provinceorstate:washington

  • CADTM - Pourquoi il est possible de traduire en justice la Banque mondiale
    http://www.cadtm.org/Pourquoi-il-est-possible-de,2344

    Intervention d’Éric Toussaint, président du CADTM Belgique à l’occasion d’une journée consacrée à l’audit de la dette de la République démocratique du Congo (RDC), au sénat belge.

    Est-il possible de traduire la Banque mondiale en justice ?

    Contrairement à une idée répandue, la Banque mondiale ne bénéficie pas en tant qu’institution, en tant que personne morale, d’une immunité. La section 3 de l’article VII de sa charte (articles of agreement) prévoit explicitement que la Banque peut être traduite en justice sous certaines conditions. La Banque peut être jugée notamment devant une instance de justice nationale dans les pays où elle dispose d’une représentation et/ou dans un pays où elle a émis des titres |1|.

    Cette possibilité de poursuivre la Banque en justice a été prévue dès la fondation de la Banque en 1944 et cela n’a pas été modifié jusqu’à présent pour la simple et bonne raison que la Banque finance les prêts qu’elle accorde à ses membres (pays-membres) en recourant à des emprunts (via l’émission de titres -bonds-) sur les marchés financiers. A l’origine, ces titres étaient acquis par des grandes banques privées principalement nord-américaines. Maintenant, d’autres institutions, y compris des fonds de pension et des syndicats, en font aussi l’acquisition.

    Les pays qui ont fondé la Banque mondiale ont considéré qu’ils n’arriveraient pas à vendre des titres de la Banque s’ils ne garantissaient pas aux acheteurs qu’ils pourraient se retourner contre elle en cas de faut de paiement. C’est pour cela qu’il y a une différence fondamentale entre le statut de la Banque et celui du FMI du point de vue de l’immunité. La Banque n’en bénéficie pas car elle recourt aux services des banquiers et des marchés financiers en général. Aucun banquier ne ferait crédit à la Banque mondiale si elle bénéficiait de l’immunité. Par contre, le FMI peut disposer de l’immunité car il finance lui-même ses prêts à partir des quotes-parts versées par ses membres. Si l’immunité n’est pas accordée à la Banque mondiale, ce n’est pas pour des raisons humanitaires, c’est pour offrir des garanties aux bailleurs de fonds.

    Il est donc parfaitement possible de porter plainte contre la Banque dans les nombreux pays (près de 100) où elle dispose de bureaux. C’est possible à Djakarta ou à Dili, capitale du Timor oriental, tout comme à Kinshasa, à Bruxelles, à Moscou ou à Washington car la Banque dispose d’une représentation dans ces pays et dans bien d’autres.

    #Banque_mondiale #FMI #dette #néo-colonialisme

  • Seoud yuanisé ou l’empire en péril
    http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2017/10/seoud-yuanise-ou-l-empire-en-peril.html

    Il est de ces répétitions de l’Histoire... Il y a plus de deux ans - sous le titre Pétrodollar : le début de la fin ? - nous écrivions un billet prémonitoire qui n’a pas pris une ride : A Washington, on doit beaucoup écouter les Doors en ce moment : This...

  • Les dessous de l’opération mains propres en cours chez Airbus

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/10/13/les-dessous-de-l-operation-mains-propres-en-cours-chez-airbus_5200278_3234.h

    Sous le coup de plusieurs enquêtes anticorruption, l’avionneur européen apparaît fragilisé comme jamais. Pour expliquer ces turbulences, les regards se tournent vers les Etats-Unis.

    Un petit dessin, juste un petit dessin, mais qui en dit tant… Une main anonyme a eu le courage de l’afficher dans un couloir des locaux d’Airbus à Suresnes (Hauts-de-Seine), le dernier bastion parisien du groupe, dont les équipes seront bientôt transférées à Toulouse. Il met en scène un chien aux vagues airs de Snoopy. Assis à son bureau, l’animal à la grosse truffe noire s’apprête à prendre un café. Il sourit béatement, inconscient du danger qui menace : des flammes dévorent la pièce et vont bientôt le consumer.

    Airbus en feu ? Qui pourrait le croire ? Comment imaginer que le joyau européen de l’aéronautique et de la défense, cité en modèle par tous les présidents de la République française depuis sa création en 2000 sous le nom d’EADS, puisse être en danger ? En janvier 2011, délaissant les salons de l’Elysée, Nicolas Sarkozy avait même choisi de présenter ses vœux aux forces économiques du pays depuis l’usine d’assemblage de l’A380, à Blagnac (Haute-Garonne), dans la banlieue toulousaine. « Vous faites les meilleurs avions du monde, je l’ai encore dit à Barack Obama il y a quelques jours », avait-il lancé, menton en l’air, défiant Boeing, donc les Etats-Unis.

    L’heure n’est plus aux rodomontades. Certes, en cet automne 2017, les chaînes du constructeur tournent à plein, fortes de huit années de commandes. Et l’action Airbus flirte avec les 80 euros, alors qu’elle n’en valait que 54 il y a un an. Ces chiffres rassurent les fonds d’investissement et les petits porteurs, qui auraient mauvais jeu de se plaindre. Mais combien de temps cela va-t-il durer ? Derrière une vitrine flatteuse, Airbus affronte une sacrée « shit storm », selon le terme choisi par l’un des propres avocats du groupe. En français : une « tempête d’emmerdements ».

    Le groupe « s’autodénonce »

    Plantons le décor : des enquêtes anticorruption, anciennes comme récentes, lancées dans plusieurs pays, qui fragilisent le géant aéronautique (67 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 134 000 salariés en 2016) ; des révélations dans la presse, notamment dans les colonnes de Mediapart et d’Intelligence Online ; des équipes commerciales démotivées et en ordre dispersé ; des pouvoirs de plus en plus concentrés entre les mains du PDG allemand, Tom Enders, qui se livre à une interminable guerre des chefs. L’homme, considéré en interne comme un autocrate, a éliminé de son état-major plusieurs figures historiques françaises, comme Marwan Lahoud, l’ancien responsable de la stratégie du groupe, et dilué les responsabilités de son numéro 2, Fabrice Brégier. Et puis, aux aguets, il y a les Etats-Unis, qui ne se contentent pas d’observer les déboires du groupe européen. Comme Le Monde a pu l’établir, ils sont l’un des protagonistes majeurs de la « shit storm ».

    « Nous sommes face à une affaire d’Etat qui touche aux questions de souveraineté nationale de plusieurs Etats européens. N’oubliez pas qu’Airbus est aussi un acteur de la défense », évalue en connaisseur, Alain Juillet, l’ancien directeur du renseignement de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Une affaire d’Etat ? Les précautions prises par nombre de nos interlocuteurs le laissent penser : rencontres dans des squares, informateurs qui s’assoient sur leur téléphone pour « être sûr [s] de ne pas être écouté [s] »… En tout cas, « la crise est durable, confie un membre du conseil d’administration. Il faut mettre un casque lourd et s’armer de patience. » Afin d’éviter une mauvaise chute en Bourse, où 74 % du capital d’Airbus est coté, l’urgence, on l’a compris à Toulouse, est de régler le dossier corruption, de loin le plus épineux. Jusqu’à maintenant, l’industriel a échappé à une condamnation, en dépit de plusieurs enquêtes ouvertes. Mais l’étau se resserre depuis un an avec le lancement de nouvelles procédures.

    Concernant ces faits, rappelons la version officielle, dont l’avionneur ne démord pas. Au printemps 2016, à l’issue d’un audit interne lancé deux ans plus tôt, Tom Enders et John Harrison, le directeur juridique du groupe, sont allés se confesser – « spontanément », insiste le groupe – à l’UK Export Finance (UKEF), l’agence britannique de crédits à l’exportation. Ils avouent ne pas avoir mentionné la présence d’intermédiaires lors de la négociation de contrats à l’étranger. Pudiquement appelés, dans le jargon des affaires, des « business partners » ou des « consultants tiers », les intermédiaires ne sont pas tous des porteurs de valises. « Certains sont traducteurs ou vendent leurs réseaux locaux », précise un ancien manageur. Avoir recours à leurs services est autorisé à condition qu’ils soient identifiés et que leur rémunération soit traçable. Ne pas les déclarer est une faute au regard du droit britannique. Pourtant, rien ne dit qu’il ne s’agit pas, en l’occurence, d’une simple négligence. Après consultation et accord du conseil d’administration, la direction d’Airbus se dénonce également auprès du Serious Fraud Office (SFO), l’agence britannique de lutte contre la corruption.

    Des pratiques commerciales passées au crible

    D’après les informations du Monde, le caractère spontané de cette opération mains propres est sujet à interrogations. Une première question tombe sous le sens : pourquoi avoir attendu près de vingt-quatre mois entre l’audit et l’autodénonciation ? Qu’est-ce qui déclenche, en 2016, cet accès de vertu ? En matière de guerre économique, comme dans tout bon roman d’espionnage, il faut toujours se demander à qui profite le crime. Qui avait intérêt à ce qu’Airbus perde ainsi de son lustre en admettant d’avoir omis de mentionner des intermédiaires ? Qui, si ce n’est Boeing, son grand rival ?

    En réalité, le tournant de l’histoire a lieu en juin 2015, quand l’aile droite du Congrès américain interrompt la mission de l’Export-Import Bank of the United States (Ex-Im), une agence fédérale qui soutient financièrement les entreprises exportatrices américaines. La majorité républicaine lui reproche d’être une entrave au libre marché et de favoriser un capitalisme de copinage. Surnommée « la banque de Boeing », Ex-Im se porte garant sur environ 15 % des ventes d’avions du constructeur. « Si les Etats-Unis n’ont pas d’agence de crédit à l’export, (…) nous ne pourrons plus concurrencer les pays qui en ont une. (…) Cela veut dire des suppressions d’emplois, de la perte de compétitivité », s’enflamme, en octobre 2015, le nouveau patron de Boeing, Dennis Muilenburg, lors de sa première apparition à la télévision, sur CBS News.

    Impensable pour Washington de voir Airbus distancer son champion de Seattle. Le gel des aides d’Ex-Im déséquilibre la compétition. Le groupe européen, l’éternel concurrent, doit être freiné. Selon une source proche de l’enquête, les services américains procèdent alors à un examen minutieux des pratiques commerciales d’Airbus afin d’y dénicher des faits litigieux, puis transmettent au ministère américain de la justice (DoJ) un dossier à charge. Le DoJ aurait ensuite averti Airbus qu’il avait en sa possession des éléments susceptibles de déclencher l’ouverture d’une enquête préliminaire.

    « Scénario catastrophe »

    De quelles affaires s’agissait-il ? « Les services américains sont bien au courant du business qui se fait avec les pays du Golfe, avance cette source. C’est là qu’ils ont dû chercher. » L’hypothèse selon laquelle Airbus s’est dénoncé aux Britanniques sous la pression des Etats-Unis – et non par brusque besoin de se « confesser » – est étayée par une note officielle des services du ministère français des finances, à laquelle Le Monde a eu accès. Daté du 2 février 2017 et intitulé « Risque de procédure judiciaire américaine à l’encontre du groupe Airbus », ce document résume les événements passés et en cours à l’attention du ministre de l’époque, Michel Sapin. Pour Bercy, l’affaire dont se serait emparé le DoJ concernerait « la cession au fonds d’investissement américain KKR de l’activité électronique de défense d’Airbus Group », en mars 2016. La justice américaine se sent donc en droit d’intervenir au titre du Foreign Corrupt Practices Act (FCPA), sa législation anticorruption.

    FCPA… Ces quatre lettres sont le pire cauchemar des multinationales. Une « bombe atomique économique », pour les spécialistes de l’éthique et des règles de conformité. Au nom de cette loi extraterritoriale, le DoJ a déjà sanctionné plusieurs groupes français : 285 millions d’euros d’amende pour Technip en 2010, 630 millions pour Alstom en 2014. « Les entreprises européennes sont victimes d’un véritable impérialisme juridique. Les Américains utilisent le droit pour détruire leurs concurrents », tempête Pierre Lellouche, ancien député (LR) de Paris et auteur d’un rapport d’information sur l’extraterritorialité de la loi américaine publié en 2016 avec la socialiste Karine Berger. Le mode opératoire est chaque fois identique. Le DoJ envoie un courrier au PDG de la société soupçonnée de corruption et lui donne le choix : soit l’entreprise plaide coupable au pénal, ce qui l’expose à l’exclusion des marchés publics, soit elle s’engage, via une transaction (baptisée « deferred prosecution agreement »), à lancer un audit interne des procédures et des contrats signés depuis dix ans. A la remise du rapport, le procureur fixe le montant de l’amende à payer pour éviter les poursuites pénales.

    « Voulant éviter ce scénario catastrophe, Airbus a pesé les risques. Quitte à faire l’objet d’une enquête, le constructeur a jugé moins dangereux de se dénoncer auprès des Britanniques que des Américains », reprend notre source. Un pari risqué, mais pas impossible. Risqué, car la règle de droit selon laquelle nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits, ne s’applique pas systématiquement à l’international. Sur ce point, les spécialistes ne sont pas d’accord. Dans leur rapport, Pierre Lellouche et Karine Berger précisent que les autorités américaines peuvent, dans le cadre d’une coopération internationale, renoncer à poursuivre quand une autre juridiction l’a fait, en l’occurrence en Grande-Bretagne. Mais c’est du cas par cas. Cette hypothèse est ici plausible puisque, selon nos informations, le DoJ dispose d’un officier de liaison au sein de l’agence britannique. Avec Londres, Washington se sent en confiance.

    Réactions en chaîne

    La démarche « vertueuse » d’Airbus censée circonscrire les dégâts a provoqué une série de réactions en chaîne que le fabricant n’avait certainement pas anticipée. Début mai 2016, une conférence téléphonique est organisée par l’UKEF pour informer les deux partenaires européens qui assurent avec lui – et solidairement– les contrats à l’exportation du groupe aéronautique, la Coface pour la France et Euler Hermes pour l’Allemagne. Lors de cette réunion-clé, UKEF mentionne les deux contrats litigieux présentés par Airbus, dont l’un implique Turkish Airlines. Les organismes d’assurance-crédit évoquent la possibilité de suspendre les aides accordées au constructeur, une décision lourde qui sera annoncée quatre mois plus tard, en septembre. Airbus, le joyau Airbus, est ainsi placé pour la première fois de son histoire « en vigilance renforcée », donc en situation de faiblesse. Boeing commence à respirer.

    Au cours de la même conférence téléphonique, les échanges portent aussi sur les éventuelles suites judiciaires à donner à l’affaire. Aux yeux de l’UKEF, c’est réglé : le Serious Fraud Office est sur le dossier. De leur côté, la Coface et Euler Hermes débattent avec leurs tutelles – la direction générale du Trésor (DGT) pour la première et le BMWI, le ministère allemand de l’économie, pour le second – qui participent aux entretiens. Faut-il aller en justice ? Il y a un hic : contrairement à l’UKEF, ni la Coface ni Euler Hermes ne demandent à Airbus de déclarer leurs intermédiaires. Difficile, dans ces conditions, de poursuivre le groupe pour avoir omis de le faire.

    Les Allemands tranchent. Selon nos informations, un procureur fédéral a été saisi du dossier outre-Rhin. A Paris, on s’interroge : faut-il ou non faire jouer l’article 40 du code de procédure pénal, qui impose à un fonctionnaire d’avertir le procureur de la République de tout crime ou délit dont il a connaissance ? Certains plaident pour l’inaction, de peur de gêner davantage le champion aéronautique. D’autres, fidèles à l’adage selon lequel « Le bruit sec d’un parapluie qui s’ouvre est préférable au bruit sourd d’une carrière qui se brise », incitent à agir.

    « On se croirait dans “La Firme” »

    Le calendrier va jouer en faveur de ces derniers. Nous sommes alors début juin 2016, et la loi Sapin 2, qui renforce les mesures anticorruption en France, arrive en débat à l’Assemblée nationale : « Il était hors de question, en ce qui me concerne, de ne pas donner suite au dossier Airbus. J’ai donc demandé la plus grande fermeté », assure aujourd’hui l’ancien ministre de l’économie, Michel Sapin. Des instructions sont données. En juin 2016, le parquet national financier (PNF) est saisi. Signe de la gravité de l’affaire : pour la première fois depuis la création du PNF, en 2013, la lettre qu’il reçoit est signée par la directrice générale du Trésor, Odile Renaud-Basso elle-même, et non, comme c’est d’ordinaire le cas, par un membre de son équipe. Dans la foulée, le PNF ouvre une enquête préliminaire pour « corruption d’agents publics à l’étranger, blanchiment, abus de biens sociaux, faux et usage de faux ».

    Les investigations remontent jusqu’en 2005 et s’intéressent aux montages financiers de dizaines de contrats. Elles sont menées conjointement avec le SFO britannique, qui dispose d’une quinzaine d’enquêteurs contre un seul au PNF – et encore, pas à plein temps. Les échanges de documents passent par une plate-forme cryptée. Ultime précaution : l’enquête est inscrite sous un nom de code dans Cassiopée, le fichier interne des magistrats du PNF qui répertorie les procédures en cours.

    Chez Airbus, les avocats et les auditeurs associés aux investigations ont pris leurs quartiers. « Ils sont la boîte », soupire un cadre. A Toulouse comme à Suresnes, ils ont leurs propres bureaux, stores fermés, quand ils n’occupent pas un plateau entier. « On a l’impression de ne plus être chez nous. Tous ces costumes-cravates qui épluchent nos contrats et dressent les profils de nos intermédiaires… On se croirait dans La Firme [le film de Sydney Pollack]. » Les rôles sont répartis : les cabinets Clifford Chance et Dechert œuvrent pour le SFO et le PNF. Hughes Hubbard & Reed et Forensic Risk Alliance travaillent pour Airbus. Les consultants de PriceWaterHouseCoopers (PWC), eux, finalisent leur rapport destiné aux trois agences d’assurance-crédit, afin d’évaluer si les nouvelles procédures mises en place respectent les règles du jeu. Il en va du rétablissement des garanties à l’exportation.

    Risques d’ingérence

    Pour faciliter la collecte des données, les salariés doivent remettre leurs ordinateurs, leurs téléphones, leurs clés USB et certains de leurs dossiers. Plus d’un milliard de pages seraient ainsi en cours d’analyse. « Un jour, témoigne un employé, ils sont venus dans mon bureau en mon absence, et ont pris mon PC. D’habitude, ils préviennent avant. Ils me soupçonnaient de vouloir faire disparaître des documents. Il y a une menace diffuse. On est à la limite du harcèlement moral. » Quelques-uns arrivent à en plaisanter, se moquent de « Babel et Bobard », surnom donné en interne à Hughes Hubbard & Reed. Mais la plupart vivent dans la peur. Du blâme, du licenciement, de l’entretien à venir. « Certains collègues ont été entendus dix fois. Ces interrogatoires sont flippants. Sans parler des problèmes de sécurité : des cabinets anglo-saxons ont accès à nos secrets commerciaux, à notre réseau international et à notre stratégie », s’alarme un cadre.

    Les services du ministère français de l’économie partagent ces inquiétudes. La note que Le Monde s’est procurée indique qu’une partie des informations collectées par les avocats et les consultants a été transmise aux agences de crédit à l’export et à PWC « sans système de cryptage ou de protection ». Les risques d’ingérence sont en tout cas assez sérieux pour que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) se soit emparée du sujet.

    Outre les failles de sécurité, c’est le statut même des avocats dans le droit américain qui pose problème. « Aux Etats-Unis, ce sont des officers of the court. Ils ne peuvent pas mentir à un juge ni à un procureur. Dans le cadre d’un audit en entreprise, ils sont tenus, s’ils sont interrogés, de révéler les infractions mises au jour, explique le bâtonnier Paul-Albert Iweins, avocat associé au cabinet Taylor Wessing. L’avocat français ou allemand, lui, est tenu au secret professionnel. »

    Interrogé sur de possibles fuites outre-Atlantique dont Boeing pourrait profiter, Airbus brandit la loi de blocage de 1968, qui interdit aux entreprises basées en France de communiquer des renseignements économiques stratégiques à des autorités étrangères. « C’est la défense classique des cabinets américains, sourit Me Iweins. La loi de blocage, je ne l’ai jamais vue fonctionner efficacement sur ce type de dossiers. Elle n’a pas empêché les investigations chez Alstom ou dans l’affaire BNP Paribas. » Cette thèse d’une possible emprise américaine alimente d’autant plus la paranoïa que Tom Enders a placé, en 2016, à la tête de la recherche d’Airbus Paul Eremenko, un ancien de Google et de Motorola, mais aussi de la Darpa, l’agence de recherche du Pentagone.

    Une addition en milliards d’euros

    Une chose est sûre : le coût de l’opération mains propres va se chiffrer en milliards. Faisons l’addition : l’amende à venir (entre 1 et 3 milliards d’euros, selon un connaisseur du dossier), les honoraires des avocats (au moins 60 millions rien qu’en 2016) et des consultants (1 million par mois pour PWC), les « golden parachutes » des managers écartés, sans oublier la suppression temporaire des garanties publiques à l’exportation, qui oblige Airbus à piocher dans sa trésorerie.

    Surtout, l’avionneur a mis à mal l’un de ses actifs les plus stratégiques : son réseau d’intermédiaires. Chez Airbus, les intermédiaires étaient la chasse gardée de Jean-Paul Gut, puis de Marwan Lahoud, au sein du Strategy and Marketing Organisation (SMO). Il était fréquent, témoigne un ancien, d’y entendre ce proverbe libanais : « Le vrai commerce, c’est vendre quelque chose que vous n’avez pas à quelqu’un qui n’en veut pas ». Surnommé le « bullshit castle » (le « château des conneries ») par Tom Enders, qui le rend responsable des turbulences actuelles, le SMO a été démantelé en 2016. L’ensemble des « business partners » – les intermédiaires, une centaine environ – ne sont plus payés depuis le lancement de l’audit interne, il y a trois ans. Remerciés sans ménagement, plusieurs ont saisi la justice.

    La tension monte. Dans un mail daté du 1er juillet 2017, que Le Monde a pu consulter, John Harrison, le directeur juridique, demande aux salariés d’Airbus en poste à l’étranger d’être prudents, car certains intermédiaires, furieux d’avoir été lésés, représentent désormais pour eux « une menace directe ». « Tout ce bordel pénalise la recherche de nouveaux contrats. Aujourd’hui, le carnet de commandes est plein, mais dans cinq ans ? », fulmine un commercial. La DGSE non plus n’y trouve pas son compte, car parmi les intermédiaires malmenés figurent plusieurs de ses agents.

    A Paris et à Berlin, les Etats brillent par leur silence. Depuis que Tom Enders a réorganisé le groupe, en 2013, pour renforcer son pouvoir, l’Allemagne et la France, pourtant actionnaires à hauteur de 11 % chacune du capital du constructeur, n’ont plus de représentant au conseil d’administration. « Demander des informations ? Convoquer Tom Enders ? Vous plaisantez ! Ce monsieur répond quand il le souhaite », témoigne un ancien membre d’un cabinet ministériel. Sollicité, l’Elysée n’a pas souhaité répondre à nos questions. Pour le moment, le PDG allemand, qui a le soutien de son conseil d’administration, tient bon. Dans une lettre du 6 octobre, adressée aux 134 000 salariés du groupe, il prévient que « le processus en cours sera long » et que « de sérieuses conséquences ne sont pas à exclure », avant de conclure par un royal « Keep calm and carry on » (« Restez calmes et continuez »).

    Les Américains peuvent sourire. Airbus est affaibli. Et Boeing bientôt réconforté : la banque Ex-Im devrait de nouveau l’épauler d’ici à la fin octobre.

  • Tsunami carried a million sea creatures from Japan to US west coast | World news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2017/sep/29/tsunami-carried-million-sea-creatures-from-japan-to-us-west-coast?CMP=f

    The deadly tsunami that struck north-east Japan in 2011 has carried almost 300 species of sea life thousands of miles across the Pacific Ocean to the west coast of the United States.

    In what experts are calling the longest maritime migration ever recorded, an estimated one million creatures – including crustaceans, sea slugs and sea worms – made the 4,800-mile (7,725km) journey on a flotilla of tsunami debris.

    “This has turned out to be one of the biggest unplanned natural experiments in marine biology – perhaps in history,” said John Chapman, an expert at Oregon State University who co-authored a study of the creatures published this week in the journal Science.

    The towering tsunami, triggered by a 9.0 magnitude earthquake on the afternoon of 11 March 2011, generated five million tonnes of debris from the three prefectures of Iwate, Miyagi and Fukushima.

    About 70% sank quickly to the ocean floor, according to experts, but countless buoys, docks, boats and other items with buoyancy were swept out to sea.

    Between June 2012 and February this year 289 Japanese species attached to 600 pieces of debris washed up on beaches in the states of Washington, Oregon, California, Alaska and Hawaii, as well as in the Canadian province of British Columbia, according to the study.

    #tsunami #biologie_marine

    Comment le tsunami a provoqué une migration marine massive
    https://www.courrierinternational.com/article/environnement-comment-le-tsunami-provoque-une-migration-marin

  • #Syrie : les véritables objectifs du raid israélien contre Masyaf
    https://www.mediapart.fr/journal/international/100917/syrie-les-veritables-objectifs-du-raid-israelien-contre-masyaf

    En frappant jeudi dernier une usine de production de missiles sol-sol en territoire syrien – et non un centre de production d’armes chimiques –, #Israël a délivré un avertissement militaire à Damas et au Hezbollah, mais aussi un message à Moscou et Washington : il n’y aura pas de retour à la paix en Syrie si les intérêts de sécurité israéliens ne sont pas pris en compte.

    #International

  • Trump and Putin are the real targets of Israel’s alleged strike in Syria -

    Exceptional strike, attributed to Israel, signals Netanyahu can disrupt a ceasefire in Syria if Israel’s security interests are ignored ■ Incident comes amid anti-Hezbollah war game

    Amos Harel Sep 08, 2017
    read more: http://www.haaretz.com/israel-news/1.811078

    The weapons manufacturing plant that occurred early Thursday morning in western Syria is a site clearly identified with the regime of Syrian President Bashar Assad. The exceptional attack, which foreign media are attributing to the Israel Air Force, appears to be a message to the world powers that maintain a prominent aerial presence in the area. Over the past two years, Russia has invested huge efforts in saving and rehabilitating the Syrian president.
    The bombing is not routine, either in its target or its timing. In an interview with Haaretz last month, outgoing air force chief Amir Eshel said that over the past five years, the air force had launched attacks on the northern military theater and on other fronts.
    But most of these forays were designed to quell efforts to strengthen Hezbollah and other terrorist and guerrilla groups. This time, according to Syrian reports, the target was a government one – a missile production facility run by the Assad regime – rather than another Hezbollah weapons convoy destined for Lebanon. 
    >> Analysis: Israel Just Shot Itself in the Foot
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    Over the past year, senior Israelis have highlighted their concerns following the wide steps taken by the Iranians to try and enlarge and upgrade the supply of precision missiles in Hezbollah’s possession. Prime Minister Benjamin Netanyahu, Defense Minister Avigdor Lieberman, Israel Defense Forces Chief of Staff Lt. Gen. Gadi Eisenkot and Military Intelligence chief Maj. Gen. Herzl Halevi have all made reference to this in public appearances. 
    For several years now, Hezbollah has maintained a huge weapons arsenal, containing between 100,000 and 130,000 missiles and rockets (according to various estimates). If the proportion of precision missiles is increased and their precision improved, that could enable the organization to inflict more devastating damage to the Israeli home front in a war.
    Israel and Syria: Get all updates
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    In accordance with its declared policy, Israel is acting to prevent Hezbollah improving the quality of its weapons. The chaos the Syrian civil war has caused, during which serious damage has been inflicted on the capabilities of Assad’s army, has seemingly made this easier for Israel. Syria has for years been a no-man’s-land that no one has controlled. That changed with the arrival of the Russians two years ago. 
    According to foreign media, the deployment of Russian squadrons in northwest Syria since September 2015 hasn’t entirely halted the Israeli attacks. But the strategic reality has become more complicated. The prime Russian interest is the survival of the Assad regime. For Moscow, it is important to show that the regime is stable and that Russia is the party dictating what takes place in Syria. The attack on the facility – the Syrian Scientific Researchers Center – undermines that image, and could concern the Russians.
    skip - Shehab News Agency tweet

    The timing of the action attributed to Israel is sensitive. At the end of July, in a Russia-led effort, the Assad regime reached a partial cease-fire with Syrian rebel groups. Although the fighting has continued in various regions, its intensity has declined in many places. The United States, whose interest in Syria has been on the decline, acceded to the Russian initiative. 
    Washington and Moscow also failed to heed Israeli protests that the agreement to reduce friction in southern Syria failed to require Iran and allied militias to steer clear of the Golan Heights.
    Consequently, the attack attributed to Israel – the first to be reported since the agreement was reached – may be interpreted as an Israeli signal of sorts to the world powers: You still need to take our security interests into account; we’re capable of disrupting the process of a future settlement in Syria if you insist on leaving us out of the picture. 
    Since the attacks attributed to Israel began in January 2012, the Assad regime has shown restraint in the vast majority of cases, other than in one incident in March this year when missiles were fired at Israeli planes after an attack near the town of Palmyra in eastern Syria. One missile was intercepted by an Arrow missile over Israel.
    At first, the Syrian regime totally ignored most of the attacks. At later stages, it would accuse Israel and sometimes even threaten a response, but it didn’t follow through. The reason is clear: The damage sustained by the regime from the responses was marginal compared to the harm to civilians in the civil war, and the last thing President Bashar Assad wanted was to drag Israel into the war and tip the balance in the rebels’ favor.
    Israel will have to see how recent developments are received in Moscow, Washington and Tehran. The response won’t necessarily come immediately.

    Syrian President Bashar Assad and Russian President Vladimir Putin meeting in Moscow, October 2015.AP
    Russia is not hostile to Israel but, above all, it looks after itself and Assad. The Russians will also take the consequences on countries in other areas into account, as well as its tangled relations with the United States – which has been acting as a present-absent party in the Middle East for a long time now.
    This comes against the backdrop, beginning Tuesday this week, of a large Israeli military exercise based on a war scenario with Hezbollah. In fact, Israel is taking pains to declare that the exercise was planned nearly a year in advance and that it has no warlike intentions. But the fact that the exercise was carried out has raised the anxiety threshold among Hezbollah’s leaders.
    Al-Manar, the Hezbollah television station, declared Wednesday that Hezbollah isn’t worried about a war. That’s very inaccurate. To a great extent, Hezbollah, like Israel, is worried about a war and would prefer to avoid one – but in the Middle East things sometimes happen when you don’t exactly intend them.
    The early morning attack came exactly 10 years and a day after the bombing of the North Korean nuclear facility in eastern Syria, which U.S. President George W. Bush and others attributed to Israel. Last time (and then too, by the way, an attack came during a major exercise by the air force) a war was averted. That’s the hope this time too.

  • Vu de Russie : Moscou sort gagnante de la crise des missiles entre l’Ukraine et la Corée du Nord
    https://www.lecourrierderussie.com/international/2017/08/moscou-missiles-coree-nord-ukraine


    Le président ukrainien Petro Porochenko s’est empressé de qualifier d’absurdes les accusations concernant la vente de moteurs de missiles à la Corée du Nord.
    Crédits : Wikimedia

    Moscou a reçu un cadeau précieux : le scandale autour des moteurs de missiles nord-coréens produits en Ukraine ne cesse de prendre de l’ampleur.

    Lundi 14 août, le New York Times a annoncé, citations d’experts et des services spéciaux à l’appui, que la Corée du Nord pourrait avoir acheté des moteurs de missiles ukrainiens sur le marché noir, qui lui auraient permis de mener des tirs réussis.

    Le raisonnement est simple : le chaos règne en Ukraine et les autorités ne contrôlent pas la situation dans le pays ; estimons-nous heureux qu’elles aient fait sortir à temps du territoire les armements nucléaires à l’époque.

    Kiev, naturellement, nie tout en bloc et essaye de rejeter la faute sur Moscou. Mais le Kremlin a reçu un atout qui, pour l’heure, est imparable. Le département d’État américain a même été contraint de reconnaître, dans une déclaration officielle, que ces accusations devaient être attentivement étudiées. D’autant plus qu’elles émanent de la presse américaine, dont les positions sont connues [sur le dossier russo-ukrainien, ndlr]. Même si, bien entendu, Washington fait totalement confiance à ses amis ukrainiens.

    La Russie a, quant à elle, joué un coup très simple : les célèbres auteurs de canulars téléphoniques russes Vovan et Lexus ont contacté le directeur de l’usine ukrainienne Ioujmach [qui produit les moteurs, ndlr] et lui ont demandé, au nom d’Oleksandr Tourtchynov, secrétaire du Conseil de sécurité et de défense ukrainien, comment des moteurs de missiles s’étaient retrouvés en Corée du Nord. Celui-ci leur a répondu que son entreprise n’y était pour rien mais que, peut-être, leurs collègues du Bureau d’études Ioujnoïe [établissement ukrainien consacré à la conception de satellites, de lanceurs et de missiles balistiques intercontinentaux, ndlr] en avaient livré via la Chine, avec laquelle ils coopèrent depuis longtemps. L’enregistrement a été diffusé à la télévision fédérale russe, prouvant une fois de plus de quel bord politique les deux humoristes font partie.

    Quoi qu’il en soit, les répercussions politiques sont évidentes. Regardez comme l’Ukraine fait un bon allié des États-Unis : elle va jusqu’à armer un de leurs principaux ennemis. Et vous, les États-Unis, vous essayez encore de lui vendre vos armes, alors qu’elles pourraient elles aussi se retrouver sur le marché noir et être achetées par des terroristes.

    Encore une fois, tout ceci tombe très à propos dans la perspective des négociations russo-américaines sur l’Ukraine. Une rencontre doit justement bientôt avoir lieu entre les représentants spéciaux russe et américain en Ukraine, Kurt Volker et Vladislav Sourkov. Les Russes pourront y user d’un argument de poids : contrairement aux jeunes démocraties, eux sont des partenaires fiables.

  • Deux psychologues seront jugés pour les méthodes de torture de la CIA après le 11-Septembre

    http://abonnes.lemonde.fr/ameriques/article/2017/08/08/deux-psychologues-seront-juges-pour-les-methodes-de-torture-de-la-ci

    James Mitchell et Bruce Jessen avaient encouragé l’utilisation de méthodes de torture comme la simulation de noyade, la faim ou le fait d’attacher les détenus dans des positions douloureuses.

    Deux psychologues qui ont aidé à concevoir le programme d’interrogatoire de la CIA après le 11-Septembre seront jugés en septembre pour avoir encouragé l’utilisation de méthodes de torture comme la simulation de noyade (waterboarding), la faim ou le fait d’attacher les détenus dans des positions douloureuses. Un tribunal fédéral de l’Etat de Washington a autorisé lundi 7 août la tenue d’un procès au nom de trois anciens prisonniers, dont l’un est mort dans une prison de la CIA à la suite d’interrogatoires particulièrement violents.

    Ce procès mené par l’ACLU, la grande organisation américaine de défense des libertés, sera le premier sur les méthodes de torture utilisées par les autorités américaines dans la « guerre contre la terreur ». Le tribunal a rejeté les tentatives du gouvernement américain d’obtenir un règlement négocié pour empêcher un procès public, arguant de la nécessité de protéger des renseignements classifiés.

    Les deux psychologues, James Mitchell et Bruce Jessen, avaient été recrutés par la CIA en 2002 pour concevoir et aider à mener des interrogatoires sur des suspects capturés en Afghanistan et ailleurs. Les deux hommes ont reçu un montant de 80 millions de dollars (68 millions d’euros) pour leur travail, notamment les interrogatoires de Khalid Cheikh Mohammed, le cerveau des attentats du 11-Septembre, et d’Abou Zoubaydah, un autre haut responsable d’Al-Qaida.

  • Nuclear History X | Grégoire Vilanova
    http://jefklak.org/?p=3980

    Début mai 2017, un tunnel rempli de déchets radioactifs s’est effondré sur le site de Hanford, dans l’État de Washington, à 275 km de Seattle. Depuis 1943, les réacteurs nucléaires et les usines de retraitement de ce complexe ont généré soixante tonnes de plutonium, équipant les deux tiers de l’arsenal nucléaire américain. Cette production, extrêmement polluante, a créé d’immenses quantités de déchets chimiques et radiologiques qui empoisonnent encore aujourd’hui les rives du majestueux fleuve Columbia, si bien que ce gigantesque combinat, seize fois plus grand que Paris, où s’agitent aujourd’hui 9 000 décontaminateurs, est considéré comme le plus grand dépotoir nucléaire du continent américain. Source : Jef (...)

  • #Gaz : #Trump veut imposer sa puissance à l’#Europe

    L’approbation du projet de loi par le Sénat américain de nouvelles sanctions contre Moscou augure de la doctrine Trump : faire des USA la plus grande puissance énergétique de la planète.

    Avec la délicatesse d’un éléphant, Washington veut interdire aux entreprises européennes de participer à la construction du nouveau gazoduc #Nord_Stream_2 qui reliera la #Russie à l’#Allemagne. Sans se démonter l’équipe Trump propose, en toute modestie, que l’Europe s’abreuve avec le #gaz_de_schiste américain afin de créer des emplois aux USA et sauver financièrement ses entreprises gazières.


    https://blogs.letemps.ch/laurent-horvath/2017/06/22/gaz-trump-veut-imposer-sa-puissance-a-leurope
    #énergie #gazoduc #USA #Etats-Unis

  • Georges #Corm : « Les pays du #Golfe comme les #Etats-Unis ont armé et entretenu des groupes djihadistes » | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/georges-corm-les-pays-du-golfe-comme-les-etats-unis-ont-arme-et-entretenu-d

    Comment analysez-vous la crise diplomatique actuelle et la mise en quarantaine du #Qatar, accusé de soutenir le « terrorisme » ?

    Georges Corm : Heureusement que le ridicule ne tue pas : depuis la première guerre d’Afghanistan, les pays du Golfe comme les Etats-Unis ont armé et entretenu des groupes de prétendus « djihadistes » qui ont été déployés d’un pays à l’autre, en fonction des intérêts géopolitiques de Washington et de ses alliés. Ceci dit, ce n’est pas la première crise entre l’Arabie Saoudite et le Qatar, qui ont en commun comme doctrine d’Etat le wahhabisme. Et qui ont été ces dernières années en compétition très forte, en particulier depuis les soulèvements arabes de 2011, pour recueillir le fruit du détournement de ces révoltes en soutenant différentes mouvances de l’islam politique. L’influence du Qatar, via notamment ses centres d’études, ses think tanks et sa chaîne de télévision al-Jazeera, a visiblement pris trop d’importance pour une #Arabie_Saoudite qui cherche aujourd’hui, sans aucun complexe, à affirmer son emprise absolue et totale sur les pays arabes et aussi tous les Etats se définissant comme musulmans. Une emprise qui a débuté avec l’envolée des prix du pétrole en 1973, et qui a permis à Riyad de créer toutes les institutions nécessaires à cet effet – Ligue islamique mondiale, Banque islamique de développement, Conférence des Etats islamiques, etc. – qui ont été créé dès l’origine pour être des outils majeurs de lutte contre l’influence de l’URSS et du marxisme dans les rangs des jeunesses musulmanes, arabes ou non arabes de ce que l’on appelait alors le tiers-monde.

    • Quelles peuvent être les conséquences de cette brusque montée en tension pour le Liban ?

      Georges Corm : Pour le moment, heureusement, la scène libanaise demeure relativement gelée. Les services de sécurité, qui travaillent avec le Hezbollah, ont réussi à mettre fin à la vague terroriste qui a touché le pays en 2013, 2014 et 2015. Même les partis politiques financés par l’Arabie Saoudite ne contestent pas le fait que le Hezbollah est une composante importante de la vie politique et sociale libanaise, et nul ne songerait à qualifier ce parti de « terroriste ». D’ailleurs, nous assistons heureusement depuis quelques mois à la disparition de la forte polarisation transcommunautaire de la vie politique libanaise depuis 2005. Il s’agissait des deux grands blocs parlementaires, l’un pro-occidental et pro-saoudien (dit bloc du « 14 mars »), dirigé par la famille Hariri d’un côté, et de l’autre le bloc dit du « 14 mars » anti-impérialiste et pro-résistance libanaise et palestinienne contre l’Etat d’Israël, dit bloc « du 8 mars ». C’est l’approche des élections parlementaires ainsi que l’arrivée du Général Michel Aoun à la présidence de la République à la fin de l’année dernière et celle de Saad Hariri comme premier ministre et allié du président qui a permis la recomposition du paysage politique libanais. Ce qui ne veut pas dire que les problèmes politiques ont disparu, comme l’a prouvé la pénible et très longue période de gestation d’une nouvelle loi électorale en vue d’élections prochaines.

  • A la frontière syro-irakienne, Washington vise Téhéran
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040617/la-frontiere-syro-irakienne-washington-vise-teheran

    Si, dans le dédale des conflits qui ensanglantent le Moyen-Orient, Washington et Téhéran ont un même ennemi, l’Etat islamique, les Américains ne veulent pas que les milices chiites pro-iraniennes se renforcent. Un conflit menace autour du chantier de la route Amman-Bagdad.

    #International #Etats-Unis #Irak #Iran #Syrie

  • L’Amérique de Trump se mesure à Pékin en #mer_de_Chine | Patrick BAERT | #Asie & #Océanie
    http://www.lapresse.ca/international/asie-oceanie/201705/25/01-5101148-lamerique-de-trump-se-mesure-a-pekin-en-mer-de-chine.php

    La limite de 12 milles nautiques (environ 22 km) a une valeur symbolique : elle constitue la largeur maximale des eaux territoriales d’un pays aux termes de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. En pénétrant dans cette zone, Washington ignore de facto les prétentions chinoises sur le récif de Mischief.

    #Chine #Etats-Unis

  • Grèce : les mesures d’austérité appliquées, l’allègement de la dette encore reporté - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/05/23/grece-les-mesures-d-austerite-appliquees-l-allegement-de-la-dette-encore-

    En fait, le pays est au cœur de dissensions qui le dépasse fondamentalement. Si les 19 ministres des Finances de la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) ne sont pas parvenus à s’entendre, c’est parce que l’Allemagne et le FMI sont divisés. Pour le FMI, la dette est insoutenable. L’institution de Washington refuse de prêter au pays tant qu’il n’y a pas, de la part des Européens, des engagements sur des mesures d’allégement de la dette grecque. Ce que refuse l’Allemagne, qui a bien en tête son propre calendrier électoral et les prochaines législatives. Après avoir chargé le peuple grec de tous les maux, tout en expliquant que Berlin payait pour Athènes, la CDU de Merkel peine à faire marche arrière…

    #grèce

  • NE RIEN FAIRE EST VITALE POUR LA SANTÉ

    Un célèbre neuropsychologue explique comment le fait de “ne rien faire” est en fait vitale pour la santé.

    Contrairement aux idées reçues, il est bon pour la santé de ne rien faire même si cela est généralement mal perçu en société, que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle.

    En effet, une étude a été menée qui démontre que lorsque le corps humain ne fait pas d’activité, son cerveau se met en mode ” par défaut ” et fait alors le tri des informations qu’il contient. Cette étape est absolument indispensable pour le neuropsychologue Francis Eustache qui exerce au CHU de Caen.

    De cette façon, il pourra mieux comprendre l’environnement qui l’entoure et pourra mieux composer avec les situations ultérieures qui se présenteront à vous.

    En consultant cette vidéo, vous pourrez avoir la preuve que l’oisiveté n’est pas forcément un vilain défaut et qu’elle est essentielle pour votre cerveau. Conservez là bien sous la main car si on vous fait des reproches, vous aurez de quoi justifier votre choix de ne rien faire et mettre un terme à toute polémique. Désormais, vous pouvez rester allongé (e) sur votre canapé pendant des heures ou prolonger considérablement votre grasse matinée sans culpabiliser !

    https://share2give.eu/un-celebre-neuropsychologue-explique-comment-le-fait-de-ne-rien-faire-est

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    NE CULPABILISEZ PAS DE GLANDER

    Selon le neurochirurgien Caennais Francis Eustache, ne rien faire le dimanche aprèm est une chose absolument vitale pour votre moral, mais aussi pour votre mémoire. Oui, VITALE.

    Le scientifique, qui officie au CHU de Caen, en Normandie et qui travaille principalement sur la mémoire traumatique explique, dans un reportage consacré à l’art de ne rien faire pour France Télévisions, que lorsque l’on ne fait rien, une activité cérébrale vitale se met en place. Ce phénomène, nous l’appelons le « mode par défaut ».

    Le « mode par défaut » désigne ces instants d’oisiveté, faits de voyages de la pensée, ces pensées qui vont et qui viennent, ces mêmes instants qui nous permettent de consolider notre mémoire : « On se tourne vers nos pensées, on se tourne vers des informations récentes, auxquelles on a été confronté. Notre cerveau va permettre de faire en quelque sorte une synthèse entre ces informations nouvelles ou relativement nouvelles et des informations plus anciennes. […] C’est un des temps indispensables à la création de notre autobiographie. Si on n’a pas ces moments, notre autobiographie va manquer de pages, mais surtout une cohérence d’ensemble » explique le neurochirurgien.

    Nous sommes stimulés en permanence par des éléments extérieurs. Constamment sollicités par nos responsabilités personnelles et professionnelles, mais aussi par nos ordinateurs et nos smartphones, nous croulons, parfois sans le savoir, sous un flux astronomique d’informations.

    Et si vous mettiez fin, pour quelques heures seulement, à l’hyperstimulation que vous vivez au quotidien ? Et si, le temps d’un dimanche après-midi, vous fermiez le robinet des informations ? Cette fois, ne culpabilisez plus : c’est pour la bonne cause. Protégez votre « mode par défaut ».

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    QUE FAIT LE CERVEAU QUAND IL NE FAIT RIEN ?

    Même au repos, le cerveau demeure très actif. En fait, il ne s’arrête jamais. Plusieurs régions cérébrales, distantes les unes des autres mais activées de façon synchrone, forment un réseau étendu dont on découvre l’implication dans de nombreuses pathologies neuropsychiatriques comme la maladie d’Alzheimer, la dépression, la schizophrénie, l’autisme.

    Tout commence en novembre 1992 par une découverte fortuite faite par Bharat Biswal, un étudiant ingénieur électricien alors âgé de 25 ans. Voulant se former en biophysique et neurosciences, il se voit proposer un poste dans le département de radiologie de la faculté de médecine du Wisconsin, à Milwaukee (Etats-Unis). Il entreprend alors de réduire le bruit de fond des signaux générés par l’IRM fonctionnelle (IRMf) afin d’améliorer l’interprétation des données recueillies lors de la réalisation d’une tâche motrice.

    « Je ne pouvais travailler que tous les samedis soir car le reste du temps presque tous les scanners étaient pris par les cliniciens. A ma grande surprise, j’ai remarqué la présence d’une forte corrélation entre l’activité des cortex moteurs gauche et droit, alors même que le sujet était parfaitement immobile ! », se souvient Bharat Biswal, aujourd’hui ingénieur biomédical au département de radiologie de la New Jersey Medical School. Il venait de découvrir l’existence d’une activité spontanée, au repos, entre des régions distantes du système moteur qui apparaissent fonctionnellement couplées.

    « Réseau du mode par défaut »

    « D’autres études montreront qu’il existe dans le cerveau au repos, lorsque notre activité cognitive n’est pas dirigée vers un objectif spécifique, une activité cérébrale intense et soutenue dans des régions spatialement éloignées, indique le professeur Francis Eustache, qui dirige l’unité Inserm du laboratoire de neuropsychologie du CHU de Caen. « Ces structures sont fortement connectées sur le plan fonctionnel et forment un réseau caractérisé par la présence de fluctuations synchrones de basse fréquence. »

    Ce réseau est composé de régions du cortex préfrontal en avant et du cortex pariétal en arrière. Dans un article paru en 2001 dans les « Comptes rendus de l’Académie des sciences américaine (PNAS) », Marcus Raichle, professeur de radiologie à la Washington University School of Medicine (Saint Louis, Missouri), l’a baptisé « réseau du mode par défaut » pour signifier qu’il fonctionne même lorsque l’on ne fait rien. Depuis, cet article a été cité 2 595 fois dans la littérature scientifique.

    Le cerveau reste donc actif au repos. Un repos très relatif dans la mesure où « le cerveau, qui représente seulement 2 % de la masse corporelle totale, consomme au repos 20 % de l’énergie du corps. De plus, la réalisation d’une tâche n’exige qu’un faible surcoût d’énergie par rapport à celle consommée par un cerveau au repos : moins de 5 % », indique Marcus Raichle.

    Activités mentales d’introspection

    L’activité au repos du réseau par défaut (RD) présente la particularité de diminuer dès lors que le sujet réalise n’importe quelle tâche cognitive. Autrement dit, le RD se « désengage » lorsque le sujet réalise une action avec un objectif spécifique, tandis que l’activité des réseaux liés à une tâche diminue. Les activités de ces réseaux et celle du RD sont « anticorrélées », variant en sens inverse. Ainsi, une récente étude japonaise, conduite lors du visionnage de vidéos de « Mr Bean », a révélé que les clignements des yeux s’accompagnent d’un bref désengagement du réseau attentionnel en même temps que d’une activation du RD.

    Le RD serait associé à des activités mentales d’introspection, de référence à soi. Il serait également lié à la capacité de construire des simulations mentales basées sur des souvenirs autobiographiques, les expériences présentes, mais également sur des projections dans le futur. « Cette projection de soi par anticipation serait un élément-clé de l’activité cérébrale au repos. Le RD interviendrait dans l’élaboration de scénarios mentaux visant à imaginer ou planifier le futur, comme lorsqu’on se voit déjà se prélasser sur une plage en pensant à ses prochaines vacances d’été. Le RD pourrait également être requis lorsqu’on imagine des situations alternatives, qu’elles soient réalistes ou fantaisistes », déclare Gaël Chételat, directrice de recherche au CHU de Caen.

    De même, l’activité du RD serait sollicitée pour notre capacité à comprendre les états mentaux d’autrui. Autrement dit, à voyager dans la tête des autres. Enfin, l’activité de régions-clés du RD apparaît corrélée à la fréquence des rêveries diurnes, ces moments durant lesquels on se perd dans ses pensées.

    Evaluation de nombreuses hypothèses

    Selon le professeur Andreas Kleinschmidt, neurologue aux Hôpitaux universitaires de Genève, notre cerveau passerait son temps au repos à évaluer de nombreuses hypothèses concernant une situation qui pourrait se produire dans le futur. « Il s’agit d’un processus dynamique et évolutif, qui n’arrête pas de tourner. Selon nous, le cerveau cherche constamment à rétablir un équilibre entre les mondes intérieur et extérieur, ce qui sous-entend qu’il nous permet d’éviter les mauvaises surprises en faisant des hypothèses sur l’avenir. »
    Ainsi, poursuit-il, « lorsque nous sommes au volant de notre voiture, notre cerveau n’arrête pas de mettre à jour des spéculations qui nous préparent à nombre de situations qui pourraient se produire », comme anticiper que la voiture qui nous précède tombe brusquement en panne ou qu’un animal traverse subitement la route. Si cela devait se produire en réalité, nous serions à même de réagir rapidement.

    Pour le professeur Maurizio Corbetta, de la Washington University School of Medicine, Saint Louis (Missouri), « cette activité spontanée est une façon de garder opérationnels des processus qui peuvent servir. Cela prend moins d’énergie et cela va plus vite de garder un ordinateur avec tous ses programmes en mode veille, mais actifs, que de le rallumer à chaque fois quand vous faites quelque chose ».

    Niveau de conscience résiduelle des patients comateux

    L’activité du RD n’est pas altérée lors des premiers stades du sommeil, peu ou pas pendant une anesthésie légère ou en état d’hypnose. De façon encore plus surprenante, l’équipe du professeur Steven Laureys, de l’université de Liège, a montré que le RD des patients atteints du « locked-in syndrome », éveillés et conscients, mais incapables de bouger si ce n’est les yeux, est quasiment identique à celui de sujets sains. En revanche, l’activité du RD est significativement diminuée chez les patients en état végétatif, inconscients mais présentant un état d’éveil minimal, et chez les patients comateux. Elle serait complètement absente lors d’un coma irréversible.

    Les chercheurs belges considèrent que le niveau de connectivité au sein du RD pourrait renseigner sur le niveau de conscience résiduelle des patients comateux totalement incapables de communiquer et serait associé à la capacité de récupération de certains patients présentant un état de conscience altéré. Selon eux, l’IRMf au repos pourrait constituer un outil particulièrement intéressant, mais qui reste à valider, pour aider le clinicien à prédire les chances de récupération.

    Le RD n’est qu’un des « réseaux de l’état de repos », même si c’est celui qui possède les interconnexions les plus robustes et constantes, ainsi que l’activité métabolique la plus intense. De nombreux réseaux fonctionnels au repos ont été décrits, en rapport avec des systèmes cérébraux aussi divers que ceux impliqués dans la motricité, l’attention, la vision, l’audition, le langage. Ces réseaux liés au repos sont présents chez les primates et les rongeurs.

    Facteurs génétiques et environnementaux

    Le professeur Michael Greicius, du département de neurologie de la faculté de médecine de Stanford, en Californie, voit dans l’activité de ces réseaux fonctionnels au repos « un moyen de conserver les connexions qu’ils entretiennent constamment entre eux. On sait que les synapses [les points de liaison entre neurones] tendent à disparaître lorsqu’elles ne montrent pas une activité minimale. Ainsi, l’activité cérébrale au repos permettrait de préserver ces réseaux qui participent à l’organisation globale du cerveau ».

    Reste à comprendre les facteurs génétiques et environnementaux qui interviennent dans la construction et le maintien des réseaux liés à l’état de repos, mais également « les mécanismes cellulaires qui sous-tendent leur activité, ce que l’on ignore totalement aujourd’hui », souligne Marc Raichle.

    « Le but ultime est de comprendre comment des comportements humains complexes émergent de l’activité et de l’interaction de ces réseaux cérébraux fondamentaux, résume Michael Greicius. L’IRM fonctionnelle permet une acquisition relativement aisée des données d’activité des réseaux fonctionnels au repos, dont le RD. Contrairement à d’autres techniques d’imagerie, l’IRMf peut être utilisée chez des patients souffrant de démence ou de troubles psychiatriques sévères incapables de réaliser des tâches. La seule chose que l’on demande au sujet est de rester tranquille pendant environ huit minutes. » Cette facilité d’accès explique l’engouement de très nombreuses équipes pour cette technique.
    L’IRMf au repos a été utilisée pour analyser l’activité du RD dans une trentaine de troubles neuropsychiatriques, ainsi que pour évaluer l’impact de la privation de sommeil, de la méditation, de la musique sur ce réseau.

    « Hyperactivité du RD dans la schizophrénie »

    Susan Whitfield-Gabrieli, du département cerveau et sciences cognitives du MIT (Cambridge, Massachusetts), a rapporté la présence d’une « hyperactivité du RD dans la schizophrénie qui pourrait témoigner d’une amplification de la focalisation sur le monde mental intérieur dont témoigne la paranoïa ». Cette chercheuse a par ailleurs observé « une activité accrue du RD chez des individus sains, parents de premier degré de patients schizophrènes, ce qui suggère que ces perturbations fonctionnelles seraient associées aux processus physiopathologiques plutôt qu’une conséquence de la maladie ».
    Le réseau par défaut a été étudié dans les épisodes dépressifs majeurs. « Il existe une connectivité fonctionnelle accrue du RD dans la dépression, maladie dans laquelle on observe une rumination, les patients ne cessant de ressasser des idées négatives sur eux-mêmes », indique le professeur Philippe Fossati, psychiatre (centre émotion, CNRS, Pitié-Salpêtrière, Paris).

    Les patients dépressifs ayant une tendance à une focalisation sur soi excessive, les processus de référence à soi ont été étudiés en relation avec le RD. Ceux-ci interviennent à chaque fois que l’on se pose la question de savoir si un terme évoquant un trait de personnalité (avare, généreux, susceptible, etc.) s’applique à nous-même. L’équipe de Philippe Fossati a montré que la partie antérieure du réseau par défaut, normalement sollicitée dans les processus de référence à soi chez le sujet sain, était activée de manière excessive chez l’individu déprimé.

    Imagerie cérébrale

    Par ailleurs, certaines études ont montré une corrélation entre le niveau de connectivité au sein du RD et la durée de l’épisode dépressif. Des résultats obtenus par l’équipe de Philippe Fossati, non encore publiés, montrent que les données de l’imagerie cérébrale permettraient de prédire la réponse à tel ou tel type de traitement antidépresseur, ce qui ferait gagner du temps dans une prise en charge médicamenteuse efficace.

    De très récentes études tendent à montrer l’existence d’altérations du RD qui pourraient en partie expliquer certaines anomalies du comportement social chez des individus atteints d’autisme. On observerait une moindre activation au sein du RD, qui serait par ailleurs corrélée au degré des difficultés sociales éprouvées chez ces patients.

    Des anomalies du RD ont également été décrites chez les enfants d’âge scolaire souffrant de « trouble déficit d’attention/hyperactivité ». Enfin, des travaux ont évalué les altérations de certains réseaux fonctionnels au repos après survenue d’un dommage cérébral de moyenne gravité, qu’il s’agisse d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’un traumatisme.
    « Nous avons montré en IRMf, après AVC, l’existence de perturbations de l’activité des réseaux fonctionnels au repos, même dans des régions intactes sur le plan structurel, et rapporté qu’elles sont corrélées à des déficits comportementaux ainsi qu’aux capacités de récupération », indique Maurizio Corbetta, directeur du département de neuroréhabilitation (Saint-Louis, Missouri).

    Comprendre les mécanismes par lesquels des troubles neuropsychiatriques fort différents induisent des perturbations de la connectivité du réseau par défaut, et dans quelle mesure son atteinte renseigne sur le pronostic des patients : tel est désormais l’objectif majeur de ces recherches.

    Marc Gozlan, le Monde science et techno, 21/03/2013
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    https://youtu.be/566kRI-y3Uw

  • Le fossé se creuse entre Téhéran, Washington et Riyad - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1053067/le-fosse-se-creuse-entre-teheran-washington-et-riyad.html

    Le fossé se creuse entre Téhéran, Washington et Riyad

    Soit ils ont de l’humour à l’OLJ, soit ils sont vraiment cons. Je penche pour la seconde solution.

    #clichés_arabes

  • Financial Times : Washington pense à accorder son feu vert pour frapper le Hezbollah – Site de la chaîne AlManar-Liban
    http://french.almanar.com.lb/395892

    Selon le journal Financial Times, « compte tenu de l’incapacité pour les Etats-Unis, Israël et l’Arabie saoudite d’attaquer l’Iran directement, Washington envisage d’accorder son feu vert à Israël afin de déclencher une guerre contre le Hezbollah dans le but de le détruire », a rapporté la chaine satellitaire libanaise alMayadeen.

    Dans un article paru sous le titre »Washington veut des sanctions plus sévères contre l’Iran et le Hezbollah, » l’auteur David Gardner a écrit que « la semaine dernière , on a beaucoup entendu parler de zones de désescalade en Syrie, toutefois, peu ont parlé de l’escalade continue des agressions israéliennes, contre des soi-disant convois d’armes iraniennes destinés au Hezbollah via la Syrie ».

    L’écrivain a ajouté que « malgré l’hostilité profonde contre l’Iran, Israël et l’administration américaine ont conclu à contrecoeur qu’il valait mieux préserver le dossier nucléaire. Néanmoins, la Maison Blanche étudie d’autres moyens pour frapper l’Iran en imposant plus de sanctions contre le Hezbollah et ses alliés ».

  • Etats-Unis : un tunnel s’effondre dans la « poubelle » du nucléaire - L’Express
    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-nord/etats-unis-un-tunnel-s-effondre-dans-la-poubelle-du-nucleaire_1906691.html

    L’effondrement a eu lieu sur le site de déchets nucléaires de Hanford dans l’Etat de Washington (nord-ouest), surnommé la « poubelle » nucléaire du continent américain. Mardi, un tunnel rempli de substances contaminées s’est affaissé et a entraîné l’évacuation ou le confinement de centaines d’employés sur ce site vaste comme quinze fois Paris.

    Selon la Criirad :
    « L’effondrement hier d’un tunnel qui contient des déchets radioactifs nous rappelle que la situation est particulièrement préoccupante sur le site nucléaire américain de Hanford, un des sites les plus contaminés des Etats-Unis. »
    http://www.criirad.org/installations-nucl/site_nucleaire_de_hanford/CP_CRIIRAD_170510%20_Hanford_nucl%C3%A9aire_USA.pdf

  • Un tunnel s’effondre dans la « poubelle » nucléaire des Etats-Unis - Le Point
    http://www.lepoint.fr/economie/un-tunnel-s-effondre-pres-d-un-site-nucleaire-americain-des-employes-evacues

    Des milliers d’employés ont été confinés mardi après l’effondrement d’un tunnel rempli de substances contaminées sur un site considéré comme la « poubelle » nucléaire des Etats-Unis, mais aucune fuite radioactive n’a été constatée.

    L’incident s’est produit sur le site de déchets nucléaires de Hanford, dans l’Etat de Washington (nord-ouest), situé à 275 km au sud-est de Seattle. La direction du site de 1.518 km2 a déclenché l’alerte mardi à 08H26 (15H26 GMT), demandant aux 5.000 employés présents de se confiner, de s’assurer que les ventilations étaient fermées et de « s’abstenir de manger et de boire ».

    « Il y a des inquiétudes à propos d’un affaissement dans le sol couvrant un tunnel ferré près d’une ancienne installation de produits chimiques », a indiqué le département américain de l’Energie dans un communiqué. « Les tunnels contiennent des substances contaminées ».

    Mais « il n’y a pas de signes de fuite pour le moment », a poursuivi le ministère.

    Selon les autorités, personne n’a été blessé.

    Et selon les syndicats ? :-)

    Le reste de l’article est juste effarant...

    Le site, vaste comme 15 fois Paris, est considéré comme la plus grande poubelle nucléaire du continent américain.

    En février 2013, des fuites y avaient été détectées sur au moins six cuves de stockage souterraines contenant des déchets nucléaires.

    Et en 2016, une énorme cuve contenant des déchets nucléaires avait également eu une fuite décrite comme « catastrophique » par un ex-employé. Le département de l’Energie avait alors minimisé l’incident, assurant que la fuite avait été « anticipée » et que les efforts se poursuivaient pour vider la cuve.

    Jusque dans les années 1960, Hanford relâchait directement ses déchets dans la nature : les pouvoirs publics ont reconnu que plus de 3,8 millions de litres de boues radioactives avaient fui, une partie entrant dans le sol.

    L’estimation, pour de rire, toujours de la Direction j’imagine :

    Le coût du nettoyage du site est estimé à plus de 100 millions de dollars d’ici à 2060.

  • Wash. Post Doesn’t Disclose Writer Supporting Syria Strike Is A Lobbyist For Tomahawk Missile Manufacturer
    https://mediamatters.org/blog/2017/04/11/wash-post-doesn-t-disclose-writer-supporting-syria-strike-lobbyist-tomahawk-missile-manufacturer/215976

    The Washington Post is allowing writer Ed Rogers to push for and praise military action against Syria without disclosing that he’s a lobbyist for defense contractor Raytheon, which makes the Tomahawk missiles used in the recent strike.

    Rogers is a contributor to The Washington Post’s PostPartisan blog, where he wrote an April 8 piece praising President Donald Trump for authorizing the launch of 59 Tomahawk missiles at a Syrian airbase that reportedly housed warplanes that carried out chemical attacks against civilians.

  • Etats-Unis – George W. Trump : maître ou esclave ? Trump est mort, vive Cretinho ?
    https://www.crashdebug.fr/international/13480-etats-unis-george-w-trump-maitre-ou-esclave-trump-est-mort-vive-cre

    George W. Trump : maître ou esclave ?

    www.bvoltaire.fr avril 9, 2017 André Archimbaud

    Plusieurs thèses circulent à Washington depuis la volte-face audacieuse du président Trump, qui contiennent toutes un grain de vérité.

    D’abord celle des « trumpophobes » irréductibles, qui sont ulcérés de voir Trump échapper au nœud coulant de l’impeachment et ce, dans l’acclamation quasi générale. Leur thèse est celle du rideau de fumée : les Russes ont tout manigancé pour rendre sa virginité à leur « taupe présidentielle ». Trump avait d’ailleurs prévenu les Russes une heure avant le bombardement. Lesquels n’ont pas prévenu les Syriens, lâchant donc Assad pour des raisons stratégiques. Trump est désormais exonéré de toute collusion avec la Russie. Insupportable…

    Les « trumpophiles » inconditionnels, quant à eux, croient que Trump (...)

  • Le classement des villes mondiales/globales, version 2016 - Géoconfluences
    http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/classement-global-cities-2016

    Le haut du classement connaît quelques réajustements par rapport à la version de 2012 : Paris passe derrière Singapour, Tokyo derrière Pékin, Sydney derrière Doubaï. Le GaWC propose également un portail de ressources pédagogique (en anglais) où on trouvera la carte de 1998 en forme d’archipel des villes mondiales, ou encore celle de 2010 qui insiste sur les interrelations entre les villes. D’autres classements des villes mondiales/globales existent, basés principalement sur des critères d’ordre économique : ils reflètent davantage l’intégration à la globalisation économique que l’insertion dans une mondialité culturelle ou politique. On note ainsi les faibles places de Genève, Washington ou Bruxelles dans ces classements. Anne Bretagnolle en a dressé une liste.

  • Il y a deux ans, #Rachel_Dolezal, la présidente du NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), a été outée comme étant blanche, en dépit de son auto-identification comme noire, et contrainte à la démission. @aude_v en avait parlé ici :
    https://seenthis.net/messages/383197
    https://seenthis.net/messages/384296

    Entre temps, elle change de nom (Nkechi Diallo), publie un livre (In Full Color : Finding My Place in a Black and White World), et donne une conférence TEDx pour raconter sa vie, donner sa version des faits et sa façon de voir les choses. Peut-on être #transracial ?

    Rachel Dolezal memoir to explore ’discrimination while living as black’
    Alan Yuhas, The Guardian, le 31 octobre 2016
    https://www.theguardian.com/us-news/2016/oct/31/rachel-dolezal-memoir-in-full-color-race-black-white

    La chaîne officielle des TED Talks avait hésité avant de diffuser cette conférence (les TEDx sont organisées de façon indépendantes), mais elle a fini par le faire :

    Rachel Dolezal’s TEDx Talk
    Le 2 novembre 2016
    http://blog.ted.com/rachel-dolezals-tedx-talk

    #Claire_Hynes n’est pas convaincue et fait, bien entendu, le lien avec le transféminisme :

    Rachel Dolezal’s pick-your-race policy works brilliantly – as long as you’re white
    Claire Hynes, The Guardian, le 27 mars 2017
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2017/mar/27/rachel-dolezal-race-white

    Commentaire personnel : au delà de la transition blanche-noire qui peut se discuter, elle aurait pu éviter de postuler à la présidence du NAACP qui était non seulement exagérée, mais en plus volait le poste à un.e « vraie » personne identifiée comme noire...

    Ceci rappelle et renvoie à un autre débat récent :
    https://seenthis.net/messages/579254

    #Racisme #Race #Identité #Backlash #Femmes #Transfemmes #Féminismes #Intersectionnalité
    #recension