Le HCR va surveiller l’accord Italie-Albanie pour garantir « le respect du droit d’asile » - InfoMigrants
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Le HCR va surveiller l’accord Italie-Albanie pour garantir « le respect du droit d’asile »
Par La rédaction Publié le : 20/08/2024
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a annoncé qu’il allait surveiller la mise en place de l’accord entre l’Italie et l’Albanie pendant trois mois. L’agence onusienne souhaite ainsi « préserver les droits et la dignité des personnes », notamment le respect du droit d’asile.
L’inquiétude du HCR concernant l’accord en l’Italie et l’Albanie n’est pas nouvelle. Il avait déjà émis des réserves quant à ce projet d’externalisation des demandes d’asile et avait aussi réclamé des éclaircissements aux autorités italiennes. Ainsi, afin de préserver le droit d’asile des personnes qui seront concernées par ce processus, l’agence onusienne a annoncé qu’elle mènerait une mission de surveillance durant trois mois.
« Sur la base d’un échange de lettres avec le ministère italien de l’Intérieur, l’Agence des Nations unies pour les Réfugiés assumera donc un rôle de surveillance et de conseil auprès des personnes afin de garantir le respect du droit d’asile », a déclaré le HCR dans un communiqué, rappelant que l’agence onusienne n’avait pas participé à la négociation et à l’élaboration de l’accord.
Durant ces trois mois, le HCR « cherchera à améliorer la protection des demandeurs d’asile et des réfugiés en identifiant et en signalant aux autorités compétentes toute incohérence avec le droit international et les droits de l’homme et des réfugiés », ajoute le communiqué. Un rapport découlera de cette mission de surveillance.
La mission du HCR devrait débuter dès l’ouverture des centres d’accueil en Albanie prévue en novembre. Le gouvernement italien avait promis d’ouvrir ces infrastructures en mai dernier mais des travaux ont perturbé l’agenda.Au total, deux bâtiments doivent être construits : un premier sera dédié à l’hébergement des demandeurs d’asile en attente du traitement de leur dossier. Un second, construit juste à côté, servira de centre de détention pour les exilés amenés à être expulsés. Les migrants y seront transférés après un premier passage par le « hotspot » du port de Shengjin, à 20 km de là. C’est dans cette structure, également financée et gérée par Rome, que les exilés seront enregistrés après leur débarquement.
Les infrastructures seront gérées par l’Italie et pourront accueillir jusqu’à 3 000 exilés à la fois, secourus par les autorités italiennes - garde-côtes, Marine, Garde financière - en mer Méditerranée.
La construction et le fonctionnement des centres, évalués entre 650 et 750 millions d’euros, sont financés à 100% par Rome, sur cinq ans. Les autorités italiennes seront chargées du maintien de l’ordre dans les centres, la police albanaise en étant responsable à l’extérieur et au cours du transport des migrants d’une zone à une autre.
Depuis son annonce, cet accord est vivement critiqué. « Il s’agit d’un accord de refoulement, une pratique interdite par les normes européennes et internationales et pour laquelle l’Italie a déjà été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme », avait réagi la chercheuse Elisa de Pieri d’Amnesty International, évoquant un accord « illégal, irréalisable et [qui] doit être annulé ». De son côté, l’ONG allemande de sauvetage en mer Méditerranée, Sea-Watch, avait évoqué « une manœuvre inhumaine et populiste sans fondement juridique ». « Cette dernière décision de l’Italie s’inscrit dans une tendance inquiétante qui porte atteinte à ce droit », avait insisté Imogen Sudbery, la directrice de l’ONG International Rescue Committee (IRC) en Europe
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