provinceorstate:bretagne

  • « Né au bon moment » : Docteur Lodge et Mister David
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/050516/ne-au-bon-moment-docteur-lodge-et-mister-david

    David Lodge. Quatre-vingts ans, une carrière universitaire, des succès littéraires en série : #David_Lodge, écrivain adulé en France, publie le premier tome de ses mémoires. Et tire ainsi le portrait d’une Angleterre telle qu’elle aime à se voir. Ou revoir…

    #Culture-Idées #Brexit #Grande-Bretagne #Littérature #Né_au_bon_moment #Rivages

  • Pays d’Auray. 150 chèvres et moutons en transhumance lundi - Auray - LeTelegramme.fr
    http://www.letelegramme.fr/bretagne/pays-d-auray-150-chevres-et-moutons-en-transhumance-lundi-05-05-2016-11

    Les automobilistes du pays d’Auray devront prendre leurs précautions lundi pour ne pas devenir chèvre : le déplacement d’un troupeau d’environ 150 moutons et chèvres est programmé, de 9 h à 13 h, entre Carnac et Locmariaquer. Ces moutons et chèvres se nourrissent de la végétation poussant sur les sites mégalithiques et participent ainsi à leur entretien. Cette transhumance entre Carnac et Locmariaquer pourra occasionner quelques difficultés de circulation, notamment lors de la traversée du pont de Kérisper à La Trinité-sur-Mer entre 10 h et 11 h 30. La préfecture invite « les automobilistes et les randonneurs rencontrant cette transhumance à faire preuve de patience et de prudence ».

  • Pour faire oublier l’affaire dutroux, la police Belge vient s’exercer au tir en France. Une quinzaine de balles seulement 4 blessés graves, 3 blessés légers
    On remarquera qu’à 9h05 l’article ne fait pas mention que les passeurs étaient armés, à 9h05, rien encore sur le site de la RTBF, ni sur Le sOir

    Dunkerque : l’A16 coupée après une course-poursuite entre policiers belges et passeurs.
    Publié le 05/05/2016 - Mis à jour le 05/05/2016 à 09:00 Alexis Constant
    L’A16 est coupée à la circulation, et ce, dans les deux sens de circulation, au niveau de Dunkerque. Les secours sont en train d’évacuer par hélicoptère des blessés graves après un double accident. Après avoir pris en chasse une Audi immatriculée en Grande-Bretagne, les forces de l’ordre belges ont ouvert le feu et blessé, par balles, deux des quatre occupants du véhicule qui roulait à plus de 200 km/h. Les fuyards ont foncé dans des véhicules impliqués dans un premier accident qui s’était produit peu avant, vers 5h40.


    Vers 5h40 ce jeudi matin, un accident sans gravité se produit peu avant la sortie Dunkerque, sur l’autoroute A16, dans le sens Belgique-France. L’accident est matériel, on ne déplore pas de blessé grave.
    Puis, à 6 heures, une Audi immatriculée en Grande-Bretagne est prise en chasse par les policiers belges sur ce même axe, sur l’A16. Pour arrêter ce véhicule roulant à plus de 200 km/h, les policiers belges tirent une quinzaine de balles. Le véhicule pris en chasse s’encastre alors dans les véhicules impliqués dans le premier accident.
    Deux personnes blessées par balles, quatre héliportées au CHRU de Lille
    Deux des quatre hommes présents dans l’Audi sont touchés par balles, les quatre sont gravement blessés et transportés par hélico au CHRU de Lille.
    Au total, on dénombre 4 blessés graves, 3 blessés légers dans ce double accident ayant impliqué 6 véhicules et un poid lourd.
    >> Côté circulation, à 9h, on enregistre 10 km de bouchon, sens Belgique-France, au niveau de Bray-Dunes.
    Source : http://www.lavoixdunord.fr/region/dunkerque-l-a16-coupee-apres-une-course-poursuite-ia17b47588n3487488

    #Police #union_européenne #migrants #violences_policières #réfugiés

    • Le massacre s’européanise de plus en plus : Un hollandais mort.

      Un motard d’origine hollandaise s’est tué ce jeudi matin au cours d’un troisième accident sur l’A16, au niveau de l’échangeur de Ghyvelde près de Dunkerque.

      D’après des témoins, c’est en voulant remonter la file de bouchon causé par les deux premiers accidents que le motard se serait encastré dans la remorque dun poid lourd slovène.

    • Vu par Le Monde
      Nord : accidents en série sur l’A16
      (version « abrégée » en une « En continu »…)

      Nord : course-poursuite et accidents en série sur l’A16
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/05/05/nord-course-poursuite-et-accidents-en-serie-sur-l-a16_4914376_3224.html

      Des accidents de la route en série, jeudi 5 mai au matin, se sont soldés par la mort d’un individu, sur l’A16. Trois accidents se sont produits dans le sens Belgique-France. Un premier accident sans gravité a eu lieu à 5 h 40. Plus tard, vers 6 heures, une course-poursuite s’est engagée entre la police belge et des ressortissants étrangers, a-t-on appris de sources concordantes.

      « A une dizaine de kilomètres » de là, dans un troisième accident lié aux importants embouteillages qui s’étaient formés, un motard est mort après avoir percuté un poids lourd, selon la préfecture.

      L’accident le plus spectaculaire s’est déroulé à la suite de la course-poursuite entre des policiers belges et une voiture immatriculée en Grande-Bretagne, venant de passer la frontière belge pour la France. Alors que le véhicule circulait à plus de 200 km/h, les forces de l’ordre ont tiré à plusieurs reprises en sa direction pour le stopper.
      Le conducteur pris en chasse a perdu le contrôle de son véhicule, avant de s’encastrer dans un véhicule qui venait d’avoir, vingt minutes plus tôt, un accident sans gravité, rapporte La Voix du Nord. Dans la voiture percutée à la suite de la course-poursuite, une personne a été victime d’une fracture du fémur, tandis que les trois autres passagers étaient simplement choqués.
      Le conducteur et les passagers de la voiture prise en chasse étaient étrangers, selon le peloton autoroutier. Cette source n’a pu préciser si les personnes à bord étaient suspectées d’être des passeurs de clandestins.

  • France 3 Bretagne lance un nouveau magazine culturel : Le grand BaZH.art. - LeBlogTvNews
    http://www.leblogtvnews.com/2016/04/france-3-bretagne-lance-un-nouveau-magazine-culturel-le-grand-bazh-art

    France 3 Bretagne lance un nouveau magazine culturel mensuel : Le grand BaZH.art.

    Cette dynamique de production s’inscrit dans le cadre du Contrat d’Objectifs et de Moyens signé avec la Région Bretagne en décembre 2015. Ce magazine mensuel sera diffusé le mercredi après Enquête de Région : Génération Bretagne. Il est piloté par France 3 Bretagne en association avec Breizh Créative, les diffuseurs de Bretagne (TVR, Tébéo, Télésud) et produit par Simone & Raymond Productions.

    Le magazine incarne autant la Bretagne et sa Culture que la créativité, la modernité et le foisonnement de la production artistique « made in Breizh » dans toutes ses formes d’expressions, est-il annoncé. Il fait appel aux talents d’une dizaine de réalisateurs bretons, des « Breizh Trotters » qui pénètrent de façon intimiste dans les coulisses de la créativité, là où elle jaillit.

    Des sujets réalisés par la rédaction de France 3 Bretagne rythment également l’émission.

    Autre innovation, le ton résolument moderne et décalé avec une co-présentation confiée à deux animateurs - humoristes : Marine Baousson et Alexandre Pesle. "Surprises et décalage garantis, ton libre exigé pour ces têtes de l’art bien décidées à nous proposer quelque chose de très nouveau !"

    A découvrir dans le premier numéro dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 à 00h20 : un atelier de dessin participatif autour de Gauguin, une communauté alternative un brin punk qui vit en parfaite harmonie avec les habitants de son village, une slameuse qui a plus d’une corde à son art, ou encore le fabuleux destin des frères Bouroullec, des designers qui créent à quatre mains…

    A noter que le décor du plateau va se créer en live lors de cette première émission, sous les yeux des téléspectateurs grâce à la présence de quatre artistes de rue qui attendront la tombée de la nuit pour oeuvrer.

    https://www.youtube.com/watch?v=g21LcbRDP_E

    (j’ai pas regardé…)

  • Les rendez-vous de la CNT du 28 avril
    http://www.cnt-f.org/les-rendez-vous-de-la-cnt-du-28-avril.html

    Le communiqué confédéral : Ton Droit du Travail vaut bien une Grève Générale ! Acte 3 Deux tracts de la CNT région parisienne : Loi travail de “gauche” : un recul social sans précédent, Loi Travail : poursuivre le combat, autogérer la lutte Bretagne – Pays de la Loire Brest : 10h30 place de la liberté (...) — Activités des syndicats , Grève , Loi travail

  • L’exploitation industrielle du sable, une nouvelle menace pour le littoral français ?
    http://multinationales.org/L-exploitation-industrielle-du-sable-une-nouvelle-menace-pour-le-li

    Le sable est la seconde ressource naturelle la plus consommée après l’eau : l’humanité en avale 15 milliards de tonnes chaque année. On s’en sert pour le béton, les terres agricoles ou les puces électroniques. On en consomme tellement que, dans certaines régions du monde, les plages reculent, voire disparaissent. En #France, les demandes de permis pour aspirer du sable au large des côtes se multiplient. Dans la baie de Lannion, en Bretagne, un projet d’extraction est vivement contesté et fait peser un (...)

    #Enquêtes

    / #BTP, France, #Lafarge, #Bouygues, #Vinci, #Italcementi, Compagnie armoricaine de navigation (CAN), #épuisement_des_ressources, #industries_extractives, #Industries_extractives, #Industries_extractives, #impact_sur_l'environnement, biodiversité, #communautés_locales, matières (...)

    #Compagnie_armoricaine_de_navigation_CAN_ #biodiversité #matières_premières #chaîne_d'approvisionnement
    « http://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2015/9/14/EINL1511827D/jo »
    « http://www.roullier.com/fr/nos-savoir-faire/savoir-faire-maritime »
    « http://www.unpg.fr »
    « http://wwz.ifremer.fr/drogm/Activites/Ressources-minerales-non-energetiques/Granulats-marins/Presentation-generale »
    « http://www.sepanso.org/gironde/IMG/pdf/-8.pdf »
    « http://future.arte.tv/fr/nos-plages-court-de-sable »
    « http://www.pnrecybeton.fr »
    http://www.cerib.com
    « http://www.bastamag.net/Construisez-votre-maison-en-terre »
    « http://www.bastamag.net/Le-peuplier-une-ressource-d-avenir »
    « http://www.bastamag.net/Grace-a-la-paille-la-France-pourrait-isoler-500-000-logements-par-an »
    « https://www.flickr.com/photos/napafloma-pictures

    Flickr
     »
    « https://www.flickr.com/photos/arnaudregnier
    Flickr
     »
    « https://www.flickr.com/photos/16447874@N02
    Flickr
     »
    http://www.fnab.org
    « http://www.lafarge.com/sites/default/files/atoms/files/03232015-press_publication-2014_annual_report-fr.pdf »

  • L’irrésistible processus de fragmentation du Yémen | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/international/240416/lirresistible-processus-de-fragmentation-du-yemen?onglet=full

    L’irrésistible processus de fragmentation du Yémen
    24 avril 2016 | Par Laurent Bonnefoy

    Un nouveau cycle de négociations impliquant l’Arabie saoudite et les rebelles houthis s’est ouvert mi-avril à Koweït. Mais plus d’un an après le début de la guerre au Yémen, les dynamiques contradictoires sur le terrain rendent illusoire, pour l’instant, tout type de règlement politique.

    En dépit de son coût humain et politique terrible, la guerre au Yémen est trop fréquemment négligée, voire oubliée. Fin mars 2016, le premier anniversaire de son déclenchement ne pouvait raisonnablement être célébré par personne tant ce conflit, et l’intervention de la coalition menée par l’Arabie saoudite qui le structure, sont des échecs patents. Cet anniversaire a cependant coïncidé avec l’entame d’une nouvelle phase, censément plus constructive.

    Après deux rencontres organisées à Genève, un troisième round de négociation s’est officiellement ouvert à Koweït le 17 avril 2016 sous l’égide de l’ONU. Une semaine plus tôt, un cessez-le-feu a été prononcé. Certes, les représentants de la rébellion houthiste (chiite), cible de l’offensive saoudienne au Yémen, ont traîné les pieds et retardé de plusieurs jours leur arrivée à la table des négociations pour protester contre la poursuite de bombardements aériens par la coalition. Malgré tout, pour la première fois depuis le début de la guerre, l’optimisme semble de mise. Mais ces négociations ne sont-elles pas trop déconnectées des réalités de terrain ? Cet effort n’arrive-t-il pas trop tard alors que le pays, la société et l’État sont déstructurés, si ce n’est même détruits ?

    L’approche diplomatique dorénavant privilégiée par les représentants des belligérants se fonde sur quatre dynamiques. Depuis quelques semaines, celles-ci ont transformé un conflit longtemps apparu figé, marqué par le laisser-faire de la communauté internationale et par une impasse militaire.

    La position fragilisée de l’Arabie saoudite

    Le premier changement concerne l’Arabie saoudite et les pressions internationales, même timides, qui s’exercent sur son gouvernement. Depuis le début de la guerre, les « bavures » se sont multipliées. L’ensemble des belligérants fait montre d’un mépris évident pour les civils dont au moins 5 000 ont été tués en un an. Chaque partie peut ainsi renvoyer ses adversaires à ses crimes. Le blocus houthiste autour de Taëz est par exemple fréquemment comparé à celui sur Gaza dans les médias du Golfe. Par quatre fois, des institutions de santé dans lesquelles opérait du personnel médical de Médecins sans frontières ont été touchées par des bombes saoudiennes, sans compter les mariages ou campements de réfugiés.

    Si les manquements des rebelles et de leurs alliés pro-Saleh (fidèles à l’ancien président yémenite, mis à l’écart en 2012) peuvent à bon droit être dénoncés, la responsabilité de la coalition – souvent réduite à son commandement saoudien – est d’une autre nature. La dimension asymétrique du conflit, l’échelle et la fréquence des « dommages collatéraux » et l’alliance nouée avec les grandes puissances occidentales placent l’Arabie saoudite en première ligne. États-Unis, Grande-Bretagne et France, principaux pourvoyeurs en armement des pays de la coalition, se trouvent de fait engagés sur le terrain yéménite, ne serait-ce que par l’intermédiaire des formateurs militaires. Ils voient dès lors leur laisser-faire critiqué par les médias, les partis d’opposition et les acteurs humanitaires. Aux États-Unis, dans une correspondance privée rendue publique, le secrétaire d’État, John Kerry, s’est ému de l’intransigeance des Saoudiens et de leurs alliés au Yémen mais la critique reste feutrée. Campagnes de grandes ONG françaises dénonçant la situation humanitaire, scandale lié à la décoration par le président Hollande du prince héritier saoudien Muhammad bin Nayef en mars 2016 et vote par le Parlement européen d’une résolution appelant au boycott des ventes d’armes à l’Arabie saoudite ont sans conteste fragilisé la position saoudienne et favorisé des inflexions politiques. Pour répondre à cette situation, le gouvernement saoudien, soucieux de son image, a signé des contrats avec des agences de communication en Europe.

    Riyad accepte les discussions directes

    La seconde dynamique concerne la relation entre les houthistes et le pouvoir saoudien. Riyad, niant la légitimité politique des houthistes et dénonçant leur collusion avec l’Iran, avait depuis le déclenchement de la guerre refusé de les considérer en tant qu’interlocuteurs directs. Les Saoudiens ont néanmoins engagé des pourparlers avec eux depuis février 2016. Ces discussions ont abouti à des échanges de prisonniers et ont conduit à une sécurisation de la frontière, limitant les incursions houthistes en territoire saoudien. En échange, le leadership houthiste a envoyé des signaux moins ambigus qu’habituellement au sujet de sa relation avec l’Iran. Début mars 2016, sur sa page Facebook, Yusuf al-Fayshi, membre du comité révolutionnaire et proche du leader rebelle Abdulmalik al-Houthi, a publié un texte remarqué dans lequel il demandait explicitement aux Iraniens de se tenir éloignés du conflit yéménite.

    Une alliance en péril entre les rebelles et l’ancien président

    L’objet des discussions directes entre Saoudiens et houthistes avait également pour fonction d’amplifier une troisième dynamique : la dissolution de l’alliance entre les rebelles houthistes et l’ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh. Cette alliance, militaire et politique, a permis au mouvement houthiste d’asseoir sa puissance militaire et à l’ancien président de se venger de ceux qui, lors du printemps yéménite de 2011, l’avaient trahi, provoquant sa chute. Elle a, depuis le début du conflit, été considérée comme le talon d’Achille de la rébellion. Les deux anciens ennemis, qui s’étaient combattus de 2004 à 2010 dans la très meurtrière guerre de Saada, avaient établi une alliance dont chacun estimait sortir gagnant. Lors des manifestations organisées au premier anniversaire de l’offensive saoudienne, les tensions étaient palpables et coïncidaient avec des revers militaires, à Taez notamment. Chacun dénonçant « l’agression saoudienne » avait organisé son cortège en différents lieux de Sanaa, comme pour jauger ses propres forces. Toujours annoncée, la dissolution de l’alliance ne venait toutefois pas encore.
    Abderabuh Mansur Hadi, un « roi nu » face au « phénix politique » Saleh

    Le pouvoir en opération reconquête

    La quatrième dynamique concerne la volonté du président du Yémen, Abderabuh Mansur Hadi, d’élargir la base de ses partisans. « Roi nu », quasiment dépourvu de relais efficaces dans l’armée et les institutions, Hadi s’était jusqu’à présent appuyé sur des hommes originaires de provinces du Sud, mais souvent rejetés par le mouvement sudiste sécessionniste. Khaled Bahah, premier ministre et vice-président (mais aussi concurrent potentiel de Hadi), a été remplacé début avril 2016 par deux anciens proches de Saleh, Ahmed Obaid Bin Daghr et Ali Muhsin. Le profil politique du premier rend compte d’une stratégie visant à regagner le cœur des membres du parti du Congrès populaire général encore dirigé par Saleh (et dans lequel Bin Daghr avait occupé la fonction de secrétaire général, y compris après 2012 et la chute de Saleh de la présidence). Les origines du second et son rôle passé dans l’armée doivent permettre de se rapprocher des tribus du Nord et des militants du parti Al-Islah (issu des Frères musulmans.) Une telle entreprise n’est pas gagnée d’avance, considérant le passif de Hadi dans le nord du pays et auprès d’une large part des sudistes.

    La place redonnée à la diplomatie, aux négociations et à la noble politique ne peut malheureusement faire oublier la centralité des armes et de la violence. L’optimisme qui devrait découler des quatre dynamiques présentées ci-dessus n’est ainsi sans doute qu’une illusion. Quand bien même les pays de la coalition arabe cesseraient-ils de bombarder le pays et les houthistes accepteraient-ils de se conformer à la résolution 2216 du conseil de sécurité de l’ONU qui leur enjoint de laisser leurs armes, de quitter les villes et de permettre le retour du gouvernement qualifié de légitime à Sanaa, il est fort probable que la guerre se poursuive. Le conflit au cours de l’année écoulé a considérablement approfondi des fragmentations identitaires qui remettent en cause la viabilité de l’État yéménite et son avenir. L’on aimerait bien évidemment se tromper.

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    À rebours d’une l’histoire yéménite caractérisée par la coexistence et un processus de convergence des identités religieuses, le conflit a accentué une polarisation entre sunnisme et zaydisme-chiite incarné par la rébellion houthiste. Bien qu’indirectement, l’offensive de la coalition menée par l’Arabie saoudite a légitimé une lecture anti-chiite de l’inimitié qui s’est trouvée en adéquation avec l’idéologie de divers mouvements djihadistes. Des milices islamistes sunnites, parfois affiliées à Al-Qaïda, participent ainsi à l’effort de guerre et aux combats contre les houthistes tout en bénéficiant du chaos ambiant. L’Organisation de l’État islamique a fait son apparition, revendiquant 25 attentats en une année et s’engageant dans une rivalité avec les autres groupes djihadistes plus anciens. Le vide politique a en outre laissé à Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA) l’espace pour se déployer et contrôler des territoires. Or ce groupe, en dépit d’alliances nouées au niveau local avec des tribus, par exemple dans la province orientale du Hadramaout, continue d’évoluer bien loin de la politique institutionnelle. Comme l’État islamique, il restera encore longtemps rétif à toute négociation ou diplomatie et éloigné des tables de négociations. Par ailleurs, les attentats contre les mosquées zaydites revendiqués par l’Organisation de l’État islamique et une rhétorique salafiste offensive ont entraîné chez les zaydites un sentiment de fragilité et une logique de solidarité structurée autour du référent chiite. Les portraits du président syrien Bachar al-Assad et du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, dans les rues de Sanaa illustrent le développement d’un imaginaire proprement chiite, marqué par ses héros et ses luttes, bien loin de l’imaginaire national yéménite.

    La fragmentation est également géographique, entre Nord et Sud. L’unification de 1990 a toujours été contestée, donnant lieu en 1994 à un conflit et depuis 2008 à un puissant mouvement populaire qui dénonce la domination politique, économique et symbolique exercée par le Nord. La prise par les houthistes de la ville d’Aden, en mars 2015, a été l’événement déclencheur de la guerre, précipitant le mouvement sudiste dans un conflit qui initialement ne le concernait guère. Les destructions dans l’ancienne capitale du Sud et l’occupation de la ville pendant cinq mois ont approfondi un ressentiment qui sera bien difficile à dépasser. Le mouvement sudiste a poursuivi son déploiement, accru son armement (grâce à des équipements fournis par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis), sans pour autant se rapprocher du président Hadi. À Aden, d’impressionnantes manifestations réclamaient la sécession. Au Hadramaout, province orientale « sudiste », les velléités indépendantistes étaient elles aussi profondes mais s’accordaient mal avec celles d’Aden. Dès lors, c’était bien une fragmentation en de multiples entités qui se dessinait et non un retour en arrière à la situation pré-1990 où Nord et Sud se faisaient face.

    Le Yémen avant sa réunification en 1990. © Mediapart/ Mnmazur/CC-BY-SA-3.0 Le Yémen avant sa réunification en 1990. © Mediapart/ Mnmazur/CC-BY-SA-3.0

    La troisième source d’inquiétude concerne la résilience du clan de l’ancien président Saleh. Phénix politique, Saleh, au pouvoir pendant plus de 33 années, sort renforcé de l’épreuve de force qu’il a engagée contre Hadi, le parti Al-Islah et la communauté internationale dès son éviction en 2012. S’appuyant sur sa fortune personnelle (qu’un panel d’experts de l’ONU a – sans doute exagérément – estimée à 60 milliards de dollars) restée considérable en dépit de sanctions internationales, il a entretenu ses réseaux clientélistes, en particulier dans l’armée et via son alliance avec les houthistes. Si chacun hors du pays (et particulièrement parmi les puissances régionales) souhaite se débarrasser de Saleh et si à l’intérieur il ne peut apparaître comme une alternative viable, force est de reconnaître qu’aucune solution ne peut se passer de son assentiment. Lors d’une apparition publique le 25 mars 2016, il bravait la coalition régionale, ses propres ennemis et pointait du doigt implicitement les renoncements à venir des houthistes, expliquant être matériellement en mesure de poursuivre le combat plusieurs années encore. Il se plaçait au centre du jeu militaire comme diplomatique, fixant ses conditions pour la paix. Chacun devrait prendre ses menaces au sérieux et considérer que cette résilience de Saleh est une bien mauvaise nouvelle pour la paix.

    #yémen

  • Le mystère des festivals enfin résolu ? - Localtis.info - Caisse des Dépôts
    http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250270643442&cid=1250270640756

    Alors que vient de débuter le Printemps de Bourges - qui ouvre la saison des grands festivals de printemps et d’été -, le CNV (Centre national de la chanson, des variétés et du jazz), l’Irma (Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles) et la Sacem ont présenté, le 14 avril, le Barofest 2016, autrement dit la troisième édition du baromètre des festivals de musiques actuelles en France.

    Un an après « la crise », les festivals ne se portent pas si mal

    Cette publication revêt un aspect particulier, puisqu’elle intervient un an après la polémique sur la disparition de lieux de spectacles et de festivals, le plus souvent faute de financement, et parfois faute de programmation adéquate et/ou de spectateurs (voir nos articles ci-contre). Le cri d’alarme en la matière avait été lancé par un site contributif dédié - « Cartocrise, culture française tu te meurs » -, mais qui ne semble plus être mis à jour depuis l’été dernier.
    La situation était alors jugée suffisamment grave pour que Fleur Pellerin, alors ministre de la Culture, missionne Pierre Cohen, l’ancien maire de Toulouse, en vue d’établir un diagnostic précis et d’identifier « la réalité des problèmes » de certains festivals et les solutions que l’Etat pourrait y apporter. Depuis lors, on n’a plus guère entendu parler de cette mission...
    Pour sa part, le Barofest 2016 donne une vision résolument optimiste des festivals. Le baromètre recense en effet pas moins de 1.887 festivals de musiques actuelles en 2016, répartis dans 1.225 communes. Ce chiffre correspond à un solde net (créations - disparitions) de 132 créations (+7,5%) depuis la précédente édition du baromètre, qui remonte à 2013.
    Le Barofest 2016 précise néanmoins que « les créations restent toujours supérieures aux disparitions, mais le rythme des disparitions s’est accentué en 2014 et 2015. Le secteur résiste dans un contexte de compression des budgets publics ». En 2013, on comptait ainsi 132 créations pour 35 disparitions. En 2015, ces chiffres sont respectivement de 109 et 92.

    Un fort tropisme du littoral lié à la saisonnalité des festivals
    Très riche, l’étude fournit aussi de nombreuses informations sur la typologie et la géographie des festivals. En termes de genres, les musiques amplifiées ou électroniques (32% du total) dominent, devant le jazz, blues et musiques improvisées (24%), les festivals mêlant au moins deux genres différents de musiques actuelles (22%), les musiques traditionnelles et du monde (15%) et la chanson (7%).
    En termes géographique, l’étude - qui s’est adaptée aux nouvelles régions - montre que le nombre le plus élevé de festivals (plus de 200) s’observe en Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. En revanche, si on raisonne en nombre de festivals par habitants, la Bretagne et la Corse arrivent en tête.
    On observe au passage un fort tropisme du Sud et du littoral, qui s’explique par la saisonnalité des festivals et l’impact des vacances : 541 festivals ont lieu au printemps et 884 en été, contre 258 en automne et 204 en hiver. Par ailleurs, 54% des festivals durent entre un et trois jours, mais 26% s’étalent sur plus d’une semaine.

    Les tiers des festivals gratuits est organisé par les collectivités
    En termes économiques, près de la moitié (49%) des festivals sont entièrement payants, tandis que 20% sont entièrement gratuits et 27% mixtes selon les spectacles. Les festivals payants ont généré l’an dernier 155 millions d’euros de recettes de billetterie, soit 30% de la billetterie du spectacle vivant dans les musiques actuelles.
    Enfin, en termes juridiques, 70% des festivals sont organisés par des associations, 16% par des structures publiques (le plus souvent des collectivités) et 6% par des sociétés commerciales (souvent les festivals les plus importants). A noter : la proportion de festivals organisés par des personnes publiques monte à 33% si on ne prend en compte que les festivals entièrement gratuits.

  • « Il y a bien une islamophobie sociale rampante »
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/il-y-a-bien

    Pierre Merle, sociologue, professeur à l’Université européenne de Bretagne, propose son analyse suite à l’appel au boycott de la modest fashion et de la mode dîte "musulmane" par Elisabeth Badinter. Laïcité, islamophobie, discriminations, il décortique les crispations identitaires et politiques de l’Etat français à l’aune de cette polémique. La philosophe Elisabeth Badinter a suscité la polémique par son appel au boycott des marques qui se sont lancées dans la fabrication de « vêtements islamiques ». (...)

    #L'œil_de_Contre-Attaques

    / #carousel, #Ailleurs_sur_le_Web

    "http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/04/19/il-y-a-bien-une-islamophobie-sociale-rampante_4904922_3232.html"

  • Tournée en Bretagne autour du livre et du film « Les GARI »
    http://brest.mediaslibres.org/spip.php?article359

    Tournée en Bretagne autour du livre et du film « Les GARI » (Groupes d’action révolutionnaire internationalistes) actifs en 1973-74, en opposition à l’Espagne franquiste et en solidarité avec des militants anti-franquistes emprisonnés ou (...) — le livre et le film « Les GARI », CRAS : Centre de recherches pour l’alternative sociale, groupe la Sociale de la FA, au Café de la Pente, groupe libertaire Lochu (Vannes), Local B17

  • Qui utilise les chéquiers et les distributeurs en langue bretonne ?
    https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/qui-utilise-les-chequiers-et-les-distributeurs-en-langue-bretonne-1461161

    France Bleu s’est procuré les chiffres des utilisateurs des services bancaires en breton du CMB. Le nombre de chéquiers est en forte hausse et les distributeurs sont également utilisé avec l’option langue bretonne.

    Deux banques seulement proposent des chéquiers en breton, le Crédit Agricole, depuis 2002 et le Crédit Mutuel de Bretagne, depuis 1982. " La langue est à la source de toute la culture bretonne, pour nous c’est vraiment essentiel d’en faire la promotion ", explique Dominique Andro le directeur général délégué du Crédit Mutuel Arkéa.

    Le CMB recense 7.600 chéquiers en breton en circulation, 600 de plus qu’il y a cinq ans. La hausse est continue selon Dominique Andro. « Nous avons 1 million 200 000 sociétaires en Bretagne 4 départements. Si on rapporte ça au nombre de chéquiers en breton : c’est une portion congrue ".

    Mais, il y a dans ce décor un vrai horizon, c’est que les utilisateurs des services en langue bretonne sont de plus en plus jeunes, et sont le fruit des écoles en breton, qui voient chez nous un moyen de pratiquer dans la vie de tous les jours. Et, contrairement aux plus anciens ils ont également appris à écrire le breton. »

    En plus des chéquiers, le CMB est la seule banque à proposer des distributeurs de billets avec option langue bretonne depuis 1991. Vingt personnes utilisent toutes les heures ces bornes en breton. Ça représente 130.000 opérations par an.

    Le CMB promet d’ailleurs "de nouvelles initiatives pour la langue bretonne d’ici la fin de l’année".

  • Nous sommes LES SCOTCHEUSES, On fait des films en pellicule, en collectif, « à l’horizontale »,
    http://zad.nadir.org/spip.php?article3762

    Nous sommes LES SCOTCHEUSES, On fait des films en pellicule, en collectif, « à l’horizontale », Nous en avons fabriqué 2, Sème ton Western et No Ouestern (25’), On les a écrits, tournés, montés, à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, Nous les avons construits en construisant avec les habitant-e-s, On a tissé des liens, Nous les présentons à l’état numérisé, car les bobines se promènent en Bretagne, On espère que vous serez là le Vendredi 29 Avril à 19H, Nous serons dans le Grand Amphi de l’Ecole d’Architecture (...)

    #Agenda

  • Fragilité sociale. 63% des Bretons vivent en territoire sensible - Bretagne - LeTelegramme.fr
    http://www.letelegramme.fr/bretagne/fragilite-sociale-63-des-bretons-vivent-en-territoire-sensible-20-04-20

    L’INSEE #Bretagne vient de publier la nouvelle carte des bassins de vie en difficulté, assortie des évolutions sur dix ans (). Moins de chômage, moins de minima sociaux, moins de très hauts revenus, une démographie dynamique, un appareil de formation performant, et un niveau élevé et bien réparti d’équipements : les #indicateurs_sociaux de la Bretagne sont globalement très favorables. Mais ils ne le sont pas partout.

    Sur les 141 bassins de vie (*) de la région, 67 sont considérés comme socialement fragiles. S’ils ne sont que 48% du total, ils représentent 63% de la population. Ce chiffre a dû sensiblement augmenter entre 1999 et 2010 avec l’arrivée dans ce groupe de villes importantes jusqu’alors reconnues pour leur bel équilibre : Saint-Brieuc, Quimper et Vannes sont désormais classés en zone rouge comme l’étaient déjà Brest, Rennes, Lorient et Saint-Malo.

  • Les extractions de sable marin menacent-elles nos plages et notre littoral ?
    http://www.bastamag.net/Les-extractions-de-sable-marin-menacent-elles-les-cotes

    Le sable est la seconde ressource naturelle la plus consommée après l’eau : l’humanité en avale 15 milliards de tonnes chaque année. On s’en sert pour le béton, les terres agricoles ou les puces électroniques. On en consomme tellement que, dans certaines régions du monde, les plages reculent, voire disparaissent. En France, les demandes de permis pour aspirer du sable au large des côtes se multiplient. Dans la baie de Lannion, en #Bretagne, un projet d’extraction est vivement contesté et fait peser un (...)

    #Décrypter

    / Biodiversité, Bretagne, #Habitat_écologique, #Eviter_le_dépôt_de_bilan_planétaire, #Enquêtes, #Epuisement_des_ressources, A la (...)

    #Biodiversité

  • Sicherheitsexperte über Kybernetik : „Über Gott hinwegsetzen“ - taz.de
    http://taz.de/Sicherheitsexperte-ueber-Kybernetik/!5295958


    Comment raisonnent les chercheurs proches du militaire ? Le professeur du King’s College à Londre Thomas Rid enseigne au Department of War Studies et nous l’explique.

    Die Angst vor Massenüberwachung fußt auf einer empirischen Grundlage. Diese Gedanken tauchen schon früh als dystopische Visionen auf.
    Die einen sagen, Massenüberwachung funktioniert nicht, die anderen kritisieren, wir werden permanent überwacht. Beides geht nicht. Ich denke die Massenüberwachung ist ein Schreckgespenst.

    Bei Verschlüsselungstechnik werden vor allem Inhalte verschlüsselt. Doch die Dienste interessieren die Metadaten.

    Bei altmodischen Telefonanrufen haben sie recht. Die bergen viele Metadaten. Selbst bei verschlüsselten Emails ist noch klar, wer an wen verschickt. Wenn sie iMessage verwenden, oder WhatsApp, dann haben sie in der Regel aber eine HTTPS-Verbindung und eine End-zu-End-Verschlüsselung oder beides. Wenn Sie dann die Daten von einer dicken Leitung abfangen würden, würden sie sehen, dass sie stark verminderte Metadaten haben. Da fehlen also harte Selektoren, an denen die Dienste interessiert sind. Auch das Timing – wann die Kommunikation stattfindet – verliert an Bedeutung. Weil sie den ganzen Tag bei Apple oder Facebook eingeloggt sind. Der Nutzwert der Metadaten rutscht ab.

    Im vergangenen Jahr warnten tausende von Wissenschaftlern vor autonomen Waffensystemen. Die Automatisierung des Krieges: nur eine fixe Idee?
    Die Drohne stellt im Vergleich zur Landmine einen ethischen Fortschritt dar. Und der Krieg der Maschinen ist seit dem Zweiten Weltkrieg eine Realität.

    Sie selbst arbeiteten auch bei der RAND Corporation, einem Think Tank des US-Militärs. Sind Sie ein Militärberater?

    Ich habe davor bei Herfried Münkler studiert und bin durch seine Schule gegangen. Ich hatte nie Berührungsängste, wenn es um Sicherheitskreise und Streitkräfte geht. Das ist am King’s College for War Studies in London nicht anders. Wir arbeiten eng mit Militär- und Nachrichtendiensten aus England und den USA zusammen. Gerade wenn es um die Technik geht ist das hochinteressant.

    #guerre #idéologie #cybernétique

    • Un expert de la sécurité à propos de la cybernétique
      « Surpasser Dieu »
      Dans son livre « Le crépuscule des machines » l’expert en sécurité Tomas Rid traite de l’histoire des idées de la cybernétique. Interview

      Tomas Rid, né en 1975, professeur pour les Etudes de sécurité, enseigne au Department of War Studies du King’s College à Londres. D’après ses réalisations, il est considéré comme un « cyber-guy ». Il s’occupen ensuite de phénomènes comme la « cyberguerre ». Le mot « cyber » vient de « cybernétique » ce dont Rid n’avait pas grand chose à battre. Puis il écrivit une histoire des idées de la cybernétique.

      taz : vous vouliez vraiment libérer le concept de cybernétique du mythe ?
      Thomas Rid : je voulais aider à le rendre superflu. Lorsque j’ai présenté le projet de livre à des informaticiens, ils étaient chauds bouillants sur ce thème.
      Vous avez été étonné de la pertinence ?
      Oui et aussi de la profondeur de l’histoire. La cybernétique réunit une recherche proche des militaires et la contre-culture, le tir de l’artillerie et le LSD. Cette tension entre peur et espoir, entre oppression et autolibération. Ce contraste extrême est très intéressant.

      La cybernétique commence comme un domaine de recherche militaire. En quoi consiste la cybernétique ?
      C’est une question historique, que l’on rencontre en se promenant dans les décennies. Pour Norbert Wiener il s’agit de feedback et de feedback négatif (rétroaction).

      C’est-à-dire ?
      Lorsque vous règlez votre thermostat à la maison, la température est trop élevée et de ce fait la température diminue, c’est un feedback négatif. Deuxième composante : la fusion de l’humain et de la machine. L’idée de Wiener était que le pilote et son avion de combat formait une unité. Le troisième élément est l’équilibre qui doit être trouvé par les rétroactions. La capacité d’apprentissage de la machine devient un principe de totalité.

      Les cybernéticiens pensent la machine comme une forme vivante ?
      Un peu avant sa mort, Wiener a écrit « Dieu et le Golem ». Une vie fabriquée par les humains — c’est profondément enraciné dans les mythologies juive et grecque. Elle génère une fascination monstrueuse. Wiener voulait désenchanter la religion avec une théorie des machines. Il a obtenu le contraire et a enchanté les machines du présent. Nous jouons à Dieu lorsque nous créons des intelligences artificielles. Nous avons une exigence profonde de créer une vie qui soit meilleure que la nôtre. Nous voulons surpasser Dieu.

      Est-ce que vous voulez-dire quand vous qualifier la cybernétique d’idéologie ?
      Nous nous projetons dans les machines. Dans les années 1940 les ordinateurs étaient comparés à des machines pensantes. D’autre part, nous pensons l’humain comme différent de la machine. De même plus tard s’installe le concept de cyberespace. Dans tous ces domaines il y a une oscillation entre angoisse et espoir. La vérité est quelque part entre les deux.

      La crainte d’une surveillance de masse repose sur une base empirique. Cette perspective émerge très tôt comme une vision dystopique.
      Certains disent la surveillance de masse ne marche pas, d’autres critiquent que nous serons en permanence surveillés. Aucun des deux n’a bon. Je pense que la surveillance de masse est un spectre(†).

      (†) NdT : loup-garou pour gg:translate, spectre terrifiant au mot à mot, mais j’imagine, à tort peut-être, que Gespenst est une référence implicite à « Un spectre hante l’Europe ».

      Le chiffrement va encoder tout le contenu. Mais les services s’intéressent aux métadonnées.
      Pour des appels téléphoniques à l’ancienne, vous avez raison. Ils contiennent de nombreuses métadonnées. Même pour des mails chiffrés, qui envoie à qui est tout à fait transparent. Lorsque vous envoyez un iMessage ou WhatsApp, vous avez en règle générale une connexion HTTPS ou un chiffrement de bout en bout ou les deux. Si vous interceptiez les données vous verriez que les métadonnées ont fortement diminué. De la même façon, les sélecteurs en dur qui intéressent les services échoueront. Même le timing, à quel moment se produit la communication, perd en signification. Parce que vous êtes connecté en permanence par Apple ou sur Facebook. L’utilité des métadonnées s’effondre.

      Mais des données sont en permanence générées. Par le smartphone ou les réseaux « sociaux ». Elles vont être utilisées par les entreprises et les gouvernements pour reconstituer de l’information et prédire les comportements futurs. N’est-ce pas une forme de gouvernement cybernétique qui domine depuis longtemps notre présent ?
      Ma réponse va vous décevoir : la cybernétique est le sujet que je souhaite traiter, je n’en ai pas besoin comme outil. C’est très important quand on étudie l’histoire. Car la cybernétique est extrêmement séduisante. Le fondateur de la Scientologie, Ron Hubbard, s’était inspiré de Wiener. C’est un exemple paradigmatique de la force de séduction. Dans mon livre, j’ai tenté de résister à cette séduction.

      Mais la force de séduction a-t-elle quelque chose à voir avec la plausibilité ?
      C’est comme un couteau suisse : on peut s’en servir pour tout. La plupart du temps, ça marche bien. Mais quand on applique la cybernétique à des problèmes sociaux — cyberguerre, surveillance de masse — c’est tout le contraire. La cybernétique nous pousse à des visions extrêmes. C’est ce que montre l’histoire. La cybernétique est elle-même totalement non-cybernétique puisqu’elle ne produit pas d’équilibre.

      Vous décrivez l’étrange développement de l’histoire de la cybernétique. Deux courants totalement opposés se développent : d’une part les utopies de liberté absolue des cyberpunks, de l’autre le totalitarisme d’une surveillance globale. Comment cela va-t-il ensemble ?
      La technique inspire les visions du futur. Les premières visions du cyberespace sont apparues avec les premiers ordinateurs, puis les choses se sont précipitées. Timothy Leary le gourou du LSD, a reconnu dans le cyberespace un espace nouveau qui s’ouvrait. L’ordinateur est le LSD des années 1980. Ce que pensaient les gens à cette époque est grotesque. Mais je ne veux pas m’en moquer. La cybernétique libère les idées et l’espoir. Les temps pionniers sont des temps de visions. Dans le domaine de l’intelligence artificielle, nous ressentons de nouveau toujours cela.

      Lorsque des investisseurs de la Silicon Valley investissent des milliards de dollars dans l’intelligence artificielle, cela devient une possibilité tout à fait tangible, ne pensez-vous pas ? Les idées de la cybernétique ne sont-elles pas peu à peu en train de devenir réalité ?
      Nous vivons une époque incroyable de l’histoire de l’humanité. Jamais nos modes de communication n’ont changé en un temps aussi court. En même temps la plupart des prévisions de la cybernétique se sont trompées. Nous avons une perception sélective : nous ne nous souvenons que des prédictions correctes. C’est un point important : la plupart des prévisions d’aujourd’hui se révéleront fausses.

      L’agence de recherche du Pentagone vient de lancer un drone catamaran pour détecter les sous-marins. L’année dernière, des milliers de scientifiques ont mis en garde contre les systèmes d’armes autonomes. L’automatisation de la guerre, c’est juste une idée fixe ?
      Je fais parfois de la provocation. Un système d’armes autonome tue depuis longtemps des millions d’êtres humains : les mines. Elles ont un grand degré d’autonomie, car elles décident sur la base de paramètres en entrée, par exemple le poids, d’exploser. Avec des drones pilotés par le réseau, il n’y a pas de raison de les automatiser complètement, car on peut inclure des humains dans la boucle de rétroaction. Pourquoi accorder une autonomie de décision lorsque cela n’est pas du tout nécessaire ? Le drone représente un progrès éthique par rapport à la mine. Et la guerre des machines est une réalité depuis la seconde guerre mondiale.

      Vous-même, vous avez travaillé pour la RAND Corporation, un think thank militaire états-unien. Êtes vous un conseiller militaire ?
      J’ai travaillé au préalable avec Herfried Münkler et suis passé par son école. Je n’ai jamais eu peur des contacts lorsqu’il s’agit des cercles de la sécurité ou des forces armées. Il n’en va pas autrement au King’s College for War Studies à Londres. Nous travaillons en étroite collaboration avec les forces militaires et les services de renseignement de Grande-Bretagne et des Etats-Unis. Quand il s’agit de technique cela devient passionnant.

      Pourquoi ?
      Quand vous vous déplacez dans cet environnement, vous êtes surpris. On voit des jeunes à capuches, mais ils n’organisent pas de manifs, ils pointent avec leur document d’identité auprès des services. Dans les services ils ont aussi intégré la contre-culture. Snowden en est un exemple.

      À votre avis, Snowden est-il un traitre ou un héros ?
      Malheureusement, Snowden manque de nuances dans son analyse. Quand on regarde son flux Twitter, c’est plutôt rude. Ça manquait aussi de finesse de diffuser toutes ces données internes de façon indifférenciée. Il a divulgué les interceptions et les documents de la NSA qui n’ont pas grand chose à voir avec les libertés civiles.

      Que voulez-vous dire ?
      Comment la NSA espionne des cibles iraniennes ou chinoises par exemple. C’est pour cela qu’il y a la NSA. Ça n’a pas à être révélé. Il aurait pu faire fuiter (leak) quelques centaines de documents importants pour le débat. C’est donc un héros et en même temps un traitre.

      (sous le regard critique des nombreux germanophones ici présents…)

  • #Mouvement_Social
    PREMIER BILAN

    Il est toujours délicat de tenter un bilan d’un mouvement toujours en cours, comme l’est celui dit « Contre la loi travail » ou contre la « loi EL KHOMRI » . On remarquera qu’il n’y a même pas une appellation homogène : tout le monde est conscient que Mme EL KHOMRI, bien qu’elle ait sûrement amélioré ses connaissances, dramatiquement nulles, en droit du travail en lisant « les journals » (sic - voir la vidéo mise en ligne le 20 mars par Les Echos) n’est pas à l’origine de ce texte. Elle n’est qu’une mère porteuse, pratiquant la GPA (Gestation Politique pour Autrui). De même, comment qualifier vraiment de « loi travail » une loi qu’il aurait fallu appeler depuis le départ « loi anti-travailleur » ! Malgré ces difficultés, nous tentons un tour d’horizon national et avançons quelques conclusions.

    Une mobilisation d’ampleur inespérée mais disparate

    Premier constat, celui d’une mobilisation d’ampleur inespérée : sous des pluies battantes, malgré le froid, le vent,… il y a eu le 31 mars plus d’un million de manifestants dans les rues.

    On ne peut pas dire, pourtant, que les centrales syndicales aient fait le maximum : certes, elles avaient lancé un appel national plus ou moins commun, mais, d’un peu partout, nous sont remontés de nombreux cas d’entreprises où les délégués syndicaux n’ont pas fait le moindre effort pour mobiliser (pas d’appel de boîte, pas de tract, même pas une affichette sur le panneau syndical…).

    Malgré cela, le bilan chiffré est là : largement plus d’un million de manifestants. C’était souvent à n’en pas croire ses yeux :

    « Vers 11 h, au croisement des tramways, c’est une véritable marée humaine qui s’apprête à démarrer. Un flot de tous âges s’amoncelle en amont de la rue de Strasbourg. Sommes nous 30 000, 40 0000 ou plus ? » (Nantes).

    A Paris, la foule est immense, l’information, symbolique, saute de rang en rang : « La Tour Eiffel est fermée pour cause de grève » . A Marseille, à Toulouse, ce sont des dizaines et des dizaines de milliers de manifestants. L’onde de choc traverse tout le pays, même des villes qui manifestent habituellement peu (Strasbourg : 8 000 manifestants), même de petites communes (Guéret : 1 500 manifestants, du jamais vu). Partout, c’est la même (bonne) surprise, malgré « l’air du temps », c’est l’affluence :

    « 10h15, Bayonne place St Ursule, venu manifester avec des convaincus de l’injustice de cette loi, grand désespoir. Pluie, vent, froid, et personne ou presque… Et puis, le premier véhicule a démarré avec une banderole, et ils sont tous sortis, des parkings, de la gare, des abris,… ».

    Contrairement à pas mal de mouvements antérieurs, ces manifestants sont essentiellement des salariés. Ainsi, sur le million deux cent mille manifestants que comptent, au plan national, les syndicats, l’UNEF revendique « 200 000 jeunes ». La proportion semble exacte : globalement, plus de 80 % de salariés. C’est assez rare pour être souligné, d’autant que

    « D’habitude les salariés du public sont très largement majoritaires, mais ce 31 mars, les salariés du privé ont également répondu présents à l’appel de la rue. » (St-Etienne).

    Mobilisation assez forte dans le privé donc et dans le secteur des entreprises publiques, bien plus faible parmi les fonctionnaires (où, souvent, les centrales syndicales ont fait une sorte de… service minimum).

    Pour autant, les « jeunes » sont très présents. D’abord, dans « la tête » de beaucoup de manifestants ( « Je suis venu défendre l’avenir des jeunes » a-t-on entendu un peu partout) mais aussi dans les actes : des groupes spontanés de travailleurs, malgré les mots d’ordre de dispersion de leur syndicat, se sont interposés entre les forces du désordre et les manifestants les plus jeunes, pour protéger ces derniers (Toulouse). Et puis, les jeunes sont toujours une force dynamique :

    « Le nouveau mouvement lycéen s’est illustré par sa spontanéité, sa détermination et son originalité. » (Montpellier).

    «  9h30 : Près de 70 lycées bloqués en région parisienne selon la presse bourgeoise. C’est nettement plus que les précédentes journées ! » (Paris).

    « La quasi-totalité des lycées sont désormais bloqués à chaque temps fort du mouvement. Du centre ville à la périphérie, c’est toute une génération qui prend goût à l’école buissonnière et à la révolte. » (Nantes).

    Ces manifestations, si elles ont été multitudinaires, si elles ont eu lieu partout en France, ont connu des «  niveaux de protestation » très contrastés d’une ville à l’autre. Le plus souvent, il s’est agi d’une sorte de « force tranquille ». Parfois des accrochages plus ou moins vifs ont eu lieu. Et, dans certains cas, la plus inepte soumission s’est exprimée : ainsi, à Pau, le cortège – gauche, extrême-gauche et libertaires confondus – a défilé sagement derrière une brochette de politicards du coin :

    « Nathalie Chabanne, député de la 2e circonscription, les conseillers régionaux Jean-François Blanco, Natalie Francq et Michel Minvielle, et aussi le conseiller départemental Margot Triep-Capdeville et le maire de Billère Jean-Yves Lalanne. ».

    Bref, les maîtres devant, le bon peuple derrière, comme le firent les « Benêts rouges » de Bretagne il n’y a pas si longtemps.

    La volonté des politicards de mettre sous tutelle le mouvement social, en prenant la tête des cortèges là où on les a laissé faire, n’est pas la seule manœuvre pour couper l’herbe sous le pied à une force qui pourrait aboutir à de trop fortes remises en cause du système. Les syndicats s’y sont mis, ponctuellement au moins, aussi : « ordre » et «  contrordre », c’est bien connu provoquent le « désordre » ou plutôt la démobilisation. Voici un exemple :

    « La journée commence un peu plus tard qu’annoncé initialement. Le rendez-vous à 5h30 au dépôt de train SNCF a été annulé la veille. La CGT avait décidé (contrairement au 9 mars) de ne pas appeler au piquet de grève, et Sud Rail avait finalement annulé son appel. » (Lille).

    La police avant la police ... et après

    A quoi s’ajoute la volonté de contrôler les cortèges, la sale habitude des « services d’ordre ». A Montpellier, c’est le « SPAM, Service de Protection (tu parles d’une protection  !) des Activités Manifestantes » qui tente de quadriller la manif. A Marseille « le cortège jeunesse, sans doute trop remuants à son goût, se fait gazer par le service d’ordre de la CGT » . A Tours, «  En plus des flics, la manif était encadrée par deux services d’ordre, l’un composé d’étudiants, l’autre de syndicalistes. Un tel dispositif semblait bien excessif compte tenu de la manière dont se déroulent les manifestations et actions contre la loi Travail à Tours. » .

    Le constat est général : pas une manifestation sans que des « petits cerveaux » ne se découvrent une vocation de «  gros bras », sans qu’ils constituent une sorte de « police avant la police », qui, d’ailleurs « travaille » main dans la main avec cette dernière.

    Sur un terrain ainsi préparé, les « forces de l’ordre » se sont fait un plaisir « d’intervenir », alors que les incidents créés par des manifestants ont été minimes (et souvent même, simplement une réaction aux violences policières). Certes, à Nantes « Une barricade de plus de deux mètres de haut est montée en quelques minutes par plusieurs dizaines de manifestants » . A Rennes, quelques « dizaines de jeunes ont lancé des pierres et des bouteilles en verre sur les forces de l’ordre » . A Rouen, « … des jeunes, foulard devant le visage, ont jeté des projectiles et allumé des feux de poubelle. » A Montpellier, le « Tramway a été pris d’assaut » . A Toulouse, la police a trouvé – tremblez, bourgeois - des bombes… de peinture.

    Bref, il y a eu quelques raptus de colère. Rien à voir cependant avec la casse systématique et organisée que pratiquent, avec une régularité de métronome, nos aimables «  exploitants agricoles ». Pour ne donner qu’un seul chif-fre – qui est d’ailleurs un chiffre du ministère de l’Intérieur – nos « exploitants agricoles » ont commis « l’exploit », lors de leurs diverses manifestations de début novembre 2014, de provoquer des dégâts pour un total de plus de 70 millions d’euros (1). A 89 euros TTC le container-poubelle de 240 litres (tarif à l’unité) (2), il aurait fallu que les manifestants du 31 mars brûlent exactement 786 516 poubelles pour atteindre le même montant. On en est loin, très loin. Les quelques poubelles brûlées, les quelques vitrines cassées (3) sont dérisoires comparées à la dévastation qui accompagne les manifestations type FNSEA. Et pourtant, quelle différence de traitement. Traitement médiatique d’abord (4) : alors que les manifestations FNSEA s’accompagnent de reportages pleurnichards sur « Ces pauvres propriétaires terriens qui vivent si mal dans nos campagnes » (comme si les smicards vivaient bien dans leur HLM) et que le terme « casseur » n’est jamais (ou presque jamais) employé à leur encontre quand bien même ils brûlent des portiques, pour les jeunes manifestants du 31 mars, pas de pitié : les incidents sont montés en épingle et ils sont qualifiés de «  casseurs » même s’ils n’ont cassé qu’un simple canette de Coca-cola. L’important, pour les médias, ce ne sont pas les faits, c’est tout ce qu’ils peuvent mettre en scène pour faire peur à « la France qui ne manifeste pas  » et de diviser ceux qui manifestent.

    Traitement policier ensuite : alors que les industriels de l’agriculture se permettent toutes les exactions qu’ils veulent au nez et à la barbe des « forces de l’ordre » , sûrs d’une impunité quasi totale, les manifestants du 31 mars ont été réprimés avec sauvagerie dès qu’ils sont sortis des clous de quelques millimètres (et, parfois, même sans qu’ils en sortent). Et après la police, c’est la justice, qui, sans sa traditionnelle lenteur, a commencé à les « aligner ». Le déchaînement de violence policière, injustifié et inapproprié a été tel que quelques journalistes se sont retrouvés aux urgences, avec, point positif à souligner, un effet direct sur leurs commentaires. Ainsi, Le Nouvel Obs’, nous offre-t-il ce titre vengeur  : « Manifestation violente ? Les jeunes victimes d’un traitement discriminatoire » . C’est que, si chez le tout-venant, un grand coup de matraque sur la tête provoque la fermeture réflexe des yeux, la physiologie du journaliste offre cette particularité intéressante que ce même grand coup, à l’inverse, lui rend, ainsi qu’à quelques uns de ses congénères, la vue sur la réalité des violences policières.

    Une lame de fond

    Que retenir de tout cela ? Certainement que nous sommes en face d’une sorte de lame de fond dont on aurait tort de ne pas saisir la puissance. Cette mobilisation massive de travailleurs du privé et du public, montre que ceux qui étaient censés continuer à ne rien comprendre et à garder la tête enfoncée dans le guidon ont compris.

    En effet, les centaines de milliers de travailleurs qui se sont mobilisés l’ont fait parce qu’ils ont compris que les discours distillé par le pouvoir (« Modernité contre archaïsme », « Serrez-vous la ceinture, ça ira tellement mieux après », « Ceux qui travaillent pas, c’est qu’ils ne veulent pas travailler », « Il faut alléger les charges des entreprises »…) sont une escroquerie. Ils ont la compréhension sourde (et, hélas, tardive) d’avoir été menés en bateau, depuis longtemps. Beaucoup de ceux qui ont manifesté, s’ils ont voté, l’ont fait pour… Hollande et sa clique. Ils espéraient ainsi se trouver, ne serait-ce qu’un peu, protégés. Ils se voient livrés, pieds et poings liés. Comment ne se sentiraient-ils pas plus que trahis, profondément blessés, humiliés ?

    Une partie, moindre, des manifestants perçoit aussi le jeu exact des centrales syndicales, bien tardivement aussi. Elles ne sont plus des mouvements homogènes. Le temps ou toute la CGT suivait comme un seul homme est révolu. Mais, quelle que soit la volonté des militants de terrain, leur détermination, leur honnêteté, le dernier mot reste toujours à la direction, laquelle a pour principal souci ses intérêts. De la capacité des directions syndicales à gérer la crise - en maintenant un savant équilibre entre la colère de la base et les intérêts du pouvoir (d’où, de successifs coups d’accélérateur et de frein) - dépend l’avenir de chaque boutique concurrente et, par voie de conséquence, les carrières personnelles de leurs dirigeants. Et c’est ça qui leur importe le plus.

    Il y a donc un fort ressentiment dans la population ouvrière, parmi les salariés en général, mais il y a aussi beaucoup de perplexité et même d’écœurement.

    Ressentiment, perplexité, écœurement, c’est la porte ouverte à tout, au meilleur comme au pire.

    Le meilleur, de notre point de vue, bien évidemment, c’est le constat que, les idées que développe la CNT-AIT rencontrent, dans ce contexte, une écoute et un intérêt inhabituels. Nous en avons fait le constat dans les cortèges où nous avons diffusé nos documents (en particulier, des numéros spéciaux de « Un autre futur » ). Il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’une véritable réflexion démarre de façon massive. Il y a en ce moment une sorte de perméabilité aux idées.

    Mais cela, nous ne sommes pas les seuls à l’observer ; les nouveaux aspirants au pouvoir aussi. On les trouve déjà à l’œuvre, en particulier dans le conglomérat « Nuit debout » qui vient se plaquer sur le mouvement social et qui, loin de le renforcer, le parasite. En effet, pour être massif, le mouvement social n’en est pas moins fragile. S’il peut, ce que nous souhaitons, se renforcer, il est aussi susceptible de s’effondrer rapidement en laissant encore plus de désespoir et d’acrimonie (laquelle conduit souvent au lepénisme). C’est pourquoi le grand objectif du moment doit être d’affermir le mouvement sur ses propres bases. Or, au lieu de chercher à mobiliser le plus largement possible en vue d’une grève reconductible contre la loi El Khomri, au lieu de chercher à renforcer la compréhension de la lutte des classes par les travailleurs, ce sont des propositions interclassistes qui tiennent le haut de ces débats de nuit.

    On notera, parce que c’est toujours très significatif, que les médias font une belle publicité à « Nuit debout » .

    Alors qu’ils ont été relativement discrets sur la journée du 31 mars (par exemple, sur France-Info, c’était presque anecdotique, une information comme une autre), et sur d’autres événements très forts – comme la grève des dockers du Havre cette semaine, pratiquement passés sous silence - « Nuit debout » qui mobilise bien moins de gens bénéficie de reportages multiples à la télé et fait la une des journaux (par exemple, la couverture du gratuit national « 20 Minutes »). France Inter lui a même consacré une soirée spéciale, une sorte de micro en libre service. Cette convergence médiatique montre que le pouvoir se satisferait très bien de l’émergence de quelque nouveau parti politique – fût-il «  podémiste  » ou «  syriziste  » - si cela doit permettre de tuer le mouvement social. L’essentiel, pour lui, en ce moment est d’augmenter les bénéfices des détenteurs de capital en faisant passer la loi EL KHOMRI. Et pour cela, ce n’est pas la première fois qu’il est prêt à nous raconter plein d’histoires à dormir debout.

    1.- Voir « @Anarchosyndicalisme ! » n°142. Décembre 2014 – Janvier 2015. http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article716

    2.- http://www.magequip.com/conteneur-2-roues-240-l.html

    3.- A 2 500 euros la vitrine - tarif moyen ( https://travaux.mondevis.com/vitrine-de-magasin/guide ), il aurait fallu détruire 28 000 vitrines pour arriver à la même somme.

    4.- Le traitement médiatique d’une question est toujours un très bon indicateur de la position du pouvoir.

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°149 Avril-Mai 2016

  • Nuit Debout n’existe pas. C’est un média, idiot ! - Musée de l’Europe et de l’Afrique
    http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/14/La-nuit-debout-n-existe-pas

    Par Le concierge du Musée le jeudi 14 avril 2016, 19:21 - Grandes Conférences du Musée de l’Europe - Lien permanent

    Tous les observateurs disposant de quelques réflexes sociologiques auront remarqué qu’il existe au moins deux « Nuit Debout ».

    La première a une existence concrète sur la Place de la République où l’on peut espérer qu’il se passe quand même quelque chose. Oh, certainement pas une ZAD comme l’a déclaré pompeusement l’un des initiateurs, François Ruffin ! Enfin est-ce un lieu de rassemblement en attendant éventuellement d’être un lieu de convergence pour « ne pas rentrer chez soi » si le mouvement contre la loi Khomri débordait les syndicats. Ce qui est d’une importance vitale pour la sécurité (sociale, la seule, l’unique) de tous les habitants de ce pays, « présents et à venir » comme dit joliment le Roi des Belges lorsqu’il promulgue les lois au Journal Officiel. Et lorsque des gens se rassemblent, même dans un endroit où il n’y a plus que des bars branchés et où - à part effectivement les chauffeurs de taxi uberisés ou non (Lordon a de l’espoir !) - on ne risque pas de voir un travailleur après le boulot (à l’exclusion des graphistes et des publicitaires), des liens peuvent se lier qui faciliteraient grandement le sacerdoce du DAL pour obtenir le logement intra-muros de familles populaires (en réquisitionnant les surfaces vides du privé comme du public.) et empêcher les autres d’être virées par le Grand Paris jusqu’à Calais ! Et porter assistance et protection aux camps de réfugiés itinérants de Stalingrad et d’ailleurs traqués par le gouvernement le plus d’extrême-droite depuis 1944.

    Mais bon pour le moment, force est de constater que ce n’est pas grand monde, et comparer ce feu de paille aux places de Madrid et de Barcelone, c’est se payer de mots et d’images (il y a encore du peuple et des classes moyennes paupérisées dans ces deux villes, malgré tout, tandis qu’à Paris intra-muros, c’est mort.) Ça tombe bien, c’est de mots et d’images qu’il est question. Car la Nuit Debout n’existe pas. Ou plutôt seul son double, la Nuit Debout médiatique, a une quelconque ampleur. Et pour aller encore plus loin, la Nuit Debout EST un média. Et les seules questions politiques qui valent sont donc : à qui appartient ce média ? Quelles catégories de représentation du monde social véhicule-t-il ? Et que va-t-il réussir à nous vendre ?

    À qui appartient ce média ?

    Intéressons-nous à TV-Debout qui enregistre des records d’audience tous les soirs (« dignes des chaînes de télévisions » selon un Figaro tout autant en extase que l’ensemble de la presse mainstream totalement discréditée). De son animateur, Rémy Buisine, nous apprenons qu’il est « Community Manager » pour trois radios du groupe « 1981 » (Ado, Voltage et Latina). Le groupe fut le propriétaire de Sud-Radio (...)

    • Intéressant (et très ouvriériste => Agone, etc).

      Fait suite à :
      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/10/Thermidor-place-de-la-republique

      Qui se terminait par cette citation de Jean Giono :

      L’ouvrier des Trois Glorieuses chaloupait derrière les barricades et se foutait des professeurs ; il les acceptait dans ses rangs avec gentillesse, mais comme simples soldats. Maintenant, dès qu’il en apparaît un, on lui a appris à en baver et à se mettre au garde-à-vous. Il a confié les destinées de sa classe à quelqu’un qui n’en est pas et qui lui apprend tout de suite à douter. On le fait aller à l’école quand il est bien plus savant avec son instinct. Avant-même de s’être affranchi des maîtres dont il veut se débarrasser, il s’en est donné de nouveaux qui ne valent pas plus que les premiers. Il ne ne peut plus se libérer que par personnes interposées, c’est à dire qu’il ne peut plus se libérer du tout. De là toutes les interprétations du mot liberté, à quoi on lui dit de réfléchir et où il est comme une poule qui a trouvé un couteau. Comme il n’y comprend rien, il ne peut plus être généreux. C’est tout un profit pour ses chefs dont il fait l’établissement au lieu de s’établir lui-même.

      #nuit_debout #représentation #mouvement_social #luttes #local #global #médias

    • Quelles catégories de représentations du monde social véhicule-t-il ?

      Sur le plan public, on peut dire que cette médiatisation semble véhiculer un vide encore plus intersidérant que les medias mainstream. Car il n’y a à peu près aucun contenu ce qui n’empêche pas de mobiliser énormément de temps de cerveau disponible. Beaucoup moins cher que les médias classiques qui doivent quand même diffuser un contenu entre deux spots publicitaires qui peut s’avérer coûteux ! Ou plutôt, c’est un gigantesque spot publicitaire interactif pour le capitalisme ! Mais l’important « c’est le média », comme dirait l’autre. Croire à ce qui n’existe pas, se détourner de sources d’information et de réflexions fiables, croire que « la révolution, c’est ça », que « la politique c’est ça », que l’ « heure est venue », qu’on « en est », que ça se consomme encore plus facilement pour être « in » qu’une paire de Nike « Révolution ». Et qu’on est tous pareils, les mêmes produits marketing. Qu’il n’y a ni classes, ni rapports de production. Seulement les 1% qui sont un peu trop gourmands... Et qu’on est tous d’accord, qu’on a tous les mêmes intérêts. Et qu’on communie avec l’autre de toute la planète en une grande messe virtuelle qui se célèbre au détriment des relations et des solidarités réelles. La grande messe des avatars en l’Église du Capital où l’on se refile l’hostie twitter en se télétransportant par Periscope (qui porte bien son nom vu ce qu’on voit dans un périscope !).

    • Au passage, on accrédite à tout instant l’idée que la « démocratie » c’est ça, quelques centaines de personnes sur une place, échantillon absolument non-représentatif de la population, qui jouent à « l’Assemblée générale » comme on joue à la dînette... Et puisque le pouvoir fait semblant de l’empêcher en ne l’empêchant pas, c’est bien que nous sommes « very dangerous ».

      Et que la démocratie, c’est un salarié du groupe 1981 qui accapare les médias à lui tout seul en phase absolue avec le travail de la presse mainstream, Ce que tout le monde a l’air de trouver « génial » ! Se "réapproprier" la Place, génial ! Le Média de la Place, j’y avais pas pensé !

    • Pour le côté ouvriériste, vient de sortir chez Agone : les prolos
      http://agone.org/memoiressociales/lesprolos

      Les prolos est un témoignage d’apprentissage comme il en existe des romans. On y suit un très jeune apprenti, issu du monde agricole des régions rurales de la Loire, pour qui le passage par la condition ouvrière est une étape dans un parcours de promotion sociale. C’est à Saint-Nazaire, dans les chantiers navals, que le chaudronnier se rapproche d’une classe ouvrière nullement enchantée, dans une progression dramatique qui culmine avec la grande grève de 1955. Le monde des Prolos, immédiatement postérieur à la reconstruction, est celui de la guerre froide, d’écarts et d’affrontements sociaux qu’on peine aujourd’hui à se représenter. C’est un monde presque entièrement disparu, qui a inspiré à Louis Oury un des classiques majeurs du témoignage ouvrier.

      Né en 1933, Louis Oury est un des écrivains prolétariens de langue française majeurs de ces quarante dernières années. Après avoir été ouvrier puis ingénieur, il est devenu historien et romancier. “Les prolos” (1973, réédité aujourd’hui pour la cinquième fois) est son premier ouvrage publié.
      ça c’était avant l’offensive #néolibérale et l’exclusion politique des #classes_populaires.

      Pour ceux.celles qui sont en Bretagne la semaine prochaine,
      Auteur (et acteur) de "Précaire !", Mustapha Belhocine sera
      -- mercredi 20 avril, la librairie Vent d’Ouest (Nantes)
      -- jeudi 21 avril au bar-librairie La Cour des Miracles (Rennes)
      -- vendredi 22 avril à la librairie L’embarcadère (Saint-Nazaire)
      Mustapha Belhocine est ce qu’on appelle aujourd’hui un « précaire » : condamné aux contrats courts, il enchaîne des missions d’homme de ménage au pays de Mickey, de manutentionnaire dans un célèbre magasin de meubles ou de « gestionnaire de flux » chez Pôle Emploi - ce dernier poste consistant à renvoyer chez eux les impudents chômeurs venus faire leurs réclamations en direct plutôt que sur Internet.
      Armé des mots de Bourdieu, d’un bagout sans faille et de réflexes réfractaires aux ordres illégitimes, il opère de lucides coups de sonde dans les bas-fonds de l’exploitation moderne. Contrairement à Florence Aubenas ou à Günter Wallraff, journalistes s’étant glissés dans la peau de précaires, Belhocine est un précaire par nécessité économique, qui écrit ce qu’il vit pour consigner les cadences, les vexations et la pénibilité, mais aussi faire éclater le ridicule, jusque dans sa langue, d’une organisation sociale exigeant de ses « castmembers opérationnels et motivés » d’avoir le « sens du jeu ».
      À l’issue d’une dizaine d’années d’inscriptions chaotiques à l’université, Mustapha Belhocine est titulaire depuis 2012 d’un master de sociologie à l’EHESS. Il livre ici, à 42 ans, la synthèse de la succession picaresque des emplois à plein temps qui ont accompagné sa formation d’apprenti sociologue.
      Aujourd’hui les #prolos sont #précaires en bonne partie et même #prolos2.0 http://agone.org/centmillesignes/precaire
      Le mercredi 20 avril à 19h30 à la librairie Vent d’Ouest
      5, Place du Bon Pasteur (Nantes)
      Le jeudi 21 avril à 18h30 au bar-librairie La Cour des Miracles
      18, rue de Penhoët (Rennes)
      Le vendredi 22 avril à 19h à la librairie L’embarcadère
      41, avenue de la République (Saint-Nazaire)
      Je précise @rastapopoulos que je ne suis pas actionnaire des éditions agone.
      #littérature_prolétarienne

    • J’hésitais et puis j’ai transféré à une amie qui va régulièrement à République à Paris. Et quand elle me téléphone c’est pour m’engueuler, et elle a raison à vrai dire.
      Et je me dis qu’à force de ne pas soutenir ceux qui se bougent le cul, on joue ici et là les fines bouches, les vieux blasés qui regardent le spectacle dans les MuppetsShows à geindre que y’a pas grand chose qui se passe.
      Alors, oui, me dit-elle, il y aura toujours des crapules prêts à s’en mettre plein les poches, c’est bien le temps du capitalisme, à nous de les dénoncer et les mettre dehors.
      En attendant elle va porter ses légumes et ce qu’elle peut à la cantine qui prépare la bouffe commune servie pour tous. En attendant, elle, les autres, tentent de voir comment élargir le cercle aux ouvriers, à la banlieue et aux migrants et autres luttes.
      Alors oui, on n’y chantera pas les mêmes chansons aujourd’hui qu’hier et on a (peut-être) l’âge d’être fatigué des manifs qui ne mènent jamais où on voudrait. Mais bon, cracher sa morgue, ou mépriser des gamins qui fument du shit sous une yourte au capitole ou ailleurs parce que ce n’est pas politique, ou parce que la révolte serait web2 … 68 aurait été mieux qu’un lieu de rencontre pour libérer sa sexualité, c’est toujours ça à prendre, nous ne serons jamais demain, laissons les inventer, faire leurs tentatives politiques de reprendre le pouvoir et soutenons les. Bref, oui, je regrette de colporter ce post, qu’on essaie de se réjouir quand même, un petit peu, comme on peut.
      #non_non_non_au_dénigrement

    • Je suis assez d’accord avec @intempestive et @touti je trouve en plus qu’il est bien tôt pour tirer ainsi des conclusions alors qu’on ne sait évidemment rien sur la ou les tournures que ça peut prendre. Et tout cas moi ça me fait plaisir de voir ces groupes informels se mobiliser et se parler.

    • Au passage, on accrédite à tout instant l’idée que la « démocratie » c’est ça, quelques centaines de personnes sur une place, échantillon absolument non-représentatif de la population, qui jouent à « l’Assemblée générale » comme on joue à la dînette...

      Ce passage aussi, comme @intempestive m’a marqué… dans le sens où ces 100 personnes sont probablement déjà plus représentatives que l’élite gouvernante, bien moins diversifiée.

    • @intempestive c’est assez frappant la différence entre ce témoignage recueilli par Cyran et le résumé partagé par Brygo quasi en même temps de celleux qui tiennent le compte twitter nuitdebout, à propos de l’émission sur France2 :

      Et Brygo de commenter :

      De la volonté revendiquée de n’être « rien d’autre que du spectacle dans le spectacle »

      Il y a bien évidemment de multiples tendances, et là avec ces deux facettes on a un sacré écart. Différence entre actions sur le terrain en ville, et celleux qui cherchent à parler dans « les médias » (2.0 twitter, etc, ou France 2, peu importe) ? Oui ok j’extrapole à mort là :D

    • « Marx avait dit que les révolutions sont la locomotive de l’histoire mondiale. Mais peut-être les choses se présentent- elles autrement. Il se peut que les révolutions soient l’acte par lequel l’humanité qui voyage dans ce train tire le frein d’urgence. »

      Walter Benjamin
      Si #nuit_debout, OWS, la contestation en Grèce, en Espagne... n’est pas le grand soir ou la révolution avec un grand R. Les occupants.es de la place de la république, à Paris et ailleurs nous invitent à tirer le frein d’urgence avec eux. L’emballement de la machine est tellement violent que point trop nombreux nous seront à tirer sur ce frein.
      Reste la question de savoir, c’est comment qu’on freine !

      Tandis que les circuits financiers implosent, gestionnaires et gouvernants comptent bien faire payer l’addition aux pauvres. À contre-courant du discours économique ambiant, Paul Mattick souligne, dans ce bref rappel aux réalités, qu’une politique interventionniste ne suffira pas à résoudre les épineuses contradictions que la panique financière a révélées à tous. Car c’est la logique même de la quête du profit qui, de fuite en avant en fuite en avant, est arrivée à son point d’explosion. Tant que les êtres humains ne sauront pas la dépasser en actes, les aberrations du système s’aggraveront, ainsi que les calamités sociales, culturelles et environnementales. http://www.insomniaqueediteur.org/publications/le-jour-de-laddition

      Cette révolte ne s’arrêtera jamais. dans L’échaudée N°1
      Au début, les seigneurs de la finance dans les gratte-ciel autour de Zuccotti Park, qui jouent avec l’argent et les vies, qui font marcher à la baguette la classe politique, la presse et le système judiciaire, qui font des bénéfices en détruisant l’écosystème et puisent dans les caisses de l’Etat pour leur paris et leur spéculation, n’ont guère prêté attention aux activistes qui occupaient la place à leur pieds depuis près de trois semaines.
      Les élites regardent quiconque dépassant leur sphère immédiate comme marginal et invisible. Quelle importance peut avoir pour les puissants une jeune femme au nom de Ketchup, qui travaille dans un théâtre coopératif à Chicago et paie ses factures comme serveuse ? Pourquoi elle et ceux de Zuccotti Park compteraient-ils ? Quelle menace les faibles peuvent-ils représenter pour les forts ? Vouant un culte à l’argent, leur seaux débordant de sous, les puissants pensent qu’ils peuvent acheter puissance et sécurité à tout jamais. C’est ainsi que la banque Morgan Chase a octroyé 4,6 millions de dollars à la fondation de la police de la ville de New-York la semaine dernière. Agenouillés devant les idoles du marché, aveuglés par leur suffisance, insensibles à la souffrance humaine, bouffis d’avidité et de privilèges illimités, tous ces seigneurs allaient bientôt comprendre ce que signifie la folie d’un orgueil démesuré.
      [...] Voilà pourquoi les élites, et le système de pouvoir capitaliste pourri et dégénéré qu’elles soutiennent, ont de sérieux ennuis. Voilà pourquoi elles demandent sans cesse quelles sont les revendications. Elles ne savent pas ce qui se passe. Elles sont sourdes, muettes et aveugles.
      Chris Hedges. (The Occupied Wall Street Journal, 8/10/2011)
      http://occupywallst.org
      http://www.autrefutur.net/Retour-sur-Occupy-Wall-Street-quelles-lecons-en-tirer


      Ils ne font plus beaucoup parler d’eux, trêve hivernale oblige. Mais ils sont encore là - à preuve, les 68 arrestations réalisées par la police le soir du jour de l’an, quand des participants d’Occupy New York ont tenté de réoccuper Zuccotti Park. L’hibernation n’est pas totale, donc. Le bon moment pour revenir sur les racines, réussites et échec du mouvement Occupy aux États-Unis.
      http://www.article11.info/?Occupy-cette-agacante-interruption#a_titre

    • Nuit Debout : faire briller les pierres précieuses...

      http://www.contretemps.eu/interventions/nuit-debout-faire-briller-pierres-pr%C3%A9cieuses

      La question de l’extension

      Extension sociale par le développement de Nuit Debout parmi les couches populaires et les quartiers, ce qui passe autant par les thèmes et revendications abordés que par les lieux de développement. La préoccupation est présente place de la République à Paris, notamment, et c’est très positif. Mais cela ne pourra se faire qu’en rompant avec toute forme de paternalisme. Les quartiers populaires ne sont pas des « terres de mission » pour militant•e•s, des lieux sans politique. La connexion avec Nuit Debout ne pourra se faire qu’au travers le rôle moteur qu’auront les habitant•e•s de ces quartiers eux et elles-mêmes, et les réseaux existants dans ces quartiers. La question se pose dans des termes similaires en ce qui concerne la solidarité avec les sans-papiers et réfugié•e•s.

      Extension politique enfin par le refus de toute "institutionnalisation" de Nuit Debout et de ses objectifs. L’idée d’une nouvelle « Constitution » à rédiger, lancée au départ par Frédéric Lordon, a été rapidement reprise dans les assemblées. L’aspect séduisant de la démarche est le radicalisme qui la sous-tend. Il n’y aurait plus rien à tirer des cadres institutionnels existants, il s’agit de refonder une réelle légitimité démocratique « par en bas ». Mais les risques sont aussi grands d’un nouveau formalisme oubliant que les règles d’un nouveau monde ne peuvent être écrits par une minorité mais supposent l’insurrection de la majorité. D’où la nécessité de l’extension politique aux questions soulevées dans les quartiers, de l’antiracisme, l’internationalisme, les luttes contre le sexisme et la LGBTphobie, etc. D’où la nécessité des questions posées autour du rôle du travail, vecteur d’aliénation mais aussi potentiellement lieu collectif de lutte et de pouvoir social.

    • et aussi ce passage :

      Il ne faut pas oublier qu’aux dernières élections (régionales) le Front National a obtenu plus de 50% des voix au sein de la police et de l’armée, score qui atteint 70% chez les flics en activité. La police et l’armée sont au coeur du pouvoir et leur violence directe est l’expression pratique de la violence de la domination de la classe dirigeante. Sans stratégie de confrontation avec la police, le mouvement devra renoncer à ses acquis et, en premier lieu, aux places qu’il occupe. Par ailleurs, propager l’idée qu’il pourrait y avoir une alliance possible avec la police deviendrait un obstacle à l’extension nécessaire du mouvement aux quartiers populaires, aux migrant•e•s, réfugié•e•s et sans-papiers, aux syndicalistes radicaux, tou•te•s touché•e•s directement et très concrètement par la violence policière.

      #violence #violences_policières

    • Il y a clairement une tentative d’entrisme de la part d’une partie de la droite-ps-cfdt et de l’extrême droite d’étienne chouard. Baki Youssoufou a fait un vrai raid avec Raiz sur toute la com’ de la nuit debout et ce depuit le 1 avril (arf). Aujourd’hui (au moins) il y avait un stand des Citoyens Constituants, association qui multiplie les liens avec les fachos. En plus, sur son blog Étienne Chouard se réjouit que « Frédéric » (Lordon) rejoigne l’idée de constituante. Bref le confusionnisme à tous les étages.

    • Concernant #Baki_Youssoufou il semble être une figure de « pointe » des actions citoyennes en ligne : il est le co-fondateur de We Sign It : http://fr.gravatar.com/bakiyoussoufou
      http://www.franceinfo.fr/emission/itineraires/2013-2014/baki-youssoufou-we-sign-it-est-une-plateforme-de-petition-de-mobilisation
      Il a un CV plutôt rempli, il a été porte parole du mouvement « qui va payer » : http://www.franceinter.fr/personne-baki-youssoufou
      Il a été aussi porte parole de feu la confédération étudiante : https://www.linkedin.com/in/baki-youssoufou-81a85930
      Il a même été présenté comme anarcho-syndicaliste par Jeune Afrique : http://www.jeuneafrique.com/142725/politique/baki-youssoufou-anarcho-syndicaliste
      Ce n’est pas quelqu’un qui se cache, il a fait de nombreuses interview et se présente souvent comme activiste pour la révolution citoyenne en ligne : https://www.youtube.com/results?search_query=Baki+YOUSSOUFOU+
      Vu les bases qui ont fondé Nuit Debout, je ne suis donc pas étonnée de voir une personne comme lui déposer le nom, peut-être même sincèrement pour le protéger de toute récupération commerciale.
      Reste cependant ce goût amer d’un manque de transparence dans un tel mouvement. Et je comprends vraiment, je trouve même important, de se questionner sur l’horizontalité de #NuitDebout !

    • Question com et site internet, la quadrature et d’autres gens biens appellent à rejoindre le groupe numérique des nuits debouts, ça manque de techos web, notamment adminsys … et de formation au libre.

    • @val_k

      Vu les bases qui ont fondé Nuit Debout, je ne suis donc pas étonnée de voir une personne comme lui déposer le nom, peut-être même sincèrement pour le protéger de toute récupération commerciale.

      C’est tout l’inverse.

      D’une part la Confédération Étudiante, la CÉ, est la branche étudiante de la CFDT dont les pratiques et l’idéologie couchées devant le capitaliste sont justement combattus par Nuit Debout Convergence des Luttes.

      Ensuite Baki Youssoufou est lui-même patron-entrepreneur de WeSignIt et de Raiz. Il est toujours en lien avec la CFDT, une partie du patronat entrepreneurial comme Benoît Thieulin - proche du parti socialiste. Ou encore Bleu Blanc Zèbre d’Alexandre Jardin et Jean Paul Delevoye qui a notamment cassé les retraites des fonctionnaires en 2003 avec, oh hasard, le soutien de la CFDT http://www.monde-libertaire.fr/?page=archives&numarchive=11057

      Un de ses fidèle collègue est Benjamin Ball qui semble très conciliant envers la présence de l’extrême droite http://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes et qui travail pour Nouvel Donne (Tiens un autre parti proche du patronat) :

      http://lahorde.samizdat.net/2015/02/17/isere-nouvelle-donne-le-confusionnisme-participe-aux-listes-citoye
      On retrouve aussi comme salarié du parti, Benjamin Ball, en tant que coordinateur des actions de communication web de Nouvelle Donne, qui est un ancien des Indignés parisien, ce mouvement qui réunit des personnages comme Grégory Pasqueille (poursuivi par la justice pour antisémitisme, et grand défenseur de la Manif pour Tous), Raphaël Berland (animateur du site du Cercle des Volontaires), ou encore Jonathan Moadab (animateur du site confusionniste Agence Info Libre).

      Donc Baki Youssoufou est à l’opposé du ras-le-bol des politicards professionnels de la politique, proches du patronat, rois de l’entourloupe et à la politique fadasse.

      D’autre part la stratégie vise justement à étouffer le mouvement puisque pendant 2 semaines (il semble que cela ai changer hier) l’ensemble de la communication a étouffer les expressions et revendications politisées, très majoritairement de gauche rouge, présentes sur la place de la République.

      Un des rares messages politisés a été une photo où on voit un homme, que je ne connais pas, revendiquer une constituante - justement la thématique des chouaristes présents sur place : les Citoyens Constituants, le nom de domaine permet de voir que derrière il y a #Lionel_Kahan qui flirte avec l’extrême droite (dont le Cercle des Volontaires qui réalise des films sur place comme l’interview de Finkielkraut). http://confusionnisme.info/2015/04/11/des-membres-du-m6r-invites-du-cercle-des-volontaires

      Un autre message a justement été de lancer une pétition (par l’entreprise marchande de pétition dont Baki Youssoufou est propriétaire : WeSignIt) en soutien à la Nuit Debout - action ridicule au regard de ce qui est dit en AG et qui fait par ailleurs et même de l’objectif de Nuit Debout Convergence des Luttes : occuper l’espace, descendre dans la rue, ne pas rester chez soi, regrouper tout le monde dans les rues. Et donc ne surtout pas signer des pétitions inutiles.

      Donc oui c’est une récupération commerciale et politique.

    • Sur agoravox.tv, les fachos s’expriment ouvertement pour pleurer que Fkk et Chd ont été virés des nuits debouts par la gauche rouge qui donc ne serait pas démocratique en prenant pour preuve la vidéo relayée par @intempestive (le gag).
      Je ne sais pas où en est le rapport de force, mais je pense que le besoin de discréditer nuit debout vient aussi de là …

    • Bientôt Floréal et la récolte de la sédition du 31mars en Prairial ou en ce 27 (Ste Hure de Chasteté, pénitente) de Clinamen : http://www.college-de-pataphysique.org/college/accueil_files/calenpat.pdf
      soit 18 jours après la première #nuit_debout à la sainte trique, lunatique de ce même Clinamen.
      Pourquoi ne pas inventer un nouveau calendrier comme cet illustre pataphysicien. Après tout ce n’est pas plus utopiste qu’une nouvelle constitution.
      Suite aux différends billets précédent et les dernières infos de @gastlag, @Valk, @intempestive ; je propose, illégitimement, que les agioteurs.euses de wesignit et autres cousins de la tour pointue et grandes oreilles de la préfectance seront jugé sur la place de grève et condamné à écouter en boucle
      C.Fourest, A. Finkielkraut et P. Rosanvallon jusqu’au bon vouloir de leur juges.
      Que nuit debout tienne le cap jusqu’au 9 Palotin
      ( Sts Boleslas et Ladislas, polonais ) pour repartir
      jusqu’à ce que mort s’en suive de cette #loi_travail.
      Ensuite nous abolirons le travail lui-même et tout ce qui va avec. En définitive : une rupture historique. Ou C.Fourest, A. Finkielkraut et P. Rosanvallon seront privé de parole. Et que au cas ou ils enfreindraient cette décision sous quelques formes que ce soit, même écrite. Le tribunal de la sainte réprobation du travail, après tirage à la courte paille d’un condamné.e, procédera à l’ablation linguale du malchanceux.
      #Alfred_Jarry

    • @intempestive : alors que le 4 Tatane sera la fête de tous les êtres troublés par la réalité-télé, jeunes et vieux, hommes et femmes, couillons et membrus, pichoues et en formes, se rebellent donc contre le dictat de l’insignifiance et participent à l’instauration d’une ‘Pataphysique nouvelle qui refonde l’irrévérence et l’irrespect qui ont donné à l’histoire les Rabelais et autres grands débauchés lucides qui éclairent encore, à des siècles de distance, la voie de la saine folie.
      Qu’en ce jour d’ ascension du mouchard, statisticien, psychiatre et policier seront mis en orbite tous ces ennemis du FL’P http://www.pataphysiquelibre.org/manifeste.html
      qui prouvera une fois pour toute que les cons en orbite n’en finiront pas de tourner.

    • C’est beau comme du ...Yves Pagès en, brièvement,
      1293 caractères bien sentis et des photos de terrains de luttes en cours.

      Sur le rétropédalage de la #CGT et son affiche avec le slogan : « La police doit protéger les citoyens et non les frapper ! »
      http://www.20minutes.fr/insolite/1829767-20160419-affiche-cgt-contre-violence-policieres-dechaine-internaut
      De bien belles histoires en perspective ou les cogne-dur encartés de la maison bourreman et du SCSI-CFDT ne chasseront plus que les individus jeunes chevelus, avec des blousons noirs, des capuches. (dixit Bernard Blier dans Buffet Froid) mais aussi leur collègues de La cgt-police ou autres affidés.
      Une police réformiste dans un syndicat conciliateur :

      L’arrivée du SCSI est hautement symbolique pour la CFDT, qui était jusqu’à présent très peu présente dans la police nationale. L’objectif consiste à s’appuyer sur cette nouvelle force afin de convaincre l’ensemble des policiers de faire confiance à la #CFDT pour les représenter, quels que soient leur grade et fonction.

      http://www.cfdt.fr/portail/un-syndicat-de-policiers-rejoint-la-cfdt-srv1_215651
      SCSI-CFDT Le syndicalisme 360° #syndicat_de_policiers http://docs.google.com/viewerng/viewer?url=http://scsi-pn.fr/wp-content/uploads/2016/04/SYNTHESE_PPCR_PP.pdf&hl=fr
      http://scsi-pn.fr

      http://lignesdeforce.wordpress.com/2016/04/18/feu-a-volonte-et-que-la-guerre-des-polices-nous-debarrasse-

    • Le mieux pour le mouvement #nuit_debout c’est qu’il reste incontrôlable. Pour le site, je comprends l’embarras de Noémie qui a vu son nom cité dans le quotidien vespéral. Mais cela semble relever de l’#entropie. Même si quelques-uns.es ont créé wiki.nuitdebout.fr pour

      « On pense aux gens qui sont à la campagne, là où il ne se passe rien et où il n’y a pas de Nuit Debout. On reçoit aussi des messages sur FB de personnes qui sont handicapées et qui ne peuvent pas sortir de chez elles et qui sont heureuses de suivre le mouvement grâce à internet ».

      Il se passe toujours quelque chose à la cambrousse, ça va être l’ouverture de la pêche et même sans permis ; tu peux poser ou relever des collets pour attraper des lapins. Et voilà ! un bon civet de lièvre avec des pataches.
      De l’entropie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Entropie , on glisse à la #théorie_de_l'information : http://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_de_l%27information
      En théorie, l’information diminue l’incertitude. En théorie de la décision, on considère même qu’il ne faut appeler "information " que ce qui est " susceptible d’avoir un effet
      sur nos décisions." ( peu de choses dans un journal sont à ce compte des informations ...) En pratique l’excès d’information tel qu’il se présente dans les systèmes de #messagerie_électronique, peut aboutir à une #saturation, et empêcher la prise de décision. Canaliser les #mass_média et les laisser clapoter dans leur #soupe.
      En conclusion de Numerama : Ils voient tous à travers l’outil numérique « l’espoir d’une démocratie ouverte ». Pour eux le problème réside dans le fait que la politique et l’économie ont très peu innové en 200 ans. Pour Pierre, « c’est dingue de voir qu’on arrive à créer des #intelligences_artificielles et envoyer des trucs sur des planètes, alors qu’au niveau politico-économique c’est le #moyen-âge ». Pour Nuit Debout, les outils #numérique seraient donc une façon de relancer le #progrès.

      Comme la vie est lente et comme l’espérance est violente

      #Apollinaire

      et

      La vie sérieuse marche à 3 km/h. C’est à dire au pas d’une vache sur la route. Le danger d’une vie comme la nôtre, c’est de croire aux 1200 km/h de l’avion et que ce truc là change quoi que ce soit à la création, soit artistique, soit scientifique. Elle est contrainte par la règle des grandes forces naturelles ; un arbre met 10 ans à devenir un arbre. Et un grand tableau ? Et un beau roman ? Et une belle invention ? Du 3 km/h, Monsieur, et encore !

      #Fernand_Léger.

  • La Quinzaine des Passeurs d’hospitalités – La destruction de la partie sud du bidonville de Calais | Passeurs d’hospitalités
    Du lundi 29 février au mercredi 16 mars 2016, les habitations de presque trois mille cinq cent personnes ont été détruites dans le bidonville de Calais, par une simple décision administrative motivée par l’état d’urgence, à laquelle les tribunaux n’ont rien trouvé à redire. On est face à un acte dont l’ampleur rappelle des temps de guerre ou d’occupation militaire, la Palestine occupée ou la guerre d’Algérie. C’est donc licite, et ça peut recommencer demain à l’encontre de toute population que l’administration jugera indésirable.
    Une large part des habitant-e-s de la partie sud du bidonville se sont réinstallées dans la partie nord, dont l’existence est en suspens. D’autres se sont dispersé-e-s entre Paris et d’autres lieux de passage, le long du littoral, de la Bretagne aux Pays-Bas, et le long des voies de communication menant au littoral. Ce qui provoque la réaction d’élus locaux, mais aussi des autorités belges qui décident de rétablir les contrôles aux frontières sur le littoral, en contravention des règles de fonctionnement de l’espace Schengen. Seules environs sept cents personnes ont été dans les dispositifs de relogement mise en place par l’État, camp de containers à Calais et « centres de répit » ou centres d’accueil et d’orientation dispersés partout en France.
    L’annonce de la destruction de la partie sud du bidonville a soulevé de nombreuses prises de position dans les médias, et le démarrage de celle-ci des manifestations de solidarité en France et dans plusieurs pays. Sur le terrain la volonté des exilé-e-s de ne ps bouger s’est heurtée le premier jour à l’action violente de la police. Le troisième jour, un groupe d’exilés iraniens a engagé une grève de la faim, qui a duré 23 jours, mais a été peu soutenue.
    https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2016/04/13/la-quinzaine-des-passeurs-dhospitalites-la-destruct
    #bidonville #Calais #Exilés #expulsion #solidarité #violence

  • fest-noz à la ferme de Saint Jean du Tertre
    http://zad.nadir.org/spip.php?article3757

    Samedi 30 avril 2016 FEST-NOZ à la ferme de St-Jean du Tertre, commune de Vigneux-de-Bretagne, sur la ZAD. Initiation danse à partir de 18h ; Restauration, bar. Avec sur sène notamment : Ifig & Nanda Troadeg Marthe Vassallo & Ronan Guéblez Mathieu Hamon & Roland Brou Latourniole Les Arriérés (version light) Giulia & Enora Simon & Axel Plan d’accès : View Larger (...)

    #Agenda

  • EPR : la série noire continue pour Areva et EDF

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/04/14/epr-la-serie-noire-continue-pour-areva-et-edf_4902051_3234.html

    L’EPR de Flamanville (Manche) fonctionnera-t-il un jour ? L’incertitude s’accroît autour de cette première centrale nucléaire de nouvelle génération que construisent EDF et Areva en Normandie, le plus grand investissement mené actuellement en France, tous secteurs confondus. Les malfaçons repérées sur la cuve du réacteur sont en effet plus graves qu’attendu, ont annoncé les deux groupes, mercredi 13 avril. Une mauvaise nouvelle de plus pour ce chantier qui accumule les déboires depuis son lancement en 2007.

    EDF assure que ce problème ne remet pas en cause le calendrier annoncé. Le démarrage de la centrale reste prévu au quatrième trimestre 2018. Certains craignent cependant qu’EDF ne soit obligé de renoncer à cet énorme projet, alors qu’il est déjà réalisé à plus de 80 %. D’autres le souhaitent : « Il serait irresponsable de mettre en service un équipement qui présente de telles faiblesses, estime le réseau Sortir du nucléaire. Tout plaide pour abandonner ce réacteur dangereux et inutile. » Au-delà de Flamanville, l’affaire risque de faire vaciller toute la stratégie nucléaire d’EDF, son développement en Grande-Bretagne et le sauvetage d’Areva.

    En Bourse, où l’action EDF est sortie du CAC 40 depuis décembre, le titre reculait de 1 % jeudi en début de matinée.

    « Extension du phénomène »

    En cause, la cuve du futur EPR (European Pressurized Reactor) et son couvercle. Des équipements clés, puisque c’est dans cet immense chaudron que se produit la fission des atomes qui permet de produire de l’électricité.(...)

    Au total, le nombre d’éprouvettes qui seront analysées va doubler. Les dirigeants de la filière croisent les doigts pour que ces nouveaux tests démontrent que la cuve peut être conservée en dépit des
    anomalies.

    Si tel n’est pas le cas, la centrale risque de ne jamais être mise en service. Il est en effet possible de remplacer le couvercle, mais ardu de tenter la même opération avec la cuve, qui est déjà posée et soudée à d’autres équipements majeurs. Retirer la cuve actuelle et en fabriquer une nouvelle feraient exploser tant les délais que le coût du réacteur, qui a déjà triplé et dépasse à présent 10,5 milliards d’euros.
    Dans l’immédiat, la batterie d’analyses supplémentaires va décaler d’environ six mois la décision de l’ASN sur la conformité de la cuve. Areva ne lui remettra les résultats des tests que fin 2016, au lieu de juillet comme prévu.

    Répercussions

    Le chantier de Flamanville avait été lancé pour donner du travail aux équipes d’Areva et fournir une vitrine française à l’EPR, ce réacteur présenté comme le nec plus ultra de la technologie. « Le monde entier regarde ce qui est en train de se passer à Flamanville », soulignait le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, en mai 2015. Aujourd’hui, les difficultés rencontrées dans cette ruche où s’affairent plus de 4 600 personnes risquent donc d’avoir des répercussions bien au-delà de la Normandie.

    En France, l’affaire ne peut que fragiliser davantage encore Areva, le fabricant des équipements défectueux, qui a perdu 6,9 milliards d’euros en deux ans. Le plan de sauvetage de l’ex-groupe star du nucléaire prévoit la reprise par EDF de la moitié de ses activités, celles qui concernent la conception et la fabrication des réacteurs. Mais une clause des accords permet à EDF de remettre en cause cette opération si la cuve de Flamanville n’est pas conforme aux normes. Tout le montage prévu pour sortir Areva de l’ornière devrait alors être revu.
    EDF se retrouve aussi sur la sellette. A Flamanville, la compagnie électrique espérait faire la preuve de sa capacité à piloter un chantier complexe, et s’en sortir mieux qu’Areva en Finlande, où se construit un autre EPR. L’expérience est loin d’être concluante, avec une facture qui a toutes les chances de s’alourdir.

    Les malheurs de la « vitrine » française compliquent aussi le projet Hinkley Point, en Grande- Bretagne. EDF doit décider dans les prochaines semaines d’y bâtir ou non deux EPR, un investissement estimé à 18 milliards de livres (environ 23 milliards d’euros).

    L’Etat actionnaire pousse EDF à se lancer, une question de « crédibilité » et de « cohérence » pour toute la filière, selon le ministre de l’économie, Emmanuel Macron. Le PDG, M. Lévy, est sur la même ligne. Les syndicats, eux, estiment le projet beaucoup trop risqué. Telle semble aussi la position de l’ex-directeur financier, Thomas Piquemal, qui a démissionné début mars. Le cas Flamanville apporte évidemment de l’eau au moulin des opposants.

    L’affaire est aussi suivie de près en Chine. A Taishan, non loin de Hongkong, les deux réacteurs EPR en fin de construction sont équipés du même type de cuve que Flamanville, donc susceptibles de connaître les mêmes anomalies. Les autorités chinoises souhaitent que les doutes français soient levés avant de mettre en service leurs propres réacteurs.

  • Bretagne : leur patron est viré en 5 minutes, les salariés se mettent en grève - SudOuest.fr
    http://www.sudouest.fr/2016/04/14/bretagne-leur-patron-est-vire-en-5-minutes-les-salaries-se-mettent-en-greve

    Mais cette équipe s’est heurtée à la mobilisation des 130 salariés de l’entreprise, qui ont immédiatement débrayé pour défendre leur patron. Les représentants de Perrigo ont tenté d’apaiser les esprits en assurant aux salariés qu’ils n’avaient pas l’intention de supprimer de postes.

    « Je n’en crois pas un mot », confie Olivier Bertaud. « Si on transfère des services en Irlande, c’est forcément que des emplois vont être transférés. »

    L’ancien dirigeant, qui dénonce « une dureté terrible envers les employés », est revenu sur place mercredi après-midi pour rencontrer les salariés, mais a été chassé manu militari de son bureau après avoir récupéré quelques effets personnels.

    • Physiomer jet fort permet d’éliminer les croûtes de sang séché et les sécrétions, de rétablir une meilleure respiration et de réparer plus rapidement la muqueuse de la région opératoire.
      Il offre une double action appropriée en soin post opératoire : l’hydratation et le nettoyage des fosses nasales et la réparation et le soin de la muqueuse. Il réduit le nombre de jours de traitement de 48 % en cas de chirurgie sinusale et de 23 % en cas de résection #turbinale. Il est très bien toléré chez les patients et permet également une prévention active des complications, des surinfections, du suintement de la muqueuse nasale et des croûtes.
      Vous n’avez rien en #intra_veineuse ??

  • #Mont_Saint-Michel. Vent de révolte - Bretagne - LeTelegramme.fr
    http://www.letelegramme.fr/bretagne/mont-saint-michel-vent-de-revolte-14-04-2016-11029791.php

    Dans les communes de la baie du Mont Saint-Michel, les contraintes annoncées dans le projet de Plan de prévention du risque de submersion marine (#PPRSM) angoissent les habitants autant qu’elle les révulse. Principe de précaution oblige : c’est l’une des conséquences administratives de la tragédie de La Faute-sur-Mer (Vendée).


    EPA/IAN LANGSDON

    Dans les communes de la baie du Mont Saint-Michel, les contraintes annoncées dans le projet de Plan de prévention du risque de submersion marine (PPRSM) angoissent les habitants autant qu’elle les révulse. Principe de précaution oblige : c’est l’une des conséquences administratives de la tragédie de La Faute-sur-Mer (Vendée).

    Le long de cette vaste baie de trente kilomètres de long, deux mondes se côtoient, se frottent et s’interpénètrent. D’un côté, une immense plaine humide sillonnée de fleuves côtiers miniatures, de l’autre les mers : mer de sable lorsque l’eau se retire jusqu’à huit kilomètres, immensité marine lorsque, portée par le flot de vives-eaux, elle vient lécher le pied de la chaussée de la Duchesse-Anne. Cette longue digue de plus de 30 km, dont la partie la plus ancienne remonte à plus de 800 ans et la plus récente (la « digue des Hollandais ») à 150 ans, sépare ces deux univers qu’enjambent les barges conchylicoles en jouant les camions. Ici, les bateaux ont des roues...

    Vingt-deux communes dans le périmètre
    La digue n’a jamais failli à sa mission, protégeant les maisons et les cultures des plus hautes marées, même poussées par les vents les plus forts. Le réchauffement climatique en aura-t-il raison un jour ? Oui, a répondu l’État en 2011 dans une circulaire imposant à toutes les communes côtières de se doter d’un plan de prévention basé sur des critères fixés de la même manière pour tous les territoires. C’est ainsi que 22 communes de la Baie se sont trouvées incluses dans le périmètre d’un plan où de nombreux espaces sont classés en zone à haut ou très haut risque, ce qui impose des contraintes aux habitants et aux collectivités.

    Scénario du déclin
    « Déjà, le plan impacte notre commune », témoigne le maire de Saint-Benoît-des-Ondes (35), où toute l’agglomération est en zone à risque. « Tous les permis de construire ont été refusés, les jeunes ne peuvent plus bâtir au pays et s’en vont, la population diminue, les enfants se font rares, les classes de l’école ferment les unes après les autres, les activités ne peuvent plus s’implanter, le commerce s’en ressent ». Et puis, la valeur des maisons a chuté. « Les gens hésitent à acheter, vu les risques annoncés et les contraintes imposées aux propriétaires, comme l’obligation de placer les tableaux électriques en hauteur ». Un scénario catastrophe que les autres communes vivent de la même manière. Aussi 21 d’entre elles se sont unies pour engager des études juridiques et techniques sur le projet préfectoral. Le résultat de leurs travaux a été remis, hier, à la commission d’enquête et livré devant 400 personnes.
    […]
    « Ce PPRSM, c’est la vitrification de nos communes condamnées au déclin », [résume Jean-Luc Bourgeaux, conseiller départemental-maire de Cherrueix (35)]. « Et derrière ce plan se profile un classement en site classé qui va achever de faire de nous une réserve d’Indiens ».

  • Programme à La Guette, un petit écolieu en Bretagne
    http://www.passerelleco.info/article.php?id_article=2098

    Connaissez-vous La Guette, à Paimpont, en forêt de Brocéliande ? Un lieu destiné à la paix et aux alternatives, qui continue d’accueillir des individus en détresse mais aussi et surtout des personnes en recherche ou avec un projet en milieu rural ainsi que des groupes et des événements. En soutien à ce bel écolieu, Passerelle Eco vous propose de découvrir ci-dessous son programme de l’été. Programme de l’été Gymnastique émotionnelle les 7 mai, 4 juin, 9 juillet et 20 (...)

    Agenda & Actualité

    #Agenda_&_Actualité

  • Nouveau méga investissement chinois dans le lait breton, Actualité des PME
    http://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/021822927649-nouveau-mega-investissement-chinois-dans-le-lait-breton-121207

    Les deux nouvelles tours de séchage du lait de Synutra à Carhaix (Finistère) sont à peine opérationnelles que le groupe laitier chinois annonce un nouvel investissement de 200 millions d’euros pour créer un usine de lait UHT et vraisemblablement une fromagerie.
    […]
    Le scandale de la mélamine , un additif chimique toxique retrouvé dans le lait infantile chinois, a provoqué, en 2008, la mort de plusieurs bébés et des problèmes de santé pour milliers d’autres. Les consommateurs ont pris peur et se sont tournés du côté des produits d’importation sécurisés comme c’est le cas en Bretagne dans l’ensemble des élevages. Si le lait en poudre n’est pas fabriqué en Chine, ses potentialités de développement sont importantes sachant que seulement la moitié des Chinoises continuent d’allaiter leurs enfants. De plus, le lait produit localement est paradoxalement plus cher que celui venu de France pour une qualité moins régulière. Les produits finis de Synutra à Carhaix seront expédiés par bateaux en Asie.