provinceorstate:rhône-alpes

  • Pour Laurent Wauquiez, il y a « trop d’immigration en France »
    https://www.latribune.fr/economie/france/pour-laurent-wauquiez-il-y-a-trop-d-immigration-en-france-766194.html

    Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, élu le mois dernier à la tête de son parti, s’est présenté lors de L’Emission politique, sur France 2, comme un adversaire du « consensus mou », revendiquant par là le droit de tenir un discours franchement à droite au risque de heurter les plus modérés au sein de son camp.

    «  Je pense (...) qu’il y a trop d’immigration en France et que, aujourd’hui, nos capacités d’intégration sont saturées  », a-t-il déclaré.

    «  Je considère qu’il faut diminuer au moins de moitié le niveau de l’immigration actuelle et la ramener en-dessous de la barre des 100.000  » par an dont «  20.000 à 30.000  » étudiants étrangers, a poursuivi l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy.

    Il a également plaidé pour une remise à plat de «  la totalité de notre politique d’immigration  », avec une nouvelle approche du droit du sol et l’instauration d’une obligation de résidence de trois ans sur le sol français avant de pouvoir bénéficier de prestations sociales.

    Ça me remet en mémoire un vieux slogan #La_France_aux_Français ! et quand j’en cherche des illustrations je tombe sur Sidos et sa Jeune nation https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeune_Nation, ce qui ne me rajeunit pas.

    btw, le contraire de #consensus_mou, c’est quoi ? sectaire dur ?

  • En Allemagne, malaise autour des « vestes de sable » pour calmer les enfants hyperactifs - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/01/24/en-allemagne-malaise-autour-des-vestes-de-sable-pour-calmer-les-enfants-h

    L’histoire semble tout droit sortie d’un roman de Dickens : environ 200 écoles allemandes ont mis en place le port de vestes lestées de sable afin de calmer les #enfants_hyperactifs ou atteints du trouble du déficit de l’attention (TDAH). Cette méthode est utilisée comme alternative à la Ritaline, le médicament généralement prescrit dans ce genre de cas aux enfants dès 6 ans.

    Cette #veste, qui ressemble à un gilet pare-balles, pèse entre 1,2 et 6 kilos et coûte entre 140 et 170 euros, est fabriquée principalement par une société de Basse-Saxe, Beluga. Elle la commercialise depuis dix-huit ans. Cela fait à peu près autant de temps qu’elles sont utilisées dans des écoles hambourgeoises.

    On pourrait les attacher aussi #facepalm #enfance #éducation

    • Sans parler de la parfaite obscénité d’utiliser à des fins publicitaires une enfant dont on peut douter qu’elle ait donné son consentement éclairé à cette mise en scène

      J’imagine @intempestive que ce sont ses parents qui ont donné l’accord...

      1/ Je vais me renseigner à propos de la contention. Les psychiatres allemands semblent justement contre car celle-ci n’est pas utilisée au départ pour ce genre de cas et j’ai l’impression (surtout) qu’on ne leur a pas demandé leur avis ;-)

      2/ Les parents des enfants semblent satisfaits, les enfants aussi (pas celle de la publicité qui ne peut véritablement s’exprimer en raison de son handicap), de même que les professeurs. What else ?

      3/ Entre la Ritaline et le gilet, je choisis... le gilet qui lui, peut s’enlever mais j’y ajouterais bien sûr une TCC.

    • Il n’y a plus guère de réflexions et de pratiques critiques sur ces questions (émergence d’une pathologie), je connais des familles que l’on peut supposer tout à fait non dupes qui ont accepté l’usage de la #ritaline
      Je crois pas que ce soit fondamentalement « la » psychiatrie qui soit en cause, il y a une grande difficulté des familles face à ces comportements émergents, qui nt sans doute beaucoup à voir avec la religion de la performance. La psychiatrie a bien pour fonction de venir remédier aux effets pathogènes des normes sociales, et pas seulement à l’aliénation psychopathologie en tant que telle dans ce qu’elle a de spécifique.
      #soin #comportementalisme #paix_des_familles et des #école

    • Vous me direz, chez Volkswagen, on gaze bien des singes pour tester les moteurs diesel. Les méthodes allemandes ... mais elles n’ont rien à envier aux méthodes « civilisées » de la société occidentale de l’abondance, celle qui fait croire que le salut est dans le productivisme et le produit intérieur brut, mais aussi qu’il faut un esprit sain dans un corps sain en évacuant les « scories » de l’humanité à la marge. D’ailleurs le concept de « marginalité » est en lui-même révélateur d’un système de pensée, lequel système est bien totalitaire.
      #totalitarisme

    • Merci à @intempestive , @colporteur et @sombre pour vos réponses stimulantes.

      Par ailleurs, la notion même de « trouble de déficit de l’attention », introduit, me semble-t-il, dans une version relativement récente du DSM, est critiquable, notamment du fait des surdiagnostics et de la surmédication qui ont accompagné son surgissement

      Après prise de renseignements, les TDA remontent à 1968 dans le DSM II sous l’appellation "Réaction hyperkinésique de l’enfant".
      Pourquoi y a-t-il eu "surdiagnostique" ou "surgissement", je ne sais pas (ou y a-t-il eu tout simplement un développement des TDA ? Il faut savoir que la psychologie a fait d’énormes progrès depuis et les diagnostiques se sont affinés. Je vais être un peu provocateur mais bien avant on parlait de sorcellerie et non de folie...

      Mais cela permet de ne pas se poser la question plus fondamentale de la pertinence d’une telle médicalisation de l’attitude de certain.es enfants

      Les TCC sont la thérapie adéquate ; ça fonctionne très bien mais c’est une thérapie (pas un gilet ;-) ni un médicament) et c’est sur le long terme. Je crois qu’il faut dépasser le mot "attitude". C’est plus grave et ne relève pas de la simple discipline scolaire qui est bien impuissante crois-moi.

      On propose une solution technique, apparemment inoffensive, à des questions sociales.

      Pardonne-moi ma question mais en quoi est-ce une question sociale ?

      Cette vidéo fait directement écho à une longue tradition médicale d’utilisation de l’image de personnes considérées comme arriérées, adultes ou enfants, au nom de la grandeur de la science et pour leur bien naturellement

      Echo : oui, mais il me semble qu’elle est différente : c’est une entreprise qui montre un exemple de ce qu’elle peut offrir pour palier au handicap (pas d’arriération ici) note : pallier : « soulager un mal sans le guérir » aux XIIIe et XIVe siècles, « atténuer faute de remède véritable » au XVIIe
      Pas de science ici non plus. Mais je comprends que cela puisse choquer. Je suis personnellement indécis. Cela fait longtemps que je n’avais pas vu une "solution" physique (qui n’en est pas une mais qui pallie) à un problème psychique. C’est peut-être cela qui interpelle.

      @colporteur

      ces comportements émergents, qui nt sans doute beaucoup à voir avec la religion de la performance.

      Un TDA n’a, je pense, rien à voir avec la performance. J’ai au moins un élève dans ce cas et son comportement n’a rien à voir avec un problème vis-à-vis d’une norme sociale (enfin presque... ta réflexion est juste si tu considères qu’un tel cas est "normal" et qu’il peut accéder au savoir dans sa condition... ce qui est impossible surtout lorsqu’on sait que son TDA s’accompagne d’autres troubles dys...).

      @sombre
      D’après Charpentier M, Guberman N, Billette V, Lavoie JP, Grenier A, Olazabal I, Vieillir au pluriel, Perspectives sociales, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2010 :

      L’exclusion sociale (la marginalité) est la relégation ou marginalisation sociale d’individus, ne correspondant pas ou plus au modèle dominant d’une société, incluant personnes âgées, personnes sujettes à un handicap (physique ou mental) ou autres minorités. Elle n’est généralement ni véritablement délibérée, ni socialement admise, mais constitue un processus plus ou moins brutal de rupture parfois progressive des liens sociaux.

      L’exclusion, la marginalité existe depuis plusieurs siècles et donc cela n’a donc rien à voir avec le totalitarisme qui est un concept forgé au XXe siècle. Bien sûr le totalitarisme a produit de la marginalité laquelle n’en est pas le révélateur mais un aspect parmi d’autres... mais bon, cela n’est pas l’essentiel sur notre sujet, n’est-ce pas ?

    • @cjldx, une analogie. Si les suicides au travail ou liés au travail se multiplient, ce n’est pas comme adaptation à la norme mais plutôt l’expression dune incapacité à s’y plier, voire des formes de négation/refus de celle-ci.
      La prévalence accrue des dépressions n’est pas due simplement à une invention des labos ou des psys, c’est aussi une défense, une réponse, une manière (coûteuse) de sauver sa peau. L’émergence de « TDA » qui présentent tout autrement sont un autre écart, lui aussi coûteux. Quant aux TCC...
      voir peut-être On agite un enfant, de Yann Diener
      https://seenthis.net/messages/89485

    • @colporteur Tout à fait d’accord avec toi sur ton premier paragraphe ainsi que sur ton deuxième point.

      J’ai trouvé très intéressant l’article sur « On agite bien un enfant » (2012). Heureusement les choses progressent et les jeunes psychologues ont un esprit plus ouvert et décident des thérapies en prenant ça et là dans les diverses écoles qui se sont succédées

      En retour, les États-Unis nous amènent aujourd’hui les thérapies cognitivo-comportementales, avec l’immense marché des « troubles » et des médicaments qu’elles inventent.

      1/ On n’en est plus au tout médicament (enfin normalement) et lorsqu’on emploie des TCC, on n’est pas obligé d’y inclure un médicament (les psychiatres peuvent en prescrire, pas les psychanalystes, ni les psychologues).

      2/ Quelques citations intéressantes :

      Le premier chapitre parle de ce qui se passe à l’école, où le nombre d’enfants « agités » augmente. Il s’agit aussi du moment où l’institution scolaire impose une pression croissante sur l’enfant.

      Ce n’est pas faux mais il y a plus encore et il le dit bien par la suite.

      Plusieurs facteurs participent de ce qu’on appelle « un trouble » mais que l’on désigne trop rapidement comme quelque chose qui vient de l’enfant uniquement.

      considérer leurs patients comme des « fauteurs de troubles »

      En effet, un enfant qui souffre de TDA ou TDAH n’est pas un fauteur de troubles, c’est juste un enfant qui souffre et qu’il faut « soigner ». D’ailleurs il est bien différent de celui qui fait sa crise d’adolescent.

      Je ne vais pas citer tout le texte que tu m’as mis en biographie (il est très bien mais date un peu maintenant). Je peux néanmoins te rassurer, les psychologues que je connais ont dépassé ce stade (même la psychanalyse se dit psychodynamique maintenant et change aussi) et ils emploient les TCC (sans médicament), la psychanalyse ("psychodynamique") et d’autres « techniques » (le mot est peut-être mal choisi) en prenant dans diverses écoles. Il ne faut plus être sectaire mais avoir un esprit ouvert.

      Petite remarque : la définition des TCC que donne l’article est biaisée

      (Thérapies inventant des « troubles » à « traiter » à court terme, faisant fi de l’histoire du sujet et des ressorts inconscients du symptôme pour lequel l’individu consulte.)

      Pourquoi des scientifiques « inventeraient ». Cela me fait penser aux réactions de rejet systématiques face à une nouveauté : c’est une attitude normale mais il faut dépasser ce stade. La panacée n’existe pas. C’est souvent (pas tout le temps non plus) un mélange de l’ancien et du nouveau qui nous fait progresser.

      Merci encore pour l’article.

    • @intempestive C’est toujours un plaisir d’avoir une discussion fouillée, argumentée ; cela nous fait progresser et c’est bien pourquoi je suis très content d’être sur @Seenthis .

      A propos des articles que tu cites, lis mon commentaire ci-dessus pour colporteur. Il est aussi valable. Ces auteurs ont parfaitement raison mais il faut aller plus loin et c’est ce qu’il semble se faire actuellement même si les neurosciences ont tendance, il me semble, à vouloir tout rejeter.

      Quant à « notre » histoire de veste, je suis partagé. Je ne la rejette pas mais il faut un (des ?) complément indispensable. Je suis aussi dubitatif : est-ce qu’un de mes élèves qui doit souffrir de TDA(H) serait soulager avec ce dispositif ? Pas sûr. D’où l’idée d’un diagnostic posé par des professionnels... qui ne seraient pas coincés dans leur chapelle. ;-)

    • Ah, j’ajoute une chose :

      Concernant l’ « hyperactivité » et le « déficit de l’attention », on médicalise des manières d’être qui pourraient être analysées de toute autre façon selon les cas : expression de difficultés familiales (maltraitance, pauvreté, etc.), manifestation d’une personnalité singulière (ce qui est très prisé dans certains milieux, notamment ceux dits « créatifs », et très déprécié dans d’autres, où il ne faut pas qu’une seule tête dépasse), inadéquation du cadre scolaire..

      On peut (et doit) traiter le problème à sa source (maltraitance, pauvreté, etc.) mais cela ne résoudra rien au problème psychologique de l’enfant, l’adolescent, l’adulte qui est véritablement ancré en lui.
      Quant aux créatifs, ils ont fait de leur(s) souffrance(s) un art (enfin j’espère). Tant mieux. C’est aussi une sorte de thérapie.

      « Inadéquation au cadre scolaire », là ça me fait un peu réagir (tu t’en doutes bien) : que veut l’école ? Instruire, faire progresser l’esprit critique et la compréhension du monde en tout cas en histoire-géographie (et y rajouter une ligne politique directrice). Un enfant en souffrance, aura vraiment du mal à y arriver et c’est bien triste.

    • Pour le pire : quand on retourne à une ingurgitation scolaire sous contrainte, façon XIXème siècle (du style, en ce moment : conception de l’histoire comme apprentissage d’un « roman national »).

      Il y a un programme et les directives sur l’application du programme :
      http://eduscol.education.fr/cid98981/s-approprier-les-differents-themes-du-programme.html

      Certains hommes politiques ont la tentation du roman national (tronqué au demeurant, ils choisissent bien ce qu’ils veulent y voir d’ailleurs....). Mais l’inverse est vrai aussi : au collège, on étudie plus le Second Empire (trop libéral dans sa seconde partie ?), exit Clovis, les mérovingiens (ça coince un peu entre la fin de l’empire romain et Charlemagne, il y a un bon vide de 400 ans) , ni Sparte (trop extrémiste ?), Richelieu est passé à la trappe ; idem pour la crise de 1929 (le côté économique seulement et non son rôle dans la montée du nazisme)... Ce qui a été fait à l’école primaire est souvent oublié... lorsqu’il a été fait. Mes collègues font le maximum mais les difficultés sont grandes (nous sommes en ZEP).

      On n’ingurgite plus mais il faut bien quand même mémoriser à un moment donné... comprendre sans mémoriser c’est être condamné à faire les mêmes erreurs.

      ce que l’école « veut » varie beaucoup : cela dépend de la politique nationale, des collectivités locales, du statut de l’école (public ou privé, religieuse...

      Les écoles privées sont très souvent catholiques et ce qu’elles veulent c’est la réussite de leurs élèves... comme les écoles publiques. Les programmes sont les mêmes, les profs sont salariés par l’Éducation Nationale même s’ils n’ont pas le même statut.

      Et tout à fait d’accord avec toi en ce qui concerne la suite de ton commentaire !

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce vendredi 12 janvier 2018
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/14394-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    Bonjour chèr(e)s ami(e), nous sommes le vendredi 12 janvier 2018 et j’espère que vous allez bien, veuillez trouver ci-dessous notre Revue de presse quotidienne... En complément, la Defcon Room (toute relookée) se tient à votre disposition 24h/24 et 7j/7 ; )))

    Bonne lecture, bonne journée, et merci de votre confiance.

    Amitiés,

    L’Amourfou / Contributeur anonyme / Chalouette

    Actualités françaises :

    12.01.2018

    France 3 Auvergne-Rhône-Alpes fait volte-face sur les sujets sur le bilan de Wauquiez (Le Monde.fr)

    LuxLeaks : la condamnation du lanceur d’alerte Antoine Deltour annulée en cassation (France24.com)

    FN : Collard a « l’honneur de vous informer » de sa mise en examen (Le Point.fr)

    Le Conseil Constitutionnel censure un nouvel article de la loi sur l’état d’urgence (Les (...)

  • #France 3 soupçonnée d’avoir cédé au coup de pression de #Laurent_Wauquiez
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110118/france-3-soupconnee-d-avoir-cede-au-coup-de-pression-de-laurent-wauquiez

    La rédaction en chef de #France_3 Auvergne-Rhône-Alpes a brutalement suspendu la diffusion d’une série d’enquêtes sur le bilan de Laurent Wauquiez à la région. Les journalistes dénoncent une capitulation face à la colère du président de région.

    #Censure #Journalisme #Les_Républicains #région_Auvergne-Rhône-Alpes

  • #France 3 soupçonné d’avoir cédé au coup de pression de #Laurent_Wauquiez
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110118/france-3-soupconne-d-avoir-cede-au-coup-de-pression-de-laurent-wauquiez

    La rédaction en chef de #France_3 Auvergne-Rhône-Alpes a brutalement suspendu la diffusion d’une série d’enquêtes sur le bilan de Laurent Wauquiez à la région. Les journalistes dénoncent une capitulation face à la colère du président de région.

    #Censure #Journalisme #Les_Républicains #région_Auvergne-Rhône-Alpes

  • #France 3 soupçonné d’avoir cédé au coup de pression de #Laurent_Wauquiez
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110118/france-3-soupconne-davoir-cede-au-coup-de-pression-de-laurent-wauquiez

    La rédaction en chef de #France_3 Auvergne-Rhône-Alpes a brutalement suspendu la diffusion d’une série d’enquêtes sur le bilan de Laurent Wauquiez à la région. Les journalistes dénoncent une capitulation face à la colère du président de région.

    #Censure #Journalisme #Les_Républicains #région_Auvergne-Rhône-Alpes

  • De l’École Maternelle aux jardins d’enfants ?

    Il y a quelques années l’école Maternelle, présentée comme une spécificité française, était reconnue comme un point fort de notre système éducatif.

    Ces dernières années, elle a servi de variable d’ajustement lors des suppressions de postes (les effectifs de certaines classes ne permettant plus d’atteindre les objectifs annoncés), elle a subi un recul de l’âge de la scolarisation (avec la disparition des classes de 2 ans ou TPS, préjudiciable notamment pour les élèves les plus fragiles) et elle a été isolée du reste de l’école primaire lors de la dernière réforme des programmes (rattachement de la GS au cycle 1, programmes spécifiques publiés symboliquement à part de ceux de l’élémentaire et du collège).
    Néanmoins ses objectifs, son rôle et son importance ont été réaffirmée.

    Jean-Michel Blanquer a annoncé lors de son arrivée au Ministère qu’il ne réformerait rien, c’est donc assez logiquement que depuis 6 mois, il a défait ce qui avait été mis en place lors du précédent quinquennat et que tous les dossiers imaginables sont aujourd’hui sur la table pour des changements en profondeur du système éducatif, changements qui orienteront durablement celui-ci pour les décennies à venir (à mon avis…).
    Il était donc prévisible qu’il s’attaque à l’école maternelle…

    Jean-Michel Blanquer veut transformer l’école maternelle
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/01/06/01016-20180106ARTFIG00055-jean-michel-blanquer-veut-transformer-l-ecole-mat

    Le ministre de l’Éducation nationale annonce samedi envisager une réforme des formations des enseignants afin notamment de développer le langage des enfants.

    Il a confié la réflexion au neuropsychiatre Boris Cyrulnik en axant la réforme sur l’épanouissement des élèves et de l’apprentissage du langage.

    Le ministre de l’Education s’appuie sur un neuropsychiatre pour « penser la maternelle de demain » (Ouest France)
    https://www.ouest-france.fr/education/ecole/entretien-blanquer-s-appuie-sur-un-neuropsychiatre-pour-penser-la-mater

    Jean-Michel Blanquer veut transformer l’école maternelle. Le ministre de l’Éducation nationale va s’appuyer sur l’expertise du neuropsychiatre Boris Cyrulnik, spécialiste de la petite enfance pour « penser la maternelle de demain ». Des assises réunissant les principaux acteurs de l’école maternelle se tiendront en mars prochain. Objectif : faire en sorte que la maternelle française soit, plus encore, l’école de l’épanouissement et de l’apprentissage du langage.

    Or, Boris Cyrulnik, qui peut tenir des propos très pertinents sur l’école et l’apprentissage (les notes, la bienveillance, les rythmes…), est pour retarder l’âge de scolarisation. Pourtant, les études disponibles montrent l’influence d’une scolarisation précoce sur les inégalités scolaires, notamment dans les quartiers populaires, notamment en langage.

    Boris Cyrulnik : « Peu d’enseignants ont conscience de leur impact affectif sur les enfants » (VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2015/06/08/boris-cyrulnik-peu-denseignants-ont-conscience-de-leur-impact-affectif-s

    Nous serions toutefois bien inspirés de prendre exemple sur les pays nordiques. Comme eux, il nous faudrait nous intéresser à la sécurisation des tout petits, retarder leur entrée à l’école, ne pas attribuer de notes en primaire, raccourcir la durée des cours, confier des activités éducatives à des tiers issus du monde de la culture ou du sport, etc.

    Retarder l’âge de scolarisation signifie par ailleurs concrètement la fin de l’école maternelle (publique) au profit de "jardin d’enfants" (privés). Cette idée est déjà dans les esprits voire dans les tuyaux de l’institution ministérielle.

    Haute-Loire : l’Education Nationale propose des jardins d’enfants pour soulager les classes uniques (France 3 Auvergne-Rhône-Alpes)
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/haute-loire/haute-loire-education-nationale-propose-jardins-enfants

    Dans les plus petites communes de Haute-Loire, il ne subsiste souvent qu’une école à classe unique. Difficile pour les enseignants d’y faire la classe de la maternelle au CM2 pour des enfants de 2 à 11 ans. L’inspection académique propose aux maires de créer des jardins d’enfants

    Les mauvais esprits diront que les économies de postes en maternelle financeront les promesses de Macron de dédoubler les CP et CE1… ou juste une réduction des postes dans un contexte d’économies budgétaires. D’autres esprit chagrins remarqueront, une nouvelle fois, que J.-M. Blanquer, cheville ouvrière des sombres années Darcos… fait du Darcos.

    X. Darcos va supprimer l’école maternelle ? (Sébastien Rome)
    https://blogs.mediapart.fr/sebastien-rome/blog/110708/x-darcos-va-supprimer-l-ecole-maternelle

    Le gouvernement va mettre en place un large plan d’économie dans l’Education nationale en réduisant la scolarité des élèves. Progressivement, les élèves de deux ans puis de trois ans et enfin de quatre ans ne seront plus accueillis à l’école maternelle. Le plan en préparation depuis plusieurs mois à Bercy sera bientôt mis en œuvre. En effet, la Caisse d’allocations familiales de Montpellier vient d’annoncer aux crèches et aux PMI qu’elles devraient s’apprêter à accueillir (ou plutôt garder en leur sein) les enfants de 2/3 ans à la rentrée 2009 puis, à terme, les enfants de 3/4 ans.

    #éducation #école_maternelle #cycle1 #réforme #jardin_d'enfants #privatisation

  • Cinq questions sur la #pénurie de #gynécologues en France - CRAPS
    http://association-craps.fr/actualites/cinq-questions-penurie-de-gynecologues-france
    Je pose ça là, comme une grosse bouse

    La situation a pu en outre créer une crise des vocations. « Les gynécos sont tellement maltraités, qu’ils abandonnent les tâches les plus difficiles du métier », selon Bertrand de Rochambeau. Dans les petits hôpitaux, les gynécologues enchaînent les gardes. « Les jeunes ne veulent plus travailler comme ça, cela renforce la pénurie », estime-t-il. « Attention, les médecins ne meurent pas de faim, il ne s’agit pas ça, mais ils travaillent beaucoup, dans des conditions parfois difficiles, même si leur métier est passionnant », poursuit-il.

    Généralistes et sage-femmes peuvent-ils se substituer aux gynécos ?

    « Ni les médecins généralistes, ni les sage-femmes ne sont suffisamment formés pour assurer le suivi gynécologique des patientes », assure Bertrand de Rochambeau. Les étudiants qui choisissent de devenir généralistes « doivent choisir, au cours de leur formation, entre un stage en gynécologie ou un stage en pédiatrie, c’est-à-dire qu’au mieux ils ont {…}

    • Consulter un gynécologue : la grande galère
      Entre 2007 et 2017, le nombre de ces spécialistes a chuté de 41,6 % à 1 136 et il pourrait tomber à 531 en 2025. Face à cette pénurie, des femmes renoncent à se soigner. François Béguin et Laura Motet, Le Monde

      C’est un parcours du combattant auquel sont confrontés de plus en plus de femmes. Dans de nombreuses villes, décrocher un premier rendez-vous avec un gynécologue est devenu mission impossible. A Melun (Seine-et-Marne), par exemple, elles sont trente à cinquante à appeller chaque jour le cabinet de Joëlle Robion, gynécologue en secteur 1 (sans dépassement d’honoraire), dans l’espoir de décrocher une première consultation. « Ce sont souvent des femmes dont le gynécologue est parti à la retraite et à qui je ne peux pas proposer de suivi », explique la spécialiste, qui n’accepte plus que les patientes envoyées par des généralistes.

      Dans certains départements, qui sont souvent déjà des « déserts médicaux », les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous s’allongent car les gynécologues se font rares, toutes spécialités confondues. On en compte 4,2 pour 100 000 habitants dans la Creuse, 4,32 en Dordogne ou 4,37 dans l’Ain, contre 28,6 à Paris ou 67,4 à Neuilly-sur-Seine, la ville la mieux dotée de France. Et selon les relevés réalisés par Le Monde, certaines grandes villes de la grande couronne parisienne, comme Aulnay-sous-Bois (56e ville française en termes de population) ou Ivry-sur-Seine (89e), ne comptent même aucun gynécologue libéral.

      « Il y a des coins de France où la situation est catastrophique, où des femmes ne sont plus suivies ou doivent changer de département pour l’être », alerte Anne Gompel, professeure de gynécologie à l’université Paris-Descartes.
      39 départements comptent moins de gynécologues par habitants que la moyenne française
      [graphique très parlant mais pas importable, ndc]

      Mobilisation

      Une situation d’autant plus inquiétante que tous les gynécologues ne font pas du suivi médical. Les obstétriciens se focalisent d’abord sur les accouchements et les actes chirurgicaux, leur cœur de métier. « Ils font du suivi par la force des choses, mais tout ce qui est problèmes hormonaux, par exemple, ça ne les intéresse pas », estime Laurence Mougenot, gynécologue médicale à l’hôpital de Bar-le-Duc, qui se demande par exemple « qui prendra en charge les femmes ménopausées ces prochaines années ».

      S’il est toujours possible de consulter un médecin généraliste ou une sage-femme libérale spécialisée pour un suivi de base, accéder à un gynécologue médical devient chaque année plus difficile. Le nombre de ces spécialistes de la « santé des femmes » (contraception, troubles du cycle, ménopause, stérilité, diagnostic et suivi des tumeurs) a chuté de 41,6 % en dix ans entre 2007 et 2017. Une baisse due à la décision des pouvoirs publics de ne plus en former entre 1987 et 2003 afin de s’aligner sur les formations des autres pays européens.

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      On compte 6 748 gynécologues pour 28 millions de Françaises de plus de 16 ans. Mais les gynécologues ne sont pas les seuls professionnels de santé à effectuer des suivis gynécologiques. En 2016, les pilules contraceptives ont par exemple été prescrites pour moitié (51,2 %) par des gynécologues, à 44,2 % par des médecins généralistes et à 1,7 % par des sages-femmes, selon des chiffres obtenus par Le Monde via Open Médic, une base de données recensant les médicaments délivrés en pharmacie de ville. Quant aux actes relatifs au suivi gynécologiques (frottis, pose de stérilet), ils ont été réalisés en 2016 à 2,9 % par des sages-femmes, en hausse de 52 % par rapport à 2015, selon l’Ordre des sages-femmes.
      A la suite de la mobilisation du Comité de défense de la gynécologie médicale (CDGM), créé en 1997, une soixantaine de ces spécialistes (des femmes pour 95 % d’entre eux) sont de nouveau formés chaque année, mais c’est insuffisant pour compenser les départs à la retraite. Résultat : ils ne sont plus que 1 136 pour près de 28 millions de femmes âgées de plus de 16 ans. Six départements n’ont aucun « gynéco med ». Beaucoup plus demain.
      Près des deux tiers (62 %) de ceux aujourd’hui en activité ont plus de 60 ans et cesseront leur activité ces prochaines années sans avoir – pour la plupart – de successeur. Entre 2010 et 2025, selon les projections de l’Ordre des médecins, la France devrait avoir perdu plus de mille gynécologues médicaux. Ils ne seraient plus que 531 en 2025, contre 1 648 en 2010. Dans le même temps, les gynécologues obstétriciens passeraient, eux, de 3 577 à 5 452.
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      « Grand désarroi »

      « L’accès de plus de plus en difficile aux gynécologues médicaux met en danger la santé de millions de femmes, des jeunes filles en particulier », fait valoir Noëlle Mennecier, coprésidente du CDGM. Elle plaide en faveur de « mesures vigoureuses en termes de nombre de postes d’internes ouverts, et ce sur des années, pour rattraper le retard ».
      Bientôt la fin des gynécologues médicaux ?

      Effectifs entre 2010 et 2017 et projection des effectifs entre 2018 et 2015 par l’Ordre des médecins [graphique, ndc]

      Chaque départ à la retraite oblige des centaines de femmes à trouver leur propre solution. « Beaucoup de patientes sont dans un grand désarroi, raconte une gynécologue qui vient de cesser son activité dans une grande métropole de Rhône-Alpes. Certaines m’ont dit qu’elles ne se feraient plus suivre car elles ne voulaient pas l’être par un médecin généraliste… » « Je vois arriver des femmes de 65 ou 70 ans qui saignent depuis six mois mais que ça gêne d’en parler à leur généraliste… », confirme le docteur Mougenot.

      Lorsque la gynécologue de Josette (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille) est partie à la retraite il y a trois ans, sans personne pour lui succéder, cette professeure retraitée dans un petit village de l’Eure a renoncé à être suivie, après presque un demi-siècle de visites annuelles de contrôle. A 70 ans, elle ne se voyait pas demander un rendez-vous à l’hôpital de Mantes (Yvelines), à 30 km de chez elle. « Trop compliqué », dit-elle.
      Des femmes renoncent, au moins pour un temps. D’autres font des kilomètres ou se tournent vers d’autres structures ou d’autres professionnels de santé. C’est ce qu’a fait Marie, une infirmière de 24 ans, lorsqu’elle a emménagé dans une petite commune de l’agglomération toulousaine il y a trois ans et qu’aucun gynécologue parmi les dix qu’elle a sollicités ne l’a acceptée. C’est à l’hôpital public qu’elle a fini par obtenir un rendez-vous, avec un délai de deux mois. Une solution qui la satisfait, même si la consultation se fait « une pendule au-dessus de la tête » et avec le sentiment que « le temps est minuté ».

      « Rupture dans la qualité des soins »

      Christine, une cadre retraitée de 62 ans habitant Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a fini par quitter le gynécologue qui la suivait depuis dix ans. Là encore, parce que c’était devenu « trop compliqué ». « Il y avait un créneau de deux jours pendant lesquels on pouvait prendre rendez-vous, et si on le ratait, il fallait de nouveau attendre six mois… Et comme cela faisait trois fois que je ratais les “bonnes journées” pour m’inscrire… », explique-t-elle. C’est finalement dans une clinique privée qu’elle a trouvé une solution.

      Alors qu’elle vit à Paris, l’une des villes de France les mieux pourvues en gynécologues, Héloïse, une étudiante salariée de 23 ans, n’en a trouvé aucun au tarif Sécu qui l’accepte comme patiente. « Vous êtes jeune, on ne peut pas prendre le risque que vous tombiez enceinte et qu’on soit obligé de vous suivre, on est débordé », lui a même expliqué une secrétaire médicale. Au vu des tarifs prohibitifs pratiqués par les médecins à honoraires libres, c’est finalement auprès d’un généraliste au planning familial d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), soit trois heures de trajet aller-retour, qu’elle a finalement trouvé une place.

      La banlieue parisienne peut également s’avérer être un désert médical (gynécologie) [À Neuilly ? ça va, ndc]


      Certains gynécologues médicaux semblent aujourd’hui se résigner à un passage de relais aux sages-femmes libérales, autorisées à pratiquer un suivi de prévention, dont le nombre augmente de 10 % par an. Plusieurs s’interrogent cependant sur leur formation. « Elles arrivent sur le marché sans être suffisamment formées en gynécologie, met en garde Anne Gompel, de l’université Paris-Descartes. Il va y avoir des années avec une rupture dans la qualité des soins. Les généralistes ont un rôle à jouer, mais une spécialité de quatre ans ne se remplace pas par une formation de trois mois en gynéco pour un généraliste, ou un peu
      plus avec un DU, ou de sage-femme avec un mois de formation. »

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      Dépassements d’honoraires des gynécologues : des consultations supérieures à 120 euros à Paris
      Seuls 38,5 % des gynécologues pratiquent le tarif « Sécu » à 30 euros. Faute de moyens, des femmes se privent de gynécologue dans les grandes villes.

      Très chers gynécos... Chez près de la moitié (45 %) des 3 000 gynécologues (médicaux et obstétriciens) exerçant dans les cent plus grandes villes de France, il faut payer au moins 60 euros pour une consultation standard, soit le double du tarif « Sécu », fixé à 30 euros. Dans ces communes, le tarif moyen s’élève à 47 euros.
      Pour obtenir ces chiffres inédits, Le Monde a « aspiré » sur Ameli.fr le site de l’Assurance-maladie, les données contenues dans les fiches tarifaires de ces praticiens qui représentent plus de 60 % de la profession.
      Pour l’ensemble de la France, selon ces chiffres, seul un gros tiers (38,5 %) de ces spécialistes ne fait payer que 30 euros pour une consultation de suivi. Mais, selon nos relevés, ils ne sont plus que 18 % à le faire à Paris. Dans la capitale, le tarif moyen est particulièrement élevé, à 70,30 euros. Et près d’un quart (23 %) demande plus de 90 euros, soit au moins trois fois le tarif « Sécu » ! Enfin, 5 % des gynécologues parisiens demandent plus de 120 euros. Dans les quartiers huppés, il faut débourser jusqu’à 150 euros.

      Renoncements aux soins
      D’une commune à l’autre, le tarif moyen varie fortement. A Neuilly, il s’établit à 85 euros, contre 35 euros à Grenoble ou 55 euros à Marseille. Dans les dix plus grandes villes de l’Hexagone, il dépasse 45 euros, sauf à Nantes et à Toulouse (38 euros et 40 euros). Quant aux consultations privées dans les hôpitaux publics, elles présentent les prix les plus élevés, à 56 euros (87 euros à Paris).
      La gynécologie fait partie des cinq spécialités – gériatrie, psychiatrie, stomatologie, gynécologie obstétrique – les plus gourmandes en dépassements d’honoraires. Sa branche médicale se classe même en tête de l’observatoire des pratiques tarifaires publié par la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), le 29 novembre, tandis que sa branche chirurgicale (l’obstétrique) est cinquième.

      Conséquences : ces tarifs élevés peuvent entraîner des renoncements aux soins, notamment chez les étudiantes ou les retraitées, pas ou peu couvertes par une mutuelle.
      C’est ce qui est arrivé à Monique, 64 ans, retraitée du Trésor public. Quand sa gynécologue a quitté Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour les « beaux quartiers » de la capitale et s’est mise à pratiquer des dépassements d’honoraires non pris en charge par sa mutuelle, elle a préféré renoncer à ses deux visites de contrôle par an. Une rupture dans son suivi qui aurait pu avoir des conséquences si elle n’avait pas fini par trouver à Sète (Hérault), son lieu de vacances, une spécialiste au tarif « Sécu » qui a accepté de la suivre.

      Optam, un outil de maîtrise des tarifs
      « Ce que veulent les gens, c’est d’abord être bien soignés et qu’on les écoute », fait valoir une gynécologue qui pratique des « petits » dépassements en région. Elle rappelle que, outre la prise en charge des patients à la couverture maladie universelle (CMU), les médecins en secteur 2 (en honoraires libres) « ont toujours fait des tarifs “Sécu” pour les gens qui n’avaient pas les moyens ».
      Une bonne pratique dont n’a jamais bénéficié Valentine, une étudiante nancéenne de 21 ans, qui a toujours payé « entre 50 euros et 80 euros » sa consultation chez le gynéco de ville et a parfois dû demander une aide financière à ses parents. « Il y a certes le tarif de la consultation de base, mais dès qu’il y a une prescription ou un examen, cela augmente, dit-elle. Et l’on va rarement chez le gynécologue sans avoir besoin de l’un ou de l’autre. »
      Paris, championne des dépassements d’honoraires dans les grandes villes

      « Les tarifs sont affichés sur le site Ameli.fr, les gens ne sont pas surpris », explique une gynécologue médicale du 14e arrondissement de Paris. Elle demande 70 euros pour une visite et un frottis, soit, selon elle, 40 euros pris en charge par la « Sécu », avec qui elle a signé une « option pratique tarifaire maîtrisée » (Optam, anciennement CAS pour « contrat d’accès aux soins ») et 30 euros de dépassement, « généralement pris en charge par les mutuelles ».
      Pour l’Assurance-maladie, la hausse spectaculaire des dépassements a été enrayée grâce à Optam. En échange de leurs bonnes pratiques, la « Sécu » prend en charge une partie des cotisations des praticiens. Depuis 2012, ce mécanisme a stabilisé le taux de dépassement chez les gynécologues qui était passé de 25 % à 43 % depuis 2000. Mais, à Paris, il peine à convaincre. En juin, seulement vingt-cinq gynécologues de secteur 2 avaient adhéré au dispositif, soit moins de 5 %.

      « Difficulté à trouver un gynécologue »
      Interrogée par Le Monde, la CNAM reconnaît que « le dispositif de régulation des dépassements d’honoraires produit des résultats encore insuffisants pour certaines spécialités comme la gynécologie ». Dans certaines villes, les gynécologues présentent à la fois des dépassements trop élevés pour les rendre éligibles à l’Optam tout en restant sous les seuils au-delà desquels des procédures pour pratique tarifaire excessive peuvent être déclenchées. « Pour les autres », la CNAM assure « agir », assurant qu’en septembre « un certain nombre de médecins dont les niveaux de dépassements étaient à fois élevés sans être orientés à la baisse ont été alertés, et ce afin qu’ils modifient leur pratique ».
      Le taux de dépassement a explosé depuis 2000, avant de se stabiliser à partir de 2012

      Au Syngof, le Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France, on estime que le premier problème n’est pas le niveau des dépassements d’honoraires, jugé modéré dans la plupart des villes, mais « la difficulté à trouver un gynécologue », selon Elisabeth Paganelli, la secrétaire générale du syndicat. Et de rappeler que les gynécologues médicaux libéraux ont en moyenne un revenu avant impôt inférieur à celui des médecins généralistes (72 900 euros contre 88 700 euros).

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      A Aulnay, « certaines femmes n’ont pas eu de suivi gynéco depuis six ans »
      Depuis près d’un an, il n’y a plus de gynécologue libéral dans cette ville de 82 000 habitants. Patientes et pouvoirs publics tentent de trouver des solutions. Laura Motet

      « C’est la galère ! J’étais suivie par une gynéco, mais elle est partie il y a trois ans. J’ai enchaîné avec des consultations à 80 euros à la clinique du Blanc-Mesnil, avant d’atterrir ici après plusieurs mois d’attente, parce que je n’avais plus d’argent. » Le parcours de Sabrina (le prénom a été modifié), rencontrée à l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois, illustre celui de nombreuses femmes de cette commune de Seine-Saint-Denis.

      Les quatre gynécologues libérales qui exerçaient il y a encore quelques années dans cette ville de 82 000 habitants sont parties à la retraite ou sont mortes. Symptôme d’un mal qui touche toute la France : le vieillissement des médecins et en particulier celui des gynécologues médicaux – l’âge moyen de ces spécialistes de la santé des femmes est de 60 ans. La ville compte seulement deux sages-femmes libérales et une médecin généraliste spécialisée en gynécologie, installée peu avant l’été. Son arrivée a été saluée par les habitantes et par la mairie.

      Ce mardi après-midi de décembre, la salle d’attente de la docteure Teanini Tematahotoa ne désemplit pas. A l’image des habitants d’Aulnay, sa patientèle est composée de 20 % de personnes très précaires, bénéficiaires de la couverture maladie universelle ou de l’aide médicale d’Etat.
      « Ils n’ont pas forcément le même rapport au médecin que les plus aisés. […] C’est une patientèle moins fidèle, qui ne perçoit pas toujours l’importance de la notion d’accompagnement à long terme. Si un autre médecin est disponible avant, ils iront le voir. Le suivi est parfois difficile, surtout s’ils ont vu quatre ou cinq collègues avant, dans différentes villes et dans différentes structures. »

      Un nomadisme amplifié par les départs à la retraite des gynécologues libéraux, dont la patientèle est rarement reprise par un confrère. Les patientes tentent alors de trouver la meilleure solution en termes de prix, d’horaires, d’accès géographique et de délai ; certaines abandonnent, tandis que d’autres vont à l’hôpital, au planning familial, dans un centre de protection maternelle et infantile (PMI) ou dans des centres municipaux.

      « Il arrive qu’on reçoive des femmes qui ne se sont pas fait suivre pendant six ou huit ans, explique une soignante exerçant au Planning familial. Elles ne peuvent pas toujours prendre le temps de se faire suivre pour faire de la prévention. Elles ne le font quand elles ont besoin de nous de façon urgente. »

      « Face à la pénurie de gynécologues médicaux, les urgences gynécologiques ont explosé, parce qu’il n’y a pratiquement plus de médecins de ville, affirme la docteure Hélène Dauphin-Merlot, cheffe du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital intercommunal Robert-Ballanger. Pour autant, c’est notre mission d’accepter tout le monde et de nous débrouiller, en triant les patientes selon la gravité et en nous coordonnant avec les autres acteurs de santé locale, comme les PMI. »
      Mi-décembre, le carnet de rendez-vous de consultation de gynécologie affichait complet jusqu’en février et pourrait continuer à se remplir pour les semaines suivantes si le planning était ouvert. « On évite de donner des rendez-vous trop en avance, sinon les patientes oublient de venir. On a un taux d’absentéisme aux consultations de 40 %. C’est malheureux, parce que cela prend la place de femmes qui en ont vraiment besoin », déplore Nathalie Cherradou, sage-femme coordinatrice du Planning familial et des consultations à l’hôpital d’Aulnay.

      Si les Aulnaysiennes parviennent à se faire suivre tant bien que mal, la situation de l’offre de santé reste très fragile, puisqu’elle dépend uniquement des priorités définies par la mairie et le département. Priorités qui, comme les élus, changent au gré des élections.

      En 2014, quelques mois après son élection, le nouveau maire Les Républicains d’Aulnay, Bruno Beschizza, décide de mettre fin à la convention qui le liait au département pour financer les centres de planification. « Les motifs de cette suppression sont purement d’ordre financier, analyse Evelyne Demonceaux‌, élue socialiste et ancienne adjointe à la santé. Mais le maire n’avait pas réalisé que la suppression de la convention entraînait la perte de la subvention du département dès le 1er janvier 2016, subvention qui permettait de payer le personnel municipal des centres de santé. »

      En 2016, les négociations avec le département reprennent ; une nouvelle convention est signée en octobre, divisant presque par deux le budget total du Planning familial et par plus de six l’apport de la municipalité (de 90 000 à 14 200 euros). Contactée à de nombreuses reprises, la mairie n’a répondu que par écrit à nos questions. Elle récuse l’idée que la nouvelle majorité souhaiterait réduire les budgets de santé et met notamment en avant qu’elle prévoit de recruter un équivalent temps plein en gynécologie pour l’un de ses centres municipaux. Pour l’instant, l’annonce n’a pas été publiée sur son site.

      Comme disait l’autre, faudrait commencer par #soigner la médecine, l’hôpital... Ça n’en prend pas le chemin.

      #observatoire_des_pratiques_tarifaires #santé #tarification #inégalités

  • Une centaine d’élèves mobilisés pour soutenir les personnels du lycée Lafayette de Clermont-Ferrand - France 3 Auvergne-Rhône-Alpes
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/puy-de-dome/clermont-ferrand/centaine-eleves-mobilises-soutenir-personnels-du-lycee-

    Des poubelles devant les grilles et un barrage filtrant. Voici ce qu’ont trouvé les élèves du lycée Lafayette de Clermont-Ferrand en arrivant ce jeudi matin. Une centaine d’entre eux ont pris cette initiative pour soutenir le personnel du restaurant scolaire en grève.

    A l’intérieur, les 41 agents du lycée (qui dépendent de la région) ont cessé le travail pour demander des effectifs supplémentaires, une amélioration de leurs conditions de travail et un alignement de leur pouvoir d’achat sur celui de leurs voisins de l’ex région Rhône-Alpes. Selon les grévistes, la différence de salaire s’élève à prés de 1.600 euros par an.

    #lycéens #lycéennes #grève #solidarité

  • SONDAGE. Pour 76% des Français, notre société est inégalitaire
    https://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20171213.OBS9234/sondage-pour-76-des-francais-notre-societe-est-inegalitaire.htm

    Selon une étude Kantar, les inégalités les plus graves concernent l’accès aux soins, l’emploi et le logement.

    Les Français, dont on dit qu’ils éprouvent une véritable « passion de l’égalité », jugent sévèrement leur pays sur ce sujet.

    Selon la 4e édition du Baromètre annuel PEP/Kantar sur les inégalités en France et en régions, que « l’Obs » révèle en exclusivité ce jeudi 14 décembre, 76% des Français considèrent que la société française est inégalitaire, dont 22% affirment qu’elle est même « très inégalitaire ». Seuls 20% des personnes sollicitées qualifient la société française de « plutôt égalitaire » ou « très égalitaire ».

    Ce sentiment varie selon les régions. Ce sont les Français résidant en Ile-de-France qui jugent le moins sévèrement la France en la matière. « Seulement » 71% des Franciliens interrogés considèrent la société française comme inégalitaire, contre 81% des Français qui vivent au sein de la région Centre-Val-de-Loire, ou encore 80% des Français qui résident en Auvergne-Rhône-Alpes, les deux régions où ce sentiment est le plus fort.

    Cette perception est tout particulièrement vive dans trois principaux domaines, souligne cette étude. C’est en matière d’accès aux soins, d’emploi et de logement que les inégalités sont jugées par les Français les plus graves mais aussi les plus répandues.

    Des Français pessimistes
    Conséquence de ces inégalités jugées bien trop importantes, une majorité écrasante des Français interrogés partagent une vision pessimiste des possibilités d’accomplissement personnel : à peine 1 sur 4 considère en effet que chaque individu peut trouver sa place dans cette société et correspond à une société dite « inclusive ».

    Sur ce point, les Corses et les habitants d’outre-mer se distinguent quelque peu en affichant une vision un peu moins pessimiste que les autres régions françaises.

    Alors que l’égalité reste de loin le principe républicain le plus important aux yeux des Français, les mesures de lutte contre les inégalités sont approuvées par la majorité d’entre eux... à deux exceptions près toutefois, démontre par ailleurs l’étude menée par Kantar.

    Seulement 45% des personnes interrogées approuvent ainsi le principe de mise à disposition de documents administratifs en langue étrangère, et 39% la mise à disposition de logements vacants pour les migrants. Cette dernière mesure est fortement rejetée dans deux régions : les Hauts-de-France (73% sont contre) et en Paca (68%).

    Une perception paradoxale

    En matière d’éducation, les Français interrogés se montrent pour le moins dubitatifs quant à l’efficacité des mesures récemment annoncées par le ministère de l’Education nationale pour réduire les inégalités scolaires : ils sont 63% à penser qu’elles ne permettront pas de les diminuer.

    Kantar souligne néanmoins un paradoxe entre la perception générale de l’impact des mesures annoncées par le ministère de l’Education et la perception plus détaillée de chacune de ces mesures. Prise une par une, le développement du langage écrit et oral en maternelle, la mise en place d’études dirigées après la classe dans tous les collèges, le dédoublement des classes de CP dans le réseau d’éducation prioritaire et les évaluations en CP et en 6e en français et en mathématiques sont approuvées par une majorité des personnes interrogées.

    Dernier enseignement de cette étude : la lutte contre les inégalités et pour les droits de l’homme reste la cause prioritaire pour laquelle les Français souhaiteraient s’engager (31%). Elle est suivie de la lutte contre la maladie et le handicap (16%) et la lutte pour la cause animale, qui prend de l’importance cette année (16%, +6 points).

    _ Méthodologie de l’étude :
    – Enquête réalisée en France métropolitaine par internet auprès d’un échantillon de 2.602 personnes, par téléphone en Corse auprès d’un échantillon de 164 personnes, et par téléphone en Guyane, à Mayotte et à La Réunion auprès d’un échantillon de 525 personnes.

    – Représentativité assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne de référence).

    – L’échantillon global a été constitué de manière à pouvoir analyser les résultats par région et par département et région d’outre-mer avec un nombre d’interviews minimum (300 en Ile de France et 250 en Rhône-Alpes-Auvergne, 200 pour les autres régions métropolitaines et département et région d’outre-mer). Chaque région a ensuite
    été ramenée à son poids réel (résultats d’ensemble).

    – L’enquête s’est déroulée du 9 au 23 octobre 2017. _

    • Pour rappel, notre constitution n’est censée assurer que l’égalité de droits.

      Or nous vivons dans une société où l’accès à l’éducation, à la santé, à la culture, au travail, etc, qui sont autant de droits, est clairement de plus en plus inégalitaire. L’exemple le plus flagrant est l’accès aux soins.

  • #lyon : manif antifasciste et anticapitaliste le 17 décembre
    https://nantes.indymedia.org/articles/39293

    Le Groupe Antifasciste de Lyon et Environ, ainsi que la coordination antifasciste de Rhône-Alpes dont elle est partie prenante, appellent à une grande manifestation antifasciste internationale à Lyon. Cette manifestation s’inscrit dans une semaine antifasciste que nous proposons sur Lyon du 12 au 17 Décembre avec des conférences et le festival Lyon Antifa Fest le 14, 15 et 16 Décembre.

    #antifascisme

  • Enquête. Les écoles d’Espérance banlieues, un danger public
    https://humanite.fr/enquete-les-ecoles-desperance-banlieues-un-danger-public-646259

    Ces établissements portent une conception réactionnaire et rigoriste de l’éducation.

    C’est un courriel de professeurs du Rhône qui a levé le lièvre : « Le numéro deux de la région Rhône-Alpes, Étienne Blanc (“Les Républicains” — NDLR), a assisté le 6 novembre à la cérémonie de remise des uniformes aux élèves d’Espérance banlieues Pierre-Bénite. » Suivaient quelques lignes décrivant ces écoles hors contrat, « fer de lance de la mouvance réac-républicaine », qui, « sous couvert de lutte contre le décrochage scolaire », privilégieraient une approche « néocoloniale » de l’éducation avec « lever des couleurs » hebdomadaire au son de la Marseillaise et inscription dans le règlement intérieur de l’« interdiction de parler la langue des parents ». Des établissements gérés par « la droite catholique et réactionnaire », qui cherchent à s’implanter en banlieue, ciblant un public pour partie d’origine immigrée et/ ou de confession musulmane, du moment qu’il paie. Un réseau dont la gestion va « à l’encontre de (leur) vision d’une école émancipatrice », alertaient ces enseignants. Le ton grave du message, les mots alarmants sont partagés par toutes les personnes que nous avons interrogées sur le fonctionnement de ces écoles hors contrat. De Montfermeil (Seine-Saint-Denis) à Marseille (Bouches-du-Rhône), en passant par Pierre- Bénite (Rhône), la fondation Espérance banlieues, parfois appuyée au plus haut sommet de l’État, organise son réseau dans le but – officieux mais dénoncé par de nombreux enseignants – de « dynamiter l’école publique ».

    • « Espérance banlieue » : quand la #privatisation (rampante) récupère la désespérance des familles à l’encontre de l’incurie du service public d’éducation, incurie provoquée par l’abandon de l’état des fameux « quartiers pourris »

      https://www.humanite.fr/sous-le-masque-social-une-machine-broyer-lecole-republicaine-646233

      Éducation. Dans les écoles du réseau Espérance banlieues, on affiche les valeurs de la République comme un refuge pour des enfants de quartiers populaires en mal de repères. Mais entre lacunes éducatives et rigorisme nationaliste, un drame éducatif se joue avec la complicité passive de l’État.

      Dans la galaxie réactionnaire, le soutien à ces écoles va de soi : Radio Courtoisie, le site Internet catholique traditionaliste le Salon beige… Logique. Après tout, la fondation a été créée par une des futures têtes de la Manif pour tous, Anne Coffinier. Dans son numéro du 15 septembre dernier, le Figaro Magazine consacre un dossier vantant les « nouvelles pédagogies » qui seraient appliquées dans ces établissements (1)… Sans surprise, l’hebdomadaire conservateur est enthousiaste, avançant la « liberté d’éducation », de ces « laboratoires » que sont les écoles hors contrat. Comme Causeur, autre titre de la même eau, dans les colonnes duquel Élisabeth Lévy s’extasiait en septembre sur la façon d’enseigner l’éducation civique : « Quand même, entendre des petits Alioune et Sanaa brailler l’hymne national avec tant de cœur, ça rend optimiste… »
      Les filles balayent la cour, font la vaisselle... pendant que les garçons jouent au football

      La palme revient à ce documentaire de la série Infrarouge produit par Mélissa Theuriau et diffusé sur France 2 en novembre 2016. Là encore sans commentaires ni analyse, le ton mielleux laisse pourtant percevoir d’inquiétantes fractures. Le cours Alexandre-Dumas de Montfermeil y est présenté comme une « école privée laïque », sans que la pertinence des enseignements y soit interrogée. À peine y entend-on des échanges entre le directeur et des élèves, certes intéressants, sur le sentiment d’appartenance à la nation. Ou des recadrages de professeurs sur la discipline. En matière d’éducation, on appréciera aussi de voir les filles balayer la cour, faire la vaisselle collective, nettoyer les tables à grande eau… pendant que les garçons jouent au football. Pour le reste, on s’étonne que le creusement d’une tranchée derrière les préfabriqués de l’école tienne lieu de cours sur l’histoire de la Première Guerre mondiale. Ou que la fin de l’Empire carolingien, si on lit bien le cahier de cet élève de primaire que la caméra saisit au vol, ne soit imputée qu’aux « barbares » qui « lancèrent des raids contre l’occident chrétien : les Arabes remontèrent le Rhônes, à l’Oest les Wikings vinrent de Norvège et du Danemark à bort de leurs drakkars et les Hongrois vinrent de l’Est. Ils pillèrent les villes, les églises et les monastères »… Passons sur les fautes oubliées par les corrections en rouge. Le seul fait de présenter « l’Occident chrétien » – en fait le royaume franc de Charlemagne divisé en trois à sa mort – comme la France assiégée conjointement par les Vikings, les Sarrasins et les Hongrois (des invasions qui ont eu lieu avec parfois soixante ans d’écart !) offre une vision pour le moins particulière de l’histoire…
      « Il s’agit d’enseigner les connaissances fondamentales »

      Hormis en épluchant ces reportages bienveillants, il est assez difficile d’obtenir des informations de première main sur le contenu des cours dispensés dans les écoles labellisées EB (Espérance banlieues). Professeur au collège Pablo-Picasso de Montfermeil, Jordi Le Cointe a « récupéré » plusieurs élèves que leurs parents, « déçus », « soucieux », voire « alarmés », ont retirés du cours Alexandre-Dumas. « On n’a aucune trace de leur vie scolaire passée », soupire-t-il. La direction de Dumas inciterait, selon les membres du collectif Pour l’école de la République, dont il fait partie, à « cacher ou à détruire les cahiers » même après avoir quitté l’établissement. Ce que l’on connaît, c’est « le niveau catastrophique » de ces élèves : « Ils sont arrivés en 3e, mais on a été obligés de les inscrire en 5e pour qu’ils rattrapent leur retard. Je leur parlais de génétique, ils me répondaient que “Dieu a tout créé”… Les collègues de français disaient qu’ils n’avaient aucun esprit critique, prenant les écrits au premier degré. Aujourd’hui ils sont en 3e avec un niveau convenable, mais, chez nous, on ne fait pas de miracle. On avait demandé un accueil spécifique pour ces enfants, mais on n’a pas eu de réponse du rectorat… » Dominique Dellac, conseillère départementale communiste de Seine-Saint-Denis, affirme avoir rencontré à Montfermeil une mère de famille qui elle aussi a retiré sa fille d’Alexandre-Dumas car « au bout d’un an en CP elle ne savait pas lire ». Les chiffres de réussite au brevet des collèges eux aussi en disent long : « Trois élèves sur cinq présentés » l’ont validé, soit « 60 % », contre 83 % dans les des établissements publics du département. Au temps pour l’excellence… Il faut dire que, selon les fiches de recrutement des professeurs visibles sur le site de la fondation, aucun diplôme n’est requis pour diriger un de ses établissements, ou pour enseigner, quel que soit le niveau. Il ressort que l’attachement aux « valeurs » est plus important que les capacités à transmettre le savoir.

      Espérance banlieues le reconnaît d’ailleurs sur son site, sa « mission fondamentale » n’est pas l’enseignement au sens où il se pratique dans le public, mais « l’instruction. Il s’agit d’enseigner les connaissances fondamentales : lire, écrire, compter, calculer, ainsi que les fondements de la culture occidentale (repères historiques, géographiques, littéraires, spirituels) » et de donner « le goût et la recherche du vrai en toute chose ». Repères historiques désuets, repères « spirituels » orientés, à base de chants catholiques, voire de prières, rapportent les observateurs… En décembre 2015, le Figaro assistait, au cours Saint-Exupéry d’Asnières (Hauts-de-Seine), à un cours de mathématiques consacré à la lecture d’un texte de… Madeleine de Jessey, égérie de la Manif pour tous, alors porte-parole de Sens commun : « Notre société devra réaffirmer l’amour de sa culture et de ses grands penseurs, la fierté de toute son histoire, des Gaulois à notre République, et l’attachement aux racines judéo-chrétiennes qui lui donnent sa stabilité et ses ressources spirituelles. » La charte des écoles d’Espérance banlieues a beau proclamer qu’elles « n’affichent ni ne conduisent aucun enseignement religieux » – même si « les appartenances religieuses des élèves (et des professeurs – NDLR) ne sauraient être mises “entre parenthèses” » –, voilà « un arrière-plan idéologique assez inquiétant pour une association qui se présente comme “aconfessionnelle” », explique à l’Humanité l’inspecteur de l’éducation nationale Paul Devin, secrétaire général du Syndicat des personnels d’inspection FSU.

      Le développement du réseau s’appuie sur des élus de droite dure, voire extrême. Les maires des communes où il s’implante, comme Xavier Lemoine (Parti chrétien-démocrate) à Montfermeil, ou « les Républicains » Jérôme Moroge à Pierre-Bénite ou Manuel Aeschlimann à Asnières, appuient sans réserve son action. À Pierre-Bénite, sous l’impulsion d’un maire « de droite droite », l’école bénéficie d’un « bâtiment avec un bail emphytéotique (au minimum 99 ans – NDLR), l’ancien hôtel de ville de la jeunesse », déplore le conseiller municipal PCF Daniel Deleaz. L’opposition a dénoncé cette aide, et la municipalité a renoncé à verser en prime une subvention. Mais la région Auvergne-Rhône-Alpes a pris le relais, et pris en charge la construction d’une salle d’activités à 250 000 euros, « au nom de la politique de la ville ! » s’étrangle Daniel Deleaz. À Montfermeil, le terrain où s’élève l’école EB a été acquis par la ville dirigée par « un fou de Dieu », selon ses opposants, pour 2 millions d’euros, plus 1,25 million de travaux, « pour un prix de location dérisoire », s’étonne l’opposition : 1 500 euros pour 1 500 mètres carrés. À Béziers, Robert Ménard aimerait verser son obole, mais son projet n’a pas été retenu parmi la vingtaine qu’Espérance banlieues compte ajouter aux onze existants, dans des villes reconquises par la droite en 2014 (Le Blanc-Mesnil, Saint-Ouen), des villes de gauche (Nantes, Trappes), voire à direction communiste (Nanterre).

      Pour Paul Devin, le soutien plus ou moins discret à ces écoles prépare une « libéralisation du marché de l’école » (voir encadré). Le faisceau des soutiens à Espérance banlieues et à la Fondation pour l’école le laisse craindre. "Dès 2007, Nicolas Sarkozy écrivait dans une lettre de cadrage à son ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos : « Vous ne dissuaderez pas les établissements privés de s’installer dans des quartiers en difficulté et, au contraire, vous soutiendrez, lorsqu’ils existent, de tels projets d’installation. » Le plan Espoir banlieues était né. L’année suivante, la Fondation pour l’école, qui pilote Espérance banlieues, est reconnue d’utilité publique. En 2016, lorsque le président LR du Sénat, Gérard Larcher, visite l’école la Boussole de Mantes-la-Jolie (Yvelines), il y voit « la réalisation de l’école telle que la décrivait son rapport sénatorial de 2015  : basée sur l’autorité et débarrassée du pédagogisme », analyse Paul Devin." Durant la campagne présidentielle, François Fillon, dont une des porte-parole, l’ex-déléguée à l’éducation des « Républicains » Annie Genevard (sa fille est chargée de projet à Espérance banlieues), reprenait les mots de Sarkozy dans son discours de Besançon du 9 mars 2017 : « L’État ne devra plus s’opposer à cette nouvelle offre éducative issue de la société civile ; il devra leur faciliter la tâche et les aider. » Depuis, les réseaux LR sont mobilisés : Laurent Wauquiez et François Baroin ont pu « apprécier les vertus » du cours la Passerelle de Pierre-Bénite (le Progrès du 15 mars 2017), et la région Île-de-France, dirigée par Valérie Pécresse, a octroyé l’an dernier 35 000 euros à la Fondation pour l’école. Logique, pour Céline Malaisé, présidente du groupe Front de gauche au conseil régional : « Il y a trois élus de Sens commun dans notre assemblée, qui ont une influence démesurée. » Même le très consensuel Jean-Louis Borloo s’était affiché, en 2016, aux côtés de la journaliste Natacha Polony au colloque annuel d’EB. Il n’est pas le seul à être là où on ne l’attend pas…
      Le ministre de l’éducation nationale est resté discret sur son attachement à « l’école libre »

      Qu’Éric Zemmour dise le plus grand bien de ce système éducatif est compréhensible, mais nombre de stars ont prêté leur concours à la fondation. Le journaliste de TF1 Harry Roselmack a signé en 2015 la préface du livre Espérance banlieues, en réalité écrit par Anne Coffinier, nous apprend le rapport d’activité de la Fondation pour l’école. L’acteur Jamel Debbouze en a fait la promotion, avec sa compagne Mélissa Theuriau, sur le plateau de Michel Drucker (Vivement dimanche) la même année. Mais le soutien le plus inattendu, bien qu’officieux, reste celui… du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer ! Aujourd’hui, déplore Paul Devin, qui affirme n’avoir eu accès à aucune des enquêtes de l’inspection, « on ne sait pas trop quelle est la position du gouvernement ». Depuis sa nomination, Blanquer est resté relativement discret sur son attachement à « l’école libre », dans ou hors contrat avec l’éducation nationale. Mais, en 2016, il avait fait passer un message vidéo diffusé lors du colloque d’Espérance banlieues pour dire « (s)on soutien » sans ambiguïté : « À mes yeux elle rassemble les ingrédients de ce qui réussit le mieux dans un système scolaire », notamment « l’engagement des professeurs » avec « une formation appropriée pour chacun d’entre eux » (sic). Et de vanter ces « convergences » qu’il a mises en œuvre en tant que recteur de l’académie de Créteil entre 2007 et 2009 avec « les internats d’excellence ». Il avait pris position à l’avance.

      (1) L’Humanité a cherché à contacter la fondation, via son site Internet, sans résultat.

      Grégory Marin

    • L’abandon de la population ouvrière des banlieues (voir la politique de Levallois entre 1995 et 2000) avec la nécessité de construire un ennemi/bouc émissaire, a aussi permis l’instauration d’une soumission au préceptes religieux à la place d’un accueil libre et ouvert pour tout·es. Les imams comme les curés ont senti l’aubaine que les politiques leurs ont offerte, se retrouvant les seuls à proposer un accueil aux enfants. Honte à tous ces crevards.

      Aujourd’hui ils sont en 3e avec un niveau convenable, mais, chez nous, on ne fait pas de miracle. On avait demandé un accueil spécifique pour ces enfants, mais on n’a pas eu de réponse du rectorat…

      #montfermeil
      #école_alexandre_dumas

  • « Mime Suiveur » à Cluses (74)

    Le jeudi 21 décembre 2017, de 15 à 19 heures, l’artiste Mime Philippe PILLAVOINE que vous pouvez apercevoir à la télévision dans les publicités GiFi, ou sur la chaîne YouTube de Golden Moustache dans les sketch si justement intitulé « Le Mime », sera à Cluses (74) pour présenter son animation de « Mime Suiveur »... https://www.silencecommunity.com/events/event/view/46789/« mime-suiveur »-a-cluses-74

    #animation #événementiel #mime #le_bateau_ivre #mime_suiveur #event #artiste_mime #Philippe_PILLAVOINE #PILLAVOINE #France # Rhône-Alpes #Savoie

  • Nuit agitée à Vienne, en Isère, le bureau du maire de Pont-Evêque partiellement incendié - France 3 Auvergne-Rhône-Alpes
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/vienne-38/nuit-agitee-vienne-isere-bureau-du-maire-pont-eveque-pa

    Troisième nuit de violences urbaines à Vienne, en Isère, après le décès d’un homme de 19 ans, mardi 21 novembre, qui fuyait un contrôle de police municipale. Malgré l’appel au calme lancé par le maire et la conférence de presse du parquet, plusieurs incidents ont éclaté durant la nuit.

    #police

  • Malgré la loi SRU, de plus en plus de communes refusent les HLM - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/07/malgre-la-loi-sru-de-plus-en-plus-de-communes-refusent-les-hlm_1608397

    Le premier rapport de la commission nationale SRU, présidée par Thierry Repentin, demande aux préfets de sanctionner une cinquantaine de municipalités supplémentaires. Et au ministre Jacques Mézard d’être plus ferme.

    Le nombre des communes qui refusent de se soumettre à leurs obligations de construction de logements sociaux ne cesse de croître, malgré une loi « solidarités et renouvellement urbain » (SRU) qui remonte à 2000, et malgré l’arsenal de sanctions qui les menace. Telle est la conclusion du premier rapport de la commission nationale SRU, créée par la loi Egalité et citoyenneté de janvier 2017. Au vu de ce qu’elle a trouvé, la création de cette commission n’était pas du luxe.

    En France, 1 152 communes sont tenues d’avoir, dans leur parc, 25% de logements sociaux, dont au moins un tiers de « très sociaux » et pas plus d’un autre tiers de PLS, les HLM aux loyers les plus élevés. Entre 2011 et 2013, 387 communes n’avaient pas atteint cet objectif. Or, dans les deux ans qui ont suivi, entre 2014 et 2016, ce sont 649 villes qui n’ont pas accompli leurs objectifs. 56% de l’effectif. 76 de ces communes récalcitrantes étaient en Ile-de-France, 64 en région Paca et 32 en Auvergne-Rhône-Alpes.

    Faiblesse des sanctions
    Au-delà des égoïsmes locaux, c’est la faiblesse des sanctions qui explique aussi cette croissance. La loi permet aux préfets de majorer l’amende par logement non réalisé de 400%. Mais cette multiplication par cinq de la sanction est rarissime. « Pour 90% des collectivités carencées, le niveau de majoration n’excède pas 200% », lit-on dans le rapport. Et dans le lot, un tiers n’est frappé que par l’amende minimum.

    Les préfets disposent pourtant de l’arme fatale : ils peuvent décider d’assurer « les délivrances des autorisations d’urbanisme » (les permis de construire) à la place des maires. Une mesure qui « fait vraiment bouger les choses », estime Thierry Repentin, président de la commission nationale SRU. Mais rare. Pour le rapporteur, les sanctions appliquées aujourd’hui ne correspondent pas à « la totalité de l’éventail à disposition des préfets ».

    « Bras d’honneur à la République »
    Pour Thierry Repentin, c’est désormais à Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, d’agir. Il lui recommande de rajouter chez les sanctionnés « une grosse cinquantaine de communes qui auraient pu faire mieux », dont Nice, Toulon, Aix-en-Provence et Marseille. Sur France Inter, Repentin a clairement résumé le problème : « Si beaucoup de maires ont mis en place des actions pour rattraper leur retard, il en reste une partie qui ne souhaite pas accueillir sur leurs territoires – pour des raisons qui leur sont propres – des habitants dont les revenus leur semblent trop faibles pour qu’ils soient dignes. » Et de conclure : « On ne peut pas permettre qu’un certain nombre de maires fassent un bras d’honneur à la République. »

    Et pour couronner le tout, l’impunité totale pour les communes les + peuplées qui ne respectent pas la loi SRU sur le pourcentage de HLM à respecter. Mais finalement tout ceci est d’une grande cohérence.

    #logement #hlm #sru

  • Le « cancer » de l’assistanat : origine d’un préjugé

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/26/les-procureurs-de-l-assistanat_5206354_3232.html

    Quelque 71 % des Français estiment que la lutte contre l’« assistanat » est une priorité. Comment cette peur du « profiteur » a-t-elle envahi l’esprit des politiques et des citoyens ?

    Deux petites lettres ont suffi pour ­jeter l’opprobre sur le monde fragile des déshérités. En préférant le néologisme « assistanat » au mot traditionnel d’« assistance », Laurent Wauquiez, qui brigue la présidence des Républicains (LR), ­remet en cause la légitimité des politiques ­sociales qui viennent en aide depuis plus d’un siècle aux démunis. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes instruit jour après jour le procès de la solidarité nationale : il dénonce inlassablement les « dérives », voire le « cancer » de l’assistanat.

    Au fil des ans, le mot s’est imposé dans le discours d’autres élus de droite – Nicolas Sarkozy juge la République « incompatible avec l’assistanat » et l’ancien député LR Hervé Mariton regrette que la France plébiscite « la culture de l’assistanat ». Avec un indéniable succès : selon une enquête Ipsos Sopra-Steria réalisée en mars, 71 % des Français estiment que la lutte contre l’« assistanat » est une priorité. Inusité il y a une vingtaine d’années, le terme semble désormais banal, évident, presque incontournable.

    Parasites sociaux

    Né au début des années 2000, le mot assistanat appartient pourtant au registre du vocabulaire politique de combat. « Au XIXe siècle et jusqu’en 1953, l’assistance était un terme juridique neutre, utilisé pour désigner l’aide sociale, rappelle Axelle Brodiez-Dolino, chargée de recherche CNRS en histoire au Centre Norbert-Elias, à Marseille. S’il a pu être valorisé au XXe siècle, il est devenu un peu vieillot après les années 1950 mais n’avait pas de connotation péjorative. Ce n’est pas le cas du mot assistanat, un terme un peu nauséabond et répréhensible. »

    Nul besoin de faire parler longtemps les pourfendeurs de l’assistanat pour comprendre en effet que ce mot n’est pas le synonyme, mais le dévoiement de l’assistance. Leurs discours évoquent plus ou moins explicitement une cohorte de parasites sociaux qui vivent indûment de la solidarité nationale alors que d’autres s’échinent à travailler. Ces propos ne visent pas uniquement les fraudeurs : bien qu’ils vivent dans le dénuement – pour une personne seule, le RSA s’élève à 545 euros par mois –, tous les allocataires des minima ­sociaux sont, à leurs yeux, des privilégiés qui profitent du système.

    Selon le philosophe Frédéric Worms, cette « idéologie » repose sur un double soupçon : celui de la passivité et celui de la ruse. « L’assisté est conçu soit comme un être entièrement passif, soit comme un être instrumentalisant l’assistance, expliquait-il en 2012. C’est une ­ambivalence aussi ancienne que la philosophie du soin, du secours ou même de l’éducation. Si vous ouvrez l’Emile, de Jean-Jacques Rousseau [1762], vous comprenez que le nourrisson est à la fois un être passif qui ne peut rien faire et un être qui peut, dès la naissance, devenir un tyran en abusant du pouvoir paradoxal que lui ­donnent sa faiblesse et le dévouement de ceux qui le secourent. »

    Accents moraux

    Dans la France de 2017, le discours politique sur l’assistanat se caractérise avant tout par ses accents moraux : au lieu d’analyser les ­mécanismes économiques et sociaux qui précipitent certains dans la pauvreté, il emprunte le vocabulaire de l’opprobre et de l’infamie pour montrer du doigt les paresseux. S’il les condamne, c’est au nom de l’amour du labeur, du sens de l’effort, du devoir de la volonté. « Le discours sur l’assistanat néglige les questions qui touchent au droit, à la citoyenneté et à l’égalité », résume le sociologue Nicolas Duvoux, professeur de sociologie à l’université Paris-VIII-Saint-Denis.

    Parce qu’ils s’inscrivent dans ce registre moral, les procureurs de l’assistanat distinguent volontiers les « bons pauvres » des « mauvais pauvres ». Les premiers sont les personnes âgées ou handicapées victimes de l’âge ou de la maladie ; les seconds, les chômeurs qui pourraient travailler s’ils s’en donnaient la peine. Les premiers ne sont pas responsables de leur mauvaise fortune ; les seconds doivent leur malheur à eux-mêmes. Les premiers reçoivent légitimement le minimum vieillesse ou l’allocation handicapé ; les seconds profitent indûment du RSA. Les premiers méritent notre compassion, les seconds, nos reproches.

    Ces discours puisent dans une imagerie très ancienne. Depuis plus de sept cents ans, la ­figure du mauvais pauvre traverse en effet l’histoire de France – et c’est sans doute pour cette raison qu’elle est parvenue, dans les ­années 2000, à s’imposer aussi rapidement dans le débat public. « L’idée du “mauvais ­pauvre” est ancrée au plus profond de notre histoire politique, religieuse et économique, analyse l’historienne Axelle Brodiez-Dolino. Elle repose sur des préjugés concernant la ­sédentarité et le labeur qui se sont installés dans nos mentalités au Moyen Age. »

    Les bons et les mauvais pauvres

    La première pierre de cet édifice est posée dès la fin du XIIIe siècle, à une époque où la croissance démographique, les disettes, les guerres et les épidémies jettent sur les routes des ruraux à la recherche de travail. « Redoutant ces errances, les autorités prennent peur et instaurent une dichotomie entre les bons et les mauvais pauvres », raconte Axelle Brodiez-Dolino. Les bons pauvres sont les « gens contre­faits, aveugles, impotents et autres misérables personnes » qui méritent l’aumône, estime le roi de France, Jean II le Bon, dans une ordonnance de 1351. Les mauvais sont les « gens sains de corps et de membres qui puissent besogne faire dont ils puissent gagner leur vie », proclame-t-il.

    Face à la pauvreté, le monde médiéval ­oscille entre la potence et la pitié, analyse l’historien Bronislaw Geremek : les vieillards, les veuves, les malades et les femmes en ­couches bénéficient de la charité chrétienne alors que les vagabonds sont durement persécutés. « On les marque au fer rouge, on les cloue au pilori, on les envoie aux galères et, surtout, on les enferme, comme l’ont notamment montré les travaux de Michel Foucault, raconte Axelle Brodiez-Dolino. Nous sommes les héritiers de cette violence qui imprègne ­depuis des siècles les mentalités et le droit : il a fallu attendre 1994 pour que la France abroge le délit de vagabondage ! »

    A la faveur de la Révolution française, la ­figure du mauvais pauvre, cependant, se transforme. Pour lutter contre le dénuement, les hommes de 1789 préfèrent l’arme du droit au geste de la charité chrétienne : en 1790, le Comité de mendicité proclame que tout homme a droit aux secours de la société et, en 1793, la Constitution affirme que l’aide publique constitue une « dette sacrée ». L’émergence du droit ne fait pas pour autant disparaître la figure du « mauvais pauvre » : si la société doit porter secours aux miséreux, l’oisiveté reste sévèrement condamnée. « Le droit individuel de protection trouve son symétrique dans le devoir de travailler », résume, en 2012, Colette Bec, professeure à l’université Paris-Descartes.

    « Pauvrophobie »

    Cette figure du mauvais pauvre change de ­visage un siècle plus tard, au début de la IIIe République, au moment où apparaît une politique d’assistance envers les déshérités. Sous l’influence de la doctrine solidariste du député radical Léon Bourgeois, qui plaide en faveur de la mutualisation des risques dans son ouvrage Solidarité (1896), les républicains de la fin du XIXe et du début du XXe siècle ­instaurent l’assistance médicale gratuite, le placement des orphelins, l’aide aux vieillards, aux infirmes et aux incurables, les secours aux femmes en couches sans ressources et l’aide aux familles nombreuses nécessiteuses.

    Dans ce paysage politique radicalement nouveau, le visage du mauvais pauvre évolue : il n’est plus un citoyen oisif qui refuse de travailler, mais un profiteur qui abuse ­indûment de la solidarité nationale. « Avec l’instauration du droit arrive la terreur de la corruption et du détournement, explique ­Nicolas Duvoux. C’est une forme de pessimisme anthropologique : on craint que les ­parasites ne jouent pas le jeu de la solidarité qui est au fondement de l’assistance, et qu’ils bénéficient sans contribuer. »

    Aujourd’hui, cette peur du profiteur semble plus vivante que jamais. Multiplication des arrêtés anti-mendicité, mobilier urbain anti-sans-abris, discours politiques stigmatisant le « piège » de l’assistanat, selon la formule de François Fillon lors de la campagne prési­dentielle : certaines associations caritatives dénoncent, dans la France de 2017, une « pauvrophobie » qui s’exprime sans détours dans les sondages d’opinion – en juin 2016, 36 % des personnes interrogées considéraient que les personnes pauvres « ne faisaient pas ­d’effort pour s’en sortir ».

    « Lassitude compassionnelle »

    Si la hantise du mauvais pauvre semble si forte, c’est parce que la France est atteinte, ­depuis le début des années 2000, d’une forme de « lassitude compassionnelle », analyse Julien Damon, professeur associé à Sciences Po. « A la fin des années 1980, au ­moment de la création du revenu minimum d’insertion (RMI), les deux tiers des Français estimaient que la pauvreté n’était pas liée au comportement individuel des gens mais aux défaillances du marché du travail. Dans les ­années 1990 et surtout 2000, ils se sont cependant montrés de plus en plus critiques envers les allocataires du RMI, puis du revenu de solidarité active, le RSA. »

    Nulle surprise, dans ce climat, à ce que les discours sur l’assistanat s’imposent avec tant de facilité dans le débat public. Quand ­Laurent Wauquiez somme les allocataires du RSA de faire « des efforts », il convoque l’antique ­figure du mauvais pauvre qui se complaît dans l’oisiveté au lieu de retrousser ses manches. Ce plaidoyer, qui semble convaincre nombre de Français, colle pourtant mal aux réalités : tous ceux qui côtoient le monde des déshérités savent qu’il ne suffit pas de faire des efforts pour s’extraire de la misère.

    Dans une société qui compte 3,7 millions de chômeurs, la pauvreté n’a en effet pas grand-chose à voir avec l’absence de courage ou la faiblesse de la volonté. « Quand on a commencé à réfléchir au RSA, dans les années 2005-2007, le marché du travail était beaucoup moins dégradé qu’aujourd’hui, raconte Julien Damon, qui était à l’époque chef du ­département Questions sociales au Centre d’analyse stratégique. Notre ambition d’aider les allocataires à retrouver le chemin de l’emploi paraissait donc réaliste. Mais la crise de 2008 a fait brutalement remonter le chômage. Cet effet de conjoncture a rendu la politique de retour à l’emploi extrêmement difficile. »

    Si la détermination ne permet pas, à elle seule, de quitter le monde de la pauvreté, c’est aussi parce qu’elle est le fruit d’une longue liste de handicaps – absence de formation et de qualification, problèmes de logement, ­difficultés de transport, conséquences d’un divorce, rareté des modes de garde, fréquence des maladies… « Même l’entrée sur le marché du travail n’est plus une garantie de sortir de la précarité, pourraient témoigner un million de travailleurs pauvres », constatait, en mars, le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE).

    Si les allocataires du RSA étaient vraiment les profiteurs que décrivent les discours sur l’assistanat, ils vivraient en outre leur oisiveté avec légèreté – ce qui n’est pas le cas. « Les études montrent qu’il y a une immense souffrance et un énorme déni de dignité à vivre des minima sociaux, souligne Axelle Brodiez-Dolino. La pauvreté est une source de stigmatisation et d’isolement extraordinaire : on survit plus qu’on ne vit. » Depuis des siècles, la pauvreté est – parfois volontairement – associée à l’indignité : pour l’économiste britannique Thomas Malthus (1766-1834), l’assistance doit toujours s’accompagner d’« un peu de honte ».

    Contrairement à ce que disent les procureurs de l’assistanat, l’aide sociale, encore aujour­­d’hui, est une épreuve, dont l’importance du taux de non-recours est devenu le symbole. Ce terme quelque peu abscons désigne la part des citoyens qui ne touchent pas le RSA alors qu’ils y ont droit. Et il est incroyablement élevé : selon une enquête quantitative de la Dares, le service des études du ministère du travail, menée en 2011, il atteint 35 % pour le RSA-socle et 68 % pour le RSA-activité. Nombreux sont donc les citoyens qui, loin de leur image de profiteurs, renoncent à toucher les prestations d’assistance qui leur sont pourtant destinées.

    « Etiquette infamante »

    Certains sont mal informés, d’autres se découragent à l’idée de remplir d’épais dossiers aux guichets de l’aide sociale, mais plus d’un quart d’entre eux disent ne pas avoir envie « de dépendre de l’aide sociale, de devoir ­quelque chose à l’Etat ». Deux grandes idées ressortent de l’examen de ce non-recours, ­estimait en 2010 Pierre Mazet, ingénieur d’études au laboratoire Pacte-CNRS-Sciences Po Grenoble, dans un article du magazine La Vie des idées : les individus précaires sont capables de choix et d’autonomie ; la non-demande montre ce qu’il en coûte de requérir des protections et d’être protégé.

    De la même manière, certains allocataires du RSA choisissent de reprendre le travail alors qu’ils y perdent financièrement. « Le RSA équivaut, grosso modo, à un demi-smic, souligne Julien Damon. Sur le papier, beaucoup d’allocataires du RSA n’ont aucun intérêt à travailler à mi-temps – d’autant que le travail engendre parfois des coûts de garde d’enfants ou de transports. Pourtant, beaucoup le font parce que le travail leur est essentiel. Cela concerne une proportion substantielle des allocataires du RSA. Ils veulent se défaire de cette étiquette infamante et subvenir à leurs besoins. »

    Dans un article publié en 2002 dans la Revue française de sociologie, François Dubet et ­Antoine Vérétout décryptaient cette perte – apparente – de la « rationalité » en écoutant la voix de RMIstes qui avaient repris le travail. « Même s’ils se sentent exploités et fatigués le soir, c’est une autre fatigue que celle de l’inactivité qui les clouait dans l’apathie et la solitude. (…) Ils parlent beaucoup moins de l’activité proprement dite que de la sociabilité du travail, des collègues, de la fierté retrouvée, de ce que l’on appelait l’éthique du travail, celle qui ­permet de “se regarder en face” parce que les autres vous regardent “en face”, enfants, ­famille, voisins, collègues. »

    Avec ces regards, on est loin, très loin, des ­discours de tous ceux qui, en dénonçant l’assistanat, renvoient les déshérités à une forme d’inutilité sociale – une notion qui déplaît profondément au philosophe Patrick Savidan. « On accuse les pauvres d’être des parasites mais, au fond, comment mesurer la contribution de chacun à la coopération ? Un pauvre qui s’investit dans une association ou qui s’occupe d’une personne âgée a une utilité sociale, même si elle n’est pas mesurée en termes ­économiques. Les perspectives utilitaristes mal comprises nous rendent aveugles à la contri­bution de ceux qui ne sont pas inscrits dans le marché du travail. »

    Patrick Savidan va plus loin. « Les vrais assistés ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Si l’on mesurait la part des budgets publics qui va aux pauvres et celle qui va aux privilégiés, on aurait sans doute des surprises. Les citoyens les plus riches mobilisent une part importante des subsides de l’Etat : ils vivent dans des quartiers bien entretenus, ils profitent presque exclusivement de certains investissements publics et leurs enfants suivent des études longues, en grande partie financées par l’Etat, ce qui n’est pas le cas des pauvres. » Laurent Wauquiez n’apprécierait sans doute pas ce renversement de perspective, qui fait du pourfendeur de l’assistanat… un assisté qui s’ignore.

  • Pour Laurent Wauquiez, les agents Pôle Emploi conseillent aux chômeurs de « profiter de la vie » plutôt que de chercher un travail - Le Lab Europe 1
    http://lelab.europe1.fr/pour-laurent-wauquiez-les-agents-pole-emploi-suggerent-aux-chomeurs-de

    FAITS ALTERNATIFS - Le « cancer » de l’assistanat, Laurent Wauquiez connaît ça. Non pas parce qu’il a continué à cumuler ses points de retraite au Conseil d’État après n’y avoir travaillé que deux mois. Non. Si le président d’Auvergne-Rhône-Alpes connaît si bien, c’est parce qu’il est un fin observateur. 

    Mercredi 25 octobre, à Mandelieu-la-Napoule, le candidat à la présidence de Les Républicains a fait une brève présentation de ses observations. Et ce qu’il a vu n’était pas bon. Il a ainsi parlé de ces satanés assistés qui, en cumulant les aides, gagnent plus, en ne faisant rien chez eux, que les honnêtes travailleurs. Laurent Wauquiez répète cette histoire depuis des années. Tout le monde sait que c’est faux, lui y compris certainement, mais apparemment, les faits sont têtus mais guère importants.

    Et puis surtout, les faits sont peu de choses par rapport à ce que Laurent Wauquiez, lui, dit avoir vu de ses propres yeux. Il a donc raconté :

    Et j’ai vu, j’ai vu tout ce qui nous fait enrager en silence. […] J’ai vu ces situations qui nous révoltent, où un demandeur d’emploi pousse la porte de Pôle emploi pour trouver un emploi et on lui répond : ’vous avez deux ans d’assistance chômage, ne vous pressez pas. Profitez un peu de la vie’. Parce que cela, c’est la réalité.

    Des applaudissements se sont alors faits entendre dans la salle alors que Christophe Castaner, pour qui certains chômeurs se disent qu’ils vont « bénéficier des allocations-chômage pour partir deux ans en vacances », n’était même pas présent…

    Laurent Wauquiez connaît plutôt bien son sujet : il a été secrétaire d’État à l’Emploi. D’ailleurs, à l’époque, il trouvait ça bien, Pôle Emploi. « Un an et demi après sa création, deux tiers des demandeurs d’emploi valident Pôle emploi, estimant que c’est plus simple (69%) et plus rapide (67%) qu’avant », disait-il par exemple au JDD en 2010, ajoutant que les résultats de la consultation qu’il avait lancée étaient un « démenti très clair des caricatures ». Il défendait d’ailleurs les agents de Pôle Emploi, admettant que les conseillers sont parfois surchargés…

    #chômeurs #guerre_aux_pauvres

  • [FEADER Rhône-Alpes] Autoconstructeurs, financez vos outils !
    https://www.latelierpaysan.org/FEADER-Rhone-Alpes-Autoconstructeurs-financez-vos-outils

    Un appel à candidature de du Plan de Développement Rural (PDR) de la région Rhône-Alpes est ouvert jusqu’au 1er Novembre, pour encore 2 semaines. Une bonne occasion de financer l’équipement d’outils agricoles. Pour celles et ceux qui ont un ou plusieurs chantiers en tête pour la saison froide et les journées à l’atelier, ou qui prévoient de participer à une formation à la construction d’outils encadrée par l’Atelier Paysan d’ici le mois d’Avril, c’est le moment d’anticiper un peu le coût de l’outil : (...)

    Actualités

    «https://www.europe-en-auvergnerhonealpes.eu/appel-projet/materiel-pour-lagriculture-biologique»
    «http://www.latelierpaysan.org/Bineuse-etoile-BPO»
    «http://www.latelierpaysan.org/BPO-Bineuse-a-tabac»
    «http://www.latelierpaysan.org/Chtit-bine»
    «http://www.latelierpaysan.org/Butteuse-a-planche»
    «http://www.latelierpaysan.org/Cultibutte»
    «http://www.latelierpaysan.org/Vibroplanche»
    «http://www.latelierpaysan.org/Roloflex»
    «http://www.latelierpaysan.org/Semoir-viticole-a-engrais-verts»

  • [FEADER Rhône-Alpes] Autoconstructeurs, financez vos outils !
    http://www.latelierpaysan.org/FEADER-Rhone-Alpes-Autoconstructeurs-financez-vos-outils

    Un appel à candidature de du Plan de Développement Rural (PDR) de la région Rhône-Alpes est ouvert jusqu’au 1er Novembre, pour encore 2 semaines. Une bonne occasion de financer l’équipement d’outils agricoles. Pour celles et ceux qui ont un ou plusieurs chantiers en tête pour la saison froide et les journées à l’atelier, ou qui prévoient de participer à une formation à la construction d’outils encadrée par l’Atelier Paysan d’ici le mois d’Avril, c’est le moment d’anticiper un peu le coût de l’outil : (...)

    Actualités

    «https://www.europe-en-auvergnerhonealpes.eu/appel-projet/materiel-pour-lagriculture-biologique»

  • Wauquiez, roitelet en sa région : la hache et le spectacle
    https://www.mediapart.fr/journal/france/111017/wauquiez-roitelet-en-sa-region-la-hache-et-le-spectacle

    Autoritarisme, clientélisme et beaucoup de communication pour rien… La gestion de #Laurent_Wauquiez à la tête de la #région_Auvergne-Rhône-Alpes révèle un président obnubilé par son destin national et sans véritable projet. Il est grand favori pour la présidence des Républicains.

    #France #Emmanuel_Macron #Les_Républicains #Nicolas_Sarkozy

  • Le grand bluff régional de #Laurent_Wauquiez
    https://www.mediapart.fr/journal/france/111017/le-grand-bluff-regional-de-laurent-wauquiez

    Autoritarisme, clientélisme et beaucoup de communication pour rien… La gestion de Laurent Wauquiez à la tête de la #région_Auvergne-Rhône-Alpes révèle un président obnubilé par son destin national et sans véritable projet. Il est grand favori pour la présidence des Républicains.

    #France #Emmanuel_Macron #Les_Républicains #Nicolas_Sarkozy

  • Le pouvoir ne représente que lui-même – Blog YY
    http://blogyy.net/2017/10/04/le-pouvoir-ne-represente-que-lui-meme

    Le pouvoir ne représente que lui-même

    par Yannis Youlountas · Publication 04/10/2017 · Mis à jour 04/10/2017

    L’exemple de la chasse est flagrant :

    LE POUVOIR NE REPRÉSENTE QUE LUI-MÊME

    Au sommet de l’Etat comme parmi ses vassaux régionaux, les partenariats et financements se poursuivent pour appuyer des opérations de propagande pro-chasse.

    La nouvelle affiche soutenue par la Région Auvergne-Rhône-Alpes est complètement partiale, alors même que 79% des personnes interrogées demandent l’arrêt immédiat de la chasse le dimanche(1) et une large majorité l’abolition pure et simple de ce loisir mortifère.

    Comme la plupart des dirigeants politiques et notables en province, Macron soutient complètement les chasseurs(2)(3) et les laisse faire presque n’importe quoi(4)(5)(6).

    Poutant, la chasse blesse plus de 140 personnes par an et en tue de 15 à 40, notamment des enfants(7) et des promeneurs(8). Les drames se comptent chaque semaine durant la saison de la chasse.

    Parmi les principales victimes de la chasse que sont les animaux massacrés, 68% sont des proies faciles, méconnaissant l’environnement sauvage et très peu mobiles, car fournies par des élevages et tuées au moment même où elles découvrent la liberté(9).

    Du grand n’importe quoi qui attriste et révolte la plupart d’entre nous(10)(11).

    Mais le pouvoir ne veut rien entendre. Il refuse tout débat sérieux. Et parallèlement, il finance la propagande des chasseurs.

    Une fois de plus, le pouvoir ne représente que lui même.

    Sous toutes les formes qui soient, le pouvoir est un voleur de vies.

    Yannis Youlountas

    (1) Sondage IFOP, janvier 2016, vu sur http://www.dimanche-sans-chasse.fr
    (2) Hommage de Macron aux chasseurs :
    https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/841679922942873600
    (3) Discours délirant de Macron aux chasseurs :
    https://www.facebook.com/federation.nationale.des.chasseurs/videos/1266000433491901
    (4) Des arguments lamentables : https://www.facebook.com/france3cotedazur/videos/vb.123389391059262/1568388046559382
    (5) Une caricature pas si loin que ça de la réalité :
    https://www.youtube.com/watch?v=QuGcoOJKXT8


    (6) Un docu sur le sujet :
    https://www.youtube.com/watch?v=DBcQjOCSupo

    (7) « La chasse est ouverte, un ado mort et un enfant grièvement blessé : « http://www.liberation.fr/france/2017/09/18/la-chasse-est-ouverte-un-ado-mort-un-enfant-grievement-blesse_1597176
    (8) « Il tire entre les buissons… »
    http://www.varmatin.com/faits-divers/il-tue-un-homme-de-70-ans-en-pensant-abattre-un-sanglier-171960
    (9) 68% des animaux massacrés sont des proies faciles tuées au moment même où elles découvrent la liberté : https://www.facebook.com/France3PoitouCharentes/videos/1641253842614910
    (10) Et c’est difficile de le cacher :
    https://www.youtube.com/watch?v=ZEcTbdEi2LQ

    (11) « Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu’il me souvienne l’horreur des tortures infligées aux bêtes » (Louise Michel) : https://www.youtube.com/watch?v=pZjGJ8hLEjQ

  • Oyez, braves gens ! "Libération" vient de découvrir l’eau chaude ...

    Les voitures électriques sont-elles vraiment « propres » ? - Libération
    http://www.liberation.fr/futurs/2017/09/16/les-voitures-electriques-sont-elles-vraiment-propres_1596551

    Constructeurs et politiques œuvrent de plus en plus au développement des véhicules électriques, qu’ils appellent « véhicules propres ». Terme qui peut porter à confusion et qui occulte la pollution qu’engendrent ces bolides.

    Les voitures électriques sont-elles vraiment « propres » ?

    « Véhicules propres », sous-entendu n’émettant pas de CO2, donc non-polluants. L’expression est aujourd’hui utilisée pour faire référence aux voitures électriques. Mais à y regarder de plus près, ces véhicules ne sont pas si écologiques.

    Après Tesla, constructeur californien qui s’est positionné sur le créneau des voitures électriques il y a dix ans, les autres fabricants (BMW, Volkswagen, General Motors, entre autres, et plus récemment Volvo) se « mettent au vert ». Les taxes dissuasives sur les émissions de CO2 et les incitations financières (bonus, subventions) en faveur de l’électrique mises en place par de nombreux Etats ont aidé à cette reconversion.

    La France et le Royaume-Uni ont même récemment pris la décision d’interdire la vente de véhicules essence et diesel à partir de 2040. Et histoire de concurrencer les acteurs occidentaux, la Chine, premier marché automobile mondial, envisage de suivre le mouvement. En France, les collectivités locales investissent aussi dans ce sens. Jeudi, Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, s’est targué d’avoir lancé une prime régionale « véhicule propre ».

    Nous avons mis en place 1 prime régionale « véhicule propre » pour toute acquisition de véhicules propres (élec/GNV /hydrogène) pic.twitter.com/SLeQE5fhQ1
    — Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 14 septembre 2017

    En juin 2014, le jury de déontologie publicitaire JDP, instance de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), a pourtant conclu que la voiture électrique ne pouvait pas être considérée comme « écologique » ou « propre ». L’Observatoire du nucléaire, association antinucléaire, avait notamment dénoncé les publicités trompeuses de véhicules en libre-service du groupe Bolloré. Le JDP avait déjà épinglé les publicités Citroën, Opel ou encore Nissan pour des raisons similaires. Cette instance émet seulement des avis, pas des sanctions, mais les marques rectifient souvent le tir pour épargner leur image.

    Le directeur général de l’ARPP, Stéphane Martin, déclarait alors au Monde : « Tout véhicule a un impact sur l’environnement, lors de sa construction comme de son cycle de vie. On ne peut pas qualifier la voiture électrique de propre mais on peut avancer qu’elle contribue au développement durable ou qu’elle est plus propre que les voitures thermiques, à condition d’en apporter la preuve. » Comment éviter les raccourcis ?
    Une réduction de la consommation d’énergie discutable

    Dans son rapport datant d’avril 2016, l’ADEME souligne que « le développement du véhicule électrique permet de réduire la dépendance au pétrole importé ». Grâce à un « excellent rendement énergétique », il consomme aussi moins d’énergie qu’un véhicule thermique pour se déplacer. Mais il y a un hic : « Sur l’ensemble de son cycle de vie, la consommation énergétique d’un VE [vehicule électrique] est globalement proche de celle d’un véhicule diesel ». Cela s’explique par le fait qu’une voiture électrique nécessite deux fois plus d’énergie pour sa fabrication qu’une voiture thermique. Un des pôles les plus énergivores est l’assemblage des batteries.

    « Aujourd’hui, les matériaux sont préparés dans des fours à 400°C, ce qui engendre une consommation d’énergie relativement importante. Mais cela devrait s’améliorer dans les années qui viennent : les chercheurs essayent de développer des méthodes de synthèse qui ont lieu à 150°C, ce qui demande moins d’énergie », explique Jean-Marie Tarascon, professeur au Collège de France et chercheur en stockage électrochimique de l’énergie.

    « A la différence des véhicules thermiques, la majorité des impacts environnementaux d’un VE interviennent lors de la phase de fabrication. Les gains environnementaux d’un véhicule électrique se retrouvent donc à l’usage », conclut l’Ademe.
    Pas d’essence ne veut pas dire pas de pollution

    « Voiture électrique, zéro émission » est devenu un argument de promotion de ces véhicules. Or quand elles roulent, les voitures électriques émettent bien du CO2, même si les rejets sont beaucoup moins importants que pour le diesel ou l’essence (environ 9 tonnes de CO2-eq contre 22 tonnes de CO2-eq en France sur l’ensemble du cycle de vie selon l’Ademe). Comment une voiture sans carburant fossile peut-elle émettre du CO2 ? La pollution est en fait indirecte. Elle est causée par la production de l’électricité utilisée pour recharger les véhicules. En Chine, où l’électricité provient de centrales à charbon, l’impact écologique est par exemple beaucoup plus important.

    « L’électricité utilisée en France émet peu de CO2 grâce au nucléaire. Mais ce n’est pas une énergie propre, puisque cela produit des déchets radioactifs. Et nous importons aussi de l’électricité d’Allemagne, essentiellement produite grâce aux centrales à charbon », relativise Stéphane Lhomme, président de l’Observatoire du nucléaire, association antinucléaire. « Si l’énergie utilisée est renouvelable, qu’elle provient d’éoliennes ou du photovoltaïque, cela a un avantage énorme et la pollution est vraiment diminuée », indique Jean-Marie Tarascon.

    Contrairement aux diesels et essence, les véhicules électriques ne dégagent pas de polluants (COV et NOx) favorisant la formation d’ozone, qui est responsable de la dégradation de la qualité de l’air. Mais ils émettent quand même des particules fines. Et pour ça, pas besoin de pot d’échappement. Une étude de l’Observatoire de la qualité de l’air en Ile-de-France a démontré que 41% des particules fines en suspension émises en 2012 par le trafic routier dans la région parisienne étaient issues de l’abrasion des pneus, du revêtement routier et des freins.
    L’enjeu des batteries

    Toujours selon l’Ademe, le potentiel d’épuisement des ressources fossiles pour la fabrication d’un véhicule électrique et plus important que pour les véhicules thermiques. En cause, l’extraction des matériaux rares (cobalt, lithium, graphite…) qui composent les batteries lithium-ion utilisées sur le marché. « La filière nécessaire à la fabrication des batteries a des effets dramatiques, ce qui a été démontré de manière édifiante par deux documentaires. Celui de France 5 en Amérique du Sud sur les réserves de lithium. Il y a aussi celui d’Envoyé spécial sur le graphite de Chine », ajoute Stéphane Lhomme.

    Lire aussiBolivie : sur un baril de lithium

    « Le cobalt provient de RDC, là-bas les exploitations sont d’un point de vue éthique totalement anormales, c’est pourquoi nous essayons de nous en affranchir. Aujourd’hui beaucoup de compagnies essaient de recycler ces matériaux à partir de batteries usagées pour les réutiliser dans les nouvelles. Cela a aussi un coût moins important que d’aller extraire du nouveau cobalt », explique le chercheur Jean-Marie Tarascon. Il est aujourd’hui possible de recycler une batterie en intégralité, mais là aussi, cela a un coût que les constructeurs ne veulent pas forcément assumer. L’Union européenne oblige depuis 2011 à recycler au moins 50% du poids des batteries. Et comme le lithium est un produit léger, il n’est pas recyclé en priorité.

    Dans un futur plus ou moins proche, les voitures électriques pourraient devenir plus « propres ». « Les chercheurs ont bien pris conscience de ces problèmes environnementaux et tentent de les minimiser. Pour réduire le coût énergétique, nous travaillons au niveau des batteries. Des recherches tentent de développer des technologies qui utilisent du sodium, plus abondant que le lithium. Il ne fait aucun doute que dans le futur les voitures électriques seront fabriquées avec peu d’enjeu environnemental », prévoit le chercheur Jean-Marie Tarascon.
    Margaux Lacroux

    #qu'est-ce_qu'on_rigole

    • Quand en plus, on t’annonce que les transporteurs vont avoir une fiscalité adaptée pour leur carburant ( traduction : les camionneurs paieront leur gasoil moins cher que les prolos qui ont besoin d’une caisse pour aller bosser), y a des claques qui se perdent ...

    • Donc... Je ne sais pas si la voiture électrique est plus ou moins propre, mais voici un retour d’expérience : nous en avons une depuis quatre ans avec laquelle nous roulons en moyenne 20 000 km par an, en Norvège, dans des conditions climatiques compliquées. Pas de carburant, pas d’huile (sauf pour les rouages), entretien divisé par Économies annuelles par rapport à une voiture classique dont le prix d’achat est le même : environ 4000 euros on fait 30 km en voiture électrique pour le prix d’un km en voiture à essence (en Norvège l’électricité est d’origine hydraulique), que nous consacrons à l’éducation, culture et musique en partie, et en remboursement beaucoup plus rapide des prêts bancaires pour la maison ou le matériel informatique...

      C’est pas plus propre, mais c’est au moins une « réattribution » qui allège le budget familial de manière très sensible. Le monde est un système, tout est lié.

    • Pour la voiture que j’utilise, l’électrique reste plus cher. En juillet, où je devais décider, c’était 30% plus cher. La suivante sera sans doute électrique... le marché semble vouloir devenir mature. Par contre, en effet, quel massacre que les batteries actuelles. Mais l’exploitation des champs de pétrole n’a jamais été un rêve pour les populations locales.

    • @monolecte oui enfin quand je dis « camionneur », je pensais surtout aux entreprises de transport routier. Quant à les favoriser parce qu’ils ont le plus grand pouvoir de nuisance, je pense qu’ils s’agit de catégories qui font preuve du plus intense lobbying.

      @biggrizzly

      le marché semble vouloir devenir mature. Par contre, en effet, quel massacre que les batteries actuelles. Mais l’exploitation des champs de pétrole n’a jamais été un rêve pour les populations locales.

      Mais de toute façon, il faudra amplifier l’extraction de minéraux. Alors un marché mature, c’est quoi au juste ? Un marché qui édicterait des règles de bonne conduite quant à l’environnement et la main d’œuvre ?

      On parle de la production de l’électricité et de ses nuisances environnementales ?

      On aborde le sujet d’une bonne gestion des transports ferrovières (fret et passagers) ?

      Allez zou ! On se lâche !...