provinceorstate:new york

  • Pour ma sortie de l’hôpital, pas très mobile, sur béquilles, ne pouvant pas sortir de chez moi, luttant pas mal à la fois contre la douleur après le choc opératoire orthopédique et une certaine forme d’anxiété post anesthésie, mes enfants ont été très gentils avec moi, notamment les grands. Jusqu’à mon gendre, que je ne connais pas bien, et qui a eu la gentillesse de me créer un compte à un service de vidéo à la demande grâce auquel je pourrais regarder autant de films que je veux.

    Je n’ai pas la télévision. Je ne peux pas dire que je ne l’ai jamais eue, mais les quelques fois où je l’ai eue, cela n’a pas duré très longtemps et ce n’était jamais de mon fait, je peux donc dire que les rares fois où j’ai eu la télévision c’était de manière indirecte. Et chaque fois quelques réflexes assez sains de ma part ont fait que je l’ai regardée très peu et de biais.

    Et du coup sans aucune culture télévisuelle, pour singer Grégoire Bouillier dans Le Dossier M. ,la télévision, pour moi, s’est arrêtée dans les années septante, avec la fin de Zorro et l’avénement de Dallas, sans toile de fond télévisuelle donc, j’ai été dans un très grand embarras pour ce qui est de renseigner utilement mon profil pour ce service de video à la demande. Rien que pour le choix de l’image de profil cela n’a pas été simple, puisque m’ont été présentées des centaines de petites vignettes à l’effigie de toutes sortes de personnages auxquels j’ai vraiment peiné à m’identifier, j’ai fini par choisir celui d’un gros animal gris qui a l’air un peu triste, c’était ce qu’il y avait de plus ressemblant.

    Ensuite il a fallu que je choisisse trois films préférés. J’ai cherché La Grande Illusion de Jean Renoir, Nostlaghia d’Andreï Tarkovsky et La Dolce Vita de Federico Fellini, mais force est de constater que cela ne faisait pas partie des choix proposés au contraire de quelques centaines de films dont je n’avais jamais entendu parler. J’ai fini par en prendre trois par défaut et complètement au hasard, notamment un parce qu’il y avait un avion de chasse sur l’affiche et j’aime bien les avions (mon papa était pilote).

    Et à partir de là j’ai décidé de me laisser entièrement faire, de me soumettre à la logique da l’algorithme.

    Après deux semaines d’un ou deux films par jour et de quelques épisodes de séries butinés en suivant les recommandations de l’algorithme, je pense qu’il est temps de faire la liste de toutes les choses dont je suis désormais persuadé. Au plus profond de moi.

    Quand une personne est filmée en train de dire au revoir à ses enfants avant de monter dans sa voiture, une fois sur deux cette dernière explose. Ce qui est très triste. Pour les enfants en question, qui deviennent soit, des terroristes plus tard, soit, au contraire, des spécialistes du déminage.

    Conviction #1

    Le terrorisme, surtout celui islamiste, est le seul vrai cancer de notre société. C’est un cancer prioritaire. Et il ne semble pas y avoir de lien entre la géopolitique, la politique, l’économie, l’écologie et le terrorisme. Pour s’attaquer au terrorisme, il n’existe qu’un seul moyen l’usage de la force contre la force.

    Conviction #2

    Les pays occidentaux ont tous une règle d’or, on ne négocie JAMAIS avec les terroristes, c’est souvent répété, cela doit avoir son importance.

    Conviction #3

    Il ne faut pas généraliser, il existe de très bons Musulmans, de véritables savants qui sont capables de réciter toutes sortes de sourates qui arrivent à point nommé en contradiction des messagers de la haine qui, eux, ont lu le Coran à l’envers, enfin vous voyez ce que je veux dire (je dis cela parce que des fois on voit des Occidentaux qui trouvent un exemplaire du Coran, souvent dans le voisinage d’explosifs et de munitions, à croire que les Islamistes n’ont qu’un seul livre dans leur bibliothèque dans laquelle, par ailleurs, ils et elles rangent leur arsenal, et ces Occidentaux qui n’ont pas l’air d’être au courant qu’ils ou elles le regardent à l’envers par rapport à son sens de lecture original).

    Conviction #4

    Par bonheur des hommes et des femmes au courage immense et à la tête de moyens techniques considérables et sophistiqués ne comptent pas leurs heures pour ce qui est de poursuivre les terroristes. Nous allons le voir on est vraiment dans le sacrifice personnel.

    Conviction #5

    Sans les caméras de surveillance omniprésentes dans des villes comme Londres ou New York, on serait foutu et toutes et tous tués par des terroristes, surtout des kamikazes, qui souvent ne sont que des lâches et qui n’ont pas toujours le courage de se suicider, en fait.

    Conviction #6

    Les hommes et les femmes, mais surtout les hommes, qui risquent tous les jours leurs vies pour que nous on puisse continuer de se bâfrer au barbecue en continuant de roter des bibines en marge de matchs de baseball entre copains, sans craindre qu’à tout moment, nous soyons les victimes d’attaques terroristes absolument dévastatrices, ces hommes et ces femmes donc ne dorment presque jamais et sacrifient leur vie privée dans les grandes largeurs mais ces hommes sont souvent mariés à des femmes qui comprennent qu’un tel devoir passe avant toutes choses et que leurs maris font cela pour le bien du pays et il n’y a pas de plus grands enjeux que le bien du pays et la sécurité nationale. Ce sont aussi elles les héroïnes de la sécurité nationale. Et plus tard les enfants nés de telles unions reprendront le flambeau. Bon sang ne saurait mentir. Surtout si l’un de ces parents est mort dans la lutte antiterroriste, a fortiori dans l’explosion de sa voiture piégée un matin en partant au travail.

    Conviction #7

    Parfois des agents, des policiers, des militaires, bref des personnes qui luttent contre le terrorisme se sacrifient pour éviter des massacres, le plus souvent ces héros qui font le sacrifice ultime sont noirs. Leurs enfants reçoivent alors un drapeau américain plié en triangle. Ce qui est une très belle récompense, ces enfants, souvent des garçons, consolent courageusement leur mère, qui, elle, une femme, pleure comme une madeleine. Faut dire aussi, c’est un peu triste. Mais elles finissent par comprendre la nécessité de ce sacrifice et même elles en conçoivent une grande fierté. Elles ne se remarient jamais.

    Conviction #8

    Ce n’est pas de gaité de coeur que les forces de l’ordre sont parfois contraintes à recourir à la violence et à la torture pour tenter d’extraire in extremis des informations qui vont sauver des centaines, parfois des milliers, de personnes innocentes et c’est tellement pas de gaité de coeur qu’en général de telles scènes de torture sont super bien filmées pour bien montrer que c’est nécessaire. A vrai dire dans les films pas une scène de torture qui ne vienne apporter une information cruciale, ce qui équivaut à dire : la torture cela marche. Ici je glisse une remarque qui ne concerne pas totalement le terrorisme, mais quand ce sont des Nazis de la Seconde guerre mondiale (parce que j’ai aussi regardé deux films dont l’action était située pendant l’occupation) qui torturent des résistants, la torture alors ne fonctionne pas à tous les coups, sauf auprès des plus faibles, des lâches qui n’étaient sans doute pas de vrais résistants, qui finissent par donner les noms de grands chefs de la résistance, qui, sans cette traitrise, ne seraient jamais tombés.

    Conviction #9

    De même lors des interrogatoires d’éventuels complices de terrorisme les enquêteurs et enquêtrices font souvent des propositions de marché avec les personnes qu’elles interrogent et elles respectent TOUJOURS leur parole, c’est à ce genre de choses que l’on voit que ce sont des personnes d’une droiture exceptionnelle parce qu’elles parviennent toujours à surmonter leurs préjugés, mais c’est quand même souvent qu’ensuite les complices de terrorisme déçoivent et trahissent cette confiance et cette droiture, parce qu’on ne peut vraiment pas leur faire confiance. Et le plus souvent quand ces personnes rejoignent inexorablement les forces du mal, au cours d’actions dangereuses les personnes de l’antiterrorisme les tuent dans des cas probants d’autodéfense. Comme ça c’est réglé. Ces terroristes et ces complices ont eu leur chance mais n’ont JAMAIS su en profiter.

    Conviction #10

    Les forces de l’ordre ne sont jamais racistes. Il arrive que certaines personnes des forces de l’ordre aient des préjugés raciaux mais c’est souvent facilement explicable parce qu’en fait le neveu de la belle soeur d’un collègue de leur jardinier faisait partie des victimes de nine eleven, mais par la suite leur partenaire, leur binôme qu’ils et elles n’ont pas choisi, parfois issu de l’immigration récente, arrive à leur montrer qu’il faut surmonter de telles douleurs. Et ils et elles y arrivent très bien. Et à la fin c’est souvent accolades et embrassades à tout va. C’est assez viril et chaleureux, de cette sorte d’accolade américaine dite Hug dans laquelle le fracas des tapes dans le dos est tel qu’il couvre tout potentiel érotique dans le rapprochement des deux corps.

    Conviction #11

    Dans les hommes et les femmes politiques, il y a deux sortes de personnalités, les manipulatrices dont on finit TOUJOURS par découvrir qu’ils et elles ont trempé dans toutes sortes de combines qui les ont enrichies et souvent en mettant la vie des forces de l’ordre et des forces militaires en danger, tout ça pour leurs intérêts personnels (ce qui est quand même très mal), et d’autres qui ont plus des profils d’underdogs et qui finissent TOUJOURS par triompher en dépit d’un parcours jonché d’embûches dont ils et elles se relèvent TOUJOURS. Et à la fin ce sont elles et eux qui sont élus et tout redevient normal et pacifié.

    Conviction #12

    Bien souvent le grand public n’a pas la plus petite idée des épouvantables menaces qui pèsent sur lui à tout moment, périls qui sont heureusement évités in extremis par les forces de l’ordre qui sont toujours là au bon moment, qui sont des héros, ce que l’on sait rarement, et qui ne demandent rien de plus pour de tels actes de bravoure, que des salaires modestes et de pouvoir humer l’air de la ville en paix un vendredi soir et savoir, au plus profond d’eux et d’elles-mêmes, que si ce n’est que rires, fêtes et insouciance autour d’elles et eux, c’est grâce à ce travail de l’ombre qui n’a pas d’autre reconnaissance. Mais cela leur suffit amplement.

    Conviction #13

    En fait tous les peuples sont amis, c’est juste quelques tarés, notamment islamistes, qui font régner la terreur parce qu’ils et elles voudraient qu’on soit tous religieux de la même manière, la leur, mais heureusement, Dieu merci, il y a des hommes et des femmes d’exception qui veillent sur nous.

    Conviction #14

    La vidéosurveillance c’est très important, ça permet de surveiller les terroristes avant qu’ils et elles n’aient le temps de perpétrer un attentat, ou, si les terroristes parviennent quand même à faire exploser leur bombe ou que sais-je, ça permet de reconstituer la manière dont ils et elles ont procédé et de retrouver leurs complices. La vidéosurveillance est au coeur de tout, sans elle aucun espoir. Les professionnels de la vidéosurveillance savent tout de suite qui est qui sur les images, les personnes comme vous et moi qui ne font rien de mal, et qui n’ont rien à cacher, et les terroristes, à vrai dire les personnes derrière les écrans de vidéo surveillance sont tellement débonnaires que des fois elles voient de petits larcins en direct mais comme elles ont d’autres chats à fouetter, elles ferment gentiment les yeux sur ces délits mineurs, presque elles feraient des compilations de ces petits délits pour les fêtes de fin d’année dans le service, c’est vraiment vous dire que la vidéo surveillance c’est pour les terroristes. Qui sont ultra-minoritaires.

    Conviction #15

    Il arrive parfois, malgré tout, que certaines choses se superposent à la vidéo surveillance ou que les forces de l’ordre mal renseignées commettent des erreurs et arrêtent momentanément des personnes qui ne sont pas du tout impliquées dans le terrorisme, de telles erreurs sont toujours très vite corrigées et les forces de l’ordre admettent volontiers leurs erreurs et produisent des excuses sincères qui sont bien comprises et bien acceptées, surtout quand on explique à ces personnes arrêtées par erreur qu’il y avait des enjeux de sécurité nationale et on s’excuse, ne vous excusez pas vous ne pouviez pas savoir.

    Conviction #16

    Grâce à une technologie d’extrême pointe, les services antiterroristes parviennent à faire survoler n’importe quel endroit de la planète instantanément avec des satellites et des drônes qui leur permettent systématiquement de déterminer qui est qui qui dit quoi à qui et qui qui donne quoi à qui etc… La technologie de pointe en question est tellement puissante qu’elle ne semble jamais sujette à la moindre défaillance et semble produire des temps de réponse prodigieusement instantanés et exempte de tout décalage horaire, le contribuable en a pour son argent question technologie et moyens techniques.

    Conviction #17

    Quand un ou une responsable entre dans une réunion, dès qu’il ou elle enfonce rageusement une touche de la télécommande du vidéo projecteur, on tombe pile sur la bonne image, le bon enregistrement, la bonne photocopie du bon document. La technologie est notre meilleure amie. Et les personnes de l’antiterrorisme qui l’utilisent n’ont généralement qu’une seule commande à taper sur leur clavier pour faire apparaitre à l’écran suspects et preuves.

    Conviction #18

    Les personnels des différentes agences qui luttent contre le terrorisme ont souvent des scrupules à propos de la manière dont elles obtiennent des informations, notamment grâce à la technologie, il y a des tas de contraintes juridiques qui sont suivies à la lettre et, seulement de temps en temps, quand vraiment il s’agit de sauver des centaines de vies, alors il arrive que l’on enfreigne de telles limitations juridiques, mais par la suite on se rend bien compte que c’était un mal nécessaire et que de toute manière tout le monde n’a rien à cacher donc c’est un moindre mal.

    Conviction #19

    Les hommes et les femmes politiques qui sont en première ligne de la sécurité nationale n’ont pas nécessairement d’ambition politique, ce serait mal les connaitre et les juger, leur première préoccupation c’est de servir le pays et ses habitants.

    Conviction #20

    Toutes les différentes agences anti terroristes travaillent main dans la main et parviennent parfaitement à mettre de côté leurs éventuels différends quand il s’agit de lutte contre le terrorisme, il y a même parfois des rencontres étonnantes entre les personnels de ces différentes agences qui peuvent aller jusqu’à l’amour charnel.

    Conviction #21

    A la Maison Blanche personne ne dort plus de trois heures par nuit. Et quand le président des Etats-Unis recommande à ses aides de rentrer chez eux pour aller faire une bonne nuit de sommeil parce que la journée de demain est porteuse de nouveaux défis, en général il est déjà bien plus de minuit. C’est aussi cela servir.

    Conviction #22

    Quand un ou une agente spéciale s’approche d’un ordinateur, il ou elle n’a généralement pas besoin ni de le démarrer ni de se connecter, encore moins de lancer le programme dont il ou elle a besoin, direct il ou telle tape les termes de sa recherche et en général le temps de réponse est instantané et souvent s’affiche automatiquement sur un grand écran où ses supérieurs peuvent constater qu’il ou elle trouve beaucoup plus souvent qu’il ou elle ne cherche.

    Conviction #23

    A vrai dire les personnes qui travaillent à l’antiterrorisme cherchent peu et trouvent rapidement. Ils sont très forts. Ils ne se trompent presque jamais. Et quand ils sont dans l’erreur, c’est seulement momentané, et quand ils et elles finissent par recoller les morceaux du puzzle alors Gare !

    Conviction #24

    Les rapports que le président des Etats-Unis entretient avec les autres dirigeants sont systématiquement cordiaux et pondérés sauf quand les dirigeants de petits pays insignifiants commencent à casser un peu les couilles du président et alors le ton monte et le président des Etats-Unis menace de l’usage de la force en faisant par ailleurs état d’un truc que ses services secrets ont découvert récemment et c’est la déconfiture du dirigeant du petit pays insignifiant, il faut voir sa tête.

    Conviction #25

    Pour travailler à la Maison-Blanche, il est recommandé aux femmes d’avoir de jolies jambes et de belles poitrines. Quand une femme a plus de cinquante ans elle est impérativement première ministre d’un autre pays. Elle n’est alors plus tenue d’avoir de jolies jambes et ou une belle poitrine.

    Conviction #26

    Les enquêtes de l’antiterrorisme vont à toute allure, une autopsie peut ne prendre d’une petite heure, une analyse balistique est en général instantanée, de même que d’éplucher des relevés bancaires d’un magnat de la drogue, il faut dire avec les moyens techniques qu’on leur alloue c’est un peu normal non ? Et c’est même pour cela qu’on les leur alloue, c’est pour le bien et la sécurité de toutes et tous.

    Conviction #27

    Les terroristes islamistes ont vu, et étudié dans le détail, The Mandchourian Candidate de John Frankheimer donc quand ils rendent de prisonniers et des otages, on n’est jamais trop prudents pour ce qui est de les surveiller étroitement parce qu’il y a de grandes chances pour qu’ils soient devenus des terroristes islamisées eux-mêmes.

    Conviction #28

    On peut TOUJOURS se fier à des agents du Mossad.

    Conviction #29

    Il arrive parfois que des agents et des agents de l’antiterrorisme outrepassent leurs droits, notamment dans la surveillance de quidams, ils et elles en ont parfaitement conscience, mais ils et elles suivent des intuitions imparables et voient des postes que personne n’avaient vues avant elles et eux, et même ils et elles jouent souvent leur carrière dans de telles enfreintes de la loi, mais par la suite on trouve toujours un juge ou que sais-je pour reprendre la situation et lui donner des allures légales.

    Conviction #30

    Quand une agence ou un agent de l’antiterrorisme est tellement pris par le travail qu’il ou elle en arrive à manquer l’anniversaire d’un neveu ou d’une nièce adorées, il ou elle trouve toujours le moyen de se faire pardonner auprès de l’enfant et de ses parents, avec les parents c’est facile il suffit d’invoquer le devoir et la sécurité nationale.

    Parallèlement à toutes mes convictions nouvelles en matière de terrorisme j’ai également appris que le soleil ne se couchait jamais dans le monde de l’antiterrorisme, il n’y a pas de décalage horaire très marquant entre le Moyen Orient et les Etats-Unis d’Amérique (pas même à l’intérieur même des Etats-Unis), que les rues de New York et d’autres grandes villes avaient été interdites d’accès aux personnes obèses, aux vieilles personnes et aux personnes vagabondes, qui quand elles apparaissent sont le plus souvent des agents sous couverture, que dans un film qui traite de terrorisme plus historique, en décembre 1975, à Vienne en Autriche, il y avait encore des feuilles aux arbres, que pour les besoins d’un scénario, des jeux olympiques pouvaient avoir lieu, à tout moment, et là au feuillage vert printemps des arbres, on peut penser que désormais les JO d’été ont lieu en avril. Il est également possible de copier le contenu d’un disque dur ou d’un serveur en une poignée de secondes sur des cartes mémoires ultra compactes, sont bien équipés les gus.

    Bref ça file un peu les jetons tout de même ce terrorisme, surtout celui islamiste mais bon on est quand même bien protégés, par des gars et des filles qui sont prêtes à se sacrifier pour nous et qui peuvent s’appuyer sur des caméras de surveillance un peu partout, ce serait même bien d’en mettre davantage.

    #pendant_qu’il_est_trop_tard

    • @aude_v J’ai mis un moment avant de comprendre ta question, je présume que tu parles d’une série qui s’intitule 24 heures chrono . Je n’ai pas regardé une série entière, d’ailleurs je ne suis pas sûr d’avoir regardé un épisode de quelques séries que ce soit en entier, j’ai butiné pour ce qui est des séries qui est un format qui me convient mal. Les films en revanche je les ai tous, presque tous, regardés en entier pour mieux forger mes nouvelles convictions.

    • @philippe_de_jonckheere , ton texte m’a rappelé celui ci :

      https://lundi.am/Mieux-comprendre-la-police-avec-Engrenages

      Engrenages est une série policière française. A chaque saison la même équipe d’enquêteurs va résoudre un meurtre. A chaque fois la victime était en lien avec un milieu différent. A la saison 4, ce fut celui des « jeunes autonomes ». Le portrait qu’en fit cette série fut terrifiant.

      Ce texte, dans un style lundimatin, partait de cette saison pour en tirer quelques réflexions sur la police.

    • @parpaing

      Je n’avais pas vu passer ce texte sur Lundimatin ou alors j’avais du juger hâtivement que je n’en tirerais pas bénéfice parce que cela parlait de la télévision, domaine dans lequel je n’ai donc aucune connaissance et ne souhaite pas en acquérir. Mais oui, bien sûr, nous parlons bien de la même chose.

      Et tu vois il faut croire que je suis constant sur cette ligne parce que ton commentaire m’a rappelé ces deux passages de Raffut

      … mais le téléphone a sonné, j’ai pensé que ce serait la mère d’Émile qui me rappellerait, ça va vous suivez toujours ? Mais non, il s’agissait du gardien de police qui me disait que la garde à vue de l’agresseur de votre fils va être prolongée de vingt-quatre heures, d’une part parce que les témoignages sont non concordants sur les causes du différend, mais aussi parce que le procureur de la République, quand on y pense, procureur de la République, ça en impose salement, on imagine facilement quelque patriarche à barbe blanche et fort coffre tonnant des rodomontades contre les impétrants, poursuivant de tirades quasi en alexandrins des aigrefins au ban de la société bien gardée, et la bonne morale avec elle, par pareil cerbère, bref le procureur de la République demande que votre fils soit présenté dans un institut médicolégal pour être examiné par un médecin légiste. Alors là autant vous le dire tout de suite j’ai beau ne pas être particulièrement spectateur d’une part de la télévision, je n’ai pas la télévision, ni, d’autre part, de films policiers, genre que je déteste, sur le sujet j’ai même des vues assez tranchées, j’aimerais en effet qu’on m’explique, une mauvaise fois pour toutes, comment il se fait que l’on dépense, que l’on ait dépensé, des hectomètres de pellicule de cinéma tout à la gloire de l’action policière, et pour ainsi dire pas du tout, peut-être quelques centimètres de-ci de-là, pour les éboueurs, dont l’action est à mon sens plus urgente, quotidienne, leurs rares grèves nous le rappellent chaque fois, que celle plus ponctuelle et exceptionnelle de la police, mais je m’emporte, il n’empêche, nul n’entend la phrase pour que votre fils soit examiné par un médecin légiste sans imaginer votre fils allongé sur une paillasse, le ventre ouvert et froid, un médecin légiste poussiéreux, c’est le même acteur que pour le procureur de la République, mais mal rasé et légèrement grimé, le médecin légiste poussiéreux, donc, notant scrupuleusement le poids de chaque organe pour mieux se prononcer sur les causes de la mort de votre fils tout en statuant que par ailleurs, de toute façon, il était condamné par une leucémie qui n’avait pas encore été décelée, quand on n’a pas la télévision et qu’on ne la regarde pas, voire jamais, on la regarde encore trop.

      Et

      Et que les deux nuits que Youssef avait passées au commissariat aient été, pour l’avocat, la première, l’occasion d’une bonne soirée télévision, la chaîne Arte entamait un cycle consacré au cinéaste Otto Preminger, avec ce soir-là donc, Autopsie d’un meurtre avec James Stewart et la musique de Duke Ellington, c’était le lm préféré de tous les avocats et celui de Youssef ne dérogeait pas à la règle, et la deuxième, d’un dîner, le mardi soir donc, chez des amis, lui est avocat aussi et elle, organisatrice de séminaires dans le monde des a aires, oui, un mardi on s’excuse mais avec l’emploi du temps de ces mes- sieurs on ne va pas reporter le dîner aux calendes grecques, là aussi le cinéma, surtout lui, nous o re une très vaste palette des tranches de vie que l’on prête aux avocats, notamment une vie sociale riche et intense en même temps que simultanée à des a aires complexes, nécessairement complexes, qu’ils ont à traiter et qui peuplent leur esprit jusqu’à un encombrement qui les empêche de pro ter pleinement de cette vie sociale enviable seulement en apparence. Décidément on ferait bien de s’interroger sur cette propension du cinéma de fiction à brosser d’aimables tableaux d’une certaine catégorie sociale, en plus d’un cinéma tout acquis aux œuvres policières.

  • Opinion | New York’s Amazon Deal Is a Bad Bargain - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/11/14/opinion/new-yorks-amazon-deal.html

    The city has what the company wants, talent. Why pay them $1.5 billion to come?

    Amazon wants to develop a four-million-square-foot campus by the East River because of the talent that resides in New York. Lots of it. According to the Metropolitan Policy Program at the Brookings Institution, New York has more than 320,000 tech workers in the labor pool, the most in the nation. (Washington is second.) That talent commands high salaries, great benefits and won’t move to Pittsburgh or Austin or any other of the perfectly nice cities that tried to woo the online giant.

    Which raises the question: If New York has what Amazon wants, why is it paying the company so much to make the move? Mayor Bill de Blasio and Gov. Andrew Cuomo, who offered to replace his given name with the company’s to land the deal, are doing a victory dance.

    But the plan calls for the state to dispense $1.525 billion to the company, including $1.2 billion from its Excelsior program, which will reimburse Amazon $48,000 for every job. Another state agency, Empire State Development, will offer $325 million to the Amazonians tied to real estate projects. As for the city, Amazon can apply for tax credits that could be worth north of $1 billion from programs known as ICAP and REAP that reward companies for job creation generally, and outside Manhattan specifically. (And the campus is in a federal redevelopment area that qualifies for corporate tax breaks, letting the company’s major stockholder, the world’s richest man, keep more of his wealth.)

    Oh, and Amazon wants a helipad for its chief executive, Jeff Bezos. No problem.

    The prospect of handing Long Island City over to a company recently valued at $1 trillion seems distorted to some Queens politicians. They sense gentrification by fiat — another neighborhood sacrificed to the tech elite.

    “I welcome the jobs if it means Amazon investment in L.I.C. infrastructure, without us having to pay a ransom for them to be here,” said the neighborhood’s state senator, Michael Gianaris.

    That is, rather than the state and the city paying off Amazon, Amazon should be required to invest in the subways, schools and affordable housing. It could also be required to include job guarantees for lower-income residents of Long Island City, not just flimsy promises of job training.

    #Amazon #New_York #Strategie_economique

  • #Canada registers sixfold increase in US citizens seeking asylum in 2017

    Americans were the third largest group seeking asylum, spurred by fears they would be deported by the Trump administration

    Tiroude and Gislyne are Haitians by birth and migrants by necessity.

    The couple’s 18-month-old daughter, however, was born in Fort Lauderdale, and – as an American by birth – she is part of a growing number of US citizens seeking refuge in Canada.

    In 2017, some 2,550 US citizens applied for asylum in Canada – an increase of more than sixfold from 2016 and the largest such number since at least 1994, according to data from Immigration, Refugees and Citizenship Canada.

    Americans were the third largest contingent of asylum seekers in 2017, after Haitians and Nigerians. The vast majority are children born to Haitian parents, according to experts.
    Daughter of Haitians, 10, urges Trump to extend families’ protected status
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    “Most of the Americans applying for refugee status are the children of non-residents,” says Stéphane Handfield, a Montreal-based immigration lawyer. “They are US citizens because they were born there, but they come across the border with their parents because they don’t want to be separated.”

    Trump has repeatedly said he wants to find a way to end birthright citizenship, although legal scholars say this is impossible.

    Tiroude and Gislyne fled Haiti for Brazil in 2014, in search of work and safety after Gislyne was targeted for her advocacy.

    Two and a half years later, they headed north after Tiroude lost his job, entering the United States in November 2017 – just as the Trump government announced that it wanted 59,000 Haitians living legally in the US to leave the country.

    In May, the couple moved again – this time with a newborn baby – becoming some of the roughly 6,000 Haitian asylum seekers who fled the US for Canada last year.

    “We left because President Trump said he wanted to deport people,” said Tiroude, who, like his wife, didn’t want his last name used.

    The family flew from Florida to Plattsburgh, New York, and crossed into Canada by way of Roxham Road in Quebec, a remote section of the border which has become a well-trodden path for asylum seekers.

    Because they crossed the border “irregularly” they were quickly arrested. They claimed asylum and were eventually released to await their hearing in front of Canada’s Immigration and Refugee Board.
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    They chose their destination largely because of a tweet by Justin Trudeau welcoming to Canada “those fleeing persecution, terror and war” – which came just as Trump made his first attempt to bar refugees from majority Muslim countries.
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    Tiroude and Gislyne originally fled Haiti because Gislyne had been targeted by political rivals for her advocacy work. “If I go back to Haiti, I die. It’s that simple,” she said.

    But their odds aren’t good; last year, only about one in four Haitian asylum applicants were successful.

    They would be compelled to return to an unstable country still reeling from the 2010 earthquake and near-chronic political unrest. For their two children – their son was born in October – Haiti is a foreign country.

    “Going to Haiti as a parent is dangerous. For my kids it’s worse because they don’t know it. They won’t know how to speak Creole,” Tiroude said. “We’re very pessimistic, because they’re starting to deport people.”

    Since Trudeau’s tweet, his government’s welcome for asylum seekers has cooled notably, with Ralph Goodale, the country’s public safety minister, saying that there was no “free ticket” into Canada.

    Canada’s border agency hopes to increase deportations of failed refugee claimants by up to 35%, according to a recent investigation by the CBC, Canada’s public broadcaster.

    Meanwhile, Trudeau’s Liberal government – under increasing political pressure over immigration – has dispatched officials to Haiti and Nigeria in an attempt to convince would-be asylum seekers to stay put.

    Tiroude said he was aware of the backlash against migrants, though he is facing bigger issues. His immigration hearing was recently postponed for a second time, leaving him and his family in limbo once again. “We are pessimists. We don’t know when our turn will be. We are waiting. We hope it works,” he said.


    https://www.theguardian.com/world/2018/nov/14/us-citizens-seeking-asylum-canada-increases-immigration-refugees
    #USA #Etats-Unis #asile #migrations #réfugiés #Haïti #réfugiés_haïtiens #réfugiés_américains

  • In Superstar Cities, the Rich Get Richer, and They Get Amazon - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/11/07/upshot/in-superstar-cities-the-rich-get-richer-and-they-get-amazon.html

    In that sense, we look naïve in even raising the question that this could have gone to a different kind of Midwestern, heartland place,” Mr. Muro said. “There wasn’t really an alternative.”

    By choosing to go where high-skilled workers and other prosperous companies already are, Amazon will effectively ensure that more companies follow it in turn. Opportunity will concentrate further. The differences between, say, New York and Scranton, Pa., will widen. This divergence, underway for about 30 years, has accelerated since the Great Recession.

    (…) “The divide between prosperous and distressed regions is growing wider. And it’s because of things like this.”

    #concentration #technologie #inégalités #territoires

  • From New York to Michigan, is a wave of ’anti-Israel’ Democrats about to reshape U.S. politics - U.S. News - Haaretz.com

    https://www.haaretz.com/us-news/.premium-from-new-york-to-michigan-is-a-wave-of-anti-israel-democrats-about

    In a three-part video series, Haaretz’s Allison Kaplan Sommer explains how Israel, anti-Semitism and the Jewish vote are affecting the Midterms – and what the results could mean for all three.
    Allison looks at the various key races and the likelihood of Democrats taking the House of Representatives, while Republicans will keep the U.S. Senate – unless of course a synagogue president in Nevada can take down the Republican incumbent as part of a blue wave across states like Arizona and Florida.
    Part 1: Allison discusses some of the key races involving Jewish candidates and voters. It used to be that the American Jewish community could really unite around and rally together in order to keep their communities strong and safe. The mantra, the key word, for successfully supporting Israel and fighting anti-Semitism in America used to be bipartisan – but anyone paying attention now knows times have changed.

  • Authorities probing immigrant Saudi sisters’ mystery deaths
    https://apnews.com/094178ff98c34dfa89b372c963193757

    Their mother told detectives the day before the bodies were discovered, she received a call from an official at the Saudi Arabian Embassy, ordering the family to leave the U.S. because her daughters had applied for political asylum, New York police said Tuesday.

    #assassinats #arabie_saoudite

  • Gaîté Lyrique | Données fantômes : ce qui n’est pas compté et qui compte
    https://gaite-lyrique.net/article/donnees-fantomes-ce-qui-nest-pas-compte-et-qui-compte

    Certaines données sont collectées, d’autres sont manquantes. Qu’est-ce qui préside à ce choix ? L’artiste et chercheuse nigérienne-américaine Mimi Onuoha interroge les façons dont les individus sont catégorisés. Elle s’attache à mettre en évidence que la collecte, l’enregistrement et l’archivage des données sont liés aux questions de contrôle et de pouvoir.

    Le fait qu’un groupe de fans inconditionnels de la comédie musicale Hamilton ait créé un document partagé recensant l’intégralité des paroles avant même que la bande originale du spectacle ne soit commercialisée méritait par exemple de figurer dans cette liste. Autre exemple : en 2016, un utilisateur de Reddit a mis à disposition les métadonnées de toutes les histoires publiées à ce jour sur fanfiction.net, un site connu pour ses fictions écrites par des fans.

    Et ainsi de suite : le nombre de ballons de football produit quotidiennement par l’usine Wilson Sporting Goods de la ville d’Ada, dans l’Iowa (soit 4000 en 2008) ; le nombre de hot-dogs avalés par les Américains à chaque fête de l’Independance Day (soit 150 millions selon les dernières estimations) ; l’emplacement de toutes les toilettes publiques d’Australie (plus de 17000)."
    Qu’est-ce qu’une donnée ?

    "Mitchell Whitelaw, universitaire australien, définit les données comme « des mesures extraites du flux de la réalité ». En général, lorsqu’on pense à de grands ensembles de données, il s’agit de choses importantes : le recensement d’une population, les données de l’Organisation mondiale de la santé, et toutes les informations amassées par les grandes entreprises comme Google, Amazon ou Facebook.

    De ce point de vue, cette définition est admirablement concise et efficace. L’emploi du verbe « extraire » désigne avec pertinence les données comme des matières premières. De la même manière que Shosana Zuboff parle de « capitalisme de surveillance » en expliquant que le capitalisme actuel monétise des données recueillies par le biais d’une surveillance généralisée, la formulation de Mitchell Whitelaw évoque la conception des entreprises : les données sont des ressources à exploiter. Dans une société capitaliste, enregistrer des données ne peut être que bon pour les affaires. Le monde est ainsi enregistré, classifié, rendu déchiffrable, rentable.

    Plus loin dans le livre, les auteurs soulèvent un point déterminant de cette classification du monde. « Aucun système de classification n’est capable d’organiser la réalité pour tout le monde », préviennent-ils. « Exemple : le rouge, l’orange et le vert des feux tricolores ne fonctionnent pas pour les personnes non voyantes, elles ont besoin d’un signal sonore. Si l’on considère ces schémas de classification comme le moyen d’organiser le passé, il est facile d’oublier ceux qui en ont été exclus. »

    Quant à ma liste, son rapport direct avec ces concepts d’extraction de ressources et de surveillance omniprésente n’est pas forcément évident. Elle regroupe des ensembles de données qui sont peut-être assez inédits, mais ils sont le summum de la quantification, ce sont des faits extraits de pans insolites de la réalité. Une définition plus simple me vient à l’esprit.

    Données : choses que nous mesurons et qui comptent à nos yeux.

    C’est ce qui fait toute la beauté de cette étrange liste. Si la définition de Mitchell Whitelaw décrit le monde comme n’étant qu’une immense source de matières premières à extraire pour remplir les cellules bien alignées d’un fichier Excel, la mienne affirme l’inverse : tous les ensembles de données sont créés par des êtres humains dans un but bien précis.❞

    Missing Datasets : les informations manquantes

    "Voici quelques exemples de données que nous ignorons :

    Le nombre de personnes vivant dans des sous-locations illégales à New York,
    La traçabilité des armes vendues aux États-Unis et les informations sur leurs propriétaires,
    Le nombre de gens expulsés des États-Unis selon l’État où ils vivaient,
    Le nombre de Rohingyas en Birmanie.

    J’emploie le terme « Missing Datasets », pour désigner ces informations manquantes, angles morts d’un monde qui semble aujourd’hui criblé de données. Autant de fantômes qui font penser à la liste scotchée sur un coin de mon bureau. Ces données représentent tout autant la réalité de notre monde, summum d’une quantification qui a été mise de côté. Nous ne mesurons que les choses qui nous intéressent suffisamment. Les données manquantes ont aussi de la valeur, mais elles ne peuvent pas être mesurées.

    La complexité et le désordre de ces données sont passionnants, car elles trahissent un certain type de pouvoir. Une absence toujours remarquée laisse entrevoir le spectre d’un autre monde, où les priorités seraient différentes. Aucune donnée n’existe sur les violences policières faites aux Amérindiens, mais que se passerait-il si c’était le cas ?

    Ces données manquantes n’apportent aucune réponse, mais elles font office de rappel cinglant : nous sommes responsables de la manière dont nous cataloguons le monde. En choisissant les données à prendre en compte et en leur allouant une crédibilité, nous déterminons les limites de notre monde. Si tel est le cas, alors nous sommes aussi capables de changer cet état de fait, et à chaque instant, de changer notre monde."

    #Données #Données_manquantes #Classification

    merci @fil, c’est passionnant

  • Géographie du souvenir. Ancrages spatiaux des mémoires de la #Shoah

    Comme l’écrit Denis Peschanski dans sa préface, le livre de #Dominique_Chevalier apporte une pierre importante aux études sur la Shoah et, de manière plus générale, à la réflexion sur les relations entre mémoire et #espace qui furent au cœur des travaux de Maurice Halbwachs. L’ambition de l’ouvrage est en effet d’articuler des régimes de spatialité à des régimes d’historicité, voire de #mémorialité, dans la lignée de la réflexion alimentée depuis les années 1990 sur les « lieux spatiaux », alors même que la notion de « #lieux_de_mémoire » esquivait en partie la relation au territoire.

    Pour mener à bien son entreprise, Dominique Chevalier définit une problématique, un objet, des espaces et une méthodologie. Les politiques mémorielles et patrimoniales de la Shoah, dans leur dimension spatiale, constitue l’objet de cette recherche dont le pari est d’étudier sous l’angle géographique les différentes formes de territorialités et de mémorialités des principaux musées-mémoriaux urbains mondiaux consacrés au judéocide. Les connexions entre échelles spatiales, échelles temporelles et échelles mémorielles, corrélées aux relations des rapports sociaux/spatiaux permettent la co-construction et la co-production de lieux de mémoire singuliers si remarquables qu’il paraît tout à fait légitime de parler de « régime de spatialité », nous prévient l’auteur (p. 18). Le questionnement se déploie alors dans plusieurs dimensions : géopolitique d’abord, territoriale ensuite, spatiale, à l’intérieur des musées, pour finir. C’est ainsi que, de l’échelle la plus réduite à la plus grande, se constitue un continuum entre des espaces distincts qui dessinent in fine une forme de mondialisation de la mémoire de la Shoah, tissée de circulations intenses. Encore fallait-il échapper aux pièges que tend la mémoire de la Shoah d’un continent à l’autre : aux États-Unis, le terme de « survivor » désigne tous les Juifs ayant survécu aux années 1930 et 1940, y compris ceux installés en Amérique, alors que celui de « rescapé », dans la tradition européenne et israélienne, ne désigne que ceux qui survécurent à l’expérience des camps.

    Quelles sont les répercussions spatiales, géographiques et géopolitiques de cette mémoire qui semble constamment et partout présente, bien au-delà des lieux d’exclusion, de concentration et d’extermination des Juifs pendant la guerre ? L’enquête commence à une échelle « macro » où sont situés les lieux commémoratifs mondiaux, avec une attention particulière pour ces lieux « délocalisés » spatialement, loin du terreau des souffrances, loin des « lieux-témoins » centre-européens. Ces lieux ex situ, qui n’utilisent pas le substrat tangible des camps comme « ressource mémorielle » (p. 205), échappent donc à la concordance mémoire/lieu. Ils constituent une ressource idéelle accentuant une production culturelle et spatiale inédite et spécifique : Yad Vashem, les musées de Washington, de New York, de Los Angeles, de Montréal mais aussi de Budapest, de Berlin, de Paris et de Varsovie, sont ainsi mobilisés. Quant à la méthode, Dominique Chevalier s’appuie sur des observations in situ et des témoignages qui dénotent un goût pour les rapports subjectifs des individus à l’espace, notamment en ce qui concerne l’analyse des pratiques des usagers.

    La première partie de l’ouvrage identifie quatre temps de la mémoire de la Shoah qui correspondent à quatre investissements spatiaux distincts. Le premier voit l’affrontement du mémorial de Paris et de Yad Vashem, à Jérusalem, dans les années 1950. La double concurrence, idéelle et idéologique, qui résulte de ces projets contraste avec le projet du kibboutz Lohamei Haghetaot, fondé par 196 rescapés de la Shoah. Le deuxième temps est celui de la guerre froide, de la guerre des Six Jours et de la guerre du Kippour qui contribue à lier étroitement la mémoire de la Shoah à celle de l’existence, un temps compromise, de l’État d’Israël. C’est sur ce substrat que la Shoah s’américanise rapidement, à partir de 1974-1977. Troisième temps, celui du Rideau de fer et de la chute du mur de Berlin où l’Allemagne s’impose comme un épicentre européen de la mémoire de la Shoah puis, dans son sillage, certains pays de l’Europe centrale comme la Hongrie et la Pologne. Enfin, à partir des années 2000, on assiste à une extension mondiale qui touche aussi bien l’Australie que l’Afrique du Sud, la Turquie ou, dans une moindre mesure, l’Iran.

    La deuxième partie de l’ouvrage se concentre sur les stratégies spatiales de chacune de ces créations ex situ qui révèlent une forme de globalisation des rapports au passé. En géographe, Dominique Chevalier avance une sorte de typologie des territoires mémoriaux de la Shoah sans s’éloigner du fil conducteur de sa réflexion qui est le phénomène de métropolisation des lieux de mémoire. Dans un premier cas de figure, le musée-mémorial s’articule de manière essentielle à l’histoire des Juifs dans un territoire donné : à Paris, le mémorial s’implante très tôt à proximité du Pletzl mais aussi, de façon plus étonnante, à Shanghai, Los Angeles ou Montréal, les musées s’implantent dans le quartier des rescapés. Deuxième cas de figure : la co-présence d’autres mémoires blessées qui établissent avec la Shoah un lien existentiel. À Melbourne, la mémoire du judéocide se trouve associée à celle des Aborigènes ; au Cap, à celle de l’esclavage ; à Fukuyama, à celle des bombes atomiques. En troisième lieu, les musées-mémoriaux s’enracinent dans des lieux symboliques mais dont la récurrence mémorielle n’est liée ni à un passé juif, ni à la possible communion avec d’autres mémoires douloureuses. Là, ils valorisent des territoires dans lesquels s’ancrent des architectures médiatisées, telles que celle de Berlin où intervint Daniel Libeskind mais aussi l’Holocaust Mahnmal de Peter Eisenman, et l’Holocaust Memorial Museum à Washington. La quatrième catégorie concerne les espaces offrant l’opportunité d’embrasser de larges paysages naturels, comme le mémorial de San Francisco, le Jewish Heritage Museum de New York et Yad Vashem à Jérusalem. Pour finir, Dominique Chevalier souligne combien la Maison de la Terreur, à Budapest, relève d’une logique à part qui est celle du non-lieu, d’un lieu excentré. Tous ces exemples ont en commun de constituer des instruments essentiels d’aménagement et de communication territoriale et politique, que ce soit celle de la catastrophe revendiquée pour légitimer a posteriori la création de l’État d’Israël, ou bien celle des culpabilités embarrassantes qui servent à expier les fautes, comme à Washington ou à Berlin. En bref, pour Dominique Chevalier, l’espace urbain est un « miroir social sur lequel se réfléchissent des intentions, des logiques d’acteurs, des temporalités, des références identitaires, des relations passé/présent et des rapports local/global particuliers » (p. 132).

    La troisième partie s’intéresse à la micro-échelle des lieux où se noue la connexion entre le lieu et le sujet sur le mode de l’expérience individuelle et collective. Accéder au musée, se déplacer en son sein puis franchir la distance qui sépare l’observateur d’un objet difficile à comprendre comme l’est la Shoah : tels sont les passages obligés auxquels se confrontent les visiteurs des lieux étudiés. Les corps sont de plus en plus mis à l’épreuve des mémoires blessées par des dispositifs architecturaux et muséographiques qui favorisent le déséquilibre, les troubles et les vertiges de l’espace. L’usage des sons et du jeu lumière/ténèbres y est intense. L’architecture se veut volontiers anxiogène afin de reproduire le récit mémoriel développé par les institutions muséales. Ces lieux mettent en scène trois formes spatiales privilégiées : l’espace de méditation, sorte de « cabinet de réflexion » (p. 167), qui prépare le visiteur à devenir témoin et à transmettre ce qu’il vient de voir ; des micro-territoires de reconstitution (une rue de ghetto, un wagon à bestiaux, etc.) ; des espaces de sacralisation de la nature qui sont autant de lieux de purification, de ressourcement moral à la gloire du Créateur ou de l’État, selon les versions. Cette mythification de la nature n’est pas propre aux musées de la Shoah mais elle y joue un rôle essentiel. L’auteur montre ainsi que les micro-agencements muséaux, organisés à travers des seuils, des passages, des déambulations, des frontières, des discontinuités, traduisent et incarnent des récits chronologiques et muséographiques. L’expérience souvent douloureuse de ces lieux cherche à se rapprocher, sur un plan physique et émotionnel, des trajectoires individuelles des victimes et des diasporas européennes.

    La dernière partie de l’ouvrage est consacrée au tourisme de mémoire, c’est-à-dire aux destinataires de tels lieux. L’expérience muséale n’a pas la même signification que le visiteur soit étudiant, chercheur, touriste, enfant de rescapé, juif ou pas, etc. Dominique Chevalier tente alors une comparaison des publics pédagogiques, qui constituent partout la part la plus importante des visiteurs, sur la base de trois cas d’étude (Washington, Jérusalem et Paris). Puis elle se concentre sur le touriste dont elle souligne les similarités avec les autres touristes patrimoniaux, culturels et urbains. À l’inverse, le thanatotourisme (dark tourism) des lieux de massacre ne trouve pas là de terrain privilégié dans la mesure où la relation matérielle et historique avec les lieux de la catastrophe y est distendue.

    En conclusion, l’auteur, à travers l’exemple de la Shoah, a indéniablement réussi à démontrer que la mémoire constitue (aussi) un objet spatial, et ceci à plusieurs échelles. La mémoire produit de l’espace « en conjuguant le global au local, le général au particulier » (p. 209). Ces lieux permettent à leur manière la circulation de savoirs entre les lieux mêmes de la destruction des Juifs d’Europe et les autres lieux attestant diverses mémoires douloureuses. Ces musées, qui sont bien souvent des vitrines architecturales, sont des éléments de valorisation des territoires, outils et produits du marketing culturel et patrimonial performant. En effet, le propre de ces lieux n’est pas le contenu de leurs collections mais leur capacité à raconter une histoire difficile. Au total, cet ouvrage remarquable ouvre une foule de nouvelles pistes de réflexion, des formes de l’autonomie du sujet à l’invention sociale des territoires. Il mérite indéniablement d’être lu.


    http://www.memoires-en-jeu.com/compte_rendu/geographie-du-souvenir-ancrages-spatiaux-des-memoires-de-la-shoah/
    #livre #mémoire #géographie #géographie_culturelle
    ping @reka

  • All the president’s men: what to make of Trump’s bizarre new painting | Hannah Jane Parkinson | Opinion | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/oct/15/president-trump-new-painting-white-house-republican

    They say a picture is worth a thousand words, unless it’s a shredded Banksy, obviously, which is worth around £1m. But how to put a value on the majestic artwork Donald Trump was revealed to have gracing the wall outside the Oval Office, as eagle-eyed viewers of 60 Minutes spotted?

    So far, we know of two other “artworks” that Trump has: that Photoshopped picture of his inauguration crowd (dude, let it go), and the electoral college map. It is no wonder Trump wanted to spruce the place up in his own way, given that he referred to the White House as “a dump”. I still cackle at this, given its sheer, disparaging rudeness – like how when Location, Location, Location’s Phil shows a couple around a three-bedroom semi with a north-facing garden, Kirstie mugs to the camera and draws an imaginary knife across her throat.

    #on_est_en_2018 #allégorie #images #propagande #représentation

  • Cambridge Analytica est morte, vive Data Propria !
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/09/28/cambridge-analytica-est-morte-vive-data-propria_5361290_3234.html

    Au cœur d’un scandale d’exploitation de données d’utilisateurs de Facebook en 2016, la société a fermé, sans disparaître. D’anciens cadres ont pris la relève, pour servir Trump et les élus républicains.

    Après plusieurs mois de scandale, la société de marketing politique Cambridge Analytica a dû fermer définitivement, en mai 2018. Les médias et une partie de la classe politique américaine lui reprochaient d’avoir siphonné, puis exploité les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook au cours de la campagne électorale américaine de 2016, pour soutenir la candidature de Donald Trump et de divers candidats républicains grâce à des messages ciblés sur Internet et les réseaux sociaux.

    Exit donc Cambridge Analytica ? Pas vraiment ! En réalité, les équipes chargées de ces opérations ne se sont pas dispersées ; leurs algorithmes et leurs bases de données n’ont pas disparu. En fait, les stratèges électoraux du président Trump ont effectué une restructuration juridique et financière de leurs sociétés, sans se soucier de la tempête médiatique, qui s’est déjà essoufflée. Leur objectif à court terme est de mettre leurs talents au service des républicains lors les élections de mi-mandat, qui se dérouleront le 6 novembre. Par ailleurs, ils ont déjà lancé la campagne en vue de la réélection de Donald Trump en 2020.

    Au cœur de cette nouvelle galaxie gravite un Texan barbu mesurant plus de deux mètres, Brad Parscale. La trajectoire de M. Parscale, âgé de 42 ans , est singulière. Patron d’une petite entreprise Internet sise à San Antonio (Texas), il travaillait depuis 2011 comme simple designer et administrateur de sites Web pour le groupe immobilier Trump. Cela lui a donné l’occasion de rencontrer Donald Trump en personne, puis de gagner sa confiance. En 2015, le candidat milliardaire lui confie la création de ses sites électoraux, et le nomme, l’année suivante, directeur des médias numériques de sa campagne.

    Facebook, « l’autoroute » grâce à laquelle Trump a gagné

    D’emblée, M. Parscale mise sur les réseaux sociaux. Dans un entretien accordé en octobre 2017 à la chaîne de télévision CBS, il résume ainsi sa stratégie : « J’ai compris très tôt que Trump gagnerait grâce à Facebook. Il parlait aux gens sur Twitter, mais il allait gagner sur Facebook (…). Facebook a été sa méthode, l’autoroute sur laquelle sa voiture a roulé. » Pendant toute la campagne, son équipe bénéficie de l’aide directe d’employés de Facebook, dont certains sont installés dans ses locaux.

    Afin d’étoffer sa force de frappe, il passe un contrat avec Cambridge Analytica, qui l’aide à affiner le ciblage des électeurs dans les régions les plus disputées. L’une des techniques utilisées est la « psychographie », qui consiste à classer chaque cible uniquement en fonction de ses traits de caractère et de sa personnalité. En analysant le comportement d’un utilisateur sur Facebook, il est loisible de dresser son profil psychologique : est-il capable de s’ouvrir aux autres, est-il plus ou moins consciencieux, extraverti, agréable, névrosé ? Il sera ensuite possible de lui envoyer des messages politiques ou commerciaux dont le contenu et le style ont été conçus pour lui correspondre, et qui le toucheront réellement.

    Lorsque Brad Parscale rejoint le quartier général de campagne du candidat Trump à New York, il délègue la direction de son équipe, restée à San Antonio, à l’un des responsables techniques de Cambridge Analytica, Matt Oczkowski. Auparavant, M. Oczkowski avait fondé une agence de marketing spécialisée dans « l’analyse des motivations » des consommateurs et des électeurs. Il fut aussi le « directeur numérique » du gouverneur républicain du Wisconsin (nord) Scott Walker pendant trois ans.

    Après la victoire de M. Trump, Brad Parscale intègre le cercle des proches du nouveau locataire de la Maison Blanche. Il embauche même Lara Trump, l’épouse d’Eric, le fils cadet du président. Parallèlement, il se réorganise : il regroupe ses activités de publicité politique au sein d’une nouvelle entité, Parscale Strategy, qu’il transfère à Miami (Floride), et qui reste sous son contrôle exclusif. Puis, il vend l’autre département, chargé du marketing commercial, à CloudCommerce, une petite société californienne jusque-là spécialisée dans les logiciels de commerce en ligne, installée dans la station balnéaire de Santa Barbara. Du même coup, il devient actionnaire et membre du conseil d’administration du nouvel ensemble.

    « Science politique, big data et psychologie »

    En février 2018, M. Parscale est nommé directeur de la « campagne pour la réélection de Donald Trump en 2020 », c’est-à-dire chef de l’ensemble des opérations, au-delà du numérique. Dans le même, temps, sous son impulsion, CloudCommerce crée une nouvelle filiale de marketing numérique baptisée « Data Propria », enregistrée au Nevada (ouest), domiciliée en Californie et installée à San Antonio. La direction de Data Propria est confiée à Matt Oczkowsky, qui, dès son arrivée, embauche plusieurs de ses anciens collègues de Cambridge Analytica.

    Cependant, une chose intrigue : le profil du patron officiel de CloudCommerce, Andrew Van Noy, 36 ans. Dans son CV en ligne, M. Van Noy se vante d’avoir créé dès son adolescence une entreprise de jardinage très prospère, avant de se tourner vers la finance, comme tradeur à la banque Morgan Stanley. Mais, selon une enquête menée par l’agence Associated Press, la réalité serait moins reluisante : Andrew Van Noy fut, dans sa jeunesse, plusieurs fois condamné pour fraude immobilière et faillite douteuse. Quant à CloudCommerce, qui a changé quatre fois de nom depuis 1999, c’était jusqu’en 2017 une petite société sans envergure, qui n’avait dégagé aucun bénéfice depuis dix ans.

    L’apparition de Data Propria, en plein scandale Cambridge Analytica, n’est pas passée inaperçue. Fin juin 2018, trois élus démocrates de la Chambre des représentants de Washington envoient une lettre à Matt Oczkowsky pour lui demander de venir témoigner devant une commission. Ils veulent savoir s’il a hérité des bases de données frauduleuses de Cambridge Analytica, et s’il s’est procuré d’autres données de Facebook par ses propres moyens. Aucun élu républicain ne s’est associé à cette requête, et à ce jour, la Chambre des représentants n’a pas indiqué si Matt Oczkowsky lui avait répondu.

    Reste à savoir si les techniques « psychographiques » sont toujours à la mode chez les stratèges républicains. Echaudé par le scandale, Matt Oczkowski, de Data Propria, reste évasif, mais sur différents sites professionnels, il continue à s’enorgueillir de son passage chez Cambridge Analytica, où il a su « fusionner la science politique, le big data et la psychologie comportementaliste pour influencer les électeurs ». Il démarche aussi des grandes entreprises privées, notamment des compagnies d’assurances, en insistant sur la dimension psychologique de ses méthodes.

    La machine est relancée

    En revanche, Brad Parscale, dans des déclarations aux médias américains, émet régulièrement des doutes sur l’infaillibilité de la psychographie. Il semble partisan du retour à une forme de publicité politique axée sur les opinions, les valeurs et les préoccupations des cibles (par exemple « hommes de plus de 40 ans soucieux de l’état des infrastructures routières »). Cela étant dit, tous les stratèges s’accordent sur un point : le champ de bataille prioritaire sera la « Middle America », la classe moyenne laborieuse vivant dans les Etats du centre du pays, qui a porté Donald Trump au pouvoir en 2016 et qui pourrait le refaire en 2020.

    Par ailleurs, les stratèges du marketing ciblé vont aussi devoir s’adapter aux modifications récemment introduites par Facebook. Désormais, les annonceurs, commerciaux et responsables politiques ne peuvent plus croiser les données personnelles fournies par Facebook avec celles provenant des « data brokers » classiques (banques de données commerciales, bancaires…). Le réseau social veut ainsi faire un geste vers le Congrès américain et la Commission européenne, soucieux de la protection de la vie privée des citoyens, tout en marginalisant ses grands concurrents sur le marché des données personnelles.

    Il a aussi supprimé certaines combinaisons multicritères jugées intrusives ou trop précises – race, religion, pays d’origine, orientation sexuelle, handicaps, statut militaire… Enfin, les propagandistes politiques de tout bord doivent désormais communiquer leur nom, leur domicile et leurs sources de financement à Facebook, qui les vérifiera.

    Ces changements ne devraient pas entraver sérieusement l’action de Data Propria, qui a déjà noué des contrats avec la direction nationale du Parti républicain et les équipes de campagne de différents candidats conservateurs à travers le pays. De son côté, selon Associated Press, la société Parscale Strategy encaisse, depuis le début de 2018, près de 1 million de dollars (850 000 euros) par mois grâce à des commandes publicitaires d’organisations soutenant Donald Trump et ses alliés, contre 5 millions pour l’ensemble de 2017. La machine est relancée, les électeurs des régions jugées prioritaires sont de nouveau soumis à une avalanche de messages ciblés sur le Web et les réseaux sociaux.

  • « Un écrivain passe l’essentiel de sa vie dans l’obscurité » : rencontre avec Zadie Smith - Culture / Next
    https://next.liberation.fr/livres/2018/09/21/un-ecrivain-passe-l-essentiel-de-sa-vie-dans-l-obscurite-rencontre-a

    C’est une belle soirée de juillet, tout Paris semble s’être précipité pour voir les joueurs de l’équipe de France descendre les Champs-Elysées. Mais une petite foule compacte et fébrile a fait le choix d’élire domicile à quelques kilomètres de là, devant la librairie Shakespeare and Company. Vu ce qu’a duré la parade triomphale des Champs, il semble qu’ils aient fait le bon choix, car l’écrivaine britannique Zadie Smith, attendue ce soir-là avec son mari, Nick Laird, pour une lecture publique, est restée bien plus que dix-sept minutes. La taille de l’attroupement, la présence en son sein de l’écrivain américain en vue Dave Eggers, tout cela disait quelque chose de la célébrité de l’écrivaine au turban. « Oh, il y a toujours du monde ici », nous confia-t-elle avec légèreté, sans que l’on sache si cela disait quelque chose de la France, ou de cette librairie en particulier. Mais depuis la parution en 2000 de son premier roman, Sourires de loup, lorsqu’elle avait 24 ans, et le succès retentissant de cette plongée dans le Londres multiculturel de l’époque, il n’est pas excessif de qualifier Zadie Smith de star.

    Depuis, l’écrivaine mi-anglaise mi-jamaïcaine a signé d’autres bons romans - Ceux du Nord-Ouest est à nos yeux le meilleur - et quantité d’essais. Le couple habite désormais New York, où Zadie Smith enseigne le creative writing à la New York University, et s’ils sont à Paris ce soir, c’est pour présenter deux recueils paraissant en anglais à ce moment-là - des essais pour elle, des poèmes pour lui -, dont la particularité est de porter le même nom, Feel Free (« sens-toi libre »). Cette homonymie leur a donné l’occasion de lever un voile pudique sur leurs relations de couple et de travail, avec le genre d’humour autodépréciatif que les écrivains de langue anglaise manient avec agilité. Et n’est-ce pas une chose passionnante, la petite fabrique du métier d’écrivain, sur quoi Zadie Smith disserte très généreusement lorsqu’on l’interviewe ? Il faut l’avouer, Swing Time n’est peut-être pas, d’elle, notre livre préféré, sa magistrale première partie, qui met en scène l’amitié fusionnelle de deux fillettes métisses dans le Londres des années 80, bourrée de détails ironiques et de commentaires sociaux fulgurant tous azimuts, faisant place à une deuxième partie un brin plus mécanique, affaiblie par l’entrée en scène d’une pop star ressemblant à Britney Spears. Mais quelle intelligence, toujours, chez cette écrivaine-là. Le matin même est parue une nouvelle signée de sa plume dans le New Yorker, charge déjantée contre la tentation de notre époque à vouloir « oblitérer » tel ou tel dès lors qu’ils font un faux pas, et il fut jouissif de l’entendre, elle, s’entretenir à bâtons rompus. « On n’est libre nulle part, nous confiera-t-elle, autant être libre sur la page. »

    Il y a dans Swing Time une célébrité qui a grandi dans l’œil du public. Un écrivain n’est pas une rock star, mais n’y a-t-il pas des résonances avec votre parcours ?

    J’ai 42 ans, mes 24 ans me semblent loin ! (Rires) Mais ma renommée n’a rien à voir avec le genre de célébrité que je décris dans le livre : un écrivain passe l’essentiel de sa vie dans l’obscurité, la plupart des gens ne lisent pas, personne ne nous agresse. A New York, il m’arrive de voir des gens constamment harcelés, jour et nuit, et cela me fascine. Pas la célébrité en soi, mais qu’elle puisse continuer à exercer ce pouvoir d’attraction, particulièrement sur les jeunes, alors que l’on constate tous les jours que c’est un enfer. Cette aspiration, à quoi tient-elle ? Qu’en attendent ces gens ? J’en suis venue à la conclusion que ce qu’ils souhaitent, c’est être libérés de l’énorme anxiété qui naît des rencontres. Débarrassés de toutes ces choses qu’induisent les rapports sociaux. La célébrité les annihile, puisque tout le monde vous connaît déjà. Visiblement, une part de nous-mêmes aspire à cela : n’avoir aucune intimité à partager avec quiconque.

    Il y a un autre élément qui semble autobiographique, c’est ce sentiment de loyauté coupable d’un enfant envers ses parents, exacerbé par la différence de leurs origines…

    Je ne peux parler de ce que je ne connais pas, et je ne peux imaginer avoir deux parents blancs ou deux parents noirs ou tout simplement deux parents à qui je ressemble. Je ne sais pas si les différences entre mes deux parents ont pu rendre plus aiguë cette interrogation éternelle : « De qui es-tu davantage l’enfant ? » Mais je suis convaincue qu’il y a une attente génétique de similarité. Si un enfant ressemble à ses parents, c’est le résultat d’un attendu très profond. Ce qui se passe quand cela n’arrive pas, par exemple lorsque la couleur de peau n’est pas la même, n’est pas un problème ni une tragédie, mais c’est différent. Et cette différence-là m’intéresse.

    Votre livre commence en 1982, il est truffé de références, notamment musicales, à cette époque et à sa pop culture. En avez-vous la nostalgie ?

    Enfant, j’en avais plutôt pour les années 30 et 40. Mais étant donné la personne que je suis, je passe mon temps à me corriger : « Euh, non, ça ne serait pas merveilleux de vivre à cette époque-là et de porter les vêtements magnifiques qu’on portait alors car j’aurais sans doute été servante, et peut-être même qu’on m’aurait lynchée. » Il est certain que j’aurais été pauvre, que je n’aurais pu aller à la fac ni choisir un travail. Est-ce que les filles blanches se disent ce genre de chose ? En Angleterre, je vois toutes ces bandes de filles qui s’habillent dans le style des années 20 ou 50, mais avec des yeux de Noire, chacune de ces époques m’offre un scénario de meurtre potentiel, d’oppression certaine. C’est tentant, la nostalgie, mais je n’y ai pas droit. Cela m’a rendue, je ne dirais pas optimiste, mais en tout cas certaine que ce monde-ci, qui n’a rien de parfait, est historiquement le meilleur des mondes pour moi, femme noire. Même s’il reste encore beaucoup de choses à améliorer.

    Une grande partie de Swing Time se déroule en Afrique, lorsque la narratrice doit suivre la pop star pour qui elle travaille dans un projet caritatif fumeux. On y trouve des échos à un reportage que vous aviez fait au Liberia en 2007, qui est dans votre recueil Changer d’avis. Pourquoi avoir fait ce reportage à l’époque ?

    Hmm… Je ne suis pas sûre. Les gens qui me l’ont commandé ont vraiment été très insistants ! Je ne suis pas une grande voyageuse, pas une aventurière, et je décline généralement les propositions de reportages intéressants. Mais je crois que j’étais fascinée par l’histoire des origines du #Liberia, cet aveuglement total du « premier monde » vis-à-vis du tiers-monde, cette création ex nihilo. Mais pour moi ce premier voyage était totalement sentimental. Je suis sûre que beaucoup de Noirs britanniques et d’Afro-Américains vous diraient la même chose : aller en Afrique, c’est comme rentrer à la maison. C’est comme cela que je l’envisageais, et comme cela que je l’ai vécu. Ce n’était pas un fantasme, mais un fait historique et génétique : voilà l’endroit d’où vient le peuple de ma mère.

    L’article et le livre sont assez critiques des bonnes intentions des pays du « premier monde ». Tout Swing Time ne parle finalement que de responsabilité sociale. Vous croyez à quel type d’action ?

    Je m’intéresse peu au travail individuel des ONG dès lors qu’il existe d’immenses inégalités structurelles. Quand les Panamá Papers sont sortis, on a pu constater l’étendue du blanchiment d’argent américain, anglais, français, italien ou allemand en Afrique. Il faut se rendre à l’évidence : on peut envoyer autant d’organismes caritatifs qu’on veut au Liberia, tant que ce système de pillage ne change pas, par des lois internationales - car le pillage des ressources économiques de l’Afrique ne s’arrêtera pas à moins -, le reste est un détail.

    La question de la responsabilité personnelle, de la culpabilité et du privilège se retrouve souvent dans vos livres…

    Hmmm… Je crois que le sens des responsabilités par quoi il faut être habité pour être un bon citoyen, français, new-yorkais ou anglais, est désormais hors de portée pour n’importe qui. Voilà le piège : être un bon citoyen aujourd’hui, c’est devoir transformer radicalement sa manière de vivre, voyager, manger, envoyer ses enfants à l’école, les habiller. Chaque aspect de notre vie occidentale revient grosso modo à exploiter quelqu’un. Qu’il soit quasiment impossible de changer les choses au niveau individuel fait partie du problème. Cela me rappelle le krach de 2008 - ces banquiers qui nous ont fichus dedans, qui étaient-ils ? Des gens de mon âge, qui avaient fréquenté ma fac. Je les connaissais, c’étaient des connards de base. Rien de spécial, des connards de base. Mais le système où ils évoluaient leur a permis d’accomplir une destruction globale sans précédent. On peut bien s’émouvoir de la vanité, l’égoïsme et l’avidité de cette génération de jeunes hommes (car c’étaient surtout des hommes), et certes ils étaient avides et prétentieux. Mais ne le sommes-nous pas tous ? La différence, c’est que la plupart d’entre nous n’auront jamais accès à des structures permettant de tels dégâts. Je pratique le réalisme moral, je ne m’attends pas à ce que les gens soient parfaits. Mais j’aimerais en revanche qu’ils existent au cœur d’un système où les dégâts qu’ils causent peuvent être limités. C’est sans doute là que je m’éloigne de certains activistes. Je ne suis pas catholique, mais la conception très catholique du péché me parle : nous sommes tous en position de pécher. Il faut en tenir compte lorsqu’on travaille sur la réalité sociale, les gens ne sont que ce qu’ils sont.

    Swing Time est le premier livre que vous avez écrit à la première personne. C’était libérateur ou contraignant ?

    Oh, très difficile ! Cela allait à l’encontre de tout ce que je fais lorsque j’écris de la fiction. Les histoires que j’écris, pour le meilleur et pour le pire, traitent de notre vie en société, s’intéressent à des tas de gens différents. Me limiter à une seule personne était incroyablement étrange, mais cela m’a permis d’explorer les modalités de la subjectivité. D’être injuste et jalouse et cruelle, toutes ces choses qu’on est dans la vie. Dans mes autres romans, je m’octroyais la voix de la justice. Mais ça n’existe pas, la voix de la justice ! Il n’y a que nous et notre expérience subjective. J’ai commencé en pensant que j’allais écrire un roman existentiel français, quelque chose de très ramassé, à la Camus, mais après vingt pages j’avais déjà quinze personnages (rires). On ne se refait pas. Je n’ai aucun mal à inventer des personnages, je pourrais écrire un roman avec sept cents personnes dedans. Mais je ne voulais pas écrire un livre comme ça, je crois qu’il faut se méfier de ce qui nous vient trop facilement. Je voulais m’essayer à quelque chose d’un peu plus difficile, d’un peu nouveau.

    Pensez-vous revenir un jour aux « gros romans » ?

    Oh, j’espère bien ! J’ai une immense tendresse pour ce genre d’épaisseur. Les livres avec lesquels j’ai grandi, George Eliot, Dickens, que vous, Français, trouvez un peu ringards, je les adore. Ils sont loin de l’existentialisme, ce ne sont pas des livres idéologiques, plutôt des romans qui décortiquent la société - mais précisément, c’est à cet endroit-là qu’on vit. Donc aussi banals et petits et ennuyeux et pragmatiques et anglais qu’ils puissent paraître, ils sont aussi notre lieu de vie, notre réalité sociale. Ces romans-là sont d’un sublime un peu différent, parce qu’ils sont prêts à descendre dans la boue, à se colleter avec les gens… Oui, j’espère sincèrement me remettre à écrire comme ça.

    Ringards, vous y allez fort ! Ceux qui les lisent les aiment beaucoup ! Mais Eliot souffre en effet d’être mal connue ici. Pourquoi pensez-vous qu’elle n’a jamais « pris » en France ?

    Parce que c’est tout le contraire de l’esthétique française ! Les romans d’Eliot sont trop hégéliens, thèse-antithèse-synthèse. Complètement programmatiques et sociaux, là où les romans français sont tout en subjectivité, la vie comme processus…

    Enfin il y a Balzac quand même…

    Mais même Balzac… Il n’a pas ce côté domestique qu’ont les Britanniques et qui exaspère les écrivains français. Ils n’ont peut-être pas tort, mais les Anglais ont aussi quelque chose de précieux.

    Dans votre écriture, vous êtes toujours plus « micromanagement » que « macroplanning », pour reprendre des termes que vous utilisiez dans Changer d’avis ?

    Je n’écris rien à la légère, je ne fais pas d’esquisse, pas plus que je n’avance en me disant « bon, ce truc, j’y reviendrai ». J’écris une phrase, je la réécris, je la réécris encore, et je passe à la suivante. Je ne changerai jamais.

    Pas de plan ?

    Pas vraiment. Une vague idée, oui, mais très vague. Je crois que cela traduit un mélange de besoin de tout contrôler et de ressentir l’horreur de ne pas savoir où je vais - enfin, j’imagine que ça ressemble à l’horreur aux yeux d’un écrivain d’un autre genre.

    Quel plaisir trouvez-vous à l’écriture d’essais ?

    Je ne suis pas sûre… J’essaie d’en écrire un en ce moment, et je ne trouve pas l’expérience très gratifiante. Généralement, ces textes tournent mal, ou deviennent une source d’embarras. Ou alors, et c’est le problème que je rencontre actuellement, on me demande sept pages mais j’en écris quinze. Alors ça devient de la torture, je m’énerve, je tente de me sortir de la commande, j’envoie des mails hystériques. Et puis je sors du lit à 10 heures du soir, je m’y remets, je tente un truc. Et parfois je me rends compte que je n’ai pas besoin de ces huit feuillets-là, que je peux condenser ceci, et petit à petit je resserre, et l’essai devient meilleur. Bien meilleur que ce que je pensais tenir au départ, bien plus intelligent et raisonné que je ne le suis. C’est ça, le cadeau que vous font les essais : en corrigeant, en enlevant, en éditant, tout s’améliore. La #fiction, ce n’est pas pareil, rien n’est aussi précis, alors que le but de l’essai est limpide : j’ai un argument, et je veux vous convaincre. Quel est le but de la fiction ? Qui peut le dire ? On ne le sait jamais vraiment.

    Vous lisez quoi ?

    Je sors d’une année sabbatique où j’ai eu le temps de lire toutes sortes de choses. Quel bonheur ! Plein de jeunes, j’ai l’air vieille en disant ça, mais je pense à des écrivains de l’ère Internet, qui n’ont pas 27 ans et écrivent une prose habitée par leur vie en ligne. Ce n’est pas mon monde, c’est une génération à qui les noms de Roth, DeLillo ou Pynchon ne disent rien du tout. Mais j’aime bien le fait qu’ils écrivent tout court, à leur place je serais sur mon téléphone jour et nuit… Le fait qu’ils arrivent à prendre du recul et à écrire m’impressionne, il y a tellement plus de tentations pour eux.

    Vous relisez des vieux livres ?

    Ouhlala non, je ne tiens vraiment pas à être le genre d’écrivain British qui passe ses étés à relire Middlemarch. Je veux savoir ce qu’il y a de neuf. Je fais un cours chaque année sur quatorze livres, les quatorze mêmes, voilà pour la relecture. Évidemment, si je tombe sur un Dostoïevski que je n’ai jamais lu, c’est merveilleux : on adore tous découvrir des choses qu’on a ratées à 15 ans. Mais sinon, du neuf !
    Elisabeth Franck-Dumas

    Très intéressant le passage sur la nostalgie.
    J’aurais bien aimé qu’elle cite des auteurs et autrices qu’elle lit, dommage !

    #zadie_smith #littérature #race #Afrique #écriture

  • 27 villes du C40 auraient atteint le pic d’émissions. Pourquoi à ce stade je me méfie de cette annonce ?
    https://www.c40.org/press_releases/27-cities-have-reached-peak-greenhouse-gas-emissions-whilst-populations-increas

    27 of the world’s greatest cities, representing 54 million urban citizens and $6 trillion in GDP have peaked their greenhouse gas emissions. New analysis reveals that the cities have seen emissions fall over a 5 year period, and are now at least 10% lower than their peak. City Halls around the world have achieved this crucial milestone, whilst population numbers have increased and city economies have grown. These 27 cities have continued to decrease emissions by an average of 2% per year since their peak, while populations grew by 1.4% per year, and their economies by 3% per year on average.
    The cities are: Barcelona, Basel, Berlin, Boston, Chicago, Copenhagen, Heidelberg, London, Los Angeles, Madrid, Melbourne, Milan, Montréal, New Orleans, New York City, Oslo, Paris, Philadelphia, Portland, Rome, San Francisco, Stockholm, Sydney, Toronto, Vancouver, Warsaw, Washington D.C.

    Comme c’est beau ! Comme par hasard, aucune ville des pays actuellement en voie d’industrialisation, tel que la Chine par ex. n’est dans ce groupe. On peut se demander comme sont calculées ces émissions. Mon hypothèse est que ces données ne prennent pas en compte le cycle de vie des matières et des services produits dans les villes en question, seulement les émissions locales. Ce qui est sale est aujourd’hui en Chine, au MO, etc. Merci la mondialisation...
    D’autre part, des questions se posent également sur les contours des villes prises en considération, par ex. est-ce uniquement Paris intra muros ou bien la Métropole, voire l’IdF ? Probablement la première option. A ce stage les informations disponibles ne répondent pas à ces questions de base.
    Pour aller plus loin sur la question des méthodes de calcul, et notamment la différence entre la méthode territoriale et celle basée sur la consommation des ménages prenant en compte le cycle de vie, voir par ex. Pichler, Peter-Paul, Timm Zwickel, Abel Chavez, Tino Kretschmer, Jessica Seddon, and Helga Weisz, ‘Reducing Urban Greenhouse Gas Footprints’, Scientific Reports, 7 (2017), 14659 <https://doi.org/10.1038/s41598-017-15303-x>

    #changement_climatique #fake_news_possible

  • Opioid billionaire granted patent for addiction treatment | Financial Times
    https://www.ft.com/content/a3a53ae8-b1e3-11e8-8d14-6f049d06439c
    https://www.ft.com/__origami/service/image/v2/images/raw/http%3A%2F%2Fprod-upp-image-read.ft.com%2F9a83636a-b263-11e8-87e0-d84e0d934341?s

    Purdue owner Richard Sackler listed as inventor of drug to wean addicts off painkillers
    Richard Sackler’s family owns Purdue Pharma, the company behind the opioid painkiller OxyContin © Reuters

    David Crow in New York

    A billionaire pharmaceuticals executive who has been blamed for spurring the US opioid crisis stands to profit from the epidemic after he patented a new treatment for drug addicts.

    Richard Sackler, whose family owns Purdue Pharma, the company behind the notorious painkiller OxyContin, was granted a patent earlier this year for a reformulation of a drug used to wean addicts off opioids.

    The invention is a novel form of buprenorphine, a mild opiate that controls drug cravings, which is often given as a substitute to people hooked on heroin or opioid painkillers such as OxyContin.

    The new formulation as described in Dr Sackler’s patent could end up proving lucrative thanks to a steady increase in the number of addicts being treated with buprenorphine, which is seen as a better alternative to other opioid substitutes such as methadone.

    Last year, the leading version of buprenorphine, which is sold under the brand name Suboxone, generated $877m in US sales for Indivior, the British pharmaceuticals group that makes it.

    Before the opioid crisis, the Sackler family was primarily known for its philanthropy, emerging as one of the largest donors to arts institutions in the US and UK. But the rising number of addictions and deaths has highlighted the family’s ownership of Purdue, which some members have tried to shy away from.

    It’s reprehensible what Purdue Pharma has done to our public health
    Luke Nasta, director of Camelot

    Dr Sackler’s patent, which was granted by the US Patent and Trademark Office in January, acknowledges the threat posed by the opioid crisis, which claimed more than 42,000 lives in 2016.

    “While opioids have always been known to be useful in pain treatment, they also display an addictive potential,” the patent states. “Thus, if opioids are taken by healthy human subjects with a drug-seeking behaviour they may lead to psychological as well as physical dependence.”

    It adds: “The constant pressures upon addicts to procure money for buying drugs and the concomitant criminal activities have been increasingly recognised as a major factor that counteracts efficient and long-lasting withdrawal and abstinence from drugs.”

    However, the patent makes no mention of the fact that Purdue Pharma has been hit with more than a thousand lawsuits for allegedly fuelling the epidemic — allegations the company and the Sackler family deny.

    “It’s reprehensible what Purdue Pharma has done to our public health,” said Luke Nasta, director of Camelot, an addiction treatment centre in Staten Island, New York. He said the Sackler family “shouldn’t be allowed to peddle any more synthetic opiates — and that includes opioid substitutes”.

    Buprenorphine is prescribed to opioid addicts in tablets or thin film strips that dissolve under the tongue in less than seven minutes. These “sublingual” formulations are used to stop drug abusers from hoarding a stockpile of pills they can sell or use to get high at a later date.

    The patent describes a new, improved form of buprenorphine that would come in a wafer that disintegrated more quickly than existing versions — perhaps in just a few seconds.

    The original application was made by Purdue Pharma and Dr Sackler is listed as one of the inventors alongside five others, some of whom work or have worked for the Sackler’s group of drug companies.

    “Drug addicts sometimes still try to divert these sublingual buprenorphine tablets by removing them from the mouth,” the patent application stated. “There remains a need for other . . . abuse-resistant dosage forms.”
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    What next for the Sacklers? A pharma dynasty under siege

    In June, the Massachusetts attorney-general filed a lawsuit against Dr Sackler and seven other members of the Sackler family, which accused them of engaging in a “deadly, deceptive scheme to sell opioids”.

    Purdue and the family deny the allegations and Purdue said it intends to file a motion to dismiss. The company points out that OxyContin was, and still is, approved by the US Food and Drug Administration.

    “We believe it is inappropriate for [Massachusetts] to substitute its judgment for the judgment of the regulatory, scientific and medical experts at FDA,” it said in a recent statement to the Financial Times.

    Andrew Kolodny, a professor from Brandeis University who has been a vocal advocate for greater use of buprenorphine to battle the opioid crisis, said the idea Dr Sackler “could get richer” from the patent was “very disturbing”. He added: “Perhaps the profits off this patent should be used to pay any judgment or settlement down the line.”

    Earlier this week, Purdue donated $3.4m to boost access to naloxone, an antidote given to people who have just overdosed on opioids.

    #Opioides #Cynisme #Capitalisme_sauvage #Brevets #Sackler

  • La vache ! un courrier du directeur adjoint du FBI. J’ai 72h pour répondre ou me faire poursuivre pour blanchiment d’argent…

    Répondre à son adresse chez wifiku.net en Indonésie…

    Attention: Beneficiary,

    We sincerely apologize for sending you this sensitive information via e-mail instead of certified mail, post-mail, phone or face to face conversation. It’s due to the urgency and importance of the security information of our citizens. I am David Lance Bowdich the Deputy Director of the Federal Bureau of Investigation (FBI) and Field Intelligence Groups (FIGs). We intercepted two consignment boxes at JFK Airport, New York. The boxes were scanned and they contained large sums of money ($4.1 million), also some backup documents that bear your name as the Beneficiary / Receiver. An investigation was carried out on the diplomat that accompanied the boxes into the United States and he stated that he was to deliver the funds to your residence as an overdue payment owed to you by a foreign country.

    After cross-checking all legal documents in the boxes, we found out that your consignment was lacking an important document and we can’t release the boxes to the diplomat until the document is found, we have no other option than to confiscate your consignment.

    According to Internal Revenue Code (IRC) in Title 26 also contain reporting requirements on a Form 8300, Report of Cash Payment Over $10,000 Received in a Trade or Business, money laundering activity may violate 18 USC §1956, 18 USC 1957, 18 USC 1960, and provision of Title 31, and 26 USC 6050I of the United States Code (USC), this section will discuss only those money laundering and currency violations under the jurisdiction of IRS, your consignment lacks proof of ownership certificate from the joint team of IRS and IRC, you’re requested to reply back immediately for direction on how to procure the fund ownership certificate to avoid being charged for evading the law, which is punishable offense in the United States.

    You are required to reply within 72hours or you will be prosecuted in a court of law for money laundering, you are instructed to desist from further contact with any bank(s) or person(s) in any part of the world regarding your payment because your consignment has been confiscated by the Federal Bureau of Investigation here in the United States.

    J’adore le dernier point : interdiction formelle de me renseigner à propos de ces paquets et du fric qu’ils contiennent…

  • Arabie saoudite : confusion autour de la plus grande introduction en Bourse de l’histoire (Aramco)
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/petrole-aramco-ryad-dement-vouloir-stopper-la-plus-grande-introduction-en-

    Contrairement à des informations diffusées hier soir par l’agence Reuters, l’Arabie saoudite a annoncé ce jeudi 23 août être toujours engagée à mettre en Bourse le géant pétrolier public Aramco, rejetant les informations selon lesquelles elle aurait renoncé à ce projet.

    « Le gouvernement reste attaché à l’introduction en Bourse de Saudi Aramco au moment où il le jugera opportun quand les conditions (du marché) seront optimales », a indiqué le ministre saoudien de l’Energie Khaled al-Faleh dans un communiqué.

    La veille, citée par Reuters, une source saoudienne informée du projet d’IPO déclarait :

    « La décision d’annuler cette IPO a été prise il y a un certain temps mais personne ne peut l’avouer publiquement donc les déclarations vont progressivement dans ce sens : d’abord un report puis un abandon ».

    (...° Un manque de transparence qui pourrait assécher la convoitise des marchés

    Ces doutes ont été renforcés mercredi soir par des informations de presse sur un arrêt de ce projet d’IPO de la part des autorités et sur la dissolution de l’équipe de conseillers financiers qui était chargée de le mener.

    Les places financières de Londres, New York et Hong Kong espèrent toutes recevoir une partie du gâteau de cette entrée en Bourse tant attendue.

    Mais les experts doutent qu’Aramco puisse arriver à être évaluée à 2.000 milliards de dollars comme le souhaite le prince héritier. Et l’entreprise semble réticente à faire l’objet d’un audit approfondi comme l’exigerait une éventuelle entrée en Bourse, ce qui expliquerait les retards de l’opération.

    Plus que tout, les doutes autour de ce projet, et peut-être son abandon, indiquent que l’#Arabie_saoudite traverse une crise grave...

    #aramco

  • Mort d’Aretha Franklin : quand la « reine de la soul » enchantait le Palais des sports de Paris
    Francis Marmande, Le Monde, le 16 août 2018
    https://abonnes.lemonde.fr/disparitions/article/2018/08/16/mort-d-aretha-franklin-quand-la-reine-de-la-soul-enchantait-le-palai

    Archives. Seul concert d’Aretha Franklin en Europe en 1977, il est marqué par la lecture d’une scène de « Cyrano de Bergerac » et l’attitude d’un public de gougnafiers.

    Lundi 28 novembre 1977, soleil pâle : la reine de la soul music, l’impératrice des musiques de l’âme, la fille du révérend Franklin chavirée par le style de Ray Charles, l’homologue de James Brown, mais femme-femme, trois fois femme, Aretha Franklin, est au Palais des sports de Paris.

    Robe lamée, éclairages pour Holiday on Ice, esthétique tchécoslovaque, sono de salle des pas perdus à la gare Saint-Lazare, prix stratosphériques, orchestre sous-payé, bouillie sonore, public très mixte, ce qui n’est, sauf pour le free jazz, la musique antillaise et le blues, à l’époque jamais la règle. Dehors, queue de comète du gauchisme virulent, affaire de l’avocat allemand des chefs de la Fraction armée rouge Klaus Croissant, c’est soir de manif.

    Le concert d’Aretha Franklin est son seul concert en Europe. Son Aretha in Paris avait été enregistré en public dans les premiers jours de mai 1968. Le concert commence avec un solide retard. Ambiance d’échauffourée larvée. Le côté non voulu de la carrière d’Aretha est émouvant : cet enfant qu’elle a à 14 ans, sans bien savoir ; l’aspect étape des Alpes de sa course sentimentale ; celui, étape des Pyrénées avec quatre cols, de ses relations avec ses maisons de production, tout cela finit par toucher énormément et s’inscrit dans sa voix.

    A l’époque du Palais des sports, elle vient de tomber sous la houlette de l’immense et méconnu Curtis Mayfield (il lui permet d’enregistrer, en 1976, la bande originale du film Sparkle). Bien plus tard, Curtis Mayfield reste paralysé pour avoir pris un projecteur sur le crâne. Le dialogue d’Aretha Franklin avec le malheur n’est pas moins constant que celui qu’elle instaure avec la gloire.

    Une ambiance de radio-crochet

    De toute façon, comme Nina Simone, elle voulait être concertiste et uniquement concertiste, puisqu’elle en avait la compétence et la reconnaissance académique. Mais, Noire. Et il se trouve aujourd’hui de petites douanières de la pensée universitaire (si l’expression n’est pas devenue un oxymore), elles cachetonnent dans les universités américaines et interprètent, sur fond de gender studies et pensée politique de bactérie, les attitudes et les déclarations de Nina Simone ou d’Aretha Franklin, voire leurs choix musicaux, comme autant de stratégies de carrière. Fines mouches. Misère !

    Aretha Franklin est la première artiste à avoir dépassé par les ventes Elvis Presley. Elle est noire, elle impose le respect, sa voix couvre quatre octaves, elle milite pour les droits civiques, pour la culture, pour l’émancipation des femmes dans la culture afro-américaine. C’est le temps de la militante Angela Davis. N’importe quel clip ce soir peut donner, a contrario, la mesure du combat de ces femmes. Lesquelles ne faisaient que reprendre avec virulence le style de Bessie Smith, de Ma Rainey et de toutes ces filles du blues qui vivaient entre filles.

    Sur la scène du Palais des sports, dans une ambiance de radio-crochet, il lui vient une idée. Aretha Franklin n’a pas réussi à nouer avec le public turbulent ce lien sensuel, agressif, charmeur, gorgé de rythmes et de gospel profane qu’elle noue d’habitude. Qu’il attend. Pourtant, le public est partant. Mais les choses ne passent pas. C’est un temps où les publics sont comme aujourd’hui : uniquement prêts à aimer ce qu’ils connaissent déjà.

    Dans ces années 1960-1970, on vire Anita O’Day parce qu’elle est trop blanche, on conspue Albert Ayler parce qu’il joue trop free, Archie Shepp parce qu’il ne joue plus free, le Modern Jazz Quartet parce qu’il est trop bien sapé, Sun Ra parce qu’il ne l’est pas assez. Bref, l’intelligence ne manque pas.

    Elégance casse-cou

    C’est l’instant qu’Aretha Franklin choisit pour faire entrer en scène Glynn Turman, inconnu au bataillon, acteur de télé très célèbre dans le Middlewest, pas du tout au Palais des sports. C’est son nouvel amoureux. Elle lui fait fête. Elle est ainsi faite. Ambiance. Ils s’installent et elle l’interviewe dans la langue de Faulkner. Ambiance. On leur apporte les commodités de la conversation (pour mémoire : des fauteuils). Là, scène très étrange. Glynn Turman extirpe laborieusement de sa poche une édition de Cyrano de Bergerac : dans la langue d’Edmond Rostand. Ils lisent ensemble une (trop) longue scène de la pièce. C’est pour être agréable à l’Amour, à la culture, à la langue, à la France. Ingratitude des gougnafiers. Grande ambiance. Sortie injuste autant que piteuse de l’amant.

    Ce dont on se souvient, c’est la façon impérieuse, sèche, indéniable, dont Aretha Franklin récupère au piano, avec un blues sans fioriture, la situation, le déséquilibre. Et l’aliénation les gougnafiers. Qui fondent comme des nigauds. Ce génie de l’art et de la maladresse, cette élégance casse-cou, l’inaptitude totale au trucage, cette beauté de fille surprise par l’âge de femme, c’est exactement ce qu’on aimait. Sans indulgence, mais sans réserve.

    #Aretha_Franklin #Musique #Soul #Francis_Marmande

    • Archive : Aretha Franklin, « force et grâce » à l’Olympia en 1968
      Lucien Malson, Le Monde, le 8 mai 1968
      https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2018/08/16/archive-aretha-franklin-force-et-grace-a-l-olympia-en-1968_5343116_3382.html

      8 mai 1968. Que le jazz ait fécondé les variétés, qu’il ait eu avec elles des rejetons plus ou moins charmants, qu’il ait en tout cas modifié l’apparence de l’art populaire occidental, voilà ce dont on ne peut douter. D’autre part, ce grand séducteur voyage sous des noms nouveaux et, muni de faux papiers d’identité, va de New York à Londres et de Londres à Paris. Qu’est-ce donc que le « rhythm and blues » authentique, sinon une musique qui n’existe que pour le swing et ne vaut que par lui ?

      En ce domaine, les Noirs des Etats-Unis nous ont toujours paru difficilement imitables, non par le fait de quelque génie racial – à supposer qu’il soit concevable, celui-ci se trouverait aujourd’hui fort dilué –, mais en raison des circonstances de leur vie. Ce n’est pas un hasard, par exemple, si les talents de la plupart des chanteuses de couleur, depuis la guerre, éclosent dans les églises avant de s’épanouir dans les salles de concert. Cette expérience du rythme extatique, dès l’enfance, a marqué Fontello Bass, Mitty Collier, Byrdie Green, Etta James, Gloria Jones, Kitty Lester et, bien sûr, Aretha Franklin, que nous avons applaudie hier soir aux galas d’Europe 1.

      Comparée à Ray Charles

      Aretha Franklin, fille d’un pasteur baptiste, née à Memphis en 1942, s’est consacrée d’abord au gospel song et, pendant sept ans, jusqu’à la saison dernière, à toutes les formes de l’art vocal de divertissement chez Columbia. Désormais, Atlantic la révèle telle qu’elle est au plus profond d’elle-même : musicienne de jazz dans l’âme, et que la critique, outre océan, compare déjà – un peu hâtivement – à Ray Charles.

      La voix puissante d’une Mahalia Jackson et un tempérament scénique remarquable

      La troupe d’Aretha Franklin, c’est vrai, s’apparente à celle de Charles. Elle apporte partout où elle passe un mélange réjouissant de chants et de danses, de musique et de spectacle. Pourtant, le groupement criard et assommant, qui assure la première partie, n’a rien à voir avec celui de son illustre confrère ni même avec l’ensemble de James Brown. Les douze musiciens jouent selon le vieux principe du « chacun pour soi et Dieu pour tous » et ne se rachètent qu’après l’entracte en accompagnant tout de même assez bien la chanteuse. Celle-ci a la voix puissante d’une Mahalia Jackson et un tempérament scénique remarquable. Sa très jeune sœur, Caroline Franklin, anime un aimable trio vocal qui tient ici le rôle des « Raelets ».

      Tant de force et tant de grâce alliées font merveille. Le public parisien a beaucoup aimé une Aretha Franklin qui se promet de revenir et nous donne ainsi l’espoir d’assister plus souvent à ces « soirées de la 125e Rue », auxquelles nous restons très attachés.
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      Et pourtant ce concert a été très critiqué, jusque même sur la pochette du disque live (lors de sa réédition en CD) qui s’excuse que ce ne soit pas son meilleur concert...

  • Documenting Trump’s Abuse of Women | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/magazine/2016/10/24/documenting-trumps-abuse-of-women

    Aussi signalé par @mona je crois

    When the news broke that Donald Trump had been caught on video in 2005 boasting that, as a celebrity, he feels free to “grab” women “by the pussy,” Harry Hurt III experienced a sense of vindication. In 1993, Hurt published “Lost Tycoon: The Many Lives of Donald J. Trump,” an unauthorized biography that has long been out of print. The day the tape surfaced, he was hitting golf balls at a driving range in Sagaponack, New York, when a text message arrived from a friend: “Donald is done!”

    After Hurt watched the tape, he said, “I thought, Finally, this behavior is coming out.” But he doubted that the revelation would do any real damage to Trump’s campaign. Researching his book, in the early nineties, Hurt discovered and documented more serious instances of Trump’s mistreatment of women, yet most news outlets had declined to report on them. Even during the current campaign, Hurt said, “I’ve been a voice in the wilderness.”

    #trump #culture_du_viol

  • Alexandria Ocasio-Cortez’s Historic Win and the Future of the Democratic Party | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/magazine/2018/07/23/alexandria-ocasio-cortezs-historic-win-and-the-future-of-the-democratic-p

    Alexandria Ocasio-Cortez is twenty-eight. She was born in the Parkchester neighborhood of the Bronx and lives there now, in a modest one-bedroom apartment. Parkchester was originally a planned community conceived by the Metropolitan Life Insurance Company and was for decades segregated, predominantly Irish and Italian. Today, it’s largely African-American, Hispanic, and South Asian. Ocasio-Cortez comes from a Puerto Rican family in which the parents’ self-sacrifice has been rewarded by their daughter’s earnest striving, and, now, a historic achievement. Come November, Ocasio-Cortez is almost certain to become the youngest woman ever elected to Congress. As recently as ten months ago, she was waiting tables at a taco place near Union Square called Flats Fix. On June 26th, she pulled off a political upset in the Democratic primary for the Fourteenth Congressional District, soundly defeating the incumbent, Joseph Crowley, the most powerful politician in Queens County and the fourth-ranking Democrat in the House of Representatives.

    We sat down at a table near the window. She allowed that she was getting worn down. “You’re speaking to me when I am still emotionally, intellectually, spiritually, and logistically processing all of this,” she said. “The whole thing’s got me knocked a little flat.”

    With good reason. Not long ago, Ocasio-Cortez was mixing margaritas. Today, she is the embodiment of anti-corporate politics and a surge of female candidates in the midterm elections. “It’s a lot to carry,” she said. As a member of the Democratic Socialists of America, she was on the receiving end of Murdoch-media hysteria. The Post greeted her win with the headline “RED ALERT.” Sean Hannity pronounced her “downright scary.” And Ben Shapiro called her a member of the “howling at the moon” segment of the Democratic Party. On the anti-Trump right, Bret Stephens wrote in the Times that “Hugo Chávez was also a democratic socialist,” and warned that, in a national election, the likes of Ocasio-Cortez will be “political hemlock for the Democratic Party.” None of it seemed exactly real. When I asked her where she was going to live in D.C., her eyes widened in surprise, as if it had not occurred to her that she would no longer be spending most of her time in the Bronx. “Not a clue,” she said.

    One of her most effective strokes was a two-minute-long video, the creation of Naomi Burton and Nick Hayes, D.S.A. activists from Detroit, who started Means of Production, a media-production company, and set out looking for working-class-oriented campaigns. They learned about Ocasio-Cortez on Facebook and sent her a direct message on Twitter. For less than ten thousand dollars, they produced a soulful social-media-ready film that showed the candidate in her apartment, on a subway platform, in a bodega, talking with a pregnant woman, to kids selling cupcakes. All the while, in voice-over, she speaks directly to the viewer:

    Women like me aren’t supposed to run for office. I wasn’t born to a wealthy or powerful family. . . . This race is about people versus money. We’ve got people, they’ve got money. It’s time we acknowledged that not all Democrats are the same. That a Democrat who takes corporate money, profits off foreclosure, doesn’t live here, doesn’t send his kids to our schools, doesn’t drink our water or breathe our air cannot possibly represent us. What the Bronx and Queens needs is Medicare for all, tuition-free public college, a federal jobs guarantee, and criminal-justice reform.

    The video went viral. Something was afoot.

    On Election Day, in a car on the way to the billiards hall where Ocasio-Cortez was going to watch the returns, some of her advisers were getting encouraging reports from polling places. Shut it down, she said. No more looking at phones, no more guessing: “Let’s see the vote.” That night, cameras captured her expression of shock as she watched the news: a thirteen-point landslide. She had no words. It was a moment of pure joy playing out live on television. Crowley gamely accepted the results and, with a pickup band behind him, took out his guitar and dedicated “Born to Run” to Alexandria Ocasio-Cortez. For a man in six kinds of pain, he sang a creditable version.

    If the Murdoch press was predictably outraged, some establishment Democrats were wary, too. Nancy Pelosi dismissed the win as a local phenomenon. And, while her tone was curt and superior, her larger point was clear: in November, Democratic candidates, no matter what shade of blue, had to beat Republicans. Districts had to flip. At dinner, Ocasio-Cortez bristled at the establishment dismissals. She did not doubt that there were many factors in her win—her identity as a young woman, as a Latina, as a daughter of a working-class family—but she had also out-organized a party boss, hammered away at immigration and health-care issues, and brought out new voters. It was infuriating for her to listen to the condescension.

    “I’m twenty-eight years old, and I was elected on this super-idealistic platform,” she said. “Folks may want to take that away from me, but I won. When you hear ‘She won just for demographic reasons,’ or low turnout, or that I won because of all the white ‘Bernie bros’ in Astoria—maybe that all helped. But I smoked this race. I didn’t edge anybody out. I dominated. And I am going to own that.” The more complicated question was how she was going to own her identity as a democratic socialist.

    When Ocasio-Cortez is interviewed now, particularly by the establishment outlets, she is invariably asked about “the S-word,” socialism; sometimes the question is asked with a shiver of anxiety, as if she were suggesting that schoolchildren begin the day by singing the “Internationale” under a portrait of Enver Hoxha. When I asked her about her political heroes, though, there was no mention of anyone in the Marxist pantheon. She named Robert F. Kennedy. In college, reading his speeches—“that was my jam,” she said. R.F.K., at least in the last chapter of his life, his 1968 Presidential campaign, tried to forge a party coalition of workers, minorities, and the middle class.

    D.S.A., which was founded in 1982, is not a party but a dues-paying organization, and it has seen a bump in membership recently, from five thousand in 2016 to more than forty thousand today. The first co-chairs were Harrington and the author Barbara Ehrenreich. David Dinkins, the former mayor of New York, was a member of D.S.A. There’s no question that some members are Marxists in the traditional sense; some want to see the destruction of capitalism and the state ownership of factories, banks, and utilities. Jabari Brisport, a D.S.A. member from Brooklyn who recently ran, unsuccessfully, for City Council, told me that the group is “a big umbrella organization for left and leftish types, from Bernie-crats to hard-core Trotskyists.” Julia Salazar, a D.S.A. member in her mid-twenties who is running for the New York State Senate with the ardent support of Ocasio-Cortez, told Jacobin, a leftist quarterly, that a democratic socialist “recognizes the capitalist system as being inherently oppressive, and is actively working to dismantle it and to empower the working class and the marginalized in our society.”

    Ocasio-Cortez and, for the most part, the people around her speak largely in the language of Sanders. Sanders calls himself a democratic socialist, and yet in the most extensive speech he ever gave on the theme—at Georgetown University, in November, 2015—he did not mention Debs. Rather, he focussed almost entirely on Franklin Roosevelt and the legacy of the New Deal. He said that he shared the vision that F.D.R. set out in his 1944 State of the Union speech, what Roosevelt called the Second Bill of Rights. Sanders pointed out that universal health care was “not a radical idea” and existed in countries such as Denmark, France, Germany, and Taiwan. “I don’t believe government should own the means of production,” he said, “but I do believe that the middle class and the working families who produce the wealth of America deserve a fair deal.”

    Ocasio-Cortez and her circle focus less on the malefactions of the current Administration than on the endemic corruption of the American system, particularly the role of “dark money” in American politics and the lack of basic welfare provisions for the working classes and the poor. When they hear conservatives describe as a “socialist” Barack Obama—a man who, in their view, had failed to help the real victims of the financial crisis, while bailing out the banks—they tend to laugh ruefully. “I think the right did us a service calling Obama a socialist for eight years,” Saikat Chakrabarti, one of Ocasio-Cortez’s closest associates, said. “It inoculated us. But people focus on the labels when they are not sure what they mean. What people call socialism these days is Eisenhower Republicanism!”

    #Alexandria_Ocasio_Cortez #Politique_USA #My_heroin_for_now

  • C++ User Group Meetings in July
    http://isocpp.org/feeder/?FeederAction=clicked&feed=All+Posts&seed=http%3A%2F%2Fisocpp.org%2Fblog%2F2

    Here is the monthly overview on upcoming C++ User Group meetings for July 2018:

    C++ User Group meetings in July 2018 by Jens Weller

    From the article:

    The monthly overview on upcoming User Group meetings! There are 6 new C++ User Groups: Houston, Prague, Cluj, New York, Braunschweig, Midrand...

    #News,_Events,

  • Democrat who slammed Israel for Gaza killings is shock winner of New York primary
    U.S. News - Haaretz.com - Allison Kaplan Sommer - Jun 27, 2018
    Alexandria Ocasia-Cortez, 28, scores decisive victory over House Democrat Joe Crowley after running on a socialist platform

    https://www.haaretz.com/us-news/.premium-democrat-who-slammed-israel-wins-new-york-primary-1.6218292

    A young progressive Democrat who has sharply criticized Israel, including calling the killing of Palestinian protesters on the Gaza border in May a “massacre,” celebrated an upset victory over a leading House Democrat in a congressional primary race in New York City on Tuesday.

    Alexandria Ocasio-Cortez, 28, scored a decisive win over powerful congressman Rep. Joe Crowley, 56. Many observers had believed he was a strong candidate to succeed Rep. Nancy Pelosi as speaker of the House of Representatives.

    Riding a wave of strong anti-Trump “resistance” sentiment in her New York district, Ocasio-Cortez – who belongs to the Democratic Socialists of America and is a supporter of Bernie Sanders – ran on a far-left platform. Her agenda included Medicare-for-all and clamping down on Wall Street.

    Her victory is being seen as a bellwether for a Democratic Party that is shifting to the left and including more women and people of color as candidates. Crowley’s defeat is seen as a warning to other establishment Democrats. (...)

    • 27/06/2018
      Encore serveuse à New York il y a 6 mois, Alexandria Ocasio-Cortez bat à plate couture un ponte du parti démocrate
      https://www.huffingtonpost.fr/2018/06/27/encore-serveuse-a-new-york-il-y-a-6-mois-alexandria-ocasio-cortez-bat

      ÉTATS-UNIS - Le pari était tellement fou que les grands médias américains ne lui avaient pas accordé une grande attention. Contre toute attente, la novice en politique de 28 ans Alexandria Ocasio-Cortez a pourtant battu le numéro quatre du parti démocrate Joe Crowley lors des primaires pour élire le représentant du 14e district de New York ce mardi 26 juin.

      Élu et ré-élu représentant dans l’État de New York depuis 1999, Joe Crowley était considéré comme un potentiel successeur de Nancy Pelosi au poste de chef des démocrates à la Chambre. Sa défaite face à une militante latino-américaine n’ayant jamais participé à une élection, née dans le Bronx et soutenue par le sénateur Bernie Sanders et la candidate au poste de gouverneure Cynthia Nixon, est une véritable claque pour le parti. (...)

  • Emma Willard, America’s First Female Mapmaker
    https://www.theparisreview.org/blog/2018/06/18/americas-first-female-mapmaker

    A recent item for sale in the rare-book trade caught my eye. Boston Rare Maps had a series of twelve maps created by America’s first female mapmaker, Emma Willard. They were to accompany a textbook she had written, first issued in 1828. The maps for sale were from the second edition.

    Willard is well-known to historians of the early republic as a pioneering educator, the founder of what is now called the Emma Willard School, in Troy, New York. But she was also a versatile writer, publisher and, yes, mapmaker. She used every tool available to teach young readers (and especially young women) how to see history in creative new ways. If the available textbooks were tedious (and they were), she would write better ones. If they lacked illustrations, she would provide them. If maps would help, so be it: she would fill in that gap as well. She worked with engravers and printers to get it done. She was finding her way forward in a male-dominated world, with no map to guide her. So she made one herself.

    #cartographie #visualisation #femmes #historicisation #Emma_Willard