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  • « Plus Arnaud Beltrame avançait, plus je sentais Lakdim trembler » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/07/22/plus-arnaud-beltrame-avancait-plus-je-sentais-lakdim-trembler_1668058

    Quatre mois après les attaques perpétrées par le jihadiste Radouane Lakdim dans l’Aude faisant 4 morts et 15 blessés, « Libération » révèle les coulisses de l’assaut mené par le GIGN au Super U de Trèbes.

    Il est 10h38, ce matin du 23 mars, lorsque la caméra numéro 40 du Super U de #Trèbes filme l’arrivée d’une Opel Corsa blanche. Le véhicule roule à faible allure, avant de s’immobiliser sous un arbre touffu. Une minute plus tard, un homme vêtu d’un pantalon de treillis, d’une doudoune marron clair et d’un tee-shirt long à capuche bleu marine s’en extirpe. En petites foulées, il se précipite alors vers l’entrée du supermarché, et s’apprête à semer quatre heures et demie d’horreur.

    Cet homme s’appelle Radouane Lakdim. Fiché S depuis l’été 2014, il ne semblait plus inquiéter la Direction générale de la sécurité intérieure, qui a plusieurs fois envisagé de cesser sa surveillance faute d’éléments probants. Pourtant, ce 23 mars, le Franco-Marocain a bel et bien commis l’une des attaques jihadistes les plus meurtrières de l’histoire du pays. Avant d’arriver au Super U de Trèbes, Lakdim a déjà abattu Jean Mazières, un viticulteur de 61 ans. Il a également tiré sur des policiers revenant d’un footing, appliquant à la lettre les préceptes de l’Etat islamique.

    A « bout touchant »

    A l’intérieur du supermarché, il ne faut que vingt-six secondes à Radouane Lakdim pour faire une nouvelle victime. L’un des deux bouchers de l’enseigne, Christian Medvès, 50 ans, badine avec l’employée de la caisse numéro 6. Le terroriste, qui revient précipitamment du rayon boulangerie, fond dans son dos. Il ne s’aperçoit de rien. Bras tendu, il porte alors son arme à « bout touchant », à l’arrière de son crâne. Mais le coup ne part pas. Lakdim recharge. Devant l’effroi de la caissière, qui se dissimule sous le tapis roulant, Medvès se retourne légèrement. Cette fois, Lakdim fait feu, toujours à « bout touchant ».

    Les clients du magasin comprennent alors qu’ils vivent une attaque terroriste. Dans le champ de la caméra numéro 29, Radouane Lakdim brandit son arme et invective la foule. Aussi hallucinant que cela puisse paraître, à quelques mètres de là, à hauteur de la caisse numéro 3, deux hommes continuent de déposer leurs articles sur le tapis roulant. Est-ce par tétanie qu’ils ne fuient pas ? Le PV issu de la vidéosurveillance ne laisse planer aucun doute quant à leur compréhension de la scène en cours : « Nous pouvons les voir accuser le coup de feu quand ils contractent tous les deux leurs épaules et s’affaissent légèrement. » A 10 h 40, Lakdim s’avance vers l’un d’eux, Hervé Sosna, maçon retraité de 65 ans. Une balle dans la tête, de nouveau à « bout touchant ».

    Huis clos

    La suite se déroule dans le huis clos de la salle des coffres, un réduit un peu foutraque duquel Lakdim ne sortira pas vivant. Avant d’y pénétrer, le jihadiste lance une grenade artisanale en direction de l’îlot des caisses 1 et 2. Elle n’explosera jamais. Une fois à l’intérieur, il découvre que l’hôtesse d’accueil du magasin, Y., 39 ans, s’y est retranchée. D’un ton satisfait, Lakdim lui lance : « Ben tiens, voilà mon otage. »

    Lors d’une incroyable audition, Y. met des mots précis sur ses cinquante-deux minutes de captivité : « Il avait l’air content de trouver son otage, assez vite il m’a dit qu’il ne me ferait rien, il m’a demandé de trouver un téléphone. J’ai pris celui qui se trouve derrière la pièce où je me trouvais. A sa demande, j’ai contacté la gendarmerie de Carcassonne. Il m’a dit de dire qu’il s’agissait d’une prise d’otage au supermarché de Trèbes, il m’a dit de dire que c’était pour les frères en Syrie. »

    Au bout du fil, une voix de femme :
    – « La gendarmerie, j’écoute bonjour… »
    – « Oui, bonjour madame, je m’appelle Y., je travaille à Super U à Trèbes. »
    – « Oui ? »
    – « Et je suis actuellement euh… prise en otage par un monsieur armé. »

    L’enregistrement intégral de l’appel – qui, étrangement, n’est pas horodaté – permet de mesurer la détermination sans faille de Radouane #Lakdim. Même s’il ne se saisit pas directement du combiné, les revendications du terroriste sont aisément audibles : « Allah fait de moi un martyr. Donne-moi un martyr, Allah. Donnez-moi un martyr […]. Moi, j’ai pas peur là. Moi, j’ai envie de mourir. »

    Y. l’interrompt :
    – « Moi, je ne suis pas prête à ça. »
    – « Mais moi j’suis prêt », vocifère le jihadiste.

    Pour survivre, Y. tente de se montrer réceptive et compréhensive à l’égard de Lakdim. « Il m’a posé des questions, il m’a demandé mon âge, mes origines, si j’avais des enfants. J’ai compris avec ce qu’il me disait, qu’il faisait une distinction entre ceux qu’il allait abattre et ceux qu’il allait laisser en vie. Il m’a dit qu’il avait tué le client dans le magasin car il ne le prenait pas au sérieux. Donc je me suis concentré pour avoir une attitude pour conserver son respect. Je lui ai dit que je comprenais sa démarche à lui, j’ai gardé mon sang-froid. J’allais dans son sens dès qu’il me parlait. » En psychologie, ce procédé, qui consiste à faire preuve d’un intérêt et d’une certaine empathie vis-à-vis d’un agresseur, a un nom : l’écoute active. Et la technique fonctionne. Moins agressif, Radouane Lakdim explique à Y. « que sa démarche était juste d’allumer une mèche, de faire une petite action, pour donner envie à ses frères de faire des actes plus violents ». Il aimerait par exemple « que ses frères lancent un camion sur le magasin ».

    La gendarmerie est toujours en ligne. Radouane Lakdim empoigne désormais de temps à autre le combiné, pour cracher sa propagande : « J’vais la faire à la Coulibaly, j’vais rejoindre mes frères, Mohammed Merah, Coulibaly, ils ont raison […], j’vois que les soldats français violent des enfants au Mali, après ils ont une relaxe, ça se fait ça ? [les faits concernaient la Centrafrique, un non-lieu a été prononcé le 11 janvier, ndlr]. » Plus tard, il reprend : « Je représente l’Etat islamique, vous voyez tous les bombardements que vous avez faits en Syrie, en Irak, au Mali, faut le payer vous voyez. Là, j’ai un otage maintenant, je vais vous dire un truc. Je sais que vous allez pas vouloir, vous allez ramener Abdeslam Salah [seul survivant des commandos du 13 Novembre]. Je veux que vous le libériez, on fait un échange. »

    Beltrame les deux mains en l’air

    Dehors, les gendarmes s’activent. Selon le rapport d’intervention du GIGN, que Libération a pu consulter, l’unité est prévenue à 10 h 56. Il est indiqué : « Devant la gravité des faits annoncés, le colonel Laurent P., commandant le GIGN, sollicite dès 10 h 58 auprès de la Direction des opérations et de l’emploi de la DGGN, l’engagement du GIGN [basé à Versailles-Satory, près de Paris] et l’envoi immédiat de l’antenne GIGN de Toulouse. » Cette dernière, partie de la Ville rose par la route, est la première unité d’intervention à prendre position au Super U. Le rapport précise : « Douze personnels de l’antenne GIGN d’astreinte arrivent sur le site à 12h10. Dix-huit autres gendarmes supplémentaires de l’AGIGN rejoignent Trèbes ultérieurement. »

    Entre-temps, l’un des personnages les plus célébrés de l’histoire récente est entré en scène : le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, 44 ans. A 11 h 21, la caméra numéro 32 filme l’entrée dans le magasin des premiers gendarmes à intervenir. Le PV issu des images de vidéosurveillance souligne : « La progression se fait par binômes, à la tête desquels se trouve le lieutenant-colonel Beltrame. » Un peu plus de trois minutes plus tard, à 11 h 24 et 40 secondes, la caméra 1 montre « le lieutenant-colonel Beltrame les deux bras en l’air, mains bien visibles au-dessus de la tête ; face au bas flanc de l’accueil, derrière lequel se trouve la salle des coffres et Lakdim. Immédiatement, une négociation s’engage entre les deux hommes. Nous voyons le lieutenant-colonel Beltrame agitant les deux mains vers le bas en signe d’apaisement à l’attention de Lakdim, puis vers ses effectifs ayant pris position derrière lui ».

    « N’y allez pas colonel »

    A cet instant, le destin du gendarme bascule. En prenant ses fonctions quelques heures plus tôt, Arnaud Beltrame était loin d’imaginer qu’il ferait face à « un soldat de l’Etat islamique » venu répandre la terreur dans cette petite ville de l’Aude. C’est seul que le lieutenant-colonel décide de négocier sa captivité contre celle de l’otage. A l’arrière, ses collègues du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie l’en dissuadent fortement. Certains s’écrient « non, colonel, reculez ! » ou encore « vous n’avez pas de gilet pare-balles ! ». Mais sourd et déterminé, Arnaud Beltrame avance vers Radouane Lakdim. Une initiative qui le conduit tout droit vers la mort. Contactées par Libération, six sources familières de ce type d’intervention peinent à masquer leur embarras à l’évocation des faits. Si toutes rendent hommage à la bravoure d’Arnaud Beltrame, qui a payé de sa vie la libération de Y., elles insistent sur le caractère « cavalier » et « inconscient » de la manœuvre. En clair, Beltrame n’aurait jamais dû procéder ainsi. « Les situations de crise telles que les prises d’otage requièrent des protocoles d’intervention des plus rigoureux. Les effectifs sont déployés selon des plans adaptés à la typicité des lieux, ainsi qu’au profil de l’assaillant. Ces schémas complexes sont le fruit d’une élaboration hiérarchique collective, dont l’objectif est d’aboutir à une libération avec le moins de dommages possibles. Arnaud Beltrame est un héros, cela ne fait aucun doute, mais il n’a pas agi selon les règles enseignées. Il les connaissait pourtant parfaitement », regrette, très ému, un gradé de la gendarmerie.

    Dans la salle des coffres, Lakdim, qui craint d’être abattu lors de la progression de Beltrame, tient désormais Y. en joue. Lors de son audition, elle raconte : il « a menacé de m’abattre et une minute après il est entré en négociation avec un gendarme [Beltrame, ndlr]. Le gendarme lui demandait exactement ce qu’il voulait mais il n’avait pas grand-chose à demander car je pense qu’il savait comment ça finirait […]. L’auteur m’a mis le canon de son arme sur la tempe, plus précisément derrière l’oreille […]. Plus [il] avançait, plus [Lakdim] tremblait. Là, j’ai vraiment eu peur. Il a demandé au gendarme d’enlever son arme, ce qu’il a fait en la posant sur la table de l’accueil […]. Quand le #gendarme s’est retrouvé avec nous à l’accueil, [Lakdim] a demandé son arme. Le gendarme a fait demi-tour, a pris son arme, a enlevé le chargeur, il l’a fait glisser au sol vers nous. Le gars [Lakdim, ndlr] a vu tout de suite qu’il n’y avait pas le chargeur avec. Il lui a demandé le chargeur. Du coup, le gendarme s’est exécuté, et il a fait passer l’arme au sol. Là, [Lakdim] a ramassé le chargeur et l’arme […]. Il a mis le chargeur dans l’arme. Le gendarme était avec nous dans la pièce. Je lui ai dit "ok, je vais sortir doucement". Pendant que je m’éloignais, le gendarme a pris ma place ». A 11 h 32 et 37 secondes, la caméra 3 filme Y. en train de prendre la fuite en courant. « A compter de cette heure, révèle le PV issu de la vidéosurveillance, l’action est figée dans la salle des coffres. Aucun mouvement n’est détecté par la caméra 3 ou la caméra 1 ; c’est-à-dire que nous n’avons aucun élément sur le huis clos qui s’est déroulé entre le lieutenant-colonel Beltrame et Lakdim. » (Photo AP)

    La porte se referme brutalement

    Pour comprendre la suite des événements, il faut donc s’en remettre au rapport d’intervention sibyllin du GIGN. En préambule, le document indique que 24 personnels du GIGN décollent à 12 heures, en hélicoptères, de l’aéroport de Villacoublay (Yvelines). Dix minutes plus tard, leurs collègues partis, eux, de Toulouse arriveront sur site. Durant toute la durée du vol, les liaisons téléphoniques seront conservées. Le rapport insiste sur un autre point essentiel : le terroriste dispose désormais d’une arme supplémentaire, le pistolet automatique de dotation d’Arnaud Beltrame, garni d’un chargeur de 15 cartouches.

    A 12 h 25, un tireur d’élite de l’antenne de Toulouse se positionne face à la porte de l’accueil du Super U, à une distance de trente mètres. Une escouade de cinq gendarmes s’installe également près de l’accueil, pour intervenir en cas urgence. A 12 h 45, Arnaud Beltrame contacte le commandant de groupement. Ce dernier fait savoir au GIGN par téléphone que Radouane Lakdim exige une nouvelle fois la libération de Salah Abdeslam, faute de quoi il fera sauter ses grenades. Nouveau rebondissement à 13 h 10, le jihadiste apparaît dans l’encadrement de la porte de la salle des coffres, légèrement entrouverte. Arnaud Beltrame lui sert de bouclier humain, empêchant le tireur d’élite d’ouvrir le feu. Mais la porte se referme brutalement. Parallèlement, les gendarmes font sonner différents téléphones dans l’espoir d’entamer une négociation. A 13 h 30, le rapport d’intervention du GIGN mentionne : « L’utilisation d’un moyen d’acquisition du son à travers les murs permet d’entendre T [Radouane Lakdim, ndlr] prier. »

    Une dizaine de minutes plus tard, le terroriste s’irrite. Par la voix d’Arnaud Beltrame, il exige qu’on lui remette un chargeur de téléphone sur le comptoir de l’accueil. Le lieutenant-colonel réapparaît dans l’encadrement de la porte de la salle des coffres, et fait « ok » avec sa main. Il annonce en outre que Lakdim dispose de deux armes à feu et d’une grenade. A ce moment précis, un dilemme naît dans l’esprit des gendarmes. L’antenne #GIGN de Toulouse intervient-elle seule ? Ou attend-elle le contingent d’Ile-de-France ? A 14 heures, un compromis est adopté. Le commandant du GIGN donne les directives suivantes : « Jouer la fourniture du chargeur sans attendre si le terroriste s’énerve. Etre en mesure de déclencher un plan d’assaut d’urgence en cas de brusque dégradation de la situation à l’intérieur de la pièce. » A 14 h 08, Beltrame récupère un téléphone – probablement le sien – sur le comptoir de l’accueil.

    « Attaque… assaut, assaut »

    Depuis le PC arrière de Versailles-Satory, les négociateurs s’activent pour nouer une liaison téléphonique avec Radouane Lakdim. Après de multiples essais infructueux sur les lignes fixes du Super U, une communication s’engage, à 14 h 13, sur le portable d’Arnaud Beltrame. Le lieutenant-colonel demande à Lakdim s’il peut mettre le haut-parleur. Le terroriste accepte :

    – « Bonjour Radouane, c’est le négociateur du GIGN. »
    – « Oui, alors j’ai demandé qu’on fasse un échange, le lieutenant-colonel gendarme contre Salah Abdeslam, Fleury-Mérogis. »
    – « Oui, c’est ce que vous souhaitez ça, c’est exact ? »
    – « Vous serez pas capables alors d’échanger un de vos membres contre un de mes membres ? »
    – « Ben Radouane, vous savez très bien que ça ne se fait pas comme ça non… »

    Une bonne minute passe. Le négociateur évoque la présence de la mère de Radouane Lakdim à ses côtés quand, soudain, Arnaud Beltrame hurle : « Attaque… assaut, assaut. » Il est 14 h 16.

    Laps de temps

    La suite s’avère relativement confuse. Au téléphone, le négociateur ne semble pas percevoir immédiatement que la situation lui échappe. Il s’égosille, malgré « des bruits de lutte et de cris » (audibles grâce au haut-parleur) : « Vous m’entendez ? Arnaud, vous êtes là ? Radouane, tu m’entends ? » Ses appels désespérés, entrecoupés de « bruit de râle », durent plusieurs minutes. Dehors non plus les effectifs ne semblent pas réagir dans la seconde. Le contingent du GIGN parisien est sur le site depuis à peine une minute lorsque Arnaud Beltrame s’époumone « attaque… assaut, assaut ». Faute de temps pour se coordonner, seuls les gendarmes de l’antenne toulousaine investissent le Super U. A la lecture du dossier, il s’avère très compliqué de connaître le laps de temps précis entre les cris d’Arnaud Beltrame et l’arrivée des gendarmes d’élite dans la salle des coffres. Etrangement, le rapport du GIGN ne donne jamais cette indication. Le PV issu de la vidéosurveillance livre cependant un indice : à 14 h 24 et 30 secondes, la caméra 32 filme l’arrivée des effectifs. Soit donc huit minutes et trente secondes après les premiers cris du lieutenant-colonel, une éternité.
    Lorsque les hommes du GIGN pénètrent dans la salle des coffres, Radouane Lakdim est assis, dos à la porte. Arnaud Beltrame, porteur de plusieurs impacts de balles et tailladé au niveau du cou, est allongé sur lui, inanimé. Le terroriste crie « Allah akbar », tente de se redresser. Mais il est finalement abattu. A 14 h 28, l’assaut est terminé et les premiers soins d’urgence sont apportés au lieutenant-colonel. Ils ne permettront pas de le sauver.
    Willy Le Devin

    Intéressant de savoir comment s’est passé l’intervention du GIGN et totalement incroyable l’initiative de Beltrame quand même. On peut se demander quels sont les ressorts de sa décision, sachant que pour un militaire suivre un protocole et ne pas partir dans une action individuelle sans concertation c’est quand même la base. Le désir de faire preuve d’héroïsme quel qu’en soit le prix et les nécessités ?

    #Beltrame #prise_d_otage #terrorisme

  • Bilan d’étape pour Territoires zéro chômeur | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr//bilan-detape-territoires-zero-chomeur/00085654

    Assurer un emploi payé au moins au Smic à tous les chômeurs de longue durée, tel est l’objectif de l’initiative Territoires zéro chômeur de longue durée et de ses entreprises à but d’emploi (EBE), imaginées par l’association ATD Quart monde et Patrick Valentin, ancien chef d’entreprise et militant du droit à l’emploi. L’idée est simple : réorienter les financements associés à la privation d’emploi vers des fonds visant à créer des postes de travail. Une action de lutte contre le chômage de longue durée, mais aussi de revitalisation des territoires, expérimentée dans dix d’entre eux, pendant cinq ans.
    Partir des compétences propres à chacun

    Cette première phase du projet a été rendue possible par l’adoption, en février 2016, à l’unanimité du Sénat et de l’Assemblée nationale, d’une proposition de loi déposée par Laurent Grandguillaume, alors député de Côte-d’Or, et rédigée avec les associations de lutte contre l’exclusion1. Comme le précise Laurent Grandguillaume, « l’idée n’est pas de créer un dispositif national qui s’applique partout de la même manière ». Chaque EBE part en effet des compétences et aspirations des demandeurs d’emploi volontaires pour participer à la création d’une activité, tout en cherchant à répondre à des besoins mal ou non satisfaits par le secteur marchand mais à l’utilité sociale incontestable.

    L’idée est simple : réorienter les financements associés à la privation d’emploi vers des fonds visant à créer des postes de travail Twitter

    A Mauléon, dans les Deux-Sèvres, l’une des premières EBE de France a ainsi été lancée en janvier 2017. Il s’agit de l’Esiam (Entreprise solidaire d’initiatives et d’actions mauléonaises), une association qui a des activités à la fois de recyclage de tissus et de bois, d’entretien des espaces verts, de services pour des personnes âgées à faibles ressources, de transport et de conciergerie en milieu rural... Au sein de la communauté de communes de Mauléon, territoire rural de 8 400 habitants, on recensait en 2015 environ 200 chômeurs de longue durée. Comme le raconte Alain Robin, directeur de la maison de l’emploi, « l’équipe municipale a décidé de se lancer dans le projet bien avant son lancement officiel. En 2015, nous avons rencontré tous les volontaires en recherche d’emploi depuis plus d’un an pour leur présenter le projet collectivement. Nous les avons ensuite reçus en entretiens individuels pour leur demander quelles compétences ils avaient, ce qu’ils avaient envie de faire et s’ils pensaient à des activités nouvelles qui pourraient être utiles sur le territoire ».
    Objectif : exhaustivité

    Un an après, avec 52 salariés employés en CDI au sein de l’Esiam, soit 40 équivalents temps plein, le territoire a quasiment atteint « l’objectif d’exhaustivité » (c’est-à-dire d’embauche de tous les volontaires) du dispositif, puisque « la liste d’attente est très réduite, trois ou quatre nouvelles personnes s’y inscrivent tous les deux mois », décrit Alain Robin. Au sein de l’Esiam, on ne trouve pas d’accompagnement social ou d’encadrants techniques comme dans les structures de l’insertion par l’activité économique (IAE)2, car les personnes étaient souvent suivies avant et issues de ce secteur.

    Mais aussi cet accompagnement social n’était pas nécessaire, selon Alain Robin, « parce que l’activité a été construite à partir des savoir-faire des volontaires ». Et de fait, le comptable de l’association est un ancien chauffeur-livreur qui avait un brevet professionnel de comptabilité, l’une des salariées a pour fonction de préparer les repas de midi pour les autres, et un salarié paraplégique, qui possède une voiture adaptée, transporte ses collègues qui n’ont pas le permis sur le terrain, notamment pour travailler dans les espaces verts.
    Zoom Les principes du dispositif Territoires zéro chômeur

    Le dispositif Territoires zéro chômeur de longue durée repose sur plusieurs constats. En premier lieu, nul n’est inemployable et ce n’est pas le travail qui manque, mais le nombre d’emplois. Autrement dit, il y a suffisamment d’activités possibles pour occuper tout le monde. Et, de fait, beaucoup de besoins de la société ne sont pas satisfaits par le secteur marchand, faute de rentabilité suffisante. Le critère de non-concurrence est ainsi essentiel dans le dispositif, car si les activités nouvellement assurées dans le cadre des entreprises à but d’emploi devaient mettre en péril des emplois existants, ce serait un jeu de dupes.

    Enfin, dernier constat : ce n’est pas non plus l’argent qui manque, puisque l’Etat dépense 36 milliards d’euros par an pour financer la privation d’emploi (RSA, allocation de solidarité spécifique, etc.). La prise en charge des chômeurs de longue durée coûte aux pouvoirs publics plus de 15 000 euros par chômeur et par an, sans même compter les allocations chômage financées par l’Unedic. Ces sommes peuvent être utilisées pour prendre en charge une partie des coûts des emplois créés par les entreprises à but d’emploi.

    Comme le prévoient les textes, l’Etat verse à l’Esiam 18 000 euros par équivalent temps plein créé pour une personne au chômage de longue durée - le poste du directeur n’est pas concerné. Au démarrage, l’Esiam a bénéficié d’une avance de trésorerie de la maison de l’emploi, d’une subvention de la mairie de Mauléon et d’un prêt du Crédit mutuel. Ensuite, pour constituer ses fonds propres, l’association a bénéficié d’aides de l’Etat, de la région et de différentes fondations. Les activités commencent à générer du revenu, et ce, depuis février 2017.

    Les salariés, en CDI comme prévu par le dispositif, n’ont pas fait l’objet d’une sélection et sont tous volontaires Twitter

    « A terme, un camping et une activité de lombriculture, deux activités structurantes, devraient permettre à l’Esiam de développer son chiffre d’affaires », explique Alain Robin. Les salariés, en CDI comme prévu par le dispositif, n’ont pas fait l’objet d’une sélection et sont tous volontaires, car si les chômeurs étaient forcés à occuper les emplois qu’on leur propose, on entrerait dans une logique de workfare*, réprouvée par les associations de lutte contre l’exclusion.
    Redevenir soi-même

    « Nous constatons que les gens ne demandaient que cela, qu’ils voulaient travailler et que grâce à la reprise d’activité, ils redeviennent eux-mêmes » : Patrick Valentin dresse d’abord un bilan humain du dispositif. Laurent Grandguillaume, désormais président de l’association Territoires zéro chômeur de longue durée, ajoute que sur ces 10 territoires, tous des communes ou intercommunalités de 5 000 à 10 000 habitants, 400 des 2 000 chômeurs de longue durée recensés ont été embauchés. Parmi ces personnes, précise-t-il, il y a des gens sans diplôme mais aussi des diplômés, voire qui ont des doctorats, et quasiment autant de femmes que d’hommes. Néanmoins, la durée moyenne de chômage de ces 400 personnes est élevée : quatre ans.

    Les entreprises à but d’emploi peuvent prendre la forme juridique qu’elles souhaitent : associations, coopératives, entreprises classiques... Elles peuvent être des structures de l’insertion par l’activité économique ou pas. D’ailleurs, comme dans le cas de l’Esiam, la plupart d’entre elles ne prévoient pas la présence d’encadrants, à la différence de l’IAE, ni d’accompagnement social - sauf en cas de nécessité, où il est alors assuré par les acteurs locaux. Beaucoup de salariés sont déjà passés par des structures de l’IAE, et d’ailleurs, précise Patrick Valentin, « le dispositif est conçu comme la garantie de bonne fin du parcours d’insertion », puisque les personnes sont (enfin) embauchées en CDI.

    Seule difficulté rencontrée par les acteurs du dispositif : le financement Twitter

    Par ailleurs, des activités non concurrentes de celles existant sur les territoires ont été très facilement définies, selon Laurent Grandguillaume. Seule difficulté rencontrée par les acteurs du dispositif : le financement. Ces emplois devaient être financés à hauteur de 70 % du Smic, soit environ 18 000 euros par an et par personne en moyenne en équivalent temps plein. Un fonds d’expérimentation territorial a été mis en place pour cela dès la fin 2016 et sa présidence a été confiée à Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (ex-Fnars).

    Mais seuls 7 millions des 15 millions d’euros débloqués par l’Etat et les collectivités locales dans le cadre de ce fonds en 2017 ont été dépensés pour le démarrage des activités. Patrick Valentin précise que certaines administrations étaient réticentes à subventionner des fonds propres ; aussi « ia-t-il fallu trouver le moyen d’adapter la réglementation » ou trouver d’autres financements. « En 2018, la totalité des fonds devrait être consommée avec la montée en charge des activités et des embauches dans les dix territoires », estime Laurent Grandguillaume.

    Autre difficulté : le chiffre d’affaires et la rentabilité des activités qui ont été lancées demeurent encore très faibles. « Pour monter rapidement en puissance, il nous faudrait 4 à 5 millions d’euros en fonds propres pour l’ensemble des entreprises à but d’emploi », explique Laurent Grandguillaume. Néanmoins, le ministère du Travail a d’ores et déjà alloué un budget de 18 millions d’euros pour 2018. L’objectif étant de préparer une deuxième étape en 2019 pour intégrer 50 nouveaux territoires d’expérimentation.
    Quartiers prioritaires

    Dans la ville de Thiers, dans le Puy-de-Dôme, où l’expérimentation a également été lancée début 2017, 45 demandeurs d’emploi ont été salariés par l’EBE Actypoles-Thiers et 150 sont sur liste d’attente. « Nous avons commencé à travailler sur le projet vers mars 2016 », indiquent Boris Surjon, de Pôle emploi, et Laure Descoubes, codirectrice de la structure. Une campagne d’information a été menée auprès de 300 demandeurs d’emploi de deux quartiers classés « politiques de la ville », où le taux de chômage culmine à 12 %. Les acteurs de l’IAE, la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte), l’Etat, Pôle emploi, le parc naturel régional et bien d’autres acteurs du territoire se sont réunis.

    Un recensement des compétences d’une centaine de volontaires, tous chômeurs de longue durée, a été réalisé, parallèlement à une cartographie des activités utiles mais non concurrentielles possibles. « Nous sommes vraiment partis des désirs des personnes en recherche d’emploi », précise Boris Surjon. Ainsi trouve-t-on au sein de l’entreprise un garage solidaire dont les clients, qui n’ont pas les moyens de réparer leur véhicule, bénéficient d’une prescription des centres communaux d’action sociale (CCAS) et de Pôle emploi. Autres activités : le reconditionnement informatique, la médiation, l’entretien des espaces verts (en lien avec les services techniques de la ville), la réhabilitation de bâtiments, l’aide à la mobilité pour les travailleurs en horaires décalés...
    Zoom Regain expérimente l’emploi accompagné en milieu ordinaire

    Le retour au travail en milieu ordinaire des personnes handicapées psychiques1 soulève des problématiques particulières. Encore plus lorsque leur inactivité s’explique par un burn-out professionnel, une tendance lourde relevée par les acteurs de terrain. Pour parvenir à leur redonner de la stabilité, l’association parisienne Regain, qui gère aussi un établissement et service d’aide par le travail (Esat), développe depuis trois ans un dispositif d’emploi accompagné, avec quatre job coaches, deux à Paris et deux en Seine-Saint-Denis. "Cet outil a été imaginé par un médecin psychiatre, qui l’a expérimenté à Lyon, à partir d’une idée canadienne, détaille Sabine Lucot, job coach à Regain. Il s’agit de partir de la décision des bénéficiaires de travailler en milieu ordinaire et de les placer en entreprise avant de les former. Pour y parvenir, on les accompagne gratuitement sans limitation de durée." Chaque job coach, en charge de 20 personnes, se positionne donc comme intermédiaire entre les futurs salariés, orientés par les médecins, et les entreprises qui acceptent de jouer le jeu.

    "Nous montons en effet des stratégies parallèles", ajoute Sabine Lucot. Des entretiens individuels sont organisés avec les salariés, leur projet professionnel est étudié et l’association vérifie qu’ils sont suivis médicalement. "Nous construisons notamment leur confiance autour de leur CV, qui démontre qu’ils ont déjà de l’expérience. Et on décroche notre téléphone pour convaincre les entreprises et les accompagner dans le recrutement", poursuit la job coach. En ce moment, plusieurs personnes sont salariées dans le Groupe SOS, chez Phone Régie (comme agents d’accueil) et chez McDonald’s.

    60 % des personnes accompagnées obtiennent un emploi, au moins en CDD. Néanmoins, "les personnes qui, une fois dans l’emploi, décident de continuer à être accompagnées sont celles qui obtiennent le plus souvent un emploi pérenne". La période d’intégration est en effet une étape capitale, pendant laquelle les job coaches vérifient que la compensation du handicap est bien prise en compte, que les horaires peuvent être aménagés et que le bureau est au calme.

    Pour cette expérimentation, Regain bénéficie, en partenariat avec Iris Messidor, une association de Bobigny (Seine-Saint-Denis), de l’appel à candidatures sur le dispositif Emploi accompagné des personnes handicapées psychiques, piloté en Ile-de-France par l’agence régionale de santé, le Fonds de la formation pour l’insertion des personnes en situation de handicap intellectuel et la Direccte2. Cela devrait lui permettre d’embaucher un coordinateur pour les deux associations. Car s’insérer en milieu ordinaire demeure une course d’obstacles pour les travailleurs souffrant d’un handicap psychique.

    1.
    La notion de handicap psychique renvoie à un état caractérisé par un déficit relationnel, des difficultés de concentration, une grande variabilité dans la possibilité d’utilisation des capacités, alors que la personne garde des facultés intellectuelles normales.
    2.
    Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi.

    Actypoles-Thiers est une société coopérative d’intérêt collectif (Scic), dont les sociétaires sont les salariés, les bénéficiaires de l’activité, les collectivités locales, mais aussi des entreprises privées comme Engie ou des structures de l’insertion par l’activité économique et des associations. Pour autant, l’entreprise a dû avoir recours à un crédit bancaire pour déployer son activité sur l’année 2018.

    Aujourd’hui, les principales interrogations de Patrick Valentin ont d’ailleurs trait au financement : quel sera l’impact de la réforme des Assedic sur l’expérience et comment sécuriser un investissement en fonds propres provenant de subventions publiques ?
    2 000 emplois sur cinq ans

    Le dispositif, pour Laurent Grandguillaume, est plus favorable à la création d’activités sociales et écologiques que le revenu universel : « Pour créer une activité, il faut un collectif », dit-il. Et même s’il appelle à expérimenter le revenu universel, il craint que celui-ci ne favorise l’isolement et ne laisse penser que certaines personnes sont inemployables. « Notre projet est à la fois un projet social et un projet économique, avec un fort volet de revitalisation des territoires », avance-t-il.

    Le dispositif sera pérennisé s’il s’avère efficace, et ouvert à tous les territoires souhaitant le mettre en oeuvre. Twitter

    Au total, 2 000 emplois devraient être créés au cours des cinq années d’expérimentation dans des microterritoires. Le dispositif sera pérennisé s’il s’avère efficace, et ouvert à tous les territoires souhaitant le mettre en oeuvre. C’est dans cette perspective qu’a été créée l’Association nationale zéro chômeur de longue durée, à laquelle participe un grand nombre d’acteurs associatifs (ATD Quart monde, mais aussi le Secours catholique-Caritas France, Emmaüs France, la Fédération des acteurs de la solidarité...). Son rôle est de « préparer la deuxième étape, en accompagnant les territoires intéressés pour entrer dans le dispositif, et en réfléchissant à une nouvelle proposition de loi afin d’étendre l’expérimentation dès 2019 », explique Laurent Grandguillaume.

    1.
    Loi d’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée.
    2.
    Entreprises d’insertion, associations intermédiaires, etc.

    Entreprise à but d’emploi (EBE)

    Statut créé par la loi d’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée du 29 février 2016. L’EBE a pour particularité d’être en partie financée par la réallocation des financements publics dédiés aux chômeurs de longue durée.
    *
    Workfare

    Obligation d’effectuer des tâches d’intérêt général pour toucher une aide sociale.

  • BENALLA franc-maçon à la Grande Loge Nationale Française François Koch - 25 Juillet 2018 - l’express
    http://blogs.lexpress.fr/lumiere-franc-macon/2018/07/25/benalla-franc-macon-a-la-glnf

    Alexandre Benalla a été initié au sein de la Loge « Les Chevaliers de l’Espérance » de la Grande Loge Nationale Française https://www.glnf.fr . Ce franc-maçon porte le matricule 106161 de cette obédience depuis janvier 2017, selon des documents internes qui m’ont été transmis ce 24 juillet par de bonnes sources.

    Son parrain notaire
    Dans les fichiers de la GLNF, Alexandre Benalla est né le 8 septembre 1991 à Evreux, réside à Issy-les-Moulineaux, exerce la profession de Responsable Sécurité et son parrain est un notaire trentenaire de Saint-German-en-Laye (Yvelines), membre de la même loge. Il est toujours apprenti et n’aurait bien sûr pas été très assidu aux réunions rituelles de sa loge depuis l’élection d’Emmanuel Macron.

    Dans son atelier Les Chevaliers de l’Espérance, il n’y a pas d’autre frère exerçant dans le domaine de la sécurité, ni policier ni gendarme. Ce sont plutôt des cadres supérieurs et des professions libérales du droit. S’y retrouvent un PDG, un directeur et un gérant de sociétés, deux directeurs commerciaux, un directeur export, un directeur et un agent immobilier, un expert-comptable et un expert en assurances, un banquier et un cadre bancaire, un notaire et un avocat, un cadre RH, un ingénieur et un urbaniste.

    La rumeur Benalla au GODF 
    Dans un premier temps, certains médias disaient Benalla proche d’une loge du GODF. Si bien que cette obédience, plutôt classée à gauche, a publié un démenti cinglant, plutôt inhabituel. La GLNF se situe, elle, aux antipodes du GODF au sein paysage maçonnique français : déiste et embourbée dans des turbulences affairistes et sarkozystes jusqu’au tout début des années 2010, avant de retrouver le calme et la sérénité fin 2012.

    Benalla suspendu de la GLNF à titre conservatoire
    J’ai pu joindre ce 25 juillet le Grand Maître de la GLNF Jean-Pierre Servel. Il me dit naturellement regretter que l’on m’ait communiqué des informations sur un de ses frères.  « Conformément à notre jurisprudence constante, dès qu’un frère est mis en examen, nous respectons sa présomption d’innocence, nous ne prenons donc aucune sanction mais nous le suspendons à titre conservatoire jusqu’à l’issue de la procédure judiciaire, m’indique Jean-Pierre Servel.  La suspension d’Alexandre Benalla a été prononcée par ordonnance de son Grand Maître Provincial (Île-de-France) au début de cette semaine, le 23 ou le 24 juillet. »

    La GLNF compte actuellement 29 800 frères. Cette obédience réalise plus de 2000 initiations par an.

     #franc-maçonnerie #France #benalla #république

  • mulliez : Une place dans les grands projets parisiens Eric Treguier - 3 Juillet 2018 - chalenge

    Sur ces quatres appels d’offres, le plus gros, le plus visible aussi, c’est sans conteste le chantier de la Gare du Nord. Les Lillois du groupe #Mulliez sauront, dans quelques jours, sinon dans quelques heures, s’ils emportent le morceau face au des autres finalistes, spécialistes eux aussi de l’immobilier commercial : Apsys et Altaréa-Cogédim. Pour la foncière nordiste, c’est l’opération qui ferait basculer son modèle et fera entrer #Ceetrus dans le monde des grands de l’aménagement urbain. L’ex-Immochan deviendrait alors un animateur de lieux, et plus seulement le gestionnaire des magasins des marques du groupe (Pimckie, Norauto, Auchan, Leroy-Merlin…). Ce qu’il a été pendant 40 ans. Il s’agit d’un budget de plusieurs centaines de millions d’euros et qui vise à rénover la première gare parisienne, qui a déjà eu un coup de lifting entre 2014 et 2017, et à la préparer pour 2024, c’est à dire pour les Jeux olympiques. Avec ses architectes du cabinet Valode & Pistre, les Nordistes ont conçu une toiture végétalisée et à des innovations sur la mobilité qui pourrait, selon des spécialistes, leur permettre de décrocher le chantier...


    Derrière ce gros projet, Ceetrus devrait annoncer dans les prochains jours deux autres dossiers sur lesquels elle a été sélectionnée en short-list, avec là encore, de bonne chances d’être retenue. Il s’agit de l’ex-usine de pompage d’eau de Seine dite « Usine d’#Auteuil », dans le 16ème arrondissement, un ensemble de 3500 m² (deux halles et un bâtiment annexe) qu’il faut réhabiliter, dans le cadre de l’appel à projets «  Réinventer #Paris  », et qu’il faut densifier avec des commerces et des logements. Ceetrus est aussi finaliste sur un autre chantier : l’#Hôtel-Dieu. C’est le plus ancien hôpital de la capitale, en plein cœur de #Paris, à deux pas de Notre-Dame. Il a déjà été en partie attribué, l’an dernier, mais il reste une partie non négligeable (environ 17 000 m²) à restructurer. La présélection de Ceetrus montre sa détermination à se battre face à de nombreux concurrents pour ce projet situé dans un quartier parmi les plus prisés de la capitale. La foncière a aussi été présélectionnée, avec deux autres concurrents, pour construire trois passerelles au-dessus de la Seine, et en faire des lieux de passage et d’animation, dans le cadre de «  Reinventing Cities  »…

    Enfin, le groupe a aussi été retenu sur un dernier appel d’offre, ultra-parisien s’il en est : le déménagement des réserves du #Centre_Pompidou. Le musée national d’Art moderne (#MNAM) du Centre Pompidou, au coeur de Paris, cherche en effet 30000 mètres carrés en #Ile-de-France à l’horizon 2025 pour des espaces de stockage, d’exposition et de recherche. Car il est confronté à un problème de stockage de ses 120 000 œuvres. Et il cherche activement à pouvoir les stocker à moins de 45 minutes des tuyauteries de #Beaubourg. «  On pourrait très bien imaginer que ces réserves puissent être accueillies sur notre pôle d’exposition de 12000 m² de notre projet #EuropaCity, à #Gonnesse, dans le Val d’Oise. Nous avons ce qu’il faut pour cela...  » se plait à espérer Benoit Lheureux, directeur général de la foncière présidée par Vianney Mulliez, fils d’un cousin germain du fondateur du groupe nordiste. Il faut dire que pour le moment, son projet a été stoppé en rase campagne. En mars dernier, le tribunal de Cergy-Pontoise avait annulé la ZAC créant Europacity. Depuis, l’Etat et l’agence Grand Paris Aménagement ont fait appel, mais la candidature d’Europacity comme Réserve de Beaubourg ressemble beaucoup à un dernier espoir pour relancer ce #méga-projet de plusieurs milliards, créé il y a maintenant une dizaine d’années et financé par les chinois du groupe #Wanda et… la famille Mulliez.

    #Gare #auchan #centre_commercial #centres_commerciaux #Auchan_dégage #les_hagards_du_Nord #immobilier #carambouille

  • Très forte hausse des infections sexuellement transmissibles en France, Pascale Santi
    https://www.lemonde.fr/medecine/article/2018/07/18/tres-forte-hausse-des-infections-sexuellement-transmissibles-en-france_53333

    Mal protégés et multipartenaires, les 15-24 ans sont les principales victimes des infections à Chlamydia et à gonocoque, qui peuvent entraîner de graves complications.

    Au début des vacances estivales, propices aux rencontres, Santé publique France a publié, mercredi 18 juillet, des chiffres montrant la recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST), qui se transmettent principalement lors de rapports sexuels non protégés. Fréquentes et très contagieuses, les infections à chlamydia trachomatis et à gonocoque ont l’une et l’autre triplé en 2016 par rapport à 2012. Des chiffres élevés par rapport à d’autres pays européens.

    Ainsi, selon cette enquête menée auprès des laboratoires de biologie médicale publics et privés volontaires, une infection à chlamydia a été diagnostiquée en France chez 267 097 personnes en 2016, soit 491 cas pour 100 000 habitants, ainsi que 49 628 infections à gonocoque, encore appelées blennorragie ou « chaude-pisse » par Rabelais. Pour mémoire, en 2012, le nombre de diagnostics de ces IST se chiffrait respectivement à 77 000 et à 15 000 cas.

    Pour la première fois, précise l’agence, ces estimations renseignent sur le sexe, l’âge et la région. Les jeunes femmes de 15-24 ans sont les plus touchées par les infections à chlamydia, elles représentent 38 % de l’ensemble des diagnostics. Les régions les plus affectées sont l’Ile-de-France et la Guadeloupe.

    Infections très souvent « silencieuses »

    « C’est en réalité beaucoup plus. Il ne s’agit là que de nouveaux diagnostics, qui ne prennent évidemment pas en compte les personnes qui n’ont pas consulté », explique Florence Lot, responsable de l’unité VIH-Sida IST à Santé publique France.

    Car ces infections sont très souvent « silencieuses », ne donnant pas lieu à des symptômes, notamment chez les femmes. Toute personne peut ainsi sans le savoir être porteuse d’une IST et contaminer sa ou son partenaire. Et une IST non diagnostiquée peut, à la longue, entraîner d’importantes complications : risques de salpingite, de stérilité, de grossesse extra-utérine, de douleurs pelviennes chroniques…

    Dans les pays industrialisés, l’infection à chlamydia trachomatis est la principale cause d’infertilité, du fait de l’inflammation des trompes utérines, précise le site Info-ist.fr. Les risques de complication concernent surtout les femmes, mais les hommes sont aussi touchés et peuvent transmettre les chlamydia à leur partenaire.

    Quant aux infections à gonocoques, les hommes, majoritaires, représentent près des trois quarts des diagnostics (73 %), sauf dans les départements d’outre-mer où les femmes prédominent. De plus, les personnes qui consultent en médecine générale ne sont pas forcément prises en compte dans les statistiques de Santé publique France.

    « Recours non systématique au préservatif »

    Comment expliquer une telle hausse ? Pour l’agence sanitaire, elle est sans doute due à une sous-estimation du nombre de cas en 2012 et à une amélioration de la sensibilité des tests utilisés, mais pas seulement. « La prévalence élevée de ces infections chez les moins de 25 ans s’explique par un nombre de partenaires important, et un recours non systématique au préservatif », souligne Florence Lot.

    Si la plupart des jeunes utilisent un préservatif lors du premier rapport sexuel, 48 % des étudiants et 20 % des lycéens déclarent ne pas en utiliser à chaque rapport sexuel, selon l’enquête de la mutuelle Smerep sur la santé des étudiants, fin juin.

    De plus, 71 % des étudiants et 80 % des lycéens ne se font pas systématiquement dépister lors d’un changement de partenaire, et même jamais pour respectivement 41 % et 62 % d’entre eux, selon cette même enquête.

    Or, en cas de dépistage positif, un traitement antibiotique permet de guérir rapidement l’infection. Ce traitement doit concerner la personne diagnostiquée et ses partenaires. Le dépistage peut être effectué à l’issue d’une consultation chez un médecin, mais aussi dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD).

    Le préservatif reste le moyen le plus efficace pour lutter contre les IST, insiste Santé publique France, qui vient de lancer, jusqu’au 17 août, une campagne de prévention visant à en faire « l’accessoire indispensable du quotidien ». La campagne renvoie aussi sur le site spécialisé dans la sexualité des jeunes Onsexprime.fr.

    « Tout rapport sexuel doit être protégé, qu’il soit vaginal, anal ou buccal (fellation) », insistent les médecins qui suivent les IST. « C’est un problème de santé publique, alerte Florence Lot, car ces infections sont très contagieuses, très fréquentes, et leurs complications nombreuses. » La Haute Autorité de santé (HAS) a travaillé sur une nouvelle évaluation de la stratégie de dépistage des infections à chlamydia, les précédentes recommandations datant de 2003.

    Hausse des IST aussi au Royaume-Uni

    Le phénomène n’est pas nouveau. Mais cette augmentation s’amplifie. De plus, les cas de syphilis, une maladie qui avait disparu, sont progressivement réapparus au début des années 2000. L’infection par le virus du sida (VIH) se maintient, elle, à un niveau élevé dans l’Hexagone, avec environ 6 000 personnes qui ont découvert leur séropositivité en 2016, selon Santé publique France.

    Le nombre de cas d’hépatite B déclarés est stable ces dernières années. Les cas de lymphogranulomatose vénérienne rectale (LGV), dus eux aussi à chlamydia trachomatis, sont en hausse. Les co-infections sont en outre fréquentes, d’où l’importance que ces infections soient bien dépistées.

    La tendance à la hausse des IST sévit également dans d’autres pays, comme le Royaume-Uni. Public Health England a récemment publié des chiffres montrant leur forte augmentation outre-Manche. De même, elles ont atteint un niveau record aux Etats-Unis, avec plus de deux millions de cas de chlamydiose, de gonorrhée et de syphilis recensés en 2016, « le chiffre le plus élevé jamais atteint », indique le rapport annuel sur la surveillance des maladies sexuellement transmissibles, publié par les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus d’un million de personnes contractent chaque jour une IST.

    Des lacunes dans l’éducation sexuelle sont souvent pointées avec un manque d’information. Dans ce contexte, il est nécessaire de repenser la prévention.

    #santé #sexe #école #obscurantisme #MST #IST

  • [openData] Tickets validés sur le réseau ferroviaire (et autres données)

    https://opendata.stif.info/explore/dataset/validations-sur-le-reseau-ferre-nombre-de-validations-par-jour-1er-sem/table

    Données ouvertes de Ile-de-France / mobilités qui peuvent être téléchargées ou visualiser sur une carte (voir ici :https://opendata.stif.info/map/+6fa034e9fa7b4725/edit)

    Toute la démarche est explicitée ici : https://opendata.stif.info/page/demarche

    #cartographie #réseau #ferroviaire #vitesses #circulation #France

  • Bye les pailles en plastique, place au maïs - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/07/06/bye-les-pailles-en-plastique-place-au-mais_1664337

    Des lycéens strasbourgeois ont trouvé une alternative aux consternantes pailles en plastique : des pailles en amidon de maïs, recyclables et biodégradables.

    Des élèves de seconde – apparemment précoces – au lycée Kleber de Strasbourg, ont pris conscience qu’il faut 450 ans pour qu’une paille en plastique se désagrège, qu’on en consomme environ 8,8 millions par jour dans les fast-foods français et que, selon Eco-cycle, une association américaine qui sensibilise au recyclage, on estime la consommation des Américains à 500 millions de pailles par jour, « de quoi remplir 46 400 bus scolaires de pailles chaque année », précise l’ONG.

    L’heure est grave et je ne te facture pas le massacre auprès de la faune et de la flore avec ces cochonneries dont on pourrait, en sus, parfaitement se passer, sauf en cas de râtelier explosé ou en milieu hospitalier et subclaquant. Donc l’idée de ces huit petits colibris d’une quinzaine d’années en route pour des filières économiques et sociales, c’est de fabriquer des pailles biodégradables, après avoir hésité, selon le site Linfodurable, entre le lancement d’une box locale avec des produits biodégradables et des pailles écolo. D’abord les lycéens ont pensé au bambou, mais c’est très cher, et finalement, explique Aurea Salon, chargée de com dans la bande, ils ont découvert le plastique végétal à base de maïs. Du coup, ils ont opté pour le nom de PopStraw parce que pop fait référence au popcorn, donc au #maïs, et straw, paille en anglais.

    Désagrégation en six à neuf mois

    Une entreprise en Île-de-France a été sollicitée pour fabriquer leurs pailles pour pouvoir les proposer à la vente. En quelques mois d’existence et grâce à des commandes via la plateforme de vente Etsy, ils ont généré pas moins de 2 000 euros de chiffres d’affaires. A 15 ans, âge où on le fume plutôt, le maïs, on dit chapeau. Un bon relais médiatique les aidant pas mal, ils ont des commandes du Luxembourg, de Suisse, de Grèce, de l’Italie, de Belgique. « Notre plus gros client pour le moment est un restaurant réunionnais qui nous a commandé 15 000 pailles », explique à Infodurable l’un des lycéens.

    Sur leur site, est écrit « pour que des pailles intelligentes ne soient pas la mer à boire ! » et d’ailleurs, à propos de mer, les jeunes ont reversé 10% de leurs fonds à leur partenaire, The Sea Cleaners, un bateau développé pour nettoyer le plastique des océans. Leurs pailles, compostables et résistantes à 50°C max se désagrègent en six à neuf mois.

    Bas les pailles

    Le dossier « à mort les pailles en plastique » avance encore un peu, après diverses initiatives dans le monde. Miami les a interdites en 2012 dans les restaus en bord de mer, Seattle lance une campagne de sensibilisation, une journée internationale anti-pailles a été lancée en février, une anthropologue, Mounia El Kotni, a lancé l’association Bas Les pailles et Bye Paille est une page Facebook dédiée à cette juste lutte contre les 8 millions de tonnes de déchets, selon l’association Surf rider, qui finissent dans la plus grande poubelle des sociétés modernes, l’océan. Plus aucune excuse pour sniff, euh boire à la paille.
    Emmanuèle Peyret

    Leur site : http://www.popstraw.fr

    #pollution #plastique #paille #écologie #environnement #popstraw

    • Super !
      Ils vont pouvoir intégrer une école de commerce, et si leurs parents ont les moyens, erasmus.

      La suppression de la feuille plastique qui entoure les pacs d’eau, et autres lots afin de forcer à l’achat, ils(elles) ne se sont pas encore aperçu que cela polluait bien plus.
      Il est vrai que l’idée n’a pas encore été lancé par bilération.

  • Parcoursup, coulisses d’une réforme précipitée - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/07/05/parcoursup-coulisses-d-une-reforme-precipitee_1664445

    Au moment où sont dévoilés les résultats du bac, plus de 300 000 jeunes sont sans affectation définitive. Avec l’impression de faire les frais d’une stratégie bulldozer visant à éviter toute contestation.

    C’était le 8 juin. Un article, publié sur le site internet de l’Etudiant. « Exclusif. 857 candidats ont été victimes du premier tirage au sort en première année commune aux études de santé (Paces) en Ile-de-France. » Le ministère embraye dans la seconde. Un communiqué, daté du 9 juin au matin, annonce une réunion de crise. Les doyens des sept facs de santé franciliennes sont convoqués fissa pour « trouver une solution ». Jean-Luc Dumas, doyen de la fac de médecine de Bobigny jusqu’à peu, raconte : « Il y a eu un vent de panique. Quand je suis arrivé au ministère, j’ai d’emblée proposé d’accueillir 250 élèves supplémentaires, je pouvais le faire, les locaux le permettaient. » Les autres doyens suivent. « En un quart d’heure, le problème était réglé. » Rien que d’y repenser, cette histoire le met en pétard : « On a fait porter à la médecine le chapeau du problème des capacités d’accueil saturées. Or, il n’en était rien. Nous avions la place. On a utilisé l’émotion d’un possible tirage au sort en médecine pour justifier l’urgence de cette réforme. » L’histoire de Parcoursup ressemble à un coup politique de maître. Ou de chance. Ou les deux.

    Un proche de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education, abonde : « On va dire qu’il y a eu une utilisation exagérée d’un épisode pour présenter une réforme comme nécessaire, alors que des ajustements à l’ancien système auraient peut-être suffi. Le discours a pris dans l’opinion. Ils ont foncé, il ne fallait pas louper le coche. » Une fenêtre d’opportunité en or, comme on dit dans les amphis de sciences politiques où l’on décortique l’action publique. En plus, coup de bol pour Macron, pile à ce moment-là, l’Unef, deuxième syndicat étudiant, est empêtré dans des histoires internes de harcèlement sexuel, donc tout à fait incapable d’organiser la rébellion. La mise en demeure de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), qui reproche à l’algorithme APB de déterminer le sort des élèves « sans intervention humaine », est le coup de grâce.

    « L’opinion publique ne l’a pas mesuré, mais aucune analyse de convergence n’a été faite en amont. Aucune modélisation des données », assure un observateur. Dans les colonnes de Libé, le 5 juin, le think-tank Terra Nova s’étonnait qu’on ose ce genre « d’expérience grandeur nature ». Effectivement, 810 000 jeunes citoyens, ça fait beaucoup de cobayes.

    #Politique_France #ParcoursSup #Magouille

  • #Mediapart #fafs #faf

    "Ils voulaient redresser la France, ils vont passer leur première nuit en garde à vue. Dès 6 heures, ce dimanche matin, dix hommes, dont un ancien haut fonctionnaire et un ancien gendarme, ont été interpellés en région parisienne, mais aussi en Corse, en Gironde, dans la Vienne ou encore en Charente. Ils font partie d’un groupe clandestin issu des rangs de l’ultra-droite, du groupe Action des forces opérationnelles (AFO), qui préparait des attaques contre des musulmans pour se venger des attentats commis par des djihadistes en France ces dernières années.

    D’après la chaîne LCI, qui a la première sorti l’information, plusieurs armes à feu ont été découvertes en perquisition. Selon nos sources, un laboratoire clandestin de fabrication d’explosifs a été découvert chez l’un des suspects arrêtés. C’est l’existence dudit laboratoire qui a précipité la vague d’interpellations dans le cadre d’une enquête menée dans le plus grand secret depuis plusieurs mois.

    C’est la concrétisation judiciaire de ce que Mediapart révélait le 9 avril dernier : la DGSI s’inquiétait de la résurgence de la mouvance de l’ultra-droite et avait « une cinquantaine de policiers, gendarmes et militaires » parmi ses « objectifs » suivis pour leurs liens avec « l’extrême droite violente ».

    Depuis 2015 et le début de la vague d’attentats qui ensanglantent la France, plusieurs groupuscules d’autodéfense se sont constitués dans le but de lutter contre « le péril islamique » et de se substituer à un État défaillant, en se préparant à recourir à la violence dans la perspective d’une guerre civile. « Même s’ils restent embryonnaires, ces groupuscules claironnent leur volonté de riposter et nous suivons cela de très près », avait concédé en avril un haut gradé des services de renseignement. Une litote.

    D’après nos informations, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) mais aussi d’autres services de renseignement du ministère de l’intérieur et de la défense enquêtaient déjà depuis plusieurs mois sur les Volontaires pour la France (VPF), et notamment sa branche dissidente, qui compte parmi ses membres des gendarmes et des militaires issus des forces spéciales et des chasseurs alpins.

    Créés mi-2015, les VPF ont réellement été mis sur orbite au lendemain des attentats du 13-Novembre – l’un de ses membres fondateurs a perdu sa fille au Bataclan. Ayant pour objectifs de « défendre l’identité française » et de « combattre l’islamisation du pays », ils comptent une cinquantaine de militaires et de membres des forces de l’ordre.

    Contacté début avril, le groupuscule revendiquait « près de 800 membres, parmi lesquels de nombreux militaires en retraite, dont un certain nombre d’officiers supérieurs et de généraux ». Sur sa page Facebook, l’organisation assure que ce combat doit se mener « par tous les moyens légaux uniquement ». Mais certains membres sont plus virulents : en novembre 2015, l’un d’eux parlait de « combattre par des actions concrétes[sic] l’islamisation du pays ». « Préparez vous si il faut que les barricades soit montées [sic] qu’il en soit ainsi ce ne sera pas l’état qui se chargera de l’islam », commentait un jeune homme, en juillet 2016.

    Une première enquête de la DGSI à l’été 2016 avait poussé les VPF à se constituer en association. Depuis, ce mouvement se pare des oripeaux de la légalité. Ses deux figures de proue affichent leurs photos et leurs curriculum vitae sur le site internet des VPF. Antoine Martinez est un général retraité de l’armée de l’air résidant à Nice, « spécialiste du renseignement » autoproclamé et président du comité de soutien au général à la retraite Christian Piquemal, qui avait, en février 2016, défrayé la chronique en s’impliquant dans une manifestation non autorisée contre la politique migratoire. L’ancien parachutiste et ex-commandant de la Légion étrangère avait été relaxé par la justice mais radié des cadres de l’armée.

    Le second coprésident, l’ancien député européen (FN) Yvan Blot, revendique, lui, dans sa biographie être un « ancien haut fonctionnaire au ministère de l’intérieur en charge des affaires de terrorisme ». Cet ancien cadre du FN, puis du MNR (Mouvement national républicain) de Bruno Mégret, fut aussi le cofondateur du Club de l’horloge, un think tank réunissant des hauts fonctionnaires de droite et d’extrême droite. Il serait désormais, selon la réponse des VPF adressée début avril à Mediapart, « conseiller du Club Valdaï, proche du Kremlin ».

    Sur le site des VPF, on peut lire que « les Volontaires peuvent se former, s’instruire, s’entraîner grâce à des journées, des week-ends ou des séminaires de formation organisés par les cadres de l’organisation et animés par des spécialistes dans tous les domaines ». Dans le mail de réponses adressé à Mediapart, les VPF assuraient n’être « en aucun cas une milice », ni être « affiliés ou associés à aucun parti politique ». « Nous sommes des pères et des mères de famille lucides et précautionneux, conscients des dangers et de l’utopie du vivre ensemble avec un islam conquérant, pour les avoir déjà vécus sur des théâtres d’opérations extérieures (Liban, Kosovo…) », concluait l’association dans sa réponse.

    En réalité, ce vernis de respectabilité génère quelques frustrations et tensions. Là où les dirigeants, de peur de poursuites pénales, insistent pour inscrire leur action dans le respect de la loi, leurs militants, frustrés par la routine de la vie associative et désireux de passer à l’action, ne l’entendent pas de cette oreille.

    À l’automne 2017, Dominique Copain et Guy Sibra, deux recruteurs des VPF, ont créé une structure baptisée Action des forces opérationnelles (AFO), destinée à mener de réelles opérations clandestines. Selon nos informations, les deux hommes font partie des dix gardés à vue. Le second, vendeur de matériels militaires déclassés domicilié en Nouvelle-Aquitaine, avait pris « Richelieu » pour pseudo.

    Dans la foulée, des figures du groupuscule, Guy Boisson, responsable des VPF dans la région Hauts-de-France, et Michel Herbreteau, à la tête de la région du Var, ont rejoint cette nouvelle cellule pensée comme une résurgence du SAC. À l’inverse, Romain Petit, monsieur Sécurité des VPF, a décliné la proposition, préférant pour sa part créer une société de sécurité privée aux côtés de Gérard Hardy, le fondateur des Volontaires pour la France. Messieurs Boisson, Herbreteau, Petit et Hardy ne sont pas concernés par la vague d’interpellations.

    Désormais, l’Action des forces opérationnelles se vit comme une dissidence des VPF. Son accès est d’ailleurs interdit aux militants des VPF. Très professionnels, les membres de la cellule communiquent via la messagerie cryptée Proton – dont les serveurs basés en Suisse diffusent des courriels impossibles à partager avec des tiers et répondent aux ordres de leurs « commandants de département », qui obéissent eux-mêmes à leurs « commandants de région ».

    La première action de ce groupuscule ne portait pas trop à conséquence – la constitution de stocks pharmaceutiques de première urgence, en cas d’affrontements généralisés –, mais témoignait des convictions profondes de ses membres de l’imminence d’une guerre civile. Une initiative motivée par la participation de représentants de professions médicales, par ailleurs liés à des organismes de sécurité civile.

    Dans une note interne que Mediapart a pu consulter, le responsable de la formation, qui se fait appeler « Garbo », un sous-officier de la gendarmerie encore en activité sur l’aéroport de Mérignac, souligne que la liste envoyée constitue le « matériel de première urgence » tel que défini dans les stages de secourisme de l’armée et est destinée « à faire face à des blessures hémorragiques dites de guerre ». Le même Garbo dispensait récemment des fiches de « formation self-defense » ayant « vocation de proposer des solutions pour se dégager rapidement d’une personne positionnée dans votre zone intime ».

    Plus préoccupant, l’Action des forces opérationnelles cherchait ces derniers mois à s’équiper en armes et explosifs pour passer à l’action. Les services de renseignement suspectent que plusieurs caches d’armes auraient été disséminées dans les 11 régions où cette cellule clandestine est présente. Et la DRSD (Direction du renseignement et de la sécurité de défense, la police militaire) s’intéresse à plusieurs militaires appartenant à cette cellule dans le cadre de son enquête interne concernant un casse sur la base aérienne 125 d’Istres, en septembre 2016. Plusieurs dizaines de pistolets et d’armes longues y avaient été dérobés. À ce jour, l’affaire n’a pas été résolue, ni les armes retrouvées.

    Des militaires traumatisés à leur retour d’Irak et d’Afghanistan

    Les services de renseignement ont alerté les autorités que cette cellule n’excluait plus le recours à la violence. Plus généralement, comme Mediapart l’avait révélé, ils avaient même à l’automne 2017 prévenu que le risque de voir « la mouvance dite de l’ultra-droite » passer à l’action violente était « évalué à la hausse pour la période à venir ». Les services voyaient d’un très mauvais œil, dans ce contexte de conflit larvé, les VPF et les AFO draguer les membres de services de sécurité, construisant leurs discours à leur attention, veillant à valoriser chaque nouvelle recrue issue des rangs de la gendarmerie ou de l’armée. Des professionnels recherchés à la fois pour leur savoir-faire en matière de maintien de l’ordre et d’opérations coup de poing.

    À telle enseigne que les services de renseignement ont dû sensibiliser à ce sujet plusieurs administrations, parmi lesquelles les différents corps d’armée, la police, la gendarmerie, les douanes, ainsi que l’administration pénitentiaire. Cela afin d’améliorer l’échange d’informations sur les fonctionnaires suspects mais aussi de prévenir le recrutement de tout nouveau policier ou militaire déjà recensé comme figurant dans cette mouvance. L’« entrisme » de « l’extrême droite violente » au sein des forces de sécurité préoccupe la DGSI, les Renseignements territoriaux (RT) et la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) de Paris.

    Rencontré en mars, un ponte de la lutte antiterroriste confirmait : « L’ultra-droite se structure de façon assez inquiétante. Et c’est vrai que l’on retrouve beaucoup de militaires ou d’anciens militaires. » « Ce sont souvent des militaires de retour de mission en Afghanistan ou en Irak, complétait un ancien des services. Ils rentrent traumatisés, il faut les surveiller pour ne pas qu’ils continuent leur combat individuel. Certains créent des groupes sur les réseaux sociaux, ou se radicalisent à travers eux, d’autres peuvent passer à l’action. »

    L’exemple de l’Action des forces opérationnelles rappelle le réseau néonazi découvert au sein des forces armées belges en 2006. Dix-sept personnes, dont dix militaires, avaient été interpellées. Leur chef appartenait au groupuscule flamand BBET (Sang-Sol-Honneur et Fidélité). Des armes, des explosifs et des détonateurs avaient été trouvés lors de perquisitions.

    La France n’est pas non plus exempte de précédents. En 2013, la mère du sergent de l’armée de l’air Christophe Lavigne (deux missions en Afghanistan à son actif) prévient la police : elle redoute la radicalisation de son fils de 23 ans. L’ancien militaire est neutralisé en 2013 par la DGSI, qui le suspecte de projeter d’attaquer une mosquée à côté de Lyon. Un an plus tôt, l’ancien militaire avait jeté un cocktail Molotov sur la mosquée de Libourne (Gironde), ce qui lui avait valu une condamnation pour « dégradation d’un lieu de culte en relation avec une entreprise terroriste ».

    Le 24 mars 2013, six activistes néofascistes avaient aussi été interpellés près du campus de Talence (banlieue de Bordeaux), armés de poings américains et de manches de pioches. Ils venaient de taguer des mots d’ordre anti-immigrés. Dans le groupe, figurait un ex-cadre de la DPSD, le colonel Mochel, dont le rôle reste à expliquer. Des faits similaires ont été relevés à Arras et à Annecy – où des Chasseurs du 27e BCA ont été impliqués dans l’incendie d’une mosquée.

    Lors des rassemblements contre le « mariage pour tous » en 2013, certains militaires radicalisés avaient déjà témoigné de leurs velléités. Le collectif Printemps français avait ainsi tenté d’occuper les Champs-Élysées – une idée impulsée par Philippe Darantière, un ancien officier parachutiste reconverti dans l’intelligence économique. Parallèlement, une publication d’extrême droite avait appelé des hauts gradés catholiques – tel Bruno Dary, ancien gouverneur militaire de Paris – à provoquer un coup d’État.

    En fait, depuis l’équipée sauvage de Mohammed Merah, qui tua trois militaires de Montauban et Toulouse (c’était la première fois, depuis la guerre d’Algérie et les exactions de l’#OAS, que des soldats français en permission étaient abattus à l’intérieur des frontières de l’Hexagone), l’ultra-droite a ajusté sa propagande au sein des régiments parachutistes basés dans le Sud-Ouest. Plusieurs notes de renseignement ont signalé des tentatives de récupération au sein du 1er RTP (Toulouse) et le 3e RPIMA (Carcassonne) où avait servi Victor L. – qui avait intégré le service d’ordre du Bloc identitaire et son cercle toulousain après avoir quitté l’armée.

    Aujourd’hui, l’institut Civitas mène une action en profondeur en direction de certains milieux militaires catholiques, sous la houlette notamment du général Chrissement, qui fut, avant sa retraite, chef d’état-major interarmées chargé de la gestion de crise au sein de la zone de défense Île-de-France. Civitas veut s’inspirer de l’ancienne Cité catholique, qui fournit nombre de ses cadres à l’OAS. À l’époque, la Cité catholique avait organisé des cellules dans certaines unités présentes en Algérie avec l’aide des 5e bureaux et des Services d’action psychologique."

  • Aéroports : des systèmes à reconnaissance faciale installés à Orly et Roissy
    https://www.francebleu.fr/infos/societe/controles-aux-frontieres-une-quarantaine-de-systemes-a-reconnaissance-fac

    Ce vendredi 22 juin, le système de contrôles automatisés des passeports Parafe sera mis en fonction dans les aéroports d’Ile-de-France, Paris-Charles-de-Gaulle (Roissy) et Orly. Ce vendredi 22 juin, le système de contrôles automatisés des passeports Parafe (Passage Automatisé Rapide Aux Frontières Extérieures Schengen) sera en fonction dans les aéroports d’Ile-de-France, Paris-Charles-de-Gaulle (Roissy) et Orly, comme l’avait annoncé, ce jeudi 14 juin sur franceinfo, Augustin de Romanet, le PDG du (...)

    #Identité #scanner #biométrie #facial #voyageurs #surveillance

    ##Identité ##voyageurs

  • Les algorithmes à l’époque de la start-up nation : sur Parcoursup et la sélection à l’Université
    http://www.platenqmil.com/blog/2018/06/15/les-algorithmes-a-lepoque-de-la-start-up-nation--sur-parcoursup-et-la-se

    Avec une expression qui est devenue célèbre, la Harward Business Review a défini la Data Science comme « le job le plus sexy du 21ème siècle » [1]. La définition - assez débattue - de ce domaine indique en général la capacité d’extraire des prévisions à partir de bases des données massives. Un pilier de la discipline est le Machine Learning (ML), c’est-à-dire l’utilisation de différentes techniques statistiques pour permettre à un ordinateur d’« apprendre » sans être explicitement programmé pour le faire. Par exemple, plus de 95% des profits de Facebook viennent de la vente d’espaces publicitaires « ciblés » [2] : la plateforme est capable de montrer à chaque utilisateur des annonces sélectionnées par les algorithmes de ML sur la base de ses activités passées.
     
    La capacité d’extraire des prévisions à partir de quantités massives de données constitue déjà une des sources du capitalisme moderne : « Data is the oil of the 21st century », pour reprendre une expression très courante dans le domaine du Big Data [3].
     
    Dans ce contexte, un pilier du quinquennat d’Emmanuel Macron à l’Elysée consiste précisément dans la conversion au numérique d’une partie consistante de l’économie française. Les slogans “start-up nation” ou “silicon valley française” sont représentatifs de cette intention et ont été accompagnés par des choix politiques déjà clairs pendant cette première année de présidence. Par exemple, un financement massif dans le domaine de l’Intelligence Artificielle (1,5 milliards d’Euros) a été récemment annoncé, en soutien au « plan pour l’Intelligence Artificielle » dévoilé par Macron en collaboration avec le mathématicien Cédric Villani [4]. Suite à cette décision, de nombreuses plateformes comme Google et Facebook ont annoncé l’ouverture de centres R&D dans la région parisienne. En même temps, un renforcement significatif du secteur de la formation numérique se développe en Île-de-France. Le Président a également prévu un régime fiscal adapté aux besoins de l’économie numérique [5], pour essayer de faire de la France le leader européen du secteur [6], comme l’Allemagne l’est déjà par rapport à l’industrie 4.0.

    #Parcoursup #data #université #sélection

  • Les oubliés de la reprise, Guillaume Vidal, dans Alternatives Economiques qui cherche des abonnés à 5€ le mois
    https://fr.ulule.com/abo_altereco
    https://www.alternatives-economiques.fr/oublies-de-reprise/00084976

    L’activité économique a connu un coup de frein significatif au premier trimestre 2018, entraînant une légère remontée du chômage. Entre le prix du pétrole et la crise italienne, il n’est pas certain que la croissance puisse se maintenir à un rythme élevé au cours des prochains mois (voir le débat entre Patrick Artus et Éric Heyer). Il n’empêche : la reprise amorcée depuis trois ans s’est nettement accélérée en 2017, permettant de faire reculer sensiblement le chômage. Les dégâts de la crise sont-ils enfin en voie d’être définitivement réparés ? Pas pour tout le monde, malheureusement. Au-delà des moyennes, les données disponibles montrent en effet que les oubliés de la reprise restent encore nombreux.

    Les jeunes hommes à la peine

    Pour en prendre la mesure, le coeur du sujet reste bien entendu la question de l’emploi et de son corollaire, le chômage. En 2017, la France comptait 28,3 millions d’emplois, 940 000 de plus qu’en 2007, avant la crise. Mais, dans le même temps, la population active, celle qui a ou cherche un emploi, a augmenté de 1,5 million de personnes. Un effet de la dynamique démographique, mais surtout des réformes des retraites qui ont amené de nombreux salariés âgés à rester sur le marché du travail. C’est pourquoi le chômage n’a pas retrouvé son niveau d’avant la crise : il touchait encore 9,4 % de la population active l’an dernier, contre 7,1 % en 2008.

    Si l’on s’attache à l’âge et au sexe des personnes concernées, on se rend compte que chez les 15-24 ans, la situation des jeunes hommes reste très dégradée : en 2017, 9,3 % d’entre eux étaient au chômage, contre 7,7 % en 20071. Et l’écart a continué de se creuser avec les jeunes femmes : 7,1 % d’entre elles étaient au chômage en 2017, contre 6,8 % en 2007, un quasi-retour au niveau d’avant la crise. Les femmes de 15-24 ans sont en proportion moins nombreuses à être au chômage que celles de 25-54 ans, ce qui n’est pas le cas des hommes.

    Une situation très dégradée pour les jeunes hommes
    Part des 15-24 ans au chômage*

    Source : Eurostat.
    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.

    Chez les 25-54 ans, la crise a entraîné un basculement spectaculaire : jusque-là, la part des femmes de cette tranche d’âge au chômage était toujours supérieure à celle des hommes. Depuis 2009, ce n’est plus le cas, les hommes de 25-54 ans sont davantage au chômage que les femmes. Cet écart s’était creusé nettement entre 2009 et 2015, du fait des graves difficultés rencontrées par les secteurs plutôt masculins que sont l’industrie et le bâtiment. Depuis, il s’est beaucoup réduit grâce à la reprise engagée.

    25-54 ans : les hommes désormais davantage touchés par le chômage que les femmes
    Part des 25-54 ans au chômage

    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.
    Source : Eurostat.

    Le taux d’emploi des 25-54 ans dévisse

    Mais ce qui est sans doute le plus significatif, et le plus grave, sur cette tranche d’âge qui constitue le coeur de la population active du pays, c’est le recul persistant du taux d’emploi des hommes comme des femmes. En 2017, 85 % seulement des hommes de 25-54 ans occupaient un emploi, contre 89,3 % en 2008. Quant au taux d’emploi des femmes, il est tombé de 77,3 % en 2008 à 75,2 % en 2017. Si le recul est moins marqué chez ces dernières, il n’en est pas moins historique, dans la mesure où, jusque-là, leur taux d’emploi progressait constamment pour converger progressivement avec celui des hommes. Ce coup d’arrêt prolongé, puisqu’il dure déjà depuis une décennie, a de quoi inquiéter.

    Un coup d’arrêt à la baisse de l’inactivité des femmes
    Part des inactifs parmi les 25-54 ans, en %

    Source : Eurostat
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    Les 55-59 ans sont également touchés par la dégradation persistante du marché du travail, avec, là aussi, un écart croissant entre les hommes et les femmes. La part de cette tranche d’âge au chômage a doublé entre 2008 et 2017 malgré un reflux sensible depuis 2014.

    Les 55-59 ans deux fois plus touchés par le chômage qu’il y a 10 ans
    Part des 25-54 ans au chômage

    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.
    Source : Eurostat

    Les 60-64 ans, quant à eux, sont confrontés à un début d’envolée d’un chômage quasi inexistant avant la crise. Là aussi, le phénomène touche davantage les hommes que les femmes.

    Début d’envolée du chômage chez les 60-64 ans
    Part des 60-64 ans au chômage

    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.
    Source : Eurostat

     Quand le chômage dure...

    Ces demandeurs d’emploi âgés forment le coeur des chômeurs de longue durée. 980 000 personnes étaient ainsi inscrites à Pôle emploi depuis plus d’un an en 2008, en catégories A, B et C (y compris, donc, celles et ceux qui ont travaillé quelques heures dans le mois). Au premier trimestre 2018, ce chiffre culminait à 2,6 millions de personnes, plus de 2,5 fois plus. Le nombre des chômeurs inscrits à Pôle emploi depuis plus de trois ans a même été multiplié par 3,2. Le chômage de longue durée n’a pas baissé avec la reprise, mais il s’est tout de même stabilisé à un haut niveau à partir de 2015.
    La montée ininterrompue du chômage de longue durée
    Nombre d’inscrits à Pôle Emploi en catégories A, B et C, selon la durée, en millions

    Source : Ministère du Travail

    Depuis le dernier trimestre 2017, on observe cependant une remontée rapide due au recul massif des emplois aidés décidé par le gouvernement d’Emmanuel Macron, ces contrats étant destinés d’abord à ces publics en difficulté. Les chômeurs de longue durée font donc incontestablement partie des principaux oubliés de la reprise et leur situation n’est pas près de s’améliorer...

    Les diplômés du supérieur rebondissent

    Selon le niveau d’études on constate, sans grande surprise malheureusement, que la crise a beaucoup aggravé la situation des personnes ayant seulement un bagage scolaire primaire : 10,4 % d’entre elles étaient au chômage en 2017, une part qui a crû de 3,6 points depuis 2008. Et la reprise n’a quasiment pas eu d’effet bénéfique pour eux. En comparaison, la situation s’est moins dégradée pour les titulaires d’un niveau d’étude secondaire. Enfin, 4,6 % des personnes ayant un diplôme du supérieur étaient au chômage en 2017, soit 0,9 point seulement de plus qu’en 2008. Pour elles, la reprise a permis une baisse très sensible du chômage.

    Chômage : le niveau d’études encore plus déterminant aujourd’hui
    Part des 20-64 ans au chômage
    selon le niveau d’études initiales, en %

    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.
    Source : Eurostat

    Si l’on prend comme critère cette fois le pays de naissance des personnes, le chômage de celles nées en France ne s’est accru "que" de 1,7 point entre 2008 et 2017, contre 2,8 points pour celles nées hors de l’Union à 28. Ces dernières ont cependant bénéficié d’une forte baisse du chômage depuis 2015 (moins 1,2 point, contre moins 0,5 pour celles nées en France), grâce en particulier au redémarrage du secteur du bâtiment.

    Des différences territoriales

    Pour affiner le tableau, un zoom au niveau des territoires est nécessaire. Parmi les 95 départements de métropole, des écarts très importants persistent : entre les 14,2 % de chômeurs des Pyrénées-Orientales fin 2017 et les 5,3 % du Cantal, le rapport est de quasiment un à trois. Les départements les moins touchés par le chômage se situent en Ile-de-France, sur l’arc atlantique et en bordure de la frontière suisse, tandis que le pourtour méditerranéen, les Hauts-de-France et la Seine-Saint-Denis sont les plus affectés.

    On constate par ailleurs de grands écarts territoriaux dans les effets de la reprise elle-même. Ainsi, entre fin 2014 et fin 2017, le chômage a diminué de plus de 20 % dans huit départements : le Territoire de Belfort, la Haute-Saône, les Vosges et le Doubs à l’est, la Loire-Atlantique, la Mayenne et la Vendée à l’ouest, et la Haute-Garonne au sud. Tandis qu’il a reculé au contraire de moins de 10 % dans huit autres : l’Ardèche, les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes au sud-est, la Lozère, l’Aveyron, le Lot, les Pyrénées-Orientales au sud, et l’Indre au centre. Dessinant ainsi une France où la crise a creusé de nouveaux écarts significatifs.

    Une baisse du chômage très inégale sur le territoire
    Baisse du chômage entre le 4ème trimestre 2014 et le 4ème trimestre 2017, en % du taux de chômage initial

    Lecture : en Vendée, le taux de chômage a baissé de 22 % entre le 4ème trimestre 2014 et le 4ème trimestre 2017
    Source : Insee, calculs Alternatives Économiques
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    Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), qui ont succédé aux zones urbaines sensibles (ZUS), sont largement restés à l’écart de la reprise pour l’instant : selon les chiffres de Pôle emploi, entre fin 2015 et fin 2017, le nombre d’inscrits en catégories A, B et C y a augmenté de 0,1 % et celui des moins de 26 ans de 0,3 %, avec toutefois des situations très contrastées au sein de ces QPV. Un constat inquiétant qui aurait pu justifier la relance ambitieuse de la politique de la ville que proposait Jean-Louis Borloo.

    La qualité de l’emploi se dégrade

    Mais au-delà du chômage au sens strict, la crise a aussi contribué à dégrader durablement la qualité des emplois. Le recours aux temps partiels s’est un peu accru, passant de 16,8 % des emplois en 2008 à 18,2 % en 2017. Les femmes continuent de fournir le gros des bataillons des emplois à temps partiel, qui concernent 29,6 % d’entre elles, quasiment autant qu’en 2008. Mais ce taux a significativement augmenté chez les hommes, passant de 5,6 % en 2008 à 7,7 % en 2017.

    Le recours aux contrats à durée déterminée (CDD) et à l’intérim a lui aussi progressé : de 15 % des emplois salariés en 2008, ils ont grimpé à 16,8 % en 2017. Ils touchent désormais 58 % des emplois salariés des 15-24 ans (contre 52,6 % en 2008), mais aussi 13,5 % des emplois des 25-54 ans et 9,2 % de ceux des plus de 55 ans. On a assisté, parallèlement, à une forte hausse d’un phénomène jusque-là relativement marginal en France : le nombre de salariés qui ont un deuxième job. Ils étaient 738 000 en 2008, ils sont désormais 980 000. 760 000 d’entre eux occupent un second emploi salarié et 220 000 sont indépendants. Un développement qui doit beaucoup au succès du statut de micro-entrepreneur.

    Il faut de plus en plus cumuler les emplois pour s’en sortir...
    Nombre de salariés ayant un second emploi salarié ou indépendant

    Source : Eurostat

    Mais le signe le plus manifeste et le plus inquiétant de la dégradation de la qualité des emplois et de la montée de la précarité sur le marché du travail est constitué par la hausse ininterrompue du nombre des inscrits à Pôle emploi en catégories B et C. Il s’agit de personnes qui ne sont pas chômeuses au sens strict dans la mesure où elles ont travaillé quelques heures dans le mois (moins de 78 heures en catégorie B, plus de 78 heures en catégorie C), mais elles sont toujours à la recherche d’un emploi. Elles étaient un peu plus d’un million en mars 2008, contre 2,2 millions aujourd’hui, soit un doublement en dix ans. Une croissance rapide qui a résisté jusqu’ici à la reprise. Et là encore, ces précaires comptent davantage de femmes (1,2 million) que d’hommes (970 000).

    L’expansion de l’emploi précaire se poursuit
    Nombre d’inscrits à Pôle Emploi en catégories B
    et C**, en millions

    catégorie B : personnes ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois
    *
    Catégorie C : personnes ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois
    Source : Ministère du Travail

    Enfin, si on s’intéresse aux effets de la reprise sur les revenus des ménages, on constate que celle-ci a été plutôt bénéfique aux salariés en poste. En effet, la hausse des salaires a décéléré moins vite que celle des prix, permettant aux salariés d’engranger des gains de pouvoir d’achat sensibles entre 2015 et 2017. Cette période est cependant terminée : le niveau de l’inflation a rattrapé désormais celui des hausses des salaires, annulant ces gains. Sauf pour les cadres, qui, depuis 2015, voient leurs salaires augmenter significativement plus vite que les autres salariés.

    La reprise profite aux salariés...
    Evolution sur douze mois des salaires mensuels et des prix, en France, en %

    Source : Ministère du Travail, Eurostat

    A contrario, la décennie écoulée a été défavorable aux rentiers : alors qu’en 2008, les intérêts perçus sur l’épargne des Français et les dividendes touchés sur les actions qu’ils détiennent représentaient 8 % du revenu disponible des ménages, ils n’en totalisaient plus que 5 % fin 2017. La part des dividendes, a baissé un peu. Mais surtout, les intérêts reçus, qui totalisaient 3,8 % des revenus en 2008, n’en représentent plus que 1,3 %, une division par trois. Un effet évidemment de la politique de la Banque centrale européenne.

    ... Pas aux rentiers
    Intérêts et dividendes reçus par les ménages en France, en % de leur revenu disponible brut

    Source : Insee

    Un mince filet de sécurité

    On ne dispose pas encore d’estimations du taux de pauvreté pour 2017, mais en 2016, celui-ci restait encore, à 13,6 % de la population, sensiblement supérieur à ce qu’il était en 2008 (12,5 %). Le nombre des bénéficiaires du RSA socle, un bon indicateur avancé de la pauvreté, est quant à lui reparti à la hausse fin 2017, alors qu’il diminuait très lentement depuis 2016. Sans doute un effet, là aussi, des coupes brutales exercées dans les emplois aidés. N’en déplaise à ceux qui se plaignent du « cancer de l’assistanat » en France, l’ensemble des minima sociaux ne représentent que 3 % du revenu disponible des ménages, moins que les dividendes versés aux actionnaires, et cette part est stable depuis 2015. Un filet de sécurité qui reste donc bien maigre pour tous les oubliés de la reprise.

    1. Ce chiffre rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui est calculé en fonction des seuls actifs mais qui est moins pertinent, notamment pour les jeunes, dont un nombre significatif fait toujours des études.

  • Migranti: smantellato il più grande campo informale di Parigi

    È accaduto il giorno dopo l’assegnazione della cittadinanza per meriti straordinari a un migrante del Mali senza documenti che aveva salvato la vita di un bambino. Un atto che, oltre a rilanciare il dibattito sulla migrazione, ha sollevato le falle del sistema francese di accoglienza

    http://www.vita.it/it/article/2018/05/31/migranti-smantellato-il-piu-grande-campo-informale-di-parigi/147045
    #Paris #démantèlement #destruction #campement #asile #migrations #réfugiés #France

    • Évacuer des campements d’exilé⋅e⋅s dans le respect du droit : une imposture

      Le ministère de l’intérieur informe avoir convoqué le préfet de Paris et celui d’Île-de-France pour « concevoir » l’évacuation « à bref délai » des campements d’exilés à Paris. Dans son communiqué du 23 mai, il prétend agir « face à l’ampleur » des camps, et vouloir « concili[er] les exigences de la mise à l’abri et de l’application du droit des étrangers ». D’après le ministre, évacuer les 2 300 personnes qui vivent dans des tentes sur les bords des canaux parisiens, c’est « remédier aux enjeux humanitaires qui ne sont plus supportables pour les Parisiens ».

      Comment soutenir, une fois de plus, qu’évacuer des campements peut se faire dans le respect du droit - du droit à l’hébergement d’urgence et du droit des étrangers en général ? Si le ministre de l’intérieur connaissait vraiment les dossiers de son ressort, il n’ignorerait pas que la violation de ces droits – qu’il prétend vouloir préserver – a été sciemment orchestrée par les gouvernants successifs depuis près de vingt ans. Le droit à l’hébergement d’urgence, qui ne concerne pas que les personnes étrangères, est bafoué partout en France. S’agissant des personnes en demande d’asile, ce sont des dizaines de milliers de places qui manquent depuis des années pour les héberger, des milliers de places d’hébergement insalubres qui leur sont proposées, seulement pour quelques jours, avant qu’ils et elles soient contraint⋅e⋅s de regagner une tente ou un abri sous un porche. Aucune solution pérenne, même de premier accueil, n’a réussi à être « conçue » depuis 20 ans. En réalité, c’est la mise à la rue des étrangers qui parviennent jusqu’ici qui est organisée par l’État, en violation du droit.

      Toujours en violation manifeste du droit, les exilé⋅e⋅s qui veulent demander l’asile n’ont même plus accès à la procédure ; partout en France, ils et elles font des queues littéralement interminables devant les préfectures ou passent des heures au téléphone ou devant un ordinateur dans l’espoir d’un rendez-vous hypothétique à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), première étape pour déposer leur demande. En attendant, ils et elles sont et restent des « migrants économiques » irréguliers, destinés à se retrouver en rétention lors de l’évacuation « légale » d’un campement. Ceux et celles dont les empreintes ont déjà été relevées ailleurs en Europe sont exclu⋅e⋅s du circuit de l’asile grâce à la machine infernale « Dublin ». C’est la case rétention qui leur est promise après l’évacuation de leur campement.

      Prétendre vouloir soulager les Parisien⋅ne⋅s en recourant à la force publique pour déloger des exilé⋅e⋅s auxquelles on ferme par ailleurs toutes les portes, n’est pas supportable. Heureusement, nombreux sont les Parisien⋅ne⋅s qui partagent une autre vision politique et sensible de la situation des exilé⋅e⋅s encampé⋅e⋅s : bien différente de celle, désincarnée et brutale, d’une machine d’État qui cherche désespérément à exister en luttant contre l’immigration. Comme le ministère l’admet lui-même, les campements se reformeront, cette 35e évacuation ne servira à rien. Sauf peut-être à conforter les habitant⋅e⋅s de Paris et d’ailleurs dans leur conviction d’être gouverné⋅e⋅s par des imposteurs...

      https://www.gisti.org/spip.php?article5917
      #évacuation

  • Dans le figaro un dossier anti-rats. Trop de rats à Paris, comment les erradiquer...


    J’avais vu dans un docu sur les égouts que les rats étaient indispensables à la salubrité de Paris.

    Planetoscope - Statistiques : Déchets éliminés par les rats dans les égoûts de Paris
    https://www.planetoscope.com/dechets/1199-dechets-elimines-par-les-rats-dans-les-egouts-de-paris.html

    Les rats et les déchets à Paris

    292 000 000 kg

    Selon le WWF, les égoûts parisiens sont largement nettoyés de leurs déchets par les rats :

    Chaque année les rats parisiens consomment 292 000 tonnes de déchets.

    -------

    Les rats parisiens (ou surmulots) creusent leur terrier dans le limon des égouts et contribuent ainsi à l’affaiblir et à éviter aux canalisations de se boucher. Ils participent donc à l’entretien des égouts de la capitale.

    Combien de rats à Paris ?

    3 940 000

    Selon une légende urbaine, il y aurait 2 rats pour 1 habitant à Paris et dans les grandes villes. Selon les spécialistes, ce serait plutôt 1,75 rat pour un habitant, ce qui pour une population parisienne de 2 250 000 habitants (fin 2011) correspond à une population de rats d’environ 3,8 à 3,9 millions d’individus.

    Selon l’INRA et l’institut Pasteur, en 2017, plus de la moitié des rats examinés dans un parc d’Île-de-France était génétiquement résistants aux raticides et étaient porteurs de 7 parasites transmissibles à l’homme (PlosOne).

  • Potage Germiny
    http://www.cuisine-libre.fr/potage-germiny

    Trier et équeuter les feuilles d’oseille, les laver, et les éponger, puis les ciseler régulièrement. Faire fondre le beurre dans une casserole, ajouter les feuilles d’oseille et les faire fondre doucement en remuant. Verser le bouillon et porter à ébullition. Baisser ensuite le feu et faire cuire pendant 15 minutes. Pendant ce temps, mettre les jaunes d’œufs dans une terrine et ajouter la crème fraîche, saler et poivrer, mélanger intimement. Lorsque le bouillon à l’oseille est cuit, le verser…

    #Oseille, #Veloutés / #Île-de-France, Entrée, apéro, starter..., #Bouilli, #Sans_viande

    #Entrée,_apéro,_starter...

  • Paris : Gérard Collomb annonce l’évacuation dans un « bref délai » de 2 300 migrants
    Le ministre de l’intérieur a donné consigne au préfet de police de Paris d’organiser une évacuation des campements de la capitale, et critique, dans un communiqué, l’action de la ville de Paris.

    Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a annoncé mercredi 23 mai l’organisation, « à bref délai », d’une évacuation des plus de 2 300 migrants vivant dans des #campements à Paris. Il a donné ses consignes pour une opération conciliant « mise à l’abri » mais aussi « contrôles administratifs », explique la Place Beauvau dans un communiqué très sec envers la ville de #Paris.

    Gérard Collomb « prend note du refus de la ville de demander
    l’évacuation de son domaine public, ce qu’il regrette », et il a par
    conséquent demandé au préfet de police « de pallier cette carence en vue de procéder à l’opération », qui devra concilier « les exigences de la mise à l’abri et de l’application du #droit des #étrangers »

    Aujourd’hui les campements posent des « enjeux humanitaires » qui « ne sont plus supportables pour les Parisiens », selon le ministère, pour qui, « dans la préparation de cette opération, le rôle de la Ville de Paris sera essentiel, car si les campements se reconstituent, cette 35e opération n’aura servi à rien ». « Cette situation se répétera
    indéfiniment si des mesures ne sont pas prises par les autorités locales pour éviter que les campements ne se reconstituent », ajoute encore le ministère.

    1 600 personnes près du canal Saint-Denis

    Deux campements grossissent depuis des mois dans le nord-est de Paris, notamment près du canal de Saint-Denis, ou environ 1 600 personnes vivent dans des conditions alarmantes. La récente noyade d’un migrant dans le canal Saint-Martin a aggravé les inquiétudes, mais la ville et le gouvernement peinent à s’entendre sur les modalités d’une #évacuation, la Place Beauvau insistant sur la nécessité d’une demande en bonne et due forme que la mairie refuse, arguant que cela n’a jamais été nécessaire lors des précédentes opérations.

    Gérard #Collomb met aussi en cause, de manière à peine voilée, l’effort de la ville en matière d’hébergement, affirmant que « 40 % de la demande d’asile française » se porte sur l’Ile-de-France, mais que Paris ne compte « que 2 % des places d’hébergement pour demandeurs d’asile ».

    Lors des précédentes opérations, « les personnes évacuées le sont déjà vers la périphérie parisienne ou dans des départements qui accueillent déjà de nombreux demandeurs d’#asile », ajoute le ministère. « Il convient donc de penser le problème parisien dans une logique d’ensemble qui permette de faire respecter la loi républicaine en matière d’asile et d’#immigration », poursuit-il.

    En clair, cela signifie « pouvoir #accueillir celles et ceux qui peuvent
    bénéficier de la protection » de la #France mais aussi « éloigner ceux
    qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire national », et dans
    cette optique « un certain nombre de contrôles administratifs » auront lieu à l’occasion de l’opération, avertit le ministère.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/05/23/paris-gerard-collomb-annonce-l-evacuation-dans-un-bref-delai-de-2-300-migran

  • New status by deylord
    https://mastodon.partipirate.org/users/deylord/statuses/100067086518393787

    « Le Bateau Ivre » vous invite (10 invitations) le samedi 29 septembre 2018 à 15h00 pour une représentation exceptionnelle du spectacle de Mime Tout Public Mr Alone dans « Marche dans les nuages » à Champeaux (77) dans la Salle La Campélienne... https://www.silencecommunity.com/events/event/view/46881/mr-alone-a-champeaux-77

    #invitation #représentation #spectacle #mime #seine-et-marne #ile-de-france #champeaux #pillavoine #laussat #le_bateau_ivre

  • Logement : LREM bien à droite sur les HLM - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/17/logement-lrem-bien-a-droite-sur-les-hlm_1650846

    Alors que l’exécutif avait promis de ne pas toucher à la loi SRU, qui impose aux communes un quota de HLM, un article de la loi Elan prévoit qu’un habitat social soit comptabilisé comme tel jusqu’à dix ans après sa vente, au lieu de cinq actuellement. Il a aussi pour effet de provoquer une pluie d’amendements menaçant la mixité sociale.

    Le gouvernement n’entend pas toucher à la loi SRU : c’est ce qu’a toujours assuré à ses interlocuteurs Jacques Mézard depuis sa nomination comme ministre de la Cohésion des territoires. Adopté en décembre 2000 sous le gouvernement Jospin, ce texte impose aux communes d’avoir sur leur territoire un quota de 25 % de HLM. Sont concernées toutes les villes de plus de 3 500 habitants (1 500 en Ile-de-France) appartenant à des agglomérations de plus de 50 000 habitants. Celles qui sont en dessous du seuil de 25 % sont tenues de rattraper progressivement leur retard en matière de HLM. L’objectif est de desserrer la contrainte qui pèse sur les villes populaires, en amenant chaque collectivité à contribuer à l’accueil des ménages pauvres et modestes par le biais du logement social.

    Au fil des années, cette loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) est devenue un texte de référence dans notre corpus législatif. Elle est aussi connue que la loi de 1905 sur la laïcité. Ses défenseurs saluent sa dimension républicaine. « Les familles les moins aisées ne doivent être exclues d’aucune ville, y compris celles où les prix de l’immobilier et des loyers du privé leur sont inaccessibles », pointe Thierry Repentin, un ancien ministre de François Hollande, qui préside une commission chargée du suivi de l’application de la SRU. La droite, au pouvoir entre 2002 et 2012, a tenté à plusieurs reprises de revenir sur cet acquis législatif pro-mixité sociale avant de renoncer, face à la levée de boucliers.

    Avec son projet de loi pour l’Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan), actuellement examiné par la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale, le gouvernement Philippe a finalement - lui aussi - décidé de remanier la loi SRU, en modifiant les modalités de comptage des HLM.

    « Boîte de Pandore »
    Explication : dans le cadre de la loi Elan, le gouvernement veut donner un coup d’accélérateur à la vente de logements sociaux avec l’objectif de réaliser la cession de 45 000 habitations par an contre 8 000 actuellement. Cette marchandisation du logement social suscite de vives controverses. Et pour favoriser le mouvement, l’article 46 du projet de loi #Elan prévoit que ces logements vendus continueront à être comptabilisés pendant un délai de dix ans comme des HLM au titre de la loi #SRU (au lieu de cinq ans aujourd’hui). Une ville qui vendrait des logements sociaux en quantité continuerait ainsi à afficher un nombre de HLM en trompe-l’œil. Pendant une décennie, la diminution du parc HLM du fait des ventes serait masquée.

    Cet article 46 a aussi pour effet d’ouvrir un boulevard aux parlementaires qui souhaitent aller encore plus loin et vider de sa substance - à coup d’amendements - la loi SRU dont les maires de communes résidentielles ne veulent pas. « Avec cet article, ils disposent d’un support pour amender à volonté, souligne Daniel Golberg, un ancien député PS de Seine-Saint-Denis, spécialiste des questions du logement. Le gouvernement a ouvert la boîte de Pandore. » Effectivement, pas moins de 106 amendements sur ce sujet doivent être examinés par la commission des affaires économiques. Beaucoup émanent du groupe LR, mais les députés de la majorité Modem et LREM ne sont pas en reste. Les élus ont fait preuve d’une grande imagination sur le sujet. Ainsi, des députés Les Républicains ont déposé un amendement consistant à compter pour l’éternité les HLM vendus dans le quota des logements sociaux d’une ville ! D’autres proposent de les compter pendant vingt-cinq ans. Les élus ont fait feu de tout bois. Certains amendements LR et Modem veulent revoir le champ d’application géographique de la loi SRU : l’obligation d’arriver à un taux de 25 % de HLM ne serait plus opposable aux communes, mais à la communauté d’agglomération, ou même aux « bassins de vie ». Une grosse ficelle consistant à additionner les HLM des villes, qui en ont beaucoup, avec ceux des communes voisines qui en ont très peu et à établir une moyenne à l’échelle intercommunale… ce qui ferait qu’au global tout le monde serait à peu près en règle. Comme dans les Hauts-de-Seine, avec les villes Gennevilliers (66 % de HLM) ou Nanterre (56 %) et celles de Neuilly-sur-Seine (6,3 %) ou Vaucresson (7,7 %). Un autre amendement émanant du Modem vise à soustraire du champ d’application de la loi SRU de très nombreuses communes en relevant par exemple le seuil de la population qui déclenche l’obligation pour une ville d’atteindre un parc de 25 % de HLM. Ce seuil serait ainsi porté à 3 500 habitants en Ile-de-France au lieu de 1 500 aujourd’hui, alors que la région manque cruellement de logements aux loyers accessibles.

    Échappatoire
    Plusieurs députés LREM proposent pour leur part que « les communes qui entrent dans le champ d’application de la loi littoral » puissent être exemptées dans certaines conditions de la loi SRU, pour tenir compte de leurs « contraintes d’urbanisme ». Une échappatoire est ainsi offerte à de nombreuses communes résidentielles du littoral méditerranéen, basque ou breton, pas très volontaires pour construire des logements sociaux. Un autre amendement (toujours LREM) prévoit des arrangements pour les villes exposées à des risques naturels. Le Modem veut la même chose pour celles qui ont des sites classés. Les Républicains veulent réduire la voilure, et ramener de 25 % à 20 % le quota de #HLM à réaliser par les communes. Mis bout à bout, tous ces amendements réduiraient à néant la portée de la loi SRU qui a permis de construire plus de 500 000 logements depuis son adoption.

    « Il n’est pas question de toucher à ce texte très bénéfique pour la mixité sociale », a assuré à Libération le député LREM Richard Lioger, corapporteur du projet de loi Elan à l’Assemblée. Il y a « pléthore d’amendements qui vont dans tous les sens, admet-il, mais il n’y aura pas de remise en cause de la SRU ». Il laisse entendre que le gouvernement et la majorité parlementaire tiendront bon pour rejeter les amendements déposés, y compris ceux des députés #LREM ou Modem. Mais dans les milieux du logement, des sources estiment que le gouvernement pourrait leur faire « quelques concessions ». On l’a vu, son texte prévoit ainsi de continuer à compter comme HLM pendant dix ans des logements sociaux vendus. Un vrai mauvais coup.
    Tonino Serafini

    #logement #oligarchie #assemblée_nationale

  • La Pêche, monnaie locale et citoyenne, débarque à Paris
    https://www.bastamag.net/La-Peche-monnaie-locale-et-citoyenne-debarque-a-Paris

    La Pêche, monnaie locale citoyenne lancée à Montreuil en 2014, franchit un pallier et s’implante dans huit arrondissements parisiens. Échanger ses euros contre des Pêches, puis faire ses achats dans cette monnaie complémentaire et citoyenne, doit permettre de favoriser les échanges locaux, et de soutenir des projets écologiques, sociaux et culturels. Fête de lancement le 12 mai à Paris. La Pêche, une « monnaie locale complémentaire citoyenne » créée à Montreuil en 2014, prend une nouvelle dimension en (...)

    En bref

    / #Finance_solidaire, #Alternatives,_résistances_et_solidarités_en_Île-de-France, Que faire face à la crise financière ?, Société de (...)

    #Que_faire_face_à_la_crise_financière_ ? #Société_de_consommation

  • Réforme de la sncf : le document qui sème le trouble - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/economie/reforme-de-la-sncf-le-document-qui-seme-le-trouble-13-05-2018-7713093.php

    Alors que la 9e séquence de grève commence ce dimanche, une note de travail interne que nous avons consultée ouvre une brèche pour une possible #privatisation de l’entreprise. La SNCF et le ministère des Transports démentent.

    A quoi joue la direction de la SNCF ? Dans le compte rendu interne d’une réunion de travail qui s’est tenue le 4 mai entre des cadres de la compagnie et le cabinet du ministère des Transports, que nous avons pu consulter, on apprend que la compagnie ferroviaire a demandé au gouvernement de limiter l’incessibilité des titres de l’entreprise publique à la seule holding. Une petite phrase qui fait l’effet d’une bombe.

    « Si seule la holding est protégée, rien n’empêchera la direction de céder ou d’ouvrir le capital de SNCF Mobilités (qui gère les trains) ou de SNCF Réseau (qui gère l’infrastructure), s’agace Fabien Villedieu, délégué syndicat de SUD Rail. Concrètement, cette demande ouvre la voie à une privatisation de l’entreprise publique alors que depuis des semaines le gouvernement et la direction nous répètent en chœur que cette réforme ferroviaire n’est pas la privatisation de la SNCF. »

    Les responsables syndicaux « tombent de l’armoire »
    En effet, vendredi, dans une interview accordée à notre journal, Guillaume Pepy, président du directoire de la SNCF, avait répété : « il n’y a pas UN élément dans la réforme qui rend possible une privatisation totale ou partielle de la SNCF. C’est même l’inverse ». Contactés, plusieurs responsables syndicaux, qui participaient encore aux négociations sur les amendements, vendredi, au ministère des Transports, n’en reviennent pas. « Je tombe de l’armoire, confie l’un d’eux.
    Cette possibilité était l’une de nos craintes. Mais comme nous avons eu quelques garanties, nous pensions qu’elle était écartée ». Même consternation chez cet autre syndicaliste : « Si c’est cette vision-là qui l’emporte auprès du gouvernement, ça ne va pas très bien se passer avec nous ».
    La SNCF et le ministère invoquent un document de travail
    Du côté de la compagnie comme du gouvernement, on coupe court à tout début de polémique. « Il n’y a pas de sujet, balaient d’un revers de main le ministère des Transports et la compagnie ferroviaire. C’est une réunion de travail. Notre position n’a pas changé. L’incessibilité des titres de la SNCF concerne aussi bien la holding que SNCF Mobilité et Réseau ».
    La #filialisation des TER en question
    Reste que dans ce compte rendu de six pages, on apprend également que l’entreprise publique souhaite déposer un amendement pour filialiser l’activité des trains régionaux, les TER. « Cela impliquerait que les cheminots de TER ne seraient plus aux conditions sociales de la SNCF », s’étrangle Fabien Villedieu.
    Là aussi, l’entreprise publique dément : « Le but technique de la réunion était que la rédaction (NDLR : de la loi) n’ait pas pour effet d’empêcher ce que la SNCF fait actuellement : avoir des filiales lorsqu’un marché a un caractère spécifique et l’exige, comme un marché transfrontalier. En aucun cas, cela ne concerne les marchés régionaux de TER ».

    Un rapport sur les lignes les moins fréquentées
    Par ailleurs, le ministère des Transports n’est pas en reste. Le compte rendu détaille les amendements qu’il pourrait déposer. Ainsi, la gestion des gares serait confiée à une filiale détenue par SNCF Réseau ; la date d’ouverture à la concurrence en Ile-de-France, prévue en 2033, serait avancée d’un an ; enfin, pour les petites lignes un amendement prévoit un rapport gouvernemental sur l’état du réseau et les lignes les moins circulées.

    « Quoi de mieux qu’un rapport pour justifier la fermeture de ces lignes », prédit Fabien Villedieu. « C’est une réunion de travail, répète le ministère des Transports. Tout cela n’est pas arbitré ». Bref, un document bien troublant. « Cela montre qu’il faudra rester vigilant jusqu’au vote de la loi au Sénat début juin », prévient un syndicaliste.

  • La Pêche, monnaie locale et citoyenne, débarque le 12 mai à Paris
    https://www.bastamag.net/La-Peche-monnaie-locale-et-citoyenne-debarque-le-12-mai-a-Paris

    La Pêche, monnaie locale citoyenne lancée à Montreuil en 2014, franchit un pallier et s’implante dans huit arrondissements parisiens. Échanger ses euros contre des Pêches, puis faire ses achats dans cette monnaie complémentaire et citoyenne, doit permettre de favoriser les échanges locaux, et de soutenir des projets écologiques, sociaux et culturels. Fête de lancement le 12 mai à Paris. La Pêche, une « monnaie locale complémentaire citoyenne » créée à Montreuil en 2014, prend une nouvelle dimension en (...)

    En bref

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  • Les Filles du Roy (2) - Ni saintes ni guidounes Christian Rioux - 6 août 2013 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/384514/ni-saintes-ni-guidounes

    Il y a 350 ans, le premier contingent des Filles du Roy débarquait à Québec. Ces 800 filles qui arriveront en une décennie, à peine, marqueront de leur empreinte indélébile le destin du Québec. Voici le deuxième d’une série de trois articles retraçant leur périple.


     
    Paris — Le cinglant écrivain montréalais Mordecai Richler aimait raconter que la majorité des Québécois francophones étaient des descendants de filles de joie. Dans Oh Canada ! Requiem pour un pays divisé, il expliquait que les Filles du Roy étaient des prostituées envoyées de France pour combler l’insatiable appétit de soldats analphabètes. Le polémiste n’en était pas à sa première excentricité sur les Québécois (ainsi que sur les Juifs et quelques autres), mais il aura probablement été l’un des derniers à colporter avec autant de mauvaise foi un ragot qui remontait au XVIIe siècle.
     
    Il y a en effet trois siècles que le célèbre baron de Lahontan a donné une certaine crédibilité à cette rumeur. Dans ses Nouveaux voyages dans l’Amérique septentrionale, Lahontan raconte l’arrivée de « plusieurs vaisseaux chargez de filles de moyenne vertu, sous la direction de quelques vieilles Beguines […]. Ces Vestales étoient pour ainsi dire entassées les unes sur les autres en trois différentes sales, où les époux choisissoient leurs épouses de la manière que le boucher va choisir les moutons au milieu d’un troupeau. » Deux ans plus tard, dans une nouvelle édition des Voyages, le moine défroqué Nicolas Gueudeville réécrira une partie du texte en y mettant encore plus d’emphase et en qualifiant ces vaisseaux de « flote chargée d’Amasones de lit » et de « troupes femelles d’embarquement amoureux ».
     
    La littérature et les chansons de l’époque ne manquent pas non plus de scènes où l’on décrit le départ des « garces » et l’empressement des colons cupides à choisir qui la plus grasse, qui la plus belle, qui celle qui possédait les plus fortes hanches. D’où vient cette confusion ? Un siècle avant les Filles du Roy, Roberval était bien venu en Nouvelle-France avec d’anciens prisonniers. Mais l’expédition était repartie. Les Antilles fourniront aussi quelques exemples à ceux qui imaginent les colonies comme un repaire de forçats et de prostituées. L’hôpital de la Salpêtrière, d’où sont venues plus de 250 Filles du Roy, deviendra d’ailleurs une prison (la Maison de la Force) où l’on enfermera les prostituées. Mais seulement à partir de 1685.
     
    Des modèles de vertu ?
    Jusqu’à Mordecai Richler, de nombreux plumitifs entretiendront la légende. Il n’en fallait pas plus pour que, trois siècles durant, d’autres prennent l’exact contrepied et vantent l’exceptionnelle vertu de ces filles pratiquement élevées au rang de saintes.
     
    Pour Réal Ouellet qui a dirigé la publication des oeuvres de Lahontan, ces quelques phrases pleines d’ironie qui ont fait les choux gras des gardiens de la vertu doivent être replacées dans leur contexte. « Toute l’oeuvre de Lahontan est une critique de la colonisation française et de son autoritarisme. Lahontan critique la colonisation du début du XVIIIe siècle beaucoup plus que celle de l’époque des Filles du Roy. » L’époque de Lahontan est celle de la révocation de l’édit de Nantes et de la fin de la paix religieuse. C’est aussi celle du code noir appliqué aux esclaves des Antilles et d’un certain libertinage.
     
    Lahontan est un libre-penseur, un libertaire dit Ouellet. « Il critique sévèrement le mariage, fustige la continence sexuelle des religieux, mais prêche une sexualité tranquille. Il ne manifeste pas de sensibilité particulière à l’égard de la population de la Nouvelle-France. Ce qui l’intéresse, c’est la critique de la stratégie coloniale de la France vers 1690. »
     
    Au contraire de celle de Lahontan, l’époque des Filles du Roy fut celle de la réforme catholique et des sociétés de dévots comme la Compagnie du Saint-Sacrement, liée à la fondation de Montréal. Elles avaient pour mission de « bâtir Jérusalem au milieu de Babylone », disait Bossuet. D’ailleurs, l’ursuline Marie de l’Incarnation ne s’était-elle pas plainte qu’« il vient [en Nouvelle-France] beaucoup de canaille de l’un et de l’autre sexe, qui cause beaucoup de scandale » ?
     
    Le clergé va s’acharner sur Lahontan, dit Ouellet. « On en fait un épouvantail, un souffre-douleur. » Cette vision est d’ailleurs toujours présente dans l’acharnement de certains mettent encore à démontrer coûte que coûte l’irréductible vertu des Filles du Roy. L’historien Jean Blain a montré comment cet éloge de la vertu des Filles du Roy correspondait à « l’idéalisation progressive de la société coloniale » qui se développait à la fin du XIXe siècle. Dans son histoire de La vie libertine en Nouvelle-France, Robert-Lionel Séguin a aussi montré que la diversité des moeurs a toujours régné dans la colonie.
     
    Plus fertiles qu’en France
    Au fait, que sait-on de la « moralité » de ces aventurières ? Pas grand-chose, reconnaît le généalogiste Marcel Fournier. « Plusieurs étaient orphelines, mais les filles placées à la Salpêtrière avaient peut-être aussi “déshonoré” la famille. Ça ne serait pas impossible. » L’une d’elles, Catherine Guichelin venue de Laon, en Île-de-France, aura cinq enfants illégitimes de cinq pères différents.
     
    L’historien et démographe Yves Landry a cependant démontré que les quelque 800 Filles du Roy pouvaient difficilement être des prostituées. Parmi elles, on dénombre moins de 1 % de naissances hors mariage et seulement 5 % d’enfants conçus avant le mariage. « À l’époque, les prostituées étaient souvent stériles, dit-il. Or, les Filles du Roy sont plus fertiles et le sont plus longtemps que la moyenne des femmes de la métropole. » Comme les Filles du Roy jouissaient de meilleures conditions de vie et d’une meilleure alimentation une fois en Nouvelle-France, Landry soupçonne qu’elles avaient probablement une fréquence plus élevée de rapports sexuels.
     
    Certains romans à l’eau de rose, même récents, ont décrit des filles enchaînées qu’on envoyait au bagne. « Ce n’était pas le bagne, corrige Maud Sirois-Belle, auteure de plusieurs articles sur le sujet. On peut certes imaginer que certaines familles avaient mis des filles sur le bateau pour s’en débarrasser. Mais elles avaient le droit de revenir. » En 1667, une douzaine d’entre elles signent une réclamation et refusent carrément de partir parce que les promesses qu’on leur avait faites n’avaient pas été honorées. Des conscrites n’auraient pas agi ainsi.
     
    Et l’amour ?
    Les Filles du Roy se marient vite. Il leur faut quelques mois tout au plus pour trouver un bon parti. À l’époque, le mariage est plus affaire de dot que d’amour, dit le généalogiste Marcel Fournier. « La grande majorité sont parties de leur propre gré. Une fois en Nouvelle-France, elles avaient le gros bout du bâton et pouvaient signer un, deux ou trois contrats de mariage. » Le nombre de prétendants était tel que plusieurs Filles du Roy n’hésitèrent pas à changer de parti à la dernière minute. Les fréquentations étaient brèves. À Montréal, elles se déroulaient à la maison Saint-Gabriel, sous l’oeil de Marguerite Bourgeoys.
     
    Maud Sirois-Belle a retracé le parcours des deux Filles du Roy dont elle est la descendante : Marie Major et Anne Perreault. Lorsqu’elle eut entre les mains l’inventaire après décès de cette dernière, elle fut bouleversée. « J’étais fière, dit-elle, de descendre d’une femme de cette trempe qui avait donné naissance à dix enfants et refait sa vie dans une cabane de bois de l’île d’Orléans. C’était bouleversant. Ces femmes n’étaient ni saintes ni pouliches. Je crois qu’on peut dire qu’elles furent les mères de la nation. »

    #quebec #colonisation #deportation #femmes #histoire ?

  • Jardin d’enfants séparé filles et garçons : polémique (Madmoizelle)
    http://www.madmoizelle.com/jardin-enfants-genre-filles-garcons-915965

    Un jardin d’enfants genré qui sépare filles et garçons

    C’est à Puteaux, en Île-de-France, que ce jardin d’enfants a vu le jour.

    D’un côté, des jeux roses, avec une fresque représentant une couronne et deux baguettes magiques.

    De l’autre, des jeux bleus (détail pas si anodin, le toboggan est ici plus haut !), avec une fresque représentant deux chevaliers à l’orée d’une joute.

    #éducation #enfance #espace_public #genre #sexisme #stéréotypes

  • Les territoires de la marche en Île-de-France

    https://www.iau-idf.fr/savoir-faire/nos-travaux/edition/les-territoires-de-la-marche-en-ile-de-france.html

    Qu’est-ce qu’un territoire favorable à la marche ? Il s’agit d’un territoire cumulant le plus de destinations accessibles à pied dans un rayon maximum de 3 km et dans un temps restreint. Les destinations les plus rapides à atteindre sont celles qui obtiennent le score le plus élevé. En Île-de-France, 39 % des déplacements quotidiens se font intégralement à pied.

    #cartographie #Paris #ile-de-france #accessibilité #mobilité #circulation #transport