• « Une société peut-elle être fatiguée ? », tribune d’Alain Ehrenberg

    L’idée que la société est déprimée, ou fatiguée, pour reprendre le titre du livre de la Fondation Jean Jaurès, met le doigt sur des sujets sensibles, mais elle est trompeuse. En quoi ? Et pourquoi est-ce important de le comprendre ?

    Nombre d’informations récentes vont à l’encontre de mes questions. L’Organisation mondiale de la santé a publié en novembre 2020 une note sur la « pandemic fatigue », « la fatigue nerveuse ou épuisement psychique, qui mène à l’immobilisme ». « Dépression, troubles du sommeil, anxiété… les inquiétants effets psychiques de la pandémie et du confinement », titre un article du Monde le 26 novembre 2020. La pandémie de Covid-19 a mis au premier plan les problèmes de santé mentale. Toutes ces souffrances psychiques sont traversées par la fatigue, le ralentissement de la pensée et de l’action, voire par l’immobilisme.

    L’idée est trompeuse parce qu’elle traite la société comme un gros individu, confondant ainsi « individu » et « individualisme ». Toute société fait place à l’individuel, mais seules les nôtres sont individualistes. Cela signifie que l’individualisme est un esprit social, un esprit commun. Et c’est cet esprit commun qui s’est modifié et qui a favorisé la transformation de questions relevant du domaine spécialisé de la psychiatrie et de la psychologie clinique en souci central de nos sociétés, affectant toute la vie sociale et personnelle, dans l’entreprise, à l’école…

    En quoi ce souci est-il révélateur de l’esprit social de la société individualiste d’aujourd’hui ?

    La fatigue considérée comme épuisement psychique est devenue un thème central, avec la dépression, au cours des années 1970, en même temps que les épidémiologistes constataient, statistiques à l’appui, que cette dernière était désormais le trouble mental le plus développé dans les sociétés occidentales. Non seulement cette pathologie est beaucoup plus répandue qu’on ne le pensait, mais elle change de signification dans la psychopathologie et dans la société. L’évolution de la psychanalyse à son égard permet de comprendre ce double changement.

    Dépressions et angoisses sont d’abord considérées par Freud et les psychanalystes comme un symptôme des névroses (hystérie, phobie, obsession), qui sont l’expression d’un conflit psychique œdipien entre le moi et le surmoi (interdicteur). Il s’agit donc d’un conflit entre le permis et le défendu. Dans une société de discipline, la dépression soulève une question à la fois commune et personnelle : que m’est-il permis de faire ?

    Panne de l’action

    A partir des années 1960 (voire un peu plus tôt aux Etats-Unis) et surtout 1970, les psychanalystes repèrent dans leurs clientèles de nouvelles pathologies non névrotiques qu’ils appellent « narcissiques ». La dépression y occupe une place centrale, et elle est moins le symptôme d’un conflit que d’un sentiment de vide, d’insuffisance affectant le narcissisme de l’individu qui ne parvient pas à être à la hauteur de ses idéaux. La honte a tendance à subordonner la culpabilité.

    De plus, c’est moins la tristesse et la douleur morale qui apparaissent au premier plan que la panne de l’action. Les psychanalystes interprètent généralement ces changements par les nouveaux modes de vie prônant l’émancipation des individus : parce qu’ils affaiblissent les interdits, et en conséquence la force protectrice du surmoi, ils créent de nouvelles souffrances psychiques.

    Nombre de sociologues et de philosophes, de Christopher Lasch, qui publie La Culture du narcissisme [Flammarion, 2008] aux Etats-Unis dans les années 1970, à Marcel Gauchet, qui parle d’une « mutation anthropologique » en France dans les années 2000, ont répondu que nous faisions face à une privatisation inexorable de l’existence. C’est cette interprétation que l’on retrouve dans l’idée de société fatiguée, parce que cette fatigue semble résulter de l’affaiblissement des liens sociaux, donc de l’idée de commun ou de collectif.

    On a plutôt affaire à une transformation de l’esprit social de l’individualisme.

    Entre 1970 et aujourd’hui, nous sommes progressivement entrés dans une société imprégnée par des idées, des valeurs et des normes gravitant autour de l’autonomie individuelle. D’une aspiration collective dans les années 1960-1970, à travers les mouvements de libération des mœurs revendiquant l’indépendance, le choix, la propriété de soi en même temps que l’égalité entre les hommes et les femmes, l’autonomie devient à partir des années 1980 la condition commune, c’est-à-dire un système d’attentes collectives à l’égard de chacun, et pas seulement un choix personnel. Elle relève alors de l’obligation sociale. Ces idéaux encouragent l’expression de l’individualité sous de multiples formes, tout en la mettant à l’épreuve.

    Dimension de plus en plus affective du travail

    C’est le cas de l’entreprise, par exemple. Elle génère des détresses psychologiques qui ne cesseraient de croître. L’imaginaire du travail n’est plus un imaginaire taylorien de l’exécution mécanique des ordres ou du suivi des cadences. On demande aux gens d’être responsables, autonomes, d’avoir de l’initiative, de développer des compétences de « savoir être », etc. Dans le système d’attentes collectives de l’autonomie, la question « que suis-je capable de faire ? » se substitue à « que m’est-il permis de faire ? ». Ce changement de nos régimes d’action exige de chacun des formes d’autocontrôle émotionnel et pulsionnel qui étaient parfaitement marginales dans le taylorisme, ce qui donne une place nouvelle aux dimensions affectives du travail.

    La santé mentale est alors sociologiquement un langage commun permettant d’exprimer des tensions de nos relations sociales, et donc une attitude collective à l’égard de la contingence (de toutes sortes d’adversités, des aléas des événements de la vie et de ceux des relations sociales) dans les sociétés individualistes de masse contemporaines imprégnées par les idées, valeurs et normes de l’autonomie individuelle. Elle permet à la fois de soulever des problèmes noués à cette normativité et d’y répondre, plus ou moins bien, par des accompagnements psychothérapeutiques ou médicamenteux multiples.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/22/alain-ehrenberg-une-societe-peut-elle-etre-fatiguee_6106948_3232.html

    #norme #travail #activité #narcissisme #dépression #psychanalyse

  • Psychiatries politiques au XXe siècle
    https://laviedesidees.fr/Psychiatries-politiques-au-XXe-siecle.html

    À propos de : Élodie Edwards-Grossi, Bad Brains. La #psychiatrie et la lutte des noirs américains pour la justice raciale. XXe-XXIe siècle, PUR ; Grégory Dufaud, Une #Histoire de la psychiatrie soviétique, Éditions EHESS. Les histoires des psychiatries soviétiques et américaines ne sont pas comparables. Mais elles montrent qu’elles ont été conçues, chacune à leur façon, comme des instruments de contrôle destinées à réprimer les comportements déviants.

    #pouvoir #crime_d'Etat #folie #censure
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20211215_psypol.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20211215_psypol.pdf

  • Santé publique ou richesse privée ? Comment les passeports vaccinaux numériques ouvrent la voie à un capitalisme de surveillance sans précédent | Par Jeremy Loffredo et Max Blumenthal. Une publication The Grayzone

    Les titans du capitalisme mondial exploitent la crise du Covid-19 pour instituer des systèmes d’identification numérique de type crédit social dans tout l’Occident.

    https://www.endehorsdelaboite.com/fr/articles/sante-publique-ou-richesse-privee-comment-les-passeports-vaccinau


    #covid #psyops

  • Propagande mensongère menée par des ONG et des médias contre la Chine | Moon of Alabama

    Aujourd’hui, un certain nombre d’organisations non gouvernementales alignées sur les États-Unis ont lancé, en Allemagne, une campagne contre la Chine. Reporters sans frontières (RSF) a mené la campagne avec PEN, Amnesty International et un syndicat de journalistes allemand. Ils ont appelé à une tempête de tweets d’une heure pour demander aux politiciens allemands d’agir pour faire libérer la « journaliste » chinoise Zhang Zhan de sa prison en Chine.


    https://www.investigaction.net/fr/propagande-mensongere-menee-par-des-ong-et-des-medias-contre-la-chin
    #Chine #psyops

  • Six thérapeutes transculturelles pour p(e)anser les plaies du trauma colonial
    https://desoriental.fr/therapie-transculturelle-decoloniale

    mis à jour le 01/12/2021

    "Comme nous le rappelle tristement l’actualité en Guadeloupe, le passé esclavagiste et colonial de la France a encore des conséquences aujourd’hui, économiques et politiques, mais aussi dans les âmes et dans les corps.

    Cette semaine, on t’emmène faire un tour du côté des thérapies transculturelles (car non, la psychologie et la psychiatrie ne sont pas universelles mais bien ancrées culturellement.), un champ d’étude et d’action en santé mentale encore peu connu, et qui pourtant pourrait nous aider, collectivement et individuellement, à penser et à panser les plaies du trauma colonial.

    On parle d’approches thérapeutiques transculturelles, décoloniales ou encore d’ethnopsychiatrie. L’occasion de rappeler que n’importe qui peut aller consulter un.e psychiatre. Il s’agit juste d’un.e professionnel.le qui allie psychologie et médecine et offre une modalité (remboursée par la sécu’) de prendre soin de sa santé mentale. Et comme dirait l’autre, les 20% qui vont en thérapie y vont à cause des 80% qui n’y vont pas. A bon entendeur !

    Cette semaine donc, on te présente six thérapeutes transculturelles et/ou décoloniales à suivre ou à consulter. Ces six femmes, de générations et de cultures différentes, ont toutes pour point commun d’avoir à un moment de leur vie, ressenti le besoin viscéral d’apporter une solution à cet angle mort de la santé mentale française. Elles offrent à leurs patient.e.s des espaces sécurisés qui prennent en compte leurs spécificités culturelles mais aussi l’impact des oppressions systémiques sur leurs vécus, sans jugement.
    En introduction, aux origines des approches thérapeutiques transculturelles

    Impossible de citer toutes les contributions majeures au champ des thérapies transculturelles, aussi nous te présentons très subjectivement deux personnalités dont la pensée est un repère toujours pertinent pour comprendre la réalité psychologique des Français.e.s transculturel.le.s post-coloniaux.ales :

    L’incontournable Frantz Fanon, psychanalyste français afro-caribéen fortement impliqué dans la lutte pour l’indépendance algérienne et enterré en Algérie, est l’un des premiers à envisager la part psychologique du processus et du système de colonisation et à décrire les séquelles et aliénations de la colonisation sur la psyché des sujets colonisés.

    Alice Cherki, psychanalyste judéo-algéroise indépendantiste et disciple de Fanon est, elle, toujours vivante et sa réflexion n’a fait que suivre l’évolution des générations de déraciné.e.s, comme en témoigne son livre de 2007 La Frontière invisible, violence de l’immigration. Le trauma n’est plus vécu mais hérité des générations précédentes, souvent dans le silence, souvent par le corps.
    Six praticiennes transculturelles et/ou décoloniales

    1. Marie-Ève Hoffet-Gachelin, pédopsychiatre franco-vietnamienne

    Elle exerce au centre médico-psycho-pédagogique de Colombes et a fait de la recherche sur la pédopsychiatrie post-coloniale en partant de sa connaissance des parcours post-coloniaux franco-vietnamiens.
    2. Hagere Mogaadi, psychanalyste inclusive à Paris

    Elle se présente comme décolonialiste, queer friendly, musulmane, féministe et transculturelle.

    Au-delà des consultations, elle propose du contenu autour des questions identitaires et de santé mentale sur son compte instagram : @la_psy_qui_cause.
    3. Selma Sardouk, coach décoloniale et féministe

    Selma n’est pas thérapeute mais coach formée en hypnose et en thérapies brèves, créatrice de contenu autour des questions décoloniales et féministes.

    Elle vulgarise des sujets très précis en formats très synthétiques. Mais on adore les Reels de son compte Instagram @selmasardouk qui mettent le doigt sur ces micro-moments où on peut se sentir incompris.e ou en colère face au racisme ordinaire voire bienveillant, en tant que Français.e transculturel.le. Rire libérateur assuré !
    4. Amalani Simon, psychologue clinicienne franco-indienne

    Elle exerce à l’hôpital Avicenne de Bobigny et est fortement impliquée dans la psychanalyse transculturelle et a notamment produit des travaux de recherche autour des liens entre psychologie et langage des enfants français d’ascendance tamoule.
    5. Soumaëla Boutant, psychologue interculturelle française afro-caribéenne

    L’intérêt de Soumaëla pour la psychologie interculturelle naît pendant ses études, où elle sent une sorte de dissonnance “entre [son] vécu de jeune femme française et afrocaribéenne et certaines théories qui [lui] étaient enseignées à l’université”.

    Basée en Guadeloupe, Soumaëla propose des consultations de psychologie interculturelle en visio spécifiquement pour les caribéen.ne.s francophones expatrié.e.s.
    6. Karima Lazali, psychologue franco-algérienne

    Elle exerce à Levallois-Perret en libéral et a écrit Le trauma colonial, une enquête sur les effets psychiques et politiques contemporains de l’oppression coloniale en Algérie.❞

    #colonial #France #psychologie #trauma

  • Dis grand-mère, pourquoi on meurt ?
    https://www.notretemps.com/famille/petits-enfants-grands-parents/dis-grand-mere-pourquoi-on-meurt-42054

    Pan ! T’es mort ! Votre petit fils se relève sourire aux lèvres. Mais depuis que son papi est malade, il est passé du jeu aux questions. Comment lui parler.

    Tous les enfants se posent la question de la mort. Preuve d’intelligence, cela fait partie de leur développement et ne signifie pas qu’ils traversent une phase dépressive. Que cela arrive après l’hospitalisation d’un proche, la mort de son papy ou celle de son petit animal, restez attentif. Votre enfant a besoin de réponses générales et précises. Il s’interroge sur la mort ? Comment répondre à ses questions

    Pourquoi on meurt ? La psychanalyste Françoise Dolto suggérait cette explication : « On ne meurt que lorsqu’on a fini de vivre. » Cette réponse juste complétera celle phrase que l’on a l’habitude de dire à la mort d’un proch : « Parce qu’il était malade. »

    Ça fait mal ? Votre petit-enfant se pose cette question en relation avec ce qu’il a vu ou entendu. Expliquez-lui que les soignants savent calmer la douleur.

    Quand on est mort, c’est pour toujours ? Pas question de lui mentir. Mais il importe de lui faire prendre conscience que la relation peut se prolonger en pensant à la personne ou à l’animal. Dites-lui : « Vous ne jouerez plus ensemble, mais tu peux continuer à penser à lui. » Cela lui évitera d’être dans le « tout ou rien », c’est-à-dire face à un vide générateur d’angoisses, de cauchemars, d’illusions ou d’imaginaire excessif.

    Et toi, tu vas mourir un jour ? Dites-lui la vérité : « Oui, je vais mourir un jour, quand j’aurai terminé ma vie, mais je sais que tu pourras bien te débrouiller dans ta vie même si je ne serai plus là. » L’attitude que vous avez vous-même face à la mort se répercute sur votre enfant. Si vous ne lui dites pas la vérité, il se sentira trahi et en colère en la découvrant.

    Comment le préparer à un décès ?

    Devant une mort imminente, expliquez à votre petit-enfant ce qui se passe. Les non-dits sur la mort engendrent de nombreuses souffrances. Abordez le sujet en douceur. Prenez vos exemples dans la nature, évoquez la mort des feuilles à l’automne, celle d’un poisson... Afin d’évoquer ensuite la fin de vie de son papi.

    Soyez clair. Évitez de lui dire que « Papi va faire un long voyage » ou que son petit hamster va s’endormir. Parlez en termes simples : « Ton papi est très vieux, son cœur va bientôt s’arrêter... ».

    L’aider à faire le deuil

    La mort est perçue par l’enfant comme une séparation. Celui qui reste a le sentiment d’être abandonné et en partie responsable. Rassurez-le : « Je sais que tu es triste, mais ton grand-père ne t’a pas abandonné, il t’aimait beaucoup. Cela n’arrive pas parce que tu crois n’avoir pas été assez gentil. »

    Vous aussi, vous êtes triste. Partagez votre expérience avec votre enfant : « Quand mon papi est mort, j’ai été triste moi aussi. Cela ne m’a pas empêché de rencontrer ton papa, d’avoir des enfants, la vie continue. » Cet échange permet d’inscrire votre enfant dans la continuité de la vie.

    Si la mort concerne son petit animal, ne vous précipitez pas à son secours en lui disant : « Ce n’est pas grave, on va-t-en acheter un autre. » On ne remplace pas un animal comme un jouet.

    L’important pour un enfant n’est pas tant d’avoir des réponses générales que de vous voir reconnaître la valeur de ses questions, que vous accompagniez sa réflexion : un long processus. Une grande partie de votre message passera par votre attitude aimante.

    ©Enfant.com

    #Daniel_Oppenheim #Mort #Psychanalyse

  • Rapport de l’OIM : la COVID-19 entraîne une forte augmentation du nombre de migrants vulnérables en transit par les Amériques | International Organization for Migration
    https://www.iom.int/fr/news/rapport-de-loim-la-covid-19-entraine-une-forte-augmentation-du-nombre-de-migran

    Rapport de l’OIM : la COVID-19 entraîne une forte augmentation du nombre de migrants vulnérables en transit par les Amériques
    Buenos Aires/San José – Selon un rapport sur les mouvements migratoires régionaux dans les Amériques publié aujourd’hui par l’Organisation internationale pour les migrations, au moins 30 000 enfants, la plupart âgés de moins de cinq ans, font partie des plus de 125 000 personnes qui, cette année, ont risqué leur vie en traversant la région du Darien, l’un des itinéraires irréguliers les plus dangereux au monde pour les migrants faisant route vers l’Amérique du Nord.
    Le rapport souligne que le transit de migrants originaires des Caraïbes, d’Asie, d’Afrique et des Amériques depuis l’Amérique du Sud se développe depuis une dizaine d’années, mais qu’il a augmenté de façon spectaculaire en raison de l’impact socioéconomique, sanitaire et politique de la pandémie de COVID-19. Le nombre total de traversées irrégulières du Darien - une dangereuse traversée de la jungle à la frontière entre la Colombie et le Panama, dépourvue de routes et où opèrent des groupes armés, des passeurs de migrants et des trafiquants d’êtres humains - est plus élevé cette année que pour l’ensemble de la période 2010-2020. Quelque 25 pour cent des personnes qui traversent la frontière sont des enfants, dont environ 24 000 ont cinq ans ou moins. Selon le rapport, un grand nombre des migrants vulnérables en transit sont des Haïtiens, mais il y a aussi des ressortissants d’autres pays des Caraïbes, d’Asie, d’Afrique et des Amériques. Un nombre croissant de ressortissants de ces régions ont migré vers l’Amérique du Sud au cours de la dernière décennie. Selon les estimations du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (ONU DAES), les migrants africains en Amérique du Sud sont passés de 22 000 en 2010 à 43 000 en 2020, tandis que les migrants des Caraïbes dans la région ont connu une croissance exponentielle, passant de 79 000 en 2010 à 424 000 en 2020. Les migrants asiatiques dans la région ont également augmenté, passant de 208 000 en 2010 à 302 000 en 2020.
    N’ayant pas la possibilité d’emprunter les itinéraires migratoires réguliers, de nombreux migrants ont recours à des passeurs, ce qui accroît leur vulnérabilité et les problèmes de protection, selon le rapport. Parmi ces flux, on trouve des migrants qui se sont installés régulièrement, principalement dans des pays d’Amérique du Sud, notamment au Brésil et au Chili, ces dernières années. Le rapport souligne que certains migrants en transit vers l’Amérique du Nord en provenance des Caraïbes, d’Afrique et d’Asie ont des enfants qui sont des ressortissants de pays d’Amérique du Sud. Il ne s’agit donc pas exclusivement de migrants originaires des Caraïbes et d’autres régions.D’autres ont été contraints, ou ont décidé, de migrer vers d’autres destinations au nord du continent car ils n’ont pas les documents adéquats ou en raison de l’impact de la pandémie, notamment une augmentation alarmante de la xénophobie, qui a limité leur accès aux services de base. Les catastrophes et l’instabilité politique dans les pays d’origine et de résidence ont également été des moteurs. L’OIM a lancé un appel de 74,7 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires du nombre croissant de migrants vulnérables en transit, ainsi que pour permettre aux pays de destination actuels d’atténuer les effets négatifs de la crise et d’autres facteurs socioéconomiques qui frappent souvent les migrants en premier et le plus durement. L’aide comprend de la nourriture, des vêtements, des services de santé et un soutien psychosocial, des abris sûrs et une protection pour les victimes et les personnes à risque de violence fondée sur le genre et de traite des personnes. La Plateforme mondiale de réponse aux crises de l’OIM donne un aperçu des plans et des besoins de financement de l’OIM pour répondre à l’évolution des besoins et des aspirations des personnes touchées ou menacées par les crises et les déplacements en 2021 et au-delà. La plateforme est régulièrement mise à jour en fonction de l’évolution des crises et de l’apparition de nouvelles situations.

    #Covid-19#migrant#migration#monde#sante#frontiere#circulation#migrationirreguliere#vuulnerabilite#pandemie#psychosocial#protection#crise#transit#droit

  • Les psychopathes préfèrent rouler en voitures allemandes, selon une étude ETX Daily Up
    https://www.midilibre.fr/2021/11/22/les-psychopathes-preferent-rouler-en-voitures-allemandes-selon-une-etude-9

    Une étonnante étude britannique révèle que les personnes ayant des caractéristiques proches de celles d’un psychopathe aiment rouler en BMW ou en Audi, alors que ceux davantage sains d’esprit préfèrent les Kia ou les Skoda.


    Une étonnante étude britannique révèle que les personnes ayant des caractéristiques proches de celles d’un psychopathe aiment rouler en BMW ou en Audi, alors que ceux davantage sains d’esprit préfèrent les #Kia ou les #Skoda .

    La prochaine fois que vous croiserez une BMW marron ou une Audi verte, méfiez-vous de son conducteur. Une étude publiée par le comparateur de prix Scrap Car Comparison montre en effet que les possesseurs de voitures allemandes sont les plus susceptibles de présenter des signes de troubles du comportement.

    Cette étude a été réalisée auprès de conducteurs britanniques ayant accepté de passer un petit test de psychologie. Un score (noté sur 36) leur a chacun été attribué, puis une moyenne a été réalisée à partir de la marque de leur voiture. Il en ressort que ce sont les propriétaires de BMW qui présentent en moyenne les signes les plus avant-coureurs de psychopathie, juste devant ceux possédant une Audi. Suivent les propriétaires de Fiat et de Mazda. A noter que ceux qui roulent dans une voiture français ne seraient a priori pas trop inquiétants ! En queue de peloton, les conducteurs de #Seat, de #Kia ou de #Skoda ont l’air bien sages.

    Top 10 des marques dont les conducteurs présentent des signes de psychopathie (/36)
    1. #BMW (12,1)

    2. #Audi (11,7)
    
3. #Fiat (7,0)
    
4. #Mazda (6,4)
    
5. #Honda (6,3)
    
6. #Ford (6,1)

    7. #Mercedes-Benz (5,9)

    8. #Citroën (5,8)
    
9. #Volkswagen (5,4)

    10. #Hyundai (5,3)

    

L’étude va même encore plus loin puisqu’elle établit également un classement en fonction de la couleur de la carrosserie. Ainsi, les conducteurs d’une voiture couleur or (12,7) ou marron (12,2) seraient les plus inquiétants. D’autre part, ceux qui conduisent un #véhicule_électrique obtiennent en moyenne un score bien plus important (16) que ceux qui ont choisi de rouler en #hybride (9,8), au #Diesel (7) ou à l’ #essence (5,2).

    L’étude précise tout de même « qu’aucun de nos conducteurs interrogés n’ait obtenu un score suffisamment élevé pour suggérer qu’ils possèdent des traits clairs généralement exposés par un psychopathe ».

    Cette étude a été réalisée en novembre 2021 par 3Gem auprès de 2000 conducteurs britanniques.

    #Voiture #Angleterre #psychopathe #psychopathie

    • Financer une étude scientifique sur un fait que tous les automobilistes connaissent.
      Il y en a qui s’ennuient et qui ont du pognon à gaspiller.

      Ils auraient pu étudier le type de voiture.
      Les conductrices.eurs de coupés mercedes battent tous les records, dans mon coin.

  • Aux urgences du Mans, tenir bon malgré la désertification médicale
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/14/aux-urgences-du-mans-tenir-bon-malgre-la-desertification-medicale_6102001_32

    Alors que les quatre services d’urgence autour de la capitale de la Sarthe sont sous forte tension, le fragile équilibre habituel est bousculé en cette rentrée post-Covid, avec notamment des chiffres de fréquentation en augmentation.

    #paywall Le Mans est un désert médical !

  • JT de 13 h de France 2 en direct de Dieppe : le fauteur de #troubles interpellé et gardé à vue
    https://www.paris-normandie.fr/id247644/article/2021-11-05/jt-de-13-h-de-france-2-en-direct-de-dieppe-le-fauteur-de-troubles-in

    #place_Nationale à #Dieppe, jeudi 4 novembre, un homme s’était approché du plateau et avait crié, pendant quelques secondes qui avaient paru bien longues, « Macron, démission ! #Benalla, en prison ! » Repoussé par le service d’ordre en place, l’homme n’avait plus perturbé l’édition et le journaliste présentateur Julian Bugier avait évoqué, alors, les aléas du #direct.

    Il refuse de donner son identité
    Mais l’histoire ne s’arrête pas là pour le fauteur de troubles. Il a en effet été interpellé tout juste après les faits, aux abords de la place Nationale, par la police nationale. Emmené au commissariat, il a été interrogé au cours d’une garde à vue. L’individu a refusé de décliner son identité et a opposé un strict refus au fait de se faire fouiller. Tout juste a-t-il expliqué en vouloir au président de la République car il lui impute la faillite en 2015 de l’entreprise implantée près de Dieppe, dont il aurait été le patron. À l’époque, Emmanuel Macron était ministre de l’Économie et de l’Industrie. Au fait des propos décousus tenus devant les fonctionnaires de police, le procureur de la République a cru bon de présenter l’individu à un psychiatre. Lequel a hospitalisé l’homme en #psychiatrie à l’issue de la consultation

  • The Neurologist Who Diagnoses Psychosomatics - Issue 107 : The Edge - Nautilus
    http://m.nautil.us/issue/107/the-edge/the-neurologist-who-diagnoses-psychosomatics

    I want to make a distinction between disease and illness. When I talk about disease, I’m referring to something which is objective, which isn’t controlled by how we think about our bodies. But an illness is a perception of how one feels, and illnesses can be programmed through expectations in our brains.

    #psychosomatique

  • Le Soin est-il soluble dans l’innovation ? (2) : innover ! DR BB
    Pédopsychiatre en #CMPP, MONTREUIL Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/dr-bb/blog/041021/le-soin-est-il-soluble-dans-l-innovation-2-innover

    Plutôt que de défendre le fondement des pratiques soignantes, il s’agit désormais de forcer l’innovation lucrative, sur un mode managérial et autoritaire. Petit tour d’horizon d’une tendance qui pourrait presque devenir comique si elle n’était pas absolument tragique…

    "C’est d’abord nos vies que nous mutilons, si nous réduisons le sens de l’idée de soin (...), sans y voir qu’il est ce qu’il est toujours aussi, à savoir : une relation entre les hommes, subjective et même créatrice de subjectivité (sans laquelle nous ne serions pas des individus), une relation morale, mais aussi sociale et donc déjà politique, un rapport au monde et même un souci du monde, naturel aussi bien que culturel, écologique aussi bien que politique" (Frédéric Worms)

    « La langue du Capitalisme Néolibéral – la LCN, en abrégé – requiert absolument le bariolé dans l’identique : le " c’est comme ça" doit s’énoncer dans une multitude d’endroits, « manifestement » indépendants les uns des autres.

    « On » parle, pas une machine coordonnée d’oppression discursive » (Sandra Lucbert)

    Après avoir survolé les présupposés incontournables de toute posture soignante, examinons maintenant ce qu’il en est des perspectives dans le domaine du #soin_psychique.

    Commençons sans transition par la dénonciation véhémente de Laurent Laporte, cadre infirmier en psychiatrie, secrétaire de l’UFMICT (Union Fédérale des Médecins Ingénieurs Cadres et Techniciens) : « Ce que je constate sur le terrain, c’est qu’on ferme de plus en plus de lits, on a de moins en moins de personnels, du coup on a une activité qui baisse et, du coup, on a moins de budget. Voilà le cercle vicieux qui est à l’œuvre. On ferme comme ça des services entiers. C’est de l’#anti-psychiatrie_économique. Car en réalité, ce n’est pas le besoin en psychiatrie qui baisse, mais l’offre. À ce rythme-là, on pourrait constater des fermetures d’hôpitaux psychiatriques, de centres en ville. Au final, on va laisser les parents, les enfants, les familles s’occuper des leurs qui ont des troubles psychiatriques, à charge à eux de trouver des solutions alternatives à la prise en charge publique. Ça va être une grosse catastrophe parce que c’est un public qui, à défaut de structures institutionnelles pour les accueillir, va finir dans la rue, dans les squats, à la Une des faits divers. Il y a un laisser-tomber de cette population-là de la part des pouvoirs publics qui est honteux. »

    « Les directions rationalisent ce sacrifice pour pouvoir équilibrer leur budget ».

    Nonobstant, au décours de la grande mascarade des « Assises », « les promoteurs de la "#santé_mentale" remportent le marché avec la création de plateformes, d’applications numériques tandis que se meurent les pratiques humanistes mettant au coeur de la #psychiatrie les liens thérapeutiques de confiance, la relation inter-individuelle (le temps qu’il faut), les droits des patients », comme s’en indigne le Printemps de la Psychiatrie. « Plus de virtuel, moins de réel. Plus d’écran, moins de soignants et d’accompagnants sont les slogans conclusifs de ces Assises. Des start-up de la santé mentale pour remédier au crash down de la psychiatrie ».

    On continue donc à sacrifier le Soin au nom d’impératifs gestionnaires. Néanmoins, nos dirigeants, la main sur le cœur, ont pu verser de grosses larmes de crocodiles en insistant sur le fait que les soignants méritaient toute leur reconnaissance et leur respect....Vous savez où on s’la fout votre commisération ! 

    Le service public étant débordé, à force d’austérité et de démantèlements délibérés, on en appelle désormais au secteur privé, à travers notamment le conventionnement des psychologues pour des forfaits de consultations sur prescription médicale. Comme le souligne le comité de coordination du collectif des #psychologues du Grand Ouest, "pour être remboursé, il faudra consulter au moins un médecin – qui est déjà débordé –, et lui dévoiler son intimité. Selon son appréciation, dix séances renouvelables une fois, pourront être accordées. Le psychologue sera choisi sur une liste « agréée » ; ce ne sera donc pas forcément celui qui était souhaité. Ce dernier transmettra au médecin un bilan après les séances, qui sera notifié dans le dossier médical partagé, consultable par les professionnels de santé. Au-delà des 20 séances ? Fin du dispositif. Il fallait aller mieux avant !".

    #soin #toctoc

  • « L’art peut participer à la guerre de position », Sandra Lucbert, BALLAST
    https://www.revue-ballast.fr/sandra-lucbert-lart-peut-participer-a-la-guerre-de-position

    Son troi­sième livre, Personne ne sort les fusils, a racon­té de l’in­té­rieur le pro­cès de France Télécom-Orange, qui s’est tenu durant l’an­née 2019. On se sou­vient : suite à la pri­va­ti­sa­tion de la socié­té de télé­com­mu­ni­ca­tions et à son ouver­ture à la concur­rence, les sala­riés, mal­trai­tés, har­ce­lés et ter­ro­ri­sés par les nou­velles formes de mana­ge­ment, se sont mas­si­ve­ment sui­ci­dés — trente-cinq cas au cours des seules années 2008 et 2009. Le PDG, Didier Lombard, avait alors par­lé d’« une mode ». Avec son nou­vel ouvrage, Le Ministère des contes publics, l’écri­vaine Sandra Lucbert ajoute une pierre à son entre­prise de ren­ver­se­ment lit­té­raire du capi­ta­lisme : elle vise, cette fois, la sacra­li­sa­tion de la dette publique et l’im­pact du lan­gage sur la per­cep­tion du monde de la finance. Littérature et poli­tique : une dis­cus­sion affilée.

    À la ques­tion que George Orwell se pose quant aux rai­sons qui le poussent à écrire, il répond qu’il aspire à « faire de l’écriture poli­tique un art à part entière ». Vous ratifiez ?

    Absolument. Avec cepen­dant une pré­ci­sion : je ne consi­dère pas du tout que la lit­té­ra­ture ait essen­tiel­le­ment à être poli­tique. Comme tout art, elle jouit d’une pleine auto­no­mie dans le choix de ses objets ou de ses pro­pos, et tous sont éga­le­ment éli­gibles. Ce que je crois en revanche, c’est qu’il y a des périodes par­ti­cu­lières où per­sis­ter à tour­ner le dos aux objets poli­tiques quand on est auteur ou artiste est un pro­blème. En cer­taines conjonc­tures, la hau­teur des enjeux, des urgences et même des périls nous requiert. Je ne veux pas dire qu’il est inad­mis­sible, pour une auteure ou une artiste, même dans ces conjonc­tures, de conti­nuer à tra­vailler sur des ques­tions ou des objets non poli­tiques, mais si tous les sec­teurs de l’art demeurent dans ce type de ques­tion­ne­ment et dans ce type seule­ment, alors ils col­la­borent objec­ti­ve­ment à ne rien ten­ter du tout pour enrayer les des­truc­tions en cours. Or je pense que nous vivons pré­ci­sé­ment une de ces époques où nous sommes requis. L’art ne peut plus se com­plaire dans la seule pré­oc­cu­pa­tion de l’innovation for­melle : il faut le _tran­si­ti­ver_1, en l’occurrence poli­ti­que­ment. Le sen­ti­ment d’urgence poli­tique m’est venu hors de la lit­té­ra­ture, mais c’est par elle et par ses exi­gences for­melles que j’arrive à faire quelque chose de ce sen­ti­ment d’urgence.

    « Hors de la lit­té­ra­ture », c’est-à-dire où ?

    La herse néo­li­bé­rale, je l’ai sen­tie au tra­vail (dans l’éducation natio­nale et l’hôpital public) comme beau­coup de gens — et, par la lit­té­ra­ture, je cherche les moyens de (me) figu­rer ce qui nous tient, sans quoi je risque la dis­lo­ca­tion. J’ajoute main­te­nant que « faire de l’écriture poli­tique un art à part entière » com­mence par congé­dier l’opposition inepte entre art « à thèse » et art tout court. Si on peut dire d’un roman à sujet poli­tique : roman à thèse, c’est sim­ple­ment que le tra­vail for­mel est insuf­fi­sant à méta­bo­li­ser la matière ana­ly­tique qu’il entend tra­vailler. C’est que ce roman échoue à en faire de la lit­té­ra­ture : pro­duit un suc­cé­da­né d’essai, ou de tract, dégui­sé en roman. L’art poli­tique véri­ta­ble­ment art pose donc une double exi­gence : ana­ly­tique et for­melle. Exigence ana­ly­tique d’abord, car, par défi­ni­tion, l’art requis, l’art poli­ti­que­ment tran­si­ti­vé, se donne pour but de dire quelque chose des objets du social-his­to­rique poli­tique. Pour dire quelque chose d’un objet, il faut l’avoir pen­sé — contrai­re­ment à ce que sou­tiennent les hérauts de l’art du sen­sible-inef­fable, de l’art qui ne réflé­chit pas. Et quand il s’agit des objets du social-his­to­rique capi­ta­liste, la barre ana­ly­tique est pla­cée très haut — il est certes moins fati­guant de s’abandonner à ses pentes asso­cia­tives. Mais ça n’est pas tout : un art poli­tique doit « par­ler » des objets, mais il doit en par­ler à sa manière : avec l’intransigeance de ses exi­gences propres. Travailler les objets poli­ti­co-éco­no­miques, oui, mais dans la gram­maire de l’art. C’est ici qu’il faut sou­li­gner les mérites de l’autonomie du champ — lorsqu’elle ne se dégrade pas en une forme de céci­té poli­tique. Car c’est l’indépendance rela­tive des logiques de l’art qui est garante de l’exigence for­melle dont je parle.

    [...] S’éloignant de sa détestation originelle du règne bourgeois, le champ de l’art a glissé dans l’ignorance de ce qui l’environne et le détermine. C’est là un des effets du refermement autoréférentiel du champ : moins d’incitation à regarder au dehors. Pourtant il y a pire : car, malgré tout, oui, les artistes, bien forcés par les crises, ont fini par se saisir des objets du social-historique. Mais d’une manière où, cette fois, éclate l’ignorance de ce que le dehors fait au-dedans, des effets qu’entraîne pour le champ le fait d’être plongé dans un monde capitaliste qui détermine largement les conditions de la reproduction matérielle et symbolique dans le champ. De sorte que l’anticonformisme dont vous parlez, celui d’un champ qui confond désormais autonomie et méconnaissance du dehors, se retrouve de fait indexé sur la direction hégémonique. (...)

    Un exemple-type, même : la manière dont la question pourtant éminemment politique du « Monde vivant » est traitée. Faire parler la nature pour la rendre sensible, c’est normalement une démarche dictée par la menace qui pèse sur elle. Mais d’où vient cette menace, sinon du capitalisme en ses structures, ses institutions et ses mécanismes ? Or les propositions artistiques sur le Monde vivant s’appliquent à faire surgir du vivant invisible mais jamais l’invisible des structures capitalistes — qui détruisent l’invisible du vivant. Une cécité effarante frappe nombre d’artistes-auteures quand ils ou elles s’aventurent dans un hors-champ qu’ils réduisent à la nature exclusivement — lors même que c’est le hors-champ social historique, capitaliste, qui massacre ce hors-champ naturel. Les bons sentiments ne suffisent pas, et il n’est pas exclu que cela demande un certain effort de sauver les vies invisibles. S’émerveiller de la vie des poulpes avec Vinciane Despret ou de l’ancêtre replié dans l’éponge avec laquelle Baptiste Morizot prend sa douche8 est sans doute un heureux réveil de nos sensibilités, mais c’est un peu léger contre le démantèlement pur et simple de l’ONF ou les creusements de nouveaux pipelines de Total. En l’absence d’une problématisation formelle minimale de ce que fait effectivement le capitalisme fossile, on finit par rendre à Total et ses amis un grand service : on fait circuler de bien belles émotions concernant les morses — pendant que les causes de leur extermination, jamais dégagées, continuent d’opérer.

    #littérature #politique #bourgeoisie_culturelle

  • Abus en psychiatrie : le cri d’alarme des médecins
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/abus-en-psychiatrie-le-cri-dalarme-des-medecins-25-09-2021-EQRFMTWQOVEC3K

    Il va tirer un trait sur quinze ans d’hôpital. A son grand regret, Mathieu Bellahsen rendra vendredi sa blouse. « Aujourd’hui, il n’est plus possible d’être lanceur d’alerte, les représailles sont immédiates », déplore ce psychiatre grande gueule, ancien chef de pôle à l’unité d’Asnières (Hauts-de-Seine) de l’hôpital Roger-Prévot-de-Moisselles.

    Alors que s’ouvrent ce lundi les assises de la santé mentale, plusieurs soignants nous racontent comment, en dénonçant des dérives comme l’isolement et la contention, ils se retrouvent « harcelés », « placardisés », « mis à pied » par leur direction. D’ailleurs, le débat sur ces pratiques, « en inflation » depuis trente ans, ne sera pas abordé lors de ces deux journées. Une omission dénoncée par 187 signataires dont 90 psychiatres, dans une tribune que nous publions.

    Chambres fermées à clé

    Pour le docteur Bellahsen, les ennuis ont commencé après la nuit du 7 au 8 mai 2020. Dans son service, deux patients testés positifs sont transférés en unité Covid, obligeant les autres, cas contacts, à se confiner. Mais, dans la soirée, un psychiatre de garde et la direction décident de fermer leurs chambres à clé. En l’apprenant, Mathieu Bellahsen voit rouge : « Au lieu de leur dire de bien s’isoler et de respecter les gestes barrière, ils les ont traités comme des citoyens de seconde zone, en bloquant les serrures, selon un vieux préjugé d’irresponsabilité des malades mentaux. »

    Le chef de pôle prévient aussitôt la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, une autorité indépendante. Ce n’est pas la première fois qu’il reproche à la direction « ses méthodes » : en unité Covid, les patients sont « cloîtrés », dit-il, durant quatorze jours. C’est ce que constate, sur place, la contrôleuse, Adeline Hazan, qui découvre des patients « enfermés à clé 24 heures sur 24 sans que leur état clinique psychiatrique le justifie ». Son rapport édifiant révèle « une confusion absolue entre les notions de confinement sanitaire et d’isolement psychiatrique ».

    Les jours s’écoulent en pyjama de papier, dans des chambres sans douche ni télé ni notion du temps. Au même moment, dans une autre unité verrouillée, une femme brise sa fenêtre de désespoir et tombe de deux étages. Mais voilà, quelques jours plus tard, la direction reçoit une lettre de l’équipe infirmière, alertant sur des difficultés de longue date avec l’encadrement médical, ciblant notamment #Mathieu_Bellahsen.

    #psychiatrie

  • La psychiatrie refoulée des Assises de la santé mentale, MATHIEU BELLAHSEN, PIERRE DARDOT
    https://blogs.mediapart.fr/mathieu-bellahsen-et-pierre-dardot/blog/240921/la-psychiatrie-refoulee-des-assises-de-la-sante-mentale

    Dans les prochains jours se tiendront les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie. Or, la psychiatrie est la grande absente de ces Assises. Refoulée à l’arrière-plan, ses problématiques seront reléguées dans l’opacité des cabinets ministériels. Il est de notre devoir de citoyen de remettre au centre de la psychiatrie l’accueil de la personne souffrante, sa famille, ses rêves, ses petites et ses grandes histoires.

    Dans les prochains jours se tiendront les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie. Si cette dernière est reléguée au deuxième plan de l’intitulé, cela correspond à vingt ans d’un travail acharné pour aller « de la psychiatrie vers la santé mentale »i et faire « de la santé mentale l’affaire de tous »ii.

    Santé mentale qui n’a désormais que peu à voir avec les souffrances et les soins car elle se concentre désormais sur « le bien-être » et « la qualité de la vie ».

    Si la santé mentale est en apparence liée à la santé, en réalité elle s’est instituée depuis le milieu des années 2000 comme une des pièces maîtresses du dispositif économique : « avoir une population en bonne santé mentale pour remplir les objectifs stratégiques de l’Union Européenne »iii expliquait le Livre Vert de 2005. Faire de « la santé mentale positive » un enjeu rappelait le commissariat d’état à l’économie numérique en 2009iv.

    Depuis, cette poussée s’est accentuée. Le covid aura permis de renforcer le brouillage des pistes en parlant de la « mauvaise santé mentale » des français, des étudiants et d’autres populations fragilisées. La société s’est remise à croire en une santé mentale liée aux soins à laquelle il faudrait son lot de dispositif d’accompagnements, de soins, de numéros verts et de télé-consultations.

    Or, mieux vaut parler de souffrances psychiques ou de santé psychique que de santé mentale car la santé mentale induit deux processus.

    Le premier est d’identifier les souffrances à un problème mental ce qui correspond dans l’imaginaire de l’époque à un problème cérébral. Le cerveau est devenu le lieu privilégié d’intervention transformant la psychiatrie en cérébrologie. L’effet sur les pratiques est le délaissement progressif et de plus en plus violent des personnes malades, de l’écoute nécessaire et du temps jamais prévu par avance qu’il s’agit de leur accorder.

    La conclusion qu’en tirent les cérébrologues est toujours la même : demander un financement accru de la recherche sur le cerveau en espérant que les découvertes de laboratoire se transposeront sur le terrain. Cet engloutissement de l’argent public ne peut que nourrir de faux espoirs car il part d’un postulat oubliant que les troubles psychiatriques sont aussi une affaire humaine, existentielle. Le lien de l’individu avec son milieu, la société dans laquelle il vit, sont tout aussi importants, voire plus surdéterminant que les potentiels marqueurs cérébraux des troubles individuels.

    Le deuxième processus est d’articuler la santé mentale aux coûts pour la société, ce qui est entretenu en permanence par les tenants du santé-mentalisme : « la santé mentale coûte chère », « 3 à 4 % du PIB ».

    Le coeur du problème est de réduire ces coûts (pour la société et pour l’économie) tout en créant des dispositifs lucratifs.

    #psychiatrie #souffrance_psychique #Mathieu_Bellahsen

  • La clef sociale des songes
    https://laviedesidees.fr/Bernard-Lahire-La-part-revee.html

    À propos de : Bernard Lahire, La part rêvée. L’interprétation sociologique des rêves, volume 2, La Découverte. L’inconscient, selon B. Lahire, est “socialement structuré”. Ce principe permet la mise en oeuvre d’une #sociologie individuelle du rêve qui exige, tout comme l’interprétation psychanalytique, la présence d’un tiers pour comprendre les forces qui agissent sur le sujet rêveur.

    #Société #psychanalyse #interprétation #inconscient
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20210924_lahire.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20210924_lahire.docx

  • Le soutien psychosocial aide les migrants de retour au Ghana à reconstruire leur vie | The Storyteller
    https://storyteller.iom.int/fr/stories/le-soutien-psychosocial-aide-les-migrants-de-retour-au-ghana-recons

    Le soutien psychosocial aide les migrants de retour au Ghana à reconstruire leur vie.
    Après cinq années passées en Libye, le retour de Dotse au Ghana ne s’est pas passé comme il l’espérait - un premier combat contre des problèmes de santé mentale.« Il m’a fallu beaucoup d’efforts pour panser mes plaies à mon retour. J’étais désorienté à mon arrivée et je ne me souviens de rien de ce qui s’est passé », dit-il. Un autre migrant de retour, Lincoln, a été confronté à des obstacles similaires. « Je me suis senti abandonné ».
    Aujourd’hui, les choses sont différentes pour les deux hommes, qui font partie des plus de 1 800 migrants de retour que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a aidés à rentrer volontairement au Ghana depuis 2017 dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, financée par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique.Certains migrants font l’expérience de la stigmatisation, de l’exploitation, de la violence et de la vie dans des conditions inhumaines lorsqu’ils voyagent, en particulier lorsqu’ils utilisent des moyens irréguliers, mais la décision de rentrer chez soi n’est pas facile à prendre. Les attentes sont élevées, et la pression peut mettre à rue épreuve leur santé mentale, entravant leur bonne réintégration dans leurs communautés.« Lorsque l’OIM a appelé, cela m’a donné l’assurance psychologique que, oui, il y a un certain soutien », confie Lincoln. Dotse est lui aussi reconnaissant de l’aide apportée par l’OIM pour répondre à sa détresse. « Grâce au soutien psychosocial, je suis une meilleure personne et je me sens en bien meilleure santé et plus heureux ».
    L’OIM suit les migrants à leur retour au Ghana et les guide dans leur réintégration. Un plan complet pour les migrants de retour englobe les besoins économiques, sociaux et psychosociaux, et peut également inclure l’identification d’activités génératrices de revenus, le logement, l’éducation ou la formation pour développer des compétences commerciales et autres. A ce jour, plus de 800 migrants de retour ont bénéficié de cette approche innovante et globale.« L’OIM reconnaît l’importance de la santé mentale des migrants de retour pour assurer une réintégration réussie et durable dans leur communauté d’origine », déclare Pooja Bhalla, chargée de projet de l’OIM pour l’initiative conjointe UE-OIM.
    « Pour gérer efficacement le processus complexe de réintégration, y compris la dimension psychosociale, l’OIM a élaboré les instructions permanentes pour le retour et la réintégration, en collaboration avec le gouvernement ghanéen », explique Mme Bhalla. Les instructions ont été lancées en septembre 2020 afin de garantir une approche cohérente de la gestion des retours au Ghana puis de la réintégration des migrants. Depuis, plus de 80 acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux de la migration ont été formés à travers le Ghana. Les influenceurs communautaires sont également un canal pour informer sur la nécessité du bien-être psychosocial des migrants de retour.
    Robert Ketor est l’assistant psychosocial et psychologue clinicien de l’OIM qui offre des services de soutien psychosocial, y compris un suivi virtuel. Avec l’épidémie de COVID-19, une grande partie du soutien psychosocial de l’OIM aux migrants de retour a été dispensé par visioconférence et par téléphone.Après de nombreuses séances de thérapie virtuelles, Robert a récemment rencontré Dotse pour la première fois depuis son arrivée à l’aéroport international de Kotoka à Accra.« Quand je me souviens de l’état dans lequel il est arrivé au Ghana, et que je le regarde maintenant, je dirais qu’il y a eu une grande amélioration de sa santé générale et surtout de sa santé mentale. »Pour certains migrants de retour, la thérapie de groupe, les discussions de groupe ou les activités psychosociales collectives sont des premières étapes importantes, et pour d’autres, les séances individuelles sont une meilleure option. L’OIM organise également des formations sur les premiers secours psychologiques pour les acteurs de la migration et les membres de la communauté afin qu’ils puissent fournir une première assistance psychologique de base.

    #Covid-19#migrant#migration#ghana#OIM#sante#santementale#psychosocial#retour#reintegration#therapievirtuelle#assistancepsychologique

  • Yemen: UN agency helping stranded migrants to return home | | UN News
    https://news.un.org/en/story/2021/09/1099262

    Yemen: UN agency helping stranded migrants to return home
    Amid intensifying conflict in Yemen, and the COVID-19 pandemic, the International Organization for Migration (IOM) is helping nearly 5,000 Ethiopian migrants stranded in the country to return home, the UN agency reported on Tuesday. Some 300 migrants are set to depart for Addis Ababa this week on two IOM-run Voluntary Humanitarian Return (VHR) flights leaving out of the southern port city of Aden, where the internationally-recognized Government is headquartered. The aim is to operate two flights weekly through the end of the year, and to expand to other places such as Ma’rib, where fighting persists between Government forces and the Ansar Allah movement, also known as the Houthis.“Since the start of the pandemic, migrants in Yemen have been pushed even further into the shadows,” said John McCue, Deputy Chief of Mission with IOM Yemen.
    The country has been divided between Government forces, backed by a Saudi-led military coalition, and the Houthis, who hold most of the north, since 2015. More than 670 migrants have voluntarily returned so far this year, but IOM will need $3 million from the international community, and continued support from the Yemeni and Ethiopian authorities, to facilitate the flights.“We call on donors to make more significant contributions to this crucial lifeline which provides thousands of stranded migrants with their only chance to escape a dangerous situation and make their way home,” Mr. McCue said.
    IOM estimates that some 32,000 migrants are stranded in dire conditions in Yemen due to COVID-19 movement restrictions, preventing them from journeying on to Saudi Arabia.The restrictions have also had a knock-on effect on smuggling networks as this route is no longer as lucrative as in the past, meaning groups are adopting alternative ways to exploit migrants to make up for their financial losses.Some migrants are forced to work on farms to pay off their debts, while others are exposed to gender-based violence and abduction for ransom. The majority lack access to water, food, sanitation and healthcare. Many migrants have become increasingly desperate to return home. IOM reported that since May 2020, some 18,200 people have risked their lives taking the perilous sea route to Djibouti or Somalia. Dozens have drowned when overcrowded vessels capsized.
    Of the migrants who have taken VHR flights this year, 20 were under the age of 18. Unaccompanied minors account for more than 10 per cent of new arrivals to Yemen. IOM said the so-called Eastern Corridor – comprising Djibouti, Somalia, Ethiopia and Yemen – has some of the highest proportions of children using an irregular migration route.
    Besides arranging the flights to Ethiopia, IOM also offers other support to migrants before they leave Yemen, including counselling and helping them to secure travel documents. IOM also liaises with the authorities in both countries to ensure safe passage and transit.
    When they return home, migrants are temporarily housed at the IOM transit centre in Ethiopia where they are provided with food, essential non-food items, counselling services, and a transport allowance to their final destination. The UN agency also arranges medical and psychological care, as well as family tracing and reunification for unaccompanied migrant children.“Facilitating safe voluntary return of migrants from Yemen remains to be an extremely critical programme, and ought to be accompanied by lasting solutions to irregular migration,” said Malambo Moonga, Head of the Migration Management Unit for IOM Ethiopia.“We continue to appeal for investments in sustainable reintegration of returnees and resilience-building in Ethiopian communities with high rates of irregular migration.”

    #Covid-19#migrant#migration#yemen#ethiopie#somalie#djibouti#sante#frontiere#pandemie#retour#migrationirreguliere#OIM#resilience#psychosocial#reintegration#vulnerabilite

  • Le gouvernement passe les fous et les vieux à la trappe, Éric Favereau
    https://www.liberation.fr/societe/sante/le-gouvernement-passe-les-fous-et-les-vieux-a-la-trappe-20210907_HOYT3SAK

    Assises de la santé mentale devenues une coquille vide, grand projet de loi sur la dépendance reporté maintes fois, ou alors dans sa portion congrue... Deux rendez-vous manqués qui inquiètent, montrant une absence totale d’idées et de projets de la part des pouvoirs publics.

    En cette rentrée, par un curieux concours de circonstances, les vieux et les fous vont rester sur le bord de la route des projets gouvernementaux. Pourtant mille fois annoncée par les pouvoirs publics, la loi sur la dépendance est ainsi encore repoussée. Quant aux Assises de la santé mentale, prévues d’abord en juillet puis en septembre, aujourd’hui plus personne ne se hasarde à en fixer une date, ou du moins à en espérer quelque chose.

    Bien sûr, les raisons avancées sont légion, et les excuses nombreuses. Promis en 2019, puis décalé pour cause de crise des Gilets jaunes, de nouveau reporté dans la foulée de l’épidémie de Covid-19, le projet de loi sur l’autonomie est à l’arrêt. Il n’est plus inscrit dans le calendrier parlementaire. Selon le JDD, fin septembre, Nicolas Revel, directeur de cabinet de Jean Castex, et Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée, doivent simplement étudier la possibilité de créer une prime d’adaptation des logements vétustes, mesure qui pourrait figurer dans les textes budgétaires soumis cet automne au Parlement. Mais c’est tout. Pas de place pour une grande loi pour les vieux au Parlement, alors que depuis des mois, les pouvoirs publics évoquaient l’urgence d’un texte pour faire face au vieillissement de la population.

    La psychiatrie en souffrance

    Au printemps, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie, assurait que le texte serait présenté avant l’été. Dans son allocution du 12 juillet, Emmanuel Macron évoquait de nouveau ce dossier comme prioritaire, parlant de la nécessité « d’un nouveau pacte français entre les générations ». Trop tard, l’heure est passée. « On ne construit pas une grande loi en quelques semaines », lâche le socialiste Luc Broussy sur Facebook, auteur d’un rapport au gouvernement sur « Nous vieillirons ensemble ».

    A l’eau, donc. Et c’est le même échec avec la psychiatrie. Le flou persiste. Des Assises de la santé mentale avaient pourtant été évoquées par Emmanuel Macron en janvier, « afin de dresser les orientations de la psychiatrie pour les années à venir. Mais aussi pour répondre à la crise et aux manques de moyens. » Là encore, le Covid agissant comme un miroir des situations, les conditions de travail particulièrement tendues dans le secteur de la psychiatrie publique avaient de nouveau été révélées. Le contexte est terrible : des centaines de postes de psychiatres vacants, un manque de lits criants, des pratiques de contention qui se multiplient. A l’image d’une pédopsychiatrie se retrouvant à bout, incapable de faire face à la demande, à deux doigts de fermer complètement certains de ses services. Et c’est dans ce contexte que Macron avait donc promis un grand raout. Mais là encore, il est… repoussé. On évoque la fin du mois de septembre, mais nulle confirmation officielle.

    Psychiatrie : avis de défaillance généralisée

    Ces rendez-vous manqués sont inquiétants. Non seulement car les paroles données ne sont pas suivies d’effets, mais surtout, ces atermoiements pointent un vide : on sent de la part des pouvoirs publics une absence totale d’idées et de projets sur ces deux sujets majeurs. La psychiatrie publique s’effondre-t-elle ? Il n’y a rien pour la relancer. « On sent une pauvreté de réflexion », nous disait un chef de secteur de psychiatrie. Quant au grand âge, dans les discours gouvernementaux, à part de grandes phrases il n’émerge aucune idée forte pour y répondre, ni pour dessiner un avenir. Dans ce silence inquiétant, on rêverait que les fous et les vieux se décident à prendre la parole.

    Gabriel Attal : « Dans les cent jours qui viennent, des réformes vont continuer »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/09/07/gabriel-attal-si-marine-le-pen-n-etait-pas-au-second-tour-de-la-presidentiel

    Nous n’avons jamais arrêté de réformer, y compris pendant la crise. Nous allons amplifier, notamment avec la réforme de l’assurance-chômage, au 1er octobre, ou le plan d’investissement d’avenir, qui sera présenté par le président à l’automne. Outre la mise en œuvre de la loi climat et du texte séparatisme, le chef de l’Etat va également conclure le Beauvau de la sécurité la semaine prochaine.

    La question des retraites n’a jamais quitté la table, il n’y a rien d’enterré. Nous disons la vérité aux Français : pour des raisons d’équilibre financier comme d’équité, il faut une réforme. Le président a toujours montré que lorsqu’il en va de l’intérêt du pays, il n’hésite pas à prendre des décisions difficiles, y compris politiquement pour lui. Sur les retraites, il a fixé deux conditions : une reprise économique qui se confirme et une situation sanitaire pleinement maîtrisée.

    Ils voudraient apporter leur pierre à la #réforme_continue des retraites, envisagent de laisser à un second septennat l’âge et la durée de cotisation pour supprimer les régimes spéciaux à supprimer (sauf exceptions clientélistes et résistances éventuelles efficaces) et promettre un minimum retraite à 1000 euros, dont on ne connait pas les critères (m’étonnerait que ça annonce une suppression positive de l’aspa / minimum #vieillesse). Les parlementaires ont les chocottes et veulent différer, à suivre

    #retraites #vieux #dépendance #folie #psychiatrie

  • HCR - Déplacements sans précédent en Amérique centrale et au Mexique : appel urgent à un partage des responsabilités au niveau régional
    https://www.unhcr.org/fr/news/press/2021/9/6130f1a6a/deplacements-precedent-amerique-centrale-mexique-appel-urgent-partage-respons

    Déplacements sans précédent en Amérique centrale et au Mexique : appel urgent à un partage des responsabilités au niveau régional
    SAN SALVADOR - L’Amérique centrale et le Mexique sont confrontés à une pression sans précédent liée à une augmentation du nombre de personnes en quête d’une protection internationale, ce alors que l’accès à l’asile et au territoire est limité par des restrictions frontalières inquiétantes, a déclaré Gillian Triggs, Haut Commissaire assistante chargée de la protection du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, au terme d’une mission de deux semaines dans la région.« Au Mexique, au Guatemala et au Salvador, j’ai pu observer l’énorme pression que subit la région en raison des flux croissants de réfugiés et de migrants. Des efforts extraordinaires sont déployés par les gouvernements et la société civile pour relever ces défis », a-t-elle déclaré.En discutant avec des déplacés internes, des demandeurs d’asile et des réfugiés, Gillian Triggs a relevé des récits de violences sexuelles, de menaces de mort et d’extorsions au sein de communautés contrôlées par des gangs criminels qui - souvent associées à des difficultés économiques et aux effets du changement climatique - ont contraint près d’un million de personnes du Salvador, du Guatemala et du Honduras à fuir leurs domiciles.
    Au Guatemala, Gillian Triggs a collaboré au lancement d’un programme mené par le HCR et le Secrétariat national contre les violences sexuelles, l’exploitation et la traite des personnes. L’objectif du programme est de prévenir ces crimes dans les régions reculées du pays grâce à des unités mobiles chargées d’apporter des informations sur les droits et les services là où les gens en ont le plus besoin. Au Salvador, elle a pris connaissance d’approches communautaires innovantes menées par le gouvernement pour prévenir la violence et autonomiser les jeunes dans les communautés à risque.« Créer les conditions qui permettent aux populations de se sentir en sécurité et protégées chez elles est une étape essentielle pour s’attaquer aux causes profondes qui poussent les gens à fuir dans cette région », déclare-t-elle.Gillian Triggs a également salué l’engagement du Salvador à mettre à jour le profilage des déplacés internes afin de prévenir les déplacements et de de proposer des réponses adaptées au niveau communautaire.
    Le Mexique, qui est passé du statut de pays de transit à celui de pays de destination pour des milliers de demandeurs d’asile, doit maintenant faire face à un nombre record de nouvelles demandes d’asile cette année, qui pourraient dépasser les 100 000.Face à l’augmentation du nombre de réfugiés, de personnes déplacées à l’intérieur de leurs pays ou celles rapatriées et qui ont besoin de protection, le HCR continue d’apporter son support aux gouvernements pour le renforcement des systèmes d’asile et de protection. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés apporte également une aide à l’intégration dans les pays d’asile par le biais de l’emploi, l’éducation et l’aide psychosociale, avec la participation active de la société civile. Au Mexique, plus de 12 000 personnes ont bénéficié de ces initiatives d’intégration locale.
    Gillian Triggs a également souligné la nécessité pour les États de ne pas se contenter d’offrir une protection aux réfugiés. Elle insiste sur l’importance de proposer des voies migratoires régulières par le biais de l’éducation, de la mobilité de la main-d’œuvre, du regroupement familial et d’autres processus d’immigration. « Des besoins différents appellent des réponses différentes », a-t-elle déclaré.Gillian Triggs se dit très préoccupée par les récentes restrictions aux frontières dans la région, qui risquent de renvoyer des personnes et des familles ayant un besoin urgent de protection vers les dangers auxquels elles tentent d’échapper dans leurs pays d’origine en Amérique centrale, sans aucune possibilité d’évaluer ces besoins et d’y répondre. Le HCR a lancé un appel au gouvernement des États-Unis pour qu’il mette fin aux restrictions au droit d’asile et aux expulsions en application de l’arrêté de santé publique « Title 42 » lié à la pandémie de Covid-19. Le gouvernement américain est appelé à rétablir l’accès aux procédures d’asile pour les personnes dont la vie en dépend.
    « Tous les pays ont accepté de partager la responsabilité de fournir une protection à ceux qui fuient le danger et les persécutions, plutôt que de se décharger de ce devoir », a déclaré Gillian Triggs.Dans l’esprit du principe de partage des responsabilités, six pays d’Amérique centrale et le Mexique travaillent en collaboration avec le secteur privé et la société civile, avec le soutien des pays donateurs autour du Cadre régional de protection et de solutions (connu sous le nom de MIRPS). Cette initiative actuellement dirigée par le Guatemala a pour objectif d’apporter des réponses aux causes et aux conséquences des déplacements forcés dans la région.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#mexique#honduras#guatemala#salvador#ameriquecentrale#sante#crise#asile#santepublique#protection#psychosocial#deplacementforce#demandeurasile

  • Psy et sophrologue, Claire a installé une yourte dans son jardin à Leers Par Anne-Sophie Hourdeaux
    https://actu.fr/hauts-de-france/leers_59339/psy-et-sophrologue-claire-a-installe-une-yourte-dans-son-jardin-a-leers_4444590

    C’est une belle reconversion professionnelle qu’a vécue Claire Lesage-Narguet, 5 ans après un burn-out. Psy et sophrologue, elle vous reçoit dans une yourte à Leers (France)

    C’est une belle reconversion professionnelle qu’a vécue Claire Lesage-Narguet, 5 ans après un burn-out. Cette ex-cadre est devenue sophrologue caycédien et psychothérapeute. Sa particularité : à Leers, près de Lille, elle a installé son cabinet dans son jardin et c’est une yourte !


    Claire Lesage-Narguet dans sa belle yourte à Leers, créée par l’entreprise belge « La yourte d’Anto ». (©AS Hourdeaux/Croix du Nord)

    Un havre de paix, c’est ainsi qu’on pourrait résumer la yourte des saisons, le « bébé » de Claire Lesage-Narguet.

    C’est en mai 2020, le jour même du déconfinement, qu’elle a lancé ce projet fou. Son but : y proposer des séances de sophrologie et psychothérapie, ainsi que divers ateliers autour de la reconnections à soi.

    En bois, c’est un endroit chaleureux, rassurant, qui invite à la sérénité. « J’aime qu’on se trouve au milieu du jardin, mes animaux ne sont pas loin ! »

    Après un burn out
    Cette yourte est le fruit d’une reconversion professionnelle, une véritable renaissance même pour Claire. Après un master commerce, elle devient cadre chez Auchan. Pendant 12 ans, elle est dans la peau d’un manager. Puis en novembre 2016, celle craque : « J’ai fait un burn-out, un vrai. J’avais eu des signes, mais je n’avais pas écouté mon corps… »

    Elle se recentre alors sur elle-même, expérimente l’art-thérapie, se découvre une passion pour la nature et les animaux.


    La yourte des saisons à Leers, un havre de paix en ville. (©AS Hourdeaux/Croix du Nord)

    Après un temps de repos, elle décide de reprendre des études, et pas n’importe lesquelles, avec un double cursus. « J’ai rejoint l’école de sophrologie caycédienne à Lille ; et en même temps, j’ai suivi le CERFPA sur la formation en psychologue des profondeurs basée sur Carl Jung ».

    Apprendre à s’aimer
    Malgré l’épreuve, cette période a été bénéfique, car comme le dit Claire, « j’ai appris à m’aimer ! » sourit-elle. Cette expérience lui a donné envie d’aider les autres.

    Aujourd’hui sophrologie et psycho-praticienne, elle propose un accompagnement personnalisé, avec de nombreux outils pour ceux qui le souhaitent.

    Car Claire s’intéresse aussi aux pierres, aux fleurs de Bach, aux huiles essentielles, à la naturopathie et même aux voyages sonores. « Je m’adapte à chacun ! On peut être aussi très cartésien et vouloir juste travailler sur l’anxiété, la gestion des émotions liée à un examen… »

    Relaxation, émotions, bienveillance
    La sophrologie caycédienne « propose des techniques de relaxation dynamiques, et travaille l’harmonie entre le corps et l’esprit ».

    Elle veut « renforcer l’agréable dans la vie de la personne à travers le corps. On travaille sur l’accueil des émotions, pour comprendre ce qu’elles peuvent apporter. Il n’y a aucun jugement, que de la bienveillance ».

    Les séances sont individuelles ou en petits groupes.

    Sophrologie ou psychologie, « on peut choisir l’un ou l’autre, ou encore tester un mix des deux au cours d’une séance ».

    Bientôt une tente aussi
    A partir de cet automne, elle installera à côté de sa yourte un 2e « cabinet », dans une tente cette fois ! « Ce sera l’espace des cercles des femmes, je crois en l’énergie féminine. Il s’agit plutôt d’un groupe de parole ».

    Claire se veut une accompagnatrice, « pour que chacun développe l’amour de soi ». « C’est le plus beau cadeau qu’on peut se faire à soir même et aux autres ! » sourit la psy-sophrologue. Un beau programme !

    https://www.facebook.com/clairelesagenarguet

    #burn-out #reconversion #sophrologie #yourte #psychothérapeute #auchan #art-thérapie #psycho-praticienne #naturopathie #harmonie #Femme

    • Sophrologie : Les #Tarifs

      Lundi 6 septembre, sophrologie en petit groupe, 18 h à 20 h. Tarif : 25 €.
      Samedi 11 septembre, atelier sur les émotions, 10 h 30 à 12 h 30. Tarif : 30 €.
      Mardi 14 septembre, atelier Cultiver la bienveillance envers soi-même avec la sophrologie, 18 h à 20 h. Tarif : 30 €.
      Dimanche 26 septembre, danse des saisons, de 10 h à 17 h. Tarif : 80 €.
      Rencontre individuelle en sophrologie ou psychologie des profondeurs. Durée : 1 h 30. Prix : 60 €. À partir de 14 ans.

  • Les « hôtels hospitaliers » se généralisent pour améliorer la prise en charge du patient Marie-Cécile Renault
    https://www.lefigaro.fr/social/les-hotels-hospitaliers-se-generalisent-pour-ameliorer-la-prise-en-charge-d

    Ces structures évitent aux malades de longs transports, libèrent des lits à l’hôpital et font faire des économies.

    Les « hôtels hospitaliers », expérimentés de 2017 à fin 2020, qui permettent à certains patients de bénéficier d’une chambre à proximité de l’hôpital, pourront désormais être généralisés à tous les établissements de soins, publics comme privés, selon un décret et un arrêté publiés jeudi au Journal officiel.


    Le premier hôtel hospitalier de la Fondation Hopale a ouvert ses portes le 16 janvier dernier à Berck-sur-Mer. Sebastien JARRY/PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

    Le développement des hôtels hospitaliers s’inscrit dans le virage ambulatoire. Ces structures s’adressent aux patients n’ayant pas besoin de surveillance ou de soins médicaux particuliers, mais qui nécessitent un hébergement de court terme en amont ou en aval d’une hospitalisation. L’objectif est à la fois d’optimiser les soins pour les patients, de leur éviter des transports, mais aussi de faire de la place à l’hôpital en libérant des lits, et de réaliser des économies pour la Sécurité sociale.

    « Nous ne remplaçons pas l’hôpital par des hôtels ; il ne s’agit pas de faire moins d’hôpital. C’est un dispositif qui améliore la qualité de la prise en charge pour certains patients et permet de . . . . . .

    La suite payante

    #privatisation #hôtel #hôtellerie #destruction de l’ #hôpital #France #travail #psychiatrie #en_vedette #médecine #hôpitaux #santé #Fondation_Hopale