• Puisque c’est pour votre propre bien ! - New York Review of Books
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/99635466692

    Sur la New York Review of Books, le professeur de droit Jeremy Waldron revient sur les deux derniers ouvrages de Cass Sunstein, le chef de file de l’économie comportementale. Et pointe très bien les limites du nudging :

    "Le coup de pouce ne m’enseigne pas à ne pas utiliser des heuristiques inappropriées ou à abandonner des intuitions irrationnelles ou des règles désuètes. Il ne cherche pas à éduquer mon choix, pour lequel je suis inéducable. Au lieu de cela, il s’appuie sur mes faiblesses. Il manipule mon sens de la situation de sorte que certaines heuristiques - par exemple, un sentiment de paresse qui m’empêche de penser à épargner pour ma retraite - inappropriées au choix auquel je dois faire face, donneront toujours, grâce au coup de pouce, la réflexion rationnelle qu’il faudrait. Le coup de pouce, (...)

    #économie_comportementale #psychologie

  • #Obésité : la #mafia de nos papilles 09.10.2014
    Véronique Zbinden
    http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/Sante-2014/p-29281-Obesite-la-mafia-de-nos-papilles.htm

    Minneapolis, avril 1999. Au 31e étage d’une tour de verre et d’acier du sud de la ville se tient une réunion singulière. Descendus de leurs limousines avec chauffeurs, une dizaine d’hommes se retrouvent dans le plus grand secret. Ils ont tout du clan mafieux, l’élégance et les dents longues, l’absence de scrupules et le propos sans détours.

    Le récit de Michael Moss* débute à la manière d’un polar. Le livre que signe le journaliste du New York Times , lauréat du prestigieux Prix Pulitzer en 2010, n’a pourtant rien d’une fiction. Il n’y est pas question de #crime_organisé, quoique…

    Les protagonistes de cette réunion ultra-secrète, patrons des géants de l’#industrie_alimentaire, ont été conviés par l’un d’entre eux à prendre acte de l’#épidémie d’obésité dévastatrice et à s’interroger sur leur responsabilité en vue de définir une éventuelle stratégie commune. Rien ou presque ne filtrera de leurs discussions ; surtout, aucune velléité de changement de cap ne sera esquissée. Après avoir mené une enquête de plusieurs mois dans les méandres et les laboratoires secrets de ces #multinationales, le #journaliste s’attaque en revanche à décortiquer, pièce à pièce, les pratiques écœurantes de leurs dirigeants.

    Plus de la moitié des adultes américains sont alors en surpoids et près d’un quart (40 millions de personnes) cliniquement obèses. Un taux qui a doublé depuis 1980 parmi les enfants, dont plus de 12 millions sont alors obèses. Pour corollaire, l’augmentation des #maladies cardio-vasculaires, #diabète, #hypertension, #arthrite et autres #cancers du sein, du côlon, de l’utérus. Et des coûts publics massifs.

    Les ingrédients qui ont mené à ce scandale pourraient se résumer à trois mots : appât du gain. Voire à trois additifs qui rendent accros, les trois piliers de la #nourriture industrielle à l’origine de l’épidémie d’obésité. Les #matières_grasses, qui apportent la plus grosse part des calories et poussent subrepticement à la suralimentation ; le #sel, transformé de multiples manières pour maximiser le choc des papilles dès la première bouchée ; enfin, le plus puissant des trois, le #sucre, de par sa capacité à exciter le cerveau.

    Ces composants ne sont qu’une facette du plan de l’industrie pour modifier les habitudes de #consommation. Le #marketing en est une autre, qui recourt à de fines études psychologiques, jouant volontiers sur la culpabilité des mères actives et le désir d’autonomie des enfants.

    Mais en réalité, l’histoire remonte bien plus loin et l’auteur nous entraîne à la fin des années 1940, date de la création du premier pudding instantané, pour relater ce tournant. Nous sommes à l’aube de la révolution des modes de production, qui voit l’#industrie recourir à de nombreux #additifs et #produits_de_synthèse jusque-là bannis.

    Au prétexte louable de « simplifier la vie du consommateur moderne », General Foods propose, entre autres, des produits « simples à acheter, stocker, ouvrir, préparer et manger ». Les nouveautés se succèdent à une cadence endiablée. Les céréales, censément plus saines que le traditionnel breakfast eggs and bacon des Etats-Uniens, se métamorphosent pour en arriver à contenir progressivement plus de sucre que de céréales. L’argument de la pub de cette époque ? « Offrir une vie plus riche, car nous avons mieux à faire que mélanger, oser, couper, mesurer, cuisiner, servir. » Une nouvelle manière d’envisager la nourriture est née.

    Une armada de chercheurs en #neurosciences et en #psychologie est mise à contribution. Elle travaille spécifiquement sur les #enfants et leur attirance pour le sucré – déterminant ce qu’il est convenu d’appeler « le point de félicité ». Un orgasme des papilles qui se mesure et se calcule aussi précisément que les propriétés physiques, chimiques et nutritives d’un aliment.

    Burger à l’ammoniac

    Plus généralement, l’industrie travaille sur les pouvoirs sensoriels cachés et l’attrait du gras, du sucré et du salé, connus pour produire d’importantes réactions de récompense dans le cerveau. Comment des processus très enfouis commandent des #comportements fondamentaux, ou comment rendre la nourriture industrielle encore plus attrayante…

    Dans les années 1970, une vague de #caries dentaires sans précédent amène les dentistes à tirer la sonnette d’alarme. Les premiers rapports sur les liens entre sucre et diabète paraissent à la même époque.

    Le sucre se voit diabolisé ? Qu’à cela ne tienne, on le remplace par pire. Le #sirop_glucose-fructose (#SGHTF) issu du maïs, au plus fort pouvoir sucrant. Particulièrement peu coûteux, il a pour autre avantage sa consistance liquide, qui permet une intégration instantanée dans la nourriture et les boissons.

    Les fabricants dépensent désormais davantage pour la #publicité que pour les ingrédients… Près de 15 000 produits apparaissent chaque année, dont les deux tiers sont abandonnés au bout de quelques mois. Leur inventivité fait notamment merveille avec des petits bijoux tels le Cheez Whiz de Kraft, le fromage aux 27 ingrédients parmi lesquels le fromage a disparu. Ou le fameux burger à l’ammoniac…

    Pour tenter de répondre à la surconsommation morbide de viande et de fromage – tout en ménageant les intérêts des filières de producteurs –, l’administration s’engage à promouvoir la consommation de « viande maigre ». Problème. Ces pièces sont plus difficiles à mâcher. Solution : prélever les parties les plus grasses, réservées jusque-là au suif et à la nourriture pour chien, et les passer en centrifugeuse afin de disperser la graisse. 10% de la masse subsistent, qui sont assemblés en bloc de 13 kilos, congelés et expédiés dans des usines où on les mélange à d’autres morceaux pour en faire des steaks hachés. En cours de production, la viande est traitée au gaz ammoniac pour tuer les éventuels agents pathogènes. De quoi produire la viande hachée la moins grasse, la moins chère et la plus consommée que l’Amérique ait connu, jusqu’à ce que les secrets de préparation de cette « glu rose » soient découverts…

    Quinze ans après la réunion évoquée au début du livre, la situation dépasse les prévisions les plus sombres. Un Américain sur trois – et un enfant sur cinq – est obèse. 24 millions d’Américains sont concernés par le diabète de type 2. Et 79 millions considérés comme prédiabétiques. En Chine, pour la première fois, le nombre de personnes en surpoids dépasse celui des personnes sous-alimentées. En France, l’obésité est passée de 8,5% à 14,5% depuis 1997. Au Mexique, le taux d’obésité a triplé au cours des trente dernières années et le pays a désormais les enfants les plus gros du monde.

    L’inspiration des industriels de l’alimentaire est à chercher du côté des grands cigarettiers, notamment si l’on considère le rachat de #Kraft et #General_Foods par #Philip_Morris, désormais la plus grande entreprise #agroalimentaire.

    Aux dires des protagonistes, le #tabac apparaît toutefois comme un univers nettement plus soft que l’alimentation. Témoins la #passivité des #administrations_publiques, noyautées par le puissant #lobby industriel, mais aussi l’#infiltration des associations de consommateurs et d’enseignants d’économie ménagère, selon des procédés dignes du FBI. Un vrai polar, on vous disait…

    * Sucre, sel et matières grasses, comment les industriels nous rendent accros , Michael Moss, Calmann-Lévy.

    Article paru sur le site du journal "Le Temps"

    #criminels #agrobusiness #complicité #santé

  • L’oeil de la #vie_privée
    http://www.internetactu.net/2014/10/08/loeil-de-la-vie-privee

    Intéressante réflexion du journaliste free-lance Ben Valentine (@Bennyv) sur l’excellent New Inquiry qui dissèque la métaphore de nos vies actuelles que constitue la caméra GoPro. Conçue pour être portée (via son attirail de fixations, cannes et harnais) plutôt que pointée (comme les caméras de nos smartphones), elle est l’aboutissement logique de notre insatiable désir à emprisonner la réalité et à…

    #économie_de_l'attention #bodyware #confiance #corps #privacy #psychologie #quantifiedself #réseaux_sociaux #surveillance #vidéo #wearable

  • Je m’appelle danah et je suis toxico des stats - Medium
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/99121854492

    En ligne, les #statistiques sont partout et nous ne pouvons nous empêcher de les regarder et de nous y comparer, rappelle la sociologue danah boyd. Le problème est qu’elles nous transforment en zombie. 

    « Je sais qu’elles ne disent rien. Je sais que la plupart de mes followers sur Twitter sont des bots, (…) que mes stats moyennes ne disent rien sur la qualité de mon travail, et que je ne devrais pas traiter n’importe quel nombre comme un mécanisme d’auto-évaluation de ma valeur en tant qu’être humain. Et pourtant, quand il y a un nombre qui me montre du doigt, je ne suis pas meilleure qu’un papillon qui voit la lumière. »

    Nous faudra-t-il des Demetricator partout ? Pourrions nous imaginer des outils qui nous évaluent sans chiffres ? 

    #bodyware #quantified_self #psychologie

  • Une application qui sait si vous êtes déprimé - Technology Review
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/98960248996

    La Technology Review revient sur une application pour smartphone développée par des chercheurs de l’université de Dartmouth, menés pas Andrew Campbell et baptisée StudentLife, capable, en ayant accès aux données de votre téléphone (calendrier des appels et messages, déplacements, micro pour connaître le nombre de conversations auxquels vous avez été exposé, …), de savoir si vous êtes seul, stressé, déprimé. Des données qui pourraient fournir aux médecins plus d’information sur la situation de leurs patients, et qui pourraient les alerter quand votre état mental se modifie… Pour Campbell, des applications de ce type pourraient aider à faire de la prédiction, par exemple savoir quand un patient schizophrène pourrait faire une rechute. Reste à trouver comment répondre à cette information potentielle, comment (...)

    #informatique_pervasive #santé #psychologie #bodyware #économie_comportementale

  • Des objets qui se portent pour se doter de super-pouvoirs !
    http://www.internetactu.net/2014/10/01/des-objets-qui-se-portent-pour-se-doter-de-super-pouvoirs

    L’avenir des technologies qui se portent est-elle l’augmentation de nos capacités ? C’est la question que pose Mark Wilson pour FastCoDesign, en évoquant les 4 prototypes imaginés par le designer Mark Rolston (@markrolstonargo), un ancien de Frog #design qui a lancé sa propre société de consulting, Argodesign. L’intérêt des prototypes imaginés par Mark Rolston est que ces objets connectés ne…

    #bodyware #cyborgs #internet_des_objets #nudge #psychologie #quantifiedself #wearable

  • Notre société fabrique de plus en plus d’imposteurs - LaTribune
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/98790750764

    La journaliste et psychanalyste Sophie Peters revient pour la Tribune sur la publication du livre de Roland Gori, La fabrique des imposteurs. Notre société de la #norme fabrique des imposteurs :

    “A l’heure où les carrières ne se font plus que par le biais des réseaux sociaux, où l’entreprise évalue le mérite de ses managers à leur cote interne, où l’information n’a de poids que par le buzz qu’elle produit, il convient de s’interroger sur ce phénomène d’imposture qui tend à devenir plus collectif qu’individuel. Sous couvert de discours sur le pragmatisme, de compétitivité nationale, d’utilitarisme social, on promeut sans conscience des techniques et des schémas de comportement voire même des pédagogies qui incitent les sujets à se vendre dans tous les domaines de l’existence. Les techniques de ventes ont (...)

    #bodyware #psychologie

  • Signaler un contenu répréhensible… et après ?
    http://www.internetactu.net/2014/09/30/signaler-un-contenu-reprehensible-et-apres

    Quand l’usager est confronté à des propos inappropriés, à de la pornographie infantile, à une violation du droit d’auteur ou à de la violence, il n’a la plupart d’un temps qu’un seul recours en ligne : appuyer sur un bouton pour signaler un contenu répréhensible. Une fonction simple et très répandue, que l’on trouve sur Vine, Youtube, Facebook ou Twitter,…

    #économie_comportementale #économie_de_l'attention #confiance_numérique #coopération #design #intelligence_collective #Participation #psychologie #réseaux_sociaux

  • Ça fait peur : une seule dose d’antidépresseur impacte le cerveau entier
    http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/medecine-ca-fait-peur-seule-dose-antidepresseur-impacte-cerveau-ent

    Dans nos sociétés, rares sont ceux qui n’ont jamais eu recours à un antidépresseur…

    Ok, on est combien, ici à n’avoir jamais pris d’antidépresseurs, même pas une dose ?
    1. Ma pomme.

    • Désolé de ne pas pouvoir ajouté ma touche personnelle à ce cocktail fruité. Je serai plutôt tenté de vous répondre par une partie charnue de mon anatomie car ça fait dix ans que j’en prends + une autre cochonnerie appelé thymorégulateur. Diagnostiqué bipolaire par une homéopathe nutritionniste (ça vous la coupe, hein ?), elle m’a orienté vers un psychiatre qui « maniait bien les drogues ». Effectivement, la combinaison des deux molécules a sensiblement amélioré mon état bien que le seul remède vraiment efficace ait été de me soustraire du milieu du travail. (congé longue durée + mise à la retraite pour invalidité).
      L’article de Marie-Céline Jacquier tendrait à prouver que les effets du « médicament » sont quasi immédiats (quelques heures de temps de réponse) alors que les médecins prétendent qu’un anti-dépresseur ne commence à agir qu’au bout de deux semaines. Peut-être faut-il ajouter « à agir de façon bénéfique » car en ce qui me concerne, les effets sont assez rapides surtout les effets indésirables. Un anti-dépresseur utilisé seul n’était pour moi qu’un cataplasme sur une jambe de bois. Il a fallu au moins vingt ans d’errance thérapeutique avant que cette homéopathe me l’explique clairement, les autres médecins spécialistes ou non de la question se contentant d’expérimenter des molécules variées aux effets vraiment « indésirables » et n’ayant pour seul bienfait que de me permettre de traîner de rechute en rechute.
      Quant à me passer de traitement, je l’envisage toujours comme un but lointain à atteindre mais le psychiatre qui me suit ne me laisse guère d’illusion. Parfois, il s’autorise à baisser l’anti-dépresseur quand je lui dis que je suis en « surchauffe », la fameuse phase « maniaque » que connait fatalement toute personne atteinte de ce trouble. On est bien peu de chose.
      #pharmaco-dépendance

    • Thérapie de groupe ? Pourquoi pas, si l’on s’efforce de penser et de parler librement, cad de ne pas ânonner ce que nous souffle l’idéologie.
      Trouver le « bon » psy est chose difficile. Il se reconnait d’abord à sa réticence devant les antidépresseurs. Parler vaut mieux que bouffer des saloperies. Du moins les réduire à minima. Hermano je suis avec toi.

    • Bande de rigolos, #excellent !
      Ce n’est pas parce qu’on ne prend pas d’antidépresseur qu’on n’est pas nihiliste, déprimé et pessimiste sur l’épaisseur du mur à traverser. Dans les périodes où c’est trop lourd à porter, je vous recommande ces petits remèdes de sorcières :
      – Arrêter de travailler
      – Écouter
      – Apprendre à se mettre en colère sociale sans se faire de mal
      – Arrêter de lire le diplo
      – Reprendre les promenades en forêt
      – Boire Millepertuis, Eau de mer et Nigari, un trio de choc !

    • – Arrêter de travailler (ça c’est fait)
      – Écouter (oui et prendre son temps pour le faire)
      – Apprendre à se mettre en colère sociale sans se faire de mal (encore très difficile)
      – Arrêter de lire le diplo (argl ! j’ai rechuté ...)
      – Reprendre les promenades en forêt (ça c’est fait)
      – Boire Millepertuis, Eau de mer et Nigari, un trio de choc ! (hmmm ... ?)
      – jardiner (ça c’est fait).
      – lire les adversaires intelligents (pas faciles à trouver)

      Concernant les psys, il y en a de toute catégorie. L’homéopathe m’en avait conseillé deux : un pour les drogues et un autre pour « soigner l’âme » (c’était bien la 1ère fois que j’entendais un médecin dire ça ...). C’est ce que j’ai fait pendant un an mais ma chère mutuelle a objecté que le second était de trop donc plus de remboursement, déjà que c’était sur la base d’une consult’ généraliste. Moralité, l’assurance maladie et ses affidés préfèrent que l’on carbure aux drogues psycho-chimiques plutôt que nous suivions une psychothérapie. Étonnant, non ?

    • En fait, pour être remboursé par la sécu, il faut trouver un psychiatre (qui à le droit d’ordonner des drogues) qui soit aussi psy +chologue ou +analyste, vu qu’il est médecin et prescrit des médicaments il est remboursable (de bourse -> couille ou la vie -> de banquier). Tiens, va falloir parler de l’argent et du patriarcat maintenant.

    • En plus, si tu bénéficies de l’ALD (affection longue durée), tu peux consulter ton dealer assermenté et te fournir en produits sans « bourse délier ». Merci qui ?
      Ceci dit, les produits que je consomme sont quasiment tombés dans le domaine public vu que les molécules de « nouvelle génération » ne marchent pas avec moi. Et hop, DTC l’industrie pharmaceutique !...

    • Rôh, j’y crois pas : vous oubliez l’essentiel dans votre liste de remèdes positivants !

      – faire l’amour, des câlins, des sourires !

      Ça a aussi des effets sur le cerveau et ça rend le monde plus chouette à vivre :)

      #MakeLoveNotWar

    • Et il n’y a pas que le cerveau qui est immédiatement modifié : le système digestif l’est aussi, de même qu’une ribambelle d’autres fonctionnements corporels décrits dans les effets indésirables.

      En revanche, comme le note @sombre, les effets positifs, eux, ne se voient qu’au bout d’une à deux semaines.

      Quant à l’efficacité des anti-dépresseurs dans le cadre de la dépression (ou des états dépressifs en général), une phase dépressive se soigne en moyenne en six à neuf mois sans médicaments ; de l’ordre de trois mois avec un anti-dépresseur. Encore faut-il trouver la bonne molécule et la bonne posologie.

      Quant aux bipolaires, qui enchaînement au cours de leur vie plusieurs dépressions (et la plupart du temps des phases dites « expansives »), ils savent mieux que n’importe qui qu’on ne peut pas se sortir d’une phase dépressive par une pensée magique.

      (@sombre, on ne guérit jamais d’un trouble bipolaire. Quand on va mieux, on parle de rémission, pas de guérison. Les anti-dépresseurs et/ou thymorégulateurs sont pris à vie. Il est exceptionnel, et sous strict contrôle médical, après des décennies de traitement sans rechute, qu’on puisse arrêter la médication sans nouvelle rechute.)

    • @aude_v Disons que les effets indésirables sont ceux qui ne correspondent pas à ceux escomptés.

      En tant que patient, je suis ravi d’avoir diverses molécules pour soigner mes bobos. Toutefois, je ne peux que regretter les innombrables effets indésirables qui vont avec.

      Pour ce qui est des anti-dépresseurs dans le cadre du traitement de la dépression, ils ciblent tout au plus quelques cm3 du cerveau. Cependant, la molécule bombarde tout le corps, soit plus de dix mille fois plus que nécessaire. C’est comme vouloir éradiquer un moustique au napalm. Forcément, ça fait des dégâts ailleurs. Et des dégâts parfois contre-productifs.

      Comme tu le notes, certains anti-dépresseurs peuvent être utilisés pour baisser la libido pour soigner l’éjaculation précoce. Or, un dépressif voit déjà une baisse de sa libido. Qui plus est, un symptôme typique de la dépression est l’anhédonie, à savoir l’incapacité à ressentir du plaisir. En baissant encore la libido, on réduit d’autant une source potentielle de plaisir. Aggravant du coup la dépression.

      Je rêve de la médecine du futur qui saura cibler précisément les cellules auxquelles on souhaite s’adresser, et aucune autre. Que ce soit par la nanotechnologie ou par les manipulations génétiques.

    • C’est misère de construire des croyances de #mieux_être sur de telles technologies. Pas que je sois absolument contre les produits de synthèse quand les crises de dépression font trop souffrir, mais parce que les paramètres qui agissent sur le mieux-être sont complexes et que sur le long terme cela constitue un cheval de troie pour imposer de sacrés saloperies à toute la population.
      Je pense au film Un monde sans fou qui montre très bien la place croissante de la rationalité scientifique dans les problèmes psychiques en traitant les effets. Un coup d’hormone et ça repart, mais vers quoi ? vers quelle normalité ?

      Je reste persuadée, peut-être à tort, que le mal-être, la folie ou la dépression sont d’abord liés à nos modes de vies et à la destruction systématiques de l’humain dans tous nos rapports, et qu’il faudrait requestionner cela avant tout.
      #pilule_du_bonheur

    • Oui, ces dernières années, la plupart des personnes que j’ai observé avaient une vie de merde insupportable et ont logiquement fini par fondre une durite. Grâce aux anti-dépresseurs, ils ont toujours une vie de merde, mais ils peuvent la supporter et, surtout, très important, ils continuent d’aller chaque matin à leur boulot de merde.

      J’ai un ami, notamment, qui bosse dans une très grosse boiboite qui siège outre-Atlantique et dont le principal produit, selon moi, est d’expérimenter de nouvelles méthodes de management folles depuis au moins 2 décennies.
      Dans les joyeusetés, comme l’évaluation à 360° (en fait, la version corporate du Maillon faible, sauf que là, tu joues ton job et gagne-pain tout les jours), il y a eu aussi la politique de la chaise vide. Quand un gars était éliminé après les évaluations, ils laissaient sa chaise vide sans explications pour l’édification des autres de l’open space. Mais c’est seulement après avoir formé les Irlandais qui, dumping social oblige, devaient remplacer l’intégralité de son service, que mon pote a craqué.

      Depuis, comme il me l’a dit lui-même, il bosse toujours dans une boite remplie de connards et d’enfoirés, mais maintenant, il s’en contrefout !

    • Dans cette conversation certains admettent que bi-polaires, dépressifs et autres subissent aussi un dérèglement de la

      chimie

      du cerveau. Les médecines proposées sont encore et toujours grossières et leurs effets indésirables incontestables. J’ai eu plusieurs parents frappés par ces troubles. Sans la chimie de la pharmacie actuelle ils auraient été dans de plus grandes souffrances. Certains se sont suicidés, je pense d’ailleurs qu’ils ont simplement usé de leur juste droit à en finir, mais j’ai bien cru voir aussi que la lucidité extrême qui les dominait était effroyable. Excessive. Ils n’eurent pas droit à l’oubli bienheureux qui chaque jour nous aide.

    • Tu as raison, @paulo, il y a aussi ceux qui sont les patients cibles de ces molécules, ça, on ne va pas le nier, des gens qui sauvent leur peau.
      Ce que l’on met en doute, c’est la généralisation de ce type de prise en charge pour permettre à des tas de gens de supporter un système social insupportable autrement et de continuer à y contribuer.

      Après, c’est l’œuf et la poule : est-ce que parmi les gens qui ont la chimie du cerveau à l’envers, il y en a qui n’étaient pas du tout prédisposés mais dont les conditions de vie ont fini par démolir l’organisme ?

      En fait, si tu préfères, je pense qu’on peut appliquer aussi étudier la dépression comme un fait social et pas seulement comme une pathologie individuelle. Exactement comme le suicide qui, tout geste intime qu’il a l’air d’être, n’en est pas moins un fait social massif qui s’amplifie selon le contexte extérieur.

      Par exemple, la prévalence deux fois plus importante de la dépression chez les femmes que chez les hommes est-elle seulement organique ou n’est-elle pas corrélée au fait que les femmes sont plus dominées et ont donc plus facilement la détresse de ne pas contrôler leur destin ?

      http://www.stresshumain.ca/chaire-de-recherche-irsc-sur-la-sante-mentale-des-hommes-et-des-femmes/chercheurs-cliniciens-et-medecins/depression-les-femmes-toujours-plus-a-risque.html

      Est-ce que certaines maladies psychiques ne sont pas plutôt des réponses adaptatives à un environnement malsain ou déréglé ?

    • Tu as raison Agnès Maillard : effectivement certains sont à ce point opprimés qu’ils peuvent « s’adapter » (et même en venir à se retourner contre eux-mêmes.) Dans notre échange de points de vues, disons qu’ici on change de « catégorie » : tentant d’analyser les effets pervers d’un environnement social
      « malsain ou déréglé » -( hormis l’utopie, où se trouverait une société saine et réglée ? )-, tentant donc d’analyser les effets nocifs de notre société, on doit alors trouver la force de se méfier et tenir la bride courte à notre idéologie qui immanquablement va se charger de tout expliquer. Difficile.

    • Je connais une famille où près de cinq personnes se sont suicidées en moins de deux ans. On a remarqué, avec ceux qui arrivent à en parler, que chacune s’était au fur et à mesure des années retrouvée isolée et avait en commun avec les autres de ne jamais dire son ressenti ou sa colère, sauf à en rendre les autres responsables.
      Une colère de désespoir non dit, se nourrissant d’elle même mais incompréhensible pour l’entourage, qui les a rongé sans que personne ne puisse rien faire.
      Cette colère qui n’a pas trouvé de point d’évacuation autrement que meurtrier, parce que le suicide est aussi un meurtre contre soi-même et l’expression violente et à la face du monde de sa croyance dans son libre arbitre solitaire. Sauf que le premier a franchir le pas a entrainé tout les autres à sa suite, preuve qu’il y a avait des liens, névrosés, mais des liens, donc des dépendances. On parle toujours d’individu, d’indépendance, de capacité à être seul, de cibler trois neurones ici, deux hormones là, et contre le monde entier, de lucidité, alors qu’il est sain que la plupart des gens souffrent dans ce monde de merde et le disent pour se reconnaitre entre eux, pour créer des interdépendances nécessaires au soutien de chacun.

    • je suis d’accord avec beaucoup de ce qui a été dit ci dessus, les anti dépresseurs servent beaucoup à « nous » faire supporter notre monde actuel.
      Cependant, en cas de dépression, ils ont pour objet d’enrayer le cycle mortifère dont le « canapé/lit » n’est que le précurseur.
      Le problème pour moi des anti dépresseurs et autres anxiolytiques est qu’ils sont prescrits, en France, comme une fin en soi alors que ce ne sont que des « dolipranes » qui permettent d’apaiser la douleur pour mieux la traiter.
      je m’explique : quand la dépression est trop ancrée, il faut dans un premier lieu apaiser cette douleur psychique afin d’éviter ce passage à l’acte qu’est le suicide.
      Mais ce n’est que le premier acte d’une pièce fort longue où le « patient/malade/personne » (choisissez le mot qui vous convient) devra être soutenu par d’autre « thérapie ». La psychanalyse en est une... mais pas la seule.
      Je ne parle pas ici des personnes souffrant de syndrome bipolaire qui nécessite une prise en charge très particulière et surtout très individualisée.

    • @touti :

      Je reste persuadée, peut-être à tort, que le mal-être, la folie ou la dépression sont d’abord liés à nos modes de vies et à la destruction systématiques de l’humain dans tous nos rapports, et qu’il faudrait requestionner cela avant tout.

      D’après ce que j’ai retenu concernant la bipolarité (dans toutes ses formes) :

      – la population générale compte 1 % de bipolaires ;
      – seuls 10 % des individus prédisposés génétiquement (antécédents familiaux) seraient bipolaires.

      Il en résulte que la bipolarité n’est pas une simple maladie génétique, mais bel et bien une maladie liée à l’environnement. Cependant, une fois déclaré, le trouble se soigne à vie, avec anti-dépresseurs et/ou thymorégulateurs. Des troubles connexes peuvent aussi accompagner le trouble bipolaire qu’il convient aussi de soigner.

      Les médicaments sont une chose, indispensable, mais ont des effets moindres lorsque non accompagnés sur le plan psychologique, recommandé, qu’il soit individuel, en groupe, ou familial. Cela montre bien la complexité de ce type de maladie, évoqué par d’autres intervenants.

      Enfin, notons qu’il faut en moyenne 8 ans et 3 médecins pour diagnostiquer un trouble bipolaire. Or, ce diagnostic devrait être envisagé dès la seconde dépression nerveuse, quel que soit l’intervalle de temps la séparant de la première (les dépressions nerveuses sont habituellement les phases les plus communes du trouble bipolaire).

      #santé-trouble_bipolaire

    • @aude_v remarque :

      Ok pour les traitement temporaires avec des effets secondaires. Mais une libido qui se traîne à cause d’un traitement à vie, c’est une raison en soi de déprimer. Et là c’est le monde médical qui n’est pas équipé pour comprendre l’objection.

      Souffrant moi-même de bipolarité (il paraît que ce n’est pas une maladie honteuse, alors j’en parle, pour vérifier si c’est vrai), je suis sous (divers) anti-dépresseurs depuis quelque douze ans, avec l’essentiel des effets secondaires décrits dans les notices de cette famille de médicaments.

      Concernant la sexualité, un effet (très) indésirable des anti-dépresseurs est l’anorgasmie. On pourrait croire qu’il s’agit avant tout d’un problème d’ego, de virilité. En fait, non. Mon principal problème a été de réagir à ça :

      Je ne te plais pas ? Tu ne m’aimes pas ?

      vécu avec mes deux amoureuses de cette période, sans aucun lien entre elles. Bref, un anti-dépresseur a un impact social, ou tout du moins amoureux. Et pas forcément positif. (Sauf, éventuellement, pour les éjaculateurs précoces, comme abordé précédemment.)

      Oui, il y a de quoi déprimer.

      #santé-anti_dépresseurs #sexualité #amour

    • @aude_v « le monde médical » auréolé de l’autorité de sa science se fait aussi le relais des laboratoires de chimie, qui ont fait interdire des tas de remèdes naturels (dont le millepertuis qui marche super bien) et se font beaucoup d’argent à caser leurs merdes. Après un accident de voiture, visite chez le médecin qui m’écrase les côtes de tout son poids pour voir quel effet ça me fait : c’est con je me mets à chialer tellement j’ai mal, et lui, logique scientifique à l’appui : « vous pleurez, vous êtes donc déprimée, voila une ordonnance de prozac ».
      Je refuse catégoriquement, réclame une radio sur laquelle on voit bien la côte fêlée…

    • – la population générale compte 1 % de bipolaires ;
      – seuls 10 % des individus prédisposés génétiquement (antécédents familiaux) seraient bipolaires.

      Il en résulte que la bipolarité n’est pas une simple maladie génétique, mais bel et bien une maladie liée à l’environnement. Cependant, une fois déclaré, le trouble se soigne à vie, avec anti-dépresseurs et/ou thymorégulateurs. Des troubles connexes peuvent aussi accompagner le trouble bipolaire qu’il convient aussi de soigner.

      Le facteur hérédité est reconnu dans l’apparition du trouble. D’autant que je me souvienne, mon père et ma grand-mère paternelle avaient des comportements typiques de ce trouble : épisodes thymiques, hyper-réactivité émotionnelle. Mais cela ne fait pas de leur descendance des bipolaires à coup sûr. Les facteurs socio-environnementaux déterminent l’apparition du trouble et son évolution la vie durant. L’apparition du trouble est favorisée par l’ambiance familiale (pour faire court). Tout ce qui concourt à augmenter le mauvais stress (car il y a aussi du stress positif), injonctions absurdes, humiliations à répétitions, surcharge mentale qu’elle soit professionnelle ou autre, contribue à faire flamber la maladie.

      Concernant les antidépresseurs, tous n’agissent pas de la même façon. C’est pourquoi une personne va mieux répondre à une molécule qu’à une autre. Le Prozac fait partie de la catégorie des inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine.
      Si on considère le cerveau comme une usine chimique, les neurones communiquent entre eux grâce à des médiateurs chimiques dont les principaux, ceux qui jouent sur le mental et l’humeur, sont la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. une molécule déterminée va jouer sur l’un d’entre eux, parfois les deux, plus rarement les trois mais malheureusement c’est mon cas, j’ai besoin d’une molécule qui influe sur les trois médiateurs. Cette molécule est appelée tricyclique et c’est un vieux produit utilisé depuis des décennies. Son emploi n’est pas sans danger. Le principal est d’induire un virage « maniaque », une phase haute : désinhibition sociale complète, sentiment de toute puissance, agressivité ... On est « perché », oscillant du délire paranoïaque et de la colère la plus noire à un immense sentiment d’empathie envers ses congénères que l’on voudra « sauver » et dorloter même contre leurs grés, tout cela sur un fond d’agitation en pure perte car, surfant sur les idées et les concepts à la vitesse de la lumière, on s’éparpille en mille tâches et en myriades de projets fous. Physiquement, les effets de la dépression (hypersomnie, fatigue continuelle, perte d’appétit ...) sont gommés en une semaine. On a des ressorts dans les guibolles, un appétit d’ogre, et l’impression d’une force physique surmultipliée (impression de pouvoir traverser un mur ou d’arrêter un bus lancé en pleine vitesse, prise de risque inconsidérée surtout au volant ...). Un truc de ouf, une vraie cochonnerie maintenant que j’ai compris ce qui se jouait là-dedans.
      La prise d’un thymorégulateur (le plus commun étant le lithium) est censé temporisé tout ça.
      Suite à un ultime « burn out » le psy m’a prescrit d’autres antidépresseurs ainsi qu’un neuroleptique de « nouvelle génération », qui ne me convenaient pas (manque de pêche, anhédonie), j’ai fini par le convaincre de me redonner ce produit « miracle » lui faisant la « preuve par wikipédia » qu’il manquait une capacité aux molécules qu’il me prescrivait, celle de stimuler la production de dopamine, la médiateur chimique du plaisir et de la récompense. J’ai bien vu qu’il avait l’air interdit par ma connaissance de sa pharmacopée. Je lui ai dit que je m’étais documenté sur le sujet.

    • Je reste persuadée, peut-être à tort, que le mal-être, la folie ou la dépression sont d’abord liés à nos modes de vies et à la destruction systématiques de l’humain dans tous nos rapports, et qu’il faudrait requestionner cela avant tout.

      C’est en effet la thérapie par le bien-vivre et quand on souffre de ce genre de trouble, il faut s’entourer de gens bienveillants et fuir les relations toxiques. En général, les agressions de la vie relationnelle quotidienne peuvent produire des effets dévastateurs, tout dépend de la capacité de résilience de chaque personne. Cette capacité de résilience est conditionnée par le vécu de chacun.

      Oui, ces dernières années, la plupart des personnes que j’ai observé avaient une vie de merde insupportable et ont logiquement fini par fondre une durite. Grâce aux anti-dépresseurs, ils ont toujours une vie de merde, mais ils peuvent la supporter et, surtout, très important, ils continuent d’aller chaque matin à leur boulot de merde.

      .
      De façon générale (bien qu’il y eût et ait encore quelques rares exceptions), les psychiatres sont les chiens de garde de la société tout comme l’étaient les curés dans les siècles précédents.

      Par contre, quand tu dis « il est sain que la plupart des gens souffrent », là j’ai du mal à accepter. C’est une maladie, bordel, qui fait souffrir salement, les malades et leur entourage. On a pas le droit de laisser des gens souffrir comme ça. On ne parle pas de coup de blues, c’est une maladie mortelle même, quand on en arrive à la conclusion que la mort est juste la seule solution pour ne plus souffrir (et pas un meurtre contre soi même ni un moyen d’expression).

      Attention, ne disons pas que les dépressifs ont le monopole de la souffrance. Mais ils n’ont pas les moyens de sortir de cette souffrance par eux-mêmes. C’est ce que m’a révélé l’homéopathe que j’ai consulté il y a huit ans. Elle ne m’a laissé aucune illusion à ce sujet, j’avais besoin des « drogues » pour me remettre en selle. Malgré tout, il faut bien avoir à l’esprit que ces médicaments ne sont qu’une béquille pour stabiliser les variations de l’humeur et que vivre avec un trouble bipolaire est un « art » difficile mais on apprend de ses erreurs surtout si on est bien entouré.
      C’est vrai qu’il faut rappeler que le principal danger qu’encourt une personne dépressive, ce sont les idées suicidaires, violence contre soi-même mais qui peut également au préalable se déchaîner contre ses proches.

    • Ouh ben, @nicod_ tu veux qu’on fight ;-)
      merci @sombre qui a bien résumé ce que je voulais dire.
      Je maintiens que le millepertuis marche très bien et je n’ai jamais parlé d’automédication, j’ai parlé de remèdes naturels, la nuance est juste énorme, parce que cet argument sert à chaque fois à discréditer ceux qui voudraient se soigner autrement, avec des plantes par exemple, en les traitant de façon non dite d’inconséquents et d’irresponsables éminemment criminels. (Ce que je ne suis pas.) L’argument de la dangerosité a permis également de faire interdire la consoude ou la propolis libres comme la transmission de leurs usages par écrit sur les lieux de vente, comme si les gens étaient des imbéciles et que la santé était un domaine réservé, une chasse gardée.
      Je n’ai pas dit non plus qu’il ne faut pas et de fins connaisseurs, il y a de très bons phytothérapeutes pour se soigner avec des remèdes naturels dangereux sans s’empoisonner, très peu, parce que le lobbying de la pharmacie a fait fermer les herboristeries, supprimer le diplôme (en 41) et qu’il fallait aller jusqu’en en hollande étudier la phyto quand j’ai eu envie de cultiver des plantes médicinales.
      C’est un véritable débat de société à avoir sur la perte de notre autonomie et particulièrement dans le domaine de la santé.
      D’autre part, merci de ne pas tordre mon propos, il y a un misunderstanding car, j’ai écrit

      il est sain que la plupart des gens souffrent dans ce monde de merde

      parce que la souffrance qui saisit les gens qui dépriment existe par rapport à la chape de la normalité avec des standards de bonheur qui nous sont assénés tout les jours encadrés de publicité, pur déni de la réalité de la souffrance métaphysique ou morale. Ma position est de considérer les gens qui souffrent comme des personnes plus saines que tous ceux qui acceptent sans broncher parce qu’ils sont bien souvent les seuls capables de m’apprendre la perception fine du monde, ça ne veut pas dire qu’il faut les laisser dans leur souffrance, ou la solitude, ça veut dire au contraire que la société devrait y être attentive au lieu de les cachetonner pour qu’ils se taisent.

    • @aude_v, j’entends bien que conseiller à quelqu’un qui a besoin d’aide psychique ou psychiatrique de manger des graines de sésame peut-être non seulement inutile mais surtout exaspérant. J’espère ne pas être dans ce discours !

      Je ne me prononce pas sur l’aspect saisonnier, juste, je connais des personnes que le millepertuis a bien aidé à sortir de l’ornière de la dépression. Et pour info, il y a différents types de préparation du millepertuis, l’huile, déconseillée au soleil mais très bien pour calmer les brûlures, en cachet ou en solutions buvables en france tant que la vente est encadrée par un labo. Dans tous les cas, mieux vaut un bon phytothérapeute pour s’assurer de soins de qualité sous sa prescription médicale.
      Évidemment, rien n’est remboursé et c’est cher.

      Concernant le discours dénué d’empathie des médecines douces, je suppose que ce n’est pas tellement l’empathie ou la bienveillance qui caractérisent les milieux militants. Et la médecine/ la société en général manque d’empathie pour privilégier l’aspect technique, moins éprouvant émotivement.

      Mais je ne tiens pas à faire de prosélytisme, juste à ouvrir des portes, la #solution_miracle n’existe pas. Je penche plutôt vers des synergies, que tu nommes « éventail de solutions » qui sont à rechercher pour chaque personne.
      Les plantes sont encore dans des espaces non totalement décryptés scientifiquement, cela ne veut pas dire qu’on penche vers l’irrationnel mais qu’il reste des inconnus. Les études scientifiques ont de fait des limites d’expérimentations en isolant certaines molécules actives et ne peuvent considérer actuellement l’ensemble des facteurs en jeu. Par exemple pour résumer ces limites, le foie reste un parfait inconnu pour la science, on ignore encore comment il fonctionne, l’ensemble de ce qu’il filtre, sur quoi il influe etc.

    • Dis @monolecte. Il est super pourri cet article de futura sciences. Cf intervention de @nicod_ Euh oui, le scoop du siècle. Les antidépresseurs modifient le fonctionnement du cerveau. D’ailleurs, c’est ce qu’on leur demande ! #arf Et merci @sombre pour sa participation. Un peu ras-le-bol des conneries sur les bipolaires, dépressifs etc. Un peu comme si on disait soignes ta fracture ouverte avec de la camomille. Vous avez déjà côtoyé des personnes atteintes de ces maladies ? On dirait pas, parce que conseiller des tisanes à un dépressif, un vrai, pas un déprimé, burnouté etc. c’est aussi crétin que de laisser quelqu’un conduire après un binge drinking. #bah

    • Révolution de 1789, Esquirol pourtant partisan de l’ordre reste ambigu sur les effets d’une transformation radicale de l’existence collective, une intensification de la présence et du collectif, de la politisation, de la possibilité de décider au lieu de subir, sur la souffrance psychique :

      « le fanatisme politique et les maux qu’il a entraînés après lui ont fait éclater quelques folies ; mais tous les médecins ont observé que, pendant qu’ils s’appesantissaient sur notre pa- trie avec plus de fureur, il y avait moins de maux de nerfs et moins de folies »

      http://www.biusante.parisdescartes.fr/ishm/vesalius/VESx1997x03x02x067x072.pdf
      J’ai pas eu le temps de trouver d’autres références mais de vagues souvenirs d’études d’histoire me font t dire que la prévalence des troubles mentaux diminuent lors d’épisodes révolutionnaires ; idem pour l’immédiat, dans divers mouvements de luttes, des "gens à problèmes" ont trouvés à aller mieux, ais-je constaté, quoi que l’on sache par ailleurs sur le degré d’indifférence ou la dureté des rapports de forces en "milieu militant".

      Par ailleurs, un type comme #Jean_Oury à toujours pris soin de distinguer "aliénation sociale" et "aliénation mentale" à signifier que cette dernière n’est pas réductible à la première :

      ‘Depuis 1948, au moment de la condamnation de la psychanalyse par le jdanovisme, j’ai insisté sur la distinction entre “aliénation sociale” et “aliénation psychopathologique”. Prise de position fondamentale, d’autant plus qu’une vingtaine d’années plus tard les « antipsychiatres » considérèrent les maladies mentales comme simples effets des problèmes de société : thèse qui constitue l’un des facteurs de la confusion actuelle entre resocialisation et soins. Il est nécessaire de proposer quelques jalons pour lutter contre un processus de “déspécification” du fait psychiatrique. En effet, sur la base d’une idéologie médicale rudimentaire, cette attitude conduit à une hyperségrégation sous le couvert d’une technique moderniste [...]. Le mot “aliénation”, d’origine latine, apparaît dans plusieurs domaines : juridique, métaphysique, religieux, esthétique. Mais nous nous appuyons surtout sur les expressions germaniques, celles reprises par Hegel, puis Marx. L’étude des processus, des contextes sociaux qui sont en jeu dans cette sorte de “sémiose”, est d’autant plus importante que l’analyse de l’aliénation sociale est la base même de toute analyse institutionnelle’.
      http://ouvrir.le.cinema.free.fr/pages/reperes/prisnot/JO0708/JO_070919.pdf

      A la clinique de La borde, non seulement les psychotropes mais y compris des électrochocs (pas n’importe lesquels, pas n’importe comment) ont toujours été utilisé, selon les cas, dans une relation thérapeutique.

      Oury avait coutume de dire que la médecine était une branche de la psychiatrie...

      Cela pour dire que la souffrance psychique a à être prise en compte, quitte à laisser de côté certains interdits idéologiques (sur l’allopathie comme sur d’autres techniques). La dépression, ou d’autres troubles, sont eux aussi des tempêtes et des ouragans chimiques et neuronaux. Qui ne s’est pas retrouvé par exemple à appeler sos médecins pour qu’une stupide (mais nécessaire) injection de valium soit administrée, ou pour faire face, aider, dans tout autre situation atroce pourrait y penser à deux fois.

      La pharmacopée est souvent plus aidante et moins brutale que le quotidien, la famille, le travail , le chômage, etc.

      #folie #psychose #mélancolie

  • Un #algorithme peut-il vous aider à prendre de grandes décisions ? - Technology Review
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/98294395860

    Cloverpop peut-il nous aider à prendre de grandes décisions : dois-je avoir un enfant ? Dois-je déménager ? Dois-je me mettre en ménage ? Dois-je changer de travail ?… Rachel Metz pour la Technology Review a testé le service. Pour obtenir la réponse, vous devez passer une dizaine de minutes à répondre à une batterie de questions pour savoir si vous avez de l’expérience sur le sujet (ou si vos relations en ont), mesurer l’impact qu’aurait une réponse positive sur votre vie, regarder les autres options possibles, et même imaginer comment vous vous sentirez un an après avoir pris cette décision… 

    Après analyse de vos priorités et de vos réponses, Cloverpop émet son avis, avec trois résultats complémentaires : une évaluation de la confiance de l’algorithme dans sa réponse, une évaluation de la confiance que vous (...)

    #psychologie

  • Comment vraiment prédire l’avenir ?
    http://www.internetactu.net/2014/09/16/comment-vraiment-predire-lavenir

    L’économiste Tim Harford (@timharford) signe un long papier pour le Financial Times où il revient sur la longue série d’échecs des prévisionnistes et autres futurologues à prédire le #futur. Prévoir l’avenir n’est pas simple ce qui ne l’empêche pas d’être devenu un énorme marché, omniprésent, évalué à quelques 300 millions de dollars. Certes, de réelles avancées ont été réalisées dans…

    #complexité #prospective #psychologie

  • Vers des technologies malhonnêtes ?
    http://www.internetactu.net/2014/09/15/vers-des-technologies-malhonnetes

    A Dusseldorf, en Allemagne, juste devant un hôpital qui soigne des gens atteints de démence, les autorités ont installé un arrêt de bus où ne passe aucun bus. Il sert seulement à attirer les patients qui s’échappent et qui s’installent alors là pour prendre un bus qui les ramènerait chez eux. Ce faux arrêt de bus n’est qu’un subterfuge pour…

    #économie_de_l'attention #confiance #design #informatique_affective #internet_des_objets #personnification #programmation #psychologie

  • To shield drone operators from too much reality, let’s overlay big smiley face on images of disemboweled humans !
    http://www.cpsa-acsp.ca/papers-2013/Fitzsimmons.pdf

    "To reduce RPA operators exposure to the stress-inducing traumatic imagery associated with conducting airstrikes against human targets, the USAF should integrate graphical overlays into the visual sensor displays in the operators’ virtual cockpits. These overlays would, in real-time, mask the on-screen human victims of RPA airstrikes from the operators who carry them out with sprites or other simple graphics designed to dehumanize the victims’ appearance and, therefore, prevent the operators from seeing and developing haunting visual memories of the effects of their weapons. As envisioned, these overlays would automatically appear on the operators’ video monitors when they launch a weapon at a target on the ground so as not to interfere with the operators’ other vital mission tasks"

    #drones #USAF #USA #war #psychology

    • Deuxième piste pour protéger nos cybersoldats au psychisme fragile du stress induit par la mort de leurs victimes : les éloigner de l’état d’esprit civil et de leur famille, par exemple en les transférant dans un loitain pays de l’OTAN :

      To help shield RPA operators from the stress- aggravating effects of having to frequently transition between a war fighter and civilian mentality , RPA units should be deployed on standardized combat tours in locations far from their homes and families. Ideally, units should be deployed outside of the United States to, for instance, the territory of another NATO member state, the conflict zone where the ir aircraft are being used, or a ship at sea, in order to make it difficult and costly for the members of the unit to travel to and from their homes on a regular basis.

    • La seconde piste est excellente - l’encasernement est une recette qui fonctionne bien depuis l’antiquité pour éviter que les tueurs ne soient trop contaminés par l’affligeante rationalité sociale des civils qui s’entêtent à ne pas considérer les humains comme essentiellement des cibles potentielles.

      Ceci dit je préfère les gros smileys pour cacher les morceaux sanguinolents - mon côté technophile probablement... Une façon de réaliser un peu l’expression populaire « Ah Dieu ! Que la guerre est jolie ! »

    • Je viens de lire un article dans la revue DSI de septembre précisément sur ce sujet.

      DSI n°106, septembre 2014
      http://www.dsi-presse.com/?p=6944

      Une mort trop distante ?
      Par Philippe Vittel, capitaine de frégate, stagiaire au sein de la 21ème promotion de l’école de guerre.

      Dont le chapeau (que je recopie, - pas de version en ligne) dit :

      Le concept de guerre à distance est aujourd’hui très souvent associé à la seule mise en œuvre des drones armés. L’utilisation de ces appareils soulève, au travers des difficultés notamment rencontrées par les pilotes américains à concilier dans une même journée leur métier de « tueur à distance » et leur statut de citoyen ordinaire, un grand nombre de questions. Les polémiques actuelles ne doivent cependant pas occulter le fait que la guerre moderne a éloigné les combattants de leurs cibles potentielles bien avant l’emploi des drones.

      Il cite, entre autres, l’exemple récent des frappes ayant ouvert le conflit libyen, menées par des avions français basés en France. Et donc, dont les pilotes retrouvaient leur foyer une fois la mission accomplie.

      Son point de vue, me semble-t-il, c’est qu’outre la préparation au spectacle de la violence (que le smiley proposé dans le titre permettrait justement d’économiser-, il ne faut pas oublier de préparer à tuer et donc :

      Au contraire de la préparation précédente, il est indispensable de déshumaniser son ennemi pour être certain que le jour venu le combattant soit en mesure de délivrer la mort.

      Et sa conclusion est qu’il ne faut pas oublier d’inclure ce point dans la formation des opérateurs du futur drone MALE armé…

    • Les théories concernant la déshumanisation (et à l’inverse, l’obstacle que le lien social met en travers de l’efficacité tactique) sont développées par Grossman dans ’On Killing’ (d’ailleurs cité dans l’article). Il y montre les méthodes de désensibilisation qui permettent avec l’intermédiation technologique de faire passer mentalement l’adversaire de l’état d’humain social à celui de cible. Ce qui est nouveau est qu’au lieu d’introduire de la distance, la technologie peut rapprocher.

      Sur le point de la transition entre combat et société civile dans les deux sens, la situation des opérateurs de drones n’est que le paroxysme d’une problématique apparue avec l’expérience Américaine au Vietnam et décrite allégoriquement par Haldeman dans The Forever War... Rien de nouveau dans le concept, mais peut-être que le rythme quotidien en fait quelque chose qu’on ne peut plus mettre sous le tapis.

    • Un chirurgien en ophtalmologie réputé, à l’époque où je l’interrogeais sur les connaissances scientifiques en cours, suite au film de Wenders « jusqu’au bout du monde », m’avait dit que les pilotes d’avion de chasse (type mirage) avaient des capteurs neuronaux branchés sur les centres de la vision pour déclencher leur tir, car la vitesse de réaction de leur main n’était pas assez rapide.

      La phrase d’Einstein résonne toujours « … ce ne peut être que par erreur qu’ils ont reçu un cerveau, une moelle épinière leur suffirait amplement. »

      Les soldats sont déjà privés de leur cerveau, psychiquement, par manipulations mentales diverses ou psychiatriquement bromure, LSD, drogues. Le principal est qu’ils ne puissent pas se rendre compte de ce qu’ils font, seulement obéir et appuyer sur un bouton puis qu’ils oublient que cela à tuer.
      Je ne sais comment tourner ma phrase correctement, je trouve que les membres de la société civile sont aussi embarqués dans un processus qui leur échappe, ils sont tout autant déconscientisés du rôle indirect qu’ils jouent dans ces massacres pourtant fait au nom de l’ensemble des membres de la société, personne ne pense y participer en payant ses impôts ou sa TVA à l’état français, en laissant son argent à la banque, en riant au barbecue électrique du soir avec le type qui vient d’appuyer sur le bouton toute la journée, ou comprend que seulement par son inengagement il accepte tacitement qu’en son nom on tue.

      #industrie_de_l'armement #conscience #mort_indirect

    • Le problème me rappelle les commandants des camps nazis.

      Le plus connu d’eux, Rudolf Höss, rentrait tranquillement dans son appartement de fonction embrasser sa femme et ses enfants après une journée de travail épuisante à Auschwitz.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Rudolf_H%C3%B6ss#Vie_quotidienne_de_H.C3.B6.C3.9F

      Le notoire Amon Göth aimait abattre du juif à coup de fusil à lunettes pendant qu’il prenait son café du matin.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Amon_G%C3%B6th

      Pourtant la plupart des hommes ont besoin de passer par les mains d’un spécialiste pour la formation de bourreaux comme Theodor Eicke, chef du camp de Dachau, avant d’être capable d’assassiner calmement et avec conviction.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Theodor_Eicke#SS_et_camps_de_concentration

      Avec Papa Eicke, surnom qui lui est donné par les gardiens de camp, on passe de la brutalité indisciplinée de la SA à la terreur planifiée de la SS. Ses résultats font forte impression sur Himmler qui le promeut SS-Brigadeführer le 30 janvier 1934.

      Eicke fait preuve d’un antisémitisme et d’un antibolchevisme radicaux. Il proclame « sa haine contre tout ce qui est non allemand et non national-socialiste ». Il impose aux gardiens une obéissance aveugle et inconditionnelle envers lui, en tant que commandant du camp, mais aussi envers la SS et le Führer. Ces "qualités" impressionnent Heinrich Himmler qui le nomme, le 4 juillet 1934 inspecteur des camps de concentration et commandant des unités Totenkopf (Inspekteur des Konzentrationslager und Führer des SS Totenkopfverbände).
      ...
      L’attitude inflexible de Eicke et sa détermination à exploiter sans mesure la main-d’œuvre concentrationnaire ont une profonde influence sur le personnel des camps de concentration. L’endoctrinement permanent, la brutalité d’Eicke lui-même, empêchent tout sentiment d’humanité des gardiens : Eicke voulait supprimer chez les SS tout sentiment de pitié à l’égard des internés. Ses discours, les ordres dans lesquels il insistait sur le caractère criminel et dangereux de l’activité des internés, ne pouvaient rester sans effets.

      « Sans cesse endoctrinées par lui, les natures primitives et frustes [des gardiens] concevaient à l’égard des prisonniers une antipathie et une haine difficilement imaginables pour les gens du dehors. »

      Dans tous les camps se mettent en place une violence et une cruauté contrôlées et disciplinées, un véritable système de terreur bien codifié qui se poursuivra après le départ de Eicke. Il aura notamment formé des commandants de camp comme Rudolf Höß à Auschwitz, Franz Ziereis à Mauthausen et Karl Otto Koch à Sachsenhausen et Buchenwald.

      Après la lecture de ce texte je trouve un peu leger le slogan de manif traditionnel « Polizei - SA - SS », mais l’idée me prend de scander « opérateur de drônes - SA - SS ». Bof, ça ne rime pas, il n’y a pas de rythme, alors on laisse tomber :-(

  • Le nudge est-il l’avenir des objets connecté ?
    http://www.internetactu.net/2014/09/08/le-nudge-est-il-lavenir-des-objets-connecte

    PSFK livre une intéressante discussion avec Maria Bezaitis (@mariabz), chercheuse en expérience utilisateurs au laboratoire d’ethnographie d’Intel, sur l’avenir de l’internet des objets et sur comment ces objets vont créer de nouveaux types d’engagement pour les utilisateurs. Elle esquisse la fusion entre l’internet des capteurs et le nudge, ce “coup de pouce” cher à l’économie comportementale, et explique comment l’internet…

    #économie_comportementale #design #internet_des_objets #psychologie #quantifiedself

  • La majorité civile passait à 18 ans il y a 40 ans, mais est-on vraiment adulte à cet âge ? L’avis de la science
    http://www.huffingtonpost.fr/2014/07/05/majorite-civile-18-ans-adulte-science_n_5556020.html

    Même si globalement, les différentes législations s’accordent sur le fait qu’à 18 ans, on est adulte, il existe des disparités aux quatre coins du monde. […] Comment se fait-il que l’âge adulte ne soit pas universel ? Peut-être qu’au fond, tout cela n’est qu’aléatoire. Voyons ce que la science peut nous apprendre.

    #développement_de_l'enfant #psychologie #neuroscience #majorité_civile

  • Comprendre les mensonges des enfants (L’Express)
    http://www.lexpress.fr/styles/enfant/comprendre-les-mensonges-des-enfants_1564772.html

    L’enfant trouve dans le mensonge la jouissance de croire que tout est possible, que ses désirs gouvernent le monde. Son monde. Le mensonge l’aide à se structurer, à supporter le réel, à se construire psychologiquement. Il témoigne d’une bonne adaptation sociale. Et surtout, jusqu’à la pré-adolescence, il est totalement dénué de mauvaises intentions.

    #éducation #enfants #développement_de_l'enfant #psychologie #mensonges

  • #Entretien avec #Félix_Guattari qui évoque entre autres la tyrannie des thérapies comportementales qui n’ont qu’un seule objectif selon lui, celui de construire des individus qui intègre le « système »

    Partie 1
    http://www.youtube.com/watch?v=jXi8eNHlSM4

    http://1libertaire.free.fr/Guattari16.html

    Né le 30 mars 1930, à Villeneuve-les-Sablons (Oise), Félix Guattari passa son enfance et son adolescence dans une proche banlieue ouvrière de Paris, à La Garenne. Les bouleversements considérables de cette période ont marqué profondément son existence : lui-même faisait très souvent référence à ce qu’il avait baptisé le « complexe de 1936 ». Indirectement touché — vu son jeune âge — par l’éclatement des mouvements de jeunesse et la dispersion des idéaux politiques, en opposition avec son milieu familial relativement aisé, il connut sa première grande rupture émancipatoire avec la rencontre qu’il fit de #Fernand_Oury, artisan passionné du futur mouvement de #Pédagogie_institutionnelle.

    Encouragé par le frère de Fernand, #Jean_Oury, #psychiatre, il s’oriente à partir de 1950 vers la #psychiatrie, alors en pleine effervescence. Par son « don » des rencontres, par sa rapidité d’esprit et son insatiable curiosité, il sut intégrer de façon très ouverte de multiples univers — philosophie, #ethnologie, #linguistique, architecture, etc. — afin de mieux définir l’orientation, la délimitation et l’efficacité de l’acte psychiatrique. Avec Jean Oury, dont il était devenu depuis 1955 le principal collaborateur, il poursuivit cette recherche à la clinique psychiatrique de #La_Borde à Cour-Cheverny. Lieu de stage pour d’innombrables étudiants, philosophes, #psychologues, ethnologues, #travailleurs_sociaux, La Borde resta pour Félix Guattari le principal ancrage.

    Partie 2
    http://www.youtube.com/watch?v=hUj-UmEvITE

    Il participa au mouvement du #G_T_psy, qui regroupa de nombreux psychiatres au début des années soixante et créa la Société de psychothérapie_institutionnelle en novembre 1965. C’est au même moment que Félix Guattari fonda, avec d’autres militants, la F.G.E.R.I. (Fédération des groupes d’études et de recherches institutionnelles) et sa revue Recherches , s’ouvrant sur la philosophie, les mathématiques, la psychanalyse, l’#éducation, l’architecture, l’ethnologie, etc.

    La #F_G_E_R_I. représentait l’aboutissement des multiples #engagements #politiques et culturels de Félix Guattari : le Groupe jeunes hispano, les Amitiés franco-chinoises (à l’époque des communes populaires), l’opposition active à la #guerre d’#Algérie, à la guerre du #Vietnam, la participation à la M.N.E.F., à l’U.N.E.F., la politique des bureaux d’aide psychologique universitaire (B.A.P.U.), l’organisation des groupes de travail universitaire (G.T.U.), mais également les réorganisations des stages des centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (C.E.M.E.A.) pour infirmiers psychiatriques, ainsi que la formation d’Amicales d’infirmiers (en 1958), les études sur l’architecture et les projets de construction d’un hôpital de jour pour « étudiants et jeunes travailleurs ». Très influencé par le travail de #Lacan — dont il fut l’analysant jusqu’en 1960 —, il prit cependant quelques distances vis-à-vis de l’élaboration théorique de celui-ci. Il fut l’un des acteurs des événements de mai #1968, à partir du Mouvement du 22 mars. Engagé #existentiellement et #éthiquement dans cette remise en question des valeurs fondamentales, c’est alors qu’il rencontra #Gilles_Deleuze à l’#université_de_#Vincennes — deuxième grande rencontre.

    Partie 3
    http://www.youtube.com/watch?v=Fk_OrkMG5YI

    Dans son dernier livre, #Chaosmose (1992), dont le thème est déjà partiellement développé dans Qu’est-ce que la philosophie ? (1991, avec G. Deleuze), Félix Guattari reprend son thème essentiel : la question de la subjectivité. « Comment la produire, la capter, l’enrichir, la réinventer en permanence de façon à la rendre compatible avec des Univers de valeur mutants ? Comment travailler à sa libération, c’est-à-dire à sa re-singularisation ? [...] Toutes les disciplines auront à conjoindre leur créativité pour conjurer les épreuves de #barbarie. » Cette idée revient comme un leitmotiv, depuis Psychanalyse et #transversalité (regroupement d’articles de 1957 à 1972) jusqu’aux Années d’hiver — 1980-1986 (1985) et aux Cartographies #schizo-analytiques (1989). Il insiste sur la fonction de récit #« a-signifiant », lequel joue le rôle de support d’une subjectivité en acte, à partir de quatre paramètres : « Les flux sensibles et signalétiques, les #Philum de propositions #machiniques, les #Territoires #existentiels et les Univers de référence incorporels. » Ce travail d’#écriture est en prise avec ses engagements #sociopolitiques et culturels, comme en témoignent les Neuf Thèses de l’opposition de #gauche . Il est l’un des principaux organisateurs de l’opération « Un milliard pour le Viet-Nam ». En 1967, il figure parmi les fondateurs de l’#Osarla (Organisation de solidarité et d’aide à la révolution latino-américaine).

    Partie 4
    http://www.youtube.com/watch?v=aleBHgDS-Qg

    C’est au siège de la F.G.E.R.I. que se rencontrent, en 1968, Daniel Cohn-Bendit, Jean-Jacques Lebel, Julian Beck... En 1970, il crée le C.E.R.F.I. (Centre d’études et de recherches et de formation institutionnelle) qum reprend la direction de la revue Recherches . Celle-ci publiera des ouvrages relevant de domaines variés, avec la participation de #Gilles_Deleuze, Theodor Zeldin, #Michel_Foucault... Plus tard, soutenant les radios libres, il fonde #Radio Tomate en 1980. Il est attiré par l’expérience #gauchiste autonome italienne. Dans la lignée de #Basaglia, puis de #Rotelli, il participe aux élaborations de l’expérience psychiatrique de #Trieste. Son voyage à Athènes puis à l’île de Léros le met directement en contact avec la révoltante misère psychiatrique concentrationnaire. Ses engagements et son travail philosophique lui ayant valu une renommée internationale, il est reçu dans les universités du Japon, du Brésil, des États-Unis, du Canada, etc. C’est alors qu’il s’engage dans les mouvements #écologiques, essayant de trouver une voie autre que celle de la droite ou de la #« vieille gauche ». Dans #Les_Trois_Écologies (1989), il soutient que l’#« écologie_environnementale » devrait être pensée d’un seul tenant avec l’#écologie_sociale et l’#écologie_mentale, à travers une « écosophie » de caractère #éthico-politique. Au printemps de 1987, il fait paraître, avec Deleuze, le premier numéro de la revue #Chimères. Ses multiples engagements, ponctués par un séminaire se tenant chez lui à Paris, ne l’empêchaient pas de poursuivre avec Gilles Deleuze un travail philosophique scandé par la parution d’ouvrages fondamentaux, tels que #Mille_Plateaux (1980), #Rhizome (1976), #Kafka, pour une littérature mineure (1975). Leur premier livre en commun, L’Anti-Œdipe (1972), avait fait scandale. Ils soutenaient que le délire est « l’investissement inconscient d’un champ social historique ». Critiquant l’élaboration théorique de la psychanalyse, ils proposaient la notion de #« machines_désirantes » ainsi qu’une pratique originale : la #« schizoanalyse ». C’est dans cette perspective que Félix Guattari écrivit #la_Révolution_moléculaire (1977) et #L_Inconscient_machinique (1979).

    Partie 5
    http://www.youtube.com/watch?v=CV_w--wir50

    #Psychanalyse #Philosophie #Anti_oedipe #Individuation #Domination #Anti-psychiatrie #Subjectivité #Perception #Transmission #Structuralisme #Scientisme #Ethique #Ecosophie #Sciences_sociales #Psychologie #Singularité #Esthétique #Technoscience #Mass_média #Livres #Vidéo

  • Philippe Bichon : « Résister à la dérive sécuritaire de la psychiatrie » (Article11)
    http://www.article11.info/spip/Philippe-Bichon-Resister-a-la

    Un grand pas en arrière. Le projet de loi adopté mardi 31 mai en seconde lecture à l’Assemblée nationale se veut relatif « aux droits, à la protection et à la prise en charge des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques auxquels elles ne sont pas à même de consentir du fait de leurs troubles mentaux ». Symptôme d’un retour à une conception réactionnaire de la folie et du « dessèchement » [2] de la psychiatrie, le texte introduit une série de mécanismes mordant dans les droits déjà fragilisés des patients : sanitaire et sécuritaire se confondent ; la « flichiatrie » s’immisce un peu plus profondément dans l’intimité des personnes ; la déshumanisation des soins efface peu à peu l’ empreinte des approches soignantes désaliénistes. Tout en saupoudrant ses propos d’exemples puisés de son expérience de la psychothérapie institutionnelle, Philippe Bichon, membre du Collectif des 39 Contre la Nuit Sécuritaire et psychiatre à la clinique de La borde revient ici sur la dérive de longue date de la psychiatrie, notamment sur l’aspect gestionnaire et la tendance à la disparition de la dimension relationnelle du soin, avant de parler des dangers et de l’absurdité de l’actuel projet de loi.