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    How can one situate in space and visualize the personal experiences Holocaust’s victims? By apprehending the topological relations of places and displacements, and by graphically materializing the subjective and emotional dimension of lived experience, it is possible to draw the geography of these memories. Levi Westerveld Geographer, GRID-Arendal Anne Kelly Knowles Historical Geographer, University of Maine I was working on the railroad station, all of sudden I see the train coming and (...)

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  • Au tribunal de Paris : de la prison en veux-tu en voilà pour les « gilets jaunes » / Mediapart

    On attendait des « casseurs », des vrais de vrais. Les juges ont découvert des ouvriers, des techniciens, des artisans, des jeunes venus à Paris, souvent pour leur première manifestation....

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    Au tribunal de Paris : de la prison en veux-tu en voilà pour les « gilets jaunes » 4 DÉCEMBRE 2018 PAR RACHIDA EL AZZOUZI ET FRANÇOIS BONNE

    Après les affrontements de samedi, 70 personnes ont été jugées en comparution immédiate, lundi, au tribunal de Paris. On attendait des « casseurs », des vrais de vrais. Les juges ont découvert des ouvriers, des techniciens, des artisans, des jeunes venus à Paris, souvent pour leur première manifestation et emportés par les vagues de violence. Les peines de prison – ferme ou avec sursis – sont tombées comme à Gravelotte avec des procureurs décidés à en découdre.

    On allait découvrir les « casseurs », les « pillards », les « factieux » et les « séditieux » ; tous ceux qui ont mis à sac la capitale, samedi 1er décembre, allant même jusqu’à saccager l’Arc de triomphe et offenser la République en éteignant la flamme du soldat inconnu. Les juges du tribunal correctionnel de Paris n’ont pas vu de tels individus, lundi, lors des premières audiences de comparutions immédiates, cette procédure qui permet de juger au plus vite les prévenus.

    Pas de « vrais » casseurs donc, ce lundi, mais un peuple d’ouvriers, d’artisans, de techniciens, d’intérimaires montés à Paris de toute la France pour crier leur colère. « Bah, les vrais casseurs, ils ne se font jamais pincer ! », notait un avocat, tandis qu’un magistrat assurait que des « dossiers lourds » viendraient à l’audience mercredi.

    Soixante-dix personnes ont comparu lundi lors d’une mobilisation exceptionnelle du tribunal : cinq salles d’audience. Et l’exercice devait se poursuivre ces mardi et mercredi. Le ministère de la justice a promis « une réponse pénale ferme », suivant les consignes d’Emmanuel Macron. La plupart des manifestants sont poursuivis au titre de l’article 222-14-2 du code pénal : « Participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes et de dégradations de biens. » Né et appliqué pour la première fois en 2010 sous Sarkozy pour juguler la violence dans les stades de football, l’article 222-14-2 avait été dénoncé comme le moyen légal de criminaliser les manifestations.
    Plus rares sont ceux qui se retrouvent inculpés de port d’armes, rébellion, violence contre personnes dépositaires de l’autorité publique ou destruction et dégradations de biens. Mediapart a suivi lundi ces procès dans deux salles d’audience. Voici les portraits des manifestants poursuivis et presque toujours condamnés.

    Ryad, 41 ans, artisan, venu de Toulon (Var)

    Ryad n’aura pas eu le temps de manifester et pas même celui d’enfiler son gilet jaune. À 41 ans, cet artisan du bâtiment, ancien engagé dans la marine, ayant fait la guerre du Kosovo, décrit ses fins de mois difficiles, ses « revenus aléatoires » et la micro-entreprise de son père avec qui il travaille. Oui, il voulait manifester contre « les taxes » et est monté à Paris pour le premier défilé de sa vie.

    Dans la nuit de vendredi à samedi, il dort chez un cousin à Franconville (Val-d’Oise). Le matin, les deux hommes tentent de prendre le RER, qui ne marche pas ce jour-là (« Cela arrive souvent sur cette ligne », note la présidente). Ils se rendent en voiture à Paris et se garent vers la place des Ternes, non loin de l’avenue de Wagram. Une dizaine de policiers en civil portant des gilets jaunes les interpellent à peine sortis de voiture. Fouille du coffre : dans un sac, deux masques de ski, un casque de moto, des gants, des genouillères, un plastron… et un petit marteau.

    « Le marteau a toujours traîné dans le coffre de mon ami qui transporte régulièrement des outils pour son travail. Pour le reste, j’avais apporté ma tenue de moto-cross pour me protéger. C’est la première fois que je manifeste, j’ai vu les violences à la télé. J’avais peur, sincèrement, et je voulais me protéger si je me retrouvais coincé dans des affrontements. En plus, j’attends un enfant », explique-t-il.

    Pour la procureure, aucun doute : « Monsieur est venu pour en découdre et s’était équipé pour cela. » Elle demande six mois de prison avec sursis et une peine d’interdiction de séjour à Paris. Jugement : quatre mois de prison avec sursis, un an d’interdiction de Paris. « Je me suis trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. C’est la première et dernière fois que je manifeste », note Ryad.

    Steven, 24 ans, maçon-couvreur, venu de la Nièvre

    Steven travaille dans la petite entreprise de son père. 1 170 euros par mois, en CDD. « Une embauche, avec les taxes et tout, ça coûte cher », note-t-il, ajoutant qu’avec les crédits à la consommation et les loyers, il est en « difficulté financière ».

    Ce samedi, il est interpellé vers 20 h 45 faubourg Saint-Honoré. Non loin de là, le magasin Decathlon a été dévasté peu avant. « Des vélos, des trottinettes, du matériel traînaient partout dans la rue », raconte Steven. Et le voilà qui ramasse un casque de vélo dans le caniveau et se le met sur la tête. « Je l’ai pris pour me protéger. Ça partait de partout, des lacrymogènes, des grenades, des pavés, ça s’affrontait dans tous les sens », dit-il.

    Pourquoi n’être pas parti ? « Des batailles, il y en avait partout ! À ce point là, je n’aurais jamais pensé. J’étais coincé », répond-il. Vol caractérisé et participation à l’émeute, résume la procureure, qui demande trois mois de prison avec sursis. Jugement : trois mois de prison avec sursis.

    Jérémy, Billy, Geoffroy, Maxime et Frédéric, ouvriers et techniciens, venus de l’Essonne

    Voilà cinq copains et collègues de boulot. La plupart travaillent pour le grand groupe Safran, dans l’Essonne. Ils ont entre 27 et 35 ans, sont ouvrier-tourneur, soudeur, opérateur sur commandes numériques, cariste, inspecteur qualité. Quatre d’entre eux travaillent en 3 × 8 et les salaires tournent entre 1 300 et 2 500 euros par mois. Des loyers de 600 à 1 000 euros, des crédits pour payer la voiture, des pensions alimentaires parfois, et des parents ou des proches qu’il faut parfois aider : là encore, les fins de mois sont serrées.

    Pour eux, la manifestation n’aura pas lieu. Ce samedi matin, vers 10 h 30, ils garent leur voiture avenue des Ternes. L’un d’eux prend le soin de payer le stationnement. Est-ce le temps d’aller au parcmètre ? Des policiers leur tombent dessus. Fouille : des gants, des masques, quelques boîtes d’œufs, du liquide physiologique, des lunettes, des pétards (considérés comme « produit explosif et incendiaire »).

    « Ils avaient dit qu’on pouvait manifester sur les Champs, avec filtrage. On y allait pacifiquement. Bon, ben en fait, c’était interdit puisqu’on a été arrêtés en sortant de la voiture… », note Maxime. Peu ou prou, tous avancent les mêmes explications : il fallait se protéger vu les risques de violences. « Samedi dernier, j’avais déjà manifesté et j’ai été salement gazé, j’ai vu des personnes qui souffraient, raconte Geoffroy. J’ai acheté à Castorama une trentaine de masques légers, en tissu, pour moi et pour pouvoir les donner à d’autres manifestants si besoin. Et le liquide physiologique, c’est pareil : la semaine dernière, on m’en a donné et cela m’avait soulagé. »

    Pour Billy, ce devait être sa première manifestation (sa « première grève », dit-il). Lui aussi a un masque : « Je suis pas là pour mettre en danger ma santé. J’ai lu qu’il y avait du cyanure dans ces gaz, c’est dangereux tout de même », croit-il savoir. « Et les pétards, ce n’est pas dangereux ? », interroge la présidente. « C’est des petits pétards, comme pour le 14 Juillet, c’était pour mettre un peu d’ambiance, c’est pas des pétards genre à arracher les mains… », se défend-il. Ils ont été achetés au magasin « À la magie de Corbeil », et sont seulement « déconseillés » aux enfants de moins de 12 ans.

    « Je suis pacifiste, j’ai un boulot en or et trois gosses, vous croyez que je veux tout gâcher avec des conneries ? », insiste Frédéric. Des produits explosifs, insiste la procureure pour qui les cinq hommes voulaient en découdre, avaient le matériel pour cela et avaient choisi un endroit où les affrontements duraient déjà depuis deux heures… « Non, on manifeste là où il y a des gens, je ne vais pas aller où il n’y a personne ! », insiste Billy. Mais la procureure ne veut rien entendre qui pointe « la dangerosité manifeste des pétards » et la préparation méticuleuse. Elle demande des peines de trois mois de prison avec sursis à six mois ferme (pour ceux qui ont les pétards).

    Jugement : deux peines de quatre mois de prison avec sursis, deux peines de huit mois de prison avec sursis, une peine de trois mois de prison ferme (l’un des hommes était déjà sous le coup d’une légère condamnation avec sursis, qui est ainsi révoqué). Tous sont interdits de séjour à Paris pendant un an. L’homme condamné à la prison ferme s’écroule en larmes.

    « Si vous le condamnez, alors il faut condamner tous les manifestants »

    Florian, 37 ans, forgeron, venu des Ardennes

    Florian est un gros costaud, il travaille dans une entreprise de forge de 120 ouvriers, a trois enfants à charge, gagne 1 500 euros par mois, sa compagne est au chômage. « Quand on a des enfants, il faut se stabiliser », dit celui qui a visité l’Amérique latine et l’Afrique en sac à dos, vivant de petits boulots.

    Ce samedi, le voilà interpellé vers 17 heures, près des grilles du jardin des Tuileries. Dans son sac, des billes de peinture, un masque. Le procès-verbal d’interpellation signale qu’il a été vu jetant un morceau de bitume sur les forces de l’ordre. Il nie, assure même qu’il a rangé pavés et morceaux de goudron au fond d’une grosse poubelle et a prévenu la police, « parce que ça chauffait trop ». Florian demande à ne pas être jugé en comparution immédiate. Demande acceptée : il sera jugé en procédure normale au mois de janvier prochain. « Je serai là, dit-il au juge, mais sinon, je suis pas près de revenir à Paris ! »

    Florian, 21 ans, mécanicien, venu des Yvelines

    C’est sa première manifestation. Florian est venu avec un ami et devait rejoindre son père, ouvrier ajusteur, dans un autre endroit du cortège. Il est arrêté à 20 h 50, boulevard Malesherbes. Le P.-V. d’interpellation le décrit cagoulé, avec gants de motos, un masque, en train de jeter une barrière au milieu du boulevard, dans un groupe d’une quarantaine de casseurs.

    Le jeune homme nie énergiquement. Pas de gants de motos, mais de simples gants Nike, un masque donné par son père « qui avait été gazé la semaine dernière et était allé en acheter chez Leroy Merlin », et, non, il n’avait pas tiré sa capuche sur la tête et pas plus jeté des barrières. « Je venais pas pour mettre le bazar, je marchais avec mon ami et un groupe a couru sur le boulevard et s’est rapproché de nous, c’est tout. » Rien dans le dossier, assure son avocat : « Si vous le condamnez, alors il faut condamner tous les manifestants. » La procureure demande six mois de prison avec sursis. Jugement : relaxe.

    Alexandre, 36 ans, électricien, venu de l’Eure

    Alexandre a choisi ce samedi un des rares endroits calmes dans Paris : la place de la Bastille. Des gens ont pu manifester sans affrontements déchaînés en cet endroit. Cela ne l’empêche pas d’être interpellé vers 16 heures. La police trouve dans son sac un masque décrit comme de type NRBC. Un masque qui serait considéré comme une « arme de guerre ».

    « C’est un gilet jaune qui me l’a donné, je l’ai mis dans le sac au cas où et ne l’ai d’ailleurs jamais porté », dit Alexandre. « Mais comment voulez-vous que je sache que c’est une arme de guerre ? », insiste-t-il. La procureure demande six mois de prison ferme et un an d’interdiction de Paris. Jugement : huit mois de prison avec sursis et un an d’interdiction de séjour à Paris.

    Benoît, 34 ans, cariste, venu du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis)

    Benoît est devant le tribunal le visage éraflé, le nez cassé, un œil tuméfié. De cela, les juges ne disent mot. L’homme a été arrêté samedi à 17 h 40, rue du Havre, à l’issue d’une charge des CRS. Benoît dit s’être alors jeté par terre et mis en boule : pas suffisant pour le protéger des coups. Mais cela n’intéresse pas le tribunal qui prend seulement note d’un certificat médical de cinq jours d’interruption temporaire de travail.

    Le juge s’intéresse aux dégradations de bâtiments. Benoît le reconnaît aisément, il n’est pas à l’aise avec la parole, alors il aime bien les tags au pochoir. Ce jour-là, avec un ami, ils arpentent les cortèges et bombent sur les planches qui protègent les vitrines et quelques murs un dessin et un slogan : le visage de Macron et l’éternel « Marche ou crève ». « “Marche ou crève” et le visage du chef de l’État, voilà une menace manifeste ! », s’emporte la procureure.

    Benoît explique ne rien avoir contre les forces de l’ordre, lui-même a été militaire sous contrat jusqu’en 2006. Il assure n’avoir fait que cinq ou six tags. « Nos paroles, on les écoute pas, donc j’écris… Oui, sans doute, je recommencerai, mais sur les planches, pas sur les murs », dit-il, un peu perdu dans le box des prévenus. Pourquoi manifester ? « J’étais au RSA, maintenant je suis cariste, préparateur de commande chez Amazon. C’est des contrats à la semaine, ça fait pas lourd à la fin du mois. J’habite chez ma grand-mère, je m’occupe d’elle pour faire les courses et tout ça… », dit-il. La procureure demande six mois d’emprisonnement avec sursis et 500 euros d’amende. Jugement : six mois de prison et 500 euros d’amende, avec huit mois d’interdiction de se rendre à Paris.

    Lilian, 19 ans, sans emploi, venu du Maine-et-Loire

    C’est un jeune homme qui semble un gamin, se raconte parfois des histoires et se dit lui-même « un peu immature ». Pour sa première manifestation, Lilian a vu les choses en grand. Un casque rouge bien voyant, gants, lunettes et masque : le meilleur moyen d’être arrêté par des policiers, samedi, vers 11 h 50, avenue de Friedland, qui l’ont vu jeter un pétard. Et voilà que le jeune homme a en plus dans son sac une bombe de laque. « C’était comme un explosif de dernier recours, si mon pronostic vital était engagé, avec tout ce qu’on voit sur internet et toutes les violences… », dit-il au juge. Il n’a visiblement pas compris qu’une telle bombe de laque allumée avec un briquet l’aurait immédiatement gravement brûlé.

    Lilian a volontiers donné son téléphone aux policiers. Prévenant, il leur a même signalé un message susceptible de les intéresser. « Moi, je vais grailler du CRS », écrit-il par texto à une amie. « Grailler, ça veut dire quoi ? », interroge la présidente. « Ben oui, ça veut dire manger, j’ai écrit cela pour impressionner une copine », répond le jeune homme.

    Mais qu’est-il allé faire dans cette galère ? « J’ai pas de boulot, je suis parfois en saisonnier en pépinière, vous comprenez, j’habite à la campagne et j’ai aucun moyen de déplacement », dit Lilian, qui a arrêté sa scolarité à 16 ans et ne fait pas grand-chose de sa vie depuis. Le père est ouvrier chez un sous-traitant automobile, la mère travaille en 2 × 8 en intérim. La procureure s’emporte contre l’« immaturité » du jeune homme, sa « dangerosité et son inactivité sociale » et demande un an de prison ferme avec mandat de dépôt (ce qui signifie une incarcération immédiate). Jugement : six mois de prison ferme, six mois de prison avec sursis et un an d’interdiction de séjour à Paris.

    « Je voulais me protéger. C’est trop dangereux de manifester »

    Maxime, 27 ans, saisonnier, venu de Carcassonne (Aude)
    Ce samedi, vers 21 heures, Maxime est repéré dans le quartier de la Défense. Sur son sac à dos, un casque de skateboard. Voilà qui mérite contrôle d’identité, palpations et fouille du sac. Les policiers découvrent un gilet jaune, des protège-tibias, des lunettes de skis, un masque en papier et tout au fond du sac un cutter. Bonne pioche, direction garde à vue puis tribunal !

    « Vu les violences du week-end d’avant, je voulais me protéger. C’est trop dangereux de manifester, mais je voulais le faire pour défendre les droits gagnés par mes parents et mes grands-parents. Quant au cutter, je ne savais même pas, je l’ai oublié dans ce sac avec lequel je transporte régulièrement des outils. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse avec un cutter ? », explique-t-il.

    Maxime raconte avoir manifesté vers la porte Maillot, avoir aidé une vieille dame qui était blessée, par terre, et l’avoir conduite dans un hall d’immeuble. Oui, il a shooté dans une grenade lacrymogène pour l’éloigner. « Les CRS, c’est pas mon problème, je suis pas venu pour eux. Le week-end prochain, je manifesterai chez moi, à Carcassonne, tout se passe bien là-bas », ajoute-t-il. Et puis, il ira faire la saison d’hiver à Avoriaz comme serveur. « Je travaille dans les restaurants d’Annie Famose [ancienne championne de ski – ndlr] », dit-il fièrement. La procureure demande quatre mois de prison ferme et un an d’interdiction de séjour à Paris. Jugement : huit mois de prison avec sursis et un an d’interdiction de se rendre à Paris.

    Stéphane, 45 ans, boucher-charcutier, venu des Hautes-Alpes

    Stéphane vient « de la campagne », « d’un milieu agricole où on a toujours un couteau sur soi », « pour bricoler, couper le saucisson, le fromage » et aussi une lampe-torche. Il a 45 ans, un CDI de boucher dans un abattoir, un emprunt à rembourser, une fille qui vit avec sa mère dont il est séparé et à laquelle il verse une pension alimentaire. Samedi 1er décembre, il était « tout content » de vivre sa « première manifestation d’envergure » dans la capitale contre ce gouvernement « qui a enlevé 100 euros de retraite à nos anciens, nos parents, nos retraités ». Il avait roulé la veille depuis ses Hautes-Alpes jusqu’à Lyon avec les copains, puis pris le TGV jusqu’à Paris.

    Vu les scènes de violence regardées à la télé, la bande avait prévu « de se protéger ». Stéphane avait un casque de chantier avec visière, un masque de peinture. Arrivés de nuit à Paris, ils ont attendu que la manif commence en picolant parce qu’ils sont bons vivants et que ce voyage, ils le voulaient festif. Stéphane le concède : à une époque, il a eu un problème avec l’alcool. Mais plus maintenant. Vers 8 heures, ils se sont dirigés vers les Champs-Élysées. Mais ils n’ont jamais réussi à y accéder à cause des barrages de CRS aux alentours.

    Stéphane s’est mis en tête de convaincre les CRS « de rejoindre le peuple ». Ils ont refusé, l’ont repoussé. Et c’est là que tout s’est envenimé. « Je suis devenu con, je les ai trouvés tellement froids, j’ai foncé dans le barrage pour montrer à Macron que le peuple est plus fort que les CRS. » Stéphane en a oublié de mettre son casque de chantier pour se protéger. Il est ressorti à 8 h 50 menottes aux mains et avec un énorme cocard à l’œil droit. Le voilà maintenant dans ce box vitré du TGI de Paris à tirer sur ses poils de barbe après des heures en garde à vue et deux nuits à Fresnes. Lui qui a un casier vierge doit justifier pourquoi on a trouvé sur lui un Opinel et une lampe-torche alors qu’il faisait plein jour.

    Il veut parler de politique, de cette France oubliée qui travaille dur, le président l’arrête : « Ici, ce n’est pas une tribune politique. » Stéphane baisse la tête, penaud. Il dit qu’il est « au bord du suicide », s’excuse « d’avoir été con ». La procureure requiert six mois de prison ferme avec mandat de dépôt.

    Stéphane écope de quatre mois de prison ferme. « Nous ne prononçons pas de mandat de dépôt. Vous serez convoqué par le juge des applications des peines de Gap et vous verrez ensemble comment aménager la peine », lui dit le président. Mais Stéphane ne l’écoute déjà plus, sidéré, ne retenant plus que le mot « prison ».

    Jérôme, 26 ans, intérimaire, venu de la Nièvre

    Jérôme a 26 ans. Intérimaire, sans contrat pour le moment, il vit dans la Nièvre chez sa mère. Il a été interpellé samedi 1er décembre avec un masque de ski, un casque de vélo, cinq fioles de sérum physiologique et un lance-pierres. Peu loquace, il assure que c’était « pour se protéger, se défendre des grenades lacrymogènes ». « Mais pourquoi une fronde ? », relance le président. « Au cas où je me prends une grenade lacrymo, répond Jérôme, je n’étais pas là pour casser. »

    Il survit avec 200 euros de RSA mais on n’en saura guère plus sur sa vie. Comme dans plusieurs dossiers, l’enquête sociale rapide, dispositif clé de la chaîne pénale qui éclaire le parcours du prévenu, fait défaut. « Il y a trop d’enquêtes en cours en un laps de temps pour en faire une sur tous », s’excuse le président. La procureure demande 210 jours amende à 5 euros, soit 1 050 euros. C’est 5,25 fois le demi-RSA de Jérôme. Jérôme écope trois mois de prison avec sursis.

    Mickael, 30 ans, chômeur, SDF, venu de Chambéry (Savoie)

    Mickael ne comprend pas ce qui lui arrive. Il accueille sa peine sans réaction quand son avocate est abasourdie : six mois de prison dont la moitié ferme avec maintien en détention et l’autre assortie d’un sursis et d’une mise à l’épreuve pendant deux ans avec obligation de fixer son domicile dans un lieu déterminé et de rechercher un travail. C’est un peu moins lourd que les huit mois ferme requis par le parquet.

    Mickael, 30 ans, fils de bourgeois passé baba sans domicile fixe et sans travail, « créchant dans les gares ou les forêts », a été arrêté jeudi 29 novembre au soir à la gare de Lyon. Repéré par son sweat à capuche noire marquée ACAB, « All cops are bastards » (« Tous les flics sont des… »), il arrivait de Chambéry. Dans son sac à dos : un plastron, un casque, une cagoule et un lance-pierres professionnel avec 87 balles en plomb de 1,5 centimètre de diamètre. L’attirail parfait du « black bloc » de l’ultra-gauche. Sauf qu’il n’en est pas un, assure son avocate.

    La preuve : l’exploitation de son téléphone et les messages via Messenger sur la page Facebook du black bloc qui démontre son grand amateurisme. « On se retrouve où les gars pour la manif ? », demande le jeune homme, qui a gardé quelques dreadlocks au sommet de son crâne rasé. « Très cher, nous ne fonctionnons pas comme cela et nous ne communiquons jamais sur les réseaux sociaux », lui répond l’administrateur de la page. « Vous estimez qu’il serait allé à la manifestation. Mais rien ne le prouve dans le dossier ! », plaide son avocate. En vain.

    « Je me suis laissé emporter par mes émotions »

    Étienne, 27 ans, technicien, venu de Lyon (Rhône)
    « Je suis désolé. Je vous demande la clémence. Je me suis laissé emporter par mes émotions. Mon travail est très important. Je suis prêt à faire des travaux d’intérêt général. Vous ne me reverrez jamais plus dans une manifestation. » Étienne implore le tribunal de ne pas le condamner. Sans succès. Le ciel lui tombe sur la tête : six mois de prison ferme, trois mois de plus que les réquisitions du parquet. Maigre consolation : le mandat de dépôt, requis par la procureure, n’est pas retenu, Étienne va être relâché, sa peine aménagée dans la mesure du possible.

    Et s’il perdait son CDI à 27 ans « à cause de tout ça » ? Technicien pour une société privée, il travaille sur le chantier de l’automatisation du métro lyonnais pour 1 500 euros par mois. Sa mère, retraitée, pleure depuis le début de l’audience, discrètement au premier rang, et s’écroule : « Que se serait-il passé s’il avait cassé la vitrine d’un magasin ? Il aurait pris un an ? » Quelques minutes plus tôt, son avocate tonnait : « Où sont les casseurs des Champs-Élysées, de Dior, Chanel, Zadig & Voltaire, de tous ces grands magasins pillés ? »

    Étienne a été interpellé samedi 1er décembre au matin après la découverte de fumigènes et de pétards dans son sac. « Je les ai achetés sur internet pour me défendre après avoir subi des gazages abusifs le week-end dernier, répond Étienne. Avec ma mère, nous manifestions pacifiquement près de l’Arc de triomphe quand nous avons été gazés par un cordon de CRS qui n’a fait aucune différence entre les casseurs et les familles. C’était très violent. »

    Un grand-père parisien, venu assister à l’audience « par solidarité avec les gilets jaunes », glisse ce qui lui apparaît une évidence : « C’est parce qu’il est le seul Noir qu’ils le condamnent à autant de prison pour des pétards même pas utilisés. »

    Bruno, 31 ans, chauffeur de poids lourds, venu de Seine-et-Marne

    Bruno ne veut pas être jugé aujourd’hui. Il demande un renvoi. C’est son premier tribunal comme ses premières nuits en prison et il a le vertige. Il jure qu’on ne le reverra plus jamais dans une manif, veut retrouver sa vie de bon père trentenaire dans le petit bourg de Seine-et-Marne où il vit avec sa femme et leur fille dans le pavillon hérité de ses parents qui lui coûte des charges et des taxes. On lui reproche d’avoir voulu manifester avec des lunettes de protection, un masque à gaz et un couteau.

    Chauffeur poids lourds en CDI, il gagne entre 1 500 et 2 000 euros selon les mois. La procureure requiert un contrôle judiciaire en attendant sa comparution avec cependant une interdiction : celle de paraître à Paris. Bruno panique. Et s’il a des livraisons à faire dans la capitale intra-muros ? Le tribunal tranche. Il a interdiction de venir à Paris, seulement les week-ends du samedi minuit au lundi minuit.

    Maxime, 33 ans, chauffeur-routier, venu de la Marne

    Maxime aussi veut un délai pour préparer sa défense. Il vient de la Marne où il loue une petite maison mais sa terre natale, c’est la Creuse. Il a deux enfants et une amende au casier parce qu’un jour, il a admonesté deux jeunes qui avaient cassé le pare-brise de la voiture de sa femme. Chauffeur-routier, il est responsable d’équipe, soit trois camions, gagne 4 000 euros net par mois et passera en CDI à la fin de l’année.

    Samedi, il devait vivre sa « première manif » mais il a été contrôlé avec, dans le sac, des lunettes de natation, des protège-tibias, des gants coqués, un masque d’aide respiratoire et des pierres. Il dit que tout cela c’était « pour se protéger » et qu’il n’allait bien « évidemment pas jeter des pierres contre les forces de l’ordre ». Il est placé sous contrôle judiciaire jusqu’à sa comparution en janvier, avec interdiction de venir sur Paris.

    Thomas, 20 ans, intérimaire, venu de l’Eure

    Ce samedi à 20 h 45, Thomas est interpellé rue du Faubourg-Saint-Honoré. Dans sa poche, six paires de lunettes de grandes marques pour une valeur d’environ 1 300 euros. Un magasin d’optique a été pillé. Mais la police note sur son P.-V. d’interpellation que le jeune homme n’a pas participé à la casse ; il s’est servi après coup. « Je suis rentré dans le magasin tout cassé. J’ai pris des lunettes. Je sais pas, j’ai pas réfléchi, j’étais pris avec les autres », dit-il.

    Thomas était venu manifester avec sa copine et deux amis. Dans les tourbillons de violence qui ont emporté le quartier Concorde-Rivoli, il les a perdus, s’est retrouvé coincé entre deux groupes de CRS, explique-t-il. Son sweat-shirt était taché du sang d’un autre manifestant, « les grenades tombaient de partout, j’allais pas me rapprocher seul des CRS et il n’y avait pas de fuite possible ». Thomas a donc suivi les casseurs et est entré dans le magasin.

    Vendeur empilant les CDD dans un magasin de décoration et aujourd’hui à Intermarché, Thomas vit chez ses parents et a été condamné il y a quelques mois pour avoir revendu de la cocaïne et du cannabis. « Ça finançait ma consommation personnelle, mais j’ai tout arrêté depuis, seul et sans médicament », dit-il. La procureure demande quatre mois de prison ferme et deux mois supplémentaires au titre de la révocation du sursis de la peine précédente. Le jugement va au-delà des réquisitions : dix mois de prison ferme.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/041218/au-tribunal-de-paris-de-la-prison-en-veux-tu-en-voila-pour-les-gilets-jaun

    • Cholet. Les sapeurs-pompiers sont interdits de piscine et de stade Nathalie HAMON - 29 Janvier 2019 - Ouest France
      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/cholet-49300/cholet-les-pompiers-interdits-de-piscine-et-de-stade-6202112

      Pour dénoncer un manque de moyen, les pompiers de Cholet avaient tourné le dos au président du Service départemental d’incendie et de secours lors d’une cérémonie, le 1er décembre dernier. Depuis, le maire de la ville les prive d’accès au stade et à la piscine municipale.

      Gilles Bourdouleix, maire de Cholet, avait rapidement quitté les lieux en voyant les pompiers lui tourner le dos. | OUEST FRANCE

      Nous avons pu en avoir la confirmation au terme de plusieurs coups de fil. Les sapeurs-pompiers de Cholet n’ont plus de créneau d’entraînement au centre aquatique GlisséO, ainsi qu’au stade omnisports : respectivement une heure le mercredi matin et une heure et demie le vendredi matin. Et cela depuis leur action lors de la cérémonie de la Sainte-Barbe, le 1er décembre 2018.

      Les pompiers choletais s’adaptent
      Ce jour-là, les soldats du feu, professionnels et bénévoles, avaient tourné le dos à leur hiérarchie, afin de dénoncer un manque de moyens et un problème d’effectifs, dans le Maine-et-Loire. Leur action visait le président du Service départemental d’incendie et de secours, Patrice Brault, conseiller départemental également élu au sein de la majorité municipale choletaise.

      Présent, le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, n’avait guère apprécié la plaisanterie : sa colère avait stoppé la cérémonie tout juste commencée.

      Depuis, les pompiers choletais n’ont pas voulu polémiquer sur cette interdiction d’accès à deux équipements choletais. Ils préfèrent se taire. L’un d’eux lâche cependant : « On ne va pas gaspiller notre énergie sur des choses qui nous paraissent tellement invraisemblables ! »

      Quant aux séances de sport, nécessaires à « l’entretien de leurs conditions physiques », ils s’adaptent. Ils ont déjà l’habitude d’aller courir au parc de loisirs de Ribou. Si la caserne est équipée d’un gymnase, elle n’a en revanche pas de bassin.

      #pompiers #désobéissance #élus #autorités #cholet #Gilles_Bourdouleix
      Une illustration de la #bêtise et de la #violence des #élus_locaux

  • Violences des « Gilets jaunes » sur les Champs-Élysées : un surveillant de prison jugé ce lundi - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/violences-des-gilets-jaunes-sur-les-champs-elysees-un-surveillant-de-pris

    Les forces de l’ordre ont utilisé samedi 5 000 #grenades lacrymogènes, « plus de un(e) par minute, c’est du jamais vu », selon le préfet de police de Paris.

    Les forces de l’ordre ont procédé samedi à 103 interpellations (98 majeurs et cinq mineurs) suite aux heurts qui se sont déroulés toute la journée sur les Champs-Élysées dans le contexte de la #manifestation des #Gilets-jaunes. À l’issue de ces gardes à vue, 45 personnes ont été déférées devant le parquet. 14 personnes suspectées d’avoir participé aux violences seront jugées ce lundi en comparution immédiate. Parmi elles, un profil se détache particulièrement, celui d’un surveillant pénitentiaire de la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne). Le fonctionnaire a été arrêté porteur d’une cagoule et de lunettes de protection, et en possession d’un marteau. Il sera jugé pour #participation_à_un_attroupement_armé en vue de commettre des violences.

    Deux #manifestants vont être jugés selon la procédure du plaider-coupable, tandis que que six autres seront jugés ultérieurement par le tribunal. Pour 23 d’entre eux, le parquet a privilégié une alternative aux poursuites en optant pour un rappel à la loi devant un délégué du procureur. Enfin, 23 gardes à vue ont fait l’objet d’un classement sans suite, essentiellement car les infractions n’étaient pas suffisamment caractérisées.

    Le sort de 27 manifestants dont les gardes à vue ont été prolongées reste encore en suspens. C’est notamment le cas du jeune homme suspecté d’avoir jeté un écrou sur un policier qui risque de perdre son oeil. L’auteur de ce jet de projectile a été placé garde à vue pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une infirmité permanente ou une mutilation à l’occasion d’une manifestation », une incrimination passible de 15 ans de réclusion.

    Les heurts sur les Champs ont fait en tout 24 blessés dont cinq parmi les forces de l’ordre. Enfin, selon une source officielle, les dégâts sur les Champs ont été estimés à 1,5 million d’euros.

    #justice #maintien_de_l'ordre

    • Les « gilets jaunes » au tribunal : « J’aurais jamais dû mettre les pieds à Paris ! », Pascale Robert-Diard

      Une quinzaine de manifestants poursuivis pour violences ou dégradations en marge du défilé de samedi à Paris ont été jugés en comparution immédiate, lundi.

      Il ne faut pas se fier aux apparences. Par exemple, ce grand gaillard barbu de 32 ans « sans domicile fixe » qui ne dispose que d’une adresse postale chez ses parents et d’une carte d’identité périmée depuis longtemps. Il comparaît, lundi 26 novembre, parmi une quinzaine d’autres participants à la manifestation des « gilets jaunes » de samedi, devant la 23e chambre correctionnelle de Paris pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations ». Il a été interpellé non loin des Champs-Elysées avec un pavé et un couteau.

      La justice, qui traque les casseurs en marge du défilé, pense en tenir un. La présidente, Corinne Goetzmann, avise le tee-shirt noir porté par le prévenu, barré d’un slogan imprimé façon tag qu’elle a lu un peu trop vite.
      « Et ce tee-shirt ?, lui demande-t-elle.
      – Ben, la chèvre, c’est l’Ardèche. Et “goat”, c’est chèvre en anglais. Il épelle : We’ve GOAT the power… »
      Il vit en Ardèche, dans un camion. « En fait, je suis woofer sur un petit terrain. Je paie pas l’électricité en échange de quelques travaux. Le pavé, je l’ai ramassé parce que là, je fais une formation de tailleur de pierres. Et le couteau, c’est une question d’habitude, je me lève le matin, je mets mon pantalon et mon couteau dans ma poche. » Condamné à deux mois avec sursis pour port d’armes.

      « Je gagne environ 8 000 euros par mois »
      Le suivant portait, lui aussi, un couteau, un Opinel. Il a 26 ans, il vient de Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie. « Détenir une arme de catégorie D est une infraction », lui explique solennellement la procureure. Le prévenu hausse les épaules. « Vous savez, chez nous, tout le monde a un Opinel sur soi. Je vais pas me défendre de ça. » Il avait aussi une matraque dans son sac. « Je l’ai ramassée par terre, je voulais la ramener en souvenir. Je suis conseiller financier, je suis pas venu pour casser du policier ! Je voulais juste exprimer mon mécontentement.
      – Quels sont vos revenus ?
      – Je travaille en Suisse, je gagne environ 8 000 euros par mois.
      Son jeune avocat commis d’office écarquille les yeux.
      – Et votre compagne ?
      – Elle travaille aussi en Suisse. Elle gagne 3 500 euros. »
      Condamné à trois mois avec sursis pour port d’arme.

      Le tour de France des mécontents se poursuit. Venu de Poitiers, un beau gars en pull vert a été arrêté avec des gants, des pierres et une tête de grenade. Il a 33 ans, vit chez ses parents, accumule les CDD au Futuroscope.
      En provenance de La Rochelle, un gamin de 22 ans, interpellé avenue Montaigne avec barre de fer, cagoule et deux flacons de parfum Christian Dior – « ramassés dans la rue », dit-il –, vit lui aussi chez ses parents. Il travaille en intérim pour 1 500 euros mensuels. « Je voulais faire du sport, j’ai été obligé de me rabattre sur le métier de peintre en bâtiment », souffle-t-il. Soixante-dix heures de travaux d’intérêt général.
      De Saint-Georges-la-Pouge, un village de 365 habitants dans la Creuse, arrive un homme de 35 ans, qui tremble de tous ses membres. Il perçoit 950 euros d’indemnités chômage, a travaillé comme charpentier et monteur de réseau aérien. Il est accusé d’avoir jeté des pavés contre un kiosque à journaux et contre les forces de l’ordre. Il demande le renvoi de son procès, la procureure requiert son placement en détention d’ici là.

      « J’suis quelqu’un de la campagne, moi »
      « Je regrette vraiment d’avoir pris ces deux bon sang de pavés. Je voulais juste être écouté et voilà où ça m’a mené. » Il pleure soudain comme un enfant. « J’suis quelqu’un de la campagne, moi. J’suis d’un milieu pas facile. Ma copine a un dossier de surendettement. J’suis fait pour vivre dehors. Si vous m’enfermez, je me ferai du mal. J’aurais jamais dû mettre les pieds à Paris… » Il ressort sous contrôle judiciaire en attendant son procès, en janvier.
      De Bou, 902 habitants dans le Loiret, est monté dimanche à Paris un soudeur de 34 ans, 1 700 euros par mois. « Je vis chez ma mère, mais je participe aux charges familiales, précise-t-il. Je regrette, je me suis laissé emporter. Je voudrais bien rentrer pour reprendre mon travail. »
      Un célibataire sans emploi de 29 ans, qui a bossé « dans l’élagage, l’imprimerie, les serres et, pour finir, comme cariste », espère à tout prix retourner le soir même en Corrèze, où sa grand-mère est décédée dimanche. « J’ai manifesté chez moi le week-end dernier et pendant la semaine. Comme il y a des gens qui étaient venus nous agresser, j’ai pris une lacrymo et un poing américain pour Paris. Mais c’était pour me défendre, pas contre les policiers ! »
      Un conducteur de chantier de 23 ans, une chômeuse de 27 ans, mère célibataire d’une petite fille, dont le dernier emploi était serveuse chez McDo, supplient, eux aussi, le tribunal de les laisser rentrer chez eux. Tout comme ce chauffeur de bus en formation. « Ça se termine vendredi et après, normalement, j’accède directement au centre bus de la RATP. »

      Le plus âgé des prévenus a 40 ans. Il a manifesté, dit-il, « contre la dégradation du service public ». Il a été arrêté avec une cagoule, des gants et un marteau. Ancien militaire, il est depuis plus de dix ans surveillant pénitentiaire.
      Pascale Robert-Diard

    • Les « gilets jaunes » en comparution immédiate : « Les bouteilles d’essence, c’était pour faire le malin devant les copains », Pascale Robert-Diard et Jean-Baptiste Jacquin

      Soixante-dix prévenus ont été jugés, lundi, à Paris, après les interpellations en marge de la manifestation du 1er décembre. Dix-huit peines de prison ferme ont été prononcées.

      Il est minuit passé de quelques minutes et, dans le box de la salle d’audience 6-05 du tribunal de grande instance de Paris, l’un des six prévenus reste prostré sur le banc, la tête enfouie dans ses mains. Le tribunal vient de lui annoncer sa condamnation à trois mois ferme avec #mandat_de_dépôt, il part donc immédiatement en #prison. Il a 21 ans, vit dans une bourgade proche de Nevers et travaille comme intérimaire dans une usine de métallurgie. Il a été interpellé samedi 1er décembre, en fin de matinée, boulevard Haussmann, près des grands magasins. Dans son sac, les policiers ont trouvé deux paires de lunettes de piscine, sept masques de protection, un masque de plongée, un casque de ski, des genouillères, des protège-tibias, une protection dorsale, un pistolet à gaz, un poing américain, deux matraques télescopiques, des bouteilles en verre et d’autres en plastique contenant deux litres d’essence, des chiffons imbibés et… un gilet jaune.

      « On a vraiment l’impression que vous êtes venu pour en découdre », observe la présidente, Anne Wyon. Il lève vers elle un long visage blême, un regard terrorisé. « J’sais pas si j’aurais été capable. Les bouteilles d’essence et tout, c’était pour faire le malin devant les copains », répond-il. « Là, vous parlez d’une toute petite voix, mais au téléphone, vous vous réjouissiez beaucoup », réplique-t-elle. Sa messagerie est en effet bavarde. Les policiers ont consigné les échanges qu’il a eus avec son groupe sur l’application WhatsApp. « Un pote militaire m’a dit, le feu c’est mieux », « on est bien équipé [il dressait la liste] mais pour les cocktails, j’hésite ». Entre eux, ils réglaient les derniers détails de leur venue à Paris. « Y’en a vingt qui montent et on rejoint les black blocs », lui dit un de ses interlocuteurs. Lui a pris le train de 6 heures samedi à Nevers. « Faut bouger son cul maintenant, y’en a marre », a-t-il écrit.

      Soixante-dix prévenus jugés
      Au même moment, dans la chambre voisine présidée par Isabelle Prevost-Desprez, un électricien de 23 ans est condamné à dix mois de prison avec mandat de dépôt. Venu manifester de Saincaize-Meauce dans la Nièvre, il nie les accusations portées par la police. Il ronge ses ongles en affirmant que la pince, les boulons et les morceaux de bitume retrouvés dans son sac à dos lors de la fouille qui a suivi son interpellation avenue de Friedland à 15 h 15, « ce n’est pas à moi ».
      « Et les policiers qui vous ont vu jeter des pavés ?, interroge la présidente.
      – Ils ont dû confondre avec quelqu’un d’autre. »


      Le 3 decembre 2018, Tribunal de Paris. Ce père de famille de 3 enfants écope de 3 ans ferme aménageable. Il était accompagné de 4 personnes, à peine sortis de la voiture ils auraient été arrêtés par les CRS et placés en garde à vue car certains avaient des masques en papier et d’autres des pétards. Ils n’auraient même pas eu le temps d’aller à la manifestation des gilets jaunes samedi 1 dec 2018. En garde à vue, les lacets sont retirés.

      Un peu plus tôt dans l’après-midi, dans une autre des cinq chambres mobilisées pour les comparutions immédiates à la suite des violences du 1er décembre à Paris, un Nîmois de 40 ans, sans emploi, qui vit du RSA, squatte chez des copains en échange de petits services de mécanique, a été condamné lui aussi à six mois d’emprisonnement dont trois ferme avec mandat de dépôt. Il a été interpellé avec tout un attirail de protection, un lance-pierre « professionnel » et des billes de plomb. « J’allais chez des copains, le lance-pierre, c’était pour tirer sur des canettes avec les enfants », avait-il tenté d’expliquer. Mais lui aussi avait eu l’imprudence de poster des messages sur la page Facebook des black blocs, de retour de plusieurs blocages sur les ponts à Valence avant de se décider à « monter sur Paris ». « C’est bien la guerre. Il faut s’organiser. Je suis déterminé », écrivait-il.

      Sur les soixante-dix prévenus jugés lundi, dix-huit peines de prison ferme – toutes aménageables – ont été prononcées et six mandats de dépôt ont été décernés. Loin des prévisions de l’administration pénitentiaire qui s’était organisée pour accueillir une cinquantaine de condamnés dans la nuit. Loin, surtout, des images de violences qui ont déferlé sur les écrans de télévision tout au long de la journée du 1er décembre.

      Chaos et confusion
      « Mais comment ça se fait qu’on n’a pas les casseurs ? », demande une des policières affectée à la surveillance d’une salle d’audience à ses collègues de la Préfecture de police de Paris venus pointer sur leurs ordinateurs portables les résultats des interpellations. « Ils courent plus vite et sont plus malins. Et on est coincé. Là, les manifs ne sont pas encadrées. Ça part dans tous les sens. Si on y va trop fort, on va faire mal. Si on lâche, ça va continuer », soupire son interlocuteur.

      Les lieux et les heures d’interpellation des prévenus témoignent du chaos et de la confusion de la journée de samedi. Certains ont été cueillis lors de contrôles matutinaux gare de Lyon, d’autres en milieu de matinée dans les rues autour de l’Arc de triomphe, et sur les Champs-Elysées et, plus tard, près de la Bastille, dans le quartier des grands magasins, ou encore près de la gare de Nord, alors qu’ils s’apprêtaient à reprendre leur train.

      Peu de « pilleurs », parmi eux. Un maçon de 24 ans, interpellé à 20 h 45 rue du Faubourg-Saint-Honoré pour avoir ramassé un casque de vélo devant le magasin Decathlon dont la vitrine venait d’être brisée, se défend d’en être un. « Ça balançait de partout, il y avait autant de cailloux qui tombaient par-derrière que de bombes lacrymogènes qui volaient par devant, j’ai pris le casque pour me protéger, pas pour voler », s’est-il justifié. Le casque a été placé sous scellé et son bref utilisateur, déjà condamné pour vol dans le passé, a été condamné à trois mois de prison avec sursis.

      « J’allais m’acheter des chaussures chez Louboutin »
      Trois amis de Bondy (Seine-Saint-Denis), âgés de 21 et 22 ans, ont été arrêtés beaucoup plus tard, vers 3 heures du matin sur le périphérique nord. En contrôlant l’intérieur de leur BMW, les policiers ont trouvé un lot de médailles de collection à l’effigie de l’Arc de triomphe, les mêmes que celles qui avaient été dérobées lors du saccage du monument. Ils ont affirmé les avoir négociées « 10 euros pièce » à un receleur. L’examen de leurs portables a révélé que deux d’entre eux se trouvaient dans la matinée au centre de Paris. « Rien à voir avec la manif, j’allais m’acheter des chaussures chez Louboutin et mon copain m’accompagnait », explique le prévenu. Le tribunal écarquille les yeux. « Des Louboutin ? Vous pouvez préciser le prix d’une paire de chaussures chez Louboutin ?
      – Dans les 800 euros.
      – Et vous gagnez 1 800 euros comme chauffeur-livreur ?
      – C’était pour mon anniversaire. »
      Ils sont condamnés à quatre-vingt-dix jours-amendes à 20 euros pour l’un, 10 pour l’autre. Le troisième est relaxé.
      Venus à Paris par petits groupes, en covoiturage ou en car, ils arrivaient de Gap, d’Yssingeaux, de Harfleur, d’un village des Ardennes, de Dreux, du Loiret, de Nice, de Brezolles dans l’Eure-et-Loir, de Gournay-en-Bray en Seine-Maritime, de Moselle, de Feuquières-en-Vimeu dans la Somme, de Toulon, d’Echemiré dans le Maine-et-Loire, de Carcassonne ou encore de Bernay dans l’Eure. Ils ont acheté leur panoplie de manifestants (masques de protection, bombes de peinture, huile de vidange, lunettes de piscine) chez Decathlon, Leroy-Merlin, ou Action « à 89 centimes la bombe de peinture à l’eau », précise l’un des prévenus. « L’huile de vidange, c’était juste pour rendre la peinture plus graissante », indique un autre.
      « Un coup de sang »
      Ils – les prévenus sont tous des hommes – sont chauffeurs de poids lourds – bien représentés – et gagnent de 1 200 à 2 500 euros par mois, soudeur ou mécanicien à 1 250 euros, auxiliaire de vie à 3 000 euros « auprès d’un vieux monsieur à Nice, mais je suis surendetté suite à des accidents de vie », livreur à 1 500 euros, imprimeur « depuis vingt et un ans dans la même entreprise », « enquêteur de satisfaction » à 1 287 euros, forgeron, électricien chez Enedis, menuisier salarié d’une commune à 1 365 euros, agent de fabrication à 1 700 euros « sur treize mois », maçon en intérim, conducteur d’engin chez Suez à 1 700 euros, responsable de projet chez ArcelorMittal à 3 500 euros, éboueur chez Derichebourg, « poseur de voies » à la RATP, cantonnier à 1 200 euros – « Moi, le gilet jaune, c’est ma tenue de travail », dit-il – garçon boucher.

      Lui, justement, fait partie de ceux qui ont été condamnés à de la prison ferme (quatre mois). Il a eu, explique-t-il, « un coup de sang » et il a foncé tête baissée sur les policiers. Il lui en reste un énorme coquard bleu virant au violet sur le visage. Il dit qu’il a voulu « s’investir dans le mouvement, en devenir l’un des porte-parole, parce que le peuple, la société, vont très mal. Très, très mal. Nos retraités ont travaillé toute leur vie et on leur enlève 100 euros. Et moi, j’ai la corde au cou. Je me lève tous les matins pour aller à l’abattoir. »
      « Vous avez des dettes ?, s’enquiert le juge.
      – Ben, des poules, des canards, des lapins…
      – Non, je demandais si vous avez des dettes », répète le juge.
      Un autre explique qu’il « fait de l’empotage ».
      – Vous travaillez dans une jardinerie ?
      – Non, je remplis des containers. Vous voyez ? »
      Le tribunal n’a pas l’air de voir vraiment.
      « C’est le chat qui se mord la queue »
      Tous affirment qu’ils voulaient manifester « pacifiquement ». « J’imaginais pas tomber sur des violences comme ça. Je suis un peu déçu par le mouvement, même si je le soutiens », déclare un carrossier peintre de Senlis, qui touche le RSA depuis quelques mois et dort, faute de logement à lui, dans le garage d’un copain depuis sa rupture conjugale. « Mon copain voulait m’embaucher mais il ne peut pas, à cause des charges. Alors vous voyez, Mme la juge, quand vous avez pas de logement, vous avez pas de boulot, c’est le chat qui se mord la queue et on se sent abandonné.
      – En même temps, quand vous allez à l’hôpital, on vous soigne gratuitement, observe la présidente.
      – Bah, je vois pas le rapport…
      – C’est parce que vous dites que vous vous sentez abandonné.
      – Heureusement, je touche du bois [il appuie ses mains sur la barre du box]. J’ai pas de problèmes de santé. Mais je trouve qu’on a vite fait de tomber dans l’oubli, aujourd’hui. »
      Ce gamin de 19 ans et trois jours était venu d’Angers, « manifester pour le peuple et pour [s]es parents ». « Ils sont surtaxés, il faut que ça s’arrête », explique-t-il, tête baissée. Avec son casque rouge sur la tête à quelques encablures de l’Arc de triomphe, il a été vite repéré par les policiers.
      « Pourquoi avez-vous jeté un pétard sur les CRS ?, lui demande Isabelle Prevost-Desprez.
      – Pour les disperser !
      – Vous êtes un peu prétentieux », s’amuse la magistrate.
      Le problème est qu’il a écrit « on va grailler du CRS » sur l’application Messenger à l’attention de sa petite amie.
      « Ça veut dire quoi grailler du CRS ?
      – Manger du CRS… Mais c’était pour crâner devant elle. »
      Habitant chez ses parents dans la campagne du Maine-et-Loire, sans la moindre qualification après avoir quitté le collège en cours de 3e, il n’est inscrit ni à Pôle emploi ni à la mission locale. La présidente évoque un travail d’intérêt général. Il fait la moue. Ce sera finalement douze mois de prison dont six ferme et six en sursis avec mise à l’épreuve.
      « Je suis venu pour ma grand-mère »
      Deux beaux-frères – chacun a épousé la sœur de l’autre – entrent côte à côte dans le box. Ils sont montés à 2 heures du matin samedi dans le bus « des 57-54 » celui de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, « pour montrer notre mécontentement à M. Macron. » « Moi, je soutiens le mouvement, parce que j’en ai marre des taxes. Je gagne bien ma vie mais je suis venu pour ma grand-mère qui s’excuse auprès de ma fille de lui donner qu’un billet de 5 euros pour Noël. » Il est venu aussi avec un Taser et des casques de chantier. « Les slogans et les banderoles, ça ne suffit pas ? », lui demande un des juges. « A Longwy, l’autre jour, quand on faisait des barrages, on a eu des personnes, disons, peu recommandables, qui nous ont agressés. C’était des gens de la cité qui cherchaient la misère… Alors, on a voulu se protéger. »
      Le procureur Pascal Besnier s’agace : « C’est curieux cette manifestation où tout le monde dit vouloir se protéger de tout le monde : les antifa se protègent des fachos, les fachos des gauchos et les autres de ceux des cités… » Dans leurs réquisitions, les représentants du parquet insistent tous sur le « contexte ». « A partir de 8 h 50, tous les médias ont relayé en boucle les affrontements qui avaient commencé près des Champs-Elysées, puis les voitures incendiées et les projectiles lancés sur les forces de l’ordre. Ceux qui décidaient alors de se rendre sur ces lieux savaient que ce n’était plus pour manifester pacifiquement, mais pour en découdre avec les forces de l’ordre », a ainsi martelé la procureure devant la chambre 24.1.

      Un argumentaire qui permet de poursuivre des personnes interpellées avant même qu’elles aient rejoint les manifestants ou commis la moindre dégradation, comme ce groupe de cinq trentenaires de l’Essonne qui venaient de se garer avenue des Ternes et se sont fait arrêter alors qu’ils payaient à l’horodateur. Quatre d’entre eux ont de belles situations d’ouvriers spécialisés chez Safran et travaillent sur des moteurs d’avion. En fonction de ce qu’ils transportaient dans leurs sacs (masques, pétards, sérum physiologique, etc.), leurs peines s’échelonnent de huit mois avec sursis à trois mois ferme.
      Ceux qui ont demandé le renvoi de leur procès à une date ultérieure pour préparer leur défense, sont repartis lestés d’un contrôle judiciaire qui leur interdit de revenir à Paris d’ici là et d’une obligation de pointage au commissariat ou à la gendarmerie, souvent fixée, à la demande du parquet, au samedi matin. La part (infime) de la justice pour tenter de réduire le nombre des prochains manifestants dans la capitale.

  • Dans le Saumurois, Le conseil départemental continue ses tentatives de casse de l’éducation
    https://nantes.indymedia.org/articles/43638

    Dans le Saumurois, parents, élèves, anciens élèves, enseignants et habitant.e.s refusent la fermeture du collège Yolande d’Anjou décidée par le Conseil départemental de Maine-et-Loire. Les syndicats sont mobilisés depuis plusieurs semaines (CGT, FO, FSU, UNSA, CFDT, SUD, UNL et UNEF) et le soutien de plusieurs partis politiques a été rendu public (PCF, JC, FI, NPA, AL...). Les syndicats CNT du Maine-et-Loire se joignent à cette mobilisation.

    #Education #Resistances #contrôle #social #luttes #salariales #/ #quartiers #populaires #lutte #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #saumur #Education,Resistances,contrôle,social,luttes,salariales,/,quartiers,populaires,lutte,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement

  • The Border Between Belgium & The Netherlands at #Baarle-#Hertog / Baarle-#Nassau

    The map above shows the incredibly strange and complex border between Belgium and the Netherlands at Baarle-Hertog (Belgium) / Baarle-Nassau (Netherlands).

    Baarle-Hertog is a Flemish municipality in the Belgian province of Antwerp and has a population of 2,663.
    Baarle-Nassau is a municipality in the Dutch province of North Brabant and has a population of 6,626.

    Baarle-Hertog consists of 26 separate parcels of land, including 22 exclaves in the Netherlands and 3 more on the border. There are also 7 Dutch exclaves within the Belgian exclaves.

    The border developed as a result of various medieval treaties, agreements, land-swaps and sales between the Lords of Breda and the Dukes of Brabant and was only finalised with the 1843 Treaty of Maastricht, 13 years after Belgium declared independence from the Netherlands.

    The border divides some houses between the two countries and has had some interesting commercial side effects:

    For many years the shops in Belgium were open on Sundays, those in the Netherlands not – with the exception of those in Baarle. Taxes in Belgium and The Netherlands differed sometimes a lot, so one could go shopping between two tax-regimes in one single street. There was a time when according to Dutch laws restaurants had to close earlier. For some restaurants on the border it meant that the clients simply had to change their tables to the Belgian side.

    Now that both countries are in the EU, Eurozone and part of the Schengen Area, the differences are now somewhat less important, but no less interesting.

    https://brilliantmaps.com/baarle-hertogbaarle-nassau
    #frontières #Belgique #Pays-Bas #cartographie #visualisation #frontière-ligne (le mythe de -) #complexité #enclaves

    ping @reka

  • Migrations,au USA, rappel : L’immigration canadienne-française aux États-Unis. du milieu du XIXe siècle jusqu’à l’entre-deux-guerres
    Les malheurs d’un million d’immigrants canadiens-français : Jean-François Nadeau - 13 Novembre 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/541193/les-malheurs-d-un-million-d-immigrants-canadiens-francais

    Un million d’immigrants entassés dans des ghettos ne survivent que dans des conditions sanitaires précaires. À #Brunswick, au #Maine, ils vivent dans une densité difficile à se représenter.

    « C’est difficile à imaginer. Ils sont environ 500 individus à l’acre, comparativement à une famille de 4 ou 5 personnes qui occupent d’ordinaire une maison sur un demi-acre », observe en entrevue David Vermette, auteur d’une histoire de l’immigration des Canadiens français en #Nouvelle-Angleterre, A Distinct Alien Race .


    Photo : National Child Labor Committee collection, Librairie du Congrès Parmi les milliers d’immigrants canadiens-français qui peinent dans les usines de la Nouvelle-Angleterre, on trouve des enfants. Le sociologue et photographe Lewis Hine documente leurs conditions de travail. Il note à l’oreille leurs noms. Ici « Jo Bodeon », Joseph Beaudoin, photographié à la Chace Cotton Mill de Burlington, au Vermont, en 1909.

    Plus d’un million de Québécois immigrèrent pour échapper à la misère. Ils sont aujourd’hui à peu près oubliés. « Chaque famille québécoise a pourtant un lien avec cette immigration. Il est rare que je parle à quelqu’un du Québec dont un membre de la famille n’ait pas été lié avec cette fuite vers les États-Unis » qui court du milieu du XIXe siècle jusqu’à l’entre-deux-guerres.

    Pourquoi en parler encore aujourd’hui ? « Cette histoire des Canadiens français en Nouvelle-Angleterre reflète ce que d’autres groupes migrants connaissent aujourd’hui. Le président Trump agite l’idée que quelques milliers de migrants venus du Honduras représentent un danger, comme s’il s’agissait du débarquement de Normandie ! C’était la même peur qu’on agitait à l’égard de l’immigration canadienne-française aux États-Unis. On disait que les Canadiens français ne s’assimileraient jamais, qu’ils ne pouvaient pas être des citoyens fidèles puisque leur allégeance allait d’abord au pape, qu’ils se trouvaient là pour imposer leur culture aux Américains et, à terme, pour prendre le contrôle des institutions ! »

    Fasciné par l’histoire de ces Franco-Américains dont il est un descendant, David Vermette rappelle que des efforts énormes ont été entrepris en réaction à leur immigration pour convertir les catholiques et leur faire la lutte. « Il y avait même des plans pour convertir le Québec. Les protestants ont établi des cours en français dans le dessein de les convertir. »

    Pour Vermette, joint chez lui au Maryland, « beaucoup des peurs éprouvées aujourd’hui à l’égard des musulmans l’étaient à l’époque devant les catholiques ».

    Un mythe
    Son livre, Vermette l’a écrit d’abord pour ses compatriotes américains, afin de leur faire connaître la réalité de cette immigration qui les a constitués.

    « Malgré plusieurs noms français dans mon voisinage, aucune famille ne semblait connaître son passé. Mais j’ai aussi écrit ce livre pour que les Québécois cessent de répéter que leurs ancêtres immigraient afin de connaître une vie meilleure puisque, aux États-Unis, tout allait tellement mieux pour eux. Ce n’est pas vrai ! C’est de la foutaise ! La vie y était épouvantable. Pas même par rapport aux standards d’aujourd’hui, mais par rapport aux leurs ! On manquait de tout. Et c’est parce que tout manquait qu’on acceptait de travailler dans des usines de coton. Ceux qui veulent tout déréguler aujourd’hui au nom de la #compétitivité veulent revenir à cette époque, selon les standards de la #misère d’aujourd’hui. »

    En 1886, à Brunswick au Maine, le docteur du lieu atteste que la diarrhée tue de nombreux enfants, en particulier dans la population canadienne-française. L’eau potable est puisée à même la rivière où, en amont, une usine déverse ses déchets. Des pasteurs indiquent que, pour cette communauté, ils enterrent plus de bébés qu’ils n’en baptisent. Des médecins, pour leur part, font état d’épidémie de diphtérie. Dès 1881, un journaliste indique que la fièvre typhoïde décime la population canadienne-française à grande vitesse.

    Les Petits Canadas
    Les immigrants des rives du Saint-Laurent se regroupaient dans des ghettos que l’on nommait Petits Canadas. « Ces Petits Canadas n’étaient pas tous insalubres, mais beaucoup l’étaient. »

    Les archives sanitaires de l’époque corroborent les constats, montre Vermette. L’éditeur du Brunswick Telegraph , Albert G. Tenney, va décrire les conditions de vie de ces gens dans plusieurs textes qui empruntent au ton indigné des abolitionnistes. « Ce ton indigné témoigne du fait que des gens trouvaient indécent le sort fait à ces immigrants canadiens-français. »

    On est loin de l’image classique de l’oncle des États qui revient dans sa famille du Québec pour montrer sa montre en or, symbole de sa réussite.

    « C’était en fait vraiment épouvantable. Certains témoignages directs qui datent des années 1970 donnent une idée de la situation vécue. Une famille de douze par exemple qui vit dans deux pièces non chauffées. En réalité, le sort fait aux immigrants de la Nouvelle-Angleterre est épouvantable. Ça n’a rien à voir avec ce qu’on continue parfois de répéter au Québec, à savoir qu’ils partaient pour connaître une vie meilleure. »

    Dans ces maisons de compagnie où s’entassent parfois plusieurs familles en même temps, les indicateurs du recensement permettent d’avoir une idée des conditions de vie.

    En 1880, l’habitation no 25 d’une de ces filatures est habitée par toute la famille de la grand-mère de David Vermette. Juste à côté, à l’habitation no 23, Claire Albert, deux ans, et son frère Alexis, 8 ans, meurent tous les deux le même jour de la diphtérie.

    Les enfants tombent à vrai dire comme des mouches. Dans l’habitation no 29, pas moins de 32 individus s’entassent comme ils peuvent pour survivre. Un témoin du temps, cité par Vermette, indique que les Canadiens français sont soumis à un degré de brutalité quasi impensable dans une communauté civilisée.

    Près d’une fabrique où l’on trouve un Petit Canada, les déchets de la ville sont jetés à quelques mètres seulement des maisons des ouvriers canadiens-français. Le médecin du lieu a beau ordonner qu’on les enlève, leurs piètres conditions de vie demeurent.

    À Lewiston, au #Maine, le docteur A. M. Foster observe que la vaste majorité des maisons occupées par des Canadiens français ne sont pas à même d’éloigner les immondices naturelles. On y vit pour ainsi dire comme au #Moyen_Âge. La même note aussi que la ville a installé sa décharge publique à proximité de là où vivent les Canadiens français, lesquels forment la portion la plus importante des #étrangers qui vivent à #Lewiston.

    En 1882, le bureau du travail de Lowell, centre important de l’immigration canadienne-française, publie un rapport. On y traite des conditions de vie dans le quartier dit du Petit Canada.

    Dans les environs immédiats, quantité de vieilles boîtes de conserve, des bouteilles, des cendres, des déchets domestiques, mais aussi de nombreux résidus industriels, dont des fragments de laines et de coton, ce que les agents publics considèrent comme susceptible d’encourager la croissance de maladies. Et les maladies en effet prolifèrent.

    « Personne n’avait choisi ça. Aujourd’hui, de nouveaux #immigrants ont remplacé ceux-là. Mais on peut désormais trouver des liens entre ces populations et ce que nous avons été. »

    #Canadiens_français #migration #immigration #migrants #USA #Quebec #oncle_sam #gethos

  • Opinion | Will Deep-Fake Technology Destroy Democracy? - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/10/17/opinion/deep-fake-technology-democracy.html

    Both images are the result of digital manipulation, and what, in its most ominous form, is called deep fakes: technology that makes it possible to show people saying things they never said, doing things they never did.

    This technology has great potential both as art and snark: One set of deep fakes has cleverly inserted Nicolas Cage into a half-dozen movies he wasn’t involved with, including “Raiders of the Lost Ark.” You can watch that and decide for yourself whether Mr. Cage or Harrison Ford makes for the best Indiana Jones.

    But, as always, the same technology that contains the opportunity for good also provides an opening for its opposite. As a result, we find ourselves on the cusp of a new world — one in which it will be impossible, literally, to tell what is real from what is invented.

    But deep-fake technology takes deception a step further, exploiting our natural inclination to engage with things that make us angriest. As Jonathan Swift said: “The greatest liar hath his believers: and it often happens, that if a lie be believed only for an hour, it hath done its work, and there is no further occasion for it.”

    Consider the image of Emma Gonzalez, a survivor of the Parkland High School shooting in February who has become a vocal activist. A manipulated photo of her tearing up the Constitution went viral on Twitter among gun-rights supporters and members of the alt-right. The image had been digitally altered from another photo appearing in Teen Vogue. That publication’s editor lamented: “The fact that we even have to clarify this is proof of how democracy continues to be fractured by people who manipulate and fabricate the truth.”

    That fake was exposed — but did it really make a difference to the people who wanted to inhabit their own paranoid universe? How many people still believe, all evidence to the contrary, that Barack Obama is a Muslim, or that he was born in Kenya?

    Now imagine the effect of deep fakes on a close election. Let’s say video is posted of Beto O’Rourke, a Democrat running for Senate in Texas, swearing that he wants to take away every last gun in Texas, or of Senator Susan Collins of Maine saying she’s changed her mind on Brett Kavanaugh. Before the fraud can be properly refuted, the polls open. The chaos that might ensue — well, let’s just say it’s everything Vladimir Putin ever dreamed of.

    There’s more: The “liar’s dividend” will now apply even to people, like Mr. Trump, who actually did say something terrible. In the era of deep fakes, it will be simple enough for a guilty party simply to deny reality. Mr. Trump, in fact, has claimed that the infamous recording of him suggesting grabbing women by their nether parts is not really him. This, after apologizing for it.

    #Infox #Fake_news #Manipulation_images

  • Maine-et-Loire : 46 personnes intoxiquées, un produit phytosanitaire mis en cause
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/10/09/maine-et-loire-46-personnes-intoxiquees-un-produit-phytosanitaire-mis-en-cau

    La préfecture du Maine-et-Loire a annoncé mardi 9 octobre que quarante-six personnes – trente salariés d’une pépinière ainsi que seize riverains de l’entreprise – avaient été intoxiquées à Brain-sur-l’Authion (Maine-et-Loire) et cinq d’entre elles ont été transportées au centre hospitalier universitaire d’Angers.

    « Sous réserve de confirmation par une enquête approfondie, l’origine de ces intoxications pourrait être l’épandage à proximité d’un produit phytosanitaire, dans le cadre de la production de la pépinière. Le produit visé contiendrait du métham sodium, pouvant provoquer des atteintes ORL et pulmonaires », précise-t-on de même source.

    #phytoxicité #pesticides #empoisonnement

    • Pour en savoir plus sur la cochonnerie en question : https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9tham_sodium

      Il est au moins provisoirement interdit dans l’Union européenne où 12 États membres l’ont totalement interdit et où (en 2011) 15 États membres l’autorisaient encore (dispenses pour la fumigation du sol, en s’appuyant sur une possibilité dérogatoire offerte par la Décision du Conseil 2009/562/EC). Ainsi en France, le ministère de l’Agriculture permet-il par dérogations des usages sur légumes (mâche, carottes, tomates, fraises, asperges), plantes ornementales et fruitières, arbres et arbustes. Mais même dans ces conditions ce produit est soumis aux principes généraux de la directive Biocide, de la directive sur les pesticides et aux réglementations nationales.

      Et nous sommes juste flatté·es d’appartenir à l’"exception française".
      ( On ne s’étonne plus d’avoir, ma compagne et moi, les yeux qui brûlent, le nez sec et des quintes d’éternuements certains jours. Mais ceci dit, je suspectais depuis un moment les agroproductivistes.)

    • Un petit « thread » sur touitteur : https://twitter.com/E_Rat_Smus6666/status/1049702215038976000
      Dans l’article mis en lien : il est précisé que

      La Préfecture tient à rappeler que l’usage du METAM-SODIUM est strictement encadré. L’arrêté préfectoral du 20 janvier 2017 définit ainsi les conditions d’application et de stockage du METAM-SODIUM dans le département.

      L’exploitant mis en cause aurait donc fait du « hors-cadre » ?

    • https://www.sudouest.fr/2018/10/15/qu-est-ce-que-le-metham-sodium-plus-nocif-que-le-glyphosate-et-responsable-

      Le métham sodium est puissant biocide (qui tue pêle-mêle insectes, mauvaises herbes et champignons). Utilisé par les maraîchers, il est particulièrement prisé par les producteurs de mâche en Anjou, car il nettoie les sols et permet d’enchaîner trois à quatre rotations de culture par saison hivernale.

      Mais plusieurs études l’accusent d’être à la fois cancérigène, perturbateur endocrinien, et reprotoxique.

  • Recueil Sonore de l’Assemblée anti-THT
    https://antitht.noblogs.org/recueil-sonore

    Après cinq longues années d’aventures, les Recueils sonores sur la lutte contre la ligne THT Cotentin-Maine sont sortis, sous l’oeil bienveillant des éditions Mère Castor ! À l’Ouest, de nombreuses associations et collectifs se sont regroupés pour empêcher la construction de la ligne. Les membres de la Grange de Montabot, depuis quelques années, collectent des témoignages de militant.e.s contre la ligne THT. Aujourd’hui, la somme de ces entretiens, une quantité colossale d’archives, est disponible sous la forme d’un livre-DVD pour lequel le choix a été fait de transmettre, de manière quasi brute, les enregistrements récoltés. Durée : +/- 7h30 en 5 épisodes. Source : Relevé sur le (...)

    https://ia801501.us.archive.org/26/items/Episode1LaLutteASesDebuts/Episode%201%20La%20lutte%20a%20ses%20debuts.mp3

  • Clause de conscience, pénurie de médecins... Comment un hôpital de la Sarthe a dû arrêter de pratiquer des avortements
    https://www.francetvinfo.fr/societe/ivg/clause-de-conscience-penurie-de-medecins-comment-un-hopital-de-la-sarth


    Ça se passe dans la commune de Fillon

    Depuis le mois de janvier, comme l’a révélé Le Maine libre mi-juillet, plus aucune interruption volontaire de grossesse (#IVG) n’est pratiquée au Pôle Santé Sarthe et Loir du Bailleul, petite commune de la campagne sarthoise près de #Sablé-sur-Sarthe. L’hôpital dispose pourtant d’un centre d’IVG, où 67 avortements ont été réalisés en 2017. Mais, au sein du service, il ne reste plus qu’un gynécologue obstétricien qui accepte d’accomplir des #avortements, depuis le départ à la retraite de l’un de ses collègues en décembre 2017.

    • C’est comme ca qu’en Italie il est quasiment impossible d’avoir un IVG ou que l’accès à la contraception est très difficile. Les catholiques ont besoin de grossesses forcées et d’enfants non désirés pour que leurs prêtres puisse violer en masse et exploité les femmes jusqu’à l’os. #catholicisme #ivg #féminicide

  • Ponts, routes, rail : un inquiétant manque d’entretien en France (titre qui a remplacé « Route, rail, canaux… La grande souffrance des infrastructures françaises »), Grégoire Allix et Philippe Jacqué, Le Monde 17/08/2018
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/08/17/route-rail-canaux-la-grande-souffrance-des-infrastructures-francaises_534328

    Un récent audit commandé par le ministère des transports a rappelé que le patrimoine routier français était, lui aussi, fragilisé par des décennies de manque d’entretien.

    Un tiers des ponts du réseau routier national à réparer, dont 7 % présentent un « risque d’effondrement »… Après l’écroulement catastrophique du viaduc Morandi à Gênes, mardi 14 août, la France n’est pas épargnée par les débats qui divisent l’Italie concernant le mauvais état des infrastructures routières.

    Si le réseau italien, avec une dizaine de ponts écroulés ces cinq dernières années, apparaît particulièrement vulnérable, un récent audit commandé par le ministère des transports a rappelé que le patrimoine routier de l’Hexagone était, lui aussi, fragilisé par des décennies de manque d’entretien.

    C’est la maladie des infrastructures de transports en France : tout comme la route, le rail et les canaux souffrent d’un sous-investissement chronique, qui a entraîné pendant des années un manque de maintenance aux conséquences potentiellement dramatiques. Tour d’horizon des réseaux les plus vulnérables, alors que le gouvernement doit annoncer, à la rentrée, une loi de programmation des infrastructures.

    Un réseau routier qui se dégrade

    Rendu public par le ministère des transports en juin, l’audit réalisé par deux sociétés suisses sur les 10 000 km et les 12 000 ponts du réseau routier national non concédé au privé est passé relativement inaperçu jusqu’à la catastrophe de Gênes. Ses conclusions sont pourtant alarmistes : un pont sur trois à réparer, 17 % des chaussées qui nécessitent des réparations structurelles, des équipements menacés de vétusté…

    Surtout, les budgets ne suivent pas. La France investit 50 000 euros par kilomètre dans son réseau chaque année, quand le Royaume-Uni y consacre 80 000 euros. Dans l’Hexagone, un pont n’est réparé en moyenne que vingt-deux ans après l’apparition des premières dégradations, souligne l’audit.

    Quant aux 380 000 km de routes départementales, aucune raison de penser qu’elles sont en meilleur état, vu les baisses de dotations auxquelles les collectivités sont confrontées. « On est dans des pourcentages de mauvais entretien similaires à ceux des routes nationales révélés par l’audit suisse », estime-t-on à l’Observatoire national de la route, qui mène actuellement une analyse de l’état de ce patrimoine.

    « Le réseau routier français est plutôt très performant, mais il se dégrade très rapidement. D’année en année, il y a un sous-investissement de 200 millions à 300 millions d’euros », note Matthieu Orphelin, député La République en marche (LRM) du Maine-et-Loire et membre du Conseil d’orientation des infrastructures (COI).

    « Cela remonte à quinze ans, estime le président du COI, l’ancien député (PS) du Calvados Philippe Duron. Il y a d’abord la disparition du ministère de l’équipement, qui fait passer cette priorité au second plan. Puis le déni de la route à partir des années 2000, renforcé par le Grenelle de l’environnement. Et enfin les politiques de restriction budgétaire. »

    Pas de péril imminent, à en croire les experts. « Il n’y a pas d’urgence absolue dans les cinq ans qui viennent et, étant donné les inspections auxquelles les ouvrages sont soumis en France, le risque n’est pas forcément que les ponts s’effondrent, mais plutôt qu’on soit obligés de les fermer. Mais plus on attend pour réaliser ces travaux de maintenance, plus il y aura urgence et plus ça coûtera cher », prévient Jean-Michel Torrenti, ingénieur des ponts et directeur du département matériaux et structures de l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar).

    Un effort tardif sur le rail

    Le réseau ferré national a été le premier à sonner l’alarme, en 2005. Alors que la France s’enorgueillissait à l’époque de ses succès sur la grande vitesse, qui concentrait l’essentiel des investissements, les gros nœuds ferroviaires, qui accueillent l’immense majorité des passagers, étaient jugés en voie d’obsolescence par Robert Rivier, le rapporteur d’un audit. « Si la situation actuelle devait perdurer, ne subsisterait à l’horizon 2025 qu’un tiers des 50 000 kilomètres du réseau », insistait l’ingénieur suisse dans cette étude.

    « Sur le rail, ça a longtemps été la folie des grandeurs, le mythe du TGV partout, au détriment de la mobilité du quotidien, rappelle Matthieu Orphelin. Résultat : des nœuds ferroviaires congestionnés, avec des trains qui arrivent en retard et repartent encore plus en retard ».

    Depuis ce rapport-choc, les gouvernements successifs ont augmenté les budgets alloués à la régénération du réseau. Ils sont passés de moins de 800 millions d’euros en 2004 à une fourchette de 2,5 milliards à 3 milliards d’euros par an aujourd’hui. Un effort trop tardif pour empêcher, en juillet 2013, l’accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne), qui a fait sept morts et une trentaine de blessés, et les multiples incidents qui compliquent les trajets des passagers.

    Sur le front de la régénération et de la modernisation du rail, l’Etat devrait aller plus loin en portant les moyens de rénovation à près de 3,6 milliards d’euros par an. Et à partir de 2022, il vient de s’engager à ajouter encore 200 millions d’euros par an.

    Si les sommes sont remarquables, cela pourrait ne pas suffire. En 2018, un quart des lignes sont au-delà de leur durée de vie théorique, contre 10 % à 20 % en 2012. En début d’année, Jean-Cyril Spinetta, auteur d’un rapport sur la SNCF, prévenait : « Si l’investissement reste constant, près de la moitié des 9 000 km de “petites” lignes pourraient être fermés aux voyageurs d’ici à 2026 en raison de leur obsolescence. »

    Des canaux prometteurs, mais négligés

    Le secteur ne fait jamais parler de lui. Pourtant, les canaux constituent l’un des réseaux de transport les plus prometteurs. Et les plus négligés. « Les plus mal lotis, ce sont les voies d’eau, confirme Philippe Duron. Beaucoup de gens ont cru que le fluvial n’avait pas d’avenir. Or il connaît une croissance à deux chiffres depuis quelques années, mais l’état préoccupant des infrastructures pourrait entraîner des pépins. »

    Avec 6 700 km de voies d’eau (canaux, fleuves, rivières) et quelque 4 000 ouvrages installés (écluses, déversoirs, ponts, aqueducs, etc.), gérés par Voies navigables de France (VNF) et ses 4 300 agents, ce patrimoine est essentiel pour le pays à l’heure de la transition énergétique. Deux audits remis début 2018 au gouvernement soulignent le sous-investissement chronique et l’extrême fragilité de ce réseau.

    Alors que VNF investissait encore, en 2013, 157 millions d’euros dans ses infrastructures, il n’en a investi que 136 millions en 2017. Or, selon ces audits, il faudrait dépenser plus du double pour les dix ans à venir pour maintenir un réseau, dont de nombreuses voies sont aujourd’hui déclarées impropres à la navigation.

    Problème : VNF, doté d’un budget de 500 millions d’euros, ne dispose que de 8 % de ressources propres, trop peu aujourd’hui pour espérer investir davantage. Le COI encourage le gouvernement à investir, pour ce seul réseau, 150 % de plus qu’aujourd’hui.

    #infrastructures #routes #ponts #rail #canaux #transports

  • « C’est de l’#humour pour faire comprendre aux gens que je ne peux rien faire » : un maire du Maine-et-Loire interdit sa commune aux #moustiques
    https://www.francetvinfo.fr/meteo/inondations/maine-et-loire-un-maire-interdit-sa-commune-aux-moustiques_2863593.html

    Entrée interdite aux moustiques. Le maire de Briollay, dans le Maine-et-Loire, a pris début juillet un arrêté pour interdire aux moustiques de s’introduire sur sa commune, après les crues de juin qui ont multiplié leur présence. « J’ai été tellement interpellé par les habitants de Briollay qu’un conseiller m’a dit de prendre un arrêté contre les moustiques, explique André Marchand. C’est de l’humour pour faire comprendre aux gens que je ne peux rien faire. »

    #mairie

  • Explosion des prix de Google Maps : le Maine-et-Loire abandonne Google pour OpenStreetMaps
    https://www.developpez.com/actu/215961/Explosion-des-prix-de-Google-Maps-le-departement-de-Maine-et-Loire-aband

    « Un site qui affiche en moyenne 10 000 cartes par jour passe donc de 0 $ avant la nouvelle politique tarifaire à 1904 $ par mois (30 jours). Ceux qui étaient proches de la limite gratuite de 25 000 affichages par jour - disons 24 000 par exemple - devront désormais s’acquitter d’une facture de plus de 4800 $ par mois, pour un service qu’ils utilisaient gratuitement juste un mois plus tôt. »

    #GoogleMaps_OpenStreetMap_map_price_API_clevermarks

  • Parité : après le coup de gueule d’un député, un colloque décide d’inviter plus de femmes
    https://www.bfmtv.com/politique/parite-apres-le-coup-de-gueule-d-un-depute-un-colloque-decide-d-inviter-plus-

    Matthieu Orphelin, député La République en marche de Maine-et-Loire, a annoncé jeudi annuler sa participation à un colloque organisé à la Maison de la Chimie à Paris, le 30 janvier prochain. Il devait coprésider cette deuxième édition des « Matinales de la transition énergétique », mais a reculé en constatant sur le programme que seules deux femmes sur 15 intervenants avaient été invitées et que la première table ronde était entièrement masculine. Il a décidé de rendre sa décision publique, en publiant sa lettre sur Twitter et sur son site.

    Seulement 2 femmes sur 15 intervenants : pourquoi j’annule ma participation à un colloque mardi prochain. #Egalité #EgaliteFH #féminisme #directAN https://t.co/XJRdnT0XeI
    — Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) January 25, 2018

    « Je l’ai mis dans le débat public parce que les valeurs féministes sont importantes pour moi. La question de la visibilité des femmes dans certains métiers est une vraie question », explique-t-il, contacté par BFMTV.com.

    « Je ne voulais pas les coincer, mais à partir d’un cas comme ça, je me suis dit qu’il fallait en faire un sujet de société. J’interviendrai avec plaisir pour eux dans des colloques paritaires », ajoute Matthieu Orphelin.

    Inspiré par les militantes de La Barbe

    Sa décision d’annuler tout bonnement sa venue lui a été inspirée par des échanges avec le groupe d’action féministe La Barbe, qui fait régulièrement irruption dans des événements pour dénoncer l’absence ou la très faible représentation des femmes dans les sphères de pouvoir.

    ___

    Trouvé via ce lien https://alicecoffin.wordpress.com/2018/07/01/quatre-representants-lgbt-zero-femme-chez-arret-sur-images-bi

  • (20+) A l’Assemblée, une alliance atypique pour les « biens communs » dans la Constitution - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/06/19/a-l-assemblee-une-alliance-atypique-pour-les-biens-communs-dans-la-consti

    Dans le sillage d’un appel de 50 personnalités du monde intellectuel, des députés de l’opposition mais aussi de la majorité proposent de modifier la loi fondamentale pour protéger l’environnement du pouvoir des multinationales.

    A l’Assemblée, une alliance atypique pour les « biens communs » dans la Constitution

    Le casting a de l’allure : trois députés de l’opposition et deux de la majorité. Mardi midi, au micro de la salle de presse de l’Assemblée nationale, cinq parlementaires issus de groupes différents – de La France insoumise à La République en marche en passant par le PCF, le PS et le Modem – se succèdent pour soutenir l’initiative du socialiste Dominique Potier d’amender le projet de loi constitutionnelle pour insérer une référence aux « biens communs » dans la loi fondamentale française. « Les démarches transpartisanes sont assez rares. Elles sont souvent transgressives », se réjouit d’emblée le député de Meurthe-et-Moselle connu pour avoir fait voter à l’unanimité sous le précédent quinquennat une proposition de loi sur le « devoir de vigilance des sociétés-mères » après le scandale de l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh.

    Potier propose aujourd’hui de modifier la loi fondamentale pour en finir avec certaines censures du Conseil constitutionnel. Depuis plusieurs années, les sages de la rue de Montpensier retoquent ainsi de nombreux articles de projets de loi environnementaux ou sociaux sous prétexte d’atteinte à la liberté d’entreprendre ou individuelle. Un exemple : lorsque les députés socialistes ont voulu rendre obligatoire pour les entreprises la publication de leur « déclaration fiscale d’activité » (reporting) pays par pays afin de pouvoir dénicher leurs pratiques d’optimisation fiscale – voire de fraude – le Conseil constitutionnel leur avait opposé une « atteinte disproportionnée à la liberté d’entreprendre ».

    « Pas de procès d’intention » au gouvernement

    Dominique Potier milite donc pour faire sauter ce « verrou constitutionnel qui est une déformation de l’esprit des révolutionnaires qui ont écrit la déclaration des droits de l’homme ». Pour cela, il proposera, avec d’autres députés, de modifier l’article 1 de la Constitution. Mais aussi l’article 34 relatif au rôle du Parlement, reprenant la proposition de 50 intellectuels – dont certains accompagnaient Potier ce mardi à l’Assemblée – dans une tribune publiée fin mai dans le Monde : « La loi détermine les mesures propres à assurer que l’exercice du droit de propriété et de la liberté d’entreprendre respecte le bien commun. Elle détermine les conditions dans lesquelles les exigences constitutionnelles ou d’intérêt général justifient des limitations à la liberté d’entreprendre et au droit de propriété. » « Il faut aujourd’hui s’affranchir d’un éventuel despotisme économique, revendique le député socialiste. On va passer aux travaux pratiques. »

    Disons-le tout de suite : ils sont a priori voué à l’échec. « Je ne sais pas du tout la position du gouvernement. Je ne fais pas de procès d’intention. Je fais le pari que c’est ouvert », répond Potier. Sauf que le président du groupe LREM, Richard Ferrand, et son homologue Modem, Marc Fesneau, ont déjà fait savoir qu’il était hors de question de modifier la Constitution pour y intégrer une telle référence pouvant gêner, selon eux, l’activité économique. La présence de Matthieu Orphelin, député LREM proche de Nicolas Hulot, et du centriste Richard Ramos aux côtés de Potier est un signal envoyé à la majorité. « Il y a une vitesse, une mondialisation. […] Certains veulent piller ce que sont nos biens communs, souligne le député Modem du Loiret. On voudrait faire croire que ceux qui défendraient le "bien commun" sont contre les entreprises… Non, non. »

    « Pas de dogmes sur ce sujet »

    Orphelin souligne ensuite qu’avec une telle modification constitutionnelle, Hulot « aurait pu aller plus loin » dans sa loi sur les hydrocarbures. Pour l’élu du Maine-et-Loire, ce sujet est si important qu’il « mérite la concorde ». Mais, preuve que son initiative n’est pas bien vue par son président de groupe, l’ancien d’Europe Ecologie-Les Verts (EE-LV) précise dans la foulée qu’il ne « représente personne ici » puis qu’il ne déposera pas d’amendements même s’il « soutient » l’initiative. A sa droite, François Ruffin (La France insoumise) et Pierre Dharréville (Parti communiste français) ont compris le message : les marcheurs n’ont aucun bon de sortie sur une modification constitutionnelle qui doit rester avant tout celle du président de la République. La scène ne trompe pas : lorsque les cinq députés sont ensemble sur l’estrade, Ruffin est tout à gauche, presque caché derrière une télé éteinte quand Orphelin s’est positionné tout à droite. Pour une photo de famille, il faut un cadre très large.

    Déjà remarqué pour avoir porté des amendements contre la souffrance animale dans le projet de loi alimentation ou avoir voté contre la transposition en droit français du secret des affaires, c’est finalement le Modem Richard Ramos, « prêt à faire évoluer [son] groupe », qui se montre le plus unitaire des députés invités : « Il n’est pas possible de dire qu’on est prêt à faire de la politique autrement et ensuite rester le doigt sur la couture du pantalon, dit-il. Sur ce sujet-là, il n’y a pas de dogmes de groupes. On a tous à la fin un vote de conscience. » S’invitant une dernière fois au micro, le communiste Pierre Dharréville s’autorise une – légère – interpellation de ses homologues de la majorité : « Est-ce que l’initiative proposée aujourd’hui va dans le sens de ce qui se fait depuis un an ? » interroge faussement l’élu des Bouches-du-Rhône pour qui les lois adoptées depuis le début du quinquennat sont en contradiction avec la protection des « biens communs » souhaitée par cette initiative parlementaire. A voir si, en commission des lois la semaine prochaine, les « travaux pratiques » annoncés par Potier ce mardi trouveront d’autres oreilles marcheuses attentives. Pas sûr.

    #Communs #Constitution

  • How the Border Patrol Faked Statistics Showing a 73 Percent Rise in Assaults Against Agents
    https://theintercept.com/2018/04/23/border-patrol-agents-assaulted-cbp-fbi

    Last November, reports that a pair of U.S. Border Patrol agents had been attacked with rocks at a desolate spot in West Texas made news around the country. The agents were found injured and unconscious at the bottom of a culvert off Interstate 10. Agent Rogelio Martinez soon died from his injuries. Early reports in right-wing media outlets such as Breitbart suggested that the perpetrators were undocumented immigrants, and President Donald Trump quickly embraced the narrative to bolster his (...)

    #FBI #surveillance #migration #frontières #manipulation

  • Forces de l’ordre liées à l’#ultra-droite violente : la #DGSI s’inquiète - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/090418/forces-de-l-ordre-liees-l-ultra-droite-violente-la-dgsi-s-inquiete

    Les #services de renseignement s’inquiètent de la proportion grandissante de membres des forces de sécurité ayant rejoint des #groupuscules_d'autodéfense. Parmi les « objectifs de la DGSI » suivis pour leurs liens avec « l’extrême droite violente », on recense une cinquantaine de policiers, gendarmes et militaires. Les autorités de tutelle ont été alertées à l’automne dernier.

    Ces derniers jours, des membres de cette mouvance se sont manifestés en commettant des exactions à l’intérieur des facultés, que ce soit à Montpellier (ici et là), à Lille, à Angers, à Strasbourg, ou encore au lycée autogéré de Paris. Mais ce n’est pas cette branche-là de l’ultra-droite qui inquiète le plus les services. D’après nos informations, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a récemment souligné la proportion grandissante de militaires ou de membres des forces de l’ordre ayant intégré des groupuscules d’autodéfense nés dans la foulée des attentats. Comme nous l’ont confirmé plusieurs sources, une cinquantaine d’objectifs de la DGSI sont… des fonctionnaires, membres des services de sécurité, en activité ou à la retraite.

    À telle enseigne que les services de renseignement ont dû sensibiliser à ce sujet plusieurs administrations. Parmi lesquelles les différents corps d’armée, la police, la gendarmerie, les douanes ainsi que l’administration pénitentiaire. Cela afin d’améliorer l’échange d’informations sur les fonctionnaires suspects mais aussi afin de prévenir le recrutement de tout nouveau policier ou militaire déjà recensé comme figurant dans cette mouvance. L’« entrisme » de « l’extrême droite violente » au sein des forces de sécurité préoccupe la DGSI, les Renseignements territoriaux (RT) et la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) de Paris.

    Selon une source, certains membres des forces de l’ordre seraient même sollicités pour accéder aux informations confidentielles que recèlent les fichiers de police et de gendarmerie.

    Au premier rang de ces groupuscules de défense civile, Les Volontaires pour la France (VPF), apparus au lendemain du 13-Novembre et ayant pour objectifs de « défendre l’identité française » et de « combattre l’islamisation du pays ». Sur les quelque 200 militants disséminés en France, les VPF comptent une cinquantaine de militaires et de membres des forces de l’ordre à la retraite. Contacté, le groupuscule revendique « près de 800 membres, parmi lesquels de nombreux militaires en retraite dont un certain nombre d’officiers supérieurs et de généraux ».

    Antoine Martinez, l’un des co-présidents de ce groupe désormais constitué en association, est d’ailleurs un ancien général de l’armée de l’air, « spécialiste du renseignement » autoproclamé, et président du comité de soutien au général à la retraite Christian Piquemal qui avait, en février 2016, défrayé la chronique en s’impliquant dans une manifestation non autorisée contre la politique migratoire. L’ancien parachutiste et ex-commandant de la Légion étrangère avait été relaxé par la justice mais radié des cadres de l’armée.

    Le second co-président des VPF, l’ancien député européen (#FN) Yvan Blot, revendique, lui, dans sa biographie être un « ancien haut fonctionnaire au ministère de l’intérieur en charge des affaires de terrorisme ». Il serait désormais, selon la réponse des VPF adressée à Mediapart, « aujourd’hui conseiller du Club Valdaï, proche du Kremlin ».

    Rencontré, un ponte de la lutte antiterroriste confirme : « L’ultra-droite se structure de façon assez inquiétante. Et c’est vrai que l’on retrouve beaucoup de militaires ou d’anciens militaires. En revanche, au sein des forces de l’ordre, ce n’est pas flagrant », tempère ce haut gradé… des forces de l’ordre. « Les dangers sont en province et non à Paris. Ce sont souvent des militaires de retour de mission en Afghanistan ou en Irak, complète un ancien des services. Ils rentrent traumatisés, il faut les surveiller pour ne pas qu’ils continuent leur combat individuel. Certains créent des groupes sur les réseaux sociaux, ou se radicalisent à travers eux, d’autres peuvent passer à l’action. »

    • Tout à fait caractéristique d’un régime proto-fasciste. Toutes les conditions se mettent en place pour l’affrontement qui s’annonce et Macron est le dirigeant adéquat pour permettre d’arriver au stade supérieur vu l’énième aggravation de la violence des rapports sociaux qu’il facilite.
      @ant1 C’est possible d’avoir un copier coller de l’article en entier ?

    • @ninachani
      es services de renseignement ont alerté à l’automne leurs autorités de tutelle. Atone depuis le démantèlement du groupe skinhead « Troisième Voie », dont des sympathisants avaient tué en 2013 le militant d’extrême gauche Clément Méric, la mouvance dite de l’ultra-droite est de retour et, estiment les services, le risque de la voir passer à l’action violente est « évalué à la hausse pour la période à venir » selon les uns, « demeure élevé » selon les autres.

      Ces derniers jours, des membres de cette mouvance se sont manifestés en commettant des exactions à l’intérieur des facultés, que ce soit à Montpellier (ici et là), à Lille, à Angers, à Strasbourg, ou encore au lycée autogéré de Paris. Mais ce n’est pas cette branche-là de l’ultra-droite qui inquiète le plus les services. D’après nos informations, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a récemment souligné la proportion grandissante de militaires ou de membres des forces de l’ordre ayant intégré des groupuscules d’autodéfense nés dans la foulée des attentats. Comme nous l’ont confirmé plusieurs sources, une cinquantaine d’objectifs de la DGSI sont… des fonctionnaires, membres des services de sécurité, en activité ou à la retraite.

      À telle enseigne que les services de renseignement ont dû sensibiliser à ce sujet plusieurs administrations. Parmi lesquelles les différents corps d’armée, la police, la gendarmerie, les douanes ainsi que l’administration pénitentiaire. Cela afin d’améliorer l’échange d’informations sur les fonctionnaires suspects mais aussi afin de prévenir le recrutement de tout nouveau policier ou militaire déjà recensé comme figurant dans cette mouvance. L’« entrisme » de « l’extrême droite violente » au sein des forces de sécurité préoccupe la DGSI, les Renseignements territoriaux (RT) et la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) de Paris.

      Capture d’écran du manifeste des réseaux Rémora. © DR
      Capture d’écran du manifeste des réseaux Rémora. © DR
      Depuis 2015 et le début de la vague d’attentats qui ensanglantent la France, plusieurs groupuscules affiliés à l’extrême droite radicale se sont constitués dans le but de lutter contre « le péril islamique » et de se substituer à un État défaillant, en se préparant à recourir à la violence dans la perspective d’une guerre civile. « Même s’ils restent embryonnaires, ils claironnent leur volonté de riposter et nous suivons cela de très près », concède un autre haut gradé des services de renseignement.

      Déjà en mai 2016, Patrick Calvar, le patron d’alors de la DGSI, avait tiré la sonnette d’alarme lors d’une audition devant la commission de la défense nationale et des forces armées à l’Assemblée nationale : « Les extrémismes montent partout et nous sommes, nous, services intérieurs, en train de déplacer des ressources pour nous intéresser à l’ultra-droite qui n’attend que la confrontation […]. Il nous appartient donc d’anticiper et de bloquer tous ces groupes qui voudraient, à un moment ou à un autre, déclencher des affrontements intercommunautaires. » Ce que n’avait alors pas encore perçu son service, c’est l’influence grandissante de certains de leurs propres collègues au sein des groupuscules.

      Car, dans ce contexte de conflit larvé, ces milices qui ne disent pas leur nom draguent les membres de services de sécurité, construisent leurs discours à leur attention, veillent à valoriser chaque nouvelle recrue issue des rangs de la police, de la gendarmerie ou de l’armée. Des professionnels recherchés à la fois pour leur savoir-faire en matière de maintien de l’ordre et d’opérations coups-de-poing ainsi que pour leurs réseaux. Selon une source, certains membres des forces de l’ordre seraient même sollicités pour accéder aux informations confidentielles que recèlent les fichiers de police et de gendarmerie.

      Au premier rang de ces groupuscules de défense civile, Les Volontaires pour la France (VPF), apparus au lendemain du 13-Novembre et ayant pour objectifs de « défendre l’identité française » et de « combattre l’islamisation du pays ». Sur les quelque 200 militants disséminés en France, les VPF comptent une cinquantaine de militaires et de membres des forces de l’ordre à la retraite. Contacté, le groupuscule revendique « près de 800 membres, parmi lesquels de nombreux militaires en retraite dont un certain nombre d’officiers supérieurs et de généraux ».

      Antoine Martinez, l’un des co-présidents de ce groupe désormais constitué en association, est d’ailleurs un ancien général de l’armée de l’air, « spécialiste du renseignement » autoproclamé, et président du comité de soutien au général à la retraite Christian Piquemal qui avait, en février 2016, défrayé la chronique en s’impliquant dans une manifestation non autorisée contre la politique migratoire. L’ancien parachutiste et ex-commandant de la Légion étrangère avait été relaxé par la justice mais radié des cadres de l’armée.

      Le second co-président des VPF, l’ancien député européen (FN) Yvan Blot, revendique, lui, dans sa biographie être un « ancien haut fonctionnaire au ministère de l’intérieur en charge des affaires de terrorisme ». Il serait désormais, selon la réponse des VPF adressée à Mediapart, « aujourd’hui conseiller du Club Valdaï, proche du Kremlin ». Sur le site des VPF, on peut lire que « les Volontaires peuvent se former, s’instruire, s’entraîner grâce à des journées, des week-ends ou des séminaires de formation organisés par les cadres de l’organisation et animés par des spécialistes dans tous les domaines ». Toujours dans le mail à Mediapart, les VPF assurent n’être « en aucun cas une milice », ni être « affiliés ou associés à aucun parti politique ». « Nous sommes des pères et des mères de famille lucides et précautionneux, conscients des dangers et de l’utopie du vivre ensemble avec un islam conquérant, pour les avoir déjà vécus sur des théâtres d’opérations extérieures (Liban, Kosovo...) », conclut l’association dans sa réponse.

      Sur le site internet des Volontaires pour la France (VPF).
      Sur le site internet des Volontaires pour la France (VPF).
      À la tête des réseaux Rémora, on retrouve... un ancien inspecteur des renseignements généraux (RG). Âgé de 68 ans, passé par le Bloc identitaire puis le Front national, le militant Luc Sommeyre appelle, sur internet, « la société civile tout entière » à anticiper « la désespérance prévisible de nos Soldats, de nos Gendarmes et de nos Policiers », faute d’être en nombre suffisant pour répondre à des « attentats multiples et coordonnés par Daesh ». Pour ce faire, il invite les « patriotes » à constituer quinze cellules, composées « à l’idéal » de quatre à sept personnes, réparties sur l’ensemble du territoire afin d’« apporter leur connaissance parfaite du terrain et leur soutien aux unités de l’armée, de la gendarmerie et de la police qui pourraient être amenées à intervenir hors de leurs bases naturelles » en cas d’attaques des « islamo-terroristes ».

      Il s’agit de collecter du renseignement opérationnel, comme identifier « l’emplacement des stocks de nourriture et d’eau potable, […] des transformateurs électriques et autres sources d’approvisionnement énergétique » mais aussi localiser « les centres de réunion des individus qui se déclarent ouvertement ennemis de notre Patrie, comme les mosquées salafistes », dénombrer et identifier « les personnes physiques qui manifestent une hostilité ouverte ou larvée à l’encontre de notre Pays et des nôtres ». En clair, procéder à un fichage d’individus et de lieux de culte, autant de procédés qui ne doivent pas tout à fait correspondre avec le « respect absolu de la loi républicaine » affiché en capitales sur le site qui héberge le manifeste fondateur des réseaux Rémora. Une douzaine de cellules seraient néanmoins constituées, remplissant leurs missions « avec sérieux et discrétion ». Luc Sommeyre revendique « plusieurs centaines de femmes et d’hommes répartis sur l’ensemble du territoire national et en Europe ».

      Apparus en Finlande en 2015, les Soldats d’Odin – du nom du roi des dieux dans la mythologie nordique – proposent, eux, des patrouilles de rue afin de lutter contre les migrants et la délinquance que ceux-ci sont supposés occasionner. Un an plus tard, ce mouvement scandinave a le droit à sa déclinaison française avec les « Soldats d’Odin Breizh », basés dans le Finistère. Ils auraient également essaimé à Bordeaux et dans le nord de la France.

      Photo postée sur la page Facebook des Soldats d’Odin avec la légende suivante : « AG 2018 soldats d’Odin officiel France ».
      Photo postée sur la page Facebook des Soldats d’Odin avec la légende suivante : « AG 2018 soldats d’Odin officiel France ».

      « On ignore tout du facho des champs »

      La réédition du livre de Piero San Giorgio.
      La réédition du livre de Piero San Giorgio.
      À l’origine de cette régénérescence : Piero San Giorgio, un officier de réserve suisse dont le best-seller Survivre à l’effondrement économique, réédité en « édition de combat », se revendique « manuel de survie ». L’écrivain, qui a donné des conférences avec Alain Soral, prédit un état de guerre généralisé d’ici à 2025 et propose de développer des zones rurales autosuffisantes pour survivre. Certains militants veulent s’inspirer de son mode d’emploi pour créer des groupes de survie, sorte de « Tarnac de droite ». À Guerlesquin, dans le Finistère, les identitaires avaient déjà créé leur propre lieu, Ty Breizh, qui a depuis été mis en vente.
      Rencontré, un ponte de la lutte antiterroriste confirme : « L’ultra-droite se structure de façon assez inquiétante. Et c’est vrai que l’on retrouve beaucoup de militaires ou d’anciens militaires. En revanche, au sein des forces de l’ordre, ce n’est pas flagrant », tempère ce haut gradé… des forces de l’ordre. « Les dangers sont en province et non à Paris. Ce sont souvent des militaires de retour de mission en Afghanistan ou en Irak, complète un ancien des services. Ils rentrent traumatisés, il faut les surveiller pour ne pas qu’ils continuent leur combat individuel. Certains créent des groupes sur les réseaux sociaux, ou se radicalisent à travers eux, d’autres peuvent passer à l’action. »

      Lors des rassemblements contre le « mariage pour tous » en 2013, certains militaires radicalisés avaient déjà témoigné de leurs velléités. Le collectif Printemps français avait ainsi tenté d’occuper les Champs-Élysées – une idée impulsée par Philippe Darantière, un ancien officier parachutiste reconverti dans l’intelligence économique. Parallèlement, une publication d’extrême droite avait appelé des hauts gradés catholiques – tel Bruno Dary, ancien gouverneur militaire de Paris – à provoquer un coup d’État.

      Ce sont aussi des hauts gradés que l’on retrouve dans des clubs prônant un « réarmement moral », non violent, comme le cercle Renaissance, parfois comparé à une sorte de « maçonnerie blanche ». En février, le colonel Éric du Réau a ainsi remis leur prix 2018 à un ancien aumônier militaire, Jean-Paul Argouarc’h. Dans les années 2000, du Réau a milité sous les couleurs du Front national, où il a notamment fait du rabattage de parrainages pour Jean-Marie Le Pen auprès d’anciens militaires.

      Les « patrouilles » des Soldats d’Odin. © Page Facebook "Soldats d’Odin Officiels France"
      Les « patrouilles » des Soldats d’Odin. © Page Facebook "Soldats d’Odin Officiels France"
      La multiplicité de ces structures complique la tâche des services. « Dans les grandes villes comme Lyon par exemple, c’est facile, nos clients sont sous nos yeux, considère un analyste. Mais on ignore tout du facho des champs… » Selon un vétéran des services, les groupes violents se montent « là où l’extrême droite est la moins suivie » ou bien où « le maillage gendarmesque est allégé ».
      Dans le Grand Ouest, entre Nantes et Angers, les actions violentes de jeunes d’extrême droite liés aux identitaires ou au GUD ont connu une forte résurgence : « Nez de cochons » pour s’opposer à la construction de la mosquée ; descentes en ville ciblant les personnes noires et arabes aux cris d’« À mort les Arabes, à mort les Noirs », avec une matraque de 25 centimètres, propos suprémacistes et racistes, chasse aux antifascistes, tournée de salons du livre dans l’Ouest pour s’en prendre aux stands des « rouges ». Comme « un faux air d’Orange mécanique » dans le Maine-et-Loire, notaient Le Monde et Ouest-France. À Angers, un bar associatif d’extrême droite est depuis le début de l’année le lieu de réunions de militants et a déjà reçu la visite de la police.

      En Loire-Atlantique, le département voisin, des actes de violence ciblant les migrants, non élucidés, inquiètent aussi : cocktails Molotov contre un squat occupé par des réfugiés ici, coups de feu sur un centre d’accueil là. « À Nantes, cette mouvance est plus visible qu’il y a quelques années », avait réagi le directeur départemental de la police, Jean-Christophe Bertrand.

      Dans le nord de l’Hexagone, à Calais, toute l’ultra-droite semble s’être donné rendez-vous ces dernières années, développant des collectifs et milices en réaction aux camps de migrants. On y a vu, pêle-mêle, le général Piquemal, l’ex-policier Luc Sommeyre, ou encore le groupe « Sauvons Calais » de Kevin Reche, un militant issu du Parti de la France (créé par d’ex-FN) dont le tatouage d’une division SS a fait polémique. En 2016, un épisode avait été très médiatisé : un Calaisien lié à l’extrême droite radicale avait brandi un fusil contre des manifestants lors d’une marche en soutien aux réfugiés.

      À Calais, en janvier 2016, un homme brandit un fusil contre des manifestants lors d’une marche en soutien aux réfugiés.
      À Calais, en janvier 2016, un homme brandit un fusil contre des manifestants lors d’une marche en soutien aux réfugiés.
      À Marseille, le retour des violences de l’ultra-droite est venue des rangs des royalistes de l’Action française (AF), avec des actions coups-de-poing et l’installation en 2014 d’un local dans le fief des antifascistes, suscitant des affrontements. Depuis, l’arrivée de Bastion social, d’inspiration néofasciste, est venue cristalliser les tensions (ce sera l’objet du second volet de notre enquête).

      Ce foisonnement n’est pas sans générer quelques frustrations et tensions. Là où les dirigeants, de peur de poursuites pénales, insistent pour inscrire leur action dans un cadre plus ou moins légal, leurs militants ne l’entendent pas de cette oreille. Ainsi, certains groupes d’autodéfense connaîtraient déjà une hémorragie de leurs effectifs, des membres faisant sécession afin de créer des cellules destinées à mener de réelles opérations clandestines.

      Différentes sources au sein des services de renseignement et de la lutte anti-terroriste soulignent « la faiblesse » induite par les scissions successives de ces groupuscules et surtout leur « amateurisme ». « D’un point de vue opérationnel, ils sont mauvais. Mais mauvais… », s’amuse le responsable de la lutte antiterroriste précité. « D’ailleurs, lors de leurs manifestations, on ne dénombre pas de représentants de pays voisins. Il n’y a pas de coopération internationale, de convergence des luttes comme on le constate avec les mouvements de l’ultra-gauche. » Un haut gradé des services de renseignement insiste sur le fait que les groupes de l’ultra-droite, au fil de leurs dissensions successives, ont « perdu de leur superbe ».

      En revanche, ces mêmes sources constatent avec une certaine appréhension que différents groupuscules incitent leurs membres à s’armer, par un biais légal, en leur recommandant de pratiquer la chasse ou le tir sportif. En octobre 2017, la sous-direction antiterroriste (SDAT) et la DGSI démantelaient une cellule constituée autour d’un certain Logan Nisin. Selon nos informations, on recense parmi ses complices présumés un fils de gendarme, un fils de policier ainsi qu’un élève de l’école de formation des sous-officiers de l’armée de l’air.

      Cette « organisation d’ultra-droite à visée terroriste, la première depuis plusieurs dizaines d’années en France », comme la qualifiera un rapport de la SDAT, projetait des actions violentes contre des migrants, des trafiquants de drogue puis des assassinats politiques – Jean-Luc Mélenchon, puis Christophe Castaner avaient été envisagés comme cibles – dans les Bouches-du-Rhône. Sur l’une de ses pages Facebook, dédiée au terroriste norvégien Anders Breivik, on pouvait lire : « Rebeus, blacks, dealers, migrants, racailles, jihadistes, si toi aussi tu rêves de tous les tuer, nous en avons fait le vœu, rejoins-nous ! » Comme l’avait révélé Le Monde (ici et là), plusieurs suspects avaient à leur domicile des armes « toujours détenues légalement », nombre d’entre eux étant des pratiquants de tir sportif ou des amateurs d’airsoft (un jeu d’équipes en plein air avec des répliques d’armes à feu).

      Cette volonté de s’armer fait craindre aux services « des passages à l’acte ». Avant Logan Nisin, il y a eu le précédent du sergent de l’armée de l’air Christophe Lavigne (deux missions en Afghanistan à son actif). En 2013, sa mère prévient la police : elle redoute la radicalisation de son fils de 23 ans. L’ancien militaire est neutralisé en 2013 par la DGSI, qui le suspecte de projeter d’attaquer une mosquée à côté de Lyon. Un an plus tôt, l’ancien militaire avait jeté un cocktail Molotov sur la mosquée de Libourne (Gironde), ce qui lui avait valu une condamnation pour « dégradation d’un lieu de culte en relation avec une entreprise terroriste ».

      En garde à vue, il avait notamment indiqué qu’il voulait créer des émeutes semblables à celles de 2005 en banlieue. Pour le procureur, l’ancien militaire s’était « testé » pour voir s’il était capable de mener « un projet de plus grande ampleur ». En février 2016, Christophe Lavigne est à nouveau condamné, pour “détention d’armes” : des armes et 200 kilos de munitions ont été saisis chez lui et chez son père, lors d’une perquisition administrative dans le cadre de l’état d’urgence. D’après Le Monde, le jeune homme ne figurait sur aucun fichier de renseignement, n’était encarté dans aucune organisation, mais ne cachait pas, sur Facebook, sa sympathie pour la mouvance identitaire.
      Désormais, l’apport de vrais professionnels de la sécurité se fait sentir. La mouvance apprend à mieux cloisonner ses réseaux. Les membres des groupuscules sont invités à protéger leurs communications en ayant recours à des messageries cryptées. « Cette précaution élémentaire réduira à néant la nocivité des taupes qui ne manqueront pas de tenter de s’infiltrer », explique le site d’un de ces groupes. « Attention : on ne joue plus… »

      Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr.

      Depuis octobre 2017, Mediapart a interrogé des représentants des différents services de renseignement dépendants de la place Beauvau ainsi que des sources à l’intérieur de divers groupuscules afin d’établir un état des lieux de cette mouvance. C’est au cours de cette enquête que nous avons découvert, incidemment, l’influence grandissante des membres de sécurité au sein des groupuscules de l’ultra-droite.

      Contacté, Luc Sommeyre, le dirigeant des Réseaux Rémora, n’a pas répondu. Sollicité par l’intermédiaire de son avocat Xavier Nogueras, Christophe Lavigne n’a pas souhaité faire de commentaires. Nous avons cité de longs passages du mail de réponse de l’association des Volontaires pour la France (VPF).

  • 10 400 caméras piéton, avec le progiciel permettant l’exploitation des données, pour la police et la gendarmerie : Lignes de défense
    http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2018/04/02/10%C2%A0400-cameras-pieton-avec-le-progiciel-perm

    Une entreprise du Maine-et-Loire, Allwan Security, de St Lambert la Potherie (près d’Angers), vient de remporter un marché d’une valeur totale de 2 392 083,33 euros. Elle va fournir 10 400 systèmes complets (5 400 systèmes pour la Police Nationale et 5 000 pour la Gendarmerie Nationale) pour les forces de l’ordre de trois régions : Ile-de-France, Pays de la Loire, Limousin.

  • Quelle est la place des femmes dans l’agriculture biologique ?
    https://www.bastamag.net/Quelle-est-la-place-des-femmes-dans-l-agriculture-biologique

    La fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) organise un colloque sur la place des femmes dans l’agriculture bio, le 10 avril prochain, dans le Maine-et-Loire. Qui sont-elles ? Comment travaillent-elles ? Quels sont leurs engagements dans les instances professionnelles et dans les associations ? Des agricultrices et des sociologues interviendront au fil de la journée. Inscriptions gratuites, avant le 4 avril. La Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) organise un (...)

    ça bouge !

    / #Alimentation_et_agriculture_biologique, #Inégalités

    #ça_bouge_ !

  • New map honors indigenous place names in Canada - UMaine News - University of Maine

    https://umaine.edu/news/blog/2018/02/26/new-map-honors-indigenous-place-names-canada

    New map honors indigenous place names in Canada
    February 26, 2018

    To mark the 150th anniversary of the Confederation of Canada, the Canadian-American Center at the University of Maine has published a new map, “Coming Home to Indigenous Place Names in Canada.” The map honors indigenous place names in Canada and the assertion of indigenous authority through place names.

    Commissioned by Stephen Hornsby, director of UMaine’s Canadian-American Center, “Coming Home to Indigenous Place Names in Canada” was researched and designed by cartographer Margaret Pearce.

    The map depicts indigenous place names across Canada, shared by permission of First Nations, Métis and Inuit communities and people.

    #canada #première_nations #toponymie #mots #noms

  • Gérard Collomb : « Contre les #passeurs, nous allons renforcer les coopérations avec l’Afrique »

    À l’occasion de son déplacement au #Niger, le ministre de l’Intérieur détaille au Figaro les solutions étudiées pour démanteler les réseaux de passeurs.

    LE FI­GA­RO.- Qu’at­ten­dez-vous de votre dé­pla­ce­ment au Ni­ger ? Gé­rard COL­LOMB.- Pour maî­tri­ser les flux mi­gra­toires et ga­ran­tir en France le droit d’asile, nous de­vons lut­ter contre les ré­seaux de pas­seurs par une ac­tion en amont, au plus près des pays d’ori­gine et de tran­sit des mi­grants. Cette ren­contre de Nia­mey, as­so­ciant les mi­nistres de l’In­té­rieur et des Af­faires étran­gères des prin­ci­pales par­ties concer­nées, en Eu­rope comme en Afrique, pour­suit cet ob­jec­tif. Elle réuni­ra des re­pré­sen­tants du Ni­ger, du Tchad, du Ma­li, du Bur­ki­naFa­so, de Mau­ri­ta­nie, de Côte d’Ivoire, de Gui­née, du Sé­né­gal, de Li­bye, d’Al­le­magne, d’Ita­lie, d’Espagne et de la France, sans ou­blier ceux de la Com­mis­sion eu­ro­péenne et de l’ONU. Il se­ra ques­tion de l’ap­pui que nous pou­vons ap­por­ter aux pays d’Afrique pour les ai­der à mieux se co­or­don­ner pour dé­man­te­ler les ré­seaux de tra­fi­quants d’êtres hu­mains. C’était l’en­ga­ge­ment ex­pri­mé par le pré­sident de la Ré­pu­blique au som­met Union eu­ro­péenne Afrique à Abid­jan, avec l’ob­jec­tif de mettre en échec les ré­seaux cri­mi­nels et mettre fin aux vio­lences dont les mi­grants font l’ob­jet.

    LE FI­GA­RO.- Qu’at­ten­dez-vous de votre dé­pla­ce­ment au Ni­ger ? Gé­rard COL­LOMB.- Pour maî­tri­ser les flux mi­gra­toires et ga­ran­tir en France le droit d’asile, nous de­vons lut­ter contre les ré­seaux de pas­seurs par une ac­tion en amont, au plus près des pays d’ori­gine et de tran­sit des mi­grants. Cette ren­contre de Nia­mey, as­so­ciant les mi­nistres de l’In­té­rieur et des Af­faires étran­gères des prin­ci­pales par­ties concer­nées, en Eu­rope comme en Afrique, pour­suit cet ob­jec­tif. Elle réuni­ra des re­pré­sen­tants du Ni­ger, du Tchad, du Ma­li, du Bur­ki­naFa­so, de Mau­ri­ta­nie, de Côte d’Ivoire, de Gui­née, du Sé­né­gal, de Li­bye, d’Al­le­magne, d’Ita­lie, d’Espagne et de la France, sans ou­blier ceux de la Com­mis­sion eu­ro­péenne et de l’ONU. Il se­ra ques­tion de l’ap­pui que nous pou­vons ap­por­ter aux pays d’Afrique pour les ai­der à mieux se co­or­don­ner pour dé­man­te­ler les ré­seaux de tra­fi­quants d’êtres hu­mains. C’était l’en­ga­ge­ment ex­pri­mé par le pré­sident de la Ré­pu­blique au som­met Union eu­ro­péenne Afrique à Abid­jan, avec l’ob­jec­tif de mettre en échec les ré­seaux cri­mi­nels et mettre fin aux vio­lences dont les mi­grants font l’ob­jet.

    LE FI­GA­RO.- Qu’at­ten­dez-vous de votre dé­pla­ce­ment au Ni­ger ? Gé­rard COL­LOMB.- Pour maî­tri­ser les flux mi­gra­toires et ga­ran­tir en France le droit d’asile, nous de­vons lut­ter contre les ré­seaux de pas­seurs par une ac­tion en amont, au plus près des pays d’ori­gine et de tran­sit des mi­grants. Cette ren­contre de Nia­mey, as­so­ciant les mi­nistres de l’In­té­rieur et des Af­faires étran­gères des prin­ci­pales par­ties concer­nées, en Eu­rope comme en Afrique, pour­suit cet ob­jec­tif. Elle réuni­ra des re­pré­sen­tants du Ni­ger, du Tchad, du Ma­li, du Bur­ki­naFa­so, de Mau­ri­ta­nie, de Côte d’Ivoire, de Gui­née, du Sé­né­gal, de Li­bye, d’Al­le­magne, d’Ita­lie, d’Espagne et de la France, sans ou­blier ceux de la Com­mis­sion eu­ro­péenne et de l’ONU. Il se­ra ques­tion de l’ap­pui que nous pou­vons ap­por­ter aux pays d’Afrique pour les ai­der à mieux se co­or­don­ner pour dé­man­te­ler les ré­seaux de tra­fi­quants d’êtres hu­mains. C’était l’en­ga­ge­ment ex­pri­mé par le pré­sident de la Ré­pu­blique au som­met Union eu­ro­péenne Afrique à Abid­jan, avec l’ob­jec­tif de mettre en échec les ré­seaux cri­mi­nels et mettre fin aux vio­lences dont les mi­grants font l’ob­jet.

    LE FI­GA­RO.- Qu’at­ten­dez-vous de votre dé­pla­ce­ment au Ni­ger ? Gé­rard COL­LOMB.- Pour maî­tri­ser les flux mi­gra­toires et ga­ran­tir en France le droit d’asile, nous de­vons lut­ter contre les ré­seaux de pas­seurs par une ac­tion en amont, au plus près des pays d’ori­gine et de tran­sit des mi­grants. Cette ren­contre de Nia­mey, as­so­ciant les mi­nistres de l’In­té­rieur et des Af­faires étran­gères des prin­ci­pales par­ties concer­nées, en Eu­rope comme en Afrique, pour­suit cet ob­jec­tif. Elle réuni­ra des re­pré­sen­tants du Ni­ger, du Tchad, du Ma­li, du Bur­ki­naFa­so, de Mau­ri­ta­nie, de Côte d’Ivoire, de Gui­née, du Sé­né­gal, de Li­bye, d’Al­le­magne, d’Ita­lie, d’Espagne et de la France, sans ou­blier ceux de la Com­mis­sion eu­ro­péenne et de l’ONU. Il se­ra ques­tion de l’ap­pui que nous pou­vons ap­por­ter aux pays d’Afrique pour les ai­der à mieux se co­or­don­ner pour dé­man­te­ler les ré­seaux de tra­fi­quants d’êtres hu­mains. C’était l’en­ga­ge­ment ex­pri­mé par le pré­sident de la Ré­pu­blique au som­met Union eu­ro­péenne Afrique à Abid­jan, avec l’ob­jec­tif de mettre en échec les ré­seaux cri­mi­nels et mettre fin aux vio­lences dont les mi­grants font l’ob­jet.

    LE FI­GA­RO.- Qu’at­ten­dez-vous de votre dé­pla­ce­ment au Ni­ger ? Gé­rard COL­LOMB.- Pour maî­tri­ser les flux mi­gra­toires et ga­ran­tir en France le droit d’asile, nous de­vons lut­ter contre les ré­seaux de pas­seurs par une ac­tion en amont, au plus près des pays d’ori­gine et de tran­sit des mi­grants. Cette ren­contre de Nia­mey, as­so­ciant les mi­nistres de l’In­té­rieur et des Af­faires étran­gères des prin­ci­pales par­ties concer­nées, en Eu­rope comme en Afrique, pour­suit cet ob­jec­tif. Elle réuni­ra des re­pré­sen­tants du Ni­ger, du Tchad, du Ma­li, du Bur­ki­naFa­so, de Mau­ri­ta­nie, de Côte d’Ivoire, de Gui­née, du Sé­né­gal, de Li­bye, d’Al­le­magne, d’Ita­lie, d’Espagne et de la France, sans ou­blier ceux de la Com­mis­sion eu­ro­péenne et de l’ONU. Il se­ra ques­tion de l’ap­pui que nous pou­vons ap­por­ter aux pays d’Afrique pour les ai­der à mieux se co­or­don­ner pour dé­man­te­ler les ré­seaux de tra­fi­quants d’êtres hu­mains. C’était l’en­ga­ge­ment ex­pri­mé par le pré­sident de la Ré­pu­blique au som­met Union eu­ro­péenne Afrique à Abid­jan, avec l’ob­jec­tif de mettre en échec les ré­seaux cri­mi­nels et mettre fin aux vio­lences dont les mi­grants font l’ob­jet.

    Mais que doit-il se dé­ci­der concrè­te­ment ? Nous al­lons ren­for­cer les co­opé­ra­tions avec l’Afrique. Elles ont dé­jà com­men­cé à pro­duire des ré­sul­tats tan­gibles. Le Ni­ger, par exemple, est en train de bar­rer la route du Nord, qui tra­ver­sait le Sa­ha­ra pour al­ler en Li­bye. Il a par ailleurs mis en place des dis­po­si­tifs d’in­ves­ti­ga­tion concrets pour per­mettre l’ar­res­ta­tion des pas­seurs et le dé­man­tè­le­ment des ré­seaux. Le Ni­ger ac­cueille dé­sor­mais un cer­tain nombre de mi­grants éco­no­miques is­sus des pays afri­cains, dont nous or­ga­ni­sons le re­tour avec l’Or­ga­ni­sa­tion in­ter­na­tio­nale pour les mi­gra­tions (OIM). En 2016, Aga­dez était une plaque tour­nante de l’im­mi­gra­tion au nord du Ni­ger. On a pu comp­ter cette an­née-là jus­qu’à 330 000 tra­ver­sées de mi­grants. Ils n’étaient plus que 70 000 à pas­ser en 2017. Les sorties ont donc chu­té dras­ti­que­ment. Quant aux flux d’en­trée au Ni­ger de­puis l’Afrique oc­ci­den­tale, ils ont été sta­bi­li­sés, avec 100 000 clan­des­tins re­cen­sés contre 110 000 l’an­née pré­cé­dente. Ce­la montre qu’il n’y a pas de fa­ta­li­té. Quand on s’at­taque vrai­ment aux pro­blèmes, il est pos­sible de les ré­soudre.

    Mais que doit-il se dé­ci­der concrè­te­ment ? Nous al­lons ren­for­cer les co­opé­ra­tions avec l’Afrique. Elles ont dé­jà com­men­cé à pro­duire des ré­sul­tats tan­gibles. Le Ni­ger, par exemple, est en train de bar­rer la route du Nord, qui tra­ver­sait le Sa­ha­ra pour al­ler en Li­bye. Il a par ailleurs mis en place des dis­po­si­tifs d’in­ves­ti­ga­tion concrets pour per­mettre l’ar­res­ta­tion des pas­seurs et le dé­man­tè­le­ment des ré­seaux. Le Ni­ger ac­cueille dé­sor­mais un cer­tain nombre de mi­grants éco­no­miques is­sus des pays afri­cains, dont nous or­ga­ni­sons le re­tour avec l’Or­ga­ni­sa­tion in­ter­na­tio­nale pour les mi­gra­tions (OIM). En 2016, Aga­dez était une plaque tour­nante de l’im­mi­gra­tion au nord du Ni­ger. On a pu comp­ter cette an­née-là jus­qu’à 330 000 tra­ver­sées de mi­grants. Ils n’étaient plus que 70 000 à pas­ser en 2017. Les sorties ont donc chu­té dras­ti­que­ment. Quant aux flux d’en­trée au Ni­ger de­puis l’Afrique oc­ci­den­tale, ils ont été sta­bi­li­sés, avec 100 000 clan­des­tins re­cen­sés contre 110 000 l’an­née pré­cé­dente. Ce­la montre qu’il n’y a pas de fa­ta­li­té. Quand on s’at­taque vrai­ment aux pro­blèmes, il est pos­sible de les ré­soudre.

    Mais que doit-il se dé­ci­der concrè­te­ment ? Nous al­lons ren­for­cer les co­opé­ra­tions avec l’Afrique. Elles ont dé­jà com­men­cé à pro­duire des ré­sul­tats tan­gibles. Le Ni­ger, par exemple, est en train de bar­rer la route du Nord, qui tra­ver­sait le Sa­ha­ra pour al­ler en Li­bye. Il a par ailleurs mis en place des dis­po­si­tifs d’in­ves­ti­ga­tion concrets pour per­mettre l’ar­res­ta­tion des pas­seurs et le dé­man­tè­le­ment des ré­seaux. Le Ni­ger ac­cueille dé­sor­mais un cer­tain nombre de mi­grants éco­no­miques is­sus des pays afri­cains, dont nous or­ga­ni­sons le re­tour avec l’Or­ga­ni­sa­tion in­ter­na­tio­nale pour les mi­gra­tions (OIM). En 2016, Aga­dez était une plaque tour­nante de l’im­mi­gra­tion au nord du Ni­ger. On a pu comp­ter cette an­née-là jus­qu’à 330 000 tra­ver­sées de mi­grants. Ils n’étaient plus que 70 000 à pas­ser en 2017. Les sorties ont donc chu­té dras­ti­que­ment. Quant aux flux d’en­trée au Ni­ger de­puis l’Afrique oc­ci­den­tale, ils ont été sta­bi­li­sés, avec 100 000 clan­des­tins re­cen­sés contre 110 000 l’an­née pré­cé­dente. Ce­la montre qu’il n’y a pas de fa­ta­li­té. Quand on s’at­taque vrai­ment aux pro­blèmes, il est pos­sible de les ré­soudre.

    Mais que doit-il se dé­ci­der concrè­te­ment ? Nous al­lons ren­for­cer les co­opé­ra­tions avec l’Afrique. Elles ont dé­jà com­men­cé à pro­duire des ré­sul­tats tan­gibles. Le Ni­ger, par exemple, est en train de bar­rer la route du Nord, qui tra­ver­sait le Sa­ha­ra pour al­ler en Li­bye. Il a par ailleurs mis en place des dis­po­si­tifs d’in­ves­ti­ga­tion concrets pour per­mettre l’ar­res­ta­tion des pas­seurs et le dé­man­tè­le­ment des ré­seaux. Le Ni­ger ac­cueille dé­sor­mais un cer­tain nombre de mi­grants éco­no­miques is­sus des pays afri­cains, dont nous or­ga­ni­sons le re­tour avec l’Or­ga­ni­sa­tion in­ter­na­tio­nale pour les mi­gra­tions (OIM). En 2016, Aga­dez était une plaque tour­nante de l’im­mi­gra­tion au nord du Ni­ger. On a pu comp­ter cette an­née-là jus­qu’à 330 000 tra­ver­sées de mi­grants. Ils n’étaient plus que 70 000 à pas­ser en 2017. Les sorties ont donc chu­té dras­ti­que­ment. Quant aux flux d’en­trée au Ni­ger de­puis l’Afrique oc­ci­den­tale, ils ont été sta­bi­li­sés, avec 100 000 clan­des­tins re­cen­sés contre 110 000 l’an­née pré­cé­dente. Ce­la montre qu’il n’y a pas de fa­ta­li­té. Quand on s’at­taque vrai­ment aux pro­blèmes, il est pos­sible de les ré­soudre.

    Quelles formes de co­opé­ra­tion faut-il pri­vi­lé­gier ? À l’is­sue du som­met de l’Élysée du 28 août 2017, sui­vi du som­met Union afri­caine-Union eu­ro­péenne du 29 no­vembre der­nier à Abid­jan, plu­sieurs so­lu­tions ont émer­gé. Nous avons col­lec­ti­ve­ment op­té pour des me­sures de dé­ve­lop­pe­ment, d’aide au contrôle des fron­tières, de créa­tion de fi­chiers d’iden­ti­té, de ren­for­ce­ment des ca­pa­ci­tés po­li­cières et ju­di­ciaires. Des ac­tions de formation des po­lices et gen­dar­me­ries lo­cales sont éga­le­ment en­tre­prises. Nous al­lons faire cette se­maine avec les pays par­te­naires un pre­mier bi­lan des dis­po­si­tifs qui fonc­tionnent et des marges de pro­gres­sion exis­tant en­core. Mais les ré­ad­mis­sions des illé­gaux par leur pays d’ori­gine dans ces ré­gions de­meurent rares, pour ne pas dire qua­si in­exis­tantes… Pour cer­tains pays d’ori­gine oui, pour d’autres on ob­serve un réel ef­fort qui té­moigne qu’il existe des réelles marges de ma­noeuvre. En­suite, pour que ces pays puissent ré­ad­mettre leurs res­sor­tis­sants, en­core faut-il que ceux-ci dis­posent d’une iden­ti­té éta­blie. La consti­tu­tion d’un vé­ri­table état civil dans les pays afri­cains qui en sont dé­pour­vus doit nous ai­der à avan­cer sur ce point. Il re­pré­sen­te­ra d’abord un atout pour ces États dont les ci­toyens cir­cu­le­ront plus fa­ci­le­ment dans le monde. Ce­la fa­ci­li­te­ra éga­le­ment la re­mise des lais­sez-pas­ser consu­laires par les pays de dé­part des mi­grants éco­no­miques, sans les­quels au­cune ré­ad­mis­sion n’est pos­sible si les per­sonnes sont sans pa­piers.

    Quelles formes de co­opé­ra­tion faut-il pri­vi­lé­gier ? À l’is­sue du som­met de l’Élysée du 28 août 2017, sui­vi du som­met Union afri­caine-Union eu­ro­péenne du 29 no­vembre der­nier à Abid­jan, plu­sieurs so­lu­tions ont émer­gé. Nous avons col­lec­ti­ve­ment op­té pour des me­sures de dé­ve­lop­pe­ment, d’aide au contrôle des fron­tières, de créa­tion de fi­chiers d’iden­ti­té, de ren­for­ce­ment des ca­pa­ci­tés po­li­cières et ju­di­ciaires. Des ac­tions de formation des po­lices et gen­dar­me­ries lo­cales sont éga­le­ment en­tre­prises. Nous al­lons faire cette se­maine avec les pays par­te­naires un pre­mier bi­lan des dis­po­si­tifs qui fonc­tionnent et des marges de pro­gres­sion exis­tant en­core. Mais les ré­ad­mis­sions des illé­gaux par leur pays d’ori­gine dans ces ré­gions de­meurent rares, pour ne pas dire qua­si in­exis­tantes… Pour cer­tains pays d’ori­gine oui, pour d’autres on ob­serve un réel ef­fort qui té­moigne qu’il existe des réelles marges de ma­noeuvre. En­suite, pour que ces pays puissent ré­ad­mettre leurs res­sor­tis­sants, en­core faut-il que ceux-ci dis­posent d’une iden­ti­té éta­blie. La consti­tu­tion d’un vé­ri­table état civil dans les pays afri­cains qui en sont dé­pour­vus doit nous ai­der à avan­cer sur ce point. Il re­pré­sen­te­ra d’abord un atout pour ces États dont les ci­toyens cir­cu­le­ront plus fa­ci­le­ment dans le monde. Ce­la fa­ci­li­te­ra éga­le­ment la re­mise des lais­sez-pas­ser consu­laires par les pays de dé­part des mi­grants éco­no­miques, sans les­quels au­cune ré­ad­mis­sion n’est pos­sible si les per­sonnes sont sans pa­piers.

    Quelles formes de co­opé­ra­tion faut-il pri­vi­lé­gier ? À l’is­sue du som­met de l’Élysée du 28 août 2017, sui­vi du som­met Union afri­caine-Union eu­ro­péenne du 29 no­vembre der­nier à Abid­jan, plu­sieurs so­lu­tions ont émer­gé. Nous avons col­lec­ti­ve­ment op­té pour des me­sures de dé­ve­lop­pe­ment, d’aide au contrôle des fron­tières, de créa­tion de fi­chiers d’iden­ti­té, de ren­for­ce­ment des ca­pa­ci­tés po­li­cières et ju­di­ciaires. Des ac­tions de formation des po­lices et gen­dar­me­ries lo­cales sont éga­le­ment en­tre­prises. Nous al­lons faire cette se­maine avec les pays par­te­naires un pre­mier bi­lan des dis­po­si­tifs qui fonc­tionnent et des marges de pro­gres­sion exis­tant en­core. Mais les ré­ad­mis­sions des illé­gaux par leur pays d’ori­gine dans ces ré­gions de­meurent rares, pour ne pas dire qua­si in­exis­tantes… Pour cer­tains pays d’ori­gine oui, pour d’autres on ob­serve un réel ef­fort qui té­moigne qu’il existe des réelles marges de ma­noeuvre. En­suite, pour que ces pays puissent ré­ad­mettre leurs res­sor­tis­sants, en­core faut-il que ceux-ci dis­posent d’une iden­ti­té éta­blie. La consti­tu­tion d’un vé­ri­table état civil dans les pays afri­cains qui en sont dé­pour­vus doit nous ai­der à avan­cer sur ce point. Il re­pré­sen­te­ra d’abord un atout pour ces États dont les ci­toyens cir­cu­le­ront plus fa­ci­le­ment dans le monde. Ce­la fa­ci­li­te­ra éga­le­ment la re­mise des lais­sez-pas­ser consu­laires par les pays de dé­part des mi­grants éco­no­miques, sans les­quels au­cune ré­ad­mis­sion n’est pos­sible si les per­sonnes sont sans pa­piers.

    Comment ce­la s’ar­ti­cule-t-il avec votre pro­jet de loi sur l’asile et l’im­mi­gra­tion bien­tôt en dis­cus­sion au Par­le­ment ? Le texte que nous pré­sen­tons est es­sen­tiel car il vise à faire conver­ger notre lé­gis­la­tion avec celle des pays voi­sins. C’est le cas sur plu­sieurs su­jets comme l’aug­men­ta­tion de la du­rée de ré­ten­tion, la ré­duc­tion du dé­lai de re­cours de­vant la Cour na­tio­nale du droit d’asile ou le ren­for­ce­ment de l’at­trac­ti­vi­té de la France pour les ta­lents étran­gers, où nous nous rap­pro­chons du droit ou des pra­tiques en vi­gueur dans des pays comme l’Al­le­magne ou les Pays-Bas. L’aug­men­ta­tion de la du­rée de ré­ten­tion per­met­tra par exemple d’ob­te­nir plus fa­ci­le­ment des lais­sez-pas­ser consu­laires de la part des pays d’ori­gine.

    Comment ce­la s’ar­ti­cule-t-il avec votre pro­jet de loi sur l’asile et l’im­mi­gra­tion bien­tôt en dis­cus­sion au Par­le­ment ? Le texte que nous pré­sen­tons est es­sen­tiel car il vise à faire conver­ger notre lé­gis­la­tion avec celle des pays voi­sins. C’est le cas sur plu­sieurs su­jets comme l’aug­men­ta­tion de la du­rée de ré­ten­tion, la ré­duc­tion du dé­lai de re­cours de­vant la Cour na­tio­nale du droit d’asile ou le ren­for­ce­ment de l’at­trac­ti­vi­té de la France pour les ta­lents étran­gers, où nous nous rap­pro­chons du droit ou des pra­tiques en vi­gueur dans des pays comme l’Al­le­magne ou les Pays-Bas. L’aug­men­ta­tion de la du­rée de ré­ten­tion per­met­tra par exemple d’ob­te­nir plus fa­ci­le­ment des lais­sez-pas­ser consu­laires de la part des pays d’ori­gine.

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/03/15/01016-20180315ARTFIG00363-gerard-collomb-contre-les-passeursnous-allons-ren

    A lire ici :
    https://www.pressreader.com/france/le-figaro/20180316/281569471253668

    #externalisation #France #asile #migrations #réfugiés
    signalé par @daphne sur twitter #merci

    Article accompagné de cette magnifique #carte


    Une carte qui bourrée de flèches, et de flèches qui ne montrent que les entrées vers la France…
    Il serait intéressant déjà, en un premier temps, de montrer le nombre de « migrants clandestins » qui quittent la France, de manière (plus ou moins) volontaire, ou forcée (notamment renvois Dublin).
    #cartographie #visualisation #frontières #France #préjugés #flèches #invasion #afflux
    cc @reka @isskein

  • New map honors indigenous place names in Canada - UMaine News - University of Maine

    https://umaine.edu/news/blog/2018/02/26/new-map-honors-indigenous-place-names-canada

    New map honors indigenous place names in Canada
    February 26, 2018

    To mark the 150th anniversary of the Confederation of Canada, the Canadian-American Center at the University of Maine has published a new map, “Coming Home to Indigenous Place Names in Canada.” The map honors indigenous place names in Canada and the assertion of indigenous authority through place names.

    Commissioned by Stephen Hornsby, director of UMaine’s Canadian-American Center, “Coming Home to Indigenous Place Names in Canada” was researched and designed by cartographer Margaret Pearce.

    The map depicts indigenous place names across Canada, shared by permission of First Nations, Métis and Inuit communities and people.

    “One of the aims of the map,” Hornsby says, “is to represent Canada in a new way by highlighting the importance of indigenous names for understanding places and landscape features.”

    #canada #premières_nations #peuples_autochtones #cartographie #toponymie

  • Dire les féminicides : Gilberte Chazottes, assassinée par son mari René Couzinet

    Aucune trace biographique de Gilberte Chazottes, elle se maria à Mermoz puis à René Couzinet qui fut son meurtrier, aussi j’ai corrigé sur Wikipédia les textes qui occultent son assassinat. (J’espère que ça restera …) d’autant qu’il a fallut que je tique sur le ils se suicident ensemble et fasse des recherches pour me rendre compte que Gilberte Chazottes ne s’était pas suicidée.

    Modification de Jean Mermoz — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mermoz

    En 1930, Jean Mermoz épouse Gilberte Chazottes, qui, après la mort de Jean, se remariera avec l’ingénieur René Couzinet. Tous les deux se suicideront le 16 décembre 1956[1].

    corrigé par

    (…) Le 16 décembre 1956 Gilberte est assassinée par son mari qui se suicide ensuite.

    –-------
    Modification de René Couzinet— Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/René_Couzinet

    Désespéré, il se suicide avec un revolver en entraînant dans la mort son épouse Gilberte née Chazottes, veuve de Jean Mermoz, le 16 décembre 1956.

    corrigé par

    Le 16 décembre 1956, il assassine sa femme Gilberte, née Chazottes et veuve de Jean Mermoz, avant de se suicider avec un revolver. Il est enterré au cimetière parisien de Bagneux.

    J’ai trouvé les traces de cet assassinat sur https://en.wikipedia.org/wiki/1956_in_aviation

    December 16 – French aeronautical engineer and aircraft manufacturer René Couzinet kills his wife Gilberte (née Chazottes) – the widow of aviator Jean Mermoz – and commits suicide.

    • éléments biographique de Gilberte Chazottes

      http://remb.free.fr/dossier/Biographiejm.htm

      A l’été 1928, son destin semble basculer quand il rencontre, à Bahia Blanca, Gilberte Chazottes, 18 ans, fille d’une famille française installée au Brésil. Gilberte, qu’il épouse le 23 août 1930 à Paris, qu’il aimera sans lui donner une vie de famille normale, pas même un enfant, et qu’il délaissera si souvent pour d’éphémères aventures féminines. Après la mort de Mermoz, Gilberte épousera en secondes noces René Couzinet, l’ingénieur aéronautique ami du pilote, qui avait conçu un de ses avions, le fameux Arc-en-Ciel.

      https://acheterunemaisonausoleil.wordpress.com/2013/09/29/jean-mermoz-et-laeropostale

      Juin 1928
      Jean Mermoz fait la connaissance à Bahia de Gilberte Chazottes, sa future épouse.

      23 Août 1930
      Jean Mermoz épouse Gilberte Henriette Rose Chazottes à la mairie du 15e arrondissement de Paris.

      7 décembre 1936
      Disparition de Mermoz

      https://www.myheritage.fr/names/jean_mermoz

      Gilberte est née le 2 août 1908, à Bahia Blanca Argentine

      confirmation sur
      http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2001/mermoz.htm

      Bahia Blanca
      Cérémonie du souvenir dans la ville natale de Gilberte Chazottes, épouse de Mermoz.

      Le mensonge se poursuit ici
      https://gw.geneanet.org/garric?n=chazottes&p=gilberte
      F Gilberte CHAZOTTESImprimer son arbre
      Née le 2 août 1908 (dimanche) - BAHIA-BIANCA (Argentine)
      Décédée le 16 décembre 1956 (dimanche) - BOULOGNE-BILLANCOURT 92 , à l’âge de 48 ans
      .mit fin à ses jours et à ses nuits, avec son second époux

      Union(s)
      Mariée le 23 août 1930 (samedi) avec Jean l’Archange MERMOZ, Aviateur 1901-1936
      Mariée le 14 octobre 1939 (samedi) avec René COUZINET, Constructeur Aéronautique 1904-1956

      La source semble être http://remb.free.fr/dossier/jean.htm

    • Je suis d’ailleurs surpris que nos journaux désormais ne soient plus capables d’être aussi clairs. « On » dit qu’on a fait des progrès. Ce cas particulier tendrait à démontrer le contraire., Cela mériterait une enquête approfondie, mais il semblerait plutôt qu’on soit dans une époque de régression complète du point de vue du « parler clair » dans les médias. Il y aurait une tendance à l’euphémisation systématique... de peur de choquer les clients/lecteurs et de les faire fuir ? Ou parce que notre société est plus sexiste que jamais ?

    • Bonjour @curieux_de, je te souhaite la bienvenue si tu découvres seenthis.
      J’avoue que pour tes trois questions/propositions, je vais (me garder de te rentrer dans le lard) supposer que tu es sincère, mais passer mon tour car je n’ai pas aucune aptitude pédagogique quand on aborde ainsi le sujet du féminicide.
      Prends ton temps pour lire les messages liés à #culture_du_viol #féminisme et éventuellement #féminicide
      #good_luck #no_troll

    • @biggrizzly, j’ai cru aussi que le féminisme avait fait son œuvre et qu’il n’y aurait pas à recommencer à expliquer les choses, à faire de l’éducatif mais non, rien n’est acquis, il faut sans cesse recommencer, répéter, montrer, se battre pour ne pas se faire étouffer. Ça parait absurde toute cette énergie dépensé pour survivre.
      Et là, c’est quand même une histoire qui a plus de 60 ans, 1956, la révolution sexuelle et le féminisme faudra attendre encore 20 ans sauf que les journaux ne font pas de papiers cadeaux conciliatoires comme aujourd’hui : meurtre passionnel ou coup de folie, non, ils disent bien qu’il l’a tué avant de se suicider.
      Donc, il faut recommencer et montrer que cette culture est biaisée, que par les mots utilisés, elle donne le droit à un homme d’assassiner sa femme et de faire disparaitre ce meurtre dans le vocabulaire de Wikipedia.
      Alors tu vois, il faut persévérer, la preuve, on a des nouveaux venus qui arrivent la bouche en cœur pour demander à quoi ça sert de nommer les féminicides … et j’ai envie de sortir les couteaux.

    • En un seul message, il coche plusieurs cases du bingo tout de même. Et ses autres messages ailleurs sont du même type, sur d’autres sujets, du style, le racisme n’existe pas, et juste après, le féminisme est un racisme... et toute la palanquée du parfait crétin.

      1956, c’est aussi la période où le CNR a fait le nécessaire pour rendre les publications indépendantes du fric... et cette indépendance n’a pas encore été remise en cause.

    • Bonne idée @intempestive
      Désolée, mais c’est un peu fastidieux et long de faire des recherches sur Gilberte car il n’y a pas grand chose sur elle. Je n’ai pas été chercher dans des bibliothèques mais seulement sur internet, et je pense que là est la source des changements problématiques par rapport aux journaux d’époque. Je trouve quelque signes de cette femme sur l’histoire de l’aéronautique et les biographies de René Couzinet mais avec le plus souvent pour unique source … Wikipédia !

      Et sur Wikipédia, les sources c’est internet … l’article anglais https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Ren%C3%A9_Couzinet écrit depuis le 7 janvier 2014 cite en document la bio de Couzinet mis en ligne le 4 mai 2013 (d’après les infos du fichier pdf) par Claude FAIX
      http://www.hydroretro.net/etudegh/arc-en-ciel_atlantique_vol1.pdf qui réécrit le meurtre page 5 en ces termes

      Aigri par tous ces échecs et tentatives infructueuses, oublié par les Services Officiels français et industriels de
      l’aéronautique, le 16 décembre 1956 René Couzinet se donne la mort, accompagné de son épouse. Il avait 52 ans.

      On appréciera le sens dévoué, voire dévoyé, de l’accompagnement … mais qu’est-ce qu’une femme, épouse de héros, pour ces rewriters sinon une accompagnatrice ?

      La page 86 du 2em PDF citée signale les documents consultés :
      Archives Couzinet
      Journal Les Ailes
      Mes Vols (Flammarion)
      Revue Icare
      Revue Trait d’Union

      Il faudrait y chercher ce qui est écrit sur Gilberte pour comprendre à quel moment ça a basculé.
      Claude Faix est en 1966 passionné de modélisme et devint ami du frère de Couzinet http://nvsouffle-aec.asso.fr/crbst_8.html

      L’autre source de départ de l’article en anglais, et aussi en français de WP est plus ancienne, sur l’historique ça remonte à 2006
      http://aerostories.free.fr/constructeurs/couzinet

      Ces nouvelles désillusions expliquent au moins en partie sa fin de vie tragique, quand, le dimanche 16 décembre 1956, il mit fin à ses jours, entraînant dans la mort son épouse, Gilberte, l’ancienne femme de Jean Mermoz.

      Ici la pauvre Gilberte s’est fait entraîner, l’article anglais reprenait le texte mot à mot au début … mais ça a été encore amélioré … ça à l’air de leur faire mal aux doigts d’écrire qu’il l’a abattu !

      Les pages qui nous intéressent, en anglais et français, sont copyrightées Aérostories, 2001 et signées Emmanuel Caloyanni, rédacteur en chef du Courrier de l’Ouest jusqu’en 2013, date à laquelle il devient conseiller média au conseil général du Maine et Loire et auteur d’un livre paru en avril 2003 Rene couzinet de Lindbergh a Mermoz. Si c’est lui, il semble avoir servi à étouffer des affaires de racisme à l’époque du mariage pour tous https://municipales-angers-2014.blogspot.fr/2013/11/la-presse-angevine-est-elle-aux-ordres.html, un journaliste apparemment aux ordres.

      sur WP français c’est toujours repris de la même façon

      Désespéré, il se suicide avec un revolver en entraînant dans la mort son épouse Gilberte née Chazottes, veuve de Jean Mermoz, le 16 décembre 1956.

      Les différents stades sur le WP anglais

      In despair he committed suicide on 16 December 1956, which lead to the death of his wife Gilberte.

      In despair he and his wife committed suicide on 16 December 1956.

      In despair, on 16 December 1956 he killed both himself and his wife Gilberte.

      Le vrai problème est finalement de n’avoir que peu de sources au départ, car le Wikipédia français a diffusé des informations qui ne sont pas seulement mensongères, mais modifient notre représentation de ce féminicide en un accompagnement, voire un souhait personnel (le suicide), ces infos ont ensuite été reprises partout en étant diffusées dans toutes les langues des sites de WP. D’où la nécessité de veiller à la vérification de l’exactitude des sources pour faire cesser ce genre d’idéologie phallocrate.

    • Début de l’article du Monde du 19/12/1956

      LE CONSTRUCTEUR D’AVIONS RENÉ COUZINET met fin à ses jours et entraîne sa femme dans la mort
      http://www.lemonde.fr/archives/article/1956/12/19/le-constructeur-d-avions-rene-couzinet-met-fin-a-ses-jours-et-entraine-sa-fe

      Le célèbre constructeur d’avions René Couzinet a rais fin à ses jours après avoir donné la mort à sa femme, veuve de Jean Mermoz. Découvert hier, le drame s’est déroulé dimanche dans le living-room de l’appartement que le couple occupait dans un immeuble de la porte d’Auteuil, 24, rue Nungesser-et-Coli. Mme Couzinet gisait sur le tapis de la pièce. Elle avait été atteinte d’une balle au cœur alors qu’elle se trouvait dans un fauteuil, d’où elle glissa. Retournant le revolver contre lui et braquant le canon de l’arme contre son front, son mari se tua aussitôt.

      L’heure du drame a pu être précisée : 23 heures. C’est à ce moment-là, en effet, que des voisins, Mme Hornez, épouse du compositeur, et M. Krasniak, industriel, entendirent les coups de feu. Ils ne soupçonnèrent pas un instant qu’il pût s’agir d’un meurtre et d’un suicide, mais crurent à des jeux d’enfants s’exerçant à la carabine. M. René Couzinet et sa femme étaient un couple uni et paraissaient heureux. On les avait vus se promener ensemble la Teille.

      M. René Couzinet n’ayant laissé aucune lettre, les mobiles de son geste seraient difficiles à déterminer si M. Alexandre Couzinet, frère du constructeur, n’avait fourni aux policiers, dont l’enquête est désormais close, une explication parfaitement plausible. Il apparaît en effet que le constructeur d’avions a agi au cours d’une crise de dépression provoquée par les difficultés professionnelles auxquelles il se heurtait.

      la suite est sous #paywall mais retrace le contexte récent tandis qu’un deuxième article plus long retrace l’histoire du constructeur

      UN PRÉCURSEUR GÉNIAL mais un malchanceux homme d’affaires
      http://www.lemonde.fr/archives/article/1956/12/19/un-precurseur-genial-mais-un-malchanceux-homme-d-affaires_2242521_1819218.ht

    • On pourrait faire un parallèle avec les personnes qui tuent avant de se tuer à l’aide de fusils mitrailleurs ou de bombes. Je pense que ça pourrait faire tilt chez certaines personnes de voir une manchette factice de journal qui titre « Le terroriste se donne la mort, accompagné de XX personnes qui étaient venues YYYY ce soir là »

    • Bonjour @phil3, bienvenu, j’ai reçu votre témoignage par mail que vous avez publié brièvement sur un autre post de seenthis. Votre témoignage est très intéressant, pourriez-vous le reposter ici ou m’autorisez vous à le publier ? (en retirant votre numéro de tel)
      En vous remerciant.
      @touti

    • j’ai eu votre message je vous ai répondu mais mon mail est revenu j’ai du mal à correspondre avec ce site pouvez vous me donner un mail ? Je parle de René Couzinet dans le livre que je viens de publier

    • Lorsque vous souhaitez envoyer un mail à une personne sur seenthis, repérez son pseudo puis mettez un @ devant, comme ceci @phil3.
      Sinon mon mail est toutati suivi d’un arobase puis free.fr

    • Je republie ici le témoignage de @phil3

      Je connais bien toute l’histoire
      Elle était une grande amie de ma mère et la marraine de mon frère Jean Louis
      La seule façon de l’avoir pour Mermoz a été de l’épouser Elle avait 20 ans Ma mère et sa sœur furent demoiselles d’honneur

      Mermoz fiancé entretenait toujours une liaison à Paris décidant de rompre sa maîtresse se suicida pendant la Nuit dans leur lit à côté de Mermoz !
      Une fois marié il continua ses multiples liaisons Lorsque le frère de Gilberte que fascinait Mermoz se tua en voulant devenir pilote les relations avec Mermoz se tendirent
      Enceinte il la fit avorter et ensuite elle n’a pas plus avoir d’enfants

      Ma mère était avec Gilberte dans son appartement d’Auteuil lorsque lanouvelle arriva de la disparition de Mermoz La mère de Mermoz s’est très mal comportée alors vis à vis d’elle en l’occultant complètement

      J’ai connu le Couple Couzinet très lié avec mes parents mon père était aviateur pendant 14/18 Il était venu nous rendre visite aux Ponts de Cé en 1956 il testait un bateau à hélice sur la Loire

      Il m’a parlé de son projet de soucoupe volante

      Peu de temps après il tenta de se suicider il fut tiré d’affaire et pour lui donner l’envie de vivre Gilberte lui dit qu’elle l’aimait et qu’elle avait besoin de lui (conversation téléphonique avec ma mère) Et trois semaines après il l’a assassinée alors qu’elle lisait dans son fauteuil puis il s’est tué
      Jamais Gilberte ne se serait suicidée avec lui

      Philippe Grümmer

    • Bonjour, ma lointaine famille partie de France en Argentine au début du siècle fonder les hotels Nogaro (dont celui de Buenos Aires), a très bien connu Mermoz et était restée très amie avec Gilberte. J’ai un disque de Tango dédicacé à Gilberte que Dora Nogaro allait lui porter en 1956 le jour du drame. De ce que je sais, Gilberte était très dépressive, et Dora pensait que le couple s’était suicidé, mais je serais intéressé à mieux connaître vos connaissances Monsieur Grümmer qui nous relient peut-être ?

    • Merci à tout·es les participant·es de ce fil pour avoir rétabli la vérité sur la mort de Gilberte Chazottes.
      Ce fil a été ouvert le 3 février 2018.
      Cela a permis de ne pas occulter que Couzinet est un assassin, puisqu’il a tué sa femme Gilberte d’un coup de revolver.

      En france, les hommages à cet assassin continuent de faire de ce meurtrier un héros de l’aviation, comme si de rien n’était :

      L’Aérodrome de La Roche-sur-Yon - Les Ajoncs
      Le collège public de Chantonnay
      Le lycée professionnel René Couzinet de Challans
      Un des bâtiments de l’ENAC [Toulouse]

      Cela permet aussi de découvrir le peu de traces de la vie de cette femme qui se termine horriblement.

      Du coup, voici une @bonne_nouvelle puisque Wikipédia a fini par changer son texte, je n’ai pas compris de quand cela date précisement.

      Sur la page de Mermoz https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mermoz

      En 1930, Jean Mermoz épouse Gilberte Chazottes, qui, après la mort de Jean, se remariera avec l’ingénieur René Couzinet. Celui-ci se suicidera le 16 décembre 1956 après avoir assassiné Gilberte Chazottes3,4.

      Et sur la page de Couzinet
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Couzinet#cite_ref-3

      Le 16 décembre 19563, il assassine sa femme Gilberte (née Chazottes, veuve de Jean Mermoz) avec un revolver avant de retourner l’arme contre lui. Il est enterré au cimetière parisien de Bagneux.

      #anthologie_seenthis