qu’un standard pour autoriser les DRM dans la norme HTML5. Le but est donc de contrôler la visualisation/écoute de media en streaming (vidéo et audio), d’en empêcher le téléchargement, etc.
    À ce jour, EME est déjà implémenté dans Mozilla Firefox (sous Windows seulement), Google Chrome, Apple Safari et Microsoft Explorer et Edge, à savoir l’ensemble des plus gros navigateurs du marché. Et bien sûr les services majeurs comme Netflix et Youtube fournissent déjà du contenu DRMisé par EME en HTML5.

    #flash #propriétaire #standardisation #HTML5 #SVG #EME #standard #animation #jeux #streaming

  • Le débat sur la prostitution s’est embourbé dans l’idéologie du libertarisme.

    La #prostitution est également un exemple marquant de la confusion qui règne entre les concepts de liberté personnelle et commerciale.
    Les partisans de l’industrie en parlent souvent comme d’une forme de liberté individuelle, une activité consensuelle entre adultes ou même une extension du concept d’orientation sexuelle.

    Le principe allégué est qu’en supprimant la #stigmatisation_sociale entourant la prostitution, l’on résoudra miraculeusement tous les autres problèmes qui lui sont associés.

    L’amalgame du #libertarisme et d’un féminisme régressif axé sur l’identité personnelle mène à une étrange contradiction : les individus et entreprises auraient le droit de faire tout ce qu’elles veulent mais il serait interdit aux femmes d’avoir la moindre réflexion critique au sujet de ces choix.

    « Faire parader des femmes en sous-vêtements dans l’espoir d’être choisie est dégradant et humiliant et ne devrait jamais être légal. De plus, la très petite quantité d’argent que vous gagnez par #client dans un #bordel après que les gestionnaires ont pris leur quote-part signifie que vous devez voir beaucoup d’hommes par jour, l’un après l’autre. »

    Pourquoi alors voit-on les organisations de #travailleurs_du_sexe si désireuses de valider ce modèle s’il profite aux bordels et non aux #prostituées ? Beaucoup ont fait valoir que ces organisations ont été investies par des #propriétaires_de_bordels et d’#agences_d’escorte. Par exemple, Douglas Fox dirige une agence d’escortes et c’est un des principaux militants de l’International #Union_of_Sex_Workers.

    Il est vraisemblable que ces organisations sont plutôt des groupes de pression visant à protéger l’industrie, et non les femmes prostituées.

    L’offre de ces organisations au #grand_public est en effet extrêmement attrayante : nous n’avons pas à traiter la prostitution comme un problème, il nous suffit de laisser le #marché_libre faire son travail.

    http://www.morningstaronline.co.uk/a-5077-The-prostitution-debate-has-become-mired-in-libertarian-
    http://ressourcesprostitution.wordpress.com/2016/09/15/le-debat-sur-la-prostitution-sest-embourbe-dans-li
    traduction @tradfem

    http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2016/09/21/le-debat-sur-la-prostitution-sest-embourbe-dan
    http://tradfem.wordpress.com

  • La Fabrique de l’Histoire • Libéralisme 1/4 - avec Domenico Losurdo : Professeur de philosophie à l’université d’Urbino
    http://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/liberalisme-14


    http://s3-eu-west-1.amazonaws.com/cruiser-production/static/culture/sons/2015/01/s02/NET_FC_771b9331-eb4f-4327-b78e-c4352dd1357b.mp3

    #Libéralisme / #Libertarien / #Propriétarien

    Domenico Losurdo, Contre-histoire du libéralisme
    https://chrhc.revues.org/3342

    Victor Hugo passe pour être l’auteur de l’observation selon laquelle « l’amour des Anglais pour la #liberté se complique d’une certaine acceptation de la servitude d’autrui. » Si l’on réclame des preuves, c’est du côté de Domenico Losurdo qu’il faut se tourner , avec cette Contre-histoire du libéralisme qui paraît aux éditions La Découverte, traduction bienvenue d’un ouvrage italien, paru en 2006 aux éditions Laterza. Le philosophe d’Urbino, spécialiste de Hegel, nous y propose une enquête attentive sur les angles les moins flatteurs du libéralisme réel. Il insiste en particulier sur la permanence massive de pratiques attentatoires à toute liberté, dans les sociétés britanniques et américaines des XVIIIe et XIXe siècles.

    Les premières révolutions « libérales » – celles d’Angleterre, d’Amérique et bien sûr, avant cela, de Hollande – ont largement renforcé l’#esclavage. Bien loin de constituer une menace pour lui, leurs principes généreux l’ont conduit à son âge d’or – statistiquement visible à l’explosion du nombre d’#esclaves. Domenico Losurdo parle ainsi d’un « accouchement gémellaire » du libéralisme et de l’#esclavage_racial. Ce thème constitue le point de départ de sa démarche qui, par un jeu serré de citations éclairées par quelques faits de contexte, nous conduit des colonies à la métropole, avant d’aborder la vision mondiale des libéraux classiques, puis de conclure par l’héritage supposé de cette vision dans les catastrophes politiques du siècle dernier.

    [...]

    À ces nuances près, le sens des évènements corrobore nettement la thèse du livre : l’époque de l’ascension libérale fut aussi celle du déclin de nombreux droits individuels, en lien avec des préjugés de caste et des intérêts. Ce travail historique implacable rend raison du mythe de l’idéalisme – la vision du libéralisme comme un mouvement moral, uniquement préoccupé par l’application d’une doctrine généreuse et universelle. Domenico Losurdo le définit plutôt comme « la conscience de soi d’une classe de #propriétaires d’esclaves ou de #serviteurs, qui se forme au moment où le système #capitaliste commence à émerger ».

    À la première dispute, les #libéraux de l’époque n’avaient d’ailleurs pas été longs à se dire leur vérité. On apprend ainsi que John Millar, un représentant des Lumières écossaises, disciple d’Adam Smith, s’amusait en 1771 des grands discours des colons d’Amérique autour de leur « liberté » foulée par la Couronne, venant de gens qui vivaient essentiellement de l’esclavage : « Le hasard n’a peut-être pas produit une situation plus capable que celle-ci de ridiculiser une hypothèse libérale ou de montrer combien peu la conduite des hommes est, au fond, orientée par quelque principe philosophique. »

    http://www.alternatives-economiques.fr/une-contre-histoire-du-liberalisme_fr_art_1196_63031.html

    Ces contradictions sautent aux yeux des lecteurs d’aujourd’hui, alors que ces penseurs libéraux et racistes à la fois estimaient simplement que les seuls individus à défendre étaient les #propriétaires_blancs.

    #Propriétaire

  • #blockchain : un rêve technocratique totalitaire -... - A lire ailleurs
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/143051866843/blockchain-un-r%C3%AAve-technocratique-totalitaire

    Michel Bauwens (@mbauwens), théoricien de l’économie collaborative et fondateur de la Peer-to-peer foundation, règle son compte à la Blockchain sur Le Monde.fr : “La #technologie n’est jamais neutre. C’est un terrain de conflit influencé par les imaginaires et les intérêts des personnes en charge de son design. La blockchain dérive ainsi d’une vision de l’homme très particulière : des individus autonomes passent des contrats entre eux. Ils n’ont pas besoin de collectif, de communauté. Et les contrats sont fondés sur une forme de propriété. (…) La blockchain reste techniquement problématique, pour deux raisons. D’une part, pour créer de la confiance entre deux personnes, elle demande de vérifier l’intégralité du réseau. C’est loufoque ! A cause de l’énergie dépensée, mais aussi en termes de confiance humaine. (...)

    #démocratie

  • Sur l’opposition #Libertarien / #Propriétarien / Libertaire :

    Murray Bookchin - The Real Roots of Traditional Libertarianism
    https://www.youtube.com/watch?v=Cnj3dObd6do

    https://theanarchistlibrary.org/library/the-anarchist-faq-editorial-collective-150-years-of-libertarian

    The facts are somewhat different. As Murray Bookchin noted, “libertarian” was “a term created by nineteenth-century European anarchists, not by contemporary American right-wing proprietarians .” [The Ecology of Freedom, p. 57] While we discuss this issue in An Anarchist FAQ in a few places (most obviously, section A.1.3) it is useful on the 150^th anniversary to discuss the history of anarchist use of the word “libertarian” to describe our ideas.

    https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00650825/document
    http://1libertaire.free.fr/JCAngaut01.html

    Ainsi #Murray_Bookchin 6, l’un des théoriciens #libertaires les plus importants de la fin du siècle dernier aux États-Unis, estime que les libertariens seraient plus correctement qualifiés de « propriétariens » (proprietarian). C’est là un élément à garder à l’esprit avant de décréter hâtivement que la distinction entre libéral et #libertaire serait propre à l’Europe continentale.
    Bookchin, 1987, p. 1.
    BOOKCHIN Murray, 1987, The Modern Crisis, Gabriola Island, New Society Publishers.

    #libertarian #proprietarian #Propriété #Propriétaires #Propriétaire

  • #propriétarien / #libertarien à propos de droit du travail.

    à partir de 33 minutes 10 secondes.

    France Culture - La grande table 2e partie - Semaine spéciale « travail » (3/5) : Droit

    Emmanuelle Barbara : Il faut laisser la place, cela s’appelle la liberté ! C’est terrible, également, on a l’air d’avoir peur de cela. [...]

    Emmanuel Dockès : Ne me parlez pas de liberté, je suis un défenseur de la liberté, bien plus que vous. Vous vous ôtez... vous vous ne défendez pas la liberté, vous défendez l’autoritarisme patronal et ça n’a rien à voir avec la liberté.

    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/12360-23.03.2016-ITEMA_20943345-1.mp3

    Toujours dans le cadre de notre semaine spéciale « travail », la Grande table aborde aujourd’hui la question de la réforme du travail en France sous l’angle du droit, en compagnie du Professeur agrégé de droit du travail à l’Université Paris-Ouest Nanterre Emmanuel Dockès , qui a co-rédigé avec Gilles Auzero la dernière édition du manuel de droit du travail chez Dalloz et coordonné le projet « Pour un autre Code du travail » (projet PACT) compilant les propositions de 19 chercheurs pour l’alléger dans une démarche plus protectrice des salariés. Il dialogue avec l’avocat au Barreau de Paris et spécialiste en droit du travail Emmanuelle Barbara, qui dirige le département droit social du cabinet d’avocats d’affaires August & Debouzy. Membre du Comité Directeur de l’Institut Montaigne , elle enseigne à l’Ecole du Droit de Sciences-Po Paris et à l’université de Paris-I.

    #Propriété #Propriétaires #Propriétaire

  • En colère contre une loi sur l’immigration, Ai Wei Wei prive le Danemark de son expo - Arts et scènes - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/scenes/en-colere-contre-une-loi-sur-l-immigration-ai-wei-wei-prive-le-danemark-de-

    En guise de protestation contre l’adoption, au Danemark, d’une loi sur l’immigration qui permettra dorénavant de saisir les biens de valeur des demandeurs d’asile, le célèbre artiste chinois #Ai_Wei_Wei a pris une mesure radicale. Il a fait savoir qu’il retirait son travail, présenté dans le cadre de l’exposition « Ai Wei Wei : Ruptures » à la Fondation Faurschou de Copenhague.
    ...

    Mais l’artiste chinois a également décidé d’enlever son #installation Yu Yi, 2015, présentée au musée d’art ARoS Kunstmuseum à Aarhus, dans le cadre de l’exposition « A new dynasty - Created in China ». « Bien que je respecte profondément sa décision, a indiqué le directeur de l’institution, Erlend G. Høyersten, prise en réaction à la politique menée à l’encontre des réfugiés, je trouve dommage qu’un pays entier soit ainsi puni ».

    #droit_dans_ses_bottes #art #merci

  • Un #propriétaire trop gourmand suspecté d’une vaste fraude aux prestations sociales [et d’escroquerie].
    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/un-haut-savoyard-suspecte-d-une-vaste-fraude-aux-prestations-sociales-145

    Un sexagénaire de la Vallée de l’Arve est suspecté de fraude aux prestations sociales pour un préjudice évalué à plusieurs centaines de milliers d’euros. Il louait des appartements à des personnes âgées et il est soupçonné d’avoir encaissé leurs aides sociales.
    Ce haut-savoyard d’une soixantaine d’années louait des chambres et de petits appartements dans la Vallée de l’Arve, à Scionzier, Cluses ou encore Marnaz.
     

    Il avait une soixantaine de #locataires, des personnes âgées et des étrangers à la recherche d’une résidence secondaire en France. Le bailleur est soupçonné d’avoir touché leurs prestations sociales : allocations familiales, retraites et assurances complémentaires.

    Le haut-savoyard avait procuration sur les comptes bancaires de ses locataires et il est suspecté d’avoir gardé toutes ces aides sociales pour lui.

    La caisse de retraite de la sécurité sociale avait donné l’alerte en 2014. L’homme était donc dans le viseur du Comité opérationnel départemental anti-fraude (Codaf) depuis l’an dernier. Au cours des perquisitions, il y a deux semaines, les gendarmes haut-savoyards ont trouvé chez ce loueur d’appartements 132.000 euros en liquide grâce au flair d’un de leurs chiens renifleurs de billets.

    132.000 euros en liquide retrouvés chez le sexagénaire

    Les gendarmes ont également découvert que le bailleur avait une assurance vie d’un montant d’un million d’euros. Le loueur d’appartements est incapable d’expliquer d’où vient tout cet argent suspect.

    L’homme a été placé en garde à vue le 7 décembre dernier, puis relâché et laissé libre après avoir été entendu. Le préjudice est évalué à plusieurs centaines de milliers d’euros et l’enquête a été confiée à un juge d’instruction par le parquet de Bonneville.

    « Il ne s’agit pas de bande organisée. Les investigations se poursuivent à l’étranger pour confirmer l’ampleur de la fraude » selon une source proche du dossier. Le sexagénaire devrait prochainement être mis en examen.

    #Touristes #retraités

  • A Paris, malgré l’interdiction, les militants du climat se manifestent, au moins 208 interpellations et 174 mesures de garde à vue prononcées (ministère intérieur)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/291115/paris-malgre-linterdiction-les-militants-du-climat-se-manifestent?onglet=f

    [À] République Dès 11 h 30, les gens commençaient à arriver en nombre sur la place. Vers 13 h 30, on comptait environ 5 000 personnes. Un cortège improvisé a commencé à faire le tour de la place avec, à sa tête, les militants d’Alternative libertaire. 
    On y croise l’éditeur Éric Hazan, en discussion avec l’économiste Frédéric Lordon, l’historien des idées François Cusset mais aussi le sociologue Éric Fassin (qui avait d’ailleurs écrit un billet sur son blog avant de s’y rendre).

    La foule est assez jeune, exception faite des policiers en civil qui quadrillent déjà la place. Camille, du moins c’est sous ce prénom qu’il se présente, est là « pour dire que ce n’est pas au gouvernement de décider quand et où on se mobilise ». Son camarade, qui refuse de donner son prénom, abonde : « Ce n’est pas en allant dans un marché de Noël qu’on pourra se faire entendre, mais en étant nombreux ici aujourd’hui. »

    Les slogans oscillent entre les appels à la justice climatique et les plus traditionnelles dénonciations de l’État capitaliste [Sic...] : « #État_d'urgence, #état_policier, on ne nous enlèvera pas le droit de #manifester » succède à « Rémi, Rémi, on n’oublie pas », (...).

    Un peu avant 14 heures, le cortège ainsi formé finit par s’engouffrer avenue de la République, toutes les autres issues de la place étant bouclées par des cordons de CRS, avant d’être bloqué à peine cent mètres plus loin. S’ensuit le premier face-à-face un peu tendu avec les CRS. Premiers jets de bouteilles et premières répliques avec des grenades lacrymogènes. Le cortège recule de quelques mètres et se stabilise. Dix minutes plus tard, la foule fait demi-tour pour retourner place de la République, où le tour de la place reprend.

    Un nouveau face-à-face entre militants radicaux et CRS a rapidement lieu côté rue du Temple. Nouveaux jets de projectiles et réplique cette fois musclée des CRS, qui lancent plusieurs charges. La place est rapidement recouverte d’un épais nuage #lacrymogène. Deux poubelles sont incendiées, mais ni le mobilier urbain ni les vitrines des boutiques de la place ne sont visés. (...)

    Peu avant 15 heures, un large cordon de CRS se déploie à partir du boulevard Voltaire sur toute la largeur de la place et commence à repousser les manifestants vers les boulevards Saint-Martin et de Magenta. Au boulevard Saint-Martin, les CRS laissent sortir au compte-gouttes, non sans fouiller les sacs à dos et même les sacs à main.

    Vers 18 heures, il restait encore une centaine de personnes bloquées par des CRS sur la place. Parmi eux figuraient Christine Poupin et Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, ainsi que des membres d’Alternative libertaire, d’Ensemble ou même des syndicalistes de Sud. Les CRS se livraient par ailleurs à des courses-poursuites dans le quartier, à la recherche de militants. Environ 200 personnes ont été interpellées et plus de 170 ont été placées en garde à vue.

    Intervenant en fin de journée, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, le premier ministre Manuel Valls puis le président François Hollande ont tour à tour condamné ces violences. Bernard Cazeneuve a notamment déclaré au cours d’une conférence de presse qu’une « minorité de violente a cherché à organiser un cortège interdit. Plusieurs dizaine d’individus caoulés ou masqués ont pris à partie les forces de l’ordre ». Bernard Cazeneuve a promis dans les semaines qui viennent, compte tenu du contexte sécuritaire, d’être « d’une extrême fermeté ». « La fermeté sera #totale », a-t-il ajouté.

    Manuel Valls a quant à lui écrit le tweet suivant : « Les violences contre les forces de l’ordre place de la République sont indignes. Respecter ce lieu, c’est respecter la mémoire des victimes. »Tandis que François Hollande dénonçait l’action « scandaleuse d’éléments perturbateurs ».

    #cop21 #police #média #libertés_publiques

  • La hausse « atypique » des demandeurs d’emploi qui travaillent
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/11/26/la-hausse-atypique-des-demandeurs-d-emploi-qui-travaillent_4818205_823448.ht

    C’est une donnée qui retient rarement l’attention lorsque les chiffres du #chômage sont publiés, à la fin de chaque mois. La ministre du travail, Myriam El Khomri, n’y a pas fait la moindre allusion dans le communiqué qu’elle a diffusé, le 26 octobre, pour commenter la dernière batterie d’indicateurs sur les demandeurs d’emploi. Une discrétion sans doute liée au fait que cette statistique continue de progresser à un rythme soutenu : elle porte sur les personnes qui recherchent un emploi tout en ayant déjà un poste.

    Alors que les chiffres d’#octobre ont été publiés jeudi soir, le nombre de ces demandeurs d’emploi, considérés comme étant en « #activité_réduite » (catégories B et C), s’élevait à près de 1,875 million en septembre, contre un peu plus de 1,683 million un an auparavant, soit une hausse de 11,38 %. En se focalisant sur la catégorie C (les demandeurs d’emploi qui ont travaillé plus de 78 heures dans le mois), l’accroissement est encore plus fort : +14,8 % en douze mois. Des pourcentages qui font tache, comparés à l’évolution du nombre d’inscrits à #Pôle_emploi n’ayant pas du tout travaillé durant le mois écoulé (catégorie A) : – 0,7 % entre août et septembre ; + 3,1 % depuis un an.

    Dans le flot grossissant des demandeurs d’emploi en activité réduite, il y a Emeline, qui témoigne sous un prénom d’emprunt. Licenciée en 2013 de la société de composants électroniques où elle était employée depuis dix-neuf ans comme traductrice, elle n’a pas retrouvé de situation stable, depuis. Elle a décroché des #missions auprès de plusieurs institutions prestigieuses : les Nations unies, Sciences Po Paris, HEC... « Cela reste trop épisodique, regrette-t-elle. Je n’ai aucune visibilité. Le côté irrégulier est inquiétant. » (...)

    Des demandeurs d’emploi dans cette situation, l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) en prend des dizaines sous son aile. « Nos bénévoles accompagnent plutôt des personnes ayant pu retrouver un #CDD de plus d’un mois », explique son président, Gilles de Labarre. Bien souvent, le poste qu’elles occupent est nettement moins bien rémunéré que celui qu’elles ont perdu : « Elles se sont remises dans le circuit de l’emploi mais au prix d’une dévalorisation monétaire d’au moins 30 %, rapporte M. de Labarre. Elles l’ont fait dans le but d’éviter de tomber dans la #pauvreté et, pour certaines d’entre elles, afin de ne pas perdre leur logement. »
    L’accroissement du nombre de demandeurs d’emplois en activité réduite ne date pas d’hier, comme le rappelle Pierre Cavard, directeur des études à l’Unédic : « Il a débuté dans les années 1990 et s’est amplifié, en particulier après 2008 », précise-t-il. On en dénombrait un peu plus de 600 000 en 1996 (contre 1,875 million aujourd’hui), d’après les études du ministère de l’emploi. Cette tendance met en lumière deux phénomènes, pour Yannick L’Horty, professeur à l’université Paris-Est – Marne-la-Vallée : « La #précarité dans laquelle est plongée une part croissante des inscrits à Pôle emploi et le fait que les personnes concernées considèrent qu’il vaut mieux occuper un poste, même si c’est à temps partiel ou pour de courtes périodes, plutôt que d’être totalement en dehors du monde du travail. »
    Comment expliquer cette montée des effectifs dans les catégories B et C de Pôle emploi ? Membre du Conseil d’analyse économique (CAE), Corinne Prost pense qu’elle « est, en partie, imputable aux règles inscrites dans les conventions de l’#Unédic ». Celles-ci permettent, à certaines conditions, de cumuler revenus d’activités et indemnités versées par l’#assurance-chômage. « Les partenaires sociaux, qui gèrent le dispositif, ont mis en place de telles dispositions pour couvrir au mieux les personnes occupant un poste à temps partiel ou pour de courtes périodes, poursuit Mme Prost. Ainsi, ceux qui travaillent une semaine sur deux gagnent presque autant que s’ils étaient employés à temps plein – grâce au complément de ressources apporté par l’Unédic. »

    « Coûts massifs »
    Ce faisant, le système a favorisé le développement de ce type de contrats, selon elle. « Les #salariés comme les employeurs peuvent y trouver leur compte mais pas le régime d’assurance-chômage pour qui les coûts sont massifs. » Une analyse qu’elle et l’économiste Pierre Cahuc avaient développé dans une note publiée le 7 octobre, sous l’égide du CAE.
    Mais leurs conclusions ne font pas l’unanimité. « Elles relèvent plus d’une hypothèse que d’une démonstration », estime Pierre Cavard, en soulignant que « les études du ministère du travail lient la hausse du nombre des inscrits dans les catégories B et Ce à la montée des contrats courts et de l’#intérim ».
    Fin juin, alors qu’il était encore ministre du travail, François Rebsamen avait demandé à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) d’analyser « les causes conjoncturelles et structurelles susceptibles d’expliquer » la hausse « atypique », à ses yeux, des demandeurs d’emplois relevant de la catégorie C. Son rapport, qui était attendu pour septembre, devrait être rendu prochainement, indique-t-on dans l’entourage de Mme El Khomri.

    #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit

    • Les APL devraient impliquer un contrôle drastique des loyers pour que leur rôle de soutien à la rente foncière soit régulé.
      À l’inverse, les allocations chômage et autres minima pourraient garantir un niveau « décent », par exemple une alloc plancher au #SMIC/jour pour chaque journée sans emploi, ce qui permettrait de refuser les emplois dégradés,inutiles ou nuisibles, en opposant un cirière concret, journalier, à l’annualisation du temps de travail dont l’intermittence de l’emploi est une des modalités.
      Dans les deux cas la logique sociale donne la priorité au profit : le #salaire_social, APL, chômage ou minima doit in fine revenir au « privé », les #propriétaires fonciers, les propriétaires de moyens de production. Voilà la tension dont ces dires sont les produits.

    • « Améliorer l’assurance chômage pour limiter l’instabilité de l’emploi » Conseil d’analyse économique, septembre 2015
      http://www.cae-eco.fr/Ameliorer-l-assurance-chomage-pour-limiter-l-instabilite-de-l-emploi-326.htm

      En France, les embauches en contrats de très courte durée, de moins d’un mois, ont fortement augmenté depuis le début des années 2000. Ces contrats courts sont très souvent des réembauches chez le même employeur, les salariés alternant de brèves périodes d’emploi et de chômage. La Note du Conseil d’analyse économique (CAE), montre que l’assurance chômage contribue au développement des emplois instables. Les auteurs de la note, Pierre Cahuc et Corinne Prost, formulent trois recommandations visant à modifier les règles d’indemnisation et de financement de l’assurance chômage pour en améliorer l’équilibre financier et limiter l’instabilité de l’emploi.

      Recommandation 1. Fixer une allocation chômage proportionnelle au revenu moyen mensuel calculé sur une période de référence et non proportionnelle au salaire journalier moyen des jours couverts par un contrat de travail. Rendre le cumul allocation chômage et salaire plus rémunérateur.

      Recommandation 2. Éviter les règles d’indemnisation spécifiques à certaines professions si elles ne sont pas compensées par des contributions couvrant leur surcoût par rapport aux règles de droit commun.

      Recommandation 3. Moduler les cotisations employeur à l’assurance chômage en fonction du coût induit par l’entreprise pour l’assurance chômage.

  • Présentation intéressante du livre de Francis Dupuis-Déri « Démocratie. Histoire politique d’un mot ». Très riche pour comprendre les tensions entre « #république » et « démocratie », cela permet aussi aussi de conforter le rejet du terme « #libéral » pour le remplacer par « #propriétarien ».

    Démocratie histoire d’un malentendu

    https://www.youtube.com/watch?v=2V0uIhZnlzU

    Pour Francis Dupuis-Déri, la #démocratie n’est pas celle que l’on croit et son histoire est encore plus méconnue. Détestée et ridiculisée pendant des siècles, la démocratie était vue comme le pire des régimes pendant des générations en Occident. Dans Démocratie. Histoire politique d’un mot (Lux éditeur, 2013), le professeur au Département de science politique de l’UQAM conclut avec fracas : le Canada n’est pas une démocratie et ne l’a jamais été.
    Source:https://www.youtube.com/watch?v=KVW5o...

    #Propriété #Propriétaires #Propriétaire