provinceorstate:kosovo

  • Renvoi | Témoignage de Sarah, proche d’une famille expulsée
    https://asile.ch/2017/06/17/renvoi-temoignage-de-sarah-proche-dune-famille-expulsee

    Ils étaient ses amis, les copains de ses enfants. L’expulsion d’une famille vers le Kosovo par vol spécial en décembre 2016, les conditions du renvoi, ont suscité une très forte émotion et ébranlé tout un village d’une commune genevoise et l’indignation de ses autorités. « Ils », ce sont un couple et leurs trois enfants […]

  • Why Migration Will Not Destroy the #Welfare_State

    As part of the series ‘The Cost of Fair Refugee Policies,’ Behzad Yaghmaian argues that economists’ warnings that migration will undermine European welfare states are based on the same mistaken assumptions common to the anti-immigrant movements roiling the continent.

    https://www.newsdeeply.com/refugees/community/2017/06/02/why-migration-will-not-destroy-the-welfare-state
    #économie #coûts #migrations #asile #réfugiés #préjugés #mythe #Etat_providence

    –—

    ajouté à la métaliste sur le lien entre #économie (et surtout l’#Etat_providence) et la #migration... des arguments pour détruire l’#idée_reçue : « Les migrants profitent (voire : viennent POUR profiter) du système social des pays européens »... :

    https://seenthis.net/messages/971875

    • « Migrations internationales et solidarités locales »

      Interview à #Mouhoud autour de son #livre
      L’immigration en France


      https://www.fayard.fr/documents-temoignages/limmigration-en-france-9782213704357

      3 idées :
      1. A l’échelle du monde, migration = relativement faible…

      Entre 1870 et 1910 : 6,5% de la population mondiale était migrante —> ça a été la grande période de la migration internationale
      Depuis 1960 : 2,5 à 3,5%.
      En termes absolus, par contre, les migrations ont augmenté durant les 20 dernières années, pour deux motifs :
      – Migrations humanitaires et migrations liées à des chocs (ex la chute du mur de Berlin) et à des conflits
      – Migrations familiales
      Très peu par contre pour des motifs de travail, car la migration de travail a été bloquée depuis les années 1970.
      Il y a donc eu un changement de la nature des flux migratoires

      2. Mythe : invasion du Sud au Nord

      Il y a 250 millions de migrants dans le monde.
      – 40-45% de migrations Sud  Sud (en très grande majorité, des migrations de conflit et de choc)
      – 40% de migrations Sud  Nord (surtout des migrations économiques et des liens coloniaux)
      – 20% de migrations Nord  Nord
      Pour ce qui est des réfugiés, 80% des flux sont Sud  Sud.

      Les migrations économiques traversent les frontières, les migrations humanitaires sont plutôt des migrations de voisinage.

      3. Plus un pays est pauvre, moins il envoie des ressortissants à l’étranger… plus le taux de qualification des (rares) personnes qui arrivent est élevé

      C’est une idée-reçue qu’on « reçoit la misère du monde ».

      1960-1974 : L’immigration a été importée par les entreprises (mines, industrie textile, bâtiment, automobile, etc.) Les recruteurs sélectionnaient des gens non pas car ils étaient qualifiés, mais justement parce qu’ils n’étaient pas qualifiés, mais pour leur force physique.
      Les frais pour partir étaient prise en charge par les pays d’accueil. Il y avait la libre circulation, pas de frein à l’immigration de travail.
      Les migrations étaient non-qualifiées et les personnes partaient des anciennes colonies vers les anciennes métropoles comme une sorte de continuité historique du lien économique de domination.

      A partir de 1974 : Avec la fermeture des frontières, le coût de mobilité (coût de transport, coût avant le départ et à l’arrivée) est devenu prohibitif. A partir du moment où vous agumentez les coûts de mobilité fortement, les pays pauvres vont présenter des taux d’expatriation (part des migrants par rapport à la population) très faible, et quand les pays deviennent à revenu intermédiaire, alors le taux d’expatriation augmente. Et quand les pays rattrapent les pays développés, le taux d’expatriation diminue.

      Donc il est faux de dire que les migrants viennent des pays pauvres, ils viennent surtout des pays à revenu intermédiaire.

      Décomposition du taux d’expatriation par niveau de qualification :
      Dans les pays du Sud les plus pauvres, le taux d’expatriation des qualifiés va avoisiner les 50-60%. Dans les pays à revenu intermédiaire des qualifiés est beaucoup plus faible, pour la Chine c’est 5-6%. C’est beaucoup en masse absolue, mais rapporté à la population chinoise de qualifiés c’est en dessous de 10%.

      Mythe « Les immigrés prennent le travail des autochtones »

      Premier consensus de la littérature économique : l’immigration a peu d’impact sur le marché du travail local des pays d’accueil.

      L’emploi ou le taux de chômage est déterminé par d’autres facteurs beaucoup plus importants : la démographie du pays, les jeunes en âge de travailler, la question de la qualification, de la formation, la question des demandes par les entreprises, etc.

      Deuxième consensus : Les migrations n’ont pas un impact négatif sur le travail ni sur le salaire des autochtones car leurs caractéristiques ne tons pas les mêmes que celles des autochtones, ils sont en complémentarité.
      Quand les migrants arrivent, ils vont occuper des tâches d’exécution, même pour les gens qualifiés. Ces tâches vont permettre aux autochtones de se replier sur des tâches mieux rémunérées. L’effet est donc légèrement positif : environ une augmentation de 5% des salaires des autochtones.

      Les mythes qui font dire le contraire…
      – L’approche néoclassique du marché du travail où l’on considère que quand il y a un afflux de population sur le marché du travail, l’offre de travail par les travailleurs excède la demande par les employés, et à ce moment le salaire baisse. Mais c’est sans compter l’existence de protection sur le marché du travail, l’existence des législations, du SMIC, etc. Dans un marché qui n’existe pas, si les travailleurs migrants et autochtones étaient strictement identiques entre eux, alors on pourrait avoir un effet de pression à la baisse des salaires, quand l’offre de travail excède la demande, mais c’est le marché du travail est un marché protégé et reglementé et donc quand les travailleurs arrivent, ils ne contribuent pas à la réduction du salaire car ils sont complémentaires aux autochtones. Par contre, les vagues d’immigration peuvent se concurrencer entre elles.
      – Deuxième thèse, celle résuscitée par les approches d’une soit-disant gauche, la notion de « armée industrielle de réserve » de Marx. Ces thèses de concurrence à la baisse des salaires ont été conçues dans un contexte historique où l’exode rural poussaient par millions les personnes dans les villes dû notamment au progrès technique dans l’agriculture qui a mis au chômage des millions d’ouvriers agricoles ou de paysans. Là : pas de protection du marché du travail, des salaires journaliers, et effectivement la main-d’œuvre était comme une marchandise, et on pouvait mettre en concurrence entre eux les travailleurs. Cette thèse n’est pas confirmée par les faits aujourd’hui. Ce n’est pas l’immigration qui est à l’origine des baisses des salaires, c’est la déprotection des marchés du travail.

      Autre mythe : les migrations pèsent sur les budgets publics et sociaux

      Préalable : Les migrants sont sous-représentés dans les âges qui consomment et ne travaillent pas, et sur-représentés dans les âges en âge de travailler (72% des migrants sont en âge de travailler au niveau mondial, contre 56% poru la population non-migrante).

      Et ces personnes contribuent plus qu’ils ne reçoivent. Et puisqu’il y a moins d’enfants et de vieux, l’effet global eset positif de 5 à 10 milliards selon les années, mais qui peut être légèrement négatif dans les périodes de crise.

      Les migrants subissent un peu plus les effets de la crise que les non-migrants.

      Et les migrants contribuent à accroître la taille du gâteau, en contribuant au marché des biens.

      Les réfugiés qui arrivent coûtent davantage dans un premier temps, car ils n’ont pas le droit de travailler quand ils sont demandeurs d’asile… Pour cela, la politique d’accueil est fondamentale, notamment en augmentant leur niveau de formation, les compétences linguistiques (car généralement ils sont qualifiés, mais ils ne parlent pas la langue). Raccourcir les délais pour obtenir le statut de réfugié permet aussi aux réfugiés de rentrer vite sur le marché du travail. A ce moment-là, l’effet positif va l’emporter sur le coût transitionnel que les pays d’accueil doivent payer au départ.
      La migration économique, par contre, n’a pas de coût, car les migrants arrivent pour travailler et ils rentrent d’emblée sur le marché du travail.

      Alternatives/propositions

      Les propositions doivent être plus efficaces tout en respectant la règle de l’équité.

      Si vous mettez des migrants dans des situations de précarité juridique, avec des multiplications de statuts, vous les mettez dans des situations de précarité qui ne leur fait pas prendre des risques pour investir, pour se projeter dans l’avenir. Vous les mettez dans une situation où leur efficacité est moindre. Il y a un gain à la stabilité juridique, il y a un gain à l’application des droits, car sinon les gens sont mis dans des situations de précarité, voire de clandestinité forcée.

      La dureté de la politique, n’est pas une dureté, c’est simplement une trappe à la clandestinité.

      La première chose à faire c’est donc d’appliquer les droits et aller loin dans la reconnaissance de statuts à long terme, une fois qu’on a été sélectionné.

      Il n’y a pas de gain dans la politique de précarité des migrants, il y a des gains dans un politique d’accueil et de reconnaissance et amélioration des statuts.

      Le droit de vote des étrangers est quelque chose qui solidifie une communauté à la communauté d’accueil, donc ça a des effets favorables.

      Et il faut créer des autorités indépendantes, composées d’experts et de partenaires sociaux qui publieraient des rapports et qui seraient des organes de recours.

      http://www.radiocampusamiens.fr/migrations-internationales-et-solidarites-locales-leco-locale-27-o

    • #Olivier_Besancenot : « Gauche et migrants, parlons clairement ! »

      "Dans le capitalisme mondialisé, la règle d’or de l’économie de marché n’a pas changé : c’est encore le capital, et non l’immigration – même « instrumentalisée » –, qui fait pression sur les salaires des travailleurs français ou étrangers."

      https://www.nouvelobs.com/des-idees-et-des-actes/20181012.OBS3851/olivier-besancenot-gauche-et-migrants-parlons-clairement.html

    • Penser l’immigration : #Olivier_Besancenot et #Danièle_Obono

      Pourquoi cette rencontre ? Parce que trois tweets. Le premier, signé Jean-Luc Mélenchon : « Nous disons : honte à ceux qui organisent l’immigration par les traités de libre-échange et qui l’utilisent ensuite pour faire pression sur les salaires et les acquis sociaux1 ! » Le second, quatre jours plus tard, en réponse au précédent et signé Olivier Besancenot : « Ce ne sont pas les immigrés qui font pression sur les salaires, mais le taux de profit que les capitalistes extirpent du travail des salariés, français ou immigrés, en France comme dans le monde entier. » Le troisième, enfin, signé Danièle Obono et invitant vivement Besancenot à relire le livre I du Capital de Marx et à s’unir contre Macron. Puisqu’il n’est d’échange que de vive voix et de débat qu’au prix du refus du « pour ou contre », nous avons convié l’ancien candidat NPA à la présidentielle, postier et auteur de 10 ouvrages, ainsi que la députée France insoumise, ancienne bibliothécaire et préfacière d’un recueil de Trotsky, à s’entretenir — loin des réductions médiatiques — sur la question migratoire. Comment penser l’immigration à l’heure de la poussée nationaliste aux quatre coins du globe ?


      https://www.revue-ballast.fr/penser-limmigration-olivier-besancenot-et-daniele-obono

    • « Migrants contre retraités » : le théâtre des intox de Marine Le Pen et ses cadres

      Au Rassemblement national, on multiplie les déclarations mensongères sur les supposés privilèges des migrants, dans une stratégie qui semble délibérée.

      Tactique délibérée d’intox ou tentative obstinée de rattraper une bourde ? Marine Le Pen et les cadres du Rassemblement national (RN) martèlent depuis des jours, contre toute évidence, qu’un migrant peut toucher davantage de prestations de l’Etat qu’un retraité modeste français.

      Peu leur importe que leurs affirmations soient systématiquement démenties : ils maintiennent leur constat avec aplomb, quitte à remanier discrètement leur argumentaire au fil de l’eau. Une stratégie déjà éprouvée à plusieurs reprises, qui leur permet d’imposer un thème dans le débat public sur la base d’une déclaration outrancière. Retour en quatre actes sur un cas d’école.
      Acte I : la comparaison douteuse de Marine Le Pen

      Pour Marine Le Pen, la séquence « migrants contre retraités » commence le 24 février, dans le Nord. Dans son discours de lancement de la campagne pour les européennes, la présidente du RN feint de s’étonner qu’un « migrant fraîchement débarqué puisse toucher davantage qu’un retraité modeste qui a travaillé et cotisé toute sa vie ».

      Il faut peu de temps pour que de nombreux médias montrent, chiffres à l’appui, que c’est faux. Les propos de l’ancienne candidate à la présidentielle posent deux problèmes principaux :

      d’abord, les droits d’une personne étrangère qui arrive en France sont beaucoup plus restreints qu’elle ne le prétend. Il existe bien des aides, mais celles-ci sont versées à certains publics et sous conditions ;

      surtout, elles sont loin de rivaliser avec le minimum social garanti aux plus de 65 ans en France : l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA, l’ex-minimum vieillesse), qui s’élève à 868 euros par mois pour une personne seule.

      Acte II : des justifications bancales

      Mais il en faut plus pour déstabiliser Mme Le Pen, qui persiste et signe dans un droit de réponse publié sur son blog le 26 février. Bien qu’elle y affirme maintenir sa déclaration, elle y opère, en réalité, un premier glissement sémantique : il n’est plus vraiment question d’évoquer l’ensemble des immigrés (256 000 titres de séjour délivrés par an), mais les seuls demandeurs d’asile qui réclament le statut de réfugié (113 000 dossiers).

      Marine Le Pen se focalise sur cette catégorie, probablement parce qu’elle est la plus accompagnée. Les aspirants réfugiés bénéficient, en effet, d’une aide spécifique, l’allocation pour demandeur d’asile (ADA), pour compenser leur interdiction de travailler pendant le traitement de leur demande.

      Sauf que cela ne suffit toujours pas : l’ADA ne représente que 204 euros par mois, bien loin du minimum garanti aux retraités par l’ASPA. Alors, la dirigeante politique y ajoute d’autres avantages accordés aux demandeurs d’asile en matière de logement, de santé ou de transports dans certaines collectivités.

      Et elle compare désormais leur sort à une population bien spécifique de retraités français : des personnes assez modestes, selon elle, pour toucher l’ASPA, mais pas assez pour recevoir d’autres aides. Un raisonnement tiré par les cheveux, puisqu’il occulte que la grande majorité de ces retraités ont droit à la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et aux aides au logement (et que tous ont le droit à la protection universelle maladie).

      Acte III : des tracts truffés d’erreurs

      Face à une nouvelle salve de rectificatifs, le Rassemblement national ne désarme pas. Sébastien Chenu, porte-parole du mouvement, reprend l’argumentaire de sa présidente dans un tract diffusé sur les réseaux sociaux le 28 février. On y trouve, cette fois, un tableau comparatif censé démontrer une fois pour toutes l’affirmation de Mme Le Pen, calculs à l’appui :

      Le problème, c’est que le raisonnement est une nouvelle fois entaché d’erreurs. Ainsi, le titre du tract prétend toujours évoquer la situation d’un « migrant fraîchement débarqué », mais c’est une nouvelle fois des seuls demandeurs d’asile dont il est question. Le document souffre aussi de grossières erreurs et omissions, par exemple, le fait qu’un retraité très modeste peut prétendre à l’aide personnalisée au logement (APL). Sébastien Chenu finira d’ailleurs par supprimer son tweet, avant de publier une deuxième version du tract :

      Ce document est, cependant, tout aussi mensonger. Il prend, en effet, l’exemple fictif d’une « retraitée française qui paye ses impôts, son logement et sa santé » et ne toucherait que le minimum vieillesse : 868 euros par mois.

      Le problème, c’est qu’une personne seule dans cette situation pourrait tout à fait prétendre à l’accès aux soins gratuits – ses revenus sont inférieurs au plafond pour prétendre à la CMU-C. Par ailleurs, si elle est locataire, elle pourrait selon toute vraisemblance être éligible à l’APL, à hauteur d’environ 250 euros par mois selon les cas. Enfin, elle ne paierait ni taxe d’habitation ni impôt sur le revenu, du fait de ses faibles revenus.

      Malgré cela, le tract en question est allègrement relayé par les cadres du RN dans les jours qui suivent.
      Acte IV : la méthode Coué

      Jordan Bardella, le chef de file du RN pour les élections européennes, est pourtant contraint de changer une nouvelle fois de braquet le 4 mars. Confronté sur le plateau de France 2 au caractère mensonger de ses chiffres, M. Bardella ne pointe plus du doigt les demandeurs d’asile (qui résident sur le territoire de façon régulière), mais les « clandestins ».

      Mais là encore, la machine à intox fonctionne à plein : M. Bardella affirme que ces clandestins seraient « hébergés gratuitement » à leur arrivée en France (c’est faux), et qu’ils bénéficient de soins gratuits (c’est vrai, avec l’aide médicale d’Etat), contrairement aux retraités français (c’est faux, ces derniers bénéficient de la protection universelle maladie, voire d’une couverture complémentaire). Les « clandestins », c’est-à-dire les personnes qui résident en France de manière irrégulière, ne sont pas éligibles aux minima sociaux.

      « Nous maintenons cette affirmation (…) et nous continuerons de le dire, car c’est la vérité, je crois », conclut, malgré tout, M. Bardella.

      En définitive, les cadres du Rassemblement national ne sont pas parvenus à démontrer l’affirmation initiale de Marine Le Pen. Contrairement à ce qu’elle laissait entendre, les aides sociales sont réservées à certaines catégories de migrants, sous conditions. Et surtout, les retraités les plus défavorisés ne sont pas moins bien protégés par l’Etat français que les ressortissants étrangers.

      Ces précisions ne sont pas accessoires car elles touchent au cœur des sujets abordés. Lorsqu’elle cible les supposés « privilèges » accordés aux migrants, Mme Le Pen refuse, en réalité, de nommer la réelle cible de ses propos : les demandeurs d’asile.
      Une stratégie bien rodée

      Marine Le Pen a déjà utilisé les mêmes recettes par le passé pour imposer ses thèmes dans le débat politique en lançant des intox grossières avant de remanier son propos. Elle a ainsi accusé en janvier Emmanuel Macron de vouloir céder à l’Allemagne le siège de la France au Conseil de sécurité de l’ONU en signant le traité d’Aix-la-Chapelle. La présidente du RN a depuis répété ce mensonge malgré les démentis publiés dans la presse, tout en réorientant sa critique sur un sujet bien plus large : la coordination des politiques étrangère et militaire de Paris et de Berlin.

      En décembre, la présidente du RN avait aussi proposé d’expulser tous les « fichés S » étrangers. Face aux critiques sur une mesure inapplicable, elle avait répondu sur Twitter qu’il était possible d’expulser « des étrangers radicalisés qui représentent un danger ». Ce qui est, cette fois, tout à fait faisable, mais est déjà pratiqué dans les faits, et très éloigné de sa proposition d’origine.

      Le débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle 2017 qui opposait Marine Le Pen à Emmanuel Macron avait bien illustré cette stratégie du mensonge. A l’époque, l’équipe des Décodeurs du Monde avait relevé pas moins de dix-neuf intox relayées par la candidate face à son concurrent. Une enquête de BuzzFeed News a montré par la suite qu’il s’agissait d’une tactique délibérée. Le sondeur Damien Philippot avait conseillé à Mme Le Pen dans une note de « dégrader l’image de Macron, quitte à perdre en crédibilité ».

      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/03/05/migrants-contre-retraites-le-theatre-des-intox-du-rassemblement-national_543
      #retraités #Le_Pen #FN #Marine_Le_Pen #mensonges

    • Non, l’immigration ne plombe pas les finances de la #Belgique

      Il s’agit d’une petite musique récurrente. L’immigration met en péril l’#État_providence. L’afflux de réfugiés met à mal notre sécurité sociale. Dans la dernière ligne droite de cette campagne, L’Echo a confronté ces affirmations à la réalité des faits. Les études ne manquent pas. Et tirent toutes dans la même direction.

      C’est l’un des chevaux de bataille de Bart De Wever. Que le président des nationalistes flamands lâche à longueur d’interview. On ramasse l’idée : il faut choisir entre des frontières ouvertes et un État providence. Autrement dit, l’immigration met en péril finances et fondements de la sécurité sociale. Cela ressemble à du bon sens ? Méfiance. Parce que ce qui revêt les atours de la vérité n’est pas toujours vrai.

      L’immigration plombe-t-elle les finances de la Belgique ? L’avantage, c’est que de nombreuses études ont déjà tenté d’approcher la réponse à cette question. Avant d’en faire le tour, un petit préambule. Ces études ne sont pas prédictives et ne tentent pas d’esquisser le futur ; elles se basent sur les expériences du passé afin d’en tirer des enseignements.

      Par ailleurs, l’approche est purement économique, se focalisant sur les finances publiques et l’emploi. D’autres considérations peuvent bien sûr entrer en ligne de compte. Potentiellement négatives, liées « au capital social, la confiance ou la solidarité entre les citoyens », illustre Frédéric Docquier. Ou positives, qu’il s’agisse d’innovation ou de « diversité des biens consommables ». Autant d’aspects qui font « l’objet d’analyses beaucoup moins consensuelles », écrivait, fin 2015, ce chercheur au FNRS et professeur à l’UCLouvain, dans la revue « Regards économiques ». Quelque part, la bonne nouvelle est là : sur l’impact économique, consensus il y a. Allons-y donc.

      Asile

      L’immigration fait parler d’elle depuis des lustres. Mais ce qui a ravivé le débat, c’est la « crise de l’asile » qui a chauffé les esprits européens, essentiellement en 2015 et 2016. À ce stade, une définition s’impose. Il faut distinguer « migrations volontaires et forcées », insistent Jean-Michel Lafleur et Abdeslam Marfouk dans leur ouvrage « Pourquoi l’immigration ? » (téléchargeable gratuitement sur le site de l’ULiège), paru fin 2017. « Les demandeurs d’asile sont ceux qui traversent une frontière internationale afin de demander la protection selon les termes de la Convention de Genève de 1951 ». Qui oblige les États, foi de son article premier, à protéger toute personne « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques ». Un demandeur d’asile n’est donc pas un migrant économique.
      Une crise ?

      Les chiffres le montrent : essentiellement en 2015 et 2016, l’Europe a enregistré un pic de demandes d’asile (voir notre infographie ci-contre). Qui a, dans une certaine mesure, percolé jusqu’en Belgique. Un afflux certes vigoureux, mais pas plus massif que ce que l’Europe, et la Belgique, ont déjà connu par le passé, rappelle la Banque nationale en 2016, dans une étude portant sur les conséquences économiques de l’afflux de réfugiés en Belgique. « Trois grandes vagues d’immigration dues aux réfugiés ont déjà été observées. »

      1993 : chute du mur de Berlin et Bosnie ;
      2000 : Kosovo et campagne de régularisation ;
      2011 : campagne de régularisation.

      Autrement dit, on ne navigue pas en eaux inconnues. Ni en plein tsunami.
      Quel impact sur les finances publiques ?

      « La question ne se pose pas en termes de finances publiques !, soupire Abdeslam Marfouk, chargé de recherche à l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps) et maître de conférence à l’ULiège. L’accueil des demandeurs d’asile constitue un devoir moral et une obligation juridique. L’intérêt économique ne peut être pris en compte. Sinon quoi ? On sélectionne en fonction du profil socioéconomique ? En accordant notre protection uniquement aux plus jeunes ? En laissant de côté les vieux ou ceux qui ont perdu un membre ? »

      Mais pour qui entend tout de même parler de coûts, la démarche est aisée. « L’essentiel, c’est le budget alloué à Fedasil », l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile. Qui perçoit une dotation qui a, au cours de la dernière décennie, évolué entre 261,8 et 579,1 millions d’euros, comme le retrace notre infographie. Le FMI ne dit pas autre chose, lui qui estime que le coût de l’accueil a oscillé entre 0,07% et 0,11% du PIB entre 2014 et 2016.

      Une facture qui doit être relativisée, pointe le tandem Lafleur-Marfouk. Pour une série de raisons. Même en 2016, alors que la dotation de Fedasil a presque doublé pour atteindre 579,1 millions, ce montant ne représente jamais que 0,26% des dépenses des administrations publiques belges. Une paille plutôt qu’une poutre, qui est par ailleurs en grande partie réinjectée dans l’économie belge, « dans la mesure où ce budget couvre essentiellement les salaires du personnel, ainsi que les dépenses en biens ou services ». Et puis, roublarde, la Belgique a décidé de comptabiliser les dépenses liées à l’accueil des demandeurs d’asile en tant qu’aide publique au développement. « Faisant d’elle-même le principal bénéficiaire de son aide », sourit Abdeslam Marfouk.

      Et sur le marché du travail ?

      Afin d’approcher l’impact économique de l’afflux de réfugiés, la BNB a simulé, en 2016, un « choc d’offre de travail » – celui provoqué par la population réfugiée âgée de 15 à 64 ans. Parce que, oui, une étude menée par l’ULB et la KUL montre que, quatre ans après l’obtention du statut de réfugié, les anciens demandeurs d’asile affichent le même taux d’emploi que les natifs partageant de semblables caractéristiques individuelles. Un choc d’emploi donc. Qui, s’il creuse un fifrelin le déficit sur le très court terme, s’avère plutôt indolore, voire très légèrement positif sur le moyen terme pour l’économie belge. Rien de très surprenant, au final. « L’observation des chocs passés ne révèle pas d’effet perceptible sur notre économie », remarque-t-on du côté de l’UCLouvain.
      Immigration

      Voilà pour la « crise » récente, qui a donc toutes les chances de s’avérer économiquement indolore. Dans la foulée, posons la même question pour l’immigration dans son ensemble – certains partis ne se gênant pas pour le faire, autant frotter leurs affirmations à la réalité.

      Selon la définition des Nations Unies, « est immigrée toute personne qui vit dans un pays dans lequel elle n’est pas née », rappelle la paire Lafleur-Marfouk. Chiffres à la clef. En 2016, la catégorie « immigrés » comptait 1,8 million de têtes de pipe, soit quelque 16,1% de la population belge – parmi eux, 727.961 personnes disposant de la nationalité belge.
      Quel impact sur les finances publiques ?

      Le coût de l’immigration ? À nouveau, Abdeslam Marfouk lève le sourcil. « Quatre immigrés sur dix vivant en Belgique sont des citoyens belges. Or, quand on parle de l’impact de l’immigration sur les finances publiques, on parle aussi d’eux ; immigrés ne rime pas avec étrangers. Cela a un côté stigmatisant. Si moi, je me mettais à demander combien coûte à la collectivité tel ou tel groupe de la population, on trouverait cela choquant. Mais ici, les immigrés sont quelque part tenus de se justifier. »

      Quoi qu’il en soit, lorsqu’il s’agit d’étudier l’impact fiscal de l’immigration, toutes les voix concordent : la Bible, c’est une étude bouclée en 2013 par l’OCDE (que vous pouvez consulter ici). Qui manie la prudence : l’impact fiscal varie « en fonction des hypothèses retenues et de la méthodologie utilisée ». Afin d’effectuer des comparaisons internationales, l’OCDE a opté pour un modèle de comptabilité statique. En gros, il s’agit de dresser le solde entre les contributions apportées par les immigrés et les transferts dont ils bénéficient. Une approche simple, mais non sans nœuds à trancher. Doit-on ainsi tenir compte du système de retraites, où « les pensions sont étroitement liées aux cotisations antérieures » et qui reposent, essentiellement, sur des transferts entre générations ? Autre question piège : quid de certaines dépenses de l’État qui ne varient pas en fonction du nombre d’individus ? Quelle part de ces dépenses non personnalisables – comme la Défense – imputer à la population immigrée ?

      Malgré ces pincettes, les enseignements tirés par l’OCDE sur les années 2007 à 2009 sont édifiants. On vous en livre quelques-uns. Dont celui-ci : l’incidence fiscale de l’immigration « est généralement faible et de l’ordre de zéro en moyenne dans l’ensemble de la zone OCDE ».

      Et en Belgique ? Cela dépend des hypothèses retenues. Le scénario de base aboutit à un solde positif en faveur de l’immigration, à hauteur de 0,76% du PIB. Le scénario le plus optimiste culmine à 0,96% du PIB, tandis que le plus conservateur est le seul à valser dans le rouge léger, avec un coût de 0,43% du PIB. Et encore, ses hypothèses relatives aux dépenses non personnalisables sont jugées trop sévères par l’UCLouvain, qui opte pour la voie du milieu, débouchant sur un impact positif quelque part entre 0,3% et 0,5% du PIB.

      Autre enseignement : si, dans la plupart des pays, « l’impact fiscal net des migrants est moins favorable » que celui des natifs, c’est essentiellement parce que leurs impôts et cotisations sont plus faibles, et non qu’ils montreraient une plus forte « dépendance aux prestations sociales ». Même en Belgique, où le Conseil supérieur de l’emploi montre que si, parmi la population des 20 à 64 ans, les immigrés non européens affichaient en 2014 un taux de chômage (19%) nettement plus costaud que celui des natifs (7%), seuls 44% de leurs demandeurs d’emploi inoccupés bénéficiaient d’allocations de chômage, contre 79% pour les natifs.

      Allez, encore un pour la route. « L’emploi est le principal déterminant de la contribution fiscale des immigrés, surtout dans les pays ayant une protection sociale généreuse. » Particulièrement en Belgique, qui reste l’un des marchés de l’emploi les plus discriminants envers les immigrés d’origine non européenne, comme l’illustrent notre infographie (en fin de texte) et les quelques chiffres énoncés ci-dessus. Aussi l’Organisation de coopération et de développement économiques estime-t-elle que si les immigrés affichaient le même taux d’emploi que les autochtones, la contribution fiscale de l’immigration pourrait y gagner jusqu’à 1% de PIB !

      Brossons, un peu trop rapidement, les causes de ce handicap : faible reconnaissance des diplômes, connaissance limitée de la langue du pays d’accueil, non-détention de la nationalité, faible taux d’activité des femmes ou encore discriminations. Un point d’attention qui est, de toutes parts et depuis belle lurette, rappelé à la Belgique.

      Soulignons enfin que l’on attend une nouvelle étude de la BNB pour la mi-2020, le délai initial d’avril 2019 n’ayant pu être tenu.
      Et sur le marché du travail ?

      Dans la foulée, tant la BNB que l’UCLouvain se sont intéressées à l’impact sur le marché du travail en Belgique. Au vu de la complémentarité entre natifs et immigrés, les recherches concluent à un effet neutre, voire à une incidence positive sur l’emploi des natifs, explique la BNB. Même si « des effets néfastes peuvent se révéler sur certains segments », comme les jeunes ou les immigrés déjà établis sur le territoire – ceux-ci étant plus semblables aux « primo-arrivants ». Côté salaires, l’UCLouvain s’est penchée sur les années ‘90, et a confronté ses résultats à la période 2000-2007. Conclusion ? « L’effet sur le salaire moyen des natifs est positif, entre 0% et 1% ; celui sur le salaire des travailleurs peu qualifiés varie de 0,6% à 1,2%. »
      Qu’en retenir ?

      De tout ceci, un principe semble se dessiner. Si quelqu’un tente de tisser un lien entre la stabilité du système de protection sociale et l’immigration, c’est surtout qu’il a envie d’avancer ses vérités sur la seconde, et que son propos ne vise ni la Sécu, ni les #finances_publiques. Bon à savoir. Surtout en cette période.

      https://www.lecho.be/dossiers/elections-2019/non-l-immigration-ne-plombe-pas-les-finances-de-la-belgique/10126178.html
      #marché_du_travail #travail

    • Welfare Migration

      This chapter reviews and discusses major theories and empirical studies about the welfare magnet hypothesis, i.e. whether immigrants are more likely to move to countries with generous welfare systems. Although economic theory predicts that welfare generosity affects the number, composition and location of immigrants, the empirical evidence is rather mixed. We offer possible explanations for the existence of such mixed evidence and highlight that the literature so far has overlooked the presence of different migration regimes, as well as the possibility of reverse causality between welfare spending and immigration.

      https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2039636

  • Visa humanitaires

    Entre 2014 et 2016, la très grande majorité des visas humanitaires ont été octroyés aux ressortissants syriens (4365), suivis par les ressortissants du Kosovo (232), des Territoires palestiniens occupés (167), du Sri Lanka (101) et de Jordanie (56). 88,9 pour cent des visas humanitaires ont été octroyés à des ressortissants de ces cinq pays.

    –-> Dans sa réponse, le Conseil fédéral donne aussi quelques chiffres sur la révocation de l’asile

    https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20173034
    #asile #migrations #Suisse #réfugiés #visas_humanitaires

  • À Nice, C8 montre l’autre visage du FN
    http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/a-nice-c8-montre-l-autre-visage-du-fn_dc9620bc-0963-11e7-821f-2ff54f9

    Les images de Quentin Pichot montrent ces nouveaux frontistes, issus de la mouvance identitaire, auxquels le FN confie des responsabilités. Leur radicalité ainsi dévoilée contredit les messages d’apaisement envoyés régulièrement par Marine Le Pen aux « Français de confession musulmane », auxquels la candidate a encore promis, lundi soir lors d’une conférence sur la citoyenneté, un « espace de liberté civique » garanti, selon elle, par la restauration d’une « France forte ».

    Pour le reporter, l’un des enseignements de cette enquête est l’infiltration du FN par les identitaires. Bryan Masson, secrétaire départemental du FNJ, porte le bracelet rouge de Solidarité Kosovo comme signe de ralliement à la mouvance identitaire. Philippe Vardon, conseiller régional FN et ex-figure régionaliste de Nissa Rebela, est très impliqué dans la campagne présidentielle. Enfin, Benoît Loeuillet*, autre conseiller régional du FN en Paca, lui aussi proche du Bloc identitaire, est surpris dans sa librairie tenant des propos négationnistes.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Fachosphere

    Ces identitaires ont obtenu des responsabilités au sein du FN niçois. Bryan Masson est surpris en conflit virulent avec une autre génération frontiste qu’il veut écarter. La séquence apporte un éclairage sur les tensions internes très vives qui avaient marqué les régionales.

  • Libération.fr – Génération identitaire à découvert
    http://www.liberation.fr/apps/2017/04/generation-identitaire-a-decouvert

    A La Citadelle, tous les codes de l’extrême droite sont en vigueur. Ses membres se serrent la main au niveau de l’avant-bras – un salut emprunté à la Rome antique et remis au goût du jour par le Grece (Groupement de recherche et d’études sur la civilisation européenne) dans les années 70. Ils ont un brojanica au poignet. Ce bracelet à perles, porté par les chrétiens orthodoxes, est vendu lors des événements identitaires afin de récolter des fonds pour les Serbes du Kosovo. Une minorité en terre d’islam à laquelle ils s’identifient. « En plus cela donne un côté hippie-chic », s’amuse le patron de La Citadelle. D’autres portent des polos Fred Perry ou Stone Island, deux marques casual popularisées par les hooligans anglais désireux de passer inaperçus en tribune.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN

  • Les Etats-Unis ont été en guerre 93% du temps de leur existence depuis leur création en 1776 c’est à dire 222 des 239 années de leur existence

    Le pays n’a été en paix que 21 ans depuis sa création en 1776

    Écrit par Danios en 2011 et repris par le Washington Blog

    Février 2015

    Ci-dessous j’ai reproduit une chronologie année par année des guerres des Etats-Unis, ce qui révèle quelque chose de vraiment intéressant : Depuis que les Etats-Unis ont été fondés en 1776, ils ont été en guerre 214 ans sur les 235 ans de leur existence (NdT : ../..

    En savoir plus sur http://reseauinternational.net/les-etats-unis-ont-ete-en-guerre-222-des-239-annees-de-son-existence/#0WsCoWsjUYmqGuP1.99

    • Ca serait interessant d’avoir un élément de comparaison. A mon avis la France et la GB sont peut être comparables en pourcentage de temps de guerre.
      Pour la République Française qui à remonte à 1789 via cette page de wikipédia :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_guerres_de_la_France#Premi.C3.A8re_R.C3.A9publique

      1798-1802 - Guerre de la Deuxième Coalition
      1803-1805 - Guerre de la Troisième Coalition
      1806-1807 - Guerre de la Quatrième Coalition
      1809-1809 - Guerre de la Cinquième Coalition
      1812-1814 - Guerre de la Sixième Coalition
      1815-1815 - Guerre de la Septième Coalition
      1821-1830 - Guerre d’indépendance grecque
      1823-1823 - Expédition d’Espagne
      1830-1902 - Conquête de l’Algérie
      1830-1831 - Révolution belge
      1838-1839 - Guerre des Pâtisseries
      1853-1856 - Guerre de Crimée
      1856-1860 - Seconde guerre de l’opium
      1858-1862 - Campagne de Cochinchine
      1859-1859 - Campagne d’Italie
      1861-1867 - Intervention au Mexique
      1866-1866 - Expédition en Corée
      1870-1871 - Guerre franco-allemande
      1871-1871 - Commune de Paris
      1881-1881 - Conquête de la Tunisie
      1881-1884 - Guerre franco-chinoise
      Expédition du Tonkin
      1883-1885 - Première guerre franco-malgache
      1890-1890 - Première Guerre du Dahomey
      1892-1894 - Seconde Guerre du Dahomey
      1893-1893 - Guerre franco-siamoise
      1894-1895 - Seconde guerre franco-malgache
      1899-1901 - Guerre des Boxers
      1914-1918 - Première Guerre mondiale
      1920-1921 - Campagne de Cilicie
      1919-1920 - Guerre hongro-roumaine
      1921-1926 - Guerre du Rif
      1939-1945 - Seconde Guerre mondiale
      1946-1954 - Guerre d’Indochine
      1950-1953 - Guerre de Corée
      1954-1962 - Guerre d’Algérie
      1956-1957 - Guerre de Suez
      1961-1961 - Crise de Bizerte
      1978-1987 - Conflit tchado-libyen
      1990-1991 - Guerre du Golfe
      1991-2001 - Guerre civile djiboutienne
      1998-1999 - Guerre du Kosovo
      2001-2014 - Guerre d’Afghanistan
      2011-2011 - Guerre civile libyenne
      2012-........ - Guerre du Mali
      2013-2014 - Troisième guerre civile de Centrafrique
      2014-........ - Guerre contre l’État islamique

      Bah c’est pas plus brillant que les USA ! Si je me suis pas trompée, la République française à été en paix seulement 51 ans sur 219 années d’existence et ca lui fait un score de 77% de temps de guerre.

  • 27 février 1933 : le Reichstag brûle ! L’acte individuel de Marinus Van der Lubbe
    https://rebellyon.info/27-fevrier-1933-le-Reichstag-brule-L-acte-15451

    La nuit du 27 février 1933, l’incendie volontaire de la salle des séances du Reichstag réduisait en cendres le siège berlinois du Parlement allemand, dont sa célèbre coupole de verre et d’acier. Le 19 avril 1999, le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder inaugurait avec faste la rénovation d’un Reichstag redevenu siège du gouvernement et des députés. La coupole est bien sûr entièrement reconstruite –en prenant soin de modifier sa forme initiale en tronche de casque à pointe qui avait éclaté sous la chaleur de 1933–, afin que sa transparence soit le symbole de « l’ouverture de la démocratie allemande » post-réunification. Tout en menant sa première offensive militaire directe à l’étranger depuis 1945 (au Kosovo), l’Etat investissait là deux milliards de francs dans un bâtiment à son image, tentant du (...)

    #Mémoire #Guerres_-_Armements

    • @rebellyon cracher sur le parti communiste allemand qui fut interdit à la suite de l’incendie, voilà un exercice peu commun alors qu’il y a bien d’autres points de vue, Goebbels, Hitler et les barons de l’industrie ont tiré profit de cet incendie, et d’autre part Marinus Van Der Lubbe n’aurait pas pu "seul" le préparer sans l’aide des nazis ou de nervis : http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.gavroche.info%2Findex.php%2Farticles-en-ligne la manipulation d’un homme malade ou blessé ne date pas d’aujourd’hui mais Marinus fut sans doute un des premiers "patsy" de l’Histoire moderne..On aurait instrumentalisé ces forces (se battre contre la dictature qui arrive) et ces faiblesses (son état physique et mental quelque peu malmené) a un moment critique de l’Histoire : " Quoiqu’il en soit l’objectif est atteint : lors des élections législatives du 5 mars, les nazis obtiennent 44 % des voix et 288 sièges, soit la majorité absolue face aux 212 sièges du SPD et du Zentrum (3), les 81 députés communistes étant hors-la-loi. Dès le 23 mars, avec l’appui du Zentrum, Hitler obtient les pleins pouvoirs et début juillet, la léthargie des sociaux-démocrates aidant, l’Allemagne est sous la botte d’un régime de parti unique.""
      L’oeuvre d’un seul homme mais avec derrière le "théatre des ombres" les futurs bourreaux de l’Allemagne...A suivre..Toutefois, vous signez un fait important : " Le 19 avril 1999, le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder inaugurait avec faste la rénovation d’un Reichstag redevenu siège du gouvernement et des députés. La coupole est bien sûr entièrement reconstruite –en prenant soin de modifier sa forme initiale en tronche de casque à pointe qui avait éclaté sous la chaleur de 1933–, afin que sa transparence soit le symbole de « l’ouverture de la démocratie allemande » post-réunification. Tout en menant sa première offensive militaire directe à l’étranger depuis 1945 (au Kosovo)" Si vous voulez dire que l’Allemagne préparait l’agression contre la Yougoslavie, en effet dès 1989 l’Otan et le BDN (services secrets allemand) se préparait avec les Usa, France, Uk, et les exilés albanais, croates, bosniaques, a faire main basse sur ce pays afin de le balkaniser. On a vu donc la guerre à l’intérieur de l’Union Européenne, après les hypocrites "plus jamais ça" que les états nous sortent chaque années au moment des commémorations des deux guerres mondiales. L’Ukraine en est la suite logique, inutile d’accuser la Russie l’Otan est bien derrière l’élargissement de l’UE vers les frontières russes.
      François Delpla explique : http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.delpla.org%2Farticle.php3%3Fid_article%3D62

  • Neuf ans d’indépendance du Kosovo : NEWBORN, autopsie d’un monument - Le Courrier des Balkans
    http://www.courrierdesbalkans.fr/neuf-ans-d-independance-du-kosovo-newborn-autopsie-d-un-monument

    Cette année, le monument NEWBORN, érigé en l’honneur de l’indépendance du Kosovo le 17 février 2008, change d’apparence. Les lettres N et W tomberont et formeront au sol No Wall, « pas de mur ». Pour son neuvième anniversaire, le jeune État est bien mal en point. Entretien avec Fisnik Ismajli, créateur du monument et député du mouvement d’opposition Vetëvendosje.

    #spomenik #kosovo #monument #wall #mur #art #mur_de_Mitrovica

  • Neuf ans d’#indépendance du #Kosovo : #NEWBORN, autopsie d’un #monument

    Cette année, le monument NEWBORN, érigé en l’honneur de l’indépendance du Kosovo le 17 février 2008, change d’apparence. Les lettres N et W tomberont et formeront au sol No Wall, « pas de mur ». Pour son neuvième anniversaire, le jeune État est bien mal en point. Entretien avec Fisnik Ismajli, créateur du monument et député du mouvement d’opposition Vetëvendosje.


    http://www.courrierdesbalkans.fr/articles/neuf-ans-d-independance-du-kosovo-newborn-autopsie-d-un-monument
    cc @albertocampiphoto

  • Balkns – La création d’une armée au #KOSOVO, une « nouvelle provocation »
    http://vilistia.org/archives/13509

    — 16 février 2017 Le parlement du Kosovo compte créer une armée dans cette république non reconnue et ce, contrairement aux exigences de l’Onu. Selon un expert de l’ex-Yougoslavie interrogé par Sputnik, il s’agit d’une nouvelle provocation avalisée par les … Lire la suite →

  • Europe. Balkans : une poudrière au cœur de l’Europe | Courrier international

    http://www.courrierinternational.com/grand-format/europe-balkans-une-poudriere-au-coeur-de-leurope

    C’est rigolo, ces cartes sont indémodables. UEn tout cas toujours intéressant comme approche, ici grâce au carto de Courrier Int., Thierry Gauthé qui est un copain, cartographiant selon les mêmes approches que ce que nous faisions déjà il y 25 ans. Et c’est toujours assez informatif même si un peu conventionnel.

    Vingt ans après la fin de la guerre dans l’ex-Yougoslavie, les tensions interethniques continuent de secouer la région. Au point qu’au Kosovo, en Bosnie-Herzégovine…, certains redoutent le retour d’un conflit armé, comme le rappelle l’article du journal Oslobodjenje que nous publions cette semaine dans notre dossier : Balkans, le spectre de la guerre (en kiosque le 16 février). Depuis quelques années, la région est devenue le théâtre de l’affrontement entre grandes puissances avec des États membres de l’Otan, d’autres comme la Serbie ou le Monténégro, plus proches de Moscou.

  • La Turquie, la Serbie et la Russie se préparent à la guerre imminente dans les Balkans
    http://www.brujitafr.fr/2017/02/la-turquie-la-serbie-et-la-russie-se-preparent-a-la-guerre-imminente-dans-

    La rupture de la Bosnie-Herzégovine et les prétentions de la Serbie à l’autorité légale sur le Kosovo constitueront le prochain revers de l’establishment européen. Il n’est pas une question de si , mais plutôt quand la guerre dans les Balkans reprendra....

  • TEDx Champs Elysées Salon | Le pouvoir des mots
    http://asile.ch/2017/02/01/tedx-champs-elysees-salon-pouvoir-mots

    Jean-François Dubost est juriste et responsable du Programme Protection des populations à Amnesty International France. Il est intervenu à TEDx Champs Elysées Salon, un événement qui a eu lieu à Paris en juin 2016, en rappelant un panorama des mots qui parlent d’exil.

    • Les conflits au #Kosovo ou au #Timor sont d’autres exemples de l’imbroglio sémantique et juridique auquel conduit une division du monde instable et contestée. Ainsi, en droit, les exilés du Kosovo étaient des déplacés si la fuite les avait conduit dans des républiques dépendant de la fédération yougoslave (Monténégro) mais des réfugiés s’ils avaient franchi la frontière de cette dernière pour atteindre des pays souverains tels que l’Albanie ou la Macédoine.
      Quelques mois plus tard, après que la situation se fut radicalement inversée, ce fut au tour des populations serbes du Kosovo exilées vers la Serbie de prendre le statut de déplacées. Quant aux Kosovars qui ne sont pas encore retournés chez eux - ceux qui ont pu atteindre des pays européens plus lointains par exemple- leur statut de réfugiés « réinstallés » ne conserve de légitimité que le temps du conflit. La paix revenue, ils sont appelés à le perdre. (Cambrézy, 2001 : 45)

      Disons enfin que « réfugié » et « déplacé » ne sont pas des catégories exclusives dans le temps. On peut envisager que des populations d’abord déplacées choisissent ensuite de chercher un refuge hors des frontières de leur pays. Dans un sens inverse, il est fréquent que des réfugiés de retour dans leur pays d’origine ne retrouvent ni leur domicile ni leur région d’origine. De ce fait, considérer les réfugiés comme une catégorie parfaitement définie, strictement étanche et totalement indépendante des autres catégories de migrants tels que le déplacés ou les immigrés n a aucun sens. Car, si la distinction est essentielle sur le plan du droit international, celle-ci l’est beaucoup moins dans la pratique et dans la vie quotidienne des populations. Il existe des réfugiés sans statut de réfugié ; des déplacés qui, lorsqu’ils auront franchi la frontière, deviendront des réfugiés ; des réfugiés qui, une fois rapatriés, deviennent des déplacés ; des réfugiés qui, pour des raisons économiques, font le choix de rester dans le pays d’accueil et deviennent des immigrés. (Cambrézy, 2001 : 46-47)

      Tiré du livre « Réfugiés et exilés. Crise des sociétés, crise des territoires », dont il est possible de trouver une recension ici :
      http://journals.openedition.org/cybergeo/833

  • Serbia-Kosovo train row escalates to military threat

    President Tomislav Nikolic accused Kosovo of seeking a war, after a train painted in Serbian colours and the words “Kosovo is Serbia” was prevented from crossing the Kosovan border.


    http://www.bbc.com/news/world-europe-38630152
    #Serbie #Kosovo #provocation #train #disputes_territoriales
    signalé par @albertocampiphoto
    cc @reka

    • The train - heralded as an important transport link by Serbia - was the first direct link between the Serbian capital, Belgrade, and Mitrovica, in northern Kosovo, since 2008.

      Many of the remaining Serbs in Kosovo live around Mitrovica.

      Serbia said the slogan “Kosovo is Serbia” in many languages was a celebration of its cultural heritage, as were the Serbian Orthodox religious symbols adorning the inside, and the liberal use of the Serbian national colours.

  • Germany migrants: Record number opt to leave - most to Balkans

    Germany’s Sueddeutsche Zeitung (SZ) daily got the January-November data from the Office for Migration and Refugees (BAMF). Most of the migrants went back to the Western Balkans.

    Albanians formed the largest group - 15,000. The numbers from Serbia, Iraq and #Kosovo totalled about 5,000 each.

    Last year 890,000 asylum seekers reached Germany - a record influx.

    In 2016, Germany deported 25,000 migrants. Those arriving from the Western Balkans generally have no right to stay in Germany.

    The BAMF says increasing numbers of asylum seekers are also returning voluntarily to Iraq, Iran and Afghanistan.

    http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-38449841
    #asile #migrations #réfugiés #retour_au_pays #Allemagne #Irak #Serbie #Afghanistan #Iran #Albanie #retour

  • Nord du Kosovo : à Mitrovica, le « mur de la honte » - Le Courrier des Balkans
    http://www.courrierdesbalkans.fr/le-fil-de-l-info/nord-du-kosovo-a-mitrovica-le-mur-de-la-honte.html

    Un « mur de soutènement », affirme le maire serbe de Mitrovica Nord, qui se veut rassurant. Un « nouveau mur de Berlin », rétorquent les Albanais de Mitrovica Sud.

    Par Maja Fićović et la rédaction de RSE

    Les habitants de Mitrovica sont perplexes. En cause : la construction d’un mur, sur la rive nord, non loin du principal pont sur l’Ibar actuellement en cours de rénovation — une rénovation financée par l’Union européenne. Pour les autorités de Pristina et le maire de Mitrovica Sud, Agim Bahtiri, cette construction est illégale, et nullement prévue par l’accord de Bruxelles. Le maire de Mitrovica Nord, Goran Rakić, assure quant à lui que ce « mur de soutènement » restera là où il est, avec d’éventuelles modifications.

    Si certains citoyens ne voient aucune raison de s’alarmer, le mur ne servant qu’à réguler la circulation aux environs du rond-point en vue de la création d’une zone piétonne, la majorité d’entre eux ne sont pas de cet avis. Les mots « mur de Berlin » et « mur de la honte » sont sur toutes les lèvres, des Serbes comme des Albanais.

    “Ce mur est la dernière chose dont nous avons besoin aujourd’hui.”

    « C’est une mauvaise chose pour les Serbes comme pour le Kosovo, car nous devons d’urgence faire tomber les murs entre nous pour pouvoir progresser les uns et les autres. Ce mur est la dernière chose dont nous avons besoin aujourd’hui, il est le symbole que nous ne parvenons pas à nous engager sur la bonne voie, la normalisation de nos relations », estime Đelazim Peci, de Mitrovica Nord. D’ailleurs, ce mur, bizarrement en construction en plein hiver, ne remplit même pas ses fonctions officielles : pour le taxi Miloš Stojadinović, il ne fait que rendre la circulation encore plus chaotique.

    Goran Rakić a annoncé qu’il allait rencontrer, le 9 décembre, les représentants de la délégation de l’UE pour parler de la rénovation du pont, de la construction d’un rond-point et de l’harmonisation des projets de l’entreprise serbe qui construit la zone piétonne et l’entreprise albanaise chargée des travaux sur le pont. Il soutient que le projet de « mur de soutènement » est connu depuis des mois de Pristina comme de l’UE, et que tous les documents nécessaires ont été transmis.

    Mardi 6 décembre, lors d’une réunion d’urgence avec le groupe de travail sur la mise en œuvre de l’accord de Bruxelles, la ministre du Dialogue au sein du gouvernement kosovar, Edita Tahiri, a exprimé son inquiétude face à la construction du mur, selon elle illégal et en contradiction avec cet accord.

    #mur #mitrovica #kosovo @reka @cdb_77

  • Un Afghan mort de froid près de la frontière bulgaro-serbe

    23 novembre — 12h : Le corps sans vie d’un Afghan de 18 ans a été retrouvé dans le village de #Kosovo, dans la province de Vidin (Nord-Ouest de la Bulgarie), à quelques kilomètres de la frontière serbe. Le cadavre a été découvert dans une pièce abandonnée d’une station-service. Le jeune homme était légèrement vêtu. On suppose qu’il est mort de faim et de froid.

    De nombreux réfugiés tentent toujours de traverser la frontière entre la Bulgarie et la Serbie. Récemment, 41 personnes ont été arrêtées en une seule journée par la police frontalière bulgare.

    https://www.courrierdesbalkans.fr/le-fil-de-l-info/les-dernieres-infos-o-refugiesbalkans-un-afghan-mort-de-froid-pre
    #mourir_aux_frontières #asile #migrations #réfugiés #décès #Bulgarie #Balkans

  • La #corruption, un problème majeur pour un Européen sur trois
    http://fr.myeurop.info/2016/11/18/la-corruption-un-probl-me-majeur-pour-un-europ-en-sur-trois-14874

    P margin-bottom : 0.21cm ; Les Européens sont, dans l’ensemble, insatisfaits des niveaux de corruption dans leur pays, ainsi que des mesures mises en place pour lutter contre le fléau. Des carences qui pavent la voie aux partis populistes.

    P margin-bottom : 0.21cm ; lire la suite

    #EUROFOCUS #Société #Allemagne #Espagne #Europe #France #Kosovo #Moldavie #Ukraine

  • Contre les migrants, la #Hongrie matraque à plein

    2 septembre 2016 | Par Philippe Bertinchamps

    Affiches, spots publicitaires à la radio et à la télévision… Tandis que la campagne référendaire bat son plein, pour ou contre la « relocalisation » des migrants en vertu de l’accord européen, des centaines de réfugiés espèrent un jour pouvoir passer les murs de barbelés érigés par Budapest à la frontière entre la Serbie et la Hongrie. À leurs risques et périls.

    Frontière serbo-hongroise, envoyé spécial.- Ce sont les oubliés de la frontière. Syriens, Afghans, Pakistanais, Algériens, Marocains, Camerounais, Congolais, Maliens… En quarantaine dans des no man’s land entre la Serbie et la Hongrie, ils attendent au pied de la clôture de barbelés de pouvoir entrer dans l’espace Schengen. La liste est longue. L’appel a lieu une fois par jour, mais à n’importe quelle heure. Les familles ont la priorité. Trente personnes sont autorisées à passer dans un tourniquet et à pénétrer dans les « zones de transit » : quinze à Horgos-Röszke, quinze à Kelebija-Tompa. Sur un rempart formé de cinquante-deux conteneurs climatisés, policiers et soldats hongrois montent la garde. Cachés derrière des lunettes de soleil, ils observent le camp en Serbie. Tentes, huttes de branchages et de couvertures pour s’abriter contre le soleil et la pluie. Ce jour-là, à Horgos, on recense 264 personnes, dont 45 femmes et 122 enfants. Des ados jouent au cricket avec une batte taillée dans une planche. Le vent fait voler la poussière. Il est 18 heures, l’heure de la prière. Des hommes ont accompli leurs ablutions. Les ONG humanitaires ont donné les soins, distribué la nourriture, plié bagage.

    La frontière entre la Serbie et la Hongrie © Marija Janković La frontière entre la Serbie et la Hongrie © Marija Janković
    « Saviez-vous que les attaques de Paris ont été commises par des migrants ? Que depuis le début de la crise migratoire le harcèlement sexuel a augmenté ? Que plus de 300 personnes sont mortes en Europe dans des attaques terroristes ? » Panneaux d’affichage, spots publicitaires à la radio et à la télévision… De l’autre côté du rideau de fil de fer, le matraquage bat son plein. Un référendum est prévu le 2 octobre. Les citoyens hongrois devront se prononcer sur l’accueil de 1 294 réfugiés assignés à Budapest, selon l’accord entre les États membres de septembre 2015 ayant abouti à la décision de « relocaliser » par quotas cent soixante mille réfugiés en Europe. « Voulez-vous, oui ou non, que l’Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non hongrois sans le consentement du parlement ? » La campagne est enclenchée : « Seuls les Hongrois peuvent décider avec qui ils veulent vivre en Hongrie. »

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    Hongrie : la politique du pire de Viktor Orbán Par Antoine Perraud
    « Une question démagogique et populiste », estime Mark Kékesi, professeur de socio-psychologie à l’université de Szeged (sud de la Hongrie) et l’un des fondateurs de l’association de solidarité MigSzol. « Le Premier ministre, Viktor Orban, proclame que l’arrivée de réfugiés musulmans met en péril l’identité chrétienne de l’Europe. Il traite le problème d’un point de vue religieux et dogmatique. C’est devenu une affaire d’État. Toute la communication est centralisée à Budapest. À l’en croire, nous sommes sous le feu roulant de l’ennemi : les migrants du Moyen-Orient et les eurocrates de Bruxelles. Il s’agit bien sûr d’un coup marketing. Grâce à ce référendum, sa cote remonte dans les sondages. Entre-temps, le pays s’enfonce dans une crise grave — hausse du chômage, dégradation de l’enseignement, des soins de santé — et son parti (Fidesz-Union civique hongroise, national-conservateur) est éclaboussé par des scandales de corruption. »

    « Dans les zones de transit, la procédure est parfois très expéditive », témoigne Omi, un Afghan de 17 ans, à Horgos. « Serbian police, no problem ? No problem, very good… » Dans ce cas, la Serbie est un pays sûr. « Go back to Serbia ! » Selon Budapest, dix-huit mille migrants ont traversé la « frontière sud » depuis le début de l’année. Talonné par son opposition qui demande à quoi bon avoir dépensé un million de dollars pour une « passoire », Viktor Orban a déployé les grands moyens. Depuis le 5 juillet, dix mille policiers et soldats patrouillent dans la zone : 175 kilomètres de barbelés coupants surveillés par des drones et des hélicoptères. Miradors, sentinelles… Les contrôles sont fréquents et les « migrants illégaux » qui se font attraper dans un rayon de huit kilomètres après la frontière – mais quel est le tracé précis de cette ligne ? – se font repousser manu militari de l’autre côté de la clôture, à un ou deux pas en deçà de la démarcation entre la Hongrie et la Serbie, sans autre forme de procès. Le 6 juillet, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a dénombré cent vingt expulsions. Le même jour, un pic de sept cents personnes a été enregistré au camp de Horgos, trois fois plus que d’habitude… En une semaine, deux mille cinq cents demandeurs d’asile potentiels ont été refoulés. Les appréhensions ont diminué à vue d’œil : une quinzaine par jour en août, contre cent cinquante en juin. « Seuls ceux qui ne sont pas informés tentent de franchir la clôture, à leurs risques et périls », commente un humanitaire de Médecins sans frontières (MSF).

    Laszlo Toroczkai © Marija Janković Laszlo Toroczkai © Marija Janković
    « Et pourtant, ça ne suffit pas ! » Laszlo Toroczkai est le maire d’Asotthalom, une bourgade agricole de trois mille âmes située entre Tompa et Röszke. Interdit d’entrée sur les territoires serbe, roumain et slovaque à cause de son activisme en faveur des Hongrois d’outre-frontières, ce fils de bonne famille (né Toth), athlétique et bronzé, est également connu pour avoir incendié avec ses troupes de choc la Télévision hongroise lors des émeutes antisocialistes à Budapest en 2006. Fan de Donald Trump, partisan des armes à feu, défenseur des « honnêtes citoyens hongrois », c’est lui le premier qui aurait lancé l’idée d’une barrière frontalière, à l’exemple de la grande muraille États-Unis-Mexique. « Mais la solution n’est pas parfaite, admet-il. Ce qu’il faut, c’est une clôture électrifiée, des projecteurs, des caméras, un système d’alarme… » Son profil Facebook attire plus de quarante mille visiteurs. Les photos qu’il poste de jeunes Afghans et Pakistanais capturés par « ses » gardes champêtres en tenue militaire font un tabac. « Des agents auxiliaires, assure-t-il. Cinq ou six hommes qui dépendent du gouvernement local, encadrés par la police… »

    Zsolt, 38 ans, est un colosse aux muscles d’acier. Un « vrai », un « dur », un « tatoué ». Ancien videur de boîte de nuit, ce géant barbu est préposé depuis deux ans à la garde des propriétés rurales dans la commune d’Asotthalom. « Ce que j’aime, c’est la nature, dit-il. En ville, trop de junkies, trop de dealers. » Son nouveau job : protéger les frontières de l’Europe. Circuler à moto ou à bord d’un gros 4 x 4 dans les chemins sablonneux à l’affût de « migrants illégaux ». Il a fait ses classes en traquant les Albanais du Kosovo, l’hiver 2014-2015, quand un exode massif a vidé ce petit pays, qui venait de fêter les sept ans de son indépendance, de 10 % de la population. « Je travaille en solo. Si je surprends quelqu’un, je le conduis à la police. » Son uniforme paramilitaire n’est pas marqué à son nom, ni à son matricule. En août, il a fait « mauvaise chasse ». En juillet, il a épinglé vingt-cinq proies à son tableau. Avant, entre cinquante et cent… « Parfois, je tombe sur des jeunes entraînés à se battre, avoue-t-il. Là, je suis forcé de recourir à la violence. »

    Zsolt © Marija Janković Zsolt © Marija Janković
    « Des victimes de passages à tabac, nous en recueillons tous les jours, constate un responsable du Commissariat pour les réfugiés en Serbie. Bras cassés, morsures de chiens… La police ouvre une petite porte dans le grillage. On ne sait pas où ni quand. Ils ne préviennent jamais. Qui ? Combien de gens ? Ce matin, il y avait encore deux Kosovars… » Durant les six premiers mois de 2016, la Hongrie a enregistré plus de vingt-deux mille demandes d’asile, dont une majorité déposée par des Afghans (37 %) et des Syriens (15 %). Officiellement, à peine cent individus en situation irrégulière ont été renvoyés en Serbie. Parmi eux, trente-trois Serbes, vingt-six Kosovars et dix-neuf Albanais… Les autres, Syriens, Afghans, Irakiens ou Somaliens, tous ceux dont la demande a été rejetée dans les limbes juridiques des « zones de transit », ne comptent pas.

    « Nous, les Africains, on passe toujours après. Même au camp, on mange les restes. » Basile est camerounais. Il traîne à Horgos depuis le début de l’été, après avoir quitté la Grèce. « Nous étions au nombre de vingt-huit, dont un Camerounais, trois Maliens et un Congolais. Nous avons cisaillé les barbelés et nous sommes entrés en Hongrie, en plein jour. Subitement, trois policiers nous ont interpellés. Les renforts sont arrivés. Ils nous ont pulvérisé du gaz sur le visage, craché dessus et donné des coups de matraque. Nous avons couru et nous sommes repassés par le trou dans le grillage, en nous écorchant les mains. Le frangin congolais a voulu récupérer son sac et ses téléphones. Un policier l’a suivi et a braqué son arme sur lui, comme s’il allait tirer. » Le 13 juillet, Human Rights Watch (HRW) publiait un rapport : « Des gens qui entrent en Hongrie sans autorisation, y compris des femmes et des enfants, ont été violemment battus et renvoyés de force de l’autre côté de la frontière. » À Belgrade, la capitale serbe, MSF a signalé une augmentation des blessés. Le 24 août, pour la première fois, le chef de la police nationale hongroise, Karoly Papp, a reconnu que des « hommes en uniforme » avaient fait subir de mauvais traitements aux réfugiés. Quatre poursuites judiciaires ont été engagées.

    En mars 2016, l’Union européenne a confié à la Turquie la défense de sa frontière extérieure. Or, depuis le « putsch manqué » du 15 juillet, quelque chose a changé. Plus de quatre mille candidats ont débarqué à Chios, Leros, Lesbos, Samos. À peu près soixante mille réfugiés se trouvent dans une quarantaine de camps en Grèce. Beaucoup dorment dehors. Selon le secrétaire d’État à l’immigration, Ioannis Mouzalas, « environ quatre mille » ont refusé de demander l’asile et devraient poursuivre leur route vers l’Europe du Nord.

    © Marija Janković © Marija Janković
    La Bulgarie, qui a érigé une clôture de barbelés sur 130 de ses 259 kilomètres avec la Turquie, a demandé un renfort de trois cents hommes à Frontex. « J’espère que mes collègues européens sont conscients que la Bulgarie et la Grèce risquent d’être confrontées à un énorme problème » si l’accord UE-Turquie venait à être dénoncé, a averti le 12 août le premier ministre bulgare, Boïko Borissov, soulignant la « vulnérabilité » des deux pays. Selon le ministère serbe de la défense, en juillet-août, plus de trois mille migrants irréguliers ont été interceptés à la frontière avec la Macédoine, où les réseaux mafieux de passeurs ont été réactivés. La Serbie, dont la capacité d’accueil est évaluée à six mille places, compte aujourd’hui quatre mille six cents réfugiés. En Croatie, le ministère de l’intérieur a publié les photos d’un nouveau centre de transit, près de la frontière serbe, d’où les migrants seraient transférés à Zagreb, ou déportés en Serbie. La Slovénie a prévu de consolider sa barrière de barbelés avec la Croatie. À Ljubljana, les consultations entre le gouvernement et les ONG vont bon train, et les centres de réception, fermés en mars, ont rouvert.

    « Maintenant, je ne sais plus quoi faire », soupire Golamat, un Afghan de 29 ans, échoué à Horgos après avoir connu Idomeni et les camps autour de Thessalonique. « J’étais 196e sur la liste, je suis 121e. Ça fait un mois que j’attends. J’ai peut-être vu dix hommes entrer dans la zone de transit, huit en sont ressortis par la petite porte… » Le 26 août, le premier ministre Orban a annoncé à la radio qu’il allait fortifier son arsenal sécuritaire : un second système de défense, « plus robuste », à côté de la « barrière à installation rapide ». Last but not least, on demande des surveillants pour la rentrée : à partir du 1er septembre, trois mille « chasseurs frontaliers » – non pas gardes-frontières – seront recrutés. « Des policiers, des soldats et des armes ! »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/020916/contre-les-migrants-la-hongrie-matraque-plein?onglet=full
    #Balkans #asile #migrations #réfugiés #murs #barrières_frontalières #Serbie #frontières #Bulgarie #violence

    • Over the Line. Bulgaria Welcomes Refugees With Attack Dogs and Beatings

      Abdul Bashir was resting when the police dogs came. He and 11 others were in the dense mountainous forest that joins Turkey and Bulgaria. They had just crossed to the Bulgarian side, for the second time in a month, stepping over the low-hanging wire that divides the two countries. The dogs came out of the woods behind them. Abdul Bashir saw one attack a man in his group, biting his shoulder and dragging him across the ground. The man was bleeding.


      https://theintercept.com/2016/11/03/bulgaria-welcomes-refugees-with-attack-dogs-and-beatings

    • Violence at the Hungarian border

      This winter, as temperatures dropped to 20 below zero, the level of violence at Hungary’s border with Serbia increased sharply, with many describing acts that can be only seen as torture. People of all ages, some as young as 13, were beaten, stripped naked and ordered to lie face-down in the mud, snow or water for as long as an hour. Their clothing was taken or destroyed. Water poured down their necks. Eyes pepper sprayed. Batons struck against genitals. Forced selfies with laughing officers. All this performed by people in “dark blue uniforms” – official Hungarian border police.

      Over the past two years, the Hungarian government has been running a “xenophobic scapegoating campaign" against migration, according to the Helsinki Committee. A 175 kilometer long fence has been setup along the Serbian-Hungarian border, while parallel efforts have been made to prevent the possibility of getting asylum through legal paths.

      Meanwhile in Serbia, the number of refugees significantly exceeds the country’s accommodation capacity and is still growing. During one of the harshest winters in years, up to 2000 people have had no alternative but to sleep rough outdoors – on the streets of Belgrade or in the forests of the north. Without a safe place to stay in Serbia and no legal way to travel backwards, they’ve been stuck in limbo.

      For most of them, attempting irregular crossings has become the only option. Nearly all of those who tried encountered systematic brutality and humiliation regardless of their gender, age or nationality.

      Numerous cases of beatings, dog bites and other abuses at the hands of Hungarian border police have been reported by human rights organisations and activists during the past year. Just in the first two months of 2017, Médecins Sans Frontières (Doctors Without Borders) treated over a hundred people in Belgrade alone, injured by the Hungarian border patrols.

      Although the Hungarian authorities deny all the accusations, the enormous scale and clear pattern of violence leave no doubt: these are not just rare and isolated acts of brutality.

      The stories in this video were collected during January and February 2017. During these 2 months we’ve interviewed more than 20 victims of abuse following human rights reporting guidelines. Informally, we’ve talked with many more.

      https://www.youtube.com/watch?v=nYxb2rtAohQ&feature=youtu.be

    • Hungary Plays the E.U.

      Hungary’s cruel treatment of refugees has reached a new low. On Tuesday, in defiance of international law, the Parliament approved the mass detention of asylum seekers, including children, in guarded camps enclosed with razor wire. The European Union has said in a directive that “Member States shall not hold a person in detention for the sole reason that he or she is an applicant” for asylum; moreover, Hungary’s treatment of refugee children defies international law.

      https://www.nytimes.com/2017/03/13/opinion/hungary-plays-the-eu.html?smid=tw-share&_r=0

    • L’Unione europea e l’«esperimento» ungherese. Migranti in ostaggio

      Il 2 ottobre 2016 il governo ungherese ha invitato i cittadini a rispondere a un referendum che consisteva in un unico, semplice quesito: «Vuoi che l’Unione europea sia abilitata a dare mandato di accoglienza ai cittadini non-ungheresi in Ungheria senza il consenso del Parlamento?». Il vero e il falso di questa domanda si combinavano in una tale ambiguità di senso che il cittadino si trova di fronte a una scelta difficile. Il modo in cui il quesito è stato proposto decontestualizza il problema, poiché in realtà non si tratta di un immaginario cittadino «non-ungherese», ma di persone concrete, detentrici di diritti in quanto profughi e richiedenti asilo.


      https://www.rivistailmulino.it/news/newsitem/index/Item/News:NEWS_ITEM:3862

  • #Pristina : le retour attendu de #Boro et #Ramiz, les héros antifascistes du #Kosovo

    Boro Vukmirović et Ramiz Sadiku furent les symboles de l’engagement commun des #partisans albanais et serbes du Kosovo contre le fascisme durant la #Seconde_Guerre_mondiale. La mairie de Pristina va engager la rénovation de leur #monument vandalisé.


    http://www.courrierdesbalkans.fr/le-fil-de-l-info/pristina-va-t-elle-rendre-honneur-au-deux-heros-antifascistes-ser
    cc @albertocampiphoto
    #WWII #anti-fascisme #histoire #mémoire #spomenik #spomeniks

  • Réfugié-e-s jetables | Passeurs d’hospitalités
    https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2016/10/04/refugie-e-s-jetables

    Un train peut en cacher un autre. Tandis qu’en 2015 l’Allemagne accueillait des réfugié-e-s syrien-ne-s par centaines de milliers, elle renvoyait déjà depuis plusieurs années des réfugié-e-s de l’ancienne Yougoslavie, arguant que la guerre y ayant cessé, ces personnes pouvaient sans danger « revenir chez elles ». L’asile n’est accordé que tant que dure le danger.

    « Revenir chez elles ? » Ces personnes avaient passé parfois quinze ou vingt ans en Allemagne, des enfants y avaient grandis, y étaient nés, parlaient allemand à l’école comme dans la rue. À partir de quand « chez soi » c’est ici, c’est le lieu où l’on vit plutôt que celui d’où l’on vient ? Est-ce rentrer chez soi qu’avoir quitté la Yougoslavie pour venir dans un des pays auxquels son éclatement a donné naissance ?

    Kundera, lui aussi réfugié, disait qu’on ne retournait jamais dans son pays, parce qu’au fil des années on a soi-même changé et le pays a changé, rendant le retour impossible – on peut aller dans le pays d’où l’on est venu, mais ce n’est pas un retour.

    Plus pratiquement, vous êtes rrom, vous parlez serbe, vous avez quitté la Yougoslavie, on vous renvoie au Kosovo parce que vous habitiez dans cette partie du pays, vous n’avez plus de maison, vous ne parlez pas la langue, l’albanais, le taux de chômage dépasse 30%. Il y a bien de programmes d’aide au retour, mais concrètement l’économie ne fonctionne pas.

    L’accord entre l’Union européenne et l’Afghanistan pour organiser le « retour » des réfugié-e-s afghan-e-s procède de la même logique : l’asile est provisoire, tant que dure le danger ; quel que soit le temps que vous avez passé ici vous restez de là-bas, même si vous êtes né-e ici, vous êtes assigné-e-s à votre origine.

    Une différence, les pays de l’ancienne Yougoslavie sont maintenant en paix, même si l’État de droit n’y est pas toujours assuré et si des discriminations importantes peuvent subsister, ce qui peut servir de fondement à une demande d’asile. Mais la guerre civile continue en Afghanistan. Les documents préparatoires de l’accord entre l’Union européenne et l’Afghanistan le reconnaissent d’ailleurs, puisqu’ils signalent que l’insécurité s’est accrue en 2015 et que le nombre « d’incidents » demeure important.

    Il est donc flagrant que la fin de l’accueil des #réfugié-e-s ne tient pas à la situation du pays d’où viennent ces personnes, mais à la politique des pays qui les accueillent. La fin de l’asile est une décision de #politique_migratoire qui ne dépend pas du sort que connaîtront les personnes envoyées dans le pays qu’elles ont parfois quittées de nombreuses années auparavant.

    L’argument utilisé pour justifier les renvois vers un pays en guerre est que certaines régions peuvent être considérées comme sûres. Outre que la situation est évolutive et qu’on ne sait pas quelle région restera sûre dans les mois et les années à venir, l’Afghanistan est un pays sans système de protection sociale, où les solidarités familiales et claniques sont essentielles. On ne vit pas socialement et économiquement sans ces attaches, et donc dans une région où on n’a pas d’attache – sans parler de la manière dont la guerre et les déplacements ont pu distendre ces liens.

    Il ne s’agit donc pas de retour dans son pays, mais bien d’expulsion vers un ailleurs, de personnes qui pensaient que leur vie était ici, en Europe.

  • Le pont Mostar: Réconcilier les vivants
    http://www.franceculture.fr/emissions/culturesmonde/dune-rive-lautre-44-le-pont-mostar-reconcilier-les-vivants

    c’est en ce moment, mp3 à venir

    Ce matin, nous verrons l’importance que peuvent constituer les ponts des Balkans dans l’imaginaire des populations locales. Nous nous attarderons sur la figure du pont de Mostar qui, malgré de profondes rancœurs, symbolise la réconciliation entre les Croates et les Bosniaques.

    Intervenants

    Bénédicte Tratnjek (@ville_en) : Agrégée de géographie, professeure au lycée Garnier à Chambéry et au département de géographie de l’université Savoie Mont-Blanc, auteure du blog Géographie de la ville en guerre.
    Aferdita Sylaj : Directrice de l’ONG « Community Bulding in Mitrovica » au Kosovo.
    Jean-Paul Champseix : Professeur émérite de littérature comparée, spécialiste de la littérature balkanique et notamment d’Ismaïl Kadaré.