• Bien distinguer #inceste et #incestuel
      par Jean-Luc Viaux

      cf. livre original de #Paul_claude_Racamier

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      les familles « incestuelles » ne sont pas, comme on le lit trop souvent, des #familles où circulerait des approches sexuelles inappropriées, de type promiscuité ou partage de lit ou exhibition bruyante de la sexualité des uns et des autres. Il s’agit au contraire de de groupes familliaux dans lequel il existe une banalisation /négation de tout objet qui pourrait évoquer l’inceste puisque tout se passe dans la séduction narcissique.

      (...)

      Racamier : « le fantasme-non-fantasme est au registre incestuel ce que le fantasme proprement dit est au registre oedipien ».

      (duh)

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      Le problème est que ces notions théorico-cliniques mal maîtrisées conduisent à penser de travers : l’incestuel est alors perçu de façon triviale dans la promiscuité familliale ou l’excès apparent de tendresse d’un adulte pour son enfant « mais madame il ne faut pas embrasser son enfant sur la bouche... ». On le conçoit alors comme les prémisces d’un acte sexuel incestueux possible ou probable. Sauf que c’est l’inverse du concept de Racamier, et qui est pourtant très clair : l’incestuel n’est pas l’inceste, pas plus que l’inceste agi, génital, n’est en rien l’oedipe.

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      Concept compliqué, #psychanalytique reposant sur le cheminement d’une pensée et d’une clinique très originale.

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      Exemple : « et le père ? Il n’a pas de père » ce qui est une forfaiture : nul n’est né d’Un. La réponse, son père est parti ou « son père est un salaud » n’a pas le même sens . « Il n’y en as pas » signifie en sous-texte « il n’est qu’à moi », forme donc ce fantasme-non-fantasme narcissique primaire de type incestuel. S’il n’y a pas de père, c’est qu’il n’y a pas de désir, pas de risque oedipien, c’est une figure symétrique de celle de Jocaste qui elle n’a pas de fils, puisqu’elle l’a tué, et donc ne risque pas son désir...

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      l’incestuel ne produit pas de maltraitance et n’en est pas une, alors que l’inceste peut devenir une violence sexuelle, quand il échoue a rester un fantasme. L’incestuel ne transgresse ni interdit ni loi, il appelle à la clinique au travail de défusion narcissique. L’inceste est une transgression qui nécessite que la loi sociale vienne faire fonctionner l’interdit... encore faut-il que cette loi ne soit pas baroque ou complexe.

    • #paywall
      Et tellement pas d’accord avec ceci :

      l’incestuel ne produit pas de maltraitance et n’en est pas une

      Bien sûr que l’incestuel est destructeur, et qu’il transgresse les interdits, c’est monstruosité que de dire le contraire. Car ce n’est pas seulement la victime du comportement incestuel du parent qui peut être happé toute sa vie dans cette relation toxique de dépendance mais toute la famille qui en pâtit.

    • je remet au cas où :

      Le problème est que ces notions théorico-cliniques mal maîtrisées conduisent à penser de travers : l’incestuel est alors perçu de façon triviale dans la promiscuité familliale ou l’excès apparent de tendresse d’un adulte pour son enfant « mais madame il ne faut pas embrasser son enfant sur la bouche... ». On le conçoit alors comme les prémisces d’un acte sexuel incestueux possible ou probable. Sauf que c’est l’inverse du concept de Racamier, et qui est pourtant très clair : l’incestuel n’est pas l’inceste, pas plus que l’inceste agi, génital, n’est en rien l’oedipe

      J’ai la flemme de recopier tout l’article, mais l’incestuel, visiblement, pour un lecteur de Racamier (qui invente ce concept) n’est pas l’inceste. Je trouve ça notable. D’autant qu’ il y a une confusion, massive, généralisée, c’est indéniable. On utilise les deux mots pour dire la même chose (l’inceste). Et personne n’a lu le bouquin du type (moi non plus). Je pense qu’il y a un problème. Je ne sais pas quoi dire de plus. Faudrait lire Racamier.