Le Business du bonheur
De la légendaire Lise Bourbeau à la reine du rangement Marie Kondo, en passant par la star du développement personnel Tony Robbins, le bonheur est une industrie qui fait des millionnaires. C’est aussi une idéologie : le culte de l’optimisme, de la résilience et de la performance individuelle. Mais alors que la consommation d’antidépresseurs ne cesse d’augmenter et que les burn-out se multiplient dans nos sociétés, que cache cette obsession contemporaine pour le bonheur ?
▻https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/66144
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Mom-Shaming Ourselves - The New York Times
▻https://www.nytimes.com/2020/05/20/parenting/mom-shaming-social-media.html?smid=tw-nytimes&smtyp=cur
I am usually fairly immune to the social media performance of parenthood. I know that behind the curtain there is someone else watching the children as the crackers are being made, or that the compliant toddler ripped her mask off moments after the photo was taken.
But now, two months into staying at home, I find myself engaging in painful comparisons with other moms. I’m particularly disgusted with myself for the pettiness, considering how much death, fear and disruption I read about and report on every day.
And yet, I can’t help myself from getting sucked into the scroll and compare. I asked Amanda Hess, the host of The Times’s video series “Internetting with Amanda Hess” and an incisive cultural critic, about why it is so irresistible. “I have also been thinking about the insane explosion of low-level gossip,” Hess said. “We don’t have these in-person bonds, where if I saw you at a bar, we might gossip a little bit about a friend, and that might release something in us.” Because we’re deprived of those bonds right now, when you see some cracker-making jerk on your timeline, “it looms in your mind.”
Kathryn Jezer-Morton, a sociology Ph.D. candidate at Concordia University who researches the internet and motherhood and has written for NYT Parenting, said that part of the reason that comparing ourselves to others may feel irresistible right now is that we’re all under lockdown orders, and so our lives are superficially similar. “It flattens the playing field in a disturbing way,” she said.
There’s a body of research about what psychologists call “social comparison,” or the comparison of one’s self to others. Researchers have described social comparison as “a fundamental psychological mechanism influencing people’s judgments, experiences and behavior.” During health scares, the need for social comparison increases, because the future isn’t clear and there are “no objective standards of how to cope,” researchers have found. In other words, we look to our peers even more intensely to figure out how we’re supposed to behave and what we’re supposed to feel.
#psychologie_sociale #confinement #réseaux_sociaux #maternité #femmes #chez_soi
▻https://www.nytimes.com/2020/04/16/parenting/mommy-influencers.html
▻https://www.nytimes.com/video/arts/100000007120740/celebrity-bookshelves-coronavirus.html
Petites considérations sociologiques sur le #confinement
Cette période de confinement liée à l’épidémie du #Covid-19 constitue une #épreuve_sociale inédite, qu’on peut comparer à une expérience de laboratoire in vivo. Le grand historien médiéviste, Marc Bloch, qui avait fait la « grande guerre » et en avait été très marqué, a écrit peu après, en 1921 dans la Revue de synthèse historique, un célèbre article, « Réflexions d’un historien sur les fausses nouvelles de la guerre » (publié aux Éditions Allia en 1999). Il y décrivait la guerre de 14-18 « comme une sorte de vaste #expérience naturelle. On a le droit en effet de considérer comme telle la guerre européenne : une immense expérience de #psychologie_sociale, d’une richesse inouïe. Les conditions nouvelles d’existence, d’un caractère si étrange, avec des particularités si accentuées, où tant d’hommes à l’improviste se sont trouvés jetés, — la force singulière des sentiments qui agitèrent les peuples et les armées — tout ce bouleversement de la vie sociale, et, si l’on ose ainsi parler, ce grossissement de ses traits, comme à travers une lentille puissante, doivent, semble-t-il, permettre à l’observateur de saisir sans trop de peine entre les différents phénomènes les liaisons essentielles ».
Indépendamment de la déclaration du Président Macron (« nous sommes en guerre… »), il peut être intéressant de tirer ce fil entre situation de #guerre_militaire et celle de confinement. Ce dernier impose de très fortes #privations et #contraintes aux individus qui, dans les sociétés occidentales, n’y sont guère habitués. Les premières questions qui viennent à l’esprit à ce sujet sont les suivantes : le confinement est-il respecté en France ? « Un peu, beaucoup, pas du tout » ? Par qui ? Comment ? Plus en campagne qu’en ville ? plus en centre-ville que dans les « quartiers » ? etc. Faute de données statistiques fiables, le premier réflexe qu’on doit avoir en la matière est celui de la prudence interprétative.
Avant d’aborder la manière dont on peut procéder par la mobilisation d’une série d’indices, à même de nous guider vers des hypothèses de travail, commençons par un étonnement. Que voici. En fidèle téléspectateur du Journal télévisé (JT) de France 2 (défense du service public oblige…), on remarque que la question du #vécu du confinement dans les #quartiers_populaires y a été fort peu abordée, voire pas du tout. La fuite des Parisiens vers leurs #résidences_secondaires a été un sujet traité, mais la manière dont les jeunes et les familles, parfois nombreuses, vivent leur confinement dans leurs appartements #HLM semble avoir été oubliée. Est-ce un oubli volontaire ? Ou la simple trace médiatique de la moindre importance accordée aux conditions sociales d’existence des #classes_populaires dans le milieu des professionnels de l’information ? On ne saurait laisser de côté l’hypothèse du respect de l’« #union_nationale » requise en cette période de confinement. Celle-ci suppose une mobilisation de l’appareil d’information et l’opération d’un tri dans l’amoncellement des « nouvelles du front ». Priorité est donnée dans le #JT de la #télévision_publique au suivi des opérations dans les hôpitaux, à la découverte du travail de tous les soignants et de leur entier dévouement, à l’écoute des avis des grands professeurs de médecine (« infectiologues »). Bref, une #mise_en_scène télévisuelle de l’« #effort_national » — ce qui, en soi, n’est pas critiquable.
Sur le versant des effets sociaux de cette #pandémie, les reportages sur les #familles face au confinement (#école_à_la_maison, #télétravail des parents, aménagements divers de cette nouvelle vie…) semblent surtout réservés aux familles de milieu favorisé. Sans doute parce qu’elles laissent entrer plus facilement les caméras à leur domicile. Il ne s’agit pas pour autant de crier tout de suite au complot d’Etat et/ou de dénoncer une chaine de télévision « aux ordres du gouvernement ». Sans doute peut-on penser que le #service_public_télévisé contribue à sa manière à l’union nationale en laissant prudemment dans l’ombre ce qui pourrait l’entacher.
A géométrie variable
Une fois examiné la manière dont le thème du confinement est traité à la télévision (publique), donnons un petit coup de projecteur sur la manière dont il est opéré en pratique. Procéder à une petite revue de presse dans les quotidiens régionaux (L’Est républicain, Le Parisien, Le Progrès), permet de recueillir des indices suggestifs, sinon probants, sur le confinement à géométrie variable lors de cette première semaine. Sans surprise, le confinement a mis un peu de temps à se mettre en place et semble respecté de manière inégale.
Selon les témoignages des directeurs de la #sécurité_publique ou des gendarmes, différents profils de « #déviants » à la #norme apparaissent, comme ici dans la région du Grand est particulièrement touchée. Le lieutenant de gendarmerie François qui coordonne le dispositif dans le sud du Territoire de Belfort fait le diagnostic suivant : « Une grande majorité les respecte… Mais une partie n’a pas compris l’#esprit_du_confinement et une autre n’est pas prête à le comprendre. » Le maire (et infirmier) de la ville ouvrière de Valentigney (proche de l’usine de Sochaux-Peugeot et avec une grande ZUS, les Buis), observe « dans le quartier mais également au centre-ville des comportements dangereux, irresponsables ». La journaliste de L’Est s’est donc rendue dans la cité des #Buis pour aller y voir de plus près et, là, elle a rencontré une dizaine de jeunes près d’une place, plutôt amènes.
Pris en défaut
Laissons la relater la scène et la manière dont ces jeunes pris en défaut de groupement non autorisé tentent de se justifier : « Chez nous, on ne tient pas en place », note l’un d’entre eux qui, comme ses potes, se sent à l’abri du virus. « On se lave les mains, on garde nos distances, c’est la base », souligne un deuxième. Un troisième Doubien montre son attestation : « On a le droit de sortir fumer une clope. Surtout que certains n’ont pas le droit de fumer chez eux… Et puis, on s’ennuie ici, il n’y a rien à faire ! Rester un mois enfermé, c’est inimaginable. » Jeudi soir, ils ont même organisé un barbecue : « Quand on a vu les policiers, on a couru pour leur échapper. Et vous savez ce qu’ils ont fait, Madame, ils ont gazé notre viande. C’est du gâchis. » (Est républicain, 21/03/2020). Dans un article du même jour, le directeur général de la compagnie des bus du Pays de Montbéliard livre des informations congruentes : « En cette période de grave #crise_sanitaire, certains jouent aux #malins. On a dû raccourcir une ligne, que nous sous-traitons, parce que des #jeunes montaient chaque jour dans le bus, à la même heure, pour le squatter ! » Enfin, à Bourg-en-Bresse, selon le commissaire de police, « Ce sont plutôt les plus jeunes et les plus anciens qui bravent l’interdiction. Malheureusement, on a verbalisé certains jeunes à tour de bras dans certains quartiers. Des jeunes disent qu’ils s’en fichent et que le coronavirus est une invention pour casser l’économie » (Le Progrès, 22/03/2020).
Ces témoignages ne suffisent pas à baliser tout le terrain d’enquête. Loin de là. Ils ont pour principal intérêt de mieux faire entrevoir les raisons qui peuvent conduire certaines fractions de la population à ne pas vouloir – et surtout ne pas pouvoir – respecter le strict confinement désormais imposé en France. Le groupe des plus #réfractaires au confinement a de fortes chances de se retrouver dans une population plutôt jeune et masculine, soit en situation de #décrochage_scolaire, soit appartenant à la population « flottante » des quartiers. A lire entre les lignes ces articles de presse, on pressent quelques facteurs clés de leur penchant pour la #transgression de la règle du confinement : bien sûr, en tout premier lieu, « l’#ennui » et le besoin quasi vital de se retrouver « entre potes » mais aussi la difficulté de cohabiter harmonieusement avec leurs parents et de devoir respecter des interdits au domicile familial (l’exemple de « fumer »). Les divers types de #résistance qu’on voit surgir dans les quartiers déshérités de la République méritent examen et ne doivent pas être renvoyés trop facilement du côté de la #faute_morale.
Sentiment de #marginalité
Même s’il est incontestable que le non-respect des règles de confinement fait courir collectivement des #risques_sanitaires, il dit quand même beaucoup de choses sur le sentiment de marginalité (#outcast) qu’ont d’eux-mêmes ces individus. On pourrait à ce titre, se risquer à faire l’analogie avec le mouvement des gilets jaunes et la signification sociale des formes de violence (inusitée) qu’il a employées pour se faire entendre des « puissants ».
La pratique de la lecture est distribuée de manière très inégale selon les groupes sociaux
A partir de ces premières incursions en terre de confinement, faut-il déplorer comme notre historien national (autoproclamé) Stéphane Bern le fait dans Le Figaro (22/3/2020), « la perte du #sens_civique » dans notre vieille France ? Ne convient-il pas plutôt de rappeler que ce confinement constitue une très forte #contrainte qui est – et sera – vécue de manière très différente selon les #conditions_sociales de nos concitoyens. D’abord les conditions matérielles : on sait bien que ceux qui possèdent un grand logement, un jardin, qui peuvent sortir les enfants à la campagne, etc., souffrent moins du confinement. Ensuite, les #conditions_culturelles : le président Macron a dit à ses concitoyens : « Lisez ! » Mais la pratique de la #lecture est distribuée de manière très inégale selon les groupes sociaux.
Ce long moment de confinement opère déjà comme un très grand amplificateur des #inégalités spatiales et sociales. C’est peu dire que les semaines qui s’annoncent vont constituer une véritable épreuve pour ceux qui appartiennent à la catégorie des « pauvres », définis aussi bien à partir de leur #capital_économique que de leur #capital_culturel.
▻https://www.alternatives-economiques.fr/stephane-beaud/petites-considerations-sociologiques-confinement/00092259
#sociologie #Stéphane_Beaud #classes_sociales
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citations pour @davduf :
Jeudi soir, ils ont même organisé un barbecue : « Quand on a vu les policiers, on a couru pour leur échapper. Et vous savez ce qu’ils ont fait, Madame, ils ont gazé notre viande. C’est du gâchis. » (Est républicain, 21/03/2020).
Enfin, à Bourg-en-Bresse, selon le commissaire de police, « Ce sont plutôt les plus jeunes et les plus anciens qui bravent l’interdiction. Malheureusement, on a verbalisé certains jeunes à tour de bras dans certains quartiers. Des jeunes disent qu’ils s’en fichent et que le coronavirus est une invention pour casser l’économie » (Le Progrès, 22/03/2020).
Ces décisions catastrophiques qui nous menacent - Le Point
▻https://www.lepoint.fr/societe/ces-decisions-catastrophiques-qui-nous-menacent-10-04-2012-1450076_23.php
Comment des randonneurs expérimentés ont-ils pris cette décision absurde de s’engager dans une situation de danger mortel ? Alors qu’ils savaient que ce jour-là le risque d’avalanche était élevé au-dessus de 2 200 mètres, que la combe présentait un angle propice aux avalanches et qu’une corniche au-dessus de celle-ci comportait un dépôt de neige apportée par le vent, autre facteur déclenchant ? « C’est la dynamique du groupe qui les y a conduits. » Christian Morel, docteur en sociologie et ancien cadre dans les ressources humaines, a enquêté pendant dix ans sur les processus qui poussent à commettre d’énormes erreurs et les moyens de les neutraliser (1). « La taille du groupe a inhibé la parole et les silences ont été interprétés comme une approbation du choix dangereux. » Sur les quatre experts, un seul avait opté pour cette descente périlleuse, un deuxième n’avait rien dit, le troisième avait repéré les signes alarmants mais ne s’était pas exprimé clairement. Le chef de course, qui avait également vu le dépôt neigeux, analysa le manque d’opposition de ses compagnons comme l’indication que pour eux il n’y avait pas de danger, quand ceux-ci interprétèrent son silence comme un feu vert, un chef sachant par définition ce qu’il fait. « Une équipe de deux skieurs aurait discuté davantage. » La présence de femmes eut sa part dans la prise de décision : « Reculer ne fait pas viril. »
Le virilisme tue…
]]>The Rise of Identity Fusion and Allegiance to Trump - The Atlantic
▻https://www.theatlantic.com/health/archive/2019/09/identity-fusion-trump-allegiance/598699
The idea was never fully formed, and Lecky died at just 48, his work unpublished. But today, the basic concept is seeing a renewed interest from scholars who think Lecky was truly onto something. When the psychologist’s students compiled his writing posthumously, in 1945, the postwar world was grappling with how humans were capable of such catastrophic cruelty. Surely entire armies had not been motivated by their relationships with their mothers. The early science of the mind was beginning to delve into the timeless questions of philosophy and religion: Why do we do destructive things—to others, and to ourselves? Why do we so often act against our own interests? Why would a young boy risk his acceptance to Harvard to pile manure into a school gym?
These questions meant studying the roots of identity, and how a person could be at peace with being hateful and even dangerous. Now, decades later, an emerging explanation points to something more insidious than the possibility that someone simply identifies with a malicious group or blindly follows a toxic person. Instead, out of a basic need for consistency, we might take on other identities as our own.
The process of de-fusing, then, might involve offering alternative systems of creating consistency and order. If people who are inclined to fusion have the option to fuse with entities that do not wish to exploit them, and that are generally good or neutral for the world, they might be less likely to fuse with, say, a demagogue. “But, of course,” Dovidio says, “that’s hard.”
]]>Comment les géants du Web capturent notre temps de cerveau
▻http://www.lemonde.fr/tant-de-temps/article/2017/10/18/comment-les-geants-du-web-capturent-notre-temps-de-cerveau_5202458_4598196.h
La prochaine fois sera la bonne. Nouveau coup de bec sur la petite assiette en plastique : aucune graine n’apparaît. Le pigeon retente sa chance, il veut sa récompense. Rien. La prochaine fois, peut-être ? Encore raté. Qu’importe, le volatile insiste, picore encore et encore, jusqu’à ce que la nourriture tombe du ciel. Complètement accro à cette loterie.
En délivrant à des oiseaux de laboratoire leur pitance de façon aléatoire, le psychologue B.F. Skinner a réussi, dans les années 1950, à conditionner leur comportement. Un de ses protégés a ainsi donné des coups de becs 2,5 fois par seconde pendant seize heures d’affilée, alors qu’il ne grappillait que des miettes.
Pauvres pigeons, si faciles à plumer avec leur cerveau de piaf. L’Homme ne se laisserait jamais berner si aisément. Vraiment ? Les ados américains consultent leur téléphone plus de 150 fois par jour, en moyenne. Selon une enquête menée en 2016 par Raphaël Suire (qui enseigne le management de l’innovation à l’université de Nantes), 75 % des étudiants français interrogés sont pendus à leur smartphone dès le réveil. Plus éloquent encore : plus de la moitié d’entre eux déclarent le faire mécaniquement, bien conscients d’être addicts.
Nir Eyal l’explique sans vergogne dans Hooked : How to Build Habit-Forming Products (éd. Portfolio, non traduit en français), un condensé de recettes de manipulation devenu la bible des concepteurs d’applications : « Les récompenses variables sont l’un des outils les plus puissants que les entreprises utilisent pour accrocher les utilisateurs. La recherche montre que le corps sécrète d’importantes quantités de dopamine dès lors que le cerveau s’attend à une récompense. Or l’introduction de la variabilité multiplie l’effet, créant un état de chasse frénétique, qui inhibe les zones du cerveau associées au jugement et à la raison tout en activant celles associées au désir et à l’exercice de la volonté. » Le consommateur est ferré.
]]>[F12] Critiques II : Peut-on vraiment s’appuyer sur les études d’Adorno pour comprendre le #fascisme d’aujourd’hui ?
▻http://www.hacking-social.com/2017/06/05/f12-critiques-ii-peut-on-vraiment-sappuyer-les-etudes-dadorno-pour-c
Comme beaucoup de mes congénères bas scores, il me semblait par exemple qu’autoriser le mariage homosexuel ne serait qu’une formalité, c’est-à-dire que cela passerait sans encombre, puisque les #mentalités n’étaient plus les mêmes. J’ai été véritablement choquée de la manif pour tous, des propos qu’on y a entendus, des propos que je ne concevais pas encore possibles à notre époque. La non-homophobie que j’avais perçue avant cet événement n’était qu’une surface, une façade, au fond il y avait toujours ce jugement de l’homosexualité, il y avait toujours ces représentations d’ « anormalité » ou de « perversion » dans la population. J’en étais véritablement effarée et dégoûtée , autrement dit je m’étais laissée avoir par cette surface qui paraissait à peu près tolérante, alors qu’au fond, non.
Si je parle de cette anecdote où l’on pourrait me taxer de naïve, c’est pour montrer que selon le milieu où l’on vit, son environnement, on peut croire que des #conventions ont changées, surtout lorsqu’on n’est pas touché directement par la #discrimination : on ne prend pas conscience que des personnes ont telle ou telle vieille convention, parce qu’elles affichent une façade moderne, et que sa réalité est en fait tout autre. Cette réalité est cachée, elle ne se fait voir que lorsqu’on est la cible d’une discrimination, ou lorsqu’on assiste à un événement particulier. Je pense par exemple à la #maltraitance des enfants : ayant eu la chance de ne jamais être frappée pour quoi que ce soit, j’ai pensé pendant longtemps que les enfants même frappés ne l’étaient qu’exceptionnellement et « doucement », que les #violences fortes étaient rares. Cette croyance s’est dramatiquement effondrée lorsque j’ai vu à l’école des élèves se cacher dans les vestiaires pour que les autres ne voient pas les bleus dont ils étaient recouverts à cause de leurs parents. Puis plus tard, même en public, dans les supermarchés, au restaurant, etc., j’ai été tétanisée de voir la violence que certains parents infligent à leur enfant de façon totalement arbitraire.
]]>Le blues des marketers de l’industrie du tabac
▻https://theconversation.com/le-blues-des-marketers-de-lindustrie-du-tabac-75159
En commercialisant des produits nocifs, les marketers sont au cœur d’un conflit opposant d’une part les normes de la société résolument anti-tabac et celles de leur entreprise dont la mission est de promouvoir le tabac. En d’autres termes, ils sont amenés à transgresser les normes sociétales pour le compte de leur organisation. Les situations gênantes se multiplient et ce conflit de normes peut être particulièrement difficile à vivre pour les marketers.
Du cabinet de recrutement aux cercles amicaux, ils sont confrontés à la même question : « Mais ça ne vous a pas posé problème de vendre des produits qui peuvent provoquer le cancer ? ».
« Le marketing n’a pas d’incidence sur le fait de fumer » : pour mieux montrer l’absence de responsabilité des marketers, un autre argument avancé souligne le peu d’influence que le marketing a sur les comportements des consommateurs. L’incitation à fumer ne provient ainsi pas de la publicité faite par les fabricants de cigarettes mais de l’influence d’autres fumeurs, notamment au moment de l’adolescence qu’il s’agisse de proches ou de personnes célèbres auxquelles les jeunes s’identifient.
Ainsi, « le marketing, fait changer les gens de marque. Il ne fait pas aimer le tabac ». Cette idée n’est pas partagée par le gouvernement qui tente bien au contraire de démonter la puissante machine marketing et les stratégies de branding en résultant. L’avenir devrait nous dire ce qu’il en est du véritable pouvoir de la marque sur l’adoption d’un comportement de consommation. Un bilan sur les effets du paquet neutre sera instructif à cet égard.
Responsable mais pas coupable : pour faire face à la situation et assumer une activité dont ils sont conscients de la dimension problématique, les marketers se concentrent sur la dimension technique et économique de leur métier. L’objectif est de mettre en œuvre les opérations marketing de la façon la plus efficace possible. Les questions morales sont ainsi exclues. En d’autres termes, cela revient à se déclarer responsable mais pas coupable d’une quelconque faute morale
]]>Êtes-vous à la hauteur de votre prénom ?
►https://theconversation.com/etes-vous-a-la-hauteur-de-votre-prenom-74558
La nouveauté de notre recherche est de montrer que notre tendance à nous assimiler aux stéréotypes sociaux finit par se traduire dans notre visage, du moins avec l’étiquette sociale que constitue notre prénom. Le processus peut être soit direct (par ex., Chloé porte les cheveux lâchés ; Angélique porte une tresse) ou bien passer par l’effet du prénom sur la personnalité (par ex., un prénom peut être associé à quelqu’un d’ouvert d’esprit, ce qui peut se traduire par la suite par un visage plus avenant).
Nous mettons donc en évidence une sorte d’effet Dorian Gray, du nom du protagoniste du roman d’Oscar Wilde, dont le portrait de son visage évolue au cours de sa vie et de ses viles actions. Le fait que notre prénom, choisi par d’autres que nous, influence profondément notre apparence à l’âge adulte, suggère un effet de structuration sociale puissant, qui nous marque dans notre évolution depuis la naissance.
L’effet visage-nom – le fait que nous reconnaissons le prénom d’un(e) inconnu(e) au-delà du facteur chance – connaît des limites qui illustrent d’autant plus sa nature sociale de prophétie auto-réalisatrice. Tout d’abord, nous trouvons que les individus d’une culture donnée reconnaissent le prénom d’autres individus de leur culture, mais sont incapable de reconnaître le prénom d’individus d’une autre culture.
]]>Ils tentent de refaire à l’identique un classique de la recherche en psychologie, et là… (cris de panique) | Slate.fr
▻http://www.slate.fr/story/126539/sourire-rend-heureux-ou-pas
Au printemps 2013, un psychologue de 63 ans vivant à Wurtzbourg, en Allemagne, allait faire une audacieuse suggestion sur une liste de diffusion universitaire. Depuis des mois, des dizaines de ses collègues s’arrachaient les cheveux pour savoir comment contrôler la véracité des articles scientifiques sur « l’amorçage social », soit l’idée voulant que d’infimes détails –la hauteur d’une chaise, la température d’une tasse de café ou encore la couleur d’un mot imprimé sur une feuille– sont susceptibles d’influencer les comportements ou les jugements d’un individu.
À cette époque, les sceptiques avaient besoin de volontaires : qui, parmi les experts de l’amorçage, accepterait de les aider dans leur projet de réplication à grande échelle, consistant à tester certains classiques de la littérature psychologique dans différents laboratoires et au même moment ? Y-avait-il seulement quelqu’un pour vouloir soumettre ses recherches à une telle épreuve ?
]]>“We have become exhausted slaves in a culture of positivity”
▻http://www.3quarksdaily.com/3quarksdaily/2016/01/we-have-become-exhausted-slaves-in-a-culture-of-positivity.html
Here is the crux of Han’s thesis. “Yes We Can” sounds like an empowering slogan, indicating our freedom and limitless potential. But according to Han, this is an illusory freedom because the message enclosed within “Yes We Can” is “Yes We Should”. Instead of living in a Disziplinargesellschaft(disciplinary society) of the past where our behavior was clearly regulated by societal prohibitions and commandments, we now live in a Leistungsgesellschaft (achievement society) in which we voluntarily succumb to the pressure of achieving. The Leistungsgesellschaft is no less restrictive than the Disziplinargesellschaft. We are no longer subject to exogenous prohibitions but we have internalized the mandates of achievement, always striving to do more
]]>Dans la tête des « nouveaux ninjas de l’islam »
▻https://lejournal.cnrs.fr/billets/dans-la-tete-des-nouveaux-ninjas-de-lislam
Quels sont les mécanismes psychologiques de la haine ? La psychologie sociale aide à comprendre comment des idéologies et des comportements individuels et collectifs d’une violence inouïe, à l’image des attentats terroristes à Paris, peuvent se produire. Décryptage avec le chercheur Pascal Huguet, pour qui la radicalisation ou la religion n’ont pas grand rôle dans ces processus.
]]>Dans l’ambiance actuelle, l’intelligence collective, l’#auto-organisation et la #solidarité spontanée sont les seuls points d’accroche pour faire tomber les velléités vengeresses guerrières.
La fenêtre pour faire entendre raison au gouvernement est toute petite, on va avoir besoin d’un grand mouvement pacifiste basé sur ces valeurs.
(relevé sur twitter, ▻https://twitter.com/feeskellepeut/status/665853548555583488 et suivants)
#attentats
on a évité le pire. la souricière du stade contenait 80000 personnes, si ces gens avaient bougé ensemble
on aurait eu un bilan trois fois plus lourd ne serait ce que par le mouvement de foule, sans mm parler du piège dehors.
si ça ne s’est pas produit c’est pas parce qu’on a une super armée c’est parce que plein de gens dans ce stade ont pigé et pris sur eux.
l’orga du stade a géré, les footeux (qui sont kamême pas assez cons pour pas piger qu’une extraction de président ça pue^^) ont continué, le public a pas fait le con (c’est pas les stadiers qui les auraient retenus vu le nombre), bref une sorte de « nous » a été au level.
le même « nous » collectivement diffus a été au niveau aussi pour mettre des gens à l’abri, éviter un mvt de foule dans les rues. le même « nous » est encore actif aujourd’hui pour les recherches des victimes. c’est ça qui est rassurant et qu’on peut dire à nos enfants.
moi ce que je dis à mes enfants c’est « personne n’a merdé. ce qui ne pouvait pas être évité a eu lieu mais personne n’a aggravé , c’est important ». au delà de la sécurité en uniforme il y a celle du groupe social qui s’est mise en place toute seule, spontanément. il y en a qui auraient voulu nous faire croire qu’en pareil cas on serait tous des chiens les uns pour les autres.
un nombre considérable de personnes a démontré juste le contraire. les initiatives populaires ont été nombreuses.
les jeunes ont organisé leurs réseaux sociaux, les taxis ont éteint les compteurs, les stadiers ont géré comme des oufs, les commerçants ont ouvert leurs portes et abrité au mieux, des blessés en ont évacué d’autres, et tout ça s’est fait sans aucun ordre ni aucune hiérarchie.
c’est environ le seul point d’accroche pour faire tomber les velléités vengeresses guerrières blabla qui aggraveront juste les choses.
#psychologie_sociale #entraide #décence #common_decency (en voilà une illustration)
]]>Seule notre auto-organisation nous protège de la violence.
Escalade dans le discours de l’exécutif qui se met à parler de guerre. Refusons-la.
(relevé sur twitter)
▻https://twitter.com/feeskellepeut/status/665608168664363008 et suivants
nous ne sommes pas protégés. toutes ces lois sécuritaires sont un leurre. cette nuit nous étions seuls. si seuls qu’il a fallu notre #auto-organisation pour mettre des gens à l’abri et qu’il la faut encore aujourd’hui pour compter nos morts. bien des peuples avaient fait ce constat avant nous. nous étions privilégiés.
ces gens, victimes de leurs dominants, ont tiré sur d’autres, victimes des leurs propres, sans comprendre. comment peuvent ils ne pas comprendre...ils sont comme nous, ils ont tellement besoin d’un coupable...
et nous revoilà au terme de toute guerre. un prolo soumis à des décisions qui le dépassent contre un autre. nous mourrons, ils s’engueulent.
▻https://twitter.com/feeskellepeut/status/665611344226324480 et suivants
il vont nous faire la troisième. voilà ce qui me hante depuis cette nuit. 4h passées à tenter de clarifier, d’aider un peu.
ce que j’ai vu c’est un président appeler à la #guerre et un autre le soutenir, l’otan va frapper et j’ai peur.
j’ai vu mes connaissances, lointaines certes, compter leurs morts. et cet horrible enregistrement, et j’ai vu ces présidents dire « guerre ». comme ma grand mère avait vu, en son temps, d’autres le dire. puis le faire.
ma voix ne vaux rien mais tant pis : NE LE FAITES PAS. ne suivez pas l’appel à la guerre. pitié, ne le faites pas. je connais des victimes comme vous. je vois des gens que j’aime pleurer. ne déclenchez pas une guerre.
je ssais j’ai vu, comme vous, nous sommes seuls, nos flics ne servent à rien, 8 hommes ont terrassé paris
mais je vous en supplie ne faites pas ça.
c’est la troisième je vous en conjure nous savons tous ce que ça implique nous n’avons pas les moyens de survivre à ça.
ma grand mère m’a raconté je vous en prie je ne veux pas vivre ça à mon tour.
je vous le demande. comme n’importe quelle mère. NE FAITES PAS CA NE VALIDEZ PAS CA OPPOSEZ VOUS RESISTEZ NE LA FAITES PAS CETTE GUERRE.
je vous ne prie refusez ce mot. refusez ça. c’es pas que je sois spécialement conne bisounours mais pitié.
notre pays est ridicule. nous n’avons pas su nous défendre contre HUIT HOMMES. nous ne sommes pas des guerriers. pitié.
c’est la population, c’est les rézosocios, qui ont protégé, averti, géré cette nuit. je vous en prie nous ne sommes pas de taille.
nous ne somme pas des warriors. nous ne sommes pas de cette espèce. notre peuple n’a plus de service militaire personne ne sait se battre ici
la moindre arme à feu nous fait peur nos flics ne savent pas quand intervenir nous ne sommes pas des guerriers !
nous n’avons pas les moyens de faire les malins. nous ne savons pas nous défendre. rangez vos égos vous allez tuer nos enfants !
s’il vous plaît. nous ne sommes pas de taille. nous jouons avec des avions et des bateaux, nous n’avons aucune défense.
tout ce que nous allons gagner là c’est de permettre à nos flics, absolument pas formés, de jouer avec des guns.
ce pays n’est PAS CAPABLE putain admettez le réel.
nous ne sommes pas des cons de ricains habitués aux armes et tous passés par l’armée, bordel. pitié réagissez.
nous avons UNE SEULE FORCE. celle que nous avons développée cette nuit.
nos flics servaient à rien nos ambulances tardaient NOUS AVONS GERE. nous avons mis à l’abri des milliers de parisiens nous avons géré GRAVE
nous avons empêché un mouvement de panique général qui aurait pu coûter nombre de vies, nous avons été FORTS
nous avons recoupé les infos, trié, filtré, décidé d’un périmètre, mobilisé des gens pour en abriter d’autres, nous avons fait ça SEULS
ceux d’entre nous qui étaient reclus au bataclan ont fait SEULS l’analyse, et ont SEULS donné les consignes d’intervention
les autres dehors ont SEULS recoupé les témoignages et identifié les zones à risque, mis en place les relais de mise à l’abri
nous ne savons pas NOUS BATTRE mais nous savons NOUS PROTEGER.
j’ai vu un mec qui a SEUL recueilli un blessé au prix d’une balle et SEUL mis en place les 1ers soins. NOUS SAVONS FAIRE CA.
nous n’avons PAS LE TEMPS pour piger nous avons environ 15 jours devant nous nous devons REFUSER LA GUERRE
nous sommes 6 millions sur twitter probablement 4 millions de parisiens nous avons géré cette nuit nous savons nos possibles.
partir en guerre n’en est pas un mais nous savons dorénavant nos possibles en terme de #RESISTANCE. on est ptète des couilles molles devant une arme MAIS ON SAIT DE DEMERDER pour se protéger les uns les autres quand y’en a une.
analysez. on était seuls. y’avait personne. on n’avait aucune info aucun secours. les 15 premières minutes étaient cruciales. WE DID IT.
on n’a pas besoin d’une guerre. on sait prendre SOIN les uns des autres.
écoute moi putain. j’étais là pendant les attentats de 1995 j’étais là pour les grèves où des gens se sont marché dessus à se tuer.
on n’avait pas twitter. on n’avait pas FB. on a été cons à l’époque. CETTE NUIT TU NOUS S PILES JEUNESSE.
tu as géré bordel, tu as fait des mises à labri tu as géré l’info tu as empêché qu’u mouvement de foule tueur se mette en place. OUI TOI.
ça aurait été TELLEMENT PIRE sans toi. pourtant tu sais jsuis prems à chier sur le jeune ce con. bin PAS LA.
ton mouvement porte ouverte a sauvé des vies, jeune,n’en doute jamais. tu as été le principal artisan de cette nuit.
réalise ce que t’as fait. tu as été un putain de héros, con de jeune hyperconnecté sur lequel nous chions tous.
continue, bordel. utilise ton pouvoir. refuse la guerre.
écoute moi con de jeune. tu te rends même pas compte de ce que t’as fait cette nuit moi jpeux t’en rendre compte.
je sais j’étais parisienne pendant ces années là celles des derniers #attentats avant toi.
tu sais la gueule qu’’on tire dans un RER quand on t’annonce une bombe et des morts ? moi je sais j’y étais. on fait pas le malin. maintenant entends moi andouille tu sait mm pas ton pouvoir. cette nuit tu sais pas combien de vies t’as sauvées. juste en TWITTANT, oui mon couillon. nous à lépoque on n’avait pas ça et les usagers d IRC étaient tellement pas légions
on était comme des connards dans nos RER à attendre de savoir combien de morts quand est ce qu’on repartirait, tu peux pas imaginer
on était de pures merdes. soumises au réseau radio des fucking beebop tattos et autres, réservés A UNE ELITE RICHE
on se foutait sur la gueule pour sortir des métros , on n’était pas en mode « porte ouverte », nous. RENDS TOI COMPTE.
et toi cette nuit couillon t’as sauvé des vies et t’as même pas idée combien. PRENDS CONSCIENCE. NOW. you don’t need war, you just proved you can handdle everything on your own. please REALIZE WHAT YOU DID TONIGHT PEOPLE. and dont go to war.
je sais que tu pleures tes morts jeunesse. crois moi si y’a un truc que je sais c’est ça. mais tu as tellement évité pire.
je te le redemande, revis cette nuit. revis ces infos ces localisations ces mises à l’abri. revis ce que TU AS GERE.
#militarisation #violence #réseaux_sociaux #psychologie_sociale
]]>David Graeber : « Tous les recoins de nos vies sont envahis par des formulaires » - Rue89 - L’Obs
▻http://rue89.nouvelobs.com/2015/10/11/david-graeber-tous-les-recoins-vies-sont-envahis-formulaires-261593
« C’est le pouvoir qui crée la stupidité. Une étude récente montre que plus vous êtes pauvre, plus vous avez la capacité d’identifier les émotions d’autres personnes. Les riches n’ont aucune idée de ce que les autres peuvent ressentir. Alors que si vous êtes pauvre, vous devez savoir ce que votre patron a en tête !
Je travaillais dans un restaurant quand j’étais jeune. Quand quelque chose tournait mal, le boss descendait. Nous avions beau lui expliquer ce qui s’était passé, lui ne voulait rien savoir : “Toi, le nouveau, tu as dû merder.” Et ça devenait la ligne officielle.
Le pouvoir rend aveugle. Cela se voit aussi dans les relations de genres. Dans les comédies des années 50, il y avait souvent des blagues sur le fait que les hommes ne comprenaient pas les femmes. Mais on ne s’est jamais demandé si les femmes avaient des difficultés à comprendre les hommes ! Elles n’avaient pas le choix : dans une structure patriarcale, les femmes doivent consacrer du temps à comprendre ce qui se passe dans la tête du “chef” de famille.
Le problème n’est pas tant que les procédures bureaucratiques sont intrinsèquement stupides, c’est plutôt qu’elles sont des moyens de gérer des situations qui sont déjà stupides car fondées sur des inégalités sociales qui s’appuient en dernière analyse sur la menace de l’agression physique, sur la violence structurelle. »
]]>La #pauvreté, une #discrimination non identifiée - Libération
▻http://www.liberation.fr/societe/2015/05/25/la-pauvrete-une-discrimination-non-identifiee_1316321
On peut choisir de ne pas être pauvre dans notre société. N’est-ce pas là une affirmation dénuée de sens ? Pourtant, elle semble faire consensus dans un imaginaire collectif souvent empreint d’idées fausses (1). Les pauvres sont suspectés d’être frauduleusement pour quelque chose dans leur situation. Elles et ils cumulent et profitent des avantages de leur #précarité en percevant, sans honte, le revenu de solidarité active (RSA) ou l’aide à l’acquisition d’une couverture maladie complémentaire (ACS), et en bénéficiant, si facilement et sans dignité, de la couverture maladie universelle (CMU). L’association de ces deux vocables, pourtant antagonistes, « avantages, précarité » ne semble paradoxalement gêner que très peu l’imagerie sociale ambiante, largement influencée par les #médias. Peut-être parce que l’on croit faussement aussi que ces « populations » ont leur propre culture en dehors des cadres intégrateurs officiels. Culture dont les pauvres seraient, qui plus est et par hérédité, fiers ou à l’autre extrême, rendus « névrosés » à en croire même certaines études sociologiques (2). Et leurs soi-disant valeurs spécifiques s’opposent « trop », socialement et même psychiquement, à celles qui doivent a fortiori faire référence. Surtout, si en plus d’être pauvres, ces enfants, femmes et hommes sont roms et/ou migrants. Etre pauvre, c’est être classé socialement comme étant hiérarchiquement inférieur et donc non prioritaire.
]]>L’auto-stop est un sport de combat (1)
▻http://www.article11.info/?L-auto-stop-est-un-sport-de-combat
Noam Chomsky et la stupidité institutionnelle
►http://www.les-crises.fr/noam-chomsky-et-la-stupidite-institutionnelle
Emmanuel Kant a dit que notre expérience dépend non seulement de la nature du monde extérieur mais aussi de notre appareil perceptif et de nos catégories mentales. Il y a le monde phénoménal, le monde tel qu’on en a l’expérience, et il y a le monde nouménal, le monde extérieur tel qu’il est en réalité, et que l’on ne peut jamais pleinement connaître.
Le projet de Chomsky, sous certains rapports fait penser à celui de Kant. Il étudie de quelle façon on obtient notre connaissance du monde #social et du monde #politique. Le monde étant très vaste, il n’est pas possible d’être témoin direct de la plupart des événements qui s’y déroulent, et à la place on doit les découvrir par des intermédiaires, sous une forme condensée. C’est parce qu’ils sont des intermédiaires qu’on les appelle des #médias. Mais avant de diffuser des informations, ils doivent décider de ce qui mérite d’être diffusé, et de quelle façon. Dans les régimes autoritaires ce processus est soumis à une #censure qui est souvent flagrante et parfois brutale.
]]> Allez raconter que la maladie sociale la plus dangereuse, c’est la #soumission, quand le thème de la #servitude_volontaire est devenu un pont-aux-ânes si fréquenté que des esprits un peu oisifs peuvent s’amuser à en nier la pertinence ! Ringard, coco ! Et pourtant, parfois, quand vous vous rhabillez avant de lui signer son chèque, le généraliste en profite pour vous glisser, en douce, une info qui vous fera réfléchir. Moi, ce serait celle-ci. Les mécanismes de la servitude volontaire étaient surtout perceptibles, il y a une trentaine d’années, dans des institutions comme les #entreprises qui disposaient de moyens de #contrainte et de moyens de séduction parfaitement identifiables. Aujourd’hui, c’est la #société tout entière qui est touchée et ses moyens de séduction et de contrainte, désormais indissociables et confondus, sont, en outre, totalement intégrés à son fonctionnement. « Ce n’est pas nouveau », glisse le généraliste, comme pour s’excuser de la modicité de ses honoraires. Eh bien ! si, Docteur ! C’est nouveau. C’est même cela qu’ils appellent la modernité : ce qui est partout et qu’on n’a plus le droit de voir.
[...]
Ce matin, une fois de plus, avec la voix de celui qui découvre l’Amérique, exactement comme on l’a fait hier et exactement comme on le fera demain, un prophète explique qu’il faut parler aux Français des vrais problèmes : le #travail, le niveau de vie, la #santé, le #chômage, l’#éducation. Dans ce laïus, dans cet urinoir d’indifférence, je n’entends pas qu’il faut s’occuper du travail, du chômage, etc. J’entends qu’il ne faut pas s’occuper d’autre chose. J’entends que travail + chômage + niveau de vie + santé + éducation = #réalité = dossier bouclé. J’entends qu’il ne faut pas s’évader de cette prison de mots. Et je sais que cette équation est fausse, absolument fausse, horriblement fausse, salement fausse. Et je sais qu’au fond de soi il n’est personne qui ne le sache. Mais alors, pourquoi ne pas le crier ? ?
►http://resurgences.net/a-quoi-nous-sert-les-horizons
#air_du_temps #psychologie_sociale #totalitarisme
lien avec ►http://seenthis.net/messages/358405
Wikipedia and the Oligarchy of Ignorance
▻http://www.uncomputing.org/?p=1622
C’est un problème bien connu. Ça l’est au moins depuis 1970, lorsque Jo Freeman a écrit "The Tyranny of Structurelessness” ; c’est lié à ce que Alexander Galloway a récemment appelé “The Reticular Fallacy.” Ces critiques peuvent se résumer assez simplement : quand vous refusez à une organisation le pouvoir formel de distribuer équitablement le pouvoir- de reconnaître les hiérarchies inévitables dans les groupes sociaux et de traiter explicitement avec elles- vous livrez inévitablement le pouvoir aux personnes les plus disposées à être impitoyables et inflexibles dans la quête de celui-ci.
En d’autres termes, dans le but de créer un système "plus distributif", sauf dans de très rares circonstances où tous les participants sont de bonne volonté et relativement équivalents dans leur éthique et leur politique, vous finissez par créer exactement le régime autoritaire que votre travail semblait précisément devoir éviter.
]]>Militer c’est chiant | Les Questions Composent
►http://lesquestionscomposent.fr/militer-cest-chiant
Militer peut aussi être un privilège. La mère célibataire de 3 enfants milite rarement… Militer peut être difficile, voire impossible, pour certaines personnes, qu’elles soient jeunes et dépendantes de leurs parents, vieilles et isolées… Bien sur, grâce à internet, des possibilités se sont ouvertes, qui n’existaient pas avant. Mais ça ne veut pas dire que c’est facile…
]]>Conformisme militant et paresse intellectuelle
#psychologie_sociale #militantisme
Simone Weil ►http://www.slideshare.net/salim13016/simone-weil-note-sur-la-suppression-generale-des-partis-politiques
Il était fréquent de voir dans des annonces de réunion : M. X. exposera le point de vue communiste (sur le problème qui est l’objet de la réunion). M. Y. exposera le point de vue socialiste. M. Z. exposera le point de vue radical.-
Comment ces malheureux s’y prenaient-ils pour connaître le point de vue qu’ils devaient exposer ? Qui pouvaient-ils consulter ? Quel oracle ? Une collectivité n’a pas de langue ni de plume. Les organes d’expression sont tous individuels. La collectivité socialiste ne réside en aucun individu. La collectivité radicale non plus. La collectivité communiste réside en Staline, mais il est loin ; on ne peut pas lui téléphoner avant de parler dans une réunion.
Non, MM. X., Y. et Z. se consultaient eux-mêmes. Mais comme ils étaient honnêtes, ils se mettaient d’abord dans un état mental spécial, un état semblable à celui où les avait mis si souvent l’atmosphère des milieux communiste, socialiste, radical.
Si, s’étant mis dans cet état, on se laisse aller à ses réactions, on produit naturellement un langage conforme aux « points de vue » communiste, socialiste, radical.
A condition, bien entendu, de s’interdire rigoureusement tout effort d’attention en vue de discerner la justice et la vérité. Si on accomplissait un tel effort, on risquerait — comble d’horreur — d’exprimer un « point de vue personnel ».
Car de nos jours la tension vers la justice et la vérité est regardée comme répondant à un point de vue personnel.
@martin5 ▻http://seenthis.net/messages/315104#message315262
Je crains que ce triste esprit de parti qui constitue plus ou moins la trame même du monde militant, sur internet comme dans la rue, ne se manifeste ici comme il le fait presque partout et tout le temps, lequel préfèrera toujours recourir à des formules à l’emporte-pièce (d’autant plus aisément fédératrices que ne les précède aucun argumentaire un tant soi peu rigoureux, exigeant, qui obligerait les rassemblés à préciser chacun leur propre jugement et à le soutenir), pour la seule raison qu’il ne s’agit pas tant pour chacun de produire une critique radicale que de s’empresser de choisir un camp entre deux groupes humains constitués, ou de revendiquer bruyamment son appartenance à l’un plutôt qu’à l’autre.
@mona ▻http://www.arteradio.com/son/15393/mona_chollet_19
Est-ce qu’on peut avoir des convictions politiques solides si on ne s’assume pas en tant qu’être humain complet avec ses besoins et ses centres d’intérêts multiples et aussi avec sa part de banalité ? Peut-être que si la critique de l’ordre existant reste le plus souvent confinée dans une sorte de ghetto, c’est parce-que ceux qui la portent fondent leur démarche uniquement sur ce qui les distingue de la majorité des gens, et ils se croient obligés de censurer tout ce qui les en rapproche.
Une expérience de psychologie sociale montre l’indifférence devant des femmes agressées dans un lieu public
▻http://www.youtube.com/watch?&v=R1-A7R15uYU
#psychologie_sociale #indifférence #maltraitance #femmes #violence #narcissisme #individualisme #barbarie
SOCIÉTÉ • La gentillesse, vertu de perdants ou signe de santé mentale ? | Courrier international
▻http://www.courrierinternational.com/article/2014/11/13/la-gentillesse-vertu-de-perdants-ou-signe-de-sante-mentale
Une étude mathématique nous explique pourquoi les hipsters se ressemblent tous | Slate.fr
▻http://www.slate.fr/story/94279/pourquoi-hipsters-se-ressemblent-maths
C’est tout le paradoxe du terme qu’explique le mathématicien et neuroscientifique Jonathan Touboul, du Collège de France, dans sa dernière étude : utilisant les statistiques, il montre que ce désir permanent de se démarquer pousse finalement les hipsters à être tous les mêmes.
...
Cette formule exprime le fait que dans un groupe de n individus, la tendance observée par l’individu numéro i à l’instant t dépend du poids de l’influence de chacun des autres membres du groupe sur lui (ce sont les Jij), mais également du type de hipsters présents (ils peuvent être plus ou moins modérés, ce qu’expriment les vecteurs sj) et du temps mis par le hipster i avant de réaliser que chacun des hipsters qui l’entoure est en train de commencer à lui ressembler sur tel ou tel point.
Jonathan Touboul, un candidat pour le prix Ig Nobel ?
►http://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Ig_Nobel
8 Parisiennes sur 10 pensent que personne ne les aiderait en cas d’agression dans le métro - Libération
▻http://next.liberation.fr/sexe/2014/10/29/8-parisiennes-sur-10-pensent-que-personne-ne-les-aiderait-en-cas-d-a
Un sondage international tente de mesurer le sentiment d’insécurité des femmes dans les transports publics de 16 métropoles.
A quel point se sentent à l’aise les femmes dans les #transports_publics ? Un sondage réalisé par l’institut YouGov auprès de 6 300 personnes et publié par la Thomson Reuters Fondation compare de manière intéressante le sentiment d’insécurité des femmes dans les transports des plus grandes villes du monde.
C’est ainsi à Bogota, Mexico et Lima qu’elles ont le plus peur. A l’inverse, elles se sentent plutôt en sécurité à New York, Tokyo et Pékin. La capitale parisienne se retrouve sixième meilleure ville. Une position en milieu de tableau à cause surtout d’une réponse à une question : « à quel point pensez-vous que des gens viendront vous aider si vous êtes agressées dans les transports publics » ? 85% déclarent qu’elles ont peu confiance et qu’elles risquent d’être livrées à elles-mêmes, au contraire, par exemple, des New-Yorkaises, si elles sont en danger.
Des cas médiatiques, peuvent, sans doute, expliquer ces appréhensions, comme le meurtre d’Anne-Lorraine, en 2007, dans le RER D. En avril dernier, le procureur de Lille a ouvert une enquête pour tenter de retrouver les témoins d’une agression sexuelle dans le métro de la ville nordiste. L’agresseur « m’a touchée et personne ne m’a aidée. Je me suis défendue toute seule », a expliqué ensuite la jeune femme, choquée. La non-assistance à personne en danger est passible de cinq ans de prisons et de 75 000 euros d’amende.
Le court-métrage ci-dessous, Je suis à l’heure, présenté au Nikon Film Festival met en scène de manière brillante cette #passivité parfois affolante des autres passagers.
►http://www.dailymotion.com/video/x28sghz_nikon-film-festival-je-suis-a-l-heure-le-film-contre-l-insecuri
voir aussi la campagne #TackBackTheMetro
▻http://seenthis.net/messages/307490
#harcèlement_de_rue #agressions_sexuelles
L’accès à la propriété rend bête et réactionnaire
En leur vendant les maisons et appartements qu’ils habitaient Thatcher réussit à changer les préoccupations de la classe ouvrière. La solidarité fit place au soucis financiers imposés par le remboursement de prêts immmobiliers. Ce fut le début d’un processus de virement politique vers la droite.
Im Bann der Eigentümer-Gesellschaft | Telepolis
▻http://www.heise.de/tp/artikel/42/42079/1.html
Der britische Guardian sah in diesem Privatisierungsprogramm gar die wichtigste Erbschaft der Thatcher-Ära:
Für Millionen aus der bessergestellten Arbeiterklasse… bestand die wichtigste Folge des Thatcherismus in der Erlangung von Wohneigentum. Thatchers Traum von einer Nation von Wohneigentümern war derjenige, den sie an weitesten realisieren konnte.
Neben dem siegreichen Falklandkrieg von 1982, in dessen Gefolge Thatcher auf einer Woge nationalistischer Begeisterung ihren zweiten Wahlsieg bei den Wahlen 1983 erringen konnte, war es gerade diese massive Privatisierungskampage im sozialen- und kommunalen Wohnungssektor, die erst die 18 Jahre währende Regierungszeit der Tories in Großbritannien ermöglichte - und die erst durch die neoliberale gewendete „New Labour“ Partei Tony Blairs beenden werden sollte.
Laut dem Guardian bildete diese „kontroverse“ Wohnungspolitik den „Schlüsselfaktor“ bei den drei Wahlsiegen der Konservativen in den 1980ern und 1990ern. Die „bessergestellten“ Lohnabhängigen, die vermittels des „Right to Buy“-Programms erstmals zu Eigentümern wurden, bildeten konservative politische Anschauungen aus, die von der Sorge um die Abzahlung ihrer Hypotheken und den Wert ihrer Immobilien angefacht wurden. Der „immobile“ Besitz, der dieser ehemaligen Stammwählerschaft Labours zukam, kettete sie an das Bestehende. Er reduzierte somit auch die Bereitschaft zu geistiger Mobilität in gesellschaftspolitischen Fragen.
Margaret Thatcher Took My Milk
▻http://thedailybanter.com/2013/04/margaret-thatcher-took-my-milk
#immobilier #conservatisme
Construire la théorie du #financement_participatif - Institut des cultures en réseau
▻http://alireailleurs.tumblr.com/post/89248952652
On ne saluera jamais assez l’apport critique de l’Institut des cultures en réseau (@INCAmsterdam) fondé par Geert Lovink, qui, à Amsterdam, depuis 2004, met en tension l’impact social du numérique sur nos vies (voir notamment la diversité des sujets sur lesquels l’institut à produit des publications, toutes accessibles en ligne).
Depuis le début de l’année, via un séminaire de recherche, l’Institut s’est intéressé, en partenariat avec le Crowdfunding Hub d’Amsterdam, au financement participatif, comme nous l’explique un récent billet de synthèse. Pour Irma Borst de l’université Vrije, le financement participatif est devenu populaire avec la crise de 2008, à un moment où les fonds privés comme publics se sont taris, à un moment aussi où la confiance dans les banques a diminué alors même que les gens aspiraient (...)
]]>Le crime contre l’humanité en cours | Enbata
▻http://www.enbata.info/articles/le-crime-contre-lhumanite-en-cours
Après l’action spectaculaire de Bizi contre la direction régionale de la Société Générale à Bayonne ►http://seenthis.net/messages/254187 ►http://seenthis.net/messages/262882 ►http://seenthis.net/messages/264361 ►http://seenthis.net/messages/254174 , Txetx Etcheverry qualifie le #changement_climatique —en cours d’accélération— de #crime_contre_l’humanité qui aura des conséquences dramatiques à très large échelle pour l’humanité et qui va bouleverser les conditions de vie civilisées sur terre. Il s’interroge sur l’attitude qu’aura la génération actuelle, la dernière à pouvoir réellement peser sur le cours des choses à ce niveau.
“Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt, sur les ruines d’un champ de bataille, aurais-je été meilleur ou pire que ces gens, si j’avais été allemand ?” chante en refrain Jean-Jacques Goldman. La question se pose souvent, qu’aurions-nous fait à la place d’un citoyen allemand sous le nazisme. Aurions-nous laissé persécuter les juifs sans rien faire, nous serions-nous révoltés ou au contraire aurions-nous participé à leur persécution ?
La réponse à posteriori est toujours facile et fait l’impasse sur tout un tas de facteurs qui pourtant conditionnent le comportement des masses à travers l’histoire. La connaissance de ce qui est en train de se dérouler, la conscience “du bien ou du mal”, de l’intérêt collectif ont hélas souvent peu de poids face à beaucoup d’autres facteurs : le fait de se sentir impuissants à changer l’ordre des choses, le refus de croire ou d’entendre ce qui ne nous arrange pas, les risques encourus, la peur de perdre un certain nombre d’acquis ou d’avantages, l’adhésion aux convictions majoritaires surtout si elles sont légitimées par l’Etat ou le système, (la majorité a toujours raison, la minorité a du mal à être crédible) etc. etc.
Ceux qu’on considère comme des salauds après coup n’étaient souvent que des citoyens ordinaires embarqués dans la routine majoritaire d’un système, d’un moment historique, et fonctionnant exactement de la même manière que le commun des citoyens actuels. Sinon comment comprendre notre train train routinier collectif alors que se perpètre chez nous, ici et
maintenant, un des crimes contre l’humanité les plus décisifs de l’histoire.
Tout cela se passe ici et maintenant,
au cours de cette période de 15 ans
dans laquelle nous pouvons agir
et empêcher le pire, ou ne rien faire
et laisser faire le pire.
Que choisirons-nous ?
Vers les pires des scénarios du #GIEC
Nous sommes aujourd’hui en train de foncer vers un basculement climatique incontrôlable et irréversible, qui va avoir des conséquences dramatiques à très large échelle pour l’humanité et bouleverser les conditions de vie civilisées sur terre. On peut qualifier cela de crime contre l’humanité, au vu des conséquences humaines que cela aura et du fait qu’il s’agit d’une situation provoquée en toute connaissance de cause par la génération actuelle, qui a les moyens de faire autrement.
Tous les gouvernements de la planète s’étaient engagés en 2009 à limiter à l’horizon 2100 le réchauffement en cours au dessous du fameux seuil des +2°C, qui est porteur d’impacts majeurs et extrèmement coûteux (en vies humaines et en argent). A peine 5 ans plus tard, l’inaction mondiale en matière de réduction de #gaz_à_effet_de_serre a rendu caduque cet objectif et on parle aujourd’hui de dépasser les 2°C dès 2035 !
Pire, avec le niveau actuel d’émissions, on s’inscrit dans les scénarios du GIEC les plus pessimistes, certains scientifiques voyant possible le dépassement des 6°C d’ici la fin du siècle ce qui signifie clairement la plongée de l’humanité dans un chaos indescriptible (5°C représente l’écart de température entre la dernière période glaciaire et le climat actuel qui a rendu possible l’agriculture et la sédentarisation de l’humanité, ça s’est passé en 10.000 ans et pas en 100 ans, dans une planète peuplée de quelques millions d’habitants à peine et pas de 7 ou 9 milliards de personnes).
La génération qui pouvait agir
Tout cela est en train de se dérouler sous nos yeux, nous sommes LA génération qui peut enrayer le cours des choses et nous n’avons qu’une quinzaine d’années pour le faire. Mais nous ne le faisons pas. Pour plein de raisons très simples qui ne font pas de nous des salauds : le sentiment d’impuissance, les risques encourus, les habitudes dures à changer, le fait de se dire que si les gouvernements ne s’affolent pas plus que ça sur la situation, c’est que ça ne doit pas être aussi grave que cela, malgré ce que nous martèle la communauté des scientifiques qui tire la sonnette d’alarme depuis plus de dix ans etc. Ces raisons ne font pas de nous des salauds donc, mais comment nous jugeront les gens qui vivront dans les années 2040, 2050, bref les enfants nés aujourd’hui ? Que penseront-ils de notre inaction actuelle, voire de ce qu’ils considéreront peut-être comme de la complicité ou de la responsabilité directe ?
Stopper Alpha Coal
Les militants de Bizi ! ont déversé, à visage découvert, 1,8 tonnes de charbon devant la direction régionale de la Société Générale à Bayonne pour exiger l’arrêt immédiat de son soutien actif (études de faisabilité et recherches de financement) au projet #Alpha_Coal en Australie qui est le détonateur d’une des 14 #bombes_climatiques recensées par Greenpeace sur la planète. Il s’agit de 14 nouveaux gigantesques projets d’extraction de charbon, de gaz naturel et de pétrole qui, s’ils venaient à être exploités d’ici à 2020, nous inscriraient dans une trajectoire pouvant atteindre les +5 ou +6°C. Ces choses-là sont concrètes, chiffrées et bien localisées. Elles ne tombent pas du ciel mais sont le fait de décisions humaines bien précises sur lesquelles nous pouvons -ou non- décider de peser, de nous opposer et de les arrêter. En l’occurrence et sur cet exemple précis, le retrait de la Société Générale porterait un coup dur à ce projet désastreux. La Société Générale est une banque omniprésente sur notre territoire, alimentée par notre épargne et potentiellement sensible à notre action.Tout cela se passe ici et maintenant, au cours de cette période de 15 ans dans laquelle nous pouvons agir et empêcher le pire, ou ne rien faire et laisser le pire se réaliser. Que choisirons-nous ?
à propos de conditionnement du comportement des masses, lien avec la conjecture de Von Foerster ►http://seenthis.net/messages/255287
#psychologie_sociale
Angoulême : les passants jettent des oeufs sur l’artiste, un massacre sociétal [Vidéo] - charentelibre.fr
▻http://www.charentelibre.fr/2014/05/17/l-agressivite-hors-de-sa-coquille,1895860.php
Il s’en est pris plein la tête mais n’a pas bronché. Pendant une demi-heure mercredi, Jérémie Pujau s’est glissé dans la peau d’un condamné, d’un bouc émissaire, d’une minorité en danger.
L’artiste angoumoisin s’est posté en cible vivante, droit comme un i, place Saint-Martial à Angoulême. Devant une caméra cachée et derrière des tréteaux sur lesquels il avait déposé 130 oeufs en libre-service.
Il ne parlait pas, ne bougeait pas, ne sourcillait pas. Rien. Comme un ovni qui assume sa différence. Son but : « Voir la réaction des gens, dans une approche sociétale. » Elle n’a guère tardé. Après seulement cinq minutes d’indifférence générale, des jeunes filles curieuses se sont approchées. Ont tout de suite pensé à lui « envoyer un oeuf dans la gueule », dit l’une d’elles sur la vidéo projetée avant-hier soir à la Maison des peuples et de la paix (MPP) d’Angoulême. Elles se sont retenues un temps et ont voulu engager la conversation, vainement. Car Jérémie Pujau restait dans son monde, absolument imperturbable. Alors elles ont commencé à toucher les oeufs, à considérer l’artiste comme l’idiot du village, l’homme à abattre bientôt.
]]>De la responsabilité collective : esquisse d’une théorie de la fiction sociale - Cairn.info
en lien avec les remarques de @aude_v ici ►http://seenthis.net/messages/254556
▻http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=BUPSY_494_0131
Notre condamnation d’un crime collectif fait souvent contraste avec le sentiment, chez les auteurs, de ne pas en être vraiment responsables. Ce décalage s’explique, en partie, par une loi cognitive objective. Jean-Pierre Dupuy et coll. (Dupuy, 2002 ; Dupuy, Koppel, Atlan, 1992) ont développé l’idée suivante, à partir d’une conjecture de H. von Foerster : les liens entre individus qui composent un collectif peuvent être plus ou moins rigides, et plus ils le sont, moins la connaissance du comportement de l’un d’entre eux apporte d’informations à l’observateur, qui connaît déjà le comportement des autres. La conjecture de von Foerster suggère que plus les relations interindividuelles sont rigides, plus le comportement de la totalité apparaîtra, à ses éléments individuels, comme doté d’une dynamique propre, qui échappe à leur contrôle. Pour un observateur extérieur au système, en revanche, la rigidité des relations entre éléments est propice à la compréhension du comportement collectif, par exemple, à travers la modélisation.
On fait, donc, face à une situation paradoxale. Lorsque les individus sont sous une influence mutuelle, l’avenir du système est prévisible pour les observateurs extérieurs, alors que les individus se sentent impuissants à en infléchir l’orientation. Le comportement d’ensemble ne résulte que de l’intégration des réactions individuelles, mais le tout semble s’autonomiser et son évolution se figer en destin.
(conjecture de Von Foerster également citée ici ►http://seenthis.net/messages/190256)
là où il dit « sous influence mutuelle » je crois qu’il faut plutôt comprendre « sous l’influence de la rigidité de leurs liens aux autres »
bref, une piste pour s’éloigner de la barbarie est aussi l’assouplissement et l’informalité des relations interindividuelles.
restons cool. comme Fonzie.
Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens - Wikipédia
►http://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_traité_de_manipulation_à_l'usage_des_honnêtes_gens
celui-ci fait partie de mes classiques :
Le Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens est un essai de #psychologie_sociale de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois
(...) description des mécanismes qui peuvent être mis en œuvre pour obtenir de tierces personnes sans aucune forme de persuasion des choses qu’elles n’auraient jamais concédées autrement : escalade d’engagement, pied-dans-la-porte, porte-au-nez, amorçage, pied-dans-la-bouche. L’ouvrage souligne également l’importance du #toucher dans la réussite d’une opération de #manipulation.
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