provinceorstate:texas

  • Une données intéressante, à voir si un jour elle sera utile pour une carte..

    Judge-by-Judge Asylum Decisions in Immigration Courts
    FY 2012-2017
    http://trac.syr.edu/immigration/reports/490/include/denialrates.html

    voici un extrait, où l’on voit que certains #juges ont décidé à 90% d’accorder l’asile, alors que d’autres à 6% !!!
    https://imgur.com/a/Tlj43

    #arbitraire #loterie_de_l'asile (fait référence à des cartes publiées pour le #taux_de_décision en Europe, et qui montre des différences importantes pour les différents pays européens —> différence : cette liste s’intéresse aux décisions juge par juge) #migrations #asile #réfugiés #USA #Etats-Unis #data
    cc @reka

  • Aux Etats-Unis, les créationnistes repassent à l’offensive

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/11/19/aux-etats-unis-les-creationnistes-repassent-a-l-offensive_5217118_3232.html

    Bien qu’en perte de vitesse, le mouvement fondamentaliste qui tente d’empêcher que la théorie de l’évolution soit enseignée à l’école est toujours puissant. Un combat centenaire pour la science se poursuit.

    Assise sur un banc, devant l’arche de Noé « grandeur nature » posée depuis un an dans ce coin de campagne du Kentucky, Rebecca, 39 ans, se remet de ses émotions. Cette mère au foyer venue de l’Indiana sort de la construction imposante édifiée par les fondamentalistes chrétiens de l’organisation Answers in Genesis (AIG), qui défendent une lecture littérale de la Bible. Entre « musée » et parc d’attractions, l’Ark ­Encounter a séduit cette « passionnée d’histoire », profondément croyante.

    « Les dinosaures étaient dans l’arche »

    Dans des cages en bois, au premier étage de l’embarcation longue de 150 mètres, des dizaines de couples d’animaux empaillés, existants ou disparus, font la joie des enfants. Les parents, eux, lisent les panneaux expliquant comment le Déluge a formé le Grand Canyon. Pour Rebecca, « les réponses apportées par le musée sont convaincantes ». Elle y a même découvert que « les dinosaures aussi étaient dans l’arche, avant d’être noyés lorsque les eaux du Déluge se sont retirées ».

    Rebecca fait partie du million de visiteurs qui ont arpenté les trois étages de l’arche depuis son ouverture. Le plus souvent, les voyages sont organisés par les Eglises protestantes du pays. Les responsables du lieu et de son précurseur, le Musée de la Création, ouvert il y a dix ans à 50 kilomètres de là, ne s’en cachent pas : les croyants sont leur cœur de cible. « Nous devons leur donner des outils pour qu’ils défendent leurs convictions. Toutes les Eglises protestantes devraient être sur la même ligne, sans compromis avec la théorie de l’évolution », explique, dans son bureau saturé de livres, Nathaniel Jeanson, « chercheur en biologie et conseiller scientifique » des deux institutions.

    Une manière de conforter le mouvement créationniste qui, bien qu’en perte de vitesse, reste puissant dans le pays. Selon un sondage Gallup publié en mai, 38 % des Américains pensent que Dieu a créé la Terre et l’homme dans sa forme actuelle il y a moins de 10 000 ans. Ce chiffre a beau être historiquement bas, il place toujours les Etats-Unis dans le peloton de tête des pays les plus enclins à douter de l’évolution.

    Le « procès du singe »

    « On peut mettre cette spécificité en partie sur le compte du protestantisme, majoritaire dans le pays, et du principe “scriptura sola”, selon lequel les Ecritures seules font autorité », explique Glenn Branch, vice-président du National Center for Science Education, organisation qui défend l’enseignement scientifique contre les interférences idéologiques. « Ajoutons à cela un éloignement géographique des controverses sur l’évolution au XIXe siècle et une forte décentralisation dans l’enseignement, qui a longtemps permis aux écoles, selon les Etats et les comtés, d’adopter un programme plus ou moins conforme aux convictions religieuses locales. » Depuis près d’un siècle, des militants créationnistes tentent donc d’imposer leurs vues dans l’enseignement. Et l’histoire américaine est jalonnée de décisions de justice mettant aux prises opposants de l’évolution et scientifiques.

    Pionnier en la matière, le professeur John Thomas Scopes est passé à la postérité en 1925 lors du procès dit « du singe ». Cet enseignant de lycée contestait une loi alors en vigueur dans son Etat du Tennessee, le Butler Act, qui interdisait d’enseigner la théorie de l’évolution dans les écoles publiques. Ce texte devait son nom à un élu, John Washington Butler, fermier de profession, pour qui « les évolutionnistes, qui nient l’histoire de la ­Création telle qu’elle est rapportée dans la Bible, ne peuvent pas être chrétiens ».

    Scopes fut condamné à une peine légère, 100 dollars d’amende, mais la victoire médiatique et intellectuelle revint aux évolutionnistes, tant les défenseurs du Butler Act avaient, durant le procès, donné de leurs convictions une image obscurantiste. Néanmoins, le Butler Act prospérera jusqu’en 1967, date à laquelle un autre enseignant décida de le contester. Il emporta cette fois la bataille judiciaire, faisant valoir la « liberté d’expression » inscrite dans le premier amendement de la Constitution américaine.

    Premier amendement

    Cet épisode fondateur est le premier d’une longue série de contentieux, au cours desquels les créationnistes ont subi défaite sur défaite. Ainsi, l’Arkansas tenta à deux reprises de chasser la théorie de l’évolution de ses écoles publiques. Mais, en 1968, la Cour suprême estima cette pratique inconstitutionnelle, affirmant que le premier amendement n’autorisait pas un Etat à imposer ou interdire un enseignement en fonction d’une croyance religieuse. En 1982, la tentative de ce même Etat d’instaurer un enseignement « équilibré » entre évolution et créationnisme fut également rejetée. Depuis les années 1980, les offensives créationnistes de plusieurs Etats ont eu le même sort.

    Après ces revers, les militants anti-évolution ont ajusté leur stratégie. « On peut classer les tentatives politiques pour attaquer l’enseignement de l’évolution aux Etats-Unis en trois vagues », estime Nicholas J. Matzke, auteur d’une étude parue en 2015 dans Science, pour laquelle il a analysé 67 projets de loi ­anti-évolution proposés depuis 2004. Les interdictions pures et simples étant devenues impossibles après 1968, les créationnistes ont tenté d’introduire la notion de « science de la Création », puis de « dessein intelligent » (DI). Ces tentatives ont aussi échoué.

    En 2005, un juge fédéral interdit à un comté de Pennsylvanie d’introduire le « dessein intelligent » dans les programmes scolaires. Le projet affirmait que le DI constituait une explication alternative au darwinisme sur les origines de la vie. Le juge dénia au DI le statut de « science » et, confirmant son lien avec une croyance religieuse, l’exclut des salles de classe.

    Incompréhension

    De même, les tentatives des créationnistes de jouer sur les mots se sont heurtées à la justice. En 2002, un comté de Géorgie fit apposer sur chaque manuel de sciences l’autocollant suivant : « L’évolution est une théorie, pas un fait. » Deux ans plus tard, des parents d’élèves portèrent l’affaire en justice et firent retirer cet avertissement. « Cette tentative illustre l’incompréhension dans le public de ce qu’est une théorie en matière scientifique, note Philip Crowley, enseignant en biologie à l’université du Kentucky. Les créationnistes veulent faire croire que la théorie de l’évolution est sujette à discussion, à évaluation, à controverses car elle ne serait qu’une hypothèse. » En 1996, le pape Jean Paul II, se démarquant des courants chrétiens créationnistes, avait affirmé que « l’évolution est plus qu’une hypothèse ».

    Ces déboires n’ont pas découragé les tenants du créationnisme. Ils s’efforcent désormais de diluer l’évolution dans une série de sujets jugés « polémiques », moins directement liés à la croyance religieuse. Ils appellent à développer « l’esprit critique » des élèves ou à défendre la « liberté académique » des enseignants. Depuis deux ans, les offensives se sont multipliées. Le Missouri a tenté de faire passer un texte qui aurait accordé aux enseignants plus de latitude pour aborder les sujets scientifiques « controversés ». Le Montana a défendu une résolution plaidant pour le développement de la « pensée critique » dans les cours sur les origines de la vie, la sélection naturelle, l’ADN… D’autres Etats, comme le Dakota du Sud, incluent dans ces sujets « polémiques » le réchauffement climatique ou le clonage humain.

    La dernière tentative a eu lieu au printemps, au Texas. Elle entendait donner aux enseignants la liberté d’enseigner « les forces et faiblesses de théories scientifiques existantes ». Là encore étaient cités « le changement climatique, l’évolution biologique, les origines chimiques de la vie et le clonage humain ». Tous ces textes ont été rejetés.

    « Penser différemment »

    M. Crowley reste convaincu que, « devant la justice, les arguments scientifiques finissent toujours par l’emporter ». Mais il reconnaît un regain de procédures dans les Etats du sud et du centre des Etats-Unis. « Ce sont des cycles. Quand il y a une poussée de la droite conservatrice, comme en ce moment, les fondamentalistes reprennent de la voix. » De telles législations sont en vigueur dans plusieurs Etats – le Mississippi, le Tennessee et la Louisiane – et des milliers d’enfants sont exposés à la promotion du créationnisme.

    Mettant en avant sa formation scientifique en microbiologie, M. Jeanson, pilier d’Answers in Genesis, fait partie des militants avides de débat. Dans son nouveau livre, Replacing Darwin (« remplacer Darwin », Master Books), il affirme utiliser la géographie et la biologie plus que les Ecritures pour démontrer « les failles de la théorie de l’évolution ». « Je ne fais pas de l’antiscience. Mais les enfants, qui entendent une chose à l’école, pourront lire mon ouvrage à la maison pour penser différemment. » Car, à ses yeux, le « consensus scientifique » qui rendrait l’évolution inattaquable ne tient pas. « La science est toujours questionnable », assure ce jeune père de famille qui n’hésite pas à convoquer Darwin pour étayer ses dires. « En publiant L’Origine des espèces en 1859, lui-même a fait exploser le consensus du moment. »

    Face à de telles convictions, M. Branch conserve un certain optimisme. « Les enseignants plus jeunes sont mieux formés et, depuis le début des années 2000, on assiste à une centralisation des normes d’enseignement et des programmes au niveau fédéral. » Cela n’a pas empêché les Américains d’élire en 2016 un vice-président fondamentaliste chrétien, Mike Pence, qui, lors d’une audition devant le Congrès en 2002, affirmait : « Darwin n’a jamais pensé l’évolution autrement que comme une théorie. Donc, je voudrais simplement et humblement demander : ne peut-on pas l’enseigner comme telle et envisager aussi d’enseigner d’autres théories sur l’origine des espèces ? » « Ces positions relèvent de la liberté d’expression, conclut, philosophe, M. Crowley. A nous, éducateurs, de lutter contre l’ignorance. » Un combat centenaire.

    • « C’était quelqu’un qui allait se séparer de son épouse. Il ne l’a pas supporté. C’est quelqu’un qui, à un moment donné, déraille totalement. Comme il est armé, il peut tirer. C’est le drame de la police », a réagi le ministre.

      Il a pas supporter qu’elle le quitte, comme c’est original.
      « C’est le drame de la police »
      Après le drame de l’amour, le drame conjugale, le drame familiale, voici le drame de la police !
      C’est pas le drame de la police, c’est le drame des victimes de la police et c’est pas un drame, c’est un triple homicide et tentative d’homicide multiple aggravé de violence par conjoint commis par un représentant de l’état. Colomb c’est le ministre des tabasseurs-tueurs de femmes et de voisinnage, lui le ministre des machos il comprend qu’on déraille quant elle veux partir...
      J’espère que les familles des victimes et les survivant·e·s de ce crime de masse attaquerons responsable de fournir des armes à des hommes sans s’occuper de leur dangerosité publique.

    • Lors de l’un des derniers massacres aux USA, Trump a déclaré que le problème n’était pas les armes à feu mais la maladie mentale. Ici, Colomb est du même niveau, et ce n’est pas très flatteur...

      Trump says Texas church shooting ’isn’t a guns situation’
      Jill Colvin, Canoe, le 6 novembre 2017
      http://cnews.canoe.com/CNEWS/World/2017/11/06/22763217.html

      President Donald Trump says the mass shooting at a Texas church “isn’t a guns situation,” but is a “mental health problem at the highest level.”

    • Je viens de tombé sur cette autre perle pondu par colomb au sujet de Weishtein que j’ai trouvé via cet article : http://www.slate.fr/story/152771/metoo-titiou

      Oui, ça dépend… enfin, je veux dire qu’entre le fait de pouvoir flirter et le fait de pouvoir harceler, il me semble y avoir des différences. Quand on voyait le producteur de cinéma [Harvey Weinstein], ce n’était pas du flirt, c’était de l’imposition donc là oui il y a une barrière à pouvoir mettre et qui doit être mise de manière extrêmement ferme. Je vous signale que la même question s’est posée vis-à-vis des pédophiles : est-ce qu’il faut dénoncer les pédophiles ? Bah à un moment donné, oui. On voit que partout, il faut dénoncer les pédophiles.

      Je voie pas trop ce que le flirt viens faire dans les questions de violences sexuelles infligées aux femmes et aux enfants. Pour les formations du personnel de police à l’acceuil des victimes de violences sexuelles il faut commencer par Colomb qui très très nécessiteux de ce coté.

      Sur le harcelement sexuel dans le milieu politique il ajoute :

      Ça fait 40 ans que je fais de la politique, je vois pas tout le monde courir après tout le monde, hein.

      Vu qu’il confond flirt, harcelement et agressions sexuel contre les femmes et les enfants c’est sur que les victimes ne vont pas se confié à lui, il fait probablement partie des harceleurs sexuels dans la politique et la police. Selon lui le harcelement sexuel c’est « tout le monde coure après tout le monde ».
      Dans le police non plus il a jamais entendu parlé de harcelement sexuel ni de violences contre les femmes. Face à un homme qui tire une balle dans la tête de sa femme et assassine belle-famille et voisinage, le ministre explique que c’est triste pour la police mais que c’est le job. Fallait pas qu’elle le quitte, à part ca il voie pas le pbl. RAS circulez il y a rien à voire.

      http://lelab.europe1.fr/flirt-pedophilie-la-reponse-tres-alambiquee-de-gerard-collomb-sur-le-h

  • La ruée vers l’herbe aux Etats-Unis

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/11/17/la-ruee-vers-l-herbe-aux-etats-unis_5216162_3234.html

    Avec la légalisation de la consommation de marijuana à des fins thérapeutiques dans vingt-neuf Etats, la production de cannabis est devenue une industrie florissante. Reportage dans la plus grande usine de marijuana, située au Massachusetts.

    C’est un entrepôt coincé entre l’autoroute et la forêt, dans la banlieue de Boston. Sur la façade bleue, aucune enseigne ni logo ne révèle ce qui se cache derrière les portes : l’une des plus grandes fermes de marijuana de la Nouvelle-Angleterre.

    Le parfum des fleurs, mélange de réglisse et d’herbe coupée, accueille les visiteurs dès l’entrée, et les escortera dans les moindres recoins de cette « usine ». Sur près de 3 000 mètres carrés, une succession de serres éclairées par de puissants projecteurs abrite une petite fortune : environ 1 million de dollars (849 304 euros) entre les plants et les fleurs déjà récoltées.

    Le propriétaire, Sage Naturals, a investi plus de 10 millions de dollars pour reconvertir cet ancien entrepôt. « Cela m’a pris beaucoup de temps de lever les fonds nécessaires », raconte Michaël Dundas, qui, jusqu’en 2012, exerçait comme avocat à San Francisco, conseillant des start-up dans la téléphonie mobile.

    La compagnie a planté ses premières graines à Milford à l’été 2016. Cette petite ville du Massachusetts est l’emblème du « green rush » – la ruée vers l’herbe – qui conquiert peu à peu l’Amérique. Dans cet Etat, la consommation de marijuana à des fins thérapeutiques a été légalisée en 2012. Toujours illégale au regard de la loi fédérale, la consommation de marijuana a été ainsi autorisée dans vingt-neuf Etats du pays, le premier à avoir statué étant la Californie, en 1996.

    « Flower rooms »

    Devenu une véritable industrie, le cannabis a ses entrepreneurs, ses investisseurs, et même son salon, le MJBiz, organisé du 14 au 17 novembre à Las Vegas (Nevada). Ces pionniers du green business convoitent le marché nord-américain estimé à près de 7 milliards de dollars en 2016, et plus de 22 milliards à l’horizon 2021 selon ArcView, un cabinet de conseil.

    Dans l’une des « flower rooms », la récolte bat son plein. Posés sur des grilles à 40 cm du sol, des milliers des pots s’alignent en rangs serrés. Au plafond, des rangées de spots miment l’alternance du jour et de la nuit tandis qu’un système de climatisation sophistiqué régule la température et l’humidité.

    Casquette sur la tête et lunettes sur le nez, deux salariés coupent les branches avant de les suspendre à un cintre. Un plant donne entre 500 grammes et 1 kg de fleurs, et dans cet environnement parfaitement contrôlé, il est possible de réaliser plusieurs récoltes par an. « Nous cultivons entre 4 000 et 5 000 plants et produisons entre 400 et 500 livres de cannabis par mois [soit 180 à 220 kg] », indique Marc Vlachos, le responsable des cultures, recruté par Sage fin 2014 pour préparer les demandes d’autorisation.

    Chaque plant porte une étiquette avec un code-barres permettant une traçabilité tout au long de la chaîne, et le nom de la variété : Chocolope, Tangie, Grandaddy Purple ou encore Kushberry. Sage Naturals cultive une soixantaine de variétés de cannabis. Leur teneur en principes actifs – le THC et le CBD – diffère, et leurs propriétés supposées sont mises en avant pour séduire les patients. Les plants issus de croisements « maison » sont des secrets bien gardés. Une petite équipe de jardiniers veille sur la pépinière où les jeunes pousses grandissent, avant d’être replantées et placées dans les « flower rooms ».

    Soulager l’anxiété

    Une fois récoltés, les plants sont méticuleusement effeuillés et les fleurs mises à sécher. Dans les salles et les couloirs immaculés, des piles de seaux rouges et bleus abritent la précieuse récolte. Les grappes de bourgeons sont d’abord soigneusement détaillées. « Je travaille ici à mi-temps et le reste de la journée dans un salon de coiffure de la région. Quel que soit le lieu, je coupe ! », plaisante Karen Selznik, une employée de Sage Naturals.

    Son voisin, lui, est arrivé il y a un mois du Colorado, un des Etats pionniers dans le business de la marijuana, comme la Californie. « Cela fait dix ans que je travaille dans cette industrie, j’ai déménagé pour suivre son développement ici », explique Tommy Burgett, ses bras tatoués posés sur un bac de fleurs. De nombreux passionnés sont venus comme lui travailler à Milford, ou dans les deux dispensaires que Sage Naturals a ouverts près de Boston.

    Le premier a été inauguré en mars 2017 à Cambridge, à quelques minutes de la prestigieuse université Harvard. Situé en sous-sol, on y accède par un escalier discret, après avoir montré sa carte de patient. Sésame pour acheter de la marijuana, elle est délivrée par des médecins après une consultation médicale. Un peu plus de 41 000 patients ont ainsi été certifiés.

    Jason Sparrow, est l’un d’eux : ancien militaire, il a été grièvement blessé à la jambe gauche « Je viens de subir ma troisième opération. Le cannabis m’aide à supporter la douleur et m’a permis de réduire ma consommation de médicaments à base d’opiacés », explique-t-il. Vétéran de la guerre du Golfe, il a commencé à fumer du cannabis à son retour pour soulager l’anxiété liée à ce qu’il avait vécu pendant cette période. « Je devais m’approvisionner auprès des dealers dans la rue, mais je n’avais aucune idée de ce que j’achetais », ajoute Jason Sparrow qui estime dépenser 300 dollars par mois en marijuana.

    « Même atmosphère qu’à Amsterdam »

    Une centaine de patients viennent chaque jour s’approvisionner dans le dispensaire de Sage Naturals. Un menu leur est proposé avec différentes variétés de fleurs, mais aussi des huiles, des joints prêts à l’emploi, ou encore des brownies, tous fabriqués et emballés à Milford.

    « C’est très professionnel, on retrouve la même atmosphère qu’à Amsterdam », se félicite Lucas, qui préfère ne pas donner son nom de famille afin d’éviter des ennuis avec son employeur. Venu ici pour la première fois sur les conseils d’un ami, il consomme de la marijuana pour soigner une douleur au genou.

    Une autre cliente, Kristyna Gignac, fume pour diminuer son anxiété. « Ici, c’est un peu plus cher que dans la rue, mais les variétés sont meilleures. J’ai dépensé 400 dollars en une semaine car je voulais tout essayer ! », raconte-t-elle. Selon ArcView, les patients du Massachusetts devraient consacrer cette année 100 millions de dollars à leurs achats de marijuana et plus de 1 milliard de dollars dès 2020.

    Dans son cabinet situé dans un quartier chic de Boston, le docteur Robert Dye voit défiler toute sorte de patients, « de 20 à 90 ans ». « Ceux qui souffrent d’un cancer me sont adressés par les hôpitaux. Dans ces établissements, les médecins ne sont pas autorisés à délivrer des certificats car ils reçoivent des fonds fédéraux », souligne ce médecin old school, une gravure de chasse et son diplôme d’Harvard accrochés au-dessus de la tête.

    Bonne affaire pour les finances de l’Etat

    Depuis qu’il est autorisé à prescrire du cannabis, les patients se bousculent dans son cabinet. Une consultation supplémentaire a même été ajoutée le samedi. « Nous avons des publicités sur deux sites Internet spécialisés et nous venons juste de publier une annonce dans un journal local en espagnol », se félicite Jeannette Upil, son assistante. Un peu plus de 200 médecins ont été accrédités dans l’Etat.

    La marijuana est aussi une bonne affaire pour les finances du Massachusetts. Ce « green business » lui a déjà rapporté 7 millions de dollars en taxes et droits d’entrée, et la cagnotte ainsi constituée devrait atteindre 13 millions de dollars fin 2017. La légalisation de la marijuana à usage récréatif, votée en 2016, devrait doper ces revenus.

    Dans le Nevada, où c’est le cas depuis juillet, le gouvernement a empoché près de 3,7 millions de dollars en un seul mois et table sur un revenu annuel de 120 millions. En Californie, où la vente de la marijuana sera autorisée à partir du 1er janvier 2018, le gouvernement compte percevoir jusqu’à 1 milliard par an.

    Le Massachusetts pourrait ainsi empocher un peu plus de 180 millions de dollars, calcule Jeffrey Miron, professeur d’économie à l’université Harvard et auteur d’une étude publiée en 2010 sur l’impact budgétaire de la légalisation des drogues aux Etats-Unis. Selon ses estimations actualisées pour 2015, les Etats et le gouvernement fédéral pourraient collecter 21 milliards de dollars de taxes en légalisant la marijuana et économiser 17 milliards de dépenses liées à la prohibition.

    Le bénéfice pourrait être encore plus grand

    Outre la Californie, les grands gagnants seraient le Texas (avec une cagnotte évaluée à 738 millions de dollars), la Floride (545 millions) et l’Etat de New York (531 millions). « La marijuana peut être taxée jusqu’à 20 %-30 %. Au-delà, une partie des transactions bascule vers le marché noir », souligne l’universitaire.

    Selon lui, le bénéfice pourrait être encore plus grand si le commerce de la marijuana était purement et simplement dérégulé. « Toutes ces règles et autorisations sont inutiles. Personne ne se prononce sur le nombre de Starbucks dans la ville de Boston », plaide Jeffrey Miron, selon qui les dispensaires devraient être logés à la même enseigne que les autres commerces.

    De quoi faire s’étrangler Jeff Sessions, le ministre américain de la justice, qui déclarait en septembre : « Je n’ai jamais pensé qu’il était opportun de légaliser la marijuana. Il ne me paraît pas évident que le pays se porterait mieux, si on pouvait en acheter à tous les coins de rue. »

  • « La majorité des auteurs de fusillades sont aussi auteurs de violences domestiques »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/11/14/la-majorite-des-tueries-de-masse-sont-le-fait-d-hommes-auteurs-de-violences-

    Les Américains se sont habitués au spectacle violent, écœurant, de ces absurdes tueries de masse. Avec le massacre du 5 novembre de 26 fidèles dans une église baptiste de Sutherland Springs, au Texas, trois des cinq fusillades les pires de notre histoire ont eu lieu au cours des dix-huit derniers mois.

    Les réactions publiques à ces événements se ritualisent, inévitablement peut-être : d’un côté, les législateurs de gauche appellent à une législation fédérale sur le contrôle des armes, de l’autre, leurs homologues conservateurs n’offrent rien de plus que leurs « pensées et prières », un remède bien faible face à cette épidémie de violence que l’on pourrait pourtant éviter. Et dans une atmosphère de fatalisme montant, les Américains, las, en arrivent à se dire que rien ne sera fait pour empêcher le prochain carnage.

    Mais ce n’est pas parce que le débat sur les armes à feu semble dans l’impasse que nous ne pouvons pas prendre de mesures préventives contre de futures tueries.

    Commençons par considérer ce point commun frappant que partagent de nombreux auteurs de fusillades : dans la majorité des cas, ils sont également les auteurs de violences domestiques.
    Une terreur désespérée

    Selon une étude de l’ONG américaine Everytown for Gun Safety, dans 54 % des fusillades perpétrées aux États-Unis entre 2009 et 2016, le tireur a entre autres tué sa conjointe ou un autre membre de sa famille. Et dans une proportion substantielle des 46 % restants, il avait déjà un passé de violences domestiques avant l’événement.

    Parmi les nombreuses tragédies qui illustrent ces liens, citons les massacres commis par Devin Patrick Kelley, le tireur de l’église de Sutherland Springs ; Omar Mateen, qui a tiré sur la clientèle du Pulse, une boîte de nuit d’Orlando, en Floride, en 2016 ; John Houser, qui a abattu deux personnes et en a blessé de nombreuses autres dans un cinéma de Lafayette, en Louisiane, en 2015 ; Adam Lanza, qui...

    #paywall #violence_masculine #male_entitlment
    (si quelqu’une ou quelqu’un dispose de l’article complet je veux bien le lire. )

    • La tribune entière :

      « La majorité des auteurs de fusillades sont aussi auteurs de violences domestiques »

      Mieux soigner les auteurs de violences domestiques pourrait renforcer la sécurité publique, explique la juriste Deborah Epstein dans « Le Monde ».

      Tribune. Les Américains se sont habitués au spectacle violent, écoeurant, de ces absurdes tueries de masse. Avec le massacre du 5 novembre de 26 fidèles dans une église baptiste de Sutherland Springs, au Texas, trois des cinq fusillades les pires de notre histoire ont eu lieu au cours des dix-huit derniers mois.

      Les réactions publiques à ces événements se ritualisent, inévitablement peut-être : d’un côté, les législateurs de gauche appellent à une législation fédérale sur le contrôle des armes, de l’autre, leurs homologues conservateurs n’offrent rien de plus que leurs « pensées et prières », un remède bien faible face à cette épidémie de violence que l’on pourrait pourtant éviter. Et dans une atmosphère de fatalisme montant, les Américains, las, en arrivent à se dire que rien ne sera fait pour empêcher le prochain carnage.

      Mais ce n’est pas parce que le débat sur les armes à feu semble dans l’impasse que nous ne pouvons pas prendre de mesures préventives contre de futures tueries.

      Commençons par considérer ce point commun frappant que partagent de nombreux auteurs de fusillades : dans la majorité des cas, ils sont également les auteurs de violences domestiques.

      Une terreur désespérée

      Selon une étude de l’ONG américaine Everytown for Gun Safety, dans 54 % des fusillades perpétrées aux États-Unis entre 2009 et 2016, le tireur a entre autres tué sa conjointe ou un autre membre de sa famille. Et dans une proportion substantielle des 46 % restants, il avait déjà un passé de violences domestiques avant l’événement.

      Parmi les nombreuses tragédies qui illustrent ces liens, citons les massacres commis par Devin Patrick Kelley, le tireur de l’église de Sutherland Springs ; Omar Mateen, qui a tiré sur la clientèle du Pulse, une boîte de nuit d’Orlando, en Floride, en 2016 ; John Houser, qui a abattu deux personnes et en a blessé de nombreuses autres dans un cinéma de Lafayette, en Louisiane, en 2015 ; Adam Lanza, qui a tiré plusieurs fois sur sa mère avant de faire 25 morts à l’école primaire de Sandy Hook, dans le Connecticut, en 2012 ; et Cho Seungh Hui, qui a massacré 32 personnes à l’université Virginia Tech, en avril 2007.

      Comment comprendre ce lien ? Les hommes (et ce sont généralement des hommes) qui commettent des violences domestiques se servent souvent de la violence pour créer un climat de peur pour la femme qui vit avec eux. Un tueur de masse fait la même chose : il crée une terreur immédiate, désespérée, chez ses victimes sur les lieux du crime et, dans une bien plus large mesure, un climat de peur secondaire pour le public qui lit dans les médias des informations sur le massacre ou regarde des vidéos de l’attaque.

      Il ne s’agit pas, bien sûr, de dire que tous ceux qui commettent des violences domestiques risquent de devenir des tueurs de masse ; seule une petite partie des individus capables de s’en prendre à un cercle limité d’intimes sont également capables de menacer les vies d’une multitude d’êtres humains lors d’un événement unique qui sera relayé par tous les médias. Le lien entre les deux est néanmoins crucial. Et le fait est que les spécialistes qui étudient les violences domestiques qualifient ce type de relations de « terrorisme intime ».

      L’Etat islamique aussi

      Quand la violence domestique prend la forme de terrorisme intime, l’auteur de cette violence met en place un système de contrôle de sa victime - de ses finances, de ses contacts sociaux, des vêtements qu’elle porte, de l’heure à laquelle elle rentre du travail. La violence est à la fois un moyen de mettre en place ce contrôle et une punition pour toute tentative d’y résister.

      Un lien similaire semble également exister entre les facteurs de risque de la violence domestique et ceux du terrorisme international. Quantité d’auteurs de violences domestiques se servent de la violence pour maintenir et renforcer une forme de hiérarchie traditionnelle fondée sur les stéréotypes de genres. Au début des années 2000, une étude a été réalisée pour explorer les corrélations entre la violence au foyer et une impression de masculinité diminuée.

      L’Etat islamique promet à ses recrues qu’il imposera de force les normes traditionnelles entre hommes et femmes. Et il encourage le viol systématique des femmes comme méthode de guerre. Nous ignorons ces liens à nos risques et périls

      Elle s’est penchée sur un groupe d’hommes qui étaient au chômage malgré leur volonté de travailler, qui gagnaient moins que leur conjointe ou qui occupaient des postes dominés par les femmes (comme des emplois d’infirmier ou de secrétaire). Ces hommes avaient tendance à dire que leur vie professionnelle sapait leur masculinité et ils étaient bien plus susceptibles que les autres de se montrer violents à la maison. Le terrorisme intime est profondément lié à un besoin masculin de contrôler les femmes. Et la violence surgit quand l’homme pense que son contrôle est menacé.

      L’Etat islamique repose lui aussi sur une panoplie de stéréotypes sur les genres. Il lance de grands appels pour réaffirmer la domination et le contrôle masculins alors qu’il tente d’enrôler de nouveaux apôtres de la terreur religieuse. Il promet à ses recrues qu’il imposera de force les normes traditionnelles entre hommes et femmes. Et il encourage le viol systématique des femmes comme méthode de guerre. Nous ignorons ces liens à nos risques et périls.

      Colère avec des mots

      Bref, que nous disent ces liens entre la violence domestique et les tueries de masse ? Déjà, nous devons investir bien plus de ressources dans l’intervention précoce auprès de ceux qui risquent un jour de commettre des violences domestiques - avant que des violences graves ne se produisent ou que des armes ne soient utilisées. Nous savons que les enfants qui grandissent dans des foyers violents ont bien plus de risques de devenir eux-mêmes des bourreaux.

      Dès leur plus jeune âge, ils apprennent à réagir par la violence quand ils ressentent de la frustration, de l’insécurité ou une menace pour leur masculinité. Nous devons mettre en place des formes d’intervention plus sophistiquées pour les aider à apprendre de nouvelles manières de réagir à ces situations. Un des éléments clés pour ce faire serait de mieux enseigner aux jeunes garçons à exprimer leur colère avec des mots, plutôt que de se tourner vers la pression, l’intimidation, les poings ou les armes à feu. La société américaine a choisi de réagir à la violence domestique avant tout par la justice pénale. Or les arrestations, les poursuites judiciaires et les peines de prison sont souvent trop rares, et elles arrivent trop tard.

      Si nous voulons vraiment empêcher de nouveaux massacres sur le sol américain, nous devons commencer à prendre au sérieux les liens entre la violence domestique et les fusillades. Il arrive aussi, bien sûr, que des personnes déséquilibrées n’ayant jamais levé la main sur leur partenaire accomplissent de tels carnages. Mais il y a davantage de tueurs de masse qui commencent leur parcours destructeur en défoulant leur rage à la maison.

      En considérant la violence domestique comme la grave menace qu’elle représente réellement pour la sécurité publique, nous pouvons contribuer à identifier et à soigner ces hommes malades qui risquent de tomber dans la violence armée avant qu’ils ne déchargent leur colère sur des inconnus innocents avec un fusil AR-15.

      (Traduit de l’anglais par Valentine Morizot)

  • À 12 ans, elle fait un procès au gouvernement américain pour légaliser le cannabis |

    http://m.slate.fr/story/153798/proces-gouvernement-americain-legalisation-cannabis

    Alexis Bortell a dû déménager dans le Colorado pour soigner son épilepsie ; elle engage des poursuites pour que le cannabis médical soit légalisé partout dans le pays.

    Depuis qu’elle se soigne en ingérant de l’huile de cannabis deux fois par jour, Alexis Bortell ne souffre plus des crises d’épilepsie qui l’empêchaient d’avoir une vie normale. Les médicaments traditionnels ne marchaient pas et les médecins avaient recommandé une chirurgie expérimentale du cerveau.

    Mais afin de se soigner en toute légalité, Bortell et sa famille ont dû quitter le Texas pour le Colorado, où le cannabis à usage médical et récréatif a été légalisé.

    Bortell, qui a douze ans, fait désormais un procès avec quatre autres plaignants pour que le cannabis soit légalisé partout aux États-Unis. Sa famille et elle aimeraient bien retourner vivre au Texas, où son traitement est hors-la-loi.

    Actuellement, le cannabis médical est autorisé dans 29 États américains sur 50. Mais comme le cannabis reste classifié en tant que drogue interdite au niveau fédéral, il est illégal d’en transporter –même sous forme d’huile– entre différents États.

    Il serait par exemple illégal pour Alexis Bortell de se rendre au Capitole de Washington, où elle voulait rencontrer des représentants politiques, car son traitement cannabique est interdit dans les bâtiments du gouvernement.

  • America’s Mass Shooting Problem Is a Domestic Violence Problem
    https://www.villagevoice.com/2017/11/08/americas-mass-shooting-problem-is-a-domestic-violence-problem

    Devin P. Kelley, the 26-year-old man who killed 26 people in a Texas church on Sunday, had a long and documented history of intimate violence. In 2012, Kelley was charged with assault and eventually received a “bad conduct” discharge from the Air Force after he kicked, beat, and choked his first wife. The charges against him included allegations he had pointed a loaded gun at his wife multiple times. Kelley also fractured his toddler stepson’s skull by hitting him with what was described in Air Force records as “a force likely to produce death or grievous bodily harm.”

    Over the course of the next two years, Kelley was investigated for violence against other women, including, according to a New York Times report, charges that he sexually assaulted and raped someone. He also brutally attacked his dog, hitting the animal repeatedly in the head.

    Kelley is emblematic of a strikingly consistent pattern: Most mass killers have histories of domestic violence that went unaddressed. He joins a long list, including Omar Mateen, the Orlando Pulse nightclub killer; Tamerlan Tsarnaev, accused in the bombing of the Boston Marathon; Adam Lanza, who killed his mother before walking into Sandy Hook Elementary School in Newtown, Connecticut, and killing 26 people; Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, who plowed a van through a crowd in Nice, France; and Khalid Masood, who did the same in Westminster, London.

  • Une nouvelle tuerie
    http://otir.net/dotclear/index.php/post/2017/11/06/Une-nouvelle-tuerie

    Sutherland Springs, Texas - 5 nov 2017 - Photo ©Mohammad Khursheed / Reuters 

    Une nouvelle tuerie à la une de l’actualité des Etats-Unis.

    Cette fois-ci dans une église.

    Dans un petit bled au Texas.

    Autant dire que la population du lieu a été carrément décimée.

    Mais ça ne fera pas pour autant bouger la #législation_sur_les_armes aux USA qui dépend essentiellement du lobbying, un sport national essentiel à la vie politique ici.

    Or, on assiste de plus en plus à une accélération indécente des déséquilibres de pouvoir et de richesse - et ce pas uniquement aux Etats-Unis, mais véritablement partout dans le monde, avec une accumulation disproportionnée des ressources entre les mains d’une proportion ridicule d’acteurs.

    Les sommes qui circulent sont monumentales et sans aucun rapport économique avec les (...)

    #West_Side_Stories #violence

  • 50 years of U.S. mass shootings: The victims, sites, killers and weapons - Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/graphics/national/mass-shootings-in-america

    he death tolls change, the places change: 26 at a church, 26 in an elementary school, 49 in a nightclub, 58 at a country music festival. The faces in the memorial photos change every time.

    But the weapons are the common denominator.

    Mass killings in the United States are most often carried out with guns, usually handguns, most of them obtained legally.

    There is no universally accepted definition of a mass shooting, and different organizations use different criteria. In this piece we use a narrow definition and look only at the deadliest mass shootings, beginning Aug. 1, 1966, when ex-Marine sniper Charles Whitman killed his wife and mother, then climbed a 27-story tower at the University of Texas and killed 14 more people before police shot him to death. The numbers here refer to 132 events in which four or more people were killed by a lone shooter (or two shooters in three cases). An average of eight people died during each event, often including the shooters.

    #armes #armement #états-unis #armes_légères #massacres

  • Net of Rights - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=m1U0Ebix-aQ

    Net of Rights is a short documentary film which explores the relation between Internet protocols and the promotion and protection of Human Rights. Internet Engineers have defined the Internet as a network of networks, providing connectivity for all users, at all times, for any content. Internet connectivity increases the capacity for individuals to exercise their rights, the core of the Internet, its architectural design is therefore closely intertwined with the human rights framework. However, the assertion that technology and the design of standards and protocols is a ethically neutral task are still commonplace. The series of interviews recorded during the 92nd meeting of the Internet Engineering Task Force (IETF), held in Dallas, Texas, in March 2015, demonstrated that this belief in the neutrality of standards and protocols is starting to change. It is becoming more apparent that promoting an open, secure, unfiltered and reliable Internet is essential for the rights to privacy, expression and assembly. But how can these concepts be addressed on the protocol level? Without taking human rights into account while developing protocols, the human rights-enabling characteristics of the Internet are at risk. While the Internet was designed with freedom and openness of communication as core values, as the growth in scale and commercialization of the Internet have caused a shift in those values. The influence of such world-views started to compete with other values. The rights-enabling characteristics of the Internet will be endangered if they are not properly defined, described and protected. The reverse is also true: if we don’t protect human rights online, we risk loss of functionality and connectivity of the Internet itself.

    #Internet #Droits_humains #Protocoles

  • Immigration officials arrest 10-year-old girl with cerebral palsy after surgery - World Socialist Web Site

    https://www.wsws.org/en/articles/2017/10/27/immi-o27.html

    Comme en Israël, pratiquement.

    The Gestapo-like tactics of the federal immigration police were on display this week when officials in Texas arrested a 10-year-old girl with cerebral palsy, Rosamaria Hernandez, after she underwent gallbladder surgery, because she is undocumented.

    On Tuesday at 2 a.m., officers of the Customs and Border Patrol (CBP) stopped Rosamaria’s ambulance at an immigration checkpoint as she was en routeto an emergency surgery at a hospital in Corpus Christi. Agents first tried to force Rosamaria’s cousin, who has legal status, to take the young girl to a hospital in Mexico. Rosamaria’s undocumented parents were not with her because they feared crossing the checkpoint. When her cousin refused, agents then followed Rosamaria to Driscoll Children’s Hospital.

  • Trump Administration Proposes Largest Oil and Gas Lease Sale in U.S. History – gCaptain
    https://gcaptain.com/trump-administration-proposes-largest-oil-and-gas-lease-sale-in-u-s-histor

    The U.S. Department of Interior has proposed the largest oil and gas lease sale ever held in the United States, which will offer up over 79.9 million acres in federal waters in the Gulf of Mexico, offshore Texas, Louisiana, Mississippi, Alabama and Florida, to oil and gas exploration and development.

    The proposed region-wide lease sale covers an area about equivalent to the size of New Mexico and includes all available unleased areas on the Gulf’s Outer Continental Shelf. The sale is scheduled for March 2018.

    Proposed Notice of Sale 250 Package
    https://www.boem.gov/Proposed-Notice-of-Sale-250-Package

    détail des zones (avec diverses contraintes ou exclues de l’appel d’offres) (pdf plutôt lourd 5,3 Mo…)
    https://www.boem.gov/Sale-250-PNOS-Stipulations

  • Politics Aside, This Gerrymandered Race Route Is Confusing | Runner’s World

    https://www.runnersworld.com/newswire/politics-aside-this-gerrymandered-race-route-is-confusing

    The political practice of gerrymandering isn’t easy to explain. Attempts often include confusing maps and eye-roll-inducing descriptions of efforts to draw district lines that guarantee one party’s ability to maintain—or win—seats in Congress. But it’s important to how Americans vote. So to show gerrymandering’s effects, one runner decided to illustrate the issue in the run-loving town of Asheville, North Carolina—with a racecourse.

    #limites #frontières #tracé #production_des_frontières #limites_administrative #gerrymandering

  • Le gouvernement Trump veut empêcher une mineure sans-papier d’avorter en détention

    http://www.slate.fr/story/152963/gouvernement-trump-mineure-sans-papier-avortement-prison

    Depuis septembre, une immigrée sans-papier de 17 ans, venue aux États-Unis pour fuir la violence de son pays d’origine en Amérique Centrale, essaye d’obtenir le droit d’avorter au Texas, où elle est détenue. 

    Le droit à l’avortement est garanti par la Constitution américaine. Mais depuis l’élection de Donald Trump, l’agence qui supervise ce genre de cas —l’Office of Refugee Resettlement [le Bureau de gestion des réfugiés]— est dirigée par un militant anti-avortement qui a décidé que les mineures détenues n’avaient pas droit à l’IVG.

    La jeune femme a donc été empêchée de se rendre à des rendez-vous médicaux. À la place, elle a été envoyée dans un « centre de crise grossesse », un établissement religieux où les patientes sont encouragées à ne pas avorter.

  • Could Mexico Be the Next Panama Canal for Gas ? Drillers Think So - Bloomberg
    (titre tout-à-fait trompeur, puisqu’il s’agit d’un éventuel tuyau, #gazoduc)
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2017-10-19/could-mexico-be-the-next-panama-canal-for-gas-drillers-think-so

    Since the first shale gas export terminal opened in Louisiana last year, America’s drillers have seen at least 75 cargoes of their fuel sail through the Panama Canal bound for markets in Asia.

    Now they’re looking for a cheaper and quicker route. And they’ve turned to Mexico for help.

    Aldo Flores, Mexico’s deputy energy secretary, said Thursday that the government’s in talks with shale drillers in West Texas about a potential pipeline that would send their gas straight to Mexico’s west coast, where it could then be liquefied and shipped overseas.

    Such a pipeline could eliminate the need for gas tankers to navigate the Panama Canal and hand the U.S. another outlet for the bounty of gas that President Donald Trump has vowed to “unleash” upon the world. It comes as at least one would-be U.S. gas exporter, Sempra LNG & Midstream, voices concerns about delays at the canal that threaten to cost gas traders thousands of dollars a day.
    […]
    A pipeline from Texas to Mexico’s west coast could be a costly proposition, Bloomberg New Energy Finance analyst Anastacia Dialynas said Thursday. But it would also be easier to build in Mexico, where there are less regulations than in Oregon, she said.

  • #Justice4Hank : Une nouvelle audience pourrait disculper & sauver Hank Skinner #de peine capitale
    https://nantes.indymedia.org/articles/38925

    Appel à soutien pour aider Hank Skinner à prouver son innocence, le sauver de la mort, et donner un nouveau coup de projecteur sur l’inhumanité de la « peine capitale »

    #Répression #/ #prisons #centres #rétention #etats-unis #pampa #texas #Répression,/,prisons,centres,de,rétention

  • Le 31 décembre 1993, Twila Busby et ses deux fils adultes ont été brutalement assassinés dans leur maison à Pampa, au Texas. L’homme qui attend actuellement son exécution pour ces meurtres est Henry Watkins « Hank » Skinner, le compagnon de Twila.

    C’est peu dire qu’il y a un doute quant à la culpabilité de #Hank_Skinner au vu de la grande quantité de preuves à décharge disponibles. A ce titre, #Justice4Hank a lancé un nouveau site en englais et en français au cours de l’été qui propose de très nombreux documents pour comprendre ce qui s’est passé, le processus de justice en cours, mais aussi combattre la #Peine_de_Mort. Il propose aussi plusieurs suggestions pour aider et soutenir Hank Skinner : http://justice4hank.org

    Une nouvelle audience pourrait disculper & sauver #Hank_Skinner de peine capitale :

    /.../ Pour franchir l’étape juridique actuelle, Hank doit prouver que si ces résultats #ADN avaient été disponibles à son procès, le jury ne l’aurait pas condamné. S’il gagne l’appel en cours, il pourra alors déposer un nouvel appel pour faire reconnaitre son innocence. S’il perd, il sera exécuté.

    Une audience est prévue pour les 8 et 9 novembre 2017 à Pampa, Texas. Pour préparer cette étape cruciale, l’équipe de la défense a engagé deux experts qui travaillent déjà et se préparent pour l’audience. Tout cela a un coût et nous avons besoin de votre aide de toute urgence pour couvrir leurs honoraires et frais de l’expert qui assistera à l’audience le mois prochain. Le coût total ne devrait pas dépasser 25 000 $.

    extrait de l’appel du 18 octobre dernier : http://mailchi.mp/b808bf02213a/important-notice-j4h-avis-important-2437641

  • More Americans Are Getting Their Electricity Cut Off
    https://medium.com/bloomberg/more-americans-are-getting-their-electricity-cut-off-362c16a2015

    More than 900,000 homes went dark in Texas last summer because of unpaid bills, almost triple the number 10 years ago. In California last year, it was 714,000, the most on record. The tally across the country is in the millions, a sign of the economic stress that lingers after the Great Recession.

    #etats-unis

  • BDS Law Faces Challenge From Kansas Christian Pacifist – The Forward
    http://forward.com/news/385065/this-math-teacher-from-kansas-has-sparked-a-huge-legal-feud-over-bds

    Certains Etats étasuniens ont introduit une clause interdisant le #BDS contre #Israël dans leurs contrats d’embauche. L’affaire est en #justice.

    Koontz’s case will hinge on whether the court sees the boycott of Israel in similar terms. But it’s not just Kansas’ law that will be on the line. With support from pro-Israel activists, numerous other states have passed similar anti-boycott laws to protect Israel from the movement to boycott, divest from and sanction the Jewish state, a protest known as BDS. Hauss cited Arizona, Michigan and Texas in particular as states whose laws were “very similar” to the Kansas statute. In New York State, Governor Andrew Cuomo issued an executive order last year that also prohibits state contracts with companies or entities supporting BDS.

  • Une comparaison instructive sur la couverture médiatique des catastrophes.

    On sait depuis longtemps que la loi de l’inverse du carré de la distance joue sur la couverture médiatique. Plus c’est loin, et moins on en parle. Or aujourd’hui, Le Monde traite en deux articles d’une part des inondations au Vietnam et d’autre part des incendies en Californie. A vous de comparer la taille des articles, la couverture photographique, l’importance... pourtant, vu de Paris, la différence de distance n’est pas si importante.

    C’est donc qu’il y a un autre phénomène médiatique qui entre en jeu : la proximité n’est pas seulement kilométrique, mais porte sur l’intensité des images disponibles, sur la proximité de modes de vie, sur l’appartenance à des alliances, notamment économiques et militaires, et enfin sur la puissance symbolique des pays concernés. On en a eu pas mal d’exemple récemment (sur la différence de couverture des cyclones entre Cuba ou Saint-Domingue, voire Porto-Rico et le Texas ou la Floride).

    Mais ce phénomène médiatique n’a pas seulement des conséquences sur le nombre de signes ou de photos, sur « l’intérêt » ou le « voyeurisme » des lecteurs, mais également sur la perception du monde. Ce qui conduit à une attitude politique de confraternité des dominants, sans respect pour les souffrances du reste de l’humanité. Un exemple : on sait très bien que le plus grand nombre de victimes du terrorisme islamique est constitué de musulman·e·s et que les attentats ont plus souvent lieu dans les pays pauvres (Niger, Soudan) ou détruits (Irak, Liban). L’approche du « terrorisme », et les délires d’extrême droite qui l’accompagne en Europe serait peut être différents si la distance se mesurait sur la réalité des victimes et non en kilomètres pondérés par l’idéologie.

    Au moins trente-sept morts dans des inondations au Vietnam
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2017/10/12/au-moins-trente-sept-morts-dans-des-inondations-au-vietnam_5199732_3

    Le Vietnam est frappé par plus d’une dizaine de tempêtes ou de typhons chaque année. D’après les chiffres officiels, près de 170 personnes sont mortes ou ont disparu dans ces intempéries depuis début 2017.

    Mi-septembre, le passage dévastateur d’un des plus puissants typhons de ces dernières années, Doksuri, avait ravagé le centre du pays, faisant 11 morts. L’an passé, 235 personnes ont été tuées dans des catastrophes naturelles.

    Les incendies en Californie ont fait au moins 23 morts
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2017/10/11/la-californie-toujours-ravagee-par-les-incendies_5199630_3244.html

    Selon le service des pompiers de cet Etat du sud-ouest des Etats-Unis, le feu baptisé « Tubbs » compte déjà parmi les plus destructeurs dans l’histoire de la région.

    #Médias #Journalisme

  • End of the road: will automation put an end to the American trucker? | Technology | The Guardian
    https://www.theguardian.com/technology/2017/oct/10/american-trucker-automation-jobs

    https://www.youtube.com/watch?v=Qb0Kzb3haK8

    Jeff Baxter’s sunflower-yellow Kenworth truck shines as bright and almost as big as the sun. Four men clean the glistening cab in the hangar-like truck wash at Iowa 80, the world’s largest truck stop.

    Baxter has made a pitstop at Iowa 80 before picking up a 116ft-long wind turbine blade that he’s driving down to Texas, 900 miles away.

    Baxter, 48, is one of the 1.8 million Americans, mainly men, who drive heavy trucks for a living, the single most common job in many US states. Driving is one of the biggest occupations in the world. Another 1.7 million people drive taxis, buses and delivery vehicles in the US alone. But for how long? Having “disrupted” industries including manufacturing, music, journalism and retail, Silicon Valley has its eyes on trucking.

    #transport #circulation #camion_auto_piloté #véhicule_auto_piloté

  • Alors voilà, je ne sais pas quoi faire de cette affaire tant elle est visqueuse. Mais j’ai le sentiment que dans le périmètre d’intelligence de seenthis , ce sont des choses que l’on peut partager.

    Dimanche j’ai perdu un ami. Ce n’était pas un ami proche, mais il était quelqu’un que j’aimais beaucoup. Je l’ai vu deux ou trois fois en tout, nous avons beaucoup échangé par mail il y a une dizaine d’années et nettement moins ces derniers temps, non que nous étions fâchés, c’est juste que nous ne travallions plus dans les mêmes cercles. Par ailleurs cet ami était un écrivain, et plus exactement un putain d’écrivain. Dimanche soir, quand mon ami J. m’a appelé, elle était en pleurs, elle m’a dit je t’appelle parce que je sais que tu n’es pas sur Facebook ― ben non je suis sur le Facebook bio comme tout une chacun sait ici ― mais voilà Phil Rahmy est mort aujourd’hui. J’étais fauché.

    J’étais tout seul dans ma chambre, en train de travailler sur un texte que j’ai d’abord intitulé les Fantômes quand j’ai commencé à l’écrire. Maintenant cela s’appelle Frôlé par un V1 . Le 15 septembre j’ai croisé dans la rue à Montreuil l’actrice Romane Bohringer et le soir même en me connectant j’ai appris que l’acteur Harry Dean Stanton était mort ce jour-là aussi. Et je me suis interrogé de savoir pourquoi cela me faisait étrange à la fois d’avoir croisé une actrice dont je ne sais pas grand chose, je la connais surtout pour une raison anecdotique, elle est la sosie d’une amie proche, elle, et pourquoi j’étais ému à l’annonce de la disparition d’un acteur dont je connais en tout et pour tout, je crois, trois films, Paris, Texas de Wim Wenders, dont il est l’acteur principal, mais aussi deux petits rôles, un dans Missouri Breaks d’Arthur Penn et un dans Alien de Ridley Scott.

    Par jeu je me suis amusé à rechercher de mémoire toutes les personnes célèbres que j’avais fortuitement croisées, le plus ancien de ces croisements étant celui de Lino Ventura dans une boulangerie à Saint Cloud en 74. Et, puis, parallèlement, j’ai remonté le fil de la rubrique nécrologique du Monde , juste avant Harry Dean Stanton, il y avait le guitariste John Abercrombie, j’ai commencé à écrire en quoi certains de ces morts célèbres avaient eu une influence parfois décisive ou au contraire très anecdotique sur le cours de ma propre existence qui par ailleurs croisait de temps en temps des gens célèbres eux vivants. Bref, vous me connaissez j’étais lancé.

    Et à vrai dire je n’aimais pas tant que cela ce que j’étais en train de faire pour ce qui était de partir à la recherche des morts récents, parce qu’il y avait un plaisir presque mauvais à en trouver des intéressants, comme par exemple, au fur et à mesure que je remontais dans le temps, Pierre Boulez, Sam Shepard, Gerri Allen etc..., c’est un drôle de truc que de se connecter à la rubrique nécrologique du Monde, pas tous les matins mais presque, j’écris surtout le matin en me réveillant ou encore au travail quand l’open sapce est encore désert, et de remonter ce fil. Je me suis exhorté à faire vite, de ne remonter que jusqu’au 13 novembre 2015 qui était la date où moi-même j’avais failli y passer et de me dépêcher avant que d’autres morts n’adviennent. J’ai réussi à produire ce premier jet d’une bonne soixantaine de pages avec lequel je sais désormais qu’à force de le relire de le corriger et de l’augmenter, et de produire cette opération une douzaine de fois, je sais, intitivement que c’est bon, c’est dans la boîte comme on dit en photographie. Et par chance, aucune personnalité, même parmi celles dont je n’ignore pas qu’elles soient âgées, voire très âgées, aucune n’est morte entre-temps. D’ailleurs c’était vendredi que j’ai fermé le périmètre de cette narration, soulagé.

    Et puis dimanche. Phil. Mon ami Phil. Cet auteur incroyable. Cet homme invraisemblable. Auquel il m’arrive souvent de penser et qui venait juste de sortir un livre, les Monarques , que je n’ai pas encore lu mais que je vais m’empresser de commencer, le livre est là, sur ma table. Dimanche soir, je pleurais seul. A un moment les filles qui se sont croisées à la salle de bain s’en sont rendues compte et comme elles savent si bien le faire, elles m’ont consolé. Je leur ai parlé de Phil, de l’auteur, du poète et de l’homme, notamment de son humour inclassable. Phil, quand le mal qui le rongeait le lui permettait, parvenait à se lever de son fauteuil roulant, et ne manquait jamais une occasion de produire ce spectacle étonnant quand il croisait des religieux dans la rue, pour leur donner à croire à un miracle.

    Dimanche soir je suis allé rechercher cette photographie de Phil que j’aime bien. Il a une bonne tête dessus et puis j’adore cette idée de ce fond photographique en arrière-plan, à la fois on voit que c’est pour de faux, l’angle est tellement pas compatible, mais il y a une fausse hésitation. Comme dans les toutes premières photographies de Cindy Shermann.

    J’ai donc copié l’url de cette image et je l’ai collée dans seenthis. Non pas que c’était un mystère, mais je n’ai pas voulu inscrire son nom et encore moins ses dates de naissance et de décès, comme je le fais de tous le snoms propres de mon récit en cours, manquerait plus que ça. D’autant que je ne connaissais pas si bien que cela Phil. Je l’ai vu deux ou trois fois. Trois fois. Une fois je l’ai porté dans un escalier parce que l’ascenseur n’allait pas jusqu’au dernier étage où se tenait une réunion de remue.net. C’était un souvenir merveilleux entre nous. Une étreinte.

    Mon amie J. me dit que sur Facebook c’est la consternation, toutes et tous sont inconsolables. J’imagine. Ou plus exactement je crois que je ne préfère pas imaginer.

    Et puis ces derniers jours je suis retourné à mon travail. En plus de Frôlé par un V1 , je travaille sur deux autres textes en ce moment qui nécessitent que leurs fichiers de traitement de texte soient ouverts un peu à tout moment pour que je puisse y noter, ici, mes rêves le matin ou après la sieste, les Anguilles les mains mouillées , mais c’est plus rare, là les petits trios de Mon Oiseau bleu . Bref, l’ordinateur est ouvert en continu. Et avec lui le navigaeur dans lequel je recherche des dates, des noms de lieux pour Frôlé par un V1 que je tente de rendre le plus précis possible. Et en voulant faire un peu de ménage dans les onglets ce soir, je m’aperçois que je suis encore connecté sur la page des Disparitions du Monde . Nous sommes le 3 octobre, presque le 4. Ces derniers jours le Monde a remarqué que Samuel Newhouse était mort, le propriétaire de nombreux magazines américains dont ni vous ni moi n’avions jamais entendu parler avant cela et dont on se fout il faut bien le dire, ou encore que le créateur de Playboy était mort, ce dont vous et moi on se fout, mais d’une force, ou même encore que le guitariste Tom Petty, dont je ne sais plus si j’ai déjà entendu quoi que ce soit de lui, je n’ai aucun souvenir d’un nom de groupe dans lequel il aurait joué et je préfère ne pas m’encombrer la mémoire avec ce genre de choses mais je devine désormais depuis que j’ai suivi cette chronique des disparitions qu’elle doit être tenue par des gens de mon âge parce que le moindre petit bassiste ou batteur de je ne sais quel groupe des années septante et c’est deux ou trois chroniques.

    En revanche Le Monde n’a toujours pas l’air d’avoir remarqué que Phil Rahmy est mort. Parce qu’au Monde , personne qui y travaille, pas même une personne de sa rubrique littéraire n’a l’air de savoir qui est Phil Rahmy.

    Un immense écrivain.

    Et mon ami, mais ça on s’en fout un peu.

    • Cet article ou cette section traite d’une personne morte récemment (1er octobre 2017).

      Le texte peut changer fréquemment, n’est peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N’hésitez pas à participer, en veillant à citer vos sources.

      Les biographies étant habituellement écrites au présent de narration, merci de ne pas mettre au passé les verbes qui sont actuellement au présent. Par ailleurs, dans une rédaction encyclopédique, il vaut mieux parler de la « mort » de quelqu’un que de son « décès ». Cette page fait le point sur cette pratique.
      La dernière modification de cette page a été faite le 3 octobre 2017 à 00:31.

      @reka comme tu vois non seulement la fiche existe, préexistait, mais en plus elle est dramatiquement à jour. Non en fait, même Libération a l’air de savoir qui était Phil Rahmy, mais le Monde, non.

      Au passage je découvre que Phil avait gagné le prix Wepler en 2013, non pas que ce soit l’indication de quoi que ce soit, je ne crois pas beaucoup à la valeur des prix littéraires, mais cela veut dire que même dans leur échelle de valeur à eux, au Monde, Phil Rahmy existait.

      Je crois que je vais surtout essayer de passer à autre chose, je me demande si je ne me sers pas de cela pour transférer ma colère, ce n’est pas forcément bon.

    • Mais oui, en fait, cette absence (de plus) du Monde montre (une fois de plus) l’étroitesse de leur univers mental. Ce journal n’avance plus, même si, comme dans les autres journaux, il y a des trucs bien (la série d’articles sur le Yémen par exemple), mais c’est beaucoup trop rare pour continuer à dire que c’est un média intéressant. Langage marketing, utilisation de vocabulaire rétrograde ou démodé, titraille putassière, société du spectacle qui prédomine largement sur l’information et la production du savoir, pratiques vraiment douteuses de leurs journalistes lors des enquêtes comme témoigné à plusieurs reprise par ces amies et connaissances proches ayant été victime, et bien souvent inculture crasse quand ils ignorent des pans entiers de connaissance et de recherche, je ne parle même pas de leur approche d’Internet et de la vacuité de leur décodeurs. Ici, c’est une affligeante lacune de plus.