• Au #procès des folles

    « Les violences sont déplacées dans le champs du #fantasme »

    Victimes de violences physiques et psychologiques de la part de leurs ex conjoints, Anouk et Marie doivent être expertisées par des psychologues et psychiatres suite aux #démarches_juridiques qu’elles entament, au pénal et au civil. Elles racontent leurs expériences traumatisantes face à des expertes qui minimisent les faits, remettent en doute leurs paroles, symétrisent les comportements ou encore les accusent d’être hystériques et masochistes. Ces psys considèrent qu’Anouk et Marie « y sont sans doute pour quelque chose », compte tenu de leurs profils psychologiques.

    De très nombreuses femmes vivent les mêmes expériences, source de nouveaux traumatismes, devant la justice, mais aussi dans les cabinets libéraux. Cet épisode décrypte le processus de #psychologisation de la violence (des victimes, mais aussi des agresseurs) qui permet de mieux l’occulter. Avec les analyses de psychologues et d’avocates qui tentent de faire changer ces pratiques.

    https://www.arteradio.com/son/61684896/au_proces_des_folles
    #justice #violence #procès_pénal #procès #traumatisme #masochisme #hystérie #occultation #invisibilisation #psychologie #anxiété #VSS #violences_sexuelles #expertise #peur #honte #répétition #larmes #humiliation #culturalisation #religion #histoire_familiale #hystérie #suspicion #intimité #expertise_psychologique #enquête_de_crédibilité #crédibilité #toute_puissance #traumatisme #post-traumatisme #consentement #colère #tristesse #témoignage #anxiété_généralisée #traumatisme_de_trahison #troubles_du_stress_post-traumatique (#TSPT) #subjectivité #psychanalyse #névrose #masochisme #analyses_paradoxales #présomption_de_masochisme #présomption #concepts #mise_en_scène #jeu #mensonge #manipulation #exagération #répétition #co-responsabilité #dépsychologisation #féminisme #violences_politiques #vulnérabilité #expertises_abusives #maltraitance_théorique #théorie #rite_de_domination #violences_conjugales #analyse_sociale #psychologisation_de_la_violence #patriarcat #domination #violence_systémique #féminicide #sorcière #pouvoir #relation_de_pouvoir #victimisation #violences_conjugales #crime_passionnel #circonstances_atténuantes #injustice #haine #haine_contre_les_femmes #amour #viol #immaturité #homme-système #empathie #désempathie #masculinité #masculinité_violente #violence_psychologique #humiliations #dérapage #déraillement #emprise_réciproque #reproduction_de_la_violence #émotions #récidive #intention #contexte #figure_paternelle #figure_maternelle #imaginaire #violence_maternelle #materophobie #mère_incenstueuse #parentalité_maternelle #parentalité_paternelle #dénigrement

    #audio #podcast

    ping @_kg_

    • Merci
      Cette émission a fait un écho tremblant aux accusations et dénigrements de psychologues dont j’avais requis les compétences pour m’aider (croyais-je) alors que j’étais en soin pour un cancer du sein métastasé. La première, je n’ai pas ouvert la bouche que déjà elle me dit que je me suis assise de façon présomptueuse et un autre moment elle rit en me disant qu’elle voudrait bien voir mon enfant pour savoir comment il s’en sort d’avoir une mère comme moi. Une autre, à qui j’ai demandé d’agir en relais le temps des soins pour mon enfant qui débute ses études, et qui présente des phases dépressives suite à des maltraitances de son père, lui conseille d’aller vivre chez lui devenu SDF à 600km de là et me donne un rdv où j’apprends qu’il sera présent, refusant de m’entendre alors que c’est moi qui l’ai toujours payé. Tellement choquée que je pars en voir une autre pour lui demander si il est normal d’agir ainsi. Cette fois, en sortant, j’étais responsable du cancer qui m’avait fait perdre mon sein dû à des problèmes psys de maternité non résolu, j’allais détruire mon entourage, mon enfant également et j’avais juste envie de me suicider.
      J’ai quand même repris trois mois plus tard un suivi par une psychologue de la clinique qui m’a cette fois réellement écoutée et aidée. Jamais eu le courage cependant de retourner voir les 3 autres pour dénoncer leur incompétence et leurs humiliations.

      #psychologues #violences_psychologiques #maternophobie #courage_des_femmes

  • MIGRATION : Le Gouvernement se dote de capacités en reponse aux TROUBLES PSYCHOSOCIAUX DES MIGRANTS DE RETOUR.
    https://www.dakaractu.com/MIGRATION-Le-Gouvernement-se-dote-de-capacites-en-reponse-aux-TROUBLES-PS

    MIGRATION : Le Gouvernement se dote de capacités en reponse aux TROUBLES PSYCHOSOCIAUX DES MIGRANTS DE RETOUR.
    Sous forme d’atelier de renforcement de capacités, les responsables des Bureaux d’Accueil d’Orientation et de Suivi des migrants, les agents psychosociaux nouvellement recrutés, des membres du cabinet du Secrétariat d’État aux Sénégalais de l’Extérieur (SESE) ainsi que tous les partenaires actifs sur la question de la migration se réunissent sous la directive de l’État du Sénégal menée par la Direction Générale d’Appui aux Sénégalais de l’Extérieur (DGASE) du Ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires Etrangères (MIAAE) les 7 et 6 Août 2024 au Yuma Lodge, Saly Portudal.
    Le Sénégal ayant opté pour une territorialisation de la politique migratoire en concordance avec les trois dimensions de la réintégration durable du migrant de retour que sont : l’accompagnement psychosocial ; la dimension sociale, la dimension économique.
    Rappelons que cette importante activité a pour but de :
    – Imprégner les équipes des BAOS/DGASE sur les orientations de l’appui budgétaire ;
    – Faire la revue du document de politique Nationale de la Migration du Sénégal ;
    – Renforcer les capacités des assistants psychosociaux dans la détection et la prise en charge des besoins psychosociaux des migrants de retour.
    Le Sénégal, pour s’assurer de la compétitivité de sa Politique Nationale de la Migration compte à cet effet procéder à sa consolidation avec la dotation effective des assistants psychosociaux d’outils de détection du trouble de stress post-traumatique de la dépression, des symptômes psychotiques et de la suicidalité. En outre, ce travail important permet aussi une meilleure connaissance des équipes responsable de l’exécution budgétaire des objectifs et orientations de l’appui budgétaire de l’État du Sénégal.
    En tout et pour tout, quatre-vingt personnes (80) sont concernées par cette session afin que sur l’étendue nationale et partout où le besoin est, que les services de l’État du Sénégal à travers le MIAAE, SESE et la DGASE de par les BAOS, que les besoins en suivi psychosocial soient pris en compte. Ce travail devrait permettre une meilleure réponse face aux crises humanitaires liées à l’émigration irrégulière.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#migrationirreguliere#sante#santementale#psychosocial#retour

  • Mourir de chaud : à quel degré la température devient-elle mortelle ?
    https://bonpote.com/mourir-de-chaud-a-quel-degre-la-temperature-devient-elle-mortelle

    Le mélange de chaleur et d’humidité est à un certain seuil insupportable pour l’humain et même en excellente santé, cela peut être mortel en seulement quelques heures. Dans un monde plus chaud, le stress thermique humide peut se produire pendant des mois et dans plusieurs régions du monde, y compris dans les régions densément peuplées.

    Les conséquences sont très inégalitaires et sans adaptation ni réduction importante et rapide de nos émissions de GES, la fréquence avec laquelle le seuil limite du thermomètre humide sera atteint voire dépassé sera de plus en plus importante.

    Aujourd’hui, en 2022, des personnes meurent déjà des excès des pays du Nord. Des personnes meurent de l’inaction d’autres personnes qui ont pourtant le pouvoir et le devoir de protéger les populations. Si cela arrive déjà dans un monde réchauffé de +1.2°C au niveau mondial, il est évident que ces canicules feront des ravages à +2°C, voire +3°C si nous ne changeons pas de système économique.

  • Wieso Antifaschismus ?
    https://www.konicz.info/2024/01/01/wieso-antifaschismus

    Tomasz Konicz décrit la relation entre crise, répression et empreinte psychologique sado-masochiste de l’individu. Il dévéloppe un scénario plausible de la crise des sociétés démocratiques bourgeoises et des dangers du fascisme ambiant.

    Son approche est très productive car elle permet de lier souffrance et maladie au contexte politique et d’échapper ainsi à ’argument défaitiste "nous sommes tous ici en Europe des profiteurs de l’exploitation du tiers monde." Décrétées comme défauts individuel par la médecine et le monde libéral les maladies deviennent des forces productives une fois contextualisées et organisées par les souffrants autonomes. Konicz propose une pensées marxiste et économique de base qui peut servir de plateforme pour une nouvelle politique des opprimés.

    C’est un condensé des idées développées dans son livre „Faschismus im 21. Jahrhundert. Skizzen der drohenden Barbarei“ .
    https://www.konicz.info/2024/01/13/e-book-faschismus-im-21-jahrhundert

    1.1.2024 von Tomasz Konicz - In der voll einsetzenden Systemkrise kommt dem Kampf gegen die „autoritäre Revolte“ der Neuen Rechten eine zentrale Rolle zu.

    31.12.2023

    Wo kommen all die Rechtspopulisten und Rechtsextremisten her, die zunehmend die politische Landschaft Europas1 bestimmen? Entgegen der landläufigen Meinung kommen sie nicht aus dem Weltraum,2 sie sind kein Fremdkörper, der in die liberal-demokratischen Gesellschaften einsickert, sondern deren zwangsläufiges Krisenprodukt. Es sind auch nicht die politischen „Ränder“, die sich irgendwie des politischen Mainstreams bemächtigen würden. Der Faschismus ist der in Hass umschlagende Angstschweiß, den die bürgerliche Mitte in der Krise absondert. Insofern ist die Lage durchaus mit der Systemkrise der 30er-Jahre des 20. Jahrhunderts vergleichbar, wobei der gegenwärtige Krisenprozess – der neben einer ökonomischen vor allem eine ökologische Dimension hat – weitaus tiefer reicht als die Wirtschaftseinbrüche am Vorabend der Machtübertragung an die Nazis.

    Der Aufstieg dieser präfaschistischen Bewegungen scheint viel reibungsloser zu verlaufen als in den 30er-Jahren des 20. Jahrhunderts, was auf den höheren Grad der Verinnerlichung der widersprüchlichen kapitalistischen Systemimperative verweist. Der aufkommende Faschismus rebelliert ja nicht gegen die sich krisenbedingt verschärfenden Anforderungen und Sachzwänge, er treibt vielmehr die Systemlogik ins ideologische und praktische Extrem. Das ist das Geheimnis seines Erfolgs. Dieser Extremismus der Mitte treibt die nationale Identität ins nationalistische und chauvinistische Extrem, er bringt rassistische und antisemitische Extremformen des liberalen Konkurrenzdenkens hervor und tendiert dazu, die Krisenfolgen auf die Krisenopfer abzuwälzen.3

    Kaum etwas wäre verheerender, als bei der Einschätzung des Vorfaschismus in die übliche Verdinglichung zu verfallen, also den aktuellen Zustand der Bewegung kontextlos absolut zu setzen und deren soziale Dynamik, wie auch die sie antreibenden Widersprüche auszublenden (um etwa angesichts der Unterschiede zum historischen Faschismus zu behaupten, die AfD sei keine faschistische Partei). Diese reaktionäre Bewegung des Ins-Extrem-Treibens bestehender liberaler Ideologie, die in Wechselwirkung mit Krisenschüben den barbarischen Kern kapitalistischer Vergesellschaftung manifest macht, muss gerade als Bewegung verstanden werden.4 Und das wird nicht nur an deren Rhetorik, sondern gerade auch am Personal der AfD deutlich, die als „Professorenpartei“ von Ökonomen wie Bernd Lucke und Managern wie Hans Olaf Henkel gegründet wurde, denen der Sparsadismus Schäubles in der Eurokrise nicht weit genug ging. Nun – nach der rechtspopulistischen Phase unter Petry – sind rechtsextreme Kräfte in vielen Teilen dieser Partei dominant.5

    Autoritäre Revolte im 21. Jahrhundert

    Zudem scheint es auf den ersten Blick schwer, diese präfaschistischen Bewegungen auch als eine autoritäre Revolte zu begreifen. Seit der Sarrazin-Debatte werfen sich die Akteure der Neuen Rechten in die Pose des Rebellen, der nur „mutige Wahrheiten“ ausspreche, während sie mühsam in der Nachkriegszeit errichtete, zivilisatorische Mindeststandards einreißen.6 Doch gerade der autoritäre Kern faschistischer Bewegungen ist – aller Rhetorik zum Trotz – entscheidend für ihren Erfolg. Mit den sich immer stärker um den Hals der meisten Lohnabhängigen zusammenziehenden „Sachzwängen“ der kriselnden Kapitalverwertung bleiben diesen eigentlich nur zwei Optionen: die Rebellion gegen den Krisenwahnsinn, oder die gesteigerte irrationale Identifikation und Unterwerfung.

    Dabei ist es ein grundlegender psychischer Mechanismus, der gerade die Identifikation mit den gegebenen Autoritäten in Krisenzeiten befördert. Die Ausbildung des Gewissens, des freudschen Über-Ich, erfolgt in der frühen Kindheit gerade durch die Identifikation mit der äußeren (zumeist elterlichen) Autorität, die vom Kind verinnerlicht wird: Die elterlichen Verbote, die dem Lustprinzip des Kindes Grenzen setzten, wecken Aggressionen, die aber sublimiert werden und zur Aufrichtung des Über-Ich beitragen. „Die Aggression des Gewissens konserviert die Aggression der Autorität“, wie Freud es formulierte.7 Bei der frühkindlichen Ausbildung des Gewissens wird die aggressive Haltung gegenüber einer äußeren Autorität durch einen Prozess der Identifizierung mit eben dieser Autorität verinnerlicht.

    Ein ähnlicher Vorgang liegt aber auch der irrationalen, autoritären Krisenreaktion zugrunde, die den rechten Extremismus der Mitte ermöglichen. Ähnlich dem Kleinkind, verinnerlicht der durch eine autoritäre Charakterstruktur gekennzeichnete Träger rechtsextremer Ideologie die sich verschärfenden Anforderungen und Vorgaben der Kapitalverwertung. Die Irrationalität des Faschismus spiegelt somit die in der Krise offen zutage tretende Irrationalität kapitalistischer Vergesellschaftung. In den sich verschärfenden systemischen Zwängen wirken die – niemals überwundenen – autoritären Fixierungen aus dem familiären Umfeld weiter. Mit zunehmender Krisenintensität verschärft sich somit auch die Identifizierung des autoritären Charakters mit dem bestehenden System, wie Erich Fromm im berühmten Sammelband „Autorität und Familie“ schon 1936 feststellte:8 „Je mehr … die Widersprüche innerhalb der Gesellschaft anwachsen und je unlösbarer sie werden, je mehr Katastrophen wie Krieg und Arbeitslosigkeit als unabwendbare Schicksalsmächte das Leben des Individuums überschatten, desto stärker und allgemeiner wird die sadomasochistische Triebstruktur und damit die autoritäre Charakterstruktur, desto mehr wird die Hingabe an das Schicksal zur obersten Tugend und Lust.“

    Dieser Sadomasochismus resultiert aus den ungeheuren Verzichtsforderungen, die den sich fügenden, autoritären Charakteren seitens der Krisendynamik aufgelegt werden. Auch hier stauen sich immer größere Aggressionen an, die nach einem Ventil suchen. Je größer die Triebversagung, desto größer das Bedürfnis nach Triebabfuhr; der Masochismus verlangt nach sadistischer Satisfaktion. In ekelerregender Deutlichkeit war diese sadomasochistische Fixierung in der schäublerischen Krisenpolitik während der Eurokrise zu besichtigen, die ja explizit die Grausamkeiten, die der südeuropäischen Peripherie von Berlin angetan wurden,9 damit begründete, dass man hierzulande im Verlauf der Agenda 2010 eben Ähnliches erduldet und überstanden habe. Das unterwürfige Ertragen von Versagungen und Schmerzen berechtigt dazu, selber Schmerzen zuzufügen – dies ist eigentlich der sadomasochistische, pathologische Kern aller sozialdarwinistischen rechten Parolen von „Stärke“, „Durchsetzungsvermögen“ und „Härte“.

    Dieser faschistoide Mechanismus der durch Krisenschübe befeuerten autoritären Aggression trat auch 2023 offen zutage,10 er lag der rechten Kampagne gegen die Erhöhung des Bürgergeldes zugrunde.11 Während die Bundesrepublik 2023 konjunkturell in einer Stagflation (hohe Inflation und Stagnation) verharrte, was Forderungen nach Verzicht und Sparmaßnahmen nach sich zog, konnten mit Arbeitslosen erneut Krisenopfer zu Sündenböcken stilisiert werden. Wie im Zeitraffer lief bei dieser Kampagne das übliche Umschlagen von Unterwerfung in autoritäre Aggression ab, wie es auch die Genese der Neuen Rechten in Deutschland in Gestalt von Hartz IV und Sarrazin-Debatte begleitete.12 In der Periode der Faschisierung wirft der Faschismus – noch im Rahmen spätneoliberaler Diskurse – seine Schatten voraus. Nicht nur hinsichtlich der ökonomisch „Unverwertbaren“ in den Zentren, wo abermals Zwangsarbeit diskutiert wird,13 sondern vor allem bei der Abwehr der Fluchtbewegungen aus der Peripherie, die längst das Mittelmeer zu einem Massengrab verwandelte.

    Antifaschismus in der Systemkrise

    Es gib bei dieser Abfolge von Krisenschub, Verzichtsforderung („Sparen!“, „Gürtel enger schnallen!“) und autoritärer Aggression („Nehmt den Arbeitslosen die Kippen weg!“)14 keinen Boden, kein logisches Ende, da es sich um einen durch die Krise des Kapitals befeuerten Prozess handelt. Je stärker die Krise des Kapitals das Alltagsleben der Bevölkerung tangiert, desto heftiger fällt diese aggressive Überidentifikation mit dem in Zerfall übergehenden System aus – und desto schwerer wird es auch, angesichts dieser ideologischen Verhärtungen in der „Mitte“ überhaupt noch radikale Kritik zu formulieren und gesellschaftliche Alternativen überhaupt zu diskutieren. Je offener die Systemkrise zutage tritt, desto alternativloser scheint das in Faschisierung begriffene System. Die Unfähigkeit der kapitalistischen Funktionseliten, der ökologischen und sozialen Krise des Kapitals zu begegnen, tritt offen hervor in einer Zeit, in der nur noch faschistische Alternativen für Deutschland propagiert werden.

    Der öffentliche Diskurs kippt gewissermaßen nach rechts. Die Debatte in den kapitalistischen Demokratien kreist hauptsächlich um „Wirtschaftsfragen“, also um die Optimierung des Verwertungsprozesses des Kapitals. Dieser orwellsche Diskurs, in dem die Objekte der fetischistischen Kapitaldynamik ihre eigene Ausbeutung perfektionieren, ist besonders effizient, viel effektiver als der Ukas autoritärer Systeme. Deswegen ist – zumindest in den Zentren des Weltsystems – die bürgerliche Demokratie die Optimalform subjektloser kapitalistischer Herrschaft.15 Dieser auf breiter Verinnerlichung der kapitalistischen Systemimperative beruhende Diskurs kann aber nur aufrechterhalten werden, solange es eine einigermaßen stabile, breite Mittelklasse gibt, d. h. eine im ausreichenden Ausmaße stattfindende „kapitalistische Normalität“. Wenn die Balance zwischen Sachzwängen und Gratifikationen krisenbedingt aus den Fugen gerät, dann droht gerade der Mainstream Richtung Autoritarismus und Faschismus umzukippen. Die nur zu berechtigte Angst vor dem kapitalistischen Krisenprozess erstickt dann jede Debatte über Systemtransformation und Alternativen, um Zuflucht in Hasskampagnen gegen Flüchtlinge16 oder Arbeitslose17 zu suchen.

    Da der Kapitalismus außerstande ist,18 seinen sozioökologischen Krisenprozess zu überwinden,19 wird irgendwann zwangsläufig ein Kipppunkt überschritten, wo die Faschisierung der kapitalistischen Gesellschaften in Faschismus als die Krisenform kapitalistischer Herrschaft umzuschlagen droht (schlussendlich in Form von Bürgerkrieg und Staatszerfall). Deswegen kommt dem antifaschistischen Kampf in der Systemkrise eine zentrale Bedeutung zu (Dies war auch schon bei der Systemkrise der 30er-Jahre der Fall, die ja in das größte Gemetzel der Menschheitsgeschichte, den Zweiten Weltkrieg und den Holocaust mündete, der entlang antifaschistischer Frontstellungen von einer sehr breiten, von den USA bis zur Sowjetunion reichenden Koalition geführt wurde.).

    Primär gilt es, durch breite antifaschistische Bündnispolitik dieses Umkippen der spätkapitalistischen Gesellschaften in ihre faschistische Krisenform zu verhindern. Kooperation mit allen nicht-faschistischen Kräften in breiten Bündnissen, ein offensives Vorgehen gegen Hetze und die rechte Hegemonie in der Öffentlichkeit, sie waren schon in den 90er-Jahren des 20. Jahrhunderts zeitweise erfolgreich. Doch ist die Faschisierung der Bundesrepublik schon so weit gediehen, dass dieser offensive antifaschistische Bündniskampf nur gemeinsam mit einem Parteiverbot der AfD erfolgreich geführt werden könnte. Es ist gewissermaßen schon zu spät, um die rechte Gefahr durch bloße Mobilisierungen und Kampagnen abzuwehren.20 Das ambivalente Notmittel staatlicher Repression, die auch Druck auf die rechten Seilschaften im „tiefen Staat“ der Bundesrepublik ausüben würde, ist gegenüber präfaschistischen Bewegungen zumindest kurzfristig effektiv.

    Für progressive Kräfte besteht die eigentliche Aufgabe innerhalb antifaschistischer Bündnisse aber darin, in diese ein radikales Krisenbewusstsein hineinzutragen. Nur dadurch kann die Neue Rechte auch tatsächlich besiegt werden. Es gilt, schlicht zu sagen, was Sache ist: Der Kapitalismus ist nicht in der Lage, die soziale und ökologische Krise zu lösen, die er verursacht. Es steht unweigerlich eine ergebnisoffene Systemtransformation an, um deren Ausgang ein Transformationskampf geführt werden wird – gerade gegen die faschistische Gefahr. Die bewusste Reflexion der Systemkrise in einer kämpfenden antifaschistischen Bewegung, die schon die Grundlagen einer fortschrittlichen Systemtransformation legt, bildet das beste Gegengift gegen das verschwörerische Krisengeraune der Neuen Rechten.

    Die aus dem Extremismus der Mitte entspringende Ideologie des Präfaschismus, die faktisch eine Verwilderungsform des Neoliberalismus ist,21 kann somit nur in offensiver Konfrontation mit der Krisenrealität überwunden werden. Eine der großen Lügen des Faschismus, der längst strukturell antisemitische Krisennarrative fabriziert,22 besteht darin, dass er – in Zuspitzung des üblichen marktliberalen Konkurrenzgebarens – die Krise schlicht ausschließen will. Diese falsche Logik reicht von der Parole „Grenzen dicht!“ rechter Kampagnen, die Europa gegenüber Fluchtbewegungen abriegeln wollen, über den Aufbau rechter Wehrdörfer in der ostdeutschen Provinz, bis zur individuellen Abkapslung durch Prepper. Diese weitverbreiteten rechten Krisenreaktionen deuten auch schon darauf hin, dass hinter dem rechten Ruf nach autoritärer Ordnung nur die Rackets lauern.

    Autoritäre Formierung und gesellschaftlicher Zerfall gehen ineinander über, da diesmal – im Gegensatz zum Faschismus der 30er – sich kein neues Akkumulationsregime, wie der Fordismus der 50er, am Horizont abzeichnet. Da sind nur noch der drohende sozioökologische Kollaps und die aufsteigende Panik,23 die die Fieberfantasien rechtsextremer Wehrdörfer und Prepperbunker befeuern.24 Die Neue Rechte wird nicht „Ordnung schaffen“, sie ist in Wahrheit der Exekutor des sozialen Zerfalls, der schon vom Neoliberalismus befördert wurde, ist also die „Fortsetzung der Konkurrenz mit anderen Mitteln“ (Robert Kurz).

    Die Krise als eine fetischistische Dynamik,25 bei der die inneren und äußeren Widersprüche des Kapitalverhältnisses die Welt verwüsten, lässt sich nicht durch Abkapslung oder den Ausschluss der Krisenopfer ausschließen – weder in ihrer ökonomischen, noch in der ökologischen Dimension.26 Die Lächerlichkeit dieses reaktionären Reflexes ist eigentlich evident. Der kapitalistischen Systemkrise kann nur, durch die Verbreitung eines radikalen Krisenbewusstseins, mittels einer bewusst erkämpften Systemtransformation in eine postkapitalistische Gesellschaft begegnet werden. Es ist die einzige Chance, den Absturz in die Barbarei zu verhindern. Das ist die simple Wahrheit, die eigentlich auch alle ahnen.

    Und das ist der springende Punkt hinsichtlich einer antifaschistischen Bündnispraxis, die den Krisenprozess reflektiert und ein radikales, transformatorisches Krisenbewusstsein propagiert: Selbst wenn progressive Kräfte mit ihrer transformatorischen Rhetorik in breiten antifaschistischen Bündnissen vornehmlich auf taube Ohren stoßen würden, wäre dies zweitrangig, sofern faschistische Machtübertragungen verhindert werden können. Die fetischistische Krisendynamik wird sich weiter entfalten – unabhängig vom Bewusstseinsstand der Bevölkerung.

    Der Krisenprozess wird die spätkapitalistischen Gesellschaften in eine Transformation in eine andere, postkapitalistische Formation zwingen, sodass radikales Krisenbewusstsein sich durchsetzen könnte, solange die faschistische Option verhindert werden kann. Der gesellschaftliche Fallout der Krise des Kapitals ist ambivalent: er materialisiert sich einerseits in autoritärer Aggression und Panik, die dem Vorfaschismus Auftrieb verschaffen, doch zugleich kann die Krise im Rahmen antifaschistischer Kämpfe zur Ausbildung und Verbreitung eines emanzipatorischen Bewusstseins beitragen.

    Deswegen genießt Antifaschismus in der gegenwärtigen Systemkrise, die zwangsläufig in eine Systemtransformation übergehen wird, oberste Priorität. Es reicht erst mal, die faschistische Krisenoption zu verhindern, um nicht-faschistische, mithin emanzipatorische Transformationswege offen zu halten.

    #crise #fascisme #capitalisme #psychologie

  • L’alcool, cause majeure mais sous-estimée de la violence ordinaire | Luc Bronner
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/07/16/l-alcool-cause-majeure-mais-sous-estimee-de-la-violence-ordinaire_6250521_32

    Sur plus de huit cents dossiers de #violences volontaires étudiés dans le ressort du tribunal [de Béziers], il apparaît que, dans les trois quarts des cas, les auteurs avaient consommé de l’#alcool, des stupéfiants ou les deux. « La place de l’alcool et des stupéfiants dans ces violences est inversement proportionnelle à celle qu’elle occupe dans les débats publics, insiste le procureur. En matière de #délinquance, on ne regarde que les conséquences, on s’intéresse peu aux causes profondes. »

    L’OPA intellectuelle et politique réalisée par la droite et l’extrême droite sur les sujets de sécurité en France depuis deux décennies a popularisé l’idée que le pays était soumis à un niveau inédit de violences provoquées, pêle-mêle, par les jeunes, les jeux vidéo, le cannabis, l’immigration, l’islam radical, etc. Après une série de faits divers, en mai 2023, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, avait lui-même repris l’idée d’un processus de « décivilisation » pour expliquer la montée des délits et des crimes en France. Or, une des constantes de ces violences réside plutôt dans un des piliers, de fait, de notre « civilisation » : les addictions et leurs conséquences (en particulier pour l’alcool), banalisées au point d’en être devenues presque invisibles alors que cette circonstance aggravante remplit les cellules de garde à vue, les tribunaux puis les prisons, que ce soit à Béziers, autoproclamée « capitale mondiale du #vin », une des villes où l’extrême droite a triomphé au premier tour des législatives (68 %), ou dans le reste du territoire.

    Les premiers à en témoigner sont ceux qui prennent des coups. Selon une enquête de victimation publiée fin 2023 par le ministère de l’intérieur, 27 % des personnes #victimes de violences physiques estimaient que leurs agresseurs étaient sous l’emprise d’alcool ou de drogue. Dans son programme de travail, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (#Mildeca) a retenu le chiffre de 30 % à 40 % des cas de condamnations pour violences dans lesquels l’alcool serait impliqué. « On est certain que c’est un cofacteur très important des violences du quotidien », relève Nicolas Prisse, président de la Mildeca.

    Le tableau est particulièrement sombre pour les violences intrafamiliales. Au centre de formation à la police judiciaire de la gendarmerie, à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), l’adjudante-cheffe Sophie Merle fait parler la vingtaine de gendarmes appelés à devenir des référents dans ce domaine. C’est sur l’alcool qu’ils s’arrêtent le plus longuement pour témoigner de leur expérience. « A un moment, pour les interventions de nuit, on s’est dit qu’on allait noter chaque fois que l’alcool était impliqué. Finalement, c’est l’inverse, on relève plutôt quand il n’y a pas d’addictions tellement c’est rare », pointe une officière en poste dans l’Oise. « La nuit, c’est présent dans 90 % de nos interventions », souligne la militaire. « Ça désinhibe complètement », ajoute un gendarme. « C’est massif, parce que c’est un produit en vente libre et pas cher », complète l’adjudante-cheffe.

    Les scientifiques constatent, dépités, le peu d’échos des discours sur la #prévention. « Les responsables politiques ne s’attaquent pas à ce sujet. Ils savent très bien que le coût social des #addictions est élevé. Mais ils font le calcul que le coût électoral l’est aussi », relève Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS. « Bien qu’il représente le #psychotrope le plus fortement associé aux violences, on attend toujours une opération “place nette XXL” pour l’alcool dans l’un des pays les plus consommateurs du monde, ajoute le professeur en psychologie sociale, Laurent Bègue-Shankland. Le coût astronomique de l’alcool pour la société française devrait réveiller le monde politique et pousser à une cure collective de désintoxication. » Un coût social et sanitaire annuel évalué par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) à 102 milliards d’euros pour l’alcool, contre un peu moins de 8 milliards pour les #drogues illégales. Une différence due à l’impact sanitaire de l’alcool avec plus de 40 000 morts de maladie par an.

    • Voilà.

      Si je picole (ce qui m’arrive fort peu), je ne me mets pas à taper tout le monde ou à agresser.

      Quand on était jeunes, c’est arrivé une fois à monsieur de se montrer agressif sous alcool. J’ai été très claire : ce serait la dernière fois.
      Plus jamais eu de problème d’agressivité.

      L’alcool, dans un coin comme le Gers rural, c’est une autre histoire, mais pour moi, c’est clair que les virilistes sont restés bloqués à l’époque où ça permettait de justifier tranquillou des pains dans la gueule qui ne passaient pas socialement quand t’étais à jeun et tout aussi agressif.
      Y a toujours la très forte ritualisation de la 3e mi-temps de rugby, une bonne occase de profiter des filles sans se faire rejeter par la communauté ensuite.

      En fait, je distingue très bien l’alcoolisme qui est un gros problème de santé et d’addiction de la violence qui est un problème patriarcal.

  • Les mots de Bruno : CEB et lancés de toques - Enseignons.be
    https://www.enseignons.be/actualites/87736

    "Mettre en scène des enfants qui ont réussi leur CEB comme on ritualise les proclamations universitaires en les affublant d’une toge et en les coiffant d’une toque académique, c’est un peu comme une façon de déplacer le carnaval en plein mois de juin. Cela peut être amusant mais c’est incontestablement absurde et cela contribue encore à ajouter de la confusion au sens que l’on donne à cette évaluation quand on en fait un instrument de filtrage anticipé ou de distinction précoce."

    -- Permalien

    #enseignement #belgique #psychologie #pédagogie

  • Global Health NOW: MDMA Fails to Pass Muster; Fentanyl Harm Reduction Faces a Backlash; and Young Women Fight for Menstrual Health Education
    https://mailchi.mp/529886f302c3/global-health-now-mdma-fails-to-pass-muster-fentanyl-harm-reduction-faces-a-

    A dose of MDMA in the office of Michael Mithoefer, a psychiatrist who has studied the use of the drug as a PTSD treatment in Mount Pleasant, SC. Aug. 2017. Travis Dove/ Washington Post/Getty Images
    MDMA Fails to Pass Muster

    A U.S. FDA panel has roundly rejected the psychedelic drug MDMA as a treatment for post-traumatic stress disorder—a setback for advocates who hope to bring the drug into mainstream mental health treatment, reports the AP.

    Background: The review marked the first time that FDA advisers have considered a Schedule I psychedelic for medical use.

    If approved, MDMA would have been the first new treatment for PTSD in 20+ years, reports NBC News.

    In trials, researchers found a “significant reduction” in the severity of participants’ PTSD symptoms after being given the drug, also known as ecstasy or molly.

    Sticking points: The panel of advisers voted 10-1 against the drug’s treatment benefits versus risks, citing flawed data submitted by the drugmaker, Lykos Pharmaceuticals, that included:

    Potentially “inflated” results due to difficulties in double-blinding.

    Significant risks such as potential for heart problems.

    Allegations of research misconduct.

    What’s next? The FDA is not required to follow the group’s advice, but it typically does. It is expected to make its final decision by August.

    Bigger picture: MDMA is the first in a series of psychedelics—including LSD and psilocybin—expected to soon come before FDA review. But the overwhelmingly negative panel ruling could derail financial investments in the industry.

    #Psychédéliques #Médecine #Traitement #PTSD #MDMA #Refus

  • Valeria Falaski, Cheffe intérimaire OIM/Sénégal : Les États doivent se concerter pour une migration basée sur le respect des droits humains »
    https://www.dakaractu.com/Valeria-Falaski-Cheffe-interimaire-OIM-Senegal-Les-Etats-doivent-se-conce

    Valeria Falaski, Cheffe intérimaire OIM/Sénégal : Les États doivent se concerter pour une migration basée sur le respect des droits humains »
    L’État du Sénégal et ses partenaires sont à pied d’ œuvre pour trouver une solution aux flux migratoires irréguliers devenus un fléau national. C’est pourquoi le programme de protection, de retour et de réintégration des migrants en Afrique Subsaharienne est mis en place. Sur ce, la cheffe intérimaire de OIM/Sénégal signifie que « c’est pour mettre en place un cadre de concertation technique pour l’appui au retour volontaire des migrants. La migration doit être ordonnée, sûre et régulière. Les Etats doivent se concerter pour une migration basée sur le respect des droits humains », laisse entendre la cheffe par intérim de l’Oim au Sénégal à l’occasion de l’atelier de partage et de stabilisation des termes de références du Groupe de Travail Technique autour de l’assistance à l’arrivée, la réintégration, la protection, la santé mentale et le soutien psychosocial.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#OIM#migrationirreguliere#retourvolontaire#reintegration#protection#santementale#psychosocial

  • État limite - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/111769-000-A/etat-limite

    Dans les pas de plus en plus las de ce jeune praticien à l’intelligence et à l’humanité en alerte, la caméra de Nicolas Peduzzi (Ghost Song, Southern Belle) pénètre avec pudeur dans les chambres de l’hôpital, refuges de destins accidentés, pour observer l’émouvante construction d’une relation thérapeutique fondée sur le lien, entre tête-à-tête et atelier de théâtre. Mais comment soigner dans une institution malade ? Émaillé de photographies en noir et blanc de Pénélope Chauvelot, sublimes parenthèses d’immobilité au cœur de l’urgence, ce documentaire mélancolique et politique sonde le déclassement de la médecine psychiatrique et l’effondrement de l’hôpital public, miroir d’une société qui relègue les plus fragiles à la marge et pousse ceux qui prennent soin d’eux au-delà de leurs limites.

    #psychiatrie #hôpital #santé

  • Le viol, un crime de l’intimité longtemps impensé
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/05/le-viol-un-crime-de-l-intimite-longtemps-impense_6226192_3232.html

    A partir du milieu du XIXe siècle, quelques rares médecins commencent cependant à écouter la parole des victimes, surtout quand elles sont encore enfants. Le psychiatre Auguste-Ambroise Tardieu (1818-1879) est ainsi le premier à prêter attention à la souffrance des petites filles violées de l’hôpital de Lourcine [à Paris, actuel hôpital Broca]. Mouvements fébriles, troubles nerveux, suicide : le fondateur de l’enseignement médico-légal comprend qu’un #viol engendre des tourments psychiques. « Ce crime qui offense les sentiments les plus intimes au moins autant qu’il blesse le corps détermine souvent une perturbation morale », écrit-il en 1857.

    Dans l’esprit des médecins, des magistrats et de la société tout entière, une révolution des sensibilités est en train de naître, même si elle est encore très embryonnaire. « Si quelques experts médicaux de la fin du XIXe siècle commencent effectivement à apercevoir la souffrance psychique des #femmes violées, ce sont encore des voix isolées au sein de la communauté médicale, observe l’historien Frédéric Chauvaud. Leurs rapports n’ont pas vraiment d’incidence sur le quotidien de la justice – d’autant qu’à l’époque les victimes, de manière générale, n’intéressent pas les juges : le procès pénal est centré autour de l’accusé. »

    Beaucoup de magistrats, au début du siècle suivant, restent en effet convaincus que la violence physique est consubstantielle au viol – et certains restent même imprégnés par la doctrine de l’Ancien Régime sur la « certitude du consentement ». En 1913, dans son Traité théorique et pratique du droit pénal français, le grand pénaliste René Garraud (1849-1930) affirme ainsi avoir « quelque scrupule à placer sur la même ligne la violence morale et la violence matérielle, et à admettre que la femme, consentant, sous la pression même des menaces les plus graves, à se livrer à un homme, puisse prétendre avoir été violée par celui-ci ».

    Une question politique

    Il faudra encore plusieurs décennies pour que le regard sur le viol se transforme vraiment. En s’affirmant peu à peu comme des disciplines à part entière, la psychiatrie, la psychologie et la #psychanalyse permettent de mesurer les ravages psychiques de la violence. « La connaissance de la subjectivité traumatique émerge, au XXe siècle, dans le sillage des conflits militaires, analyse Denis Salas. Les premiers travaux sur la névrose traumatique sont publiés après la première guerre mondiale, ceux sur le stress post-traumatique après la seconde guerre mondiale. Ils permettent de comprendre des souffrances qui, jusque-là, étaient restées invisibles. »

    https://justpaste.it/6kpmk

    #histoire #sensibilités #justice

    • Si la protection que le code pénal accorde aux femmes est à ce point fragile, c’est en grande partie en raison d’une croyance très ancienne que Georges Vigarello baptise la « certitude du consentement ». Aux yeux des hommes de loi de l’Ancien Régime, il était impossible qu’un homme seul viole une femme. « [Pour eux], la vigueur féminine suffit à la défense, écrit Georges Vigarello. Les juristes d’Ancien Régime y voient une quasi-vérité. » Les philosophes des Lumières adhèrent, eux aussi, à cette doctrine : « La nature a pourvu le plus faible d’autant de force qu’il en faut pour résister quand il lui plaît », estime, en 1762, Jean-Jacques Rousseau dans Emile ou De l’éducation.

      L’article souligne le fossé anachronique et s’appuie sur les juridictions. Sans dire que l’éducation sexuelle, des enfants, des hommes et des femmes a levé un tabou immense il y a à peine 50 ans sur l’inconnu du sexe et du désir, alors, imagine le viol et ses non-dits. Il faudrait demander aux femmes âgées de plus de 80 ans ce qu’elles savaient de la sexualité à 15 ou 20 ans.

  • Le déni du trauma climatique
    https://laviedesidees.fr/Le-deni-du-trauma-climatique

    La #psychanalyse peut-elle éclairer nos errements face à la #crise environnementale ? Oui, selon Cosimo Schinaia, à condition de réformer son épistémologie, en faisant de l’environnement non-humain un facteur décisif dans le développement psychique des individus.

    #Philosophie #environnement #écologie #scepticisme #changement_climatique #inconscient
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240405_psy_environnement-2.pdf

  • [A Question Of Listening] # 036 - Thèse, hypothèses et esthétique
    https://www.radiopanik.org/emissions/a-question-of-listening/036-these-hypotheses-et-esthetique

    Tous les humains ont des préférences en matière de #musique et connaissent, lors d’activités musicales, des expériences, agréables, gratifiantes et souvent esthétiques, associant beauté, harmonie ou élégance à une émotion, plus ou moins positive ou négative – le constat que la musique déclenche des expériences affectives est flagrant, même si on n’en comprend pas encore très bien les raisons. Une chose est d’appréhender les mécanismes neuronaux et cognitifs qui entraînent des réactions (émotionnelles ou autres) à partir de stimuli auditifs (musicaux en l’occurrence), sans que celles-ci soient en rapport direct avec les propriétés physiques de ceux-là ; une autre est de savoir comment (et pourquoi) ces mécanismes neurocognitifs sont apparus au cours de l’évolution biologique.

    A QUESTION OF LISTENING # 036 - playlist (...)

    #psychologie_cognitive #évolution #adaptation #musique,psychologie_cognitive,évolution,adaptation
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/a-question-of-listening/036-these-hypotheses-et-esthetique_17467__1.mp3

  • #mental_health and #psychosocial_support in #Ukraine: insights from an interdisciplinary review
    https://redasadki.me/2024/03/09/mental-health-and-psychosocial-support-in-ukraine-insights-from-an-interdi

    The ongoing #war in Ukraine has taken a severe toll on the population’s mental health and psychosocial wellbeing. A new interdisciplinary review by Frankova and colleagues (2024) provides an in-depth analysis of the mental health impacts, cultural and historical factors shaping #coping and help-seeking, the evolving humanitarian response, and recommendations for strengthening mental health and psychosocial support (MHPSS) in Ukraine. The report is an interdisciplinary literature review supplemented by key informant interviews. It synthesizes academic publications, gray literature, media reports and policy documents in English, Ukrainian and Russian. The review team included Ukrainian practitioners and regional experts to identify additional Ukrainian-language sources. The review found (...)

    #Global_health #armed_conflict #MHPSS

    • Quand le ministre de la Santé découvre l’effondrement de la psychiatrie
      https://www.liberation.fr/societe/sante/quand-le-ministre-de-la-sante-decouvre-leffondrement-de-la-psychiatrie-20

      Le dimanche 25 février, le corps sans vie d’une femme de 85 ans atteinte de démence est retrouvé dans un container à ordures dans l’hôpital d’Aix-en-Provence. Amenée aux urgences par sa fille le vendredi 23 février sur les conseils de son psychiatre, la patiente fugue dans la soirée. La fille, à qui le personnel a demandé de rentrer chez elle, aurait expliqué que sa mère s’échappait tout le temps et qu’il fallait lui donner son traitement, se serait vu répondre que, sans l’aval du médecin interne, ce n’était pas possible. Deux heures plus tard, elle est rappelée car sa mère « n’est plus dans l’enceinte de l’établissement ». Elle retourne sur place, demande que soient visionnées les bandes des caméras de surveillance pour savoir dans quelle direction est partie sa mère : « Ils m’ont répondu qu’ils n’avaient pas les codes pour les visionner et que la personne responsable des codes était en vacances », explique-t-elle à France Bleu. La nuit, le lendemain, ses proches vont la chercher partout, en ville, jusqu’à ce qu’un membre de la famille, pompier, la trouve dans une benne à ordures dans les sous-sols de l’hôpital. Selon la famille, le visionnage tardif le dimanche soir des bandes de vidéosurveillance permet de voir que la malade est entrée elle-même dans le container le vendredi soir à 20h45, ce qui signifie qu’elle aurait pu être retrouvée le soir même si les vidéos avaient été accessibles.

      Cette histoire particulièrement atroce s’ajoute à beaucoup d’autres, toutes celles qui sont médiatisées, toutes celles qui n’arrivent pas jusqu’à nous. Depuis des années, les patients font face à une perte de chance liée à l’effondrement du système, en ville comme à l’hôpital. Mais au stade où nous en sommes arrivés, cela se voit.

      Viol, agression sexuelle et suicide

      Il reste pourtant parmi nous des gens qui découvrent la situation. Ainsi de Frédéric Valletoux, nouveau ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention sous l’égide de Catherine Vautrin. Sa nomination avait été saluée par les connaisseurs du secteur comme celle d’un pro de la communication, et avait été due à de savants arbitrages. Un poste pour Renaissance, un poste pour Horizons, un poste pour le Modem… La compétence compte moins que les savants équilibres entre factions Macron-compatibles.

      Une semaine plus tôt, le 20 février, le nouveau ministre s’était rendu à Toulouse, au CHU Purpan, où s’étaient produits trois incidents graves. Un viol et une agression sexuelle sur deux patientes dans la nuit du 10 au 11 février, et le suicide d’un patient hospitalisé aux #urgences_psychiatriques, avaient incité les syndicats à avertir l’inspection du travail en l’informant que tous les projets des professionnels de santé du CHU pour améliorer les conditions de travail sont systématiquement retoqués par l’Agence régionale de santé par manque de moyens. Sur place, le ministre joue la surprise et la consternation, et dénonce une situation inacceptable : « Je suis très remonté parce que je n’avais jamais vu cela. La situation que je constate ici à Toulouse sur la prise en charge des urgences psychiatriques est inacceptable et en tout point contraire à la feuille de route qui m’a été fixée par le président de la République et le Premier ministre. Cette feuille de route vise à établir un fonctionnement basé sur la coopération au sein des territoires, le décloisonnement entre le public et le privé et un système de soins respectueux des patients et de ses personnels. Sa mise en œuvre sans délais est une de mes priorités. »

      Situation de déshérence

      Au-delà de ce festival d’éléments de langage, dans lequel on note que le problème majeur pour le ministre semble être que le réel apparaît décidé à contrarier sa « feuille de route », Frédéric Valletoux pointera la responsabilité des établissements privés du secteur : « Au-delà de la question des moyens, c’est surtout une question d’état d’esprit, de mentalité, qui ici doit changer. Le public et le privé ne peuvent pas se regarder en chien de faïence au détriment de la prise en charge et de la sécurité des patients… L’hôpital ne peut pas être simplement le réceptacle de ce que les autres ne veulent pas faire. » En une incise, le ministre évacue donc « la question des moyens », et laisse entendre à demi-mot que la charge insupportable de l’hôpital public est liée au désinvestissement des cliniques psychiatriques dans l’accueil en urgence des patients. Manque de chance, le réel, une fois encore, a décidé de contrarier le ministre. La situation de déshérence de la #psychiatrie est connue au plan national et dénoncée régulièrement par les professionnels et les personnels de santé, elle a fait l’objet depuis quinze ans d’une dizaine de rapports publics…

      L’hospitalisation des patients est sectorisée géographiquement et, au sein de ces secteurs, seuls certains établissements, essentiellement ceux du public, reçoivent les accréditations et les agréments nécessaires à l’accueil de patients aigus en hospitalisation sous contrainte (c’est-à-dire sans leur consentement). Cette tentative de botter en touche, d’accuser le secteur privé pour passer sous silence les conditions de travail dans le secteur public que dénoncent ceux-là mêmes qui y travaillent, n’étonne pas de la part de Frédéric Valletoux qui, depuis des années, fait porter à la médecine de ville la responsabilité de l’effondrement des urgences hospitalières. Il faut probablement à ce stade préciser, ce que par étourderie j’ai omis de faire, que le ministre Frédéric Valletoux n’a pas seulement été nommé parce qu’il est apprécié de Brigitte Macron, qui de Didier Raoult à Sabrina Agresti-Roubache a toujours su utilement conseiller son mari. Non. Frédéric Valletoux, qui découvre à Toulouse avec effarement la situation de l’hôpital public, a été nommé à son poste parce qu’il a présidé pendant onze ans la Fédération hospitalière de France.

  • C’est quoi ”le terrier de lapin”, cette menace qui touche les plus jeunes - Geeko
    https://geeko.lesoir.be/2024/02/20/cest-quoi-le-terrier-de-lapin-cette-menace-qui-touche-les-plus-jeunes

    Faisant directement référence à Alice au pays des merveilles, le phénomène inquiète de plus en plus et touche particulièrement les plus jeunes. Plusieurs entités ont entamé une lutte pour contrer cette menace. ”Le terrier de lapin”, ce nom peut paraître de prime abord amusant. Pourtant, il désigne un phénomène sur les réseaux sociaux qui inquiète...

    -- Permalien

    #psychologie #internet #société #réseauxsociaux

  • Où va la #psychiatrie contemporaine ?
    https://laviedesidees.fr/Ou-va-la-psychiatrie-contemporaine

    Tout en affirmant la liberté des malades et la nécessité d’une conception non discriminante de la pathologie, la psychiatrie ne s’est pas pour autant émancipée de toute forme de contrainte et de normalisation.

    #médecine #Sciences #santé_mentale
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240220_psychiatrie.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240220_psychiatrie-2.docx

    • En tant qu’ils sont attachés à la quotidienneté, il n’est pas étonnant que ce soit du côté des #GEM et des réseaux sociaux de soin que, de nombreux problèmes et notions de la #psychothérapie_institutionnelle d’inspiration psychanalytique soient au travail, et ce malgré la place nouvelle que la liberté des patients a pu prendre et la fin des prises en charge asilaires au long cours. Des questions sont reformulées et des solutions nouvelles sont créées. Les GEM trouvent, tout à fait officiellement, leur modèle dans les #clubs_thérapeutiques qui furent expérimentés et élaborés dans certains asiles psychiatriques. Les formes possibles de l’accueil inconditionné des personnes en #souffrance_psychiques y sont aujourd’hui discutées, dans une reprise de la fonction de protection des asiles qu’il s’agit d’actualiser. De même, les dispositifs de pair-aidance, qui cherchent à institutionnaliser les soins que les personnes souffrantes peuvent se donner les unes aux autres reprennent et transforment les questions qui étaient liées au transfert et au contre-transfert dans les cures psychanalytiques et dans la psychothérapie institutionnelle.

      #subjectivités #soin #handicap

  • Santé mentale des jeunes filles : il y a urgence | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130224/sante-mentale-des-jeunes-filles-il-y-urgence

    La hausse affolante des tentatives de suicide des jeunes filles, dès l’âge de 10 ans, ne peut plus s’expliquer par la crise du Covid. Face à l’urgence, les annonces de Gabriel Attal, comme l’offre de soin, sont très insuffisantes, estiment les psychiatres.
    [...]
    Les derniers chiffres de la Direction des études, de l’évaluation, des statistiques et la recherche du ministère de la santé (Drees) sont affolants : en 2022, 75 803 personnes de 10 ans ou plus ont été hospitalisées pour un geste auto-infligé, soit des scarifications ou des tentatives de suicide. Si le niveau est comparable à celui d’avant la crise sanitaire, détaille la Drees, de « brutales augmentations sont observées chez les filles et les jeunes femmes » entre 2021 et 2022 : + 63 % chez les filles de 10 à 14 ans ; + 42 % parmi les adolescentes de 15 à 19 ans ; + 32 % de jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans.
    [...]
    Les rapports s’empilent, comme celui de la Cour des comptes en 2023 qui estime que « 13 % environ des enfants et adolescents présentent au moins un trouble psychique ». Pour les prendre en charge, il ne reste plus que 597 pédopsychiatres, dont la moyenne d’âge est de 65 ans. Leur nombre est en chute libre, en baisse de 34 % entre 2010 et 2022.
    [...]
    Le Dr Blanchard explique ainsi la hausse si forte du passage à l’acte suicidaire chez les jeunes filles : « Des études montrent qu’il y a une corrélation entre les gestes auto-infligés et la fréquentation des réseaux sociaux. Ils créent un cadre très normatif de la féminité, encouragent les comparaisons permanentes, abîment l’identité et l’estime de soi. Les adolescentes que je vois en consultation portent un regard sur elles impitoyable, elles sont dans un processus d’autodénigrement insupportable. L’exigence de la performance scolaire pèse aussi : je vois des refus scolaires anxieux par des ados rongées par l’angoisse. Elles ne dorment plus, se lèvent à 4 heures du matin pour réviser, elles se consument littéralement. »

    Mais le psychiatre se dit plus inquiet encore pour les garçons : « Ils s’isolent, en s’enfermant dans les jeux en ligne. Ils vivent la nuit, consomment beaucoup de stupéfiants. Ils sont dans un déni, c’est difficile de mettre en place avec eux un projet de soins. » Chez les filles, les passages à l’acte, souvent « très visibles », sont au contraire un appel à l’aide qui permet une entrée plus aisée dans les soins.
    Selon la professeure Ouss, les enfants et les adolescents passent d’autant plus à l’acte qu’ils vivent dans « un contexte économique et social très précaire. Les situations sont de plus en plus inextricables. La jeunesse est très déboussolée, l’ensemble de la société et l’ensemble des institutions, l’Éducation nationale, l’hôpital sont fragilisés ». Elle assure voir aussi « des éléments optimistes et réjouissants, des jeunes qui inventent des modes de vie alternatifs ».
    [...]
    Autre fait inquiétant : la consommation de psychotropes ne cesse d’augmenter. Dans un livre qui vient de paraître, Le Silence des symptômes – Enquête sur la santé et le soin des enfants (Champ social Éditions), trois membres du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge documentent l’augmentation de la consommation de médicaments psychotropes par les enfants et les adolescent·es entre 2014 et 2021 : + 48,54 % pour les antipsychotiques, + 62,58 % pour les antidépresseurs, + 78,07 % pour les psychostimulants, + 155,48 % pour les hypnotiques et sédatifs, etc.
    [...]

    https://jpst.it/3Awh_

  • En Italie, le suicide d’Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, rappelle les conditions alarmantes dans les centres de rétention
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/07/en-italie-le-suicide-d-un-jeune-guineen-jette-une-lumiere-crue-sur-les-centr

    En Italie, le suicide d’Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, rappelle les conditions alarmantes dans les centres de rétention
    Par Allan Kaval (Rome, correspondant)
    . VINCENZO PINTO / AFP Le suicide d’un détenu a lancé une nouvelle alarme sur la situation problématique des centres de rétention italiens et sur les conditions de vie qui y règnent. Dimanche 4 février, Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, a mis fin à ses jours dans le centre de séjour pour les rapatriements (CPR) de Ponte Galeria, au sud-ouest de Rome. La mort du jeune homme a déclenché des protestations de la part d’autres détenus qui ont mis feu à leurs matelas et se sont confrontés aux forces de l’ordre. Ces dernières ont usé du gaz lacrymogène et ont arrêté quatorze personnes retenues dans le centre, à l’issue d’un épisode qui est loin d’être isolé.
    Quelques jours avant son suicide, M. Sylla avait ainsi été transféré du CPR de Trapani, en Sicile, à la suite, là aussi, d’un mouvement de protestation des migrants détenus. Avant de se pendre, il a écrit sur le mur de sa nouvelle cellule : « Si je meurs, j’aimerais qu’on envoie mon corps en Afrique, ma mère en sera contente. Les militaires italiens ne connaissent rien sauf l’argent. L’Afrique me manque beaucoup et ma mère aussi, elle ne doit pas pleurer pour moi. Paix à mon âme, que je repose en paix. » Le parquet a ouvert une enquête pour incitation au suicide.
    Grâce à son statut de parlementaire, le député et secrétaire général du parti libéral + Europa, Riccardo Magi, a pu se rendre, dimanche, à l’intérieur du CPR de Ponte Galeria, entre deux vagues d’affrontements avec les forces de l’ordre. « Comme dans tous les CPR que j’ai pu visiter, la situation à l’intérieur est indigne, dit-il au Monde. Les personnes détenues disent ne pas avoir eu de plat chaud depuis des semaines. Il n’y a pas d’eau chaude, pas de literie correcte, un état de saleté généralisé. Les détenus qui ne sont pas révoltés sont comateux à cause des psychotropes qui leur sont administrés pour les rendre inoffensifs. »
    L’usage de médicaments à des fins de contrôle dans les centres de rétention a été établi par une enquête de la revue italienne Altreconomia. En dehors des rares travaux journalistiques de cette nature, qui recueillent des informations filtrant difficilement de l’intérieur, et des témoignages des parlementaires et garants des droits qui peuvent s’y rendre, la réalité de ces sites est largement invisible.
    Les CPR sont au nombre de dix en Italie, gérés par des prestataires privés, répartis sur l’ensemble du territoire, pour une capacité de l’ordre du millier de détenus. Les personnes qui y sont enfermées sont des étrangers en situation irrégulière n’ayant pas fait de demande d’asile ou venant de pays sûrs et faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. « Les CPR sont des trous noirs juridiques, où tous les droits à la défense sont entravés, explique Salvatore Fachile, spécialiste en droit de l’asile au cabinet d’avocat Antartide, à Rome. Leurs téléphones étant saisis, les détenus ont des possibilités très limitées de communication avec l’extérieur et de contact avec des avocats pour contester leur détention. »
    Fixée à trente jours, lors de la mise en place des centres de rétention de cette nature, en 1998, la limite de la période de détention a progressivement augmenté pour être portée, en 2023, à dix-huit mois, par le gouvernement dominé par l’extrême droite de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni. Le nombre de détenus passés par les CPR – moins de 6 400 en 2022 – ne représente qu’une fraction du nombre de personnes arrivées irrégulièrement sur le territoire italien, estimé à près de 158 000, et du nombre d’étrangers en situation irrégulière en Italie, soit plus de 500 000. De plus, les procédures d’expulsion sont complexes, et Rome ne dispose pas toujours d’un accord de réadmission avec les pays d’origine. Ainsi, selon le rapport de 2023 du garant national des droits des personnes détenues ou privées de liberté, au terme de leur détention dans les CPR, environ la moitié des étrangers concernés restent sur le sol italien, retournant le plus souvent à une situation d’illégalité.
    Si l’efficacité des CPR est contestée par l’opposition, le gouvernement de Giorgia Meloni a répété l’objectif d’ériger un de ces centres de rétention dans chacune des vingt régions italiennes. Son ambition va même au-delà du territoire national. En novembre 2023, il a été conclu avec Tirana un accord pour l’installation de deux centres de rétention de droit italien en territoire albanais. Sur ces sites doivent être détenus des hommes – jugés non vulnérables et venant de pays sûrs – secourus hors des eaux européennes par les navires militaires italiens. En cours de ratification, cet accord permettrait la création de centres de rétention extraterritoriaux, plus éloignés encore des regards extérieurs.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#guinee#centredesejourpourrapatriement#retention#sante#santementale#mortalité#psychotrope#suicide#albanie

  • En Italie, le suicide d’Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, rappelle les conditions alarmantes dans les centres de rétention
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/07/en-italie-le-suicide-d-un-jeune-guineen-jette-une-lumiere-crue-sur-les-centr

    En Italie, le suicide d’Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, rappelle les conditions alarmantes dans les centres de rétention
    Par Allan Kaval (Rome, correspondant)
    . VINCENZO PINTO / AFP Le suicide d’un détenu a lancé une nouvelle alarme sur la situation problématique des centres de rétention italiens et sur les conditions de vie qui y règnent. Dimanche 4 février, Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, a mis fin à ses jours dans le centre de séjour pour les rapatriements (CPR) de Ponte Galeria, au sud-ouest de Rome. La mort du jeune homme a déclenché des protestations de la part d’autres détenus qui ont mis feu à leurs matelas et se sont confrontés aux forces de l’ordre. Ces dernières ont usé du gaz lacrymogène et ont arrêté quatorze personnes retenues dans le centre, à l’issue d’un épisode qui est loin d’être isolé.
    Quelques jours avant son suicide, M. Sylla avait ainsi été transféré du CPR de Trapani, en Sicile, à la suite, là aussi, d’un mouvement de protestation des migrants détenus. Avant de se pendre, il a écrit sur le mur de sa nouvelle cellule : « Si je meurs, j’aimerais qu’on envoie mon corps en Afrique, ma mère en sera contente. Les militaires italiens ne connaissent rien sauf l’argent. L’Afrique me manque beaucoup et ma mère aussi, elle ne doit pas pleurer pour moi. Paix à mon âme, que je repose en paix. » Le parquet a ouvert une enquête pour incitation au suicide.
    Grâce à son statut de parlementaire, le député et secrétaire général du parti libéral + Europa, Riccardo Magi, a pu se rendre, dimanche, à l’intérieur du CPR de Ponte Galeria, entre deux vagues d’affrontements avec les forces de l’ordre. « Comme dans tous les CPR que j’ai pu visiter, la situation à l’intérieur est indigne, dit-il au Monde. Les personnes détenues disent ne pas avoir eu de plat chaud depuis des semaines. Il n’y a pas d’eau chaude, pas de literie correcte, un état de saleté généralisé. Les détenus qui ne sont pas révoltés sont comateux à cause des psychotropes qui leur sont administrés pour les rendre inoffensifs. »
    L’usage de médicaments à des fins de contrôle dans les centres de rétention a été établi par une enquête de la revue italienne Altreconomia. En dehors des rares travaux journalistiques de cette nature, qui recueillent des informations filtrant difficilement de l’intérieur, et des témoignages des parlementaires et garants des droits qui peuvent s’y rendre, la réalité de ces sites est largement invisible.
    Les CPR sont au nombre de dix en Italie, gérés par des prestataires privés, répartis sur l’ensemble du territoire, pour une capacité de l’ordre du millier de détenus. Les personnes qui y sont enfermées sont des étrangers en situation irrégulière n’ayant pas fait de demande d’asile ou venant de pays sûrs et faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. « Les CPR sont des trous noirs juridiques, où tous les droits à la défense sont entravés, explique Salvatore Fachile, spécialiste en droit de l’asile au cabinet d’avocat Antartide, à Rome. Leurs téléphones étant saisis, les détenus ont des possibilités très limitées de communication avec l’extérieur et de contact avec des avocats pour contester leur détention. »
    Fixée à trente jours, lors de la mise en place des centres de rétention de cette nature, en 1998, la limite de la période de détention a progressivement augmenté pour être portée, en 2023, à dix-huit mois, par le gouvernement dominé par l’extrême droite de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni. Le nombre de détenus passés par les CPR – moins de 6 400 en 2022 – ne représente qu’une fraction du nombre de personnes arrivées irrégulièrement sur le territoire italien, estimé à près de 158 000, et du nombre d’étrangers en situation irrégulière en Italie, soit plus de 500 000. De plus, les procédures d’expulsion sont complexes, et Rome ne dispose pas toujours d’un accord de réadmission avec les pays d’origine. Ainsi, selon le rapport de 2023 du garant national des droits des personnes détenues ou privées de liberté, au terme de leur détention dans les CPR, environ la moitié des étrangers concernés restent sur le sol italien, retournant le plus souvent à une situation d’illégalité.
    Si l’efficacité des CPR est contestée par l’opposition, le gouvernement de Giorgia Meloni a répété l’objectif d’ériger un de ces centres de rétention dans chacune des vingt régions italiennes. Son ambition va même au-delà du territoire national. En novembre 2023, il a été conclu avec Tirana un accord pour l’installation de deux centres de rétention de droit italien en territoire albanais. Sur ces sites doivent être détenus des hommes – jugés non vulnérables et venant de pays sûrs – secourus hors des eaux européennes par les navires militaires italiens. En cours de ratification, cet accord permettrait la création de centres de rétention extraterritoriaux, plus éloignés encore des regards extérieurs.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#guinee#centredesejourpourrapatriement#retention#sante#santementale#mortalité#psychotrope#suicide#albanie

  • En Italie, le suicide d’Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, rappelle les conditions alarmantes dans les centres de rétention
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/07/en-italie-le-suicide-d-un-jeune-guineen-jette-une-lumiere-crue-sur-les-centr

    En Italie, le suicide d’Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, rappelle les conditions alarmantes dans les centres de rétention
    Par Allan Kaval (Rome, correspondant)
    . VINCENZO PINTO / AFP Le suicide d’un détenu a lancé une nouvelle alarme sur la situation problématique des centres de rétention italiens et sur les conditions de vie qui y règnent. Dimanche 4 février, Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, a mis fin à ses jours dans le centre de séjour pour les rapatriements (CPR) de Ponte Galeria, au sud-ouest de Rome. La mort du jeune homme a déclenché des protestations de la part d’autres détenus qui ont mis feu à leurs matelas et se sont confrontés aux forces de l’ordre. Ces dernières ont usé du gaz lacrymogène et ont arrêté quatorze personnes retenues dans le centre, à l’issue d’un épisode qui est loin d’être isolé.
    Quelques jours avant son suicide, M. Sylla avait ainsi été transféré du CPR de Trapani, en Sicile, à la suite, là aussi, d’un mouvement de protestation des migrants détenus. Avant de se pendre, il a écrit sur le mur de sa nouvelle cellule : « Si je meurs, j’aimerais qu’on envoie mon corps en Afrique, ma mère en sera contente. Les militaires italiens ne connaissent rien sauf l’argent. L’Afrique me manque beaucoup et ma mère aussi, elle ne doit pas pleurer pour moi. Paix à mon âme, que je repose en paix. » Le parquet a ouvert une enquête pour incitation au suicide.
    Grâce à son statut de parlementaire, le député et secrétaire général du parti libéral + Europa, Riccardo Magi, a pu se rendre, dimanche, à l’intérieur du CPR de Ponte Galeria, entre deux vagues d’affrontements avec les forces de l’ordre. « Comme dans tous les CPR que j’ai pu visiter, la situation à l’intérieur est indigne, dit-il au Monde. Les personnes détenues disent ne pas avoir eu de plat chaud depuis des semaines. Il n’y a pas d’eau chaude, pas de literie correcte, un état de saleté généralisé. Les détenus qui ne sont pas révoltés sont comateux à cause des psychotropes qui leur sont administrés pour les rendre inoffensifs. »
    L’usage de médicaments à des fins de contrôle dans les centres de rétention a été établi par une enquête de la revue italienne Altreconomia. En dehors des rares travaux journalistiques de cette nature, qui recueillent des informations filtrant difficilement de l’intérieur, et des témoignages des parlementaires et garants des droits qui peuvent s’y rendre, la réalité de ces sites est largement invisible.
    Les CPR sont au nombre de dix en Italie, gérés par des prestataires privés, répartis sur l’ensemble du territoire, pour une capacité de l’ordre du millier de détenus. Les personnes qui y sont enfermées sont des étrangers en situation irrégulière n’ayant pas fait de demande d’asile ou venant de pays sûrs et faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. « Les CPR sont des trous noirs juridiques, où tous les droits à la défense sont entravés, explique Salvatore Fachile, spécialiste en droit de l’asile au cabinet d’avocat Antartide, à Rome. Leurs téléphones étant saisis, les détenus ont des possibilités très limitées de communication avec l’extérieur et de contact avec des avocats pour contester leur détention. »
    Fixée à trente jours, lors de la mise en place des centres de rétention de cette nature, en 1998, la limite de la période de détention a progressivement augmenté pour être portée, en 2023, à dix-huit mois, par le gouvernement dominé par l’extrême droite de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni. Le nombre de détenus passés par les CPR – moins de 6 400 en 2022 – ne représente qu’une fraction du nombre de personnes arrivées irrégulièrement sur le territoire italien, estimé à près de 158 000, et du nombre d’étrangers en situation irrégulière en Italie, soit plus de 500 000. De plus, les procédures d’expulsion sont complexes, et Rome ne dispose pas toujours d’un accord de réadmission avec les pays d’origine. Ainsi, selon le rapport de 2023 du garant national des droits des personnes détenues ou privées de liberté, au terme de leur détention dans les CPR, environ la moitié des étrangers concernés restent sur le sol italien, retournant le plus souvent à une situation d’illégalité.
    Si l’efficacité des CPR est contestée par l’opposition, le gouvernement de Giorgia Meloni a répété l’objectif d’ériger un de ces centres de rétention dans chacune des vingt régions italiennes. Son ambition va même au-delà du territoire national. En novembre 2023, il a été conclu avec Tirana un accord pour l’installation de deux centres de rétention de droit italien en territoire albanais. Sur ces sites doivent être détenus des hommes – jugés non vulnérables et venant de pays sûrs – secourus hors des eaux européennes par les navires militaires italiens. En cours de ratification, cet accord permettrait la création de centres de rétention extraterritoriaux, plus éloignés encore des regards extérieurs.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#guinee#centredesejourpourrapatriement#retention#sante#santementale#mortalité#psychotrope#suicide#albanie

  • Et les critères diagnostiques du DSM-5 :

    A. Un mode persistant d’inattention et/ou d’hyperactivité-impulsivité qui interfère avec le fonctionnement ou le développement, caractérisé par (1) et/ou (2) :
    1. Inattention : Six (ou plus) des symptômes suivants persistent depuis au moins 6 mois, à un degré qui ne correspond pas au niveau de développement et qui a un
    retentissement négatif direct sur les activités sociales et scolaires/professionnelles :
    N.B. : Les symptômes ne sont pas seulement la manifestation d’un comportement opposant, provocateur ou hostile, ou de l’incapacité de comprendre les tâches ou
    les instructions. Chez les grands adolescents et les adultes (17 ans ou plus), au moins cinq symptômes sont requis.
    a. Souvent, ne parvient pas à prêter attention aux détails, ou fait des fautes d’étourderie dans les devoirs scolaires, le travail ou d’autres activités (p. ex. néglige ou ne remarque pas des détails, le travail est imprécis).
    b. A souvent du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux (p. ex. a du mal à rester concentré pendant les cours magistraux, des conversations ou la lecture de longs textes).
    c. Semble souvent ne pas écouter quand on lui parle personnellement (p. ex. semble avoir l’esprit ailleurs, même en l’absence d’une source de distraction évidente).
    d. Souvent, ne se conforme pas aux consignes et ne parvient pas à mener à terme ses devoirs scolaires, ses tâches domestiques ou ses obligations professionnelles (p. ex. commence des tâches mais se déconcentre vite et se laisse facilement distraire).
    e. A souvent du mal à organiser ses travaux ou ses activités (p. ex. dificulté à gérer des tâches comportant plusieurs étapes, dificulté à garder ses affaires et ses documents en ordre, travail brouillon ou désordonné, mauvaise gestion du temps, échoue à respecter les délais).
    f. Souvent, évite, a en aversion, ou fait à contrecœur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu (p. ex. le travail scolaire ou les devoirs à la maison ; chez les grands adolescents et les adultes, préparer un rapport, remplir des formulaires, analyser de longs articles).
    g. Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à ses activités (p. ex. matériel scolaire, crayons, livres, outils, portefeuilles, clés, documents, lunettes, téléphones mobiles).
    h. Se laisse souvent facilement distraire par des stimuli externes (chez les grands adolescents et les adultes, il peut s’agir de pensées sans rapport).
    i. A des oublis fréquents dans la vie quotidienne (p. ex. effectuer les tâches ménagères et faire les courses ; chez les grands adolescents et les adultes, rappeler des personnes au téléphone, payer des factures, honorer des rendez-vous).
    2. Hyperactivité et impulsivité : Six (ou plus) des symptômes suivants persistent depuis au moins 6 mois, à un degré qui ne correspond pas au niveau de développement et qui a un retentissement négatif direct sur les activités sociales et scolaires/professionnelles :
    N.B. : Les symptômes ne sont pas seulement la manifestation d’un comportement opposant, provocateur ou hostile, ou de l’incapacité de comprendre les tâches ou les instructions. Chez les grands adolescents et les adultes (17 ans ou plus), au moins cinq symptômes sont requis.
    a. Remue souvent les mains ou les pieds, ou se tortille sur son siège.
    b. Se lève souvent en classe ou dans d’autres situations où il est supposé rester assis (p. ex. quitte sa place en classe, au bureau ou dans un autre lieu de travail, ou dans d’autres situations où il est censé rester en place).
    c. Souvent, court ou grimpe partout, dans des situations où cela est inapproprié
    (N.B. : Chez les adolescents ou les adultes cela peut se limiter à un sentiment d’impatience motrice.)
    d. Est souvent incapable de se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir.
    e. Est souvent « sur la brèche » ou agit souvent comme s’il était « monté sur ressorts » (p. ex. n’aime pas rester tranquille pendant un temps prolongé ou est alors mal à l’aise, comme au restaurant ou dans une réunion, peut être perçu par les autres comme impatient ou dificile à suivre).
    f. Parle souvent trop.
    g. Laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas encore entièrement posée (p. ex. termine les phrases des autres, ne peut pas attendre son tour dans une conversation).
    h. A souvent du mal à attendre son tour (p. ex. dans une ile d’attente).
    i. Interrompt souvent les autres ou impose sa présence (p. ex. fait irruption dans les conversations, les jeux ou les activités, peut se mettre à utiliser les affaires des autres sans le demander ou en recevoir la permission ; chez les adolescents ou les adultes, peut être intrusif et envahissant dans les activités des autres).
    B. Plusieurs symptômes d’inattention ou d’hyperactivité-impulsivité étaient présents avant l’âge de 12 ans.
    C. Plusieurs symptômes d’inattention ou d’hyperactivité-impulsivité sont présents dans au moins deux contextes différents (p. ex. à la maison, à l’école, ou au travail ; avec des amis ou de la famille, dans d’autres activités).
    D. On doit mettre clairement en évidence que les symptômes interfèrent avec ou réduisent la qualité du fonctionnement social, scolaire ou professionnel.
    E. Les symptômes ne surviennent pas exclusivement au cours d’une schizophrénie ou d’un autre trouble psychotique, et ils ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (p.ex., trouble de l’humeur, trouble anxieux, trouble dissociatif, trouble de la personnalité, intoxication par, ou sevrage d’une substance).

    Des marqueurs biologiques ? Non :

    Il n’existe pas de marqueurs biologiques permettant le diagnostic du TDAH. Pris dans leur ensemble, en comparaison avec leurs pairs, les enfants ayant un TDAH présentent une augmentation des ondes lentes à l’électroencéphalogramme (Barry et al. 2003), un volume total du cerveau réduit à l’imagerie par résonance magnétique (Castellanos et al. 2002) et possiblement un retard de maturation corticale dans le sens postérieur-antérieur (Shaw et al. 2007), mais ces constatations ne participent pas au diagnostic. Dans les cas rares où il existe une cause génétique connue (p. ex.
    syndrome de l’X fragile, syndrome de délétion 22q11), la présence d’un tableau clinique de TDAH devra aussi faire poser le diagnostic de ce trouble.

    Facteurs de risque génétiques ? Malgré les pirouettes sophistiques, non plus :

    Bien que plusieurs gènes spécifiques aient été corrélés avec le TDAH (Gizer et al. 2009), ce ne sont des facteurs causaux ni nécessaires ni sufisants.

    https://psyclinicfes.files.wordpress.com/2020/03/dsm-5-manuel-diagnostique-et-statistique-des-troubles-
    #psychanalyse #enfants_terribles

  • La fausse épidémie de TDAH de Patrick Landman, in Etudes 2018/11 (Novembre)

    Au fur et à mesure des éditions du DSM, le TDAH s’est vu diminuer les seuils d’inclusion : avant sept ans, puis avant douze ans. On a également allégé les restrictions au diagnostic : le dernier allègement est la comorbidité possible avec les troubles autistiques. Et le TDAH a été adapté aux effets escomptés du médicament, avec une focalisation sur l’attention cible du méthylphénidate, au détriment de l’hyperactivité sur laquelle le médicament agit beaucoup moins. Toutes ces modifications ont permis un élargissement considérable du marché. La théorie non prouvée du dommage cérébral minimum s’est transformée en une autre théorie non prouvée : « Le TDAH n’est plus dans le DSM-5 un trouble du comportement, mais un trouble neuro-développemental. »
    (...)
    Dans les versions qui précédaient le DSM-5 actuel, le TDAH était considéré comme un trouble du comportement. Depuis cette cinquième version du DSM, le TDAH est intégré dans le vaste ensemble des troubles neuro-développementaux. Qui dit neuro-développemental dit participation cérébrale. Or qui sont les enfants étiquetés TDAH ? La plupart d’entre eux appartiennent à la catégorie très floue des enfants « ingérables », ingérables par les parents qui sont en souffrance, ingérables par l’école soumise à des conditions de travail très compliquées, ingérables par la société en général. Naturaliser sans preuve scientifique une catégorie pathologique sans spécificité, sans distinction claire avec la norme et surtout pourvue de corrélations fortes avec la condition sociale, peut présenter des risques potentiels éthiques et même politiques.

    https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ETU_4254_0053
    #psychanalyse #enfants_terribles