[l] (▻https://blog.fefe.de/?ts=981ea23f) Ford hat ein Patent beantra...
▻https://diasp.eu/p/17115885
[l] Ford hat ein Patent beantragt, um die Gespräche im Auto zu belauschen, um dann gezieltere Werbung ausspielen zu können.
[l] (▻https://blog.fefe.de/?ts=981ea23f) Ford hat ein Patent beantra...
▻https://diasp.eu/p/17115885
[l] Ford hat ein Patent beantragt, um die Gespräche im Auto zu belauschen, um dann gezieltere Werbung ausspielen zu können.
▻https://therecord.media/ford-patent-application-in-vehicle-listening-advertising
“... A Ford patent filed in July proposed technology that would enable vehicles to monitor the speed of nearby cars, photograph them and send the information to police. The idea sparked a backlash from privacy #advocates. It is still pending review by the U.S. Patent and Trademark Office.
That application pointed to how hard it is for police to pinpoint speeding cars and said “it is desirable to provide systems and methods that assist #traffic #police and/or other law enforcement officers [to] perform such tasks.”
Ford quietly walked away from another controversial patent application last October after a firestorm of #criticism for its plans for a system that would commandeer vehicles whose owners were late to pay and allow them to repossess themselves.
That patent application said that the technology would allow self-driving cars to automatically head to repossession lots while standard #vehicle lenders would be able to permanently lock cars and cripple steering wheels, brakes and air conditioning in order to pressure delinquent #drivers to pay. ...”
Un autre classement des universités, vraiment ?
Comme chaque année, au creux de l’été, le classement de Shanghai suscite les passions nationales (mollement quand même) et l’opposition des commentaires déclinistes ou autosatisfaits sur les bienfaits de la politique de “réforme” de l’enseignement supérieur depuis Valérie Pécresse.
Le Monde s’empare du sujet (▻https://www.lemonde.fr/campus/article/2024/08/15/classement-de-shanghai-2024-l-universite-paris-saclay-grimpe-encore-dans-le-) et fait un cocorico sur la “montée” de l’Université Paris Saclay, celle dont la ministre sortante de l’ESR a été la présidente. Elle doit se sentir bien…
Mais, ayant tenu compte sans doute des critiques lassées des universitaires quant à la validité plus que douteuse des #critères mis en avant et des instrumentalisations dont le classement fait l’objet, le journal de référence a pris l’initiative de proposer un #classement_alternatif, qui serait basé sur “la portée” des #articles de recherche en SHS en français. Une approche plutôt anticonformiste et qui retient l’attention. Les données sont issues de la plateforme #Cairn, qui diffuse 634 #revues essentiellement françaises, mais sous pavillon belge (sans doute pour optimiser sa fiscalité), qui a construit une infrastructure privée efficace, qui a incontestablement aidé à la structuration de la #publication_scientifique francophone. Beau coup de pub pour eux, bien joué. Mais attention quand même aux critères de mesure, à leur #biais, et à ce qu’ils nous apprennent vraiment : en distinguant l’université Paris Cité, c’est un autre masdodonte issu des réformes pécressiennes (plutôt la vague tardive fioraso-vidalienne, mais bon, l’inspiration est la même…). Quelques remarques donc sur les limites de l’exercice.
D’abord, que mesure t on ? Des “consultations”, en fait sans doute des #clics sur les liens des articles. On ne sait rien du temps de lecture : s’agit-il seulement de la lecture d’un résumé, d’une lecture plus approfondie ? On connait bien les limites de l’#impact_factor mais la prise en compte des #citations est quand même une mesure plus concrète de l’utilisation d’une référence scientifique (quand bien même le sens d’une citation peut être multiple : reconnaissance, critique, marque de complaisance ou d’appartenance à une chapelle scientifique).
Par ailleurs, les nombres de “consultations” cités et comparés, s’ils permettent de dégager des hiérarchies en termes d’#audience au sein de ce corpus entre auteurs, disciplines et universités (même si on fait complètement l’impasse sur les collaborations entre auteurs d’universités, voire de disciplines différentes), ne veulent pas dire grand chose sans comparaison avec les “consultations” d’autres corpus. C’est là qu’une comparaison avec des plateformes similaires, on n’ose pas dire concurrentes, comme #Openedition.org en France (qui diffuse 646 revues totalement en libre accès contrairement à Cairn, qui en diffuse 634), #Erudit au Canada, #Scielos en Amérique latine, et bien sûr les grandes plateformes des éditeurs scientifiques anglophones (Elsevier, Informa, etc.) serait utile pour jauger des ordres de grandeur des consultations qu’elles reçoivent… De même, une grande partie de la production scientifique est aussi consultable via les #archives_ouvertes et les réseaux sociaux académiques que sont #Academia, #ResearchGate ou autres, dont les clics et statistiques de consultation échappent à la mesure ici analysée (cf. ce post déjà ancien). On peut enfin se demander d’ailleurs si les chiffres de lecture cités pour mesurer l’audience internationale comprennent (ou pas) les lecteurs basés en France, auquel cas l’audience européenne de Cairn est elle si impressionnante ?
Concernant le classement des universités, on s’interroge sur la distinction proposée entre elles et le CNRS, qui est un établissement national qui compte de nombreuses unités de recherche dans les autres dites universités : comment les différencie-t-on ? Par ailleurs, si on reprend les chiffres cités pour les cinq premiers organismes de la liste, en comparant nombre de consultations et nombre d’auteurs, on obtient le tableau suivant :
Les variations de consultation s’expliquent principalement par l’effectif des établissements en question. Certes le ratio consultation/auteur montre une variation de l’ordre de 35%, mais il est vraisemblable que cela soit lié à la composition disciplinaire plus qu’à plus grande “qualité” de ces articles, et encore moins à une surperformance des universités en question… Est-on réellement dans une rupture avec la logique du classement de Shanghai ? On peut noter que Paris Cité est l’une de ces universités construite au forceps par le ministère de la Recherche et de l’enseignement supérieur pour atteindre une “taille critique”, tout comme d’ailleurs Lille, Sorbonne Université, Aix Marseille, Strasbourg, etc. . Le fait qu’y figurent Panthéon Sorbonne ou l’EHESS, des établissements spécialisés en SHS, n’a rien non plus pour étonner : cela semble refléter la présence d’un grande nombre d’enseignants-chercheurs et chercheurs. Difficile donc dans ces conditions de distinguer ce qui relèverait d’une “surperformance” d’un simple effet de masse. Plus fondamentalement, faut il individualiser les métriques à l’échelle des chercheurs individuels, alors que leur travail est en grande partie collectif ? sachant que les cultures disciplinaires s’y prêtent plus ou moins bien.
En réalité, le travail effectué par Le Monde, s’il montre bien que de la science (SHS) francophone se produit et se publie dans les universités – c’est toujours bien de le souligner – ne rompt pas vraiment avec la logique du classement et de la hiérarchisation propre au classement de Shanghai, aujourd’hui bien démodé et qui fait figure d’un marronnier aux feuilles qui justement brunissent en cette fin d’été : les médias friands des Jeux Olympiques cherchent à étendre la logique des médailles pour remplir les quelques semaines d’avant la rentrée…
Par ailleurs, si j’adhère totalement à l’idée de chercher à promouvoir des métriques alternatives de la circulation du travail scientifique francophone et plus largement dans les langues scientifiquement minoritaires, et de la mise en avant de manières différentes d’écrire les SHS et de produire une connaissance moins formatée et moins standardisée, il faut quand même se demander comment cette connaissance est appropriée dans le cadre de cette science et de ces SHS globalisées. Cette attente est explicite dans l’article du Monde.
De manière totalement fortuite, je suis tombé récemment sur la collection d’ouvrages Thinkers for Architects, éditée par Routledge. Il est notable de constater que sur les dix-huit titres publiés, 10 portent sur des auteurs français : Lefebvre, Virilio, Merleau-Ponty, Baudrillard, Bourdieu, Irrigaray, Foucault, Deleuze et Guattari, Derrida et Latour. Cela illustre la réalité de la circulation d’un ensemble de travaux universitaires français, ce qu’on appelle la “French theory” (à l’unité néanmoins problématique). Souvent dédaignée voire méprisée pour son jargon et les supposées dérives wokes qu’elle a suscitée, vue comme une sorte d’excentricité des campus “anglo-saxons”, cette “French theory” n’est pas toujours reconnue à sa juste valeur dans notre pays, comme une véritable contribution de l’université française au monde académique. Or, cette circulation a été rendue possible grâce à la traduction, aux circulations d’enseignement et au débat scientifique. On pourrait rétorquer que c’est un phénomène du passé : tous ces auteurs (dont une seule autrice) sont morts. Néanmoins qui peut dire si d’autres auteurs français ou francophones formés en France ne sont pas en train de connaître aujourd’hui le même destin : traduits, discutés, célébrés ? En passant, on pourrait aussi souligner que l’université de Vincennes, berceau d’une partie de ces auteurs, est exactement l’inverse de la standardisation de la production et de la transmission des connaissances que ce que promeut le classement de Shanghai, et son application stéréotypée par nos brillants énarques style V. Pécresse et consorts. La principale finalité de ce mécano académique semble être de produire des monstres bureaucratiques dont le principal critère d’évaluation est la “bonne signature” des chercheurs, afin que les logiciels compilent correctement les citations dans les bases de données de publications pour exceller dans ce type de classement.
Pour appréhender justement cette circulation en train de se faire, l’article aurait pu se pencher sur la plateforme internationale que Cairn tente de promouvoir depuis des années, et qui selon ma perception, est bien peu utile pour faciliter cette circulation de travaux francophones. Combien d’universités étrangères y sont abonnées ? Combien de “consultations” génère-t-elle ? A travers les revues auxquelles je participe comme membre de la rédaction ou comme auteur, et sur lesquelles j’ai publié des traductions anglaises, je peux témoigner d’un dispositif techniquement problématique, la même url étant par exemple utilisée pour le texte français et sa traduction anglaise, ce qui ne permet pas d’indexer correctement ces textes en anglais. Au contraire de la pratique chez Openedition.org où les traductions ont une url propre. Je doute que Cairn joue un rôle efficace sur ce plan…
Entendons-nous : réfléchir à d’autres critères d’objectivation du travail des chercheurs et chercheuses dans les universités, mettre en valeur un portail tel que Cairn, qui avec Openedition Journals a beaucoup fait pour diffuser largement, en France déjà, et au niveau international à un degré moindre, tout cela est très bien. Mais les classements proposés n’ont rien d’alternatifs en ce qu’ils reproduisent cette idée d’une hiérarchisation sur des critères simplistes, ici difficilement étalonnables et surtout reproduisant la logique de mise en concurrence au lieu de réfléchir à d’autres logiques qui font avancer la science, telles que la coopération, la formation, etc. C’est en cela que la proposition de cet article me semble manquer sa cible.
▻https://rumor.hypotheses.org/6142
#classement #université #ranking #ESR #alternative #consultations #facs #statistiques #édition_scientifique
–-
voir aussi :
Attention, un #classement peut en cacher un autre !
▻https://seenthis.net/messages/1067976
Google’s deal to avoid ‘journalism usage fee’ puts taxpayers on hook - Los Angeles Times
▻https://www.latimes.com/california/newsletter/2024-08-30/california-struck-a-deal-with-google-to-fund-local-journalism-journalists-a
Good morning. It’s Friday, Aug. 30. Here’s what you need to know to start your day.
Why journalists aren’t fans of the deal California struck with Google.
Michigan surpassed California as the largest cannabis market in the country.
How to choose the best Hollywood studio tour for you.
And here’s today’s e-newspaper
Google and California reach agreement on funding newsrooms. Is it enough?
A state bill with bipartisan support that aimed to throw a lifeline to California’s struggling news industry is no more.
In place of the proposed “journalism usage fee” levied on Google and Meta annually to help fund local newsrooms, state officials announced a nearly $250-million public-private partnership wherein Google would pay a fraction of what they might have owed under the proposed law.
The agreement would also put state taxpayers on the hook for tens of millions. Meta, which owns Facebook and Instagram, is not part of the deal and state lawmakers are not currently pursuing one with them.
The proposed deal has torn wider the rift between lawmakers, legacy publishers, smaller digital outlets and the labor groups that represent the state’s journalists, which called the outcome a “shakedown,”
A man looks at a newspaper
A pressman looks over a paper for possible print corrections at the Los Angeles Times Olympic Printing Plant on February 15, 2024. The plant closed in March.
(Genaro Molina / Los Angeles Times)
What happened?
The California Journalism Preservation Act, introduced last year by Assemblymember Buffy Wicks (D-Oakland), received wide support in the state legislature and was modeled off similar fee structures developed in Australia and Canada.
Supporters pointed to the “vise grip” the tech giants have on digital advertising, arguing that Google and Meta swallowed up billions in ad revenue many publications rely on to fund their journalism.
State Sen. Steve Glazer introduced a related proposal this year, seeking to charge Big Tech a “data extraction mitigation fee” that would fund tax credits for news organizations to hire more reporters.
Full transparency: Clearly I and fellow L.A. Times journalists have a stake in these efforts. Our unit is part of the Media Guild of the West, which represents hundreds of state news workers and endorsed both bills.
Meta and Google opposed the bills, funding a major ad campaign (you may have seen it during the Olympics) and threatening to pull news content from their platforms. Meta actually did that in Canada rather than pay news organizations.
Wicks told me uncertainty had grown in recent weeks about whether Gov. Gavin Newsom would sign her bill. She also worried it could face years of legal challenges. She said her options were: “this or nothing.”
“From my perspective, this deal that we landed is the largest deal that we were going to get for today,” she said.
What’s in the deal?
The state would establish a nonprofit News Transformation Fund, to be administered by UC Berkeley’s School of Journalism.
Google would pitch in nearly $173 million over five years, according to a framework document shared by Wicks’ office. But the majority of the company’s contributions would not go directly to fund local newsrooms.
Under the five-year framework, Google would pay:
$55 million into the journalism fund, $15 million of that in the first year
A separate $50 million to boost funding for the company’s existing journalism programs
Google would also funnel nearly $68 million into a separate fund for artificial intelligence research, including a “National AI Accelerator.”
Details of that AI research are vague and were not part of Wicks’ initial bill. She said the goal would be to “create tools that actually help and augment [but] not replace or replicate journalism.”
California (aka taxpayers) would pay $70 million into the journalism fund — $30 million in 2025 and $10 million each of the following four years — into the journalism fund. No public dollars will go toward AI development, Wicks emphasized. The framework states that investments could increase based on available state and private funds.
The agreement is not a tax on Google, has no enforcement mechanism and only outlines funding for five years. And it appears Google’s contributions to the journalism fund would be tax deductible, according to Wick’s office.
In contrast, Canada’s government passed a law last year under which Google agreed to pay news organizations there $74 million U.S. dollars every year, with no term limit.
Sen. Glazer released a statement calling Google’s contributions “completely inadequate” and said the agreement “seriously undercuts our work toward a long term solution to rescue independent journalism.”
‘A huge missed opportunity’
While Wicks, Newsom, Google executives and the state’s publishing lobby lauded the agreement, many organizations that represent California journalists are not happy.
Media Guild of the West blasted the agreement, saying worker groups were cut out of an “undemocratic and secretive deal.”
“The future of journalism should not be decided in backroom deals,” media labor leaders wrote in a joint letter to state lawmakers. “The Legislature embarked on an effort to regulate monopolies and failed terribly. Now we question whether the state has done more harm than good.”
Wicks did not address why news workers unions were not involved in the final deal, but contended the California News Publishers Association is the key player in state policy related to publishing issues and was best positioned to negotiate with Google.
For tech writer Brian Merchant, the deal “represents a huge missed opportunity to meaningfully claw back some of the power that tech monopolies like Google and Facebook have solidified over our information ecosystem.”
Merchant is a former columnist for The Times and author of “Blood in the Machine,” which chronicles the 19th century Luddite movement and traces it to the growing pushback on Big Tech today (he also writes a newsletter by the same name).
He pinned the fate of Wicks’ bill on Newsom’s “cold political calculus.”
“Google is a major power broker in Silicon Valley and in California, and Gavin Newsom did not want to pick a fight with them at this point in time,” Merchant said. “He would rather not alienate … Silicon Valley and its prospective donor base than come out swinging to try to save California’s news industry.”
A protester holds a picket sign
Members of the community fill De La Guerra Plaza in front of the Santa Barbara News-Press newspaper’s office during a rally on July 18, 2006. The Pulitzer Prize-winning Santa Barbara News-Press, one of California’s oldest newspapers, ceased publishing after its owner declared the 150-year-old publication bankrupt.
(Michael A. Mariant / Associated Press)
What will this mean for the state’s struggling newsrooms?
The deal still needs to be approved by the state legislature and there are a lot of unknowns — including how much money each news publication would receive through the distribution formula outlined in the deal.
Wicks called the agreement “a down payment” and expressed hope that it represents “the floor, not the ceiling” in an ongoing effort to get Big Tech to pay news publishers their fair share.
But Merchant believes the “toothless deal” won’t achieve anything meaningful, other than “continuing the race to the bottom that these tech companies set in motion.”
“Google is going to continue to capture an outsized share of the ad market, buffeted by the work that human creators produce,” he said. “It will put more AI in play that could potentially serve as a direct competitor to some of the remaining journalists out there, lowering the quality of actual human-collected news.”
This all comes as the industry continues a decades-long decline, with fewer reporters in hollowed-out newsrooms as subscriptions and web traffic dip. When communities don’t have rigorous news media keeping tabs on people with power, corruption and misinformation can flourish. Residents — often marginalized to begin with — are the ones who pay the price.
The best way to support the local journalism that you value is with a paid subscription or donation. Maybe that’s The Times or maybe it’s one of the hundreds of other print and digital publications across the state that help you understand the challenges and triumphs of your community and the forces that shape it.
Cartographier la #publicité
Voir le travail de Roman Stadnicki et Florence Troin Sous les panneaux, la ville à propos de la publicité à Koweït City ▻https://dumas.ccsd.cnrs.fr/CITERES-EMAM/halshs-03831773v1
Der Aufstieg (1926)
►https://www.youtube.com/watch?v=-EQsdo_kHcc
Walter Ruttmann & Julius Pinschewer, There was a Great Exhibition in Dusseldorf in 1926 for health care, physical care and social care called Gesolei for short — the way Germans get around those agglutinative jawbreakers when they don’t have all week. This short animated film was a commercial that Ruttmann and other experimental film makers working with him came up with for publicity.
Der Sieger (1922)
►https://www.youtube.com/watch?v=X9q0igq61N0
Advertisement for Excelsior-Reifen, made with Julius Pinschewer. Score by Joachim Bärenz (2008)
Das Wunder (1922)
►https://www.youtube.com/watch?v=bzjYDFseuKM
Advertisement for Kantorowicz-Liköre, made with Julius Pinschewer. Score by Joachim Bärenz (2008)
Opus 3 (1924) - Walther Ruttmann
▻https://www.youtube.com/watch?v=hSA8-OuadME
Opus 2 (1921) - Walther Ruttmann
▻https://www.youtube.com/watch?v=RwahxVC3rDY
Lichtspiel Opus I (1921) - Walther Ruttmann
▻https://www.youtube.com/watch?v=aHZdDmYFZN0
Walter Ruttmann
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Walter_Ruttmann
▻https://de.wikipedia.org/wiki/Walter_Ruttmann
Pionnier du film abstrait (absoluter Film) et de la dramatique radio il vit de films publicitaires produit par Julius Pinschewer. Après s’être converti au nazisme il tourne des films de propagade et collabore avec Leni Riefenstahl pour son film sur le le Reichsparteitag (Triumph des Willens (1935). En 1941 il meurt d’une embolie (Wikipedia DE) ou de l’amputation d’une jambe (Wikipedia FR).
Julius Pinschewer
►https://de.wikipedia.org/wiki/Julius_Pinschewer
GeSoLei
▻https://de.wikipedia.org/wiki/GeSoLei
Arthur Schloßmann
▻https://de.wikipedia.org/wiki/https://de.wikipedia.org/wiki/Arthur_Schlo%C3%9Fmann#Sp%C3%A4te_Jahre
1925/1926 organisierte Arthur Schloßmann den Gesundheits- und Sozialteil der von Mai bis Oktober 1926 in Düsseldorf stattfindenden Großen Ausstellung für Gesundheitspflege, soziale Fürsorge und Leibesübungen (GeSoLei).
Ce fondateur juif de la néonatalogie est l’antagoniste de facto de Johanna Haarer dont la publication nazie Die deutsche Mutter und ihr erstes Kind a formé l’esprit des plusieurs générations de parents et pédiatres jusque dans les annés 1980.
▻https://de.wikipedia.org/wiki/Die_deutsche_Mutter_und_ihr_erstes_Kind
Pendant longtemps la mortalité des nouveau nés a été moins élevée en France qu’en RDA, l’Allemagne capitaliste, où les médecins et idéologues nazis ont continué à exercer leurs fonctions jusqu’à ce que la solution biologique du problème nazi cad. l’age avancé obligeant les criminels incorrigibles nous débarasse eux. Leur esprit a toujours une influence certaine sur la médecine et la politique de droite.
Hyperinflation de la république de Weimar
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Hyperinflation_de_la_r%C3%A9publique_de_Weimar
Scandale des eaux en bouteille : la fraude de #Nestlé s’élève à plus de 3 milliards en 15 ans
Dans le cadre de l’#enquête_judiciaire visant Nestlé sur les traitements interdits des #eaux_minérales naturelles, de nouvelles investigations révèlent que la multinationale trompe les consommateurs depuis plus de quinze ans.
L’ampleur de la #fraude est inédite. Par sa durée : plus de quinze ans, et par son montant : plus de 3 milliards d’euros au minimum. C’est ce que révèle un nouveau rapport d’enquête, que Mediapart a pu consulter, sur le traitement frauduleux des eaux minérales par Nestlé.
Depuis 2005, la #multinationale a vendu plus de 18 milliards de bouteilles d’eau sous les marques #Contrex, #Hépar ou #Vittel, dont la #qualité équivalait à celle de l’#eau_du_robinet. Mais à un #prix près de cent fois supérieur.
« Au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période », le caractère systémique de cette fraude conduit les enquêteurs à retenir principalement la #responsabilité du groupe Nestlé davantage que des responsabilités individuelles. Contacté, le groupe Nestlé nous a renvoyés vers son site, où sont publiées des réponses types.
Tout a commencé en novembre 2020, lorsqu’un salarié du groupe #Alma (qui commercialise les eaux de la marque #Cristaline) signale auprès de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) des #traitements non conformes des eaux commercialisées comme « #eaux_minérales_naturelles ». Cette alerte déclenche un premier rapport du Service national d’enquête (SNE) de la DGCCRF, et un deuxième de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), comme l’avaient révélé Mediacités puis Le Monde et Radio France,
Ces enquêtes concluent que près de 30 % des marques françaises, dont celles du groupe Nestlé, ont recours à des techniques de #purification des eaux classées comme « minérales naturelles » interdites, traitements utilisés notamment contre des #contaminations bactériennes ou chimiques.
Les procédés auxquels ont recours les entreprises, tels que l’utilisation d’#UV, de #filtres_à_charbon_actif ou de #microfiltres (en deçà de 0,8 µm) sont seulement autorisés pour l’eau du robinet ou les « eaux rendues potables par traitements ». Ils sont strictement interdits pour les « eaux minérales naturelles » et les « #eaux_de_source », qui ne doivent pas subir d’opérations modifiant leur composition.
Saisi en octobre 2022 par l’agence régionale de santé (ARS) Grand Est, chargée du contrôle de plusieurs sites du groupe Nestlé, le parquet d’Épinal (Vosges) a ouvert une enquête préliminaire, visant le groupe pour « #tromperie par personne morale sur la nature, la qualité, l’origine ou la quantité d’une marchandise ».
C’est dans ce contexte que le service enquête de la DGCCRF a de nouveau été missionné et ce sont ses conclusions, rendues en avril, que Mediapart a pu consulter. Les investigations ont porté sur les eaux du groupe, embouteillées dans les #Vosges : Contrex, Hépar et Vittel. Leur enquête révèle que pour ces trois eaux minérales, Nestlé a recours à des traitements interdits depuis au moins 2005, voire 1993 pour certaines, et cela de façon permanente, en raison, notamment, de #contaminations_bactériennes fréquentes. À partir de ces éléments d’investigation, le procureur va décider de l’orientation des poursuites.
Des contaminations fréquentes
Selon les résultats de contrôles réalisés par Nestlé, de janvier 2020 à mars 2022, plusieurs sources d’eau sont contaminées « de #pathogènes et de #bactéries hétérotropes au-dessus de la limite légale », parfois même jusqu’à 85 % supérieurs. Et ce problème n’est pas récent. Pour y remédier, Nestlé a recours à des traitements par UV, supprimant les micro-organismes, des « process qui ne sont pas conformes avec la réglementation française », signale une note interne à l’entreprise.
Lors de leur audition, plusieurs responsables reconnaissent ces pratiques interdites. L’ancien directeur de l’usine Nestlé dans les Vosges (en poste de 2019 à 2023) explique que ces appareils étaient utilisés « sur des captages qui avaient des dérives microbiologiques ».
Dans un courrier adressé à l’ARS, l’entreprise précise que « ces traitements ont été mis en place depuis plusieurs décennies » et cela sur plusieurs captages d’eau des groupes Contrex et Hépar. Pour justifier de telles pratiques, la multinationale attribue la présence de ces dérives bactériennes « au #changement_climatique », provoquant la diminution des nappes d’eau et favorisant les contaminations des sols versants.
Autre facteur potentiel de contamination, la surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est, en revanche, par abordée. Pas un mot non plus sur le signalement de ces bactéries que le groupe aurait dû faire auprès des autorités, et notamment de l’agence sanitaire de santé (ARS). Rien, non plus, sur la fermeture du site qui aurait dû être envisagée, ou encore sur le changement de #classification de l’eau commercialisée, de « minérale naturelle » à « rendue potable par traitements ».
C’est en toute connaissance de cause que Nestlé a choisi d’avoir recours de façon intensive aux traitements par UV, ainsi que le constatent les enquêteurs. En épluchant les factures des différentes entreprises spécialisées dans ces installations, on découvre que de septembre 2005 à novembre 2022 (dates du début de l’enquête judiciaire et de l’arrêt de ces traitements), Nestlé a acheté plusieurs appareils à UV, dont quatre utilisés pour les eaux minérales naturelles. Les enquêteurs notent également que le « changement systématique des lampes UV une fois par an », par Nestlé, révèle une utilisation continuelle de cette technique.
Mais manifestement, cela ne suffit pas à endiguer les contaminations et concernant plusieurs sources, Nestlé installe également des microfiltres (de membrane inférieure à 8 micromètres – µm), permettant de désinfecter l’eau en filtrant les bactéries. Cependant, non seulement ces installations peuvent elles-mêmes être factrices d’infections mais elles ne permettent pas de retenir certains virus ou bactéries.
Sans se prononcer sur les #pollutions_bactériennes fréquentes des sources ni sur les risques de telles pratiques, les enquêteurs relèvent « une utilisation de filtres non autorisés par les arrêtés préfectoraux à différents niveaux de filtration allant de 0,2 µm à 10 µm depuis au moins 2010 », et cela pour les trois eaux minérales exploitées dans les Vosges.
Nestlé date certains traitements de 1993
Certains traitements ne répondent nullement à des « besoins de sécurité sanitaire ». L’utilisation de filtres à charbon actif, là encore interdite, permet de retenir « d’éventuelles traces de résidus de pesticides » dans les eaux. Mais, lors de son audition par les enquêteurs, l’ancien directeur des usines du groupe dans les Vosges explique que cette technique visait surtout à « la protection de la réputation de la marque [Vittel, en l’occurrence – ndlr]. Il était possible de détecter des traces d’herbicides en très faible quantité ».
Cette stratégie est confirmée par le groupe dans un courrier envoyé à l’ARS en 2022 : « Ce type de #filtration a été mis en place afin d’éviter toutes traces de #pesticides et de #métabolites qui pourraient être mal perçus par les consommateurs et ainsi protéger l’#image de #marque et plus généralement de l’industrie des minéraliers, face à un risque réputationnel important. »
Les enquêteurs n’ont étonnamment pas retenu cette année-là, mais datent de 2010 la mise en place de ce traitement interdit, qui correspond à l’année de prise de poste du responsable ressource en eaux (REE) auditionné.
Ils ne retiennent pas non plus la responsabilité de l’ARS, qui est pourtant mise en cause par les déclarations de l’ancien directeur de l’usine. Interrogé sur l’utilisation de #CO2, traitement interdit mais mis en place par Nestlé, il affirme aux enquêteurs : « J’étais au courant pour l’ajout de CO2 pour Vittel. Nous l’avons montré à l’ARS lors des visites mais ils n’ont jamais considéré cela comme un point important. »
Le garant de la sécurité sanitaire, l’ARS, n’en a pas tenu rigueur à l’exploitant, ce qui soulève de facto la responsabilité de l’État dans les pratiques trompeuses de Nestlé. Interrogée sur ce point par Mediapart, l’ARS n’a pas souhaité répondre.
La longévité de la fraude interroge également sur l’efficacité des contrôles effectués par l’ARS. Certes, Nestlé a sciemment dissimulé les installations permettant les traitements des eaux illégaux : dans des armoires, dans des bâtiments isolés, voire dans « une pièce souterraine », ainsi que le constatent les enquêteurs. Par ailleurs, les points de prélèvement pour les contrôles de la qualité de l’eau brute étaient sciemment positionnés après les différentes techniques frauduleuses. Pourtant, l’ARS connaissait au moins l’un des traitements interdits et a fait le choix, malgré tout, de fermer les yeux.
Caractère systémique de la fraude
Les enquêteurs n’iront pas plus loin sur la responsabilité de l’État dans cette fraude. Concernant la multinationale, c’est le caractère systémique de la fraude qui est soulevé. En effet, dans leurs conclusions, les inspecteurs déplorent que l’expertise des responsables du groupe Nestlé « [soit] cependant utilisée de manière dévoyée, au regard de leur volonté de tromper les consommateurs et l’administration ».
« L’installation des traitements semble ancienne et pourrait être antérieure au rachat, en 1992, par le groupe Netslé des deux usines » de Vittel et #Contrexéville. Mais ces pratiques ont perduré « non par négligence mais bien [du fait] d’un réel #choix de l’entreprise de maintenir ces traitements en place ».
Par ailleurs, « au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période, ayant agi pour le compte et au bénéfice de la société […], la #responsabilité_morale de Nestlé doit être retenue à titre principal ».
De fait, les enquêteurs établissent qu’il s’agit d’une fraude organisée, qui a duré plusieurs décennies, relevant davantage d’une stratégie du groupe que d’une initiative individuelle.
La commercialisation d’au moins 18 milliards de bouteilles, selon les estimations des enquêteurs, « à destination finale des consommateurs, sous la dénomination “eau minérale naturelle” alors que ces eaux ne pouvaient prétendre à cette qualité, constitue l’élément matériel du #délit_de_tromperie sur les qualités substantielles et la composition des marchandises ».
La tromperie est renforcée par la #publicité_mensongère présentant ces eaux comme « pures » et exemptes de tout traitement.
Ce délit est passible d’une peine de trois ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant être portée à 10 % du chiffre d’affaires moyen annuel, soit 20 millions d’euros dans le cas de Nestlé, une somme qui peut paraître dérisoire comparée aux 3 milliards d’euros acquis par l’entreprise grâce à cette fraude (d’après les calculs faits dans le cadre des investigations).
En effet, selon les enquêteurs, « la différence de chiffre d’affaires réalisée en vendant ces produits en eau minérale naturelle au lieu d’eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463 297 euros pour les différentes marques et périodes infractionnelles correspondantes ».
Mais le préjudice pour l’environnement induit par la #surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est quant à lui pas chiffré. Les risques sanitaires ne font pas non plus à ce stade l’objet d’investigations. Ainsi que le concluent les inspecteurs, « le maintien des traitements a permis la continuité de l’exploitation de l’ensemble des sources. Le retrait des traitements UV a entraîné un arrêt de l’exploitation de certains captages qui étaient contaminés microbiologiquement ».
►https://www.mediapart.fr/journal/france/180724/scandale-des-eaux-en-bouteille-la-fraude-de-nestle-s-eleve-plus-de-3-milli
#réputation
Si stanno dimettendo in blocco molte redazioni di riviste scientifiche. L’ultima è «Philosophy & Public Affairs». Tra i dimissionari c’è il premio Nobel Amartya Sen. Sta esplodendo il conflitto tra editoria for profit e open access: o l’uno o l’altra.
▻https://twitter.com/andcapocci/status/1795336420204372301
Editors at Philosophy & Public Affairs Resign ; Will Launch New OA Journal
The executive, associate, and advisory editors and all of the editorial board members of one of the most influential journals in moral and political philosophy, Philosophy & Public Affairs, have resigned en masse.
According to their statement (below), crucial aims of scholarly journals are “not well-served by commercial publishing.” Philosophy & Public Affairs is published by Wiley, the sixth largest publishing corporation in the world by revenue (over $2 billion annually).
The outgoing editors and editorial board members will be launching a new diamond open-access journal to be published by Open Library of Humanities (OLH), and will be occupying at the new journal the same positions they held at Philosophy & Public Affairs. (Current editor-in-chief of Philosophy & Public Affairs, Anna Stilz, is not among the statement’s signatories. In answer to an inquiry about that, she replied, “I cannot comment on this at this time.” That said, it is worth noting that Stilz has been publicly critical of Wiley in the past—see, for example, the updates on this post.)
Readers may recall the similar resignation last year of the editorial team at the Journal of Political Philosophy, another Wiley journal, and that team’s creation of Political Philosophy, also a diamond open-access journal published by OLH. At least 11 Wiley journals have seen mass editorial resignations since 2018, according to Retraction Watch.
The as-of-yet-unnamed new journal will be open for submissions beginning in September.
In the statement below, the editors and editorial board members announce their resignation, explain their reasons for it and for their creation of an open-access journal, and discuss issues related to submissions currently under review at Philosophy & Public Affairs.
The following is a statement from the executive, associate, and advisory editors and all the members of the editorial board of Philosophy & Public Affairs.
We are unanimously resigning from our editorial roles at Philosophy & Public Affairs, published by Wiley, and launching a new diamond open-access journal published by Open Library of Humanities (OLH). All of us will play the same editorial roles in the new journal and will retain the aim of publishing the best philosophical work touching on matters of public importance.
We take this step because we believe that scholarly journals—including our own—serve important purposes, and that these purposes are not well-served by commercial publishing. For three decades now, academic journals have suffered from their ownership by for-profit publishers, who have exploited their monopoly position to sharply raise prices, unduly burdening subscribing libraries and shutting out other institutions and individuals from access to research. The recent rise of the author-funded “open access” model has only reinforced academic inequality, since scholars with access to fewer resources are unable to pay the fees that make their work freely accessible; it has also incentivized commercial publishers to try to publish as many articles as possible and so to pressure rigorous journals to weaken or abandon their quality controls.
Faced with this conflict between purpose and business model, we have decided to embrace the purpose and move to an alternative model.
The alternative—which our librarian colleagues have been urging for some time—is for libraries, universities, and other academic institutions to offer direct support for the publication of open-access journals, which are guided by independent scholarly judgment and freely available for authors and readers. We are delighted to have found precisely this model at OLH, an award-winning diamond open-access publisher supported by a consortium of libraries and funding agencies.
If diamond open-access journals are so good, why are they not already dominant? Partly because we all have day jobs and transitions take time. In addition, our careers depend on publishing in journals with name recognition, reputation, and high impact factors. These publications are now typically owned by commercial publishers. Colleagues often cannot afford to take a chance on untested journals. This is why, as editors of one of the leading journals in our field, we feel a strong responsibility to move toward a new, better, arrangement.
Our plan, if Wiley permits it, is to complete the reviews for all revised submissions received prior to this announcement. We apologize to authors who recently submitted manuscripts to Philosophy & Public Affairs, and we recognize the especially high cost to authors who have been revising their manuscripts, but who have not yet resubmitted. We very much regret these costs but saw no realistic way to avoid them. We hope to make the new journal worthy of these costs.
We plan to launch the new journal (whose name will be announced shortly) and begin accepting submissions in September 2024. Please send us your best work in moral and political philosophy and adjacent fields, take note of our migration in your hiring, tenure, and promotion decisions, and encourage your colleagues to do the same.
We are excited to embark on this new adventure. We hope you share our excitement and join us in making this new venture a great success.
Signed,
Outgoing Executive Editors
Jonathan Quong, University of Southern California, USA
Patrick Tomlin, University of Warwick, UK
Outgoing Associate Editors
Arash Abizadeh, McGill University, Canada
Nico Cornell, University of Michigan, USA
Garrett Cullity, Australian National University
Marc Fleurbaey, Paris School of Economics, France
Johann Frick, University of California, Berkeley, USA
Joe Horton, University College London, UK
Sophia Moreau, University of Toronto, Canada
Kristi Olson, Bowdoin College, USA
Japa Pallikkathayil, University of Pittsburgh, USA
Gina Schouten, Harvard University, USA
Zofia Stemplowska, University of Oxford, UK
Adam Swift, University College London, UK
Outgoing Advisory Editors
Charles R. Beitz, Princeton University, USA
Joshua Cohen, Apple University, University of California, Berkeley, USA
Alan Patten, Princeton University, USA
Arthur Ripstein, University of Toronto, Canada
Seana Shiffrin, University of California, Los Angeles, USA
R. Jay Wallace, University of California, Berkeley, USA
Outgoing Editorial Board
Elizabeth Anderson, University of Michigan, USA
Cheshire Calhoun, Arizona State University, USA
David Estlund, Brown University, USA
Archon Fung, Harvard Kennedy School, USA
Barbara Herman, University of California, Los Angeles, USA
Pamela Hieronymi, University of California, Los Angeles, USA
Frances Myrna Kamm, Rutgers University, USA
Niko Kolodny, University of California, Berkeley, USA
Jeff McMahan, Oxford University, UK
Liam Murphy, New York University, USA
Debra Satz, Stanford University, USA
Samuel Scheffler, New York University, USA
Amartya Sen, Harvard University, USA
Tommie Shelby, Harvard University, USA
Amia Srinivasan, Oxford University, UK
Jeremy Waldron, New York University, USA
Stuart White, Oxford University, UK
Gideon Yaffe, Yale University, USA
▻https://dailynous.com/2024/05/22/editors-at-philosophy-will-launch-new-oa-journal
#édition_scientifique #revues_scientifiques #revues_prédatrices #recherche #université #ESR #résistance #démission #Wiley
–-
ajouté à la métaliste sur la #publication_scientifique :
►https://seenthis.net/messages/1036396
Navigating the Rising Tide of AI-Generated Publications: Insights from ACSE Advisory Cabinet
►https://editorscafe.org/details.php?id=25
In the rapidly evolving landscape of scholarly publishing, new challenges continue to emerge, and organizations like the Asian Council of Science Editors (ACSE) must remain vigilant and proactive in addressing them. One such pressing issue that recently came to the forefront is the recent proliferation of AI-generated publications by leading publishers.
Recognizing the significance of this new development, ACSE convened its Advisory Cabinet to thoroughly examine the case and explore potential solutions to mitigate such occurrences in the future. In this article, we explore the insights and recommendations provided by our esteemed panel of advisors, which we hope will shed more light on the ongoing discourse around AI use in content development and peer review in publications.
Details of Submitted Case:
Retraction Watch Uncovers AI-Generated Paper Published by Elsevier
In a surprising turn of events, a tweet by Retraction Watch has ignited a firestorm on Twitter regarding an article published by Elsevier that was seemingly authored by the AI language model ChatGPT. The paper in question was titled “The three-dimensional porous mesh structure of Cu-based metal-organic-framework - aramid cellulose separator enhances the electrochemical performance of lithium metal anode batteries,” and was authored by Manchu Zhang, Lining Wu, Tao Yang, Bing Zhu, and Yangai Liu. It appeared in the peer-reviewed journal “Surfaces and Interfaces,” Volume 46, March 2024 (DOI: 10.1016/j.surfin.2024.104081).
Elsevier
The quickly tweet went viral, prompting widespread discussions among the scientific community and beyond. Many have expressed astonishment that an AI language model could generate a paper detailed enough to pass through the editorial process of a reputable publisher like Elsevier.
Upon closer examination of the paper (accessible here: Link), it appears that the entire editorial process, including the reviewing team, may have overlooked the fact that an AI language model generated the paper.
This revelation has raised significant questions about the reliability of the peer review process and the potential implications of AI-generated content in scholarly publishing. While AI technologies have shown remarkable capabilities in generating content efficiently, this incident underscores the need for greater scrutiny and oversight in the editorial process.
Merci @simplicissimus pour la piste.
#Intelligence_artificielle #Publications_scientifiques
Louvre, Champs-Élysées, Pont-Neuf : comment l’homme le plus riche du monde s’est offert Paris
Bernard Arnault a fait main basse sur la capitale. Au-delà des quelque 200 adresses LVMH comptabilisées par Mediapart dans la ville, la multinationale s’octroie à peu de frais des lieux symboliques, avec l’approbation de la mairie. Premier volet de notre enquête sur une razzia.
[...]
Les Jeux sont l’occasion pour le magnat du luxe d’achever sa prise de pouvoir symbolique sur la capitale, d’autant plus efficace qu’elle est relativement discrète. Qui a conscience que parmi les marques prestigieuses trustant l’espace public parisien et s’appropriant ses emblèmes, autant sont détenues par Bernard Arnault ?
L’homme d’affaires règne sur soixante-quinze « maisons » : Louis Vuitton, Christian Dior, Tiffany & Co., les champagnes Krug ou Veuve Clicquot, les montres TAG Heuer et Hublot, Givenchy, Kenzo ou Guerlain, mais aussi Sephora et ses vingt-six parfumeries disséminées intra-muros. Selon notre décompte des boutiques, sièges sociaux, espaces d’exposition, hôtels, cafés ou bureaux du groupe, ce sont au bas mot 200 adresses #LVMH qui peuplent la capitale, du Triangle d’or du VIIIe arrondissement à Saint-Germain-des-Prés, des Champs-Élysées à la place Vendôme.
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/260524/louvre-champs-elysees-pont-neuf-comment-l-homme-le-plus-riche-du-monde-s-e
#Paris (est à eux) #patrimoine #luxe #privatisation #Ville_de_Paris #JO
Des quartiers entiers de Paris se muent en « LVMH-land »
À coups de milliards, le groupe de Bernard Arnault impose ses boutiques et ses bureaux dans les secteurs les plus prestigieux de la capitale. En faisant si peu de cas du bâti existant qu’une commission municipale est allée jusqu’à fustiger « une conception avant tout publicitaire de l’architecture ».
Derrière l’image de LVMH sur papier glacé, il y a une autre face de l’empire financiarisé du luxe, prospérant sous nos yeux. Depuis des années, le premier groupe mondial du secteur conduit à bas bruit une stratégie immobilière d’accaparement des lieux de prestige et de patrimoine.
Même le Wall Street Journal a fini par s’en émouvoir. En avril, le quotidien économique américain a publié une longue enquête sur les adresses investies dans le monde par le groupe de Bernard Arnault, transformant les quartiers et lieux à son idée, avec pour objectif de promouvoir ses soixante-quinze marques, son image et ses richesses. À Miami, à New York, à Montréal, la multinationale achète à tour de bras ou investit à la location les quartiers les plus luxueux, pour mieux asseoir la puissance de ses « maisons », et bien souvent s’assurer un droit de regard sur les autres marques s’installant dans les environs.
C’est à Paris que l’entreprise se déploie avec le plus de démesure. Le Wall Street Journal rapporte qu’ en 2023 , elle y a dépensé 2 milliards d’euros en achats immobiliers. « Pour LVMH, Paris est devenu un Monopoly où il prend tous les emplacements qui l’intéressent, cingle l’architecte et critique d’#architecture Françoise Fromonot. Quand vous êtes l’homme le plus riche du monde, que vous reste-t-il à conquérir ? L’architecture et l’urbanisme, qui permettent d’imposer votre vision dans le temps, d’influencer la forme d’une #ville, tout en servant vos propres intérêts. »
Le groupe LVMH est d’abord un groupe de luxe. Dior, Louis Vuitton, Hublot ou encore Berluti s’adressent à une clientèle fortunée et ses magasins quadrillent les quartiers chics de la capitale. Rien que sur les #Champs-Élysées, il y a neuf boutiques du groupe.
Sephora, au contraire, s’adresse à toutes les couches sociales. Les vingt-six parfumeries de la marque, réparties dans tout Paris, vendent à la fois les produits onéreux des autres maisons LVMH et des produits à plus bas prix.
Mais LVMH, ce n’est pas que des boutiques. Dans un désir de diversification, le groupe s’est placé sur le marché de la formation, de l’#art, de l’#hôtellerie_de_luxe, allant jusqu’à rattacher des hôtels à des marques pré-existantes comme Bulgari, Dior et bientôt Louis Vuitton.
S’il y a du prestige à être très visible dans les quartiers chics, l’opulence se vit aussi de manière moins visible. Une grande partie des bureaux et des sièges sociaux du groupe se concentrent dans les quartiers les plus onéreux de la capitale.
Selon les décomptes de Mediapart, les boutiques du groupe ont essaimé dans une grosse centaine de lieux dans la capitale. Il faut y ajouter une cinquantaine de sièges sociaux, des dizaines de bureaux, une poignée d’hôtels, restaurants et cafés. En tout, LVMH détient ou occupe plus de 200 adresses dans la capitale. La plupart de ces adresses sont (très) visibles dans l’espace public, et environ la moitié d’entre elles sont ouvertes au public.
Les marques de Bernard Arnault sont désormais prééminentes dans tous les endroits qui comptent. Dans le bois de Boulogne, la fondation Louis-Vuitton accueille depuis 2014 les expositions les plus prestigieuses. Le jardin d’acclimatation, parc d’attraction attenant, est aussi aux mains du groupe, tout comme le bâtiment voisin, l’ex-musée des arts et traditions populaires, que LVMH transforme en centre culturel présentant les « savoir-faire » du groupe. « Le bois de Boulogne, c’est LVMH-land », grince un élu critique.
Le quartier de la Samaritaine, tout près du Louvre, vit désormais largement sous la bannière LVMH, comme nous le racontons dans le premier volet de notre série. Idem pour l’avenue Montaigne et la place Vendôme, traditionnels centres du luxe parisien, très largement trustés par l’une ou l’autre des marques de prestige de LVMH. Jusqu’à Saint-Germain-des-Prés, où un magasin Vuitton a remplacé La Hune , la librairie qui était le vaisseau amiral de ce mythique repaire de l’intelligentsia parisienne. Interrogé de manière détaillée sur sa stratégie à Paris, le groupe n’a répondu à aucune de nos questions.
Sur les Champs, les chantiers s’étendent
Nulle part ailleurs que sur les Champs-Élysées le groupe n’étale autant sa puissance. Ce n’est pas un hasard si son secrétaire général et directeur de l’#immobilier, Marc-Antoine Jamet, missus dominicus de Bernard Arnault auprès de la mairie, est aussi depuis 2018 le président du Comité Champs-Élysées, puissante association des commerçants du quartier.
Neuf boutiques LVMH sont actuellement ouvertes sur l’artère la plus connue de la capitale, fréquentée par un million de visiteurs et visiteuses mensuel·les (selon une étude du cabinet immobilier Cushman & Wakefield). Et elles seront bientôt suivies par d’autres. La malle Louis Vuitton haute de huit étages et longue de 70 mètres qui trône du 103 au 111 de l’avenue camoufle un chantier XXL, qui accouchera en 2027 du plus grand magasin Vuitton du monde.
Juste en face, une grande devanture jaune orangé flanquée du logo Bulgari masque les travaux de la boutique, qui devrait rouvrir durant l’été. Au 127 de l’avenue, Christian Dior affiche aussi un permis de construire. Le magasin de 1 000 mètres carrés refait sa façade, masquée sur sept étages par des fausses fenêtres de style classique, tout en miroirs et en lumières, portant en médaillon le logo de la marque.
De nuit, les lumières des chantiers répondent aux illuminations bleutées du magasin Tiffany & Co, au 62, dont la pompe est elle-même concurrencée par la boutique éphémère de Louis Vuitton au 101, qui étale en relief sur toute sa façade le motif carrelé typique de la marque. La même grandiloquence est de mise pour Sephora, qui s’est installé en 2023 au 72. L’immense porte vitrée haute de deux étages laisse voir la signalétique noir et blanc typique de la marque et un gigantesque tapis rouge.
La mairie de Paris rappelle que le luxe représente « à peine un tiers des enseignes » de cette avenue, « vitrine du savoir-faire français » qui « participe au rayonnement culturel de la capitale à l’international ». Néanmoins, la montée en gamme y est évidente. À l’intersection des mondes du luxe et de l’immobilier de prestige, l’argent est roi. Et Bernard Arnault, première fortune mondiale selon le magazine américain Forbes, y règne en maître. Pour le seul bâtiment du 144-150 avenue des Champs-Élysées , qui n’a pas encore de destination officielle, il a fait débourser près d’un milliard d’euros fin 2023.
Place Vendôme, six magasins LVMH
Bien sûr, le groupe de Bernard Arnault est loin d’être le seul à agir ainsi. Début 2023, Kering, son grand concurrent appartenant à la famille Pinault, a dépensé 640 millions pour le 12-14 rue Castiglione (Ier arrondissement), à deux pas de la place Vendôme, où il veut installer le plus gros magasin parisien de Gucci, sa marque phare. Le groupe des Pinault a aussi déboursé 860 millions d’euros pour installer Yves Saint Laurent au 35 avenue Montaigne, dans l’ex-ambassade du Canada – et juste en face du « vaisseau amiral » Dior, qui jouxte le siège de LVMH.
Mais par le simple nombre de ses marques de prestige, LVMH domine le paysage dans bien des secteurs clés du luxe triomphant. Un risque qu’a bien identifié David Alphand, élu parisien et vice-président délégué du groupe d’opposition municipale de Rachida Dati. « Ce qui m’inquiète, ce n’est pas l’occupation du territoire par LVMH en soi, mais plutôt qu’il se retrouve à un moment en situation de quasi-monopole de l’espace public, en ayant évincé toute concurrence », confie l’élu.
Un scénario de fiction ? On n’en est parfois pas si loin. Pour s’en convaincre, rendez-vous place Vendôme, où se regroupent autour de sa fameuse colonne (et du ministère de la justice) certaines des enseignes les plus célèbres de la joaillerie et de l’horlogerie, dans un harmonieux style du XVIIIe siècle. Sur quelques centaines de mètres, LVMH s’y livre à une folle démonstration de force.
En arrivant par le sud, le passant est accueilli à l’entrée de la place par un immense magasin Vuitton, au numéro 2, flanqué par une boutique Guerlain (située rue Saint-Honoré). Faisant l’angle, le somptueux immeuble invite à poursuivre son chemin. Et à passer, dans l’ordre, entre les numéros 6 et 12 de la place, devant Repossi, Dior, Hublot et Chaumet. Au nord, Bulgari borde l’autre entrée de la place, débouchant sur la rue de la Paix, où Tiffany & Co. est logé au 6, et Fred au 14. Aucun autre groupe ne peut s’aligner : sur la place, le groupe Richemont affiche deux enseignes (Cartier et Van Cleef & Arpels), tout comme Kering (Gucci et Boucheron).
Pour Bernard Arnault, nul doute, la place Vendôme est un lieu LVMH. Au point qu’en 2022, il a voulu interdire à ses concurrents d’utiliser son nom même, en rachetant à vil prix (10 000 euros) le nom de Vendôme, sous-préfecture du Loir-et-Cher. L’Institut national de la propriété industrielle y a mis le holà.
Vuitton a néanmoins immortalisé sa domination dans une édition limitée, où son monogramme est juché sur la colonne de bronze de la place. Sur un bijou de sac, une trousse ou un sac à main, petits objets de cuir aux couleurs pop, la boutique Vuitton porte aussi un immense soleil doré, dont les rayons s’étirent tout le long du bâtiment. Un astre triomphant qui rappelle sans trop se cacher la symbolique du Roi-Soleil, et qui a bien existé : le soleil doré a été installé sur la façade pendant plusieurs mois en 2017, à l’occasion de l’inauguration du magasin.
L’année suivante, c’est la figuration d’un arbre surdimensionné qui occupait toute la largeur de l’immeuble. Et début 2023, une myriade de miroirs arrondis avait pris la place, dans un premier hommage à la peintre japonaise Yayoi Kusama, dont la statue géante allait s’installer quelques mois plus tard devant la Samaritaine.
Avec ces installations, « ces machins qui brillent » comme il les décrit, « la boutique Vuitton détruit la cohérence et l’homogénéité de la place », s’étrangle Julien Lacaze, président de l’association Sites & monuments, qui défend le patrimoine partout en France. « Dans plusieurs endroits de Paris, LVMH nuit à l’harmonie générale, dans le but de se singulariser, pour mieux vendre des produits », attaque-t-il. Et ce, alors que le groupe base une bonne partie de son #marketing sur les références au bon goût et au luxe ayant traversé les siècles.
Critiques de la commission du Vieux Paris
Cette critique de la geste architecturale de LVMH est aussi celle de la très officielle commission du Vieux Paris (CVP). Ce comité municipal, existant depuis 1897, est composé d’une cinquantaine de personnes (élu·es ou ex-élu·es, architectes et autres expert·es), chargées de conseiller le ou la maire sur ce sujet. Ses avis ne sont que consultatifs.
D’après un de ses membres éminents, « il faut prendre avec beaucoup de prudence l’image revendiquée par LVMH autour de la valorisation du patrimoine ». Il estime que commission estime que le groupe montre en fait assez peu d’égards envers l’architecture parisienne, la continuité et la spécificité de son paysage urbain.
Des bâches publicitaires sur tous les bâtiments prestigieux
Prendre la rue, pour LVMH comme pour ses concurrents du luxe, c’est aussi investir les façades en travaux, en les masquant avec les immenses bâches publicitaires qui sont devenues courantes dans les centres-villes. Autorisées depuis 2007 sur les bâtiments historiques en travaux, ces bâches sont payantes, les tarifs atteignant parfois un million d’euros par mois. Elles peuvent couvrir de 20 % à 100 % des coûts des travaux qu’elles masquent.
« Les gens de la mode ont une jubilation à être sur ces énormes panneaux publicitaires, raconte le chroniqueur Loïc Prigent, commentateur autorisé mais impertinent de cet univers. Dès qu’une maison a un peu de budget, le réflexe est de se faire plaisir sur d’énormes échafaudages. »
Et les « maisons » de Bernard Arnault ne manquent pas ce type de rendez-vous, leur nombre rendant parfois le groupe plus que visible dans les rues parisiennes. En janvier 2022, une gigantesque pirogue Louis Vuitton ornait la façade de l’église de la Madeleine, au moment même où une toile de la marque Céline recouvrait le Théâtre de la Ville et que Loewe s’affichait sur le tribunal de commerce, sur l’île de la Cité.
Cet affichage dans l’espace public devrait augmenter de façon exponentielle pendant les Jeux olympiques : une dérogation à la loi autorise les partenaires officiels des Jeux, dont LVMH, à s’affranchir des règles habituelles pour installer logos et pubs géantes sur des sites et des monuments classés.
En matière d’architecture, le géant du luxe déploie partout dans la ville « une stratégie générale », jugée « très envahissante », résume l’expert de la CVP. Dernier exemple, et non des moindres : la réfection de la façade de son siège, 22 avenue Montaigne. À cette occasion, la commission a obtenu une petite victoire.
Initialement, le groupe voulait imposer sur toute la façade un motif blanc étincelant, répété sur les neuf étages. Officiellement inspiré d’une méthode de tissage japonaise, ce motif ressemblait aussi à celui qui se répète à l’envi sur les produits Vuitton. De quoi susciter une levée de boucliers à la CVP. « Tout cela est exagéré, outrecuidant », regrettait l’un de ses membres. « Ce bâtiment est tout de même situé dans un continuum urbain prestigieux, en plein Paris », martelait un second.
Dans sa résolution finale de mars, la commission a dénoncé la démarche consistant « à apposer un sigle sur l’immeuble et à imposer une marque dans l’espace public », critiquant ouvertement « une conception avant tout publicitaire de l’architecture ».
L’opposition a été telle que le groupe a proposé en avril un dessin « plus discret », indique-t-on à la CVP. Lors d’une séance en début d’année, la commission s’était aussi opposée au projet de restructuration du 150 avenue des Champs-Élysées, qui prévoyait notamment la destruction d’un escalier et de décors en marbre. LVMH vient d’indiquer qu’il allait suivre ses préconisations.
Le groupe semble avoir changé de stratégie. Par le passé, il a plusieurs fois fait fi des avis de l’institution. Le résultat est notamment visible au 261 rue Saint-Honoré, pour une de ses principales boutiques Dior, recouverte d’un matériau blanc sur la totalité de la façade. La commission avait regretté une « modification radicale », escamotant les marqueurs « caractéristiques du néoclassicisme de la fin du XVIIIe siècle ».
Même déconvenue autour de l’ex-musée des arts et traditions populaires. « Ce sera du verre très blanc et réfléchissant, et quelque chose sera gravé dedans, des lettres ou des signes, on ne sait pas très bien », s’inquiète un membre de la CVP.
« Rideau de douche » rue de Rivoli
Mais la mère des batailles sur la transformation architecturale, finalement remportée par le groupe après des années, a concerné la #Samaritaine. Racheté fin 2000 par LVMH, le grand magasin a rapidement été engagé dans un profond toilettage. Mais à partir de 2005, des associations de sauvegarde du patrimoine ont lancé la bataille, notamment contre la modification de la façade rue de Rivoli, classique bâtiment parisien devant être remplacé par une verrière ondulée transparente, aussitôt surnommée « le rideau de douche » par ses détracteurs.
L’architecte Françoise Fromonot pointe la responsabilité de la #mairie_de_Paris, dont « la hantise, depuis Bertrand Delanoë, est que Paris soit une “ville musée”, ne soit plus à la #mode ». La ville avait en effet autorisé la transformation rue de Rivoli. En 2012, les divers recours en justice ont bloqué les travaux pour trois ans. Le groupe a perdu le procès en première instance, puis en appel. Avant de l’emporter in extremis devant le Conseil d’État, en juin 2015.
« LVMH a rasé un pâté de maisons quasiment en entier, au cœur de Paris ! Et le Conseil d’État a finalement laissé faire », s’émeut le journaliste Didier Rykner, patron du magazine en ligne La Tribune de l’art. « On s’est attaqués à trop puissant et on s’est cassé les dents », convient Julien Lacaze, dont l’association Sites & monuments a mené l’assaut juridique.
Au cœur du conflit, l’interprétation des règles du plan local d’urbanisme (#PLU). « Pour nous, le PLU de Paris était très équilibré, autour d’une idée : ni pastiche ni rupture, explique Julien Lacaze. Quand vous détruisez un bâtiment pour reconstruire, il faut préserver certains éléments de continuité. Cela peut être un matériau ou un gabarit qu’on reprend, une forme générale, une toiture… »
La justice a finalement octroyé une bien plus grande liberté à LVMH. Et la nouvelle Samaritaine a ouvert ses portes en 2021. « Il n’y a plus aucune obligation d’intégration des nouveaux bâtiments dans leur environnement », regrette encore aujourd’hui Julien Lacaze. De ce point de vue, considère-t-il, « LVMH a fait beaucoup de mal à tout Paris ».
Dan Israel, Martine Orange, Khedidja Zerouali et Florence Loève
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/280524/des-quartiers-entiers-de-paris-se-muent-en-lvmh-land
Academic Publishing
It’s not about the money…
▻https://www.youtube.com/watch?v=ukAkG6c_N4M
#édition_scientifique #vidéo #absurdité #recherche #publication_scientifique #business #prestige #argent #coût #business
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ajouté à la métaliste sur l’édition scientifique :
►https://seenthis.net/messages/1036396
Apple détruit tout : la publicité iPad qui fait scandale
▻https://actualitte.com/article/117115/insolite/apple-detruit-tout-la-publicite-ipad-qui-fait-scandale
J’avoue avoir eu des frissons en voyant la trompette se tordre... la suite était encore pire. Mais quelle mouche les a piquée ?
Et puis vint la publicité 2024 : toujours dans la perspective de vanter les mérites toujours plus importants de son produit, Apple diffuse un spot publicitaire où une gigantesque presse va littéralement broyer dans la plus totale indifférence instruments de musiques, livres, pots de peinture, enceintes, mappemonde, borne d’arcade, sculpture, tourne-disque, jusqu’à des petites figurines en mousse représentant des émoticônes…
Le tout, évidemment, pour montrer que la tablette concentre toutes ces choses broyées en son sein. Et accompagné sur X du commentaire de Tim Cook : « Découvrez le nouvel iPad Pro : le produit le plus fin que nous ayons jamais créé, l’écran le plus avancé que nous ayons jamais produit, avec l’incroyable puissance de la puce M4. Imaginez simplement toutes les choses qu’il aidera à créer. »
“La” casse culturelle du siècle ?
Les relents 1984/George Orwell n’échapperont à personne : heureusement, aucun ouvrage ne prend feu dans cette opération sans quoi l’on aurait illico crié — légitimement — à l’autodafé. Reste qu’en visionnant ce spot, nombreuses furent les réactions et expressions de malaise : écraser de la sorte, façon casse pour véhicules, des objets culturels pour exprimer que l’appareil numérique est un concentré suprême... le message ne passse pas.
Souviens-toi 1984...
L’auteur de science-fiction, et scénariste de comics, qui verse justement dans les univers post-apocalyptique, Yuval Kordov, n’a d’ailleurs pas manqué le rapprochement sur X. « Voilà quarante ans, Apple diffusait la publicité de 1984 comme une déclaration ferme, à l’encontre d’un avenir dystopique. À présent, vous incarnez ce futur dystopique. Mes félicitations. »
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Zum Tod von Monika Döring : Die Königin des Berliner Nachtlebens
▻https://www.tagesspiegel.de/kultur/zum-tod-von-monika-doring-die-konigin-des-berliner-nachtlebens-11614556
Monika Döring a contribué au succès de plusieurs des plus grands musiciens de l’époque post-punk. Dans l’ère avant Capital-B (sur Arte, un « must ») elle était dans tous les mouvement culturels nouveaux à Berlin où involotairement naquit l’image de marque dont profite toujours la ville de Berlin. Elle n’aura pas de cérémonie officielle. Tant mieux. Un article dans le canard réac Der Tagesspiegel suffit.
3.5.2024 von Christian Schröder - Bei ihr spielten #Björk, die #Einstürzende_Neubauten und #Nick_Cave schon, als sie noch kaum einer kannte: Als Betreiberin des Loft wurde Monika Döring legendär. Nun ist sie mit 87 Jahren gestorben.
Mit ihrer hochgesprayten platinblonden Ananasfrisur, den schwarz überschminkten Augenbrauen und bunt lackierten Fingernägeln war Monika Döring eine schillernde Erscheinung im Berliner Nachtleben: halb Punkerin und halb Operndiva. Die legendäre Konzertveranstalterin, Jahrgang 1937, entstammte einer bildungsbürgerlichen Künstlerfamilie und war mit klassischer Musik aufgewachsen. Ihre Großmutter betrieb eine Musikalienhandlung, Vater und Schwester sangen an der Oper, und Tante und Onkel waren Kunstmaler.
Döring begeisterte sich früh für Freejazz, versuchte sich als Schauspielerin und gründete 1977 mit Mistreitern wie dem späteren Kabarettisten #Holge_Klotzbach das Schwarze Café an der Berliner #Kantstraße, das dort bis heute dem Existenzialismus huldigt. Es waren bewegte Zeiten in der eingemauerten Halbstadt, und immer, wo es spannend wurde, war Döring mittendrin.
Sie gehörte 1978 zu den Initiatorinnen des #Tunix-Kongresses an der Technischen Universität, der dem Kapitalismus mit den Mitteln des Faulseins trotzen wollte und als Geburtsstunde der Alternativbewegung gilt. Im Zirkuszelt des #Tempodrom s, das die ehemalige Krankenschwester #Irene_Moessinger von ihrem Erbe erworben und am #Tiergarten platziert hatte, veranstaltete sie das Festival „Monster, Mythen, Mutationen“, einen Vorläufer des Atonal-Festivals.
Mehr als für Politik interessierte sich Monika Döring aber für Musik, speziell für solche, die noch nicht in den Charts vorkam, innovativ klang und ihrer Zeit voraus war. Im #Punk erkannte sie die Fortsetzung des Freejazz mit anderen Mitteln: den Sound einer Befreiung.
Ich bin ständig auf der Jagd nach neuen Impulsen, eine Glücksjägerin aus Leidenschaft. Monika Döring
Ab 1981 holte sie Bands und Musiker wie #Blurt, #Adrian_Sherwood, #Neneh_Cherry oder #Caspar_Brötzmann zu Konzerten in die #Music_Hall an der #Steglitze r #Rheinstraße. „Dort ist man hingefahren, zum #Walther-Schreiber-Platz, mit der U-Bahn, da spielten dann drei Bands für fünf Mark. Das war natürlich auch bizarr“, erinnerte sich #Sven_Regener, später im Gespräch mit dem Tagesspiegel.
Endgültig zur Veranstalterlegende steigt Monika Döring auf, als sie 1983 das #Loft gründet, einen gerade einmal 600 Besucher fassenden Musikklub über dem ehemaligen #Metropol-Theater am #Nollendorfplatz. Dazu gehört auch die gleichnamige Konzertagentur, die sich auf #Postpunk-, Avantgarde- und Independent-Acts konzentriert.
500 Konzerte in sechs Jahren
Viele Bands und Musiker, die später große Hallen füllen, absolvieren dort ihre ersten Berliner Auftritte, darunter Björk, #Sonic_Youth, Nick Cave,€ The_Pogues und #The_Fall, aber auch frühe Hip-Hop-Größen wie #Public_Enemy oder #LL_Cool_J. Die Einstürzenden Neubauten sind zehn Mal bei von Döring veranstalteten Konzerten aufgetreten.
„Das war schon der aufregendste und beglückendste Teil meines Lebens“, bilanzierte Döring in einem Interview mit der „taz“. Sie habe ihre Begeisterung für diese „unverbrauchte Energie, gegen alle Normen“ teilen wollen, ein größtmögliches „Sharing“ zu kleinem Eintritt. 800 Bands aus 19 Ländern schleuste sie in 500 Konzerten durch den kleinen Laden.
Die internationalen Stars kamen auch deshalb gerne wieder, weil sie sich bei Döring verwöhnt fühlten. Die Aftershow-Partys im Backstage-Bereich wurden oft noch in ihrer Privatwohnung fortgesetzt. Als sie „keine Gitarren mehr hören“ konnte, übergab Döring 1988 die Geschäfte an zwei Nachfolger.
Einige Jahre hat Monika Döring danach in San Francisco verbracht und viele Winter in Goa,wo sie sich für die dortige Psy-Trance-Musik begeisterte. „Ich habe darüber nachgedacht, warum ich so alt geworden bin“, erzählte sie zu ihrem 80. Geburtstag. „Es sind die Glücksmomente. Glück durch Entdeckungen. Ich bin ständig auf der Jagd nach neuen Impulsen, eine Glücksjägerin aus Leidenschaft.“ Am Donnerstag ist Döring in Berlin gestorben. Sie wurde 87 Jahre alt.
#Berlin #histoire #mur #musique #culture #mouvement_alternatif
#Édition_scientifique : #accord national de 33 M€ annuels avec #Elsevier (#Abes, #Couperin, #MESR)
L’Abes, Couperin et le MESR annoncent l’attribution d’un marché national à l’éditeur Elsevier d’un montant annuel de 33 M€, le 30/04/2024. L’accord, négocié par Couperin et porté par l’Abes, est signé pour quatre ans…
(#paywall)
▻https://education.newstank.fr/article/view/323526/edition-scientifique-accord-national-33-annuels-elsevier-abes-cou
#France #budget #recherche #revues_scientifiques #revues_prédatrices #ESR #université #publication_scientifique
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ajouté à la une métaliste sur la #publication_scientifique :
►https://seenthis.net/messages/1036396
Signature d’un #accord global de lecture et de publication avec l’éditeur #Elsevier
L’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur (Abes) a signé un marché de portée nationale avec l’éditeur Elsevier, dans le cadre de la négociation menée par le consortium des établissements d’enseignement supérieur et de recherche Couperin (marché notifié le 30 avril 2024).
Cet accord, d’un montant annuel à hauteur de 33 millions d’euros, ouvre pour l’ensemble des établissements à mission d’enseignement supérieur et de recherche le service de publication en accès ouvert sans frais supplémentaires pour les auteurs dans la majorité des revues Elsevier hybrides ou entièrement en accès ouvert. Le marché porté par l’Abes compte 241 établissements abonnés, parmi lesquels 44 à titre gratuit, chiffre en hausse depuis la mise en place de la licence nationale. Cet accord est soutenu par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR).
L’accord est signé pour une période de 4 ans (2024-2027), sans évolution tarifaire du prix de l’abonnement en 2024, et avec une hausse limitée à 1 % les années suivantes, et comprend trois volets :
- Service de lecture, pour tous les articles publiés dans les revues de la Complete Freedom Collection (incluant quatre titres Lancet), la collection Bibliothèque Médicale Française, les 5 titres Journal of the American College of Cardiology (JACC) et, pour certaines institutions ayant pris l’option, des titres Cell Press et des titres-à-titres sélectionnés par ces mêmes institutions ;
- Service de publication en accès ouvert immédiat sans frais pour les auteurs de correspondance des membres de l’accord, dans une liste de près de 2 500 titres éligibles, dont 676 entièrement en accès ouvert. Les droits à publication sans frais supplémentaires s’élèvent à plus de 11 000 articles par an et ont été calculés pour couvrir la totalité de la publication française ;
- Service d’archivage sécurisant les droits d’accès perpétuels sur le contenu souscrit 2024-2027 sur la plateforme d’archivage national PANIST, et enrichissant la plateforme Istex avec les articles publiés jusqu’en 2023 en autorisant la fouille de textes.
Cet accord s’inscrit dans le cadre des activités menées par le consortium en faveur du développement de la science ouverte et de la maîtrise des dépenses de publication des établissements. En intégrant les frais de publication (APC) et en supprimant les factures associées, cet accord facilite, pour les établissements qui le souhaitent, l’accès à la publication en libre accès immédiat.
Le consortium Couperin a déjà négocié des accords de lecture et de publication avec d’autres éditeurs, comme EDP Sciences en 2018 et 2022 et Wiley en 2022. Afin de favoriser la « bibliodiversité », des négociations sont également en cours avec des éditeurs entièrement en accès ouvert tels que PLOS et Copernicus.
Retrouvez plus d’informations ici : ▻https://www.couperin.org/category/negociations/accords-specifiques-so
▻https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/signature-d-un-accord-global-de-lecture-et-de-publica
🦏 Procès médiatique en antisémitisme : peut-on encore défendre les Insoumis ?
▻https://www.youtube.com/watch?v=VXycYC2xqrE
Dans ce nouveau numéro de Rhinocéros, Usul et Lumi décryptent le traitement médiatique des Insoumis. Ils vont même défendre les Insoumis. Mais en ce moment c’est compliqué. Surtout s’ils parlent de la Palestine...
« Paresse intellectuelle, lâcheté, suivisme, manque de travail, mauvaise foi : comment les grands médias ont activement participé à la diabolisation du principal parti d’opposition de gauche du pays.
Un épisode intense, accrochez vous. » Usul
« On n’est pas sur CNews, mais sur #PublicSénat. L’ au service de la #criminalisation-des-oppositions : un exemple éloquent des manipulations du ’’camp de la raison’’ (du plus fort) et de de l’intériorisation médiatique du zemmourisme le plus crasse. » André Gunthert
▻https://video.twimg.com/ext_tw_video/1784838219932053504/pu/vid/avc1/480x270/TuNB1YUkt9J1IRM9.mp4?tag=12
« Parce que #RimaHassan est franco-palestinienne il faudrait forcément traduire ses tweets en arabe pour comprendre un éventuel message caché ? »
Voilà le niveau du service public : quand tu es franco-palestinienne et que tu veux que le génocide à Gaza s’arrête, tu veux forcément jeter des pierres ou poignarder des juifs selon Public Sénat.
Ils ne se cachent même plus.
▻https://twitter.com/EmbrunZola/status/1784838578956116404
Bonjour #OrianeMancini ! Je suis recruteur Cnews ; votre profil nous intéresse.
Pourquoi ne pas le traduire en anglais, tiens ? « uprising » c’est bien aussi...
Solidarność qu’on disait à l’époque où je cuisinais le T Rex !
Faut pas dire non plus ou c’est juste contre les palestinien‧nes ?
#Elisabeth_Bik, expert in scientific integrity: ‘We need to slow down scientific publishing’
The Dutch microbiologist has been voluntarily searching for duplicate, erroneous or retouched academic images for more than 10 years and warning universities and scientific journals about it.
Elisabeth Bik, 57, does the work of a detective. She spends hours reading and rereading documents, delving into pages, making notes, asking questions and solving cases. But her cases have nothing to do with murders, scams, robberies, infidelities or state secrets, but rather science. A microbiologist by profession, she has been a scientific integrity consultant since 2019 and has revealed academic errors in thousands of scientific articles. Her analyses focus on images that accompany a research paper that may have been retouched or duplicated by the authors, either by mistake or for fraudulent purposes. Bik, who speaks to EL PAÍS by video call, believes that the publication of scientific articles has become an unstoppable and accelerated wheel and that it must be slowed down to prevent a rise in falsehoods and manipulations.
Question. What led you to your interest in fraud in scientific literature?
Answer. One day I read about plagiarism, I took a sentence from an article I had written and put it in quotes in Google Scholar. The result was not only my own paper, but there were two other hits: one was in another article and the other was in a book chapter. The authors, who were from Italy, had taken two of my paragraphs and also paragraphs from other authors and built a new article by stealing a paragraph here and a paragraph there. That made me very angry, so I started searching for more examples of plagiarism. It was like a hairball, you find one thing and you start pulling and you find more.
Q. And the manipulated images?
A. By accident, I found in a PhD thesis not only plagiarized text, but also duplicated images. There were three photos and they were all the same, but one was mirrored, it was a mirror image but recognizable. I thought, I’ve seen this before. Then I switched from looking for plagiarized articles to looking for image duplication because it’s faster. Plagiarism took time, you have to put each sentence in Google Scholar and it was very slow.
Q. How many articles have you analyzed?
A. I searched 20,000 papers and found around 800 of them to contain these duplications. By now, about half of them have been corrected or retracted. I reported them in 2015, nine years ago, although I did not report them all at once. After five years, about 30% had been corrected or retracted and now it is about 50%. Many of these articles are still being corrected or retracted.
It’s not always clear whether problems in images are fraud or an honest error
Q. Do you consider this a high or low number of corrections?
A. Now it is approximately half, but the fact that before most of these articles had not been acted up was very surprising and a disturbingly low [correction] number. I was frustrated by the lack of responses from the journals. These numbers are still going up because I’m sending reminders and calling them out on Twitter: “Hey, this paper I reported in 2015, you still haven’t done anything.”
Q. What do you think the reason for this is?
A. There could be a multitude of reasons. Sometimes an editor, especially if it’s from a smaller journal, might have never had to deal with suspicions of misconduct or a correction. And they just don’t know what to do. They might contact the author, but maybe that person moved to another university or they have a very common name and they are not sure if the person is the same person who wrote the paper 10 years ago. Or the author may send a reply and say, “Oh yeah, sorry, here are some new images.” And then the editor thinks: “Well, case closed.” But they don’t really address it. They feel that the case has been closed, but they don’t report it to me, for example.
Q. What is considered a fraudulent scientific image?
A. It is not always clear if problems in images are fraudulent or an honest error. I have three categories of duplications that I look at. One is when the exact same photo has been used to represent figure one and figure three. It’s the same photo, but they are representing different experiments. That could be an honest error, somebody grabs the wrong photo. The second is whether the images overlap or are rotated or shifted or stretched. It’s a little more likely that that was done on purpose, with the intent to mislead, especially when it’s a rotated photo. That usually doesn’t happen by accident. And the third type is when within a photo you see duplicated bands or cells or tissues. That is done intentionally, the cells don’t use Photoshop.
Q. Why does someone duplicate the image of a cell with Photoshop?
A. Sometimes it is to hide a crack or a hair or some dust on the lens. But it could also be intentionally to make it look like there are more cells or fewer cells. So they copy the background over some cells, for example. You never [fully] know why it was done or if it was fraud. We may have an idea if something was done intentionally, but there could be an innocent reason behind it. For me, it’s hard to know. Some cases are very obvious that it was misconduct, but in most, you’re not quite sure.
Q. What happens next?
A. The editor needs to ask the author and the author needs to produce the original photos. I’ve seen cases where the author says there was a crack in a corner and they patched it up with some background tissues. In most cases, only the institution can do an investigation. They need to investigate the author or the research group and they need to compare the lab books to what has been published. That can obviously take a long time. That’s another reason why these papers aren’t retracted. In some cases, the institution claims to be investigating, but they don’t really want to investigate because it’s their star professor.
Q. How do you know if an article may contain these types of images?
A. I get tips from people, but I’m still working off my initial research of 20,000 articles. I found 800 papers with problems, I can follow leads. For example, I found a problem in such and such an article, I can look at other articles by the same authors and see if there is a problem associated with a particular person, moving from one lab to another, or if it is a problem in that lab where maybe there’s sloppiness or a culture of misconduct. I follow all these leads and I get a daily stream of people saying, can you look at this paper?
In some cases, the institution claims to be investigating, but they really don’t want to investigate because it is their star professor
Q. What is the process for identifying manipulated images?
A. I download the article or look at it online. I look at figures that are photos, or a bar graph or a line graph or something similar. I look for things like missing error bars or weird bars or axes numbering that doesn’t make sense, or repetitive features on a spectrum. I scan by eye, but I also use software: ImageTwin and Proofic. The first one has a lot of false positives, because a lot of photos look similar, and you have to work through them and de-click them. But it has a database of photos from other papers that are open access and compares all the photos in a particular article against that big database. It’s like a Google image search, but focused on scientific papers.
Q. On more than one occasion you have mentioned that your inquiries, especially at the beginning, were not always taken seriously.
A. In the beginning, many people did not believe what I was finding. They thought it was something only I saw. Imagine you’ve written a bunch of articles and someone comes back and says, “some of the articles you wrote five years ago contain a typo and I want that to be corrected.” You think, “Who cares?” They just didn’t pay attention. Even my collaborators didn’t believe me at first either. After we published the article where we showed that this happens, that you can find errors in one in every 25 articles, they saw that it was a real problem and took us a little more seriously. I have gained credit that I don’t make wrong accusations, but it takes time.
Q. Years later, you continue to encounter resistance and not very positive reactions from the scientific community.
A. No one likes to be criticized for the work they produce. If someone finds and points out an error in your work, you may feel annoyed, angry and defensive. They say things like, “Yes, but I wasn’t feeling well,” or “we just moved labs and made some mistakes.” They try to find excuses or claim that it was someone else’s fault. Most of them become a little defensive, but some are even aggressive and start attacking me, digging into my past, they find out where I live, who my family is. Then they lash out on Twitter or write weird articles about me, about how I’m an evil person. But there is no evidence that I was wrong. For now I have not been sued, they’re just threats. I’ve been extremely lucky, but at some point I’ll run out of luck.
Q. Has the use of manipulated images increased, decreased or stayed the same in recent years?
A. It has increased and it has also decreased. It grew from 2010 to 2018-2019 and is now declining because people simply do a better Photoshop job and they know that we can screen for these things. There are many ways to cheat that leave no trace and are becoming harder to see because the fraudsters are getting smarter. Also because of the rise in the [use] of artificial intelligence. Now we can create images that are completely unique and fairly realistic that, with my techniques and software, I cannot detect as a problem.
Q. Are you worried about artificial intelligence?
A. Very much. It’s true that it can be used to do good things, obviously, but it can also be used by the fraudsters to create fake images, fake data, fake text. I’m not completely worried about fake text; scientific data fraud worries me more than text generation. You can ask it to generate a fake set of patients, split them into two groups and do some experiment with them. It is so good that we can no longer distinguish those sets from real data sets. We’re only going to catch the really dumb fraudsters because they leave traces for us to find. There are smart fraudsters who will be very thankful for AI that can help them generate even more fake papers.
Q. Do you think part of the problem has to do with how quickly scientific publications are supposed to be produced?
A. Definitely. We focus on metrics to evaluate a scientist’s career: how many articles they have published, how many times they were cited, what was the impact factor of all these articles. These are numbers you can look at and it’s easy to rank your candidates according to these metrics. People are going to try to fake these metrics, they’re going to cite themselves a lot, or they’re going to buy a paper from a paper mill or slice their papers into little pieces and publish all of them. There are universities that have strict requirements. For example, if you want to get your PhD, you need to publish two or three papers before you can get it. That’s not completely fair, because you can be a brilliant scientist, but the experiments might not work and you may not have published any papers.
Q. How do you think scientific journals are responding to the detection and prevention of image manipulation?
A. Now they are realizing it, but I think it’s too late. They have not been very vigilant in finding these problems, especially for paper mills. It’s not just individual labs that are cheating, it’s a criminal organization that is pumping out paper after paper. And those have not been picked up by journals, they’ve been picked up by volunteers. We’ve been alerting the journals that they need to set safeguards a little higher and not let this crap go through. After they are published, it’s very obvious that it’s fake.
Journals are starting to set up safeguards like image duplication detection by screening for #ChatGPT -generated language, and in the meantime, fraudsters know we’re going to screen for these things. It’s a rat race where the fraudsters will always win, but we can make it harder for them. We need to slow down scientific publishing.
▻https://english.elpais.com/science-tech/2024-04-26/elisabeth-bik-expert-in-scientific-integrity-we-need-to-slow-down-sc
#édition_scientifique #recherche #publication #ESR #revues_scientifiques
Excessive use of words like ‘commendable’ and ‘meticulous’ suggests ChatGPT has been used in thousands of scientific studies
A London librarian has analyzed millions of articles in search of uncommon terms abused by artificial intelligence programs.
Librarian Andrew Gray has made a “very surprising” discovery. He analyzed five million scientific studies published last year and detected a sudden rise in the use of certain words, such as meticulously (up 137%), intricate (117%), commendable (83%) and meticulous (59%). The librarian from the University College London can only find one explanation for this rise: tens of thousands of researchers are using ChatGPT — or other similar Large Language Model tools with artificial intelligence — to write their studies or at least “polish” them.
There are blatant examples. A team of Chinese scientists published a study on lithium batteries on February 17. The work — published in a specialized magazine from the Elsevier publishing house — begins like this: “Certainly, here is a possible introduction for your topic:Lithium-metal batteries are promising candidates for….” The authors apparently asked ChatGPT for an introduction and accidentally copied it as is. A separate article in a different Elsevier journal, published by Israeli researchers on March 8, includes the text: “In summary, the management of bilateral iatrogenic I’m very sorry, but I don’t have access to real-time information or patient-specific data, as I am an AI language model.” And, a couple of months ago, three Chinese scientists published a crazy drawing of a rat with a kind of giant penis, an image generated with artificial intelligence for a study on sperm precursor cells.
Andrew Gray estimates that at least 60,000 scientific studies (more than 1% of those analyzed in 2023) were written with the help of ChatGPT — a tool launched at the end of 2022 — or similar. “I think extreme cases of someone writing an entire study with ChatGPT are rare,” says Gray, a 41-year-old Scottish librarian. In his opinion, in most cases artificial intelligence is used appropriately to “polish” the text — identify typos or facilitate translation into English — but there is a large gray area, in which some scientists take the assistance of ChatGPT even further, without verifying the results. “Right now it is impossible to know how big this gray area is, because scientific journals do not require authors to declare the use of ChatGPT, there is very little transparency,” he laments.
Artificial intelligence language models use certain words disproportionately, as demonstrated by James Zou’s team at Stanford University. These tend to be terms with positive connotations, such as commendable, meticulous, intricate, innovative and versatile. Zou and his colleagues warned in March that the reviewers of scientific studies themselves are using these programs to write their evaluations, prior to the publication of the works. The Stanford group analyzed peer reviews of studies presented at two international artificial intelligence conferences and found that the probability of the word meticulous appearing had increased by 35-fold.
Zou’s team, on the other hand, did not detect significant traces of ChatGPT in the corrections made in the prestigious journals of the Nature group. The use of ChatGPT was associated with lower quality peer reviews. “I find it really worrying,” explains Gray. “If we know that using these tools to write reviews produces lower quality results, we must reflect on how they are being used to write studies and what that implies,” says the librarian at University College London. A year after the launch of ChatGPT, one in three scientists acknowledged that they used the tool to write their studies, according to a survey in the journal Nature.
Gray’s analysis shows that the word “intricate” appeared in 109,000 studies in 2023, more than double the average of 50,000 in previous years. The term “meticulously” went from appearing in about 12,300 studies in 2022 to more than 28,000 in 2023. While instances of “commendable“ rose from 6,500 to almost 12,000. The researcher jokes that his colleagues have congratulated him on the meticulousness of his report, still a draft pending publication in a specialized journal.
Very few studies report if they have used artificial intelligence. Gray warns of the danger of “a vicious circle,” in which subsequent versions of ChatGPT are trained with scientific articles written by the old versions, giving rise to increasingly commendable, intricate, meticulous and, above all, insubstantial studies.
Documentation professor Ángel María Delgado Vázquez highlights that the new analysis is focused on English-language studies. “Researchers who do not speak native English are using ChatGPT a lot, as an aid to writing and to improve the English language,” says Delgado Vázquez, a researcher from the Pablo de Olavide University, in Seville, Spain. “In my environment, people are using ChatGPT mainly for a first translation, or even to keep that translation directly,” he says. The Spanish professor says he would like to see an analysis on the origin of the authors who use the unusual terms.
Another one of AI’s favorite words is “delve.” Researcher Jeremy Nguyen, from the Swinburne University of Technology (Australia), has calculated that “delve” appears in more than 0.5% of medical studies, where before ChatGPT it was less than 0.04 %. Thousands of researchers are suddenly delving.
Librarian Andrew Gray warns there is a risk of broader society becoming infected with this meticulously artificial new language. Nguyen himself admitted on the social network X that it happens to him: “I actually find myself using “delve” lately in my own language—probably because I spend so much time talking to GPT.” On April 8, the official ChatGPT account on X chimed in: “I just love delving what can I say?”
▻https://english.elpais.com/science-tech/2024-04-25/excessive-use-of-words-like-commendable-and-meticulous-suggest-chatg
Interview de Nicolas Chevassus-au-Louis sur son livre « Malscience - De la fraude dans les labos » (2016). La fraude est notamment liée à certains aspects de la recherche (publish or perish...)
▻https://yewtu.be/watch?v=92rRRDRXz08
#sciencesdures #sciences #publishorperish
Arrêter les abonnements aux revues scientifiques prédatrices...
University of Lorraine (France), cutting ‘big deals’ with large commercial publishers & reinvesting the money saved in various open science / open access initiatives
▻https://mastodon.social/@rmounce/112336634935584026
#édition_scientifique #revues_prédatrices #abonnement #arrêt #ESR #recherche #universités #facs #coût #budget #université_de_Lorraine #Elsevier #Wiley #Springer
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ajouté à la métaliste sur la #publication_scientifique :
►https://seenthis.net/messages/1036396
A better way to analyze your Big Deal.
The #Unsub dashboard helps you reevaluate your deal’s value, and understand your cancellation options.
Les marabouts de la mobilité II
▻http://carfree.fr/index.php/2024/03/29/les-marabouts-de-la-mobilite-ii
Les marabouts ont du talent ! Non contents de réaliser des désenvoutements, de guérir l’impuissance sexuelle ou de faire revenir l’être aimé, les marabouts proposent leurs multiples services pour améliorer la Lire la suite...
#Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Marche_à_pied #Transports_publics #Vélo #2000 #humour #mobilité #permis_de_conduire #publicité #urbain
Les raisons du déclin de la recherche en France
Dépassée par ses concurrents en termes de #productivité_scientifique, la France voit son modèle miné de l’intérieur, dessinant une trajectoire qui l’éloigne toujours plus de son rang historique.
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►https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/09/28/recherche-les-raisons-du-declin-francais_6096227_1650684.html
Non seulement l’Australie n’achètera pas de sous-marins à la France, mais en plus, ses chercheurs sont sur le point de passer devant les nôtres en termes de productivité. C’est ce qui ressort des premières données provisoires sur l’année 2020, communiquées par l’Observatoire des sciences et techniques (OST) au Monde, portant sur le volume des publications scientifiques nationales.
En 2017, l’Italie était passée devant la France, qui se retrouve désormais à la limite d’être exclue du top 10 par le Canada, l’Espagne et l’Australie, alors qu’elle en était sixième en 2009. « Décrochage rapide depuis quinze ans », écrivaient, pour qualifier la situation française, les auteurs d’un des rapports destinés à nourrir la loi de programmation pour la recherche (LPR), votée fin 2020. Celle-ci était censée stopper l’érosion mais elle a surtout réveillé les contestations d’une communauté scientifique doutant de l’intérêt des réformes structurelles, qui depuis 2005 accompagnent ce décrochage. Même si corrélation n’est pas causalité.
Et derrière le flétrissement du prestige français, en termes de #publications, de #moyens_financiers, de #salaires, des #fractures apparaissent au sein même de la communauté scientifique nationale, entre laboratoires riches et pauvres, vedettes et secondes lignes, titulaires et précaires… signant la fin de l’exception du #modèle_français dans le paysage mondial.
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►https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/09/28/recherche-les-raisons-du-declin-francais_6096227_1650684.html
#it_has_begun #it_is_the_end #recherche #université #France #déclin #ESR #précarité #précarisation
Comment Opendatasoft est devenue l’acteur incontournable de l’ouverture des données publiques
▻https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/03/05/comment-opendatasoft-est-devenue-l-acteur-incontournable-de-l-ouverture-des-
Malgré un budget doublé cette année, passant d’un à deux millions d’euros, la plate-forme étatique data.gouv.fr a cumulé un retard important face à l’offre privée d’Opendatasoft. « Pendant longtemps, data.gouv.fr s’est positionnée uniquement comme catalogue central de données françaises », analyse Samuel Goëta, maître de conférences à Sciences Po Aix et cofondateur de Datactivist, un cabinet de conseil spécialisé dans l’open data et auteur de l’ouvrage Les Données de la démocratie (2024, C & F Editions).
« Il n’y a sûrement pas eu les mêmes investissements sur data.gouv.fr que ce qu’Opendatasoft a pu faire sur ses outils », soutient Christian Quest, spécialiste des données, présent à Etalab de 2014 à 2019 et revenu en tant que consultant en 2023. « Porté par deux personnes pendant les premières années (…), data.gouv.fr était très bien fichu mais ça avait un côté plus artisanal », se rappelle-t-il.
En 2012, Etalab avait même décerné un prix à Opendatasoft. « Au fond, ils s’étaient dit : “en fait c’est ça qu’il faudrait qu’on arrive à faire”… mais avec beaucoup moins d’investissements », ironise Christian Quest. Jean-Marc Lazard préfère mettre en avant la « complémentarité » de sa solution avec celle de l’Etat.
L’alternative publique compte toutefois plusieurs utilisateurs exclusifs : le ministère de l’intérieur et des outre-mer, celui de la justice, mais aussi des communautés d’agglomération comme le Grand Annecy ou des communes comme Bar-le-Duc.
L’offre de la Dinum s’est récemment diversifiée en proposant des portails thématiques avec les sites transports.data.gouv.fr, adresse.data.gouv.fr et, plus récemment, meteo.data.gouv.fr. Dans les prochains mois paraîtra ecologie.data.gouv.fr. Dans la feuille de route 2024 de la plate-forme publique, de nombreuses évolutions prévues rappellent d’ailleurs les fonctionnalités d’Opendatasoft.
Ces améliorations sont suivies de près par les administrations. Le ministère de la culture se dit prêt à faire évoluer ses choix techniques « si le rapport coût/efficience du service rendu s’avérait favorable ». La publication directe grâce aux outils de data.gouv.fr permettrait de réaliser des économies importantes pour les administrations, précise la Dinum. D’autant plus que ses équipes doivent « moissonner » quotidiennement les données des portails externes pour les centraliser sur data.gouv.fr – une opération coûteuse et complexe.
Et n’oublions pas que le libre n’est pas forcément gratuit. La lberté a un prix.
Le choix de l’open source intégral reste rare, souvent le fruit de volontés individuelles, d’agents ou d’élus. Il concerne surtout des régions ou des métropoles, comme celle du Grand Lyon. Aidée par l’arrivée d’un « doctorant mouton à cinq pattes », l’équipe technique de l’agglomération est devenue l’un des précurseurs dans la mutualisation d’une solution open source, aujourd’hui utilisée par la Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Si celle-ci est maintenue par un éditeur, Neogeo, l’ouverture du code garantit une indépendance : « L’avantage c’est que cette solution n’est pas une boîte noire (…) et si Neogeo fait faillite on peut récupérer toutes les sources, toute l’infrastructure logicielle », souligne Emmanuel Gastaud, responsables des données métropolitaines.
Le Grand Lyon débourse 100 000 euros par an pour l’hébergement, la supervision et la maintenance. Il compte aussi sur le travail de 4 ou 5 équivalents temps plein. Un investissement apprécié localement – le portail abrite les données d’une vingtaine de communes du territoire – mais très éloigné des budgets « open data » de nombreuses administrations. Pour celles qui en ont un.
Le livre de Samuel Goëta explique les raisons, problèmes et solutions de l’open data en France.
▻https://cfeditions.com/donnees-ouvertes
Honte à vous
▻http://carfree.fr/index.php/2024/02/20/honte-a-vous
La #sécurité_routière d’Irlande du Nord (DOE) a lancé une publicité si brutale qu’elle a été interdite de diffusion à la télévision avant 21 heures. Ressemblant davantage à un film Lire la suite...
#Fin_de_l'automobile #Insécurité_routière #accident #communication #enfants #irlande #mort #publicité #vidéo #vitesse
En 2019, Londres a interdit la publicité pour la malbouffe dans les transports
▻https://mastodon.social/@LoboTom/111930418733128490
Thomas Bourgenot sur Mastodon :
En 2019, Londres a interdit la publicité pour la malbouffe dans les transports.
Une étude montre que la consommation de malbouffe a depuis décru.
La pub, ça marche.
Corollaire, son interdiction aussi.
La pub, ça rapporte.
Mais la pub, ça coûte aussi cher à la société.
(bref, interdisons la pub pour les produits polluants et/ou mauvais pour la santé, comme on a fait pour le tabac)
TfL junk food ad ban has helped Londoners shop more healthily – study | Health | The Guardian
▻https://www.theguardian.com/society/2022/feb/17/tfl-junk-food-ad-ban-has-helped-londoners-shop-more-healthily-study
Researchers estimate a 1,000 calorie decrease in unhealthy purchases associated with the policy
#Université, service public ou secteur productif ?
L’#annonce d’une “vraie #révolution de l’Enseignement Supérieur et la Recherche” traduit le passage, organisé par un bloc hégémonique, d’un service public reposant sur des #carrières, des #programmes et des diplômes à l’imposition autoritaire d’un #modèle_productif, au détriment de la #profession.
L’annonce d’une « #vraie_révolution » de l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) par Emmanuel Macron le 7 décembre, a pour objet, annonce-t-il, d’« ouvrir l’acte 2 de l’#autonomie et d’aller vers la #vraie_autonomie avec des vrais contrats pluriannuels où on a une #gouvernance qui est réformée » sans recours à la loi, avec un agenda sur dix-huit mois et sans modifications de la trajectoire budgétaire. Le président sera accompagné par un #Conseil_présidentiel_de_la_science, composé de scientifiques ayant tous les gages de reconnaissance, mais sans avoir de lien aux instances professionnelles élues des personnels concernés. Ce Conseil pilotera la mise en œuvre de cette « révolution », à savoir transformer les universités, en s’appuyant sur celles composant un bloc d’#excellence, et réduire le #CNRS en une #agence_de_moyen. Les composantes de cette grande transformation déjà engagée sont connues. Elle se fera sans, voire contre, la profession qui était auparavant centrale. Notre objet ici n’est ni de la commenter, ni d’en reprendre l’historique (Voir Charle 2021).
Nous en proposons un éclairage mésoéconomique que ne perçoit ni la perspective macroéconomique qui pense à partir des agrégats, des valeurs d’ensemble ni l’analyse microéconomique qui part de l’agent et de son action individuelle. Penser en termes de mésoéconomie permet de qualifier d’autres logiques, d’autres organisations, et notamment de voir comment les dynamiques d’ensemble affectent sans déterminisme ce qui s’organise à l’échelle méso, et comment les actions d’acteurs structurent, elles aussi, les dynamiques méso.
La transformation de la régulation administrée du #système_éducatif, dont nombre de règles perdurent, et l’émergence d’une #régulation_néolibérale de l’ESR, qui érode ces règles, procède par trois canaux : transformation du #travail et des modalités de construction des #carrières ; mise en #concurrence des établissements ; projection dans l’avenir du bloc hégémonique (i.e. les nouveaux managers). L’action de ces trois canaux forment une configuration nouvelle pour l’ESR qui devient un secteur de production, remodelant le système éducatif hier porté par l’État social. Il s’agissait de reproduire la population qualifiée sous l’égide de l’État. Aujourd’hui, nous sommes dans une nouvelle phase du #capitalisme, et cette reproduction est arrimée à l’accumulation du capital dans la perspective de #rentabilisation des #connaissances et de contrôle des professionnels qui l’assurent.
Le couplage de l’évolution du système d’ESR avec la dynamique de l’#accumulation, constitue une nouvelle articulation avec le régime macro. Cela engendre toutefois des #contradictions majeures qui forment les conditions d’une #dégradation rapide de l’ESR.
Co-construction historique du système éducatif français par les enseignants et l’État
Depuis la Révolution française, le système éducatif français s’est déployé sur la base d’une régulation administrée, endogène, co-construite par le corps enseignant et l’État ; la profession en assumant de fait la charge déléguée par l’État (Musselin, 2022). Historiquement, elle a permis la croissance des niveaux d’éducation successifs par de la dépense publique (Michel, 2002). L’allongement historique de la scolarité (fig.1) a permis de façonner la force de travail, facteur décisif des gains de productivité au cœur de la croissance industrielle passée. L’éducation, et progressivement l’ESR, jouent un rôle structurant dans la reproduction de la force de travail et plus largement de la reproduction de la société - stratifications sociales incluses.
À la fin des années 1960, l’expansion du secondaire se poursuit dans un contexte où la détention de diplômes devient un avantage pour s’insérer dans l’emploi. D’abord pour la bourgeoisie. La massification du supérieur intervient après les années 1980. C’est un phénomène décisif, visible dès les années 1970. Rapidement cela va télescoper une période d’austérité budgétaire. Au cours des années 2000, le pilotage de l’université, basé jusque-là sur l’ensemble du système éducatif et piloté par la profession (pour une version détaillée), s’est effacé au profit d’un pilotage pour et par la recherche, en lien étroit avec le régime d’accumulation financiarisé dans les pays de l’OCDE. Dans ce cadre, l’activité économique est orientée par l’extraction de la valeur financière, c’est à dire principalement par les marchés de capitaux et non par l’activité productive (Voir notamment Clévenot 2008).
L’ESR : formation d’un secteur productif orienté par la recherche
La #massification du supérieur rencontre rapidement plusieurs obstacles. Les effectifs étudiants progressent plus vite que ceux des encadrants (Piketty met à jour un graphique révélateur), ce qui entrave la qualité de la formation. La baisse du #taux_d’encadrement déclenche une phase de diminution de la dépense moyenne, car dans l’ESR le travail est un quasi-coût fixe ; avant que ce ne soit pour cette raison les statuts et donc la rémunération du travail qui soient visés. Ceci alors que pourtant il y a une corrélation étroite entre taux d’encadrement et #qualité_de_l’emploi. L’INSEE montre ainsi que le diplôme est un facteur d’amélioration de la productivité, alors que la productivité plonge en France (voir Aussilloux et al. (2020) et Guadalupe et al. 2022).
Par ailleurs, la massification entraine une demande de différenciation de la part les classes dominantes qui perçoivent le #diplôme comme un des instruments de la reproduction stratifiée de la population. C’est ainsi qu’elles se détournent largement des filières et des établissements massifiés, qui n’assurent plus la fonction de « distinction » (voir le cas exemplaire des effectifs des #écoles_de_commerce et #grandes_écoles).
Dans le même temps la dynamique de l’accumulation suppose une population formée par l’ESR (i.e. un niveau de diplomation croissant). Cela se traduit par l’insistance des entreprises à définir elles-mêmes les formations supérieures (i.e. à demander des salariés immédiatement aptes à une activité productive, spécialisés). En effet la connaissance, incorporée par les travailleurs, est devenue un actif stratégique majeur pour les entreprises.
C’est là qu’apparaît une rupture dans l’ESR. Cette rupture est celle de la remise en cause d’un #service_public dont l’organisation est administrée, et dont le pouvoir sur les carrières des personnels, sur la définition des programmes et des diplômes, sur la direction des établissements etc. s’estompe, au profit d’une organisation qui revêt des formes d’un #secteur_productif.
Depuis la #LRU (2007) puis la #LPR (2020) et la vague qui s’annonce, on peut identifier plusieurs lignes de #transformation, la #mise_en_concurrence conduisant à une adaptation des personnels et des établissements. Au premier titre se trouvent les instruments de #pilotage par la #performance et l’#évaluation. À cela s’ajoute la concurrence entre établissements pour l’#accès_aux_financements (type #Idex, #PIA etc.), aux meilleures candidatures étudiantes, aux #labels et la concurrence entre les personnels, pour l’accès aux #dotations (cf. agences de programmes, type #ANR, #ERC) et l’accès aux des postes de titulaires. Enfin le pouvoir accru des hiérarchies, s’exerce aux dépens de la #collégialité.
La généralisation de l’évaluation et de la #sélection permanente s’opère au moyen d’#indicateurs permettant de classer. Gingras évoque une #Fièvre_de_l’évaluation, qui devient une référence définissant des #standards_de_qualité, utilisés pour distribuer des ressources réduites. Il y a là un instrument de #discipline agissant sur les #conduites_individuelles (voir Clémentine Gozlan). L’important mouvement de #fusion des universités est ainsi lié à la recherche d’un registre de performance déconnecté de l’activité courante de formation (être université de rang mondial ou d’université de recherche), cela condensé sous la menace du #classement_de_Shanghai, pourtant créé dans un tout autre but.
La remise en question du caractère national des diplômes, revenant sur les compromis forgés dans le temps long entre les professions et l’État (Kouamé et al. 2023), quant à elle, assoit la mise en concurrence des établissements qui dépossède en retour la profession au profit des directions d’établissement.
La dynamique de #mise_en_concurrence par les instruments transforme les carrières et la relation d’#emploi, qui reposaient sur une norme commune, administrée par des instances élues, non sans conflit. Cela fonctionne par des instruments, au sens de Lascoumes et Legalès, mais aussi parce que les acteurs les utilisent. Le discours du 7 décembre est éloquent à propos de la transformation des #statuts pour assurer le #pilotage_stratégique non par la profession mais par des directions d’établissements :
"Et moi, je souhaite que les universités qui y sont prêtes et qui le veulent fassent des propositions les plus audacieuses et permettent de gérer la #ressource_humaine (…) la ministre m’a interdit de prononcer le mot statut. (…) Donc je n’ai pas dit qu’on allait réformer les statuts (…) moi, je vous invite très sincèrement, vous êtes beaucoup plus intelligents que moi, tous dans cette salle, à les changer vous-mêmes."
La démarche est caractéristique du #new_management_public : une norme centrale formulée sur le registre non discutable d’une prétérition qui renvoie aux personnes concernées, celles-là même qui la refuse, l’injonction de s’amputer (Bechtold-Rognon & Lamarche, 2011).
Une des clés est le transfert de gestion des personnels aux établissements alors autonomes : les carrières, mais aussi la #gouvernance, échappent progressivement aux instances professionnelles élues. Il y a un processus de mise aux normes du travail de recherche, chercheurs/chercheuses constituant une main d’œuvre qui est atypique en termes de formation, de types de production fortement marqués par l’incertitude, de difficulté à en évaluer la productivité en particulier à court terme. Ce processus est un marqueur de la transformation qui opère, à savoir, un processus de transformation en un secteur. La #pénurie de moyen public est un puissant levier pour que les directions d’établissement acceptent les #règles_dérogatoires (cf. nouveaux contrats de non titulaires ainsi que les rapports qui ont proposé de spécialiser voire de moduler des services).
On a pu observer depuis la LRU et de façon active depuis la LPR, à la #destruction régulière du #compromis_social noué entre l’État social et le monde enseignant. La perte spectaculaire de #pouvoir_d’achat des universitaires, qui remonte plus loin historiquement, en est l’un des signaux de fond. Il sera progressivement articulé avec l’éclatement de la relation d’emploi (diminution de la part de l’emploi sous statut, #dévalorisation_du_travail etc.).
Arrimer l’ESR au #régime_d’accumulation, une visée utilitariste
L’État est un acteur essentiel dans l’émergence de la production de connaissance, hier comme commun, désormais comme résultat, ou produit, d’un secteur productif. En dérégulant l’ESR, le principal appareil de cette production, l’État délaisse la priorité accordée à la montée de la qualification de la population active, au profit d’un #pilotage_par_la_recherche. Ce faisant, il radicalise des dualités anciennes entre système éducatif pour l’élite et pour la masse, entre recherche utile à l’industrie et recherche vue comme activité intellectuelle (cf. la place des SHS), etc.
La croissance des effectifs étudiants sur une période assez longue, s’est faite à moyens constants avec des effectifs titulaires qui ne permettent pas de maintenir la qualité du travail de formation (cf. figure 2). L’existence de gisements de productivité supposés, à savoir d’une partie de temps de travail des enseignants-chercheurs inutilisé, a conduit à une pénurie de poste et à une recomposition de l’emploi : alourdissement des tâches des personnels statutaires pour un #temps_de_travail identique et développement de l’#emploi_hors_statut. Carpentier & Picard ont récemment montré, qu’en France comme ailleurs, le recours au #précariat s’est généralisé, participant par ce fait même à l’effritement du #corps_professionnel qui n’a plus été à même d’assurer ni sa reproduction ni ses missions de formation.
C’est le résultat de l’évolution longue. L’#enseignement est la part délaissée, et les étudiants et étudiantes ne sont plus au cœur des #politiques_universitaires : ni par la #dotation accordée par étudiant, ni pour ce qui structure la carrière des universitaires (rythmée par des enjeux de recherche), et encore moins pour les dotations complémentaires (associées à une excellence en recherche). Ce mouvement se met toutefois en œuvre en dehors de la formation des élites qui passent en France majoritairement par les grandes écoles (Charle et Soulié, 2015). Dès lors que les étudiants cessaient d’être le principe organisateur de l’ESR dans les universités, la #recherche pouvait s’y substituer. Cela intervient avec une nouvelle convention de qualité de la recherche. La mise en œuvre de ce principe concurrentiel, initialement limité au financement sur projets, a été élargie à la régulation des carrières.
La connaissance, et de façon concrète le niveau de diplôme des salariés, est devenu une clé de la compétitivité, voire, pour les gouvernements, de la perspective de croissance. Alors que le travail de recherche tend à devenir une compétence générale du travail qualifié, son rôle croissant dans le régime d’accumulation pousse à la transformation du rapport social de travail de l’ESR.
C’est à partir du système d’#innovation, en ce que la recherche permet de produire des actifs de production, que l’appariement entre recherche et profit participe d’une dynamique nouvelle du régime d’accumulation.
Cette dynamique est pilotée par l’évolution jointe du #capitalisme_financiarisé (primauté du profit actionnarial sur le profit industriel) et du capitalisme intensif en connaissance. Les profits futurs des entreprises, incertains, sont liés d’une part aux investissements présents, dont le coût élevé repose sur la financiarisation tout en l’accélérant, et d’autre part au travail de recherche, dont le contrôle échappe au régime historique de croissance de la productivité. La diffusion des compétences du travail de recherche, avec la montée des qualifications des travailleurs, et l’accumulation de connaissances sur lequel il repose, deviennent primordiaux, faisant surgir la transformation du contenu du travail par l’élévation de sa qualité dans une division du travail qui vise pourtant à l’économiser. Cela engendre une forte tension sur la production des savoirs et les systèmes de transmission du savoir qui les traduisent en connaissances et compétences.
Le travail de recherche devenant une compétence stratégique du travail dans tous les secteurs d’activité, les questions posées au secteur de recherche en termes de mesure de l’#efficacité deviennent des questions générales. L’enjeu en est l’adoption d’une norme d’évaluation que les marchés soient capables de faire circuler parmi les secteurs et les activités consommatrices de connaissances.
Un régime face à ses contradictions
Cette transformation de la recherche en un secteur, arrimé au régime d’accumulation, suppose un nouveau compromis institutionnalisé. Mais, menée par une politique néolibérale, elle se heurte à plusieurs contradictions majeures qui détruisent les conditions de sa stabilisation sans que les principes d’une régulation propre ne parviennent à émerger.
Quand la normalisation du travail de recherche dévalorise l’activité et les personnels
Durant la longue période de régulation administrée, le travail de recherche a associé le principe de #liberté_académique à l’emploi à statut. L’accomplissement de ce travail a été considéré comme incompatible avec une prise en charge par le marché, ce dernier n’étant pas estimé en capacité de former un signal prix sur les services attachés à ce type de travail. Ainsi, la production de connaissance est un travail entre pairs, rattachés à des collectifs productifs. Son caractère incertain, la possibilité de l’erreur sont inscrits dans le statut ainsi que la définition de la mission (produire des connaissances pour la société, même si son accaparement privé par la bourgeoisie est structurel). La qualité de l’emploi, notamment via les statuts, a été la clé de la #régulation_professionnelle. Avec la #mise_en_concurrence_généralisée (entre établissements, entre laboratoires, entre Universités et grandes écoles, entre les personnels), le compromis productif entre les individus et les collectifs de travail est rompu, car la concurrence fait émerger la figure du #chercheur_entrepreneur, concerné par la #rentabilisation des résultats de sa recherche, via la #valorisation sous forme de #propriété_intellectuelle, voire la création de #start-up devenu objectifs de nombre d’université et du CNRS.
La réponse publique à la #dévalorisation_salariale évoquée plus haut, passe par une construction différenciée de la #rémunération, qui rompt le compromis incarné par les emplois à statut. Le gel des rémunérations s’accompagne d’une individualisation croissante des salaires, l’accès aux ressources étant largement subordonné à l’adhésion aux dispositifs de mise en concurrence. La grille des rémunérations statutaires perd ainsi progressivement tout pouvoir organisationnel du travail. Le rétrécissement de la possibilité de travailler hors financements sur projet est indissociable du recours à du #travail_précaire. La profession a été dépossédée de sa capacité à défendre son statut et l’évolution des rémunérations, elle est inopérante à faire face à son dépècement par le bloc minoritaire.
La contradiction intervient avec les dispositifs de concurrence qui tirent les instruments de la régulation professionnelle vers une mise aux normes marchandes pour une partie de la communauté par une autre. Ce mouvement est rendu possible par le décrochage de la rémunération du travail : le niveau de rémunération d’entrée dans la carrière pour les maîtres de conférences est ainsi passé de 2,4 SMIC dans les années 1980 à 1,24 aujourd’hui.
Là où le statut exprimait l’impossibilité d’attacher une valeur au travail de recherche hors reconnaissance collective, il tend à devenir un travail individualisable dont le prix sélectionne les usages et les contenus. Cette transformation du travail affecte durablement ce que produit l’université.
Produire de l’innovation et non de la connaissance comme communs
Durant la période administrée, c’est sous l’égide de la profession que la recherche était conduite. Définissant la valeur de la connaissance, l’action collective des personnels, ratifiée par l’action publique, pose le caractère non rival de l’activité. La possibilité pour un résultat de recherche d’être utilisé par d’autres sans coût de production supplémentaire était un gage d’efficacité. Les passerelles entre recherche et innovation étaient nombreuses, accordant des droits d’exploitation, notamment à l’industrie. Dans ce cadre, le lien recherche-profit ou recherche-utilité économique, sans être ignoré, ne primait pas. Ainsi, la communauté professionnelle et les conditions de sa mise au travail correspondait à la nature de ce qui était alors produit, à savoir les connaissances comme commun. Le financement public de la recherche concordait alors avec la nature non rivale et l’incertitude radicale de (l’utilité de) ce qui est produit.
La connaissance étant devenue un actif stratégique, sa valorisation par le marché s’est imposée comme instrument d’orientation de la recherche. Finalement dans un régime d’apparence libérale, la conduite politique est forte, c’est d’ailleurs propre d’un régime néolibéral tel que décrit notamment par Amable & Palombarini (2018). Les #appels_à_projet sélectionnent les recherches susceptibles de #valorisation_économique. Là où la #publication fait circuler les connaissances et valide le caractère non rival du produit, les classements des publications ont pour objet de trier les résultats. La priorité donnée à la protection du résultat par la propriété intellectuelle achève le processus de signalement de la bonne recherche, rompant son caractère non rival. La #rivalité exacerbe l’effectivité de l’exclusion par les prix, dont le niveau est en rapport avec les profits anticipés.
Dans ce contexte, le positionnement des entreprises au plus près des chercheurs publics conduit à une adaptation de l’appareil de production de l’ESR, en créant des lieux (#incubateurs) qui établissent et affinent l’appariement recherche / entreprise et la #transférabilité à la #valorisation_marchande. La hiérarchisation des domaines de recherche, des communautés entre elles et en leur sein est alors inévitable. Dans ce processus, le #financement_public, qui continue d’endosser les coûts irrécouvrables de l’incertitude, opère comme un instrument de sélection et d’orientation qui autorise la mise sous contrôle de la sphère publique. L’ESR est ainsi mobilisée par l’accumulation, en voyant son autonomie (sa capacité à se réguler, à orienter les recherches) se réduire. L’incitation à la propriété intellectuelle sur les résultats de la recherche à des fins de mise en marché est un dispositif qui assure cet arrimage à l’accumulation.
Le caractère appropriable de la recherche, devenant essentiel pour la légitimation de l’activité, internalise une forme de consentement de la communauté à la perte du contrôle des connaissances scientifiques, forme de garantie de sa circulation. Cette rupture de la non-rivalité constitue un coût collectif pour la société que les communautés scientifiques ne parviennent pas à rendre visible. De la même manière, le partage des connaissances comme principe d’efficacité par les externalités positives qu’il génère n’est pas perçu comme un principe alternatif d’efficacité. Chemin faisant, une recherche à caractère universel, régulée par des communautés, disparait au profit d’un appareil sous doté, orienté vers une utilité de court terme, relayé par la puissance publique elle-même.
Un bloc hégémonique réduit, contre la collégialité universitaire
En tant que mode de gouvernance, la collégialité universitaire a garanti la participation, et de fait la mobilisation des personnels, car ce n’est pas la stimulation des rémunérations qui a produit l’#engagement. Les collectifs de travail s’étaient dotés d’objectifs communs et s’étaient accordés sur la #transmission_des_savoirs et les critères de la #validation_scientifique. La #collégialité_universitaire en lien à la définition des savoirs légitimes a été la clé de la gouvernance publique. Il est indispensable de rappeler la continuité régulatrice entre liberté académique et organisation professionnelle qui rend possible le travail de recherche et en même temps le contrôle des usages de ses produits.
Alors que l’université doit faire face à une masse d’étudiants, elle est évaluée et ses dotations sont accordées sur la base d’une activité de recherche, ce qui produit une contradiction majeure qui affecte les universités, mais pas toutes. Il s’effectue un processus de #différenciation_territoriale, avec une masse d’établissements en souffrance et un petit nombre qui a été retenu pour former l’élite. Les travaux de géographes sur les #inégalités_territoriales montrent la très forte concentration sur quelques pôles laissant des déserts en matière de recherche. Ainsi se renforce une dualité entre des universités portées vers des stratégies d’#élite et d’autres conduites à accepter une #secondarisation_du_supérieur. Une forme de hiatus entre les besoins technologiques et scientifiques massifs et le #décrochage_éducatif commence à être diagnostiquée.
La sectorisation de l’ESR, et le pouvoir pris par un bloc hégémonique réduit auquel participent certaines universités dans l’espoir de ne pas être reléguées, ont procédé par l’appropriation de prérogatives de plus en plus larges sur les carrières, sur la valorisation de la recherche et la propriété intellectuelle, de ce qui était un commun de la recherche. En cela, les dispositifs d’excellence ont joué un rôle marquant d’affectation de moyens par une partie étroite de la profession. De cette manière, ce bloc capte des prébendes, assoit son pouvoir par la formation des normes concurrentielles qu’il contrôle et développe un rôle asymétrique sur les carrières par son rôle dominant dans l’affectation de reconnaissance professionnelle individualisée, en contournant les instances professionnelles. Il y a là création de nouveaux périmètres par la norme, et la profession dans son ensemble n’a plus grande prise, elle est mise à distance des critères qui servent à son nouveau fonctionnement et à la mesure de la performance.
Les dispositifs mis en place au nom de l’#excellence_scientifique sont des instruments pour ceux qui peuvent s’en emparer et définissant les critères de sélection selon leur représentation, exercent une domination concurrentielle en sélectionnant les élites futures. Il est alors essentiel d’intégrer les Clubs qui en seront issus. Il y a là une #sociologie_des_élites à préciser sur la construction d’#UDICE, club des 10 universités dites d’excellence. L’évaluation de la performance détermine gagnants et perdants, via des labels, qui couronnent des processus de sélection, et assoit le pouvoir oligopolistique et les élites qui l’ont porté, souvent contre la masse de la profession (Musselin, 2017).
Le jeu des acteurs dominants, en lien étroit avec le pouvoir politique qui les reconnait et les renforce dans cette position, au moyen d’instruments de #rationalisation de l’allocation de moyens pénuriques permet de définir un nouvel espace pour ceux-ci, ségrégué du reste de l’ESR, démarche qui est justifié par son arrimage au régime d’accumulation. Ce processus s’achève avec une forme de séparatisme du nouveau bloc hégémonique composé par ces managers de l’ESR, composante minoritaire qui correspond d’une certaine mesure au bloc bourgeois. Celles- et ceux-là même qui applaudissent le discours présidentiel annonçant la révolution dont un petit fragment tirera du feu peu de marrons, mais qui seront sans doute pour eux très lucratifs. Toutefois le scénario ainsi décrit dans sa tendance contradictoire pour ne pas dire délétère ne doit pas faire oublier que les communautés scientifiques perdurent, même si elles souffrent. La trajectoire choisie de sectorisation déstabilise l’ESR sans ouvrir d’espace pour un compromis ni avec les personnels ni pour la formation. En l’état, les conditions d’émergence d’un nouveau régime pour l’ESR, reliant son fonctionnement et sa visée pour la société ne sont pas réunies, en particulier parce que la #rupture se fait contre la profession et que c’est pourtant elle qui reste au cœur de la production.
►https://laviedesidees.fr/Universite-service-public-ou-secteur-productif
#ESR #facs #souffrance
La publicité digitale : son utilité pour la société, ses problèmes actuels, les causes et comment travailler aux solutions
▻https://www.journaldunet.com/adtech/1527983-la-publicite-digitale-son-utilite-pour-la-societe-ses-probleme
Les rapprochements ces dernières années entre le lobby du secteur de la publicité digitale (l’Alliance Digitale, ex IAB) et les organismes d’état indépendants (Cnil, Autorité de la concurrence & Arcom) sont un premier pas pour une régulation plus efficace. Il a notamment été productif en 2020 concernant l’interprétation et l’application de loi RGPD sur le recueil du consentement des données personnelles.
Est-il nécessaire de créer un organisme d’État indépendant spécifique à la publicité digitale ? Comme cela a été fait pour la finance de marché passé la crise des subprimes de 2008, comme nous le rappelle le livre « Le grand krach de l’attention » de Tim Hwang, qui compare ces deux secteurs ? Est-ce que l’Arcom peut monter au créneau, avec un budget renforcé ? Comment travailler avec la Cnil et l’Autorité de la concurrence, qui ont accéléré leurs travaux pour notre secteur depuis quelques années ? Comment prendre en compte les arguments des associations de protection des données personnelles comme Noyb ? Faut-il espérer créer des big techs européennes, laisser Google Meta Amazon Apple Amazon dominer le secteur, ou favoriser l’entrée des big techs chinois (BATX) ?