La DCSI, déficience congénitale en saccharase et isomaltase, une maladie confidentielle
▻http://www.allodocteurs.fr/maladies/maladies-rares/la-dcsi-deficience-congenitale-en-saccharase-et-isomaltase-une-maladie-
Puisque deux enzymes – la saccharase et l’isomaltase – dysfonctionnent, l’assimilation du #saccharose (le #sucre présent dans certaines plantes) et de l’#amidon (un #glucide présent, entre autres, dans plusieurs graines et légumineuses) est affectée.
[...]
Mais pour connaître l’origine de ses symptômes, encore faut-il avoir été diagnostiqué. Pour la présidente de l’AFDCSI, cela a pris sept ans. « J’ai été baladée de spécialiste en spécialiste. On m’a dit que j’avais le syndrome du côlon irritable, on a même essayé de me prescrire des #antidépresseurs ! » Son errance diagnostique prend fin le jour où un interne en médecine lui affirme qu’il est probable qu’elle souffre de DCSI. « Le gastroentérologue m’a dit que ce n’était pas possible, car c’était trop rare. Il a quand même procédé à l’examen, et c’était ça », se souvient-elle.
Mais ce test, très invasif, est peu pratiqué (selon l’AFDCS, « Ia preuve formelle du déficit enzymatique ne peut être apportée que par la biopsie intestinale avec étude enzymatique »).
Aussi, Nadine Sauzet en est persuadée, de nombreux malades restent dans l’ignorance.
]]>Les #Antilles_françaises enchaînées à l’#esclavage.
Le système criminel de la traite et de l’esclavage a permis à la #France de devenir au XVIIe et XVIIIe siècles l’une des toutes premières puissances mondiales. Surtout, l’esclavage a déterminé une nouvelle #hiérarchie_socio-raciale et participé à la fondation de l’#économie_capitaliste. Une #histoire mondiale, centrale, souffrant de nombreux poncifs, qui reste donc étrangement méconnue.
Ainsi, aujourd’hui, comment les enfants de la colonisation et de la #traite ne considéreraient-ils pas comme une injustice le traitement que la France réserve à leur histoire - notre histoire commune ? A fortiori lorsqu’ils sont parmi les premières victimes de l’#exclusion_sociale...
Cette série enregistrée aux Antilles (#Guadeloupe et #Martinique) dévoile les travaux les plus récents et contre quelques idées reçues sur une histoire ô combien complexe.
▻https://www.franceculture.fr/emissions/series/les-antilles-francaises-enchainees-a-lesclavage
#colonisation #colonialisme #Haïti #capitalisme #racisme #races
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Reportage radio en 4 épisodes :
Au nom du #sucre, crimes et profits
« Vous connaissez l’espérance de vie d’un esclave ? 35 ans... » René Bélénus, historien. Comment l’économie sucrière insulaire produit une société esclavagiste.
▻https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/les-antilles-francaises-enchainees-a-lesclavage-14-au-nom-du-sucre-cri
#plantation #plantations
Entre deux #abolitions (1794-1848) : l’#émancipation des #esclaves
« L’#abolition de #1794 est une #fausse_abolition » René Bélénus, historien. De 1794 à 1848, récit d’un long processus d’abolition.
▻https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/les-antilles-francaises-enchainees-a-lesclavage-24-entre-deux-abolitio
Un passé qui ne passe pas
« Nous avons l’impression d’emmerder les Français avec notre histoire... » Jacqueline Jacqueray, présidente du #Comité_International_des_Peuples_Noirs. Malgré la politique de l’#assimilation, le #traumatisme de l’esclavage perdure.
►https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/les-antilles-francaises-enchainees-a-lesclavage-34-un-passe-qui-ne-pas
#Chlordecone, un polluant néocolonial
« Nous sommes dans l’assimilation pure et dure » Isbert Calvados. Quand le chlordecone contraint à l’abandon de sa culture d’origine.
▻https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/les-antilles-francaises-enchainees-a-lesclavage-44-chlordecone-un-poll
#néo-colonialisme #pesticides #industrie_agro-alimentaire #agriculture
Enquête sur la science sous influence des millions de Coca-Cola
▻https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/08/enquete-sur-la-science-sous-influence-des-millions-de-coca-cola_5459509_3244
Montants faramineux. Experts introuvables. Résultats non publiés. Opérations marketing maquillées en recherches. Un « institut » à but purement lucratif piloté par des célébrités de la médecine française. Voilà un échantillon des étonnantes découvertes de l’enquête menée par Le Monde sur les millions d’euros distribués par #Coca-Cola aux professionnels de santé français ces dix dernières années.
]]>Tout est prêt pour le Marathon de Caracas, demain dimanche 28 avril.
1500 participants
890 funcionarios de seguridad resguardarán el Maratón Caracas 42K
▻http://www.el-nacional.com/noticias/deportes/890-funcionarios-seguridad-resguardaran-maraton-caracas-42k_280616
Todo está listo para la disputa del Maratón Caracas 42K, que vino a llenar el vacío que dejó el maratón CAF, y que se correrá el domingo.
A las 6:00 am se dará la salida en el Parque Los Caobos para los 1.500 corredores inscritos. Allí mismo será la llegada tras recorrer cuatro municipios caraqueños: Libertador, Sucre, Chacao y Baruta.
Tras una reunión esta semana se confirmó la presencia de 890 funcionarios (ente policías, bomberos y Protección Civil) que estarán a cargo de la seguridad de los competidores.
]]>#Venezuela : encore une panne affectant la quasi totalité du pays. La cause n’est pas connue. La précédente a duré 48 heures…
(un seul état n’est pas cité dans l’énumération ci-dessous : Amazonas)
21 estados de Venezuela se quedaron sin electricidad este viernes
▻http://www.el-nacional.com/noticias/servicios/estados-venezuela-quedaron-sin-electricidad-este-viernes_276955
Una falla grave en el servicio eléctrico dejó sin energía 21 estados del país este viernes en la noche. Se desconocen las causas del apagón.
Ciudadanos reportaron que los estados sin energía eléctrica son hasta ahora Táchira, Trujillo, Carabobo, Aragua, Anzoátegui, Vargas, Zulia, Miranda, Distrito Capital, Barinas, Sucre, Portuguesa, Apure, Cojedes, Falcón, Guárico, Lara, Mérida, Monagas, Nueva Esparta y Yaracuy.
En Bolívar y Delta Amacuro hay reportes de bajones de luz.
Las entidades estaban recobrándose del apagón anterior, que duró más de 48 horas y afectó el servició de agua, por lo que ciudadanos debieron recurrir a ríos y quebradas para surtirse.
]]>Venezuela : 14 (des 23) états affectés par une nouvelle panne électrique, cet après-midi. Une grande partie de la capitale également.
14 estados afectados por falla eléctrica este lunes
▻http://www.el-nacional.com/noticias/sociedad/estados-afectados-por-falla-electrica-este-lunes_276206
Una nueva falla eléctrica se registra durante la tarde de este lunes en varias zonas de los estados Aragua, Anzoétegui, Miranda, Falcón, Mérida, Táchira, Sucre, Portuguesa, Nueva Esparta, Carabobo, Vargas, Lara, Yaracuy y Zulia.
]]>#Macarons de neige
▻https://cuisine-libre.fr/macarons-de-neige
Des macarons au chocolat blanc, en forme de bonhommes de neige, pour décorer la bûche. Macarons Préparez la pâte à macarons : montez les blancs en neige avec 2 gouttes de jus de citron, en ajoutant le sucre très progressivement. Incorporez progressivement au tant-pour-tant. Sur une plaque à pâtisserie recouverte de papier sulfurisé, à l’aide d’une poche à douille, formez des bonhommes en déposant, avec régularité, deux disques de pâte accolés, l’un plus gros (4 cm) pour le corps et l’autre plus petit (2 cm) pour la tête. Tapotez votre plaque sur…
#Amande, #Sucre_blanc, Macarons / #Sans_gluten, #Sans_viande, #Four #Noël
]]>Entre mobilisation et participation : Zones grises et #plantations_sucrières en #Ethiopie
Les projets de grande hydraulique destinés à la production sucrière représentent un des secteurs clés de la nouvelle stratégie économique mise en place par le gouvernement éthiopien. Sur la base d’une mise en comparaison entre deux enquêtes ethnographiques conduites dans des plantations sucrières situées en périphérique du territoire national, cet article analyse les relations entre les transformations spatiales, la mobilisation des populations et l’exercice autoritaire du #pouvoir conduits par de l’Etat développemental. Par l’usage métaphorique de la zone grise, cet article observe la pluralité et l’ambiguïté des trajectoires individuelles de négociation, collaboration et de désillusion qui se développent dans des ces espaces autoritaires. L’article insiste ainsi sur la plasticité du #pouvoir_autoritaire et observe, au cœur de l’appareil d’Etat, des processus d’extraction et d’accumulation des ressources contradictoires, et dans ses marges l’inégalité et la polarisation sociale.
▻https://journals.openedition.org/espacepolitique/4990
#plantation #sucre #industrie_agro-alimentaire #autoritarisme #inégalités #barrages_hydroélectriques #eau #développementalisme #développement
ping @odilon
#Colombie : sucre amer
▻https://www.cetri.be/Colombie-sucre-amer
La production de canne-à-sucre en Colombie, enjeu économique majeur, est révélatrice de conditions de #Travail proches de l’esclavage et d’un certain modèle de développement. À cette heure-ci, Arulfo Lerma est normalement aux champs depuis plus de trois heures. Aujourd’hui, il a pris congé pour assister à la rencontre. Il est 9h30, la réunion des syndicats Sinaltrainal, USTIAM et Sintra14 avec leurs partenaires colombien-Association de travail interdisciplinaire (ATI)-, et belge - l’ONG SolSoc -, se (...)
/ #Analyses, #Le_Sud_en_mouvement, #Le_regard_du_CETRI, Colombie, #Syndicalisme, (...)
]]>Hunger and survival in Venezuela
The government continues to deny the existence of a humanitarian crisis, blaming power failures on Venezuela’s proximity to the sun and suggesting people buy gold nuggets and plant medicinal herbs in their gardens to ward off poverty and disease.
Inflation continues its dizzying ascent. It has reached an eye-watering 800,000 percent and is on target, according to the International Monetary Fund, to surge to 10 million percent next year – driving severe hunger, shortages of basic goods, and accelerating the exodus from the country.
At least 2.3 million people are estimated to have fled Venezuela since 2015. One in 12 Venezuelans is now thought to have left the country.
As those abroad build new lives where shelves are laden with food and medicine, many of those IRIN encountered during two weeks of reporting across Venezuela – from the once-thriving fishing and sugar-producing areas of Cumana and Cariaco in the east to once-opulent and wealthy Maracaibo in the west – face a daily battle for survival.
Residents tell of children starving to death, of forming human chains to block roads to hijack trucks just to get food. They tell of hiding provisions – toilet paper even – in cemeteries, and of concealing their supplies in buckets under layers of trash. They tell of being prisoners in their own homes, frightened to leave for fear of looters, who don’t come for their televisions and computers – no one wants those any more – but for basic foodstuffs and medicine.
While some Venezuelans abroad paper social media with pictures of themselves posing jubilantly in front of powdered milk and shampoo, those who remain grind guava leaves with baking soda to make deodorant, and boil ash from the fire to make soap. It leaves people “itching all day long like gorillas,” says Leidis Vallenilla, explaining how the term violin has become a euphemism for body odour. “We have a whole orchestra here,” she laughs.
There is pride here, too.
“The inventive part of us has really been activated,” says Vallenilla.
The road holds secrets
Lined with lush foliage and mango trees, dotted with the occasional home, the road from Cumana to Carupano in Venezuela’s eastern state of Sucre winds gently, every now and then rising to give a glimpse of the sea.
Pilongo – 23-year-old José Gregorio’s nickname, acquired from a cartoon he loved as a baby – leans into the windscreen and squints, staring closely into the verges. He’s looking for vehicles hiding in the bushes, where they wait to ambush cars.
As the crisis has deepened, so has the threat. This road is a main artery to the east; seemingly bucolic, it is one of the most dangerous in the country.
Hunger is behind most everything here.
Hunger was behind the widespread protests that roiled the country in 2015 and precipitated the flight of millions of Venezuelans from the country.
Then, shortages of essential foodstuffs – milk, butter, sugar, pasta, flour, oil, rice, beef, and chicken – were estimated at 80-90 percent.
It has only gotten worse since.
By 2018, according to a report produced by three Venezuelan universities, only one in 10 Venezuelans could afford enough daily food. Hunger has blanketed the country.
Cumana was once the fourth largest tuna processing town in the world. Nearby, around Caraico and Carupano, was a major sugar-producing area. Not any more. Now, people are starving.
Government food trucks travel the road carrying President Nicolás Maduro’s signature boxes of subsidised food.
Named CLAP – after the Spanish acronym for Local Committees for Supply and Production – Maduro rolled them out in 2016 in order, he declared, to circumvent the “economic war” being waged on Venezuela by the United States and his opponents.
These boxes, the government claims, will feed a family of four for one week. They are supposed to be delivered once a month to all those who have signed up for the “Carnet de la Patria” – a controversial ID card that grants holders access to subsidised food.
However, according to those who get the CLAP boxes, the food arrives spoiled or past its sell-by date, is nowhere near enough to last even a week, and never comes more than, if you’re lucky, once every six weeks. Around Cumana, seven hours east of the capital Caracas, people say the boxes arrive once every three to four months.
Pilongo, Vallenilla, and other locals say the trucks still barrel through here daily – in convoys of as many as 40 – laden with precious food and never stopping for angered, hungry people. They recall how people started coating the road with oil so the trucks would skid into a ditch and then everyone would swarm around and loot them.
“A population which is not well fed become thieves and will steal any food no matter what.”
When the truck drivers wised up and took a diversion, people got metal strips with sharp teeth and laid them across the other road. Tires would blow out and trucks would still be looted. When the National Guard came and confiscated the metal strips, the community protested that they belonged to them. After a fight, the mayor agreed and returned the strips.
As hunger grew around the country so did the number of incidents like these, leading Maduro to issue an edict that armed National Guards must accompany the government food trucks. This has given greater license to the much-feared National Guard, who locals accuse of being behind the bodies they say have been turning up on nearby beaches.
The threat hasn’t stopped people. They just choose different trucks.
“Malnutrition is the mother of the whole problem,” says Pilingo’s former teacher, Fernando Battisti Garcia, 64, talking from his home in the town of Muelle de Cariaco. “A population which is not well fed become thieves and will steal any food no matter what.”
People call it “the Maduro diet”.
“As soon as people see a big truck coming with supplies,” explains Pilingo, “they go into the street – men, women, even children – and stop the truck and take the supplies.”
It happened just a few days ago, he says, adding that the National Guard has begun searching people’s houses and if they find anything – food, toilet paper, supplies – they take you to jail.
So people have started hiding the goods in tombs in cemeteries, or lowering them in buckets into water tanks.
“Everyone is just so desperate,” Pilingo shrugs.
With their erratic and infrequent delivery of meagre, often spoiled goods, CLAP boxes have done little to address hunger. What they have done, however, is line the pockets – and secure the loyalty – of military and government officials.
The US treasury estimates as much as 70 percent of the CLAP programme is victim to corruption, while accusations of military and government officials siphoning off millions of dollars and creating a lucrative food trafficking business and thriving black market have led to sanctions and intensifying international scrutiny.
The CLAP boxes have also succeeded in creating dependency. As inflation continues to spiral upwards and poverty escalates – jumping from 81.8 to 87 percent between 2016 and 2017 – more and more desperate people have become reliant on them to supplement their impoverished diets. In 2018, one in two Venezuelans say CLAP boxes are an “essential” part of their diet, while 83 percent of pro-Maduro voters say that CLAP is their main source of food.
Malaria and death
Vallenilla, 60, sits in a folding chair in her shop on the main road passing through Cerezal, a town of 1,000. Dozens of the colourful fabric dolls she makes and sells bob overhead hung from the ceiling, but she admits it has been a long time since she has had any customers.
It has been a long time too since anyone around here has been able to get any medicine. And it has been even longer since people had enough food.
“We have lost a lot of kids here to malaria and hepatitis,” says Vallenilla. “You can see people whose eyes and lips have turned orange. But worst of all is malnutrition. Malnourished children are dying here – yes, in my community they are starving to death.
“The vice-president (Delcy Rodríguez) says there is enough food to feed three countries the size of Venezuela, but the truth is the malnourished kids, the elderly – that is what is real; that is what is the truth.”
Vallenilla nods across the street where a rail-thin woman is sitting in her doorway. “That woman used to weigh 230 pounds,” she confides. She gestures down the street. “And a woman lost her three-year-old to malnutrition last week, a few streets down….”
But those women won’t talk about it, says Vallenilla. No one here speaks out, she says. Everyone is scared; scared of losing their CLAP box; scared of the bodies turning up; scared of the repercussions of being identified through the Carnet de la Patria; scared of being reported to Maduro’s security forces; scared full stop.
“The vice-president (Delcy Rodríguez) says there is enough food to feed three countries the size of Venezuela, but the truth is the malnourished kids, the elderly – that is what is real; that is what is the truth.”
But Vallenilla isn’t scared. She is angry.
“About two months ago, malaria was in fashion here – everyone here was trembling from fever,” she seethes, fury rising in her voice. “We had to block the road for two days. We made a trembling chain of people just to force the government to bring us treatment.”
But even then, the government didn’t bring the full treatment. They brought only half a dose. Half treatments mean malaria will recur. Half treatments risk mosquitos building immunity. Half treatment is the best anyone can hope for these days across Venezuela. And, if they even get that, they can consider themselves lucky.
“This is why people die,” Vallenilla bellows. “How can you play with people’s health like that? Kids’ health? It is inhuman!
‘‘The most sacred thing is your child. Having to put your child in the ground, having your child die? It is the worst thing. How must a mother feel?”
Her brown eyes glare under the placid smiles of her handmade dolls overhead.
“I cannot change my feelings – I will not change my feelings for a bone!’ she says. “No matter how many bones they throw to me, I will not be silenced!’
Vallenilla’s thin neighbour across the street shrinks into the shadows at the sound of the raised voice.
“This is like a curse, a spell cast on the population,” Vallenilla sighs.
Electrocution and amputation
On a sunny Saturday afternoon, there is not a soul to be seen in Cariaco, a town of supposedly 22,000 souls in the east of Venezuela. It is eerily empty. Shops are shuttered and there is no one visible behind the fences barricading the single-storey pastel houses topped with several rows of electrified wires.
‘‘You used to be able to walk anywhere, anytime,’’ Pilingo reminisces.
No more. People are home. They all say they just don’t dare leave their homes for fear they will get broken into when they go out. Vallenilla says she even slaughtered her 17 ducks as she knew they would be taken otherwise.
The night before, someone had broken into a local house just to steal some clothes.
“Hunger is taking over in most towns,” Garcia, the former teacher, observes. ‘‘If people have the possibility of one or two meals in a day, they consider it like providence.”
“People go too long without food,” Leidis concurs. “You can’t blame them looting and hijacking.”
The consequences are showing up in unexpected ways.
Music blares from speakers mounted on a flatbed truck as it drives slowly through the small village of Pantonó, leading a young crowd surrounding a wooden coffin hoisted high by the cluster of men carrying it.
This is the funeral of a 13-year-old boy, a member of the local baseball team who was electrocuted when he tried to go through an electrified fence in the rain – it is thought, to find food.
There were virtually no cases of electrocution before the crisis, says Dr. Dora Colomenares, a surgeon at University Hospital in Maracaibo. Now it is a common occurrence as people breach electric fences hunting for food, medicine, and electricity sources to wire off to their homes.
An unprecedented number of children are also arriving at hospital with broken bones. Doctors told IRIN many injuries were hungry children left alone by parents to go out searching day in and day out for food and medicine, even children who had fallen out of fruit trees they had scaled ever higher searching for something to eat.
This desperation is also reflected in the thriving business of herb selling, as people across the country turn to traditional remedies in the absence of standard medicine.
Louisa Lopez, 54, the lone vendor in her row, is packing up the medicinal herbs and leaves she sells. Slits of light coming through the corrugated roof dapple the darkness, bouncing off empty stalls in nearby Cariaco market hall.
Lopez didn’t have this business before the crisis, but when medicine became scarce she anticipated that people would turn to traditional and homemade remedies. After doing her research on the internet, she set up a stall.
Her instinct has proven spot on. “Business,” she smiles, “is booming.”
But so is death.
Needless, pointless, avoidable. Deaths that would have been unimaginable even five years ago.
One man in Cumana is eager to talk but fearful of losing his job and CLAP box for speaking out. He asks that his real name not be used and steps inside his pastel-coloured home, where a framed photo of a middle-aged man is sat shrine-like under a vase of lilies atop a decorative lace tablecloth on a round table.
This, he explains, was his uncle “Alberto M” – a chef. He had died two weeks earlier of hypertension and diabetes, a failure of herbal medicine. The man picks up the photo and studies it in silence. His uncle’s warm smile and kind eyes beam back, blissfully unaware of the fate that would needlessly, avoidably befall him.
“There is a death daily around here,” says the man, placing the photo back on the table before reeling off a list of recent deaths in the neighbourhood: children from malnutrition; a mother and her unborn baby – more failures of herbal medicine – dead from a urine infection; a brother-in-law, shot, his family charges, by the police and whose body washed up on a nearby shore.
“But,” he says after a long pause, “we don’t even have coffins. The morgue is stacked high with dead bodies as people can’t find coffins.”
He explains how people have taken to bringing the body home and praying it doesn’t explode – as happened the week before just down the street – before they find a way to bury it.
Depression and anger
This endless struggle just to survive exacts a huge emotional toll.
“You see people who walk around feeling betrayed, with low spirits, sad – many who don’t want to live, because of the issue of food,” says Garcia, shaking this head, his eyes sad.
“The biggest psychiatric problem in the world is in Venezuela,” says Colomenares, the surgeon in Maracaibo. “Why? Because there are many depressed people, people who have lost hope. Melancholy and all these things mix with the problems the people are already going through, and they don’t know how to cope with it.”
Yet, as more and more people are driven to the brink, psychiatric wards are closing. The number of people attended to in public psychiatric facilities has dropped from 23,000 to 3,500 and those that are still working have neither food nor medicines, according to a report published by the Cuatro Por Venezuela Foundation in September.
Suicide has surged throughout the country.
Official statistics are hard to come by, but a psychiatric nurse at a large eastern hospital whispers in confidence, scared of losing his job for speaking out, that in his ward alone there were 10 suicides between January and July this year. By comparison, in 2017, there were only three or four. Before then, there were virtually none, he says.
Venezuelan children’s rights group CECODAP released a study that reported an 18 percent rise from 2017 in adolescents committing suicide in 2018, while Bloomberg found there were 131 suicides in Caracas alone in June and July, a large increase on the normal monthly rate.
Anger is growing at the seeming indifference of Maduro and his government – a government that refuses to acknowledge the scale of death and sickness of its own citizens.
"How can you not curse the government straight out? This damn government! This damn government!”
"I insist here there is no humanitarian crisis; there is a war on the country,” Diosdado Cabello, president of the National Constituent Assembly, said last month, before claiming: “Those who speak of humanitarian crisis are the ones who have created war against our country.”
Over a lunch of thin soup at his mission in the west of Venezuela, Friar Nelson Sandoval describes the scene in the summer when his whole village was overcome by malaria and there was no medicine. “It was like an apocalyptic film where people were so desperate; they were literally in the street having convulsions.”
He pounds his fist on the table. “How can you not curse the government straight out? How terrible it is when the electricity is out; when you’re hungry and yet food gets spoiled; when you’re tired as you couldn’t sleep as it was too hot? How do you give Mass? How can you not curse the government straight out? This damn government! This damn government!”
Emails to the government media department and the Minister of Information for comment on the widespread hunger, the hijacking of food trucks, and the lack of medicines were unanswered at time of publication.
▻https://www.irinnews.org/special-report/2018/11/21/hunger-and-survival-venezuela
#survie #crise #Venezuela #faim #alimentation #malnutrition
En Thaïlande, les moines rendus obèses par l’afflux d’offrandes sucrées AFP - 22 Novembre 2018 - RTBF
▻https://www.rtbf.be/info/societe/detail_en-thailande-les-moines-rendus-obeses-par-l-afflux-d-offrandes-sucrees?i
Chaque jour, des milliers de moines bouddhistes font la tournée des offrandes à travers la Thaïlande. Les boissons sucrées et gâteaux industriels qu’ils récoltent les rendent souvent obèses, un phénomène devenu un vrai problème de société dans le royaume.
https://ds1.static.rtbf.be/article/image/1248x702/6/3/d/c77e9fd403b2cfe2e60a3b17835098fb44314f5e.jpg
« Avant de venir ici et de me mettre au régime, je pouvais à peine marcher 100 mètres sans me sentir fatigué », explique à l’AFP Pipit Sarakitwinon, venu faire un « check-up » dans un hôpital spécialisé dans le traitement des moines. Ces derniers sont plus de 300.000 dans ce pays majoritairement bouddhiste de près de 70 millions d’habitants.Il se réjouit d’être passé de 180 à 150 kilos depuis qu’il s’est mis à la diète en début d’année.
La tradition de faire des offrandes en nature aux moines est très ancrée en Thaïlande, mais aussi en Birmanie ou au Cambodge voisin, où les statues de Bouddha le montrent joufflu.
Mais la classique obole de riz s’est transformée en paniers de « junk-food », des chips aux boissons énergétiques, dans ce pays où les scandales de moines vivant grand train ou détournant de l’argent à des fins personnelles n’ont pas découragé les fidèles de leur faire des dons, considérés comme de « bonnes actions » portant chance.
On continue de voir, y compris dans des grandes villes comme Bangkok, des moines aller pieds nus à l’aube à travers les rues.
Mais nombre d’entre eux reçoivent les dons sans bouger de leur temple. Et, dans les supermarchés, des rayons entiers sont consacrés à ces offrandes toutes prêtes, empilées dans un seau jaune.
« S’ils mangent notre nourriture et en sont satisfaits, nous pensons que la nourriture sera ainsi transmise à nos défunts bien aimés », explique Prachaksvich Lebnak, un haut responsable du ministère de la Santé. « Certains leur offrent même des cigarettes », se désespère-t-il.
L’ennemi : les boissons sucrées
Ce goût pour des offrandes trop grasses, trop sucrées ou trop salées, donne des taux de diabète et d’hypertension au sein du clergé bouddhiste qui affolent les autorités sanitaires, dans un pays où plus généralement l’obésité progresse.
Selon une étude réalisée cette année dans le nord-est de la Thaïlande, l’un des États les plus touchés par l’obésité en Asie, sur plus de 3.500 moines examinés, 15% étaient obèses. L’universitaire Jongjit Angkatavanich affirme même, études à l’appui, que les taux d’obésité montent à 48% chez les moines interrogés.
L’ennemi à abattre : les boissons sucrées que les moines boivent en grande quantité, n’étant pas autorisés à manger de nourriture solide après midi.
Les autorités sanitaires essayent de les sensibiliser aux bases de la diététique.
Dans un hôpital de Bangkok qui leur est consacré, un grand panneau à l’entrée leur explique que « l’eau est la meilleure des boissons ». « Vous devriez consommer moins de six cuillères de sucre par jour », lit-on sur ce panneau qui dresse une liste des boissons sucrées les plus courantes, comme le thé vert, les sodas ou les boissons énergétiques, avec le nombre de cuillères de sucre par bouteille.
Charte de la Santé des moines
En décembre 2017, la junte militaire au pouvoir en Thaïlande a publié une Charte de la Santé des moines, les enjoignant à prendre soin de leur corps.
Des initiations à la diététique sont organisées, y compris à travers les monastères de province, pour tenter de changer leurs habitudes alimentaires.
Le problème, c’est qu’ils sont censés accepter toutes les offrandes car « selon l’enseignement de Bouddha, tout ce qui est offert doit être accepté », rappelle Phra Rajvoramuni, un moine ayant participé à la rédaction de la charte.
Par ailleurs, en Thaïlande, les moines sont censés ne pas faire de sport.
Dans ce cas, « ils devraient faire de l’exercice, comme de la marche méditative, faire le ménage du temple le matin, balayer le sol » de façon dynamique, suggère Phra Rajvoramuni, le moine qui a co-écrit la charte.
Pipit a suivi le conseil. Il marche davantage et s’efforce de manger moins. « Maintenant, assure-t-il, je fais plus attention à la nourriture offerte par les villageois. »
#sucre #alimentation #religion #Thaïlande #bouddhisme #obésité
]]>Meringues fantômes
▻https://cuisine-libre.fr/meringues-fantomes
Préchauffer le #Four à 90°C. Préparer la meringue. Battre les blancs en neige. Lorsqu’ils commencent à mousser, ajouter une cuillerée de sucre. Incorporer le sucre progressivement, cuillerée par cuillerée, en continuant de battre en augmentant la vitesse. Cessez de fouetter lorsque les blancs sont bien fermes. Verser le tout dans une poche à douille lisse. Sur une plaque de cuisson, pochez les meringues en formant d’abord un premier tas (pour le corps du fantôme) en appuyant sur la poche, stopper…
#Meringue #Œufs, #Sucre_blanc, #Biscuits / #Sans_viande, #Sans_lactose, #Sans_gluten, Four #halloween
]]>2.3 million Venezuelans now live abroad
More than 7% of Venezuela’s population has fled the country since 2014, according to the UN. That is the equivalent of the US losing the whole population of Florida in four years (plus another 100,000 people, give or take).
The departing 2.3 million Venezuelans have mainly gone to neighboring Colombia, Ecuador, Brazil, and Peru, putting tremendous pressure on those countries. “This is building to a crisis moment that we’ve seen in other parts of the world, particularly in the Mediterranean,” a spokesman for the UN’s International Organization for Migration said recently.
This week, Peru made it a bit harder for Venezuelans to get in. The small town of Aguas Verdes has seen as many as 3,000 people a day cross the border; most of the 400,000 Venezuelans in Peru arrived in the last year. So Peru now requires a valid passport. Until now, ID cards were all that was needed.
Ecuador tried to do the same thing but a judge said that such a move violated freedom-of-movement rules agreed to when Ecuador joined the Andean Community. Ecuador says 4,000 people a day have been crossing the border, a total of 500,000 so far. It has now created what it calls a “humanitarian corridor” by laying on buses to take Venezuelans across Ecuador, from the Colombian border to the Peruvian border.
Brazil’s Amazon border crossing in the state of Roraima with Venezuela gets 500 people a day. It was briefly shut down earlier this month—but that, too, was overturned by a court order.
Venezuela is suffering from severe food shortages—the UN said more than 1 million of those who had fled since 2014 are malnourished—and hyperinflation. Things could still get worse, which is really saying something for a place where prices are doubling every 26 days. The UN estimated earlier this year that 5,000 were leaving Venezuela every day; at that rate, a further 800,000 people could leave before the end of the year (paywall).
A Gallup survey from March showed that 53% of young Venezuelans want to move abroad permanently. And all this was before an alleged drone attack on president Nicolas Maduro earlier this month made the political situation even more tense, the country’s opposition-led National Assembly said that the annual inflation rate reached 83,000% in July, and the chaotic introduction of a new currency.
▻https://www.weforum.org/agenda/2018/08/venezuela-has-lost-2-3-million-people-and-it-could-get-even-worse
#Venezuela #asile #migrations #réfugiés #cartographie #visualisation #réfugiés_vénézuéliens
Sur ce sujet, voir aussi cette longue compilation initiée en juin 2017 :
►http://seen.li/d26k
J’ai testé pour vous manger un mois sans « #sucre ajouté » - La Croix
▻https://www.la-croix.com/Culture/Art-de-vivre/Jai-teste-vous-manger-mois-sans-sucre-ajoute-2018-08-06-1200960084
J’AI TESTÉ POUR VOUS (1/5) Les sucres ajoutés se cachent partout, y compris dans les produits salés. Les autorités sanitaires, préoccupées par la montée en flèche de l’obésité et du diabète, s’en alarment. Pas simple, toutefois, de les traquer et de s’en passer. Pas impossible non plus. Démonstration.
]]> L’œuvre négative du colonialisme français aux Antilles : la production et la reproduction d’une pigmentocratie Saïd Bouamama - 15 Juin 2018 - wordpress.com
▻https://bouamamas.wordpress.com/2018/06/15/loeuvre-negative-du-colonialisme-francais-aux-antilles-la-produ
La Guadeloupe et la Martinique sont célébrées dans le discours dominant comme le symbole du métissage réussi. L’angle mort de ce discours est celui de la reproduction de ce que Raphaël Confiant nomme la « pigmentocratie[i] » qui structure le système social des Antilles dites « françaises » de l’époque esclavagiste et coloniale jusqu’à aujourd’hui. Ce système social reste en effet caractérisé, rappelle le chercheur canadien Adrien Guyot, par « une hiérarchisation sociale basée sur les notions de race et de couleur, amenant par là même la création de néologismes comme « éthnoclasse » pour faire référence aux classes sociales dont le principal critère d’appartenance est l’ethnie[ii] ». Sur le plan économique la structure des Antilles dites « françaises » reste coloniale. La prise en compte des contextes historique, économique et géostratégique est incontournable pour saisir cette réalité coloniale qui se reproduit.
Le génocide des autochtones et intensification de la traite
C’est avec l’arrivée de Christophe Colomb que commence la violence puis le génocide des peuples autochtones des Antilles. La colonisation d’Haïti par les espagnols en 1496, de Puerto-Rico en 1508, de la Jamaïque en 1509 et de Cuba en 1511 impose la domination espagnole sur l’ensemble des Grandes Antilles. Le résultat de cette domination ne tarde pas : l’extermination des peuples autochtones. « Rien que pour l’île d’Hispaniola où débarque Colomb lors de son premier voyage, on dénombre 300000 personnes en 1492, 50000 en 1510, 16000 en 1530, 1000 en 1540[iii] » rappelle l’historien Frédéric Dorel. Pour les petites Antilles la résistance des peuples autochtones (Les Kalinas ou Kallinagos que les colonisateurs espagnols appellent « indiens Caraïbe ») est telle que les espagnols ne parviennent pas à s’implanter[iv]. La colonisation française qui débute en 1635 poursuit le génocide des peuples autochtones enclenché par les espagnols : « Les nouveaux conquérants entreprennent l’élimination systématique des Indiens et la colonisation des petites Antilles par le moyen de la traite africaine[v] » résume Chantal Maignan–Claverie, spécialiste des Antilles françaises.La résistance des peuples autochtones conduit en réponse au projet d’éliminer les « Caraïbe » comme groupe social sur leur propre terre. Trois leviers sont actionnés pour atteindre ce but : L’appel à la traite pour répondre au besoin en main-d’œuvre du capitalisme de plantation ; l’expulsion des autochtones de leurs îles (Ainsi en 1650 les « Caraïbes », sont expulsés de Martinique) ; la pratique systématique du viol des femmes autochtones. « Le viol des femmes indiennes par les colons s’inscrivait dans une politique « d’épuration ethnique » visant à faire disparaître les Caraïbes en tant que groupe[vi] » souligne l’historien Nicolas Rey. L’extermination des autochtones a, bien sûr, comme conséquence immédiate une intensification de la traite.
La résistance des esclaves fut comme ailleurs au rendez-vous. Elles prennent en premier lieu la forme de révoltes. Argumentant son projet d’abolition de l’esclavage, Victor Schoelcher met en avant ces révoltes récurrentes. Répondant à ses opposants qui affirment que les noirs préfèrent la servitude, il déclare : « Pourquoi donc alors tant de révoltes d’esclaves de tous côtés ? […] Si les Nègres se félicitent tant de leur sort, pourquoi donc alors les colons tremblent-ils sans-cesse[vii] ? ».
La seconde forme de la résistance fut comme dans toute la région le marronnage c’est-à-dire la fuite des esclaves pour constituer une société parallèle libre dans les montagnes des colonies. Si la taille des îles ne permet cependant pas à cette forme de révolte de prendre l’ampleur qu’elle a prise dans d’autres pays du continent américain, elle contribue avec les insurrections à mettre à l’ordre du jour la question de l’abolition. Abolir l’esclavage apparaît aux yeux de républicains de plus en plus nombreux comme la seule manière de sauvegarder les colonies et le capitalisme de plantation qui les caractérisent.
Le capitalisme de plantation
Le capitalisme de plantation que permet la traite débute par la culture du tabac pour très vite se réorienter vers la canne à sucre et la banane. Au même moment où en Europe le travail servile est abandonné au profit du salariat, l’esclavage devient aux Antilles la forme prédominante du travail. Le capitalisme de plantation peut dès lors se résumer comme suit :
« Elle suppose, d’une part, l’organisation du travail de centaines d’esclaves encasernés ou casés, travaillant en brigades surveillées par des équipes de gardes-chiourme, pour la production extensive d’une plante unique (la canne à sucre) dont la transformation industrielle (toujours effectuée sur place, sur la plantation même) donnent lieu à des produits (essentiellement le sucre, la mélasse et le rhum) valorisables avec profit sur un marché. Elle implique par conséquent, d’autre part, l’investissement d’importants capitaux […], La plantation suppose enfin l’existence d’un vaste marché aux prix rémunérateurs dans les métropoles européennes[viii]. »
La concentration des terres dans les mains de latifundistes est ainsi dès le début du capitalisme de plantation une caractéristique essentielle des économies antillaises. La concrétisation matérielle en est l’habitation-sucrerie, « centre moteur de l’économie coloniale[ix] ». En Martinique, rappelle l’historien Antillais Jean-Pierre Sainton, « une trentaine de propriétaires se partageait plus de 43 % des terres » dès 1671 en ajoutant qu’ « avec un temps de retard, l’évolution sera similaire en Guadeloupe[x] ». Quelques dizaines de familles blanches possèdent la plus grande partie de la terre et contrôlent ainsi l’ensemble de l’économie.
L’abolition de l’esclavage ne mettra pas fin à la concentration foncière mais au contraire l’accentuera. L’indemnisation des propriétaires d’esclaves au moment de l’abolition contribuera à cette reproduction et accentuation de la concentration foncière. La loi du 30 avril 1849 prévoit en effet que les maîtres recevront une indemnité de dédommagement de 470 francs 20 centimes par esclave en Guadeloupe et de 430 francs 47 centimes pour la Martinique. Pour les anciens esclaves aucune indemnisation n’est prévue. « La restructuration post-esclavagiste, grandement impulsé par le capital bancaire, accentuera le degré d’accaparement des principaux moyens de production par la minorité oligarchique[xi] » résume le chercheur en sciences politiques Alain Philippes Blérald. Si la concentration foncière est commune, les processus vont cependant être différents pour les deux colonies. En Martinique les grandes familles békés de l’industrie sucrière restent les propriétaires des grands domaines, alors qu’en Guadeloupe le capital financier prend le relais. Les multinationales Somdia, Grands Moulins, Shneider, etc., investissent massivement dans le capitalisme de plantation. Cette différence a bien entendu des effets sur la structure foncière contemporaine.
Le projet d’une généralisation de l’auto-exploitation en Guadeloupe
En Guadeloupe la crise de l’économie sucrière sous le double effet du développement du sucre de betterave et de la concurrence de nouveaux pays producteurs conduira au retrait de ces grands groupes à la recherche d’investissement plus rentables. La production passe ainsi de 175 000 tonnes en 1965 à 107 000 tonnes en 1975 et à 56 000 tonnes en 1981[xii].
L’Etat français accompagne ce retrait en achetant près de 11 000 hectares confiés à une société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER). Sur ces terres vivent 3300 agriculteurs soit 1000 ouvriers agricoles et 2300 exploitants ayant un « bail de colonat partiaire », un statut hérité de la période de l’abolition définit comme suit par le géographe Guy Lasserre : « le propriétaire maintint la jouissance gratuite de la case et du jardin vivrier aux esclaves libérés qui acceptaient de rester sur le domaine. Une parcelle de 1 ou 2 ha était attribuée en métayage au colon, à charge pour lui de livrer ses cannes au propriétaire de l’habitation. Le colon partiaire recevait pour son travail, le tiers ou la moitié de la valeur de la production[xiii]. »
La naissance de la SAFER en 1965 se réalise alors que la production cannière a commencé sa chute et que des mobilisations des salariés agricoles pour de meilleurs salaires d’une part et pour l’accès à la terre, d’autre part, se développent. A partir de 1977 ces mobilisations se radicalisent et prennent la forme d’une occupation et d’une mise en exploitation des terres vacantes non exploitées. C’est ce contexte qui explique le projet de « réforme foncière » dès la décennie 60 mais avec une accélération à partir de la décennie 80. Le projet est résumé comme suit par le sociologue Christian Deverre : « [Un] transfert de la production directe à des exploitants individuels, mais contrôle du débouché final par les anciens groupes de planteurs, [Une] substitution du prix du marché au salaire comme forme de soumission du travail agricole […] Ce type de « réforme agraire » [est] basée sur l’hypothèse de l’acceptation par le paysan de son auto-exploitation – et de celle de sa famille[xiv] ».
Il s’agit on le voit d’une tentative de généralisation du colonat partiaire dont l’effet est de faire passer l’exploitation d’une forme directe à une forme indirecte. Le discours idéologique d’accompagnement est, bien entendu, celui de la « justice sociale ». Dans les faits, précise Christian Lasserre, nous sommes en présence : « [D’un] contournement de l’obstacle que représente la hausse continue des coûts salariaux sur les domaines capitalistes. Toute l’organisation des redistributions foncières tend à maintenir la production de canne sur les nouvelles exploitations, tandis que les usines restent entre les mains et sous la gestion des grands groupes sucriers[xv]. »
La Cofepp par exemple (Compagnie financière européenne de prise de participation) est prédominante dans le contrôle de la production de cannes à sucre. Actionnaire principale à 51 % de la SMRG (Sucrerie Rhumerie de Marie Galante), la Cofepp est contrôlée par la famille Cayard, des Békés de Martinique. Elle a fait un bénéfice de 23 millions d’euros en 2015 et contrôle 80 % du rhum guadeloupéen mais aussi 70 % du Rhum martiniquais et réunionnais[xvi].
La culture de la banane qui bénéficie de la baisse de celle de la canne à sucre et qui devance désormais celle-ci est également dominée par de grands groupes industriels et financiers sous la forme du colonat. Les gros planteurs békés dominent l’ensemble du système sur fond de « collusion entre l’Etat et planteurs békés […] dénoncée à de nombreuses reprises[xvii] ». Ces gros planteurs disposent, en outre, de moyens de réagir dont sont dépourvus les petits et moyens producteurs. Ceux-ci disposent « d’un monopole de fait » que l’économiste Athanasia Bonneton résume comme suit : « lorsque les cours de la banane baissent dans le marché métropolitain, les gros planteurs réduisent la coupe. Par contre, les petits et moyens planteurs ne peuvent pratiquement pas refuser de fournir leurs régimes[xviii]. »
Le « grand féodalisme » béké en Martinique
La concentration foncière et le pouvoir des grandes familles békés est encore plus forte en Martinique. Le capital local a gardé en Martinique une prédominance perdue en Guadeloupe. Nous empruntons l’expression « grand féodalisme » béké à André Breton qui l’utilise en 1942 pour caractériser Eugène Aubéry, une des figures caricaturale des grandes familles béké[xix]. L’origine de cette différence avec la Guadeloupe est le résultat de la séquence historique de la révolution française :
« Le destin de la Guadeloupe s’est séparé de celui de la Martinique lors de la période révolutionnaire, au cours de laquelle s’est déroulée une séquence d’événements dont la portée symbolique demeure encore aujourd’hui particulièrement prégnante. Les planteurs de la Martinique se réfugièrent en effet dans le giron de la Grande-Bretagne, échappant ainsi à la première libération des esclaves promulguée en 1794 à la Guadeloupe par le représentant de la Convention Victor Hugues, suite à sa reconquête de l’île sur les Anglais. L’esclavage fut rétabli sur l’île par Bonaparte en 1802, au prix d’une répression sanglante contre la résistance menée, sous la conduite de certains de leurs officiers, par les anciens esclaves devenus soldats de la République. Mais la plantocratie locale, décimée durant les troubles, se trouvait trop amoindrie pour absorber les événements postérieurs du XIXe siècle, à savoir l’abolition définitive de l’esclavage en 1848 et la concentration foncière autour des usines centrales de la seconde moitié du siècle. La Martinique, quant à elle, avait conservé intactes les vieilles structures antérieures à la Révolution, les planteurs ayant pu maintenir leur contrôle sur les terres et garantir la prééminence du capital local, ce qui a assuré le prolongement direct du système mis en place aux origines[xx]. »
Plus de 75 ans après la citation d’André Breton la situation reste fondamentalement la même. Le leader indépendantiste Guy Cabort-Masson résume comme suit en 2002 la place des Békés dans l’économie martiniquaise : « Une caste faisant 0,8 % de la population contrôlant 60 % des terres utiles, plus de 15 % de l’économie du pays alors que le peuple de couleur n’a qu’environ 10 % de cette économie atomisée en « entreprises » ayant en moyenne entre 1 et 2 employés ![xxi] » Sept ans plus tard, un reportage de l’émission Spéciale Investigation intitulé « les derniers maîtres de la Martinique » avance les chiffres suivants : « ces personnes qui représentent 1 % de la population martiniquaise, détiennent 52 % des terres agricoles et 20 % de la richesse de l’île[xxii]. »
La répartition des terres et des richesses selon un critère de couleur conduit à une structure sociale basée sur « hiérarchie socio-raciale[xxiii] ». Esquissant une description de cette hiérarchie, le sociologue Miche Giraud décrit comme suit la classe dominante en 1980 : « constituées de propriétaires latifundistes, des dirigeants et des principaux actionnaires des usines, des grands commerçants, dont l’immense majorité sont des Blancs créoles regroupés en quelques familles étendues le plus souvent alliées entre eux. Ces derniers possèdent plus des 2/3 des terres cultivables, la quasi-totalité des usines à sucre, les 9/10 des plantations de bananes, la totalité des conserveries d’ananas et ont également le quasi-monopole du commerce d’import-export[xxiv]. » Si les chiffres avancés ont légèrement variés depuis 1980, la structure de base reste fondamentalement la même.
Une telle structure sociale où la couleur est le symptôme visible de la place sociale n’est possible que par l’intériorisation profonde d’un sentiment d’infériorité. « Aux Antilles la perception se situe toujours sur le plan de l’imaginaire. C’est en termes de Blanc que l’on y perçoit son semblable. […] C’est donc en référence à l’essence du Blanc que l’Antillais est appelé à être perçu par son congénère[xxv] » analysait déjà Frantz Fanon en 1953. « Les structures idéologiques héritées de l’esclavage restent gravées dans les mémoires, malgré l’évolution liée au cours de l’histoire[xxvi] » confirme l’ethnologue Ulrike Zandle 61 ans après. Ces structures continuent à irriguer la quotidienneté martiniquaise en imposant le « blanc » comme critère du souhaitable et du légitime. Un tel processus existe bien sûr également en Guadeloupe et ailleurs mais sa prégnance en Martinique est notable. Cette prégnance est un résultat historique conduisant à une correspondance plus forte qu’ailleurs entre hiérarchie sociale et hiérarchie de couleur.
Le pacte colonial maintenu
Les inégalités colorées liées à la concentration foncière sont encore renforcées par le maintien d’un lien avec la « métropole » qui garde toutes les caractéristiques du « pacte colonial ». L’expression est définit comme suit par un document officiel de 1861 : « Sous l’empire de ce qu’on appelait le pacte colonial, la France se réservait le droit exclusif d’approvisionner ses colonies de tous les objets dont elles avaient besoin ; il était défendu aux colonies de vendre leurs produits à d’autres pays que la métropole, et de les élever à l’état de produit manufacturés ; le transport entre la métropole et les colonies était réservé aux bâtiments français[xxvii]. » Officiellement ce « pacte colonial » n’existe plus, les acteurs économiques étant libres de commercer avec qui ils veulent. Dans les faits au contraire le pacte reste, selon nous, une réalité indéniable.
Le premier principe figurant dans cette définition, le monopole de l’approvisionnement, reste une réalité des colonies dites « françaises » des Antilles. Un regard sur les importations suffit à prendre la mesure du lien de dépendance. En 2016 la France hexagonale fournit 68.9 % du montant des importations pour la Martinique et 60, 6 % pour la Guadeloupe[xxviii]. Le deuxième partenaire étant les autres pays de l’Union Européenne (avec 13 % pour la Guadeloupe et 14.8 % pour la Martinique), nous sommes en présence d’une socialisation européenne du pacte colonial. Les importations avec les autres pays des Caraïbes plane péniblement à 5 ou 6% selon les années.
Le deuxième principe du pacte colonial, le monopole de la métropole sur les exportations, reste lui aussi activée aujourd’hui. Les destinations des exportations révèlent la même dépendance que celle des importations. Pour la Guadeloupe les données sont les suivantes : 40 % vers la France ; 17, 7 % vers la Martinique et 12 % vers le reste de l’Union européenne. Pour la Martinique les données sont les suivantes : 73.6 % vers la France et 19 % vers deux autres colonies françaises (la Guadeloupe et la Guyane).
Le troisième principe du pacte colonial, la spécialisation des colonies dans des cultures de rentes et de la métropole dans les produits manufacturés, est tout aussi vivace. La structure des exportations est sensiblement le même pour les deux pays, révélant la nature coloniale du lien avec la France : Ils importent des biens de consommation non durable (produits alimentaires, pharmaceutiques, etc.), des biens d’investissement (produits de l’industrie automobile, machines et équipements, etc.) et des biens intermédiaires (caoutchouc, plastiques, etc.). Ils exportent des produits agro-alimentaires (Bananes, cannes, etc.). Daniel Guérin résume comme suit en 1956 cette dépendance économique : « En bref les Antilles servent de marchés à peu près exclusifs pour les denrées alimentaires et les produits fabriqués métropolitains qu’elles échangent contre leur sucre et […] contre leur banane[xxix] ». A part des variations dans la part du sucre ou de la banane dans les exportations, rien n’a véritablement changé.
L’enjeu économique des Antilles dites « françaises » ne se limite pas au capitalisme de plantation. Comme pour les colonies du pacifique la Zone Economique Exclusive (47 000 km² pour la Martinique et 86 000 km² pour la Guadeloupe) contient des nodules polymétalliques exploitables. A ces enjeux strictement économique, il faut ajouter ceux relevant de la géostratégie que le géographe François Taglioni résume comme suit :
La Caraïbe présente, en outre, par l’intermédiaire des DOM français, un solide réseau de points d’appui. Fort-de-France, abrite une station-relais pour les transmissions en provenance des satellites. La Guadeloupe est une escale aérienne garante de l’indépendance militaire française. […] Enfin les forces navales françaises, anglaises et néerlandaises affirment leur présence militaire dans la zone. Les nodules polymétalliques exploitables, à des coûts certes encore très élevés, sur les fonds marins représentent peut-être pour l’avenir une richesse non négligeable.[xxx].
Une telle logique économique avec 7000 km de séparation a, bien entendu, un coût que payent les peuples guadeloupéen et martiniquais. La dernière étude de l’INSEE datée de 2015 sur la comparaison des prix entre l’hexagone et les colonies des Antilles met en évidence des écarts de prix « significatifs » : le niveau général des prix est 12,3 % plus élevé en Martinique qu’en métropole (12.5 % pour la Guadeloupe). Cet écart est essentiellement issu d’un poste peu compressible, les produits alimentaires, qui indiquent un différentiel beaucoup plus important : 38 % pour la Martinique et 33 % pour la Guadeloupe[xxxi].
Mais le coût payé ne concerne pas que le niveau de vie. Les guadeloupéens et martiniquais payent également ce rapport colonial sur le plan de la santé. L’utilisation de pesticides à outrance, y compris ceux dont la dangerosité est avérée, est une caractéristique de ce modèle. Avec la complicité de l’Etat français des pesticides interdits en France ont continués à être utilisés massivement en Guadeloupe et Martinique. Le scandale du chlordécone, un pesticide cancérogène et mutagène, en est une illustration dramatique. Il a été utilisé massivement aux Antilles dites « française » de 1972 à 1993 alors qu’il était interdit dans l’hexagone à partir de 1989. L’Etat français a, en effet, accordé, sur pression des gros planteurs, un moratoire de trois ans. Les effets sur la santé étaient pourtant déjà connus : cancer de la prostate, puberté précoce, prématurité lors des grossesses, troubles de la motricité et de la mémoire visuelle, etc. La journaliste du Monde Faustine Vincent résume comme suit les conséquences de cette dérogation meurtrière :
La quasi-totalité des Guadeloupéens et des Martiniquais sont contaminés par ce pesticide ultra-toxique, utilisé massivement de 1972 à 1993 dans les bananeraies. Une situation unique au monde. […] Les Antilles sont contaminées pour des siècles, car la molécule est très persistante dans l’environnement − jusqu’à sept cents ans. A partir du début des années 2000, on a découvert que le chlordécone, qui passe dans la chaîne alimentaire, avait non seulement contaminé les sols, mais aussi les rivières, une partie du littoral marin, le bétail, les volailles, les poissons, les crustacés, les légumes-racines… et la population elle-même. La quasi-totalité des 800 000 habitants de la Guadeloupe (95 %) et de la Martinique (92 %) sont aujourd’hui contaminés[xxxii].
Interdire dans l’hexagone et autoriser aux Antilles, voilà un bel exemple d’un traitement d’exception, qui est une des caractéristiques essentielles du colonialisme. Le mépris pour la santé des indigènes révélé ici par les pesticides est du même type que le mépris révélé en Polynésie avec les essais nucléaires.
Les dessous d’une déportation de la jeunesse
Le modèle colonial de développement crée logiquement une « disproportion entre la population et les ressources que le système économique actuel met à sa disposition » remarque en 1956 Daniel Guérin[xxxiii]. Toute une littérature se développe alors pour expliquer cette « poussée démographique » et proposer des solutions. Les explications sont généralement essentialistes et les solutions orientées vers le malthusianisme. Les causes sont ainsi recherchées dans la culture antillaise et la piste privilégiée en solution est celle du contrôle des naissances. Or nous le savons depuis longtemps un des facteurs déterminants de la fécondité se situe dans les conditions matérielles d’existence.
L’inquiétude sur la fécondité antillaise est à inscrire dans le contexte des décennies 50 et 60 qui inaugure des transformations profondes aux Antilles dites « française ». La première d’entre elle est l’ébranlement du complexe d’infériorité que les écrits d’Aimé Césaire résument. Frantz Fanon décrit comme suit en 1955 ce processus de réaffirmation de soi : « Pour la première fois, on verra un professeur de lycée donc apparemment un homme digne, simplement dire à la société antillaise « qu’il est beau et bon d’être nègre […] Ainsi donc l’Antillais, après 1945, a changé ses valeurs. Alors qu’avant 1939 il avait les yeux fixés sur l’Europe blanche […] il se découvre en 1945, non seulement un noir mais un nègre et c’est vers la lointaine Afrique qu’il lancera désormais ses pseudopodes[xxxiv]. »
L’Afrique est pendant la décennie 50 en pleine effervescence anticoloniale avec une guerre d’Algérie qui devient rapidement une centralité dans le positionnement politique des militants africains. Se penchant sur l’identité antillaise en 1979, le sociologue Jean-Pierre Jardel résume comme suit les bouleversements de ces deux décennies :
Depuis deux décennies environ, des changements rapides se produisent aux différents paliers de la réalité socio-culturelle des Antilles françaises. Les discours prononcés par des hommes politiques, les idées diffusées par les écrivains de la négritude, l’autonomie ou l’indépendance acquise par plusieurs îles de l’archipel Caraïbe, ont fait comprendre à une large fraction de la population qu’il existait une entité antillaise ayant ses propres valeurs, face aux valeurs de la métropole européenne. On se trouve donc en présence d’une phase de réajustement des normes et par conséquent d’une situation conflictuelle généralisée.[xxxv]
Les émeutes de Fort de France du 20 décembre 1959 et celles du Lamentin en mars 1961 sonnent comme un avertissement aux yeux des autorités françaises. De cette époque date l’encouragement à une émigration de la jeunesse des Antilles dites « françaises » vers la métropole qui sera systématisé trois ans plus tard par la création du BUMIDOM en 1963 (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer). De 1963 à 1982, ce bureau utilise toute une panoplie de moyens divers et de promesses (de formation, de logement, d’emplois, de salaires élevés, etc.) pour pousser à l’exil toute une jeunesse afin de désamorcer une crise sociale et politique latente. Le journaliste et écrivain guadeloupéen Hugues Pagesy donne la lecture suivante de l’action du BUMIDOM en quatrième de couverture de l’ouvrage qu’il lui consacre :
« La traite négrière n’aurait-elle servi à rien pour que, 115 ans après l’abolition de l’esclavage, un organisme d’État répondant au nom de BUMIDOM […] mette en place un système pour vider la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique, de toute une partie de leur jeunesse ? Sous prétexte de lutter contre le manque d’activité qui frappe ces régions, le BUMIDOM va en fait organiser une déportation de ces jeunes vers la France, que d’aucuns dénonceront comme étant un vrai génocide par substitution. […] L’empire qui perd petit à petit une bonne partie de ses territoires veut museler ceux d’Outre-mer. Les prétextes évoqués sont leur démographie galopante et un chômage endémique[xxxvi].
Au total se sont près de 260 000 personnes qui ont migrés vers l’hexagone sous l’effet direct ou indirect du Bumidom dont 42 622 martiniquais et 42 689 guadeloupéens[xxxvii] : une véritable saignée dans la jeunesse antillaise compte tenu de la taille de la population et de l’âge des personnes concernées. Aimé Césaire qualifie à l’assemblée nationale cette politique de « génocide par substitution » et la délégation guadeloupéenne à la Tricontinentale de la Havane en janvier 1966 (Conférence de solidarité des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine) dénonce « la politique coloniale du gouvernement français à la Guadeloupe, notamment l’expatriation de la jeunesse[xxxviii] ».
« Dissiper les malentendus » sur la question nationale
« L’heure est venue de clarifier les problèmes et de dissiper le malentendus », c’est par ces mots que Frantz Fanon conclue l’article consacré aux émeutes de Fort de France du 20 décembre 1959 cité plus haut. Pour lui cette révolte indique une mutation dans le processus d’émergence d’une conscience nationale antillaise. Celui-ci est complexe du fait des spécificités de la colonisation aux Antilles : ancienneté pluriséculaire de la colonisation, génocide des peuples autochtones, hétérogénéité de peuplement liée à l’esclavage et aux immigrations suscitées par le colonisateur, ampleur du processus d’assimilation liée à la violence esclavagiste initiale puis par la durée pluriséculaire de la domination, histoire politique spécifique de chacune des îles, etc.
L’ensemble de ces facteurs explique l’épisode de 1946 où « des larges masses antillaises » rappelle Aimé Césaire ont approuvées la départementalisation c’est-à-dire ont votées pour rester française. Césaire lui-même a soutenu cette option en raison du danger que constitue la proximité avec les Etats-Unis : « Une autre objection plus sévère encore est l’existence à côté des Antilles d’un voisin dont la puissance et l’appétit ne sont que trop connus[xxxix]. » Coincés entre deux dominations, les Antillais ont dans le contexte de l‘époque considérés qu’obtenir une égalité plus grande dans le cadre français étaient la seule voie possible complète Aimé Césaire[xl].
Au moment où Césaire tire ce bilan de la loi de 1946 (en 1956), les peuples des Antilles dites « françaises » ont fait leur expérience de l’impasse de l’assimilationnisme. Si des spécificités sont indéniables dans le processus de conscientisation nationale, celui-ci est tout aussi indéniablement en accélération rapide dans les deux colonies.
En Martinique le processus se traduit par la création de l’OJAM (’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique) qui inaugure son action politique par l’apposition d’immense banderoles sur les murs de tous les bâtiments publics de l’île, portant le slogan « la Martinique aux Martiniquais » le 23 décembre 1962. Un tabou est brisé. Pour la première fois une organisation revendique ouvertement l’indépendance. Dans le même temps le « manifeste de l’OJAM » est placardé sur les murs proclamant :
Que la Martinique est une colonie, sous le masque hypocrite de département français, comme l’était l’Algérie, parce que dominée par la France, sur le plan économique, social, culturel et politique. […] En conséquence l’O.J.A.M […] Proclame le droit des martiniquais de diriger leurs propres affaires. Demande aux Guadeloupéens, aux Guyanais de conjuguer plus que jamais leurs efforts dans libération de leur pays pour un avenir commun. Soutien que la Martinique fait partie du monde antillais. Appelle les jeunes de la Martinique, quelles que soient leurs croyances et leurs convictions, à s’unir pour l’écrasement définitif du colonialisme dans la lutte de libération de la Martinique[xli].
La réponse de l’Etat français est, bien sûr, la répression. 18 militants de l’OJAM sont déférés devant la Cour de sûreté de l’Etat pour « atteinte à l’intégrité du territoire ». 5 militants écopent de peine de prisons et les autres sont relaxés. Si l’OJAM ne survit pas à cette épreuve, le mouvement indépendantiste existe désormais, même s’il reste encore minoritaire et éparpillé. A partir de la fin de la décennie 60 et tout au long de la décennie 70, les organisations indépendantistes se multiplient : Mouvement National de Libération de la Martinique (MNLA) en 1969, Groupe Révolution socialiste (GRS) en 1970, Groupe d’Action Prolétarienne (GAP) au début de la décennie 70, Mouvement Indépendantiste Martiniquais (MIM) en 1978, le Pati kominis pour lendépandans èk sosyalizm (Parti Communiste pour l’Indépendance et le Socialisme) en 1984, le Parti pour la Libération de la Martinique (PALIMA) en 1999. Malgré cet éparpillement l’idée indépendantiste progressera de manière significative depuis dernières décennies du siècle dernier. Lors des élections régionales de 1986 les indépendantistes ne comptent que pour 3 %, 6 ans plus tard le MIM devient la première force organisée du pays. Aux régionales de 1998 le MIM obtient 31, 71 % des suffrages et son président, Alfred Marie-Jeanne, devient président du conseil régional (il sera reconduit à ce poste en 2004). En dépit des multiples divisions et de la bureaucratisation suscitée par la participation au jeu institutionnel et encouragée par l’Etat français, le projet indépendantiste est désormais une réalité incontournable en Martinique.
La décennie 60 est également celle qui voit s’organiser un mouvement indépendantiste en Guadeloupe. C’est au sein du mouvement étudiant en métropole, dans l’AGEC (Association Générale des Etudiants Guadeloupéen), qu’est lancé pour la première fois le mot d’ordre d’indépendance nationale. En Guadeloupe même c’est en 1963 qu’est constitué le GONG (Groupe d’Organisation Nationale de la Guadeloupe) dont certains membres fondateurs sont issus de l’AGEG. Peu nombreux les militants du GONG sont très actifs. Ils ont présent systématiquement pour soutenir chaque grève ouvrières, ce qui les rend rapidement populaire. « Chaque fois que des ouvriers, qu’ils soient du bâtiment ou de la canne étaient en grève ou en difficulté quelconque, le GONG, et ses militants devaient venir leur prêter main-forte[xlii] » se souvient le militant nationaliste Claude Makouke. Le mouvement social qui secoue la Guadeloupe en 1967 et le massacre qui l’accompagne, est le prétexte que prendra l’Etat français pour décapiter ce mouvement indépendantiste ayant une audience populaire grandissante.
A l’origine du mouvement se trouve une grève des ouvriers du bâtiment pour exiger une hausse de 2,5 % des salaires. Les négociations entre le patronat et le syndicat CGTG échouent le 26 mai et une manifestation devant la Chambre de commerce de Pointe-à-Pitre se transforme en émeute. Les CRS tirent sur la foule provoquant les premiers décès. Les affrontements s’étendent alors à toute la ville. Lorsqu’elles cessent le lendemain un bilan officiel annonce 8 morts. La réalité du massacre mettra vingt ans à percer. En 1985 Georges Lemoine, secrétaire d’Etat chargé des départements et territoires d’Outre-mer reconnaîtra le chiffre de 87 victimes et plus d’une cinquantaine de blessés. C’est dans ce contexte que l’Etat français décide de profiter de la situation pour décapiter le mouvement indépendantiste. L’organisation et ses militants sont accusés de la responsabilité des émeutes et des victimes. 19 militants du GONG sont arrêtés et inculpés « d’atteinte à la sureté de l’Etat et à l’intégrité du territoire ». La presse colonialiste exulte à l’image du journal France-Antilles qui titre en première page et en gros caractère le 13 juin : « Le Gong est décapité. Dix-neuf arrestations à Paris et en Guadeloupe[xliii] ». Le mouvement massif de solidarité qui s’organise alors sauvera les inculpés dont le jugement de février 1968 prononce 6 peines avec sursis et 13 acquittements. En Guadeloupe même cependant 70 autres militants attendent leur jugement. Six d’entre eux écoperont de peines de prison ferme allant d’1 à 6 mois.
Le GONG ne survie pas à cette dure épreuve mais ses militants sont nombreux à être présent dans la création ultérieure d’autres organisations indépendantistes. Ils réinvestissent d’abord leurs forces dans la dynamique syndicale en créant l’UTA (Union des Travailleurs Agricole) en 1970, l’Union des Paysans Pauvres de Guadeloupe (UPG) en 1972 et enfin l’Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe (UGTG) qui regroupe les deux précédente et d’autres syndicats en 1973. Tels sont les facteurs qui expliquent le lien étroit entre indépendantistes et syndicalistes en Guadeloupe. En témoigne l’élection à la tête de l’UGTG de l’indépendantiste Elie Domota et sa désignation comme porte-parole du LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon– Collectif contre l’exploitation outrancière), un regroupement syndical, associatif et politique qui a mené le vaste mouvement social en janvier et février 2009.
En 1977 ces militants créent l’Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe (UPLG) qui reste jusqu’à aujourd’hui la principale organisation politique indépendantiste. A côté de celle-ci existe également le Mouvement pour une Guadeloupe Indépendante (MPGI) crée en 1981, le Konvwa pou liberasyon nasyonal Gwadloup (KNLG) fondé en 1997 et Fòs pou konstwi nasyon Gwadloup (Forces pour batir la nation guadeloupéenne) fondé en 2010. Des tentatives de luttes armées ont également eu lieu par le GLA (Groupe de Libération Armée) qui mène une série d’attentats contre des édifices publics en 1980 et 1981, puis par l’ARC (Alliance Révolutionnaire Caraïbe) menant le même type d’actions de 1983 à 1989.
Si comme en Martinique la multiplicité des organisations, l’institutionnalisation de certains leaders, la répression et les divisions du mouvement nationaliste, le rapport des forces disproportionné avec une des principales puissances mondiale, etc., rendent difficile une perspective d’indépendance à court terme, cela ne veut pas dire que la question de l’indépendance nationale est enterré. « Le Mouvement Patriotique Guadeloupéen au niveau organisationnel et militant connaît une passe difficile, un mouvement de reflux, mais c’est là le paradoxe, les idées nationalistes n’ont jamais cessé de progresser et d’irriguer au quotidien la vie des guadeloupéens[xliv] » résume le journaliste Danik Zandwonis.
Comme nous le disions dans nos précédents articles consacrés à Mayotte, la Kanaky et la Polynésie, la faiblesse de la conscience internationaliste et du mouvement anticolonialiste en France fait partie du rapport des forces défavorable auquel sont confrontés les militants nationalistes des colonies françaises. Qu’un tel mouvement se développe et que le rapport de forces mondial se transforme et la perspective indépendantiste redeviendra un objectif atteignable rapidement. A plus ou moins long terme l’indépendance est inévitable : la situation géographique, la rationalité économique et la communauté des traits culturels avec les autres peuples de la région orientent structurellement vers un projet de fédération des Antilles.
Saïd Bouamama
Notes :
[i] Raphaël Confiant, Aimé Césaire, une traversée paradoxales du siècle, Stock, Paris, 1993,
[ii] Adrien Guyot, L’Amérique, un ailleurs partagé, Départment of Modern Languages and Cultural Studies, University of Albama, 2016, pp. 104-105. .
[iii] Frédéric Dorel, La thèse du « génocide indien » : guerre de position entre science et mémoire, Revue de civilisation contemporaine Europes/Amériques, N° 6, 2006.
[iv] Nicolas Rey, Quand la révolution aux Amériques était nègre … Caraïbes noirs, negros franceses et autres « oubliés » de l’histoire, Karthala, Paris, 2005, p. 48.
[v]Chantal Maignan-Claverie, Le métissage dans la littérature des Antilles françaises. Le complexe d’Ariel, Karthala, Paris, 2005, p. 118.
[vi] Nicolas Rey, Quand la révolution aux Amériques était nègre … Caraïbes noirs, negros franceses et autres « oubliés » de l’histoire, op. cit., p. 53.
[vii] Victor Schoelcher, Abolitions de l’esclavage ; Examen critique du préjugé contre la couleur des Africains et des Sang-Mêlés, Porthmann, Paris, 1840, p. 138.
[viii] Alain Bihr, Recension du livre de Caroline Oudin-Bastide, Travail, capitalisme et société esclavagiste. Guadeloupe, Martinique (XVIIe-XIXe siècle), Revue « Interrogation ? », n° 10, mai 2010.
[ix] Alain Philippe Blérald, Histoire économique de la Guadeloupe et de la Martinique : du XVIIe siècle à nos jours, Karthala, Paris, 1986, p. 26.
[x] Alain Philippe Blérald, Histoire économique de la Guadeloupe et de la Martinique : du XVIIe siècle à nos jours, Karthala, Paris, 1986, p. 26.
[xi] Ibid, p. 138.
[xii] Christian Deverre, Crise sucrière et réforme foncière en Guadeloupe, Cahiers d’économie et sociologie rurales, n° 17, 1990, p. 100.
[xiii] Guy Lasserre, La Guadeloupe. Etude géographique, Union Française d’Edition, Bordeaux, 1961, p. 393.
[xiv] Christian Deverre, Crise sucrière et réforme foncière en Guadeloupe, Cahiers d’économie et sociologie rurales, op. cit., p. 108.
[xv] Ibid, p. 111.
[xvi] Luce Blanchard, Qui se cache derrière le projet de centrale thermique d’Albioma à Marie-Galante, ▻https://blogs.mediapart.fr/luce-blanchard/blog/020217/qui-se-cache-derriere-le-projet-de-centrale-thermique-dalbioma-marie, Consulté le 10 juin 2018 à 19 h 55.
[xvii] Muriel Bonin et Cécile Cathelin, Conversion environnementale de la production bananière guadeloupéenne : une stratégie politique et économique, Economie rurale, n° 341, mai-juin 2014, p. 76.
[xviii] Athanasia Bonneton, La banane en Guadeloupe : les conditions économiques et sociales de la culture et de la commercialisation, CDDP Guadeloupe, 1988, p. 52.
[xix] André Breton, Martinique charmeuse des serpents, 10/18, Paris, 1973.
[xx] Jean-Luc Boniol, Janvier-mars 2009, trois mois de lutte en Guadeloupe, Les Temps modernes, 1/2011, n° 662-663, pp. 82-113.
[xxi] Guy Cabort-Masson, Interview à la revue Antilla, n° 961, 9 novembre 2001, p. 6.
[xxii] Les derniers maîtres de la Martinique, ▻http://www.fxgpariscaraibe.com/article-27520586.html, consulté le 11 juin 2018 à 16 h 30.
[xxiii] Ulrike Zander, La hiérarchie « socio-raciale »en Martinique. Entre persistance postcoloniale et évolution vers un désir de vivre ensemble, Revue en ligne Asylon (s), n° 11, mai 2013, ▻http://www.reseau-terra.eu/article1288.html#nh37, consulté le 11 juin 2018 à 16 h50.
[xxiv] Michel Giraud, races, clases et colonialisme à la Martinique, L’Homme et la société. Volume n° 55. Nº 1, 1980, p. 206.
[xxv] Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Seuil, Paris, 1971, p. 132.
[xxvi] Ulrike Zander, La hiérarchie « socio-raciale »en Martinique. Entre persistance postcoloniale et évolution vers un désir de vivre ensemble, op. cit.
[xxvii] Rapport du secrétaire d’Etat de la Marine et des Colonies du 2 février 1861, Revue maritime et coloniale, tome 2, Lahure, Paris, juillet 1861, p. 53.
[xxviii] L’ensemble des données de cette partie sont issues de deux documents de l’Institut d’Emission des Département d’Outre-Mer (IEDOM) : Guadeloupe 2016 et Martinique 2016, Paris, 2017.
[xxix] Daniel Guérin, Les Antilles décolonisées, Présence Africaine, Paris, 1956, p. 55.
[xxx] François Taglioni, Géopolitique et insularité : l’exemple des petites Antilles, in André-Louis Sanguin (coord.), Vivre dans une île, L’Harmattan, Paris, 1997, p. 179.
[xxxi] INSEE première, n° 1589, avril 2016, ▻https://www.insee.fr/fr/statistiques/1908163, consulté le 13 juin 2018 à 10 h 00.
[xxxii] Faustine Vincent, Scandale sanitaire aux Antilles, Le Monde du six juin 2018, ▻https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/06/06/scandale-sanitaire-aux-antilles-qu-est-ce-que-le-chlordecone_5310485_3244.ht, consulté le 13 juin 2018 à 10 h 45.
[xxxiii] Daniel Guérin, Les Antilles décolonisées, op. cit., p. 37.
[xxxiv] Frantz Fanon, Antillais et Africains, in Pour la révolution africaine, La Découverte, Paris, 2001, p. 31 et 34.
[xxxv] Jean-Pierre Darnel, Langues et identité culturelle aux Antilles françaises, Pluriel débat, n° 17, année 1979, p. 27.
[xxxvi] Hugues Pagesy, Kolombie 2 : Bumidom la vérité, Editions Nestor, Gourbeyre – Guadeloupe, 2017, quatrième de couverture.
[xxxvii] André Calmont, et Cédric Audebert, Dynamique migratoire de la Caraïbe, Karthala, Paris, 2007, p. 99.
[xxxviii] Première conférence Tricontinentale, Interventions et résolutions, La Havane, 1966, p. 90.
[xxxix] Aimé Césaire, Introduction au livre de Daniel Guerin, Antilles décolonisées, op. cit., p. 9.
[xl] Ibid, pp. 10-11.
[xli] Manifeste de l’OJAM, ▻https://afcam.org/index.php/fr/dossiers/dossiers-4/les-collectivites-invitees-au-haut-comite/2-uncategorised/4194-le-manifeste-de-l-o-j-a-m, consulté le 14 juin 2018 à 8 h 30.
[xlii] Xavier-marie Bonnot et Francois-Xavier Guillerm, Le sang des nègres, Galaade, Paris, 2015.
[xliii] Raymond Gama et Jean-Pierre Sainton, Mé 67 : Mémoire d’un évènement, Société Guadeloupéenne d’Edition et de Diffusion, 1985, p. 122.
[xliv] Danik I. Zandwonis, Guadeloupe. L’indépendance est plus proche qu’on ne le dit …, ▻http://7seizh.info/2014/12/11/guadeloupe-lindependance-est-plus-proche-quon-ne-le-dit, consulté le 14 juin 2018 à 16 h 45.
#barbarie génocide #histoire #colonialisme #colonisation #Noirs #Noir #nègre #Antilles #Guadeloupe #Martinique #Mayotte, #Kanaky #Polynésie #DOM #Haïti #Hispaniola #Caraïbe #France #néo-colonialisme #libéralisme_postcolonial #peuples_autochtones #békés #Révolte #Kalinas #métissage #banane #sucre #mélasse #rhum #canne_à_sucre #Indépendance
#SAFER #auto-exploitation #migration #Cofepp #SMRG #BUMIDOM #OJAM #MNLA #GAP #MIM #PALIMA #AGEC #GONG #UTA #UPG #UGTG #LKP #UPLG #MPGI #KNLG #GLA #Cayard #importations #exportation #UE #union_européenne #prix #Santé #chlordécone
Eugène_Aubéry Guy_Cabort_Masson #Alfred_Marie_Jeanne #Elie_Domota
Loi alimentation. Les pubs alimentaires visant les enfants ne seront pas interdites
▻https://www.ouest-france.fr/economie/consommation/loi-alimentation-les-pubs-alimentaires-visant-les-enfants-ne-seront-pas
Les routes de l’#esclavage (1/4)
476-1375 : au-delà du désert
Domination, violence, profit : le système criminel de l’esclavage a marqué l’histoire du monde et de l’humanité. Au fil de ses routes, cette série documentaire retrace pour la première fois la tragédie des traites négrières. Captivant et implacable. Premier volet : de la chute de Rome en 476 à la fin du XIVe siècle.
Après la chute de Rome en 476, les peuples (Wisigoths, Ostrogoths, Berbères, Slaves, Byzantins, Nubiens et Arabes) se disputent les ruines de l’Empire. Tous pratiquent l’asservissement – « esclave » viendrait du mot « slave ». Mais au VIIe siècle émerge un Empire arabe. Au rythme de ses conquêtes se tisse, entre l’Afrique et le Moyen-Orient, un immense réseau de traite d’esclaves, dont la demande ne cesse de croître et qui converge vers Bagdad, nouveau centre du monde. Après la révolte des Zanj – des esclaves africains –, qui s’achève dans un bain de sang, le trafic se redéploie vers l’intérieur du continent. Deux grandes cités commerciales et marchés aux esclaves s’imposent : Le Caire au nord, et Tombouctou au sud, place forte de l’Empire du Mali d’où partent les caravanes. Au fil des siècles, les populations subsahariennes deviennent la principale « matière première » de ce trafic criminel.
▻https://www.arte.tv/fr/videos/068406-001-A/les-routes-de-l-esclavage-1-4
#film #documentaire #Afrique #Empire_romain #histoire #pratique_généralisée #traite #Fustat #économie #Nubie #guerre #violence #butins_de_guerre #Bagdad #main-d'oeuvre #Islam #Berbères #dromadaires #Sahara #Tombouctou #Empire_du_Mali #or #altérité #Touareg #essentialisme #fatalité #Basora #Le_Caire #esclaves_domestiques #paternalisme #négation_de_l'être #domination #esclavage_doux #oasis #Atlas_catalan
#Catherine_Coquery-Vidrovitch :
Dans l’Empire arabo-musulman, « l’#esclave n’était pas différencié par sa couleur, ça ne comptait pas. L’esclave était différencié par sa #culture. Il n’avait pas la culture du dominant »
#géographie_culturelle #domination
#Ibrahima_Thioub, université Cheickh Anta Diop, Sénégal :
« Pour mettre en esclavage un individu, un des phénomènes importants c’est de le construire comme autre, de construire une #altérité. Les sociétés humaines ont des registres assez larges. On peut utiliser la différence de #couleur_de_peau, la différence de #religion. Dans la #traite_trans-saharienne, on va combiner les deux ».
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Ibrahima_Thioub
Ibrahima Thioub :
« L’intérêt des maîtres, c’est de faire croire à l’individu qu’il est esclave non pas parce qu’un jour on lui a opposé un rapport de force qui est réversible, mais parce que, par sa nature, il est destiné à être un esclave. C’est une #idéologie extrêmement forte. Si votre sang est considéré comme un sang servile, et que cette nature vous la transmettez à votre descendance, il devient impossible de sortir du phénomène esclavagiste »
Selon ce qui est dit dans ce reportage, 3,5 millions d’Africains ont circulé sur les routes de l’esclavage entre le 7ème et le 14ème siècle.
]]>#Accaparement_de_terres : le groupe #Bolloré accepte de négocier avec les communautés locales
–-> un article qui date de 2014, et qui peut intéresser notamment @odilon, mais aussi d’actualité vue la plainte de Balloré contre le journal pour diffamation. Et c’est le journal qui a gagné en Cour de cassation : ►https://www.bastamag.net/Bollore-perd-definitivement-son-premier-proces-en-diffamation-intente-a
Des paysans et villageois du Sierra-Leone, de #Côte_d’Ivoire, du #Cameroun et du #Cambodge sont venus spécialement jusqu’à Paris. Pour la première fois, le groupe Bolloré et sa filiale luxembourgeoise #Socfin, qui gère des #plantations industrielles de #palmiers_à_huile et d’#hévéas (pour le #caoutchouc) en Afrique et en Asie, ont accepté de participer à des négociations avec les communautés locales fédérées en « alliance des riverains des plantations Bolloré-Socfin ». Sous la houlette d’une association grenobloise, Réseaux pour l’action collective transnationale (ReAct), une réunion s’est déroulée le 24 octobre, à Paris, avec des représentants du groupe Bolloré et des communautés touchées par ces plantations.
Ces derniers dénoncent les conséquences de l’acquisition controversée des terres agricoles, en Afrique et en Asie. Ils pointent notamment du doigt des acquisitions foncières de la #Socfin qu’ils considèrent comme « un accaparement aveugle des terres ne laissant aux riverains aucun espace vital », en particulier pour leurs cultures vivrières. Ils dénoncent également la faiblesse des compensations accordées aux communautés et le mauvais traitement qui serait réservé aux populations. Les représentants africains et cambodgiens sont venus demander au groupe Bolloré et à la Socfin de garantir leur #espace_vital en rétrocédant les terres dans le voisinage immédiat des villages, et de stopper les expansions foncières qui auraient été lancées sans l’accord des communautés.
▻https://www.bastamag.net/Accaparement-de-terres-le-groupe-Bollore-accepte-de-negocier-avec-les
#terres #Sierra_Leone #huile_de_palme
Seenthis, aide-moi c’est important… J’ai acheté la semaine dernière une petite sorbetière (Lagrange), et j’ai déjà fait deux glaces. La première était un sorbet à la fraise, juste des fraises, du sucre et un blanc d’œuf monté en neige. La seconde, un yaourt glacé à la banane avec des éclats de chocolat noir et du sucre. Dans les deux cas, par rapport aux recettes trouvées, j’ai mis environ un tiers moins de sucre, et c’était tout de même très bon.
Mon souci : ces glaces-maison deviennent très dures à leur sortie du congélateur.
J’aimerais donc savoir ce qu’il faut faire pour éviter que les glaces ne durcissent trop pendant leur conservation. Est-ce que c’est le sucre (dont je réduis beaucoup les doses) qui donne l’onctuosité ? Est-ce que c’est le blanc d’œuf ? Est-ce que le yaourt c’est pas une bonne idée ? Est-ce qu’il faut préférer ajouter de la crème fraîche entière ?
]]>Environnement : Une entreprise canadienne veut construire la plus grande mine d’or du Brésil — au cœur de l’Amazonie
Une entreprise canadienne projette de construire ce qui sera la plus grande mine d’or à ciel ouvert du Brésil, située au cœur de la forêt amazonienne, au bord du #Rio_Xingu. Malgré tout, des militants, des ONG et des groupes de défenses des droits des indigènes engagent une bataille pour la terre.
La #Belo_Sun_Mining_Corp, dont le siège est à Toronto, au #Canada, est derrière le projet #Volta_Grande_Gold, qui envisage d’extraire 600 tonnes d’or sur une période de 12 ans. La mine va laisser des montagnes de déchets d’à peu près deux fois la taille du Pain de Sucre. Une communauté de 300 familles de cultivateurs des localités de #Vila_da_Ressaca, #Galo et #Ouro_Verde, devra être déplacée si le projet aboutit.
▻http://www.infosplusgabon.com/index.php/actualites/submenu-1/12701-environnement-une-entreprise-canadienne-veut-construire-la-plu
#or #mines #extractivisme #Brésil #Amazone #mine_d'or
cc @albertocampiphoto @daphne
via @franz42
Les 10 habitudes alimentaires à changer si vous souhaitez réduire votre consommation de sucre
▻http://www.bfmtv.com/sante/les-10-habitudes-alimentaires-a-changer-si-vous-souhaitez-reduire-votre-conso
Le sucre est partout ! Toute notre #industrie_agroalimentaire en est dépendante. Comment cet aliment a pu s’infiltrer, souvent à notre insu, au cœur de notre culture et de nos régimes ? #Damon_Gameau se lance dans une expérience unique : tester les effets d’une alimentation haute en sucre sur un corps en bonne santé, en consommant uniquement de la #nourriture considérée comme saine et équilibrée. A travers ce voyage ludique et informatif, Damon souligne des questions problématiques sur l’industrie du sucre et s’attaque à son omniprésence sur les étagères de nos #supermarchés !
Intéressant les quelques jours que Damon Gameau passe auprès d’une communauté #aborigènes (#peuples_autochtones) qui ne vivent pratiquement que de sucres contenus dans les produits vendus dans le seul supermarché...
Damon parcourt l’Australie pour constater les ravages des sucres cachés. Le voilà en territoire aborigène, dans un village qui depuis toujours a proscrit l’alcool et qui, quarante ans auparavant, se nourrissait encore des produits de la terre. Voici quelques années, les habitants, décimés par les maladies liées au sucre, obésité, pathologies cardio-vasculaires, diabète, ont décidé de faire la guerre aux sucres cachés. Le retour de bâton fut immédiat : le gouvernement leur a coupé les subventions. Plus de diététiciens, plus d’information, les gamins recommencent à manger n’importe quoi. On ne compte plus les patients sous dialyse. Dans le petit cimetière du village, cinq tombes récentes abritent la dépouille d’habitants de moins de quarante ans.
►https://le-quotidien-du-patient.fr/article/reportage/2018/01/29/sugarland-lenfer-du-sucre
Deux choses que j’ai apprises dans ce documentaire :
1.
Que pas toutes les calories se valent... Damon Gameau a ingurgité la même quantité avant et durant son expérimentation, mais avant il était en bonne santé, après les 2 mois de test... plus trop...
Le réalisateur attire notre attention sur un autre point tout aussi inquiétant. Il a changé de régime, pas la quantité de calories qu’il absorbe : 2 300 calories par jour. Mais il a remplacé les bonnes graisses – un poulet rôti avec la peau, des avocats, des fruits à coque, même des œufs au bacon – par du mauvais sucre. Là encore, il blâme la désinformation globale qui voudrait que l’obésité découle de trop de calories et pas assez d’exercice. Son expérience démontre, sans appel, que toutes les calories ne sont pas égales entre elles.
►https://le-quotidien-du-patient.fr/article/reportage/2018/01/29/sugarland-lenfer-du-sucre
2. Que l’industrie du sucre a gagné la bataille sur celle de la graisse en 1955, après la crise cardiaque du président Eisenhower (▻https://www.youtube.com/watch?v=QKZldwXao7c). Deux médecins ont bataillé pour décréter la cause de la crise cardiaque du président : graisse ou sucre... La graisse a gagné (ou perdu), alors que le sucre en est sorti blanchi...
–-> ce qui me permet de faire un lien direct avec cet autre film documentaire, passé sur Arte :
#Cholestérol le grand bluff
▻http://seen.li/c75y
Réseaux sociaux, sucre... les Occidentaux accros à la dopamine, propos recueillis par Stéphane Foucart, Le Monde science et techno, 30.01.2018
Pour le médecin américain Robert Lustig, cette quête du plaisir, fondée sur la dopamine, est l’ennemie du bonheur, qui dépend, lui, de la sérotonine.
Cette fugace piqûre de bien-être, cette satisfaction éphémère, ce goût de reviens-y… De l’utilisation des réseaux sociaux à la consommation de sucre et d’aliments transformés, le plaisir bon marché n’a jamais été aussi pervasif, suscité en permanence par une multitude de nouveaux produits et de services, marketés comme autant de conditions sine qua non au bonheur.
Plaisir, bonheur : ces deux mots sont au centre de The Hacking of the American Mind (Penguin, 2017, non traduit), le dernier livre du pédiatre et neuroendocrinologue américain Robert Lustig, tout juste paru aux Etats-Unis. Célèbre pour ses travaux académiques sur le sucre – détaillés dans un ouvrage qui vient d’être traduit (Sucre, l’amère vérité, Thierry Souccar éditions, 400 pages, 19,90 €) –, le professeur de l’université de Californie à San Francisco (Etats-Unis) y expose une réflexion scientifique saisissante, aux implications majeures pour la société occidentale.
Non seulement le bonheur n’est pas la conséquence naturelle de l’accumulation du plaisir, explique-t-il, mais la recherche effrénée de celui-ci pourrait au contraire inhiber le sentiment de plénitude et de contentement.
Robert Lustig exploite la littérature scientifique récente sans faire mystère de la difficulté à, parfois, établir avec certitude certains liens de causalité entre des comportements et certaines réactions biochimiques. Mais il n’en développe pas moins un argumentaire révélant l’un des plus graves malentendus de notre temps, en montrant que le plaisir peut être l’ennemi du bonheur. Entretien.
Pour de nombreuses personnes, la recherche du plaisir est un préalable au bonheur, ou l’une de ses conditions. Pourquoi penser que bonheur et plaisir sont à ce point différents ?
Le bonheur et le plaisir ne sont en effet pas identiques. Ce sont des phénomènes distincts, très dissemblables, et si nous ne le percevons pas, c’est essentiellement parce que l’industrie vend ses produits ou ses services en faisant passer l’un pour l’autre. Je compte sept grandes différences entre les deux, que chacun peut comprendre aisément.
Le plaisir est de courte durée, le bonheur de longue durée ; le plaisir est viscéral, le bonheur est spirituel ; le plaisir s’obtient en prenant, le bonheur a plutôt à voir avec donner ; le plaisir peut s’obtenir seul, le bonheur est généralement atteint au sein d’un groupe social ; le plaisir peut s’obtenir grâce à des substances, mais ce n’est pas le cas du bonheur. Le plaisir extrême peut conduire à l’addiction – c’est par exemple le cas pour l’alcool, la cocaïne, la nicotine et d’une manière générale pour les comportements susceptibles de procurer un plaisir immédiat comme l’utilisation des réseaux sociaux ou des jeux vidéo, le shopping, le jeu, la pornographie… Pour tout cela, il existe une forme d’addiction, mais il n’y a rien qui ressemble à une addiction au bonheur.
Enfin, la septième et dernière différence est que plaisir et bonheur dépendent de deux neurotransmetteurs distincts : dopamine pour le plaisir, sérotonine pour le bonheur. Le plaisir et le bonheur sont localisés dans deux sites distincts du cerveau, mobilisent deux modes d’action différents, deux types de récepteurs différents…
Pourquoi la dopamine peut-elle conduire à l’addiction ?
Pour comprendre, il faut savoir qu’un neurotransmetteur, une fois qu’il a été libéré par un neurone, franchit la synapse et se fixe sur un récepteur du neurone suivant. Là, il peut agir de deux façons : soit il excite le neurone qui le reçoit, soit il l’inhibe.
La dopamine est un neurotransmetteur exclusivement « excitateur ». Bien sûr les neurones sont faits pour être excités – et c’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont des récepteurs ! Mais ils aiment être chatouillés, pas brutalisés : lorsqu’un neurotransmetteur excitateur est fourni à des hautes doses chroniques, il devient neurotoxique.
Lorsqu’un neurone est chroniquement sur-stimulé, il a donc tendance à mourir. La dopamine, à des hautes doses chroniques, tue les neurones post-synaptiques – c’est le nom qu’on donne aux neurones qui reçoivent l’information. Mais ceux-ci, pour éviter de mourir, peuvent aussi activer un mécanisme d’autodéfense en régulant leurs récepteurs. En gros, lorsqu’un neurone se trouve sous les assauts constants d’un neurotransmetteur, il peut « éteindre » certains de ses récepteurs pour atténuer son excitation et éviter la mort.
Du coup, pour produire le même effet, il faut une quantité supérieure de neurotransmetteurs. C’est un mécanisme universel, appelé « tolérance », qui est propre à de nombreux types de cellules et pas uniquement aux neurones. Dans le cas particulier de la dopamine, en termes humains, cela signifie qu’il faut toujours plus de ce qui procure du plaisir pour obtenir la même satisfaction. Il en faut toujours plus pour produire le même effet. C’est ainsi que le plaisir intense et chronique conduit à l’addiction.
Mettre sur un même plan tout ce qui procure du plaisir – le sexe, l’alcool, le shopping, le sucre ou les réseaux sociaux – est plutôt contre-intuitif…
Toutes ces activités provoquent en effet des sensations différentes, parce qu’elles passent par des voies différentes. C’est pour cela que nous ne faisons pas le lien. Mais le cerveau, lui, ne s’y trompe pas. Il les interprète et les comprend de la même manière, comme une « récompense ». Or la clé du « circuit de la récompense », c’est la dopamine. C’est un mécanisme fondamental, essentiel à la survie de notre espèce : il est impliqué dans la motivation, le moteur de nos actions.
Le titre de mon livre fait référence au « piratage » [hacking en anglais] de notre esprit : c’est précisément ce mécanisme de la récompense qui a été « piraté » par les industriels, pour induire toujours plus de consommation… le tout en organisant, grâce au marketing, la confusion entre plaisir et bonheur (happiness en anglais). Il suffit de lire les slogans publicitaires : « Happy Meal » pour McDonald’s, « Open Happiness » pour Coca-Cola, « Happy Hour » lorsque vous entrez dans un bar…
Mais en quoi tout cela peut-il entraver l’accès au bonheur ?
Le neurotransmetteur impliqué dans le sentiment de plénitude et de contentement, la sérotonine, a un fonctionnement beaucoup plus complexe que la dopamine. Néanmoins, il est possible de mettre en avant un certain nombre de mécanismes par lesquels le niveau de sérotonine dans le cerveau est susceptible de baisser.
Par exemple, la synthèse de sérotonine ne se fait, dans les tissus cérébraux, qu’à partir d’une brique élémentaire, un acide aminé appelé tryptophane. Or deux autres acides aminés, la tyrosine et la phénylalanine, sont les briques élémentaires de la dopamine et sont en compétition avec le tryptophane pour être, eux aussi, transportés dans le cerveau.
Pour schématiser : plus les transporteurs d’acides aminés sont occupés à amener les briques élémentaires de la dopamine dans le cerveau, moins ils sont disponibles pour y acheminer le tryptophane… Il y a donc là une sorte d’antagonisme biochimique potentiel entre dopamine et sérotonine.
Il y a d’autres voies de réduction potentielle de la sérotonine. Par exemple, lorsque vous avez une interaction sociale avec quelqu’un, l’échange de regards avec cette personne active vos neurones dits « miroirs » – les neurones de l’empathie. Ce type d’interaction induit la synthèse de sérotonine. Mais si cette interaction se fait par le biais d’un réseau social comme Facebook, à travers les « likes » par exemple, elle active le circuit de la récompense, mais l’absence de contact visuel laisse les neurones miroirs de marbre… D’où, là encore, une baisse potentielle des niveaux de sérotonine et une moindre capacité au contentement.
D’autres phénomènes conduisent-ils à une baisse de la sérotonine ?
Oui. C’est en particulier le cas du stress chronique, associé à l’omniprésence de certaines technologies, en particulier le téléphone… Le stress se manifeste par la libération de cortisol. Cette hormone est nécessaire mais lorsque les niveaux de cortisol sont élevés en permanence, le fonctionnement du cortex préfrontal est inhibé.
Or il s’agit de la zone du cerveau qui vous permet de faire des arbitrages et des choix raisonnés. En gros, c’est ce qui vous empêche de faire n’importe quoi… En situation de stress, vous êtes ainsi plus enclin à céder face à la tentation du plaisir et vous êtes plus vulnérable à l’addiction. Attention toutefois : l’addiction et la dépression ne sont pas identiques. Des personnes souffrant de dépression ne souffrent pas nécessairement d’addiction, mais disons qu’il y a une forte superposition entre ces deux phénomènes. Il est fréquent que les personnes souffrant d’addiction soient déprimées.
En outre, des expériences sur les animaux ont montré que le niveau de cortisol baisse lorsqu’on s’élève dans la hiérarchie d’un groupe. Plus vous êtes au bas de l’échelle, plus vous êtes stressé. Des recherches indiquent que chez des singes auxquels on laisse la possibilité de s’autoadministrer de la cocaïne, les individus hiérarchiquement inférieurs deviennent plus probablement accros que les mâles « alpha ».
On retrouve des indices de cela dans les populations humaines : ce sont généralement les plus #pauvres qui souffrent le plus des maladies chroniques associées à certaines addictions alimentaires (obésité, diabète de type 2…). Stress chronique et dopamine : voilà ce qui a le plus changé dans les sociétés modernes au cours des quarante dernières années.
Vous avez surtout travaillé jusqu’à présent sur l’alimentation et le sucre, pourquoi vous êtes vous penché sur cette question, bien plus vaste, des liens entre plaisir et bonheur ?
J’ai commencé à travailler il y a longtemps sur les liens entre sérotonine et dopamine. C’était au début de ma carrière et il y avait surtout des données animales. Le temps a passé, j’ai beaucoup travaillé sur le sucre et les addictions alimentaires, et j’ai vite réalisé que nous avions aujourd’hui autant, sinon plus, de données sur le lien entre le régime alimentaire et la santé mentale qu’entre le régime alimentaire et la santé physique ! Mais il fallait remettre ensemble toutes les pièces du puzzle.
Et puis, en 2014, j’ai visité les installations d’une université et la personne qui organisait la visite était une ancienne héroïnomane. Elle avait arrêté. Je lui ai demandé ce que cela voulait dire, pour elle, d’être clean. Elle m’a fait une réponse que je n’oublierai jamais tant c’était étonnant. Elle m’a dit : « Quand je me droguais j’étais heureuse, mais ma nouvelle vie me donne du plaisir. » Elle avait tout faux. Dans son esprit, tout était inversé. Elle confondait le plaisir avec le bonheur, et le bonheur avec le plaisir. C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il fallait écrire ce livre.
#médecine #marketing #dopamine #réseaux_sociaux #sérotonine #cerveau #addiction #dépression #plaisir #bonheur #stress #hiérarchie
]]>Réseaux sociaux, sucre... les Occidentaux accros à la dopamine
►http://abonnes.lemonde.fr/sciences/article/2018/01/29/reseaux-sociaux-sucre-l-occident-sous-dopamine_5248802_1650684.html
Plaisir, bonheur : ces deux mots sont au centre de The Hacking of the American Mind (Penguin, 2017, non traduit), le dernier livre du pédiatre et neuroendocrinologue américain Robert Lustig, tout juste paru aux Etats-Unis. Célèbre pour ses travaux académiques sur le sucre – détaillés dans un ouvrage qui vient d’être traduit (Sucre, l’amère vérité, Thierry Souccar éditions, 400 pages, 19,90 €) –, le professeur de l’université de Californie à San Francisco (Etats-Unis) y expose une réflexion scientifique saisissante, aux implications majeures pour la société occidentale.
Non seulement le bonheur n’est pas la conséquence naturelle de l’accumulation du plaisir, explique-t-il, mais la recherche effrénée de celui-ci pourrait au contraire inhiber le sentiment de plénitude et de contentement.
Robert Lustig exploite la littérature scientifique récente sans faire mystère de la difficulté à, parfois, établir avec certitude certains liens de causalité entre des comportements et certaines réactions biochimiques. Mais il n’en développe pas moins un argumentaire révélant l’un des plus graves malentendus de notre temps, en montrant que le plaisir peut être l’ennemi du bonheur. Entretien.
]]>Des scènes d’émeute pour du Nutella dans des Intermarché
►http://www.leprogres.fr/loire-42/2018/01/25/la-guerre-pour-du-nutella
L’enseigne proposait, ce jeudi matin, des pots de Nutella de 950 grammes à 1,41 euro seulement, soit près de 70 % de réduction. Résultat : des scènes d’émeute un peu partout.
(...)
A Saint-Chamond, le magasin est assez petit, c’est un Intermarché Contact. Mais les 300 pots sont partis en un quart d’heure aussi. « Ça se battait. On a vendu ce qu’on vend en trois mois. Sur les tapis des caisses, il n’y avait que du Nutella », témoigne une salariée, qui assure n’avoir jamais connu ça en seize ans.
(...)
A l’Intermarché de Saint-Cyprien, les gens se sont battus, ils se sont jetés sur la personne qui transportait les pots de Nutella sur une palette.
A Rive-de-Gier, les portables étaient de sortie pour filmer l’émeute : « Ils se sont acharnés comme des animaux. Une femme s’est fait tirer les cheveux, une dame âgée a pris un carton sur la tête, une autre avait la main en sang. C’était horrible », témoigne une cliente qui a assisté à la scène.
]]>Suisse : La HEP-BEJUNE veut ponctionner ses étudiants, des députés ripostent
Les cantons de Berne, Jura et Neuchâtel ont décidé de retenir 15% sur les salaires des étudiants de leur Haute école pédagogique (HEP) lorsque ces derniers effectuent des remplacements. La mesure est contestée par des députés.
La HEP-BEJUNE se sucre-t-elle sur le dos des étudiants ? C’est le titre qui barrait samedi la Une de L’Express. Le quotidien neuchâtelois explique que trois députés des cantons concernés ont décidé de mener une fronde commune contre la mesure d’économie de l’école.
Il s’agit d’une ponction de 120’000 francs par année sur le pécule de 800’000 francs que se partageaient jusqu’ici la centaine d’étudiants de 3ème année de la HEP. La mesure vise à couvrir les frais administratifs liés à la gestion des remplacements dans les écoles des trois cantons. « Racket des plus faibles »
« Cela s’inscrit dans la mesquinerie des cantons à la recherche d’économies. On prend sur les plus faibles, sur ceux qui n’ont pas la possibilité de se défendre. C’est gênant d’apprendre que l’une des mesures est de racketter des étudiants qu’on est chargés de former », s’insurge le Jurassien Rémy Meury qui, comme les deux autres députés, siège au sein de la commission interparlementaire de contrôle de la HEP.
Interviewée dans l’Express, la présidente du comité stratégique de la HEP Monika Maire-Hefti explique que cette mesure d’économie est le juste prix du travail de secrétariat pour gérer ces remplacements.
Facturer les frais aux écoles
Une approche contestée par Rémy Meury : « Ce qui est gênant, c’est que tous les bénéfices sont pour le canton. Les remplaçants sont largement formés mais payés moins que les enseignants entièrement formés, et en plus, on veut leur prendre une partie de leur salaire. »
Pour Rémy Meury, la seule solution acceptable serait de « facturer les soi-disants frais administratifs » aux écoles qui bénéficient de ces remplaçants bon marché.
Ludovic Rocchi/kkub - RTS - 6 Janvier 2018
▻http://www.rts.ch/info/regions/9224424-la-hep-bejune-veut-ponctionner-ses-etudiants-des-deputes-ripostent.html
#Ecole-normale #vol #remplaçantes #remplaçants #Etudiants #Etudiantes #enseignants #racket
]]>Désormais bloqué par @nidal qui joue à confondre les dealeurs en complotisme et leurs clients, une réponse rapide à ►https://seenthis.net/messages/642685
Oui, j’ai confondu bd Voltaire qui n’avait pas à être cité ici avec le réseau Voltaire. Ce dernier ne semble cité nulle part sur seenthis, sauf par son propre compte, en 2011, @ reseau_voltaire.
A moins que ce soit de notoriété publique et tu seulement ici, que Jean-Louis Robert ai relu le manuscrit de cette BD et en soit remercié n’indique absolument pas qu’il sache que Raphaël Meyssan travaille pour le réseau Voltaire, depuis des années. Ce n’est pas ou plus le cas des lecteurs du seen précité.
Sur le réseau Voltaire, organisation complotiste et manipulatrice, je le maintien, il suffit de lire la fort diplomatique (...) notice wikipédia pour savoir combien de gens de gauche y ont participé au départ. Ça n’a surement pas plus d’importance ou de signification que son hébergement et son financement ultérieur par la Syrie.
C’est sûrement l’amour... de la BD qui rend aveugle.
Meat tax ‘inevitable’ to beat climate and health crises, says report | Environment | The Guardian
▻https://www.theguardian.com/environment/2017/dec/11/meat-tax-inevitable-to-beat-climate-and-health-crises-says-report
Taxer la viande pour son impact sur la santé et le climat, bientôt une réalité ? - Magazine GoodPlanet Info
▻https://www.goodplanet.info/actualite/2017/12/11/67431
Le Guardian rappelle que les investissements dans le secteur de la production de viande représentent 4 000 milliards de dollars et que taxer la viande a fait l’objet de débats parlementaires en Allemagne, en Suède et au Danemark. Dans ce dernier pays, lors du débat parlementaire, une taxe s’élevant à 2,70 dollars par kilogramme de viande avait été évoquée. 180 pays taxent déjà le tabac, 60 disposent d’une taxe carbone et 25 d’une sur le sucre.
]]>« Quentin, un bon gamin, mort enseveli dans un silo à l’issue d’une pénible journée d’un travail ingrat »
▻https://www.bastamag.net/Quentin-un-bon-gamin-mort-enseveli-dans-un-silo
Eric, 48 ans, est cordiste, travailleur itinérant, depuis trois ans. En juin dernier, l’un de ses jeunes collègues, Quentin, 21 ans, est mort enseveli dans un silo, à Bazancourt, non loin de Reims. C’est le troisième accident du travail mortel sur ce site en cinq ans ! Le silo appartient à l’entreprise Cristanol, une distillerie du groupe sucrier Cristal Union, connu par sa marque de sucre Daddy. Le silo où le jeune homme a disparu était rempli de granulés pour bestiaux, qui à force de chaleur et d’humidité forment des blocs. Les ouvriers cordistes qui descendent dans ces immenses réservoirs doivent émietter ces blocs, et les décoller des parois. Eric raconte comment il a vécu, terrifié, la mort de Quentin. Source : Basta (...)
]]>#Diabète : la #santé publique coincée entre les lobbys du sucre et de la pharmacie - Observatoire des multinationales
▻http://multinationales.org/Diabete-la-sante-publique-coincee-entre-les-lobbys-du-sucre-et-de-l
▻http://multinationales.org/IMG/arton1154.jpg?1511342053
Nos maladies sont leurs profits…
Plusieurs centaines de millions d’êtres humains sont aujourd’hui diabétiques, un chiffre en croissance continue. Les mesures proposées pour lutter contre cette #maladie - comme l’étiquetage nutritionnel des aliments ou la limitation du #sucre - ont été férocement combattues aussi bien en France qu’au niveau européen par les multinationales de l’agroalimentaire et des sodas. À l’autre bout de la chaîne, l’industrie pharmaceutique voit surtout dans le diabète une source de #profits mirobolants. Face à ce double étau de lobbying, les politiques de prévention ne disposent que des moyens dérisoires.
]]> La lutte contre la maladie de Charcot dans la vallée de l’AA prés de Saint-Omer
▻http://www.lavoixdunord.fr/265933/article/2017-11-15/douze-mille-canards-en-plastique-seront-deverses-dans-le-canal
Douze mille canards en plastique seront déversés dans le canal
Une loterie très originale se profile sur le canal, place de la Ghière, à Saint-Omer. Douze mille canards en plastique seront mis à l’eau pour faire la course au gré du courant, le 2 avril, et faire gagner des lots. Lancement de l’opération le 29 novembre, jour de la Saint-Saturnin.
Le lancement de l’opération est prévu le 29 novembre, jour de la Saint-Saturnin, place de la Ghière à Saint-Omer. Mais il faudra attendre le lundi de Pâques pour assister à la première Duck Race, au même endroit. Douze mille canards en plastique seront déversés dans le canal de l’Aa. Numérotés, ils vogueront au gré du courant. Le premier canard qui franchira la ligne d’arrivée fera gagner le premier lot – à savoir une voiture –, le deuxième, un voyage, et ainsi de suite. « À ce jour, nous avons 36 lots et nous avons d’autres promesses de dons. À terme ce sont entre 50 et 60 lots qui seront à gagner », précise Sébastien Cailliau, adhérent de la Table ronde française, l’organisateur. En faveur des Voiles de l’espoir et de SL Angels
L’intégralité des fonds récoltés, à l’occasion de cette course de canards, sera reversée à deux associations : Les Voiles de l’espoir, qui accompagne des enfants en rémission du cancer et SL Angels, aidant les malades atteints de la maladie de Charcot. Cette Duck Race fait suite à d’autres actions de solidarité en soutien à David Normand, atteint de la maladie de Charcot, une Dave Party ayant été organisée à Tilques en septembre.
]]>La France frappée par une pénurie de beurre
▻http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2017/10/19/la-france-frappee-par-une-penurie-de-beurre_5203434_1656968.html
Les professionnels le prédisaient depuis le printemps dernier, et ça y est, la pénurie de beurre est arrivée. « Il y a une pénurie de beurre depuis un bon mois », affirme la responsable de caisse de l’Intermarché de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), signalant que les produits de marque de distributeurs sont indisponibles et que seuls sont disponibles les produits les plus chers.
La hausse de la demande dans les pays développés comme dans les pays en développement est responsable de cette pénurie. A cela s’ajoute le retour en grâce de la matière grasse animale, après trente ans de dédain de la part des nutritionnistes, mais aussi un goût prononcé pour les viennoiseries françaises au beurre, notamment en Chine.
Encore un coup des Chinois !
Mais vu par la distribution qui a su s’approprier la marge quelle qu’elle soit, tout va bien, enfin, peut-être des #problèmes_ponctuels.
(chez moi - Paris XIV - ça fait une bonne semaine qu’il n’y a plus de demi-livres en rayon)
En conséquence, les prix ont explosé : payé 2 500 euros la tonne en avril 2016, les cours du beurre ont atteint 7 000 euros la tonne l’été dernier. La hausse a touché de plein fouet l’industrie agroalimentaire, qui a vu ses coûts exploser mais n’a pas pu pour autant les transférer dans la grande distribution, qui fixe les prix annuellement.
Il n’y a que des « pénuries ponctuelles, souvent liées à des problèmes de logistique, et à la population des gens un peu affolés qui en achètent plus que d’habitude », assure Hugues Beyler, directeur agriculture de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD).
Et kicéki trinquent ? Surprise ! les producteurs !
Les producteurs laitiers français, eux, ne bénéficient que très peu de cette envolée des tarifs du beurre, qui ne contribue pas à une hausse significative des prix du lait. Pire, en augmentant le volume de lait produit pour fabriquer plus de beurre avec la matière grasse, il risque de leur rester sur les bras une grande quantité de poudre de lait, déjà en surproduction dans l’Union européenne.
]]>Inde. Des pesticides accusés de provoquer la #mort de dizaines d’agriculteurs
Le gouvernement du Maharashtra, dans le centre de l’Inde, a attaqué en justice trois fabricants de pesticides pour avoir vendu des produits hautement toxiques et inadaptés à la région, rapporte en une le Hindustan Times, mardi 10 octobre. Plus de 50 agriculteurs sont morts depuis début octobre – dont au moins 32 dans le district de Vidarbha et 19 dans celui de Yavatmal –, tandis que 800 autres ont été hospitalisés pour des malaises. Un pesticide appelé “police”, destiné aux exploitations de #canne_à_sucre, est notamment mis en cause après avoir été pulvérisé dans les champs de #coton par des agriculteurs qui ne connaissaient pas son mode d’emploi. Des stocks ont été saisis pour une valeur de 120 millions de roupies (1,6 million d’euros).
▻https://www.courrierinternational.com/une/inde-des-pesticides-accuses-de-provoquer-la-mort-de-dizaines-
]]>Les mensonges de l’industrie du #sucre exposés sur Arte
►https://www.arte.tv/fr/videos/054774-000-A/sucre-le-doux-mensonge [85’]
documentaire sur la médiathèque à disposition jusqu’à la fin d’août
–------------------
▻https://mrmondialisation.org/les-mensonges-de-lindustrie-du-sucre-exposes-sur-arte
À l’image des cigarettes, le sucre a fait l’objet d’un vaste #lobbying sur plusieurs générations pour en accroître la consommation, au prix de la santé de la population : « dans les années 1970, l’industrie mondiale du sucre a mis au point une stratégie délibérée de conquête, visant à inclure toujours plus de #saccharose dans l’ #alimentation quotidienne mondiale et à en dissimuler sciemment les risques sanitaires ». Le documentaire « Sucre, doux mensonge » réalisé en 2015 par Michèle Hozer et qui peut être visionné sur le site d’Arte en ce moment, expose le combat des scientifiques pour dénoncer le travail de #désinformation des industriels de l’ #agro-alimentaire.
Des études menées dans des lieux qui ne se sont ouverts à l’alimentation occidentale que récemment, (...)
via ▻http://02mydafsoup-01.soup.io/post/629043130/Les-mensonges-de-lindustrie-du-sucre-expos
trouvé ici ▻https://diasp.eu/posts/5885881
]]>#Sucre : #enquête sur les #lobbys, la #communication des négociants et les effets sur la #santé
▻https://www.tallandier.com/livre-979102102624.htm
▻https://www.babelio.com/livres/Pellegrin-LE-SUCRE-ENQUTE-SUR-LAUTRE-POUDRE/964042
▻https://www.franceinter.fr/emissions/l-interview/l-interview-17-juin-2017
]]>Guerir.org : la conférence de David Servan-Schreiber
▻http://guerir.org/david-servan-schreiber/conference-de-david-servan-schreiber.htm
►http://www.dailymotion.com/video/xcyeej_conference-david-servan-schreiber-1_news
#cancer
#sucre #graisse
#gateaux_industriels
#pollution_chimique #ddt
#pollution_alimentaire
#pesticides #atrazine
#insecticides
#agriculture_chimique
#ce_qu'il_faut_changer
Le dossier Macron et le retour de Boris Vian
▻http://www.dedefensa.org/article/le-dossier-macron-et-le-retour-de-boris-vian
Le dossier Macron et le retour de Boris Vian
Tout le monde a souligné à foison leur ressemblance. Or j’avais signé aux Belles Lettres en 2008 un contrat sur Boris Vian et notre modernité. Je vivais alors dans la Bolivie de mon cher Evo Morales, plus précisément à Sucre (et dans le Gran hôtel de Che Guevara qui plus est, un trois étoiles à neuf euros), et malheureusement l’Alliance française du coin de la rue n’avait pas un seul exemplaire de l’œuvre du maître ! Le web était moins riche que maintenant et je n’honorai donc pas mon contrat. Et comme on ne versait plus d’à-valoir…
J’ai tout de même retrouvé quelques textes, et je les donne à mes lecteurs préférés...
« On est curieusement entrés dans l’ère de l’écume des jours.
De l’écume des jours ? Oui, celle de Boris Vian, qui se résume à deux axes, (...)
]]>Sur Twitter cette vidéo est diffusée par Just See Real (aka Cyril) qui rappelle la prise de parole de Luc Saint-Eloy et Calixthe Beyala lors des 25 ans des Césars en 2000 :
▻https://twitter.com/JustSeeReal/status/836325535701741568
César 2017 : Alice Diop, Maïmouna Doucouré, Déborah Lukumuena récompensées
▻https://www.youtube.com/watch?v=0EdSfCj0jrY
La 42ème nuit des #César a consacré des #Noirs, des #femmes_noires, pour leur travail et pour leur talent. C’est suffisamment rare pour être souligné. C’est même historique ! Toute arrivée a son départ...
À la suite de cette prise de parole, #Luc_Saint-Eloy avait été interviewé. Je recopie ici l’interview pour archive :
▻http://calixthe.beyala.free.fr/html/entretien%20avec%20Luc%20Saint-Eloy.htm
[des quotas dans le cinéma ?]
Entretien avec Luc Saint-Eloy
directeur artistique de la compagnie du « Théâtre de l’Air Nouveau », metteur en scène, acteur et membre actif du Collectif Egalité.
« Nous sommes obligés de parler d’oppression, de liberté à retrouver. J’ai personnellement toutes les preuves que ce système nous empêche de fonctionner. »
Flu : De qui était le texte lu lors de la cérémonie des Césars ?
Luc Saint-Eloy : De Calixte Beyala et moi-même. Le texte a été écrit très spontanément, le jeudi soir où nous avons appris que nous avions deux invitations pour la cérémonie. Il devait être aux alentours de minuit, nous venions de faire deux courriers avec #Calixte_Beyala et nous étions assez fatigués. Le texte a donc été écrit très rapidement, à deux, pratiquement d’un seul jet. On l’ a revu le samedi après midi avec #Jacques_Martial. On n’a alors corrigé que deux, trois petites choses parce qu’on a pensé que ce texte, qui venait du cœur était déjà assez juste.
F : Qu’est ce que cela représentait pour vous, de prendre la parole devant ce parterre de personnalités ? C’était un défi ?
L.S-E : C’était un pari difficile. Nous avions deux invitations qui nous permettaient d’être à l’intérieur du théâtre des Champs Elysées, mais les places étant numérotées et réservées, nous étions installés au deuxième balcon, donc très loin de l’espace scénique. Nous avons plusieurs fois essayé de descendre et d’accéder au rez-de-chaussée. Ce dernier étant réservé aux nominés, aux institutionnels, nous avons été arrêtés à chaque fois. Nous avons alors décidé, vers vingt et une heure quinze de passer par un escalier qui nous faisait arriver vers la porte la plus proche du rez-de-chaussée, où une équipe importante de membres de la sécurité regardaient la cérémonie sur un petit écran. On a attendu patiemment derrière eux, et quand ils s’y attendaient le moins, on est passé en disant que c’était à notre tour de parler. On a ouvert brutalement et rapidement les portes et on est montés directement sur la scène. Evidemment, on ne se sentait pas à l’aise, même si on était sûrs de l’importance de notre démarche. On a eu peur d’être happés juste avant d’arriver sur scène ou d’être coupés au milieu de notre discours et expulsés de l’espace scénique. Donc nous avions quand même une grosse angoisse, qu’il fallait maîtriser, ne pas montrer. C’était donc un pari à gagner, avec souplesse, avec élégance et je crois que nous nous en sommes bien sortis.
F : Qu’avez vous pensé du parti pris du réalisateur qui a immédiatement filmé les quelques noirs qui étaient dans la salle ?
L.S-E : Je trouve que le réalisateur a fait preuve d’un grand professionnalisme. Avant de pouvoir prendre la parole, j’ai eu le temps de dire à Alain Chabat, qui présentait la cérémonie, de se rassurer puisque nous ne voulions adresser qu’un message d’espoir. #Alain_Chabat nous a demandé d’attendre que la personne qui était alors sur le plateau finisse son discours avant d’entrer en scène. Je crois que le réalisateur, dans ce court temps d’attente, a reconnu Calixte Beyala et s’est rendu compte que nous allions prendre la parole au nom du #Collectif_Egalité. Il a donc cherché dans la salle où étaient les noirs. Il a fait fort, puisque sur les deux mille personnes qui étaient là, il a réussi à trouver les cinq, six noirs qui étaient présents. Je ne sais pas s’il a voulu cautionner ou non notre discours mais en tout cas on a vu des noirs à l’écran. On a pu voir #Melvin_Van_Peebles, qui est un des plus grands réalisateurs noirs américains, et qui, soit dit en passant, était lui aussi au balcon et non avec le gratin du bas. Personnellement, ce qui m’a le plus touché et scandalisé, à part le fait qu’il n’y ait, une fois de plus, ni acteur ni réalisateur noir nominé, c’est qu’à aucun moment il n’ait été prévu au cours de cette cérémonie de rendre un hommage à #Darling_Légitimus. Son nom n’a même pas été cité lors de la séquence nécrologique qui a eu lieu quelques minutes après notre intervention. Darling avait donné un grand prix d’interprétation à la #France à la Mostra de Venise et pourtant aucun représentant du ministère de la culture n’était présent à son enterrement. J’avais été aussi scandalisé lors de la mort de #Serge_Sommier, qui avait notamment travaillé des années avec #Michel_Drucker, et dont la disparition avait été passée sous silence à la télévision. Donc nous avons donné un prix en notre nom à Darling et je pense définitivement que notre intervention était justifiée et nécessaire.
F : Comment expliquez vous que le #cinéma_antillais, à la veille de ce XXIème siècle, soit presque inexistant ?
L.S-E : C’est difficile de répondre en deux minutes à cette question qui est un vrai problème et nécessite un vrai débat. Il existe un cinéma naissant antillo-guyanais. Il existe des scénarios, des projets mais qui ne sont pas suffisamment défendus. Cependant, même lorsqu’ils sont menés à leur terme, ils n’ont pas l’accueil qu’ils mériteraient. J’ai par exemple été l’interprète du dernier film de #Christian_Lara, Sucre Amer, dans lequel je joue le rôle de #Louis_Delgrès. Ce film a été tourné il y a plus de trois ans et n’a toujours pas été distribué. Je sais que Lara a mené un véritable chemin de croix pour réussir à financer son film. Aucune #télévision n’a voulu l’aider, même #Canal+, alors que je pense que le film est original et que le scénario est intelligent et aucunement agressif. Il n’a trouvé des financements qu’auprès du Canada et du Conseil Régional de la #Guadeloupe. J’ai l’impression qu’il existe une véritable volonté de la part des financiers et décideurs français de ne pas nous prendre en considération. Je crois qu’ils ont hérité d’un fonctionnement colonial par rapport aux noirs des #Antilles_françaises et ils continuent à ne pas nous voir comme des êtres normaux. Ils peuvent arriver à considérer talentueux un artiste noir américain, qu’il soit réalisateur, acteur ou technicien et parallèlement, ils sont incapables de reconnaître le talent d’un noir francophone. Je ne sais si c’est à cause de la #traite_négrière ou du #système_colonial, mais ils restent sous la coupe d’un système hérité et ils semblent continuer à croire que nous sommes inexistants ou que nous ne pouvons exister qu’à travers eux. Il existe donc un vrai problème au niveau des mentalités et je crois que, si on ne les fouette pas, si on ne leur montre pas le vrai visage de la France que nous sommes les seuls à connaître, et qui n’a rien à voir avec le discours républicain qu’ils défendent, ils ne nous considèreront jamais comme des gens normaux. Ils vont continuer de plus en plus à nous laisser sur la touche et à ne pas croire qu’il existe des comédiens ou des #réalisateurs_noirs en France. Nous ne savons pas comment faire changer les choses, mais pour l’instant nous avons décidé de nous battre en accusant publiquement, ouvertement la France d’être #raciste.
F : Est ce qu’il n’y a pas aussi un travail à faire du côté du public noir francophone ? On sait par exemple que #Siméon_d'Euzhan_Palcy n’a pas touché le public antillais visé et qu’il est très dur de mobiliser le public, antillais notamment...
L.S-E : Il est évident qu’il y a aussi un énorme travail à faire de ce côté là. Mais il ne faut pas oublier que si vous voulez que le public soit au rendez vous, il faut accompagner un spectacle ou un film d’une vraie campagne promotionnelle. Le simple fait que nous n’ayons pas accès aux grands médias diminue largement notre pouvoir de communication. Pour pouvoir parler de marché, il faut avant tout fidéliser un public. Personnellement cela fait dix sept ans que je me sacrifie dans l’univers théâtral, que je me bats pour convaincre les miens qu’il existe un #théâtre qui n’est pas vu et défendu car il n’y a aucune politique pour le défendre. Mais à force d’être au combat, le public sait maintenant qu’il existe des rendez vous théâtraux, même s’ils ne sont pas réguliers. Tant qu’on n’aura pas un espace pour créer et diffuser des spectacles vivants, on ne pourra pas fidéliser le public comme la télévision a réussi à le faire en diffusant des images 24 heures sur 24.
D’un autre côté, notre cinéma ne peut pas avoir absolument du succès à tous les coups et convaincre tous les publics. On sait que la rencontre avec le public est un évènement que l’on ne peut pas prévoir et dont personne ne connaît la recette. Siméon a été un relatif échec et des conclusions sont immédiatement tirées sur l’absence de marché pour le cinéma antillais. Nous savons que c’est faux, puisque Rue Cases Nègres a fonctionné et pas uniquement grâce au public antillo-guyanais, mais grâce à une véritable campagne promotionnelle. C’est vrai qu’en plus, le public a été séduit par les personnages, sachant que c’était la première fois que l’on montrait de si beaux personnages de noirs et par le sujet du film et sa réalisation. Mais même les plus grands réalisateurs ont des échecs... Je pense que ce qu’il faut surtout souligner c’est que les publics antillo- guyanais et africain n’ont pas encore ce réflexe d’aller voir des films qui pourraient les toucher parce qu’ils ne se posent pas de questions par rapport à leur représentation à l’image. La traite négrière n’est abolie que depuis à peine cent cinquante ans et elle a été remplacée par le système colonial qui nous a enfermés dans encore autre chose. Donc nous sommes encore sous domination. Un public qui est sous domination ne peut pas avoir de vrais réflexes de survie. C’est pourquoi nous tentons de débroussailler tout cela, de faire le ménage pour que nos enfants n’aient plus à évoluer dans le même contexte que nous. Si je me bats ce n’est pas pour moi, c’est avant tout pour que nos enfants bénéficient d’un regard complètement défolklorisé.
Ce problème de promotion est aussi lié au problème d’information. On peut se demander pourquoi notre intervention aux Césars n’a pas été traitée le soir même sur les chaînes publiques. La marche que nous avions faite en juin 98, et qui avait mobilisé plus de 80 000 personnes, avait été de la même manière passée sous silence. Je ne pense pas que tout cela soit normal....
F : Comment comptez vous mener votre combat ?
L.S-E : Il faut changer le regard qui est posé sur nous : dire haut et fort que nous voulons définitivement vivre hors domination, dire haut et fort que nous ne voulons plus nous fâcher avec nous mêmes, comme on nous l’a appris. Lors de notre intervention au cours des Césars, nous avons parlé au nom des peuples noirs, au nom de toutes les communautés visibles, au nom de l’ #Afrique et des #Antilles et c’était une première. Dorénavant nous savons que nous vivons sur le sol français, que l’histoire nous a rendus français, que nos enfants grandissent ici et nous sommes fiers de ce que nous sommes ! Nous sommes fiers de notre passé et c’est pour cela que nous voulons le faire ressurgir pour bâtir le socle qui nous manque. Nous ne voulons pas du socle qu’on a établi pour nous, mais au contraire bâtir nos propres repères. Le combat à mener est dans leurs têtes et dans nos têtes. C’est un véritable #rapport_de_force entre #colonisateurs et #colonisés. Nous sommes obligés de parler d’oppression, de liberté à retrouver. J’ai personnellement toutes les preuves que ce système nous empêche de fonctionner. Je sais les bâtons qu’on a voulu me mettre dans les roues quand j’ai voulu monter une grande fresque historique en juin 98.
F : Donc votre combat pour la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité et votre combat artistique sont intimement liés..
L.S-E : Pour l’instant, en France, le domaine sportif est le seul domaine dans lequel ils acceptent que nous existions. Il me semble qu’il faut faire attention car cela me rappelle une période où ils n’avaient besoin que de nos muscles. Je n’ai pas envie que mes enfants ne rêvent à ne devenir que des sportifs, même si je n’ai rien contre les sportifs. Mon combat en tant qu’artisan de la #culture est de trouver une nouvelle manière de nous rebâtir. En tant que créateur, je ne peux m’éloigner de ce qui m’opprime. Il me faut d’abord me libérer. Donc c’est effectivement totalement lié. Il faut se fabriquer de nouvelles ailes pour pouvoir être un oiseau neuf.
F : Pourriez-vous nous parler de votre compagnie du « Théâtre de l’Air Nouveau » ?
L.S-E : Je suis directeur artistique de cette compagnie qui a maintenant dix-sept ans. Nous avons à notre actif plus de quinze créations. J’ai toujours dénoncé l’exclusion dont nous sommes victimes, l’exclusion dont le théâtre antillo-guyanais est victime dans le paysage culturel français. Je dénonce leur manière de parler à notre place à chaque fois qu’il s’agit de mettre en scène les rares actes théâtraux qui parlent de notre histoire. J’ai toujours adressé pour chaque création des demandes de subvention au Ministère de la Culture, à la Drac Ile-de-France et à chaque fois ces demandes ont été refusées. Pourtant j’essaie d’expliquer que notre théâtre souffre de ne pas être soutenu. Je ne pleure pas, je ne me plains pas, simplement pendant ce temps je paye des impôts en tant que citoyen français et le Ministère de la Culture m’ignore... Nous sommes à la merci de commissions dans lesquelles pas un de nos auteurs ne figurent. Je pense que les personnes qui sont dans ces commissions ne savent pas nécessairement me lire. Leur approche du théâtre n’est pas la mienne. Je veux définir ma manière de jouer et je ne veux plus que mon théâtre repose sur leurs critères. Mon théâtre est né dans les plantations, dans un système d’oppression. Il descend de l’art du conteur qui a toujours été une forme de résistance à l’oppression et donc de marronage. Le système culturel actuel me marginalise, puisque mes dossiers sont refusés et que je ne peux pas jouer dans les théâtres traditionnels. Donc je commence à me considérer comme un « marron ». N’oublions pas que les marrons ne sont pas partis des îles, mais se sont enfuis dans les mornes où ils se sont organisés comme de véritables sociétés, redescendant parfois pour brûler les plantations. Je suis en train de m’organiser comme un marron, de trouver des idées nouvelles. C’est mon devoir de rappeler les symboles. Ce que j’ai fait lors des Césars est un acte de marronage. Nous sommes entrés dans le temple. Encore une fois, je me tourne vers les enfants qui nous regardent, et je ne veux même pas savoir ce que mon père, qui est toujours proche du rôle de la victime, pense. Je ne veux plus voir ma communauté passive, mais actrice de son devenir.
F : J’aimerais avoir votre opinion sur la question des quotas.
L.S-E : Nous sommes dans un pays extrêmement vieux. Les choses ne bougent dans ce pays que lorsque des lois sont votées et appliquées. Nous savons dorénavant qu’il ne faut plus espérer et attendre les bonnes volontés des uns et des autres. Alors je dis oui aux quotas. En disant que nous voulons des quotas, nous créons le débat. Des gens sont pour, d’autres sont contre. J’attends que ceux qui sont contre nous fassent d’autres propositions et nous démontrent que notre démarche est injuste. Mais je pense que les #quotas, pendant une période donnée, permettront à ceux qui ont du talent de le montrer. Ils auront ainsi une chance d’être jugés comme les autres. Pour le moment nous sommes loin d’avoir la possibilité de pouvoir exprimer nos talents. Donc pour pouvoir créer des chances égales, nous voulons des lois. Nous ne pouvons plus faire confiance à un système qui nous a opprimés, un système qui ne veut pas évoluer. Nous ne voulons pas une petite politique volontariste qui ne durera qu’un temps limité. Nous voulons aller jusqu’au bout. Nous voulons des quotas et point final. Nous tirerons des leçons de cette politique après un certain temps mais on aura eu le temps de laisser jaillir nos talents. Nous sommes nombreux à avoir du talent. La France serait-elle le seul pays d’Europe où il y aurait des minorités visibles sans talent ?
F : L’émergence de la littérature antillaise aurait pu faire croire que les autres arts allaient être reconnus.
L.S-E : Tout cela est très vicieux. Si la #littérature émerge, c’est parce que de temps en temps on remet des prix aux écrivains antillais. J’ai l’impression que de temps en temps, on nous autorise à être dans tel ou tel secteur. Je ne trouve pas cela normal. Nous devons être dans tous les secteurs et nous n’avons pas besoin de prix, de César ou de #Molière. Il faut simplement que nous puissions nous représenter et ainsi donner des signes de reconnaissance à nos enfants. Le système français est hypocrite. Il n’existe pas de loi contre les noirs, mais cela ne signifie pas que tout aille bien en France. Il ne faut pas attendre que cela éclate en violence dans les rues. J’ai peur de la #violence. Je n’ai pas envie que nos enfants aillent se battre dans les rues. Je veux trouver des solutions avant d’arriver à ces solutions extrêmes. C’est pour cela que nous faisons des propositions afin de construire ensemble une société meilleure. Nous montrons que nous sommes en train de voler au secours des valeurs républicaines. Et je pense que nous devrions en être remerciés. Où sont en effet les chances d’égalité, de fraternité, de justice concernant les populations des communautés visibles ? Nous avons été suffisamment humiliés, bafoués. Je connais des enfants qui veulent se suicider parce qu’ils ont la peau noire. Des directeurs d’écoles briment des enfants surdoués parce qu’ils sont noirs. Des étudiants noirs en DEA vivent l’enfer avec leur directeur de mémoire. Tout cela n’est pas normal et ne doit pas continuer. Nous voulons la parole pour dire tout cela. Nos ancêtres ont gagné leur liberté, en brisant leurs chaînes. Leur liberté s’est arrachée, avec leur sueur, avec leur sang. Le respect s’arrache aussi et nous l’arracherons exactement comme nos ancêtres l’ont fait. Nous arracherons l’honneur et le respect. Point final.
Propos recueillis par Florence Combaluzier-Kromwel
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#Alice_Diop, #Maïmouna_Doucouré, #Déborah_Lukumuena #Racisme
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