Non : je pense qu’au-delà de la théorie politique, ces acteurs opportunistes ont un rôle important. Ils apportent un effet de masse qui inverse le rapport de force. L’un des arguments est que la lutte « pour » le copyright est sans fin, sera toujours perdue techniquement et conduira à des « ripostes » de plus en plus dangereuses pour la démocratie. Mais ça n’est vrai à chaque instant que s’il y a de tels acteurs opportunistes qui provoquent un effet de masse avec leur solution.
Sarkozy répète : Hadopi, ça marche, le piratage diminue, car les gens ne sont plus sur le P2P. Au-delà de l’argument philosophique, la réponse la plus fréquente (chez des gens pourtant très bien) est : mais non, ça ne marche pas, les gens sont simplement passés sur P2P où ils sont fliqués au direct download où ils sont tranquilles. Le gros bâton ajoute de l’insécurité juridique et démocratique, mais ne sert en pratique à rien, parce que de gros acteurs opportunistes flinguent l’effet du bâton. Oui : par opportunisme. Mais en pratique, ce sont bien eux qui permettent de répéter que le flicage ne marche pas.
Parce que maintenant, le P2P crypté et anonymisé, super super, mais qui, quoi, comment ? Ça fait longtemps qu’on en parle, mais à part parler… Et si on se réjouit à chaque fois qu’un acteur idéologiquement impur se fait chopper par les flics, je ne vois pas quels informaticiens vont ouvertement se mettre à diffuser des logiciels qui mènent leur créateur tout droit en prison.